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Full text of "Nouvelle histoire du Concile de Constance, ou l'on fait voir combien la France a contribué à l'extinction du Schisme. Avec plusieurs pieces qui n'ont point encore paru, tirées des manuscrits des meilleures bibliotheques. Par M. Bourgeois du Chastenet, avocat au Parlement, plenipotentiaire subdelegué de leurs A. R. Monsieur et Madame aux Conferences de Francfort"

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NOUVELLE . 
HISTOIRE. 
DU CONCILE 
DE CONSTANCE. 


OU L'ON FAIT VOIR COMBIEN LA FRANCE 
4 contribué à l’extin@ion du Schifme. 


Avec plufieurs Pieces qui n'ont point enco 
tirées des Manufcrirs des meilleures Bibliot 


Par M. BourcEotrs pu CH ASTENET, Avocat au Parlement Plenipotentiaire 
Subdeligué de lcnrs A, R. Monfieur S Madame aux Conférences de F rarc'ort, 


re paru, 


heques. 





PARIS, 

Eh MERc1 ER ,; ruë fajnt Jacques , à faint Ambroife, 
LaNGLo1s » FUC faint Etienne d'Ecrès. | 
Joss, ruës, Jacques, à la Colombe Royale, | 

Cheze Em E RY, Quay des Auguftins, 
| QUILLAU > TUE Galande, proche la ruë du Fotare, 
ÉVESTRE, {ur le Pont faine Michel. 
| INCENT , rué faint Severin > à l'Ange. 


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| M. DCC, XVIII, | | . 
AVEC APPROBATION. ET PRIVILEGE DU ROÿ. 


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À MONSEIGNEUR 
JE AN-ANTOINE 


DE MESMES. 


PREMIER PRESIDENT 


D U 
PARLEMENT DE PARIS. 


CONSEILLER DU ROY EN SES CONSEILS. 
Chevalier, Comte d'Avaux, Sire de Cramaïel : 
Comte de Brie - Comte - Robert , Marquis de 
S. Eflienne , Vicomte de Neufchaftel, & autres 
Lieux. | | 








Je prens la liberté de préfénter à VOSTRE 
GRANDEUR vr Ouvrage qui doit naturel. 
lement paroïtre fous vôtre proteéfiors, On Ÿ Verræ 


M LS ee 





ki Eau Pois SRE is à 
gg ee ne ee eee cn ee = — 


A2 


EPITRE., | | 
l'application qu'on avoit il y 4 plus de trois cens 


ans dans l'illuftre Corps auquel vous préfidez au- 


| jourd'huy avec tant d'éclat, 4 réprimer la temérité 


des Partis qui vouloient troubler par de dangereux 
libelles la paix du Royaume , €5 jetter la divifion 


entre le Sacerdoce €5 l'Empire. 


On y verra les beureux effers du Xele infatigable 
d'un Magifirat éclairé, qui foutint courageufement 
les Liberte? de l'Exlife Gallicane, €5 les Préémi- 


nences de la Couronne, contre les attentats des [edi- 
Lieux. 


Vous faites revivre ces grandes Vertus, MO N- 
SEIGNEUR, dans des conjoncfures encôre plus 
délicates. C'eft à votre fermeté que le Parlement 
doit la confervation de [on autorité; l'Eglife Galli- 
cane , le maintien de [es LiberteX ; €5 l'Epifco- 


pat; l'affermiffement de (a Dignite €5 de fes droits, 


Avec quelle prudence n'avez-vous pas détourné le 
joug qu'on vouloit impoler a la France? Avec quel 
fucces n'ave?-vous pas [çn rafurer les efbrits contre 
de vaines terreurs ,€5 affermir la tranquillité publé 
que par la fageife de vos Arrefis.. . | 

Il ne faut que remonter à «os illuffres An- 
ceffres, MONSEIGNEUR, pour con- 
noître le principe de ces éminentes Qualite?. Mais 
quelque éclat que vous receviez, d'eux ; vous avez 
l'avantage de le leur rendre avec ufure , € vous 
aurieX pu donner aux De MESMES € aux 


EÉPITRE. 
»'Avaux les exemples qu'ils vous ont laifez. 
Cette étenduë de génie €5 de lumicres [uperieures 


aux affaires les plus difficiles, cette noblefe de fen+ 


timens qui brille dans tous vos difcours , ce définte- 
relfement qui ne [çanroit jamais recevoir la moin- 
dre atteinte , ce courage qui vous fait fi bien foutenir 
€ La dignité de votre Rang , les interèts de 
l'anguffe Corps dont vous êtes le Chef, cette grande 
habileté qui eft le fruit de l'efhrit le plus pénetranr, 
€5 de la prudence la plus confommée ; enfin cette 
éloquence naturelle également infinuante dans [es 
manieres , 69 efficace dans [es impreffions [ont les 
caracteres bereditasres de Voftre Famille. 

Les diverfes remontrances, MONSEIGNEUR, 

e vous avez, faites avec fucces # la tête des Dé- 
pute? du Parlement en [ontune preuve immortel. 


Le Louvre , la Ville, € tout le Royaume y ont 


applaudi, le Parlement en confacre la memoire dans 
fes Regifres, © l'Hiffoire publique la tranfmettra 
à La pofterité la plus reculée. | 

C'eff ce qui m'a porté, MONSEIGNEUR, 
a vous dédier wne Hifloire qui nous retrace [j vive. 
ment tout ce que Vous avez entrepris ES executé 
pour le bien de l'Eglife €ÿ de l'Etat. Mais le motif 


d'une profonde reconnoi[fance m y engage encore plus 
‘fortement, J'ay reçu de vous, MONSEIGNEUR,, 


sant de marques de bonté, que comblé de vos 
bienfaits ; j ay cri devoir vous offrir ur Ouvrage 


_— 








LC « 


EPITRE. 


qui off en quelque forte plus le votre que le mien; 


puifque fans les effets de votre puiffante protechion ; 
sl ne ment pas été poffible d'y travailler. Trop 
heureux [ je pouvois trouver quelque meilleure occa- 
on de vous marquer avec quelle reconnoiffance 


€ avec quel refpeët je [uss » 
MONSEIGNEUR, 


DE VOTRE GRANDEUR; 


: Le très-humble, très-obétffant ; 
| à très-obligé Serviteur » 
BouRGEOI$ DU CHASTENETR 


HAARASASA NS DARR NASA SNSRSS ES 8 


DRE TA TA TAN TA TA TA ER NE EP ESS ae 
SALLE ALLELEEEELEEEN ENS EETIL TA) 
PRÉFACE. 


ss E lüs, pendant le fejour que je fus obligé 





1 de faire en Allemagne , pour une affaire de 


ne confequence , le recüéil des Pieces , fait par 

. * Mt Vanderhart, qui concernent le Concile 
de Conitance, qui contient toutes celles qu’il a pü re- 
couvrer : mais je m'apperçus qu'apparemment laGuerre, 
ou quelque autre obftacle, l’avoit empêché de rien ti- 
rer des Bibliotheques de Paris. C’eft un fait dont con- 
vient M° Lenfant , qui a depuis donné au Public, un 
Extrait de toutes ces pieces, en forme d'Hiftoire Fran- 
coife, dont il s'eft déja fait diverfes Editions. Je n’au- 
rois jamais fongé à en entreprendre le Supplément, fi, au 
mois de Novembre r7r5. je n'avois trouvé dans le ca- 
binet d’un Particulier de cette Ville , une expedition 
en bonne forme du Procés verbal de l’Affemblée du 
Clergé de France ; qui fe trouvoit à Conftance pour le 
même Concile , commencée Le 1. d'Oétobre 1415. dont 
il voulut biea me permettre de tirer une copie. J'eus 
l'honneur de faire voir cet Original & ma Copie à l’un 
dg nos premiers Magiftrats , dont toute la France re- 
vere la fcience & l'équité. Il convint que cet Original 
étoit dans une forme à ne laiffer aucun doute; je l’a£ 
fürai de la fidelité de ma Copie. Il eft non-feulement 
figné au bas par le Secretaire de cette Aflemblée, mais 


/ : À , 
encore paraphé dans tous les endroits où l’on a ac 
| ä 








PREFACE. 


collé les fept feuilles de parchemin qui le compofent. 


Magiftrat, que cette Piece qui regarde les Libertez de 
l’'Eglife Gallicane, meritoic bien d’être tirée de l’ob- 
{curité , où elle étoit reftée pendant trois fiecles en- 
tiers; que Mt Vanderhart n’en avoit donné au Public 
que la derniere moitié, où n'en ayant point trouvé la 


‘date , il lui en avoit donné une pofterieure de plus 


de deux ans; & que d’ailleurs la premiere partie con- 
tenoit des chofes qui me paroifloient dignes de fa cu- 
riofité , & capables de l'inftruire fur bien des chofes. 
Que cependant cette Piece feule ne paroifloit pas 
aflés incerreffante , & que s’il jugeoic à propos de M 
uyer de fa recommandation , je chercherois dans les 
Bibliotheques de Paris, toutes celles qui n’avoient pas 
encore paru ; & qui pair y avoir quelque rap- 
port, afin que le recüeil que j'en ferois , füt plus inftru- 
tif, & plus étendu. 11 me donna laà-deflus une Lettre 
pour M: d'Herouval Bibliothecaire deS. Viétor, fur la- 
quelle il me fut permis de tirer de cette riche Biblio. 
à ao les Manufcrits que je crus propres à mon 
deffein. Je les ai tranfcrits, avec toute la fidelité 
pofhble., fans m'attacher à reformer les endroits qui 
pouvoient paroiftre douteux, foit par leur antiquité, 
{oit par le ftile dont on fe fervoit dans ces tems-la. 
J'ai cru devoir comprendre dans le même volume, 
les copies que j'avois'tirées de ces Manufcrits , & une 
Hiftoire abregée de ce qu'ils contiennent, parce que 
tes actes font faits-d’une maniere à n'être pas facile. 
ment'entendus de tout te monde : ils font écrits, 
ou d’une latinité qui ‘ne peur £tre entenduë que 


Je la-deflus la liberté de be à ce digne 


| PRÉFACE. 
des Scolaftiques ; ou d’un mauvais François, quine con- 
vient gueres avec [a pureté dont on écrit prefente- 
ment. Je n'en ai tiré que les faits, & les principaux rai- 
fonnemens pour ceux qui ne voudront pas {e don- 

ner la peine de les lire. | 
NL cet Ouvrage paroiffe fait is fervir de 
Supplément à ceux de deux Proceftans, il s'en faut bien 
que nous n’ayons travaillé dans les mêmes vüëés. 
Mr Vanderhart donna le fien, dans un tems ,où nous 
nous flattions tousen Allemagne de l'efperance de voir 
bien-côt finir le Schifme , & rentrer tous les Sectateurs 
de la Confeflion d’Aufbourg, dans le fein de l’Eglife 
Catholique , ce qui n’auroit pas manqué d'attirer la 
ruine du parti Calvinifte, lequel ne s’eft jufqu’ii foù- 
tenu dans l'Empire , que par la protection des Con- 
feffioniftes. Le favanc Mr Leibnits Confeiller d'Etat 
de M: l'Eleéteur d'Hanovre, à prefent Roi d'Angle- 


terre, mefit l'honneur de m'écrire ence f{ens là. Dieu 


par des raifons .que nous devons adorer, ne répandit 
pes fes bénedictions fur ce deflein. | 

Il eft aife de des mars que le recüeil de ce Pro- 
teflant , n'eftautre chofe qu’une Apologie, qu'il à pré- 
tehdu faire de la feparation , dont il veut faire regar- 
der la Cour de Rome, comme l'unique caufe , fans 
neanmoins fe répandre en vaines FT pole aé com- 
me ont accoûtumeé de faire fes Confreres en toutes for- 
tes d’occalions. Mr Lenfant m'a encore paru aflés exemt 
de ce deffaur. L'un ni l’autre n’ont ofé parler de l'en 
vie qu’avoient les Princes de s'emparer des biens im- 
rh 0 que polfedoient alors les Ecclefaftiques en Al- 


lemagne : motif qui les porta à appuyer detoure leur 


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PRE FACE. oo 
autorité Luther, & les premiers de fes Difciples, qui 
prirent d’abord les biens , & l’ufage que l'on en fai- 
foit, pour le thème de leurs déclamations outrées , 
qui leur fournirent un prérexte plaufble de s’en ren- 
dre maîtres. 

Mais ces Princes, & les Prédicans mêmes qu'ils pro- 


tegeoient ne firent nulle attention, ni aux Guerres que 


pouvoit caufer cette funefte feparation , entre eux, & 


| œux qui demeureroient attachez 2 la Relision Catholi- 


que, qui prétendroient avoir interêt à la confervation 
de ces biens, deftinez depuis long-tems à la décharge 
des Familles , & à l'entretien du culte exterieur , de 
la maniere qu’il étoit alors établi, ni à ce que n'ayant 
pü convenir d’un fyftême deReligion, uniforme entre 
eux, {oit pour le dogme, foit pour la difcipline, ils 
fe feroient une feconde guerre, qui ne feroit répan- 
dre gueres moins de fang que la premiere. C’eft le 
peu d'attention que l'on à eu er deux points auffi 
effentiels , qui a caufé tant de 


de fond en comble. 5 

_ Nos François, quoique beaucoup plus vifs que les 
Allemans, & encore plus maltraitez par la Cour de 
Rome, ont été affez heureux, & aflez prudens pour fe 
garentir de cet écüeil : ils fe font contentez de fe plain- 
dre de cette Cour, fans vouloir fe feparer du Pape, qu'ils 
ont toûjours regardé comme le Chef de l'Eglife, & le 
centre de l'Unité : dans letems même qu'elle paroifloit 
divifée entre trois perfonnes , chacune defquelles s’en 

récendoit le véritable Chef, les Fideles n’en étoient pas 


 {éparez decommunion: les Francois, quoique déclarez 


anglantes Tragedies en 
Allemagne , & qui a penfé culbuter ce vafte Empire, 
#7 


_.. . PRÉFACE. 
our ‘Pierre de la Lune, n'étoient pas exclus, dans Rome 
même, par ceux qui adheroient à fon cofcurrent:ceux-ci 
participoient, enFrance, à nos Sacremens, fans dithculré, 
Cer ufage ne laifla pas de fe continuer pendant Ja 
fouftraction de l'Obédience de ce Pape , faite par la 
France dans le Concile de Paris de 1398. qui dura cinq 
ans , & pendant celle qui fe fit dans le Concile fuivanc 


de 1406, qui dura one ans entiers, L'on ne sen croïoit. 


pas moins bon Catholique , pour avoir rompu tout 
commerce avec un homme, dont rien ne fut capable 
de vaincre l'opiniätreté. IBés que l'Eglife fe fut donné 
un Chef, que l’onefpera deveir faire ceffer ces plaintes, 
il fut reconnu de tous les François, comme des aurres 


Nations : Martin V. ne leur fit pas un crime de ce qui. 


s’etoit paflé, & ne leur enjoignit aucune reftiturion de 
ce qui n'avoir pas été payé a la Chambre A poftolique. 

Il eft vrai que-vers le milieu du feiziéme fiecle, quel- 
ques Lutheriens vinrent dogmatifer en France : qu'il 
s’y gliffa enfuire des Calviniltes, qui ayant entierement 
renoncé à l’obéiflance qu'ils devoient aux Chefs de 
la Religion Catholique , & aux Princes, que Dieu 
avoit mis fur leurs têces, profiterent : a à funefte 


mort d'Henri II, de la minorité de fes enfans; de l’é-: 


mulation déja formée entre les Maifons de Bourbon, 


& de Guile, & des intrigues de Catherine de Médicis, 


qui cherchoit a établir fon autorité , fur les ruïnes des 


Partis de ces deux Princes, qu’elle anima , & foucint 
l'un contre l'autre, même les Calviniftes qui appuïoient 


Meflieurs les Princes de Bourbon : que les guerres Ci- 
viles ont fait répandre une infinité de fang , & ruiné 


quantité de villes, & de. Provinces. Mais enfin Dieu 
ä 11] 


pans Li 





one mme Tr. y = an + œ te en BA Er: a me. nr ee CANAFE es. EL em. Gad A me æ 





. PRE FACE. 
nousadélivrés de ce fleau : il aappuyé l'autorité Royale, 
qui a renverfe l'Anarchie qu'ils avoient formée au mi-. 
lieu du Royaume , nonobftant leur petit nombre, puif- 
ue Beze lui-même convient, que dans le tems qu'ils 
Bifoient le plus de mal, & de bruit, les Catholiques 
étoient dix contre un Calvinifte. | 
Plaife au même Seigneur de difliper de même le pe- 
tit nuage qui trouble maintenant le repos de cette Eoli- 


. fe, & qui fait foupirer fes Enfans les plus affectionez. 


Quelque chofe qui en arrive, ils ne fe fepareront ja- 
mais de cette chere Mere : ce font des maux qui les font 
gémir , avec S. Cyprien , mais ils font bien bi nez de 
les regarder comme des’ fujets de feparation. Ils si 23 
rent que l'application infatigable de S. A.R. Monfei- 

eur le Regent , & des dignes Magiftrats qu'il a choi- 
a pour lui aider à fupporter le penible fardeau de fa 


_ Regence , appaifera enfin le trouble , réünira les ef- 


prits , & nous mettra tous en état de faire les mêmes. 


vœux pour fa profperité. | 





APPROBATION. 


"AY l& par ardre de Monfeigneur le Chancelier ce Manuf- 
foi intitulée : Nouvelle Hiftoire du Concile de Con- 

ftance , que j'ai tronvee exaife , ol judicieufe. Fai auff: ln 
les Pieces qu y font jointes dans un Volume fèpare ; que j'ai pa- 
réphé à la premiere € derniere page ; @&* je crois que l'Hif- 
toire ©} le Recteil feront trés-utiles : que rienn'empêche quel'on 
n'en accorde le Privilege , s'il plaiff 4 Monfeigneur le (hance- 
ler de le donner. Fat à Paris ce 30. Mai 1717. 

L.E. Du-Prx, Doct. de Sorb, 


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PRIVILEGE DU ROY. 


OUIS PAR LA GRACE DE DIEU, ROY DE FRANCE 

ET DE NAVARRS. À nos amez & fux Confeillers les Gens 
L tenans nos Cours de Parlement , Maîtres des Requêtes ordinai- 
res de nôtre Hôtel, Grand Confeil, Prevôt de Paris, Baillifs, Sene. 
chaux, leurs Lieutenans Civils , & autres nos Jufticiers qu'il appartien- 
dra, Salue. Nôtre bien amé PrizrRamAuGcusTin Le MERCIER 
Imprimeur. Libraire à Paris, ancien Adjoint de fa Communauté , Nous 
ayant faic expoler qu’il fouhaiteroit imprimer un Ouvrage qui a pour ti- 
tre: Nouvelle Hifloire du Concile de Confiance , avec un Recmeil de Pieces ; 
s’il Nous plaifoit lui accorder nos Lettres de Privilege fur ce neceflaires: 
A ces caufes voulant favorablement craicer l’Expofant , Nous lui avons 
ermis & permetrons par ces Prefentes , d'imprimer ou faire imprimer 
adite Nouvelle Hiftoire du Concile de Conftance avec un Recüeil de 
Pieces , en telle forme, marge, cara@ere, en un ou pluñeurs Volumes, 
conjointement ou feparément , & autant de fois que bon lui femblera, 
& de la vendre, faire vendre , & debirer par tont nôtre Royanme, pen- 
dant le tems de huit années confecutives , à compter du jour de la date 
defdites Prefences, Faifons défenfes à toutes fortes de perfonnes de quel. 
que qualité & condition qu’elles foient , d en introduire d’Impreflion 
étrangere. dans aucun. lieu de nôtre obéïffance ; Comme aufli à trous 
* Imprimeurs, Libraires, & autres, d'imprimer , faire imprimer , vendre, 
faire vendre, debiter, ni contrefaire ladite Nouvelle Hiftoire du Con- 
cile de Conftance, avec un Rectücil de Pieces ; en tout, ni en partie, ni 
d'en faire aucuns Exvraits fous quelque prérexre que ce foit , d'angmen- 
tation , correétion, changement de titre , ou autrement , fans la per- 
miflion exprefle ; & par écéit dudit Expofant , ou de ceux qui auront 
droit de lui , à peine de conffcation des Exemplaires contrefaits , de 
trois mille livres d'amende contre chacun des contrevenans , dont un 
tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris , l’autre tiers audit Ex. 
pofant, & de rous dépens, dommages & interêrs. À la!charge que ces 
Prefentes feront enregiftrées tout au long {ur le Regiftre de la Commu- 
nauté des {mprimeurs & Libraires de Paris , & ce dans trois mois de 
Ja date d'icelles; que l'Impreffion dudit Livre fera faite dans nôtre Royau- 
me , & non ailleurs, en bon papier, & en beaux caraëteres , confor- 
mément aux, Reglemens de la Librairi: ; & qu'avant que de l'expofer en 
vente , il en fera mis deux Exemplaires dans nôtre Bibliotheque pubk- 
que , un dans celle de nôtre Châreau du Louvre, & un dans celle de 
nôtre trés-cher & féal Chevalier Chancelier de France le fieur Daguef- 
feau, le tout à peine de nullité des Prefentes , du contenu defquelles 
vous mandons & enjoignons de faire jouir l'Expofant ou fes ayans cau- 


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fe, pleinement & paifiblement ; fans foufir qu'il leur foit fait aucun 
trouble ou empêchement. Voulons que la copie defdi‘es Prefentes , qui 
fera imprimée au commencement ou à la fin dudit Livre , foir tenue 
pour duëment fignifiée, & qu'aux copies collationntes par l'un de nos 
amez & feaux Confeillers & Secretaires, foi foit ajoûtée comme a l'Ori- 
ginal. Commandons au premier nôtre Huiflier ou Sergent, de faire pour 
l'execution d'icelles tous actes requis & neceflaires , fans demander au- 
tre permiflion , & nonobltant clameur de Haro , Charte Normande & 
Lettres à ce contraires. Car tel eft nôtre plaifir. Donné à Paris le fep- 
tiéme jour mois de Septembre, l’an de grace mil fept cens dix-fept , & 
de nôtre Regne le troifiéme. Par L& Roy, en fon Conieil, 


Signé, DE SAINT-HILAIRE. 


 Kegiffré le prefent Privilege, enfemble Le Ceffion, fur le Regifire IV. de la 
Communauté des Imprimeurs Œ Libraires de Paris, page 2117. IN° 248. con 
formément aux Reglemens |, © notamment à l'Arreff du Confeil d:4. 13. Aoufi 
1703. 4 Paris, du 13. Septembre 1717. | | 


Signé, DELAULNE, Syndic. 


J'ai fait part du prefent Privilege aux fieurs Simon Lanplois , Jac- 
ques Joile, Pierre-François Emery, Jacques Quillau, Louis- Anne Se- 
veftre , & Jacques Vincent , tous Imprimeurs-Libraires , pour en jouït 
conjointement avec moi. À Paris ce 15. Septembre 1717. 


Sign, Le MzsrcCIsR, 


NOUVELLE 





rate Œ SE —— = = 





NOUVELLE HISTOIRE 
DU CONCILE 


DE CONSTANCE. 


1 REGOIRE XI, ledernier François qui aitéré élevé 
ÉAJau Pontificat, mourut à Rome le 16. de Mars 1378. 






À dans le Palais du Vatican. Il s'y étoic retiré envi- 
ron deux ans auparavant, en abandonnant Avi- 
"5 gnon, où fes prédecefleurs & lui, dépoüillez de ce 
que l'on soi le patrimoine de faint Pierre , avoient de- 
meuré prés de 70. ans. Cette mortarriva dans desconjonétures, 
qui donnerent lieu au plus long & au plus funefte fchifme 
qu'on eût jamais vû. Il dura jufqu’en 1417. qu'il fut éteint au 
Concile de Conftance, par les foinsinfatigables de l'Empereur 
Sigifmond. Si Benoïlt XIII. prétendit le continuer, fon obé- 
dience fe trouva reftrainte dans un territoire fi pea étendu, que 
fon obftination ne merite pasla moindre attention. 

Aprés les obfeques de Gregoire , les Cardinaux s’affemble. 
rent au Conclave en la maniere ordinaire, pour travailler à 
J'éleétion ; mais ils fe trouverencbien-tôt inveltis par le peuple 


de Rome, que des gens ambitieux & d'autorité fouleverent faci. 
| | A 


VE . 








é 7 Nouvelle Hifloire 


 Jement , en lui faïfant voir l'interêc qu’il avoit qüe le Pape& - 
{a Cour demeuraflent dans cette ville, où il rameneroient l’a 


bondance ; & ledanger qu'il y avoit que les Cardinaux , dont 
le plus grand nombre étoit François, ne fiflent un Pape de leur 
nation qui s’en retournât à Avignon, où les précedens Papes 


voient vécu avec beaucoup plus de tränquillité. Ce peuple 


ainfi animé fit entendre aux Cardinaux, par des cris redou- 
blez, qu’il vouloir qu’ils élûffent un Pape Romaïn , ou du moins 


- Tcalien, s'ils ne vouloient s'expofer aux plus terribles effets de 


de fa fureur. 


Il y a des Memoîïres qui portent que l’on Îes menaça de Îes - 


enfermer dans le Conclave & d'y mettre le feu, & que l'on 
avoitdéja rempli de fagots l'appartement qui étoit au-deflous 
de celui ouilsfe trouvoient affemblez. Ils donnerenten cet état 
leurs fuffrages à Barthelmi de Priguano Archevêque deBenevent, 
qui n'étoic pas de leur corps, & qui pouvait bien avoir con- 
tribué à cette émotion : ils prétendirent depuis, qu'il avoit 
rt de ne pas fe prévaloir d'une éleétion auffi peu libre. Il 
e donna le nom d'Urbain VI. lui-même, & ceux quifuivirent 
fon parti , foütinrent au contraire, qu'elle étoit canonique. 
Les Italiens, les Allemans, les Anglois & les Hongrüis le re- 
connurent en cette qualité. Il mourut le 3. d'Otobre 1389. Ni 
eut pour fuccelleur Boniface IX. mort le r. d'Oétobre 1404. 
à celui-cy fucceda Innocent VII. mort le 6. de Novembre 


1406. dont la place fut remplie par Ængelo Corario, Venitien, 


fous le nom de Gregoire XII. qui fut depofé au Concile de 
Pife ,en 1409. & qui donna depuis fa demiffion pure & fimple 
au Concile de Conftance. 

Quelque tems aprés le Couronnement d'Urbain , douze 
Cardinaux François & crois Italiens, ayant trouvé le moyen de 
s'échapper de Rome, fe rendirent à Fondi, dans le Royaume 
de Naple : lors pofledé par la Reine Jeanne I. où ils élûrent 
le 19. de Septembre 1378. Robert de Genrve Cardinal , fils 
d'Amedse II1 Comte de Geneve, & de Mathilde de Bologne , il 
prit le nom de Clement VII, Cette Princefle leur fourni une 
flotte & des troupes, pour le conduire à Avignon: il ne fut re- 
connu que par la France, l'Ecoffe & les Ecats de la Reine fa 
protectrice, Comme l'on reconnur bien-tôt les délordres que 


| | du Concile de Confiance. 3 
taufoirle fchifme dans l’'Eglife; les Princes firent differentes ten- 
tatives pour l'éteindre , aucune defquelles ne réuffit ; parce que 
les deux Prérendans employerent toutes fortes de moyens pour 
les éluder, Clement mourut à Avignon le. r6. de Septembre 1394. 

Dés que l’on eur appris en France la mort de Clement, le 
Roi Charles VI. écrivit aux Cardinaux d'Avignon, & les pria 
de ne point faire de nouvelle éæétion, que l'on n'eut pris des 
mefures convenables , pour procurer la paix à l'Eclife. Les 
Cardinaux au contraire fe perfuaderent qu'il s’agifloir.de con- 
ferver leur droit & leur Dignité, & de les faire valoir , en éli- 
fant un fuccefleur à Clement. Ils s'imaginerent que le public 
fe contenteroit d'un écrit , qu'ils fignerent entr'eux, dont on 
rapport la copie parmi les preuves, par lequel chacun d'eux 
s’engageoit, par un vœu folemnel fait à Dieu, qu'au cas qu'il 
fût élû , il rechercheroit & qu’il employeroit tous les moyehs 
poffibles pour réünir l'Eglife , quand il s'agiroit même de re- 


noncer au Pontificat. 
e Le TA e 
Cet écrie ayant été figné de tout leur College, il élft Pierre 


de Lune, Œardinal Diacre de fainte Marie in Vi Lati, Efpa- 
gnol , iflu de la Maifon des Comtes de Bune ; il eut même la 
précaution de retenir tous les Benefices dont il fe trouvoit pour- 
vû : il ajoûta , que n'étant que fimple dépofitaire du Pontificat 
jufqu’à la réünion de l'Eglile, fous une feule obédience, il vou- 
loit fe refgver un honefte entretien, au cas qu'il fût obligé de 
ceder. | 

Mais il paroîc affez par fa conduite, qu'il avoit fait deflors un 
vœu contraire , de ne jamais ceder à quelque extrêmité qu'il 
pis être réduit, lequel il obferva bien plus religieufement que 
‘autre, Il crût cependant que ceux des Cardinaux qui l’avoient 
élà , à qui il reftoic tant foic peu de pudeur, pour fe difculper 
envers le Roy de s'être tant preflez d'élire , s’il étoit poflible 
de le faire , n'auroient pas manqué de lui envoyer une copie de 
l'écrit qu'ils avoiént tous figné. Il fentit lui-même l’idée qu'elle 


pouvoir donner de fa conduite auRoi , aux Princes, aux Prelats, 


& à tout le peuple du Royaume, & la diminution qui en arri- 
veroit à fes finances, s'ils balançoient à le reconnoiftre. Il paroît 
thême que le Roi lui avoit envoyé fur le champ une copie de 
serécrie,& qu'ils'écois plaint de fa conduire : qu'il de fommé 
| | ij 


Lan 





4 Nouvelle Hifhoire 
de tenir la parolle qu’il avoit donnée": il n’y avoit pis moyen de 
reculer. | 
Benoïlt XIII. c’étoit le nom qu'il s’étoit donné aprés fon 
élection, fit réponfe au Roi le 23. de Fevrier 1395. & lui renvoya 
cette copie : il foûtint qu’elle étoit faufle, aufli-bien que tout 
ce que l'on avoit pù lui dire fur ce fujet. 11 demeura d’accord 
qu'avant d'entrer au Concleve , aprés que les Cardinaux 
y furent entrez, & même depuis qu'ils en étoienc fortis, ils 
avoient eù entr'eux diverfes conferences de vive voix : que l'on 
en avoit même écrit quelque chofe, qu'il n'étoit nullement à 
propos de divulguer : qu'il s’en expliqueroiït avec ceux qu'il 
ar au Roi de lui envoyer exprés, lefquels il reccvroit vo- 
ontiers, le plûtôt qu'il feroit pofible , pourvû que cg fût des 
perfonnes en qui il pût prendre confiance. Il prend même 
Jefus-Chrift à témoin, que loin d'aimer la divifion de l'Eglife, 
il n'y à pas de voye dont il ne fe ferve, pour tâcher de la 
réunir. | | | 
Cette, réünion parut en France de fi grande importance, que 


le Roi, de l’avis de fon Confeil, crut devoir envoyer à Avi. 


gnon trois Princes:de fon Sang, pour porter à Benoilt la 
refolution du même Confeil ; elle portoit qu'il n'y avoit aucun 
autre moyen de parvenir à la réünion fi ardemment fouhai- 
tée, que la ceffion du Pontificat, que l’on le prioit inftamment de 
vouloir faire. Jamaïs ambaffade ne fut plus éclatantesque celle. 
Ja. Jean Duc de Berry & Phiippe Duc de Bourgogne, oncles 
de Sa Majefté, & Loüis Duc d'Orleans fon frere, en étoient les 
Chefs. Ils Croienc accompagnez des Deputez de l'Univerfité de 
Paris, dont le crédit étoit trés-grand en ce tems là ; parce que 
refque tous les Prelats étaient tirez de fon Corps, & qu'ils fe 
Éifoient honneur d'en être toüjours reputez membres. Ils virent 
Benoift en particulier : ils l'aborderent avec un refpeét qui fem. 
bloic n'être dû qu’à Jefus- Chrift même : ils lui reprefenterens 
fes engagemens, & la neceflité où il fe trouvoit d'y fatisfairé, 
Benoïit ne leur répondit qu'en termes generaux & trés-peu 
intelligibles : tout ce que l’on put y comprendre, fut qu'il vou, 
Joit bien conferer avec l’autre Prétendant, & qu'il ne feroir 
pas impoflible qu'ils ne trouvaffent eux deux le moyen de s'ac- 
commoger. Les Princes, par l'avis des Dofeurs eurent beau 


Du Conaile de Confiance. | 

Jui repréfenter plufieurs difficultez qui fe préfentoient d'elles. 
mêmes, pour empêcher la réülite d#cet expedienr. Ils ne le 
-preflerent même fur la ceflion de fes droits au Pontificat, qu'au 
cas que Boniface, qui étoit à Rome, en voulut faire autant, 
Il n'y eut pas de moyen de lui faire accepter cette voye : les 
Cardinaux l'en prierent inutilement; ik fe joignirent aux Prin- 
ces : Benoilt fut inexorable. Il ne travailla plus qu'à les féparer; 
mais ils l'imirerent dans fa fermeté : il lui fut impoffible d'en dé- 
tacher aucun. Ils lui demanderentenfin s’il cederoit, au cas que 
l'Eglife Univerfelle, affemblée dans un Concile, ne trouvât pag 
d'autre moyen de terminer le fchifme que celui-là ? il ne leur 
rendit là-deflus aucune réponfe. | 

Pour lui faire voir l’inutilité de la conference qu'il avoit 
propolée l'on lui demanda où il fouhaitoit qu’elle fetint ? il ne 
nomma les Terres de France, que parce qu'il fçavoic bien que 
fon Competiceur n'accepteroit jamaisce parti : il prétendic que 
les arbitres dont ils conviendroient, examinaffent les droits des 
parties à fond : il refufa même de fouffrir qu'ils nommaflenc 
untiers, au cas qu’ils ne pullents'accorder. Il perfifta à foûtenir, 
que la ceffion que l’on lai propofoit, feroit tort à l'autorité des 
clefs : qu’elle fcandaliferoit le peuple : qu'elle avoit été autre- 
fois nil, qu’elle feroir dommageable à l'Eglife, en lui four« 


niflant un exemple pernicieux. | 
. Les Princes virencbien-tôt que l'on ne gagneroit rien fur cet 


obftiné: ils repaflerent les ponts d'Avignon, & fe retirerent à 


Villeneuve, Comme Benoilt n'avoic pas grande envie de les re- 
voir, l'on prétend qu'il donna desordres fecrets de mettre le feu 
au pont pendant la nuit,&que pour s’en difculper en apparence, 
il excommunia les auteurs de cet incendie.Les Princes ne fe ha= 
zarderent pas moins de pañler le Rhône fur des batteaux, pour 
retourner à Avignon:ilsaffemblerent lesCardinaux dans leCon- 
yent des Cordeliers :ils les obligerent de rerourner vers Benoiff, 
& de lui faire voir l’inutilité & l'impoffi bilité de la conference 
qu'il avoit propofée: les Cardinaux y allerentjufqu'à crois fais, 
& s'en retournerent fans en avoir tiré aucune réponfe. 

Hs drefferent enfuite une maniere de Requête, par laquelle 
Us le fupplioient de vouloir ceder. fes. prétentions. bé u'ilen 
fur averti, il.leur envoya défendre de la figner. Les À rinces 

ue, | A ii 








ê + Nouvelle Hifhire 
& eux allerent encore une fois à fon Audience. Le Cardinal de 
Florence, qui portoitla parole, lui ayant réïteré la même fup: 
plication, à Dieu ne plaie, répondit-il, g#'un fi grand malhcur 
arrive de mon tems : j'aimerois mieux mourir, que de faire ce que vous 
me demandez, Xl ajouta, qu'il croiroit pécher mortellement, & 
qu'il aimeroic mieux être écorché tout vif, que d’accepter la 
ceffion , autrement que fous les conditions chimeriques qu'il 
avoit imaginées, : 

Les Princes voyant qu'ils ne pouvoient entirer autre chofe, 
& qu'il ne vouloit même plus leur donner d'audience publique, 
firent aflembler le peuple dans la ville même d'Avignon, 
firent prêcher que le Roi & les Cardinaux ne trouvoient au- 
cune-autre voye propre à réünir l'Eplife quecelle de a ceffon, 
& s’en retournerent en France, faire une relation exacte de ce 
qui leur étoit arrivé dans leur voyage. | 

Le Roi & fon Confeit jugerent là-deflus, que la France n’e- 
tant pas la feule intereffée dans cette affaire, parce que les Rois 
de Caftille & d'Aragon étoient foñmisà l'obélience de Benoift, 
il étoit à propos de convenir avec eux là-deflus, & de ne faire 
tous enfemble que les mêmes démarches, Sa Majefté envoya des 
Ambaffadeurs en Caftille : ils eürent de la peine de perfuader 
à ce Prince de fe joindre à la France, pour obliger Benoïft de 
céder fes prétentions. La propofition ne lui en fur même faite, 
qu'au cas que ces conferences fuffent inutiles : Benoilt ne vou- 
lut jamais y confentir. | | 

Il comprit cependant parfaitement le mal que pouvoit 

jui faire la France, par la fouftraétion de fon obédience. Il 
erut devoir prévenir, ou du moins écarter cet inconvenient. 
Ïl choifit celui qui faifoit auprés de luila fonétion d'Agent des 
affaires du Duc de Bourgogne : ill'envoya vers Sa Majefté l’af- 
fürer qu'il étoit prêc d'accepter la vyoye de ceffion : l'on fe défiæ 
de la fincerité de fes offres : on douta dela validité des pouvoirs 
de cet Agent: l'on envoya à Avignon des gens de confiance, 
pour fçavoir du Pape même, s’il avoit donné cette commiffion, 
mais Benoift ne fit aucune difficulté de le défavoüer. a 

Sa Majefté envoya enfuite au Roi d'Aragon Pierre Revis, 
Abbé du Mont S. Michel ; maïs cer Ambaffadeur trouva ce Mo 
narque déja prevenu par les artifices de Benoift, qui étoit né fo 


Du Concile de Confhance. À 


Sujet : l’on lui fit mille chicanes fur fes pouvoirs. LePrince con- 
_ vintenfin, qu'il n’y avoit pas de meilleur moyen de réünir l'E. 
glife, que la ceflion : il affüra qu'il l'avoit fouvent propofée à 
Benoift , qui avoir toujours refufé de l’accepter ; mais il de- 
meura racitement d'accord qu'il ne fe fentoit pas aflez de fer- 
meté pour l'y contraindre, en ne fe donnantpour-cela aucun 
mouvement, | 
© Cependant cemme Benoift avoit été témoin de la magnifi- 
cence de la Cour d'Avignon, avant le fchifme, lui qui avoit 
été faic Cardinal par Gregoire XT, & qui avoir vû que Cle- 
ment VI. n'en avoit pas moins entrepris de ]a foûtenir, quoique 
fon obédience füt extrêmement reltrainte , il fe fit un point 
d'honneur de continuer fur le même pied que fes ms ap 
Il fe crut obligé d’avoir recours à des moyens extraordinaires, 
pour tirer des Sujets des trois Puiffances qui refpectoient fa di- 
onité, des reflougces proportionnées à un deflein aufli téme- 


. Jean XXII. avoir commencé par fe relerver les revenus de 


tous les Behefices vacans ; l'on avoit depuis étendu cette referve 
jufqu’à ceux de l’année d'aprés que le. Benefice avoit été con- 


cedé: l'on avoit inventé les Mandats de providendo, & les Graces 


expettatives, qui produifoient beaucoup d'argent, demême que 
les dépoüilles des Ecclefiaftiques décedez, & ces droits de viêre, 
ou de procuration,que l'on avoit Ôré aux Evêques & auxArchi. 
diacres, pour augmenter les revenus du pontificat : l'on avoit 
défendu les éleétions aux Communautez Seculieres & ‘Regu- 
lieres, à qui elles appartenoient de droit commun, fous pré. 
rexte d'empêcher les brigues, & de remplir les principales Di- 
gnitez de l'Eglife, de perfonnes de merite, Benoit y ajoûta l'au- 
torité d'impofer des contributions fur tout le Clergé, fur des 
préluppoñcions dont peu de gens étoient perfuadez. | 
Le Clergéfe plaignoicamerement de ces impoñitionsancien- 
nes & nouvelles, qui en mertoient la plûpart hors d'état de fub- 


fifter, & de s'acquitrer de fes devoirs. Les peuples fe voïoient . 


prefque par tout privez de la parole de Dieu, & en plufieurs 
endroits de la participation des Sacrements ; parce qu'il ne ref. 
toit plus de quoi fubffter aux Pafteurs, à qui l'adminiftration 
ço avoir été confie : les Eglifes & les bâtimens des Benefices 


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.] .. ‘" Nouvelle Hifloie 
étoient prefque par toutruinez, faute de pouvoir leseñtretenir: 
les pauvres mouroient de mifere fans Ben 2x ta & fans fecours. 
Eglife de France, où ils’étoit éleyé un bon nombre d'ex- 
cellens Sujets, n’approuvoit nullement ces defordres, non 
plus que les exaétions qui y donnoient lieu : elle eut réeours 
à Charles VI. ou à ceux qui gouvernoientl'Etat pendant fa ma- 
Jadie : perfuadée de l’inutilité de toutes les remontrances que 
l'on pouvoit faire là-deffus à Benoïlt, qui avoit refolu de fe 


maintenir dans le Pontificat, à quelque prix que ce für, elle 


obtint la convocation de trois affemblées generales ou Conciles 
Nationaux, pour trouver les moyens d’éteindre le fchifme, de 
rérablir l'union dans l'Eglife Univerfelle, fousun feulChef , & 
de corriger les abus, qui, s'ils étoienc plus long-tems tolerez, 
n’alloient pas à moins qu'au renverfement entier de la Religion 
Catholique dans le Royaume. un .. 
Nous n'avons plus les Actes des deux premiers de ces Conci- 
les:du moins n’a-t’il pas éré poffi ble de lestrouver.L’on fçait feu- 
lement qu'ils ordonnerent l’un & l’autre, que Benoïft feroit ju- 
ridiquement fommé de ceder fes prétentions au Pontificat, 
faute de quoi il ne devoit plus compter fur l'obédience de la 
France, & que cés fommations ne furent pas capables de vain- 
cre fon obftination. Le troifiéme fat affemblé le 23. de May 
1398. dans la falle du Palais, _ l’on appelloit des Reforma- 
tions, dont lesvûüës donnoient fur la riviere de Seine. Les Ducs 
de Berry, de Bourgogne & d’Orleans, oncles & frere du Roi 
y prefiderent. L'on y vit le Roi de Navarre, Charles Duc de 
Bourbon, Jean Comte de Nevers, fils du Duc de Bourgogne, 
Arnaud de Corbie, Chevalier Chancelier de France, un Che= 
valier Grec, nommé Alexis, & plufeurs autres Chevaliers & 
Barons, qui étoient du Confeil de Sa Majefté. | ! 

Le Coricile étoircompofé des Archevêquesde Lion,de Rouën, 
de Reims, de Sens, de Bourges, d'Auch, & de Befançon : des 
Evêques de Bayeux, de Lifieux, d'Avranches, de S. Malo, de 
Coutances, de Paris, de Chartres, de Châlons fur Saone , de 
Teroüenne, d'Arras, de Beauvais, d'Amiens, de Senlis, de faine 
Flour, d'Orleans , d'Angers, de Rennes, de Cornouaille, de 
Treguier, de Laon, de Eos de Luçon , de Montpellier, 
de Condom, de Cominges, de Perigueux , d'Alby , de Rodés , 


de 





Du Concile de Conflänce. 9 
de Poitiers, du Puy, de Troyes, de S. Pons, & de pluñeursau- 


res : d’un trés-grand nombre d'Abbez, &'d’autres Prelats ; de 


Deputez des Chapitres, & des Univerfitez de Paris, d'Orleans, 
d'Angers, de Montpellier , & de Touloufe, & d'une grande 
quantité de Docteursen Theologie, & en Droit. | 

Simon de Cramaut, Limofin, Docteur en Droit Canonique, 
du Confeil du Roi, & Patriarche Titulaire d'Alexandrie pro- 
pofa le fujet de l'Affemblée, qui étoirde donner confeil à Sa Ma- 
jefté, fi elle devoic fouftraire fon Royaume à l’obédience de Be- 
noift, entierement, ou par la feule défenfe de lui envoyer de 
l'argent, pour.en obtenir quelque grace que ce fût; ou fi l'on 
éroit obligé de laiffer les chofes au malheureux état où elleS fe 


trouvoient, fans y apporter aucun remede, . 
êcher que Benoiïft & ceux. de fon parti ne puflent 


Pour empë 
fe plaindre que l’on leseütempèchez de fe. défendre, & condam- 
nez fans les entendre, l’on choifit parmi les Prelacs & les Doc- 
teurs, ceux que l’on fçavoit êtrele plus attachez à fes interèts, 
& que l’on regardoït comme fes créatures. Armel du Breüil, 
Docteur en Droit Canonique, Archevèque de Tours, les Evè. 
ques du Puy, & de faint Pons, & l'Abbé de faint Sernin de Tou- 
Joufe, Docteur en la même Faculté, Frere Pierre Emilard Do. 
minicain, Doéteur en Theologie, & Jean de la Colte, Docteur 
en Droit. Il n'y en eut cependane que trois qui furent entendus. 
L'on choifit de même, pour foûtenir l’affirmative, le Patriar- 
che d'Alexandrie, Jean Canard, Licentié en Droir Civil & Ca- 
nonique , depuis Evêque d’Arras, sn 2e Docteur en 
Droit Canonique , Abbé dy Mont faint Michel, Gilles Def- 
champs, Jean de Courtecuifle, Doëteur en Theologie, depuis 
Evêque de Geneve, & Pierre Plaoul, Liegeois, Docteur en 
Theologie. Canard & Courtecuifle ne dirent mot. Chacun de 
ces Depurez eut ordre du Roi de conferer avec ceux de fon 
parti, fur ce qu'ils avoient à propofer à l'Affemblée, pour le foû- 
tenir avec une entiere liberté , afin que Sa Majefté püt prendre 
celui qu’elle jugeroit le plus convenable à l'honneur de Dicu, 
& au maintien de l’Eplife Gallicane. : | 
La feconde féance de l'Affemblée fe:tintle mercredy 19. du 
même mois de Mai: Pierre Ravat, EvêquedeS.Pons, que l'on 
difoit avoir été envoyépar Benoiff,.âvec d'amples inftruétions, 
pour foûtenir fes interêts, commença fon difcours, E- prote{. 


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10 Nouvelle Hiftoire 


tant qu'ilne prétendoit rien avancer contre la Foy Cathotique, 
contre les interèrs de Benoïft, ni contre le refpe& qu'il devoit 
au Roi de Navarre , aux Ducs Prefidens ,'aux autres Princes du 
Sang , aux Officiers des Confeils du Roi, aux Prelats, aux Ar- 
chevèques, aux Evêques, aux Abbez & aux Deputez , con- 
tre lefquels il ne formeroic de raifonnemens, qu’autant qu'il y 
feroit engagé par la neceflité de la caufe qu'il défendoir. 

Il TC d’abord que Clement VIL avoic été le vrai 
Vicaire de Jefus-Chrift, le vrai Pape & le veritable Evèque de 
Rome : il prérendit le prouver par les declarations des Cardi- 
paux, affirmées par leur ferment; par le jugementqu'en avoient 
fait les Rois de France, d’Efpagne, d'Aragon & d’Ecofle, les 
Prelats & les Univerfitez qui avoient vecû fous fon obédience 
pendant fa vie : que Benoift avoit été choifi pour fon fucceffeur, 
ee ceux qui étoient en pofleffion de le nommer : que tous ces 

rinces lui avoient envoyé des Ambafladeurs, & l’avoient re- 
connu en cette qualité. | . 

Il foûcint enfuite en premier lièu, que l’on éroit obligé d'o- 
béir au Pape dans tout ce qu'il lui plaifoit de commander, où 
il n'y avoit rien d'oppofé au bien de l’Eglife en general , au 
Droitdivin, ni au. Droit naturel. ; quand même il s’y crou- 
veroit quelque chofe de contraire au Droit pofitif, ou à l’inte- 
réc de quelques particuliers : il appuya cette propofition par les 
preuves que l’on peut voir dans les pieces raportées à la fin de 
cet ouvrage : il répondit aux inconveniens que quelques-uns 
préfuppoloient devoir arriver de cette foùmiffion. 

Il foûtint en fecond lieu, qu’il, falloit obéir au Pape, pen- 
dant qu’il paroïfloit revétu de cette dignité, quelque deregle- 
ment que l’on remarquât dans fa conduire , pourvû qu'il ne 
fût pas tombé dans l’herefie : iltâcha de le difculper du par- 
jure que l’on lui reprochoit, par des raifons fort metaphyfiques, 
que l'on peut voir dans le même-difcours: il ajoûüta , que s’il 
avoit manqué en quelque chofe, il étoit encore en état de fe 
corriger. nn Dé 

En troifiéme lieu, que quand à feroit même accufé d’here- 
fie, l’on n'en étoit pas moins obligé de lui obéir , jufqu’à ce 
qu'il fût declaré tel, re une: Sentence juridique, Qu'il n’é. 
roic ni heretique, ni fchifmitique , ni condamné. Il:s'étendic 


e 
à 


- 





Du Concile de Conffañce. 17 
betucoup {ur {es inconveniens qui arriveroient de la fouftrac. 
tion propolée, fi elle fe faifoit : il demanda qui donneroit l'ab- 
folution à ceux qui auroient maltraité quelqu'un du Clergé » 
À qui l'on demanderoit des Difpenfes pour fe marier dans 
des degrez défendus ? Pour être promü aux Ordres facrez, 
nonobitant l'irregularité contraétée auparavant, ou pour quel- 
que défaut corporel ; Qui pourroit lever l'excommunication 
prononcée contre ceux qui devoient de l'argent à la Chambre 
Apoftolique ? Il foûcint que les Evêques n avoienc plus. d'auto- 
rité pour aucun de ces cas, depuis qu’elle leur avoitété Ôrée par 
les Decrets, & les Conftitutions des Papes. , 

Il ajoûta que la fouftraétion produiroit quantité de divifions 
parmi les Ecclefaftiques, dés qu’elle les auroït feparez de leur 
Chef : que les uns s’y tiendroient, pendant que les autres per- 
fevereroient dans l’obédience de Benoift : que le bas Clergé ne 
fe éroiroit plus obligé d'obéir à fes Superieurs : que quelques- 
uns défereroient à l'excommuünication, pendant que lesautres 


n'y auroient aucun égard : que les Princes, les Evêques, & les 


Univerfitez en feroient de même ; ce qui pourroic donner lieu 
à des guerres civiles : que quelques Prètrés s’abftiendroient de 


dire la Mefle, & que d’autres ne laïfferoient pas de la celebrer. 


Il conclut de là, qu'il falloic bien fe garder de fe fouitraire à l'o- 
bédience de Benoift. | { 
Il entreprit enfuite de prouver, qu'il ne falloit pas faire de 


fouftraétion, même particuliere, ni défendre d'envoyer de l'ar. 


gent à Avignon : il foûtine qu'il falloic continuer de lui obéïr, 
en tout ce qui concernoit les Collations des Evèchez, des Pre 
latures, des Digaitez ; & des autres Benefices; parce qu'il n'y 
avoit rien en tout cela de contraire au Droit divin , au Droit 
naturel, ni a l’état de l'Eglife Univerfelle : que dans l'Eclife 
Primitive, le Pape feul conferoit les Evêchez, & les autres Di- 
gnitez : qu’il avoit depuis cedé ce droit aux Chapitres, & aux 
GCommunautez, & qu'il avoir pû le reprendre ; parce qu'il étoit 
au-deflus de toute forte de droit poñrif. | 

_ Il repréfenta les dangers aufquels l’on s'expoloit, en faifanc 
la fouftraction particuliere : il foûtint que les Papes s'étant re- 


fervé la Collation de tous les Benefices éleétifs , les Ordinaires 
n'éroient plus en droit d’en difpofer : que la France fe trouvant 
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12 ® Nouvelle Hifloire : 


dans l’étenduë du Patriarchat de Rome, l'on ne pouvoic s’as 


dreffer à d'autre qu’auPape pour la confirmation desPatriarches, 
des Archevèques, des Evèques,& des Exempts, qui ne reconoif- 
foient pas d'autre Superieur : qu’il arrivoit une infinité de de- 
fordres dans les Eleétions : que chaque Evêque fe regarde- 
roit deformais comme Pape dans fon Diocefe : qu’il ne fonge- 
roit plus à travailler à l’extinétion du fchifme : que tout ce que 
feroient les Ordinaires feroit inutile : qu'ils encourreroient tous 
J'excommunication portée par la Bulle 7 Cœna Domini, dont nul 
ne pourroit les abfoudre. | 


Que les neceflitez de dormir autorifé Île Pape à s'ap- 
| cespendantla vacance, & ceux de 


se le revenu des Bene 
a premiere année de la joüiflance du nouveau pourvû : qu'il 
pouvoit accorder le même droit à un Evêque, pour l'exercer 
dans fon Diocefe : qu'il pouvoit demander à fes Sujets un fub- 
fide moderé ; quand ilen avoit une caufe legitime , comme l'a- 
voit alors Benoift qui étoit obligé d'envoyer des Nonces à divers 
Princes, pour les preffer de travailler à la réünion de l'Eglife: 


qu'il ne joüifloit ni du Patrimoine de S. Pierre , ni des contri- 
butions des Eglifes Chrétiennes, dont il n’y avoit environ que 


le tiers qui le reconnût: qu'il pouvoitbien accorder aux Rois 


la faculté d’impofer des Décimes fur le Clergéde leurs Etats, 
Que Benoit he fe referver les droits de procuration, . 


ou de vifite des Paroifles, fans que l'on püt lui oppoñfer qu'ils ap- 
partenoient aux Evêques, & que le Pape en les recevant, em- 
pêchit que l'on ne püût travailler à la punition des crimes, & 
au rétablifiement des Eghfes & des bâtimens en dépendants, 


quand il étoir neceflaire de les reparer : que quoique S. Paul 


eût permis aux Evêques qui fervoient l’Autel, d'en tirer leur 
fubfftance, le Pape avoit été en droit de le leur défendre, & 
qu'ils étoient obligez de lui donner cette marque de leur défé- 
rence : qu'ils ne s'abftenoient de rien recevoir pour les Sermons 
qu'ils faifoient à leurs peuples, que parce que le Pape le leur 
avoit défendu : que le droit de vifite n'étoit établi qu'en faveur 


des Evêques, & que la même puiffance dont il tiroit fon ori- 
gine, étoit en droit de le leur ôter, fi elle le jugeoït à propos : 


que quand l'Evêque l’auroitmême déja reçû, le Pape pouvoit 


le lui faire reftituer , pour l'appliquer à l’ucilité de l'Eglife : que. 


Du Concile de Conffance. 13 


les Évêques, fur tout en France, avoient aflez d'ailleurs de 


quoi fatisfaire à un honète & frugal entretien, 

Qu'ils avoient affez d’autres moyéns de punir les criminels, 
dans leurs Synodes Diocefains, ou Provinciaux, dans lefqueis 
les cemoins fe trouvoient aflemblez : que quand Benoift cede- 
roi, il fe trouveroic bien des gens qui douteroient que fa cef- 
fion fûc valable, comme on avoit douté de la validité de celle 
de Celeftin V. Que l’éle&ion d'Urbain VI. n'avoit été conteftce, 
que parce que l’on avoit pretendu qu’elle n’étoit pas tout à fait 
libre : que l'on douteroit de même de la validité de la ceffion 
de Benoïft, qui paroïîtroit avoir été forcée: que les Princes pou- 
voient bien travailler à la reünion de l’Eglife par des Confulca- 
tions, des Ambaffades, des voyages ; mais que c'étoit ner 
. même à decider comment, & par quelles voyes devoit fe faire 

cette réünion, enfuice de quoi ils étoient obligez d'employer 
toutes leurs forces à faire executer fes Decrets , lorfqu'elle fe 


voyoit hôrs d'état de fe faire obéir. | 
Que quand Benoift auroit promis par ferment de ceder le 
Pontificat, & qu'il lui auroit été loifible de le promettre, l’on 
ne pouvoit l’accufer de parjure, puifqu'il offroit de ceder à des 
conditions trés-raifonnables : que le Roi d'Angleterre ne vou- 
loit point de ceflion, qui parût forcée, & qu'il n’en viendroit 
jamais à la fouftraétion pour l'obtenir : que le Roi des Romains 
& lesVilles d'Icalie, qui s'étoient liguées avec lui, n’étoient pas 
d'avis d'extorquer la ceflion de Boniface : qu'ils avoient de. 
claré, qu'ils ne s'en mêleroient point : que le Roi de Caftille ne 
prétendoit fe fouftraire à l’ohédience de Benoïft, que quand 
ceux qui reconnoifloient fon Concurrent,lui en auroient donné 

l'exemple. | 
Que fi l'on colligeoit les voix des fuppots de l'Univerfité de 
Paris, il ne s’en trouveroit pas la moitié, pas même le tiers, pour 
la fouftraion , ainfi que l'on l'en avoir afluré : que les Roisde 
France avoient toûjours ëté les protecteurs des Papes : qu'ils les 
avoient quelquesfois rétablis dans leursSieges ; qu’il ne pouvoit 
ue Charles VI. voulût être le premier à les perfe. 


s'imaginer q 

cuter, & à fe fouftraire à l’obédience de Benoïft, pendant que 
® . se A 

ceux du parti de Boniface ne fongeoient nullement à laban- 


donner, Que l’un des deux Prétendans n'étoit pas plus obligé 
_ Bi; 


Je ue TT à DT 





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SRE TE D en D rt Pa 0 aan es D + er mm ai, Le dé 





14 L Nouvelle Hifloire 


de ceder que l’autre : qu’ils ne devoient être punis que de la 
même peine. Que Benoift propoloit des moyens de parvenir à 


la réünton, qui devoient paroître raifonnables à tout le monde: 


qu'il n'étoit par confequent ni fchifmatique, ni même fufpe“t 
de fchifme. Il conclut de tous ces raifonnemens, quil n'étoit 
point à propos de fe fouftraire à fon obédience. Ilafñirma en fa 
confcience qu'il penfoit comme il avoit parlé , & que c’étoic là 
le confeil qu’il donneroit au Roi, s'il fe voyoit à l'article de la 


mort. . 


Dés que l’Evèque de S. Pons eut achevé de parler , Frere 
Pierre Emilard Dominicain,du même parti,commenca fon dif- 
cours par des proteftations femblables à celles de cet Évêque : il 
y ajoûta feulement, qu'il ne diroir rien contre la voye de cef- 


fon que l'on avoit propofée à Benoit ; il prétenditenfuite prou- . 


ver qu'aucun chrétien n’étoit en droic de contraindre le Pape 
C] . . . 4 
de renoncer à fes prétentions, & de refigner fa dignité. Il ra- 


cha d'établir cette propofition par des argumens en forme, à. 


la maniere des fcholaftiques : il ajoûta que le Pape n’avoit point 
de Superieur auquel il pût fe plaindre de la violence qui lui 
auroit Cté faite, 

Qu'il n'étoit ni permis, ni utile à l'EclifeGallicane de fe fouf- 


traire à l’obédience de Benoiïft, pour tout ce qui regardoit l’of- 


fice de la Chaire Pontificale, puifqu’il lui étoic défendu d’avan- 


cer le moindre menfonge , quand il devroït procurer feul la 
réünion de toute l’Eglife : qu'il n'étoit jamais permis de fe fou- 
{traire à la juftice,dont l’obéiffance fait partie : que ce feroitun 
peché mortel, que nul ne doit commettre : que le Pape n'étoit 
pas plus tenu d'obéïr à l’Eglife de France, quand elle lui de- 
maodoit la ceflion ; qu'elle étoit elle-même obligée de le recon- 
noître pour fon Chef : que cette demande étoit plus capable de 
l'irriter , que de le perfuader : qu’aurant valoit fe fouftraire 


. entierement, que de ne le faire que de cette maniere. 


_ Que les François feroïent plus mal de lui refufer la foûmif- 
fion qu'ils lui avoient rendué jufqu'alors , que les Romains, 
qui ne l’avoient jamais reconnu pour Pape ; & qui fouhaittoient 
que le refte de fon obédience le forçât ts ceder fes prétentions, 
fi la France l’y contraignoit effetivement : qu'il ne paroifloit 
pas bien clairement, par les réponfes qu’il avoit données, qu'il 








Dx Concile de Conffance. T 

fücrefolu de ne point ceder : qu’il nes’enfuivoir pasmême de-là 
qu'il fût fchifmatique , puifque l'on ne pouvoir l'accufer d’au- 
cune opiniâtreté : qu’il n’étoit pas parjure non plus : que quand 
i refaferoit abfolument de ceder , il ne feroit pas hererique 
pour cela: qu’il avoit toüjours protelté qu'il ne prétendoit rien 
avancer contre la foi de l'Églife Catholique : que quand on con- 
viendroit que la voye de ceflion étoic la plus propre à donner 
promtement la paix à l'Eglife, & la plus convenable à Fextinc- 
tion du fchifme , au Heu que celles qu’il offroit étoient bien 
Le longues & plusdificiles, il ne s’enfuivoit pas de-kà qu'il 
ût fchifmatique : que l'on s'étoit autrefois utilement fervi de 
ces voyes-l, & que l'on n’avoit jamais obligé les concurrens 


de ceder leurs prétentions. | 

Le lendemain Jeudy 30. de Mai, Jean de la Cofte parla encore 
en faveur de Benoïft. Aprés des proteftations femblables à celles 
qu'avoient fait les deux qui avoient parléavantlui,ilficun long 
&ennuieux commentaire fur lestermes de la cédulefignée par les 
Cardinaux au Conclave de l'élection. de Benoift : il prétendic en 
inferer,qu'il n'éroit nullement parjure,ni obftiné:qu'il n’étoic pas 
eaufe de la continuation du fchifme : que l'on ne devoir pas s’iga- 
giner que fon droit fût douteux;,quoi qu'il für concefté : que ceux 
defon obédience ne devoientpoincentrerdans cette conteftation, 
non plus que lesSujets d'un Prince, qui le voïoient attaqué par un 
concurrent : que prefque tous les Prelats qui compofoient l’af_ 
femblée, éranc de fa création, ou de celle de fon prédeceffeur;, 
ils ne pouvoient douter de fon autorité, fans mettre leur carac- 
tere en compromis : que l'on étoit obligéde le reconnoître, juf- 
qu'à ce que la conteftarion ec été decidée d’une maniere juri- 
dique, & que la voye qu’il offroit pouvoir produire de meilleurs 
effets, que celles de la cefion, ou de la fouftraétion. 

Le même jour 30. de Mai le Patriarche d'Alexandrie parka 
pour l'afirmative , en François, pour être mieux entendu. Il 
préfuppofa d’abord, que pour conferver l'union de la foi, fi 
néceflaire au falut des ames, l’on ne devoit reconnoître dans 
l'Eglife qu'un feul Pape, fuivant l’un des articles du Symbole. 
Qu'il étoit-honteux de la voir divifée entre deux Chefs : que 
cette divifion donnoir lieu à quantité d'inconveniens, qu'il ex- 
pliqua« que la fete de Mahomet ne s’étoit établie qu'à la faveur 


nes +, < 





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T6 Nouvelle Hiftorre 


d’un fchifme : que les Grecs ne s’étoient féparez de l'Eglife Ro- 
maine , que parce que les Papes avoienc voulu fe donner trop 
d'autorité fur leurs Patriarches. 
ue les Cardinaux qui s’étoient trouvez à Avignon, lors de 
Ja mort de Clement VII, du nombre defquels étoit Pierre de 
Lune, depuis nommé Benoift, voyant clairement les maux que 
le fchifme avoit déja caufez, avoient figné l'écrit dont on a 
parlé, pa’ lequel chacun d’eux s'engageoit, au cas qu'il fût fait 
Pape, de ceder fes prétentions, dés que cette ceflion paroî- 
troit neceflaire pour la réünion de l'Églife : que le Roi l'avoit 
prié d'executer cette promefle : que les mêmes Cardinaux s'é- 
toient fouvent agenoüillez devant lui, pour l'en fupplier avec 
beaucoup de larmes & de gémiflemens : que leur priere avoit 
été appuiée par les Ducs de Berry; de Bourgogne, & d'Orleans, 
& par les follicirations des Rois de Caftille, & d'Angleterre. 
Que Benoift n’avoit jamais voulu accepter cette voye: qu'il 
avoit foûtenu , dans une Bulle qu’il avoit remifeà ces Princes, 
qu'elle n'étoit point juridique : que l'on nes’en étoit jamais fervi 
pour pacifier les fchifmes, & que les faints Peres l’avoient fou- 
veat condamnée : qu’il avoit défendu aux Cardinaux d'avoüer 
qu'ils l’euffent fignée, & de fe fouftraire à fon obédience : que 
les Prelats étoient bien plus obligez de s'en tenir au premier 
ferment qu'ils avoient fait à Dieu, & à fon Eglife, qu’à tous les 
engagemens qu'ils avoient pris depuis avec Benoit : que le meil.. 
leur avis que l’on pouvoit lui donner, étoit celui de ceder fes 
rétentions. | | | 
Que l'on fe trouvoit alors obligé de recourir aux remedes les 
plus {urs: que l'Empereur Honocius , à la tête d’un Concile, 
avoit ordonné que, lors qu'il fe trouveroit deux concurrens au 
Pontificat, l'on ne devoit reconnoïtre ni l’un nil’autre, & que 
l’on devait en choifir un troifiéme : que quand Benoilt fe trou. 
veroit légitimement élü , le fchifme n'avoit déja duré que trop 
long-tems, pour obliger l'Eglife de travailler à le faire ceffer. 
que le cas dont il s’agifloit regardoit tous les Chrétiens, que ce 
Lbngfchifme embarrafloit fort : que l’on ne devoit plus obéïr 
à Benoïft, depuis que l'obéïflance que l'on lui rendoit étoit de. 
Yenuë FA art : que l'on pourroit bien lui refiiter ; s'il entre_ 


_ preuoit d’aliener une partie du Domaine de l'Eglife : que. les 


Diocefains 


— 8» mon _— 


du Concile de Conflahce. 17 


Diocefains étoient en droit de réfiiter à leur Prelat, s’il leur or. 


_donnoit de commettre quelque crime. 


Que les Princes & les peuples convenoient qu'il n°y avoir pas 


d'autre voye de redonner la paix à l'Eglife, que d'obliger Be 
noift de renoncer à fes prétentions : que perfonne ne goütoit 
_ celles que ce Pape avoit propofées, parce qu'elles étoient impra- 
ticables & illufoires : que ke Roi de Caftille l'avoir fait remar- 
quer au Roi d'Aragon. Que quand la conduite d'un Pape deve- 
noit fcandaleufe, l'on ne devoir pasen reconnoître d'autre que 
Jefus-Chrift. Que quantité de gens avoient abandonné la com. 
munion du. Pape Anaftafe ; parce qu'il avoit eu un commerce 
indirgét avec unPrince qui étoictombé dans l'herefie, &que leur 
cohduite fe trouvoit approuvée par un Decret rapporté par 
Gratien : que celle de Benoïlt étoit encore plus blämable ; parce 
que lui feul entretenoit le fchifme, pour fatisfaire fon ambition, 
au préjudice du ferment qu'il avoit fait de rendre la paix à 


l'Epglife. | 
Que l'on ne lui demandoit autre chofe, finon qu'il fe difpo- 
fâc à ceder, dés que l'on auroit trouvé le moven d'y obliger fon 


competiteur. Qu'Innocent .IIL. avoit decidé , que quand un 


Evêque fcandalifoit fon troupeau , le Pape pouvoit l'obliger de 


Le demettre de {on Evêché : qu’un mauvais Pape étoit encore 
plus puniffable, à caufe de l'éminence de la _— qu'il occu.. 
poit : qu’un Pape qui divife l'Eglife, & méprife les Canons, ne 
doit pas être Aa Que Benoit étoit encore obligé de ceder, 
par le ferment qu'il avoic fair dans le Conclave, auquel il ne 
pouvoir contrevenir fans crime : que quoi-qu'il eût dit dans 
trois differentes Bulles, dont le fens n'étoit guéres intellicible, 
il n'avoic pas laiflé de faire declarer au Roi d'Aragon par fes 
Ambaffadeurs, en préfence de ceux du Roi, qu'il fe laifferoic 
plütôt martvrifer, que de fe demettre de fa dignité. 


Que l’on étroit obligé d'abandonner un Prelat obfiné : que 


dés qu'il étoit tombé dans le fchifme , fon Siege étoit vaquant: 
que l'on pouvoir le remplir , de même que s’il étoit mort, fans 
que dans un cas pareil, l'on fût obligé de lui donner un fuccef. 
feur : qu’un fchifme auffi long que l'avoir été celui-là , étoit 
trés. fufpect d’herefie. Qu'un Concile avoit regardé les compe- 
tireurs d'Alexandre I11.comme des Herefiarques: La fchifme 





18 Nouvelle Hifloire 


ne manquoit jamais de dégenerer bientôt en herefie, ce qui 


failoit que Benoift en étoit foupçonné. Que les Princes étoient . 


obligez de s'élever contre lui, & contre fes adherens. 

u’il écoit vrai que la fouftraétion feule ne produiroit pas 
Punion de l'Eglife, fi l’on en demeuroit la ; mais que c’étoit par 
où il falloir commencer. Que Benoift ne joüifloit guéres d’autres 
revenus, que de ceux qu'il tiroïc de la France : que le feul 
moyen de vaincre fon opiniâtreté, étoit de les lui enlever : qu’il 
a’auroit plus le moyen d'entretenir tant de flatteurs, tant d’A- 
vocats, & de Confeillers : que les Roïs de France, & d'Angle- 
terre étoient là-deflus de es avis : que quand on tomberoit 
dans quelques inconveniens par la fouftraétion, ils fe treave- 
roient beaucoup moindres que ceux où l’on fe trouvoit, en de- 
meurant dans l'obédience. Que l’on avoit en main un moyen 
infaillible de les faire ceffer, par l'autorité du Roi, qui ne man- 
queroît pas d’appuier les décifions du Concile General : que Sa 
Majefté n’avoit que des intentions trés-favorables à l'Eglife : que 
dés que la fouftraétion auroit été publiée , l'on s’embarrafferoit 
peu de ce que Benoift pourroit faire de fon côté : que le fchifme 
étoic fi notoire, qu’il n’étoit pas befoin de Sentence, qui le dé. 
clarât tel : que les Prelars étoient fuffifamment déchargez de 
leur ferment : qu’ils n'étoient plus obligez de le garder, depuis 
que Benoift s’étoit fait l’un des Chefs des fchifmatiques. | 

Qu’avanc que Meffieurs les Ducs fuffent arrivez à Avignon, 
& depuis leur arrivée, les Cardinaux lui avoient déclaré, qu'ils 
ne voïoient aucun moyen de réünir l’Églife Catholique, s'il ne 
fe refolvoir à ceder le Pontificat: qu’ils l'en avoient fouvent'prié: 
qu’ils avoient examiné les moyens qu'il avoit propofez : qu’ils ne 
leur avoient point parû fuffifans. Que le Grand Penitencier 
pouvoit abfoudre pendant la vacance du Siege : que les Cardi. 
nauX pouvoient pourvoir aux Benefices vacans, & en cas de ne: 
ceffité, les Evêques pouvoïent donner labfolution des cas re- 
fervez au Pape. Que le Roi de Caftille avoit perfuadé celui d’A- 
ragon, de fe joindre à la fouftration ; & qu’il fçavoic bien lui, 
qu'il n'étoit Patriarche , que d'Alexandrie, & qu'il n'avoit au- 
cun pouvoir en France. - | 

Le vendredy 31. Mai, Me. Pierre Regis parla encore pout 
Faffirmative, & commença par déclarer ; qu'il ne prétendoit: 


| Du Concile de Confiance, 19 
rien dire au défavantage de Benoilt, ni d'autre perfonne quelle 
qu'elle füt : qu’il voïoit bien cependant qu'il feroitobligéde dire 

- Certaines véritez, qui ne plairoient pas à tout le monde. 

Il foûtint en premier lieu, que tous les Catholiques étoient 
tenus de contribuer à ramener l'Eglife à l'obédience d’un feul 
Pape, & d’éloigner tout ce qui s’y trouveroir oppofé : que Be 
noilt y étoic plus obligé que tout autre : que fon pouvoir luiavoit 
été donné pour édifier, & non pour détruire : que s’il négli- 
geoir de faire fon devoir ; s’il empêchoir lui-même qu'on ne l'y 
contraignit , il en répondroit devant Dieu : que les Princes 
étoient dans la même obligation : qu'aucun des fchifmes préce= 
deusw'avoit % fin, que par leur autorité : qu'ils ne pouvoiene 
enfaire un pluserand facrifice à Dieu : qu'ils pouvoient fe mê- 
ler de cette affaire, fans en être requis : que Benoift lui-même ca 
avoit prié Sa Majelté,par une Bulle,dont Regisficfaire la leture. 

Que le fcandale du fchifme, & la néceflité de réünir l'Eclife, 
fous une feule obédience, étoient également notoires:que quand 
{es Chefs ne faifoient pas leur devoir , les peuples ne pouvoient 
avoir recours qu'à l'autorité de leurs Princes ; parce que le Pape 
prétendoir ne reconnoître aucun Superieur : que l’Eglife fe trou- 
voit alors dans un danger évident de fe détruire : qu’une infi- 


nité d’ames couroient rifque de fe perdre. Que quand l'autorité 
des Princes pourroit n'être ee refpeétée dans les autres cas, elle 
on fe trouvoit : que n'ayant point 


devroit l'être en celui, où 
de Superieurs, ils étoient en droit de déclarer la guerre, & d'ac- 


corder des reprefailles à leurs Sujets, contre ceux des autres 
Princes : que s'ils n’avoient pas l'autorité de contraindre les com- 
petiteurs du Pontificat, de céder leurs prétentions, il ne tien- 
droit qu’à ces prétendans de s'entendre enfemble , comme l'on 
_difoic publiquement que faifoient Benoift, & Boniface. 

Que les Princes qui népligeoient de faire leur devoir en cette 
occalion, ne devoient être regardez, que comme les fauteurs fe- 
crets du fchifme : qu'ils feroiem encore plusblâmables, s'ils con- 
tribuoient à l’entretenir : que les défenres que faifoit Benoift à 
cet égard, n’étoient nullement à confiderer : qu'il s'aoifloit de 
j'avantage de l'Eplife Univerfelle, dont il n'étoitque le Miniftre: 
que l'on obligéoi quelquefois les malades de prendre des reme- 
des malgré eux : qu’il falloir avoir plus d'égard . l'utilité de 

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= grès | mes = 





20 -Notvelle Hiffoire | 
V'Eolife , qu'à la fantaifie de ce Pape, qui n’étoit établi que pour 
aître le troupeau, par fa doétrine, & par fon exemple: que 
Le ne devoit lui obéir , que quand il ordonnoit quelque chofe 
de jufte, & de regulier , tant em foi, que dans les circonftances 
qui l’accompagnoient : que quand il prononceroiïr quelque ex- 
communication à ce fujet, perfonne n'étoit obligé d'y avoir 
égard. 
u’ilétoit permis, convenable, néceffaire, pour parvenir 
à la reünion de YEglife, de fe fouftraire à l’'obédience de Benoift, 
& de lui ôter les Collations des Benefices, les provifions des di- 
gnîtez , les Annates, ou revenus de la premiére année, les pro- 
curations, ou droits de vifite, & autres chofes femblables : qu'il 
avoit envoyé des Nonces au Roi des Romains, pour tâcher 
d'empêcher qu’il n’appuïât la demande qui lui étoit faite, qu'il 
cedât fes prétentions : que les Nonces publivient que le Roi 
Trés-Chrétien ne vouloit plus de Pape qui ne fût François: que 
Benoïft ne cederoit jamais: que le Roi, les Ducs, l'Univerfité 
de Paris, & les Allemans n’étoient pas d'accord entr'eux en ce 
point : que c’étoit ce qui empêchoit la réünion : que le Roi d'A- 
ragon lui-même, dont Benoift étoit ne Sujet, l'avoir fommé de 
{e défifter de fes prétencions, & qu’il n’en avoit voulu rien faire. 
u'il n’y avoit cependant que cette voye par laquelle on pût 
éteindre le fchifme,& qui pûr mettre en repos les confciences des 


Catholiques. Que le premier Concile aff:mtlé par ordre de Sa 


Majefté l'avoir ainf décidé:que Benoift ayant été folemnellement 


requis de l’accepter , l'avoit refufée avec emportement : qu'il 
ne reftoit plus que la fouftraétion de l'obédience de la: France, 
qui püt l'y obliger : que quand les remedes doux n'operoient 
point, l'on avoit ordinairement recours à de plus amers : que 


ce refus ne pouvoit avoir d'autre caufe que l'ambition, la cu 


pidité, & l'avarice de Benoïft, comme un Anglois l'avoit re- 
marqué : qu'avant d être élù, il avoit publiquement approuvé 
la voye de ceflion en préfence de plufeurs perfunnes de qua: 
licé : qu'il reviendroit de fon entêtement , dés que la France au: 
roit ceflé de le reconnoître, & de lui envoyer de l'argent, qui 
pe fervoit qu'à l'y entretenir : quel’on neguerifloitles maladies, 
qu'en écartant tout ce qui fervoit à les fomenter. ES 

Qu'il valoit encore mieux fe pafler de. Pape. que de n'eh 


+ 


D, Ce D pe RD nn 





Du Concile de Conflagce. | at 
avoir qu'un de cette forte : 7 ne falloir pas attendre que Dieu 
ÿ mit ordre, pendant que les hommes pouvaient y remedier 
eux-mêmes : que fi l'on avoit pris ce parti, dés le commencc- 
ment, le fchifme n’auroit pas duré long-tems : que les Prelats 
«qui avoient prêté ferment à Benoiïft, en étoient difpenfez par 
une obligation encore plus grande, & plus ancienne qu'ils 
avoient contraétée avec Dieu & fon Eglife : que les Prelats Fran. 
çois y trouvoient leur interèt , en ce que la fouftraétion les dé- 
chargeoïit du payement des fommes qu'ils avoient promis de lui 
payer pour.les Annates de leurs Benefices, lefquelles il ne def- 
tinoic qu'à la prolongation du fchifme :qu'ilsdevoient peu s'em- 
lee de ce que diroienc ceux de l’obédience de Boniface. 
Que la renonciation de Benoift n'en feroit pas moins valable, 
quand il paroîtroit y avoir été un peu contraint, par la fou- 


{traction de l'obédience de La France. Que l’on pouvoit bien con- 


trâindre Îcs fchifmariques de fe réünir à la communion de l'E- 
glife : que.quand les partifans de Boniface demeureroient fous 
fon obeiffance, la France n’en feroit pas moins obligée de fe fou 
ftraire à celle de Benoilt, fans quai le fchifme ne finiroir jamais: 
qu’il falloic bien que quelqu'un commencât à l'étouffer : que le 


Roi avoit fait fon poflible pour y parvenir : qu'il a voit com- 


mencéparfaire prier lePape de vouloir prendre ce parti:qu'il l'a. 
voit fair examinér dans {on confeil:que n’en ayant pas trouvé de 
plus convenable 4 l'étar prefent de l'Eglife, il avoit perfuadé à 
d’autres Princes de l'accepter:que dés que fon Royaume auroir 
renoncé à l'obédience de Benoift, ils ne manqueroient pas de li. 
miter :que quand ils n’en devroient rien faire, il n'en devoit 
pas moins prendre ce parti. , . | 

Que ceux de lobédience de Boniface n'executoient pas tous 
les ordres qu'il leur donnoit : que tout le fcandale qui pouvoit 
en arriver, ne devoit retomber que fur celui qui en étroit la 
-caufe, & qui empêchoit la réünion : que Ja. France fe trouvoit 
engagée d'y travailler, :par la.crainte que Le fchifme ne durâc 
encore Jong-tems : que fi l'on s'en tenoïit là, aprés tant de déli. 
berations, la: plüpart de ceux qui compofoientle Concile fe res 
tireroient ; que l'on n’y penferoit plus, & que les chofes demeu.. 
reroiént toûjours au, même état: que les Rois de France, & de 


Caftille s'éroiens reciproquementpromis , & l'a pi même faic 
| | 7. Ci 








2e + Nouvelle Hifloire 


{avoir à Benoïft, que s'il ne cedoit fes prétentions, ou ne fais 
{oit autrement cefler le fchifme, dans la fète de la Purificas 
tion derniere, ils ceffleroienr de reconnoître fon autorité: que 
fi l'on y manquoit, Benoift fe moqueroit de Pun & de l'autre, & 
continuéroit le fchifme : que le Roi de Caftille changeroic de 
penfée, & ne compteroit plus fur linconitance des François: 
qu'il avoit écrit au Roi , que quand perfonne ne renonce. 
roic à l'obédience de Benoiïft, il tiendroit la parole qu’il avoic 
donnée. 

Que l'on n'avoir befoin de citation, de procés, ni de Sen. 
tence, puifque le fair étoit notoire : que quand on ne feroic pas 
une fouftraction entiere , il falloit la faire du moins pour la col- 
lation des Benefices, les droits de vifite, les Annates, & l'argent. 
Que dans la Primitive Eglife , l'élection des Evèques, & des 
Abbez appartenoit aux Chapitres , & aux Monafteres : que 
les Evêques étoient confirmez parleurs Archevêques, & con- 
feroient tous les Benefices, chacun dans fon Diocéle: que cela 
s'étoit ainfi obfervé dans l'Eglife, fuivant l'ordonnance de Jefus- 
Chrift, pendant douze fiecles : que le Pape avoit ufurpé ce droit 
contre toute forte de juftice, & de bonne police 5 parce qu’un 
homme feul ne poùvoit pas pourvoir à toute PEylife , ni juger 
de la capacité de tous ceux qu’il plaçoit dans les Benefices : que 
des Prelats des lieux étoient bien plus à portée de les connoître, 
& qu'ils feroient, fans doute, de bien meilleurs choix. 

Que les enquêtes de la vie& des mœurs de ceux qui fe pré- 
{entoient pour les remplir, devoient être faites dans les lieux 
de leur réfidence ; au lieu que le Pape les conferoit fauvent à 
des Sujets indignes, faute de les connoître : qu'il en arrivoic 
æncore beaucoup d’autres inconveniens, dont il n’étoit pas ne- 
ceffaire de parler. Que la referve qu’avoit fair Le Pape des col. 
Aations, renverfoitabfolument la Hierarchie , & l'ordre qui de 


yoit y être obfervé, Que Ha principale fonction du Pape devoit | 


être de paître fon ttonpeau, & d'y autirer, ‘pat fa douceur, 
ceux qui n'avoient paske bofiheut d'en être «: que Benoift étoit 
tout à fait hors d'état de s'en acquiter, lai qui: fe mêloit de 
tant d’autres affaires, qui n’avoit de foin que d'amafler bien de 
d'argent, cé qui ruinoirentierementies Sujets duRoi,éd'applie 


œation , qu'à-he pas laiflér échapper: le moindre Bencfice, fans 


DS FA ne nm, LD 


Du Concile de Confiance. 23 
entirer. Que ce n'étoic pas H les inftruétions qu'avoit donné 
S: Pierre, à S. Clement fon fuccefleur. 
Que les provifions données par le Pape, fur tout, les expec- 
tatives, étoiententiérement contre l'intention des Princes, & des 
autres fondateurs:qu'’elles ruïnoient la Jurifdiétion des Evêques: 
qu'elles donnoïent quelquefois lieu aux Expeétans d'abreger la 
vie des pofleffeurs : qu’elles étaient direétement contraires aux 
Eanons des Conciles Generaux, aufquels il n’étoic pas permis 
au Pape de déroger : qu'il s'attribuoir par ce moyen la princi- 
pale fonétion des Evêques ; que les doute qu’il accordoit ne 
mettoient pis les confciences en fûreté : que fi tout cela n'étoit 
vrai, nous n'avions pas delivres, qu'il ne fallüt brûler. 

: Que cépendant cetre ufurpation fervott infiniment à Benoift 
pour maintenir le fchifme : qu'il fe faifoit par-là bien des amis: 
qu'il ne donnoïr jamais rien à ceux qui ne l’étoient pas, & qui 
travailloient à la réünion , qu'il les regardoit comme fes enne- 
mis : que les chofes pouvoient aller fi loin, que le Roï ne trou. 
veroit plus d’Ecclefiaftiques de fon parti : que du tems d’Inno- 
cent III. le Pape ne demandoir jamais à chaque Evêque, qu'un 
feul Benefice, lequel il avoit foin de remplir d’un bon Sujet ; 
au lieu que Benoift donnoit une infiniré de Mandats de Provi. 
dendo , & d'Expettatives, & declaroit nul tout ce qui {e faïfoie 
au préjudice des Expectans, & des Mandataires. 

Que les Prelats étoient obligez par le droit divin, & par le 
droic naturel de vifiter les Paroifles de leurs Diocefes, pour y 
conferver le fervice divin, prendre garde à l’adminiftration 

des Sacremens, corriger ceux qui manquoient, & faire cefler 
* le fcandale : que chaque Parois étoit obligée de fournir à leur 
dépenfe, ou de leur donner une certaine Dune » au choix de 
fes Syndics : que depuis que le Pape avoit trouvé le fecrer de 
s'attribuer ce droir, & qu'il ne fe faifoic plus de vifites, tout 
alloit fans-defus-deflous : que Benoift s’en foucioit fort peu, 

ourv qu’il reçût l'argent deftiné à les faire faire : que Jes Su- 


jets de Sa Majefté, privez de l'avantage ea en retiroient, 
avoient pü demander qu'il Jui plüt faire ce er un défordre auff 


fcandaleux. 
u'ainfi lé Roi étoit obligé de faire ordonner la fouftraétion, 


afin de rétablir l'Eglife de France dans fon ancienne liberté, à 


4 





14 .e Nouvelle H ifioire 
quoi Sa Majefté avoit elle-même un interèt particulier, .& d’8- 
ter cous les obftacles qui s’y rencontroient : que Benoiïft fe {er 
voit de cet argent, pour envoyer des Nonces detous cotez, 
dans le feul deffcin d'empêcher la réünion de l'Eglife, & de s'en 
conferver la Préfidence, fans s'embarrafler aucunement du {2- 
Jut des ames. Qu'il étoit inutile de dire qu Urbain V.& fes fuc- 
ceffeurs s'étoient maintenus dans la poffeffion de cet ufage : 
qu'ils pouvoient avoir eu raifon d’en ufer ainfi, fans que Be- 
noift put s’autorifer de cet exemple, | 
: Que les témoins fynodaux, dont on avoit parlé, éroient 
fi peu utiles à la correétion des méchans, que nonobitant-les 
Synodes, les Conciles Generaux n'avoient pas laiflé d'ordonner 
aux Evêques de vifiter leurs Diocefes en perfonne, d'où il con- 
cluoit qu'il étoit à'propos d'ôter au Pape les Annates, les Pro- 
curations, & toutes. les autres exaétions, qui-n'étoient bonnes 
qu'à ruïner les Eglifes, faire périr.les bâtimens qui-en dépen. 
doient, & donner lieu à une infinité d'inconveniens , & de 
défordres. | | 

Le Samedi premier de Juin fur entendu Meffire Loüis de 
Tignonville, Chevalier d'un mérite diftingué : il dit, qu'étant 
allé en Aragon, avec les autres Ambafladeurs de Sa Majefté , 
envoyez pour folliciter la réünion de-l'Eglife, il eut audience 
du Pape, en paflant par Avignon : que Benoift lui demanda 
des nouvelles du Roi, & du Royaume : que ne lui ayant ré- 
pondu autre chofe, finon, que le Roi, & Mefieurs les Princes 
{e portoient bien ; le Pape lui avoit repliqué en ces termes: Ze 
Roi croit m'obliger dé ceder : je n'en ferai certes rien: qu'il fafle fon de 
voir dans fon Royaume , je ferai dans le mien ce qui s'y doit faire ; 
qu'il avoit fini fon difcours, en difanc, qu'il fe laifferoit pliée 
écorcher que de ceder. . | 
_ Qu'il étoit allé de là en Aragon, où il s'étoit adreflé à un de 
dos Grandes , à qui il avoit prefenté .les lettres de créances du 
Roi fon maître: qu'il avoit eu un long entretien avec ce Sei- 

peur , dans lequel il avoit raconté tout ce qu'avoient fait le 
ko . & Mefieurs les Princes, pour parvenir à la réünion, & 
la réfolution qu’avoit prile 1A’ffemblée des Prelats, & des Uni- 
“verficez, de s’en tenir à la voye de ceflion 5 qu’il avoit prié ce 
‘Seigneur de {e joindre au Roi, pour tâcher d'y parvenir : ail 

| u 


nn Lo | =." —— 





Da Concile de Confrance. 24 


jui avoit répondu que cette voye étoit bonne&faintesmais qu’elle 
trouveroit beaucoup de diffhcultez de la part des prétendans, 
qui nes'en accommoderoient ni l'un ni l’autre: qu'il y avoiten 
Efpagne bien des gens qui s’étoient laiflez corrompre par l’ar- 
gent que Benoift leur avoit fait donner : que l'on ne les obli- 
geroit jamais à ceder leurs précencions, que par la fouftraction 
des obédiences : qu'il y employeroit fon corps & fes biens ; mais 
que le Roi fon maître avoit défendu de lui préfenter perfonne 
à fon audience, qui ne fût envoyé par Benoift, & par confé- 
quent oppolé à la voye de ceffon. | 
… Dés que ce Chevalier eut ceflé de parler, M° Gilles Def. 
champs fe préfenta, &. aprés quelques excufes fur l'état où il 
fe trouvoic, il fit les mêmes proteftations que ceux qui avoient 
parlé avanclui pour l’affirmative : il ajoûta que ceux quiavoienc 
ri les inrerêts du Pape s’étoient attachez à reftraindre le 
ouvoir des Princes, à élever celui du Pape, & à faire valoir 
À mérite de l'obéïflance ; à prouver qu’il n'éroit permis, pour 
uelque caufe que ce pût être, d'en fecoüer le joug, nidela re- 
fufer à l’un des précendans, que, quand on la verroit refufer 


à l’autre. 
Il s'engagea de foûtenir quatre thefes oppolées à ces ne 
e Roi 


fitions : la premiere , que dans le cas dont il s'agifloic, 
pouvoit, fans en être autrement requis par l’Eglife, pourvoir 
aux befoins de celle de fon Royaume; pourvû qu'il ne für que. 
tion d'aucun article de foi, pour y conferver l’union entre fes 
membres, fes libertez, & fes franchifes, les fondations, & les 
volontez des fondateurs:que le Roi ordonner là-deflus 
ce qu’il lui plairoir, aprés avoir prisl'avis des Prelats du Royau- 
me; & prouva ces trois propolitions, par differentes autoritez 
tirées du Droit Canonique. 

Il dir enfuite, que le Roi avoit interêt de maintenir l'Eglife 
de fon Royaume en paix ; parce qu’il ne pouvoit guéres y arri- 
ver de trouble confiderable , que fon Etat ne s’en reflenrit : 


que les Juifs, & leurs Magiftrats n’avoient refufé de recevoir la 


Nouvelle Loi préchée r- le Fils de Dieu, que de peur qu'elle 


ne caufât parmi-eux du trouble, qui donneroit lieu aux Ro 

mains de les chafler tous de la Paleftine. Que Jeroboam, pour 

maintenir fon ufurpation, avoit changé la Religion de fes nou. 
| . D 











26 “Nonvelle. Hifiire * 
veaux Sujéts, & leur avoit fait adorer les veaux d'or : que Joas 
avoit nommé des Commiflaites, pour affifter à la diftribution 
de l'argent, que le peuplé avoit donné pour payer les ouvriers 
qui travailloient 4Aüx réparations du Temple ; parce que les 
Prêtres ne l’émployoient pas à: cet: ufage. Il fit voir que Îles 
éxemples d'Ofa, & d'Ofias, ne pouvoient recevoir d'applica- 
tion à l'affaire dont il s’agifloit. Le | 
ue le Roi avoîtun interêt fenfible d'empêcher que le Pape 
ne devint trop puiffant dans fon Royaume, & qu'i n'étendit 
fon autorité au de-là des juftes bornes ; parce qu'elle lui appar- 
tenoit toute entiere, &:qu'il étoit le veritable défenfeur de la 
foi : que le Pape prérendoic ne point reconnoître de Superieur, 
qui füc en droit de le cotriger , ou auquel on pût avoir recours 
éomme lon pouvoit le faire, fi l’on étoit ofenfé par un Evèque: 
que la confiance & la préréntion de ne pouvoir être repris par 
perfonne, pouvoit le porter à des entreprifes exceflives : qu'il 
h'y avoit rien de plus pernicieux qu’un mauvais Prelat , que 
k fentiment de S. Gregoire étoit, qu'il ne falloit nullement 


diffimuler leurs fautes, de craïnte que le mal dont ils étoient 


infeétez ne fe communiquit infenfiblement à tout le troupetu, 
& d’en être refponfable au jagement de Dieu. 

Que le Roï pouvoit employer tous les moyens qu'il jugeroit 
à propos, pour: éteindre le fchifme, & rendre à l'Eglife Ja paix 
& l'union, fans attendre qu'elle l'en requît: qu'il avoit eu rai- 
fon de défendre que perfonne ne parlât dans fon Royaume , 
contre la voye de ceflion : que les Rois d'Aragon ne fouffroient 
pas qu'un étranger poffedit des Benefices dans leurs Etats : que 
Charlemagne avoit fait dans fes Capitulaires quantité de Re- 
glemens pour l'Etat Ecclefiaftique. 
… Que dés que l'on eftbien perfuadé,que ce qu’ordonnele Pape, 
eft oppofé au Droit divin, ou naturel, ou au.bien de l’Eglife 
Univerfelle, l’on ne peut lui obéïr ‘fans peché , même dans 
tout ce qui peut y avoir quelque rapport direét ou indireë& : 
que le Pape doit regarder fes droits, comme une regle facrée, 
& inviolable, qu'il ne lui eft jamais permis d’enfraindre, fur 
tout dans les cas ou il s’agit du gouvernement pacifique de l’E- 
glife : tout ce quil peut Pire au contraire, doit être regardé 
comme nul. Qu'a la verité l'on deyroit, dit S. Gregoire, crain- 


_ 





Du Concile de Constance. 27 


die la Sentence du Pafteur: quelle qu’elle fût, jufle, ou in- 
jufte, à caufe du refpect qui lui eft dû : que l’on ne devoir pas 
la mépriler avec témerité ; mais que l'on pouvoic fe difpenfer 
de l’executer avec docilité. | 

Que le Pape ne pouvoitempécher que ceux qui travaillent 
utilement pour l'Eglife, n’en reçuflent les fecours temporels, 
qui leurs avoient été accordez en vüé de leur miniftere : qu'il 
ne devoit pas s’attribuer tout ce qui n’eft pas expreflément 
défendu par le Droit divin, ou naturel, ni en foi, nidans fes 
conféquences : qu’il étoit fort à craindre qu'il ne fit encore de 
nouveaux Cardinaux, malgré ceux qui l'étoient déja, ce qui 
feroic fort oppofé au bien public, & ne ferviroit qu'à perpe- 
cuer le (chifnse : que lui, & les Cardinaux ne fonc qu'un Corps: 
qu'il ne peut rien faire fans leur confentement. - 

Que quand la vie d’un Prelat a commencé de caufer du 
fcandale, l’on ne doit guéres efperer. de le voir cefler, pen- 
dant qu'il fera en place, ni contribuer à l'y maintenir : que 
c'eft une maxime fondée fur le Droir divin, qui regarde le 
Pape, comme les autres Prelats : qu’il eft commandé à chacun 
des Fideles d’arracher le fcandale, & de le jetter'arriere foi : 
que $. Jerôme dit, que parle fandale, ilfaut entendre les mau- 
vais Prelats, qui ne donnent nulle efperance de converfion: 
que le Pafteur n'eft établi qu’en vüëé du foin _ doit avoir 
de fes oüailles : qu'elles ne font pas obligées de fouffrir un Paf- 
teur qui n’en prend aucun : qu'il eft obligé de s’attirer lui- 
même le refpeét qui eft du à fa dignité. 

Que le Pafteur qui fe fepare de fes oüailles, eft plus blamae 
blé, que le troupeau qui l'abandenne : qu'il eft obligé de le raf- 
fembler ; de le défendre, de le repaître, & de le conduire à 
Jefus-Chrift: qu'il s'écarte de fon devoir, quand il s’en éloigne, 
en s'oppofant feul à fon fentiment : que fa voix ne doit pas être 
écoutée, quand il erré,; à moins que l'on n’efpere qu'il fe cor- 
rigera : qu'il ne peut s'appliquer le précepte de S. Pierre, qui 
nous oblige d'obéïir à nos Maîtres , etiam diftolis : que les uns 
expliquent ce mot par celui de difficile, & d'autres par celui 
qui fe trouve d'un avis différent, ce qui ne convient qu'aux 


Seigneurs cemporels.. "vi: : É 
Que dés qu'un Prelat devient héretique, qu'il eft excom- 
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28 Nouvelle Hifhoire 
munié,ou fimoniaque, qu’il n’obferve plus les Canons,l’on peut, 
en füreté de confcience, l’abandonner. Que l’on peut, à plus 
forte raifon en ufer de même avec un Pape qui trouble l'E- 
gliles qui fair un commerce, public des chofes facrées , ou que 
on a de grandesraifons de foupçonner d'entretenir le fchifme: 
_ dés que l'on a de fortes conje&tures qu’il eft heretique, ou 
chifmatique, l'on ne doit plus le regarder comme Pape : que 
l'on ne doit pas attendre qu'il aitété prononcé aucune Sentence 
contre lui : qu’il s'eft déja banni lui-même de l'Eglife, & de la 
communion des Fideles , dont il étoit le Chef : qu’il a perdu 
{a dignité de droit ; que les Fideles font obligez de fuir les he- 
retiques, & de fuivre l'exemple de S. Jean. 

Que dés que le Pape avoit donné lieu par fa conduite, de 
foupçonner qu’il étoit devenu hererique , l’on étoit obligé de 
renoncer à fon obédience : qu’il étoir du moins douteux, fi Be- 
noift étoit encore Pape ; qu'en ce cas, il falloictoüjours l’aban- 
donner, de peur qu'il n'infedtâc le troupeau Que quand il feroie 
encore veritablement Pape, l'on ne feroit pas obligé de lui 
obéïr : qu’un Prelat fufpens, ou excommunié , ne perdoit ni 
le titre, ni la poffeffion de fon Benefice : qu’il étoit cependant 
défendu de communiquer avec lui : qu’il étoit inutile d’atten- 
dre là-deflus la Sentence du Concile, qui ne s’affembleroit peut- 


être de long-tems: qu’il ne s'en étoit point tenu jufqu'’à l’Em- 
P ] 


pire de Conftantin : que l’on ne laifloit pe cependant de regar- 
der comme heretiques , ceux dont la 
tierement orthodoxe. 
Qu'un Concile National, tel que celui qui étoit affemblé, 
pouvoit fuffire pour ordonner la fonftraétion : qu'il étoit moins 
fufpe& de corruption,que ne l'étoient quelquefois les Generaux. 
Que fous le Pape Corneille, lon n'en affembloit point pour con- 
damner les heretiques:: qu'il y avoir du peril d'attendre qu’il 
s'en tintun, à caufe des difficultez qui fe rencontrent dans ces 
occafons : que pendant que l'on s’y difpofoit, l’herefie ne man- 
quoit pas de faire des progrés confiderables : que l’on fe con- 
rentoit anciennement d'affembler les Evêques les plus proches, 


fur tout quand il ne s'agiffoit pas de condamner des heretiques, 


Que la fouftraétion qu'il s'agifloit de faire, ne demandoit pas 
plus de formalirez : qu’il n’étoit queftion que de décider un eas 


oi ne paroïfloit pas en- 


Da Concile de Confiance. 20 
de confcience, ce qui pouvoir fe faire par d’habiles gens : que 
Je fait étoit notoire : que S. Paul avoit bien refifté à S. Pierre en 
face, même depuis que les A pôtres eurent reçü le Saint-Efprit: 
que S. Pierre n’erroit point en ‘la foi, ni contre aucun de fes 
articles : que fes manieres d'agir n’en blefloient que les confé. 
quences : qu’ainfi le Pape ne pouvoir difpenfer , de ce qui étoit 
établi par le Droit divin. 

u'il étoit défendu de communiquer avec les heretiques, 
qu'ils n'euflenc été ablous : que les mauvais Adminiftrateurs 
étoient fufpendus de leurs adminiftrations, avant que l’on exa- 
minât leurs comptes : que tout ce que l'on avoit avancé fur la 
neceflité d'attendre la Sentence, n’avoit point d'application au 
cas particulier : que Phinées, & Matachias tuerentfur le champ, 
l'an, celui qui abufoit d’une femme étrangere ; l'autre, celui qui 
facrifioit à une Idole, fans autre forme de procés. 

ue l’on pouvoit fort bien déflors refufer l'obédience à l'un, 
êt à l'autre des prétendans ; parce que leur droit paroifloit éga- 
lement douteux, & que ceux qui les sheet étoient 
également attachez à leur parti : que le fchifme avoit déja duré 
prés de in ans : qu’il n'y avoit aucune apparence qu'il dût 
cefler : que la France ne fuivoit pas le parti le plus nombreux, 
quoi-qu'elle pût prétendre, que celui qu'elle avoit pris, étoit le 
plus fain : qu'il y avoit bien de l'apparence que le bon Roi 
Charles V. ne s’y feroit pas attaché, s’il n’avoit efperé de 
ramener l’autre: qu'il ne tenoit qu'aux prétendans, que l’Eglife 
ne fe réünît, & que l'on fît porn le fcandale : que les Princes, 
& les peuples jugeoient à propos qu'ils cedaflent l’un, & l'au- 


tre : qu'ils fouhaitoient tous ardemment de fe voir enfin réünis 


fous un feul Chef:que perfonne n’approuvoit les voyes qu'ils 
avoient propofées ; parce qu'elles étoient d'une trés longue dif 
cuffon , & qu'ainf ils demeuroient chargez de toute l'iniquité 
du fchifme. 

ue Benoiïft paroifloit l'être encore plus que Boniface, à 
caufe de la proteftation qu'il avoit faite dans fa Bulle, qu'il 
n'accepteroit jamais la voye de ceffion, & qu'il annulloit par 
avance, tout ce qu'il pourroit faire d'oppolé à cette protefta- 
tion : qu'il s'y tiendroir plus indubitablement, qu'au fermenc 


qu’A avoit fait dans le Conclave : que l'on favoit bien qu’il n’2- 
D ii 





30 Nouvelle Hiftorre 


voit pas écouté les remontrances de Meflieurs les Princes, & 
des Cardinaux, dont il n’avoit pas dà méprifer fi fort la di- 
gnité : qu'il appartenoit à ces derniers d'expliquer le fens qu'ils 
avoient prétendu donner à l'écric qu'ils avoient figné : que cet 
écrit feroit inutile, fi l’on étoit obligé de tencer les autres voyes, 
avant d'en venir à celle de la ceflion , qui étoit cependant la 
feule qui pût produire l'effet que tout le monde fouhaitoit : que 
les Saints qui croïoient devoir perfeverer dans leur Religion 


jufqu’à la mort, la fouffroient, Fe elle fe préfentoit, {ans 


attendre que l'on les eût fait pafler par d’autres épreuves. 

Que ceux du parti de Benoïlt qui étoient à Paris, difoient 
que ceux qui s'attachoient à la voye de ceflion, étoient fchif- 
matiques, & ennemis du Pape : qu'ils offroientde l'argent à ceux 
qu'ils ne pouvoient autrement engager dans fes interêts : qu'il 
y avoit dans le Concile un homme de qualité, à qui l'on avoit 
prefenté une fommetrés-confiderable : que Benoïlt n'accordoic 
de provifions à ceux qui en demandoient, qu'ils n’euffent fait 
ferment qu'ils ne parleroient pointde ceflion: qu'il y avoit dans 
l'AFemblée des témoins de ces deux faits. 

Que quand il ne feroit pas à propos de faire la fouftraétion 
entiere, il éoic du moins à propos de la faire, par rapport à 
cout ce qui pouvoit lui produire de l'argent : que cela feroit per- 
mis, quand toute l'Eglife ne recônnoîtroit que le même Pape; 
parce que cet argent ne fervoit qu’à faire durer le fchifme : 
qu'il n’y avoit nulle juftice que l'Eglife de France, qui, avec 
{on Mouarque, avoit plus travaillé qu'aucune autre à la réü. 
nion de l'Eglife Univerfelle, fût plus grevée que toutes les au- 
tres : qu'il faudroit qu’elle eût commis un terrible crime, pour 
lui défendre de pourvoir à fes Benefices, en quoi confiftoit l’une 
de fes principales libertez : que fes Prelats qui fe plaidoient fou- 
vent l’un l’autre avec tant de châleur, pour un interêt modique, 
feroient beaucoup mieux de fe réünir pour rentrer dans la pof… 
{eflion de ce droit, &-de quantité d’autres, qu’ils avoienc larflez 
perdre ; quand ce ne feroit que pour faire voir a n n'étoient 
pas fervilement attachez au Pape, & qu’ils ne vouloient pas sen 
faire confiderer par une îche complaifance, us 

Que le payement des Annates, & des procurations .éroit 
également nuifible au Roi, & au Royaume, qu'il épuifoir.pref- 





Du Conale de Conffance. 31 
que entierement d'argent, qu'il réduifoit à une affreufe pau- 
vreté, eu égard à la quantité qu'il en fortoit par certe voye : que 
l'on voïoit tomber les Eglifes, fautede pouvoir y faire faire les 
réparations neceflaires : que l'on éxigeoit le payement des pro- 
curations , par des excommunications, que l’on fulminoic avec 
la dermiere dureté, contre de pauvres Prêtres qui n’avoient pas 
lé moyen de les payer : que le on demeuroit privé des Sacrc- 
mens, & de la prédication de la parole de Dieu : que ceux qui 
étoient chargez d'en faire le recouvrement , faifoient des frais 
qui alloient beaucoup au de-la des procurations. 

Que perfonne ne faifoit plusla vifite des Paroiffes : que les 
Archidiacres s'en difpenfoient , en difanc qu'ils ne poifedoienc 

ue de trés-modiques Benefices , dont les procurations devoient 
fire le principal revenu : que les Evèques n'en faifant pas non 
plus, peu de gens recevoient le Sacrement de Confirmation : 
que les peuples tomboient dans deserreurs groflieres, faute d'in- 
ftruétion : que l’on en voïoit arriver quantité d’autres maux de 
jour en Jour, | 

Que 12 fouftraétion produiroit certainement la réünion de 
l'Eglife : que perfonne ne diroit plus ; que fi elle avoir été faite 
dés le commencement du fchifme, il n'auroit pas tant duré : 
que l'on avoit encore plus de raifon de la faire, lorfqu'il parloit, 
que les prétendans paroifloient obftinez, & endurcis, l’un & 
l’autre, à ne point ceder : que quand elle ne feroit pas ce falu- 
taire effet, elle ferviroit toujours à prévenir les fchifmes qui 
pourroient fe former dans la fuite, 

Que ceux qui avoient parlé pour empêcher la fouftraction, 
n'avoient fait voir aucun inconvenient, auquel le Roi, & les 
Prelats ne puflent remedier : qu’il n’étoie pas neceffaire d’at- 
tendre,que ceux de l'obédience de Boniface l'euffent abandonné: 
que le Roi devoit avoir attention aux Sujetsque l'on élevoit au 
Pontificar, à caufe de l’interèt qu'il avoit que l'Eglife fe main- 
tint en paix:que fi Charles V. avoit eu raifon de fe foûmettre à 
l'obédience de Clement V IL, elle avoit entierement ceflé: qu'a 
prés un aufli long fchifme, que Benoïlt demeureroit fans cela toû- 
jours obftine : que l’on ne devoit nullement apprehender l’excom- 
muaication qu'il prononceroit : qu'il n'y auroit pas grand mal 
que les Expeétatives qu’il avoit accordées , devinflent inutiles : 





32 Nouvelle Hifloire 
que Sa Majefté , & les Prelats feroient en état de pourvoir aux 
Benefices : que les Prelats pouvoient lever l'excommunication 
dans un cas de neceflité, comme celui dans lequel l’on fe trou- 
veroit aprés la fouftraétion. 
| Que 
avoir été un peu forcée : que l'on avoit bien quelquefois forcé 
les Cardinaux qui fe trouvoient fur le lieu , lors dela mort du 
Pape, d'entrer au Conclave, pour en élire un autre : que lon 
les y renfermoit, pour les empêcher d’en fortir qu’il ne tut élu: 
que l'on ne pouvoit blâmer une violence, qui tendoit au bien 
de lEglife Univerfelle ; qu'il en faudroit bien une plus grande, 
fi l'on entreprenoit d’affembler les deux prétendans dans un même 
lieu, & de tes contraindre de s’accorder. 

Qu'il falloit bien moins deformalirez pour ceder le Pontificat, 
que pour s'y élever, puifque le Pape Ê 


des Cardinaux fur un Sujet : qu’il ne falloit pas dire que dés 
que lon auroït rendu aux Evêques la Collation des Benefces, ils 
ne travailleroient plus à la réunion ; parce que cette Collation 
leur appartient de droit , & qu'il n’étoic pas à np pa , que 
quand ils y feroient rentrez , elle leur fit oublier leur devoir, {ur 
tout dans une conjonéture, où le Roi, & l'Univerfité l’avoient 
fort à cœur : que ce feroit le moyen de remplir les Benefices de 
bons Sujets ; parce queles Evêques les connoifloient bien mieux 
que le Pape : que s'ils y manquoient, les Conciles y mettroient 
ordre. Qu'il y avoit à Paris un homme de Condition qui aflü- 
roit; que le College des Cardinaux de Benoift, ne s'oppofoic poine 
à la Éuftradion : qu'il avoit été envoyé en France pour le cer- 
tifier à l'Affemblée : que l’on n’avoic qu’à le faire parler. 
Defchampsn'eut pas plûtôr fini, que l'Evèque de S. Pons fe 


leva, & demanda d’être oùy en replique : Monfieur le Chance 


lier de Corbie le lui accorda , & le remit au Lundy fuivant, 


avec ceux qui voudroient parler pour la négative, & au Mardy 


d'aprés, ceux qui foûtenoient l'affirmative , aprés quoi l'on n'é- 

couteroit plus que l'Univerfité, fi elle vouloit être entenduë. 
Le Lundy 3. de Juin, Monfieur de S, Pons fur oüy en repli- 
que, & dit, qu'il ne falloit faire ni fouftraétion generale, ni par- 
fculiere ; parce qu'outre toutes les autres raifons qu’il sh déjæ 
| itES» 


a ceflion de Benoift n’en feroït pas moins valable, pour 


eul pouvoit ceder , au 
lieu où l'on avoit fouvent bien de la peine de réunir les vœux 


nier remede que prefcrivoitledroitcommun, 





Du Concile de Conflance. 33 
dites, & qu'il repeta, ce feroit préparer les voyes à la venuë 
de l’Ante-Chrift, S. Paul ayant dit, qu’il ne viendroit pointe, 
aiff venerit diceÎfro primim. I] demanda , que diroient les Romains 
l'année fuivante, quand ils auroient le Grand Jubilé, eux qui 
n’avoient pas abandonné l'obédience de leur Pape ? Qu'ils di- 
roient , fans doute, que les François avoient reconnu la faute 
qu'ils avoient faite, de ne pas obéïr à Boniface : qu'ilss’en mo- 
queroient, & qu'ils s'opiniâtreroient encore davantage dansun 
fchifme, dont ils fe feroient honneur : qu’il n’étoit point vrai 
que Benoit refufât abfolument de ceder : qu'ils ne favoient 
pas qu’il eût di, qu'il ne cederoit jamais. Que fi fes Officiers, 
ou d’autres, l’avoient aflüré, ils n’en avoient aucun ordre de fa 
part ; du moins n’en favoit-il rien. Il paffa enfuite à l'explica- 
tion de plufieurs difpofitions du Droit Canonique, que l’on lui 
avoit objectées. 
__ Il ajoûta, quele Concile où il fe trouvoit, n'étoit pas alem- 
blé pour l'Eglife, mais bien contre l’Eglife : que les fermens 
que l’on lui prêtoit, régardoienc particulierement fon Chef : 
que pour lui, il ne travailloit qu’à fa défenfe : qu'il n’y avoit 
que Benoift lui-même , qui püt expliquer le ferment qu'il avoic 
prêté, avant fon élection, ou un Concile General : qu’il n'é- 
toit tenu de ceder fes précentions, qu'en cas qu'il ne fe trouvât 
aucune autre voye de faire cefler le féandale : que c'étoit le der. 

Diva nt lequel, le 
ferment de Benoilt devoit être entendu : que nul Evêque n'étoic 
obligé de quitter fon Evêché, pour faire cefler le fcandale des 
Pharifiens, des heretiques, & des fchifmatiques : qu'il ne ve- 
noic que de ceux qui adherent à Boniface : que fi quelques 
Papes s'éroient foûmis, leur exemple ne faifoit point de loi pour 
les autres : que l'on ne devoit pas être furpris qu’il eut dir, que 
l'Univerfité de Paris étoir fchifmatique 5 puifqu'elle avoit bien 
ofé le qualifier lui-même de ce titre odieux : que la honte en 
recomboit fur Sa Majefté , qui obéïfloit à un Pape heretique, ou’ 
fchifmatique ; ce que n’avoient jamais fait fes prédeceffeurs, qui 
s'étoient toù 
charité, | ENS Toi + | : 

Que quand Benoift feroit fchifmäitique'; il ne feroit pas he- 
rerique pour cela : qu'il n’étoit pas vrai que le ser füt un 


) 


jours diftinguez par leyr foi, leur milice, leur - 





Nouvelle Hifhoire 
plus grand mal que l’herefie : que c'étoit l'Intrus qui faifoir 
tout le fcandale : que fi Benoïft y contribuoit , on n’étoit pas 
tenu de lui obéïr en cela, non plus qu’au Prince qui ordon- 


noit quelque chofe de mauvais : que l'on lui imputoit mal à 


propos quantité de chofes, dont la fauffeté fe découvriroir, & 
les inventeurs feroient punis : qu’il ne falloit pas dire, que l'on 
ne faifoit point de tort à Benoilt, en lui Gtant l’obédience , qui 
étoit le feul droit qu’il eût dans le Royaume : qu'il ne préren- 


” doit obliger perfonne à mal faire, ni à mal parler : que quand 


il avoit dit, qu'il fe laifleroit plûtôt écorcher, que de ceder, 
il avoit entendu que cette ceflion feroit contrainte , & violen- 
tée , comme Fon prétendoit la lui faire faire :.que le Patriar- 
che auroit pà fe pafler de mettre tous ces faits Fm un Livre, 
qu’il avoit envoyé en Angleterre, en Efpagne, & à Avignon : 
que cela ne pouvoit fervir qu’à caufer du fcandale : que fui. 
vant le raifonnement de ce Prelat, le Grand Penitencier de- 


‘ viendroit Pape. 


Que fa Majefté n'ordonneroïit jamaïs à perfonne de forcer 
fa confcience : que fes Ordonnances ne doivent être executées 
qu'en ce qui concerne le temporel : qu’en tout ce qui touchoit 
le fpirituel, elles devoient fe conformer à celle du Pape, autant 
qu'elle étoit conforme à celle de l'Eglife : que Benoifl avoit ap- 
prouvé l’Addition faite par le Roi d'Aragon, pour éviter toute 
force de chicanneries : 7” n’étoit nullement vrai femblable, 


que ceux qui feroient choifis pour difcuter les droits des deux 


prétendans, vouluffent s’expofer à mourir de faim, & à être 


damnez : que l'on uferoit, en ce cas, des mêmes remedes, 


dont on fe fervoit dans le Conclave , lorfque les Cardinaux 
éroient trop long-tems à convenir d’un Sujet, pour le faire Pape: 
que la derniere Cédulé de Benoïft portoit , que le choix de ces 
arbitres fe feroit du confentement des Rois, & des Princes : 
qu’ainfi l'arbitrage propofé, vaudroït autant qu'un Concile 


* General des deux obédiences : que les arbitres n’auroient pas 


befoin d’un tiers, pour les dérerminer , non plus que les Care 
dinaux, lors de l’éleétion, qui fe feroit par les deux Collegces, 


ï Lé Poeo e . 
te la réünion : que cette voye feroit bien plus courte, & 


us propre que celle de l4 ceflion, de la validité de laquelle 
uelques uns pourroient douter ; comme l'on avoit fair de celle 
e Celeftin V. 


P 





| Du Concile de Conflance, 35 
ue l’autorité du Roi ne devoit pas être confiderée en cetre 
occalion ; parce que, fuivanc le droit commun, Sa Majefté 
n'en avoit aucune fur les gens d’Eglife : que le Pape ne recon- 
poifloit point de Juge, au-deflus de lui : que fi Sa Majefté vou- 
Joit le faire juger , elle n'avoir qu’à faire affembler un Concile 
General , lequel étoit feul en droit de prononcer contre lui : 
que tous les Prelats devoient y aflifter, & y avoir voix délibe- 
rative : qu'il n'étoit jamais permis de faire un peché , même 
pour éviter un plus grand mal : que c'en feroic un trés-grief, 
de lui refufer l'obédience : que le malheur du fchifme n'étoit 
funefte qu'aux feétareurs de Boniface, & qu'il n'étoit jamais 
permis de contraindre Benoift : que l’on ne devoir pas cirer 
contre lui des Canons, qu'il n'étoit nullement tenu d'obferver: 
qu'il pouvoit arriver des inconveniens, de ce qu'il recevoir les 
procurations ; mais que quand cela lui feroit défendu par les 
Conciles Generaux, il n'étoit obligé d’en obferver les Canons, 
qu'én ce qui regardoit la foi, & l’adminiftration des Sacremens: 
que la maxime contraire, renverferoit touté l'xœconomie poli. 
tique : qu'elle autoriferoit les Sujets à fe revolter contre De 
Princes, dés qu'ils fe verroient ordonner quelque chofe, qui 
leur paroîtroit.injufte : qu’ils devoient alors avoir recours au 
Prince même , & lui remontrer hamblement les raifons, qu'ils 
croïoient avoir de fe plaindre de fes Ordonnances. 
Que le Pape méritoic d’être traité avec plus de céremonie 
v'un autre, à l'égard duquel la notorieté publique pourroit 
faffire 5 parce qu'il y avoit plus de danger À le condamner : 
qu'il n’y avoit rien de notoire contre Benoift : que quand cela 
feroit , les Doëteurs tenoient, qu’il falloit du moins une cita- 
tion : qu'il y alloit de la gloire du Roi, & de l'honneur du 
Royaume, que l'on ne dît point, qu'ils avoient favorifé des 
{chifmariques; & qu'ils s'étoient attachez à un autre, qu'au veri. 
table Pape : que le Roi Louis, avoit declaré la guerre au Roi 
d'Angleterre, pour l'obliger de rétablir quelques Evèques, qu'il 
avoit chaflez de leurs Sieges ; mais qu'il avoit été retenu en 
Flandres, dans letems qu’il alloit paffer dans cette Ifle : que les 
Hiftoriens parloient de plufieurs Rois de France, qui avolent 
entrepris des guerres, pour rérablir des Evêques dépoüillez , 
& pour les incerèts des Eccleñaitiques : que Sa ” jefté étoic 
1] 





36 Nouvelle Hifhoire 

encore plus obligée de le faire en faveur de Benoïft ;quainfi il 
n'éroit nullement neccffaire de fe fouftraire à fon obéïffance, 
Dieu m'eft témoin, dit-il, que je ne parle que fuivant mon fen. 
timent. | 

Le lendemain Mardy 4. de Juin, repliqua pour l’affirmative, 
J'Abbé du Mont S. Michel. 11 dit, que le difcours fait le jour 
précédent par Monfieur de S. Pons fe réduifoir à quatre points: 
£ remier, qu'il n’y avoit ni caufe, ni raifon de fe fouftraire 
à l’obédience dé Benoit : le fecond , qu'on ne lui avoit pas faie 
fon procés : le troifiéme, que l'on manquoit d'autorité pour le 
condamner : qu'enfin, cette condamnation attireroit aprés elle, 
quantité d'inconveniens, Il préfuppofa tout ce qu’il avoir dit 
la premiere fois, à quoi l’on n’avoit point répondu : que la pro- 
mefle de ceder faite par Benoift, lors de fon élection, ne con- 
tenoit d'autre condition, que le confentement des Cardinaux, 
qu'ils avoient depuis donné, & qu’ils avoient fait publier dans 
Avignon, en prélence de Meffeurs les Princes, des Ambaf- 
fadeurs de l'Univerfité de Paris, & d’un grand nombre de 
peuple. | . 

Que dans l’interpretation des fermens, l’on doit éviter tout 
ce qu'il peut y avoir de captieux, & d'équivoque : que c’étoie 
pourtant ce qu’avoient prétendu faire, ceux qui avoient parlé 
pour Benoit : que fi l'on étoitobligé de difcuter tous les moyens 
propofez, avant d'en venir à la ceffion , l'on ne finiroit jamais: 
que les fermens ne pouvoient être expliquez, qu'en faveur de 
ecux qui avoient été furpris par ce moyen ; favoir les Cardi 
naux, lefquels s’étoient depuis expliquez, fur la maniere dont 


ils avoient entendu, celui qu'ilsavoient fait avec Benoift : qu'il 


avoit depuis fuffifamment declaré, qu’il ne cederoit jamais 
£es prétentians : qu’il avoit fait fon pannes pour en diduader 
ceux qui l’avoient approuvée : qu’il avoit envoyé des Nonces 
en Allemagne, pour en détourner l'effet, & au Roi d'Aragon 
aux mêmes fins : qu’il ne fauroit fouffrir qu’on lui en parlât, 
u'il senfuivoit de-là, qu'il maintenoit le fehifme avec 
opiniâtreté : qu’il retenoit le Pontificat contre le devoir de {2 
Charge: qu’il empéchoit la réünion de l'Eglife, malgré fon fer- 
ment, & les requifitions qui lui en avoienc été faites tapt de 
fois : qu’il refufoirt même de fe foûmettre à ceder : que la voye 


ne — . 


Du Conaile de Confiance. 37 
du compromis qu'il offroit , étoit tout à fait inutile : qu’il ne 
s'agifloit plus que de favoir comment l'on s’y prendroit, pour 
le contraindre de ceder : qu’il ne reftoit plus à la France d'au 
tres moyens , que de fe fouftraire à fon obédience, fans quoi, 
l'on ne devoit pas efperer de voir jamais la fin du fchifme : que 
Benoift n’avoit pas d'autre raifon de le refufer , que fon ambi. 
tion, & fa cupidité, à qui l'obédience de la France fervoic 
d'alimens : que l'on ne fauroit guérir cette plaïe , fans écar- 
ter ce qui l'entretenoit, ni fe difpenfer de le retrancher du 
Corps de l'Eglife : que les Romains avoient commence le fcan- 
dale ; mais que Benoiïft le continuoit : qu'il n'avoir qu'à ceder 
fes prétentions, pour voir toute l’'Eglife bien-tôt réünie fous 
un feul Chef. | | 

Que l'Eglife de France fe rendroït complice de fon crime, 
en lui fourniflant davantage de quoi le continuer : que l’on 
n'étoit point obligé de donner à un Pape de quoi perfeverer 
dans le mal qu'il faifoit : qu'il ne s'agifloit, ni de lui faire fon 
procés dans les formes, ni d’une fouftraétion entiere au Chef 
de l'Eclife : que celle de France ne demandoir que l'extinction 
du fchifme, & l'éloignement de ce qui fervoit à l'entretenir : 
que dans les cas qui ne fe trouvoient décidez, ni par l'Evan- 
gile , ni par les Conciles , il falloit s'en rapporter à la Tradi- 
tion, & à ce qui s'eft faic dans l’ancienne Églife : que S. Paul 
avoit rcfifté 4 S. Pierre en face : qu'il ne s'agifloit que d’une 
provifion, qui apparemment ne‘devoit pas durer long-rems. 

Que dés que Sa Majefté s’y feroit déterminée par l'avis du 
Concile , les fcrupules cefferoient : que l'endurciflement de Be- 
noift étoit encore plus odieux, que toutes fes excommunica- 
tions : qu'Innocent III. difoic lui-même, que l’on n’étoit point 
tenu d'obéïr au Pape , quand il ordonnoit quelque chofe d'op- 
pofé au bien, & à l'avantage de l'Eglife : que les partifans de 
Benoïft n’avoienc {çà rien répondre à ce qu'il avoit dit au fu- 
jet des procurations : qu'ils étoienr demeurez d'accord des in- 
conveniens, que caufoit la referve que le Pape en avoient faite: 
qu'ils s'étoient réduits à dire, qu'il falloit prier Benoift de les 
laïfler aux Evêques, ou aux ÂArchidiacres : que l'on l'avoir 
déja fait; maisque l'on n’aÿoitpü en rien obtenir. 


.… Que quand l'Eglife de France feroit do qu'il eft le 
| on, il; 


LS us 
= 





38 Nouvelle Hifloire 


veritable Pape, il fuffifoit que l'Eglife Univerfelle ne le fûc 


pas: pour rendre fon droit douteux : que lui. même le croïoit 
tel, puifqu’il confentoit de le mettre en compromis: que Bo- 
niface n’étoit pas plus für de la validité du fien : que la feule 
difcuffion des declarations des Cardinaux leur étoit trés-inju- 
rieufe : que la fouftraétion ne cauferoit nul fcandale ; parce 
que tout le monde feroit informé des caufes qui y auroient 
donné lieu : que l'on n’alloit d'ordinaire à Rome, que pour g2- 
gner les Indulgences, & non pas pour voir le Pape : que l'on 
ne devoit pas préfumer qu’aprés la fouftraétion, chaque Evè- 
que düc prétendre d’être Pape dans fon Diocefe, & qu'il ne 
dût plus fonger à travailler à la réüvion ; parce que le Roi qui 
l'avoit fort à cœur, ne manqueroit pas de les faire agir : que 
le Pontificat avoit bien été une fois vaquant prés de trois ans, 
fans qu'il en fût arrivé aucun inconvenient : qu'il étoit bien 
difficile de remedier à un grand mal, fans en caufer un petit: 
que celui qui en arriveroit, feroit infiniment moindre que le 
fchifme. 

Dés que Me Regis eut ceflé de parler , le Recteur de l'Uni- 
verfité de Paris fupplia Meffieurs Les Princes Prefidens, & toute 
l'Affemblée de lui accorder une audience , comme l'on avoit 
fait dans les précedens Conciles, pour laquelle Monfieur le 
Chancelier lui marqua le Samedy fuivant fept de Juin. 

Le même jour fuc encore entendu M: Pierre Plaoul, cele. 
bre Doéteur en Theologie ‘lequel, fuivant ce qui avoit été 
arrêté dans les Conciles précedens, conclut au nom de l'Uni. 
verfité, à la fouftraétion totale, & particuliere de l'obédience 
de Benoïft, Il ajouta, que ce Corps regardoit moins en cela 
fon avantage particulier , ei de de l'Églife Univerfelle : 
que pour A tout obftacle , il n’avoit pas voulu faire de 
Rolle de ce que chacun de fes membres contribueroit aux frais 
des voyages, qu’elle avoit crû devoir faire faire : que chacun 
d'eux avoit mieux aimé y employer fes biens particuliers : qu'il 
avoit envoyé en Allemagne, en Angleterre , & en Efpagne, 
travailler à lextinétion du fchifme: qu'il avoit employé prés de 
dix-huit ans à difcuter cette matiere : que tous ceux qui le com. 
pofoient, avoient unanimement approuvé la voye de ceffion, 
& la fouftraétion tant generale, que particuliere, comme l'on 


/ 





du Concile de Conflance. 39 


avoit pù le remarquer dansles précedens Conciles:qu'il en avoir 


entre les mains un Aë@e en bonne forme, figné du Recteur, des 
Doyens des Facultez de Theologie, du Droit Canonique , & 
de Medecine , & des Procureurs des Nations, qui compofoiene 
celle des Arts. 

Il dit, aprés plufieurs proteftations, qu'il foûtiendroit que 
l'on étoic obligé, de neceflité de falut, & fous peine de peché 
mortel, & de damnation, de fe fouftraire à l’obédience de Be- 
noift : que comme la paix étoit la vie, & l'édification de l'Eglife, 
_le (chifime en étoit la mort, & la deftruétion : que la Loi de 

Jefus-Chrift , fes Préceptes, fon Incarnation, fa Pafhon, fon 
Afcenfion , les Sicremens de l'Eglife, la Foi, l'Efperance , & 
® la Charité, n’avoient d'autre but que la paix, fans laquelle 
tout cela devenoit inutile, de même que la Foi étoit morte, dés 
qu’elle ceffoit d'être animée par la Charité : quele Fils de Dieu 
l'avoit renduë au monde, en éloignant le fchifme qu'Adamavoit 
commencé : que c’étoit pour cela que les Anges avoient chanté 
lors de fa naïffance, Er in terra pax hominibus bone volontatis. 

u’il avoit aflüré, que tour Royaume divifé feroit détruit: 
d'où Plaoul concluoit, que le fchifme introduit dans l'Eglife, 
étoic auffi dangereux que l'Idolâtrie, & qu'une herefie parti- 
culiere : que S. Denis de Corinche aflüroie , qu'un Chrétien 
devoit aufli librement s’expofer au martyre , pour éviter le 
fchifme, comme pour fe Hbentés de facrifier aux Idoles: que 
Jorfque le Pape erroit contre l'un des articles de la Foi, il fai 
foit moins de mal à l'Eglife, qu’il n’en faifoit en déchirant, & 
en empêchant, autant qu’il le pouvoir, que fes membres ne fe 
réüniflent par la participation des mêmes Sacremens : qu'il ne 
tenoit qu'à Benoit que toute l'Eglife Catholique ne füt parfai- 
tement unie. 
… Qu'aprés ce que nous devons à Dieu, la plus grande de nos 
obligations, étoit d'entretenir Ja paix entre nous : qu’elle étoie 
comprife fous le fecond Commandement: qu’elle nous enga- 
geoit à aimer nôtre prochain comme nous-mêmes: qu'il ne ref- 
toit plus d’autres voyes de réünir l’Eglife, que la ceffion : que 
“tous les François étoient obligez de travailler à cette réünion : 
par tout ce qu'ils devoient à Dieu : que Benoift l'étoit encore 
plus qu'eux : que ce feroit un peché mortel s'ils y manquoient; 


LS 





40 | Nouvelle Hifoire 
parce que le fchifme étoit capable de renverfer l'Eolife Uni= 
verfelle. 

Que Sa Majefté fuppofoit , ainfi qu'il l'avoit déja prouvé 
dans l’un des précedens Conciles, qu'il ne reftoit plus d'autre 
voye d’éteindre le fchifme , que celle dela ceflion : que quand 
celles que Benoiïft avoit propofées, feroient les meilleures du 
monde, elles devenoient inutiles, dans la conjonéure préfente: 
que le refus qu’il en avoit fait, n’avoit fervi qu’à entretenir le 
{chifme, & à détruire l'Eglife de Dieu : qu'il étroit devenu par 
là la fource , & l’auteur de la divifion : que cet auteur ne gar- 
doit point la fidelité qu’il devoic à l'Eglife de Jefus-Chrift, ni 
le ferment qu'il avoit ar à fon Epoux : qu'il s’étoit obligé de 
la réünir lors de fon éle&tion : qu'elle étoit un Corps, qui n'a- 
voit pour Chef que le Verbe Incarné, lequel fe reflentoit de 
toutes les perfécutions que l’on lui faïfoit fouffrir. 

Qu'elle étoic l'Epoufe de Jefus-Chrift, & non celle de Benoiff, 
qui n'en étoit que le conduéteur , & le gardien: qu'il ne laifoit 
pas de la regarder comme une chofe qui lui appartenoit en 
propre: qu'il la mettoiten pieces, & qu'il ne vouloic pas en 
fouffrir la réünion : qu'il prétendoit en retenir la principale 
dignité, quelque dommage qu'il püt lui caufer par fon ambi- 
tion : que ce n’étoit pas être un Pafteur fidele à Dieu, & à fon 
Eglife : qu’elle étoit l'heritage de Jefus-Chrift, qu'il avoit ac- 
quis par l’effufon de fon Sang, lequel Benoit ruinoitentiere- 
ment, en le divifant : que le Sauveur du monde n'étoit mort 
que pour éteindre le fchifme, qui étoit entre Dieu fon Pere, 
& l’homme, par la victoire qu'il avoit gagnée fur le Demon, 
qui l’avoit réduite fous fa fervitude : que l'Eclife y étoit depuis 
malheureufement retombée par un autre fchifme, qui faifoic 
plus de mal à fes enfans, que s’il leur Gtoit la vie : qu’il falloic 
abandonner celui qui l'entretenoir. 

Que les délais que l'on y avoit apportez, n’avoient fervi 
qu’à le fortifier, & 3 faire voir que l'on y confentoit : qu'il n’y 
avoir point de procés à inftruire pour cela : que tous ceux qui 
prétendoient l'empêcher, en étoienc les fauteurs, & les com. 
plices : qu’il ne falloic avoir non plus de communication avec 
eux, qu'avec leur Chef : que les Rois de France n’avoient ja 
mais adheré à des fchifmatiques, & qu'ils ne devoient non plus 

adherer 





Du Concile de Conffance. at 
adherer À celui-cy : qu’ils ne pouvoient le regarder que comme 
l'ennemi de Jefus-Chrift : que fi quelques-uns s'oppofoient à 11 
fouftraion , quand elle auroit été réloluë, Sa Majeité étoit 
obligée de les punir comme des rebelles au Grand Roi ; comme 
les deftruéteurs de l’Eglife : que les Rois avoient autrefois puni 
de Comte de Thouloufe, qui favorifoit les Albigeoïs, par la pri- 
vacion de fon Comté : que fi Charles VI. y manquoir, le Sei- 


gneur fe plaindroit de lui, comme il avoir fait de ceux quiavoient 


ncgligé de s'oppofer aux ennemis d’Ifraël. ne 

Que Benoilt abufoit du nom de Jefus-Chrift, fous lequel il 
| ; bon-pré mal-cré, retenir le gouvernement de fon 

glife, & l’entretenir dans la divifion : qu'il devenoit par - là 
l'ennemi de Dieu, avec lequel ä falloit bien fe garder de com- 
muniquer, Plaoul cica là-deflus quantité de Pallages de l'Ecri- 
ture, defquels il conclut, qu’il falloit évicer ceux qui fe gou- 
vernoient d’une maniere peu conforme à leurs obligations, &: 
vrai-femblablement peu agréables à Dieu : que le meilleur, & 
le plus doux remede que l'on pouvoit apporter à ce mal, étoit 
de fe fouftraire à l’obédience de Benoît : que l'on ne devoic 
pas le nepgliger, fous prétexte de quelques inconveniens chime- 
riques , dont Îa crainte ne devoit empêcher perfonne de faire 

n devoir : que l'on pouvoit même traiter Benoilt avec plus de 


. 


dureté. | L 
Qu'il n’y avoit veritablement que Dieu qui fçût fi la fouftrac: 


tion produiroit [a paix 5 mais que les Chrétiens devoient faire 


leur pofñlible pour la conferver avec lui, & entr'eux 5 parce qu'ils 
étoienc tous membres de la même Eglife, dont Jefus-Chrilt étoic 
le Chef : que le Pape n’étoit fon Vicaire, qu’autant qu'il travail 
loi à la procurer : que quand le Chef, & le Vicaire ne font 
pas d'accord , il falloit per le moindre, pour s'attacher 
au principal : que l'on ne devoit pas craindre que l'Eglife man- 
quât de Chefs, puifqu’elle en avoït un, qui lui avoit promis 
de ne pas l'abandonner : que filon avoit pris ce parti dés le 
commencement du {chifme, il n’auroit pas duré auffi long-tems:: 
que l'obédience de La France avoic fourni à Benoift le moyen 
de fe faire des amis, & des partifans, qui s’étoient oppofez aux 

ourfuites, que faifoient le Roi, & l’Eglife Gallicane : qu'ils 
| Apres bien-Lôt quitté, s'il n'avoir plus d'argent à leur donner: 

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42 + Nouvelle Hifhoire 


Que l'Allemagne, & les autres Nations, n’avoïient pas non 


plus d’autres voyes, pour parvenir à l'extinétion du fchifme, 
que la ceffion : qu’elles n’avoient rien à propufer contre, ainfi 
qu'il lavoir vû lui-même, -quand il y ” allé : que c'étoit celle 
que le Roi des Romains avoit d’abord choifie : qu'il avoittrouvé 
bien des gens de fon avis: que fila France ne prenoït pas ce 
parü-là, elle fe verroit abandonnée du Roi de Caftille, & des 
Cardinaux, qui l'avoient embraflé : que l'Univerfté rebutée , 
ne feroit plus en état d'y travailler : que Benoift animé contre 
ellé, ne fongeroir plus qu’à la détruire : que s’il gagnoit fa caufe, 
il fe ferviroit contre-elle des armes A À elte avoit crü 
le mettre à la raïfon. | 
. Que plus lon differoit de fe fouftraire, plus la chofe de- 
viendroit difficile ; parce que Benoift ne manqueroit pas de fe 
faire encore plus d'amis, par fes promotions, & fes préfens : 
qu'il mettroit tantde pauvres dans fon parti, que le Roi au- 
roit de la peine d'executer une aufli fainte refolution, formée 
aprés tant de reflexions , ce qui ne manqueroit pas de produire 
un grand fcandale dans le Royaume : que quand on difoit que 
Benoift ne pouvoir pas envoyer fes Nonces faute d'argent, il 
feroit à fouhaiter qu'il n’en envoyât point du tour ; parce 
qu'ils ne fervoient qu’à prolonger le fchifme, dont la fouitrac- 
tion lui ôteroit les moyens. | . 
Que l’Ante-Chrift ne viendra à bout de fes deffeins, ue par 
des préfens, & des promefles : que c’étoit ainfi qu’en uloit Be- 
noift : _ du tems de Clement VIT, quantité de gens que l'on 


connoifloit bien, avoient par defirer la ceflion avec ardeur : 


qu’ils avoient été depuis gagnez au parti de Benoift, par des 


 Benefices, & des efperances ; en forte qu'ils étoient devenus 


les plus oppolez à cette voye, & À tout ce qui pouvoit fervir 
à l'avancer : que le nombre de ces gens là s’'augmentoit chaque 
jour ; parce qu'il ne reftoit plus que ce moyen-là de faire for- 
tune dans l'état Ecclefñaftique : qu'il étoit à propos d'ôter à Be- 
poift cette reflource, qui ruinoir le Royaume, & préparoit les 
voyes à l’Ante-Chrift. DR TE 

Que lorfque l’on fe trouvoit obligé de fatisfaire en même 
tems à deux obligations, il falloit toüjours préferer la plus eflen- 
vielle : que celle de procurer la paix, & l'union de l'Eglife, étoic 


tv CIS 008 nn. à a 


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avh Concile de Conffances | 
indubitablement plus grande, que celle d'obéir à $ 
valoit mieux obéïr à Dieu, qu'aux hommes,comme dit S. Pierre, 
en parlant aux Prêtres Juifs. que l'obligation de fatisfaire à la 
Loi de Dieu, étoit bien plus confiderable , que routes celles que 
les Evêques s’étoient impofées eux-mêmes par leurs. fermens : 
que fi un vaffal fe revoltoit contre fon Seigneur Suzerain ; fes 
Sujets n’étoient plus tenus de le reconnoître, ni de devenir les 
complices de fon crime : que Benoïlt agiffant contre fon fer- 
menc, & fe revoltant contre Dieu même, nul n'étoic tenu de 
limiter, & de le fuivre dans fon obftination. 
= Qu'un ancien Decret, rapporté par Ifidore, défendoit de 
recevoir les oblations des freres, qui avoient des differends en. 
tr'eux : que les Doéteurs n’avoient jamais parlé de l’un de ces 
concurrens, fans aigreur, contre fes competiteurs : que Jean de 
Salifburi, du tems duquel il y avoit eu un fchifme, difoit, qu’il 
falloit fe faifir de l’un, & de l'autre des prétendans, les renfer- 
mer dans une ÎIfle, & les laifler battre tout leur faoul : que le 
fameux Paflage de S. Pierre ne s'appliquoit qu'aux Princes, 
même Payens, qui devoient avoir quantité d'Officiers, & de 
Sujets Chrétiens, à qui il importoit extrêmement de ne faire 
paroître aucune défobéïffance aux Princes que Dieu auroic 
établis pour les gouverner, fi ce n’étoit dans ce quiconcernoit 


Jeur Religion, | 

Qu'Ofa, qui étoic Prêtre, n'avoit été puni, a pour avoir 
faic porter à d'autres l'Arche d’Alliance, laquelle il auroit dû 
hi lui-même, fuivant la Glofe de Nicolas de Lira : qu’ainfi 
e Pape , qui n'eft établi que pour conferver la paix dans 
l'Eglife, devoit être puni, quand il l'avoic troublée par un 
fchifme. | 

Que ets Chrétien étoit obligé de pourfuivre la voye de 
ceffion, Fe a fidelité qu’il devoic à Jefus-Chrilt,.&c à fon Eplife, 
lorfqu'elle lui paroifloit en danger, par le refpect qu’un fils doit 
à fa mere, par l'engagement où il fe trouvoit , à l'égard de 
Benoit même, dont il devoir tâcher d'empêcher fa domina- 
tion , ce qu'il ne pouvoit plus faire qu'en éteignantun fchifme 
auffi funefte, À Benoift lui même, & à tous fes adherens. 
- Que la neceflité oùd'on fe trouvoit de faire cette fouftrac= 


ton fuMifoir pour: l'executer : que chacun" avoit droit de s'op+ 
Fij 


enoift : qu'il 





#4 Nouvelle Hiftoire : 

pofer à celui qui vouloir lui ôter Ja vie temporelle. fans'atrens 
dre qu'aucun Juge le lui permit 3 parce qu'il y auroit trop de 
danger à attendre fa Sentence : que la charité l'impofoir, comme 
elle fic à Phinées, & à Mattachias , que la Loi de Dieu l'ordon- 
noit , en ce qu’elle veut que nous faffions tous nos efforts, pour 
parvenir à l'union de l'Eglife ; pour laquelle, il ne reftoit 
plus de voye, que celle de la fouftraétion, & fans laquelle 
LÀ France deviendroit complice du crime de Benoift : que les 
Princes, & les Prelats étoient particulierement obligez, fur 
tour les derniers, dont le devoir étoit de conduire à Dieu les 
ames qu'il avoit confiées à leurs foins : qu’ils en répondroïent 
un jour devant la Divine Majefté : que cette obligation regar- 
doit particulierement Charles VI, lequel étoit obligé de punir 
les fchifmatiques, par le ferment qu'il avoit fait à Dieu : qu’il 
avoit plus d'interêt que perfonne, de ramener tous les fideles à 
J'unité : qu'il l'avoit entrepris avant tous les autres Princes : qu'il 
devoit leur en donner l'exemple. Que Salomon s'étoit mêlé des 
affaires des Prètres : qu'il avoit dépofé Abiathar : que Jofias les 
avoit obligez d'employer aux réparations du Temple, l'argent 
que le peuple avoit donné à cette fin : que le foin du fpirituel 
étoir encore plus important, que celui du temporelle, 

Que Jofias avoir obligé fes Sujets de mieux obferver la Loi 
de Dieu : que l'Empereur Honorius, du tems de Boniface, avoit 
fait dépofer deux Papes, & fair la Conftitution, £ duo fortè , 
qui eft inferée dans le Corps du Droir Canonique ; ce qui juiti- 
floit que les Rois étoient en droit de procurer à l'Eglife la paix 
dont elle a befoin, en plufeurs rencontres. Que la fouftraétion 
ne fourniroit aux Sujets aucun prétéxte de refufer aux Princes 
l'obéïffance qui leur eft duë : que ces menaces n’effraïoient que 
ceux qui ne favoient pas de quoiil s’agifloit, & qui comparoient 
malà propos la fuperiorité fpirituelle, à la Domination tem- 
porelle, quoi-qu'ils y eût bien de la difference de l’une à l’autre: 
que Jefus-Chrift lui-même l'avoir marquée, en difant, que les 
Souverains étoient les maîtres des peuples ; maïs que fes Difci- 
ples ne devoient nullement fonger à le devenir : que le plus 
élevé d’entr'eux par fa dignité, devoir être le plus humble, par 


{es fentimens : que S. Pierre leur avoit défendu d'ufurper au- 


sune domination fur le Clergé, & de lui donner d’autre exem- 


v 


di # 
» 





, 
Ce 


Du Concile de Conffance. 
ple, que celui d'une foûmiflion parfaire aux Puiffances établies 
de Dieu, & d’une vie exempte de crimes, 

Qu'il »’y avoit nul rapport entre l'autorité Ecclefiaftique, & 
la temporelle : que les Chefs de l'Eglife n’en étoient proprement 
que les miniftres : que S. Bernard, dans fon Livre de la Con- 
fideration , au Pape Eugene foûtenoit, que l’Eglife Romaine 
n'étoit la maïrrefle des autres, que pour les enfeigner, & non 
pas pour les commander : que le Pape n'étoit que le confrere 
des Evêques, & non pas leur Seigneur : que les Princes étoient 
établis pour dominer, & les Ecclefiaftiques pour fervir : que 
leur dignité ne les élevoit qu'à proportion des Sujets aufquels 
ils devoient fe rendre utiles : que S. Thomas foütenoit, que le 
Pape pouvoit devenir fimoniaque , en vendant un Benefice : 
qu'il n'en étoic pas le maître, non plus que des biens Ecclefia- 
A :.qu'il y avoic plufeurs cas dans lefquels il étoit oblicé de 


fe {oûmettre au jugement de l'Eglife. 
ue le falut des Fideles n’eftoit nullementintereflé dans tout 


ce . regardoit les biens temporels du Pape : que la guerre 
devenoict quelquefois légitime , comme dir S. Auguftin, dans 
Ja Cité de Dieu : que les Romains , aprés la deftruétion de Car- 
thage, étoient demeurez d’accord qu'il leur falloit une ouerre, 
pour les empêcher de fe corrompre dans l'oifiveté, & de fe trou- 
ver enveloppez dans une guerre civile : qu’il n'en étoit pas de 
même de l'Églife : qu’elle avoit befoin de la paix, pour tra- 
vaillér à fa fan@ification. Que Dieu avoit trés-juftement établi 
diverfes efpeces de Gouvernement, par rapport à l'inclination 
de chaque peuple, tous n'étant pas À 4 de fe laifler gou- 
verner de la même maniere : qu’il n’étoit pas à propos qu'au- 
cun Roi parvint jamais à la Monarchie Univerfelle : que le 
Saint-Efprit qui gouverne l’Eglife, lui avoit infpiré un genie 
trés-different : que fa force confiftoic dans fon union, dans la 
Foi, l'Efperance , la Charité, la participation des mêmes Sa- 
cremens, fous un feul Vicaire.de Jefus-Chrift, qui s’en étoit 
refervé la qualité de Chef. 

: Que le glaive materiel d’aucun Prince ne pouvoit s'étendre 
‘par tout le monde, au lieu que le glaive fpirituel de l'Eglife 
n'exceptoit ni lieux, ni perfonnes, ni dignirez: que les Princes 


temporels ne pouvoient ôter à leurs Sujets, que les biens, & 
| F ii; 


ee 77 — 





46 Nouvelle Hiftorre 


la vie : qu'il s’étoit trouvé bien des gens que ces pertes n'avoient 
pas été capables d'ébranler ; au lieu que le fchifme pouvoit les 
priver de la vie éternelle, pour laquelle les Martyrs avoient 
tout facrifié. Que les Princes étoient au-deflus des Loix, & de 
la police de leurs Royaumes : qu’il n’y avoit aucune puiflince 
en état de les dépoüiller de leur dignité, au lieu que le Pape 
étoit foümis à celle de l’Eglife, qui pouvoit lui faire fon procés 
fur fa conduite, & le AR 0 de renoncer au Pontficat, 
quand il étoit de fon interëc qu'il le fit : qu’elle ne pouvoit plus 
tolerer Benoift, dés qu’elle s'étoit apperçûé qu’il fe fervoit de fon 
autorité, pour détruire, par fon entètement, le troupeau de 
Jefus-Chrift. 

Que la plûpartdes Principautez Seculieres pafloient de droit, 
du pere au fils, au lieu que les Papes ne fe faifoient que par 
élection : que quand leur maniere d'agir éroit devenuë fi per- 
nicieufe, qu’il n’étoit plus poffible de la fupporter, ceux qui les 
REA d'A devoient leur refufer l’obédience : que S. Paul 
avoit repris S. Pierre en face ; parce qu'il s'étoit attiré certe 
reprimande : qu’ainfi tout Catholique devoit s’oppofer à Be- 
noift, qui troubloit toute l’Eglife, & fe fouftraire à fon obé- 
dience, puifque tous les avis que l'on avoit pu lui donner, n'a- 
voient pü le ramener à fon devoir. 

Dés que M Plaoul eut achevé de parler, l'Affemblée fe fé- 
para, & le Lundy fuivant 10. du même mois de Juin, en préfence 
de Meffieurs les Ducs, de tous les Evêques, Abbez, Deputez 
des mêmes Chapitres, & des Doëéteurs dont on à déja parlé, 
Monfieur le Chancelier , de la parc-du Raï, & du Concile, pro- 
nonça, que ceux qui avoient parlé contre la fouftraétion, avoient 
fait une efpece de menace, & que plufieurs autres, fous le pré- 
texte de l’autorité du Pape, n’ofoient dire leurs avis, de crainte 
d’être privez de leurs Benefices ; que ces raifons avoieñt donné 
lieu au Roi d'ordonner, que tous ceux qui fe trouvoient au. 
Concile, déclareroiïent leur fentiment, & opineroient fuivanc 
leur confcience , fans rien appréhender : que Sa Majefté, & 
les Princes de fon Saug, s'engageoient de préferver chacun des 


opinans de toute forte de violence, & de voyes de fait:il affüræ 


qu'ils n’avoient rien à craïndre en cette occalon de la part du 
Pape , nide ceux de fon partis | : | 


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Du Concile de Conftance. : 49 

Que comme les partifans de Benoïft avoient ofé avancer, 
: perfonne n'étoit obligé d’obéïr au Roi, s’il ordonnoit la 

ouftration, Sa Majefté déclaroit qu'au cas qu'il lui plüt de 
l'ordonner, de l'avis du Concile, ceux qui ne s'y conforme- 
roient pas, feroient reputez fchifmatiques , & faureurs du 
fchifme , & punis en cette qualité, pour fervir d'exemple. Que 
parce que les mêmes partifans avoient avancé , que fi la fou- 
ftra@ion fe failoic, les Princes, & les gens de qualité devien- 
droientles maîtres désélections, l'intention duRoit étoit de main- 
œænir les Chapitres, & les Communautez dans leur droit d'é- 
lire, fans impreflion, ni violence, & que ceux qui en uferoient 
autrement , feroient punis exemplairement. 
ue d'autant qu'ils avoient ajoûté, que fi l'on faifoit la fou- 
ftraétion , Sa Majefté s'empareroit des revenus Ecclefiaftiques , 
des droits de vifite, des Annates, &c. elle l’'avoit chargé de les 
affürer qu’elle ne le feroir point, & qu'elle n’avoit jamais eu 
intention de le faire : soie promettoit au contraire, au Cag 
que le Concile approuvâtla fouitraction, de maintenir l'Eglife 
Gallicane en trous fes droits, & libertez accoutumées. ] 

Il fuc enfuite ordonné de la part du Roi, en préfence de 
Meflieurs les Ducs Préfidens, d'un Secretaire du Roi, & de 
quelques Confeillers, qu'aucun de ceux qui fe trouveroient au 
Concile, ne fe difpenfäc de dire fon avis, qui feroit rédigé par 
écrit, par un Notaire à ce deltmé, enfuice de quoi , moyennanc 


l'aide du + sv , l'on formeroit une conclufion. L'on leur fit 


même défenfes de s’en retourner avantla conclufion duConcile. 
_ À l'examen des opinions fe trouverent préfens, Meflieurs 
les Ducs de Berry, de Bourgogne, d'Orleans, & de Bourbon: 
Meflire Armand de Corbie , Chancelier de France, Meflire 
Pierre de Giac , fon prédecefleur, Me Jean Hue , Chanoine 
de l'Eglife de Paris, homme de mérité, & de probité, Secretaire 
du Roi, qui reçüt toutes les declarations : les Prelats, les Ab- 
bez, les Dépurez des Chapitres, & des Univerfitez , touche- 
rent le livre des faints Evangiles, pofé au bas d’un reliquaire, 
où il y avoit du bois de la vraye Croix , avant de dire leurs 
avis, & prêrerent le ferment de dire verité. Dé peur même qu’il 


n'arrivât du changement, l’on les obligea de donner leurs avis 


dans des billets cachetez, fignez de leurs mains, en préfence 


= * RP. queen nrennenee ee 





43 Nouvelle Hifloire 

de Mefieurs les Ducs, & du Chanoine Hue, Secretaire. 
 L'Univerfité de Paris fit enfuitelire, en préfence de Mefieurs 
les Ducs, & de toute l’'Affemblée, à portes ouvertes, par M: 
Jean Roucel, fon Recteur, fon opinion écrire, & fignée, qu'elle 
préfenca à Meflieurs les Ducs Prefidens , fcellée de fon Sceau , 
& de ceux de quatre ou cinq Notaires, le 13. du même mois, 
où elle declaroit, qu'’aprés plufieurs mûres déliberations, elle 
avoir conclu, qu'il n’étoic plus à propos de fouffrir que Benoift 


difpofit à fon gré des Benefices, ni qu'il perçüt aucun émolu-. 


ment pécuniaire du Royaume ; que deux jours auparavant les 
quatres Facultez affemblées avoienc declaré, que leur avis étoit, 
que l'on devoit renoncer à l’obédience de Benoift. 

. Monfieur le Chancelier demanda enfuire au même Recteur, 
aux Doyens des Facultez,. & aux Procureurs des Nations, des 
Lettres fcellées de ce qu’ils venoïient de dire, ce qu'ils firenten 
effet : elles contenoient : que l'Univerfité avoit fouvent déploré 
la défolation , où le fchifme avoit fait romber l'Eglife : qu'il n'y 
avoit pas de Chrétien qui ne fütengagé de faire tous fes efforts, 
pour remedier au mal, qui avoic caufé ce cerrible accident : 

ue le Roi lui-même, comme trés-digne Fils de l'Eglife , avoit 
fai fon poffible pour l’en délivrer : que la peine qu'il s'en étoit 
donné, avoit fait entrer tous les autres Princes dans ce deffein: 
que c'étoit Dieu même qui lui avoir infpiré la penfée d'affem- 
bler à cet effet un Concile auf celebre, & d'apprendre les 
fentimens de l'Univerfité là - deffus : qu'aprés s'être affemblée 
plufieurs fois, elle n’avoit pas crû pouvoir prendre de meil- 
lour parti, que celui qu’elle avoit déja propofé, qui étoit 


de ne pas fouffrir que Benoiïft joüit plus long-tems de la 


Collation des Benefices, des Annates, n1 d'aucune autre chofe 


qui püt lui produire de l'argent, lequel fervoit plus que tout le. 


relte, à entretenir le fchifme, & à éloigner la réünion. 

Que Benoiïft avoir débauché par fes faveurs, plufieurs de 
ceux qui la fouhaitoient ; qu’il étoit dangereux qu'il n'en dé- 
tournat encore d’autres : que les Princes, & les peuples con- 
courroient à ce deflein : que les quatre Facultez en étoient una- 
nimement d'accord : que Benoift refufoir d'écouter tous ceux 
qui-lui parloïent de réünion : qu'il les haïfloir, & les perfécutoit: 
qu'il empèchoit autant qu’il pouvoic les Fideles d'y ee 

qui 


Sn Bt En - 


desmssies“ilé: Pr en. Cd CE pu 


= 


Du Concile de Conflance. 


_ Qu'il n'offroit aucune autre voye qu'il füt poffible d'executer : 


que l'on ne pouvait s’en prendre qu'à fon ambition démefurée 
ui entretenoit le fchifme, ni le regarder autrement, que comme 
La : que lui, qui devoit donner fa vie me oüailles, 
aimoit mieux les voir mortes , que de les repaître vivantes. 
Qu'aprés une mûre déliberation, l'Univerfité avoit conclu, 
que la Loi de Dieu obligeoit chaque Fidele à la fouftraétion : 
qu'elle étoit licite, convenable , & neceflaire : que l'on ne de- 
voit plus d'obédience à Benoit : qu'i feroit aifé d'en rapporter 
encore une infinité de raifons : que tous fes Suppots n'étoient 


entrez dans ce fentiment, que par un pur principe de conf- 


Cience. | 
Le 18. de Juillet, Mefieurs les Ducs de Berry , & de Bour- 


gogne, oncles de Sa Majefté, Préfidens, Monfieur le Duc d'Or- 
Jeans abfent, Monfieur le Duc de Bourbon, les Prelars, & le 
Clergé de France, affemblez au Palais, pour former leur con- 
clufion fur le moyen de rétablir l'union de l'Eglife, par la cef- 
fion de l'un, & de l’autre des prérendans, faute de quoi l'Eglife 
Gallicane fe fouftrairoit entierement à l'obédience de Benoift, 
& lui ôteroit la Collation des Benefices, les droits de vifite, les 
Annates, & tous les autres moyens de tirer dorénavant de l’ar- 
gent du Royaume. Meflire Arnaud de Corbie, Chancelier de 
France, par ordre exprés de Sa Majelté, & de Meffieurs les 


Ducs Prélidens, parla en ces termes : : 
. ° C4 ° e 

Il dit, que Sa Majefté avoit ordonné aux Prelats, aux Uni- 
verfitez, & aux Chapitres, de fe trouver au Concile, pour lui 


donner avis, fur la voye qu'il y avoit à prendre, pour éteindre 
un fchifme auffi long, & auffi funefte : que l'on avoit déja ap- 
te la voye de ceflion dans un Concile précedent, comme 
a meilleure, & même la feule par laquelle tn pût parvenir à 
la paix de l’Eglife : qu'il y avoit été réfolu , que Benoift feroit 
fommé d’une maniere décente, & convenable, de vouloir l’ac- 
cepter, en cas que fon concurrent pût s’y refoudre. Quele Roi, 
pour lui faire honneur, n’avoit pû lui envoyer de plus illuftres 


Ambafladeurs, que Mefieurs les Ducs de Berry, & de Bour- 
ogne , fes oncles, & Monfeur le Duc d'Orleans, fon frere: 
qu'ils l'avoient humblement requis, fupplié, & enfin fommé de 


rendre ce parti, : 
P P G 


- Se En PRET | 


due sb Eee 5- 





so | Nouvelle H loire 


Que tous les Cardinaux, à l'exception d’un feul , lui avoient 
faic la même priere : qu’il n'y avoir jamais voulu confentir : 
que Meflieurs # Ducs s'étant retirez, avoient fair à Sa Majefté 
le rapport de leur négociation: que là deffus le Roi avoit con= 
voqué une feconde aflemblée des Prelats de fon Royaume, pour 
éxaminer comment l’on devoit en ufer en cette occurrence: 
qu’il en avoit nommé Préfident, Monfieur le Duc d’'Orleans : 
qu'il y avoit été conclu, à la pluralité des voix, que Benoift {e… 
roit fomme une feconde fois de renoncer à fes prétentions, quoi 
qu'une bonne partie des Prelats quila compoloient, für deflors 
d’avis de fe fouftraire à fon obédience. 

Que Sa Majefté avoit crû qu’il étoit plus a propos de faire 
encore une tentative : qu'elle s'en étoit expliquée avec les Rois 
d'Angleterre, & de Caftille:que leurs Majeltez avoient été d'avis 
d'envoyer chacune une Ambaffade aux deux prétendans, pour 
leur faire une nouvelle fommation, & de proceder contr'eux, 
s'ils refufoient encore de l’accepter, par toutes les voyes Imagi- 
naâbles, pour les obliger l’un, & l’autre, de fe défifter de leurs 
prétentions. Que les Ambaffideurs du Roï avoient déclaré à Be- 
noift, que s’il ne renonçoit dans la fefte de la Purification fui- 
vante, Sa Majelté prendroit fon parti : que cet obftiné n’en avoit 
voulu rien faire : que les Ambafladeurs de ces trois Couronnes 
étoient allez en faire autant à Rome, où ils n’avoient rien LE Es 

né non plus.  .. 0 à 

Que Sa Majefté informée par fes Ambafladeurs, du refus des 
deux competireurs, avoit raflemblé fes Prelats, & fon Clergé, 
pour la troifiéme fois, dans ce Concile, pour examiner ce qu’il 
y avoit encore à faire, & que ne pouvant y aflifter elle-même, 
elle avoit nommé Mefhieurs les trois Ducs , pour Préfidens : que 
la queftion de favoir fi l'on devoir fe fouftraire à l'obédience de 


Benoift , avoit été difcutée par trois favans Ecclefaftiques d’un 


côte, & par trois de l’autre ; enfuite de quoi Meflieurs les Préfi- 
dens avoient recüeilli les voix, avec une exactitude nompareille, 
aprés avoir fait prêter à chacun des opinans, le ferment fur 


les faints Evangiles, qu’ils ne s’expliqueroient que felon Dieu, 


& leur confcience. | 
Que Meffieurs les Princes avoïent recüeilli les voix de plus 
de 300. perfonnes, & des Univerfitez de Paris, d'Oileans, d’An- 


— en 





du Concile de Conffance. sr 
gers, & de Montpellier : que chacun d'eux avoit donné fon 
fuffrage, écrit, & figné de fa main : que l'on avoit mis d’un 
côté les billets de ceux qui étoient pour l'affirmative, & de l’au- 
tre, ceux qui étoient pour la négative : que Meffieurs les Prin- 
ces avoient fait leur rapport au Roi de ce qui s’étoit paflé dans. 
le Concile, où ils avoient trouvé 247. voix pour la fouftraétion 
a l'obédience de Benoiïlt, jufqu'à ce qu’il auroït renoncé à {es 
prétentions, & que l'Eglife füt entierement réünie: qu'il y en 
avoit 18. ou 10. qui vouloient bien que [a fouftraction fut con- 
cluë dés à préfent 5 mais qui fouhaitoient que l'on fit encore 
une troifiéme fommation, avant de l’executer : 16. ou 18. Par 
ticuliers vouloient qu'aprés cette troifiéme fommation, l’on af- 
femblit encore un autre Concile, où toute l’obëdience de Be- 
noift feroit appellée : les autres étoient des voix bâtardes, qui 
ne méritoient pas que l’on y eût aucun égard. 

Que les quatre Univerfirez étoient entierement pour la fou- 
fraction : qu’outre Meffieurs les Ducs préfens, & Prefidens, 
l'on pouvoit encore compter le Duc de Bar, le Comte d’Alen- 
çon, le Duc de Lorraine , le Comte de Savoye , & pluñeurs 
autres, qui étoient abfens : que fur le rapport qui en avoitété 
fair à Sa Majefté, elle avoic remercié Meffieurs les Ducsfes on- 
cles, de la peine qu’ils s'étoienc donnée, pour la réüflire du 
Concile, & déclaré, qu'elle vouloit que la conclufon en füt 
formée à la pluralité des voix, & qu'elle fût executée : que 
l'on fit dés à préfent, une fouftraétion entiere à l'obédience de 
Benoit, fans autre délai, ni fommation : qu’il avoit ordre ex- 
prés du Roi de le déclarer à toutle Concile:que Sa Majefté don- 
neroit la-deflus des Lettres Patentes en bonne forme : que les 


Secretaires avoient ordre de les dreffer. 
- TI ajoûta , que c’étoic auffi le fentiment de Meffieurs les an- 


ciens Cardinaux, à l'exception de trois, que l’on efperoit pou- 


voir ramener à l'avis des autres : que le Roi de Caftille en 


étoic auf, comme il paroifloir par la lettre qu’il avoit écrire 
à Sa Majefté : que quelques-uns avoient fait courir le bruit du 
contraire 5 mais qu'il venoit d’arriver un Ambaffideur de la 
part de ce: Prince , qui affüroic, qu'il étoic toüjours dans ce 
fentiment, & qu'il défavoüoic entierement le bruit qui s'étoic 
répandu, | 

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2 Nouvelle Hifhoire 


Monfieur le Chancelier ordonna enfuite, de {a part du Roi, 
À tous les Prelats, & autres du Concile, de demeurer à Paris, 
jufqu’à ce que l'on eût reglé ce qu’il reftoit à faire , pour exe 
cuter cette déliberation , & quelqu’autres chofes , qui regar- 
doient le bien commun de l'Eglife de France : il ajoûta, que 
Jon feroit le Jeudy fuivant, une Proceffion folemnelle à fainte 
Geneviéve : que dans le Sermon qu'y feroit un Docteur fa- 
meux, l'on feroit la publication de la fouftraétion , de la part 
du Roi: que perfonne n’en devoit rien appréhender ; parce 
que Sa Majefté prenoiten fa protection, tous ceux qui l'auroient 
appuyée 5 & que fon intention étoit, que l'Eglife de France 
joûit à l'avenir , de toutes fes anciennes Libertez. 

Dés que Monfieur le Chancelier eut fini fon difcours, Mef- 
fieurs les Ducs firent faire filence, pour écouter M° Ferdinand, 
qui alloit parler pour l’Ambaffadeur de Caftille, lequel ne favois 
aflez s’exprimer,en Latin, ni en François.Ilaffüra : lettres 
dont on avoit fait courir des copies, n’étoient nullement con- 


formes aux intentions du Roi fon maître. & de fon Confeil : 


que ce Prince perfiftoit toüjours dans les fentimens qu'il avoit 
marquez au Roi Trés-Chrétien. 

Incontinent aprés, Monfieur l’'Evêque de Condom fe mit à 
genoux devant Meflieurs les Princes, & les fupplia au nom 
de la plus grande partie des Prelats, d'obtenir du Roi, qu'il 

lût à Sa Majefté d’interjetter une efpece d’appel , tant pour 
fi, que pour fes Sujets, & fes adherans, de tout ce qu’avoit 
fait, ou pouvoit faire Benoïft, pour ôter aux fimples, tous les 
fcrupules qu'ils étoient capables de fe former à ce fujet, quoi- 
que cela ne füc pas autrement neceflaire ; fur quoi Monfeur 
le Chancelier déclara , que l'on y avoit déja pourvû : que per- 
fonne ne devoit en douter ; & que Monfieur de Condom lui- 
même , étoit demeuré d'accord , qu'il éroic inutile d’y penfer. 
Il fic enfuite des défenfes , de la pare du Roi, à toute forte 
de perfonnes, de parler direétement, ni indireétement contre 
Ja conclufion. — | 

Monfieur le Duc de Berry ajoûta , que le Roi avoit com. 
mandé aux Ducs de Bourgogne , & de Bourbon, & à lui- 
même, de faire de fa part, de trés-exprefles défenfes de rien 
dire, ou rien faire contre la préfente conclufion ; à peine con. 


ne PE 5 hs e—e q—— pe 


| Du Concile de Confance. 53 
tre les Ecclefiaftiques, d’être privez de leurs -Benefices, & 
contre les Seculiers, d'être punisexemplairement. Tousfles aflif. 
trans fe retirerent chacun chez foi. 
 Quoi-que Maimbourg , dans fon Hiftoire du fchifme d'Oc: 
cident , Due d'avoir vü les Actes de ce Concile , que l'on 
vient d’abreger, & que les Leéteurs trouveront en leur entier 
à la fin de cet ouvrage, en donne une idée peu femblable à celle 
qui fe forme de ces Aëtes, l'on ne laïflera pas d'en tirer ce qu'il 
ajoûte, qui ne s’eft pas trouvé dansles Manufcrits que l'on a 
vûs, pour faire une narration fuivie, tant de ce qui efténoncé 
dans ces A@es, que des faits que l'on n’a pü fuppléer par leur 
moyen, Ils font affez entendre que Charles VI. donna des Let- 
tres Patentes, conformes à la conclufion que l'on vient de voir; 
mais elles|font mal dattées dans cet Auteur, puifqu'elles n'é- 
toient pas encore dreflées le 28. de Juillet, comme dit Mon- 
fieur le Chancelier,qui devoit bien le favoir. | 

Elles portoient vrai-femblablement ce qu'il en dit : le Roi 
défendoit à tous fes Sujets d'obéir à Benoift, & de rien payer à 
fes Officiers : Sa Majefté vouloir que l’Eglife Gallicane Joùit 
pleinement de fes anciennes libertez : qu'il fut pourvû aux Be- 
nefices, fuivant le droit commun, par l’éleétion des Chapitres, 
& des Communautez, ou par la Collation des Ordinaires, 
gratuitement, & fans rien prendre, fous quelque prétexte que 
ce füt. : 
L'exemple de la France, continué le même Auteur, fut fuivi 
des Princes voifins, & du Duc de Baviere, qui ordonnerent 
dans leurs Etats une pareille fouftraction d’obédience, tant au 
fpirituel, qu’au temporel : la Reine Marie de Blois, mere de 
Louis d'Anjou, Roi de Sicile, fit la même chofe en Provence, 
où elle étoit alors, de même que les Rois de Navarre, & de 
Caftille, dans leurs Royaumes ; mais ce qui étonna le plus Be- 
noift dans cette fâcheufe révolution, fut qu'il fe vit abandonné 
de 18. de fes Cardinaux, lefquels, après lui avoir fait fignifier 
un Acte de fouftraétion , fe retirerent à Villeneuve , ue les 
terres du Roi, pour fe mettre à couvertde la violence qu'il pou- 
voit leur faire faire par 900. Soldats Aragonois, que Rodri- 
gue de Luna fon frere, lui avoit amenés, & qui avoit mis une 


forte garnifon dans le Palais Pontifical. Ainfi Benoift fe vit ré- 


G iij 





FT CR SE 





$4 Nouvelle Hifiotre 


duit à n'avoir plus que deux Cardinaux, celui de Pampelune, 


& un autre nommé Boniface , qui lui furent toûjours fideles. 

Mais il y eutbien plusicar ceux d'Avignon qu'il avoit malcrai- 
tez d'une part, & de l’autre le Maréchal de Boucicaut, appellé 

ar les Cardinaux, l’affiegerent dans fon Palais, où nonobitant 
L vigoureufe refftance de Rodrigue de Luna, il fe trouva bien- 
tôt réduit à de nouvelles extrêmitez. D'un autre côté, les Car- 
dinaux de Poitiers, de Saluces, & de Turey, Députez de la part 
de ceux qui étoient à Villeneuve, prefloient extrêmement le 
Roi de fe rendre maître de la perfonne de Benoiïlt, coinne il 
pouvoit le faire aifément, pour peu que l’on continuâr le fiege 
d'une ville où il y avoit fort peu de provifions, 

Les deux Cardinaux ayant voulu s’en retirer , tomberent en- 
tre les mains du Marèchal, qui les mit en prifon : Boniface y 
mourut, celui de Pampelune fe tira d’affaires, moyennant 50000. 
écus. Benoiïft n'avoit pas laiflé de conferver en France quantité 
de gens dans fon parti:ils agirent avec tant d’adrefle auprés du 
Duc d'Orleans, qu'ils le firent confentir à fe mettre à la cête de 
celui qu’ils avoient formé en faveur de Benoiïft, contre le Duc 
de Berry fon ennemi déclaré. Les Ambafladeurs de Martin Roi 
d'Aragon, joignirent leurs follicitations à celles de ce Prince, 
& obtinrent de Sa Majefté un ordre au Marèchal, de convertir 
le fiege en blocus ; en forte néanmoins, de nelaifler entrer dans 
la plice aucunes provifions. | 

Benoift dans cette conjonéture, figna le 20. d'Avril 1399. un 
traité, par lequel , il promit de renoncer au Pontificat, au cas 
que Boniface y renoncât, mourut, ou füt dépofé juridique- 
ment. L'on lui promit, de la part de Sa Majefté, fa protec- 
tion, & tout ce qui lui feroit néceflaire pour fa fubfiftance , & 
celle de cent perfonnes, qui demeureroient avec lui dans le 
Palais, où il feroit gardé par les gens du Roi, jufqu’à l’accom- 
pliffement de fa promelle. Il y demeura jufqu’au 12. de Mars 
1403. étroitement gardé par quelques Compagnies de gens de 
guerre, dont la plüpart étoient Normans, F2 difficiles à trom- 
per. L'on ne laifla pas d'y réüflir, par l’adreffe de Robinet, ou 
Robert de Braquenout, quoi-que de la même Nation, qui com 

_mandoit une Compagnie Françoife, en garnifon dans une pe- 
. tite ville , prés d'Avignon. Ceux du parti du Pape gagnerent 





Du Concile de Conffance. ss 
cet Officier, qui entroit librement dansle Palais, pour voir fes 
Compatriores , lefquels ne fe défioient pas de lui ; iltraita fou 
vent avec Benoift, lequel s’abandonna entierement à fa con- 
duite. Il affembla cinq-cens chevaux, qui fe trouverent ce jour- 
là au rendez-vous qu'il leur avoit donné. Ils s'étoient aflurez 
d’un logis deftiné à recevoir Benoilt, dés qu’il feroic forti. 

Braquemout paila toute l’aprés-dinée dans le Palais, & dans 
le tems que l'on y portoit les provifions, pour le fouper, il eu 
fortit, & amena avec lui Benoit travefti, & enveloppé du 
manteau de l’un de fes gens, comme s’il euc été de fa fuite : il 
fut conduit dans ce logis, où plufieurs Gentilhommes François, 
. qui l’attendoient, fe jetterent à fes pieds, & l'emmencrent hors 

de la ville, au lieu où ils trouverentles $oo. hommes rangez en 
bataille, qui le conduifirent à Chateau-Rainard, petite ville 

eu éloignée d'Avignon, où il reprit bien-tôt fes habits Ponti. 
ficaux, & fon autorité. Les Bourgeois d'Avignon, & les Car- 
dinaux qui l’avoient quité, fe raccommoderentavec lui : il en. 
voya au Roi ceux de Poitiers, & de Saluces, pour folliciter 1a 
refticution de l’obédience de la France, fous des offres qui ne 
pouvoient être plus fpécieufes : il y réüffit d'une maniere, donc 
vous les François furent extrêmement furpris. 

Sa Majefté avoit envoyé fes ordres par tout le Royaume, 4 
tout le Clergé, de fe trouver à Paris le 15. de Mai 1493, pour 
déliberer de la maniere donc on s’y prendroit, pour parvenir 
à l’union de l’Eglife : il étoit déja arrivé quantité de Prelats, 
de Députez des Chapitres, & d'autres Ecclefiaftiques, lorfqu'à 
la follicication du même Duc d’@rleans, zelé partifan de Be 
noift, Sa Majefté, en l'abfence des Prelats, & en préfence deces 
deux Cardinaux, déclara le 18. du même mois, qu'elle rendoic 
l'obédience à Benoïft, pour elle, & pour tous fes Sujets. 

Le 30. de Mai, les Prelats, & les autres Ecclefiaitiques, qui 
{e trouvoient à Paris, s’aflemblerent en l'Hôtel de Monfieur le 
Duc de Berry, appellé, des Tournelles , prés de la porte S. An. 
toine, où, en préfence de Mefficurs les Ducs de Berry, & de 
ce + » Monfieur le Chancelier leur expliqua la déclara- 
tion faite par Sa Majefté, fur la reftitution de f'obédience : 
Monfieur le Duc d'Orleans, pour la faire rendre, s'étant fait 
fort d'obtenir de Benoift une Bulle de confirmation , des condi. 





6 Nouvelle Hiflorre 


tions, fous lefquelles elle avoit été rendué,que l'on n’avoitpourtant 
pas encore recüe, il demanda à la Compagnie, s’il y avoir quelque 
chofe à changer, ajoûter, ou retrancher à ces conditions. Quel- 
ques-uns dirent, qu'ils fe foùmettoient entierement à la volonté 
du Roi : d’autres demanderent un délai, pour en déliberer avec 
les Evèques de leurs Provinces : mais l’'Affemblée fut obligée de 
fe féparer fans prendre de parti j parce que l’on vint avertir 
Meflieurs les Ducs, que le Roi vouloic qu'ils allaffent le trouver 
fur le champ à l'Hôtel de S. Paul, où il étoit prèt de monter 
à cheval, pour aller à la Cathédrale, quoi-qu'il fût déja onze 
heures. Sa Majefté partit en effet aufli tôt aprés, accompagnée 
de Mefleurs les Ducs, & de quantité de Prelats » & d’autres Ec- 
clefiaftiques. Monfieur le Cardinal de Poitiers , ou de Prenefte 
célebra la Meffe du Saint-Efprit : Monfieur d’Ailly, Evêque 
de Cambrai, prècha, & publia la Declaration du Roi, pour 
la reftitution de l’obédience, & les conditions fous lefquelles 
elle avoit été faire par Sa Majefté, fur la parole qu'en avoit 
donné Monfieur le Duc d'Orleans. 

Que Benoift renonceroït au Pontificat , dés que Boniface y 
renonceroit, qu'il mourroit, ou qu’il feroit dépofé, dont Mon- 
fieur le Duc d'Orleans difoit avoir une promefle par écrit. 

Qu'il revoqueroit toutes les proteftations qu’il pouvoit avoir 
faites contre la voye de ceflion : qu’il annulleroit toutes les pro- 
cédures, faites en haïne dela fouftraétion : qu’il ne s’en feroit 
jamais aucune difcuffion, en Concile General, ni ailleurs. 

Que Benoift feroit prié de la part du Roi , de moderer les 
charges impofées fur le Royaume. | 

Qu'il ne fe feroit aucun changement dans les Collations, & 
les promotions faites par les Ordinaires durant la fouftraction, 
à moins qu'il ne s’y rencontrât de l’irregularité d’ailleurs, au- 

uel cas, le Pape en décideroit:qu'il pourroit confirmer ceux qui 
étoient en poffeffion, s’ils le fouhaittoient, fans qu’il pût y mettre 
aucun empêchement, charges, ni referves, fous prétexte de 
vacation en Cour , durant la fouftraction. | 

Que Benoïft celebreroïit dans un an, un Concile General de 
. fon obédience, pour travailler à la réünion de l'Eglife ; à la rê= 
formation de fa Difcipline , au rétabliflement des Libertez de 
FEglife, au retranchement des fubfides, & des charges impofées 

ù par 


St Dg en, ns 





L Da Concile de Conffance. 

ar les Papes : que Benoilt fera tenu d’en faire executer les dé- 
iberations : que pour cette réformation, rétabliflement, & 
retranchement, l'on commettra dés à prefent, un certain 


nombre de perfonnes fa 


matiere pour le Concile, 
uelques paroles qu’il paroifle que Benoift eût donné à Mon. 


fieur le Duc d'Orleans, pour l'engager à faire rentrer la France 
dans fon obédience, il fe content: d'avoir obtenu ce qu'il avoir 
follicité, fans fe mettre en peine d’executer aucune des condi- 
tions, moyennant lefquelles le Roi avoit bien voulu le fatisfaire, 
& l'Eglife de France fe foëmettre à la volonté de fon Monar- 
que. 1] prétendic être rentré par-là dans tous les droits, dont 
il joüiffoit avant la fouftraction : il les fit valoir dans toute leur 
étenduë : il alla même bien au de-là, ES obligea tous 
ceux qui avoient été promüûs durant la fouftraction , par des 
Cenfüres Ecclefiaftiques, de compter avec fa Chambre A pofto- 
hque, des fruits perçüs pendant la vacance des Benefices, de 
l'Annate du Tiulaire, actuel, des arrerages , qui | cod 
être dûs par {es prédecefleurs. L'on porta l'exaction des as 

rations, ou droits de vifite, jufqu’à des extrêmirez, que l’on ne 

lira pas fans horreur , dans les pieces qui fuivent cette Hiftoire, 

._ Trois ans aprés cette reftitution d'obédience , quantité de 
Prelats François, las de fouffrir un pareil défordre , fe joigni. 

rent à l'Univerfité de Paris, & en porterent leurs plaintes au 
Parlement : elles font expliquées fort au long , dans l’Arrêt 

rendu à ce fujet le 2. de Septembre 1406, lequel eft rapporté 

parmi les preuves. Cette illuftre Cour ordonna par provifion , 

que dorénavant Benoïft , & fes Officiers, cefleroient d'exiger 

les Annates , dans toute l’érenduë du Royaume , & du Dau- 

phiné, ya les Benefices qui avoient vaqué, tant pendant, que 

depuis la fouftraétion , & qui vaqueroient à l'avenir : fur quoi 

Al eft bon de remarquer, que l’ufage n’étoit pas encore établi 

de les faire payer , avant l'obtention des Bulles : il n’a été 

introduit que par le Concordat de 1514. L'on fe contentoit de 

tirer des Pourvüs, des obligations de les payer dans la fuite, 

dont on trouvera la forme parmi les preuves. 

.… Cet Arrêt défendoit encore d'exiger les pracurations , ou 
droits de vifite, qui avoienc ésé érablis en faveur des LS ci 


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ges, & éclairées, qui prépareront la 


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Fe Nouvelle Hifloe 


& des Archiprêtres, ou Archidiacres, qui n’avoient pas la cha: 
rité, ou peut-être même , la faculté de les faire gratuirement; 
& que les Papes avoïent trouvé Îe prétexte de s'approprier, fur 
ce que quelques Evêques fe les fa'foicnt payer, fans faire de 
vifites, même les arrerages, dont il ne fe rrouvoit pas de quite 
tances. Il'ordonna que ces droits fe payeroient à ceux qui fe- 
roient les vifites actuellement : il fic défenfe aux Cardinaux, & 


à leur Cametier, d'exiger la portion qu'ils avoient accoutumé 


de prendre dansles Annates, & les arreragcs qui n’en avoient 
pas été payez. Il ordonna que les deniers provenans de toutes 
ces exactions qui fé trouvoient entre les mains des Colleéteurs, 
ou Sous-Colleéteurs , féroient faifis, & mis fous la main du Roï; 
leur fit défenfes de s’en défaifir, & de les délivrer à Benoïft, ni 
à ceux de fon parti. Il ordonna que tous ceux qui avoïient été 
excommuniez , faute d’avoir payé, feroient ablous. 

Au mois de Novembre fuivanc, la même difcuflion futen- 
core recommencée dans une quatriéme Aflemblée :elle y fuc 
traitée de la même maniere à peu prés, qu’elle l’avoit été dans 
la précedente. L'on fit choix de trois Doëéteurs, qui parlerent 
pour l'Eolife de France, qui furent M° Pierre 4d Boves, Cer- 
delier, M° Jean Petit, autre que celui qui foûtint depuisen fa 
veur de Monfieur le Duc de Bourgogne, au Concile de Con- 
ftance, les propofitions, qui y furent cenfurées, & Meflire Si- 
mon de Cramaut, Patriarche d'Alexandrie, depuis fait Cardi- 
nal par Jean X XIII. en 1415. Trois autres Doéteurs, parlerent 
pour Benoïft , favoir M° Guillaume Fillaftre, Doyen de Reims, 
depuis fait Cardinal par le même Pape, en 1411. Meflire Armel 
du Breüil, Archevêque de Tours, & Mefre Pierre d’Ailly, 
Evêque de Cambrai, depuis fait Cardinal, avec M Fillaftre, 
par le même Pape. Celui-ci ayant avancé quelques propofitions 


peu favorables aux interêts du Roi, & de fa Couronne, fue 


obligé de les expliquer dans un fecond difcours. L'on entendit 
enfuite M: Pierre Regis, Abbé du MontS.Michel, & M‘Pierre 
Plaoul , Doéteur en Theologie. Le Doyen de Reims, & l'Ar- 
chevêque de Tours furent oùys en replique : M° Jean Petitleur 
répondit pour l'Univerfité de Paris. Le dernier qui parla, fue 
M£ Jean Juvenel des Urfins, Avocat General, ou Avocat du 
Roi, comme on parloïiten cetems-là. | | 


tn, Den Avr FF PS 





Da Concile de Conflance: $) 
 Monfieur le Dauphin, Duc de Guyenne, en labfence du 
Roi, affifta à l'ouverture, & à plufieurs autres Dietes de l’Afem- 
blée. M° Pierre ad Boves, qui parla le premier , comme Deputé 
de l'Univerfité de Paris, dont le Recteur Paccompagnoit, dir, 
entr'autres chofes, qu'il n'y avoit que la voye de ceflion qui 
püc rendre à l'Eglife {a premiere tranquillité : que les deux pré- 
tendans n'en vouloient ni l'un, ni l’autre:que leur entètement ne 
pouvoir avoir aucune autre caufe , que leur ambition, & leur 
avarice : que le fchifme caufoit bien des troubles dans les Royau- 
mes ; rompoit les alliances les mieux établies ; produifoif la haine 
entre les Nations, & la-divifion entre les Pays, affoiblifloit la 
Chrétienté , endurcifloit les Infideles, rendoit la Religion mé- 
Er faifoit douter de la validité des Sacremens, dépaüil- 
oit les Eglifes , diminuoit confiderablement le fervice divin , 
ruinoit les pauvres Ecclefaftiques, & donnoit lieu à l'alienation 
des biens Ktinez à leur entretien. 
Que les Prelats avoient droït de s’'afflembler, pour remedier 
à tant de maux : que l'Empereur Othon avoit convoqué ua 
Concile contre Jean XII. dont la vie déreglée fcandalifoit l'E, 
glife, & l'avoic faic dépofer. Que Clovis en avoit aflemblé un 
autre à Orleans , où l'on avoit fait plufieurs Decrets, qui s’ob- 
fervoient encore : que le Concile renu en 1398. n’étoit pas une 
nouveauté, comme avoient dit les Auteurs de l’Epitre de Tou- 
loufe , laquelle fuc depuis condamnée par un Arrêt du Parlez 
ment, que l’on trouvera parmi les preuves. | 
M° Jean Petit parla encore pour l’'Univerfité , en préfence 
de Monficur le Dauphin, Prefident, à caufe de la maladie du 
Roi ; de Louis d'Anjou , Roï de Naples, de Monfieur le Duc 
de Bourbon , de Monfieur le Comte d'Alençon, de Meffire 
Pierre de Navarre, & de plufieurs autres perfonnes de la pre- 
miere qualité, .  : | | 
Il dit qu’il efperoit que le Roi ; & Monfieur le Dauphin re- 
formeroient l’'Eglife, comme avoient fait les Rois Joachim, & 
Jofas, qui avoient commencé de régner, l’un à fept, & l’autre à 
huit ans. Il protefta qu'il ne prétendoit rien dire contre la fainte 
Ecriture, les fentimens des faints Doéteurs, ni contre la déter- 
mination de l'Eglife : qu’il s'abitiendroit de toute forte d’inju- 
res ; de tout'ce qui pourroit. marquer de Sabine à + ou de 
| ij 





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60 .… ANouvelle Hifhoire 
l'averfion. Qu'il avoit eu d’abord beaucoup de joye d’appren- 
dre l’éleétion de Benoift ; parce qu'il lui avoit oüy prècher, & 
loüer la voye de ceflion, pendant qu'il étoit Legat en France : 
que l'on ne lui avoit reftitué Fhélionee de ce Royaume , que 


: fous des conditions ; qu'il ne s’étoit nullement mis en peine d'ac- 


complir : qu'il ne devoit point être écoute, puifqu'il revenoit 
contre fon propre fait , & contre le ferment qu'il avoir prèté: 
qu’il avoit dit, qu'il aimeroit mieux fe faire pauvre Cordelier, 
que de tenir l'Eglife en fchifme. 

_ Ifs’étendit enfuite fur les faits, que l’on a rapportez au com- 
mencement : il ajouta, que la fouftraction ordonnée par le Con- 
cile précedent, n’avoit point eu l'effet que l'on en avoit efperé, 
à caufe de la reftitution que l'on lui avoit faite de l’obédience: 
que l'on avoit moins dû regarder la fouftraétion , comme une 
chofe qui dût procurer la réünion de l'Eglife , que comme une 
difpofition pour y parvenir ; ce qui fe feroic plus aifément, 
quand on l’auroit récablie. Que SL y avoit deux Pilotes fur un 
Vaifleau, qui ne s’accordaffent pas fur la maniere de le con- 
duire, & qu'ils fuffent chaque jour aux prifes là - deflus , dés 
que le “oo fe trouveroit en danger de périr, l'on ne man- 
queroit pas de les jetter tous les deux dans la mer : que depuis 
la fouftraétion faite par la France, quelques autres Royaumes 
en avoient fait autant: que les Cardinaux de Benoiïft les avoient 
imitez : qu'ilslui avoientenvoyé quatre d'entr'eux, pour le fom- 
mer encore, & lui dire, que s’il vouloit ceder de bonne grace, 
ils fe faifoient fort de lui reftituer toute fon obédience : qu'il avoit 
demandé trois jours, pour fe déterminer, aprés lefquels il avoie 
déclaré, qu'il aimeroit mieux mourir : que tous fes Cardinaux 
l’avoient enfuite abandonné. | | 
Que dés qu'il s'était apperçû que la fource de fes finances étoit 


arrêtée, il avoit envoyé en France un écrit de fa main, par 


lequel , il promettoit de céder, pourvû que fon concurrent ce- 
dât auf, qu'il mourüût, ou qu'il füt dépolfé : que c'étoit là-deffus 
que l'obédience lui avoir éte reftituée, aux conditions que l'on 
a déja vûés : qu’au lieu d'y fatisfaire, il avoir envoyé des Am- 


baffadeurs à fon concurrent, qui lui avoient rendu leurs ref: 


peëts , comme au véritable Pape :'qu'ils en :avoiebt obtenu di« 
verfes audiences , qui faifoient aifémenc préfumer la collufion 


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Du Concile de ConMance. ét 
des deux prétendans ; pendant que ceux du Roi d'Angleterre 


n'avoient pù tirer aucune réponfe d’Innocent. 
Que ce Pape éroit mort , & que Benoilt n’avoit pas cédé, 
comme il l’avoit promis : que la même chofe étoit déja arrivée 


en 1389. lors de la mort d'Urbain : que les Ambafladeurs de 
Clement fe trouvant alors à Rome, 20 Cardinaux de l'autre 
parti leur avoient demandé, s'ils avoient pouvoir de leur maî- 
tre de céder : que leur ayantdir, que non, ils leur avoient pro- 
pofé d'envoyer à Avignon quelques-uns d'entr'eux, pour de- 
mander le pouvoir ; mais qu'ils avoient répondu, que ce feroit 
un voyage trés-inutile 3 parce que c'étoit un parti que Clement 
ne prendroit jamais, enfuite dequoi, les Cardinaux de Rome 
avoient élû Boniface. | 
: Que Monfieur le Duc de Berry avoit envoyé des Ambaffa 
deurs à Rome , pour tâcher d'empêcher cette élection ; mais 
qu'ils l’avoient trouvée déja faite : que Boniface leur avoit ré- 
pondu, & à ceux de l’'Univerfité qui les avoient accompagnez, 
u il affembleroit fon Concile à la Touffaints : qu’il l'avoit en 
effet aflemblé ; mais qu'il avoir obligé les Prelats qui le compo- 
foient , de lui donper leurs avis en des billets féparez ; parce 
qu'il étoit perfuadé, qu'ils vouloient tous qu'il cédäc, mais qu'il 
p'en vouloit rien faire : que Benoïft avoit envoyé en France 
une Bulle, conçüë en des termes fi obfcurs, & fi équivoques, 
qu'il étoit impofhble d'en pénetrer’le veritable fens. 
ue ceux qui traverfoient l'union de l’'Eglife, devoient être 

regardez comme des fchifmatiques, & des héretiques : que le 
fchifme n'étoic caufé que par la pure opiniâtreté des deux pré. 
tndans : qu'il ne s’agifloit point-de donner atteinte à ce qu'a- 


voit fait Benoïft 7” la reftitution de l’obédience: mais qu’il 


ne falloit pas la laifler durer davantage : qu'ayant contrevenu 


au ferment qu'il avoit folemnellement prêté, l'on ne devoit 


plus fe fier à fes promefles. Que lui , & Boniface , au lieu de 
mn ne fongeoient qu’à 


travailler à procurer l'union de 
s'enrichir : que Benoïft avoic fait prècher en Allemagne , que 
Sa Majefté T'res-Chrétienne, ne travailloit à éteindre le fchifme, 
que pour avoir un Pape François à fa dévotion, qui lui facili- 
tt les moyens de fe rendre le maître de l'Empire : qu'il fe fai- 


foit des partifans par tout, par fes prélens., fes promefles, & : 


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62 © Nouvelle Hifhotré 


fes menaces : qu'il avoit ofé faire mettre en prifon l'an des Dés 
putez de l'Univerfité. 

 Qu’au lieu de convoquer un Concile General de fon obé- 
dience, fuivant la parole qu'il en avoit donnée, il étoit allé à 
Genes, ville de fon parti, qui n’y étoir nullement propre : qu’au 
préjudice de la promeffe par lui faite, de confirmer ke promo- 
tions, faites pendant la fouitraétion, il avoitobligé tous les Pour« 
vûs, de prendre de lui de nouvelles provifions de leurs Bene- 
fices, qu'il avoit regardé les Elections comme nulles, & fchif- 
matiques : qu'il avoit contraint les Pourvûs de compofer, pour 
les fruits échûs depuis la derniere vacance:que quand ils avoient 
traité ayec le Chambellan, ou le Freforier , qui en avoient ar- 
raché tout ce qu'ils avoient pu, l’on leur demandoit, s'ils avoient 
été abfous par le Pape, du fchifme où il étoient tombez, par 
la fouftraétion : que Benoiïft faifoit inferer dansles Bulles, qu'il 
leur accordoit , une claufe, portant, qu'il leur pardonnoït l’of- 
fenfe qu’ils lui avoient faite par la fouftraétion, par la feule 
amitié qu’il avoit pour Sa Majefté, & pour Monfieur le Duc 
d'Orleans. 

Que Benoïft, loin de maintenir l'Eelife de France en fes an- 
ciennes Libertez, lavoir plus chargée de taxes, qu’elle n'eûc 
jamais été: qu'il fe faïfoit payer les procurations … vifiter , 
& enlever les dépoüilles des Ecclefiaftiques décedez : qu’il n’a- 
voit pastenu à lui, qu’il ne s'emparâtencore des vacances. Qu’un 
Curé ayant fait faire une chafuble, pour la donner à fon Eglife, 
& fon corps en ayant été révêtu aprés fa mort, & porté dans 
l'Eclife , pour l'enterrer, le Sous-colleéteur étoit venu l'en dé- 
poüiller, au grand fcandale des Paroiffiens, qui avoient crü la 
mettre en füreté par ce moyen , & l'avoir emportée : que les 
prédecefleurs de Benoït n'avoient faic que des tentatives inu- 
tiles, pour s'attribuer ce prétendu droit de dépoüille : que Be« 
noift laifloit exprés vaquer les Benefices, pendant un an , ou 
dix huit mois, afin de groflir les revenus, qui échéoient pendant 
la vacance. 

Que cependant l'on ne favoit autrefois, ce que c'étoit que 
ces vacances : que quand les Abbez avoient la dévotion d'aller 
fe faire benir à Rome, ils ne payoient que trés-peu de chofe : 


- que celui deS. Denis, par exemple, payoir, cent, ou deux cents 


__ Da Concile de Conffance. 63 
francs : que depuis les Officiers du Pape, avoient infenfible- 
ment porté ce prétendu droit, au de-là de toute mefure : que 
_Benoift devoit tirer dequoi s’'entretenir honêtement, du revenu 
des Benefices qu’il poffedoit avant fon élection , dont il n’avoit 
pas voulu fe dépoüiller , fous prétexte qu'il en tireroit fon en- 
trétien, au cas qu'il ceflât d’être Pape:qu'il s'étoit fait payer des 
arrerages échûs depuis trés-long-tems: qu'il avoir envoyé des 
Indulgences, portant rémiflion de coulpe , & de peine, par 
des Jacobins , & des Carmes, qui en avoient tiré beaucoup 


d'argent: qu’il n’avoit jamais négligé aucun moyen d'en attra- 
] | 


per : qu'il avoit obligé les nouveaux Prelats, d'aller à Genes 
fe faire béhir, au lieu qu'auparavant ils reccvoient la béne- 
diction chacun dans fon Églite :que l’on ne fauroit compter la 
quantité d'argent, qu’il avoittirée du Royaume: qu'ils'embar- 
rafloit peu , fi les Prelats, & les Curez favoient la Langue du 
Pays où il les envoyoir. 

ue le Roi de Caftille avoit envoyé des Ambaffadeurs à Bo- 
niface , & à Benoift : qu’ils avoient offert à ce dernier le choix 
de la voye de ceflion, ou de celle du Concile General : qu’il leur 
avoit demandé, ce qu'ils entendoient par ces termes : qu'il 
avoit enfuite écric au Roi de Caftille, qu’il devoit être content 
de la réponfe qu’il avoit faite à fes Ambafladeurs : que l’un des 
Prelats de l’Aflemblée Jui ayant dit, que l’on ph re fes Ofi- 
ciers de l’entrecenir dans cette erreur, il avoit répondu , que 
l'on avoit tort ; que depuis quatorze ans il n’avoit pris confeil 
de perfonne : qu'il avoit die plufieurs fois, qu’il aimeroitmieux 
être réduit à mandier fon pain, que d’être obligé de céder : 
. Me Petit finit fon difcours, en exhortant fes auditeurs à demeu- 
rer inféparablement unis à l'Eglife. 
= Monfieur le Chancelier dit alors, que Monfieur le Dauphin, 
& Meffieurs les Princes, en l’abfence de Sa Majefté, lui avoient 
ordonné de repréfenter à l’Affemblée , que le Roi l’avoit con- 
voquée dans la même vûë que la précedente , | si avoir les 
avis de ceux qui la compofoient, fur la maniere dont on devoit 
s’y prendre, our rendre à l’'Eglife fon union, & fa tranquillité: 
qu’à l’Affemblée précedente, où l'on avoit embraflé le parti de 
la fouftra&ion, l'on avoit député des Docteurs, pour re 
les interèts, ant de l'Eglife, que du Pape: qu'il étoit à propos 





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64 = Nouvelle Hiffoie 


d'en ufer de même en celle-ci, & d'avertir ceux du parti dé 
Benoift de fe tenir prêts : que Meilieurs les Princes leur donne- 
roient audiance : qu’il falloit auffi en choifir de bien habiles, 
pour foûtenir la caufe de l'Eglife, & lui donner les noms de 
ceux qui aurojent été choilis, tant d'une part, que d'autre, : 

Le premier Samedy de l'Avent, Meffieursles Princes, & les 
Prelats s'étant aflemblez, M° de Cramaut parla, & dit, ques. 
Hilaire avoit loüé les Prelats de France à caufe de leur conftance 
à foûtenir la verité : qu’ils ne devoient pas demeurer muets en 
cette occafion, où leur filence pourroit être mal inrerprete : que 
c'écoit dans ce deffein que le Roï avoit fouhaité qu'ils s’aflem- 
blaffent : que ceux qui n'étoient pas venus, avoient trés-mal 
fait : que l'on devoit moins les regarder comme des Prètres, 
que comme des fchifmatiques : que Sa Majefté avoit juré, lors 
de fon Sacre,qu’elle travailleroit à réünir tous les peuples Chré- 
tiens dans la mème communion : qu'elle, & les Princes de fon 
Sang fouhaitoient d’avoir l'avis des Prelats, & du Clergé du 
Royaume : qu'ils devoient tous confpirer à n'avoir delormais 
qu'un feul Chef : que l'Eglife de France ne devoit plus recon- 
noitre l'un, ni l’autre des prétendans au Pontificat, lequel n'2- 
voit été inftitué, que pour conferver l'union : que les Rois n'é- 
toienc établis que pour le même fujet. Que Jefus-Chrift, en éta- 
bliffant des Miniitres, pour prècher la parole de Dieu, & pour 
adminiftrer les Sicremens , avoit voulu qu’ils euffent le Pape 
pour Superieur , pour la maintenir dans l'unité, 

Que la terre étoit veritablement partagée entre differents 
Seisncurs remporels, qui étoient les maïtres de leurs Sujets, & 
de leurs revenus 5 mais qu’il n’en étoit pas de mème du Pape, 
& des Prelats, qui n’étoient que les œconomes des biens Eccle- 
fiaftiques. Que le Pape ne pouvoit être qualifié Seigneur , que 
par une bafle flatterie : que l’ambition feule lui faifoit agréer 
çe titre : que depuis que cette pelte, & celle de l’avarice s'éroient 
introduites dans l'Eglife , l'on n’avoit plus faic d'étar de la Doc- 
trine des Saints Peres: que le Fils de Dieu avoit dit à fes Apô- 
tres , que celui d’entr’eux qui voudroit être le plus grand, de. 
voit devenir femblable au plus petit : que ceux qui fe donnoiene 
tant de peine pour s'élever , fe verroïentun jour couverts de la 


plus horrible confufion, | 
Que 


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Du ncile de Conffance. 6s 
. Quela feule ambition des deux prétendans entretenoit le fchi(- 
me depuis 28. ans : que l’un, ou l'autre des deux étoir veritable 
ment {chifmatique : qu’il ne pouvoit Ordonner ni Evêques, ni 
Prètres: que ceux qui recevoient l’Ordination des mains des 
Evèquesqu'ilavoic faits, n’étoient pas fürs de leur état : qu'ils n’a- 
volent aucun droit d'adminiitrer Ës Sacremens : que ceux à qui 
ils les conferoient, les recevoient mal : que les Saints Peres di- 
foient, qu'où il y a fchifme, il n’y à pas de foi : que les fchif- 
matiques n’en avoient aucune : que c’étoitconfentir au {chifme, 
que de fe taire en cette oççafion : que Sa Majefté s’étoit donnée 
tant de mouvement, qu'elle avoit fait promettre aux deux pré- 
tendans, qu’ils donneroient la paix à l'Eglife, même par la cef- 
fion de leurs prétentions : qu’ils étoient d’ailleurs obligez de don. 
ner leur vie pour leurs oüailles : que S, Auguftin difoit, que 
quand l’Eglife eft en trouble, & qu’il ne tient qu’à un Prelat 
u'elle ne recouvre fa tranquillité, il eft obligé de renoncer à 
(a dignité. 
ue le Pape, ‘& les Evêques n’étoient établis que pour l’uti- 
lité de leurs troupeaux, & nullement pour la leur propre : qu'ils 
devoient renoncer à leur Charge, dés qu’elle fcandalifoir ceux 
qui leur éroient foûmis : que le refus qu’ils en faifoient, les ren- 
doit fufpects de fchifme, & d’herelie : que l’un, & l'autre y 
étoient entrez en renards: qu'ils avoient paru à leurs confreres 
les plus devots de leurs Colleges , & les mieux difpofez à céder: 
qu’ils avoient juré l’un, & l'autre qu'ils céderoient : que cepen- 
dant ils le refufoienc avec la derniere opiniâtreté : quele Droit 
Canonique ne faifoit aucune difference entre un Intrus, & 
celui qui veut induëment retenir, & pofileder une dignité qui 
ne lui appartientpas:que les faints Decrets donnoient également 
à l'un , & à l’autre , le nom d'4##e-Chrif ; qu'ainfi l’enterine- 
ment de la Requête de l'Univerfité, ne fouffroit plus aucune 
dificulté, 
. Quele Chapitre 1n n0mine Domini declaroit excommuniés ceux 
qui obéïfloient à l'un , ou à l’autre des précendans: que les faints 
Docteurs difoient, que l'opiniâtreré d’un Evêque étoit une ve- 
ritable herefte, de même que de l'être devenu es hipocrilie , & 
de vouloir s'y maintenir au préjudice de fon ferment : que ce- 
Jui qui feint d'être Catholique, & qui cependant ee les 


En " . 














66 © Nouvelle Hifhore. 


Traditions des Saints Peres, & qui donne lieu par-là à une 
divifion dans l’Eglife Catholique , eft heretique. 

Que Benoift ne devoit pas dire comme il faifoic, que la voye 
de ceflion n'eft ni juridique , ni conforme au Droit : que l’on 
ne s’en eft jamais fervi,& qu'elle a été autrefois refufée : que cette 
propofition étoit beretique : que lui,& fon concurrent pechoient 
contre l’unité de la foi :que dés qu'un Pape fait fchifme, il doit 
être condamné fans mifericorde : qu’il peur être blâmé par cha- 
que fidele : que S. Paul avoit refifté en face à S. Pierre, lequel 
s'étoit trouvé repréhenfible : que fous le Pontificar d’Anaftafe , 
J'Eglife de Vienne s’étoit fouftraite à l'obédience de Calixte fon 
Archevêque, & que le Pape avoit approuvé cette fouftration: 
que dés qu’il paroifloit deux prétendans au Pontificat, les An- 
glois n'obéïfloient ni à l'un, ni à l’autre. 

Que FU niverfité de Paris avoit declaré Benoiïft fchifmatique, 
& fort fufpeët d’herefie : qu'il n’y avoit nul danger de parure, 
pour ceux quilui avoient prêté ferment:qu'ils en étoient valable- 
ment abfous : qu'il n’y avoit d'excommuniez ; que ceux qui lui 
obéïifloient encore : qu'ainfi tout le monde étoit obligé de tra- 
vailler à l’extinétion du fchifme : que c’étoit là le fentiment de 
toute cette Univerfité, dont les Aflemblées fe trouvoient quel- 
quefois compofées de mille Doéteurs. Que nul ne devoit s'em= 
barrafler de la maniere dont fe gouverneroïir l’Eglife aprés la 
fouftraétion : qui recevroic.les appellations : Qui donneroit les 
difpenfes: qui confereroit les Benefices. 


Que lors de la fouftraétion, l’on avoit efperé que Benoiïft fe 


laiferoit fléchir ; mais que depuis que l'on avoit vü le contraire, 
l'on avoit réglé, que chacun s’adrefferoit aux Ordinaires, pour 
Jes Collations, & les Difpenfes : que les appels feroient réglez 
dans les Conciles Nationaux, qui feroient affemblez de tems 
entems, ou par les Primatsde Bourges, de Vienne, de Lyon, 
&c. Qu'ils feroit même trés à propos que l'on ne fût pas obligé 
d’en aller chercher la décifion hors du Royaume , où ils pou- 
voient être également décidez : que pour les Difpenfes, l’on 


feroit bien mieux de s'en paffer ; parce que la plûpart ne fonc 


v'autant de diflipations : qu'un Archevèque, où un Evêaue 
étoit bien plus à portée de fe précautionner contre les furprifes, 


2 


qu'un Secretaire dela Cour de Rome : que fi les deux préten- 


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Du Concile de Conffänce. éÿ 
dans refufoient de ceder , l'on affembleroie un Concile com- 
pofé des deux obédiences, pour prendre fon parti plus fure. 
ment. 
 Monfieur le Chancelier dit alors , que ceux qui avoient à 

arler pour les interêts de Benoiïlt,devoient fe tenir prêts pour le 
pr matin fuivant. Ils demanderencun délai d’un mois, pour 
répondre à la Requête de l'Univerfité ; mais ils n'obrinrent la 
prolongation de ce délai, que de deux jours. 

Le Mercredy fuivant, fe préfenta pour les interèêts de Benoilt, 
contre la Requête de l'Univerfité, M° Guillaume Fillaftre , 
Doyen de l'Eglife de Reims: le Roi s’y trouva, accompagné de 
Mefieurs les Ducs de Berry, & de Bourbon, de Monfieur Pierre 
de Navarre, & de plufieurs autres perfonnes de qualité. Il dé- 
clara d’abord, qu'il ne feroit que es les Memoires qui lui 
ayoient été remis : que s’il croïoit que Benoïft füc fchifmatique, 
il n'auroit garde d'entreprendre fa défenfe ; mais qu'il ne lui 
paroifloit pas que l'Univerfité l'eût bien prouvé : qu'il n’avoit 
au Pape obligation d'aucun bien qu'il lui eût fait : qu'il ne lui 
avoit jamais rien demandé: qu'il ne donnoit rien de fon propre 


mouvement. 
Que le Pape Adrien avoit donné à Charlemagne les dignitez 


d'Empereur, & de Patrice, & le pouvoir de regler le S, Siece, 
pour purger l'Eglife des fchifmes, & des herelies : que les fuc- 
ceffeurs de-ce Prince y avoient depuis renoncé : que quelques- 
uns d'entr'eux a voienrquelque fois chaffé de leur Siege desPapes, 
qui n’y avoient aucun droit: qu'ilsavoient fait la guerre aux Al. 
bigeois, & au Comte de T'ouloufe,qui les protegeolït ; mais qu'ils 
ne s’écolent pas encore attribué la connoiffance des caufes d’he. 
refie:qu'il ne leur appartenoit que l’execution des Senrences ren. 
duës contre les heretiques : que quand il s’en trouvoit dans leurs 
prifons, ils les faifoient remettre à‘ la Juftice de l’Evêque. 

Qu'il étoit furpris que l'on fe für adreflé à Sa Majefté, pour 
faire faire le procés à Benoift : ‘que quand toutes Les Nations 
feroient affemblées , elles n’auroient pas affez d'autorité pour 
cela:que le RoiOfias ayant oulu entreprendre de faire lui-même 
des Sacrifices, avoit été frappé de la lépre, & fon crime puni 
par la ceffation des Prophetes, & des Propheties. Que Benoift 
stoit de grande qualité , ce qui devoit faire ren qu'il 

| 1] 








63 __ : Nouvelle Hifhoire | 

n’avoit que de bonnes intentions : qu'il avoit toüjours été trés- 
face, & trés-pofé: que dés qu'il avoit été fait Cardinal, il avoit 
travaillé de toutes fes forces a la réünion de l’Eglife : qu’il avoit 
ramené toute l’Efpagne à l'obédience de Clement : que depuis 
qu'il étoir Pape, l'on n’avoit pas vendu les Benefices, comme 


l'on faifoit auparavant , où ils fe donnoicnt toùjours au plus 


offrant : qu'alors, fi deux en préfentoient la même fomme, l'on 
attendoit qu’il vint un troifiéme en offrir davantage, & il em- 
portoit le Benefice. 

Que Benoïft avoit reçu de l'argent, & qu'il feroit peut-être 
à propos qu'il en eûteu encore davantage : qu'il convenoit des 
termes de la ‘cédule fignée lors de fon éleétion ; iltâcha de les 
expliquer. Il raconta, à fa maniere, ce qui s’y étoit pañlé : il 
ajoûta que le Roi avoit bien perfuadé à quelques Princes de 
limiter dans fa fouftraétion ; mais qu'au lieu d’un fchifme , Sa 
Majefté en avoit fait deux : qu'aucun de ceux qui obéifloient 
à l'Intrus n’avoic voulu fe fouftraire : qu’ils avoient alors crû 
avoir raifon : qu’ils difoient que ceux qui obéifloient à Benoift 
reconnoifloient, en l’abandonnant, qu'il n’avoit aucun droit: 
que c'étoit la réponfe qu’Innocent avoit faireaux Ambafladeurs 
de Sa Majefté. | 

Que Benoift, par pure complaifance pourelle, avoit accepté 
la voye de ceflion, fur laquelle Lous d'Anjou, Roi de Naples, lui 
avoit reftirué l’obédience, de même que les Cardinaux, fansen 
communiquer au Roi, ce qui avoit même fait une nouvelle di- 
vifion : qu’ils avoient envoyé communiquer à Sa Majefté les 
caufes de leur retour : qu’elle les avoit trouvées juites : que les 
Univerfitez de Paris, d'Orleans, d'Avignon, & de Touloute . les 
Abbez de Cluny , & de Cifteaux, la plus grande, & la plusfaine 
partie des Prelats deFrance en avoient jugé de même:que la refti- 
tution de l’obédience, s’étoit faite purement, fimplement, & fans 
aucune condition. Que le Roi avoit juré qu'il l'obferveroit, & 
qu'il ne la revoqueroit, ni retraéteroit: que Sa Majefté avoic 
voulu qu’elle füt aufñi jurée par Monfieur d’'Orleans, & par 
l'Univerfité. | | 

Que Benoïft, en termes generaux avoit plus offert que ce 
Corps neluiavoirtdemandé:qu'il avoit fait une reftitution entiere: 
qu'il lui avoit envoyéfes Ambafladeurs, fes Lettres, & {es Rol= 


__—— = 


dinaux de Rome avoient élù Innocent. 


du Concile de Confiance. 69 
Jes: qu'il ayoit acceptéles graces que ce Pape lui avoit faites : 
qu'il étoit vrai qu'aprés la reftitution faite purement, & fimple- 
ment, l'on avoit faie, pour appuïer quelques Princes, qui n'en 
étoient pas contents, une certaine cédule : que Monfieur d'Or- 
leans avoit envoyée à Benoïft, paur la lui faire ratifier, & 
que quoi qu'il.ne l’eût point obrenu, Sa Majefté n'avoit pas laiffé 
de paroître contente du compte que ce Prince lui avoit rendu 
de fa negociation. | | | 
.… Que Benoïft ayant depuis aflemblé fes Cardinaux, en pré- 
fence de Louis d'Anjou, Roi de Naples , il avoit été conclu , 
que le Pape envoyeroitdes Ambaffadeurs à Urbain, & aux Care 


dinaux de fon parti, pour leur propofer de fe voir enfemble 
dans une ville de lobédience de ce Pape, & que, s'ils ne pou- 


voient convenir de leurs faits, ils nommeroient des Arbitres, 
pour les regler , au jugement defquels, Benoïft promettoit d'ac- 
Fr ades ÿ mais qu'Urbain avoit abfolument refufé de mettre 
es droits en compromis : qu'il étoit expiré deux heures aprés 
cette déclaration : que les Ambaffadeurs de Benoit avoient été 
mis en prifon, d'où ils n’étoient fortis , qu’en payant $o0o. du- 
cats de rançon. Que l’on leur avoit demancé, s'ils avoient pou- 
voir de leur Maître de céder ; qu'ayant répondu que non, il 
leur avoit été propofé d’aller le chercher ; parce que l'on ne vou- 
loit pas de Pape, qui ne fût Italien : que fur ce qu'ils avoient 
déclaré, qu'ilsne croïoient pas que Benoiïft y confentit, les Car- 
e 

ue les Ambafladeurs ayant apprisà Florence , la nouvelle 

de cette éleétion, il avoient envoyé demander des Pafleports à 
Rome, pour y retourner : quece Pape leur avoit fait dire, qu'il 
étoic inutile de s’en donner la peine, s'ils n’avoient rien de nou- 
veau à Jui propofer : que Benoïift en étant informé, avoit eu 
recours à Sa Majefté, & l'avoic prié de lui envoyer deux, ou 
trois Princes de fon Sang, pour le conduire en Iralie,où il lui fe- 
roit bienplus aifé de me MA à la réünion:queleRoiavoitdonné 
cette commiflion à Monfieur le Duc de Bourbon, & avoit com 
mandé à fon Gouverneur à Gennes, de l'y recevoir : que Be- 


_noift y étoit effectivement allé ; mais que comme il avoit vû Es 
Monfieur de Bourbon ne venoit point, & que la pefte y faifoit 


du ravage, il s'étoir retiré à Marfeille, ou à Nimes. 
| J ii 








pas de 


70 - Nouvelle Hilaire: 

Qu'il avoit offert d’aller dans une ville de l'obédience de 
PIntrus, pour tâcher de convenir avec lui : qu’il avoic offert de 
céder, & de ne pas partir de Genes, que l’accommodement ne 
füt conclu : qu'il ne reftoic plus rien Fbes de fa part: qu'il ne 
manquoit pas de bonne volonté : que la voye de convention, 

u'il avoit propolée , étoit plus utile, plus convenable , plus 
file » & de plus prompte execution, que la ceflion que l'on lui 
demandoit : que jamais Urbain, Innocent, ni Boniface, n'a. 
voient voulu ceder : qu’ils avoient même refufé de le promettre: 
qu'aucun des Princes, leurs adhcrans, n’avoient entrepris de 
les y forcer. | | | 

Que la cefion de’ Benoïft deviendroit inutile , fi elle n’éroic 
accompagnée de celle de fon competiteur : que fes adherans ne 
manqueroient pas de s'en prévaloir, comme d’une déclaration 
faite de fa part, qu'il n’avoit aucun droit au Pontificac. Que la 
voye de convention étoit beaucoup plus füre ; parce que les 


Parties fe trouveroïent à portée de s'expliquer bien mieux 
qu'elles ne le pouvoient faire par des écrirs : que les deux 


Colleges affemblez , contribuéroient à la réünion : que Benoift 
offroic d’executer ponctuellement ce qui étoit porté par la cé 


dule du Conclave : que la reftitution de l'obédience avoir été 


faite fans conditions:qu'il étoit vrai que l’on y avoit ajoûté cinq 
jours aprés, une cédule qui en contenoit ; mais qu’elles n’étoient 

l'effence de la refticution : que la réputation du Roi en 
{ouffriroit, s’il revenoit contre fa foi, fon ferment, fon alliance, 
& fa promefe.  . 

Que la nouvelle fouftraétion feroitinutile, dangereufe, fcan. 
daleufe : inutile, parce qu'il faudroït que toure l’Eglife y con- 
fentitsau lieu que l'A Femblée n'écoit compofée que dela moindre 

artie des oh xp : qu’elle n'ôteroit pas à Benoift le pouvair des 
Clefs, & que les François demeureroient excommuniez : qu'elle 
étoit contraire au Droit divin, qui nous oblige d’obéïr à nos 
maîtres , étiam difcolis : que les François ne pouvoient fe rendre 
Juges en leur propre caufe: que Benoïft étoit abfent : es lon 


ne devoit jamais dépoüiller un homme qui éroit en polleffion : 


que la fouftraétion feroit tort à une infinité de gens, qui avoient 
employé leur argent, & celui de leurs amis à acheter des gra- 
ces expettatives, dont ils ne retireroient aucune utilité. 


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= Du Concile de Conflance. 2 
_ Que l'Eglile Univerfelle avoit , & devoie avoir un Chef, 
dont on la priveroit en quelque maniere par la fouftraéion : 
que Dieu avoir donné le Pape au Clergé, & le Roi aux Seculiers: 
qu’il y auroit beaucoup d'inconveniens à fupprimer la premiere 
de ces deux Puiflances : que ce rgtranchement, loin de réünir l'E. 
glife, ne ferviroit qu’à y entretenir la divifion : que le fchifme 
étoit un fleau que Dieu nous avoirenvoyé, pour punir les fautes 
des Papes précedens , que les enfans pee quelquefois l’ini- 
quité de leurs peres : qu’il y avoit des maladies , où il falloic 
lailler agir la nature, de peur de l'embarrafler , en voulant la 
foûlager : que fi Dieu ne mertoit la main au mal dont on gémif- 
foic, 11 n‘y avoit guéres d'apparence que l’on dut en guérir: 
qu’il n’y enavoit pas non plus, qu’une feconde fouftraétion 
dût faire plus d'effet que la premiere : qu'elle feroit regarder 
la France , comme fchifmatique , par tous ceux qui ne juge- 
roient pas à propos de l’imicer. 

: Que l’inconftance des François feroittrés-fcandaleufe : qu'ils 
avoient d'abord reconnu Urbain VI. qu'ils l'avoient depuis 
abandonné,pour adherer à Clement VII,& à Benoiïft fon fuccef- 
{eur:qu'ils s'étoient fouftraits à fon obédience:qu'ils la lui avoient 
reftituée, & qu’ils vouloient la lui refufer encore une fois : que 
fi cela arrivoic , il ne falloit plus s’actendre à la reéünion de l'E- 
glife, pendant que dureroitce refus : que l’on ne devoit pas non 
plus fe promettre de Concile General ; parce qu'aucun des deux 
prétendans n’étoit d'humeur de le convoquer : qu'il feroit en< 
core plus difficile de regler lequel des deux y préfideroit. Que 
{1 lon demandoit aux Francois qui y fervient, fi leur Pape étoit 
légicime, & qu’ils difenc que non, l’on prétendroit qu'ils fe. 
roient fchifmatiques s'ils: prenoient le parti de l’affirmative,l’on 
leur demanderoit, pourquoi ils l’avoient abandonné : s'ils di- 
foient qu’il étoit heretique, ou fchifmatique, la queftion feroie 
de favoir, s'ils avoient pû le juger tel. | | 

Que fi la France cellbit de reconnoître Benoiïft pour Pape, 
ceux de l’autre parti n’auroient garde de fe ranger à fon obé. 
dience, comme avoient fait les Savoyards, & ceux qui demeu- 
rent le long de la riviere de Genes : qu’il avoit ramené à l’o- 
bédience de Clement VII. une bonne partie des Pays. Bas, 
que s'il étoic fchifmatique, fa ceffion n'auroit aucun effet : qu’il 


eg qe rm ne 





72 Nouvelle Hiftare 
n’y auroit plus de moyen de parvenir à la réunion : qu'ayant 
été contraint de fortir de Genes par la mortalité, il s’étoic retire 


à Nice, ou à Marfeille, d’où il avoit convoqué les Prelats de” 


fon obédience, pour tenir un Concile General, à la Pentecôte 
prochaine, à la décifion duquel, il fe foûmettoit entierement : 
qu'il avoit déja fupprimé deux des charges qu'il avoit mis fur 
l'Eglife de France : que le Concile regleroit ce qu’il refteroit 
æncore à faire. 
Monfieur le Patriarche fe leva l-deffus,& dit,qu’en des matie- 
res aufli importantes que celle-ci, l’on devoir parler plus d’une 
fois. Monfieur le Chancelier ajoüra, qu’il paroifloit que l’on 
avoit encore quelque chofe à dire pour le Pape, à quoi M°. 
Fillaftre ayant dit, qu’oùy, la partie futremife au lendemain. 
Le Samedy 4. de Decembre, Sa Majefté accompa née de 
Mefeurs les Ducs, & les Prelats, s'érant renduë à l'A emblée, 
Monfieur l’'Archevêèque de Tours, fecond Avocat du Pape; 
commença fon difcours, en affürant qu’il ne diroit rien contre 
la premiere fouftraétion : il ajouta, qu'il étoit furpris que l’on 
fît difficulté de traiter le Pape de Seigneur : que Clement pré- 
deceffeur de Benoift , avoit été reconnu par le Roi Charles V, 
aprés une information trés-exaéte de ce qui s'étoit paflé dans 
fon éleétion , & dans celle de fon competiteur : que Benoiïft avoit 
été canoniquement élü : que les Canons des Conciles Generaux 
l'appelloient le vrai Vicaire de Dieu, le Pafteur de tous les Fi, 
deles : que Jefus-Chrift n’avoit dit qu’à lui feul, ## es Petras, 
Pate oves meas : qu'il n’avoit promis qu’à lui de lui donner les 
Clefs du Royaume du-Ciel : que S. Bernard avoit dit, qu'il eft 
le grand Pontife, le Prince, & le fuccefleur des Apôtres: qu’il 
a la puiffance de tousles Patriarches , de Noë , d'Enoch, d’Abel: 
u’il le compare à Abraham, à Moyfe, à Aaron, à Melchife. 
dech , à S. Pierre : qu'il repréfente la perfonne de Jefus-Chrift: 
qu'’ileft le Pafteur des Evêques même : que nul n'avoir les Clefs 
de la maniere qu'il les avoir, & qu'ainfi l'on avoir pù l’appeller, 
Seigneur unwerfel, 
- QuefiS. Gregoire avoit blâmé l’Archidiacre d'Alexandrie , 
* de lui avoir donné ce nom, ce n’avoit été qu’un effet de fon 
humilité : que le Pape n'étoit pas Dieu ; mais qu’il avoit quel- 


d'Idolatrie 


que chofe au deAus de l'homme : que Marcellin ayant été accufé . 


/ 


= Du Concile de Conflance. 73 
d'idolitrie devant un Concile, les Peres lui avoient dir de fe 
juger foi-même 5 parce que le Pape n'avoit point de Juge, 
qui püt connoître de fes actions : que le Pape Symmachus, qui 
avoit un competiteur , ayant été accufé d’herefie, le Roi Theo- 
doric avoit fait aflembler les Prelats à Rome: que l’on lu avoit 
remontré, qu'il n'avoir pas l’autoritéde convoquer une Aflem- 
blée, & queles Evêques n'y iroient pas, file Pape ne le leur or- 
donnoit : que Symmaque l'avoit fait : qu’ils avoient commencé 
par le rétablir dans fa dignité :qu'il avoit depuis gagné fa caufe, 
en définitive, & que le Concile avoit déclare , que s'il étois 
coupable de quelque crime, il n'appartenoit qu'à Dieu de le 
punir. É 
QuelePapeJean XXII.dontlesmœursétoient trésdéreglées,- 
ayanc été dépofé par les Cardinaux, il avoit affemblé un Con- 
cile, par lequel il avoit été rétabli dansfa dignité, & qu'il l'avoit 
confervée toute fa vie, nonobftant l’éleétion que les Cardinaux 
avoient faite de Leon 5 parce que le Concile avoit jugé, qu'ils 
n'avoient eû aucun droit de le dépofer. Que quand les Conciles 
Generaux avoient prétendu être les Juges de la conduite per- 
fonnelle des Papes, éeux-ci avoient déclaré, qu'ils ne s’y foû… 
mettoient , que parce qu’ils le vouloient bien , & fans aucune 
“obligation de leur part: qu’il écoit vrai que l'on s’étoit fervi de 
ce moyen, pour éteindre les fchifmes, qui étoient arrivez de 
tems en terms ; mais il prétendit enfuite prouver, que le Pape 
ne pouvoit être jugé par le Concile, .s'il n’étoicheretique, ou 
sil n'y avoic un fchifme formé. ., 

:_ Îl'avoüa, que quelques Papes avoient renoncé au Pontificat; 
mais il foutiat, que l’on avoit douté de la validité de ces renon- 
clations : que deux de ces renonçans avoient été depuis retenus 
en prifon le refte de leur vie : que Benoïft n’avoit garde de s'ex- 
pofer à ce danger. Que quand la France feroit une nouvelle 
fouftraétion , elle ne Fobligeroit pas de prendre un autre parti: 
qu'il avoit demeuré cinq ans en prifon depuis la premiere, fans 
changer de fentiment : qu'il feroit à préfent difficile de l'y re- 
mettre : qu’il éroir du Pays des: bonnes mules , que l'on écor 
cheroit.plürôr,que de’leur faire changér de route : qu'il n’y avoit 
pas d'autre parti à prendre; :que celui ab'iloffroit, 
. Que lors de la premiere fouftraction , il s’étoit su 


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Nouvelle Hiftoire 


74 
l'Affemblée un bien plus grand nombre de Princes, & de Pre- 


lats, que dans celle-ci : que les abfens fe plaindroient, que l’on 
en eût fait une feconde, fans leur aveu : que le Duc de Breta- 
ne ne fouffriroit pas qu’elle fût reçûë dans fes Etats : que fi 
f on avoit autrefois ie lobédience à quelques Papes, & 
à un Archevêque de Vienne, ils l’avoient bien mérité : que 
Benoïft ne refufoit pas la voye du Concile General : qu’il ef- 
peroit que l’on auroit de fes nouvelles avant la Pentecôte pro- 
chaine, qui contenteroient tout le monde : que la matiere étoi 
affez grave , pour être loug tems examinée. - 
Monfieur le Chancelier {e leva là-deflus, & demanda, sil 
y en avoit encore quelqu'autre qui dût parler pour Benoift: 
11 aflüra qu’il feroit écouté. | 
Le 11. de Decembre, Sa Majefté préfidant à l’Affemblée, 
M' Pierre d’Ailly, Evêque de Cambrai, parla en faveur de Be- 
poift, Il commença par faire voir, combien il étoit important 
que chacun vêcüt en paix, & en union : il protefta qu'il ne 
diroit rien contre la voye de cefhon:qu'elle lui paroifloit bonne, 
& fainte , qu'il lavoit toûjours approuvée : que l'Univerfité 
s'étant affemblée D-deflus , l’on y avoit examiné quatre quef- 
tions : S'il étoit à propos, pour la füretéde la confcience, de de- 
meurer dans la fouftraétion, jufqu’à ce que les troubles de l'E- 
glife fuffent appaifez ? Ce qu'il y avoit à faire , au cas que Be- 
noîift demeurâtfchifmatique ? S’il falloitavoir recours à un Con- 
cileNational de l'Eglife deFrance,feule,;ouGeneral des deux obé- 
diences ? Si l’on devoit accepter la voye de convention, ou de 


compromis ? Er ficeux quiävoient adheré à la premiere fouftrac- 


tion , & qui n’adhereroient pas à la feconde, pafferoient pour 
fchifmatiques? 

Que fon avis avoir été, que les matieres ne pouvoient être 
bien difcutées que dans un Concile General de toute l’obédience 
de Benoiïft, & qu'il falloit proceder à la reformation de l'Fglife 
de France ; d'une maniere, qui ne fît point de tort à celle de 
Rome : qu'il feroit toûjours prêt à revenir à l'avis, qui paroî- 
troit le plus raïfonnable : qu'il n’avoit jamais eu d'autre deffein; 
que celui de conferver l’union entre les Seigneurs du Royau. 
me, & les Suppôts de l'Univerfité : qu’il avoit crû que la Faculté 


de Theologie devoit déliberer , fur ces difficultez : qu’elle ne : 


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Du Condile de Confiance. 7$ 


devoit marquer fon fentiment, que par maniere de conful- 
tation : que l’on ne devoitpas qualifier de fchifmatiques , ceux, 
ui aprés avoir adheré à la premiere fouftraétion, refuferoient 


de {e joindre à la feconde: que la voye de ceffion. éroit la plus 
ropre, pour parvenir à la réünion : que la reformation de 


E | | ) 
l’Eglife Gallicane ne pouvoit fe bien faire, que dans un Concile 
General , & que celle des mœurs demandoit, que l’on célebrat 
chaque année un Concile National , ou plufieurs Conciles Pro 


vinciaux. | | 
ue quand il avoit été queftion d'examiner l'opinion de 


Jean XXII. au fujet de la vifion Beatifique, le Roi n'avoir con: 
fulté que la Faculté de Theologie, fuivant l'avis de laquelle, il 
avoit écrit à ce Pape, que s'il ne changeoit de fentiment , #/ /e 
ferit ardre : que l’on ne devoit pas regarder comme fchifmati- 
ques, ceux qui refuferoient de fe fouitraire une feconde fois : 
ue la premiere fouftraétion, qui avoit duré cinq ans, n’avoit 
té fuivie d'aucun effet : que les Angloïs fe moquoient des Fran- 
Gois, & que quand ceux-ci leur reprochoient, qu'ils avoient 
dépofé leur Roi , ils difoienit, que les François avoient encore 
lus mal faic de dépofer le Pape: qu’au cas que la France fît 
Éuftraëtion il eftoic pas für que les autres Nations dûffenc 
la faire auffi : qu'il feroit trés-défagréable de demeurer feul ea 
cetérat : qu'elle ne ferviroic qu’à aigrir le Pape, & à l'empé- 
cher de céder : qu'il ne voïoit pas d'autre remede au mal, qui 
faifoit gémir l'Eglife, que d'aflembler un Concile General de 
cette obédience. | | L 
Qu'il étoit plus à propos que les mœurs des Ecclefiaftiques y 
fuflent réformées, que fi la puiflance Seculiere y mettoic la 
main : que ce qui y feroitordonné, feroitenfuiteconfirmédans 
le Concile General, qui feroïit compofé des deux obédiences : 
qu'il feroit à propos de célebrer chaque année des Conciles Pro 
vinciaux, pour la réformation des mœurs, & de préparer dés 
à préfenc les points , dont on devroit y traiter : que la néoli- 
gence que l'on avoir eûé de les aflemibler, avoit produit une 
lofinité de maux : que le Pape étant accuié, il éroit obligé de 


fe purger devant le Concile : 5 lors de la fouftraétion , il 
avoit été ordonné que l’on en affembleroit un : qu'il étoit à pré- 


fent plus neceffaire que jamais : que les Cardinaux le deman- . 


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76 … Nouvelle Hiftore :: | 


doient:qu’il ne feroit pas moins à propos de l'aflembler, quandits 


s'y feroiencoppofez:que quand Benoift voudroit céder, {on con- 


current ne le voudroit pas : que l’on feroic toùjours obligé d’en 


venir-là ; parce que c’étoit la feule vove qu'il y eût à prendre: 
qu'un Concile General de cette obédience , prépareroit les 
voyes à les réünir : que les précedens fchifmes n’avoienc pà 


être autrement éteints : que Benoit n'étoit ni fchifmatique, ni 
fufpeét d’herefie : que Monfieur le Patriarche étoit allé trop loin, 
‘en difant, _ étoit herefiarque. 


Monfieur le Patriarche fe leva là-deflus, & adreffant fa pa- 
role au Roi, il dit, que Sa Majefté avoit ordonné, que lui, & 
quelques-autres plaideroient la caufe de l'Univerfité, & la juftice 
de fa Requête : qu'il croïoit avoir juftifié, que des Docteurs 
trés-Catholiques avoient foûtenu , que l’opiniâtreté d’un Pape 


pouvoit dégenerer en herefe: que ceux, qui, fans aucun égard 


pour les faints Canons, négligeoient de travailler à la réünion 
de l'Eglife, & qui y.entretenoient la divifion , étoient hereti- 
ques : qu’ils agifloient directement contre un article du Sym- 


bole, qui en ordonne l'unité : qu’il n’avoit pas avancé en cela 


des opinions particulieres : que ceux, qui, pour leur interèt 


perfonnel fomentoient cette divifion , devoient être encore plus 
teftez que les herefiarques: que c'étoit-là la Doctrine qu'il avoic 


apprifes des Saints Peres. , 


Monfieur de Cambrai repliqua , qu'il ne falloit pas toûjours 


rn au pied de la lettre tout ce qu'ils difoienc: qu'il falloie 
interprêter benignement. | 


. Monfieur le Patriarche l’interrompir encore, & lui dir, que 


ce ils feroient l’un, & l’autre au Concile General, chacun 
. « . ,° +. ? | 
ütiendroit ce qu’il avoit avance. | | 
. Monfieur de Cambrai reprit fon difcours, & dit, qu'il n’a- 


voit avancé que ce qu’avoit dit Monfieur le Patriarche, & qu'il 
en demeuroit d'accord: que les Saints Peres , & les Docteurs. 
avoient dit bien. des ue. qui méritoient explication : que 
l'on devoit avoir aflez de refpeét pour Benoïft, pour ne point. 
dire en fon abfence, qu'il étoit heretique, ou herefiarque : que. 
cette queflion ne devoit jamais être traitée devant tant de 


monde : que plufieurs Theologiens y trouvoient beaucoup de 


dificulié : que Les Deputez du parti de Benoïft n’en avoienc : 


% 


Du Concile de Conflance. | 77 


parle qu'en mots couverts: que cette matiere regardoit la Foi : 
que l'on ne devoit pas allecuer fans preuve, que Benoift füc 
chifmatique , même devant le Concile General, qui en étoit 


Je feul Juge competenr. 


C4 


.… Qu'il avoit déclaré par une Bulle, qu'il vouloit accomplir 
tout ce qui étoit contenu en la cédule faire au Conclave, & 
retracter tout ce qu'il pouvoit avoir fait au préjudice : que lui- 
même avoit folemnellement protefté, qu’il ne diroit rien contre 
l'union, ni contre les moyens par lefquels on pourroit y parve- 
pir:que la Bulle contenoit quelques conditions qui ne plaïfoient 
point: que cependant l’on devoit avoir quelque indulgence 

our Benoiïft : que la réponfe qu'il avoit faite aux propofitions 


D 
E a Monfieur le Duc d'Orleans, n’avoit pas plü à tout le monde; 


mais que l’on ne s'étoit pas donné la peine de lui marquer ce 
qu’on y trouvoit à redire : qu'il feroïit bon qu'il le fçut, afin 
qu'il püt y mettre ordre. 
Qu'il paroifloit par la lettre de Monfeur d’Aufch , qu'il la- 
voit affuré , qu’il conviendroit de tout au Concile General : 
u'il n'avoit rien négligé de fa part, depuis le départ de Mon. 


Ée le Duc d'Orleans : qu'il avoit envoyé à Reme, & à Fle- 


rence : qu’il avoit fait propofer plufieurs expediens à Urbain VI. 
qui n’en avoit accepté aucun : qu'il les avoit réïcerez à Inne- 
cent fon fuccefleur, lequel n’y avoit pas eu plus d'égard : que 
les Ambaffadeurs de Benoiïft étant de retour à Nice, oùil étoir, 
& lui en ayant fait le rapport, ils l’avoient affüré, qu'ils n’a- 
voient trouvé à Rome aucun Cardinal, qui fût d’avis de la 
ceflion. Que Benoift étoic prêt de fe foùmettre à la décifion 
d'un Concile General : que l'en ne devoit pas juger de la fin- 
cerité de fes intentions. oo | 
. Qu'il avoit ordonné à quelques Prelats, de publier les dili- 
gences qu'il avoit faites, & que l’on lui avoit fait là-deflus de 
rands complimensà Genes, & à Florence : qu’il avoit préfup- 
pofé, dans les Bulles données à cet effet,qu’il ne devoir point être 
regardé comme fchifmatique, pendant qu’il ne refufoir pas de 
reconnoître la verité; ou fi, aprés en avoir été düëment informé, 
il ne refufoit d'adherer à une certaine verité de foi, ou de faire 
fon PE pour parvenir à la réünion de l'Eglife Cacholique: 
que.la divifion qui y paroifloit, n’étoic point un 7 : qu'il 
li] 








UE 7 — 


38 | Nouvelle Hifhoire 


n’y avoit de fchifmatiques de part, ni d'autre : que Benoïft, ni 
fes adherens ne pouvoient être réputez fchifmatiques, pendant 
qu'ils ne demanderoient qu'à être informez de la verité: qu'ils 
promettoient de s’y attacher , & de faire leurs efforts » pour . 
parvenir à la réunion : qu'aucun ne devoir être regardé comme 


_heret ique, tant qu’il ne demandoit que d’être inftruit. 


Que Benoift , en refufant d'accepter la ceffion, en la maniere 
qu’elle lui avoit été propofée 5 parce qu'il craignoit qu’elle ne 


fic tort à l'Eglife, n’étoit point opiniâtre : qu’en offrant d’aflem- 


bler fon Concile, & d’executer ce qui y auroit été réfolu, ilne 
devoit jamais pafler pe parjure, fchifmatique, ni fauteur du 
fchifme : que dés qu’il s'offroit de travailler à [a réünion, même 
en renonçant à fa mi et ilne devoir point être regardécomme 
fchifmatique, à quelques conditions qu’il attachât fa renoncia- 
tion 5 pourvü qu'il ne s'opiniatrâc pas à les obtenir , & qu'il 
voulûüt bien fouffrir que l’on en fît la difcuffion. 

Que quand il feroit négligent, inconftant, ou même coupa- 
ble, pourvû qu'il n'y eût pas d'opiniâtreté dans fon fait, il de- 
voit toûjours Être écouté : que l’on ne devoit ni fe fouftraire À 
fon obédience , ni l'empêcher d’affembler en Concile General, 
tous ceux qui le reconnoifloient : que l’on ne devoit ni refufer 
de l'écouter, quand même il feroit fufpect d’herefie , ni l'em. 
pêcher d’afflembler un Concile, lequel n'avoir nulle autre auto. 
rité, que celle qu'il recevoit du Pape, excepté deux cas: le pre- 
mier, sil n’y avoit point de Pape : le fecond, que celui qui rem- 
pliroit le S. Siege, refufât de l’affembler : que l’on ne pouvoit 
J'obliger d’afflembler ce Concile, qu'il n’eûr été rétabli dans fon 


premier état, & en tous fes droits, quand même il feroit he- 


retique : que l'on n'avoit contre lui qu’un fimple foupçon d’he- 
refie ; qu’à moins d’en rapporter des preuves, l'on ne devoit 
pas le regarder comme heretique, pendant qu'il fe foumettoit 
au Concile General. | 

Que ceux qui s'étoient déja fouftraits à fon obédience, ne de. 
voient pas être reputez fchifmatiques,s’ils ne la lui refufoient une 
feconde fois : que cette propofition deviendroit la fource d’un 
fchifme perpetuel, lequel il n'écoic pas à propos d'établir en ce 
Royaume : qu'il étoittrés-dangereux en France, d'avancer que 
le Pape eft heretique, ou fchifmatique, pendant qu'il demeu- 


Cd 





Du Concile de Confiance. . 79 
roit dans les termes de cette foûmiffion : que ce reproche re- 
tomberôit fur Sa Majelté, & fur vous fes Sujets : que ce feroic 


rabaifler l'obédience de Benoïft , & relever celle de Boniface : 


que l'on s'étoit d’abord contenté de l’appeller {chifmatique ; 
mais que l'on avoit depuis pañlé aux qualitez d'heretique , & 
d'herefiarque : que les Nations de Picardie , & d'Angleterre, 
qui fonc du Corps de l'Univerfité, n’en conviendroient pas , 
fur tour fi leur Suppôts fe trouvoient en leurs Pays. 

u’en concluant, il eftimoit, qu’il feroit plus utile au Roi, 
& à fes Sujets, de renvoyer cette difpute au Concile General : 
qu'il y auroit de la précipitation, & de la furprife, de prendre 
un parti B-deflus, dans cette Affemblée : que l’on ne pouvoit 
ordonner la fouftra&tion , que pour l'une de ces trois cafues : 
parce que Benoilt avoit été négligenr, ou, parce qu'il étoit fchif- 
matique, ou, pour les avantages que l'on efperoit tirer de la fou 
ftraétion, Qu'il avoit travaillé à la réünion de l’Eglife ; qu'il 
offroit de le faire encore : qu'il fe foûmettoit à la décifion du 
Concile General, fansconvenir qu'il füt fchifmatique : que l'on 
avoit vü par experience, qu'il n'y avoit aucun avantage à ef- 
perer de la fouftraétion ; maïs qu'il étoic neceflaire de prévoir 
les inconveniens qui pouvoient en arriver , avant de s’y refou- 
dre : que du moins l'on ne devoit pas l'entreprenidre , fans en 
avertir. Benoift : que la réfolution étoit affez de conféquence , 
pour devoir être redigée par écrit, & ferieufement examinée 


au Confeil de Sa Majefte. 

M: Fillaître, Doyen de Reïms, qui craignoic.que l'on n’eût 
pris en mauvaife part certaines propoftions qu'il avoir avan- 
cées, & à qui le Roi même en avoit fait faire des reproches, 
pric la AR M » & dit, qu'il en demandoit pardon à Sa Majefté: 
que fi l'Empereur tenoit l'Empire du Pape, elle ne tenoit fon 
Royaume que de fes Ancètres : que fa puiffance n'étoir ni pu- 
rement fpirituelle, ni purement temporelle : qu’il avoit recü 
 l'Onétion facrée : qu'il étoit Empereur en fon Royaume : qu'il 
pe reconnoifloit aucun Souverain, pour le temporel : qu'il de- 
mandoic pardon à Sa majefté, s’il s'étoit expliqué en d'autres 
termes. 

Monfieur le Chancelier dit alors, que le Roï avoit bien en- 


téndu ce qu'il avoit dit : que Monfieur de Berry l'avoie bien 





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DR ed ER CPP CRE. ; 


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3o . Nouvelle Hiflotre | 
compris aufli ; & qu'il en avoit été trés - mal content : qu'à 
caule de fon abfence, l'on avoit remis au Lundy fuivant à en 
rdo nner. 


Le Lundy 6. de Decembre, Sa Majefté préfente à l’Affemblée; 


futoüy M° Regis , Abbé du MoncS. Michel, lequel aprés avoir 


expliqué les defordres que caufoit le fchifme, dit, qu’ils ne 
venoient que de l'envie, & de la facilité qu’avoient les Papes de 
ramafler de l'argent : qu'elles tiroient leur fource de la Collation 
des Benefices, qu'ils s’'étoient refervée, & des Expectatives, qu'ils 
n’accordoient pas fans cela : que c’étoit l'objet qui faifoit naître 
à tant de gens, l'envie de parvenir au Pontificat, & que ceux 
qui y étoient parvenus, n’en avoient aucune d'y renoncer. Que 
la foibleffe que l'on avoir eûë de le fouffrir , avoir caufé la ruïne 
de quantité d'Eglifes du Royaume ; & du Royaume même, 
d’où l'on avoit tiré tout l'argent par cette voye, & réduit fes 
Sujets à une affreufe pauvreté. . | 

Qu'il n'y avoit, pour le rétablir , qu’à ramener les chofes au 
Droit commun, pour {a difpofition des Benefices, les Élections, 
les Confirmations, &c. Que le Pape n'étoit établi que pour la 
confervation de l'Eglife, & pour paître le troupeau de Jefus- 
Chrift, par la Prédication de la parole de Dieu , & l'admini- 
ftration des Sacremens , & non pas pour le tondre, jufqu’à l’é- 
corcher : que dés qu'il entreprenoit de pafler fon pouvoir, nul 
n'étoit tenu de lui obéïr , non plus,.que lorfqu'il commandoic 


quelque chofe d'injufte : que la puiffance de lier, & de délier, 


qui lui appartient, devoit fe renfermer dans les bornes de la 
e. e. , . ? , 0] e . . 
juftice, & de l'équité : que l'on ne devoit lui obéïr, que quand 
il prononçoit, Clave non errante 5 que quand il n’abuloit pas de 


4 


cette obéiflance, & qu'il ne l'employoit qu'aux fins pour lefquel- 


Jes le Souverain Legiflateur l'avoir établie. 
ue l'on devoir réfifter à fes ordres, quand ils donnoient oc= 
cafion au fchifme, toûjours oppofé à l'intention du Fils de Dieu, 


qui n’avoit écabli le Pape , que pour conferver l'Eglife dans l’u-. 


nion : Que dés qu'il la troubloit lui-même, il s'écartoir de cette 
fin ; laquelle devoit toûjours être beaucoup plus éonfiderée:; 
que ce qu'il ordonnoit : que, felon le fentiment de S. Bernard, 
il valoic mieux conferver l’unité, en défobéiffant à fon Prelar, 
que de faire fchifme, en lui rendant une obéiflance aveugle +: 
que 


Da Concile de Conflance. | 8e 
ue lonne devoir obéir à fes Superieurs, que pendant qu'ils 


: pr dans les bornes de leur autorité : que l’on pouvoic 


leur réfifter , quand ils détruifoient l'union de l'Eglife. 
ue le Pape ne pouvoit jamais déroger à ce quiavoit étéune 
fois établi par les Conciles Generaux ; que S. Gregoire les ref= 
pettoit comme les quatre Evangiles : que les Canons de ces 
Conciles, avoient été faits par la déliberation de toute l'Eglife, 
ui ne les avoit faits que pour fon utilité : qu’ils avoient été 
ditez par le Saint-Efprit : que Benoilt étoic obligé de les obfer- 
ver, non-feulement en ce qui regarde la foi, mais encore en 
ce qui touche l'avantage de toute l'Eglife, laquelle il n'avoir au- 
cun droit de troubler ; ni de renverfer les Staruts de fes pré. 
decefleurs, de fa feule autorité : que la premiere de fes obli- 
gacions , étoit de conferver la Regle de la Foi, & de ne jamais 
s'écarter des regles faites par fes prédeceffeurs : qu'il ne pouvoic 
donner de Difpenfes que fur des caufes raifonnables , ou fur 


une néceffité évidente : que s’il ne pouvoir pas changer les 


Decrets des anciens Papes , il avoit bien moins de pouvoir fur 
les Canons des Conciles Generaux. | 
‘Que de Droit commun la difpofition des Benefices apparte- 
noit aux Ordinaires, aux Chapitres, aux Communautez : il 
prouva cette maxime par quantité de Textes du Droit Cano- 
nique. Il ajoûta, que le Concilè de Latran avoit défendu les 
Expectatives , à caufe dés maux qu’elles produifoient : que 
fans revoquer les Canons , Benoïft ne laïfloit pas d'y déroger 
par un abus coatinuel , quoi-qu'ils fufflent fondez en de trés- 
grandes raïfons, qu’il expliqua bien au long , de même que 


les inconveniens dont on a parlé : que comme il entreprenoit 


trop de chofes à la fois, il étoit impofible qu'il ne fit beaucoup 
de fautes . quil renverfoit toute la Hierarchie de l'Eglife, la- 
quelle étoit établie, à peu prés comme le corps humain , dont 
un membre ne fauroic faire les fonctions de Pautre , ni rece« 
voir trop de nourriture , que les autres ne s'en rcflentent , & 


_pe s'afPibliflent. 


Que les procurations,ou droits de vifire n'étoient point établis 
pour la feule ucilité des Prelars : que dans leur établiffement 
l'on n'avoit eu en vue que la correction des vices, & la réfor- 
mation des mœurs , pour veiller à ce que les Pre fuflenc 


ES Se 





82 Nouvelle Hiftoire 


inftruits, & les Sacrerens duëment adminiftrez : que ceux qui 
fonc vifitez, ne font obligez de fournir aux Vifiteurs , cue les 
alimens : que l’ufurpation qui en avoitété faite par le Pape, étoit 
contraire au Droit naturel, & aux bonnes intentions des Fon- 
dateurs des Eclifes : qu’elle étoit nouvelle: que les anciens Papes 
n’y avoient jamais fongé, non plus qu'à fe referver la Colla- 
tion des Benefices : qu'ils prioient quelquefois un Evèêque de 


pourvoir un bon Sujet, qu'ils Jui | gris : ils regardoient 


alors le Bencfice qu’il lui avoit conferé, comme une grace :que 
de là, ils avoient paflé à en demander deux ou trois au même 
Collateur, & qu'ils s’étoient enfin avifez de fe referver tous 
ceux qui étoicnt vacans, & qui viendroient à vaquer. 

Que les ufurpations que faifoit chaque jour Benoift, étoient 
contraires aux Canons des Conciles Generaux, & aux Decrets 
de fes prédeceffeurs : qu’elles ne s’employoient qu’à l’entretien 
du fchifme : qu'elles introduifoient de trés-mauvais Sujets dans 
l'Etac Ecclefiaftique : qu'elles remplifloient l'Eglife de trouble, 
& de confufon : qu’elles renverfoient le Droit commun, les 
anciens Decrets, & les volontez des Fondateurs. 

Qu'il étoit permis de ramener l'Eglife Univerfelle, & parti- 
culierement celle de France, à fes anciens ufages, & à fa pre- 
miere liberté : que le Pape n'en étoit nullement le Seigneur, lui, 
qui dans fes Bulles , fe qualifioit Serviteur des Serviteurs de 
Dieu. Qu'il devoittravailler à fe rendre utile à tous les Fideles: 
que Jefus-Chrift n’avoit pas dità S.Pierre, Pace oves tuas , [ed 
meas : qu'il ne lui écoit pas plus permis qu'aux autres Prelats 
d'aliener les biens de l'Eglife, dont le Fils de Dieu étoit le 
feul, & le veritable Seigneur. Que le tuteur n’eft le maître des 
biens de fon pupile, que pour en faireun bon, & falutaire ufage: 
que Benoift ne devoit pas regarderles Chrétiens comme fes Su 
jets 5 parce qu'ils étoient tous libres. 

Qu'il ne pouvoit pas impofer à l’Eglife de France, autantde 
charges comme il faifoit : qu'il étoit Ordonné, pour paître les 
oiailles de Jefus-Chrift, pour les multiplier , pour augmenter 
les Eglifes, & les conferver : qu’au lieu de cela , il ne travailloit 
qu'a les détruire : que pour cite aux charges qu'il leur im- 
poloit , elles étoient forcées de vendre les ornemens, Îles habits 
Sacerdoraux, & les Calices ; de faire couper leurs bois, avant 





Du Côncile de Conflance. 84 
qu'ils fuffent en état de l'être :que Sa Majefté, les Patrons, & les 
Fondateurs étoient en droit de l'empêcher : qu’il n'étoit pas né- 
ceflaire pour cela, d’affembler un Concile General, ni d’ob- 
ferver aucune formalité : que Benoïlt n’y donneroit jamais les 
mains : que l’on n’avoit encore pu lui perfuader d’affembler un 
Concile : que les défenfes faites par Sa Majefté de lui donner de 


argent, feroient toüjours trés-inutiles, pendant que l’on fouf, 
friroic qu’il difpofât des Benefices. 


M° Regis foutint, que nul ne devoit lui obéïr, en ce qui con. 
cernoit cette difpofition, ni payer les fommes qu’ilexigeoit, par 
la crainte d'être excommunié : qu’il y avoitbien plus à craindre, 
en lui obéiffant : que comme il étoic établi, pour paître le trou- 
peau deJefus-Chrift,l'on ne couroit nulle rifque de ne pas l'écou- 
ter, dés qu'il ne faifoit que le difliper : que l’on n’avoit aucun 
befoin d’abfolution pour cela : que quelque fermentque l’on lui 
eût fait, l'on n'étoit pas obligé de l'executer, dés que l'on ne 
pou voit le faire fans peché : que c’étoit à celui, qui l'avoir fait, 
qu’il appartenoit de l'interpréter. Que Benoift ne devoit nulle- 
ment s'approprier la difpolition des Benefices , fous le prérexre 
de la prefcription : qu’il falloit moins confiderer ce qui s’croit 
fait, que ce que l'on avoit dà faire: que la foibleffe des Prelats, 
& [a négligence d’affembler des Conciles Generaux, avoient mis 
l'Eclife hors d'état de l'empêcher. 

ue l'on auroit évité de trés-crands maux , fi l'on s’étoit 
donné le foin d'en affembler de tems en tems de Provinciaux, 
comme l’ordonnentlesCanons:que l'Ordre de Cifteaux fetrouve 
parfaitement bien réglé, par les frequents sg qu'il a ac- 
coûtumé de tenir : qu’il ne falloit plus tolerer de parcilles exa- 
“tions : que Benoïft avoit fuffifamment de quoi vivre d’ailleurs: 
ae uiroit un revenu confiderable des Benefices qu'il s’étoit re- 
ervez, tant de-ça, que de. là les Monts: que l’on pourroit même 
lui aider en certains cas : que fes prédecelfeurs n’avoient négligé 
le recouvrement du Patrimoine de l’'Eglife de Rome, que parce 
qu'ils tiroient quantité d'argenc des autres Etats de la Chré- 
tienté : que l’on ne devoit pas laifler Benoit le maitre d’en 
lever autant qu'il lui plairoit : qu'il pouvoit devenir fimoniaque, 
comme tous les autres Prelats. Lo. 
Que cet argent ne semployoit qu'à enrichir des on , qui 
1 


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cr s ei. 


= 


ep 9 8 3 mes | + 








8i Nouvelle Hifloire 


devenoient quelquefois les plusterribles perfécuteurs de l’Egtife: 
qu’il ne devoit pas être levé par maniere de rente perpetuelle: 
qu'il.y avoit des Eglifes, qui devenoient fouvent vacantes : que 
Benoift prétendoit fe faire payer de toutes les vacances, par le 


dernier Pourvû, ce qui le ruïnoit entierement: que celles dont 


le revenu étoit diminué , ne pouvoient plus payer fur l’ancien 
pied : que l'on ne laifloit pas de les y contraindre, jufqu’à les 
obliger de vendre leurs Calices, d'anticiper la coupe de leurs 
bois , &c. Qu'il y en avoit un exemple dans une Abbaye affez 
prés de Paris, laquelle il ne nomma point. Que le Chapitre, 


Licet, de Præbendis in 6°, n'étoit pas un Canon d’un Concile : 


General , lequel eût dérogé aux précedens' : que ce n'étoit que 
le Decret d’un Pape, qui avoit voulu porter fon autorité au de- 
là des juftes bornes. | 
Que quand la difpoftion de tous les Benefices, appartiendroit 
véritablement au Pape, encore devroit-il en ufer avec modera- 
tion, & ne point l'enlever tout-à-fait aux Ordinaires, & aux 
Patrons ; ni abroger toutes les Eleétions, ordonnées par les Con. 
ciles Generaux : que les Ordinaires pourroiïent être obligez de 
pourvoir les Graduez, afin de maintenir l'émulation dans les 
Univerfitez : que fi les Prelats nommoiïent de mauvais Sujets, 
il feroit AE ôter le droit de conferer, & de préfenter : 
que l’on avoit rempli les Eglifes de bien meilleurs Beneñciers , 
depuis la fouftradion, que l'on ne faifoit auparavant. 
Monfieur Je Chancelier ayant dit, qu'il croïoir que quel- 
qu'unvouloitencore parler pour l'Univerfité, Monfieur lePatriar- 


Che répondit,queM‘Fillaftre,&Monfieur lArchevêque deTours, 


ayant dit quantité de chofes, contre la Requête qu'elle avoit 
préfentée, il étoic néceffaire d’y répondre : que des matieres 
d’une auffi grande conféquence ; méritoient un mûr examen : 
u’ils répondroient dés le lendemain aux moyens de fair, & 
e droit des Avocats de Benoift, ce que Monfieur le Chancelier 
accorda, & lui marqua le lendemain à neuf heures. 

Le 16. de Decembre, Me Pierre Plaoul parla pour lUniver- 
fité de Paris, en préfence de Monfieur le Dauphin, qui préfi- 
doit à l'Affemblée, & des Prelats de France. Il dir, que l'Eghfe 
qui étoit fort malade, avoit grand befoin de Medecins, & de 
jemedes ; mais qu'ils ne pouvoient être appliquez que par les 


LD "T7 ms 0PD LL. 7" 


Du Concile de Conflanñcé, | 8; 

Princes : que Îles Rois de France, & les Princes de leur Sang, 
avoient fouventmis la main : que le fchifme étoit devenu 
déformais infupportable : qu’il n’avoit pas d'autre caufe, que 
l'opiniâtreté des prétendans : que les deux obédiences les ap- 
puïoient dans leur entêcement : que l’on pouvoir les regarder 
comme des fchifmatiques : que les obédiences pouvoient l'être 
auf, fi elles perfeveroient chacune dans fon opinion: qu'il n'é- 
toit guéres poflible de foutenir les inrerêts de Boniface, ou de 
Benoift, fans avancer des propofitions heretiques, ou peu éloi- 


gnées de l'hercfie. 
Que le fchifme étoir encore plus criminel, que l’Idolirrie: 


que les élemens s'étoient élevez contre Coré, Dathan, & Abi- 
ron , qui avoient voulu faire un fchifme : que celui , où l'E- 
glife fe trouvoit engagée , étoit plus funefte, que les perfécu- 
tions qui l’avoient autrefois tourmentée : qu’elle n’en avoit fouf- 
fert aucune, dont elle n’eût tiré quelque utilité ; au licu .que 
Je fchifme ne pouvoit produire que fa deftruétion : que les deux 
prétendans étoient obligez de céder : qu'il ne tenoir qu'a cela, 
que l'Eplife ne füten paix : que quand on les prefloir, ils ne 
donnoient que des réponfes équivoques : qu'ils ne fe foutenoient 
que par le moyen de leurs obédiences, qui devroient les 
abandonner, & fe réünir elles-mêmes : qu'elles devoient plutôc 
obéir à Jefus-Chrift , qui leur commande de fe réünir , qu’à 
Boniface, & à Benoift , qui les tiennent féparécs, pour leurs 
interècs. 

Que l'on avoit eu grande raifon de faire la premiere fou- 
ftra&tion , de l’'A&e de laquelle il fit lire une partie : il ajouta , 
que les Cardinaux de Benoift en avoient fait autanc : que tous 
les Chrétiens étoient obligez de les imiter, & de ne pas demeu- 
rer divifez de Communion : que l’opiniitreté de Benoift ne 
pouvoir être, ni plus grande , ni plus notoire : qu’il avoir été 
prié de céder, par les Rois de France , d’Anglcterre, de Ca- 
ftille, & d'Aragon : qu'il avoit fait prêcher à Avignon, qu'il 
aimeroit mieux être mis en pieces : qu'il éroit devenu par-là , 
trés fufpe& d’herefie: que l’Églife n’avoit prefque rien de plus 
effentiel , que fon unité : que le Pape n'en étoit pas le $ei_ 
gneur : qu'il pouvoic errer : qu'il pouvoir pécher , ce que l’E- 


glife ne pouvoit point faire : que les Prêtres , dont le Papc eft 
| | L ii; 








| 


86 | Nouvelle Hifloire 


le Chef , étoient fes Miniftres : qu’il pouvoit les recler, & Îles 
corriger : qu'il n'étoit établi que pour cela : que Benoïft, & 
Boniface, préferoient le plaïfir de commander , à leur devoir 
d'être utiles au troupeau de Jefus-Chrift. 

Que par la premiere fouftraétion, la France avoit obéï à la 
Loy de Dieu : que les Liegcois s'étoient fouftraits à l'obédience 
de Boniface : que ceux de Metz, & de Cambrai les avoient 
imitez : que toute l'Italie en eùc fait autant , fi la fouftraction 
de la France avoit plus long-tems duré : qu’elle avoir du moins 
privé le fchifme d’aliment : que ce Royaume, fans fe féparer 
du S. Siege, n'avoir abandonné que celui qui l'occupoit, dont 
le droit n'étoit pas tout-à-fait certain : que perfonne n’oferoit 
affürer , que Benoiïft füt le vrai Pape, fans crainte de fe trom- 
per : que l'on pouvoit fort bien demeurer uni au Siege A pofto- 
ique, fans communiquer avec celui qui le remplifloit. M° 
Plaaul fac là-deflus interrompa par Monfieur le Chancelier, & 
remit au lendemain , pour continuer fon difcours. 

I! le recommencça eneffec, &dit, qu'il avoit toûjours été de 


J'obédience de Benoiïft, quoi-que non fans appréhenfion de fe 


tromper : que le fchifme étoit un obftacle évident à la conver- 
fion des Turcs, des Juifs, & des Païens : qu'il étoit furprenant 
que la France y eûrété engagée, elle, que S. Jerôme affûre, 
n'avoir jamais éleve de monftres: que le fchifme étoit un hy- 
dre, un monftre d’ambition , & d'avarice, qu'il falloit exters 
miner, en lui ôtantce qui ne fervoit qu’à l'entretenir , les biens 
& les honneurs, qui lui fervoient de nourritures : qu'il éroie 
infatiable ; parce qu'il n'y avoit que Dieu, qui püût remplir le 
cœur humain : que nous ne devions chercher que lui, & l'unité 
de fon Eglife : que le Roi étoitindifpenfablement obligé de tra. 
vailler à la rétablir. | | | 
Que lon avoit tort de dire , qu'il ne lui appartenoit pas de 
connoître des matieres de fchifme , & d’herefie, qui font des 
matieres de foi ; parce que les Princes font membres de l’Eglife: 
qu'ils font obligez de la proteger : que qui leur refifte, s'oppofe 
à Dieu même : que les Puiffances avoient été ordonnécs, pour 
gouverner le monde, long-tems avant l’établiffement du Chri. 
fHianifme : qu'elles ont interèt de conferver l'union dansle corps 
de l'Eglife, & d’excirper les {chifmes, qui pourroient en pro 





Du Cosale de Conftance. 87 


duire d’autres dans leurs Etats : que du tems de S. Auguftin, 
l'Empereur contragnit les Donariftes de rentrer dans l'Eglife, 
d'où ils étoient fortis : que ce faint Evèque lui avoirdonné es 
loüanges à ce fujet : que fi la puiffance des Papes devoir être ref- 
pectée, celle des Princes devoir l'être aufli : qu'elles étoient égale- 
ment néceflaires au bon gouvernement des peuples : qu'elles 
devoiént être bien unies, & fe foûrenir mutuellement. | 
Que quand la fpirituelle, fort des bornes de fon devoir , la 

temporelle étoic obligée de l'y faire rentrer ; commele Lieu- 
tenant prend quelquefois la place du Capitaine, en fon ab- 
fence : que le bien public le demandoic ainfi: que Ja puiflance 
temporelle ne devoit pas entreprendre d'adminiftrer les Sacre- 
mens 5 mais qu'elle étoit refponfable devant Dieu , des défor- 
dresque produifoit le fchifme,&par conféquent obligée de pren- 
dre desmefures, pour l'en empêcher : que le Pape n'étant établi 
que pour empêcher la divifon, l'on n'étoit pasobligéde fouffrir, 
qu'il la fomentât : que l'on feroit plaifir à tousles Fideles de l'ar- 
rêter , quelque chagrin qu'en refentic, celui qui l'entretenoit, 
Que Sa Majefté s’adrefloir à ceux qui pouvoient lui donner con= 
feil en cette matiere : qu’elle y étoit obligée d’une manîere, à 
ne pouvoir s’en difpenfer ; comme David avoit été obligé de 
manger les pains de Propofition. 

Qu'il n'étoit point neceflaire d'y garder aucun ordre de 
Droit, pendant que l’on voïoit ruïner la Religion : que le Roi 
en avoit même une Commiflion exprefle de Boniface : qu'il en 
avoir été prié par l'Empereur, par d’autres Princes, & par Be- 
noift lui-même : queles Prelats, & les Univerfitez le lui avoient 
confeillé, fur le fondement de l’Ecriture Sainte, & des Canons: 
que la fouftraction ne dérogeoit point à [a dignité Pontificale, 
quoi-qu'elle fût defagréable à celui qui en étoit revêru : que le 
Fils de Dicu , ne s’étoit incarné, que pour unir l'Eglife ; au lieu 
que les deux prétendans, ne travailloient qu’à la défunir : quele 
Roi, les Prelats | Univerfité, avoient travaillé rout de leur mieux 
à éteindre le fchifme : que tous fes Suppôrss'étoient épu'fez en 
frais d'Ambaflades, & de voyages : que les fentimensn’y avoient 
été partagez, que parce qu'il s'en étoit trouvé peu, quienten- 
diffent la matiere : que les autres s'étoient laiflez perfuader par 
Monfeur de Cambrai : que cependant la plüpart, étoient 





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83 Nouvelle Hiffoire 


revenus à l'avis commun de l'Univerfité : que de 69. voix, il 
y cn avoit eu 43. pour la fouftraétion : que certe matiere avoit 
pu être traitée dans l’Aflemblée des quatre Facultez , dans cha- 
cune defquelles , il fe trouvoit de fort habiles Theologiens. 
Que s'il y avoit des Coniftitutions des Papes, qui défendiffene 
d'aflembler des Conciles, fans leur autorité , la néceflité, qui 
étoir une loi encore plus forte, empêchoit qu'on ne les écoutât: 
que les principes du Droit naturel nous portoient à le fouhaitter, 
& à donner même nôtre vie pour cela ; qu’à plus forte raifon, 
Benoilt étoit obligé de fe dépoüiller de fa dignité, dés qu'il sap. 
percevoir qu'elle y fervoit d’obftacle : que Regalus, & plufieurs 
autres, avoient donné leur vie pour leur Patrie : que les autres 
Facultez avoient autant d'interêt dans cette affaire , que celle 
de Theologie:que M° Guignecour, Bachelier, Carfoire en T'heologie 
qui pafloit pour un trés-favant homme, & M: Jean Bignon, quoi+ 


que Doéteuren Theologie, s’étoient rangés parmi les Medecins. 


Que l'obligation de procurer la paix à l’Eglife , étoit plus 
forte , que celle d’obéir aux Ordonnancesdes Papes : qu’elle étoic 
établie fur le Droit divin, & fur le Droit naturel : qu’elle étoic 
l'unique but de fa police : qu’elle effaçoit toute forte d’alliances, 


& de fermens contraires : que le Roi des Romaïns ayant dità 


Monfieur le Duc d'Orleans, qu’il avoit prêté le ferment au Pape 
de Rome. ce Prince lui avoit repliqué, qu'il étoit plus obligé 
envers l'Eglile , & le S. Siege, qu'envers celui qui l'occupoit , 
que Sa Majelté étoit plus obligé à Jefus-Chrift, qu’à fon Vi 
caire : que 5 fermens qui vont contre les bonnes mœurs , ne 
devoient pas être gardez : que le Roi n'étoit pas plus obligé de 
tenir le fien, que Benoit lui-meme, lequel avoit fait à l’'Eglife un 
ferment, doncil n’y avoit qu’elle qui pür le difpenfer : que quand 
elle l'en difpenferoic;il lui refteroictoujours l'obligation commune 
à tous Les Chrétiens, de travailler à l'union de l'Eglife : aue a 
contravention à ce ferment, étoit encore plusodieufe en {a per- 
fonne ; au lieu que celui du Roi, ne devoic point être gardé, 
puifque tout {on effecn'iroit qu’à entretenir la divifion, de même 
que ceux que les Prelaté pouvoient lui avoir fair: que quand on 
ne devroit pis parvenir à la prix de l’Fgiife par ce moyen, toû. 

jours falboiv'il éviter de prreiciper au fchifme. 
Monfieur de Cambrai fe leva alors, & demanda, que puif_ 
que 


ee on Cd D Sn Pme 





du Concile de Confiance. 89 
que l’on avoit fait lire l'Aëte de fouftrattion , l'on fîc aufi lec- 
ture de celui de la reftitution de l’obédience. Il ajoûta, que 
quoi-qu'il n’eût parlé en faveur du Pape, ” par ordre du Roi, 


l'Univerfité s'étoit affemblée, pour proce 
M: Jean Petit avoir été député pour former fon accufation : que 
fi cela avoit lieu , le parti de Benoïft demeureroit entierement 


abandonné. Il fupplia Sa Majefté d'évoquer la caufe à fon Cou- 


: feil, & de faire défenfes à l'Univerfité de continuer fes pro- 


cedures. 
. e . . e. , ° / 
M° Jean Petit répondit , qu'il étoit vrai que l’Univerfité fe 


no de certaines chofes, qui avoient été dites contre fon 
onneur , qu'elle ne pouvoit, ni fouffrir, ni laiffer pafler fans 
fe juftifier : qu'elle fupplioic Sa Majefté de vouloir l'entendre 5 
qu'elle n'avoir autre chofe à fouhaitrer. Monfieur de Cambrai 
dit qu’il en éroit content, | 

Monfieur le Patriarcheayantdit, que M‘Pierre Plaoul avoit 
encore quelque chofe à dire ; celui-ci répondit, que puifque 
Jes Sa qu du Pape avoient dit, que Benoift fe foumettoit au 
Concile General de fon obédience, il fouhaïittoit de favoir, fi 
ce Concile fe tiendroir? Si Benoift s’y foùmettroit ? S'ils vouloient 
en donner leur parole, puifqu’il en avoit fi fouventmanqué : 
Monfsur de Cambrai dit alors, que l'on répondroit à toutes 
ces queftions. | | 

Monfieur le Chancelier fe leva enfuire , & dit, que Mefeurs 
les Princes verroient la Reine, pour la prier de faire remettre 
le voyage de Monfieur le Dauphin: ”_ l'on parleroit le lende- 
main pour le Pape, le Samedy pour l'Univerfité, & que Mon. 
fieur le Procureur du Roi feroic oùy le Lundy fuivant , aprés 
quoi l’on finiroit. 


Le Mardy 7. de Decembre, le Roi préfident à l’'Affemblée, 


M. Guillaume Fillaftre parla encore pour le Pape, par maniere 


de replique, & dit, que s’il s’étoit commis des fimonies du tems 
de Clement VIL il ne falloit pas les lui attribuer , non plus 
qu'à Ælifée celle de Gief : qu'il feroit bien mieux d'examiner, 
comment on pourroit éteindre le fchifme , que de s'amufer à 
difcuter ces nouvelles queftions: que la divifion des deux Puif- 
fances avoit commencé depuis Moyfe, & Aaron, fon frere, 
auquel avoit été donnée la fpirituelle, & à Moyfe È tempo 


er contre lui, & que. 








90 Nouvelle H ifloire 


relle : que le Fils de Dieu les avoit raffemblées en fa perfonne: 
qu'il les avoitexercées, en chaffant du Temple les vendeurs, 
& les acheteurs : qu'il les avoit données à S. Pierre ÿ mais qu’il 
lui avoit ordonne de ne fe fervir que de l’une, en lobligeant de 


remettre fon épée dans le foureau qu'ellesétoient crés-differentes 


Fune de l’autre : que la fpirituelle reffembloit au Soleil, & la 
temporelle à la Lune : que le Pape a pouvoir fur la temporelle; 
mais qu'il n’en a aucun fur la fpiricuelle : qu’un Pape avoit 
établi Pepin fur le Royaume de France : qu’un autre avoit dé- 
pofé l'Empereur Frideric : qu'un autre avoit donné un Prince 
au Portugal. | 

* Qu'il n'éroit pas plus permis aux Princes de fe mêler de ce 
qui regardoit les Benefices, qu'au Pape de connoître des ma- 
ticres criminelles : que les Juges feculiers ne connoifloient, nien 
general, ni en particulier de celles qui regardoïent le fchifme, 
ou l’herefie, pas même incidemment. Que les Princes feculiers 
n'avoient dans l’Eglife d’autre autorité que celle de la prote- 


per & la défendre, loin qu'ils puffent lopprimer, & fou- 


r aux pieds fes Libertez : qu'elle n’appelloit le bras feculier , 
que quand elle en avoit befoin : qu'il ne devoir, ni fe préfen- 
ter de lui-même, ni s’attribuer aucune autorité : que quelques 
Evêques ayant refufé d'obéir au Pape, il avoit écrit au Roi 
de les y contraindre : que ce Prince n'avoit cependant ofé y 
toucher, que le Pape ne lui eût écrit une feconde fois : que 
quand l’Epglife avoit condamné des heretiques , ou des fchifma- 
tiques , les feculiers pouvoient bien faire executer fes Sentences; 
mais qu'ilsne connolfloient point du tout de l'excommunication. 

Que le Droit Canonique avoit aflez pourvû aux cas, où le 
Pape pouvait tomber en fchifme, ou en herefie : qu'il falloir le 
rier d’aflembler un Concile General, qui lui diroit de fe con- 
damner foi-même : que s’il le refufoit, il y avoit des voyes pour 
Py contraindre : que l'on ne fauroit fe fouftraire à L obé- 
dience, foit par le défaut d'autorité pour cela, foit pour ne pas 
contrevenir aux regles, & fans l'écouter lui-même ; parce que 
lui Fillaftre , n’avoit aucan pouvoir de parler pour fés interêts : 
: ne ne l’avoit'entrepris , que parce qu'il lui avoit été ainfi or- 
onné : que cette Affemblée n’étoit pasun Tribunal compe- 
tent; parce que le Pape n'y étoit pas pour y préhder : qu'elle 





Du Concile de Confiance. 91 
n'étoit pas compofée de la vingt-quatriéme partie de l'Eglife : 
que quand on ne compteroit pas les Prelats de l’autre obédience, 
il n'y en avoit qu'un quart, ou un quint de celle de Benoift ; 
que de quatre-vingts Evêques qu’il y avoit dans le Royaume, il 
ne s’en trouvoit à l'Affemblée que trente-cinq. 

Que ceux qui vouloientfe fouftraire à l’obédience de ce Pape, 
n’en alléguoient pas d'autre raïfon, finon, qu'il étoic fchifmati- 
que : qu'il ne fufñloit pas de le dire, qu'il falloic le prouver 2 
qu'il s’agifloit d’un fait, fur lequel les plus habiles pouvoient fe 
tromper : que la chofe ne lui paroifloit pas notoire : qu'il ne pa- 
roifloit aucun Juge fpirituel , dont la Jurifdiétion füc bien fon- 
dée, ni de Juge temporel qui eût aucune autorité : que certe 
Affemblée n’étoit pas un Concile General , à caufe du grand 
nombre des abfens, qui auroïent dû du moins y être appellez. 

Qu'’i l'égard des Beneñces , l’on tondoit les brebis une fois 
Jan, fans quoi la laine leur feroit plus de mal, que de bien : 
que fi le Pape étoit écabli pour les paître , il pouvoir bien les ton- 
dre aufli : qu'il yen avoit quien vaudroient mieux, fi elles étoient 
tonduës de plus prés, & plus fouvent: que les enfans font obli- 
gez de nourrir leur Pere : que les fonds de l’Eglife, dont joüif- 
{oit Benoift, ne fuffifoient pas à l’entretenir le quartde l'année: 
que puifqu'il fervoic l'Eglife, il écoic jufte qu'il vécüc de fes re- 
venus. Que les Evêques pouvoiene, s'ils en avoient befoin, im- 
pofer fur leurs Sujets un fubfide charitatif : que puifque Benoilt 
_ étoit le Pafteur Univerfel, il pouvoiten impofer fur tout letrou- 
peau. Que fi les terres de l'Eglife étoient — , ce malheur 
n'étoit point arfivé de fon tems, ni par fa faute : qu'il n’avoit 
trouvé perfonne qui eût voulu l'aider à les recouvrer. Que fi 
l'on prétendait que les fubfdes qu'ilimpofoit étoient trop grands, 
on pouvoir lui dire de les moderer. 

ue le Prince n’étoit point lié par les Loix,& les Statuts de fon 
Royaume, lefquels il pouvoit changer quand il lui plaifoit: que 
le Pape avoit la même autorité fur celles de l'Eglife : qu'il pou- 
voit aufi-bien en difpenfer que le Prince Écoles 5 parce qu'il 
étoit au-deflus du Droit : que nul Pape ne pouvoit lier A 
ceffeur : qu'il ne pouvoir non plus l'être par les Conciles Ge- 
peraux, au-deflus defquels il étoic : que leurs Canons ne font 
Que des conftitutions humaines ; au lieu que le eY- du Pape, 

: Mi 


En di +72 





02 Nouvelle Hifloire 

vient immédiatement de Dieu : que quand il n’en auroit pas 
plus que les Conciles Generaux, cette égalité le mettoit hors 
d'atteinte à leur égard : que ceux qui avoient été tenus depuis 
cinq fiecles, avaient la même autorité que les précedens : que 
leurs Canons pouvoient êrre changez par ceux que l'on affem- 
bleroic dans la fuite: que dans la Primitive Eglife, les Papes 
difpofoient des Evêchez : qu'ils pouvoient bien difpofer des 
autres Benefices, felon le Droit ancien, lenouveau, & la Coù- 
tume, autorifée par le confentement des peuples , quil’avoient 
foufferte, fans s'en plaindre. Que lorfque les droits étoient dou- 
teux, l'on n'avoit recours qu’à l’'ufage , pour les interpreter : 
que Benoift étoit Pape de l'Eglife Univerfelle , & Prince par 
conféquent. — | 

Que nonobftant les Conftitutions des Conciles Generaux, ïl 
pouvoit difpofer des Archevèchez , & des Evêchez : que l'on 
toit obligé de lui obéir , lorfqu'il les conferoit : qu’il pouvoit 
punir ceux qui s’y oppofoient, même par l’excommunication : 
Fes deviendroïent fufpeéts, s'ils négl'geoient de fe faire ab- 


oudre : que quand le droit de conferer les Benefices feroit moins 
ancien, toûjours lui étoit-il acquis par prefcription : que fa pof… 


feffion avoit été autorifée par le Concile General de Vienne:qu’il 
pouvoit en ufer à fon plaifir : qu'en conferant les Benefices, il 
ne changeoit pas l'étac de l'Eclife : qu’il en confereroir bien en 


. core davantage: qu’aucunde ceux qui compofoiene l’Affemblée 


n'oferoient dire qu’il en difpofoit mal, de peur de fe faire tort à 
foi-même : que les Elections étoient pleines d’ineonveniens : que 
le Roi pouvoit les faire tomber fur fes Serviteurs : qu’elles étoient 
autant fujetes à faire abréger la vie des Titulaires, que les Ex- 
pectatives ; fur Ft il rapporte une aflez longue Hiftoire, qu'on 
peut voir dans fon difcours, | 
u’il étoit impoffible de fe fouftraire à l'obédience de Benoift, 
que l’on nefe féparâten même tems de l’Eglife Catholique, & du 
S. Siege : qu'il étoit d'une trés-grande importance au Roi, dene 
pointcontrevenir à fon ferment; parce qu’il perdroit park toute 
forte de confiance. Que fi Sa Majefté avoir promis à un autre 
Prince de lui fournir des troupes auxiliaires dans une guerre, 
elle ne feroit pasobliséede Fr nr fi cette guerre eftoit jufte, 
où non: que le Roï ayant juré la refticution , il devoir s’y tenir, 





Du Concile de Conflance. _. 


quand on lui diroit que Benoïft eft herertique 5 parce qu'il h'a- 
voit pas été convaincu d'herefie. Que fi Sa Majcfté avoit été 
trompée , elle ne feroit pas feule dans l'erreur , au lieu que 
perfonne ne l’imiteroit dans fa nouvelle fouftraétion. 

Que Jofué avoit gardé le ferment fait aux Gabaonices : que 
fi Benoift n’avoit aucune puiflance, que deviendroient les Evé- 
ques qu’il avoit fait ? Que toute l'Univerfité de Paris n'étoit pas 
d'avis de faire encore une fouftration. Que Me Regis n'avoit 
pas ofé dire, que le Pape füt heretique ; parce qu'il ne le croïoit 


pas. Que quand toute cette Univerfité feroit du même fenti- 


ment, comme il s’agifloit d'un fait, elle pouvoir avoir été fur. 
prife : que fi Monfieur de Cramaut avoit raifon, il prouveroit 
lui-même qu’il n'étoit pas Patriarche, & que Clement VII, qui 
J'avoit promû, n’auroit pas été Pape : que les deux obédiences 
auroient été {chifmatiques : que la plus grande partie des an- 
ciens Cardinaux avoient concouru à l'éleétion de Benoift : 
que celle des Ultramontains avoit été faite avec trop de pré- 
cipitation. | 
Me Fillaftre fut là-deflus interrompu par Monfieur le Pa- 
triarche, qui dit, qu’il avoit foûtenu que Benoift étoit obligé, 
fur peine d’être declaré fauteur du fchifme , de travailler à la 
_ réünion de l'Eglife ; même en cédant fes prétentions, en cas de 
ceffion , de mort, ou de dépofirion de fon concurrent : qu'il 
avoic appris la mort d’'Innocent, & qu'il n’avoit point cedé : 
qu'il ne devoit pas envoyer des Ambafladeurs à Rome, 
fans leur donner un plein pouvoir de le faire en l’un de ces 
trois cas, non pas entre les mains des Cardinaux qui s’y trou- 
voient ; mais de telle maniere, que l'on püt parvenir à la réü- 
nion :qu'il n’avoit jamais offert de céder purement, & fimple. 
ment. 
M' Fillaftre reprit alors fon difcours, & dit, qu'il ignoroit 
fi Benoiïft avoit été informé de la maladie d’Innocevt : qu'avant 
de céder lui-même, il avoit voulu favoir , fi fon concurrent 
feroit d'humeur de prendre ce parti : que Monfieur de S. Pons 
ayant fondé là - deffhs cet Anti-Pape, il avoit répondu ; qu'il 
p'étoit pas d'avis de mettre en compromis une puiflance , qu'il 


tenoit immédiatement de Dieu. | 


Monfeur Je Patriarche l’interrompit encore , pour lui de- 
M iij 








Nouvelle Hifoire 


9 
mander , files Ambafladeuts de Benoift avoient porté à Rome 


un pouvoir de ceder purement, & fimplement : que c'étoit-là 


ce qui faifoic le principal de la conteftation. 

M Fillaftre répondit, que Benoift n'étoit pas obligé d’en- 
voyer à Rome des Ambaffadeurs, pour la préfenter. 

Monfieur le Patriarche repliqua , qu’il devoit l'envoyer par 
tout, où elle pourroit être utile à la réunion. 

Le Doyen de Reims foutint, qu'il y avoit des maladies in- 
veterées, qu’il étoit tout-à-fait impoñlible de guérir, & où il 
falloic laifler agir la nature : que Dieu avoit défendu de faire 
la guerre à Jeroboam : qu’il n'avoit permis le fchifme , que 
pour punir les Chrétiens : qu'il n'y avoit de paix à efperer , 
qu'en gardant les promeffes que l’on avoit faites à Benoit. Il 
ajoûta, que ceux du parti de l'Univerfité ayant déja eû fept 
audiences, & qu'eux n'en ayant confommé que trois, l'on devoit 
leur en accorder encore quelques autres. | 

Alors Monfieur le Pacriarche fupplia le Roi de conferver 
l'ordre qui avoit été établi, lequel vouloit que l’on parlâtalter- 
nativement pour le Pape, & pour l'Univerfité : que M° Regis 
n'avoir pas été oùy en replique. 

M: Fillaftre dit alors, que Monfieur de Tours n’avoit pas 
sepliqué non plus. | 

Monfieur l'Archevêque de Reims ditlà - deffus, que les Evê. 
ques de fa Province lui faifoient pitié : qu’il étoit obligé de les 
entretenir à Paris : qu’il lui paroïfloit que l’on avoit ae parlé 
de part & d'autre. | 

Le 8. de Decembre, Sa Majefté préfident à l'Affemblée, Mon. 
fieur le Patriarche repliqua pour l'Univerfité de Paris, & dit, 
qu'il ne parloit pour la croifiéme fois, que par ordre exprés de 
Sa Majefté : que les deux prétendans n’avoient aucune chariré 
de tenir l'Eglife divifée, & les Chrétiens dans le doute, & le 
danger de leur falut, par la feule envie de retenir leurs Chap. 
pes rouges : que tous les Chrétiens étoient obligez de les aban- 


_ donner comme des impies, Que S. Auguftin difoir, que nous 


devons préfcrer les Préceptes de Jefus-Chrift, aux commande. 
mens de ceux qui nous gouvernent : que les prétendans font les 
plus obligez de conferver la paix dans l'Eglife de Dieu : que 
ceux qui les abandonnent, ne laiflent pas de demeurer en 





Dan Concile de Conflance. of 

fa dile&tion : qu'un fils qui fait certainement que fon pro- 
pre pere eft ennemi de l'Etat, ne devoit pas le laiffer vivre: que 
puifque Jes deux prétendans ruïnoient la Chrétienté, pour en- 
tretenir la pompe de leurs Cours, il lui étoit du moins permis 
de s'en défendre, Que ceux qui, au mépris des faines Canons, 
divifoient l’Eglife, étoient de vrais heretiques : que Benoiïft 
étoit véritablement coûtumace : que n'étant pas pofhible de réü- 
pir les deux obédiences , à caufe de la force de l'une, & de 
l'autre, l'on avoit pris le parti de contraindre Benoift de céder 

es prétentions. 

Qu'il évoit perfuadeé , que s'il avoit voulu le faire dés le com- 
mencement , 1l feroit devenu l'unique Pape : que quand il le 
feroic aufli inconteftablement que l'avoit été S. Gregoire, en- 


core feroit-il obligé de céder fes droits , s'il n’y avoit que ce. 


moyen de rétablir l'union dans l'Eglife : qu'il ne lui étoic pas 
permis d'y préfider, s’il ne faifoic tous fes efforts pour la réünir: 
qu'il étoic is que fchifmatique , s’il ne cherchoit pour cela , 
les voyes les plus fûres, & les plus abrégées: que c'étoit une 
obligation qu'il avoit contraétée avec fon troupeau, en fe char 
geant de fa conduite : qu’il étoit aufli dangereux de défendre 
une erreur, que de l'avancer : que Benoïft avoit été inutile- 
ment follicité de céder, par toutes les Puiffances : que fa pré- 
tenduë voye de convention, n’avoit été approuvée de perfonne: 
que quand il voudroit fe foümettre à Innocent, fon obédience 
pe fuivroit pas fon exemple : qu’il avoit promis, qu’au cas que 
l'on ne püc convenir , 1l propoferoit d'autres voyes juridiques, 
qu'il ne tenoit qu’à lui de propofer. | 
ue malgré ce qu'il avoit promis à la France, lors de Îa 
teftiution de l'obédience, il avoit obligé tous les Prelats pour- 
vüs pendant la fouftraction, de financer dans fes coffres , & 
de prendre de lui de nouvelles Provifons ; en quoi il avoit re- 
gardé Sa Majefté comme fchifmatique : que dés qu’il n’avoie 
pas tenu fa parole, le Roi n’étoit pas obligéde garder la fienne: 
8 fachant qu’Innocent étoit malade, il devoit avoir donné 
‘amples pouvoirs à fes Ambaffadeurs : que Sa Majefté avoir 
dans le Royaume, & dans le Dauphiné, Fe d'Evêques qu'il 
n'en falloit, pour condamner une herefe dans un Coneile : 
que Philippe de Valois avoit menacé Jean XXII. de le faire 


an he: 





96 Nouvelle Hiftoire 


brûler , s’il n’abjuroit l’herefie qu’il avoit avancée: que Benoïft 
avant fon élection étoit un franc hipocrite. Qu'un Moyne qui 
jeunoit fouvent , ayant été fait Abbé, il cefla de jeuner dés 
qu'il fut en place : que lui ayant été demandé pourquoi il ne 


jeunoit plus 5 il répondit, qu’il faifoit alors la veille de la fefte,, 


a laquelle il étoic enfin parvenu. 

Que fi Clement VII. avoit vêcu un peu plus long-tems, il 
auroit renoncé au Pontificat : qu’il s'y étoit même engagé par 
écrit : qu'il éroit de bien plus grande qualité que Benoit : que 
celui-ci vendoitles Benefices, tout comme fon prédeceffeur:qu'il 
les tenoit en fa main un an ou deux, pour en retirer les fruits, 
& qu’il ne s'y faifoit cependant'aucune réparation : qu’il étoit 
fujet à commettre fimonie , comme un autre : que les offres qu’il 
faifoit aétuellement, étoient trés-inutiles : que fi les Medecins 


ne pouvoient guérir certaines maladies, ils les empêchoient du 


moins d’aller plus loin : que Monfieur de Tours n'avoit pas ré- 
pondu aux objections qu'il lui avoit faites : que tout excmmu- 
nié, quine fe faic pas abfoudre dans l'année, devoit Être re- 
gardé comme heretique. Qu’un Pape qui faifoit fon devoir, mé- 
ritoit qu'on lui fit honneur ; mais que quand il n’entretenoit 
le (chifme dans l'Eglife, que pour fatisfaire à fon avarice, & à 
fon ambition , il n'écoit digne que d’être blâmé : que dés qu’un 
Chrétien devenoit hererique , l’on étoitobligé de l'abandonner: 


que l’on feroit depuis long-tems en paix, fi l’on s'en étoit tenu 


e . © e. e e e. 
à la premiere fouftraétion : que la France lavoic fait à Liberius, 


& à Boniface VIII. aprés les avoir reconnus pour veritables 
Papes. Qu'Ofias avoit été puni. pour avoir voulu offrir lui- 
même le Sacrifice : que le Roi étoit refponfable des maux que 
caufoit le fchifme : que les Conciles Generaux ne feroient jamais 
venus à bout de les éteindre, fi les Puiffances n’y avoiïent mis la 
main : qu'aprés la fouftraétion, l'Eglife ne demeureroit pas fans 
Chef, & qu'il feroit aifé de pourvoir à tous les inconveniens. 
Le Lundy 17 de Decembre, Monfieurle Dauphin préfidant 

à l'Affemblée, Monfieur l’Archevèque de Tours parla encore 
pour le Pape, & dit, qu'il n’y avoit que les Cardinaux qui 
puffent l'élire : que fi des Princes féculiers en avoient autrefois 
élù , ils y avoient depuis renoncé, en faveur des Cardinaux : 
que Sa Majefté s'étant une fois déclarée pour Clement VII, l'on 
ne 





a— … — — 


me que e 


| Di Concile de Confiance. 97 
fe devbit plus douter qu'il n’eût été canoniquement élû : que 
quand il fe trouvoit deux Elettions, l’une étoit canonique, & 
l'autre nulle. Que dans les féhifmes précedens, les droits ds 
eontendans avoient été difcutez, & que l’on avoit toûjours con- 
fervé celui qui paroifloit le plus canoniquement élû. Que eerte 
difcuflinn ne pouvoir fe faire que dans un Concile General ;, 
que le Pape affembloït quand ui plaifoic: que c'étoit ainfi que 


l'on en avoit perpetuellement ufé. | | 
* Qu’aprés trente ans de fchifme, il n’y avoit pas d'autre voye 
à prendre pour l’éteindre : qu’il feroit à fouhaiter que les deux 
prétendans vouluffenr céder leurs prétentions : que le Roi avoic 
pû convoquer cette Affemblée pour en déliberer ; mais qu'elle 
n'étoit pas toute d'avis de la fouftraction. Que tous les Chré- 
tiens étoient oblisez en confcience de reconnoître un Chef : 
qu'ils ne pouvoient en avoir d’autres que celui qui remplifloit 
le S. Siege : que Benoift défendoit un droit, qui lui étoit légi- 
timement acquis : que s’il paffoit les bornes de fon devoir, l'on 


n’avoit auprés de lui, que les voyes dela trés - humble remon- 


trance. Qu'’à l'égard de la collation des Bencfices, il ne faifoic 
que fe maintenir en la poffeffion de fes prédeceffeurs : ” s’il 


ne faifoit pas juftice, l’on devoir s'en plaindre au Concile Ge- 


neral, comme l’on avoit fait à ceux de Lyon, & de Vienne. 
Que la Coûtume avoit duré aflez long-tems, pour acquerir 
force de loi: qu'il s'enfuivroic de grands inconveniens de la fou- 
ftration , fi elle fe faifoit, avant que Benoïft fût déclaré fchif- 
matique : qu'en ce cas la France deviendroit elle même fchif. 


matique , heretique, & Idolâtre : que pendant qu’il offriroit 


de convoquer un Concile, l'on n'auroit rien à lui reprocher, 


11 fic lire quelques endroits d'une lettre de Benoift, fans datte , . 


qui marquoir qu’il vouloit tenir ce qu’il avoit promis par fa 
Z ; 4 lé . _ e. ° A e 
cédule, & qu'il ne prétendoit pas y rien ajoûter. L'on lût enfuire 


les Actes de réftirucion de l'obédience, faite parle Roi, & l’U- 


niverfité de Paris à Benoïft XIII. 


Il conclut à ce que la décifion für renvoyée au ConcileGeneral 


de fon obédience. Il ajoûta , que plufieurs Prelats fouhaitoienc 


de s'en retourner dans leurs Diocefes : qu'il y avoit bien des 


ehofes qui ne devoienr pas fe direen préfencé des feculiers : que 
l'Eglife ne pouvoit non plus fe pafler de Chef, qu'un homme 
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98 . Nouvelle Hifhoire 
de tête : que l'on pouvoit cependant affembler ceux qui avoïene 
parlé pour l'un, & pour lité parti : qu'ils pourroient y 
trouver quelque temperament. : 
Le dernier qui parla pour l’'Univerfité, fut M° Jean Petit ; 
il fut oüy en préfence de Monfieur le Dauphin, & des Prelars 
du Royaume , quelques jours avant les feftes de Noël. Il dit, 
qu'il étoit à fouhaiter que les bons fuffent en paix, & non pas 
les mauvais : qu'il étoic faux que la voye de ceflion eût été refus 
fée en aucun Concile ; & que celui des prétendans qui l'accepte- 
roit , feroic trés-mal : que celui qui avoit le premier avancé ces 
deux propolitions , & qui difoit, qu'il ne falloit pas que les pré- 
tendans cédaffent leurs prétentions, étoit un veritable ref 14 
que : que cependant Benoïft avoit avancé tout cela dans une 
Bulle : que l’on s'expofoit à devenir fchifmatique , en recon- 
noiflantun Pape douteux : que ceux qui le faifoient , péchoiene 
contre le Droit divin : que pendant que les chofes demeure- 
roient en l’état où elles étoient, le plus für étoit, de ne recon- 
noître ni l'un, ni l’autre, Que l'on ne devoit pas dire , que 
ceux de l’autre obédience étoient des fchifmatiques, ni que : 
celle de Benoïft comprît toute l’Eglife Catholique, ni que 
Dieu fut l'auteur du fchifme , qui défiguroit hébud TE ps 
Fplife. | 

y Fillaftre l’incerrompit là-deflus, & dit, qu'il n’avoit dit 
autre chofe, fi non, que le préfent fchifme étoit un fleau dont 
Dieu punifloit nos iniquicez. 

M° Petit reprit fon difcours, & dit, que l'on avoit mal à 
propos avancé, que quelque chofe que pût faire Benoift, le Roi 
ne pouvoit ni abandonner fon Alliance, ni contrevenir à fon 
ferment. M: Fillaftre dénia l'avoir avancé ; mais M° Petic lui foû- 
tint qu'il étoit vrai : que quand le ferment de Sa Majefté auroit 
été pur, & fimple, le Roi ne devoit pas maintenir le fchifme, 
fous prétexte de le vouloir garder : qu’il n’avoic été prêté, que 
fous quatre conditions , aucune defquelles n'avoit été obfervée 
de la partde Benoift : que les Lettres Patentes du Roi y en ajoû- 
tient deux: l’une, qu'il n’y eût rien contre l'honneur de Dieu ; 
l'autre, que la sn Ph de Sa Majefté ni fût point offenfée, 

Que l’on ne devoit pas dire, que les Papes n'étoient pas liez 
par les Canons des Conciles Generaux, & que la voye de cefs 





= Du Concile de Conftance, 

lion que Sa Majeté, & l'Eglife de France offroient à Benoit, 
étoit mauvaife, fans errer en matiere de foi, & fans faire une 
grande st à l’une, & à l’autre : que l'on ne devoir pas affà- 
rer non plus, que le préfent fchifme, & la divifion du Royaume 
des Juifs fous Roboam, n'étoient arrivez que par l'ordre de 
Dieu, fans donner un trés-mauvais {ens à l'Écriture ; ni que le 
ferment de l'Alliance pt obliger le Roi de fournir des troupes 
au Roi de Caftille, pour faire une guerre injufte. Que la Glofe 
du Decret, à la bien prendre, n’excufoit ni les deux préten: 
dans, ni l'un d’entr’eux. 

Monfieur l’Archevêque de Fours l'interrompitencore, pour 
lui dire, que la citation qu'il avoit faice de cette Glofe , étoic 
conforme au Texte : M° Petit répondit, que l’Auteur de cette 


Glofe avoit crû, qu'il pouvoit y avoir fchifme dans l'Eglife, . 


fans herefie : que les deux prétendans pouvoient être fchifmati- 
ques , fans être heretiques. Il repricenfuite fon difcours, & dit, 
u'en cas de fchifme, l'on pouvoir bien abandonner l’obédience 


des prérendans, fans devenir Apoftat, ni Idolâtre, & fans faire . 


rien d’oppofé aux Commandemens de Dieu. 

Monteur l'Evêque de Perigueux, qui étoit auffi du parti de 
Benoïft, lui demanda, qui étoient ceux qui doutoient qu’il ne 
fût le véritable Pape : Que c'étoir faire injure au Roi, & à tout 
le Royaume. M° Petit lui demanda à fon tour, qui étoient ceux 
qui n’en doutoient point ? Monfieur de Perigueux repliqua, 
que c’éoit lui- même, & tous les autres. M° Peric ajoûta , que 
pour lui, il n'en étroit guéres für : que rien n'étoit plus douteux 
_ ce.qui partageoïit les opinions : que l'obédience de Boni- 

ce s'éendoit bien plus loin , que celle de Benoilt : que les 
chofes-fauffes avoient fouvenc plus d'apparence que les vérita- 
bles : que quoi-que tous les Catholiques fuffeac obligez de re- 
connoître un Pape, l'on pouvoit fe difpenfer de regarder Be- 
noït comme revêtu de cette qualité. 

Que fon ne pouvoir eXcufer fon opiniâtreté : que s’il y avoic 
de l2 difference entre le fchifme, & l'herefie, il y en avoir 
aufG entre le fchifme qui duroit peu, & celui qui duroit long- 
tems, tel qu'étoit celui qu'entretenoit Benoïft : que les Doûteurs 
foûtenoient, qu’un fchifmatique étoir fufpendu à Divinis, de 
même qu'un fimoniaque, & un heretique. Que cer étoir 





D ne - ee me a mn F ° 


Ce, 





100 Noüvelle Hiftoire 

un fchifmatiqte inveteré : qu’il écoic obligé, auffi bieh que fo 
concurrent, de fe purger devant un Concile General: que juf- 
qu'à ce qu'il l'eûr Aie: l’on n'étoit point tenu de lut obéir : que 
l'on ne devoir pas entendre la Miffe d'un Jrètre qui entrete- 
noit un commerce criminel avec une femme : que ceux qui foù- 
tenoient le parti de Benoïft , n’étoient pas d'accord entr'eux : 
que quelques uns difoient, qu'il falloit le renvoyer au Concile 
Gencral ; au lieu que d’autresaffüroient, qu’il étoit pardcflus 


le Concile, dont les Canons ne pouvoient l'obliger : qu'ils n'a 


voient qu’à convenir entr'eux. | 

ue la France avoit d’abord reconnu Urbain VI. enfuire 
Clement VII. & depuis Benoiïft XIII. de l’ubédience duquel 
elle s'étoit encore fouftraite : que l’on la lui avoit depuis refti- 
tuée, d’où ils inferoient, qu’elle ne pouvait faire de nouvelle 
fouftraction , jufqu’à la tenuë d'un Concile General ; mais fi 
l’un des deux prétendans devoit être rétabli par provifion, il 
foûtenoir lui, que ce devoit être Boniface, au prédeceffeur du- 
quel , la France avoit d'abord rendu l'obédience : il ajoûta , 
que fi lon pouvoit appeller heretique, ou fchifmatique, tout 
homme qui refufoit avec obftination d'être informé de la vé- 
rité, ou qui, quand il en étoit informé, ne vouloit pas y adherer, 


ou enfin, qui, quand il s'en trouvoit convaincu, refufoic de 


travailler à l’écablir, ou à la faire reconnoître ; Benoift fe trou- 
voit dans les deux derniers cas. Que l'Univerfité de Paris lui 
avoit envoyé fes Ambaffadeurs , pour le prier d’accepter la 
voye de ceffion, & lui en faire voir l'utilité : qu'ils avoient refté 
fept femaines à Avignon , fans pouvoir obtenir audience ; 
que Benoift difoit quelquefois, qu'ils étoient fes Sujets, comme 
tous les autres hommes. | 


Que Mefieurs les Ducs-de Berry, de a y & d'Or- 


Jeans, qui avoient mené avec eux les plus habiles gens du 
Royaume, pour lui offrirla même voye , fuivant la délibera- 


tion qui en avoic été prife dans le Confeil du Roï , n’avoient 


jamais pà l'obliger de leur donner une audience publique : que 


tous fes Cardinaux l'avoient approuvée : qu’ils avoient même 


promis d'en donner une atteftation ; mais que Benoïften ayane. 
été informé, le leur avoit défendu, à peine de privation de: 
leur Etar. Me Peur fit alors lire un endroic d’une Bulle , oùces. 


. - 1 


Du Concile de Confiance. 101 
défenfes étoient contenuës. Il ajoûta , que Benoïft voyant qu'ils 
ne laifloient pas de l'en preffer, avoit expreflement protefté, 


u’au cas que cela lui arrivât, que cette aétion feroic cenfée. 


aite par force, circonvention, ou faufle induétion : qu’il dés 
claroit dés à préfent ; nuls tous les Aîtes qu'il pourroit faire dans 
Ja fuite ; à cet égard. : NN . 

Qu'un Doéeur de Paris, qui avoitavancé des erreurs, ayant 
dit, que l'on ne l’obligeroit jamais de les retraéter , autrement 
que de bouche, avoir été condamné là-deflus , fans efperance 
de retour, Que Benoift fe voyant preflé de céder pir Monfieur 
de Berry, lui avoir dit, qu'il aimeroic mieux être brûlé, dans 
la chambre même où il étoir, que de le faire : qu'il conçevoit 
une haine mortelle, pour rous ceux qui entreprénoient de le 
lui perfuader : qu'il avoit tenu deux ans en prifon M: Jean le 
Gay ; FM Paris, pour én avoir féulement parlé : que 
tous les Benefices qu'ilavoit à danner, étoient deftinez unique- 
ment à ceux qui approuvoient {a convention : qu'il avoit toû- 
jours refufé d’être inftruic de la vérité : qu'il avoit refufé de 
la fuivre, lorfqu’elle lui avoit été connuë : qu'il avoit cherché 
des gens pour impugner l4 voye de ceffion, & tâcher d’en faire 
voir le peu de folidité :.que cependant avant fon Eleétion , il 


en avoit été l’un des plus zélez défenfeurs : que ce n'étoit que 


par-là, qu'il étoit parvenu au Pontificat, Qu'il avoir fait comme 
Jafon , lequel n'avoit feint d'aimer Medée , que pour trouver 
le moyen d'enlever. la Toifon d'or : que depuis qu’il en étoie 
deveou le maître, il avoit abandonné celle qui lui avoit fourni 
le.:moyen de l'enlever. Es ee d 

Que les Rois de France , des Romains, de Caftille, & d’A- 
ragon l'en avoient inutilement conjuré : que quand les Ambaf- 
fadeurs de France étôient arrivéz auprés du Roi d'Aragon, ils 
y avoient trouvé des Doéteurs, préparez à tout contefter : que 
l'on les avoit chicanez fur:leurs pouvoirt : que Benoiïft avoit en- 
core dit, qu’il aimeroir mieux être écorché vif, que de céder: 
qu'il avoit déclaré dans un Confiftoire public , qu'il croiroit 
pécher mortellement, s’il acceptoit ce parti: 2 l'on ne lelui 
avoit cependant jamais propofé, qu’au cas que 


on competiteur 


u'aprés la fouftraétion de la France, 


voulüt en faire autant, QE 
fes Cardinaux lui avoient fait dire par quatre d’entre’eux, que 
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102 Nouvelle H'ifloire 
s’il vouloit céder , la France fe remettroit fous fon obédiences 
qu’il avoit répondu , qu'il aimeroit mieux mourir. 

Qu'il avoit toûjours refufé de contribuer à la Paix de l'Eglife: 
qu'il n'en avoit jamais fait paroître le moindre deflein : que les 
voyes de convention & de compromis, qu'il avoit propofées , 
étoient également impraticables, & inutiles : qu'il avoit refufé 
de convoquer un Concile General de fon obédience, quoi-qu'il 
l'eut formellement promis, lorfque la France voulut bien fe 
remettre fous fa Jurifdiétion, & de l’affembler dans un an: 

u'il étoit inutile de dire, qu’il s'y foëmetoit aétuellement ; 
& qu’il 'affembleroit dans la prochaine fêre de la Pentecôte : 
que cette offre ne pouvoit fervir de couverture à fon fchifme : 
qu'il n'y avoit pas d’heretique qui ne dîc, qu'il veut foûmertre 
fes opinions erronées, à la décifion d'un Concile General. Qu'il 
fuffifoit que la plusfaine partie de l'Eglifecondamnäâtr fon entètes 
ment:qu'elle pouvoitégalement qualifier un homme d’heretique 
endurci, quand elle ne fe trouvoit pas enérat des’affembler en 
Concile General : que les Evêques fe communiquoient leurs 
opinions les uns aux autres : que l'on en formoic enfuite une 
décifion generale , qui étoit reçûë dans toute l'Eglife : que Be. 
hoift écoit li-deflus fuffifamment informé des fentimens de fon 
obédience. | 

Que l'on devoit regarder comme entèté, celui qui, fachant 
que tout le monde l'en accufe, ne fe met nullement en peine de 
s'en juftifier : qu’il y avoit déja quatre ans que Benoïft avoit pro- 
mis d'afflembler le Concile dans l’année, & d'accomplir les au 
tres conditions, fous lefquelles l’obédience lui avoit été renduë : 


. qu’il étoit maintenant trop tard, pour s'y foûmettre : qu’il ne 


paroifloit pas même qu’il y füc difpofé : qu'il avoir défavoüé 


tous ceux .qui avoient ofé le promettre de fa part : qu'il feroit 


toüjours le maître de convoquer le Concile, ou de n'en rien 
e e. e. e. e. e. # à 
faire : que depuis la reftitution , il en avoir ufé, comme devane 


là fouftraétion : que cependant les conditions en avoient été 


ubliées , avant que l’Aéte en für fcellé : qu’elle ne s'éroit faite 
qu'à la follicitation des Abbez de Clugny, & de Cifteaux, pour 
lEolife, & pour l’'Univerfité, fur celle des Nations de France, 
Ê aa ag ne faifoient pas la dixiéme partie de l'Af. 
emblée, | LE | No. | . 


_— = ——— 





Du Concile de Confiance. 103 
… Que Sa Majefté feule n'avoir pâ faire certe reftitution , fans 
le confentement des Prelats, & du refte du Clergé : qu'ils ne l’a. 
voient donné que fous les quatre conditions : que l'Univerfité 
n’y avoit pas autrement confenti, quoi-que le Roi lui eût fait 
l'honneur de lui en écrire. Que la reftiturion demeuroit nulle, 
dés que les conditions n'avoient pas été executées : que quand 
les Ambaffadeurs du Roi, & de l’'Univerfité étoient allez à Rome, 
ils y avoient trouvé plus d’embarras de la part de ceux de Be- 
noift, que de ceux avec qui ils avoienc eû à négocier du côté 
d'Innpcent: qu'ils avoient contefté la validité de leurs pouvoirs: 
que Benpift avoit bien fçû que fon concurrent étoit malade , 
avant de les envoyer : qu’ils ne lui avoientoffert une Conference 
dans une ville d'Italie, la veille de fa mort, que parce qu'ils 
voioient bien qu'il n'étoit pas en état de l'accepter, Quaprés 
mort d’Innocent, les Cardinaux de Rome leur avoient demandé 
s'ils avoient pouvoir de céder ; qu'ils avoient répondu que non: 
qu'ils leur avoient propofé de l'envoyer chercher , par quel, 
ques-uns d’entr'eux : qu'ils avoient répondu, qu'ils ne feroient 
qu'un voyage inutile : que Benoïft n'accepteroit jamais cette 
Voye : qu'elle étoit inique, contre tout droit, & raifon : que 
l'on ne s'en étoit jamais fervi : qu’elle avoit été déja refufée, 


comme inutile. os . | 
Que les Ambaffadeurs de Cafille, à leur retour de Rome, 


étant allez voir Benoit, ils n'en avoient pà obtenir, ni ceflion, 


ni Concile General : qu'ils avoient êté chicanez fur la fignif. 
cation de ces termes : qu'ils avoient demeuré fix femaines À 
Avignon , fans rien gagner. Qu'un Concile General, compofé 
de la feule obédience de Benoiïlt, feroit trés-inutile , pour la fin 
que l'on fe propofoit : que Benoift le traverferoitde toutes fes for- 
ces : qu’il trouveroit peut-être le moyen de s’y faire confirmer; 
& qu'ainfi le fchifme ne finiroit point. Que ceux qui avoiene 
compolé le libelle, qui couroic fous le nom d’Epifola Thohfana, 
vouloient faire pafler la France, pour fchifmatique, à caufe de 


Ja fouftraétion : que Benoïft voudroit fort que l'on revoquât 


l'Arrêc , que le Parlement avoir rendu contre cette imperti- 
nente Satyre, & fe maintenir dans toutes fes ufurpations, 
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ue l'on ne fauroir, ni réünir, ni réformer l’Eglife, fansun 


Concile General des deux obédiences : que la France ne devoir 


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04 ‘7 Nouvelle Hifloive * s 


plus réconnoïître Benoit : qu’elle en avoit encore fes mêmes rai-- 
{ons qu’elle avoit avant la fouftraëion : que ce feroit au Con- 
cile General , qu'il fe purgeroit; s’il le pouvoit, des crimes que 
lon lui impoloit, aufhi-bien qu’à fon concurrent : que s'ils le 
refufoienc, le Concile y métiroit ordre: qu’en aitendänc que le 
ConcileGeneralen eût décidé,les Rois de l'une,& de l’autre obé. 
dience, confulreroient entr'éux, ce qu’il y auroit à faire : que 
les Cardinaux des deux partis en uferoient de même, & s’af- 
fembleroient dans un lieu für, dont ils conviendroient avec les 
Princes: qu'ils conferveroient la Dignité , à celui des deux qu'ils 
croiroient en êcre plus digne : que fi tous les deux étoient jugez 
incapables , ils en éliroient un troifiéme:, qui feroit reconnu 
de toute la Chrétienté, Il déclara, que c’étoir-là le fentimenc 
de toute l'Univerfité. | Ho | L 
Monfieur le Chancelier dit alors, que le Lundy fuivant; 
l'on entendroit l'A vocat du Roi ; aprés quoi, la queftion feroit 
décidée. | ri nn. “ na # CR DU 
Le Lundy 10. dé Decembre, fut entendu M Jean Jouvenel, 
Avocat du Roi au Parlement. Il dit, que le fchifme ne devoit 
s'attribuer qu’à l’opiniâtreté de Benoïft, qui n'avoit jamais 
voulu fe défifter de fes prétentions. Que le Roi avoit été: fup. 
lié par l'Univerfité, de convoquer cette Affemblée : que Sa 
Maictte avoitété en droit de le fatre, pour favoir comment elle 
s'y prendroit, pour remettre l'union dans l'Eglife : que Dieu 
avoit établi la Puiffance Ecclefiaftique, pour le gouvernement 
des ames, & {a Royale, pour commander aux corps: que le 
Pape ne pouvoit pas affembler le Concile General; fans la par- 
ticipation de l'autorité féculiere : que Conftantin avoit aflemblé 
celui de Micée : qu’il n’appartenoic qu’au Roi d'aflembler le 
peuple, quand il s’agifloit de matieres, qui interrefloientla Foi, 
ou le Chef de l'Eglife : que Sa Majefté étoit en droit d'y afli-- 
ftér : que Theodofe avoit convoqué le Concile de Conftanti- 
nople, pour condamner l'erreur de. Macedonius : que deux 
Papes s'étoient purgez devant les Rois de France, des crimes 
que l’on leur impoloit : que le Pape avoit fait des Ordonnan- 
ces, pour maintenir la Foi, qu'il étoic obligé d'obferver., 

Que quand il fe trouvoit des hereriques, l'Eglife ne pou- 
vanc ufer de voyes de fait, étoit obligée d’avoir recours aux 
Rois, 


Du Concile de Conflance. 1Of 


Rois, pour les punir : que ces Princes avoient quelquefois affifté 
à l'Election des Papes : que leurs fuccefleurs n’avoient pas pû fe 
dépoüiller de ce droit, qui étoit attaché à leur dignité, & non 
_ pas à leur perfonne. Que les droits écablis à bonne fin, dcvoient 
.être fupprimez, dés quäls devenoient pernicieux ; de même 
que les Privileges accordez aux uns, au préjudice des autres. 
Que l’on n'avoit pas dû dire, que le Pape étoit Souverain du 
temporel, comme du fpirituel : > fi Mec Fillaftre, qui avoit 
avancé cette -propofition, ne fe füc retraété, il n'auroit pas 
manqué de prendre des Conclufons contre lui : que ceux qui 
en feroient de femblables , feroient griévement punis : que le 
Pape n'avoit aucun pouvoir fur le temporel des Rois, quel 
qu'il püt être. 11 pria enfuite les Prelats, de donner un bon 
confeil à Sa Majelté. | | 
Il ajoûta , qu’il étoit à propos de faire des Reglemens, fur 
la maniere de pourvoir aux Benefices, en attendant qu'il n’y eût 
plus qu’un Pape: que les pauvres Ecclefiaftiques étoient trop gré 
vez d'aller les chercher filoin:quelesExpeétativesfaifoient beau- 
coup de mal: que les referves étoient établies contre tout droit, 
& raifon : que les Rois qui avoient fondé les Benefices, devroient 
y nommer. Que quand il n’y auroit qu'un Pape, il lui feroit 
impofñble de bien pourvoir à tous les Benefices de la Chré- 
tienté : que l'on trouveroit le moyen de rendre la Collation 
aux Prelats, fans faire tort aux Etudians, ni à l’Univerfité : 
qu'il falloit cependant laifler au Pape de quoi foûtenir fa di- 
gnité : que Benoïft n’avoic pas dû s'emparer des Elections, qui 
fe faifoient bien mieux parles Eglifes, où les Sujets étoienc 
connus : qu'il ne pouvoit non plus diffoudfre le lien qui attache 
un Pafteur à fon Eglife, de même que celui qui unit un mary 
à fon époufe : que l’un, & l’autre étoient également indif- 
folubles. : Fo 
. Que Monfieur Bernard du Peron, qui avoit été élù, & con- 
facré Evèque de Nantes, pendant la Bultraétion , & qui avoit 
paiiblement gouverné cet Evèché, en avoit été dépollcdé par 
Benoit, & envoyé à Treguier en’ Baffe-Bretagne, dont il n'en- 
téndoit pas la Lange , par la feule raifon qu'il avoit confenti 
à Ja fouftraction : qu'il avoit entrepris de dépofleder Monfieur 


Viral, Archevêque de Touloufe; pour y placer Monfieur Ravar, 








Ce  —— — 








Tu = ns. das. > be = mme 


LR SES 


D 5 -" 


106 Nouvelle Hifhoire 
Evêque de S. Pons ; ce qui avoit caufé un trés-grand fcandale 
dans cette ville , où il avoit été tué bien des gens, même des 
Officiers du Roi: que ces entreprifes étoicnttrés-injurieufes, & 
trés préjudiciables au fervice de Sa Majelté, à tout le Clergé, 
à tout le Royaume : qu'il étoit trés-réceffaire d'y pourvoir. 
Que le Parlement, fur la Requête de l'Univerficé, & les 
Conclufons des Gens du Roi, avoir rendu un Arrèt, qui dé- 
fendoit à Benoïft, par provifion, de tirer de l'argent du Royau- 
me , & aux Sujets du Roi, de lui en envoyer : qu'il feroit à 
Le d'en faire des défenfes deffinitives, attendu l’état mal- 
eureux où lé Rovaume fe trouvoit réduit , par les guéres ci- 
viles, dontil étoic affligé : que l'Eglife de Rome étoit affez riche- 
ment fondée, pour pouvoir fe pafler de cette reflource : que 
s'il paroïfloit qu’elle en eût effeétivement befoin, l’on pourroit 
lui accorder un Subfide charitatif , lequel feroit bien moins à 
charge au peuple , que les moyens dont elle fe fervoit, pour 
tirer de l'argent. Que les Apôtres ne tiroient point de procu- 
rations , s'ils ne vifitoienc les Eglifes. 
Que le Pape ne pouvoit s'emparer des biens remporels , ni 
des perfonnes des Sujets, au préjudice du Roi, à qui le tout 
appartenoit : que les Apôtres fe contentoient de ce que leur 
offroient les Fideles, fans en rien exiger : que les Papes n'a- 
voient, à cet égard, aucun autre droit, que celui que les Rois 


avoient bien voulu leur accorder : que Conftantin avoit doté 


l'Eglife de Rome, comme les Rois de France avoient fondé S. 
Denis, & rant d’autres Eclifes : qu’ils avoient interêt de favoir à 
quoi l’on en employoitles revenus. 


Que l’on ne devoit pas dire, que les Papes euffent prefcrie 
les Jurifdiétions , & les exactions : que les Anciens n’avoient eu 
aucun deffein de fe les acquerir par cette voye ; parce que l’on 
ne prefcrivoit jamais contre la Loi de Dieu : qu'ils n’en avoient 
joûi que par ed tolerance, & fans préjudice du droit des Sou- 
verains : que leur poffeflion avoit même été trés-fouvent inrer- 
rompué: qu’elle n'avoit quelquefois duré qu’un, deux, ou trois 
ans. Que Benoift ne recevoit pas la moitié de ce qui s'exigeoit: 

ue les Colleéteurs ne fervoient qu’à troubler l'Etat, & à le dif- 
ne : qu’ils excommunioient les Sujets du Roi, faute de paye- 
ment, ou pour de trés-modiques fu jets : que l'on avoit vù pen- 


En e À — on 
a 


 , 


Du Concile de Conffance. 107 
dant un Synode, trois céns de ces prétendus excommuniez, à Ia 
porte de la Cathédrale de Paris. 


? 


Que l'on avoit trouvé le fecret d'évoquer , ou de faire de ren- 
voyer enCour de Rome,les procés mûs pardevantles Juges ordi. 
naires, pour raïfon des Beneñices, ou d'autres fujets 5 au lieu 
” de porter les appellations à l’Archevèque, & de-là au Primat, 

jufqu'à des procés intentez pour de fimples querelles : que l'on 
ee les Parties d'y aller les pourfuivre, ce qui ne pouvoir 
fe faire fans beaucoup de frais, de peines, & de dangers. 

Il requit, que l’ufage des Conciles Provinciaux fût rétabli: 
que l'on maintincles Évêques dans leur Jurifdiction, pour La 
néceflité des peuples : que cette Affemblée fût regardée comme 
un Concile National de l'Eglife Gallicane, qui pouvoir donner 
confeil au Roi, lorfque Sa Majefté croïoit en avoir befoin:qu'elle 
pouvoit y prélider, & régler tout ce qui fe: trouvoit néceffaire 
pour la confervation de fes Sujets ; parce que le Roi eft Em- 
pereur dans fon Royaume, aux befoins duquel, Sa Majefté 
devoit faire attention, & non pas à ceux du Pape : que quand 
les Eglifes menaçoient ruïne , l'on étoit obligé de la prévenir, 
& deles réparer. | 

Monficur le Chancelier feleva, & dit, que la' matiere ayant 

été fufifamment difcurée, il invitoit Meflieurs les Prelats, de 
la part de Meffieurs les Princes, de fe trouver tous le lendemain 
au même endroit, fans qu'aucun y manquäât. Il défendit enfuite 
à tous les autres de s’y préfenter. 

Dés le 17. de Juillet précedent, le Parlementavoitrendu un 
Arrêt célebre, contre le libelle compofé par quelques partifans 
de Benoiïft, fous le titre d'Epifola T'holofana : il eft rempli d'in 
jures atroces contre Sa Majefté, Mefieurs les Princes de fon 
Sang , l'Univerfité de Paris, & tous ceux qui avoient aflifté à 
l'Affemblée du Clergé de 1398, où s'étoit faite la fouftraétion, 
ou ceux qui y avolent adheré, & des maximes Ultramontaines 
les plus outrées , & les plus extravagantes. Par cet Arrèt, rendu 
fur les Conclufions de l'Univerfité, qui avoitdéferé cette hor- 
rible Satyre, & des Gens du Roi, qui y avoient adheré, le 
Parlement l’avoit déclaré déteftable , injurieux à Sa Majefte, à 
Mefieurs les Princes de fon Sang, à ceux de fon Confeil , au 
Clergé de France, & à l'Univerfité de Paris : il avoit ordonné, 





Oi] 


— Ai, <a 


> D rge— 





108  : Nouvel, Flifloïre 
que trois copies en feroient lacerées, l’une’à Paris, l’autre À 
Touloufe , & l'autre fur le Pont d'Avignon : qu’il y feroit pu- 
blié à fon de trompe, une injonétion à toutes fortes de perfonnes 
qui en auroient des copies, de les remettre au Greffe de la 
Cour, à peine de cent marcs d'argent, & d’encourir la haine 
de Sa Majelté : il avoit permis à Monfieurle Procureur General, 
à l'Univerfiré , & à Meffieurs les Princes du Sang, de faire in- 
former contre les Auteurs de ce libelle. Cet Arrêt eft rapporté 
parmi les preuves. | 
: Le dernier de Janvier 1407. les Cardinaux qui s'étoient re- 
tirez à Marfeille avec Benoift , écrivirent une grande lettre à 
Monfieur le Duc de Berry, oùils lui marquoient la joye qu'ils 
avoient conçüë, de ce qu’Ængelo Corario, qui venoï d'être élà 
Pape à Rome, & qui avoit pris le nom de Gregoire #11. avoit 
envoyé à Benoïft une Bulle, où il marquoit , qu'il étoir prét de 
céder fes prétentions au Pontificat, fous les conditions qui y 
étoient exprimées : que Benoift, & tout fon College en avoient été 
fort réjoüis : qu’il avoit fair à Gregoire ane réponfe, qu’ils efti- 
moiént nid AN 5 à réünir l'Eclife, dont ils lui envoyoïientune 
copie : que fon Alteffe devoit être contente de voir les deux pré- 
tendans auffi bien difpofez à l’'accommodement: qu'il ne reftoie 
plus qu’à les faire affembler au plütôt : que les momens étoient 
précieux : qu'ils imploroient la puiffance du Roi, & la fienne, 
pour accelerer cetteentrevûë ; mais que comme ils avoient ap- 
pris que l’on travailloic en France à faire des changemens, 
qui pourroient la retarder, ils le fupplient de vouloir s’y oppofer. 
_ Le Bulle de Benoïft à Gregoire, lui reprefente les maux que 
le fchifme à caufez à l’Folife, depuis fon commencement, & 
les peines inutiles Fi s'elt donné pour l’éteindre : il l’exhorte à 
concourir au deflein qu'il en à formé : il affüre quelui, & 
fon College font prêts de s’aboucher avec Gregoire, ou fon fuc- 
cefleur, & fon College, dans un lieu für, pour l'un, & pour 
l'autre , où il fera une ceflion pure, & fimple de fes préren- 
tions au Pontificat ; pourvùü que Gregoire, ou celui qui lui aura 
fuccedé, veüille en faire autant de fon côté, & que leurs Car- 
dinaux fe trouvent enfuite aflez bien d'accord enfemble, pour 
élire un Pape unique, & légitime : qu’il recevra agréablement 
eux qui viendront de la part de Gregoire: il affüre qu'il s'en- 





| : Da-Conaile de Conffance. 109 
page de même que lui, de ne faire de nouveaux Cardinaux 
qu'en certains cas, | | 

Gregoire au contraire crut, qu’il Jui étoit important de s'af- 
fürer des fuffra ges de l'Univerfité de Paris, qui avoit beaucoup 
de crédit en ce tems-là, pour attirer , s’il étoir poffble, les 
François À. fon obédience : il lui écrivit une grande lettre , où 
ilaflura, qu’Innocent étant mortle $. de Novembre précedent, 
il avoit été élà Pape par tout le Conclave, d’une même voix: 
que fes premiers foins avoient été de chercher les moyens d'é- 
teindre le malheureux fchifme, qui déchiroit l'Eglife depuis fi 
Log tems:que quoiqu'’il'ne doutät nullement de la validité de font 
droit, il étoit prêt de s'en dépoüiller : qu’il avoit déja écrit à fon 


concurrent,pour l’inviter de concourir au defein qu'il avoit for- 


méde réünir l'Eglife , du moment que Benoift, ou celui qui lui 
auroit fuccedé, {eroic difpofé à céder fes prétentions, ou qu'il 
viendroit à déceder, pourvè que fon prétendu Cellege pût s'ac- 
commoder avec celui de Rome 5 enforte qu'ils fe trouvaflent 
en état d’élire un feul Pape : qu'il n'avoir pas laiflé de lui offrir 
toute autre forte de voye raifonnäble, pour terminer un fchifme 
auffi pernicieux , qu’il en avoic fait un vœu folemnel avant fon 
élection, avec tous les Cardinaux qui l’avoient élü, au cas que 
l'Eleétion tombât fur l’un d’entr'eux : qu'il ne manqueroic pas 
d'envoyer au plütôt fes Nonces à Benoïft, pour convenir avec 
lui d’un lieu für, où ils puffent s'aflembler. Gregoire prie en- 
fuite l'Univerfité de vouloir y contribuer, & lui envoye une 
copie de la Bulle qu'il à fait tenir à Benoiïft à cet effer. 

Les Cardinaux d’Agquilée, de Ziege, & de Thury, partifans 
de Gregoire, joignirent à cette Bulle, deslettres particulieres, 
adreflées à la 5 Univerfité, & une copie de l'écrit qu'ils 
avoient figné dans le Conclave, avant d’élire Gregoire XII. 
dont il avoit parlé dans fa Bulle. Ces pieces fe trouvent à la fin 
de ce Recueil. Toute l’année 1407. fe pafla en négociations, 
qui ne produifirent aucun effet ; parce qu’elles furent égale. 
ment éludées par les prétendans. 

. Cependantcomme la France craignoit encore d'etre trompée 
par leurs collufions , comme elle l'avoit été auparavant, & qu'ils 
p'euflent ni l'un, ni l'autre un véritable deflein d'abandonner 


kurs prétentions, Sa Majefté donna le 1 2. de Janvier 140 7. 
Oiij | 








110: Nouvelle HHifloire 


une Declaration , par laquelle il étoit ordonné , qu'à l'avenir 
fon Royaume ne reconnoîtroit pour Pape, ni l’un, ni l’autre des 
prétendans, jufqu’à ce que toute l'Eglife fe trouvât réünie fous 
un feul Chef, & qu'à compter du jour de l’Afcenfion prochaine, 
il demeureroit neutre. | 

Cette Declaration ne fut en effet enregiftrée au Parlement, 
que le 25. de Mai fuivant, qui fut le lendemain de certe fête : 
quoi que cet enrepiftrement foit datté 1408. cela n'empêche pas 
qu'il n'ait été fait la même année que la Declaration , fuivane 
nôtre maniere de compter d’à préfent; parce que l’année com- 
mençoit alors à Pâque. Elle fut folemnellement publiée le Di- 
manche fuivanc, dans l'Eglife de S. Martin des Champs, en 
prélence de Sa Majefté, de Meffeurs les Princes de fon Sang, 
& d’un nombre infini de peuple. Il en fut même enregiftré , 
& publié une autre du même jour, tendante aux mêmes fins : 
June eft en François, & l’autre en Latin ; mais comme elles 
n’écoient l’une, & l’autre quecomminateires, & qu’elles avoient 
donnné du tems aux prétendans, pour s’accommoder entr'eux; 
enforte que toute l’Eglife Catholique ne reconnût plus qu'un 
feul Chef , Sa Majefté donna le même jour 25. de Mai, une 
nouvelle Declaration , pour la neutralité abfoluë, & fans au- 
cune condition. | 

L'Affemblée du Clergé, qui ne s’'étoit point féparée, & qui, 


appuyée de la Cour, & du confentement prefque unanime: 


du Royaume, alloit toüjours fon chemin , donna le 13. d'Oc- 
tobre fuivant, fur la réquifition de Monfieur de Cramaut, Pa- 
triarche d'Alexandrie, nommé à cet effet par Sa Majefté, un 
Decret, par lequel il étoit ordonné, que tous les adherans, 
fauteurs, participes, ou défenfeurs de Pierre de la Lune, de- 
meureroient privez de toute forte de Dignitez, Offices, & Be- 
nefices, lefquels feroient conferez à d'autres, par les Ordinai- 


res , fans qu'ils puffent dorénavant être écoutez dans ce qu’ils 


auroient à propofer. 

Le 10. du même mois La même Aflemblée nomma les prin- 
cipaux fauteurs, & adherans qu'elle avoit prétendu dépoüiller 
de leurs Benefices , favoir Jean, qui fe qualifioit Archevèque 
d'Aufch, Pierre , foi difant, Evêque de S. Pons, Jean, ci-de- 
vanct Evêque de Châlons fur Saone, qui précendoit l'être de 


ns. nn 


tt 


_ Du Conale de Conflance. ut 
Mande, l'Abbé de S. Sernin de Touloufe, qui fe donnoit pour 
 Evêque de Condom, Bertrand de Maumont, ci-devant Eve. 
que deViviers lequel prérendoit:l’être de Beziers, Guigne Flan- 
drin, Porteur, & l’un des Compofiteurs de l'infame Satyre, 
intitulée, Zettre de Touloufe ; les Cardinaux d’Aufch, de Fief. 
que, & de Chalenc , & les Generaux des Cordeliers, & des 
Dominicains. 

Dés le 11 de Mai precedent, tout le Parlement aflemblé, au- 
quel fe trouvoient le Roi de Sicile, les Ducs de Berry, & de 
Bourgogne , plufeurs autres Seigneurs, Ducs, Comtes, Ba- 
rons, Chevaliers, Ecuyers, Bourgeois, Archevêques, Evêques, 
Abbez, Prelats, & Clergé, & par efpecial, YUniverfité de Paris, 
fur la propofirion faite par M- Jean de Courtecuifle, Docteur 
en Theologie, depuis Evêque de Geneve, à l'occafon de la 
nouvelle Bulle de Benoïft, par laquelle il avoit excommunié 
le Roi, Meffeurs les Princes du Sang, & tous leurs adherans; 

arce feulement , qu’ils travailloient à la reünion de l'Eglife. 
‘Univerfité demanda que cette Bulle für déchirée, & que Me, 
Guillaume de Gaudiac, Docteur, Confeiller au Parlement, 
& Doyen de S. Germain l’Auxerois, füc mis en prifon. Il pro. 
Sa enfuite fes Conclufons, qui tendoient, à ce qu'il für dé- 
Clare : | 
1°, Que Pierre dela Lune étoit un hererique opiniâtre ; un 
perturbateur du repos public, & de l'union de la fainte Eglife, 
2°, Qu'il ne falloit plus l'appeller Benoïft, ni Pape, ni Cardi. 
pal, ni le reconnoître en qualité de Pafteur, à peine d’être dé. 
claré fauteur du fchifme. 

3°. Que les Collations, Provifions, & procedures qu’il avoit 
faites depuis cette Bulle, devoient être déclarées nulles, même 
les peines fpirituelles, & temporelles y énoncées, 

4°. Que perfonne ne pouvoit obéir à lui, ni à fes Bulles, à 
peine d’être déclaré fauteur du fchifme. 

s°. Que cette Bulle étoit inique , féditieufe , frauduleufe ; 
qu'elle troubloit le repos public, & le refpeét dû à Sa Majeité 
par fes Sujets, 

6°. Qu'il falloit faire le procés, tant à Piesre de Luna, qu'à 
fes complices, & adherans ; lacerer cette Bulle, comme inju- 
ricufe, frauduleufe , fédicieufe , & préjudiciable aux interèrs 





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y12 Nouvelle Hifforre 


de Sa Majefté : informer contre ceux qui l'avoient follicitée, & 


les arrêter, pour les punir fuivant les Canons, que l’'Univer- 
fité fe refervoit de les nommer en tems, & lieu : qu'il plût au 
Roi de donner fes ordres à la même Univerfité, de prècher ces 
véritez dans tout le Royaume, & de rappeller l'Evêque de S. 
Flour de fon Ambafade : que ce Prelat fût arrêté à fon retour, 
de même que Sanche Loup, Efpagnol, porteur de la Bulle, & 
le Doyen de S. Germain l'Auxerrois. | 

Ce fut enfuite de l'Arrèc, qui fur rendu fur ces Conclufions, 
que le Jeudy 20. d’Août fuivant, les Prelats, & le Clergé de 
France, s'étant rendus au Palais, l’on y amena Claude Sanche 
Loup , & un Chevaucheur de Benoïft, en deux tombereaux, 
chacun d'eux vêtu d’une tunique de toile peinte, avec un écri- 
teau , faifant mention de La Bulle dont on a parlé, avec les ar. 
mes de Benoilt renverfées, & coëffé d’une mitre de ue , de- 
puis le Louvre, jufqu’en la Cour du Palais, où ils furent éches 
faudezx, & enfuite ramenez au Louvre dans le même équipage. 
… Comme la Difcipline Ecclefiaftique de ces tems-là, s’étoit déja 
fort écartée de celle des anciens Canons , à caufe des change- 
mens arrivez dans les biens de l'Eglife , qui y avoient introduit 


Je relichement, & l'ambition, & qu'il étoit difficile d'entrepren- 


dre de rétablir cette Difcipline , fans interrefler la tranquillité 
ublique, l'on ne fit pas de difficulté de rétablir la liberté des 
lections , à laquelle les Papes n’avoient encore fi donner d’ar- 
teintes, qui ne puflent aifément fe réparer ; mais l’on ne laiffa 
pas de fe trouver embarraflé, fur la maniere dont on s'y pren+ 
droit, dés que l'on ne reconnoîtroit plus de Pape, pour pour 
voir aux Benefices ; enforte que ceux qui avoient accoütumé 
d'y parvenir par la meilleure yoye , qui étoit celle des études 
dans les Univerfitez, füffent à qui s’adrefferdorénavant, pour les 
demander, les Papes n'ayant encore ofé fe défendre de déferer 
aux Degrez que les prétendans avoientobtenu dans ces célebres 

Corps, qu'ils avoient incerêc de ménager. | 
Les Prelats fe raflemblerent le 15. d'O&tobre, fuivant l'ordre 
de Sa Majefté, pour déterminer la maniere donton en uferoit 
pendant la neutralité , où l’on ne reconnoîtioit plus de Pape: à 
qui les Graduez puffent s'adreffer | qui pûr fnppléer à tous les 
défauts, même à celui de la fimonie , comme lë croïoit en ces 
- | | 1EMS= 





| da Concile de Confiance. 113 
tems-l , où l'ufage ordinaire fembloit l'avoir en quelque ma- 
niere autorifée, Ce qui caufa encoreun plusgrand embarras,fu- 
rent ceux qui fe prétendoient exemts de la Jurifdition ordi- 
naire , qui fe feroient plütôc laiffés hacher en pieces, que de fe 
remettre {ous un joug, que leurs Peres leur avoientdit, ne pou- 
voir plus fupporter. Ils avoient prélentéun Memoire à l'Aflem- 
blée, fur lequel il fut ordonné: | 
.… Que lesMoynesde Clugny, de Cifteaux, & les autres exemits, 
auroient recours à leurs Superieurs, comme de coùûtume : que 
ceux qui ne vouloient en reconnoître aücun autre que le Pape, 
s'adrefleroient à leurs Evêques Diocefains, lefquels confirme- 
roient leurs Eleions, fanstirer à conféquence, pour un autre 
tems. 

L'on fit choix de quatre perfonnes, favoir, des Abbez de S. 
Gérmain des Prez, & de Sainte Genevieve, & des Doyens de 
la Cathédrale, & deS. Germain l’Auxerrois, lefquels quatre, 
ou du moins deux d’entr'eux , l’un defquels feroit toujours le 


Doyen de S. Germain, décideroient toutes les conteftations, qui 


fe trouveroient pendentes en Cour de Rome, & qui avoient 
accoütumé d’y être renvoyées s enforte cependant , que les 
exemts, s'ils étoient demandeurs , ne pourroient traduire les 


non!i-exemts devant ces Juges, fans un Privilege Canonique ;: 


& particulier. | 
Que ces Juges feroïent tenus de nommer des Commiffaires 
ên partibus, dés que les Parties, ou l’une, ou l’autre, le deman- 
deroient, afin de ne forcer perfonne de venir plaider à Paris 
malcré lui. | 

… Que les Mendians Graduez, fe pourvoyroient devant leurs 
Superieurs, fans néanmoins être tenus de s’adreffer à ceux qui 
feroient fufpeéts de fchifme : qu’ils pourroient appeller de leur 
Chapitre Provincial, aux Juges ci-deflus marquer. 


| Que les exemts pourroient être abfous de l'excommunica- 


tion contr'eux prononcée; par qui que ce püt être, par les 
mêmes Juges, ou par leurs Ébaéléguez , dans les cas ou la Ju- 
rifdiétion pouvoit > appartenir. 

Que quand il sagiroit d'un cas refervé, ils s’adrefferoient, s'il 
étoit poflible, au Grand Penitencier :fi cela ne fe pouvoir, ils 


£a feroient difpenfez par leurs Superieurs, de l'autorité de l’Af- 
P 


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_ Collegiales. 


114 | Nouvelle Hifotre 
femblée , dans les cas, & en la maniere, où les Evèques dif 
penfent, ou abfolvent ceux qui reconnoiflent leur autorité + 
que ceux qui ne reconnoifloient de Superieur que le Pape, 
pourroient être ablous, & difpenfez dans le fore interieur, par 
les mêmes Juges, 
ue ceux des Exemts, qui avoientla Jurifdiction Epifcopale, 

ou quafi Epifcopale, pourroient abfoudre leurs Sujets de toute 
forte de Cenfures , rant dansle fore contentieux, que judiciaire, 
tout de même les autres Evêques. | 

Que dans les Abbayes exemtes , les Elûs pourroïent, & fe. 
roient tenus de demander aux Evêques Diocefains, la confir- 
mation, & la benediétion, fans préjudice de leurs exemtions; 
ce qui feroit marqué dans l’Acte qui en feroit dreflé. 


pe 
ARTICLES COMMUNS, 
Sur la maniere de donner des Provifions 


Ue toutes les affignations qui fe donneroient pour con- 

\ J ferer, pourvoir, préfenter , nommer , ou autrement 

dilpofer des Benefices, s'adrefleroient aux Ordinaires , fi elles 
ne contenoient quelque claufe particuliere.  - 

_ Que dans les aflignations données à quelqu'un, pour être 
pourvû des Dignitez , & des Prebendes des Epglifes Cathédrales, 
feroient compris les Perfonats, l’adminiftration de la Prévôté, 
l'Office, & autres chofes femblables , comme fi elles avoient vac- 
quées conjointement, ou féparément. | 

Que l'on en uferoit de même pour les Prebendes des Eglifes 

Que tous ceux qui auroïent été aflignez à la collation d'un 
Archevêque, ou d'un Evêque, fans parler de Prebende ou de 
Dignité, dansleurs Eglifes Cachédrales, ne laïffroient pas d'en 
être pourvûs, s'il s'en crouvoic de vacantes. | 

Que l’on en uferoit de même pour les aflignations adreflées 
aux Doyens, & aux Chapitres, même à quelques Chanoines 
Particuliers, à moins que l'aflignation ne porcat une défigna- 
Uon particuliere , & une claufe de préference aux generales, , 





= Du Concile de Conffance. rs 

- Que tous ceux qui feroient aflignez en termes generaux, à 
la collation, & fans qu'il fût fait mention de Prebende, ou de 
Dignité Ecclefiaftique , ne laifleroient pas d’être pourvûs de 
celles qui fe rrouveroient vacantes, même hors des Cathédrales, 
de l'adminifiration des Vicariats, des Archiprètrez , & de tous 
les autres Offices, qui avoient accoûtumé d'être remplis par des 
Clercs féculiers, de même que ceux qui feroient afbgnez a la 
collation du Doyen, du Chapitre , k de chaque Chanoiïne 
d'une Cathédrale, ou d’une Collegiale, des Abbez, des Ab- 
belles , des Prieurs, desPrieures, & autres ; enforte que l’afi- 
goation, quoi qu'en termes generaux, comprendroittoute forte 
de Benefices vacans : bien entendu néanmoins, que l'afligna- 
tion d'un Benefice particulier, dérogeroit à la generale, pour 
ce qu'elle contiendroit ; à moins que le Collateur ne fût d’ail- 
Jeurs parfaigement inftruit de l'intention des Commiflairese 

Que les affignez à la collation des Doyens, Chapitres, Chæ 
noines, Abbez , Convens, Prieurs, &c. feroient pourväâs, no- 
nobftant le droit que pourroient avoir les Collateurs, d'y pour- 
voir comme il leur plairoit. | | 

Que fi celui qui auroit été afligné le premier, ne vouloit pas 
accepter le premier Benefice qui en celui qui feroic affi- 
gné le fecond, pourroit l'acceprer, fans préjudice des droits du 
premier. Si le fecond n’en vouloir point non plus, le troifiéme 
pourroit s’en faire pourvoir, fans préjudice des droits des deux 
premiers, & ainfi des autres, | 

Que lorfque les afignations données à la collation des Evë. 
ques, des. Archevêques, des Doyens, & des Chapitres, qui 
auront des Prebendes à conferer , feront accompagnées de la 


 claufe, etiam ff Præebenda, & qu'ils voudrontfe contenter d’un 


autre Benefce , ils foïent préferez à ceux, dont l'aflignation 
sa la claufe, fre Prebendi, nonobftant la dénoniination d’un 
jeu certain , s'il n’en eft autrement ordonné en connoiflance 


de caufe. 
Que l’alcernative commencera de courir depuis la fête de 


Noël , de l’année préfente. , 
Que l'on pourra réformer les affignations données aux par- 
ticuliers, fans préjudice de ceux qui auroïicnt déja un droit 


acquis, comme fi quelqu'un fe trouvoit afligné à une collation, 
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né Nouvelle Hifoire 


où il y en auroitdéja un grand nombre d’autres, & le renv oyer 
à une autre collation , où il y en aura moins, même aprés l’ex2 
pedition du rôle, pourvu que cela fe faffe dansle mois d'aprés fa 
publication. | 

Que perfonne ne joüiffe du Benefice du rôlle, s’il n’a accepté 
Li reucralité, | | 

Que le premier tour, ou la premiere alternative, qui con-= 
tiendra le premier Benefice qui aura vacqué depuis Noël der- 
nier, demeurera à la libredifpoftion du Prelat : la deuxiéme al- 


ternative, donnera un droit certain aux aflignez ; enforte néan- 


moins, que fi le Prelat, oule Patron, fe trouvent avoir nommé 
à pluficurs Benefices avant Noël, & avant que le rôlle lui aie 
été fignifié,tous ces Bencfices ne feront comptez que pour un feul, 
enforte qu'il fera obligé de donner.au premier afligné, le pre- 
mier qui vaquera. | 
æ. Que les alternatives du tour, entre les Prela ts, & les afignez, 
{cront gardées dans les cinq efpeces de Benefices qui fuivent ; 
{avoir , dans les Prebendes des Eglifes Cathédrales, dans les 
Dignitez des Collegiales , dans les Prebendes des mêmes Colle 
ne dans les Cures, & dans les autres Benefices fimples, 
pourvû qu’ils vallent du moins quinze livres de rente ; enforte 
que le Prelat pourra librement difpofer du premier de ces cinq 
efpeces de Benefices qui vacquera , & que le fecond fera, & 
appartiendra aux aflignez. _ nn 
Que lorfque le premier, ou le fecond, le troifiéme affigné, re- 
fuferont de recevoir le Bencfice qui leur fera échû , ce refus 
ne fera aucun préjudice à leur droit, | | 
Que les Prelats, & les affignez pourront changer de tour ; 


fi bon leur femble , fans préjudice du tour fuivant, qui doit : 


appartenir au Prelat, & des autres aflignez. | È 
ue l'on ne donnera d'affignation à aucun particulier, qui 

ait déja quatre cens livres de rente, de quelque état , condition, 
ou degré qu'il puiffe être , à moins que Meflieurs les Commif- 
faires ne jugent que l'on doiveen ufer autrement, en faveur 
de quelques particuliers, pour des confiderations crés- impor 
tantes, dont ils feront mention expreffe, dans leurs lettres d'af- 
fignation. | | 
Que l’on n'a.igne à qui que ce fois aucun Benefice, dont 


. 





Du Concile de Conffdnce. 217 
le revenu, joint à celui du Benefñice qu'il poflede déja, excede- 
roit cette fomme de 400. livres, | 

Que les Maîtres en Theologie ; les Doëteurs en Droit, Mef- 
fieurs du Parlement, les Maîtres des Requêtes ordinaires , les 
Confefleurs du Roi de Sicile, & de Mefieurs les Ducs, l’'Au- 
moOnier , le premier Medecin, & Meffñeurs de la Chambre des 
Comptes, & chacun d'eux, pourront être afignez , pour obe 
tenir des Benefices, jufqu'à concurrence de là même fomme, 

Que les Maîtres en Medecine, les Bacheliers formez en Theo- 
gie, qui expliqueront actuellement en public, le Maître des Sen. 
tences, & FH in en Droit, qui n'auront pas d'autre titre, 
mais qui feront pourvüs de Benefices, jufqu’à trois cens livres 
de rente , n’obtiendront aucune aflignation, à peine de nullité, 

Que les Maïîtresez-Arts, & les Bacheliers fimples des autres 
Facultez, qui auront deux cens livres de revenu en Bencfñces, 
n'en obtiendront non plus aucune , fous la même peine, même 
Jes Chapelains, qui feront aétuellement à la fuite de Meflieurs, 

Que les Maîtres en Theologie, les Doéteurs en Droit, Mef- 
fieurs du Parlement, les Licentiez en Theologie, ou en Droir, 
& les Officiers de Meffieurs les Princes du Sang, pourront re. 
cevoir des affig nations pour les Dignitez, & les Prebendes ; en. 
forte néanmoins, qu'ils s'en tiennent à une feule, ‘il n’en eft 
autrement ordonné, de même que les Maîtres ez-Arts, qui 


font Bacheliers formez en Theologie , ou Licentiez dans l’un , 


ou l’autre Droit. 
Que l'on ne pourra point oppofer à ceux qui feront aflignez 


pour les Dignitez, les Perfonats, &c. qu'ils ne peuvent en être 
pourvûs 5 parce qu'ils n'ont point de Canonicat. Qu'ils feront 
reputez habiles à les poffeJer ; nonobftant tous Statuts, & Coù- 
tumes contraires. 

Que s’il tombe dans le tour du Prelat quelque Benefice-Cure, 
ou non Cure, de quelque revenu qu'il Paille être , il pourra, 
fans l'offrir aux affignez , le conferer à qui il lui plaira ; maisil 
fera obligé de leur donner le premier qui vaquera enfuire : que 
fi quelques raifons particulieres l'engagent à le leur préfenter , 


& qu'aucun d'eux ne veuille l’accepter ; il pourra en difpofcr 
librement, fans ki ver de fon tour, puifqu'il fe crouveroit l'a. 


voir conferé malgré lui. | Fe 
| Piij 


Pa 
— 


AT Te A D ur Re ee mme eee gpl à 6 D de et m6 ee SEE ue te 86, Dot sen mod ame, mas im s 2 





118 Nouvelle H'ifloire 

Que pour prévenir toutes les difficultez . pourroient naître 
à ce fujet, le Prelat fera tenu de faire LV lier deüx fois, dans 
l'Eclife du Benefice dont il s'agit, les offres qu'il a faites de le 
conferer aux affignezsenforce qu'ils puiflenten être informez,& 
de differer d’y pourvoir pendant un mois gs ces publications, 
afin que l’un d'eux Re. & le faire favoir au Pre- 
lat, duquel depend le Benefñce. | | 

Que tous les Reglemens ci-deflus, & les affignations qui fe. 


ront données en conféquence, ne feront valables que dans la 


conjoncture préfente, fans faire préjudice aux droits des Uni- 
verficez, des Monafteres , des Eplifes Collegiales , ni des Com- 
munautez , ou tout ce qui regarde leurs Libertez , leurs Privi- 
leces, ou Indults, leurs Prérogatives, & leurs honneurs. 

. Que lorfque les Suppôts de l'Univerfité de Paris fe trouve 
ront concourir avec ceux des autres Univerftez , ils leur feront 
préferez, ceux de l'Univerfité d'Orleans, à ceux d'Angers, à 


. moins que le contraire n'ait été reglé en connoïflance de caufe, 


Maniere dont les Commifsaires devoient pourvoir 
aux Benefices. 


Dans [A’ffemblce du lendemain 16. d'Oûtobre, fur les requi- 
fitions faites de la part du Roi, de la Reine fon époufe, de Mon- 
fieur Louis Duc de Guyenne, leur fils aîné , de Meffieurs les 
Ducs, & Princes du Sang, de Meffieurs du Parlement, de l'U- 
hiverfité de Paris, & autres du Royaume, tendantes à ce que 


l'Affemblée fit un Reglement , fuivant lequel, les Graduez , . 


& les Ecclefiaftiques diftinguez par leur mérite , & par leur 
{cience, des Maifons du Roi, de la Reine, de Mefeurs les 
Ducs, de Mefieurs du Parlement, & des Univerfitez, fuflent 
convenablement pourvüûs de Benefices pendant la neutralité, 
pour empêcher la diffipation de l'Eolife Catholique, de la Foi 
orthodoxe, & des Univerfitez du Royaume, il fut ordonné par 
l'Affemblée, que les Gens de Lettres , des Maïfons du Roï, de 
la Reine, & de Meflieurs les Princes du Sang, qui feroiènt dans 
dans le fervice adtuel , Mefieurs les Officiers, & Confeillers 
du Roi en fon Parlement, qui fouhaitreroient obtenir des Bene- 


fices , & les Suppôts des Univerfitez de Paris, d'Ofeans, d'An- 


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Du Concile de Conffañçe. .It9 


gers, de Touloufe, & de Montpellier , qui avoient accoütumé 
de recourir à Rome, pour être pourvus , s'adrefleroient do- 
rénavant à Monfieur le Patriarche d'Alexandrie, à Meflieurs les 
‘Archevêques de Tours, de Touloufe, & de Sens, aux Evè. 
ques de Paris, de Lyfieux, d’Alby, de Beauvais, de Pamiers, 
de Tournay, du Puy, d'Amiens, de’ Lodeve , de Nimes, de 
Mirepoix , de Troyes, d'Evreux, & de Coutance, aux Abbez 
deS. Gilles, & de S. Michel au peril de la mer, & au Prieur 
de S. Martin de Paris , à fept, ou cinq defquels , fauf s'ils ne 
vouloient y.affifter .en plus grand nombre, l'Affemblée donna 


plein pouvoir , & autorité d'examiner les rôlles qui leur feroient 


préfentez , de choïfir ceux qui s’y trouveroient infcrits, pour 
lesBenefices aufquels ilslesjugeroient propresen leur confcience, 
& de les affigner aux Préfentateurs, ou Collareurs, lefquels fe- 
roient tenus de les pourvoir des Beneficesvacans, à leur Préfen- 
tation, ou Collation ; leur enjoignit de prévenir, ou de fur. 
monter toures les difficulcez qui pourroient sy rencontrer, & 


“déclara nul tout ce qui fe feroic au préjudice ÿ maïs comme le 


trop grand nombre de ces Commiflaires pourroit embarraf- 
fer, l'on le reftaignit depuis à Monfieur le Patriarche , Mef- 
fieurs les Evêques de Paris, de Tournay , & d'Evreux, & 
Monfeur l'Abbé du Mont S. Michel. 





REGLEMENS 


Pour le gouvernement de l'Eglife Gallicane | pendant la Neu- 
tralité, concluë dans l'Affemblée generale, le s. de No- 


Vembre 1408. 


D On avoit commencé d'ytrayaillér dés le 11. d'Août pré- 
AJ cedent ; mais ils ne furent publiez que ce jour-là , aprés 
une Méfle folemnellement celebrée dans la Sainte Chapelle du 


_ Palais, par Monfieur l'Archevêque de Touloufe. Monfieurl'Ar- 
chevêque, él de Sens, gro à l'Affemblée, en l’abfence de 


Monfieur le;Patriarchche d'Alexandrie , qui étoit allé en 


à 


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deux ans feulement, fils jugent que cela’ fe puifle faire 
Dieu, &-fuftices : "7 1 5. 


°x10 Nouvelle Hifloire 
Des Sentences prononcées par le Droit. 


1”, À l'égard des pechez, ou des Sentences prononcées par le 
Droit, dont l’abfolution fe trouve refervée au S. Siege, elle fera 
déformais donnée dans le fore de la confcience, par le Grand 
Penitencier du Pape, tant aux Exemts, qu'à ceux qui ne le 
font pas. | | 

2°, Si celui qui en aura befoin fe trouve hors d'état d'aller 
la chercher, & qu'il ne foit point exemt, il pourra fe faire 
abfoudre par fon Evêque Diocefain , à condition de fe pré- 
fenter au Penitencier , le plücôt qu'il lui fera poffble : s’il eft 
exemt, & qu'il ait un Superieur revêtu des droits Epifcopaux, 
ce fera à lui qu’il s’adreflera : finon , il aura recours à l'Evè- 

ue-du Dioccle, | | | 

3. S'ils’agit d'une Sentence d'excommunication, prononcée 
par le Pape, un Auditeur, un Délegué, ou un Subdélegué du 
S. Siege, pour l’ablolution de laquelle, il fallût avoir recours 
à celui qui l’auroit prononcée, l’on pourra l'obtenir de même 
dans le fore de la confcience. Dans le fore contentieux, l’Or- 

dinaire pourra abfoudre les non exemts ; les autres feront ab- 
fous par les Juges, dont on parlera plus bas; la Partie interef- 
fée, s’il y en a, dûëment appelée, | 


Des Difpenfes. 


4°. Les difpenfes d'âge pour recevoir les. Ordres .facrez, 


autres que l'Epifcopat, les Dignitez, & les Benefices-Cures, à 
Texception des plus grandes aprés l’Epifcopat, dans les Cathé_ 


drales, & de la principale dans les Collegiales, feront accor- 
dées par les Evêques aux Graduez, & aux Nobles ; mais peur 
elon 


® s. Les bâtards sadrefferont au Penitencier pour être dif- 
= , afin de-recevoir:les Ordres facrez, les Dignitez, & 


cs Benefices-Cures, dans les cas où l’on a accorûumé de difpent 


. fer , s'il leur eft poflble , finon , les Nobles, &-les Graduez:, 


feront difpenfez par leurs Evêques, avec connoiffante de cafe, 
| avec 


PR, En —— , 774 —  S ne —— 





Du Concile de Conflance. r21 
avec le éonfentement de leurs Chapitres , ou dela plus grande 
partie, fans y comprendre néanmoins les premieres Disnicez 
des Cachedrales, & des Collegiales. 
_ 6°. L'on en ufera de même, lorfqu'il s'agira d’une irrécula- 
rité, encouruë pour avoir violé les Cenfures Ecclefaftiques, 
à moins qu'il n’y eût eu du deflein prémédité, auquel cas, ce= 
lui qui aura befoin d’abfolution fera obligé d'attendre. 

7°. S'il s’agit d’un crime, qui empêche celui qui l'a commis 
de faire les Énäions de fon Office , comme un homicide, un. 
fimoniaque,la mutilation d’un membre, la prononciation d'une 
Sentence de mort, il fera de même oblige d'attendre, s'il ne 
peut s'adrefler au Penitencier. | 

8°. Pour les difpenfes de mariage, jufqu’au quatriéme de- 
gré de confanguinité ; ou d’affinité, l'on aura encore recours 
au Penitencier , fi faire fe peut, & s’il a accoûtumé de les ac- 
corder : fi les befoins , ou l'avantage de l'Etat demandoïient 
que l'on accordât une difpenfe à un Prince, l’on affembleroig 
pour cela un Concile Provincial, qui le feroit avec connoif. 
fance de caufe , fans néanmoins toucher aux degrez prohibez 
de Droit divin. Le même Concile pourroit encore accorder 
des difpenfes au quatriéme degré. 

9°. Pour les difpenfes à caufe de cognation fpirituelle, le 

même Concile pourroit encore en difpenfer , pour de bonnes 
raifons à l'égard des gens de grande qualité, entre le filleul, 
ou la filleule, & les enfans du Parrain, ou de la Marraine. 

10”. Il pourroic encore difpenfer , dans les cas qui regardent 
Ja juftice de l'honnèteté publique, au troifiéme, & au qua- 
triéème degré. : | _: 

11°. Pour tout ce qui concerne les Evêchez, & les Cathédrales: 
les Evèques peuvent être confirmez par leurs Archevèques, ou 
par les Chapitres Metropolirains ,en cas de vacance.du Siege, 
comme les Archevêques ‘par leur Primat, s'ils en ont un ; 
ou par leurs Evêques comprovinciaux, s'ils n’en ont point, ou 
que fon autorité foit conteftée, en gardant neanmoins.les fo- 
Jemnitez de droit ; lefquels Evêques pourront aufli les confa- 
crer : à l'égard du-Pallium , V'Archevèque attendra qu'il y ait 
quelqu'un qüi puifle le donner: .7 °° le 
‘. 129, Pour les défauts perfonels de ceux qui-feront. élds , pour 








122 Nouvelle Hifhoire 


remplir les Evêchez, ou premieres Dignitez qui les fuivent ; 
sil ne s’agit que des Ordres facrez, ouils pourroient être bien. 
tôt promûs,les Superieurs en difpenferont pendant la neutralité, 
13, Mais fi la perfonnne élüé pour un Archevèché, ou un 
Evêché, n’a recû aucun Ordre facré, l'on ne lui accordera au. 
cune difpenfe, fi elle ne fe trouve aûuellement en état de les 
recevoir, ou fi ce n'eft un Prince du Sang, peu éloigné de la 
Couronne ; auquel cas, le Concile National de France, s’il eft 
‘encore A ffemblé, ou celui de la Province où eft fitué l'Evèché, 
ourra lui accorder la difpenfe, en connoifflance de caufe , s’il 
juge que l’Etac Ecclefiaftique puifle en retirer de l'avantage. 
14°. S'il fe rencontre d’autres difpenfes déja accordées par 
Picrre de la Lune, avancla publication de la neutralité, fur la 
pluralité des Benefices, la légitimité, l’âge , ou les empêchemens 
de mariage, elles feront fuivies , comme valables , quoi - que 
Jon ne s’en foit point encore fervi , fi elles nont été accordées à 
des fauteurs du fchifme. 


De la maniere de rendre la Jufice. 


15°. Les Archevêques eux-mêmes, ou d’autres qu'ils nome 
meront à cet effet , en cas de légitime empêchement, affemble- 
ront chaque année le Concile de leurs Provinces, en des tems, 
& des lieux convenables, où il puiffe fe trouver nombre de gens 
habiles, & éclairez : eux, & tousleurs Suffragans feront obli- 
gez de s’y trouver en perfonne , & de travailler à l'expedirion 
des affaires qui fe préfenteront , même ceux qui font aucorifez 
d'y affifter de droit, ou de coûtume. 
16, Si quelqu'un d’entr'eux eft légiimement empêché de s’y 
trouver; il rendra compte au Concile, des raifons qui l'en em- 
pêchent, & il y envoyera d’habiles gens, pour le répréfenter, 
munis de Procurations fufñfantes, & à cet effet, à peine de 
punition. | _ en 

1. Si quelque Archevêque refufe, ou diffère de convoquer 
le Concile Provincial, le Doyen de fes Suffragans, ou celui 
qui fe trouvera avoir la prééminence entr'eux, fera tenu de le 
convoquer , & d'y préfider, aux peines de droit. . c 

18°, Lo reglera , dans le préfent Concile ; le cems, & le lieu 


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| Ds Concile de Confiance: 23 

aufquels! feront eélebrez les premiers Conciles Provinciaux , 
chacun defquels , reglera le tems, & le lieu, aufquels l'on ea 
aflemblera d’autres dans la fuite, 

19°, Chaque Concile Provincial durera un mois, pour le 
moins, avant la fin duquel, ceux qui y aflifteront, ne pourront 
s'en retirer, fans une caufe légitime. | 

20°. Quand leur nombre ne fe trouveroit pas complet, ils 
ne laifferonc pas de faire des Reglemens, qui vaudront autant 
que fi tous leurs Confreres y avoient aflifté. 

219, L'on fera, dans ces Conciles Provinciaux, lescorrections, 
& les informations que l'on jugera néceffaires, quand il s'agi- 
roit d’une plainte contre l'Archevèque même: l’on y inftruira, 
& jugera le procés, à la pluralité des voix. S'il s'agit d’un pro- 


_ cés criminel fait à un Evêque, le Concile le décidera au lieu 


du Pape. 
12°, Les Chapitres Generaux des Ordres deS. Benoift, & de 


$. Auguftin , fe tiendront ainf qu’il eft ordonné par les Con 
ciles Generaux, à quoi ils pourront être contraints par les Or- 
dinaires, fans avoir égard à aucune exemtion. 

23°. Le préfent Concile nommera des Préfidens, pour cha- 
cane de leurs Provinces, pour y affembler les premiers Cha 
pitres ; y préfider , & y faire les Reglemens, qui leur paroîtront 
néceflaires , pour rétablir le bon ordre dans leurs Congrega- 
tions. 
140, Comme le malheur des tems , la diftance deslieux , & le 
danger qu’il ÿ a de voyager , empêchent | l'on ne puifle à 
prélent obferver le Reglement fait parle Pape Benoïft XII. 
qui avoit réüni les Provinces de Normandie, & de Touraine, 
il eft ordonné, que chacune d'elles tiendra fon Chapitre féparé, 
& y fera les Reglemens qu'elle eftimera néceffaires, nonobitant 


cette réünion, pendant la neutralité. 
Des Appellations. 


2ç°. Elles s’interjetteront par degrez, s'il n’y a une Coûtume 
contraire bien établie : celles de l’Archidiacre, fe porteront à 
l'Evèque; de l'Evêque, à l'Archevêque, & de l'Archevèque, au 
Primat, s'il en reconnoîc un; s'il n’en reconnoït pas, les Ap- 


Qi 





124 Nouvelle Hifhoire | 
pellans äurotit recours au Concile de la Primatie. Sile procés 
{e trouve commencé devant un Evêque, qui ne reconnoifle pas 
de Superieur, ou qu’il y aitété porté par l'appel de la Sentence 
de fon Infericur, & que l'une des Parties appelle de celle qu'il 
aura renduë , l'appel s’en portera devant le Concile Provin- 
cial, qui nommera des Commiflaires. S'il y a appel de leur 
Jugement, le même Concile , auquel il fera porté, en nommera 
d’autres, qui feront droit deffinitivementaux Parties, & feront 
executer leur Sentence. 

26°. Celui qui aura été excommunié par un Juge, qui ne re- 
eonuoît pas de Superieur, & qui craindra de ne pouvoir atten- 
dre fon abfolution jufqu'au Concile Provincial, pourra s’adref- 

{er au Doyen des Evêques dela Province, & s'en faire abfoudre 
ad cautelum, fa Partie adverfe préfente , ou dûëment appellée. 

27° Quand on appellera d’unOfficial,ou autreJuge des Exemts, 
dont l'appellation a accoûtumée d’être portée au $. Siege, l'on 
Ja portera au Concile Provincial, au lieu du Pape, lequel don- 
nera des Commiffaires pour lexaminer. . | 

28°, Si elle eft interjettée de l'Ordonnance du Vicegerent, d’un 
Confervateur, auquel leS. Siege ait accordé une Confervatoire 
perpetuelle, elle fera portée au Confervateurlui-même;qui pour- 
ra nommer un Commiflaire.Celui qui ne fera pas content de fa 

Sentence, en rapportera l'appel devant le Confervateur , lequel 
pourra en connoître lui-même, ou nommera un autre Commif- 
faire. L'appellation de l'un, & de l'autre, fe portera au Concile 
Provincial, lequel pourra encore nommer des Commiflaires. 

29. Quand il fera queftion de proceder devant les Conciles 
Provinciaux, les procedures fe feront le plus fommairement 
que faire fe pourra. 

-_ 309, Lorfqu'un procés commencé dans un Concile Provin- 
cial, ne pourra s’y terminer , le Préfident, de l'avis du Concile, 
. nommera un,ou plufieurs Commiflaires, qui acheverontde l'in- 
ftruire, dans les formesordinaires, ou marquées par le Concile. 

31°, Si le Commiflaire, ou les Commiffaires font obligez d'en 
aller faire le rapport à l'Evêque, le voyage fe fera aux dépens 
des Parties, qui feront reglez par.le Concile : s'iln’y arriverien 
d'extraordinaire, ils fe contenteront de l'émolument du Sceau. 
32% Si l'appel eft porté au Concile Provincial , il fera relevé 


ns 





Du Concile de Conffance. 125 
danses deux mois, À peine de défertion ; enforte néanmoins, 
que l’Intimé foit obligé de comparoir dans le mois de l’obten- 


tion des Apôtres , ou Lettres de renvoi , devant le Doyen des 
Evêques de la Province , ou de celui qui en tiendra lieu , ou 


enfin, de celui qui aura été député pour cet effet, dans le der- 


nier Concile Provincial. | 
33% L'on n'aura a aucun écard aux appellations interjet- 


tées au S, Siege , lefquelles font déclarées nulles, de l'autorité 
du préfent Concile. 

349, Tous, & un chacun, les Articles ci-deflus, & les fuivans, 
feront regardez comme revêtus de toute fon autorité. 

35°. L'on en ufera fur tous ces Articles, de maniere que la 
connoiffance n’en foit jamais portée devant les Tribunaux Sé- 
culiers, fi ce n’eft que l’on foit obligé d'y avoir recours, pour 
ls faire executer. 

36. À l'égard des procés, qui font aétuellement pendantsen 
Cour de Rome, devant les Audiceurs, ou autres Juges:s ou qui 
ont été renvoyez devant des Juges déleguez, ils feront portez, 
fi l'une des Parties le requiert, en l'état où ils fe trouveront, 
devant les Juges ordinaires, dont les appellations feront por- 
tées à leurs Superieurs. | 

37°. Si lune des Parties manque des pieces qui lui font nécef- 
faires , elle pourra obtenir un Compulfoire du Juge qui eft 
faifi de la conteftarion, & s’adrefler même au Juge Séculier , 
pour le faire executer ; ou un delai du Juge, pour les rapporter. 

380. D'autant qu’il peut fe trouver plufieurs Sentences, ren- 
duës en Cour de Rome, avant quela neutralité y füt connuë, 
elles ne laïfferont pas d’être executées, pourvû que cela puifle 
fe faire dans le mois, à compter de la publication de la neu- 
fralicé, & qu'il ne s'y trouve rien, qui déroge à là neutralité 
précedente, ni à celle-ci. 

39°. Que pendant qu’elle durera , les Abbez élüs dans les 


Abbayes exemtes, pourront, & feront tenus de recevoir leur 


confirmation, & leur bénediction de l’'Evèque Diocefain, fans 

réjudice de leur exemtion ; ce qui fera expliqué dans leurs 
Peu s’ils n'ont pas de Privilege particulier , de les recevoir 
d’un autre que du Pape. 


.40°, L'on fe reglera dans la décifion de tous Jes LE y Par 
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"T: INouvelle Hiftoire ° L 
la difpofition du Droit commun, & non pas par les Regles dè 
la Chancellerie Romaine, fi elles y font oppofées. 


Maniere de pourvoir aux Benefices , @) de les diftribuer. 


ax. Les Elections, & les poftulations, fe feront en la ma- 
niere prefcrite par le Droit Canonique, fans aucun abus, & 
fans avoir égard aux recommandations des Princes, & des 
Grands Seigneurs. Celles qui auront été faites par cette voye 
de follicitation,;même à l'infçû du Pourvü, ou du Poftulé, feront 
nulles, & ne feront point confirmées. Le Superieur reglera les 
dificulrez que l’on pourra lui faire à cet égard. 

41°. S'il s’agit de l’élection d'un Archevèque, qui ne recon- 
noît pas de Superieur sou d’un Primat , le Concile Provincial 
en décidera, & confirmera l'élà : s’il eft neceffaire, le Doyen de 
la Province fera tenu d'y appeller les Evêques Comprovin- 
ciaux, à moins qu'il ne doive s’en tenir un, dans quatre moisi 
enforte néanmoins , que le tems de Droit ne coure pas ce- 
pendant contre l'Elù, ou Poftulé, 

43°. Lorfqu'il fera queftion d'un Evèque, qui ne reconnoiît 
pas de Superieur, ou de Primat , le Doyen des Evèques, ou 
celui qui tiendra fa place, fera les procedures néceffaires ,& en 
fera fon rapport au Concile Provincial, auquel il prefidera; qui 
fera libre de confirmer, ou de caffer l'élection, ou la poftulation. 
* 44°. Les Abbez s’affembleront pour regler les Moynes, faute 
de quoi, le Concile leur donnera des Commiffaires, qui y 
pourvoyront. | 

45°. L’Election des Dignitez , des Perfonats , des Adminiftra- 


tions, & autres Benefices éleétifs, tant dans les Cathédrales 


que dans les Collegiales, fera laiflée aux Electeurs, qui au- 
ront foin de les remplir de bons Sujets, L 

46. Pour obviér aux fraudes de quelques ambitieux, qui 
pourroient fe faire infcrire dans differenss rôlles des Seigneurs, 
& des Univerfitez, ou même fe faire employer deux fois dans 
le même rôlle, pout remplir les places de plufieurs perfonnes, 
qui d’aïlleurs, feroient trés propres à remplir les Béncfices, il 
eft raifonnable que chacun ne foit employé que dans un rôlle, 
& une feule fois : ainfi, fi l'on découvre que quelqu'un ait fait 


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— 





Du Concile de Conffance. . #27 
uné paréille fupercherie, il fera tenu de fe déterminer dans Je 
mois, à quel rôlle il veuc s'en tenir , fans pouvoir davantage 
varier, faute de quoi, il fera effacé de l'un, & de l’autre rôlie. 

47°. Si quelqu'un de ceux qui auront été nommez, fe trouve 
pourvû d'un autre Benefice incompatible avec celui auquel il 
aura été nommé, il fera cenfé avoir renonce à fa nomination 
au Benefice incompatible avec celui dont il eft revéru. 

48°. Les nominations fe feront avec claufe de nullité, contre 
tout ce qui pourra être fait au préjudice. 

49°. Les nommez feront tenus d'exprimer les Bencfices dont 
ils fe trouventdéja pourvûs, &la valeur du revenu qu'ils don- 
nentactuellement, faute de quoi, leur nomination fera cenfée 
fubreptice. | | | 

so°. S'ils refufent d'accepter lesBenefices qui leur ferontéchüs, 

ou qu'ils faffent favoir au Lieu du Benefice, dans le mois, qu'ils 

n'en veulent point, les Patrons, & les Collateurs pourront en 
difpofer en faveur de qui il leur plaira. 

51°. L'on ne pourvoyra qui que ce foic, qui n’ait accepté for- 
mellement la neutralité. 

52°. L'on ne nommera aucun Ecclefiaftique qui foit déja pour- 
vü d'un Benefice de 400. livres de rente, à peine de nullité de 
la nomination. 

53%. Il ne paroït pas que l’on doive non plus nommer ceux 
qui poffedentdéja troisPrebendes, dans des Cathédrales, à moins 
que l’on ne les oblige d'en abandonner une dans le mois, ou que 
ce ne fojt des Docteurs en Theologie, ou en Droit. 

54°. Si quelqu'un de ceux qui auront obtenu des Benefces 
par cette voye, s’avife de reconnoître l’un des deux préten- 
dans, il perdra le Benefice furle champ, & l'on lui fera le 
procés avec toute la féverité pofible, de l’autorité de ce Con- 
cile. | 

- 55°. Les permutations des Benefices , qui auront été admifes 
par Pierre de la Lune, avant la publication de l’infâme Bulle 
qu’il a envoyée au Roi, & qui n'ont “à encore eu d'execution, 
feronc executées par les Ordinaires, à qui le Concile en donne 
l'autorité, pourvü que ce ne foit point en faveur de fes fauteurs. 

56° Ceux qui auront obtenu des graëes expectatives , avant 
la date de certe infâme Bulle, & qui les auront faites fulminer,, 


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128 Nouvelle Hiffoire 
& qui auront accepté les Benefices y marquez, avant la publis 
cation de la neutralité, fe pourvoyront devantles Juges ordis 
paires, oùils traduiront leurs competiteurs, pour leur être faie 
droit. | 

57°. S'il arrive que quelques-uns permutent leurs Benefices 
devant l'Ordinaire, la collation qu'il en fera , ne luitiendra pas 
lieu de collation ; parce qu'elle ne fera pas libre de fa part. 

58”: Si l’un de ceux qui ont été nommez, refufe de recevoir 
le Benefice qui lui fera échù, celui qui le fuit dansle rôlle pourra 
l'iccepter, en faifant fa déclaration dans le mois. | 

59°. Pour obvier aux fraudes que pourroient faire les Col- 
lateurs, en obligeant l’un des nommez d'accepter un médiocre 
Bencefice, pour pouvoir difpofer lui-même d’un meilleur, dontil 
prévoyroitla vacance peu éloignée,en ce casle petit Benefice ne 


feroit point compté pour letour, & n’empêchera pas le nommé : 


d'accepter le premier qui vaquera , ou de fe faire autrement 
faire raïfon. 

60°. Les nommez ne prefferont point les Prelats, ou les Col- 
lateurs, de leur conferer les Benefices ; qui tomberont au tour 
des Prelats : même s'ils entreprennent de les y obliger par l’au- 
torité du Roi, ou le crédit des Seigneurs, ils perdront leur droit 
de nomination, qui paflera à ceux qui les fuivront dans le rôlles 

61°. Comme il y a plufieurs Eglifes, où le Chanoïne qui eft de 
femaine eft en droit de conferer les Benefices qui vaquent; ce 
pendanr, fi ce Benefice fe trouvoit être dû à un nommé, le Cha- 
pitre fera obligé de conferver au Chanoïne de femaine qui l'au- 
roit conferé, la collation de celui qui vaquera enfuite le pre- 
mier, quand il arriveroit dans le tour d’un autre Chanoine de 
femaine. | 

62°. Que les revenus des Benefices appartenans aux adherans, 
Officiers, ou Domeftiques de Pierre de la Lune, feront faifis, 
pour être employez aux frais néceffaires, pour parvenir à l’ex- 
tinétion du chine: & les Benefices donnez à des Ecclefiaftiques 
neutres. | 

Dés la fin du mois de Septembre précedent, Meffeurs les Pré. 
fidens du Concile avoient confirmé Meffire Louis d'Harcour , 
Prince du Sang, que le Chapitre de Roüen avoit élà pour fon 
Archevèque, à J'exclufion de l'Archeyêque d'Auch, . 

| enoi 





_ Du Concile de Confiance, 29 


Benoift avoit donné l'Archevèché de Roüen ; parce qu'il étoit 


l'un de fes adherans, &qu'il enavoit même reçû le Chapeau 


de Cardinal , depuis la publication de la neutralité. 

Les mêmes Préfidens confirmerent encore la permutation 
faite entre les Evêques de Tarbes,& de Tréguier. Ils firent fcel- 
ler ces Actes de leurs Sceaux, & de ceux de tous les Evèques 
du Concile, pour leur donner plus d’aucorité. 

Toutes les déliberations ci-deflus furent prifes, fans préju- 
dice des droits de la Couronne de France, des Libertez de l'E- 
glife Gallicane, & du refpet quiferoit dû au S. Siege A pofto- 
lique, & au Pape qui étoit légitimement élü, Clave non errante, 

Quelques précautions que l'on eût pù prendre, pour faire 
executer ces Reglemens, les partifans de Pierre de la Lune, ne 
laiflerent pas d'inquicter ceux qui fe touverenc pourvüs des 
Benefices , dont ils avoient le chagrin de fe voir dépoüillez. 
C’eft ce qui donna lieu à une nouvelleDeclaration deCharlesV I. 
du 17. d'Avril 1410. qui ordonna de nouveau l'execution des 
mêmes Reglemens , avec des peines trés-féveres contre ces per- 
turbateurs du repos public. | | 

Le Roi, & fon Confeil ne bornoïent pas leurs foins à vaincre, 
s’ilétoit poffible,l'opiniâtreté de Pierre de la Lune ; ils voulurent 
faire une feconde tentative du côté de Rome,& comme les Car- 
dinaux qui avoient élü À nge Corario, qui avoit pris le nom de 
Gregoire XII. lui avoient faic part de l'éleétion qu'ils avoienc 
faire, Sa Majefté leur écrivit une longue lettre le 12. de Mai 
1408. dans laquelle , aprés avoir expofé le fcandale , & les 
maux, que le fchifme caufoit à l'Eglife, & la peine que Sa 
Majefté s'étoit donnée auprés d’Innocent VII. pour l'éteindre: 
que Gregoire lui avoir écrit en des termes , qui lui donnoicnt 
bonne efperance de la réïünion : qu'elle avoit envoyé de céle- 
lebres Ambaflades à ces deux prétendans, qu n'avoient produit 
aucun fruit, par la malice de l’un, & de l'autre: Sa Majefté 
les exhorte enfuire, à abandonner Grecoire, & à s'affembler, 
au lieu dont on conviendra, avec les Cardinaux de l'obédience 
de Benoïft, où fans avoir égard aux interêts de l'un, nide l’au 
tre , ils puiflent prendre des expediens , pour la réünion de 
FEelife Univerfelle : il les affüre , qu’il y contribuera de tout 


fon pouvoir, & veuc que fa lettre leur ferve de créance, pour 
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130 … Nouvelle Hiffare | 
le Patriarche d'Alexandrie, & les autres Prelats qu’il leur # 
envoyés,en qualité d’'Ambafladeurs, pour contribuer de toutes 
Jeurs forces à un deffein auffi utile à la Religion. L'on voit 
par-là la raïfon pour laquelle Monfieur de Cramaut n’affifta pas 
aux Reglemens dont on a parlé. 

Sa Majefté ayant auffi fait pare aux Cardinaux de Benoïft de 
la fouftration qu’elle venoit de faire de tout fon Royaume à 
fon obédience ; ils prirent tous le même parti: ils écrivirent au 
Roi une lettre, qui eft dans les Preuves, ouils difent, qu’ilsont 
auffi unanimement fait la fouftraétion à la même obédience, & 
qu’ils font prêts de concourir avec Sa Majefté , dans tout ce 
qu’il reftera à faire, pour parvenir à la réünion. L'on prendra 
le refte de la même Hiftoire du fchifme de Maimbourg, pour 
remplir l'intervalle qui fe trouve dans les Manufcrits que l'on 
a eus, en cet endroit. | 

L'indignation , & le procedé vigoureux du Roï, contre 
lopiniatreté, & la collufion évidente des deux prétendans, fut 
un coup de tonnerre, qui les étonna l'un, & l’autre. Benoiïft 
craignant d’être arrêté à Porto-V’enere , par le Marèchal de 
Boucicaut, Gouverneur pour Sa Majefté de l'Etat de Gênes, qui 
s'écoit mis fous fa proteétion, fuivant l’ordre qu’ilen avoit recû, 
remonta promtement fur fes Galeres, avec les quatre Cardi- 
paux qui l’avoient fuivi ; & n'ofant aller, ni en Provence, où 
il n'éroit plus reconnu pour Pape, mi à Avignon, où il crai- 

noit d’être encore une fois afliegé, il alla prendre port à Col- 

a , d'où il fe retira à Perpignan. 11 y fit douze autres Car. 
dinaux, pour fe faire une Cour de Pape ; & pour montrer toû. 
jours qu’il vouloit la paix, il y convoqua un Concile, qui fut 
célebré au mois de Decembre. 11 s’y trouva à la vérité un affez 
bon.nombre de Prelats, de ce qu'il lui reftoit d’obédience, done 
. h plüparc étoient-Arragonois comme lui, & Caftillans ÿ mais 
l n'ayant pü s'accorder entr'eux, prefque tous fe retirerent, fans 
.. | avoir rien conclu. | 
à _ Hn’en refta que 18. qui le conjurerent d'envoyer fes Non- 
Ji ces à Pife, avec pouvoir de renoncer au Pontificar en fon nom, 
pour le bien de la paix, fi l'on y contraignoir fon concurrent; 
& cependant , de pourvoir efficacement à ce qu'on ne pût con- 
ünuer le fchifme, au cas qu’il vint à mourir avant la réünion, 





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| Da Concile de Conffance. nl 
Benoit À qui les promefles ne coûtoient rien, quand il s’agif. 
foit d'amufer le monde, promit tout fans peine, fur le champ, 
bien refolu de n’en rien blu 
Gregoire, qui vouloit aufli tenir un Concile, pour l'oppofer 
à celui qu’ilfvoïoit bien que l'on alloitaffembler contre lui,en con- 
voqua un pour la Pentecôte de l'année fuivante, en la Province 
d’Aquilée ; & cependant, commeil n’ofoit retourner à Rome, où 
l'on étoit extrêmement irrité contre lui, à caufe de l'intelli- 
gence que l'on difoit qu'il avoit avec Ladiflas, lequel avoic 
ufurpé une bonne partie du Patrimoine de l’'Eglife, il fut obligé 
de retourner à Sienne, qui ne le reçût que pour peu de tems. 
Il y créa neuf nouveaux Cardinaux, pour {e donner un Col- 
lege ; parce que le peu d’anciens qui lui reftoient, l'avoient 
encore abändonné, pour fe joindre aux autres à Pife : ils alle- 
rent tous enfemble de-là à Lisourne, où la a pe des Car- 
dinaux de Pierre de la Lune , qui fouhaittoient la paix de l'E- 


olife , s'étoient auparavant rendus. | | 
Ce fut-là, que, malgré toutes les excommunications des 


deux Papes, inutilement fulminées contr'eux, ils fe mirent à 
traiter férieufement des moyens efficaces de terminer prom- 
tement le fchifme. Parce que l'on avoit choif la voye de ceffion 
d'un commun confentement , elle ne pouvoit plus être prati- 
quée, attendu l'opiniatreté, & la collufion toute évidente des 
deux ie nt l'on convint aifément que c'étoit à l'Eglife, 
reprélentée par un Concile General, de les contraindre de cé. 
der, ou de les dépofer par fon autorité fuprème, & d'élire un 
autre Pape, qu'on ne pûc douter qu’il ne Fc le véritable Chef 
de tous les Chrétiens. | | 
La difficulté étoit feulement de favoir, de quelle autorité 
l'on convoqueroit le Concile, puifque l'on étoit perfuadé qu'il 
n'apparténoit qu'au Pape, qui pouvoit feul en autorifer les 
Décrets : mais ce cas fe trouva décidé, par les réfolutions des 
Univerfitez de Paris, & de Bologne. Comme il écoit incertain 
lequel des deux prétendans étoit le vrai Pape : que l'on étoit 
aflüré qu'ils ne s’accorderoient jamais , pour faire conjointe. 
ment cette convocation : qu'aucun des deux en particulier ne 
ouvoit la faire, puifqu’il n’étoit recoñnñu qué d'une ne de 


Eglife, & qu'enfin il ne s’agifloit que d'éxcirper le | chifme, 


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132 … Nouvelle Hifloire 
ce qu'ils avoient tous les deux promis de procurer, même par 
la renonciation à leurs dignitez, l’on avoit conclu que les deux 
Colleges unis enfemble, pouvoient le convoquer en €ctte occa- 
fion, du confentemenc de la plus grande parue des Princes, des 
Prelats, & des Fideles, qui étant eux - mêmes l'Eglife, ou læ 
Congrégation des Chrétiens, avoient même en ce cas, le pou- 
voir d'habiliter les Cardinaux à cet égard. 

Ainf les deux Colleges s'affemblérent le 4. de Juillet 1408. 
& arrêterent l'indiétion du Concile General de l'une, & de 
l'autre obédience, au 25. de Mars de l'année fuivante , dans la 
ville de Pife, que les Florentins, qui en étoient alorsles maîtres, 
avoient accordée à Baltafar de le Cuife ,ou Coxa, Cardinalde 
S. Euftache, Legat de Bologne, qui cherchoit les moyens de 
devenir Pape, Fe y célebrer le Concile. Il ne manqua pas 
de s’y trouver des premiers, avec Jean Aeliorano, neveu d'In- 


nocent VIT, Archevêque de Bologne. Ils envoyerent les lettres 


de cette indiétion, à tous les Princes, & à tous les Prelars de la 


Chrét'enté, pour les y inviter. 


Le Roi fut le premier qui l'accepta : Sa Majefté en écrivit 
auffi de fon côté aux Princes, & aux Cardinaux , & les ex. 
horta de contribuer chacun de fon côté, à l’accompliffemenc 


d’un she à auffi faint, & auffi falutaire. L'on envoya deux 


Cardinaux à Sienne , pour y citer Gregoire, qui ne voulu 
pas leur donner d’audience ; ce qui les obligea d'afficher leur 
Citation aux portes de l'Eglife Cathédrale. Ceux de Benoit le 
citérent auf, par une belle letire qu'ils lui écrivirenc , en le 
Conjurantavec beaucoup de refpe&, d'honorer le Concile de 
fa préfence , ou du moins d'y envoyer fes Procureurs, avec 
pouvoir d'y faire la ceflion de fa part, comme l'on avoic auf 
prié Gregoire de la faire. | 
Enfin, comme l'on vouloit s'affürer particulierement de l’An- 
glererre, & del’Allemagne, qui avoient témoigné le plus d’atta- 
chement au parti d'Urbain VI. & defes fuccefleurs, le Car- 
dinal de Bourdeaux , qui étoit venu en France, eut ordre de 
pafler à Londres, où le Roi Henri de Lanclaftre reçüt la con- 
vocation du Concile avec beaucoup de refpe&. 11 y envoya, 


. avec fes Ambaffadeurs , de célebres Doéteurs de l'Univerfité 


d'Oxfort, lefquels paffant par Paris, pour aller à Pife, y furenc 


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Du Concile de Confiance. 133 
reçüs avec bien de l'honneur, principalement de la part de 
l'Univerfité. Elle les complimenta par fes Deputez,defquels étoie 
Jean Gerfon, fon Chancelier, qui, aprésles avoir loüé de leur 
zéle pour la réünion de l’'Eglife , montra qu’elle pouvoit s'af. 
fembler, dans une occafion comme celle-là : qu’il étoit trés- 
jufte, & trés-neceflaire qu'elle le fic, & que le Concile qui la 
répréfentoit, pouvoit dépofer les Papesen certains cas, & fur 
tout dans celui de l'incertitude où l'on fe trouvoit, de favoir 
lequel étoit le veritable, & d'un fchifme, que l'on ne pouvoit 
terminer autrement, qu'en les obligeant de céder, ouen les 
dépofant. °° : | 

Le Cardinal Landolphe de Barry alla en Allemagne, à la 
Diette de Francfort, où l'Empereur Robert, les Archevèques 


de Mayence , & de Cologne, & la plüpart des Princes, & des 


Prelats de l'Empire étoientaffemblez, avècles Ambafladeursde 


France, & d'Angleterre, pour déliberer fur lindiétion du Con- 
cile. Ce Cardinal, malgré les efforts que fit Antoine Corario, 
auffi Cardinal, & neveu-de Gregoire, pour juftifier la eaufe de 
fon oncle, plaida fi fortement celle de l'Eglife, malheureufe- 
ment divifée depuis plus de trente ans, par un fchifme, quine 
or finir par aucune autre voye, que la Dierte approuva 
‘indiction du Concile, tout d'une voix, à l’exception de lEm- 
pereur, que les égards particuliers qu’il avoit pour Gregoire, 
empêcherent d'y confentir ; mais la confidération des malheurs 
que Je fchifme venoit de caufer à Liege, entre deux prétendans 
à cet Evêché, dont l’un adheroit à Grevoire, & l'autre à Be- 
poilt, dérermina les Princes, & les Prelats d'Allemagne, à tra- 
yailler à l'éteindre au plütôt, de peur qu’il n'en caufât de fem- 
blables dans l'Empire. Le Legat du facré College s’en retourna 
à Pife, avec l'approbation de la Dierte ; & y fit l'ouverture du 
Concile , le jour même qui avoit été indiqué pour cela. 

Il y avoic long-tems que l’on n’avoit vû Fe l'Eglife une 
Affemblée plus nombreufe, Ils’y trouva 22 Cardinaux, les qua- 
tre Patriarches, d'Alexandrie, d'Antioche, de Jerufalem, & de 
Grades. 12 Archevêques Eng » les Procureurs de 14. 


80 Evêques, les Procureurs 

de 2102. 41 Prieurs, des Generaux d'Ordre ; des Deputez des 

Univerftez,& desChapitresidesDocteurs,des Ambaffadeurs,&c. 
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e 102. 87 Abbez, & les Procureurs. 


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134 INouvelle Éfifloire 


:_ L'ouverture s'en fit le Lundy, jour de l’Annonciation , par 
une Proceflion folemnelle, depuis l'Eglife de S. Michel, jufqu’à 
la Cathédrale ; où aprés que chacun fut placé, la Meffe du Saïnc 
Efprit fut célebrée parle Cardinal de Poitiers, Doyen desdeux 
Colleges , qui étoit de la création de Gregoire XI. Aprés le 
Sermonile refte de la céremonie fut remis au lendemain.Ce jour- 
là, le Cardinal de Viviers célebra la Meffe 5 celui de Milan 
prêcha ; l’on fit les prieres ; l'on nomma les Officiers du Con- 
cile, & entr'autres un Avocat, qui conclut à ce que les deux 
tar fuffent déclarez coûtumaces : l’un des Promoteurs 
e requit 5 mais pour obferver les formalitez, ils furent citez , 
durant trois jours à la porte del'Eglife. Perfonne ne s'étant pré- 
fenté de leur part, le Cardinal de Poitiers prononça la Sentence, 
qui les déclaroit coûtumaces. 


Le 15. d'Avril fut célebrée la quatriéme feffion , à laquelle fe” 


trouva le Cardinal de Barry, revenu de fa Legation d’Allema- 
gne , avec plufieurs Prelats nouvellement arrivez: l'on fitentrer 
l'Archevêque de Riga, l'Evèque de Wormes, & l'Elû de Ver- 
den, que le Roïdes Romains avoit envoyez avec quelques Do- 
éteurs, au Pape Gregoire, & enfuite au Concile, pour y foutre. 
xir fes interëts : ils ne furent oüis que comme Envoyez de Ro- 


_ bert de Baviere, lequel n’étoit pas gencralement reconnu pour 


Empereur. L'Elû de Verden, qui porta la parole, propofa 24. 
queftions, qui contenoient autant d'objeétions , contre tout ce 
que les Cardinaux de Gregoire avoient fait à fon préjudice : 
s'emporta contre ces Cardinaux , & demanda de Ia part 
du Roi des Romains fon maître, quele Concile füt transferé 
dans une autre ville, où Gregoireoffroit de fe rendre, pour 
vü qu'il ÿ trouvat fes füretez , même de renoncer au Pontificat, 
poutv que Benoift fit aufli la même chofe de fon côté. 
Comme ce n'étoit-là que ce que Grégoire avoicdéja dittance 
de fois , le Concile ne douta point que cer artifice ne vint de 
jui, pour tâcher de rompre l'Affemblée ; l'on répondir cepen- 
dant aux Ambaffadeurs, que quand ils Auroient donné par écrit 
tour cé qu'ils avoient propofé;& montréle pouvoir qu'ils avoient 
dé leur maître, l’on écouteroit leurs propoficions, & l'on leur 
feroit réponfe. Charles Malarefta, Seigheur de Rimini, où Gre- 
goire s’écoicretiré en fortant de Sienne, vint demander la même 





Du-Conaile de Conffancé, -hj 


“chofe , fous prétexte que Pife étoit foufpeéte à Gregoire ; mais 
en lui fit voir par tant de raifons, la faufleré de ce prétexte, 


qu'il n’eut pas de quoi repliquer. Les Envoyez de Robert, fi- 
rent afficher à la porte de l’Eclife, une proteftation , dont on 
ne fit nul état. L'on répondit amplement dans la fuite aux que- 
flions qu'ils avoient propofées. L'on fit publier le 21. de Mai,un 
Ad&e de fouftraétion generale aux obédiences des deux préren- 
dans ; l'on caffa cout ce qu'ils ayoient fait, ou qu'il pourroiene 
faire au contraire. 

Le Mercredi s, de Juin 1409, aprés les prieres, & les céremo- 


_nies afcoûtumées ; les Cardinaux Colomne, & de S. Ange, 


avec les Archevêques de Genes, & de Pife, & lés Notaires du 
Concile, allerêne citer les deux prétendans, pour la derniere 
fois, Le Patriarche d'Alexandrie monta enfuite fur la tribune, 
où il s’afñit, entre les Patriarches d’Antioche, & de Jerufalem, 
& lüt, en préfence de tout le Concile, la Sentence deffinitive, 
par laquelle Pierre de la Lune, & Ange Corario étoient dé- 
clarez obftinez, fchifmatiques, & heretiques, & convaincus 
de crimes énormes de parjure, d'impieté, en violant leurs vœux, 
& de collufion pour tromper les Fideles, & pour entretenir le 
fchifme , qui déchiroic l'Églife depuis plus de trente ans 5 & 
comme tels, les prive du Pontificat, dont ils étoient déja effe- 
étivement déchüs : défend à tous les Fideles, à peine d’excom- 
mupnication , de les reconnoître, ou de leur prêter aide, ni fa- 
veur ; & annulle tout ce qu'ils avoient fair contre ceux, qui 
avoient travaillé à la réünion de l’Eclife, particulierement les 
dernieres promotions de Cardinaux, faires par Angclo Corario, 
depuis le trois de Mai ; & par Pierre de la Lune, depuis le 14 
de Juin de l’année précedente. 

Le Concile permit enfuite aux Cardinaux , fans préjudice 
des droits du facré College, de proceder à l’Ek étion d’un Pape: 
ils promirent tous par écrit, que celui qui feroit élü , eontinue- 
roit le Concile , jufqu’à ce qu'on eût pourvu à la réformation 
du Corps de l'Eglife, ranc dans le Chef, que dans les mem- 
bres. Ils entrerent le 14. de Juin au Conclave, qui avoit &é 

réparé dans le Palais Archiepifcopal, dont la garde fut con- 
fiée à Philbert de Naïllac, Grand Maître de Rhodes. Il s’y trouva 
24. Cardinaux ; parce que deux de ceux de Pierre de la Eune, 





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#36 Nouvelle Hifloire 


l'avoient encore abandonné; lefquels d’un commun confente- 
ment, élurent le Mercredi 29. du même mois, un vieux Cor- 
delier, nommé Zierre Philzrgi, matif de Candie, Cardinal de 
Milan, qui prit le nom d'Alexandre V. Il y en a qui préten- 
dent que cette Election fe fit par l'intrigue de Balthazar de la 
Cuiffe, Legat de Bologne , lequel ne jugeant pas à propos de 


fe faire propofer lui-même, avoit crû devoir mettre le Ponti- 


ficar en dépôt fur la cète de ce vieillard , qui ne le garda pas 
long-tems. 

Le nouveau Pape préfida à la feffion du r. de Juillet, où 
aprés que l’on eut lù fe Decret de fon Election, il fit un excel- 
lent Sermon. Il caffa dans les feffions fuivantes, toutesles Sen- 
tences, les cenfures, & les excommunications, fulminées depuis 
l'origine du fchifme, par les prétendans, tant à Rome qu'à 
Avignon. Il confirma les promotions faices en faveur de toutes 
Jes perfonnes qui adhereroient à ce Concile : il remic toutes les 
dettes, dont les Eclifes, & les Beneficiers pouvoient être rede- 
vables à la Chambre Apoftolique, jufqu'au jour de fon exal- 
tation , & renonça pour l'avenir, aux referves des Benefces, 
à la dépoüille des Prelats mourans, & aux fruits des Benefices, 
que fes prédecefleurs avoient préteadu leur appartenir, durant 


a vacance. 


Dans là derniere feffion, qui fut célebrée le 7. d’Aoùr, le 
même Pape déclara, que comme l'on avoit arrêté que le Con- 
cile acheveroit de réformer l'Eclife dansle Chef, & dans les 
membres, ce qu'on ne pouvoit faire alors ; à caufe que les Am. 
baffadeurs, & les Prelats étoient preflez de s’en retourner, cette 
réformation étoit remife avec le Concile, jufqu’apréstrois ans, 
_ feroit continué, au lieu dont ontconviendroit alors 5 en- 

uire de quoi, il donna congé à tous les Prelats, 

Mais le Concile de Pife, avec quelque folemnité que l'on 
eut pu le célebrer , loin de guérir les maux de l'Eclife, nefie 
que les augmenter. Pierre de la Lune, & Ange Corario plus 
opiniâtres que jamais , travaillerent à l'envie à fe maintenir 
dans les petites obédiences, qui reftoientà chacun d’eux.Le pre- 
mier étoit encore reconnu dans les Royaumes d'Aragon, de 
Caftille, & d’Ecoffe : le fecond avoit pour lui Ladiflas, Roi de 
Naples, & quelques villes d'Italie, qui ne furent pas lon-tems 


pour 


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= Du Concile de Conflance. 137 
pour lui : il afflembla un Concile dans 44fris, prés d'Udine, 
dans le Frioul , où il excommunia Angelo Corario , & Pierre 
Philargi : il publia une Contftitution , où il offroit de fe trouver 
avec fes deux concurrens ; ou dans un Concile des trois obé. 
diences , où il céderoit fon droit, files autres vouloient fe dé- 


poüiller de celui qu’ils avoient ufurpé. Il nommoit, pour le choix . 


de ce lieu, l'Empereur Robert, Sigifmond, Roi de Hongrie, 
& Ladiflas, qui étoient ennemis jurez l'un de l'autre, & qui 
vraifemblablement n'en conviendroient jamais, Il eut beau- 
coup de peine de fe fauver d’Auftria, où il s’étoitrendu, pour 
préfider à fon prétendu Concile, & fe retira à Gayette , 
Ladiflas lui avoit affüré pour fa demeure, & celle d'une 
petite Cour. 

Alexandre, de fon côté envoya des Legats, & des Nonces à 
tous les Rois, & à tousles Princes Chrétiens, pour les difpo- 
{er à recevoir le Concile de Pife : il fut reçü particulierement 
en France, à la follicitation du Cardinal Louis de Bar, Legat 
de ce Pape; quatrième fils de Robert Duc de Bar, & de Marie 
de France, fille du Roï Jean, coufin germain de Charles V. 
Il avoitrecu le Bonnertde Benoift, & l’avoit depuis abandonné, 
Ce Concile fut encore publié dans les Duchez de Bar, & de 
Lorraine, & en Allemagne. Alexandre , au lieu d'aller à Rome, 
où il étoit attendu par le Sénar, le peuple , & le Clergé, qui 
avoient envoyé le reconnoître pour Maître, fut obligé par le 
Legac la Cuiffe, de le fuivre à Bologne, avec tous fes Cardi- 
naux , qui n’avoient prefque pour. fublfifter, que ce que leur 
fournifloit ce Legar. Il en agifloit ainfi par précaution, afin de 
fe rendre le maître de l'Eletion , dés que le Pape auroit les 
yeux fermez ; puifqu'il tiendroitles Cardinaux Ph Jo dans 
un lieu, qui dépendoit entierement de lui. 

Il n'eut paslong - tems à attendre : Alexandre, qui avoit 
été contraint de ss 7 l’'Appenin, au cœur de l'Hyver, avec 
de trés-grandes incommoditez , & qui put même être un peu 
aidé par quelque morceau de mal-faine digeftion , mourut à 


Bologne le 3, de Mars 1410. âgé de 61. ans feulement, Il y avoit 


auprés de lui dix-fept Cardinaux , lefquels preflez d'un côté 


par Louis d'Anjou, Roi de Sicile, & de l'autre par le Legat 


da Cuille, qui S'étoit rendu.le maître de leur fort, & de leurs 
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138 Nouvelle Hiftoire 


volontez , lui donnerent leurs voix le 17. du même mois, quel- 
que peu de difpofition qu’il parüt avoir du côté des mœurs, 
pour bien remplir cette éminente Charge. Il fe donna le nom 
de Jean XXIII. 
L'Empereur Roberrmourut huit jours aprés cette Eleétion ; 


* & le crédit du nouveau Pape, contribua à Election de Sigif- 


mond de Luxembourg , Roï de Boheme, fils de l'Empereur 
Charles 1V. lequel le fit reconnoître en Allemagne, & dans 
fon Royaume. Le Roi Louis d'Anjou, le conduifit à Rome, 
où il fit fon entrée la veille de Piîques, de l'an 1451. parmi les 
acclamations du peuple, & du Clergé. Ilcélebra le lendemain 
Pontificalement la Mefe, dans S. Pierre : le jour de S. George, 
i] bénit , dans la même Bafilique, le grand Etendart de l'Eglife, 
qu’il mitentre les mains de ce Prince, déclaré Generaliflime des 
troupes, & Grand Gonfalonier de l’Eglife ; & enfuite celui du 
Sénat, & du ae Romain, _ donna à Paul des Urfins, 
qui commandoit les troupes Ecelefiaftiques, fous les ordres de 
Louis, pour aller faire la guerre à Ladiflas, fon concurrent 
qui fut depuis battu à Rocca-Serca mais l’état de fes affaires 
ayant depuis changé d'une maniere, que Jean fe crut obligé 
de fe riccommoder avec lui, il chaffa Gregoire de fes Etats, & 
le contraignit de fe retirer à Rimini, chez Malatefta, fon an- 
cien ami. | 

Jean, pour perfuader à toute l'Eglife qu’il vouloir executer, 
ce qui avoit été ordonné par le Concile de Pife, auquel il étoie 
redevable de fon exaltation , convoqua un Concile à Rome, 
où 1] déclara, qu’il vouloit que l’on reformût l'Eglife, dans fon 
Chef, & dans pui en Le Roi Charles y envoya des Am- 
baffadeurs , qui furent accompagnez des Deputez de l'Univer- 
fité de Paris, & fe joignirent au Patriarche d'Alexandrie, & 
à Pierre d’Ailly, Archevèque de Cambrai , que le Pape avoir 
faits Cardinaux , pour folliciter cette reformation. Maïs Ber- 
nard de Chevenon, Evêque d’Amiens, chef de l'Ambaffade , 
n'en parla point, & ne fongea qu'a folliciter fa tranflation à 
lEvèché de Beauvais, & la nomination de plufeurs bons Be- 
nefices, pour le Roi, & les Seigneurs ; enforte que les interècs 


de l'Eglife Gallicane, qui gémifloit fous le poid des exactions 
de la Cour de Rome , que Jean avoit rétablis, furent abfo. 


— me mn ne = 





Du Concile de Confiance. 139 


lument négligez , malgré les follicitarions des Deputez de l'U- 
niverfité. | 

Ladiflas auquel Jean s’étoit confié bien mal à propos, ne laiffa 
pas, nonobftant les Traitez qu’ils avoient fait enfemble, de 
{e jetter, en 1413. fur l'Ecat Ecclefaftique, avec une puiffante 
armée, & de furprendre la ville de Rome même, la nuit du 7. 
au 8. de Juin. Le Pape monta promptement à cheval , & fe 
fauva à Sarri, où il arriva fur le foir , fuivi à la file de la plà- 
part des Cardinaux, des Prelats; & des Officiers de fa Cour : 
il en fortit la nuit même ; parce qu’il craignoit d’y être invefti, 
& fe rendit à ’iterbe 3 où ne fe croyant pas encore en fürete, 
il fe retira à Florence, où il demeura jufqu’au mois de Novem- 
bre. Ladiflas de fon côté s’empara de la plüpart des Places 
Ecclefiaftiques de la Tofcane, & même de Perufe, où il paffa 
l'Hyver. 

Sigifmond s'étant trouvé dans le Frioul, le Pape lui envoya 
deux Cardinaux, lui expofer le miferable état de Rome, oppri- 
mée par Ladiflas, & pour convenir avec lui, comme ce Prince 
l'en avoit prié par fes lettres, du lieu, & du tems aufquels l’on 
célebreroit le Concile, que’cette guerre avoit encore obligé de 
remettre. Il avoit donné en apparence, un plein pouvoir à ces 
cas s’accorder avec l'Empereur fur ces deux points,comme 
ils le trouveroient bon ; mais parce qu'il ne vouloit pas fe met- 
tre à la difcretion de l'Empereur, dans une ville, où ce Prince 
fütle maître, il avoit marqué dans un Memoire particulier , 
certaines villes d'Italie, hors lefquelles, il leur défendoit d’en 
accepter aucune. Cependant, comme en les congediant, il les 
exhortoit à fe bien acquitter de leur devoir, & qu'il éroit fur 
le point de leur donner ce Memoire , qu’il tenoit entre fes 
mains, il changea tout-à-coup de fentiment, le déchira en 
leur préfence, & déclara, qu'il leur laïfloic à cet égard , toute 


forte de liberté, 
Il ne differa de fe départir de cet aëte de generofité , que 


jufqu’à ce qu'il eut appris que fes Legats avoient accepté la 


ville de Conitance pour l’affemblée du Concile,& confentit qu'il 
y füt convoqué, pour le premier de Novembre, de l’année 
fuivancer4r4.Mais il fuc obligé de diffimuler fon chagrin,de peur 


de fe rendre fufpett, & odieux à toute la Chrétienté, & de don- 
Si 








140 Nouvelle Hifloire 
ner lieu de croire qu’il ne vouloit point du tout de Concile, 
fur tout quand on verroirque fes Legats avoient eu foin de pren- 
dre toutes les précautions, & les fûretez, qu'ils pouvoient raifon- 
nablement fouhaicter pour fa füreté. L'Empereur , & les Ma- 
giftrats de Conftance avoient promis par un Aëte autentique , 
que le Pape, & toute fa Cour , y joüiroient d’une pleine , & 
entiere liberté : que Jean y recevroit tous les honneurs, que l'on 
a accoûtumé de rendre aux Souverains Pontifes : qu’il y exer- 
ceroit une entiere Jurifdiction fur fes Officiers, & fes Domeftt- 
ques, & qu’il pourroit, quand illui plairoit, fortir de cette ville; 
mais ces précautions ne raflüroient pas une confcience chargée 
de mille crimes,quife trouveroitenfermée dansune ville,où l'Em- 
pereur feroit toüjours le plus fort, & en état de faire executer 
les déliberations du Concile, quelles qu’elles fuffenc. 
Aprés la fignature de ce Traité, Jean, & Sigifmond fe ren- 
dirent à Plaifance où ils s'étoient donnez rendez-vous, pour 
leur entrevüë ; ils allerent de-là à Lodi , où ilsemployerent prés 


d'un mois à conferer enfemble. Ce fut de-là que le Pape écrivit 


au mois de Decembre, des lettres pour la convocation du Con- 
cile , à tous les Princes Chrétiens ; & à tous les Prelats. Sigif- 
mond les y invita aufli de fa part, & envoya pour cet effet des 
Ambaffadeursen France. Ils furent reçûs magnifiquement à 
Paris ; & dansleuraudience publique, ils déclarerent, contre 
l'intention du Pape, que lui, & l'Empereur avoient jugé à pro- 
pos de convoquer le Concile General à Conftance, pour y étein- 
dre entierement le fchifme , en déterminant , lequel des trois 
Papes étoit le légitime ; qu’ils prioient le Roi d’approuver cette 
rélolution, & d'y envoyer les Prelats de fon Royaume. L'on 
Jeur fit réponfe, par ordre du Roi, que Sa Majefté, & tout fon 
Royaume ayant reconnu l'autorité du Concile de Pife, & du 
Pape qu'il avoit élü , ils continueroient de rendre leurs refpects 
à Jean fon fucceffeur , à moins qu'il ne refufât de céder fon 
droit, au cas que l'Eglife le jugeât néceffaire, pour donner la 
paix à l’Eglife :que Sa Majelté n'empècheroït pas que fes Sujets 
n'allaffenc à Conftance. 

Sigifmond écrivit aufli à Angelo Corario, pour lexhorter à 
venir au Concile, & promit de lui donner toute forte de füreté; 
mais quoi-qu’il ne fût plus reconnu que par Malatefta, & ceux 


_- — 





Du Concile de Cohffance. 14! 
de f4 Maifon, il ne laifla pas de lancer des foudres bruttes, & 
impuiffantes, contre tout fe refte du monde, qu'il traitroit de 
fchifmarique, & fur tour, les Conciles de Pife, & de Conftance, 
que l'on n'avoit pù, difoit-il, convoquer fans lui : il protefta, 
qu'il ne pouvoir être jugé par un Concile, même Univerfel. 

Le Pape, & l'Empereur allerentenfemble de Lodi à Cremoneé, 
où Jean quitta Sigifmond, pour aller à Mantoüe , demander du 
fecours au Marquis François de Gonzague, contre Ladiflas : 
de-là, aprés avoir pourvü au gouvernement de la ville d'A vi- 
gnon, laquelle avoir enfin chaffé la eg de Catallans, que 
Pierre de la Lune y tenoit encore, il fe rendit à Bologne, d'où 
il envoya par tout demander du fecours contre ce Prince, qui le 
menaçoit de venir l'attaquer, jufques dans cette ville, lorfqu'il 
mourut aflez fubirement. 

Jean auroic bien voulu profiter d'une conjoncture auffi favo- 
rable, & du prétexte qu'elle lui fourniffoit d'aller recouvrer 
Rome, & les Places de l'Etat Ecclehaftique, qui lui tendoient 
les bras ; mais les Cardinaux, peu contens de fa conduite , & 
qui craignoient que la réformation qu’ils fouhaittoient, ne fe fîe 
pas, s’il n’alloit lui-même au Concile,ou qu’elle ne fe fit peut-être 
d'une maniere trop défavantageufe à la Cour de Rome , ce qui 
paroît plus vrai - femblable , lui remontrerent que fon hon- 
neur, l'avantage de fa Cour, & le fien en particulier, Fobli- 
gcoient à y aller, pour y préfider en perfonne : qu'il n'avoir 
rien à craindre ; parce que tous ceux qui y aflifteroient, le re- 
connoifloient pour le légitime Pape ; & qu'ils le foûtiendroienc 
contre les deux Anti. Papes, Ce fut avec bien de la peine, qu'il 


fe réfolut à fuivre cet avis, & à s'abandonner à une faufle efpe- 


rance, dont il fe laïfla vainement flatter. 

Il ne paroït pas cependant qu'ileût pris d’autres précautions, 
que celle de traiter avec Frideric, Duc d'Autriche, auquel if 
accorda une Bulle, dattée de Mayran, au Diocefe de Coire, du 
45. d'Otobre 1414. par laquelle il le créa Capitaine General de 
toute les troupes, & de l'Églife Romaine, en quelque lieu où 
elles fiffent la guerre, aux appointemens de fix mile ducats d'or 
de la Chambre, par année. Il lui donna encore la qualité de 
fon Confeiller, Familier, & Domeftique, avec les mêmes 9a- 


ges qu'il donnoit aux autres. Modiques avantages ; pour le. 
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142 Nouvelle Hiftoire 


quels ce Prince infortuné s'expofa à tous les chagrins, qu’il fut 
contraint d'éfluier, pour être entré trop aveuglément dans les 
interêts de Jean XXIII. Comme il lui reftoit peu de chemin 
à faire , il fe rendit à Conftance le 28. du même mois. | 

Le premier de Novembre , fête de tous les Saints, jour def. 
tiné à l'ouverture du Concile, le Pape Officia Pontificalement, 
dans l’Eglife Cathédrale de Conftance. Le Cardinal François 


Zarabella monta à la tribune, & lüt un écrit, portant, que le 


Pape Jean X XIII. en continuantle Concile General de Pife, 
commencé pour la reformation de l’Eglife, avoit convoqué de 
nouveau le préfent Concile , dans la ville Epifcopale de Conf- 
tance, & qu'il commenceroit le Samedi fuivant troifiéme du 
même mois. Mais l'on y fitpeu de chofe, jufqu’au mois de Fe- 
vrier fuivant, à caufe de l’abfence de plufieurs Prelats, & des 
Ambafladeurs des Rois; des Ducs, & des Univerficez , qui n'é- 


toient pas encore arrivez. Cependant la Nation d'Italie donna 


un Mémoire, par lequel elle demandoit que l’on commencçât par 
traiter de la Confirmation du Concilede Pife, & de l'execution 
des Sentences, qui y âvoient été prononcées ; aprés la leéture 
duquel, Monfieur le Cardinal de Cambrai en préfenta un au- 


tre tout oppofé, lequel il avoit communiqué au CardinaldesS. 


Marc, & à quelques autres Prelats, & Docteurs François, où il 
demandoit, que l’on attendit les Ambafladeurs de Pierre de la 
Lune, & d’Angelo Corario, qui étoient en chemin. 

Ce Memoire, qui fut préfenté le 7. de Decembre, contenoit 
differentes conclufons, à la preuve defquelles les Propofans fe 
foûmettoient, & demandoïent la décifion du Concile, dés qu'il 
feroit compofé d’un afez grand nombre de Peres. La premiere, 

ue le S. Concile de Pife obligeoic le Pape, & les Cardinaux 
de travailler dans celuide Conftance, afin que l’Eglife put être 
düëment réünie, & réformée, tant dans fon Chef, que dans 
fes membres : la feconde ; qu'ils y étoient obligez , non feule: 
ment par le Concile de Pife, mais encore par le Droit divin, & 
naturel : la traifiéme, que tous les Prelats appellez au Concile , 
y étoient pareillement obligez : la quatrième, que ceux qui 
foutenoient avec opiniâtreté, que le préfent Concile devait être 
diffous, fans être continué par un autre, où l’on vint à bout de 
conclure cette réünion, & cette réformation, étoient de vérita- 





Du Concile de Conflance. 143 
bles fauteurs du fchifme, & grandement fufpe&s d'herefie : la 
cinquiéme , qu’il falloir fuppofer comme un Re rs indubi- 
table, que le Concile de Pife avoit été canoniquement, & léoi. 
timement aflemblé:la fixiéme, que les Conciles de Pife, & le pré. 
fent de Conftance, devoient être regardez comme un même 
Concile, par une unité de continuation ;enforte que celui-ci, 
à l'égard de l’autre, n’avoit pas l'autorité de le confirmer, puif- 
que fa propre validité en dépendoit : la derniere, qu'il falloie 
commencer par en approuver les décifions, avant même que 
celui de Conftance fût compofé de tousles Prelats, qui devoient 
y affifter , qu'il fûten état de déliberer fur les moyens, par lef- 
quels l’on parvierndroit à la réünion de l'Eglife, & à fa réfor- 
mation. Mais le Concile abandonna dans la fuite la difcuffion 
de ces propofitions , pour s’attacher a celles de W'iclef, & de 
Jean Hus. | 

L'Empereur Sigifmond arriva la nuit de Noël : il fut bien-tôe 
fuivi par lesNonces dePierre delaLune,&d’AngeloCorario,dont 
uelques-uns étoïient Cardinaux de leur création : l’on contefta 
d'abord, fi on les laifferoit entrer avec le Chapeau rouge: l’on 
jugea néanmoins, que pour ne pas aigrir davantage les chofes, 
il falloit le permettre. L'on vit auffi arriver Louis Duc de Ba- 
viere, qui reconnoifloit Corario, dont les Nonces eurent au- 
dience de Sigifmond , où ils fe firent fort, qu'il renonceroit à 
fes prétentions : ils n’en firent cependant paroître aucun pou- 
voir. Ce Prince fit enfuice propofer à Sigifmond , que fi Sa Ma- 
jefté, & les autres qui y avoient interët, vouloient bien entrer 
en amiable compoficion, fur la renonciation de part, & d'autre, 
le Duc de Baviere, & les Prelats de l'obédience de Gregoire, 
travailleroient de leur côté, avec Meflieurs les Cardinaux, & 
le Patriarche , à trouver quelque expedient, pour parvenir à 
là réünion de l'Eglifesmais comme ils n’avoient pas actuellement 
de pouvoirs fuffifans de Corario, pour conclure eette négocia- 
tion , ils dirent qu’ils en atrendoïent dans peu de tems, qui fe- 
roient capables de fatisfaire tout le monde. ne 
Les Prelats, les Docteurs, & tous les autres de la même obé- 
dience , qui fetrouvoient à Conftance , offrirent de même, de 
conferer avec ceux des autres obédiences, tantfur la réünion, 
quefur la reformation, & fur les autres affaires, qui fe préfen- 


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encore nne cuifjé 
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144 | Nouvelle Hiftoire 
teroient, jufqu’à la conclufon, inclufivement ; enforte néan- 
mois, que la Cuiffe *, qui avoit prit le nom de;Jean XXTIIÏI. n’y 
préfideroir pas, même au Concile, & qu’il déchargeroit ceux 
de fon parti du ferment qu'ils lui avoient prêté, d'y foûtenir 
fes interèts : que l'on leur accorderoit toute forte de liberté de 
conferer entr'eux, & de dire hautement chacun fon fentiment: 
que l'on finiroit les difputes , qui étoient agitées entre les trois 
concurrens, avant {a difflolution du Concile : que l'Empereur, 
du confentement des Peres, envoyeroiït à Corario une Ambaf- 
fade, pour le prier de venir au Concile lui-même, ou d’y en- 
voyer des Nonces, pour expliquer fes prétentions, &”acquief- 
cer à la décifion qui en feroic faice:ils déclarerent, que pour eux, 
foic que Corario comparût, ou qu’il envoya fa Procuration, 
ils étoient réfolus de s'en tenir ; à ce qu’il plairoit au Concile 
d'ordonner fur ce fujet. | 

* On donna enfuite audience aux Nonces de Pierre de la Lune, 
Jefquels n'offrirentautre chofe , qu'une conference entre l'Em- 
pereur, le Roi d'Aragon, & lui:ilsdirent, que commeil avoit: 
plü à Dieu d’infpirer à Sigifmond la penfée de réünir l’Eglife 
divifée, ils le fupplioient : fe fervir de moyens, qui convinf. 
fenc à cette fin ; 5 quoi, il arriveroit encore plus de mal, que 
le fchifme n'en avoic déja caufé : qu'il n’y en avoit aucun au- 
tre, qu’une conference entre Sa Majefté, & Pierre de la Lune: 
qu’elle l’avoit elle-même fait propoler par le Sieur Ofrobon, tant 
à ce Pontife, qu'au Roï d'Aragon : qu'ainfi il étoit néceffaire 
qu'ils s’'affemblaffent, pour en regler la matiere, le tems, & le 
lieu ; ce qui étoit d'autant ponte) ra que l’on avoit pro- 
pofé des lieux fort éloignez, & où il étoit fort difficile de fe ren- 
dre , à des Seigneurs de cette qualité. 

Que fur le récit dudit Sieur Ottobon, Pierre dela Lune ayant 
fair beaucoup de diligences, pour s'aboucher avec le Roi d’A- 
ragon, il n'étoit plus libre à Sa Majelté Imperiale, de refufer 
cette conference, ni à Pierrede la Lune de s’expofer à des dangers, 

ue nul homme prudent ne voudroit tenter 5 parce qu'il s’agif- 
bic de perdrela vie, dont la perte n’étoit indifferente à qui que 
ce füt : que Sa Majefté avoit interêt qu'il n'afliftât à la confe- 
rence que des gens bien déliberez d'en venir à la conclufon, 
qui devyoit operer la réünion de l'Eglife, à laquelle l'on afpiroit 


_ depuis | 


= Rene — “ 





D Concile de Confiance. 145 
depuis fi long-tems : _ tous ceux qui avoient mal à propos 
avancé, que Pierre de la Lune cherchoïit des échapatoires, 
avoient tort : que le contraire paroïfloit par la conference qu'il 
demandoit à préfent, avec de fi grands Princes : que tout le 
monde le lapideroit, s’il ofoit fe dédire. | 

Que fi l'on ne cherchoit précifément que Îa paix de l’Eglife, 
Pierre en favoit plus long que tous les autres, puifqu'il y avoic 
plus travaillé que perfonne : c’eft pourquoi Sa Majefté devoit 
venir, non feulement de Conftance à Nice , mais même des ex- 
trémicez de l'Orient, jufqu'’a celles de l'Occident, concerter avec 
Jui, les moyens de rendre à l’Eglife la paix, dont ellé avoit un fi 


grand befoin : que Sa Majefté Imperiale devoit s’y trouver dé- 


poüillée de toute forte de préjugez , fi elle prétendoit être re- 
gardée comme médiatrice, dans une affaire d'une auf grande 
confequence : que dés que l’on auroit accepté la conference, 
Pierre en {eroit d'autant plus difpofé à s'ouvrir à Sa Majefté fur 
les moyens de réünir,& de réformer l'Eelife:qu'il n'avoit d'autre 
jotention, non plus quele Roi d’Aragon, oi d’exterminer les 
Infideles , non plus que Sa Majefté Imperiale : qu'en fe raffem- 
blanc tous les trois, ils pourroient prendre de juftes mefures , 


pour un auffi louable deflein. 


Que dans la conference propofée, l'ontrouveroir des moiens 


plus aifez de procurer la paix à l’Eglife, que Meflieurs qui s’é- 
twient affemblez à Conftance pour cer effet, lefquels pouvoient 
en être détournez par quantité d'autres objets, qui ne produi- 


roient que des immiriez, & de [a difcorde, par lefquelles l'on 


ne parviendroit jamais a la réünion de l'Eglife. Que la plus 
grande faute, quis’étoir faite dans la ville de Pife, étoit la pré- 
cipitation avec laquelle l'on en avoir ufé : que Pierre de la Lune 
avoit une aflez longue experience des faire pour pouvoir 
traiter avec l'Empereur, & à lui donner des avistrés-utiles pour 
le gouvernement temporel de l'Empire, & pour rentrer dans 
plufieurs de fes parties , qui avoient été indñëment occupées, en 
Allemagne , en Italie, & ailleurs: qu’enfin, fi l'on faifoitatten- 
tion à l'éendué de la partie de la Chrétienté, qui avoit jufques- 
là perféveré dans l’obédience de Benoïft, elle méritoit d’être 
confiderée, dans le deffein que l’on avoit formé de réüinir l'E- 
glife ; parce qu'il étoic le plus habile homme quil y pd & le 





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46 Nouvelle Hifloire 


plus réglé, quant aux mœurs : que les Royaumes d’Efpacne, 
de Navarre, d'Aragon, de Sicile, de Valence , de Maillor- 
que, de Minorque, de Murcie, d’Ecofle , de Sardaigne, 
& plufieurs Duchez, & Comtez, avec un nombre infini de 
gens de qualité, des Ecclefiaftiques, & des Docteurs de tou- 
ces les Facultez , perféveroient encore dans fon obédience. 

Que l'on ne pouvoit objcéter à la demande de cette confe- 
rence, la préfence de tant de perfonnes de diftinétion, qui fe 
trouvoient affemblées à Conftance; parce qu'elles pourroient 
nommer des Deputez, pour y afffter en leur nom, & leur faire 
le rapport de ce qui y auroitété conclu : que l'on n’avoit befoin 
que de deux mois : que tout feroit achevé avant la fin de celui 
d'Avril: que Sa Majefté Imperiale ne fe fépareroit point du Roi 
d'Aragon, & de Pierre de la Lune, fans avoir conclu ; enforte 
que l'on auroiten peu de tems une union parfaite dansl'Eclife, 
où que l’on fauroit du moins à qui il auroit tenu qu’elle ne fe fit. 
Que Benoift avoit befoin pour fe trouver au rendez-vous, de 
quelques Galeres, & de quantité d’autres chofes : que cepen- 
dant il ne manqueroit pas de fe trouver au Port de Ville-fran 
che, peu éloigné de Nice, où il féjourneroit pendant tout le 
mois d'Avril. Ce terme fut depuis prorogé jufqu’au mois de 
Juin inclufivement. 

La Harangue des Nonces de Pierre dela Lune devint bien- 
tôt publique : le Cardinal de S. Marc, voyant la porte heureu- 
fement ouverte ; que le Pape commençoit de fe broüiller avec 
l'Empereur, & que l'on ne parloit plus de la téünion : que les 
Ambaffadeurs d'Angleterre, & de Pologne étoient arrivez, & 
qu'ils n’avoient encore propofé aucun moyen d’y parvenir, il 
dreffa un Memoire , qu'il préfenta an Cardinal de Cambrai : 
celui-ci le goûta fort, & trouva le moyen dele faire préfenter à 
Sigifmond, lequel fur du même avis, &en fit faire des co- 
pies, qu’il envoya aux Affemblées de chaque Nation : elles ne 
manquerent pas de D 0 eu , & de le faire publier ; enforte 
que Jean X XIII. en fut bien-tôt averti : il en fuc trés faché, 
& comme l'on l'affüra qu'il avoit été dreflé par S. Marc, ce Car- 
dinal alla le voir, & en demeura d'accord : il dit, qu'il ne l’avoie 
fait, que pour parvenir à la réünion de l'Eglife, Ce Memoire: 
contenoit : 


à : — 


— = 


Du Concile de Conffance. | 147 


Quele Concile de Conftance avoit deux objets principaux : 
le premier étoit la paix, & la réünion parfaite de l’'Eolife ; le fe- 


.cond,]la réformation de l'Etat Ecclefiaftique. Que l’on avoit déja 


propolé au Concile de Pife, divers moyens de parvenir au pre- 
mier but. 1°, De fe fervir desarmes, & dela violence, pour ré- 
duire les opiniâtres. 2°. D'examiner à fonds le droit de chacun 
des prétendans. 3°. De les obliger de fe départir de leurs préten- 
tions ; & d'autant que Pierre de la Lune, & Angelo Corario, 
avoient trouvé le moyen d’éluder la voye de ceffion, quoiqu'ils 
l'euffent d’abord approuvée ; le Concile de Life les avoit dé- 
polez l'un, & l’autre, & avoit élu Alexandre V. auquel avoit 
depuis fuccedé Jean XXII. que quoi-que chaque obédience 
regardâr le fien comme véritable Pape, elles étoient néanmoins 
convenués de les obliger de céder leurs prétentions, par le moïen 
d'un Concile general, qui pût rendre la paix à l’'Églife, Qu'il 
s'agifloit préfentement de favoir par quelle voye l’on pourroit ÿ 
parvenir: fi l'on feferviroit de celle de réduction ; qui paroifloit 


auf difficile qu'avant leConcile de Pife,à l'égard des Ffpagnols; 


& de Pierre de la Lune, même encore plus ; parce qu'ils ne de- 
meureroient pas d'accord d'être tombez dans l'herefie, pour la- 
quelle leConcile les avoit condamnez : qu’il ne falloit pas efperer 
qu'ils vouluifent fe charger d’infamie , en demeurant d'accord 
d'un fait aufli grave que celui-là : qu’il falloic en dire autant de 
l'obédience de Corario , quoi-qu'elle fut moins étendué. 

Que les du rt sante qui feroient condamnez, & ceux 
qui les reconnoifloient pour tels, ne fouffriroient jamais que 
l'on entrât dans la difcuflion de leurs prétentions : que quoi- 
qu'ils n'euflent d’autres Juges que le Concile General, ils n’en 
reconnoïtroient pas volontiers l'autorité : que Corario avoit 
bien avoüé, que l’on pourroit affembler un Concile des trois 
Obédiences, à qui les trois prétendans fe foûmettroient ; ou 
trouver d’autres moyens de les réünir ; mais que cet expedicnt 
étoit également long, difficile, & laborieux, tant pourle choix 
du lieu, comme l’on avoit và dans ce qui s’étoit paflé centre de 
la Lune, & Corario , qu’à caufe des incidens qui naifloiene 
de la contrarieté des opinions : que de la Lune ne prendroic 
jamais ce parti. . 

Qu'il feroic honteux de douter de l'autorité du Concile de 

Ti; 








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148 Nouvelle Hiftoire 


Pife , & de le foùmettre à un nouvel examen : qu’il étoit impof- 
fible de ramener les défobéïffans à leur devoir , par la voye des 
armes : qu’il faudroit .pour cela, mettre l'épée à la main de di. 
vers Princes, les uns contre les autres; ce qui cauferoit une in- 


- finité de maux : que quand l'Empereur pourroit réduire par 


la force Corario, & Charles Malatefta, fon Patron, il refte- 
roit encore à ramener l’Efpagne, & l'Ecoffe, qui reconnoiffoient 
de la Lune : qu'ainfi il ne reftoit à prendre que la voye de cef- 
fion , laquelle le Concile de Conftance devoit choilir, comme 
la meilleure, la plus füre , & celle dont Jean XXIIT. ne paroif- 
foic pas lui-même fort éloigné. L'on lüc alors le projet qu'il en 
avoit fait préfenter à l’Affemblée 5 mais commeil lui parut trop 
vague, les trois Nations de France, d'Angleterre , & d'Alle- 
magne, en firent lire un autre, plus étendu , & plus circonf- 
tancié. 

Le 21. de Fevrier fur Île foïr arriverent à Conftance les Am- 
baffadeurs de l'Univerfité de Paris, où ils furent magnifique- 
ment reçüs de tous les François qui s’y trouvoient. Ils furene 
préfentez, & admis à l’audience du Pape, le Samedy fuivant. 
L'on leur donna la permiflion de s'expliquer devantuneCompa- 
onietrés-diftinguée,&trés-nombreufe. A prés toureslescéremonies 
ufitées en pareils cas, M' Jean Dachery commença un difcours 
qu'il laïffa achever au Chancelier de l'Univerfité de Paris, ow 
a Benoilt Gentian. Le Pape l'écouta avec attention : il s'étendie 
enfuite fur les Loüanges de l'Univerfité de Paris, & fur le zéle 
qu’elle avoit fait paroître pour la réünion de l'Eglife, & pour 
rétablir les véricez de la Foi, & la Difcipline de l'Églife. Il paffa 
de là aux loüanges du Roï, lequel s’étoit diftingué entre tous 
les Princes Chrétiens, par l'attachement qu’il avoit fait paroî- 
tre à procurer la réünion de l'Eglife : il déclara qu'il avoit toû- 
jours attendu la venuë des Ambaffadeurs du Roi Trés-Chré- 
tien , & de l'Univerfité de Paris ; mais qu’il vouloit donner libre. 
ment, & effectivement la paix à l'Eglife, quand il devroit cé- 
der toutes fes prétentions au Pontificat, ainfi qu’il l’avoic dé- 
claré en plein Confiftoire, & qu’il étoit porté par une cédule, 
qu'il prélenta, & dont la teneur fera rapportée dans Îa fuite. 

L'Empereur, les Cardinaux, & les quatre Nations, dont le 
Concile étoic alors com pofé,fuivirent celle de Franceicelle d'Ita. 


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Du Concile de Conflance. 149 
lie, celle d'Angleterre, & celle d'Allemagne, n'eurènt aucune 
peine d'approuver cette voye de ceffion ; mais comme elle n’a. 
voit été propofée que dans la forme, que l'on 2 déja và , les 
François, les Anglois, & les Allemans, demanderent que l'on 
s’en tintà celles qu'elles avoientelles-mêèmes propofées. Les Am 
baffadeurs de l’'Univerfité s’appliquerent enfuite à découvrir les 


difpofitions de Sigifmond : ils en furent agréablement reçüs le 


même jour , à trois heures de relevée, & entendus en une au- 
dience publique : ils lui repréfenterent des chofes, qui lui furenc 
fort agréables. Il leur répondit lui. même fur le champ, en Lan- 
gue Latine ; ildic beaucoup de chofes à la loüange de ce Corps, 
pour marquer les fouhaits qu’il avoit faits dele voir concourir 
à fon deffein , de réünir l’Eolife : il les exhorta lui-même à ÿ con- 
tribuer , à lui donner de bonsconfeils, afin de compenfer par 
ce moyen le retardement de leur arrivée. 

Les Ambafladeurs de France, n’arriverentä Conftance, que 
le cinq de Mars fuivant. L'Empereur alla lui-même au devant 
d'eux, avec fes troupes, & fes drapeaux, environ dernie lienë 
de France. Le Duc de Lorraine, qui étoit entré dans la ville 
prés d’une demie heure avant, fachant qu'ils devoient bien-tôc 
arriver, ne mit pas pied à terre, & accompagna l'Empereur, de 
même que le Camerier du Pape 5 le Comte Berthole, Nicolas 


de Roberties , lès Ambafladeurs des Rois de Dannemarc , de 


Pologne , & de plufieurs autres Princesiun grand nombre d'Ar- 
chevêques, & d’Evêques 5 enforte qu’il s'y trouva plusde deux 
mille hommes, parmi lefquels il ny avoitque deux Anglois : le 
Grand Duc de Baviere, & quantité de foldats Allemans. Ils 
virent le Pape dés le lendemain, & en eurent audience quelques 
jours aprés. 

Les Memoires, où projéts, dont on x parlé, n'ayant pas 
encore facisfait les Nations s elles convinrent d'un quatriéme, 
qui fut là dans le Convent des Cordeliers, le 27. de Fevrier , 
conçù en ces termes: %e, Jean Pape X XIII. du nom, confcfe , 
m'engage , promets à Dieu, à P'Eglife; € à ce faint Contile, de donner 
da paix à L'Eglife, en cédant purement, ©* fimplement toutes les pre- 
tentions que je puis avoir au Pontificat,@ d'accomplir réelement, € de 
faigce que contient certe cédule,faivant la déliberation de préfent Conci- 
de,an cas ,G dés que Pierre de La Lune, © Ange . » HOMIMER 

if 


150 Nouvelle Hiftoire 

dans leurs Obédientes Benoiff X° 111, @ Gregoire XII. auront fait par 
eux-mémes ou par leurs Procureurs une [eion fémblable,& en tout au- 
L | | tre cas comme de ceffron, de deceds ou autre,où ma préfente cefïon pourra 
rendre La paix à l'Eclife, € terminer le préfent fchifme. Le 9. de 
Mars fuivant, le Pape donna une Bulle conforme à cerécrit, 
qui eft dans les preuves. | 

Ce projet fut approuvé par les trois Nations, Gallicane, 
Germanique, & Anglicane ; mais l'Univerfité de Paris ne jugea 
pas à proposde rien précipiter : elle demanda un délai, pouren 
déliberer ; & s'étant affemblée aux Cordeliers le lendemain aprés 
idi 5 elle y ajoüta feulementces paroles , fais veu, jure, 
Mc Benoïft Gentian expliqua les raifons de cette addition, la- 
quelle fut approuvée de tous ceux qui s’y trouvoient, & donna 
un grand poids aux déliberations de cette Univerfite. 

Le Jeudi fuivant l'Empereur obligea les Prelats Italiens de fe 
trouver à l'Affemblée des autres Nations, & les exhorta de dé- 
liberer fur ce projet ; de contribuer de tout leur pouvoir à la 
| la réünion de l'Eglife, & de concourir à ce deflein, avéc tou- 
| tes les autres Nations. Cette exhortation ne fervit au contraire 

qu'à les faire roidir, & à exciter tellementleur indignation, que 
tous ceux qui purent échapper fe retirerent. Il n'en refta que 
douze, lefquels avec l’Archevêque de Genes , approuverent 
le dernier projet. L'Empereur mena le Pape à l'Afflemblée, 
incontinent aprés, où en préfence des Cardinaux, & des Na- 
tions, il le lui préfenta ÿ route la Compagnie le fupplia de l'ac- 
cepter. Il Le ficen effet d’un air fort gracieux, ce qui caufa tant 
de joye à toute l’Affemblée , que l’on entonna fur le champ le 
Te Deum. Le Pape ne s'en tint pas-là ; il fit publier une feffion 
pour le lendemain. 

Elle {e cinc en effet dans la Cathédrale : l'Empereur y aflifta, 
avec fes ornemens Royaux, & l'mperiaux, la Couronne en tête, 
& le Sceptre en main. Les Cardinaux, les Prelats, les Princes, 
les Ambafladeurs, & un grand nombre de Docteurs, & d’Ec- 
clefiaftiques s’y trouverent. Le Pape célebra lui-même la Meffe 
Pontificalement, aprés laquelle l’on chanta les Litanies, & les 
Oraifons, & l'on acheva le refte des cérémonies. Le Cardinal 
de Florence, apres avoir fait faire filence, s’écria à haute voix 

“ que le Pape vouloit bien accepter le projec qui lui avoit été pré. 


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du Concile de Conflance. TS 


fenté: alors le Pape en fit lui-même une copie, laquelle il Iûc 


diftinétement ; & quand il en fut venu à ces termes, /e fsis vœn, 
G jure, il defcendit de fa chaire, fit la réverence, & s’agenoilla 
devant l’Autel,& mettant la main 4d peflus,je le fais vrayement,dit- 
il: il renouvela ce vœu, & ce ferment ; quandileutahevela le. 
ture du projet; l'Empereur fe leva auffi de fon Thrône, rendit 
oracesà Dieu,& au Pape de fes bonnes intentions,qu'’il venoit de 
juftifier par cette aétion ; & aprés s'être fait ôter fa Couronne, 
il lui baiïfa les pieds. | | | 
 M'lePatriarche d’Antioche l’accepta,du confentement de tout 
le Concile, auquel il préfidoic alors ; mais comme il ne fuffifoic 
pas d’avoir fait la ceflion avec autant de pompe, & d'oftenta- 
tion, fi elle n’étoit executée réellement, & de fait, les trois Na- 
tions, de l'aveu de l'Empereur, jugerent à propos de préfenter 
au Pape une fupplique , contenant ”_ articles : Que le Con- 
cile ne füt point diflous, que l’'Eglife ne fe trouvât parfaitement 
réünie , & réformée : qu'il ne fut point transferé ailleurs: que 
le Pape ne l’abandonnât point: qu'il nommât un Procureur, 
pour renoncer effectivement au Pontificat, en fon nom : qu'il 
s'engageit à l'execution de ces quatre articles par une Bulle ex- 
prefle. L'on y avoit ajoüté, qu'aucun des Prelatsne fortiroic de 
Conftance , fans que les raïfons qu'ils pourroient avoir d’en 
fortir, euflent été examinées par des Commiffaires que le Pape 
nommeroit, La Nation Italienne feule, n’approuvât pas que le 
Pape dût s'engager par une Bulle. 

Le Pape répondit à ces articles , dans fon Palais ; premiere- 
ment par la bouche du Cardinal de Florence, & le repeta lui- 
même enfuite ; que la ceflion fe feroit d’une maniere plus cer- 
taine, plus füre, plus prompte, plus honnête, & plus conve- 
nable, par lui-même, que parun Procureur, à l'égard duquel 
il propofa plufieurs difficultez : qu’il s’en trouveroit encore 

ir , Avant que l'on püc avoir celles de la Lune, & de Co- 
rario, fur lefquelles il étoit difficile de donner de bonnes inf 
tructions à un Procureur : qu'il faudroit envoyer à Nice, &en 
atcendre la réponfe : que les Ambaflideurs du Roi d'Aracon, 
& ceux de Pierre de la Lune difoient hautement, qu'il ne céde- 
roit jamais par Procureur, ni avecles Procureurs de fes concur- 
rens: qu’ainfi il falloir quelles ceffions fe fiflent en perfonne: Que 


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152 Nouvelle Hiftoire 
puifqu'il vouloit renoncer lui-même, il étoit inutile de lui dez 
mander un Procureur. Qu'il vouloit aller lui-même la faire à 
Nice, ou en quelque lieu des environs, dans tout le mois de Juin 
fuivant ; & quefi l'on craignoit qu’il ne s’écartât, ou qu'il n’eût 
pas parlé fincerément, il confentoit que les Cardinaux, le Con- 
cile, & l’Eglife Univerfelle ne le regardaflent plus dorénavant 
comme Pape, non plus que s’il avoit expreflément renoncé au 
Pontificat, Qu'il vouloic que les Cardinaux s'y engageaffent dés 
à préfent par ferment, _ 
Que s'illui arrivoit quelque infirmité, ou quelqu’autre empé- 
chementlégitime , qui ne lui permit pasde faire ce voyage, il 
pommeroit alors des Procureurs,pour renonceren fon abfence, 
ou fe ferviroit de tous les expediens qui lui feroient fuggerez par 
le Concile : qu'il s'engageoit volontiers à ne le point difloudre; 
mais qu'il jugeoit à propos de le transferer à Nice, ou en quel. 
que lieu convenable des environs ; & qu'il fe refetvoit la liberté 
d'y aller, pour executer fa promefle, aprés avoir néanmoins 
accompli tout ce qui feroit jugé nécelfaire par le Concile. - 
Les Nations qui s’affemblerent dés le lendemain, ne furent 
point du tout contentes de ces réponfes: elles foutinrent que le 
Pape devoir donner une Procuration pour céder en bonne for- 
me. 1°. Pour prévenir les collufions qui pouvoient arriver, 2. 
Que le Pape étoit homme comme un autre ; qu’il pouvoit chan. 
ger de fentiment, commeil lui étoit déja arrivé. 3. Qu'il feroit 
trés-difficile de convenir d’un lieu qui fe agréable au trois pré- 
tndans. 4°. Qu'ils feroient fur la céremonie , qui céderoic le 
premier. Que les Nonces de Corario avoient déclaré qu’il n’i- 
roit point à Nice, & que cette ville lui étoit fufpeéte : qu'il ai- 
meroit mieux venir à Conftance, ou y envoyer une Procura- 
tion, pour céder , fi l'Empereur le jugeoit à propos. 


Les Ambaflideurs du Roi d'Aragon, & de Pierre de a. 


Lune protefterent qu'ils ne feroient rien avec le Concile, ni 
avec Jean XXTII Qu'ils n'avoient été envoyez qu’à l'Empe- 
reur, pour lui propoier unc entrevüë. Sigifmond promit d'al- 
ler à Nice, au mois de Juin fuivant. L'on fit courir le bruit que 
Je Pape vouloit prévenir les Nations, & donner fa Procuration 
en bounce forme ; mais la joye qu'il avoit caufée ceffa bicntôe, 
dés que i on appric le 21, de Mars, fête de S. Benoïlt de grand 

: matin 


CT 2 . 


© 


Du Concile de Conffance. 153 


matin, qu'il avoit pris la fuite la nuit précedente. L'Empereur 
fic publier à fon de trompe, dés les fepc heures du matin, dans 
toutes les ruës de Conftance, que perfonne ne branlit: que l’on 
n'avoit rien à craindre : que le Concile étoic encore plus en fü- 
reté qu'auparavant : Br 2 marchez feroient également rem- 
2 , & que chacunétoiclibre d'aller, & de venir ; ce qui fit que 
‘on cria, vive Sa Majefté. 
Les quatre Nations s'aflemblerent dés le même jour dans l’E- 
life des Cordeliers, en préfence de l'Empereur , qui les con- 
Éla , & qui leur dit de ne rien craindre : qu'il n'épargneroit 
pour leur défenfe, ni fes biens , ni fa perfonne : qu'il de- 


meureroit avec eux jufqu’à la fin du Concile, pour le proteger, . 


&, le diriger. L'on reçût en même tems une Bulle envoyée de 
Schaffoute par le Pape, & deslettresde créance pour l’Archevé- 
que de Reims, qui la préfenta , dont voici la teneur: 

Jean, Pate X XIII. à tous , @ chacun les Patriarches, Arche- 
véques, Evêques, € autres Prelats, Ambafladeurs des Rois, Prin- 
ces, @'Univerfitex, Salut © benedittion Apoftolique. Nons voici 
par la grace de Dieu, en liberté à Schaffoufe , où nous ne fommes pas 
venus dans le deffein de nous écarter de ce que nous avions promis, 
de renoncer à nôtre dignité, pour La paix de la {ainte Eclife de Dies; 
mais [eulement afin de pouvoir l'execater, avec pleine liberté, € fi- 
veté de nôtre perfonne. Donné à Schaffoufe, Diocefe de Conffance 
de 2r. de Mars 1477. Aprés la leéture de cette Bulle, l'on remer- 
cia l'Empereur, & l’on mit en déliberation ce qu’il y avoit à 


faire de plus preflé. Les quatre Nations fe retirerent chacune en 


particulier 5 elles demeurerent toutes d’accord d'envoyer des 
Deputez aux Cardinaux, qui étoient alors affemblez dans le 
Palais du Pape, pour favoir leurs fentimens, & prendre avec 


eux des mefures dans fa préfente conjonéture. 
Lé e ’ . . : 
Ils répondirent que Jean étoic parti fans leur en parler ; ce 


qui les chagrinoitextrèmement : qu’il éroient réfolus d’agir con. 


jointement avec le Concile, en l'abfence du Pape : ils prierent 


même les Nations de vouloir y contribuer : qu'ils avoient ré- 
. ‘ A LA 
folu, au cas que la fuice de Jean parüt un obftacle à la réü- 


pion , & à la réformation de l’Eplife, de l’abandonner abfolu- 
ment, & de joindre leurs déliberations à celles du Conc le, 
fur tout ce qu'il y auroit à faire : qu'ils avoient fait defein 


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164 | Nouvelle Hifhoire 

d'envoyer au Pape un Evêque, ou deux de fes amis, pour être 
informez des caufes de fa fie , & de fon intention : que dés 
qu'ils feroient de retour, & qu’ils auroient fait leur rapport, 
l'on y envoyeroit un Cardinal de chacun des trois Ordres, pour 
lui communiquer certaines chofes, fur lefquelles le Concile au- 
roit auparavant déliberé. Ils prierentles Prelats de ne rien faire 
cependant au préjudice du Pape : de vouloir agir avec eux en 
bonne union , & charité , à quoi ils ne manqueroïent pas de 


leur part : ils remercierent l'Empereur des précautions qu’il 


avoit bien voulu prendre pour la füreté du Concile : Sa Ma- 
jefté y étoit préfente 5 elle avoit accompagné les Deputez du 
Concile. 

Les Ambaffadeurs du Roi de France, & du Duc de Bour- 

gogne avoient fait differentes remarques fur le Memoire pré- 
fenté de la part du Pape, ci-deflus rapporté ; elles ne parurent 
que Îe jour qui préceda fon évafion : elles difoienten fubftance: 
qu'il falloit fe toutes chofes, s'attacher à ce que le Concile fît 
une bonne réformation de l'Eglife, tant dans. fon Chef, que 
dans fes membres : que l’on corrigeit toutes les erreurs qui s'y 
étoient gliffées, tant dans la Foi, que dans la Difcipline : que 
on tâchit de découvrir l'intention de Pierre de la Lune, & 
d'Angelo Corario : que l'on leur _ au plutôt des ot 
tez, pour s’en informer : que s’il paroïfloit par de bonnes raifons 
qu'il fut à proposde transferer le Concile, en quelqu’autre ville 
plus commode, l’on ne l'entreprit pas fans le Sr met du 
Pape, de l'Empereur, & du Concile même : que l’on ne choisit 
pour cela, qu'une ville fujette à l'Empereur. - 

Que me Sigifmond étoit rélolu de faire le voyage de 
Nice, il feroit à propos que le Concile lui donnât quelques Pre- 
lats , pour l'accompagner : que dés que l'on fauroit l'intention 
de Pierre de la Lune, & qu'il feroit réfolu de ne pas renoncer 
par Procureur, le Pape ” Cardinaux, & le Concile même, 
fi cela pouvoit fe faire fans trop d’incommodité, s'y tranfpor- 
teroient, à moins que l'on ne püt obliger de la Lune, & Co- 


‘rario de venir à Conftance ; ou de renoncer par Procureur, au 


même tems que Jean XX III. lequel pourroit , en ce cas, nom- 
mer Procureurs des gens bien intentionnez pour la paix de l’E- 
glife, & donner dés à préfent un pouvoir convenable à cette 


——— — 





Du Concile de Confance. fs 
fin, à condition qu'ils ne s'en ferviroient qu’aprés que les au- 
tres prétendans auroient donné les leurs, ou dans les autres cas 
exprimez dans le Memoire. | 

Qu'au cas que le Concile jugeât néceffaire que le Pape, & 
fon College fiffent un voyage, il ne falloit pas que le Concile 
le laifsâc aller ; fans le fuivre, par bien des raïfons, qui s’expli- 
queroient de bouche : qu'il feroit à EE d'arrêter tous les ar 
ticles en pleinefeflion, de faire une Bulle particuliere, qui com. 

rîc toutes les füretéscontenuës dans la réponfe du Pape, & de 
obliger de renoncer publiquement à toutes les proteltations qu'il 
faifoit fouvent, ur DEA pas en pleine liberté, & que tout 
für approuvé par le Concile. Que fi enfinle Pape, & les deux 
prétendans demandoient que l'on eût attention à leur honneur, 
& à leur entretien, & à celui de leurs familles, & rs FE 
aprés leurs renonciations , il feroit à propos d'y pourvoir düé- 
ment,& honnètemage,& de le leur faire favoir auparavantimais 
Ja fuite du Pape rendit inutiles toutes ces précautions. Il étoic 
encore à Schaffoufe , où aprés avoir donné audience aux De- 
putez, que les Cardinaux lui avoient envoyez , il les renvoya 
avec une Bulle, datée du Lundi de la femaine fainte. 

Elle portoic : que puifque tous leurs defirs ne tendoient qu’à 
procurer une véritable paix à l'Eglife, il les établifloit tous fes 
Procureurs ; enforte qu’au cas qu’il ne renonçât pas lui-même 
en perfonne , trois d’entr'eux pourroient le faire en fon nom, 
pourvü que Pierre de la Lune, & Ange Corario renonçaflent 
pareillement : 1] leur joignoit un Prelat de chacune des quatre 
Nations qui étoient à Conftance : il promettoit d’en faire incef- 
famment expedier des lettres en bonne forme: il leur ordonnoit 
d'en donner communication à Sigifmond, & aux autres qu'ils 
jugeroient à propos. | | 

IL écrivit le lendemain 22. de Mars une grande lettre à Ula- 
diflas, Roi de Pologne, où, aprés avoir parlé des maux qu'a- 
voit caufé le fchifme, il affüre qu'il a toûjourseu une grande 
envie de le terminer: que quoi-qu'il eût ailleurs des affaires plus 
prellées,où fa préfence auroitété trés-néceffaire, il s'éroic rendu à 
Conftance, même avant le terme qu'ilavoit marqué par fa Bulle 


de convocation, 
tems attendu les Prelats, &lesAmbafladeurs desRois,des Princes, 
Vi 


our l’ouverture du Concile:qu'il y avoit long- 





156 Nouvelle Hifroire 


& des Univerfitez : qu’il avoit même offert de renoncer à fa 
dionité, pourvü que Pierre de la Lune, & Angelo Corario , 
dépofez par le Concile de Pife, vouluffent aufli renoncer à leurs 
prétentions : qu'il avoit crü que tout le monde concouroit à un 


deffein auf loüable 5 mais se contraire certaines perfonnes 


mal intentionnées, au lieu de laiffer au Concile la liberté, qui 
lui étoit fi néceffaire , l’avoient divifé en quatre Nations, afin 
; né ne S'y trouvât, à proprement parler, que quatre voix, 
ont ils s’étoient rendus les maîtres, par des violences inoüics : 
qu'ils avoient fait tenirles portes de la ville fermées pendantun 
jour entier ; enforte qu'il n’avoit été permis à aucun Ecclefia- 
ftique d’en fortir : qu'il s’étoit appercû que l'on confpiroit con- 
tre fa propre liberté, & contre fa vie ; que toutes ces confide- 
rations l’avoient obligé d’en fortir en cachette, & de fe retirer 
a Schaffoufe, ville dépendante de Frideric, Duc d’Auftriche, 
à quatre lieuës de Conftance, où il étoireæpleine liberté: qu'il 
n'avoit ofé fortir en plein jour, crainte de fcandale , & d'être 
arrêté : qu'il avoitbien prévà , que tout ce qu'il pourroit faire 
en cet état, ne pourroit être d'aucune valeur, ni conféquence. 
11 lui demande Le fecours, dans le defir fincere, qu'il dit avoir, 
de réünir l’Eglife. | | 
Ïl écrivit encore le même jour deux autres lettres à Meflieurs 
les Ducsde Berry, & de Bourgogne, à peu prés du même file, 
avec lefquelles il leur envoya une efpece d’apologie de fa fuite: 
‘I difoit, qu’il avoit demeuré prés de trois mois à Conftance , 
depuis l'ouverture du Concile, & avant l’arrivée des Prelats, qui 
y avoient été convoquez : que l'Empereur Sigifmond n’y étoit 
arrivé que deux mois aprés : que ce Prince l'avoit obligé d'at- 
tendre les Ambafladeurs du Roi d'Angleterre, qui n'étoient 
venus qu'au bout de trois mois : qu'ayant appris que ceux du 
Roi de France étoïent en chemin, il avoit propolé de ne rien 
faire, qu'ils ne fuffenr venus : que les Anglois avoient tout ren- 
verfé, en prétendant que le Concile feroit partagé entre les 
quatre Nations, dontil étoir alors compolé:que celle de France 
. p'avoit pü trouver de Chef , lequel venoit apparemment avec 
, D & ne s étoit trouvée compofée que de deux 
relats, | 


Que quoi-que le principal foin de l'Eglife dût être d’exter- 


== SO en = e—  — 


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Du Concile de Confiance. 157 
mitier les herefies, qu’il n’eft permis à aucun Prince Chrétien de 
proteger,le Concile deConftance;aprés avoir condamné l’herefie 
de Wiclef, n’avoit encore fait aucune juftice de Jean Hus, 
qui avoit été arrèté par fes ordres, à caufe qu'il enfeignoit la 
même herefe : que celai qui vouloit pafler pour le Proreéteur 
du Concile, avoit empêché que l'on ne prononçât aucune Sen- 
tence contre lui : qu’il avoit fait fon pofble , pour le faire re- 
lâcher , jufqu’à menacer de forcer la prifon où il étoit retenu. 

ue quoi-que l'on ne‘dût faire aucune difference des Na- 
tions dans les Conciles Generaux, puifqu'elles ne compofoient 
routes que la même Eglife, & que chacun dût y avoir fon fuf- 
frage libre, l'on n’avoit pas laiflé d’ordonner que chacune des 
quatre Nations, qui s’y trouvoient, ne feroit qu'une voix , 
quoi que celle de France feule, eût plus de cent opinans ; que 
celle d'Italie fût compolée d'autant, & que celle d'Angleterre 
qui ne confiftoit qu’en trois Prelats, n'avoit pas laiffé d'avoir la 
même confidération. 

ue l’on avoit trouvé le moyen de réünir les Nations An- 
gloife , & Germanique, dontl'Empereur difpoloit entierement; 
mais parce qu'elles n’auroient pà rien faire fans le confentement 
des autres deux, ce Prince avoic érigé une Idole , qui étoit le 
Patriarche d'Antioche, Faemilier de Pierre de la Lune, lequel 
étant à Porto. Venere, avoit fabriqué cette Bulle infolente, & 
injurieufe au Roi de France, qui fut depuis feveremnt con- 
damnée par les ordres de ce Prince: qu’il l’avoic toûjours ac- 
compagné depuis fa retraite à Perpignan, où il lui avoit donné 
la dignité de Patriarche : qu'il s'étoit aflocié avec fix Deputez 
de l’Églife de France, & autres quatre de dehors du Royaume, 
avec lefquels, quoi-qu'ils n’euflent étéenvoyez que pour écou- 
ter, & faire leur rapport, s'étoient tellement rendus les maî- 


tres des déliberations, qu'ils les faifoient rédiger, même chan- 


ger entiérement à leur fantaifie. 

ue quoi-qu'il n'y eùt que les Cardinaux, les Patriarches, 
les Archevêques , & les Evêques qui puffent avoir voix délibe. 
rative dans les Conciles, fuivant les faints Canons, lefquels de- 
voient traiter enfemble, tant dans les Seffions publiques, que 
dans les Congregations particulieres ; l'on ne laiïffot pas d'y 
admettre toute forte de perfonnes, Eccleñaftiques, ou Laïques, 

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(Q) 


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158 … Nouvelle Hiftotre 


mariées, ou non mariées, Graduées, ou non Graduées, juf. 


_ des gens de la lie du peuple, donc on recüeilloit les voix, 


ans faire aucun casde celles des Prelats, & malgré eux :que dés 
u'ils voulaient ouvrir la bouche , pour foûtenir leurs droits, 
L étoient fifHez : que l’on leur faifoit tant d'avanies , qu’ils 
étoient contraints de fe taire, & de fortir. 
. Que quoi-que les Conciles Generaux ne doivent tirer toute 
leur force que du Principal Vicaire de Jefus-Cbrift, le Roi 
des Romains, n'avoit E laiffé d'en ufuper la Prefidence, & 
d'y prendre plufeurs fois la premiere: place : que ce procedé 
eft également oppolé au Droit commun, & à la raifon. Qu’au 
lieu que les fuffrages devoient y être libres, l'on n'y voioit 
que de bafles chicaneries, des promefles, des fubornations , des 
craintes, & des menaces, qui avoient fait enforte que peu de 
ens étoient demeurez fideles, & avec affez de courage, pour 
foûtenir hautement la vérité, | 
ue le 19. de Mars l'Empereur Sigifmond s'étoit trouvé à 
J'Afflemblée de la Nation Françoiïfe, où il avoit mené les An- 
glois, & les Allemans : qu’il avoit déclaré, que ces deux Na- 
tions avoient déliberé fur le Memoire, dont on a déja parlé : 
qu’il vouloit communiquer leur déclaration aux François, afin 
que ces trois Nations puffent encore déliberer fur le même fu- 
jet 5 & comme les Ambaffadeurs de France, & quelqu'autres 
en avoient fait difficulté, fur ce que les autres Nations ayant 
déliberé en particulier, il étoit jufte qu'eux en filenc de même. 


Sigifmond avoit ok n'y avoit que la moindre partie de 
. cette Nation qui reconnût le Roi de France pour Souverain:qu’il 


y en avoit environ les deux tiers qui dépendoiïent de l'Empire; 
& qu'il vouloir que les Anglois , & les Allemans , fuffenc ad- 
mis dans cette Affemblée : qu’enfin, voyant qu'il ne pouvoic 
venir à bout de fon deffein, il s’éroit retiré fort en colere , en 
difant, qu'il verroit bien-tôt ceux qui prétendoient lui faire 
cetaffront : que ces paroles en avoient empêché plufeursde dire 
leur fentimentr. _. | | 

ue Jean XXIIT.avoirlibrement,& volontairementoffert de 
renoncer auPontificat,dés que fes concurrens,.qui avoientété dé- 
ja dépofez par lefaint Concile de Pife, y renonceroiïent : que les 
Nations n’avoienr eu-aucun.égard à cesoffres:qu'elles en avoient 


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_ Du Concile de Conffance. 259 
donné un autre projet bien plus étendu, & conçù en termes 
captieux, dans la penfée dele faire changer de deffein , à force 
de le tourmenter : qu’il n'avoit pas laiflé de l’accepter , d’en 
faire la leéture en pleine Aflemblée, & de le faire rédiger en 
forme de Bulle : qu’il avoit faic tenir une Seffion tout exprés le 
Jendemaïn , danslaquelle, aprés avoir célebré la Mefle du Saint 
Efprit, ilen avoit fait une feconde lecture, & l’avoit confirmée: 
qu'il avoit voulu enfuite faire tenir des Seflions, pour travailler 
à la réformation de l'Eglife, & à l: condamnation des herefies; 
mais qu’il n'avoit pû rien faire, qu'autant qu'il avoit plû à Si- 
gifmond, & à ceux qui le gouvernoient. | 

Que ce Prince, fans avoir égard au Chef principal, ni aux 
offres plus que fatisfaétoires du Pape, avoit voulu l'obliger de 
donner une Procuration irrevocable, pour faire la renoncia- 
tion , à plufieurs perfonnes , dont il prétendoit être la princi- 

ale, & fe referver le choix de toutesles autres, & empêcher que 
Ê Concile ne fût transferé de Conftanceailleurs ; & que le Pape 
ne pûten fortir, jufqu’aprés fa renonciation : qu’il avoic obligé 


les Nations de préfenter une fupplique au Pape.à cer effer : qu'il 


y avoit fait la réponfe, jointe à la préfente Apologie : que Si 
gifmond , au 7. de l’'Eglife Romaine , & du Pape, s'étoit 
rendu le maître de l'enclos de fon Palais : que l'on y avoit fait 
des fonfes , & des Tournois : que Jean avoit tout le jour la tête 
rompuë du bruit des tambours, & des trompettes : qu'il avoit 
fouffert qu’en fa préfence les Anglois concluflent, à ce que l’on 
fe faisit de la perfonne du Pape : que cette propofition auroit 
été reçuë, files Ambafladeurs de France nes’y étoient oppofez. 
Que Sigifmond avoit fouvent envoyé des Efpions dans l’ap- 
partement du Pape, jufques dans la chambre où il couchoit : 
Fe avoit fait courir le bruit qu’il vouloit s'enfuir : qu’il avoit 
ait fermer les portes de la ville de Conftance; pendantun jour 
entier : qu'il avoit donné ordre qu'il n’en fortit aucun Eccle- 
fiaftique:que quelques Cardinaux ayant voulu aller à la prome- 
nade, l'on leur avoit ouvert les portes : que l'on avoit monté 
la garde devant le Palais, de jour, & de nuit, tant dans les 
ruës , que du côté de la riviere : que l’on travailloit à le con- 
traindre de renoncer purement, & fimplement, quand fes con- 
currens ne le voudroient pas : que l’on vouloit l'obliger de def. 





| 106 Nouvelle Hifhorre 
cendre de fa Chaire, & de laiffer toute fon obédience vacante, 
| pour y en placer quelqu’autre, qui füc plus au gré de l'Empe- 
reur : que ces efforts ne pouvoient tourner qu’au préjudice du 
Pape, & à la honte du Roi de France, & de sn 5 Clergé de 
fon Royaume, par le travail, & l'application defquels avoit été 
affemblé le Concile de Conftance: que Sigifmond , & fes adhe- 
rans avoient empêché que l’on n'en fit mention dans la Bulle, 
non plus que de ce qui avoit été prononcé contr'eux. 
Qu'il avoit fouffert que FEvêque de Salifbury, Anglois, qu'il 
avoit mené avec lui, & qu'il ramena , déclamât outrageufe- 
ment contre le Pape, contre l'Eglife, & contre la Foi Catho- 
lique, dans le difcours qu'il fic, me la fuperiorité du Pape, &. 
du Concile General : que toutes les proteftations qu'avoit fait 
le Pape, ne l’avoient pas remis dans 8 devoir : qu'il s’en étoit 
retourné avec l'Empereur, fans témoigner même d’être fâché 
de ce _ avoit avancé, Que quoi-que la Nation Italienne fût 
compofée d'environ 8o. Prelats, & de plufeurs Doéteurs en 
Theologie, & en Droir, qui étoient en relation avec les plus 
‘ honnêtes gens des autres Nations, l'on ne voulut cependant ja- 
mais l'écouter, non | que fi elle n’eût pas aflifté au Concile. 
Que toutes ces raifons, jointes à plufieurs autres, qui feroient 
plus au long expliquées par des Nonces, qu'il fe refervoit d'en- 
voyer exprés, avoient efedivement ébrânlé fon courage, comme 
elles auroient fait de toute autre perfonne ; le Pape ne voulant 
ni fcandalifer l’Eglife, ni fe mettre en érar,où il ne put effetuer le 
deffein qu’il avoit de la réünir,il avoit pris des mefures avec fon 
cher Fils le Duc d’Auftriche, moyennant lefquelles, il étoic 
#orti pendant la nuit de la ville de Conftance, avec beaucoup 
de danger, & d’incommodiré de fa perfonne : qu'il avoic fair 
quatre lieuës de ce Pays-là, qui en valent bien fix de France, 
à pied, pour fe rendre à Schaffoufe : que du moment qu’il y 
étoit arrivé, il avoit écrit à l'Empereur, au College des Cardi- 
naux, & au Concile, fans fe donner le cems de manger: qu'il 
ne s'étoit pas retiré de Conftance, pour fe difpenfer d’executer. 
ce qu'il avoit promis : qu’il y avoit été forcé par la crainte de 
perdre la vie, & par plufieurs autres raifons : que quoi-qu'il fe 
trouvât en pleine liberté, il n’en perfeveroit pas moins dans les 
mêmes fentimens : que pour executer fes promelles, il M 
aucr 





Lé 





Du Concile de Conffance. 161 
aller en France, d'où il pafferoit au lieu où Pierre dela Lune 
avoic promis de fe trouver : qu'il y continuëroit le Concile, ou 
qu’il le transfereroir ailleurs, fi Meflieurs les François, & le fa- 
cré College le jugeoient à propos. 

Les Prelats Italiens, qui étoient au Concile, écrivirent de 
leur part, une longue lettre aux Princes, & aux Univerfitez 
de leur Pays, où ils blâmerent extrêmement la conduire, & la 
fuite du Pape : ils foûtinrent que toutes les plaintes qu’il fait du 
Concile, dans fon Apologie, font trés-faufles : qu'il avoit lui- 
même défendu à tous les Prelats, fous peine d'excommunica. 
tion, de fortir de Conftance : que plufieurs ne laïfloient pas 
d’abindonner le Concile ; enforte qu’il y avoit lieu d'en ap 
prehender la diffolution : que lui-même avoit averti l'Empe- 
reur d’y prendre garde : que cependant les portesde la ville ne 
furent pas fermées un jour entier : qu’il ne devoir pas fe plain- 
dre que cela fe fût fait à fa confideration : que rien n’auroiré é 
plus aifé à l'Empereur , que de le faire arrêter : qu’il avoit fû 
dés le foir d’auparavant, que le Pape fe difpofoic à s'enfuir : 
qu'il l’avoic dit à plufeurs perfonnes ; qu'ainf il n°y avoit rien 
de plus aifé que de l'empêcher. 

Que le Pape n’avoit pas dù fe plaindre, de ce que l'on avoit 
opiné par Nations : que chacune d’entr'elles n'avoir pas laiflé 
de recüeillir les voix de tous fes Membres : que cela s'étoit pra- 
tiqué, pour éviter la confufion : que les conclufons ne fe for- 
moient qu’à la pluralité des fuffrages de chaque Nation : qu'elles 
fe propofoient enfuite dans la Sefion publique, en préfence des 
autres Nations, & des Cardinaux : que le Pape pouvoit être 
fâché de ne pas voir prévaloir la multitude de certaines gens, 
lefquels n'avoient que des Titrès ; & que l'on avoiteu grand foin 
de faire venir au Concile : que l’on s’étoit appercü que c’étoit 


des gens fans aucun mérite, qui s’étoient bien-tôr retirez ice, 


qui avoit rompu la brigue, qui fe faïfoir en fa faveur : 
qu'on ne s'étoit a perçü d'aucune impreflion, qui eût tant foit 
peu intereflé la ire des fuffrages , ni d'aucune conteftation, 
qui fût allée aflez loin , pour rompre les nœuds de la charité. 

Qu'’au lieu de blâmer l’union , &.la fermeté du troupeau, 
ce Pafteur fugitif devoit travailler à réparer le fcandale quil 
avoit caufé par fa retraitte, & revenir à Conftance, où il n'y 

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162 Nouvelle Hifioire 


avoit nul danger pour lui : qu’il ne devoit point rechercher des 
voyes obliques, pour tâcher de diffoudre le Concile : que l'on 
étoit parfaitemenc inftruic de toutes fes démarches: que le Con- 
cile avoit plus d'yeux qu'Argus : qu’il lui étoit inutile de faire 
des promefles, & des vœux, s’il continuoit d'agir d’une maniere 
toute oppofée. . | 

Le Samedy, veille des Rameaux , Gerfon, Chancelier de 
l'Eglife de Paris, fit un Sermon aprés la Grande Mefle, par 
sp ça des quatre Nations , où il prouva , que l'autorité du Con- 
cile General, étoit au-deflus de celle du Pape ; foûtint, qu’il 
ne puvoit fe difpenfer de renoncer à cette dignité, & propofa 
onze confiderations. 

La premiere : que l'unité de l'Eglife confiftoit en fon attache- 
ment à Jefus Chritt, formé parle Saint-Efprir, & les differen- 
tes graces, qui en formoient un Corps Miftique, difpofe à rem- 


plir tous les devoirs de la vie {pirituelle. 


La feconde : qua l'unité de l'Eglife avec fon fecond Chef, 
qui eft le Pape, Vicaire de Jefus.Chrift, avoit plus d'étenduë 
que n’en avoit jamais eu la Synagogue , ni l'Empire d'aucun 
Prince, | 

La troifiéme : que le Saint-Efprit l'avoir remplie d’une fe- 
mence vivifiante, qui la mettoit en état de fe maintenir par l’u- 
nité, & l'integrité de tous fes membres. Se 

La quatriéme : qu’elle avoit pour Epoux Jefus-Chrift , qui 
lui avoit promis de ne jamais l'abandonner, ni la répudier : 
qu'elle ne pouvoit le faire non plus. 

La cinquiéme : qu’elle n'étoir pas tellement liée au Vicaire 
de fon Epoux, qu'elle ne püûtfaire divorce avec lui, & s'en 
féparer. : | » 

La fixième : que l'Eglife, ou le Concile General qui la ré- 
prefente, eft une Regle donnée par Jefus-Chrift, & dirigée 
par le Saint. Efpric, qui doit être écoutée par tous fes enfans, 
même par le Pape : qu'ils doivent tous lui obéir , à peine de 
pañler pour des Payens, & des Publicains. Que le Concile Ge- 
neral étoit une Affemblée légitimement convoquée en un cer- 
tain lieu, compofée de tout l'Etat Hierarchique de l'Eglife Ca- 
tholique, fans en exclure aucun Fidele, qui fe prefente pour 
être entendu , pour traitter, & régler tout ce qui regarde le 





du Concile de Conflance. 163 
gouvernement de l'Eglife, tant pour la Foi, .que pour la Dif- 
cipline. 
| Fr feptiéme : l'Eclife, ouele Concile General ayant fait des 
Reglemens touchant fon gouvernement, le Pape n’eft pas tel- 
lement au-deflus du Droit pofitif, qu'il puifle les cafler , ou 
les expliquer contre l'intention de l'Églife , ou du Concile. 

La huitiéme : quoi-que l’Eglife, ou le Concile General ne 
puifle pas priver le Pape de la plenitude de puiffance que Je- 
{us-Chrift lui a confiée, il peut cependant en limiter l’ufage par 


des Reglemens faits pour fon Sas 10 laquelle cette pui- 


fance a été confiée à un homme particulier : que c'eft en quoi 
confilte le fondement de la réformation Ecclefiaftique. 

La neuviéme : que l’Eglife, ou le Concile General peut s’af- 
fembler fans l’ordre, ni même le confentement du Pape, légi- 
timement él, en Plufieurs cas, l'un defquels eft, s'il y eft lui- 
même appellé, ou acculé, pour fubir le jugement de lEclife : 
s’il refufe opiniitrement de l’aflembler : loriqu'il fe trouve plü- 
fieurs précendans au Pontificat: lorfqu'il y a des affaires impor- 
tantes,qui ne fauroient l’être que par unConcile General, & que 
le Pape refufe de le convoquer : ou enfin, lorfque le dernier 
Concile General fe trouve avoir ordonné que l’on en affemble- 


roit un autre dans certain tems. 

La dixiéme : que l’Eglife, ou le Concile General eft obligé 
en travaillant à la reünion de l’Eglife, de corriger les erreurs, 
& ceux qui y font tombez , fans diftinétion de perfonnes, & à 
la réformation de l'Ordre Hierarchique , tant à l'égard des 
Evèques, que des Curez, fuivant les Regles établies dausla Pri- 
miive Fglife. 

La derniere: que l’Eglife n'a pas de meilleur moyen, pour 
parvenir à fa propre réformation, que d'ordonner que l'on con- 
tinuera de célebrer desConciles Generaux, fans oublier pourtant 
d'en afembler de Provinciaux. Il cxpliqua enfuite douze cas, 
danslefquels l’'Eglife pouvoit répudier le Vicaire de Jefus-Chrift 
fon Epoux, fans qu'il pût ufer de la même faculté, à propor- 
tion qu'elle fe trouvoit dans cette nécefité, qu’elle y trou- 
voit fon avantage, ou qu’il y avoir un fchifme à apprehender, 

Le Mardy 26. du même mois de Mars, l'on unt une Seffion 
dans l'Eglife Cathédrale de Conftance, avec les céremonies fui. 


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164 Nouvelle Hifloire 

vantes. Monfieur Îc Cardinal de Cambrai célebra la Meffe Pon- 
tificalement, dans la Nef de l'Eglife : à la maniere ordinaire. 
Le Cardinal de Florence s'y trouve avecenviron cinquante fix 
Archevèques, ou Evêq ucs,&25. Abbez,en Chappes,& en Mitres. 
L'Empereur y étoit auffi la Couronne en tête, revêtu des ha- 
bits Imperiaux, accompagné de trois Ducs. Celui de Baviere 
fe tenoit de bout à la droite, avec la robbe de pourpre, & le 
bonnet Eleétoral : il tenoit entre fes mainsun globe doré, fur- 


monté d’une Croix : un autre Duc étoit à la gauche, pareille 


ment couvert d'une robbe de pourpre, & du bonnet Electoral, 
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ë& tenoit une épée nué à la main : un troifiéme étoit au-devant 


de lui avecles mêmes ornemens, lequel cenoit le Sceptre. L'Em- 


pereur demeura aflis durant toutela Mefle, & toute la Seffion: 
il fe faifoic ôter la Couronne, quand il falloit fe mettre à genoux, 
ou reciter quelque Oraifon. É 

Aprés la Mefle l’on chanta le verfet Exawdi nos, & le Pfeaume 
Salvum me fac Deus : l'on repeta l’Antienne. Le Cardinal d’Ailly 
fit un Sermon convenable au fujet, aprés lequel l'or chanta les 
Litanies, & l'Hymne Yen! Creator, & les Oraifons qui le fui- 
vent. L'on fit faire filence. Le Cardinal de Florence monta dans 
une chaire, qui avoit été placée À deux toifes de l'Autel, tour- 
née du côté des Prelats, & Iût à haute voix les Canons, & les 
Reglemens, qui avoient été faits par le Concile, qui fe trou- 
vent parmi les Aétes. 

Le Mercredy 27. les Cardinaux des Urfins, de S. Marc , & 
de Saluces revinrent de Schaffoufe, & rapporterent à la Con- 
gré ation » que le Pape n’avoit pas changé de fentiment ; qu’il 
ne longeoit point à diffoudre le Concile, & qu’il étoit prêc de 
nommer des Procureurs, pour faire {2 renonciation en bonne 
forme;mais cesDepurez n'ayant donné aucune efperance de fon 
retour, les Nations réfolurent de paffer outre. L'on tint encore 
une Seffon le 30. de Mars, veille de Pâques, qui ne fe trouvant 
pas affez nombreufe, à caufe de l'abfence des Cardinaux , qui 
avoient refufé d'y afifter, elle fut remife au Samedy fuivant, 
veille de Quafimoo, fix d'Avril dans laquelle il fut dé erm'né,que 
tous es Chrétiens,de quelque état;ou condition & dignité qu'ils 
fuffent mème le Pape, qui refuferoient opintâtrement de fe {oû- 
MEUTE aux Canons, Statuts, & Reglemens du préfent Concile, 


fe. 





Du Concile de Confiance. 16$ 
&. de tout autre Concile General, lécitimement affemblé, faits, & 
à faire,fur les conteftations préfentes, feroientoblicez d'en faire 
une penitence proportionnee à la faute, & en feroient rigoureu. 
fement châtiez : que l'on auroit pour cela recours aux remedes 


ordinaires de Droic, felon le befoin que l’on croiroit en avoir. 


Le Pape étoit encore # Schaffoufe, lorfque le Concile lui en- 
voya les Cardinaux, & de Saint Marc, pour le prier inftam- 
ment de revenir à Conftance, & lui offrir toute forte de 
füretez ; de conftituer des Procureurs, avec un pouvoir tel qu'il 
le falloit, pour parvenir à la réünion de l’Eglife , & pour lui 
déclarer, que le Concile confentoit qu'il y demeurâr : que le 
Conctle fe regardoïit comme l'organe du peuple Chrétien , & 
comme ayant un plein pouvoir d'agir contre ceux qui entre- 
prenoient de troubler fa tranquilité. ” 

Le même jour, les autres Cardinaux qui étoient aflez de leur 
chef à Schaffoufe, pour difpofer le Pape, accompagnezde plu- 
fieurs Prelats,& de quantité de perfonnes de diftinétion, fe rendi- 
rent auf auPalais,où en préfence d’un grand nombrede Prelars, 
des quatre Nations, d’une infinité d’Ecclefiaftiques, & de peu- 
ple, de l'Empereur, des Ambañladeurs de France, "& de ceux 
des autres Rois, & Princes ; ils préfenterent un Memoire, por- 
tant: 10 Que le Pape nommeroit des Procureurs, pour renon- 
cer en fon abfence, même malgré lui, à moinsqu'il ne füt re- 
tenu prifonnier contre fa volonté; dans tous les cas où il pour. 
roit fe trouver obligé de le faire, aux termes de la cédule, donc 
il avoit juré l'obfervation ; & que pourvû que l’on lui donnâ& 


de bonnes füretez , il fupprinferoit la claufe de la détention. 


20, Qu'il nommeroit pour fes Procureurs tous les Cardinaux, 
trois defquels'pourroient faire la renonciation. 3°. Que fa Pro- 
curation contiendroit encore les noms de huit Prelats, qu’il choï- 
firoit lui-même parmi les trente, que le Concile avoit indiquez, 
trois defquels huic, feroient la renonciation, pourvü qu'ils fuf. 


{ent de differentes Nations. 4, Qu'il établiroic pour fesVicaires, 


dans tout ce qui regarderoit les affaires duConcile.touslesCardi- 
naux cui fe crouveroicnt à Conftance, lefquels éliroïent eux-mê.- 
mes leur Préfidenr. $°. Que pouvantlui arriver pendant fon ab- 
fence,d’avoir befoin du nf il desCardinaux, ilsauroïent la li 
berté de l'aller trouver,& de revenir à Conftanceienforte néan 


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166 Nouvelle Hifloire : 

moins, qu'il y en demeureroit un affez grand nombre, lefquels 
feroient toûjours regardez comme fes Vicaires. 6°. Qu'il falloit 
pourvoir à fa fubfftance, aprés qu'il auroit renoncé, quoi-qu'il 
ne le demandat point. | | 

70. Qu'il donneroïit une Bulle, par laquelle il s’engageoit à 
ne point difloudre le Concile, avant qûe la réünion de lEglife 
für achevée, & que l’on n’cût fair une réformation fufñfante. 
8”, Que l'Empereur , & le Concile s’engageaffent à le maintenir 
en liberté, & enfureté de fa perfonne, & qu'il neferoic plus in- 
quiété , dés qu’il auroit renoncé, 9°. Que fuivant la demande 
qu'en avoient fait les À mbaffadeurs deFrance;il lui feroitlibre de 
demeurer aux environs de Conftance, pourvü qu'il ne s’en éloi- 
gnât que d’une journée , ou deux, pendant un mois, ou cinq 
femaines : que l'on n’entreprendroit point de faire la guerre, ni 
de chagriner le Duc d’Auftriche, du moins pendarit un certain 
tems, 10°, Qu'il eftimoic qu'il feroit pe que fa Cour füc au- 
prés de lui, pour avoir foin de fa perfonne : que l'on lui en- 
voyatcependant quelques Cardinaux, pour lui tenir compa- 
onie, fans que leur abfence püt faire diffoudre le Concile. 

Le 30. @ Mars, veille de Pâques, l’on célebra la quatriéme 
Seflion du Concile, qui fe trouve dans l'Edition ordinaire des 
Conciles, à quelque difference prés, qui ne regarde que l'infti- 
tulation des Decrets de cette Seflion, laquelle fe trouve dans 
hôtre Manufcrit. : 

Le$. d'Avril, la Nation Françoife étant affemblée au Con- 
vent des Dominicaïns de Conftance, l’on y fit la leéture d’une 
Bulle du Pape , qui contenoit deux caufes de fa retraitte de 
Schaffoufe : en voici la tencur. Jean, Evèque, Serviteur des Ser. 
vitcurs de Dieu, à tous les Fideles Chrétiens , qui ces préfentes Let 
tres verront , Salut, @ Bénediftlon Apofolique. Nous vous faifons 
favoir à tous en general, € à chacun en particulier, que Nous étant 
retirez de la ville de Conflance, mis d'une crainte , qui pouvoit ébran- 
ler an bomanie conffant, à Schaffoufe , ville du mème Diocefe, d'où 
Nous cflimins pouvoir faire ézalement tout ce qui étoir néceflaire, 
pour parvenir à la réünion de l'Exlife, l'ennemi du genre humain y 4 
fait naître de tels obffacles, que Nous nous fommes encore tronvex obligez, 
d'en (irtir le propre jour du Vendredy faint, apres la célebrition de 
l'Offre Divin, malgre le mauvais tems , par une continnation de la 


| Du Concile de Constance. 167 
même crainte, ainfique Nous le ferons voir quand Nous ferons en licu de 


 furete. Quoique de tous les maux, la mort foit le plus à craindre, N'us l'a- 


vons moins apprebende, € tous les autres maux dont Nous éticns menr- 
cex, que le prétexte que ndtre captivité auroit pu fournir à Pierre de La 
Lune, Gr à AngeCvrario,de ne point abandonner leurs pretentions au Pun. 
tificatyce qui auroit apporté de nouvelles dificultez à la reünicn, laquelle 
cf le but de tous nos defirs,€ le fera de toute notre application à l'avenir. 
Donné à Lauffemberg, Diocefe de Bale, le 4. Avril, le j. de nôtre Pon- 
tificut. 
Le Concileayant apprisque le Pape faifoit courir par tout des 
copies de fes lettres aux Princes, dont on a déja parlé, pour lui 
fervir d’Apologie, en fit une aufli de fa conduite, où il dir, qu'il 
y avoit fix ans que l’on avoit célebré un Concile General à 
Pife , pour l'extinétion de l'horrible fchifime, qui défiguroit 
l'Eglife Catholique : que l'on n’avoit pü parvenir à fa réunion; 
parce qu’il fe trouvoit encore des Royaumes , & des Provinces, 
qui adheroïent à Pierre de la Lune, & à Ange Corario: que le 
Concile de Pife ayant prévà cet inconvenient, avoit ordonné, 
que lon en célebreroit bien.1ôt un autre, pour réünir l'Eclife, 
& la réformer, tant dans fon Chef, que dans fes membres : que 
cette difpolition regardoit Jean XXIII : qu’il avoit été preflé 
par l'Empereur, & par d'autres Princes, d'affembler le Concile 
de Conftance : qu’il y avoit déclaré, qu’il vouloit ferieufement 
travailler à cette réformation, 

Que cette déclaration avoit caufé une joye infinie dans toute la 
Chrérienté:qu'il ne s'étoit jamais vû enfemble un fi grand nom. 
bre de Princes, de Prelats, & de Doéteurs ; mais que le Pape 


n'avoit eu en vüé que de faire confirmer le Concile de Pife,au- 
. quel il devoit fon élevation, fans fe mettre en peine de la réü- 


nion : que le Concile n’avoit pas laïflé d’y donner tous fes foins ; 
qu'il n’avoi pas trouvé de meilleure voye d’y parvenir, quela 
renonciation de tous les prétendans : que le Pape l'avoit lui- 
même approuvée, & promis de la fuivre de fa part. Que l’'Em- 


pereur croyant être für de la parole de Jean, étoit convenu, ; 


avec les Ambaffadeurs du Roi d'Aragon, & de Pierre dela Lune, 
de fe trouver à Nice, au commencement de Juin, pouren tirer 
auffi une renonciation : que tout cela s’étoit paflé fans tumulte, 
fans murmure, & fans foupçon même, de la moindre violence. 





168 Nouvelle Hiftotre 


Que pendant que le Concile prefloic le Pape de renoncer, 
fuivant la parole qu’il en avoit donnée, tout le monde avoic 
écéfurpris d'apprendre, qu’il y avoit des Prelats qui travail- 
loienc à le difloudre, & qu'ils fe difpoloient à s’en aller : 
qu'ilavoitlui-même prié l'Empereur de défendre feverement de 
liffer fortir de la ville aucunsPrelats,fans fon congé:que fur cette 
remontrance, les portes avoient été fermées pendant un demi 
jour. Que le Pape en avoit fait beaucoup de bruit, comme fi 
l’on avoit entrepris de gêner fa liberté: qu'il ne laïfloit pas d'af- 
fûrer chaque jour , qu'il tiendroit la parole qu'il avoit 
donnée, de ne pas fortir de Conftance, que la réünion ne fût 
achevée : que perfonne n’avoit eù la moindre penfée qu'il dûc 
s'enfuir 5 parce que l'on ne voïoit rien qui pûct y donner lieu: 
que pour appaifer la colere du Pape, l'Empereur lui avoit fait 
une efpece d'excufe trés-refpectueufe d’avoir fair fermer les 
portes , en préfence d’un grand nombre de Princes , de Prelats, 
& de Doéteurs, & luien avoit expliqué les raifons, en protef- 
tant, qu'il ne prétendoit mettre aucun obftacle à fa liberté, ni 
à {a füreté : qu’il étoit prêt, au contraire, de le défendre en 
toute occafon : quil lui étoit libre de refter , ou de s’en aller, 
s'il le jugeoit à propos : qu'il n’avoit qu’à demander de plus gran- 
des füretez : qu’elles ne lui feroient pas refufées. 

Que le des avoit paru fatisfait de ces proteftations : que l’on 
n'avoit plus fongé qu’à bien travailler à la réünion :, que les 
Nations avoient eu la-deflus de trés- férieufes, & de tres-lon- 
gues conferences : qu’elles l’avoient enfin obligé de promettre, 
_ qu’il nommeroit des Procureurs, pour faire fa renonciation : 
que quoi-qu'il eût aAuré qu'il iroit la faire à Nice en perfonne; 
l'on foupçonnoit qu'il pourroit bien diffoudre le Concile, au 
cas qu'il ne pât s’'accommoder avec fon competiteur , & ne 
point revenir à Conftance ; c’eft pourquoi l’on aima mieux qu’il 
fit fa renonciation par Procureor, qu'en perfonne : qu'au cas 
que cette voye ne réüfsit pas, le Concile n’avoit renoncé à au- 


fa gun des autres moyens, dont il pourroitfe fervir, pour lefquels 


D. jugcoit fa préfence trés-néceflaire. 

Qu'au refte il y avoiclieu de douter queces deux prétendans 
fe trouvant enfemble, ne s’avifaffent d'ufer de collafon : que 
l'on en avoit déja vû une fâcheufe experience, & qu'il écoir à 

propos 


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Du Concile de Conftance, 169 
propos de fe préca utionner contre l'avenir : qu’il s’agifioit en- 
core de condamner des herefies, fur quoi l’autorité du Pape étoit 
d'un trés - grand poids: que l'on lui avoit repréfenté toutes ces 
raifons, & quantité d'autres, qu’il étoit inutile de rapporter , 
avec PE douceur , & l'ingenuité poflible, Que le Cardinal 
de Florence avoit prêchéen fa préfence, & par fon ordre, qu’il 
ne fortiroit pas de Conftance ; fans l'agrément du Concile, 
quand il s'y trouveroic en danger de perdre la vie : que loin 
de fonger à difloudre le Concile, il travailloit de toutes fes for- 
ces à l’augmenter. Que cependant deux ou trois jours aprés ce 
difcours, il s'écoic évadé de nuit, fous un habit étranger , & 
indecent, ,& s'étoit retiré à Schaffoufe, ville appartenante au 
Duc d'Auttriche, où il écoit arrivé le 21. de Mars. Qu'il avoit 
abandonné fon troupeau, aprés lavoir fait affembler : que la 
plüpart y étoient venus de lieux trés éloignez , à grandsfrais, 
malgré les dangers : qu'il lesavoit quittez dans le tems qu'ils 
commencoient à travailler utilement. | 

Que les Papes qui avoient été accufez de grands crimes dans 
les précedens Conciles, y avoient parü dans un état de foûmif- 
fon : que Symmaque, & Sixte, qui auroient pû s'enfuir , y 
avoient parû avec humilité, & en avoient executé les Senten- 
ces : que Jean avoit au contraire, rappellé tous les Prelats de 
fa Cour, fous des peines trés-féveres , quoi que leur préfence 
fût trés-néceflaire au Concile, pour travailler à la réünion: que 
plufieurs d’entr'eux avoientcommencé de le fuivre, même quel- 
ques Cardinaux, lefquels étoient depuis prefque tous revenus. 
Que l'Empereur n'avoit pas laiffé de faire publier dans la ville, 
que ceux qui voudroient le fuivre,pourroientle faire en toute li- 
berte. Que Sigifmond , qui avoit été averti de fon deflein, & 
prié de le faire mettre en arrêt, avoit déclaré, qu’il aimoit mieux 
qu'il s'en allât, que fi l’on pouvoit l'accufer d'avoir tant foit peu 
gêné fa liberté. | 

Qu'il avoit grand tort dedire, que l'on luieût fait la moindre 
peur : que l’on n’avoit entrepris d’exiger aucune chofe par 
force, de qui que ce fût : que l’on ne lui avoit rien demandé 
à lui-même, qui ne tendît à la réünion de l'Eglife, à quoi il 
ne füt engagé par fon devoir, ou à quoi le Concile ne püt l'o- 
bliger par fon autorité : qu’il ne pouvoit avoir eu d'autre ap- 

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70 Nouvelle H'iffoire 


préhcnfion , que celle qu'a naturellement tout accufé qui fe 
trouve devant fon Juge. Que l'on avoit chargé l’Archevêque 
de Cambrai , qui étoit venu au Concile de fa part, dans l'Af 
femblée generale des Prelats, en préfence de l’Empereur, de dire 
que le Pape n'avoit jamais paru appréhender la préfence de ce 
Prince : qu'il en avoit toù jours été traité avec beaucop de dou- 
ceur, & de refpeét : que cette crainte ne pouvoit avoir donné 
lieu à fon évafion : qu'il n'avoit appréhendé que certains 
Prelats. Monfieur de Cambrai fut chargé de lui rapporter cette 
réponfe. | 

Que tout bien examiné, le Concile étoit perfuadé que la 
fuite du Pape n'avoit eu pour objet quefa dilution , & d'em- 
pècher que l’'Eglife ne fe réünît fous un feul Chef : que le Con- 
cile auroit fouhaité qu'il reftât à Schaffoufe ; parce que la pro- 
ximité de cette ville avec celle de Conftance, facilitoir beau- 
coup la communication du Concile avec lui. Mais que dans le 
tems qu'ils fe difpoloient à lui envoyer des Ambafladeurs, ils 
avoient appris 1 étoit parti le Vendredvy faint, pendant 
l'Office , & qu’il s'étoit retiré au Château de Lauffembers , 
éloigné de Conftance de deux journées : qu'il y avoit fait peu 
de féjour, & qu'il étoit allé de-là à Fribourg, ville apparte- 
nante au Duc d’Auftriche : que toutes fes fuites n’avoient pour 
but que Lt pee de la conclufion, pour laquelle le Concile 
s'étoit affemblé. Que l'on ne laifferoit pas de lui envoyer encore 
des perfonnes trés-faces , l’invirer de revenir à Conftance, ou 
aux environs, & lui offrir toute forte de füretez, afin que cette 
importante affaire püt s'achever le plus doucement que faire fe 
pourroit, Que le Concile avai réfolu de lui députer encore deux 
Cardinaux, avec nombre de Prelats, & de gens de confidera- 
tion, pour l'en preffer autant qu'il {eroit poflible, & lui déclarer 
que,s'il ne le faifoit pas,le Concile y mettroit l’ordre qu'il juge- 
roit néccflaire. Cette réponfe fut luë en pleine Seflion , le 17. 
d'Avril 1415. | 

Dés le lendemain 18. du même mois, l'Empereur Sigifmond 
fic fceller un. fauf-conduit trés -ample, & trés - circonftancié , 
_ qu'il accordoit au Pape , pour lui, fes Familiers, ou Domef- 
tiques , & tous ceux qui l’accompagneroient, pourvü qu'il n'euf. 
fent pas été mis au Ban de l'Empire, pour fe tranfporter à 


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‘train, &c. 


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_ Du Concile de Conffance. 197 
Conftarice , à Ulme, à Ravenfboure , ou à Bafle, & y demeu- 
rer en toute füreté, 11 y faifoit défenfe à tousles Sujets de l’'Em- 
pire, de lui donner le moindre empèchement : il u exhortoit 
au contraire , à lui rendre toute forte d'honneurs, & de ref- 
pects : de lui fournir des voitures , pour lui, & pour fon 

Le même jour Mercredy 17. d'Avril, l’on tint une Seffion 
publique, où furent lûs les Articles, qui fe trouvent dans les 
Editions ordinaires de ce Concile ; l'on deputa des Ambaffa- 
deurs pour aller trouver le Pape, qui étoit alors à Brifac, ville 
dépendante du même Duc d'Autriche, à trois journées de Con- 
ftance, pour lui annoncer les Decrets de cette Seffion ; le prier, 
& le folliciter de les approuver, & de les execurer. L'on em- 
ploya à cette Deputation les mêmes Cardinaux, & les mêmes 
Prelats, dont on a parlé, pour lefquels l’on obtint aufh un 
fauf. conduit du même Duc. Ils y arriverentle Vendredy 19. fur 
le foir. Dés qu'ils eurentmis pied à terre, ils s’informerent fi le 
Pape y étoitr encore ; ce qu'ils eurent bien de la peine à décou- 
vrir. Dés qu’il appritla peine qu'ils fe donnoient, il leur en. 
voya un de fes Domeftiques, qui leur dit, que le Pape étoir in- 
difpofé ; que fi cependant les Cardinaux vouloient le voir, il 
l'auroit pour agréable. Ils répondirent, que puifqu’il ne fe por- 
toit pas bien, ils ne vouloient pas l'incommoder : qu'ils le ver- 
roient le lendemain. 

Ils y allerenten effet, tous de compagnie ; & aprés avoir fait 
la reverence, le Cardinal de S. Marc lui expofa fee Decretsde 
la derniere Seffiôn du Concile, au fujet de la Procuration que 
l'on le prefloit de donner : il dit qu’il le vouloit bien , pourvü 
que l’on en retranchât deux claufes ; & aprés avoir long-tems 
parlé, il les remit encore au lendemain. Les Ambafladeurs con- 


tens de fa réponfe, paflerent tranquillemegt la nuit ; maisleur 


fatisfaétion dura trés-peu. Le Pape defcenditdu Château, avant 
Soleil levé , avec un autre, par le moyen d'une échelle, pour 
s'enfuir fur le champ, fans être apperçü. Ils’avança jufqu'à la 
porte du pont, qui n'étoit pas encore ouverte, & que le Capi- 
taine refufa de lui ouvrir 5 parce qu'il fe feroit rendu dés le 
même jour , dans les Etats du Duc de Bourgogne, fon ami. Ce 
Capitaine lui dit même, que cette rouce n'écoit pas ie : qu'elle 
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172 Nouvelle Hifhoire 

étoit pleine de gens d'armes de l'Empereur : qu'il feroit mieux 
d'aller pafer par l'autre porte, d'où le chemin le meneroit au 
Château de Neubourg. | | 

Il y alla effcétivement ; mais elle étoit encore fermée : il y 
trouva deux “ie Allemans, qui le reconnurent, & qui s'é- 
criérent que le Pape vouloit s'enfuir. Leurs clameurs éveille- 
rent tous les Bourgeois : ils virent Jean XX11I.qui attendoitque 
la porte s'ouvrit : les hommes, & les femmes lui firent tant de 
confufion , qu'il alla fe cacher dans une grange : la porte fut 
ouverte bien-tôc aprés : il fortit de la ville fans difficulté, avec 
le feul Aubert de Monte-Contio, pendant que ceux qui s y étoient 

trouvez, faifoient des huées, & fe moquoient de ni : la porte 
fut refermée, pour empêcher la canaille de le fuivre. 

Dés qu'il fe vit à la portée d’un trait de fléche , il s'arrêta, 
pour attendre environ 40. hommes d'armes, qui l'efcorterent 
jufqu’à Neubourg ; mais il y arriva fur le foir un Meffager , 
qui dit, que les Bourgeoïs de Bafle devoient en fortir la nuit 
fuivante, pour venir inveftir Neubourg, le rafer jufqu’aux fon- 
demens, & emmener le Pape: Monfieur, lui dit alorsle Capi- 


taine dela Place, vous n'êtes pas ici fort en füreté : je vous | 


confeille de vous en retourner à Brifac : le Château de Neubourg 
D'eft pas en état de tenir contre les troupes de Bafle. Le Pape 
dit alors, qu'il vouloit paffer le Rhin, & fe retirer en Bourgo- 
gne, avec de Monte-Contio, fon Secretaire : le Capitaine repli- 
qua , qu’il n’oferoic le lui permettre : qu'il craïgnoit de fe faire 
des affaires : le Pape ajoùta , que pour lui il ne craignoit rien, 
& qu’il avoit accoûtumé d’être avec des gens de guerre ; mais 
le Capitaine refufa de le lui permettre. 

Jean XXIIL. s'apperçüt does qu’il ne faïfoit pas-là bon pour 
ui ; parce que le Soleil alloit fe coucher : il prie le parti de re- 
tourner à Brifac , doù Neubourg n'eft éloigné que de trois 
lieuës : il n’y arriva cependant qu’aprés minuit : parce qu'on 
le fic attendre à la porte environ une heure, & demie. Il entra 
dés qu’elle fut ouverte, & alla chercher fes gens. Les Ambaf- 
fadeurs ayant appris à leur réveil, que le Pape s'étoit encore. 
mocqué d'eux, avoient repris la route de Conftance ; ils ve- 
noient d'arriver à Fribourg , lorfque l’on y apprit que le Duc 
d'Auftriche, & Louis Due de Baviere, frere de la Reine, al- 


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Da Concile de Conffance.  . . 173 
Joient arriver, pour diner aufhi. Les Bourgeois de Fribourg 
allerent en avertir les Ambafladeurs, & les prierent d'attendre 
ces Princes. | 
Il ne vine cependant que le Duc de Baviere ; celui d'Auftri- 
che avoit pris la route de Brifac. L’apréfdinée ce Prince prie 
avec lui Meffieurs Jean Dachery, & Jean Defpars, deux des 
Ambaffadeurs, & les ramena coucher le foir même à Brifac, 
où ils travaillerent de forte, que moyennant certains Articles, 
que l'Empereur avoit envoyez au Duc d’Auftriche, il fut con- 
clu, que l'or ne laifleroit pas aller le Pape plus loin, & que 
l'on l'obligeroit de venir parler à l'Empereur. Le Duc d'Auf. 
triche réfifta long-tems ; mais il fut enfin contraint de céder. 
Ils fe faifirent du Pape, & le menerent à Fribourg fur le 
champ ; paree qu'ils craignirent qu’il ne pafsäc fur le pont de 
Brifac , d'où il auroit pü s'évader. Ce fut alors que le Pape 
promit de faire tout ce que l'on voudroir, & qu'il donna une 
Procuration, pour renoncer en fon nom, non pas au Concile, 
mais à Monfieur Bertholde. | 
Les Ambafladeurs ne manquerent pas d'écrire cette nouvelle 
au Concile, & à l'Empereur. Plufieurs Particuliers en firent 
part à leurs amis. Ils étoienc perfuadez que le deffein du Pape 
étoit d'aller en Bourgogne ; & que lorfqu’il avoit paflé à Neu- 
chaftel, il y avoit quantité de troupes, & 1000. chevanx com- 
mandez par le Chevalier Antoine de Vergy , qui l’attendoientc, 
Ceslettres devinrent publiques à Conftance dés le lendemain 30. 
d'Avril, en préfence de l'Empereur, & des quatre Nations, qui 
en marquerent leur furprife, & leur chagrin contre le Pape, 
sc win paroifloit affez clairement n'avoir aucune envie de con- 
tribuer à Ja réünion de l'Eglife. L'on alla même, jufqu’à bli- 
mer la conduite du Duc de Bourgogne, qui fembloit favori 
fer encore Jean XXIIL. aprés le honteux abandon qu'il avoie 


fait de fon troupeau. Les Ambaffadeurs de ce Prince tâche- 


rent d’excufer fa conduité, en difant, qu'il pouvoit n'avoir 

pas rec leurs dépèches , où ils lui avoient donné avis de ce 

qui s’étoit paflé dans la derniere Seflion , & qu'ils l’avoient 

prié de ne rien faire d’oppofé à ce qui y avoit été réfolu : 

qu'ils étoient bien fürs que leur Maître avoit eu raïfon d'en 

agir comme il avoit fait : que le Concile, & L'Émpercur 
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174 Nouvelle Hiftoire 


en feroient contens ; dés qu'ils en auroient été informez. 
Dés le 26. d'Avril, tout le Concile étoir allé folemnellement 
en Procelion, de la Cathédrale, où l'on avoit célebré la Mefle 
des Anges, jufqu’à un Convent, qui eft au bout du pont de 
Conftance : tout le Clergé de la ville y affifta : l'on y porta tou- 
tes les Reliques : les Archevèques, les Evèques, & les Abbez 
s'y trouverent en Crofle, & en Mitre ; quatre Cardinaux, avec 
leurs Chapes Theologiques , & quantité de Protonotaires : aprés 


que l’on eut dit toutes les prieres, la Proceflion s’en rerourna 


à la Cathédrale, fuivie de l'Empereur , de l'Imperatrice , .& 
d'une infinité de Nobleffe, & de peuple. Gerfon , Chancelier 
de l'Univerfité de Paris y prononca un beau difcours, où il 
dit, que cette Proceflion n'avoit été faire que pour demander 
à Dieu qu'il lui plût de bénir la négociation de ceux qui 
étoient allez trouver le Pape, pour le preffer de rendre la paix à 
l'Eclife. 
_ Le Mercredy premier de Mai, l'Empereur, & les Deputez 
des quatre Nations en fort grand nombre, s'étant aflemblez 
aux Cordeliers ,'donnerent audience au Duc de Baviere, Am- 
baffadeur du Roï de France, qui y étoit venu avec quantité 
de Nobleffe, de la part du Duc d'Auftriche, qui l’avoit envoyé 
à Conftance, fous les fauf-conduits de l'Empereur , & du Con- 
cile ÿ mais qui n'avoit pas-jugé À propos de s'y trouver. Mon- 
fieur de Baviere dit, qu'il avoit appris que l'Empereur étoit 
mal fatisfait du Duc d’Auftriche, à caufe de quelques mauvais 
rapports qui lui avoient été faits de fa conduite : que ce Prince 
étoit prêt de fe préfenter devant Sa Majefté, pour fe juftifier : 
qu'il étoit prêt de lui obéir, & de lui rendre toute forte de fer- 
vices, comme à fon Seigneur ; & à fon Maître : il pria inf= 
tamment Sicifmond de vouloir bien l'écouter : que s’il lui étoit 
arrivé de faire quelque chole, qui eût déplu à Sa Maijelté, 
il y avoit eu dans {a conduite, plus d'inadvertance, que de 
méchanceté. | 

L'Empereur répondit, que ce Prince avoit fait deux faurês 
énormes , dont l’une regardoit le Concile General , auquel il 
avoit enlevé fon Chef ; l’autre, Sa Majefté Imperiale, à laquelle 
il avoit défobeï , en refufanr de fe préfenter, lorfqu’il en avoic 
été fommé, pour répondre fur certains articles , fur lefquels 


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Du Concile de Conffance. 17$ 


Sigifmond vouloit l’interroger , & en fe retirant de Conftance 


d'une maniere mutine, & fans avoir obtenu de congé de l’'Em- 
sg : que le premier regardoit le Concile , auquel il avoic 
ait une injuiÿce criante, en le privant de fon Pafteur : que 
toute la Chrétienté en avoit été fcandalifée : qu’il en devoitune 
fatisfaction au Concile, lequel fauroit bien fe la faire faire: 
qu'il n’y avoit point de reconciliation à efperer avec Sa Majefté 
Imperiale, pendant que le Concile ne feroit pas content, & 
que l’on ne lui rendroit pas le Pape : qu’elle ne refuferoit point 
aprés cela, de prendre pour lui des fentiwens de miféricorde. 
Qu'il falloit qu'itexecutât ponétuellement tout ce qui lui feroit 
prefcrit par le Concile, & qu'il fatisfic tous ceux qui fe plai- 
gnoient de fa conduite : qu’il rendit les biens qu'il aÿoit enle- 
vez aux Evêques, aux veuves, aux orphelins, & à quantité 
d’autres perfonnes, des droits defquels, Sa Majefté ne vouloit 
nullement difpofer. 

Le Concile refolur de fon côté de nommer des Deputez, pour 
travailler à la reconciliation de ce Prince, avee Sigifmond, & 
à faire revenir le Pape. Monfieur de Baviere, & les autres 
amis du Duc remercierent l'Empereur de fa bonté, & les De- 
putez des Nations , qui avoient offert leur médiation, pour cct 
accommodement. 

Le Jeudy 2. de Mai, les Ambaffadeurs que le Concile avoit 
envoyez au Pape, firent leur rapport de leur négociation, en 


préfence de l'Empereur , des Cardinaux, des Deputez des Na-. 


tions, & de quantité de Prelats, & d’Ecclefiaftiques, dans la 
Sacriftie de la Cathédrale, fur les fept heures du matin. Le 
Cardinal de S. Marc porta la parole, & dit, qu'ils étoient ar- 
rivez à Brifac le Mercredy 24. d'Avril : qu’ils avoient eu au- 
dience le même jour : qu’ils avoient do PE etes inftruc. 
uons , & les conclufions dela derniere Seffion : que le Pape leur 
avoit promis qu'ils auroient réponfe le lendemain à huit heures; 
mais qu’il étoit parti devant Soleil levé, pour aller à Neubours : 
a avoit chargél'un de fesDomeftiques de kur rendre raifon de 
a fuite : qu’il avoit appris la nuit même,qu'il n'écoit pasen fûreté 
a Brifac, ce qui l'avoit obligé de s’en retirer : qu'ils en avoient 
été extrêmement furpris : que le lendemain Jeudy ils étoienc 
revenus à Fribourg :.qu’y étantarrivez, Monfeur.de Bavicre, 





. 
| 


176 Nouvelle Hifloire | 

Ambaffadeur de France, {lequel avoit étéenvoyé de Conftance 
vers le Duc d'Auftriche, pour lui perfuader d'empêcher que 
Je Pape ne s'évadât, & qu'en le remetranc entre les mains du 
Concile , il feroic fort aifémentfa paix avecel' Empereur :) 
leur avoit fait dire, de l'attendre-là, qu'il yarriveroitle jour 
même avec le Pape, & le Duc d'Autriche ; cequ'il fit en 
effet. Que le Samedy, le Dimanche, & le Lundy , ils avoient 
eu de longs entretiens avec Jean X X I I I. lequel enfin leur 
avoit délivré une Procuration , telle que le Concile lavoit 
fouhaittée:qu'ils n’avoient pas laiflé d’y trouver encore bien des 
difficultez : que le Pape y avoit encore ajoûté les noms de trois 
Procureurs , outre ceux que le Concile avoit indiqués, favoir: 
l’Archevèque de Reims, l’Evêque de Carcaflonne, & Me. Jean 
Dachery, Profefleur en Theologie : qu'il leur avoit dit depuis, 
qu’il n’entendoit pas que cette Procuration füt mife entre les 
mains du Concile : qu’il vouloit que l'on la remit à un certain 
Conte Romain, nommé Bertholde, par maniere de dépôt, 
bre ce que l'on lui auroit donné des fûretez fuffifantes, pour 
{a fubfiftance , aprés fa renonciation : que le Concile, & l'Em- 


_pereur lui donnaffent celles qu'il demandoit : que le Duc d’Au- 


ftriche rentrât dans les bonnes graces de Sigifmond ; parce qu'il 
avoit promis à ce Prince, de ne rien faire fans cela , puifqu'il 
étoit [a caufe de tous les malheurs qui lui étoient arrivez. Qu'ils 
l’avoient extrêmement preflé de donner fa démiflion : que les 


Cardinaux de Florence, & de S. Marc, & l'Evêque de Carcaf- 
fonne lui avoient fait voir qu’il falloit en paffer par-là, ou fe ré- 


foudre à être ijgnominieufement dépofé , pour fes crimes, ce 
qui ne lui produiroit ni l'honneur, ni l'avantage que lui feroit 
une renonciation faice de bonne grace. L'état où il fe trouvoit 
alors, & ces raifons, IE déterminerent enfin à donner le Lundyÿ 
19, d'Avril une Bulle, qui eft dans les Preuves ; mais qui ne con- 
tient encore, à la bien prendre, que des promefles de renoncer. 

Comme l’Affemblée n’en fut pas contente, elle n’en réfoluc 
pas moins de tenir h Sefion dés le même jour Jeudy 2. de Mai, 


Le Pape y fut folemnellement cité, par l'Archevêque de Genes: 


lon lui accorda en même temsun fauf-conduit, pour la füreté 
de fa perfonne. L'on y fit encore lecture d’une lettre trés-ref. 
pectueufe, & trés foumife, écrite par le Duc d’Auftriche , qui 

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| Du Conde de Conffance. 17? 
ne fe voïoit plus déformais en état de réfifter à l'Empereur. 

Le Lundy 9. de Mai, fète de l’Afcenfion de Nôtre-Seigneur, 
Monfieur le Cardinal de Cambrai célebra la Grande Melfe, 
dans la Nef de la Cathédrale, en préfence de l'Empereur, d’au- 
tres treize Cardinaux, de quantité de Prelats, d'Ecclefiaiti- 
ques, & de peuple. Aprés l'Evangile, M Pierre de Verfailes 
monta en Chaire, où il déclama ouvertement contre les opi- 
piâtres, qui ne fe rendoient ni à la vérité ; ni à la juftice. 

Le mème jour partirent nr og LE 1 ordre 
du Concile, M" Îles Archevèques de Befançon, & de Riga, en 
Livonie, de l'Ordre de Prufle, pour avertir, exhorter, & re- 
querir le Pape, qui y étoit, de revenir au Concile, fe rejoin- 
dre avec fes freres, & fes enfans, qu’il avoit abandonnés : qu'il 
avoit été cité pour le Lundy fuivant, & qu'ils avoient ordre du 
Concile, de le lui remettre entre les mains. Ces Prelats arrive- 
rent à Fribourg le Samedy, & lui déclarerent le fujet de leur 
voyage. Jean XXIII. leur répondit d’un air affez ferain, 
qu'il étoit fort joyeux de leur arrivée : qu’il étoit prêt d'aller 
avec eux à Conftance, ou ailleurs, s'ils le trouvoient bon, & 
de monter à cheval pour cet effet : qu'il ne fouhaitoit autre 
chofe ; & qu'il fe repentoic fort d’avoir fuivi les mauvais con- 
feils que l’on lui avoit donnez de s'en retirer. Il eft bon de re- 
marquer, en cet endroit, que depuis le 24. d'Avril, qu'il étoit 
revenu de Neubourg À Brifac, & de Brifac à Friboure, il avoit 
été tellement referré par le Duc d’Auftriche, qu'il lui avoit 
été impoflible de s'échapper ; parce que ce Princeefperoicqu’en 
le remettant entre les mains du Concile, il feroit fa paix avec 
l'Empereur, & tout le Concile ; ce qui‘étoit en effec arrivé dés 
le Dimanche précedent. Sigifmond avoit envoyé avec ces Pre- 
lats, quatre cens hommes, commandez par le Burograve de 
Nuremberg, pour bien garder le Pape. | 

Le Lundy 13. de Mai, l'on tint la Seflion, où le Pape, qui 
n'étoit pas venu, fut encore cité. L'on publia dés lelendemain 
une Senrence contre lui, qui le déclaroit fufpens de toutes les 
fonctions du Pontificat. L'on reçût alors des lettres du Roi d’A- 
ragon , adreflées à l'Empereur, fur le fujet de la réünion de 
l'Eglife, où il difoit, qu'il avoit appris l'évafñon de celui que 
Sa Majefté Imperiale reconnoifloir pour Pape, & ; peines 





Eire dore. __ 


Tr + —…_.— 








179 Nouvelle Hiftoire | 
qu’elle fe donnoït que l’extinétion du fchifme : qu'il étoic prèt 
d'y contribuer de fa part, de tout fon pouvoir. 

Le 27. de Mai, le Pape, & les Ambafladeurs arriverent au 
Château de Celles, à deux lieuës de Conftance , où il fut trés- 

. étroitement gardé. L'on changeoït chaque jour tous fes Servi- 
teurs, hors fon Cuifinier ; l'on députa pour commander fa 
garde, l'Evêque de Toulon, & autres huit, deux de chaque 
Nation. Le Duc d'Autriche, avant de le laïfler partir de Fri- 

— bourg, avoit eu foin de le dépaüiller de fes bijoux , de fa vaif- 
{elle , & de fa caffette ; enforte qu’il n’avoit pas feulement de 

_ chemifes, pour en changer. Il lui écrivit-là, que pour lui, il 
étoit retenu en ôtage à Conftance , & qu'il le prioit de lui en- 
voyer trois, ou quatre cens ducats ,dontil avoit befoin ; ce qui 
fit peu de plaifir au Pape : il lui fit réponfe, qu’il le feroit vo- 
Jontiers, s’il avoit de l'argent, mais qu'il ne lui reftoit pas un 
fol. 1] difoit quelquefois, que ce Prince avoit tiré de lui plus 
trente mille ducats. 

Le 18. de Mai, l'Archevêque de Riga revint de Celles à 
Conftance, & fit récit aux Deputez des Nations, de l'état où 
il avoit trouvé le Pape: il dit, qu’il étoit loge dans un Caba- 
ret, maïs quil étoit 30 négligemment gardé : qu'il falloic y 
donner ordre : que le Pape fe recommandoit aux Prelats du 
Concile : qu'il pleuroit amerement la faute qu’il avoit faite 
de abandonner, qu'il prioit qu’on le trairât s raies 

Le 19. du même mois , qui étoir le jour de la Pentecôte, l’'E- 
vêque de Toulon, & les autres Deputez pe la garde du Pape, 
arriverent à Celles : ce Prelat ayant fait favoir pourquoi ils 
étoient venus , les larmes du Pape recommencerent de couler. 
Les Deputez du Concile renvoyerent tous fes Domeftiques , 
qui prirent congé de lui, avec de grands gémiflemens, qui ex- 
citerent la compaflion de tous les affiftans : le Pape leur fit des 
excufes, de ce qu'il ne fe trouvoit pas en état de les fatisfaire; 
il remit le mème jour fon Sceau , entre les mains de cet Evè- 
que , fuivant l'Ordonnance du Concile ;il l’enferma dans une 
cafferte , fur laquelle il appofa fon cachet, & l’envoya à ceux 
que le Concile avoit nommez, pour le garder. 

Comme l'on craignit que le Pape ne Pre pas afflez fûrement 
gardé à Celles , l’on le renferma dans une tour du même Chi. 


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Du Concile de Confiance. 9 


teau, & l'on commanda trois cens foldats Hongrois, pour le 
garder. Le 24. du même mois, l'Evêque de Toulon retourna à 
Conftance , & y porta une nouvelle cédule du Pape, par la- 
quelle il offroit de retourner au Concile, fi les Prelats le ju- 
geoient à propos : qu’au cas qu'ils vouluffent le dépofer , il ne 
reclameroit point contre leur Sentence ; qu’au contraire; il y 
acquiefceroit , & J'executeroit de fa part, en la maniere qu’ils 
cftimeroient la plus convenable : il les prioit inftamment de 
mettre fon honneur à couvert , autant que Je defflein qu’ils 
avoient de réünir l’Eglife, pourroit le permettre. | 
Le 25. de Mai, l'on préfenta au Concile des lettres de Mon- 
{eur le Duc de Bourgogne , où il tâchoit de fe difculper des 
mauvais bruits que l'on avoit fait courir contre lui , à Conf. 
tance, & ailleurs, où il difoit, qu’il en avoit reçù de la part 
du Concile, par lefquelles il étoit prié de ne donner au Pape 
aucune retraite dans fes Etats : de l'en faire fortir , s’il y étoic 
déja entré, & de le renvoyer au Concile. Qu'ilavoit toujours 
ardemment fouhaitté la paix de l’Eglife : qu'il n’avoit jamais eu 
deffein de recevoir Jean XXIII. dansfes Etats,ni de lui donner 
aucune protection, qui püt nuire a cette paix, & le mettre en état 
de refifter aux décifions du Concile. Que dés que le Pape étoic forti 
de Conftance , il lui avoit envoyé une Ambaffade folemnelle : 
qu'il lui avoit faic dire, qu'il n’étoit forti de cette ville, que pour 
être en état de s'acquitter de fa promefle , en perfonne : qu’il 
vouloit aller faire fa renonciation à Nice : qu'il n’avoit crû faire 
aucun mal, en recevant des Ambaffadeurs du Pape, qui pro- 
tmettoit de céder le Pontificat, & de faire tout ce qui feroit né- 
ceffaire pour le bien de l'Eglife. | 
u'il leur avoit répondu, qu'il le recevroit volontiers, pen- 
dant qu'il lui paroîtroit dans certe fainte difpofition 5 mais 
Sears été depuis informé de fon évafion,&de feschicanneries, 
il n'avoic garde de l’appuïer de fon autorité : qu'il n’a pointfur 
Ja Religion d’autres fentimens -que le Concile, qu'il eft prêt 
de défendre jufqu’à l'effufion de la derniere goute de fon fans : 
qu'il n’avoit jamais approuvé la faufle propofition qu'on lui re- 
prochoir:que fes ennemis avoient donné un tour malin à fes pa- 
roles , dont l'innocence pouvoit être aifément juftifiée : que l'on 
en avoit fait autant de celles de M. Jean Petic, LE on pour- 
,… 1] 








180 . Nouvelle H'ifloire 


fuivoit la condamnation avec tant d'aigreur ; il prioit les Peres 
du Concile de ne rien décider fur cette matiere, fans avoiren. 
tendu fes Ambafadeurs : qu'ils leur rendroient compte des ter- 
mes, dans lefquels ce Docteur s’éroit expliqué, afin cu’ils ne 


priflenc pasle change, & qu'ils ne ceñfurallent eu d’autres pro- . 


pofitions , fous prétexte de cenfurer celles qu’ s avoient avan- 
cécs. La lettre eft datée de Dijon, du 15. de Mai. 
Le 16. de Mai, le Concile envoya à Celles , l'Evècue de La- 
vaur, & autres trois, pour chacune des quatre Nations , pré 
fenter au Pape les chefs d’accufation, que l'on avoit formez con- 


tre lui, & lui demander fes réponfes, Les chefs étoient au nom- 


bre de 55. Il fut encore interpellé de déclarer, s'il avoic quel 
que chofe à propofer contre les formalitez, dont le Concile avoit 
ufé dans l'inftruétion de fon procés, faute de quoi, il n'y feroit 
plus reçû 5 de comparoir à un jour préfix, s'il vouloir être en= 
tendu ; voir prononcer la Sentence, &c. 

Le lendemain 27, les mêmes Depurez revinrentà Conftance, 
où ils rapporterent à ceux du Concile, qu'ils avoient rempli 
leur commiflion tout de leur mieux : qu'en ayantexpofé le fujet 
au Pape, il avoit répondu, qu'il ne vouloit rien dire contre les 
chefs d'accufation : qu'il s'en remettoisentiérement au Concile, 
tant à l'égard du procés, que de la Sentence ; parce qu’il étoit 
bien perfuadé, qu'il ne pouvoit errer : qu’il vouloit acquiefcer 
à la Sentence ; qu'il avoit offenfé Dieu , & fon Eglife, que le 
Concile repréfentoit, en fe retirant de Conftance : qu'il étoie 
inutile de lui envoyer plus perfonne : qu’il étoit réfolu d’obéir 
au Concile, auquel il fe recommandoit trés-humblement. Les 

éputez du Concile demanderent qu’il en fût dreflé un Aûe 
autentique ; ce qui leur fur accordé : ils en firent le rapport le 
29. de Mai ; il fut fuivi de la Sentence de dépofition du Pape, 
qui fut publiée le même jour Mercredy, veille dela fête du S. 
Sacrement, par l'Evêque d'Arras, en préfence des Députez 
des Nations, Elle eft rapportée dans l'Edition des Conciles du 
Pere Labbe. 

Le premier de Juin, l'on reçut une autre lettre du Duc de 
Bourgogne, qui tâchoit de sexcufer fur les faits, à lui im- 
pofez par le Duc de Baviere. L'Empereur en reçût une autre du 
Même Prince, aux mêmes fins. Elles furent fuivies de l'arrivée 


Du Concile de Conffance. 181 


des Seigneurs de Neufchâteau, & Gaucher de Ruppes, nou- 
veaux Ambafladeurs du même Prince, qui arriverent à Conf- 
tance, avec des équipages magnifiques, & quantité de Nobleffe. 
Ils eurent audience de Sigifmond, où ils défavoüerent haute. 
ment le bruit que l’on avoit fait courir,que leurMaître,& leCom- 
te deSavoye avoient fair deffein de fe faifir de fa perfonne,quand 


il iroic à Nice, & de le faire mourir : ils donnerent le démenti 


\ 


à quiconque avoit ofé F'avancer j cette liberté ne plûüt guéres à 


l'Empereur, & fit murmurer des gens de la fuite du Duc de 
Baviere : la chofe auroit même été pouflée plus loin ; fi ce Prince, 


& Henri Duc de Baviere n’avoient pris foin d'arrêter le tu-. 


multe, | | 
Les Ambaffadeurs fe retirerenttranquillement au logis qu'ils 


avoient choifi, où l'Empereur envoya, peu.de tems aprés, au 
Comte, un Burgorave, & quelques autres Gentilhommes, pour 
les raflürer , & tâcher de les porter à un accommodement. Le 
Comte de Savoye avoit déja envoyé les fiens , pour le même 


fujet : les uns, & les autres partirent de Conftance, peu derems 


aprés, fort fatisfaits de l'Empereur. 

Les. de Juin , Charles de Malatefta, Ambaffadeur d’A ngelo 
Corario, arriva à Conftance : plufieurs Gentilhommes étoienc 
allez au-devant de lui, avec les autres Ambafladeurs du mème 
prétendant, qui étoient en cette ville, dés le mois de Janvier. 
L'on lui fit une entrée magnifique. Il fit la reverence à l'Em- 
hr le Dimanche fuivant, & un trés-beau difcours , dans 
Eglife des Auguftins : il dit, qu'il venoit de la part de Grevoire, 
pour donner la paix à l’Eglife: que pour cet effet, le Pape avoit 
choili le Cardinal-Patriarche, Monfeur le Duc Louis de Ba- 
viere, & Jui, pour fes Procureurs, & Ambaffadeurs vers l’'Em- 
pereur , & non pas au Concile, lequel il ne reconnoifloit point 
du tout, Malatefta eut le même jour une audience particuliere 
de l'Empereur, en préfence des Deputez de chaque Nation, 
& leur communiqua fes pouvoirs : le Mardy il rendit vifite à 
la Nation Italienne , & à l’Angloife : le lendemain H rendic les 
mêmes devoirs aux Allemans, & ux François: ces dernierslui 
frent beaucoup d’honneurs, & écouterent fon difcours avec 
une grande attention: il dit, qu'il éroit muni d’un plein pou- 
voir de renoncer au Pontificat de la part de fon Eu : il ex 

iij 








182 Nouvelle Hiftoire 


horta fes auditeurs à fe conduire avec prudence, & avec fer- 
meté : il s'ouvrit même à eux, avec beaucoup plus de con- 
fiance, qu’il n’avoit fait avec les autres Nations. Monfieur. 
l'Evêque deT oulon fut chargé de lui répondreice qu'il fit en ter- 
mes trés-obligeans , & trés-honorables pour cet Envoyé. 

Auffi-tôt aprés la dépofition de Jean X XIII. le Concile écri- 
vit à plufeurs Princes, & leur rendit compte de la maniere, 
dont fs chofes s’étoient pañlées. Ils difent , que Balthafar la 
Cuifle, avoit fouvent promis de donner fa démifion, & que 
dans le tems qu’ils s’attendoient de la recevoir , ils avoient été 
furpris d'apprendre qu'il s'étoit évadé de Conftance : que l'on 
avoit tenu là-deffus une grande Affemblée de Prelats, qui 
avoient été d'avis, qu'il étoit inutile de differer davantage à 
vanger l'honneur du Concile outragé : que l’on n’avoit pas laiffé 
d'envoyer à Schaffoufe, où il étoit encore alors, les Cardinaux 
d'Albane, & de S. Marc, l’exhorter à revenir au Concile, & 
lui promettre pour cela toute forte de füretez : que le Concile 
avoit même confenti qu’il y demeurâc: s’il vouloir. 

u’il avoit refufé de fe rendre à Conftance : qu’il avoit pro- 
pofé des modeles de Procurations, pour faire fa démiffion, 
concüës en termes ambigus: qu'il s’étoit encore retiré de Schaf- 
324 où l’on pouvoit commodement traiter avec lui, fans au- 
tre deffein que de les obliger de fe féparer, afin de pouvoir 
continuer de pratiquer les voyes , dontil s'étoic fervi jufques-là, 
pour amafler de l'argent, quelque préjudiciables qu’elles fuffenc 
à la Chrétienté : qu’ils n’avoient nulle intention d’y contribuer, 


ni de confentir à la diflolution du Concile : que pour mettre le : 


. comble à tous fes crimes, il s’'étoit fervi de toutes fortes de voyes, 
pour femer la divifion entr'eux : qu'il avoit écrit à tous les Prin- 
ces, tant contre eux, que contre tout le refte des Chrétiens : 
qu'ils n’avoyent chaque jour les oreilles rompuës que de plain- 
tes ; parce que l’argenc ne lui coûtoic rien, pour les exciter : 
que cependant fa libcralité n’avoit rien que de bas, & de fordide. 

Qu'il ne faifoit aucune difficulté de donner au premier venu,ce 
qui appartenoït déja légitimement à un autre : que dans la colla- 
tion des Benefices, il resardoithien moins au mérite du préten- 
dant, qu'à l'or qu’il devoiten recevoir:qu’il n’avoireüû aucun foin 
de fe corriger, même pendant qu'il fe voïoirencre les mains de fes 


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Du Conaile de Copflance. 183 
Juges ; qu'au contraire il n’avoit fongé qu'à inventer de nou- 
velles manieres d'attirer de l'argent dans fes coffres : que tous 
ces excés ne les avoient pas encorc porteza févir contre lui:qu'ils 
avoient porté leur compaflon, jufqu’à en avoir pour fon opi- 
niâtreté, toute pernicieufe qu'elle leur paroifloit à l'Eglife de 
Jefus-Chrift. 

Que n'ayant pas été contens du projet de Procuration qu'il 
avoit donné, ils lui avoient encore envoyé les Cardinaux des. 
Marc, & de Florence, avec plufieurs Prelats, & Docteurs, le 
fupplier trés- humblement de s'accommoder , & d’avoir p' ié de 
l'état où l'Eglife fe trouvoit réduite : que fi Conftance lui pa- 
roifloit fufpeéte, ils l’avoient prié de vouloir aller à Bafle, à Scraf- 
bourg, ou à Ulme, avec de bonnes fauvegardes de l'Empe- 
reur, & du Concile , & de s’y tenir, jufqu'’à ce que l'on füc 
venu à bout du deffein que l'on avoit formé, lequel il avoic 
témoigné agréer par toutes fes lettres, ou que lé Concile en eût 
autrement difpofé : qu'ils avoient même pris des mefures pour 
lui aflurer une fubfiftance convenable : que cet article n’avoit 
été publié dans une Seflion, que pour prévenir toutes fes dé- 
fances. | | 

Que les Ambaffadeurs du Concile étoient partis de Conftance 
avec ces inftruétions, & l'avoient trouvé à Brifac le 26. d'Avril; 
parce qu'ils avoient appris qu'il devoit s’y rendre de Fribourg: 
qu’ils lui avoiïent parle avec beaucoup de foûmiffion : qu’ils en 
avoient été bien reçüs en apparence: qu’il leur avoit promis de 
Jeur rendre réponfe le lendemain : qu'il avoit pris cependant 
des mefures pour s'échapper encore, & pour aller joindre des 
sens de guerre, qu’il avoit faic lever, fans s'embarraffer de ce 
que deviendroit le Concile : qu'il étoit en effet forti de Neu. 
bourg, avant Soleillevé, fans en avertir les Ambaffadeurs du 
Concile, en habit déguifé, pour fe rendre de-là au lieu qu'il 
s’étoit propofé : qu’il avoit fait voir par-là qu'il fe moequoit du 
Concile, des Princes, & de tout le monde : qu'il n’avoic pas 
laïffé de fe trouver contraint de retourner à Fribourg, où les 
Ambafladeurs du Concile étoient encore : qu'ils avoient réiteré 
leurs demandes, & attendu fa réponfe au de-là du terme ui leur 
avoit été prefcrit ; ce qui avoir mis le Concile fort en peine. 

Queles quatre Nations irritées des manieres du Pape, avoient 


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184 Nouvelle Hiflorre 


- jugé qu'il falloit le dépofer tout d’un coup, & ne plus s'atta= 


cher àen tirer une renonciation, puifqu'il n'étoit plus en liberté, 
fans que le Concile eùt contribué à la lui faire perdre, & qu'il 
avoit dit plufeursfois, qu'il ne ratifieroit jamaîs ce qu'il auroit 
été contraint de faire : que le Concile n'avoir pas crû devoir 
s'arrêcer à cette formalité, dans une affaire de cette importance: 
ue l’on faïfoic bien prendre aux malades, malgré eux, des mé- 

E Mare , qui ne laïfloient pas de les guérir: qu'aprés avoir ufé 
de toutes les voyes de l'honnêteté, ï écoit tems d’avoir recours 
à la Juftice, contre un entêté : que l'Empereur avoit déclaré la 
guerre à Frideric d’Aulftriche, qui le protegeoit : qu’il avoit 
envoyé dans fes Etats une armée confiderable, qui en avoitin- 
vefti toutes les Places: que ce Prince n'avoir pas crû devoir fa- 
crifier toute {a fortune, & s’expofer à être infailliblement ruiné, 
pour foütenir un opiniâtre , contre qui tout le Chriftianifme 
étoit bandé, & qui n’avoit en têce que fon avarice. | 
Que sil y avoit à réprendre quelque chofe dans leur con- 
duite, ce n'étoit que d’en avoir ufé aveclui, avec trop de dou- 
ceur, & de patience : qu'ils ne l'avoient fait que pour l'attirer 
par la douceur, Qu'enfin, la juftice de Dieu s'en étoit mêlée : 
que l'Empereur fatigué de tant de remifes, avoit fait entrer 
une armée confiderable, dans les Etats de Frideric d’Auftri- 
che, fon protecteur : qu’elle s'étoit emparée de prés de cin- 
quante de fes Places ; ce qui l’avoit obligé de fe préfenter à 


l'Empereur le 4. du préfent mois de Juin, dans le Convent des . 


Cordeliers, où en préfence de quantiré de Prelats, & de Doc- 
teurs, il s'étoit agenoüillé devant Sigifmond, accompagné de 
Monfieur le Duc de Baviere, & du Burggrave de Crafenberpg, 
où il lui avoit demandé humblement pardon de tous les fujets 
de chagrin qu'il avoit donnez à Sa Majefté Imperiale, & au 
Concile : qu’il fe foûmettoit de bon cœur à tour ce que l'Empe- 
reur ordonneroir touchant fa perfonne, fes Terres, & fes biens: 
qu'il s'étoit engagé deramener promptementle Papeä Conftan- 
ce,avec tous ceux qui étoient auprés de lui : qu'il s'éroit acquitté 
de fa promefle , & qu'ituellement Balthafar la Cuiffe étoit à la 
garde du Concile ; ce qui paroifloit trés-avantageux à la paix 

de l'Eglife, & de l'Empire. | 
Qu'ils auroiénc bien fouhaitté lui épargner un affront, qui 
retomboit 





= Du Concile de Conflance. 18s 
retomboit en quelque maniere fur la dignité Epifcopale : qu'ils 
ne l'avoient pas même dépofé, fans répandre beaucoup de lar- 
mes ; mais qu’ils l’avoient crû abfolument néceflaire, dans la 
crainte qu'il ne trouvâtencore une fois le moyen de s’'évader,& 
que le fchifme ne recommencit plus que jamais ; ce qui feroitun 
tort infini à la Chrétienté : que Jefus-Chrift n'avoit confié à S, 
Pierre la garde de fon troupeau, qu’à la charge de le paître : 
que la Cuiffe ne s’en étoit jamais embarraflé : que toute fon ap- 
plication n’avoit été qu’à ne négliger aucun moyen de tirer de 
l'argent: qu'il ne donnoit que trés-difficilement audience à ceux 
qui n’en avoient point : que ceux qui en avoient, étoient trait- 
tez avec la derniere dureté : qu’il n'obfervoic aucun des Pré- 
ceptes de l1 Religion : que l'on ne le voïoit occupé qu'avec des 
Laïques, qui faifoient valoir fon argent à gros interèts, fans 
donner un moment aux affaires de l'Églife, ni des Ecclefafti- 
ques : qu'il avoit entierement ruïné toutes les villes du Patri- 
moine deS. Pierre, vendu les Benefices, ruïné le fervice Di- 
vin en beaucoup d'endroits. 

‘Que c'étoit fur des faits aufi grâves, & des crimes auffi noirs, 
& fur plufeurs autres, qu'il avoit été condamné, aprés une 
mûre déliberation : que la Sentence du 28. de Mai le déclaroit 
déchù du Pontificat, comme étant notoirement fimoniaque, dif- 
fipateur, & trés-mauvais adminiftrateur des biens fpirituels, 
& cemporels, tant de l'Eglife Romaine, que des autres : trés- 
déreglé dans fes mœurs, fauteur du fchifme, parjure, fcanda- 
leux, & incorrigible , avec défenfe à tous les Chrétiens de le 
reconnoître à l'avenir pour Pape, fousles peines portées contre 
les fchifmatiques, & autres énoncées dans les Canons. Ils de- 
mandent enfuite la protection de ces Princes, leur affiftance, & 
les prieres de leurs Sujets , à ce qu'il plüt enfin au Seigneur, de 
confommer un aufli faint ouvrage, & conferver la perfonne de 
l'Empereur , de qui ils avoient tant de fujer de fe loücr, 

Le Concile nomma enfuite des Commillaires, pour l’examen 
des herefies de Jean Hus, favoir : Meflieurs les Cardinaux des 
Urfins, d'Aquilée, de Cambrai, & de Florence : pour la Na- 
tion d'Italie, Meffieurs les Evèques de Concordia, d’Alexan- 
drie, & de Lodi : pour celle de France, Meflieurs PEvèque de 


Geneve, les Abbez de Clairvaux, & de Gemblours , & M°. 
, Aa 





186 Nouvelle Hiftoire 


Urfin de Tuillevande : pour celle d'Angleterre, Maïtres Guil- 
laume Chnce, & Guillaume Coef, Doëteurs en Theologie ; & 
Maîtres Hugues Hobech, & Jean Vellens, Docteurs en Droit 
Canonique : pour celle d'Allemagne, Monfeur l'Evèque Elù 
de Pofnanie, Maîtres Nicolas Dunkerfeld, & Thcodoric de 
Munfter, Profcfleurs en Theologie, & Bertold Wildunghen, 
Auditeur des Caufes du Palais. Ils déclarerent, que quoi-que 
Jefus-Chrift eùc infticué la fainte Cêne, & l'eût adminiftrée à 
fes Apôtres, fous les efpeces du pain, & du vin, cependant 
l'autorité des Canons, & l’ufage de l'Eglife avoient depuis dé- 
terminé, qu'il ne falloit pas la confacrer aprés fouper ; qu’il 
falloit être à jeun, pour la recevoir, hors les cas de nécef- 
ficé : que cet ufage avoit été établi pour de trés-bonnes raifons, 
Eu de ne communier les Laïques que fous la feule efpece du pain: 
que l’on étoirobligé de croire, comme de foi , que l’on recevoit 
le Corps, & le Sang de Jefus-Chrift fous l’une, & l’autre ef- 
pece : que puifque cec ufage étoit établi depuis long-tems, il 
nc pouvoit être changé que par la permiffion de l'Eglife. 

Dés que le Concile eût dépofé Jean X XIII. & reçü la re- 
nonciation de Gregoire XII. l'Empereur ne penfa plus qu’à fe 
difpofer à fon voyage de Provence, pour tirer , s'il étoit poffi- 
ble , de Pierre de la Lune une femblable démiffion. Le Con- 
cile, qui approuvoit fort ce voyage , & qui ne pouvoit contri- 
buer à fa réüflite que par fes prieres,"ordonna une Proceffon 
folemnelle à cet effet. Ellé fe fit le 2r. de Juillet; & dés qu’elle 
fut retournée à la Cathédrale, M: Jean Gerfon , Chancelier de 
J'Univerfité de Paris, monta en chaire,& fit un Sermon, que l’on 
n'a mis parmi les Preuves,que dans la crainte qu’il n'eûtéchappé 
à l’exaétitude de ceux qui ont fait le Recüeil des ouvrages de ce 
grand homme. Comme l'Empereur fe difpoloit à partir, les 
Ambaffadeurs de Pierre de la Lune le prierent de la part de leur 
Maître, de l'excufer, s'il ne pouvoit aller à Nice, d'où il étoie 
trop éloigne. | 

Mais Sigifmond , qui ne voulut pas laiffer cette affaire en fi 
beau chemin, pritle parti d'aller à Narbonne, ville peu dif- 
tante de Perpignan, où le Roï d'Aragon avoit promis de fe 
rendre. Une maladie qui furvint à ce Prince, l'empècha de s'y 
srouver, fuivant qu’il en étoit convenu avec l'Empereur, & de 


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du Concile de Conflance. 187 
la Lune, dans le mois de Juin. Le Roi, qui apprit que Sigif. 
mond s’avançoit à grandes journées, lui envoya dire, de ne pas 
tant fe prefler ; parce qu'il ne feroit pas fi-tôc en état de monter 
à cheval. 

De la Lune en fut informé à Perpignan même , où il étoic 
refté pendant tout le mois de Juin ; & comme il n’efperoit rien 
de bon de cette entrevüë , il differa jufqu’à minuit fonné du 
dernier jour, à faire publier à fon de trompe, dans toutes les 

k de cette ville, s’il y avoit quelqu'un de Ia part de Si- 
gifmond, foi difanc Empereur : il fit faire la même publication 
dans Narbonne par fes gens ; & comme il ne fe préfenta per- 
fonne, ildie, que l'Empereur avoit manqué à fa parole ; & fe 
fic prêter le ferment de fidelité par tous les Bourgeois de Perpi- 

nan, qu'ils ne fouffriroient point qu'il fut fait tort à fa per- 
te , nià fon Etat. | 

Sigifmond n’arriva à Narbonne qu'au mois de Juillet. Il y 
attendit long-rems le Roi d'Aragon ÿ & comme de la Lune 
étoic à Perpignan, il fe refolut de l'aller voir feul : mais dés 
que de la Lune en eut avis, il fortic de cette ville, & lui écri- 
vie, que s'il vouloir qu'il y retournäc, il lui envoyât un fauf- 
conduit, pour l'allée, le féjour , & le retour , en habit de Pape, 
& la liberté d'én fortir quand il lui plairoit. L'Empereur ré- 
pondit, qu'il ne lui appartenoit pas de donner un fauf con- 
duit, dans une ville dont le Roi d'Aragon étoit le maître ; & 
qu'il ne le recevroit pas comme Pape, mais feulement en qua- 
lité de Cardinal. Il en donna avis au Roï d'Aragon, lequel lui 
permit de donner ce fauf-conduit ; mais comme l'on n'y trait- 
toit de la Lune, qu’en qualité de Cardinal, il ne jugea pas à 

ropos de s'en fervir. Ilenvoya à l'Empereur un long Memoire, 
contenant quantité de demandes. 

Qu'avanc touces chofes, l'Empereur fit affembler ceux qui 
étoient à Conftance, avec fes Ambafladeurs, qui étoient à Per- 
pignan, dans une ville confiderable, & libre, à laquelle tou- 
tes les Nations puffent fe rendre : que cette Affemblée commen- 
çât par rendre une Ordonnance, qui déclarât nulles, & de nul 
effet toutes les procedures faites au Concile de Pife, contre 
Pierre de la Lune, nommé dans fon obédience Benoït XIII. 


& tous fes adherans : qu’il déclareroit nulles, de fa pare, tou- 
A ai] 





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188 Nouvelle Hiftoire 


tes celles qu'il avoit faires contre ceux dés autres obédiences:qu'il 


convoqueroit enfuire un Concile General, tant des autresobé- 


diences, que de la fienne, dans la premiere Seflion duquel, il 
renonceroit au Pontificat, & en quitteroit les ornemens : qu'il 
en donneroit à l'Empereur des {üretez fuffifantes,avantque ceux 
quiétoient à Conftance en fortiflent. 

Qu'aprés fa renonciation, il demeureroit Cardinal-Vicaire, 
ou Legat 4 Zatere, avec pleine puiffance , tant pour le fpiri- 
tucl, que pour le temporel, dans toute l'obédience où il étoit 
actuellement reconnu : qu'il ne le feroit plus en qualité de Pape, 
à moins que tout le Concile ainfi affemblé ne l'eût derechcf 
élû. Que tous ceux qu'il fe trouveroit avoir promüs à quelque 
Office, ou Dignité, feroient maintenus : qu'il lui feroit libre de 
Er fes Domeftiques, dans l’étendué de fon obédience : que 
on lui rendroit dans toute la Chrétienté , les premiers hon- 
neurs aprés le Pape : que le Pape ne connoîtroit point de l'appel 
des Sentences qu'il auroit renduës contre les Sujets de fon obé- 
dience : que ceux qui étoient en procés, pour leurs Benefices, ou 
teurs Dignitez , y feroient maintenus, jufqu’a leur décez ; ou 
celui de leurs Parties, aprés lequel le Benefice demeureroit au 
furvivant. 

Au lieu de répondre à ces demandes , qui ne tendoient qu’à 
perperuer le fchifme, le Prince de Girone, fils aîné du Roi d'A- 
ragon , lui rendit une vifite le 9. de Novembre , à neuf heures 
du matin, & lui préfenta un Memoire, portant , que tout étoit à 
préfentdifpofe à éteindre l’horriblefchifme,qui défiguroitdepuis 
fi long-temsl'Eolife de Dieu : qu’Angelo Corario, qui avoit pris 


© . # À ’ . 
le nom de Gregoire XII. avoit renoncé à fes prétentions, & 


fait de fa part, tout ce qui avoit dépendu de lui D parve- 


nir à cette fin : que Balchafar de la Cuifle, qui fe faifoit appel- 
ler Jean X XIII. avoir été dépofé , & avoit auffi cedé tous fes 
droits. Que l'Empereur Sigifmond , & les Ambafladeurs-de 
plufieurs Rois, & Princes, & de prefque tonte la Chrétienté, 
s’étoient rendus à Perpignan, pour le prier d'y renoncer pa- 
reillement, & lui faire voir, qu'il ne pouvoit s'en difpenfer : 


qu'il y avoit déja deux mois qu'ils le prefloient de leur donner 


fa réponfe : qu'il n'avoit jamais voulu le faire d'une maniere 
; . . # , ,° , , . 
bien claire, & bien précile : qu ils s'en étoient retournez fort 





7 — 


—— 


Du Conaile de Conffance. 189 


fcandalifez de fon procedé, qui faifoit un tort infini À toute 
l'Eglife, tant au fpirituel, qu’au temporel : que toures ces con 
fiderations avoient obligé fon dévot fils Ferdinand , Roi d’Ara- 
gon, de le fupplier , & requerir, de vouloir inceffamment faire 


. ,° , . « ’ 
cette renonciation, purement, & librement : qu'il y étoit oblicé 


de Droit divin, & humain, tant par ces raifons, que par plu- 
fieurs autres. Les mêmes remontrances lui furent faites, par 
l'Infanc Henri, Grand-Maïtre de l'Ordre de S. Jacques, En- 
voyé du Roi de Caftille, par le Protonotaire Lambert, Admi- 
niftrateur de lEvêché de Pampelune, Envoyé du Roi de Na- 
varre, Bernard , Comte d’'Armagnac j Jean , Comte de Foix ; 
& plufeurs autres, quien firent dreffer un inftrument auten- 
tique. ; | 
De la Lune leur fit délivrer de fon côté un long écrit, où il 
rérend prouver, qu'il n'avoit pas tenu à lui que la réünion ne 
e fût faite : que l'on lui avoit refufé les füretez qu’il avoit de. 
mandées : qu’il vouloic que l’on aflemblät un nouveau Concile 
à Marfeille, à S. Viétor, à Nice, à Villefranche, ou à Savone, 
quoique cette derniere ville ne fût pas de fon obédience , où il 
promettoit de renoncer à fes prétentions. 

Les Ambafladeurs du Roï d'Aragon, qui s'apperçürent qu’il 
ne cherchoit qu’à les amufer, lui firent une fommation dans les 
formes le 15. de Novembre, de renoncer purement, & fimple- 
ment, & fans condition , faute de quoi, ils protefterent de fe 
pourvoir comme ils aviferoient, attendu que le Roï leur Maî- 
tre fouhaitoit la réünion de l'Eglife de tout fon cœur :ilsle fup. 
plierent de donner pouvoir à quelqu'un de fes adherans d'aller 
a Conftance, où fe trouvoient les Prelats des autres deux obé- 
diences, & d'y convoquer de nouveau le Concile en fon nom, 
afin que ceux qui le reconnoifloient encore , ne fiffent point de 
difficulté de s'y trouver, & de confirmer, tant ce qui y avoit 
étéfait, que ce qui s’y feroic à l'avenir : de caffer tout ce qu'il 
avoit fait lui-même, contre ceux des autres deux partis, & ceux 


qui fe trouveroient au Concile, ou qui fe méleroient d’élire un. 


. . e ? . 
nouveau Pape, ou contre celui qui feroit él. Ils le pricrenct 
encore , de vouloir retourner de Collioure, où il s’étoit retiré, 
4 e e e. A 
à Perpignan, & lui promirent toute force de füretez pour fa 


perfonve. 
À à ii] 


me 


—— 





190 Nouvelle Hifloire 

Il leur fit désle lendemain une réponfe, fous le nom des Car 
dinaux qui l'avoienc accompagné dans fa retraite, où il dic, 
que l'Empereur avantrefufé d'accepter les voyes qui lui avoient 
été offertes, pour parvenir à la réünion de l’Eglife ; & s'étant 
retiré de Perpignan, le je s'en étoit aufl retiré, pour de bon- 
nes,& juftes caufes, & qu'ils avojent crû être indifpenfablemenc 
obligés de le fuivre : qu'ils avoient demeuré long tems à Perpi- 
gnan, fans que ce Prince leur eût fait dire la moindre chofe : 
qu'ils n’étoient plusen état de fe féparer de leur Chef. Pierre 
dela Lune ne fe croyant pas encore affez en fureté à Collioure, 
fe retira au Château de Panifcola , lequel appartenoit à fa 
Maifon. 11 envoya de-là un long écrit , pour excufer fa re- 
traicre de Perpignan, que l’on verra parmi les Preuves, qui ne 
contient guéres que des redites, & des affürances de fa foi, dont 
il n’étoit nullement queftion. 

Tout le monde demeura parfaitement convaincu, qu'il n’y 
avoit plus rien à fe promettre d'un homme aufli obftiné : ainfi 
le 13. de Decembre 1415. il fe fit dans le nouveau Chapitre de 
la Cathédrale de Narbonne, une Affemblée, compofée de Jac- 
ques Archevèque de Tours, de Pierre Evèque de Ripa, Jac- 
ques de Opifis Evêque d'Adrie, & Jean Evêque de Geneve: 
Jean de Opifis, Doéteur en Droit Canonique, Auditeur du 
facré Palais ; Lambert du Tronc, Prieur de la Bertiere, Dio- 
cefe de‘Liece, auffi Docteur en Droit Canonique ; Benoift Gen- 
tian, & Conrad de Sujac, Profefleurs en Theologie ; Jean de 
Fabricæ, Doëteur en droit Civil; Jean Virel ; Hugues Hoilges, 
& Bernard de Palanhbea, Doéteurs en Droit Canonique, De- 
putez du Concile de Conftance, qui étoient venus jufques-là 
avec l'Empereur, pour travailler à la réünion de l'Eclife, avec 
François Archevêque de Narbonne, Camerier de Ja fainre 
Eglife ; Renaud Archevèque de Reims, & Jean Archevèque 
de Riga; Guy Abbé de Traffen ; Monfieur le Duc de Brixen; 
Je Comte Palatin d'Hongrie ; le Comte Berthold ; Brunon de 


Ja Scala, Seigneur de Verone, & plufieurs autres Confeillers 


de l'Empereur ; Don Dicgo Ferdinand de Quignones, Cheva- 
licr, Confeiller du Roi de Caftille ; Don Diego Ferdinand de 
Badrel, Chevalier ; M: Philippe de Medailx, Docteur en Theo- 
logie ; Efpere en Dieu de Cardonne, Jurifconfulte, & Benenat 


Du Concile de Conffance. 191 


Petri, Docteur en Droit Canonique, Envoyez du Roi d'Ara- 
gon 5 M° Garcias de Falcibus , Secretaire du Roi de Navarre, 
{on Envoyé , & du Comte de Foix , entre lefquels il fut fait un 
Traité, qu'ils jugerent néceffaire , pour parvenir à la réünion, 
& à la paix de toute l'Eglife. I1fe trouve dans l'Edition des Con- 
ciles, que l'on à citée , à quelques chofes prés, que l'on a tirées 
des Manufcrirs de S. Victor. i 

Pendant que l'Empereur Sigifmond travailloit auffi vigou- 
reufement, & aufi utilementde fon côté à l'extinétion du fchif- 
me, les Prelats, & les Doéteurs François, qui étoient à Conf- 
tance, ne travailloient pas moins à en détruire les caufes, s’il 
étoit pofiible, tant pour contribuer à la réünion aétuclle de 
YEglife , qu’à prévenir.de femblables malheurs pour l'avenir. 
Il étoit aile de remarquer , que les principales de ces caules, 
étaient l'ambition , & l’avarice des Papes, qui, au lieu de s’ac- 
tacher au recouvrement des grandes terres, dont la liberalité 
des Rois de France avoit autrefois enrichi le S. Siege, & qu'ils 
avoient fait, ou laïffé paller en des mains étrangeres, n’avoient 
fongé qu’à mettre fur les Eglifes, & fur les Prelats, des impo- 
fitions , dont on avoit fait tant de plaintes , dans les Conciles de 
1398. & 1406. 

Ainfile Mardy 15. d'Oétobre 1415. fuivant l'ordre de Meffieurs 
Jean Patriarche d’Antioche, alors Prefident de la Nation , ces 
Prelats, & ces Docteurs s’aflemblerent au Convent des Domi- 
nicaïns de Conftance. Meflire Jean Patriarche de Conftantino- 
ple , leur propofa un projet de Canon, au fujer des Annates, 
ou des fruits de la premiere année, de tous les Benefices nouvel- 
lement conferez , que le Pape, & les Cardinaux avoient trouvé 
le fecret de s'approprier , & en fit la leéture à l'Affemblée. 

Ce projet portait, que le Concile , voulant fe conformer à 
lufage des faints Decrets, qui ne fouffroient dans l'Eglife rien 
de mauvais, ni qui pût produire de mauvais effets ; & ayant re. 
marqué combien de fcandale avoient caufé la levée, l’exac- 
tion, & le payement des revenus des Benefices, pendant la 
premiere année, depuis qu’ils avoient été conferez,[ ce qui avoic 
fait beaucoup de tort aux Prelats, & a leurs Eglifes, ) avoitdir, 
déclaré, & ordonné, qu’à l'avenir ces revenus ne feroient plus 
perçüs par la Chambre Apoñtolique , ni par les Cardinaux, ni 





192 Nouvelle Hifhoire | 


payez par les Prelats, fous quelque nom, ou prétexte que c 
fuc , de menusfervices, de Palium, ou de Benediétion , jufqu'à 
ce que le Concile en auroit autrement ordonné : avec défenfes 
à toutes perfonnes , de quelque état , ou condition qu'elles puf- 
fent étre, de les exiger , ni de les payer, à peine de privation 
de leurs Offices, & Benefices. Le Concile, de même que celui 
de Pife, faifoir don, & remife aux Prelats, de tout ce qui pouvoit 
être du d'arrerages du paflé, à la Chambre Apoftolique, & aux 
Cardinaux , pour raifon de ce 5 cafloit, & annulloit tous 
procés faits, & à faire à ce fujet ; & donnoit pouvoir aux Ar- 
chevêques, & aux Evêques d’abfoudre tous ceux qui auroient 
été excommuniez, faute de payement ; même ceux qui pour- 
roient avoir été déclarez irréguliers. | 

Aprés la lecture de ce projet, M. Ponce Simonet, Docteur 
en Theologie, préfenta au Prefidenc, un Memoire, qu'il difoit 
être trés-important fur ce fujet, & demanda que l'on en fit 
auf la leture ; ce qui lui fut accordé. L'on trouva que c’étoit 
une Ordonnance de Charles VI. du 18. de Fevrier 1406. diffe- 
rente de celle qui a été déja donnée au Public, fous la même 
datte. Sa Majefté dit d’abord, qu’il n’y à pas moins de dévo- 
tion à empêcher la ruïne des Epglifes, qu’à les enrichir: qu'elle 
a appris par les plaintes de fon Procureur General, & deceux 
des Princes de fon Sang, des Prelats, des Chapitres, des Con- 
vents, & du Clergé, tant du Royaume, qué du Dauphiné, 
& de fa chere Fille l'Univerfité de Paris: 

Que puifque l'autorité n’a été donnée au Pape, que pour 
l'édification de l’Eglife, & non pour fa deftruction , il ne lui 
appartient point d'impofer fur les Chrétiens des charges à fa 
volonté ; de courir aprés l'argent, pour fatisfaire fon avarice : 
que les revenus des Benefces, même pendant la vacance, fui. 
vant les Ordonnances des Conciles , & Îles pieufes. intentions 
des Fondateurs, font deftincz à l'entretien des Miniftres, des 
Fglifes, & du culte divin, à la nourriture des pauvres, le ra- 
chat des captifs, la culture des terres qui leur appartiennent, 
& le payement des charges aufquelles elles font fujettes ; enforte 
que les biens délaiffez par les Prelats aprés leur mort, doivent 
ètre refervez à leurs fuccefleurs , pour en faire l'emploi au pro- 
fit des Eglifes, fice n’eft en quelques endroits, oüilsont intro- 

duit 


— 


- 


= = 


= es 





Du Concile de Conftance. 193 


duit la coûtume d’en difpofer par teftament, ou de les laiffer à 
leurs heritiers. | 

Que les Saïnts Peres avoïent ordonné, que les Prelats vifire- 
roient chaque année les Eglifes de leur dépendence, pour cor- 
riger lesmœurs, & ordonner les reparations néceflaires, moyen- 
nant quoi , elles avoient accoutumé de les défraïer : que cepen- 
dant quelques Officiers des Papes, fur tout, ceux de celui d’alors, 
avoient depuis quelque tems impofé de trés-grofles chaags fur 
ces Eclifes : me à s'emparolent de tous les effets délaifféz par 
les Ecclefaftiques décedez : qu'ils enlevoient les fruits des Be- 
ncfces pendant Ja vacance : qu'ils demandoient des arrerages 
de tems immémorial , lefquels ils contraignoient de payer par 
des Cenfures Ecclefiaftiques : que non contens du revenu de la 
premiere année, îls demandotent encore de l'argent pour ce 
qu'ils appelloicnt les menus fervices : qu'ils eontraignoient les 
Pourvüs, d'affirmer la valeur du revenu de leurs Benefices par 
ferment, à peine de parjure: qu'ils fe faifoient payer du droit 


de vifite, qui ne pouvoit être du qu'aux Evêques, fans qu'ils 


fe donnaffentla peine de les faire ÿ même par ceux qui ne le de- 
voient point : qu'ils impofoient des Decimes à leur fantaifie, 
fans confulter les Prelats : que tout cela s’exigeoit avec la der- 
niere rigueur, & fans aucune miféricorde ; fans proportion , 

ni égalité. 
_ Qu'aucun Prelat n'ofoit faire fes fonctions , fans avoir ob- 
tenu les Rulles : que l'on ne les lui delivroit point, qu’il n'eût 
payé l’Annate, & cour ce qu’il plaïfoit à ces Officiers de lui de- 
mander : qu'il fembloit par là que l’on achetoit les Benefices, 
avec de l'argent jau lieu qu'ils ne devoientfe donner qu’au mé- 
rite, & à la fcience : que ceux qui en avoientle plus, ne par- 
venoient jamais aux Dignitez Ecclefaftiques, s'ils n'étoient ri- 
ches, à quoi le Public étoit grandement intereflé. Que tous ces 
défordres donnoientJieu au renverfement de quantité d’Eglifes, 
& de Monafteres dans le Royaume, & dans le Dauphiné : les 
bâtimens tomboienr, les heritages demeuroiïent en friche: l'on 
étoit contraint d’aliener les fonds, de vendre les ornemens les 
lus précieux , les Reliques , les vafes facrez, les Calices , les 
ER & autres chofes femblables, & de les donner fouvent à 
vil prix, De couper les bois hors des Saifons : ie Eglifes 
| | 





4 
; 


 — 
a 


94 | N'uel'e Hifhore 
étoient chargées d’une infinité de dettes : que le nombre de ceux 
qui avoient accoûtumé de les défervir,diminuoit de jour en jour: 
que le peu qu'ilen refloit, fe trouvoit fouvent empêché de faire 
fes fonétions, par les excommunications, & les Cenfures, re- 
duit à la mendicité , & hors d'étac de s'entretenir aux etudes. 
ue la France, qui avoit étéregardée comme une pepiniere 
d’habiles gens, gémifloit de n’en plus avoir : que l'on n’y voïoit 
refqée plus ni de culte divin, ni d'œuvres de charité : que les 
ea ne s’executoient plus : que le Royaume sépuifoie 
d'argent: qu'ilen arrivoit une infiniré de fcandales, qui n’étoient 


que trop connus de tout le monde. Que le Parlement avoit déja 


rendu un Arrêt par provifion, pour faire cefler la caufe de ces 
defordres: que le Concile de Paris l'avoir prié, de vouloir y met- 
tre ordre. 

C'eft pourquoi, Sa Majefté, perfuadée que l'autorité Royale 
a été établie de Dieu , pour le foûtien del'Eglife, & qu'elle ne 
peut être mieux employée qu'à terrafler les deftruéteurs de l'E- 
poufe de Jefus-Chrift : que les Canons même ordonnent d'y 
avoir recours, lorfque fes Chefs fe trouvent coupables de pa- 
reils défordres ; ordonne de faire inceffamment ceffer tous les 
abus ci-deffus marquez, dans le Royaume, & le Dauphiné: 
que l’Arrèc du Parlement, quoi qu'il ne füc que provifoire, de- 
meureroit deffinitif, tant pour le Royaume, que pour le Dau- 
phiné ; & qu'il feroic inviolablement obfervé à l’avenir : Elle 
ordonne, qu'il feralà, publié, & regiftré où befoin fera ; Man- 
dant à tous Juges, fur ce requis, de garentir toutes perfonnes 
de ces exaétions, & de les maintenir dans cette immunité. 

Aprés la leéture de certe Ordonnance, Meflire Helie Evé- 
que du Puy , & le même M: Ponce Simonet, dirent , qu'il fal- 
loit fupprimer les Annates ; puifque le Roi Trés-Chrétien, & 
le Concile de Paris, l’avoient ainfi ordonné. Plufieurs s'écrie- 
rent là - deffus, #/ nous plaie, il nous plait : maïs d'autant que 
l’affaire étoit de conféquence, plufieurs autres furent d'avis, 
d'en déliberer plus à loifir, & de recüeillir là-deflus les voix de 
tous ceux qui compofoient l'Aflemblée : d’autres propoferent 
d'en députer quelques Membres, pour aller s'informer des 
fentimens des autres Nations ; afin de ne pas prendre de parti 
fingulier, & qui ne fût approuvé de toutes les autres j mais 


— _ 


_— —* 





Du Concile de Conflance. | 196 


comme il étoit déja tard , l'on ne décida rien ; chacun fe retira 
chez foi. | | 

Le Mardy fuivanc22.du même mois d'Otobre;laNation Fran- 
çoife s'affembla encore au Convent des Dominicains , où aprés 
quelques autres propolitions, .M, Ponce Simonet remit encore 
k même matiere fur le tapis, & demanda que l’on eùt à fe dé- 
terminer là-deffus, avant toutes chofes : il demanda même de 
Ja part du Roi, que les Ambaffadeurs de Sa Majefté, du Clergé 
du Royaume, & du Dauphiné, & tous les bons François , euf- 
{enr à fe joindre à lui, & faire fi bien leur devoir, que l’on ne 
parlât plus des Apnates, felon la volonté du Roi, & en demanda 
ate. Quelques-uns dirent là-deflus, qu’il falloic D aux 
exactions qui fe faifoient dans le Royaume : plufeurs applau- 
dirent à cette propolition : l'on ne laiffa pas de déliberer , s'il fe- 
roit à propos de traiter de cette matiere, ou s’ilfalloiten diffe- 
rer la difcuffion. L'on recüeillit là-deflus les voix de la Nation, 
quelques jours aprés, en Ja manierefuivante : 

Dés le même jour 22. d'Otobre, fous la Prefidence de Mon- 
fieur le Patriarche d’Antioche, furentoüys, Meflire Jean Pa- 
triarche de Conftantinople, lequel dit, que le tems n'étoit pas 

ropre à difcuter cette matiere, & qu'on pouvoit la remettre 
a un autre : Me Jourdain Morin, Doéteur en Theologie, Am- 
baffadeur du Roi Trés-Chrétien, dit, qu’il falloit mûrement 
examiner cette affaire, & fonger à l'entretien de l'Etat du Pape, 
& des Cardinaux : que l'on pouvoit fupprimer les Annates ; 
mais qu’il n’étoit pas à propos d'en publier fi-1ôt la fuppreffion. 

M: Pierre de Verfailles, Prieur de Chaumont , aufli Am- 
baffadeur de Sa Majefté, fut de l’avis de M° Morin, qui venoit 
de parler. 

M Pierre Cauchon, Vidame dcl’Eglife de Reims, Ambaf- 
fadeur de Jean Duc de Bourgogne, dit, que l'on ne devoit 

pas parler de la fuppreffion des Annates, fans pourvoir en 
même tems à la fubfftance du Pape, & des Cardinaux : il de- 
manda, que cette matiere fût remife à huitaine. 

M Jean de Peyruffe, dit, qu'aprésque l'on auroit pourvu À 
Ja fubfitance du Pape, & des Cardinaux, les Annates pour- 
roient être fupprimées. 

Mere Hclié Evêque du Puy, dit, qu'il n’y avoir plus là- 

I] 





196 Nouvelle Hiftoire _ 

deflus à déliberer ; qu’il falloit dés à préfent abroger les An- 
nates ,; dont la fuppreflion ne feroit cependant publiée que dans 
l'une des Scflions du Concile General ; mais qu'avant cela, il 


falloir pourvoir à la fubfiftance du Pape. 


Mefire Eltienne Evêque de Dol, dit, que l'on ne devoit pas 
parler de fupprimer les Annates, que l’on ne pourvütau même 
terms à la fubfiftance du Pape, & des Cardinaux ; mais querien 
ne prefloit à l'égard de l'un, ni de l’autre. 

Meflire Vital Evêque de Toulon, fut du mêmeavis, avec 
M' Jean Balire, Docteur en Droit Canonique, & Correcteur 
des Brefs, L | 

Meffire Alain Evêque de Leon, dit, qu’il n’étoit pas tems de 
traiter cette queftion. 

Meflire Jean Evêque de Layaur, fut d’abord du même 
avis ; mais il en changea, & paffa à celui de fupprimer les 
Annates, & de pourvoir à la fubfiftance du Pape, & des Car- 
dinaux, & de nommer des Commiffaires pour cela. 

Mefhre Louis Evêque de fat de l'avis de celui de 
Dol ; & comme ilfe faifoit tard , la Conference fut remife au 
lendemain. 

Le Mercredy 23. d'Oûtobre , les mêmes fe raffemblerent, 
dans le Rcfetioire des Dominicains, où Monfieurle Patriarche 
d'Antioche Prefdentr.fic quelques propofitions;fur quoi Meflieurs 
les Fvêques de Feltre, & de Verden ÿ MeRobert Apulcon, & 
plufieurs autres Deputez des Nations Italienne, Germanique, 
& Angloife, fe prélenterent : le premier porta la parole , & 
dit, qu’elles avoient appris, que l'on avoit voulu perfuader aux 
François, qu'elles étoient d’avis de fupprimer entierement les 
Annates : il affura la Compagnie, que la Nation Italienne n'en 
avoit jamais fait la propofition. L'Evèque de Verden, dit, que 
la chofe avoit été propofée dans lAffemblée de la Nation Ger- 
manique ; mais que l’on n’avoit prislà-deffus aucun parti. Mon- 
fieur Apulcon déclara la même chofe, pour les Anglois. 

Ils furent remerciez par Monfieur le Prefident, qui leur dir, 
qu'il n’en avoit nullement entendu parler ; fur quoi ces Depu- 
tez fe retirerent, Monfieur l'Evêque de Lavaur reprit le dif- 
Cours du jour précedent ; & aprés avoir parlé fort long-tems, 
il conclut, à ce qu'on envoyât des perfounés de confderation 


se = eut me mule 2% 


EEE me 


"qe ———— 


aprés un long difcours , à ce que l’on nommât des Deputez , 





Du Contile de Confiance. 197 
aux Cardinaux, pour regler ce que l’on ordonneroit , tant à 
l'égard du Pape, , qu'à leur égard, aprés quoi l'on fupprime. 
roit entierement les Annates, dont ils tiroient une partie de 
leur fubfiftance. 

Meflire Oger Evêque d’Autun, dit, que Meffeurs les + 8 
tez pour la reformation, avoient long-tems déliberé la-deflus : * 
qu'il falloit favoir quel étoit leur fenciment ; s’y arrêter, fi l’'Af- 
femblée le trouvoit bon ; fi non, pourvoir à la fubfftance du 
Pape, & fupprimer les Annates. 

Meffire Jean Evèque de Senlis, parla pour l'Univerfité de 
Paris , demanda que l’Affemblée déclarât, que les Annates n'é- 
toient pas düës, & que l'on les fupprimâc: qu'il ne falloit pas 
hiffer de pourvoir à la fubfiftance du Pape, & de fa Cour 5 
que l’on devoit nommer des Deputez pour cet effet. 

Meffire Jean Abbé de Cifteaux , fut du même avis, & que 
l'on ne fît rien jufques-là. 

M° Thierry Licentié d'Orleans, Deputé de certe Univerfité, 
dit, qu’il étoit d’avis de traiter en même tems, de la fuppref- 
fion des vacances, & de la fubfftance du Pape ; enforte néan- 
moins , que l’on commençät par celle-cy. 

Mefire Pierre Abbé de S. Maixent , au Diocefe de Poitiers, 
Docteur en Droit Canonique, fut d'avis de nommer des De- 
putez, pour examiner l’une, & l'autre de ces deux chofes, & 
de fupprimer les Annates. 

Un ancien Doëéteur de Touloufe, Deputé decette Univer- 
fité, fut d'avis de fupprimer les Annates, au lieu defquelles, 
chique Decimateur payeroit au Pape le dixiéme du revenu de 
fes dixmes. 

L'Abbé de Clairvaux parla long-tems fur la refolution prife 
pe le Roi, &le Clergé de France , & conclut de même à la 

uppreflion des Annates, & à ce que l'on pourvüt à l'entretien 
du Pape, conjointement avec les autres Nations. 

M Hervé l'Abbé, Docteur en Droit, Deputé de l'Univerfité 
d'Angers, fut du même avis, de fupprimer les Annates, & de 
pourvoir à l'entretien du Pape. 

Monfieur l'Abbé de Celles, Diocefe de Bourges, conclut 


3 


pour regler ce que l'on donneroit au Pape, 
Bb ii 





198 Nouvelle Hifloire 


Monfieur l'Abbé de Cormery, dit, qu'il s'enltenoit à la dé- 
liberation du Roi, & du Clergé de France : qu'il étoit cepen- 
dant d'avis, de donner quelque chofe pour la fubfiftance du 
Pape, & des Cardinaux, fuivant le Reglement qu'en feroient 
. les Deputez, qui feroient nommez par l'Affemblée. 

M: A medée de T'alava, Doéteur en Droit Canonique, Doyen 
de l’Eglife de Lion, Deputé de l’Univerfité d'Avignon, dir, qu’il 
falloiten même tems fupprimer les Annates, & nommer deux 
Evèques, deux Abbez, deux Deputez des Chapitres, & des 
Curez, qui regleroient avec les Cardinaux, ce que l'on donne- 
roit au Pape: il prit les mêmes conclufions pour Monfieur l'Ar- 
chevêque deLion,fon Chapitre,& tout le Clergé de fa Province. 
Comme il fe faifoic tard , l'on remit à entendre le refte des fuf- 
frages, à la premiére Conference. 

Le Vendredy 25. du même mois d'Otobre, Monfieur le Pre- 
fident fit convoquer une autre Affemblée au même lieu , où le 


Deputé de l'Univerfité de Montpellier , qui parla le premier, 


fut de même avisque Monfieur de Talava , Doyen de Lion. 

Monfieur l'Abbé d'Orcamp, Diocefe de Noyon, fuivitle fen- 
timent de Monfieur l'Evêque de Senlis, pour l'Univerfiré de 
Paris : il fut fuivi par Meflieurs les Abbez de Beaubeq, & de 
Villeloup. | | | 

Monfeur l'Abbé de S. Loup de Troyes, dit, qu'il falloic 
commencer par fournir à l'entretien du Pape, & des Cardinaux, 
avant de coucher aux Annates. | 

Monfieur l'Abbé de Bellefont,dir,qu’il falloir au contraire, dé. 
clarer que les Annates n'étoient point duës, aprés quoi, l'on fon- 
geroit au Pape, & aux Cardinaux : que l'on nommeroit des 
Deputez, pour voir ce que l'on pourroit faire. 

Monfieur le Prieur de Sauxillanges, pour l'Abbé, le Con- 


vent, & tout l'Ordre de Clugny, dit, qu'il falloit traiter de : 


ces deux chofes en même tems. | 
M: Urfin Talevende Profefleur en Theologie , dir, que le 
Pape n'avoir aucun droit de prendre les Annates ; mais qu'il étoit 
à propos de nommer des Deputez, pour regler ce que l'on four- 
niroitau Pape, & aux Cardinaux. 
Me Matthieu Rodes Profeffeur en Theologie, dir, que l’on de- 
voir ôter au Pape la collation des perits Beneñces , -& la referve 


“e° _ 





Da Concile de Conffance. 199 
des grands; ma's que l’on pouvoit nommer des Deputez, pour 
pourvoir à la fubfiftance de la Cour de Rome. 

Monfieur l’Archidiacre de S. Flour , dit, qu'il étoit d’avis de 
fupprimer les Annates, & de deputer deux perfonnes de cha- 
que Etat, pour regler toutes les conteftarions, & en faire le 
rappo’t aux autres Nations. n: | 

M: Ponce Simonet, parla longuement fur la matiere des An- 
nates, & conclut, qu'il falloit commencer par les fupprimer ; 


enfuite de quoi, l'on fongeroir au moyen de contribuer à l'en 


retien du Pape. Commeilavoit confomméle refte de la féance, 
l’Afflemblée fe fépara. 

Le Lundy 28. du même mois, à huit heures du maun, la 
Nation Françoife fe raflembla dans le même lieu, fuivant l'or- 
dre de Monfieur le Prefident. L'on mit encore la même mat'ere 
en déli' eration, pour recüeillir les voix de ceux qui n'avoient 
pas encore parlé. 

M. Guillaume Beauneveu, Profeffeur en Theologie, l’un ds 
Ambafladeurs de Sa Majefté Trés-Chrétienne , opina le pre- 
mier, & dit, queles Annates n'étoient pas duës, & qu'il falloic 
les fupprimer, apres quoi, l’on fon *:rnitau Pape. 

M: Nicolas de Gonefle, autre Profeffeur en Theologie, cir, 
que l'on devoit fupprimer les Annates, & pourvoir à l'entretiea 
du Pape, jufqu’au Concile General. 

Le Deputé du-Chapitre de Sens, dit, qu’il falloit faire l’un , 
& l’autre. | | 

Le Prieur de Nôtre - Dame la Dorade de Touloufe fut du 
même avis. | 

M° Antoine Cofle, de l'Ordre S. Dominique, Profefleur en 
Theologie , Deputé de Monfieur l’'Evêque de Grenoble, opina 
de même. 

M: Bertrand Baquin, Carme, Doéteur en Theolosie, dit, 
que l’on pouvoit moderer les fommes qui fe payoient pour les 
Annates. | | 

M: Jean Dofier, Archidiacre de Sablé, en l’Eslife du Mans, 
dit, qu’il étoit à propos de traiter de ces deux affairesen même 
tems. | 

Monfieur le Chambrier de Marmoutier, fut de même avis. 

M: Jean Rocha Cordelier, Prefeffeur en Theologie, dit, que 








net, Maître és Arts, &.en Médecine. 


200 … Nouvelle Fifloire 


l'on pouvoit conferver les Annates, & en retrancher les abus. 


M° André Bernard, Chanoine de Befançon, Profeffeur en 
Thcologie , opina pour la fuppreffion des Annates , & à donner 
au Pape de quoi s'entrerenir, 

Le Procuieur General de l'Ordre de Prémontré, Docteur 
en Theologie, fut du même fentiment. 

M: Jean Hugonet, Licentié en Loix, dir, que les Annates 
n'étoient pas dûës. L'Affemblée finit la ; parce qu'il étoit tard : 
l'on remit le refte à la premiere fois, 

Dés le lendemain Mardy 29. du même mois, le Clergé de 
France fe raffembla encore au même lieu, où la féance fut ou- 
verte par Monfeur l’Archidiacre du petit Calais, en l'Eglife 
de Rouën, Procureur de ce Chapitre, qui dit, que fon avis 
étoit, de déclarer que les Annates n'étoient point düës: qu'il fal. 
loit cependant contribuer à l'entretien du Pape , & des Cardi- 
naux : que s’il n’y avoit pas d'autre moyen de le faire, il falloic 
les continuer fous certaines modifications, & retrancher le fur- 
plus. Le Procureur General de l'Ordre de Clugny, fut du même 
fentiment. 

M Pierre Salomon, Cordelier , Profcffleur en Theologie, 
Ambaffadeur du Duc de Bourgogne, dit, qu'il falloit commen- 


cer par donner ordre à la fubfitance du Pape, & des Cardi-. 


naux, aprés quoi, l’on fupprimeroic les Annates ; & laïffer à 
la difcretion du Pape, de regler lui-même ce qui lui feroit né- 
ceflaire, & à la Cour de Rome. ; 

Le Prieur d’Alec, dit au contraire, qu’il falloit commencer 
par la fupprefñon, 

Me Nicolas Cavache, Profeffeur en Theolovie, ne fit que re- 
peter ce qu'avoit dit Monfieur l'Evêque de Senlis pour l'Uni- 
verfité de Paris. | 

Le Prieur de S. Malo, Deputé de l'Abbé de Rofon, Dio- 
cefe de Rennes, s’expliqua de même que celui d’Alet. Le Doyen 
de l'Eglife de L'moges n'en dit pas davantage. : 

M° Thomas Avis, Carme, Profefleur en Theologie, dit, 
qu’il falloit avoir foin du Pape, & des Cardinaux, & moderer 
les Annates. Cet avis fur fuivi par M. Odon Gabin, Domini- 
cain, autre Profefleur en Theologie, & par M° Olivier Guen. 


Me Jean 


» 





Du Concile de Conffance. . 201 

Me Jean Ademar, Profefleur en Theologie, déclara , qu'il 
D ouvriroic fon avis, que quand on auroit nommé des Com- 
miflaires. | | 

.Monfeur l’Abbéde la Victoire, s'expliqua de même que Mon- 
fieur l’'Evèque de Toulon : qu'il falloit fupprimer les Annates ; 
mais en même tems pourvoir à la fubfiftance du Pape, & des 
Cardinaux : qu’il falloit nommer des Deputez à cet effer ; mais 
que la chofe n’étoit pas bien preflée. 

M° Simon Bocheux, Archidiacre de Gap, die, qu'il falloic 
fupprimer les Annates, & pourvoir à la fubfftance du Pape, & 
des Cardinaux. | 

Me Jean Simon, Envoyé de Monfieur le Duc de Bourbon, 
fut d'avis de commencer par ce dernier. M° Jean le Vieux, Cha- 
noine,& Deputé du Chapitre de Grenoble,fuivie le premier avis; 


de même que M° Guillaume Guignon, Chanoine du Puy. 


M: Pierre Neyraud, Chanoine de Poitiers, Envoyé de Mon- 


- fieurle Duc dé Berry, fucd’avis que l'onfit l’un, & l’autre en 


même tems. 

Mc Nicolas de Habane, Chanoine Deputé du Chapitre d’Au- 
xerre, fe rangea à l’avis ouvert par Monfieur l'Evêque de Sen- 
lis, pour l'Univerfité de Paris. 

M: Gilles Acharie, Licentié és Droits, dit, qu'il étoir d'avis 
de fupprimer les Annates, fans oublier de pourvoir à la fubfi- 
ftance du Pape, & des Cardinaux 5 mais comme il fe faifoit 
tard, l'Affemblée fe fépara jufqu'à la premiere Conference. 

Le Jeudy dernier du même mois d'O&tobre, Monfeur le Pre- 
fident fit convoquer l'Affemblée au même lieu ; mais comme il 
fe trouva embarraflé de quantité d’affaires importantes, qui 
regardoient le Concile, & qu’il ne put y affifter lui-même, il 
nomma pour tenir fa place Monfieur l’Evêque de Toulon, le- 
quel prefida en effet à l'Affemblée , où l’on continua-de recücillir 
les fuffrages de la Nation, fur le fait des Annates. 

Le premier qui parla fut, M° Guy Marc, Chanoine d’A- 
miens, qui dit, qu'il falloir travailler en même tems à fuppri- 
mer les Annates, & à pourvoir à la fubfflance du Pape , & des 
Cardinaux. Son avis fut fuivi par M° Guillaume de Spelunca , 
Médecin. | 
- Me Jean Graflet, Chanoine, Deputé du Chapitre du Puy, 

C c 


= A es 








102 Nouvelle Hifioire 


 fuivic l'avis du Prieur de Sauxillanges, de traiter des deux affai. 
res en même tems, 

M: Jean Martin, fut de celui de Monfieur l’Evêque de Tou- 
Jon, conforme au précedent. Il ajouta, qu'il falloit nommer 
des Deputez, & ne pas fe prefler fi fort. 

Monfieur l’Evêque de Cambrai, dir, qu'il s’en tenoit à l'avis 
de l'Univerfité de Paris. 

M: Jean Nicolas, Chanoine de Toul, & de Verdun, De- 
puté de Monfieur l’Evèque de Verdun; & du Chapitre de 
Toul, fut d'avis dé pourvoir à la fubfiftance du Pape, & de fa 
Cour, & de fupprimer les Annates; & que l’on ne fît cepen- 
dant aucun préjudice aux petits Benefices. Il demanda qu'il lui 
fût donné acte de ce qu'il avoit dit. 

M° Geoffroi Dauli Depaté de Monfieur l’Evêque de Limo- 
ges, dit, qu'il falloit fupprimer tes Annates, aprés quoi, l’on 
fongeroit au Pape, & aux Cardinaux,. 

Mc Pierre le Prêtre, Deputé du Chapitre de Cambrai, dit 
au contraire, qu'il falloit commencer par ce dernier ; & que 
files Aanates n'écoient pas légitimement duës, il falloit les 
fupprimer. 

M: Pierre Quillet, Chanoine, & Archidiacre en l'Eglife de 
Châlons, fur Saone, Envoyé de Monfieur le Comte de Savoye, 
dic, qu’il falloit fupprimer les vacances, & pourvoir au relte, 
M: Vivian, Maître és Arts, fut de cet avis. 

Monfieur le Prieur de Maffau , Diocefe de Liege , fe rangea 
à l'avis de l’'Univerfité de Paris. | 

Monfieur le Prevôt de S. André de Grenoble, & celui de S. 
André, Chanoine de Geneve, Deputé de fon Chapitre, dirent, 
qu'il falloit pourvoir à la fubfftance du Pape, avant que de 
toucher aux Annates. | 

Jean Bartolde de Pennatis, dit, qu'il ne s’agifloit que de fup- 
primer les Annates, fans fe mettre en peine de la fubfftance du 
Pape, & des Cardinaux. 

M: Simon Loifon, Deputé du Chapitre de Verdun, futen- 
core du même fentiment. nr 

Me Jean Vigier, Archidiacre en l’Eglife de Lion, fut pour 
la fuppreffian des A nnates, aprés quoi, l’on fongeroit à l'autre 
sh Il fut fuivi.par le Prieur de Talard , Monfieur l’Au- 


La 





du Concile de Conffance. 203 
mônier de l'Abbaye de Clugny, & par Monfieur le Prieur de 
Duras. + 

Le Procureur de l'Abbaye de Beauport, fuivit celui de d'U- 
niverfirté de Paris. 

M° Guillaume la Vallee, Maître és Arts, dit, qu’il falloit 
avoir foin du Pape & des Cardinaux, avant de fupprimer les 
Annates. Il fut fuivi par M, Pierre Amiot. 

M" le Prieur de S. Michel du Château, Diocefe de Bourges, 
dit, qu'il falloit fupprimer les Annates, fauf à pourvoir à la 


fubfitance du Pape, & de fa Cour. Le Prieur de S. Jean d’An-. 


gers, & le Deputé de Monfieur l'Evêque de Rennes, furent de 
cet avis, | 

M° Jacques Breton, Licentié és Loix, dit, qu'il n’y avoit qu’à 
fupprimer les Aanates, fans s'embarraffer de ce que devien- 
droient le Pape, niles Cardinaux. 

_ M: Jean de Peronne, Chinoïne Deputé du Chapitre de Tours, 

dit, qu’il falloit faire l’un, & l'autre en même tems. 1! fut fuivi 
ar le Deputé du Prevôt de Piniac, en Provence, & par Pierre 

Begueulle, Chanoine de Nantes. | 

Monfieur l'Abbé de Sablé, opina pour la fuppreffon des An- 
nates, fauf à pourvoir. 

M: Simon de Grandi, Chanoine de Mets, Deputé de Mon- 
fieur l'Evêque de cette ville, die, qu’il falloit faire examiner la 
difficulté par des Deputez, qui en feroient leur rapport à l'Af. 

femblée. 
__ Le Deputé de Mr l'Evèque de Tournai, dit, qu'il falloic abolir 
les Annates, aprés quoi, l'on pourvoïroit aux befoins du Pape, 
& des Cardinaux. | 

M° Pierre dela Cour, Licentié en Droit Canonique, fe ran- 
gea à l'avis de l'Univerfité. ? 

Le Procureur du Chapitre de Vannes, fut d'avis de fonger au 
Pape, avant de fupprimer les Annates. 

M: Pichot, Deputé du Chapitre d'Angers, fut d'un fenti- 
ment tout oppofé. Il fut fuivit par Mc Robert Sanat, Licentié 
és Loix, & par M° Jean de Cloff. 

Le Deputé de Meffieurs l'Evèque de Conferans, & l’AbbLE 
deS. Sernin de Touloufe, vouloient que l’on fupprimäât les An- 
nates, & que l'on donnât au Pape la dixme de la Dîme, ou 


quelque chofe d’approchant. Ci] 








204 Nouvelle Hifhoire 
Celui du Chapitre de Conferans vouloit que lon fongeit à 
Ja fubfftance du Pape, & des Cardinaux, & que fes Annates 
fufknt abolies. ; 
MS Bernard Bapter, Licentié en Theologie, dit, que l'on 
pouvoit ôter les Annatcs, pourvu que lon eut foin dela fub- 
filtance du Pape, qui ne recevoir plus rien de fes Sujets, Le 
Deputé de Monfcur l'Evêque d'Auxerre, fut de mêne avis. 
Quelques-uns dirent là-deffus à Monfeur l'Evêque de Tou- 
lon , que l'on avoit recücilli un affez grand nombre de voix, & 
qu'il n'y avoit qu’à conclure:d’autres s'écrierent,qu'il falloit en- 
tendre tout le monde. Monfieur de Toulon avant dit, qu'il fal- 
Joit délibcrer auparavant ; plufeurs déclarerent , qu'ils s'en 
fasportolent à la pluralité des voix Quelques-uns ajoûterent, 
qu'ils avoient à parler pour divers abiens , dont ils avoient 
ES Procurations , dont les voix devoient être comptées de 
même que celles qu’ils avoient déja données. Le premier 
qui fe leva fur : | 
, Meflire Helie Evêque du Puy, au nom du Roi Trés-Chré- 
tien, & defon Royaume, même de tout le Clergé de France. 
11 demanda que l'on fupprimât au plutôt les Annates, & que 
l'on pourvüt enfuite à l'entretien du Pa pe; & de fa Cour: que 
l'on déclarâr que cette fuppreffion fe failoit , fans entrer dans la 
difcuffion favoir fi elles étoient duës, ou non : que l'on en reve- 
noit aux anciens ufages , & que cette déclaration fut publiée 
à la premiere Seffion du Concile: qu'il étoit cependant à propos 
que le Pape, & les Cardinaux fuffent honnëètement entretenus. 
M° Matthieu Rodet, Frofeffeur en Theologie , comme De- 
puté de Monfieur l'Evèque, & du Chapitre de Tréguier, dit, 
comme il avoit déja faic, que l’on devoit Ôter au Pape la colla- 
tion des petits Bencfices, & la réferve des orands ; mais qu'il 
falloit auffi nommer des Deputez, pour pourvoir à l'entretien 
de Ja Cour de Rome _ É | 
Meffire Jean Fvêque de Lavaur, parla enfuire pour Meffieurs 
les Evêques de Tulle, & de Pamiers, pour le Chapitre d'Agde; 
pour quatre Abbez, & pour toute la Province de Touloufe : 
il perfifta dans fon premier avis, de ne point fe prefler , de fup- 
primer les Annates. aprés quoi, l’on pouvoïroic au refte : qu'il 


étoit à propos de s’ajuiter là-deflus avec les Cardinaux, 


. mn 


s 


tendre ceux qui n’avoient pas parlé. 





Du Concile de Confiance. 20$ 


Meffire Viral Evèque de Toulon, comme Deputé de Mef. 
fire François Archevèque de Narbonne, s'entintau fentiment 
qu'il avoit déjà propolé. 

Meffire Eltienne Evè. ue de Dol, chargé du pouvoir de Mon- 


ficur l’'Evêque de Cornoüaille, n'opina que comme il avoit fait 


our foi-même. 

Meflire Alain Evèaue de Leon parla encore pour Monfieur 
l'Evèque de Nantes, & dit, qu’il falloit remettre à un autre 
tems la difcuffion de ces queftions. 

Mefire Oger Evèque d’Autun, parla pour fon Chapitre, & 
dit, que quoi-que Meilieurs les Commiffaires euffent déliberé la- 
deffus , il falloit encore examiner leur déliberation. 

Meflire Alexandre Abbé de Bell font, Deputé de Monfieur 
l'Evêque de Lucon, dit, qu’il falloit commencer par déclarer 
que les Annates s'éxigeoient mal à propos, & nommer des De- 
putez, pour regler ce qu'il faudroic donner au Pape, & à fa 
Cour. 

Meflire Pierre Abbé de S. Maixant, parla pour toute la Pros 
vince de Bourdeaux , comme il avoit fait pour lui-même: qu’il 
falloit commencer par la fuppreflion des Annates. 

Monfieur le Doyen de l'Fglife de Lion parla prur fon Ar- 
chevêque, fon Chapitre, & route la Pravince de Lion, comme 
avoit fait pour lui-même, & pour l'Univerfité d’'Avicon:il dit, 
qu'il falloir nommer deux Deputez de chaque Corps, pour 


travailler en même tems à l’une , & à l’autre aaire. 


Le Procureur de S. Amé de Douay, Dioccfe d'Arras, qui 
n'avoit pas été oùl, dit, qu'il falloic fupprimer les Annates, 
aprés quoi , l'on auroit foin du refte, 

M: Jean Morin, Profeffeur en Theologic, l’un des Ambaf- 
fadeurs de Sa Majefté Trés-Chrétienne , fe leva enfuite, & 
dit, que Monfeur le Prefident , alors occupé de plufieurs afFai- 
res importantes, ne pouvoit plus faire les fonétions de cet em- 
ploi : qu'il étoit même à propos de l'en décharger, l'ayant 
rempli au de-là du tems pour lequel il y avoit été nommé: que 
le travail, & les honneurs devoient fe partager entre tous les 
Sujets, qui s'en trouvoient capables : la plupart applaudirenc 
à cette propofition : d'autres dirent, qu'il falloit achever d’en. 


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206 Nouvelle Hiftoire 


Ainfi l'on écouta le Deputé du Chapitre de Vienne, qui dit, 
qu’il étoit à propos de regler ces deux affaires en même tems. 
Il fut fuivi par celui du Chapitre de Viviers. Celui du Cha 
pitre de Poitiers dit, qu'il valoit mieux moderer les Annates, 
que de les fupprimer entierement. Me Olivier Guennet, Méde- 
cin, qui parloit pour fix Abbez , fut de l’avis du Deputé de 
Vienne. | | 

uelques-uñs s’écrierent enfuice, qu’il falloir conclure ; mais 
M: l'Évêque de Toulon n'en fut pas d’avis:ildit, qu’il falloit 
déliberer auparavant: que les fuffrages étoient différens : que 
Monfieur le Patriarche d'Antioche, dont il venoit de faire les 
fonétions , avoir été dépofé. Quelques-autres dirent, qu'il falloit 
nommer un autre Prefident, pour recüeillir lesvoix, & pro- 
noncer la conclufion. Plufieurs fe leverent à la fois ; & s’'adref- 
ferent à Monfieur l'Evêque du Puy, à qui ils dirent, que c'étoit 
à lui de prefider, comme le plus ancien Prelar de l'Eglite de 
France. Il fe fit là deffus beaucoup de bruit; mais l'on n’en vint 

oint à la conclufion : tout Le monde fe retira. 

Le Samedy fuivant 2. de Novembre , il fe tine encore une 
Affemblée au même lieu, où Monfieur le Patriarche d’Antio- 
che propofa trois chofes : la premiere, de choiïfir un autre Pré- 
fident ; àquoi il ajoùta, se lui étoit fort obligé de l'honneur 
qu’elle lui avoit fait : la feconde, l’accommodement qui avoit 
été fait entre les Cardinaux des Urfins, & de Ragufe, au fujet 
du Grand Penitencier dela Cour de Rome : la troifiéme , le 
Reglementqu'il y avoit à faire pour lesAnnates:fur ce que quan- 
tité de gens demanderent à haute voix, que l'on fîc ce Regles 
ment, Monfieur le Pacriarche fans autrement colliger les voix, 
ni prendre lavis de perfonne, déclara, que les deux tiers des 
fuffrages alloient à les fupprimer ; parce qu'elles avaient été éta- 
blies fans aucun droit de la part de ceux qui les exigeoient. 

Monfieur l'Evèvue de Senlis ajoûra, qu'il ne falloic pas fe 
contenter de cette fuppreflion : qu’il étoit à propos d'y compren- 
dre les menus, & communs fervices, & toutes les autres dé- 
pendences des Annates : plufieurs des affiftans criérent , placet, 
Monfisur le Patriarche ajouta auffi, qu'il concluoit avec le plus 
pe nombre des opinans, que la Nation ne vouloit plus 
oufhrir les Annates, ni les menus, & communs fervices, & 


me ue 


M 


| Du Conaile de Conftance. 207 
autres dépendences des A nnates: que tout cela avait été trés.in- 
düëment exigé par la Cour de Rome : qu'il n’en falloit p'us rien 
payer» ni pour Île paffé, ni pour l'avenir. Il s'éleva alors un 
grand bruit dans l’Affemblée. Monfeur l'Evêque du Puy fit un 
long difcours : l’on lüt alors ce qu'il avoir dit il ajoûta que c'é- 
toit [à {on opinion : que Monfieur l'Abbé deS. Maixent ne l'a- 
voit pas appellé. 

Monfieur l’'Evêque de Dol, dit, que lui, & plufieurs autres 
avoient été d’avis qu'on pouvoit fupprimer les Annates ; mais à 
condition de pourvoir à la fubfiftance du Pape, & des Cardi- 
naux, & non autrement. 

Me Jean Poncet, Chanoine de Befançon, dit, qu'il étoit 
chargé des pouvoirs de pluficurs Prelats, & Chapitres, & au'il 
n'avoit pas encore été entendu : il ajoüta, que leur avis étoit 
que l’on ne touchât po'nt aux Annates, fans pourvoir à l'en- 
tretien du Pape , & des Card naux : qu'au cas que l'on fit l’un 
fans l'autre, il proteftoit que cette charge ne feroit pas fupportée 
par les Chapitres, ni par le bas Clergé : que fi cela arrivoit, 
il éroic deflors appellant de la ‘conclufon : il donna en effet un 
Acte qui contenoit fon appel, lequel ne fut pas lu à caufe du 
grand bruit. 

M°Tierry de S. Dié, Deputé de l'Univerfité d'Orleans, dir, 
qu'il s’etoic déja oppofé à la fuppreflion des Annates , à moins 
qu'il ne fût pourvu à la fubfftance du Pape par quelque autre 
voye 5 mais qu'ayant fou que l'on avoit écriten France contre 
lui, il revoquoic fon oppofion, & en demanda acte. 

Enfin Monfieur le Patriarche, voyant que quantité de gens 
demandoient que l’on conclut, die hautement, qu'il concluoit 
a la fuppreffion des Annates, tanc pour le pailé, que pour l'a- 
venir ; même des communs, & menus fervices : que cependant 
il falloit voir ce que l’on donneroit au P2pe, & aux Cardinaux: 
que l'on nommeroit des Commiflaires pour le regler, qui fe- 
rolent pris dans tous les Ordres. | | 

: M° Jean Graffet, Chanoine Deputé du Chapitre du Puy, dir, 
que Mefire Helie leur Evêque avoit dit, qu'il falloit que les 
Evêques fe cotifafflent , pour fanrnir à cette dépenfe, fans que 
le bas Clergé füt tenu d'y contribuer. Monfieur l'Evèque prés 
fent, dic, qu'il étoir prèc de le faire, & de s’y engager, tant 


208 Nouvelle Hifhoire 

pour lui, que pour fes fucceflurs. M° Graffet demanda aéte 
. de cette déclaration, & déclara de fa part, qu'au cas que lon 
| vinc à fupprimer les Annates, & de leur fubiftituer quelque au- 
| tre chofe qui für à la foule des Chapitres , & du bas Clergé, il 
4 y formoit oppofition. Son exemple fuc fuivi par Monfieur le 
! | Doyen de Lion, au nom de fon Chapitre, & de ceux qui s'y 
Joindroient. 

Monfieur le Prieur de Sauxillanges, Deputé de Monficur 
l'Abbé de Clugny, l’un des Deputez de l'Eglife de France, pour 
| affifter au Concile pour la Province de Bourges, donna à J'Af- 
| femblée un Memoire, où il difoit, qu'il étoit à propos de nom- 
; mer un petit nombre de Deputez, qui, avec ceux des autres 
| | Nations, & Mefieurs les Cardinaux, regleroient cette difficulté, 





aprés avoir examiné à quoi pouvoient monter les revenus du Pa- 
| trimoine de S. Fierre ; enforte quele Pape, & fa Cour poflent 
à avoir un entretien honnête, au moindre dommage des Sujets 
que faire fe pourroit : que les Annates de chaque Bencfice fuf- 
fent reduires à une fomme moderéé,que le nouveau Pourvüû s’'en- 
gageroit de payer au bout de deux, ou trois ans de poffeilion, 
au cas que l’on eûc jugé que le Pape ne pouvoit s’en paffer : 
que cette manicre feroit moins à charge aux Sujets, que fi l'on 
mettoit le Pape en droit d'impofer des taxes fur les Eglifes à fa 
volonté ; & fi les Cardinaux, privez des Annates, s’'emparoïent 
de nos Bencfices , ce qui feroic trés-dommageable, tant pour le 
fpirituel, que pour le temporel ; préfuppofé neanmoiïns que 
Meffieurs les Deputez euflent jugé, que le Pape, les Cardinaux, 
& la Cour de Rome ne pouvaient fe pafler d’un fubfde, en 
attendant un autre Concile General : qu'il s'en remettoit cepen- 
dant à ce qui feroit décidé par Meffieurs les Deputez ; & qu'au . 
cas qu'ils priflent quelque refolution préjudiciable à l'Ordre de 
Clugny , ou à la Province de Bourges, qu’il devoit reprefen- 
rer au Concile, ou peu refpeétueufe au faint Siege, il déclaroit 
qu'il y écoit oppofanr. | 
* Meffire Alain Evêque de Leon, forma une femblable oppo. 
fition, pour Monfieur le Duc, & pour le Clergéde la Province 
de Bretagne. | 
M lierre Quibler, Deputéde Monfieur le Comte de Savoye, 


en fic autant pour ce Prince, &:pour le Clergé de Savoye, & 
autres, 





En — — 


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Du Concile de Confiance. 109 
autres , fuivant un Memoire qu’il délivra , qui contenoit : Qu'il 
étoit d'avis de commencer par pourvoir à la fubliftance du Pape, 
des Cardinaux, & de la Cour de Rome, foit que l’on pri le 
parti de diminuer les Annates, ou de les fupprimer entierement: 
que l'on ne les payât qu'aprés un, deux, ou trois ans de pof. 
feffion du Beneñice , de peur de rendre tributaires les Eglifes, 
& leurs Miniftres ; qu’elles ne fuffent journellement vexeés par 
de nouvelles impofitions : qu'il étoir à propos de nommer ds 
Deputez , pour en conferer avec ceux des autres Nations, & 
faire attention aux charges du Pontificat. Il prit à peu prés les 
mêmes conclufions que le Prieur de Sauxillanges, tant comme 
Envoyé de Monfieur le Comte de Savaye, que comme Cha- 
noine Deputé du Chapitre de Châlons fur Saone. 

M Pierre Brillec, Envoyé du Duc de Re , fitla même 
chofe au nom de ce Prince, & du Clergé de fes Etats, & pro- 
tefta qu'ils ne fouffriroient pointquel'onimpofit aucune charge 
payable chaque année, qui rendit ce Clergé tributaire de la 
Cour de Rome. 

Me Pierre de Verfailles, Doëteur en Theologie, Pricur de 
Chaumont, au Diocefe de Roüen , s'oppofa encore pour l'Or- 
dre de S. Benoilt , & protelta qye quelque chofe qui putarriver, 
il ne foufriroit l’impofñtion d'aucune nouvelle charge annuelle, 

Meffire Jean Abbé de Cifteaux, Profeffeur en Theologie , dir, 
qu'il ne confentoit point que l’on impofätaucune nouvelle charge 
fur fon Ordre : qu'il feroit plus à propos de payer les Annates, 
pourvû qu’on les moderâr, & qu'on ne fût obligé de les payer, 

u'aprés deux, ou trois ans de paifible poffeffion. 

Il fe leva alors quantité de perfonnes qui firent de fembla- 
bles proreltations : le Secretaire de l'Affemblée leur dit de les 
mettre par écrit, avec leurs noms, & leurs pouvoirs. 

Monfieur le Patriarche d’Antioche dit alors, que Meffeurs 
les Cardinaux des Urfins, & de Ragufe étoient d'accord au fujet 
de la grande Penitencerie , laquelle demeureroit au premier, & 
que laChambreA poftolique feroit au fecond une penfion de 30n, 
florins, jufqu’à ce qu'il fût autrement pourvü : il pria la Nation 
de vouloir ratifier ce Traité dans l'une des Seffions du Concile. 
Tout le monde répondit placer , excepté Meflire Helie Evêque 
du Pay, qui allegua plufieurs raifons contre cette propoftion : 

D d 


elle ne laiffa pas de pañfer. 





110 Nouvelle Hifhoire . 

Le même Prelat parla encore dela Prefidence de Affemblée, 

& priala Nation de nommer un autre Sujet que lui, pour la 
remplir : il protefta qu'il executeroit toujours ex1étement les 
ordres de l’Affemblée, & qu'il lui rendroit tousles fervices donc 
il feroit capable : il fut remercié, & l'on recüeillit Les voix pour 
l'élection de fon fuccefleur ; mais il fut encore continué pour 
tout le mois de Novembre : il ne s’y foùmit qu'avec bien de la 
eine. Les Promoteurs eurent foin d’en faire drefler un A&@e. 
M® Jean Poncet fe leva là-deffus, pour demander qu'il fût 
fait un A@e public, & autentique , bien entier, & bien cir- 
conftancié de tout ce qui avoit été dit fur la matiere des Anna= 
tes, & fur l'appel qu’il avoit préfenté, dans late duquelil di- 
foit : Qu'il avoit été déja ordonné par l'Affembléc de l'Eglife 
de France, que tous ceux qui auroient à opiner dans une ma- 
tiere auffi importante, que l’éroit celle de la réünion de l’Eglife 
Univerfelle, le feroient avec une entiere liberté, fans craindre 
d’être ni repris, n1 troublez : que dans les matieres importantes 
les opinions feroient recüeillies en grand fecret : que chacun 
donneroit fa voix à des gens de probité, lefouels en feroient 
leur rapport à Monfieur le Prefident , qui formeroit la conclu- 
fion fur le plus grand nombre des fuffrages : que l'on en avait 
agi de cette maniere, quand il avoit été queftion de trouver le 
moyen de réünir l'Eglife, & dans les autres affaires importantes. 
ue le Concile avoit ordonné, du confentement de toutes 

Jes Nations, & fur tour de celle de France, que les Depurez 


Generaux de chacune d'elles , feroïent dans leur Affemblée, 


l'ouverture des matieres que l’on devroity traiter, & en feroient 
le rapport à Meflieurs les Prefidens : que ceux-ci recüeilliroient 
les opinions 5 & aprés avoir formé leur conclufion à la pluralité 
des voix, & s'être réünis enfemble, en feroient faire la pu 
blication dans la Seflion Generale du Concile. Que le Pape 
Jean X XIII. & tous fes prédecefléurs depuis environ un 
fiecle, pour le maintien de leur Dignité, & de celle de Mef- 
fieurs les Cardinaux, avoient étéen poffeffion pailible de lever, 
& de faire lever dansle Royaume de France, & dans toutes fes 
Provinces, de même que dans tous les autres Etats de la Chré- 
tienté, les fruits de la premiere année de tous les Benefices qui 
auroient vacqué, fur cour, de ceux aufquels le fainc Siege auroie 


pour vü, 


TS 





Du Concile de Conftance, air 

Que l'Eglife étoit obligée de faire part de fes biens à ceux 
qu’elle choififloit pour la gouverner, tant par le Droit Divin, 
que par le Droit Civil : que le Pape, & la Cour de Rome ne 
pouvoient {e pafler d’un fecours, dont ils tiroient la plus grande 
partie de leur fubfftance : que le fchifme qui avoit long-tems 
déchiré l'Eglife de Dieu, le peu d'application de quelques Papes, 
& le malheur des tems, avoient entierement ruïné le Patrimoine 
de l’Eglife : que la Chambre A poftolique étoit tout à fair epui- 
fée : que lui-même, & plufeurs autres étoient perfuadez que 
l'on étoit obligé en confcience , de Droic Divin, & humain, de 
fournir au Pape , & aux Cardinaux, un entretien raifonable : 
que ce fentiment avoit été fuivi par la plüpart des opinans de 
la Nation : qu'il n’y avoit [e de moyen d'y fatisfaire, qui füt 
moins à charge aux Eglifes, & aux pauvres Ecclefiaftiques , 


que les Annates, pourvû que l’on canvint de la fomme, du 


lieu, & du tems auquiel elles feroient payées, comme Meflicurs 
kes Cardinaux avoient offert d'en convenir. Que fon fentimenrt, 
& celui de plufeurs autres Deputez pour la réformation, avoit 


été, que l'on ne payeroit plus les communs fervices, qu’aprés 


une année de polleflion tranguille du Benefice : que l'on feroic 
une Conftitution, portant, que l'on n’en payeroit que la moitié 
aprés la premiere année, &#l’autre moitié aprés la feconde : que 
fi le Benefice vaquoit plus d'une foisen un an, l'on ne payeroic 
cependant qu'une feule Annate ; & que les taxes feroient mo- 
derées. | - 
Que les réformateursavoient déja Gté au Pape, & à fa Cour, 
les dépoüilles des Prelats défunts, les fruits des Benefices échûs 
endant la vacance, les Procurations, ou droits de vifite , & 
s Décimes, que quelques Papes s’étoient avifez d’impofer : que 
fi l'on lui ôtoic encore les Annates, il ne refteroit ni à lui, ni 
à fes Cardinaux, ni à fa Cour, le moyeñ de vivre : qu'’autant 
vaudroic les abolir entierement, tout néceflaires qu'ils font à 
la République Chrétienne : que fi l’on y avoit fait de férieufes 
reflexions , l’on n'auroîc pas pris ce parti avec autant de legc- 
reré que l’on avoit fait. Que cependant plufieurs Evêques, & 
Abbez, & leurs adherans, fans favoir par quelle raifon, fi ce 
n’étoic peur-être qu'ils fe trouvoient redevables à la Chambre 
Apoltolique, & qu'ils vouloient par ce moyen fe liberer de 


di 








212 Nouvelle Hiftoire 

cette efpece de dette, fans faire attention à la maxime, qui 
défend de ne rien innover pendant la vacance du Siege, & 
que ce ferait lemoyen de renverfer entierement l'Etar du Pape, 
& jetter tout l'Etat Ecclefiaftique dans une horrible confufon, 
a moins de pourvoir à fa fubfitance, par une autre voye, avoient 
mis fur le capis la matiere des Annates, à force d'importunité, 
& fans AE ie les autres Nations : que l'on auroit dü re- 
cüeillir les voix fecretement, dans une matiere aufli impor- 


_ tante : que l’on n’avoit point écouté ceux qui demandoient que 


cela fe fit ainfi : que l'on ne leur avoit pas même permis d’ex- 
pliquer leurs fentimens. 

Qu’au préjudice de la liberté du Concile, l'on s’étoit fervi 
de menaces : que l'ôn avoit fait valoir l'autorité de quelques 
Princes , qui-le vouloient ainfi, pour en réduire la plûpart à 
opiner au préjudice de ce que leur confcience leur diétoit : que 
l'on avoit interrompu ceux qui difoient, qu’il falloit avoir foin 
du Pape, & des Cardinaux. Que l’on s’étoit contenté de dé- 
clarer,, qu'il ne falloit plus payer d’Annates, fans avoir rien 
ftatué fur l'entretien du Pape, & des Cardinaux, quoi-que cela 
eût été expreflement demandé pagla plüpart des opinans : que 
rien n’éroit plus honteux à tout l'Ordre Écclefiaftique , au Pape, 
& aux Cardinaux. ‘ | 

Qu'ainfi lui Poncet, tant pour lui, que pour ceux qui vou- 
droient prendre le même Parti, craignoit de voir entierement 
ruiner l’Erac Ecclefaftique : qui croit qu’il luieft honteux de 
.voir mendier le moindre Clerc, ou de voir impofer fur le Cler- 
gé des charges encore plus pefantes: qu'il étoit perfuadé, avec 
les Peres du Concile de Vienne , qu'il n'y avoit pas de moyen 
plus facile de foûtenir la dignitéPontificale,que lesAnnates;&que 
dans le danger évident qu’une pareille innovation ne fîtencore 


differer la paix de l'Eglife, pour laquelle avancer, l'Empereur 


Sigifmond étoit allé en Efpagne s’'aboucher avec Pierre de la 


Lune, où ils eftoient déja convenus que l’on ne changeroit rien 
jufqu’à ce que le differend füt pacifié ,’lui-même étoit appel- 
lant de cette déliberation ; & qu'il proteftoic de porter fon ap- 
pel devantle Concile, le Pape qui feroit élà , & le faint Siege 
conjointement,pardevane lefquels, il demandoit d’être renvoyé, 
& une réponfe de Monfieur le Prefident à fesmoyÿens d'appel, 


‘bla au lieu ordinaire. Monfieur le Prefident propo 


SE, 


Du Concile de Confiance. | 213 


_ Le Lundy 4. du même mois, la Nation ee s'aflem- 

a de nommer 
des Deputez, pour prier les autres Nations de vouloir concou- 
rir à la déliberation du Samedy précedent, fur la matiere des 
Annates. L'on nomma à cer effer Meffieurs les Evêques du Puy, 
& de Senlis ; Pierre Abbéde S. Maixent ; M° Urfin Talevende, 
& M° Ponce Simonet, Profefleur en Theologie ; M° Amedée 
de Talaru, Doyen de Lion, & Monfieur l'Archidiacre du petie 
Calais, pour faire leur rapport à la Compagnie de ce qu'ils au- 
foient appris le Vendredy, ou le Lundy fuivant. Surle champ 
Maîtres Olivier Guennet, Médecin, & Pierre Neyraud, Ar- 
chidiacre de en l’'Eglife de Poitiers, Procurcurs de 
quelques abfens , demanderent que l'on fupprimât auffi les An- 
nates , que percevoient les Evêques , les Archidiacres, & autres; 
aûtrement, qu'ils ne confentiroient pas | l’on mic aucune au- 
tre impofition fur le bas Clergé, ni que l'on fupprimât les An- 
nates , dont on avoit parlé. 

Le Vendredy huit du même mois de Novembre , là même 
Nation s'étant raffemblee au lieu ordinaire, Monfieur le Pa- 
triarche Prefidenc, dir, que dans la derniere Affemblée l’on 
avoit nommé des Deputez, pour aller confulrer les autres Na- 
tions fur le fait des Annates, & qu'ilsétoient là pour faire lcur 
rapport. Monfieur l'Evêque du Puy, qui étoit le principal, dir, 
que la Nation d'Italie ne vouloit pasentendre parler de les fup- 
primer ; & que celles d'Allemagne, & d'Angleterre n'avoiene 
pas encore pris leur parti. 

M, Ponce Simoner, dir enfuite, que le jour précedent l'on 
avoit préfenté un Aëte d'appel du Reglement qui avoit été faie 
fur les Annates, & qu il étoirt à propos d'en faire la le@ure ; de 
s'informer qui étoient les appellans, & des moyensfur lefquels 
leur appel étoic fondé ; de favoir le nombre, & les qualirez de 
ceux qui avoient opiné fur cette matiere ; de rédiger parécrie 
la conclufon qui avoir été prife, & d’en faire un Acte en forme 
probante, & autentique. 

Le Dimanche dix du même mois, la Nation Françoife étane 
affemblée au lieu ordinaire, l'on y fit entrer M° Jean de Scri. 
banis, Procureur Fifcal du fainc Siege , lequel dit, qu'il avoie 
appris depuis peu que l'on avoit faic dans l'Afemblée des Regles 

| Dd ii; 


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n 
ee 





214 Nouvelle Hifhoire 


mens préjudiciables au Pape, & à fa Cour, dont il étoir appel- 


lant : 1] préfenta en même tems un long Memoire, dont il de- 


manda que l’on fit la lecture en pleine affemblée, & que lon 
enficun Ate ; fur quoi M*Simonet demanda que lon lui en de. 
livrât une copie,pour examiner les termes également injurieux à 
l'Affemblée, & heretiques, dans lefquelsce Memoire étoic conçü. 
M'le Prefidentraflembla là-deflus à em PR depuis qu'il 
eur pris leurs avis,ils’adrefla à ceProcureurFifcal,& lui demanda 
copie de cet A&e d'appel, & de fes pouvoirs: il ajoûta que cet 
Acte feroit examiné par Meffieurs de la Nation ; enfuite de quoi, 
lon lui rendroit réponfe , dans le quinze du même mois de No- 
vembre fuivant. Monfieur de Scribanis demanda copie de cette 
réponfe.  —. 
L'A&e d'appel qu’il avoit prefenté , contenoït, qu'il avoit 
été ordonné dans yne Affemblée de la même Nation, que 
- Jorfqu'il s'y préfenteroiles matieres de conféquence à traiter, 
cela ne fe feroic que par un fcrutin fecret, dans lequel chacun 
donneroit fon avis aux Deputez , qui aprés les avoir examinées, 
en feroient leur rapport à l'Affemblée, en préfence de Monfieur 
le Prefident ; & que l'affaire y feroit examinée, & décidée : que 
l'on s’en étoit bien trouvé dans toutes les occafons qui s’étoient 
réfentées : que dans le Concilé même l'on avoit obfervé que 
L Deputez de chaque Nation propofoient eux-mêmes les ma- 
tieres dans les Congregations, & que dés quelles avoient 
toutes foufcrit à une déliberation, elle étoit enfuite publiée 
dans une Seflion : que quoi-que toutes les Eglifes inferieures 
fuffenc obligées de Lu à l'entretien du Pape, qui eft 
chargé de maintenir par tout l'efprit de la Religion , & de 
faire , à cer effet quantité de dépénfes indifpenfables, tant 
pour fe foûtenir lui- même, que pour Mefeurs les Cardi- 
naux, du fecours defquels, il lui étoit impofñble de fe paffer : 
il avoit encore befoin de quantité d’autres Officiers , qui tra- 
vailloient tous pour l'utilité de la République Chrétienne ; de 
même que dans tous les autres Erats, qui étoienrobligez de pour- 
voir à la fubfiftance de leurs Princes, & de leurs Magiftrars. 
Que les Papes, les Cardinaux, leurs Officiers, & la Cham- 
bre Apoftolique étoient en pofleffion depuis plus de deux fie- 
cles de perçevoir les Annatés, & les communs fervices, dans 


ee — am ri er 


| SE. 


D# Concile de Conftance. | 21$ 


toutes les Provinces de France, & fur tout dans celles qui 
obéïfloient au Roi Trés-Chrétien , & dans tous les Benefices 
qui y étoient fituez : que cet ufage avoit été approuvé , ou 
du moins toleré par les Conciles Generaux, qui s'étoient depuis 
tenus: que la plus crande partie de l'entretien du Pape, & des 
Cardinaux étoit établie fur ce fondement: qu’ii ne fauroit vivre 
commodement fans celasfur tout alors que le fchifme,qui n’avoie 
duré que trop long-rems,le peu d’œconomie desPapes,qui avoiene 
gouverné le S. Skge ; le malheur des rems, & la rage de divers 
tyrans,.avoient prefque entierement ruïné le Domaine de l'E- 


glife Romaine, & épuifé la Chambre Apoltolique : qu'il ne 


Voïoit pas de meilleur moïen de fatisfaire à cette obligation , 


fondée fur toute forte de drohts, divin & humain , nimoins one. 
reux aux pauvres Ecclefiaftiques, que celui-là. 

Que telle avoit été la penfée des Peres, affemblez au Concile 
de Vienne, lefquels n’y ayanc fair aucun changement, étoient 
cenfez l'avoir approuvé, du moins tacirement, pourvû qu’elles 
fuffent exigées avec quelque moderation, comme Meffieurs les 
Cardinaux en étoient convenus avec les Deputez des Nations : 
que les communs fervices ne fe payeroient, que, moitié aprés la 
premiere année de la poffeflion paifible du Benefice, & l'autre 
moitié à la fin de la feconde : que quand le Benefice auroit vac- 
qué plus d'une fois dans une année , il ne fe paycroit qu'une 
feule Annate ; & que l'on feroit un nouveau Rôlle, où les taxes 
des Benefices feroient réduites à une jufte moderation. 

Que l'on avoir déja ôté au Pape, & au S. Siege les dépoüilles 
des Prelats décedez, les fruits des Benefices échüûs pendant la 


vacance, les droits de procuration, ou de vifite, que les Papes 
, » / e . e. ,° ‘ . . 
précedens s'étoient appropriez, & les Décimes qu’ils avoient ju- 


gé à propos d'impofer fur le Clergé : que fi l’on leur êtoic en 
core les Annates , il ne leur refteroit rien, ni aux Cardinaux, 
ni à la Cour de Rome : qu’il valoit autant les fuppritner entie. 


rement ; ou vouloir que quand ils auroïent employé la matinée. 


à travailler pour la République Chrétienne, & qu'ils voudroient 
manger , ils allaffent mendier de porte en porte : que fi l’on 
avoit fait reflexion à cet inconvenient, l'on n’auroit eu garde 
d'aller auffi vîte que l’on avoit fait, & avec autant de feverité, 

Que toutes ces raifons n'avoient pas empêché quantité d’E- 


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ns s- um ce es esmnte sn mme  de=ss-ÜeMRON ee “+ “neue Æ9 M$ _— = Re oi DURS = 08 ÉD RS SR 








216 Nouvelle Hiftoire 

vêques , d’'Abbez, & de leurs adherans, d'opiner fur la matiere 
des Annates, fans que l'on püt favoir pourquoi ; fi non qu'ils 
pouvoient tre débiteurs à la Chambre Apoftolique, & fans 
faire réflexion qu'il eft défendu de rien innover pendant la va- 
cance du S. Siege, à qui l'on ne peut faire tort, que l’on ne di- 
minuë fon autorité, de laquelle, aprés Dieu, dépend le falut 
de tous les Chrétiens ; & que l'on ne renverfe tout l'Ordre Eccle- 
fiaftique : que l'on n’avoit nullementconfultéles autres Nations: 


‘que certains he ve , & leurs adherans, au préjudice du Re- 


glement qu'avoit fait celle de France, que chacun donneroic 
fa voix fecretement, avoient fait opiner à haute voix : que l'on 
n'avoit point écouté ceux qui s’y étoient oppolez : que l'on avoit 
employe les craintes, les menaces, & les ordres de quelques 
Princes temporels: que l'on en avoit empêché plufeurs de dire 
leurs avis : que l’on n'avoic eu aucun égard à la liberté, dont 
devoient joüir ceux dont étoit compofé le Concile General : 


| de : : È ; rR ® P 
qu'il yen avoit quantité qui avoient foütenu, que l’on feroit 


mieux de fonger à La fubfftance du Pape, & des Cardinaux: 
qu'ils avoient été interrompus. 

Qu'il n’y avoit rien de plus violent, ni de plus injufte que 
ces manieres: qu’il étoit vrai-femblable qu'elles n’étoient point 
appuyées des ordres de Sa Majelté crés- Chrétienne , ni des 
autres Princes de fon Sang 5 parce que leurs Ancètres & leurs 
Prédeceffeurs avoient fouvenc donné du fecours à la Cour de 
Rome, dans les occafions où elle avoit paru'en avoir befoin : 
qu'il n'y avoit pas non plus d'apparence qu'ils vouluffent alors 
s'attacher à la détruire , en foûrenant que les Annätes n'étoient 
point düés, & qu'il ne falloic les payer, ni pour le pañlé, ni 

our le prefent , ni pour l'avenir, comme le bruit couroit que 
’Affemblée l’avoic declaré, fans s'embarrafler d'où le Pape , & 
Jes Cardinaux tireroient leur fubfiftance : qu'il y avoit en cela 
beaucoup d’inhumanité : que le ficré College étoit fondé en 
poffeilion immemoriale, de foutenir les interêts du S. Siege 
pendant qu'il étoit vacant , même ceux de la Chambre Apo- 
{tolique? | | 

Qu'il avoit beaucoup travaillé à la réünion de l'Eglife, au 
lieu qu'eux avoient facrifié l'honneur , & l'état du Cler- 
0, lefquels , aprés Dieu, dépendoient de ceux du Pape, 


& 


D En 


Du Concile de Confiance. 217 


& des Cardinaux : que l’on n’avoit pas laiffé de déclarer qu'il 
y avoir de la fimonie, tant de la part de ceux qui payoient, que 
de ceux qui recevoient les Annates : que cette décifion étoic 
injurieufe à tout le Clergé, qui avoit vécu dans cet ufage de- 


. puis plufieurs fiècles, & aux Conciles Generaux qui l'avoient 


toléré : que cette charge fe prenoit fur les Eglifes , & non 
fur les perfonnes; enforte que , lorfque le Beneficier pourvu 
eftoictransferé à un autre Benefce, il n’étoit plus obligé de payer 
l'Annate , laquelle demeuroirc à la charge du Benefñice aban- 
donné, & Poe Succeffeur ; enforte qu'il eftoit difficile de com. 
prendre comment on vouloit que le Beneficier encourût la fi- 
monie ,lui qui ne s'obligeoit jamais perfonnellement à payer 
l'Annate, | | 

À ces caufes, edit Jean de Scribanis, en la qualité qu'il s’é- 
toit donnée, tant pour lui, que pour ceux qui feroient de fon 
fentiment , attendu l'injuftice qui leur avoir été faite , dans 
la crainte qu’il n'arrivât de deux chofes l’une, ou le renver- 
fement de toute la Chrétienteé, ou du moins de l'Ordre Clerical, 
qui regarde comme un affront la neceflité où fe trouve Le moin- 


dre Ecclefaftique de mendier ; ou que l’on ne fe trouvât obli-* 


gé de mettre un impoft. encore plus fâcheux que les Annates 
fur le Clergé ; confiderant que l’un des articles dont étoient 
convenus Sa Majefté Imperiale , & Pierre de la Lune , pour 
parvenir à l’'accemmodement, portoit en termes exprés, qu'il 
ne fe feroic jufques-là aucune innovation : que ce que l'on 
ie 20 en étoir une eflentielle, : n'alloit pas moins qu'à 
a deftruction de tout l'Etat de l'Eglife Romaine : que celle-ci 
étoit d'autant plus dangereufe , que les Evêques, les Abbez, 
& leurs adherans qui l’avoient faite | pourront poufler en- 
core plu loin leur averfion contre la Cour de Rome ; il étoit 
appellant, & appelloit en effet de cette deliberation , & con- 
clufion, au $. Siege Apoftolique, & au Pape qui feroit élà , de- 
vant lefquels il foûtenoit devoir être renvoyé , & en deman- 
doit acte, | 

Le Mardy 12. du‘même mois, les Prélats, & les Docteurs 
s'aflemblerenc encore au lieu accoûtumé , fuivant l’ordre de 
M' le Préfident , lequel leur rendit compte des appellations: in. 
terjettées par M° Jean Doucet, Jean de 7 » & quelques 

| | e 


a 


— 


TS On OS Re en 


218 Nouvelle Hifhoire 

autres, au nom de Meffieurs les Cardinaux : il ajoûta qu'il 
Jeur avoit promis de leur rendre réponfe dans la quinzaine, 
& pria la Compagnie de nommer des Commiflaires , pour exa- 
minerces deux appellations, même celle propofée par M° Jean 
de Reute Docteur en Droit Canonique, & Jean Micolai, Pro- 
cureurs du facré College, & drcffer des memoires pour y ré- 
pondre , qui feroient lüs dans la-premiere Affomblée. 

L'on vit arriver là-deflus quantité de Prélats, & de Docteurs 
des Nations d'Allemagne, & d'Angleterre , au nom defquels, 
Me Job porta la parole, & dit que la queftion des Annates y 
avoit deja caufé bien du trouble: il rapporta tout ce qui s’y 
étoit pailé fur ce fujet, & conclut ,en difant qu'il étoit à pro- 
pos que la Nation Francçoife nommäât des Députez , pour exa- 
miner cette affaire avec ceux des autres Nations , & arrêter 
le cours de ces appellations. Le Doéteur fut remercié par M 
le Préfident de la part de la Nation: il promit qu’elle feroit 
attention à fon difcours, & qu’elle ne manqueroit pas de nom- 


mer des Députez , aprés quoi tous fe retirerent. 
La propofition faite par les Allemans, & les Anglois, fut 


*auffi-tôc aprés mife fur le tapis; les voix furent recüeillies ; l'on 


convint qu’il falloit nommer quatre Cpmmiflaires, le premier 
defquels feroit Monfieur le Prefident, qui choifiroic les autres 
trois : qu'ils s'aflembleroient avec ceux des autres Nations: que 
dans la premiere Conference, l’on ne feroit que propofer : 
qu'ils feroient leur rapport de ce qui s’y feroit palé, fur lequel 


l'on regleroit ce qu’il v auroit à faire dans la fuite. Monfeur le. 


Prefident fe retira un moment pour déliberer là-deffus , avec 
quelques Prelats, & autres perfonnes, & nomma Meffieurs les 
Evêques de Lataur, & de Senlis, & M° Jourdain Morin, Pro- 
feffeur en Lise a Ambaffadeur de Sa Majefté T rés-Chré- 


tienne, Ce choix fut agréé de toute la Nation. - 


La feconde appellation propofée par M° Jean Poncet, & 


Jean Nicolai, contenoïc à peu prés ce qui s’en fuit : Que la dé- 
liberation qui tendoit à priver le Pape, & Meflieurs les Cardi- 
naux des Annates, dont ils joüifloient de tems immemorial, 
avoit été extorquée par violence, contre l’ufage du Concile , 
& les Reglemens qui y avoient été faits: qu’il y en avoit un 
qui défendoitaux Nations de déliberer fur aucune matiere, que 


em nt + 2 on me 


Se ne in ane 


_ _ = 


Du Condile de Conftance. 213 


du confentement de toutes lesautres : que les Deputez de routes, 
devoient s'affembler, pour convenir s’il éroit à propos de parler 
d'une matiere , d’en differer la difcuffion, ou de la fupprimer 
entierement : qu’elle ne devoit être propolée que par le Prefi. 


dent de la Nation, fans qu'aucun autre püt s’en mêler , de quel. 


que état, dignité, ou candition qu'il fût. 

Qu'il n’appartenoir de conclure qu’au Prefident , que la Na- 
tion avoic élû à la pluralité des voix : que l'on avoit pris jufte- 
ment tout le contre-pied : que fans écouter Monfieur le Pref- 
dent, Meffieurs les Deputez Generaux, & les autres Nations, 
Monfieur l'ArchevéquedeConftantinople avoirdonné la matiére 
à éxaminer : qu'enfuite Me Ponce Simonet, qui n'avoit pas plus 
d'autorité que l'un des autres Docteurs, s'étoir étendu là-deffus 
avec tant de vehemence: que lui, & quelques autrés avoient 
faic tant de bruic, que la déliberation avoit paflé, fans l'aveu 
du Prefident dela Nation, qui avoit à fa tète Monfieur l'Evé- 
que de Toulon, nommé pour tenir la place de Monfieur le Pa- 
triarche d’Antioche : que l’on avoit beaucoup murmuré contre 
ce dernier Prelar : que l'on l’avoit accufé de diffimuler fon fen- 
timent, & de ne rechercher que des délais, pour ne point con- 
clure : que l’on avoit pris le parti de lui ôter la Prefidence : que 
l'on l’avoit fort- preffé d'adherer au fentiment de Monficur de” 
Toulon : qu’il n'en avoit voulu rien faire : qu’il avoit ajoûté 
que n'étant plus Prefident de l’Aflemblée, il importoit peu de 
favoir fon fentiment. 

ue dans l'Affemblée dü deux de Novembre fuivant, ce Pre. 
lat s'éroic exculé de faire déformais les fonétions de Prefidenc: 
qu’il avoit prié ceux qui vouloient que l'on continuat de déli- 
berer fur la maniere de priver le Pape des Annates, de choifir 
un autre Chef : qu'ils ne s’en étoient pas donné Île rems ; mais 
u’à force de faire du bruic, ils s'étoient rendus les maîtres de 
la délibeïation , nonobitant les fuffrages de la plus grande par 
tie : qu’ils avoient à la verité confirmé depuis le même Patriar- 
che d'Antioche ; mais qu'il ne s’étoit trouvé aucune qualité, dans 
le tems que la conclufion avoit été faite. | 
Que quoi-que la plus grande, & la plus faine partie des voix 
de la Nation de France eût demandé qu’au même tems que l'on: 


fupprimeroit les Annates, l'on pourvüt à la fubfitance du Pape, 
Bbi] 


A dat EU ue mure - 





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220 Nouvelle Hifloire | 
& de fa Cour, & que l'on députâc des perfonnes de diftin@ion, 
non prévenuës, pour la régler avec les Deputez des autres Na- 
tions j au lieu que quantité d’autres avoient été d'avis de ne point 
{e preffer ; nonobitant quoi, les ennemis fecrets du Pape n'a- 
voient pas laiffé de faire paffer la conclufion, à force de cla- 
meurs, même depuis l'appel, que lui Deputéen avoit inrerjetté, 
fans marquer aucun tems dans lequel oh dût examiner les be- 
foins de la Cour Romaine. a 

. Que dans les matieres de conféquence, où tout le monde eft 


intereflé, chacun doit être entendu : que s’il fe trouve des op- . 


pofans , l'on doit difcuter les moyens de leurs oppofitions avant 
de rien conclure : que lui, & plufieurs autres s'étoient prélen- 
sz pour les propofer : qu'au lieu de les écouter , l’on avoit fair 
beaucoup de bruit : que l'on avoit travaillé à les intimider par 
des menaces de les maltraiter : que l'on étoit allé jufqu'à dire, 
qu'ils ne fuivoient pas leurs inftruttions, quoi-qu’ils ne s'en fuf- 
fent point du tout écartez. : 
Qu'avant que la matiere des Annates fût mife en délibera- 
tion, Meffieurs lés Cardinaux avoient offert d'eux mêmes, aux 
Deputez du Concile, de les moderer ; enforte que les Eglifes 
qui fe trouveroient trop taxées, fuffent déchargées d’une partie 


de leurs taxes : qu’ils avoient prié que l'on he le tems, & la 


maniere de les payer ; enforte que les Eglifes fuflent à couvert 
de l'oppreffion , & que perfonne n'eûr lieu de fe plaindre, & 
que l'on défendit d’en impofer de nouvelles : que l’on n’avoiteu 
aucun égard à desoffres aufli raifonnables, nonobftant lefquel- 
les l’on avoit paflé la conclufon : que ceux qui lavoient preflée 
n'en avoient eu d’autres raifons, que parce qu'ils fe trouvoient 
debiteurs envers la Chambre À poilolique » de fommes qu'ils 
n'avoient pas d'envie de payer : qu'ils s’étoient contentez de 
dire , que l'on pourvoïroit bien à Hx fubfiftance par une autre 
voye : que cela ne pouvoit fe faire qu'en impofant de.ñouvelles. 


taxes fur les petits Benefices | qui feroient fort à charge au bas 


Clergé. 

Il concluoit de-là , que cette conclufon avoit éré extorquée: 
par des cris, dont on ne devoit jamais fe fervir en pareille oc- 
cafon : qu’elle étoic nulle, & injufte : qu'elle avoit été prife au 
préjudice de la convention faite avec l'Empereur, & les Nonces. 


L 4 


_ me mienne. mm. - 


= us - 





Du Concile de Conffance. 221 


de Pierre de la Lune, que l'on ne feroit aucune innovation 
jufqu’à la décifion du differend , fur tout a l'égard du Pape, & 
de la Cour de Rome, qu’elle étoit capable d'empêcher. Qu'ils 
en étoient appellans au Concile General , & au Pape qui feroit 
elû. 

L'on fit encore le&ure, dans la même Conference, d'un 
autre Aëte d'appel, figné de Maîtres Jean de Reare, & Jean 
Nicolai, Agens de Meflieurs les Cardinaux, où ils difoient, que 
toutes les Eglifes inferieures étoient obligées de contribuer à la 
fubfftance du Pape, aux foins duquel elles étoient commifes, & 
duquel elles avoient reçû la Religion; de Meflieurs les Car. 
dinaux, dontil tiroir un grand fecours, & des autres Officiers 
de la Cour de Rome, lefquels en rendant fervice au Pape, 
étoient trés-utiles à toute la Chrétienté ; de même que l’on étoit 
obligé de pourvoir à la fubfftance des Prelats inferieurs, par le 
Concile deLatran.Que c'étoitune obligation de tont tems indif- 
penfable dans les Royaumes, dansles Republiques, & dans tou- 
tes les Commanautez, où ceux qui gouvernoient, étoient toû- 
jours entretenus aux dépens du Public : que les Papes, les Car- 
dinaux, & leurs Officiers fe trouvoient dans une polfeffion im. 
momoriale d'exiger cette fubfiltance au vû , & au {çû des Prelats 
jnferieurs , & des Conciles qui s'étoient depuis tenus, par le 
moyen des Annates, & des menus fervices, de toutes les Egli- 
fes de la Chrétienté. 

ue la plus grande partie de Ieur fubfftance ne fe prenoit 
que-là deflus, en vüë des fervices qu’ils rendoient àtous les Chré- 
tiens en general, & à chacun d'eux en particulier ; enforte qu'il 
leur feroit impoffible de maintenir leur étac, s'ilsen étoient pri- 
vez, fur tout dans ces tems malheureux, où le fchifme qui du- 
roit depuis fi long-tems, & la rage des tyransqui s’étoient em- 
parez du Patrimoine de l’Eglife Romaine, ne leur avoit laiffé 
aucune autre reffource ; que la Chambre Apoitolique étoit en 
tierement épuifée. Qu'ils ne voïoient aucun autre moyen plus 
propre à cel, ni moins onereux au Clergé ; que toute forte de 
droits divin, & humain, engageoient les Fideles à fournir à 
cette fubfiftance : que la coûtume en éroit établie : que les Pereg 
du Concile de Vienne n'y avoient rien trouvé à redire : qu'ils 
avoient du moins tacitement approuvé cette contribution. 

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222 Nouvelle Hifloire 


Que Meffieurs les Cardinaux avoientoffert par un Memoire 
de les réduire à une fomme moderée, & de regler lestems, & 
les lieux où l’on feroit obligé de les payer : que les menus fervi- 
ces ne feroient payez qu’au bout de l'année de la prife de pof- 
feflion desnouveaux Pourvüs, quand ils voudroient même pré- 
venir ce terme : que les Annates ne feroienc payées que moitié 
à la fin de la premiere année, & l’autre moitié à la fin de la fe. 
conde : on fi le même Benefice vacquoit plufeurs fois dans une 
année, l'on ne payeroit qu'une feule Annate : que les Epglifes 
qui fe trouveroient fur-taxées, obtiendroient une diminution: 

ue les Deputez pour travailler à la réformation, avoient déja 
des le droit de dépoüille des Ecclefaftiques, & les-revenus 
échûs pendant la vacance des Benefices, les droits de procu- 
ration, ou de vifite, & Décimes établies par differentes Con- 


ftitutions. | | 
: Quefi l'on êtoiteñcore au Papéles Annates, il ne refteroit plus 


au Pape, aux Cardinaux, & À'la Cour de Rome de quoi vivré: 


u'autant vaudroit les fupprimer entierement, & fe pañér des 
ns qu'ils rendent à la Chrétienté : que fi l’on avoit bien 
examiné cette conféquence, l'on n'aurait eu garde d'aller auffi 
vite en cette affaire : qué quantité d'Evêques, & plufieurs Ab: 
bez , fans faire reflexion ‘au ferment qu’ils avoient prêté à là 
Cour de Rome;lors de leur promotion, fans aucune autre raifon; 
fi non parce que pluficurs d’entr’eux n’ont pas encore payé leurs 


Annates, dont ils fe voïoient en état de fe décharger, niàla 


regle qui défend de rien inñover au préjudice d’une Felife 
dettiruée de Paftéur', niau tort qu'ils faifoient à la dignité 
Pontificale, dont la ruïne. entraîneroit aprés elle celle de tout 
l'Ordre Ecclefiaitique, ni au fentiment des autres Nations qu'ils 
n’avoient pas confultez , avoient fait faire une conclufion telle 
quelle, portant, que les Annates n'étoient nullement dûés äu 
Pape, & que l'on n'étoir pas obligé de les payer." : °: ::. 

ae cette conclufion avoit été extorquée par violence, par 
des menaces, &en dilant que telle étoir 14 'vol@nté de quel- 
ques Princes temporels : que l'on en ‘avoit empêché plufieurs 
de dire leurs avis en confcience, au préjudice de la liberté du 
Concile General: que l'on avoir-empèché de: parler ceux qui 
vouloient dire, qui étoir-à propos dé pourvoir auxtbefoins du 


————— 


RE = | en CES — - 


Le 


— CR 





dn Concile de Conftance. | 223 


Pape, & des Cardinaux : que ce procedé étoit également in 


jufte , & odieux : qu'il n’y avoit nulle apparence qu'il fur con- 
forme aux intentions de Sa Majefté Trés-Chrétienne , & des 
Princes de fon Sang, lefquels, à limitation de ieurs ançèrres 
avoient fouvent fecouru l'Eglife de Rome, dans les affaires fi. 
cheufes qui lui étoientarrivées, lefquels vrai-femblablement ne 
prétendoient pas la renverfer, dans un tems où elle fe rrouvoit 
dépourvué de Pafteur : qu’il y auroit de l'inhumanité d'en agir 
ainfi : que l'on n’avoit pas confulté là-deffus Meflieurs les Car- 
dinaux, qui ont été regardé de tout ttms comme les défenfeurs 


e e. D ° . 
de l'Eolife Romaine, pendant fa vacance : qu'ils avoient tra- 


_vaillé, & qu'ils travailloient aétuellement à l'union de l'Eglife. 


Que rien n'écoict plus honteux à tout l'Ordre Ecclefiaftique, 
que cette conclufon, où l'on avoit ôfé dire que ceux qui avoient 
payé les Annates, ou qui les payeroient à l'avenir étoient des 
fimoniaques. Que cettg propofition étoit capable de diffimer 
tout le Clergé, qui en avoit toüjours ufé de même, depuis plu- 
fieurs fiecles, même les Conciles Generaux, qui s'étoient tenus 
dans ce cems-là : que les Annates fe payoient alors, & que per- 
fonne ne s’étoir avifé de dire que c’étoit mal fair. Qu'ils fe trou- 
voient ainfi engagez de déclarer qu'ils étoient appellans de cette 
conclufion au S$. Siege Apoftolique, & au Pape qui feroit nommé, 
avec le Concile , au cas qu'il fe trouvât aflemblé, lorfqu'il fe- 
roit queltion de faire ftatuer fur leur appel. 

Le Vendredy 21. du même mois de Novembre , la même 
Nation s'aflembla à l'ordinaire, au Convent des Dominicains, 
de l’ordre de Monfieur le Prefident ; Monfieur l’Evêque du Puy 
y parla encore dè l'affaire des Annates, rapporta les appella- 


tions qui avoient été interjettées de la conclufion, & tout ce 


qui s’étoit fait depuis: il demanda enfuite que l’on y firune ré-’ 


ponfe, dans le délai qui avoit été marqué par Monfieur le Pre- 
fidenr , & que l’on nommât des Commiflaires pour y travailler 
inceflamment, & en faire enfuite leur rapport à la Compagnie. 

Le Dimanche fuivant, la Nation s’aflembla encore au même 
lieu l’aprés-midi, Monfieur le Patriarche d'Antiochc Prefident y 
parla des deux appéllations interjettées, l’une par M° Jean de 
Scribanis , au nom du Siege Apoltolique, l’autre par quel- 
ques autres perfonnes au nom de Mefleurs les Cardinaux, 11 





224 Nouvelle Hifloire 


ajoûta , que l’on avoit marqué ce jour-là pour y répondre : que 
l’on avoit nommé des Deputez à cet effet : que l’on lui avoit 


mis entre les mains le jour précedent un projet de réponie, 


qu'H:avoir Ià pendant la nuit : il rapporta la conference qu'il 
avoit euë avec Monfieur l'Evèque de Bath, & quelques autres, 
fur les moyens de parvenir à l’accommodement ; il rendit com- 
_pte. de ce qu’il avoit répondu : il dit que quelques-uns des 
principaux du Concile, & des Nations l’avoient Frs d'empé- 
cher que l'on ne fic aucun changement dans l'affaire des An- 


nates, & de chercher une voye bonne, honorable, & fufi- 


fante de pourvoir à l'entretien du Pape, de fa Cour, & de. 
Meffeurs les Cardinaux. M° Ponce Simonet fe leva enfuite ; 
& dit, qu'il avoit entre les mains la réponfe qu'il ÿ avoit à 
faire à ces appellations, laquelle il remit à M° Giles Zacharie, 
Licentié en Loix. 

.” Monfieur le Prefident, & quelques aatres dirent, qu'il étoic 
à propos d'entendre le rapport des Commiflaires, qui avoient 
été nommez pour cette affaire, L'on lüt le Memoire qui con- 
tenoit leurs noms: c’étoit Meffieurs les Evêques du Puy, de Dol, 
-& de Senlis ; l'Abbé de S. Maixent ; M°,Urfin Talevende , Ni- 
colas de Gonefle, & Ponce Simonet, Profeffeurs en Theolo- 


gie;le Doyen de Lion ;l’Archidiacre du Petit Calais, & quel- . 


ques autres. À prés cette lecture , Monfieur l'Evêque de Dol par: 
la long-tems ; il dit entre autres chofes, que les Commiffaires 
n'avoient pas bien examiné la réponfe aux appellations : qu'il 
n'y en avoiceu qu'un qui l'eûtlûë, lequel pouvoit en faire le 
rapport. Les autres Deputez ayant dit La même chofe, Me 
Ponce Simonet dit, qu'il étoit furvenu dans le tems que l'on 
lifoic les Memoires , qui avoient été dreflez fur cette matiere ; 
mais qu'un accident qui étoit furvenu l-deffus, avoit empêché 
les autres Deputez d'en prendre communication , & avoit été 
caufe qu'il s'en étoit brûlé une partie : que l'or n'avoir pas 
laiflé d'en ramafer toutes les feüilles, & de les remettre au net; 
ce qu'il affirma par fon ferment, aprés lequel Monfieur l'Evé- 
que du Puy, & lui, demanderent que l'on fit la leéture du Me- 
moire qui avoir été remis à M° Gille Zacharie ; prefque toute 
l'Affemblée y donna-les mains: d’autres demanderent au con- 


traire, que l'on en revinc aux fuffrages. Ce fentiment fuc 
| fi 


En = ——— 


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Du Concile de Conflance. 225$ 


fi bien appuyé, que l’on commença de les entendre. 

Monfieur le Patriarche de Conftantinople dir qu'il falloit ré- 
pondre aux appellations, fuivant le contenu du Memoire, aprés 
neanmoins l'avoir laiffé un jour entier entre les mains du Se- 
cretaire de l’Affemblée : Meflieurs Jourdain Morin ; Guillau- 
me de Beauneveu, & Pierre de Verfailles, Profeffeurs en Theo= 
Jogie, & Ambafladeurs de Sa Majefté Trés - Chrétienne , di- 
rent qu'ils ne l’avoient pas vü , & qu'ils ne à md ec ce qu'il 
contenoit. Monfieur l'Evêque d'Arras dit que les Ambaffadeurs 
de Monfieur le Duc de Bourgogne n’y avoient paséré appelez : 
qu'il falloit leur donner le loïfir de l'examiner, D’autres s’écrie- 
rentencore qu'il falloit revenir aux opinions. Monfeur le Doïen 
de Lyon ; le Prieur de Sauxillanges; Nicolas de Goneffe ; M° 
Olivier Guener, & plufieurs autres, direnc quils n’avoient pas 
vu ce Memoire ;ÿ qu'ils demandoïient qu'il leur für communi- 
qué , & que l'on differât de donner la réponfe ; qu'autrement 
is s’y oppolfoient formellement : ils furenc fuivis de plufieurs 
autres. 


L'on s'écria encore qu'il falloit recüeillir les opinions : lon 


fit i-deffus tant de bruit ,que Monfieur le Prefident fut obligé 
de fe lever , pour aller parler à Meflieurs les Prelats, & recüeil- 
lir leurs fufrages, l'un aprés l’autre, Pendant ce tems-là, Mef- 
feurs Helie Evêque du Puy, & Jean Evêque de Senlis, s'ap- 
procherent de lui,& le tirerentaà so Dés qu'ils lui eurent pa fe 
ï fe remit en fa place, & dit hautement : Je vois bien que 
je me fuis donné une peine inutile, puifque j'avois le confen- 
tement de ces Meffieurs à qui j'avois parlé, pour ne pas fe prefler 
de donner cette réponfe , à moins d'y être contraint par les 
appellans ; mais que Monfieur l'Evêque de Senlis l’avoit afluré, 


que l'intention de l'Univerfité étoit, qu’elle für donnée promp- 
tement. 


Lä-deflus furvinrent M: Jean de Scribanis, Procureur Fif- | 


cal ; M° Jean de Reate, Docteur en Droit Canonique, & M° 
Jean Poncet, Procureur de Meflieurs les Cardinaux » Qui di- 
rent, qu'ils étoient venus demander la réponfe, le jour qui leur 
avoit été marqué pour la recevoir. Notes l'Evêque du Puy, 
& enfuite Monfeur le Patriarche Prefident, dirent, que M: dé 
Scribanis devoir, avant'routes chofes, juftifier de fes pouvoirs; 


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226 Nouvelle Hifloire 

il en dit autant à Meffieurs de Reate, Poncet, & Nicolai, 
M: de Scribanis répondic, que perfonne n’ignoroit qu’il ne füc 
Procureur Fifcal. Meflieurs de Reate, & Nicolaï ajouterent, 
que le Notaire qui avoit recu leurs Procurätions étoit préfent ; 
ce qu'il affirma. Ils offrirent d'en rapporter , où befoin feroit, 
un Acte autentique, l’on difputa là-deflus, fi cette offre fufi- 
{oic, & s’il ne falloit pas commencer par produire l’Aéte. 

Enfin Monfieur le Patriarche d’Antioche Prefident, aprés 
avoir protelté ; fuivant l'avis de Mefheurs les Evêques du Puy, 
& de Senlis, qu'il ne reconnoifloic dans les appellans, aucune 
qualité fuffifance, & qu'il ne précendoit pas leur en attribuer, 
s'ils ne l'avoient véritablement, avoüa, qu'il avoit remarqué 
dans le Memoire certaines chofes qui se lui plaifoient pas, fur 
lefquelles la Compagnie étoit trop troublée, pour pouvoir dé- 
liberer fur le champs : que cependant, puifque la plus grande 
partie de la Nation, & même quelques-uns des Deputez le vou. 
loient aïnf, il fit aux appellans la lecture de ce qui étoit contenu 
dans le Memoire, qui futfur le champs remisau Secretaire de 
l'Affemblée, par M° Gilles Zacharic. M'le Prefidentluiordonna 
de le garder un jour entier, afin que l'on püt y faire les chan. 
gemens que l’on jugeroit à propos, avant quil en délivrât au- 
cune copie. Ceux qui avoient déja formé leurs oppolitions, ne 
mancuerent pas de les réiterer : d’autres ne vouloient pas que 
l'on donnât aucune réponfe, qu'ils ne l’euflent examinée. 

M° Jean Poncet continua de demander que l’Affemblée ré- 
pondit aux moyens contenus dans les differens aétes d'appel ; 
mais ayant remarqué la confufon où elle fe trouvoic , il lai{fa 
à Monficur le Pretident la liberté de prendre un plus long dé- 


lai, pour en deliberer , & dreffer la réponfe. Les autres ap- 


pellans acquiefcerent à cette propofition ; Monfieur le Prefi- 
dent dit lä-deffus : qu'il ñâe leur donneroit à tous que la même 
réponfe , laquelle écoit déja dreflée :, fans approuver nean- 
moins les qualitez qu’ils s'étoient données : elle contenoïit en 
fubflance : | ” | _ 

ue quoi-que le Fils de Dieu eüt deffendu dans l'Evangile 
de fcandalifer perfonne ; il avoit neanmoins dit qu'il étoit né- 
ceffaire qu’il arrivâc des fcandales ÿ mais malheur à ceux qui 
y donneroient lieu : qu’ordinairement ceux qui les fouffroient, 


ue 





Du Concile de Conffance. 227 
ou qui netravailloient qu'à les ôter , n’étoient nullement cou- 
pables. Que la Nacion de France, & tous ceux qui compo- 
foient l’'Aflemblée ;, fans diftinétion de rang, ni de degré, étoient 
en droit de juger , de deliberer , & de fe plaindre , fuivant les 
occafions : qu’elle étoit obligée de répondre à l’appel de Me Jean 
de Scribanis , qui fe difoit Procureur Fifcal de la Chambre 
Apoltolique, pour mettre fon honneur à couvert, & faire voir 
la juftice de la deliberation qu’elle avoit formée : que fi l’on 
étoit contraint d'y mettre au jour certaines veritez , qui dé- 
plairoient à quelques-uns , ils ne pouvoient s'en prendre qu'à 
eux-mêmes, qui y avoient donné lieu , & non pas à la Na- 
tion Françoife, qui ne fongeoit qu'à fe deffendre, & à pour- 
voir aux befoins preffans des Evèchez, des Abbayes, &des au- 
tres Benefices qui étoient répandus dans fon fein. 

Que Meffieurs les Cardinaux, & tous ceux qui fe trouvoicnt 
actuellement à Conftance , favoient bien qu'il avoit été or- 
donné ; que chaque Nation nommeroit des Deputez pour con- 
ferer avec ceux du facré College, fur ce qu'il y avoit à réformer 
dans la Cour de Rome, à l'égard , tant de fon chef, que de 
fes Membres , & fur la maniere de pourvoir aux Bencfces : 
que l'on avoit effetivement tenu ces conferences 5 mais que 
Meffeurs les Cardinaux de Pife, de Cambray, & de Florence, 
y avoient mis fur le tapis, malgré les Deputez de la Nation 
Françoife, la matiere des Annates, & des menus fervices: qu'ils 
avoient deployé toute leur éloquence , pour tâcher de perfua- 
der qu'elles étoient dûës : que toutes leurs raifons avoient 
été renverfées par des moyens encore plus forts, tirez de toute 
forte de droits Divin & humain : que malgré tout ce qu'ils 
avoient pü dire, l'on avoit juftifié qu’elles ne pouvoient ètre 


“exigées, ni tolerées plus long-tems : Que là-deffus Meflieurs 


les Cardinaux avoient refufé de confentir que l'on formât 
aucune decifion , non plus que dans les autres articles , qui 
avoient été difcutez ; qu'ils devoient s’attribuer à eux-mêmes 
la faute d'en avoir parlé. 

Que tout’ le monde favoit que chaque Nation avoit deputé 
des perfonnes choifies de fon Corps, pour confulter tous en- 
femble fur les voyes dont on fe ferviroit , pour remedier aux 
abus dela Cour de Rome, & de Jean XXIII, " étoit alors 

Ffi] 





228 Nouvelle Hifhoire 


reconnu Pape : que le Pape & fa Cour avoient prétendu que 
l’on leur payeroit une année entiere du revenu de chaque Be- 
nefice , quand il auroit vacqué plufieurs fois dans une année, 
& quelquefois même au de-là : que quoi-que le Pape fe füt at- 
tribué le revenu entier d'une année, à chaque vacation du Bene- 
fice, les Cardinaux ne laifloïent pas d'en demander encore la 
moitié : que l'on s’avifoit de transferer les Beneficiers d’un Be- 
nefice à un autre, pour le faire vacquer, & fe procurer des 


Annates: que ces tranflations fe faifoient quelquefois _— 


les Prelats, fans aucun égard pour leur mérite, ni pour le be- 
foin des Benefices : qu’elles caufoient fouvent des guerres, & 
des querelles : qu’elles étoient trés-onereufes aux Benefices, & 
aux Beneficiers : _ toutes ces raifons avoient donné lieu à la 
délibération que l’on avoit prife , de ne les plus payer: qu’elle 
avoir été lé en préfence de tous les Deputez : que la feule Na- 
tion Françoife avoit employé fept jours entiers à fe déterminer : 
que Meflieurs les Cardinaux n’avoient {çà y D et autre 
chofe , finon, que quelques-uns des Prelats les plus confidera- 
bles, qui y avoient eu F4 , étoientexcommuniez : que c'étoit- 
là ce qui avoit donné lieu à Pappel de M Jean Poncet, & de 
tous les autres. | 

ue fi l’on remontoit jufqu’à l’origine des Annates, il était 
impoilible de les défendre, fous prétexte de Privilege, de Coû- 
tume, ni de prefcription : qu’elles avoient commencé par une 
referve qu'avoic faite Jean XXII. pour trois ans feulement, 
fous prétexte d’un voyage d'outre-mer, & de quelques autres 
néceffitez , qu'il difoit en avoir : qu'il n’y avoit pas même com- 
pris les Abbayes ; enforte qu'elles ne La voient actuellement rien 
en Angleterre. Que cet effai avoit donné lieu à quelques-uns 
de fes prédeceffeurs de faire de femblables referves, fous d'au- 
tres prétextes : que le Clergé, les Princes, & les peuples les 
avoient tolerées pendant quelques tems ; mais qu'ayant depuis 
reffenti la rigueur avec laquelle l'on les exigeoit, ils avoient 
depuis refufé de continuer ce qu'ils n’avoient fouffert jufques- 
là, que par une efpece de bienféance. Que tous les prérextes, 
fur lefquels elles avoient été établies, avoient ceflé : que l’on 
n’alloit plus faire la guerre dans la Paleftine : que l'on ne voyoic 
pas qu'il s'en fie un trop bon ufage : que l'Italie, là France, 


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| Du Concile de Conffance. | 229 
l'Allemagne , & l'Angleterre joüifloient, graces à Dieu, d’une 
rofonde paix ; au lieu que leursdivifionsavoient favorifé l’éta- 
liffement des Annates:qu'il ne s'étoit fait, ni fans contradiction, 
ni fans répugnance : qu’elles n’avoient jamais été payées dix 
années de fuite ; ce qui ne fufiroit pas à établir une prefcrip- 
tion en faveur du Superieur , contre fes inferieurs, 

Que la perception des revenus échüs pendant la vacance du 
Benefice, & la joüiffance de là premiere année du nouveau 
Pourvû de l'Evèché, ou del’Abbaye, n'avoit eu pour principe 

ue la fiberalité de quelques particuliers, lefquels voyant leur 
éleétion douteufe, ou conteftée , enforte que la conteftation 
étoit portée à la Cour de Rome, faifoient à leurs Juges de mo- 
diques préfens, quand ils avoient gagné leur procés : que les 
Italiens appelloient ces gratifications, des férvices, & les Alle- 
mans, des #rgckghelt ; que l'on leur avoit donné le nom de 
communs ; parce qu'elles fe partageoient également entre tous 
les Juges; que ces préfens étoient de veritables fimonies ;, ou 
du moins fort fufpeéts de fimonie , & mauvais en eux-mêmes, 
depuis même qu'ils avolent comme pailé en coûrume : que les 
faints Canons défendent expreflement de rien donner , ni re- 
cevoir, foit avant, foit aprés que l’on eft parvenu à une Dignité, 
fous prétexte de la Dignité même. 

Que la Cour de Rome avoit enfuite trouvé le moyen de con- 
traindre ceux qui ne donnoient, ou n'offroient rien ; parce 
qu'il n’y avoit pas encore alors de taxe faite, comme l'on en 
a fait depuis ; enforte que l’on failoit payer quelquefois le tiers 
du revenu de l’Evêché, ou de l'Abbaye, quelquefois la moitié, 
quelquefois même le double de fa valeur, fuivant que le Be 
nefice fe trouvoit taxé fur les Regiftres de la Chambre : que 
l'on leur demandoit encore quelque chofe pour les wnenas fer- 
vices : que li le nouveau Pourvû n'avoic pas d'argent comptant, 
lon fe contentoit d'une obligation, qui l’engagcoi, lui, & fon 
Benefice : fans quoi, il ne pouvoit retirer A expedirion : que 
l'on le forçoit même de s’obliger pour ce qui fe trouvoic dû par 
fes prédeceffeurs , fur les Regiftres de la Chambre: que ceux 
qui faifoient fes fupputations pouvoient fe tromper, à caufe 
de la diverfité de ces Regiftres, à leur avantage, comme il 
étoit fouvent arrivé. { L'on voit parmi les Preuves la formule 


Ffi 





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230 Nouvelle Hiftoire 

de cette obligation. } Que touresces fineffes n'étoient pas capables 
d'établir une coùtume, une prefcription , ni un droit incon- 
teftable, 

Que les offres faites cratuitement,& volontairement par quel- 
ques-uns, ne produifoient aucune obligation, à l'égard desau- 
tres, qui n'en faifoient point, ni à l'égard de leurs fuccef- 
feurs : que la plüparc de ceux qui avoicnt fait des offres, les 
avoient vü depuis revoquées, ou laiffées fans execution. Qu'il 
n'y avoit ni ftatut ni coutume, ni privilege, qui püt autorifer 
les Officiers de la Cour de Rome à rien exiger, ni demander 
aux nouveaux Pourvüs aucune reconnoiffance pour leur avoir 
conferé des Benefices, ni pour avoir confenti à leur promotion; 
parce que cette exaction eft regardée comme une veritable fimo- 
nie par les Canons, & toute la Tradition. Que l'on ne de- 
mande point les Annares fur le fondement de la vacance du 
Bencfice, mais feulement parce que le Pape l’a conferé, ou 
qu'ila confenti à l'Election : qu'ils ne demandent rien à ceux 
qui font pourvüs par un autre Superieur : que ce qui en re- 
vient aux Cardinaux ne fe partage qu'entre ceux qui font ac- 
tucilement préfens, & qui ont confenti à ce que faifoic le Pape. 

Que cer ufage eft vicicux, malhonnète , & feverement def- 
fendu par le Droit Canonique : enforte qu’il ne pouvoit être 
mis à couvert pair aucunc coûtume , ni prefcription : que l'on 
contraignoit ceux qui étoient pourvüs en Cour de Rome, de 
sobliger, eux, & leurs Benefices ,de payer la fomme que l'on 
Jeur difoit être taxée dans les Regiftres de la Chambre ; fans 
quoi l'on ne leur delivroit point leurs expeditions: que quoi- 
qu'ils euffent été confacrez , ou benirs, l'on ne laifloit pas d'em- 
pécher qu'ils ne priffenc poffeffion de leurs Eglifes, fans avoir 
fatisfaic À cette prétenduë obligation : que l’on leur faifoit 
payer le revenu dela premiere année, quoi-qu'ils ne l'eulfenc 
pas encore touché:Que les Cardinaux ne laïffoient pas de fe 
faire encore payer de ce qu'ils difoient leur être dû, en em- 
péchant que l’on ne leur delivrât leurs provifions : qu'une ma- 
niere aufl violente faifoit murmurer tout le monde contre la 
Cour de Rome , dont la conduite devoir être toujours trés- 
reguliere : que les obligations & les fentences que là Chambre 
prononçoit contre ceux qui n’y fatisfailoient point, étoient 


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Du Concile de Conftance. 231 


nulles de plein droit: que l'on ne devoic avoir nul égard pour 
les excommunications prononcées par les fentences aufli op- 
polées à la juftice : qu'il s'enfuivoit de.là que l’on pouvoir don- 
ner de l'argent pour obtenir un Miniftere Ecclefaftique , ce 
qui étoit, à proprement parler, une herefie. 

Que quand cette poffeflion, telle qu’elle eft, feroit capable 
d'établir un Droit, il étoic devenu trop onercux aux Fclifes, 
au Clergé, & aux Provinces: qu'il ruïnoit entierement les Be- 
nefices ; & que quand il fe trouveroit même legitimement éra- 
bli, encore faudroit-il le fupprimer entierement, fi l'on vou- 
loit conferver l'exercice exterieur de la Religion. Que l'on 
failoit prêter aux Prelats nouvellement pourvus, le fermentde 
ne point aliener le temporel de leurs Benefices , à quoi faire 
ils étoient neanmoins contraints par lestaxes exhorbirantes que 
l'on leur faifoit payer, ce qui les obligeoit de joindre, maloré 
eux, le parjure à la fimonie : Que l'on ne pouvoit fe pertua- 
der que la Chambre, ni Meflieursles Cardinaux, quelque avan- 
tage qui leur en revint , puflent fe refoudre à maintenir un 
ufage aufli pernicieux, & aufli fcandaleux. 

Que quand, nonobftant tout ce qu’il venoit de dire , les 
Annates s'exigeroient fur le titre le plus legitime , encore fe- 


roit-on obligé de Les.fupprimer, parce que Jefus-Chrift n’a- 


voit donné au Pape, qu’autanc d'autorité qu'il lui en falloit 
pour édifier l'Eglife , & non pas pour la renverfer , à quoi 
tendoient toutes ces vexations : que cette autorité ne lui don- 
noit pas lieu de les multiplier fuivanc fes vués & fes interèts 
particuliers : Que Jefus-Chrift étoit le feul Maître des Egli- 
fes: que ces impofitions fur les Eglifes, & les Prelats, les ruï- 
noient entierement, fcandalifoient les peuples, & les faifcienc 
murmurer ; parce qu'ils ne voyoient pas que l’on en emplevat 
les revenus, fuivant l'intention des Fondateurs qui les avoienc 
donnez. 

Que l’on exigeoit les Annates avec une dureté fans exem- 
ple, fans le confentement du Clergé , ni des Princes, dansla 
jurifdiction defquels les Eelifes font fondées : que l'on avoit 
infenfiblement paflé de l'impofition d’une legere Décime à des 
taxes exhorbitantes, qui avoient foûlevé tour le monde : que 
les Princes & les Seigneurs ne voyoient qu'avec la derniere 








232 Nouvelle H'iftoire 


indignation , tomber par terre les Cathedrales , les Monafte- 


la nourriture des Pauvres, le rachat des Prifonniers , l'entre. 
uien des Eglifes & des bâtimens en de endants, la culture des 
Terres, & des heritages provenus de re liberalité, la pour- 
fuite & la deffenfe de leurs droits : que les exactions dela Cour 
de Rome empêchoient abfolument que l'on ne facisfic à touc 
cela. ; 

Qu'ils ne manquoient pas d’être fcandalifez , dés qu'ils re- 
montoient jufqu’à la fource de ce defordre : qu'ils difoient hau- 
lement que ce n'étoit pas dansce deflein que ces biens avoient 
été donnez: que l'intention des Fondateurs n’avoit point été de 
fatisfaire à la cupidité d’une quarantaine de perfonnes : qu'il 
leur étoit honteux de fouffrir que l'on n'executât auffi mal les 
intentions pieufes de leurs Ancèêtres : que la France elle - mê- 
me en oufFroic beaucoup : qu'elle s’affoiblifloit à vûé d'œil , 
& fe mettoit hors d'état de refifter À fes ennemis , parce que 
les Ecclefiaftiques, quien poffedoient la plüpart des places for- 
tes , & des Châteaux »N'étoient plus en état de les defendre. 
en cas d'infulte de leur part: Qu'ils étoient refolus de reme- 
dier au defordre: qu'ils foûtenoient que le Pape n'avoit au- 
Cun droit fur ces Châteaux > niles Cardinaux non plus : qu'ils 
h'avoient aucun droit de mettre des impofitions fur les chofes 
temporelles, 

ue le murmure & Je fcandale augmentoient encore par 


la dureté avec a uelle les Officiers du Pape fe faifoient payer 
e ces Annate 


On s'y étoit pris Pour faire payer 4200, florins à l'Abbé de faint 
11 Ole , dont tout le revenu n'en produifoit pas 
$00. à le confommer même fur le lieu : que quantité d’au- 
tres avoient été Contraints de vendre sou d'engager les fonds . 
e leurs Benefices, les Calices , les Livres, les Ornemens , & 


les 


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Du. Conaile de Conflance. 233 


les autres meubles de leurs Eglifes , pour payer leurs Taxes. 
Que les Collecteurs de ces deniers faifoient hardiment le pro- 
cés aux Prelats, & autres Beneficiers qui ne payoient point: 
qu'ils les declaroïent excommuniez : qu'ils attachoient leurs 
fentences aux portes des Eglifes 5 enforte qu'ils n'ofoient faire 
l'Office Divin les jours les plus folemnels, nonobftant la nul- 
lité évidente de ces fentences : que l’on ne leur donnoit que 
trois mois pour fe faire abfoudre,, & qu'il leur en coûtoit en- 
core trois ou quatre florins pour le Sceau de la Sentence d'ab. 
folution, fans ce qu'ils étoïent obligez de donner aux folli. 
citeurs, & les autres frais. 

Que depuis que la Cour de Rome avoir augmenté fes fi- 
nances par cette odieufe voye, elle n’avoit pas ceflé de faire 
la guerre: que les Papes, & les Cardinaux, jufqu'à Jean XXIIT, 
que l'on venoit de dépofer , n’avoient jamais mis basles armes; 
ce qui avoit donné lieu à l’effufion de quantité de fang : que 
la profeffion des armes, & leur exercice étoient trés-oppofez 
au miniftere Ecclefaftique, dont le propre caractere doit être 
la douceur , l'humilité, & la fainteré : que les anciens Papes 
ne s’étoient fervis que de ces moyens, pour acquerir, & con- 
ferver d'auffi beaux droits que ceux dont ils joüiffoient : qu’ils 
feroient encore le même effet, s'ils jugeoient à propos de s’en 
fervir, au lieu de gens de guerre. | 

Que la facilité avec laquelle le Pape, & les Cardinaux re- 
cevoient les Annates, leur avoit fait négliger la confervation 
de l’ancien Domaine de l’Eglife, qui leur auroit abondamment 
fourni tout ce qui leur étoit néceffaire, & des tributs, dettes, 
& penfions pr étoient légitimement acquis : qu'ils en 
avoient fait des remifes aux ri. Fra & particulierement à 
certaines Communautez , comme à celle de Florence , à la- 
quelle les Cardinaux d'alors avoient donné quittance de cent 
mille florins , fans en rien recevoir : qu’ils avoient cédé au Roi 
de Poüille, au Marquis de Ferrare, & à plufieurs autres, les 


penfons qu’ils étoient obligez de leur payer, pour quinze an- 


nées : qu'ils avoient aliené des Châteaux , & des Terres du 
Patrimoine : que cette diffipation fembloit n'avoir été faite 
que pour leur caufer un manquement de finance, qui pût fer 
vir. de prétexte pour continuer l’exaétion des Annates, & pour 
{e rendre redoutable au Clergé. | Gg 


234 _ Nouvelle Hifhoire 
Que dés'que les heritiers des fondateurs des Beneñces de 
‘France s'étoient apperçûs du trafiç que l'on en faifoit À Rome, 
& du défordre qui en arrivoit aux Benefices » ils en avoient 
porté leurs plaintes à Sa Majefté ; qu'elle les avoit examinées 
dans fon Parlement, & dans fon Confeil privé : que l'on y 
avoit écouté tout ce qu’on avoit voulu dire en faveur de la 
Chambre Apoftolique , & des Cardinaux : qu'il y avoit été 
clairement démontré, qu'il n'y avoir aucune obligation de payer 
les Annates : que l’exaction qui s’en faifoit étoit fimoniaque, 
& tout à fait mauvaife : qu'il y avoir du danger pour le Royau- 
me de la tolerer plus long-tems : que le Roi étoit en droit d'em- 
pêcher de femblables abus : que S. Gregoire avoit écrit aux 
Rois Thierry, & Theodebert, une lettre depuis inferée dans 
le Corps du Droit Canonique ; qu'une pareille coûtume ne 
fervoir qu’à attirer la colcre de Dieu fur le Royaume de France: 
que l'on avoit fait voir que ces exactions ne laifloient point 
d'argent dans le Royaume : que l'argent que l'on en tiroit, 
étoit trés mal employé: que l'on avoit fouvent averti, & prié 
les Papes d'y mettre ordre » Ce qu'ils avoient toûjours refufé, 
Que toutes ces raifons avoient obligé Sa Majefté d’y remedier 
elle-même par une Ordonnance, que tous be Sujets ne pou- 
voient fe difpenfer de fuivre. | 
. Que ce Reglement n’avoit pas été capable de remedier en- 
uérement au mal: que la Cour de Rome n'en avoit pas moins 
trouvé le fecret de tirer de l'argent de la vente des Benefices 
de France: que le Roi avoit envoyé des Ambaflaideurs , auf. 
quels s’étoient Joints des Députez du Clergé, & de l'Univer- 
fité de Paris , À Jean XXIII. qui étoit lors à Rome , pour le 
prier de mettre fin À des abus qui caufoienc la damnation de 
quantité de perfonnes : que le Pape avoit dic qu'il vouloit 
bien fupprimer les Annates; & qu'il en donneroit la commif- 
fon à un Légar, qu'il difoit vouloir envoyer en France : qu'il 
n'en avoit rien fair : que le Roiavoit chargé fes Ambaffadeurs, 
. &les Prelats de la Nation qui venoient au Concile, de ne rien 
épargner Poury parvenir : que ceux qui s'oppofoient à la réuf- 
fire de ce deffein , aimoient mieux de l'argent, que le faluc 
des Ames, 


Que le fcandale s'étoic encore augmenté depuis que le Pape 





———… le nu fe 


en 





Du Concile de Conflancé. 235 


Jean XXIIT. que l'on venoit de dépoler, avoit dit à tous ceux 
qui avoient voulu l'entendre , qu’il avoit-en differents lieux un 
million, & fept-cens mille florins d'or ; ce qui failoit préfumer 
que les Cardinaux devoiens en avoir environ la moitié : que 
la plus grande partie de cet argent étoit venuë de France: que 
cette confideration avoit encore plus excité l'indignation des 
Princes, du Peuple, & du Clergé : qu'ils fe fentoient d'autant 
plus portez à remedier à yn aufli grand mal, qu'ils avoient re- 
marqué que cet amas d'argent n'avoit fervi qu’à faire perdre 
une infinité d’Ames, & à faire dépofer cet indigne Pape : qu'il 
falloit tarir la fource de ces richefles, pour s'empêcher de 
tomber dans de femblables inconvenients ; qu’elles donnoient 
lieu à une infinité de fimonies , qui fe commettoient journelle- 
ment ea Cour de Rome, par le trafic public que l'on y faïfoit 
des Benefices. 

ue fous prétexte d'exiger l'ancienne taxe de chaque Be- 
ncfice, fuivant les prétendus Resgiftres, l’on faifoit payer deux 
ou trois fois autant que l'on difoit communément à Rome, que 
celui qui offroit la joüifance d’une année de fon Benefice,pour= 
roit bien en payer deux, ou trois: que c’eftoit par ce moyen que 


Yon voioit avancer des ambitieux , des ignorans, des gens pere 


dus de débauches : que l'on avoitrecoursà l’argent,quandonna 
nul merite : que c’eltoit par-là que l’on voioit Ë peu de Benefices 
remplis de gens de bien, & de fçavants, parce qu'ils s’appli- 
quoient peu à faire ce que l'on appelle fortune : Que fi les cho- 
{es demeuroient plus long - tems fur le pied qu’elles étoient, 
par rapport à la diftribution des Benefices , les Univerfitez al- 
loient devenir defertes ; perfonne ne s’appliqueroit plus à l'é- 
tude : la Religion feroit bien-tôt Pole |; par l'ignorance de 
fes Miniftres. 


Qu'ilen naïfloit encore un autre inconvenient , qui confi- 


ftoit en ce que, celui à qui la Bulle étoit adreffée pour la ful- 


miner , vouloit être payé de fa peine, à proportion de ce qu'elle 
avoit coûté ; fans quoi il refufoit de delivrer le procés verbal 
de fulmination : que l’un des Députez des autres Nations en 
avoit fait des plaintes à l'Affemblée de celle de France : qu’il 
avoit expolé, que celui qui vouloit être pourvü d'un Benehce, 
ayant fait marché pour les Bulles avec Jean XXIII. à trois 


Ggi 


236 Nouvelle Hifloire 


mille florins, le Commiffaire nommé pour l’executér , vouloie 
€n avoir trois-cents : qu'il avoir été queftion de favoir fi 
l'on les prendroit fur les trois mille » parce que le Commif- 
faire ne donnoit aucun droit au pourvà : qu'enfin l’on étoit 
demeuré d'accord que le Pourvû en donneroit cent, & le Pape 
° cinquante, Que c’étoit [à une fimonie averée, s’il y en eut ja- 
mais. Qu'il falloic encore payer l'expedition au Notaire ; qu'il 
ÿY avoit un Droit établi pour l'Ecuyer du Pape, & pour ce- 
lui du Cardinal qui en faifoit le rapport: que ceux qui por- 
toient au pourvû 1 nouvelle de fa promotion , précendoiene 
encore être payez À Proportion de l’Annate , les Portiers des 
trois portes, & plufieurs autres Officiers femblables, dont l’énu 
meration feroit trop longue, & trop ennuyeufe, 
Que pour fatisfaire À toutes ces dépenfes, les Pourvûs étoient 
obligez d'emprunter de l'argent à gros interêts 


Bent pour la cérémonie de la 
Confécration , & de la Bénediction , à Proportion de ce qu'ils 
our l’Annate, ce qui ne pouvoit nullement s’ex- 

Cufer de fimonie. Que dans le Concours, pour l'obtention d'un 
Benefice, l'on ne faifoit nulle attention au merite des Sujets : 
des Commiflaires, & quel- 

quefois à un feul : que le Benefice fe donnoit à celui qui pa- 
roiloit le mieux en état de ayer l'Annate, ou qui fe trouvoit 
l réa Rite ÿ qu'il en arrivoit des fcan- 

ales, Fe toit plus à propos de taire » Que de réveler. 

de là Cour de Rome avoit vendu le Clergé, & ruïné ene 
Pour pouvoir feconferver la perception des 

Annates , des Décimes , & des Subfides Charitatifs , quand il 
En y donnant part aux Princes, & 
les empêcher de s’y oppofer, & de 
rgé, & les engager à en appuyer 
* Eur autorité : que l’on leur avoit même permis 
: nforte qu’en divers endroits les 
L Le & Regulier, étoient devenus de bien 
PIrE condition que les Laïques : qu'il y avoit lieu de douter 
fi le Pape pouvoit le faire ; puifque ces entreprifes alloient à 
renverfer entierement l'Etac Ecclefafique sale 


. aux Communautez , pour 


foûtenir les interêts du Cle 
(2 L] 
l'exaction d 





mn 


= —— 


Du Concile de Conffance. 237 


priver de fes libertez , & de fes Privileges , que les Papes de- 
voient s'attacher à conferver , afin que les Ecclefiaftiques puf- 
fent tranquillement exercer les fonétions de leur Miniftere. 
Monfieur le Patriarche ajoûta , qu’aprés tout ce qu'il ve- 
noit de dire, & de juftifier , il pouvoit y avoir de l'hérefie, à 
foûtenir avec opiniâtreté, que les Annates éroient duës , & que 
l'on devoit continuer de les payer : que c’étoit fur ce fonde- 


_ ment, & fur quantité d’autres raifons, qu’il avoit cru inutile 


de rapporter, que la vénerable Nation Françoife , aprés une 
longue & mûre déliberation , avoit réfolu que les Annates, 
ni les menus & communs fervices n’étoient point dûs , & que 
l'on avoit pù fe difpenfer de les payer : que la Cour de Rome 
n'avoit jamais eu aucun droit de les exiger des Evèchez, des 
Abbayes , ni des autres Benefices ; & que fi elle prétendoit 
en continuer l'exaction , l’on pourroic fort bien s'y oppofer. 
Ce Prelat paffa enfuite aux moyens dont s’étoit fervi de 
Scribanis, pour foùtenir fon appel ; il dit que le Procureur 
Fifcal avoit allegué un Reglement fait par la Nation Fran- 
çoife , portant que l’on uferoit du fcrutin fecret dans les ma- 
tieres de confequence, & que cela s’étoit ainfi pratiqué. Sa ré- 
ponfe fut: qu'il n'y avoit eu aucun Reglement general à cet 
égard , & que!l’on en avoit ufédifferemment, fuivant les ren- 
contres : que cette cérémonie n’étoit pas eflentielle, qu’elle pa- 
roifloit même oppofée à l'honneur & à la nature du Concile, 
où tous les Peres devoient jouir d’une entiere liberte : que cha- 
que Nation faifoit tels Reglemens qu'elle jugeoit à propos , 
fans y appeller les autres : qu'elles en avoient fait fans la par- 
ticipation des François, & avant que la matiere leur eût été 
propoée : qu’elle avoit pâ en ufer de même à leur égard : que 
cependant l'affaire des Annates avoit été concertée avec leurs 
Députez. | | | 
= Qu'il n'avoir pas dù dire que les autres Eglifes écoient obli- 
gées de contribuer à la fubfiftance de celle de Rome, dontelles 
tiroient leur origine : que chaque Evêché devoit joüir de fes 
revenus , aufh-bien que celui-là , lequel en avoit toûjours eu 
de fuffifants pour l'entretien de fes Pafteurs, quand ils étoient 
bien menagez : qu’ils Avoient même êté beaucoup augmentez : 
que S. Paul avoit trayaillé de fessmains pour fe nourrir , lui & 
Ggi] 








239 Nouvelle Hiftoire 

ceux qui l’'iccompagnoient : Que fi le Pape fe trouvoit n'avoir 
pas aflés de revenu pour vivre, il devoit d’abord s’adrefler au 
Clergé de fon Diocefle, & enfuite à celui de fa Province, & 
leur demander un Subfide Charitatif, & non pas un Cens an- 
nucl & perpetuel: qu’il pouvoit encore le demander aux Eoli- 
fes qui ne dépendoient que médiatement de lui, mais qu'il Ale 
loit leur en propoler des caufes neceffaires , & veritables : 


qu’elles pourroicnt en ce cas lui en accorder pour quelque : 


tems,; Mais ” ne devoit pas regarder leur liberalité comme 


un droit qu'ileut de les y contraindre, fur tout par rapport‘aux . 


biens de leurs anciennes Fondations, dont les revenus devoient 
être employez fuivant l'intention des Fondateurs , mais feule- 
ment par rapport à ce que les Ecclefaftiques retiroient deleurs 
fonctions, comme les Dixmes, les Oblations, les portionsCanoni- 
ques, les liberalitez des défunts, & autres chofes femblables, Que 
l'on n’avoit pas dü dire que toutes les autres Eglifes dépendoient 
de la Latine; puifque la Grecque étoit encore plus ancienne, 
& que quelques unes lui avoient contefté la Primauté : qu'il 
ne paroifloit pas autrement que les autres en fuflent defcen- 
ducs , quoi que leurs premiers Miffionaires euffent été envoyez 
par fes Pontifes: que toutes les autres ne laïfloient pas de la 
reconnoître pour leur Maïîtrefle fouveraine , à caufe du me- 


rite de ceux quien avoient tenu les premiers l’Epifcopat : que 


ceux que l'on avoit vûs leur fucceder, ne leur refflembloient 
gueres de te côté-là, 

Que l’appellant avoit ajoûté, qu'il falloit auffi pourvoir à 
la fubfftance de Meffeurs les Cardinaux, qui étoient, difoit- 
il, les Coadjuteurs du Pape : que l'on pouvoit les confiderer 
en deux manieres : que la premiere étoit leur ancien état, au- 
quel ils poffedoient les Cures, & les Doyenez des Chapitres 
de la ville de Rome : que c’étoit de-là qu’ils avoient tiré leur 
nom de Cardinaux, qui ne fignifioit alors autre chofe que es 
Principaux : qu'il y avoit plufieurs Eolifes, où Pon donnoit ce 
même nom aux principales Dignicez , comme celle de Ravenne: 
que fuivant ce premier état, leurs fonctions confiftoient à écou- 
ter les confcflions des Fideles ; leur prêcher la parole de Dicu, 
leur adminiltrer le Baprème : que ces fonétions fe faifoient par 
les Cardinaux Evêques , on Prêtres, chacun dans fon Diocefe 


EE -e E ———, Can —=— Là un. — 


Se 


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I 


a _ —— = 


du Conaile de Conftance. 239 
ou fa Paroifle. Que les uns, & les autres devoient fe contenter 
chacun du revenu de fon Evèché, ou de fa Cure, comme font 
tous les autres, dans leurs Diocefes, ou leurs Paroifles;diminuer 
leur dépenfes, s'il étoit arrivé de la diminution dans le revenu 
de leurs Diocefes , ou de leurs Paroïifles ; ou demander d’être 
fuffifamment pourvûs. Que leur premier état étoit fondé fur 
la charité, & fur l'humilité : qu’ilsen avoiencprisun autre bien 
different, lorfque Conftantin avoit cédé l'Empire d'Occident 
à l'Eglife Romaine. ( Z{ parle fuivant l'opinion commane de ce tems.. 
la. ) SES le Pape avoit voulu avoir un Sénat, dont les mem- 
bres fuflent revètus des habits, & des honneurs des anciens 
Sénateurs ; qu'ils avoient depuis repréfentez, en afliftanc le 
Pape de leurs confeils, comme en ufoient les autres à l'égard 
des Empereurs. 

Que Conftantin voyant que l’Eglife ne pouvoit pas foutenir 
la dépenfe d’un pareil état, leur avoit donné des terres, & des 
revenus pour y fournir, lefquels s’étoient depuis confiderable- 
ment augmentez, Que file Patrimoine de l'Églife avoit été de- 
puis ufurpé, ils ne devoient s’en prendre qu’à leur négligence, 
& travailler à le recouvrer ; ou fe réduire à leur premiere ma- 
niere de vivre ; parce que celle dont iis avoient depuis vêcu, 
étoic trop à charge à l'Eglife, qui pouvoit fort bien s'en pafler, 
fans l'acheter aufli cherement. Que le Pape n'avoir de vérita- 
bles Coadjuteurs que les Evêques, qui étoiene, de droit, fort 
fuperieurs aux Cardinaux, qui n’avoient d'autre fonétion que 
de lui donner confeil : qu’il n’en falloit pas d'autre preuve, que 
ce qui s'étoit fait anciennement, où , quand un Cardinal avoit 
long-tems, & fidellement fervi, on le faifoit Evèque. 

Que la fuperiorité des Evêques au - deflus des Cardinaux 
paroifloit encore, en ce que, dans le cems que l’Eglife de Rome 


joüifloit tranquillement de fon Patrimoine, l'Eglife aflemblée 


dans un Concile General, en avoit limité le nombre à vingt- 
cinq 5 au lieu que le Corps des Evêques avoit toûjours été trés- 
nombreux : qu'ils s’étoient cependant accoûtumez à les mépri- 
fer, & à les opprimer avec violence, de même quele refte du 
Clergé : qu'ils les avoient réduits à leur payer tribut, & à leur 
fervir de Domeftiques : qu'ils ne daignoïent pas mettre la main 
au chapeau, lorfque ces Prelats leur faifoient la plus humble 





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240 Nouvelle Hifhoire 


fcverence , ce que ne fouffriroit pas même un Roi ; quoi-que 
les Evêques ayent reçû leur dignité immédiatement de Jefus- 


Chrift 5 au lieu que les Cardinaux ne tenoient la leur que du 


Pape, qui les avoit éleyez à cette Dignité de Sénateurs. Que 
l'obligation de pourvoir à leur état, fe réduifoit à en diminuer 
le nombre, & à les réduire à leur ancien état : qu'il ne falloie 
plus les faire Cardinaux, que pour un tems limité ; & queceux 
qui auroïent bien fait leur devoir, fuflent confirmez dans un 
Concile General, qui dépoferoit , & renvoyeroit chez eux ceux 
dont il ne feroit pas content. | | 

Que quand de Scribanis difoir, que le Pape, & les Cardinaux 
écoient en pofleffion de recevoir les Annates des Prelats, parti- 
culierement dans tes Etats du Roï de France ; outre tout ce 
qu'il avoit déja dit là-deflus, l’on pouvoit répondre , qu'ils n’a. 
voient jamais eu de titre pour le faire : qu'ils n’en avoient ja- 
mais eu qu'une permiflion tacite, & une fimple tolerance, qui 
pouvoit fe revaquer toutes les fois que l'on le Jugeroit à propos: 
qu'il étoit furpris que des Gens de Lettres euflent pà appuyer 
là-deffus des prétentions, dont on eft réfolu de ne plus fouf- 
frir la continuation. Que quand les Nations, & les Provinces 
fe trouveroient obligées de leur donner quelque chofe, ce ne 
feroit pas les Annates, qui leur étoient trop à charge : que la 
taxe de ces Annates , comme elle fe trouvoit marquée dans 
les Regiftres de la Chambre Apoftolique, pour les Evêchez, & 
les Abbayes de France, montoic à fix-cent quatre-vingt dix- 
fept mille fept -cent cinquante livres , fans parler des Prelas 
tures qui n'étoient pas taxées, & des autres Dignitez , & Be- 
nefices , qui alloient prefque à pareille fomme : que tout cela 
fe payoit dans fix ans, enforte que la Cour de Rome en tiroit 
du moins deux-cent mille livres par année : que fi elle en ti- 
roit autant de chacune des autres Nations, elle pouvoit com- 
pter {ur fix millions neuf-cent foixante dix-fept mille cinq- 
cent florins , ce qui feroit exceflif , quand on auroit dix ans 
entiers pour le payer. 

Que Meffeurs les Cardinaux poffedoient aétuellement en 


. France fix Evêchez ; & une infinité d’autres Benefices , e 


leur valoient annuellement foixante , ou foixante dix mille ji. 


vres de rente : qu'ils devoient bien en être contents, fans faire 


autant 


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Du Concile de Conffance. 241 
autant de bruit de la fuppreffion des Annates:qu'ils devoient 
en demander aurant à chacune des autres Nations: qu'ils au- 
roient par ce moyen trois-cent cinquante mille florins de re. 
venu fixe : que cependant, ils fe md de la Nation de 
France, qui leur donnoit elle-feule plus que toutes les autres 
enfemble. 

Que lappellant n’avoit pas dû dire que ce que l'on appelloic 


les Commans Services , fe payoit au Pape , & aux Cardinaux, 


. en confideration des fervices qu'ils rendoïent à toute la Chré- 


tienté ; parce que, lorfque le Pape adminiltroit la Juftice , & 

ouvernoit l’Eglife d'une maniere édifiante, & convenable au 
Eur des Ames, & non pas en vûüé de fon utilité particuliere, 
il eftoit trés- ucile à l'Eglife , & qu’il méritoit que l'on lui rendit 
des fervices effectifs: A l'égard des Cardinaux, s’il nefalloitics re- 
compenfer que pour le bien qu'ils font, on feroit peu embarraflé, 
à l'égard de la plüpart d’entr’eux : qu'ils faifoient beaucoup plus 
de tortà l'Eglife , qu'ils ne l’édifioient par leur conduite : qu'il 
ne jugeoic pas qu’il fût à propos de s'étendre alors fur une ma- 
tiere aufli odieufe, 

Qu'il n'avoit pas dû ajoûrer que le Pape & les Cardinaux 
ne pouvoient vivre fans les Annates , parce que tout le Patri- 
moine de l'Eglife Romaine avoit été diflipé par la négligence 
de leurs Prédeceffeurs ; parce que c'étoit en découvrir la tur- 
pitude: que ceux qui avoient mangé leur bien, ne devoient pas 
s'en prendre à ceux qui avoienteu foin de conferverleleur Que 
ceux qui avoient gouverné l’Eglife Romaine, étoient Cardi- 
naux , ou avoient été tirez de leurs Corps, par ceux mêmes 
qui s'en plaignoient : qu’ils devoient s’imputer la faute , s'ils 
n'avoient pas fait de meilleurs choix. 

Qu'il n'avoit pas dû dire non plus , que fi lon fupprimoit 
Jes Annates , les Cardinaux qui rendoient fervice à l'Eglife, 
n'auroient pas de quoi vivre ; & que l’on n’avoit pas fait af- 
{és de reflexion à cet inconvenient , quand on en avoit or- 
donné la fuppreffion : que tout ce qu'il avoit rapporté, faifoit 
affés voir de quel côté étoic la précipitation, & de quelle fource 

artoient les efforts que l’on faifoit , pour empêcher l'effet de 
À conclufon. 

Qu'il avoir ajoûté, que ceux qui l’avoient follicitée, étoient 

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242 Nouvelle Hifloire 

des debiteurs de la Chambre Apoftolique ; mais que s'ils ne l’é- 
toient , que parce qu'il lui plaifoit de les regarder comme tels, ils 
ne croyoient nullement l'être : qu’il n'avoit qu’à chercher quel- 
que autre titre, par lequel il pût le leur perfuader. Qu'il n’a- 
voit pas dû dire nonplus, qu'il ne falloit rien innover pendant 
la vacance du Pontificat ; parce que ce n’étoit pas innover, 
que de retrancher ce qu'il y avoit de vicieux , de fimoniaque, 
de fcandaleux , & d’injuite , & de lui donner fon veritable nom. 
Qu'il n'avoit pas dû dire que la Nation Françoife avoit pris 
fon parti , fans confulter les autres , dont tous les Députez y 
avoient donné les mains, & avoient confenti qu'elle en deli- 
berât ; même les Cardinaux. Que les François avoient voulu 
communiquer aux autres Nations leur conclufion , & les mo- 
tifs fur lefquels elle avoit été formée, pour les obliger d’y fouf- 
crire; mais que les Cardinaux avoient trouvé le fecret de l’em. 
pêcher : qu'il n’y avoit pas de Narion qui fût auffi maltrairée, 
que la Françoife par les exaétions , & qui eûc autant d’inte- 
rêc qu'elle de s'en débaraffer : que la Cour de Rome ne rece. 
voit rien en Angleterre , que des Evêchez , dont le nombre 
n'étoit pas grand , & que ce Royaume ne fouffroit pas que fes 
Benefices fuflent pofledez par des Cardinaux. - 


Qu'on avoit fait en Efpagne une Pragmatique Sanélion , qui: 


excluoit ces mêmes Cardinaux de toute forte de Benefñces : que 
quelques Royaumes avoient reglé qu’il n’en fortiroit aucuns 
deniers , pour être portez à la Chambre Apoñtolique: Qu'en 
Iralie, les Prelatures, les Dignitez , & les autres Benefices don- 
noient peu de revenu : que les Seigneurs temporels, & les Com- 
munautez s’y étoient mis fur le pied d'empêcher que l'argent 
ne füt porté à Rome. Qu'il n’y avoit pas long-tems que la. 
Republique de Florence avoit ôté à Jean X XIII, qui étoit alors 


dans cette Ville ,avec tous fes Cardinaux, la collarion des Be- 


ncfices fituez dans fon territoire, pour cinq ans, à caufe de l'a- 
bus commis par ce Pape dans la collation d’une Abbaye, qui 
en dépendoit, fans qu’ils ofaffent fe recrier contre le Decret , 
qui leur faifoit perdre les Annates de tous ces Benefices : Que 
la Chambre Apoltolique tiroit quelque chofe de certains Evè- 
chez d'Allemagne , & des autres rien du tout : que l’on n’y 


recevoit les Mandats Apoltoliques , qu'autant qu'il plaifoit aux 


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Du Concile de Conffance. 243 
Evêques : que la Nation Françoife n’avoit gagné, par une obéïf- 
fance trop aveugle , que le poids des charges dont on l’op- 
primoir, & les injures dont on dechiroit {a réputation. 
ail n'écoit nullement vrai que l’on eût employé les me- 
naces, & les volontez de quelques Princes , pour empêcher la 
liberté des Suffrages : que perfonne n'avoit entrepris d'inti- 
mider les opinans, & d’accabler les Prelats d’injures, que’ Mef- 
fieurs les Cardinaux, qui y avoient employé tout leur credit, 
& toute leur autorité : qui n'écoutoient qu'avec indignation ;, 
les difcours qu'infpiroit une confcience timorée : qu'ils en 
avoient menacé quelques-uns de les faire dépofer , ou dépoüil- 
Jer de leurs Beneñces ; qu'ils avoient fait des reproches à d’au- 
tres: qu'ils avoient voulu en gagner quelques-uns par des pro- 
melles de les avancer, dont ils paroifloient encore leurrez : 
qu'ils avoient envoyé leurs amis , & leurs Domeftiques aux 
Affemblées, pour y faire du bruit, pour empêcher la deli- 
beration : que quand ils avoient và qu’elle n'avoit pas laiflé 
de pañer, ils s’étoient affemblez eux-mêmes : qu'ils avoient 
fait appeller les Protonotaires , les Couriers, tous les Ouvriers 
de la fuite de la Cour ,les Auditeurs du Palais, les Scripteurs, 
les Notaires: qu'ils leur avoient expofé ,en gémiflant, que 
la Nation Françoife , elle-feule , avoit entrepris de renverler 
l'Etat du Pape, des Cardinaux, des Protonotaires, des Clercs 
de Chambre, des Auditeurs du Palais , des Scripteurs, des No- 
taires, des Avocats, des Curfeurs, & de tous les autres Of- 
ciers de la Cour de Rome ; & de l’aneantir entierement : qu’il 
falloit s'y oppofer vigoureufement , & empêcher que la con- 
clufion qu'avait formée cette Nation , de ne plus payer d’An- 
nates, ne fût agréée par les autres. 

Que lon vit alors quantité de gens difpofez à exciter un 
tumulte contre les François , & à les aflafliner : que l'on n’2- 
voit pas faic rant de bruit, quand la Nation Angl::fr, appuyée 
de l’autorisé de fon Monarque, avoit declaré qu'elle ne vou- 
loit plus fouffrir ces exaétions. Que quand les Partifans de la 
Cour de Rome avoient été convaincus , que tous leurs efforts 
feroient inutiles, parce qu’il n’avoic été rien ordonné que de 
jufte, & que ce qu’ils prétendolent , étoit linjuftice même, ils 
avoienc pris le parti d’appeller de la _. L lous diffc- 

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244 ." Nouvelle Hifloire | 
rens noms , pour tâcher d'en empêcher l'effet, & d'embarraf. 
fer ceux qui reftoient à opiner : qu'ils avoient obligé les Pré. 
dicateurs de faire de leurs prétentions, la matiere de leurs fer- 
mons, & de cenfurer hardiment ceux dont les voix n'étoient 
pas conformes à leurs interêts : que cette affeétation avoit été 
reconnuë de tout le monde: qu’ainfi l'appellanc devoit pren- 
dre pour lui-même ce qu'il reprochoiït à la Nation Françoife 
à cet égard. | 

Qu'il auroit été inutile de fonger à la fubfftance des Cardi- 
naux, àquila France avoit déja donné pour foixante, à foixante 
dix mille livres de renteen Benefices, aprés quoi il y avoit lieu 
d'être furpris qu'elle les eût laiffé jouïr des Annates auffi long- 
tems: qu'il auroit été inutile de 28 confulter, quoique le S. 
Siege fut vacant, parce qu’il leur étoit deffendu de fe mêler, 
en ce tems-là, de rien qui cofcernit les interèts de la Cham- 
bre A poftolique. Que l'on ne connoifloit point de coûtume, qui 
eüt dérogé à ce Statut: que la Nation Françoife pouvoit faire 


une pareille conclufon, fans l'avis des Cardinaux , & des au- 


tres Nations , même de tout le Concile : qu’elle n'avoit été 
dreflée qu'en forme de plainte pour la lui prefenter, & lui 
en demander la confirmation : Que le deflein qu'avoient eg 
ceux qui l’avoient formée , avoit été d’en rendre compte , à 
leur retour en France, à leur Monarque , aux Princes , aux 
Prélats, & au Clergé, pour n'être point blâmez d'avoir toleré 
un abus fi pernicieux , & de faire voir que s’il n’avoit pas plû au 
Concile de rien ftatuer la-deflus , l'on ne devoit pas s’en pren- 
dre à eux. 

Qu'il feroit à fouhaiter que les Cardinaux euffent ferieu- 
fement travaillé à la réünion de l'Eglife , mais que perfonne 
pe s’en étoit encore apperçû : que perfonne ne pouvoit juger 
de ce qu'ils feroient à l'avenir : Qu'en fupprimant les Annates, 
l’on n’avoit rien moins prétendu que le renverfement de l'E- 
tac Ecclefaftique: que les Cardinaux ne prenoient les chofes, 
que fur le pied de leur interêt particulier : qu’ils sembarraf- 
foient peu des defordres qui arrivoient ; pourvû qu'ils euf- 
fent de l'or & de l'argent en abondance : que l'on ne voyoie 
nullement que |: fuppreflion des Annates be tort aux Eccle- 
fiaftiques. Qu'aucun Concile n’avoit declaré qu'il fût permis 


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Du Concile de Confiance. 245$ 


de prendre de l'arcent pour conferer un Benefce, ou autre 
fonction fpirituelle , ni pour élever quelqu'un à une Prélature, 
ou à une Dignité: qu’au contraire cela étoit deffendu par le 
Droit Divin, Canonique ,& Civil , & furtout par les Con- 
ciles Generaux , qui avoient prononcé Anathème contre tous 
ceux qui le faifoient, & la coûtume qui fembloit lautorifer. 

Qu'il étoit inutile de foûtenir , contre la verité notoire du 
fait, que les-Annates étoient un Droit réel, qui n'affeétoir que 
le fond du Benefice, & qui n'avoit rien de commun avec la 
matt du Beneficier, parce que l’on ne lui delivroit jamais 
es provifions, qu'il ne fe füc obligé de payer ce que l'on lui 
demandoit, lui, & l'Evèché, ou l'Abbaye dont il étoit Pourvu : 
qu'une pareille obligation étoic perfonnelle , fans difficulté : 
le Pourvû ne pouvoit établir aucune aétion hyporhecaire, 
ur le fond de fon Benefice, dontil n'écoit point le Maître, & 
dont il ne jouifloit pas même , lorfqu’il pafloic l'obligation : 
qu'il n’en revenoit aucun avantage à fon Benefce : que la 
caufe en étoit honteufe: que l’on ne demandoit le confente- 
ment du Chapitre, ni de la Communauté : que ce n’étoit 
sr une charge qui eùt été impoñée au ARE ps lors de fa 
ondation, ni HE , ni du confentement de ceux qui de- 
voient le donner ; fans quoi l’on ne pouvoit préfumer que ce 
fût une obligation réelle. | 

Que quand on la regarderoit comme telle, encore faudroit- 
il commencer par difcuter leseffets mobiliers de celui qui l’au- 
roit contraétée : qu’il n'étoit point vrai que quand l'obligé 
abandonnoit le Benefice, le Benefice demeurât affc@é à la dette 
qu'il avoit contractée : que cela fe juftifioit par les termes de 


l'obligation même, dont la formule eft parmi les Preuves, où 


lon faifoit obliger le nouveau Pourvü , non feulement pour 
la fomme que l'on préfuppofoit qu'il dür de fon chef, mais 
encore pour toutes celles que l’on prétendoir être duës par fes 


prédeceffeurs ; enforte qu’il ne tenoic qu'à eux de faire payer 


deux fois la même dette :. que cette obligation ne valoit rien, 
quelques claufes que l’on püt y inferer : que c'étoit pour cela 
que l'on n'en avoit jamais voulu.délivrer d'expedition : que les 
nullitez en fautoient aux yeux : que les Cardinaux, ni leur pré- 
tendu Camerier n’avoient ni Jurifdiétion , ni autorité, pour 


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246 Nouvelle Hiftoire 
faire valoir une piece auffi fcandaleufe, & auffi mal fagottée, 
Quel'on s'embirrafloir peu des conventions faites avec l'Em- 
ereur, & Pierre de la Lune : que c’étoit véritablement réta. 
blir le Chriltianifme , & les Chrétiens dans la vericab'e dévo- 
tion, que d’ôter la caufe de tant de crimes, & de défordres , 
qui donnoient lieu à la damnation des ames, & à tant de fcan- 
dales ; qui ruïnoient les Eolifes & les Eccicfiaftiques ; qui em- 
péchoienc que l’on n'executât les intentions des Fondateurs, 
& que l'on ne fit quantité d’aétions de charité, que la juftice 
ne déc adminiftrée , comme elle devoit l'être : que cette entre- 
prifen’avoit rien d'oppofé à ces conventions:que fi l'on ne l'avoit 
pas fair, l'Empereur, le Roï de France,tous les autresMonarques, 
enun mot, tous les Chrétiens, auroient eù lieu de fe plaindre, que 
leConcile eut feulement balancé à l'ordonner:que c’étoir là le vé- 
ritable moïen de faire revenir ceux qui fetrouvoient encore fous 
l’obédience de ce malheureux fchifmatique , fur le retour du- 
quel, l'un ne devoit nullement compter. 
_ Que M° de Scribanis avoit déclaré, qu’il étoit appellant 
de la conclufon au S. Siege, & au Pape, qui feroic élù : qu'il 
avoit obmis, à deflein, de parler du Concile General, lequel 
étoit fans difficulté Juge competenten cettematiere, & qui fe 
trouvoit actuellement aflemblé : qu'il n’avoit parlé du Pape, 
que pour éloigner la décifion de fon appel : que le 4 y avoit 


trop d'interêt pour pouvoir en décider, à caufe de fa Cham. 


bre Apoftolique : qu'il ne manqueroic pas de confulter les Car- 
dinaux, qui n'avoient que trop ouvert leurs fentimens, par 
les démarches qu'ils venoient de faire à la vûë de tout le 
monde. 

Que par toutes ces raifons la Nation Françoife folemnelle- 
ment aflemblée, aprés une mûre déliberation, avoit déclaré, 
qu'elle n'avoir nul égard à toutes ces appellations, fous quel- 
que nom qu'elles euflent été interjettées : qu'elle étoit prête de 
répondre encore plus particulierement à chacun des moyens, 
dont on avoit prétendu Îles appuyer, dés que l’on leur en au- 
roit fait voir des copies, à quoi elle n'avoit pû encore par- 
venir : que l'on ne laïfferoit pas de leur en doner de ce dif- 
cours, pour fervir de réponfe à leurs libelles. Qu'il proteftoit, 
tant pour lui, que pour tous les Prelats afflemblez à Canftance, 


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Du Concile de Conftance. 247 
& pour tout le Clergé de France, de folliciter l'approbation du 
faint Concile General ; & de l'envoyer, tanc au Roi Trés-Chré- 
tien, qu'au Roi de Sicile, fon coufin ; au Duc d'Aquitaine, 
{on fils aîné ; à tous les autres Ducs , Comtes, ou Barons ; aux 
Prelats, & au Clergé de France ; à la Noblefle, & au peuple 
de ce Royaume , pour faire voir ce qu'ils avoient fait pour 
obtenir fa décharge. L'on en fitdepuis publiquement la lecture 
entiere dans l’Affemblée du deux de Decembre, qui fetincau 
lieu accoûtumeé. | 


SUPPLE MENT 





A LA NOUVELLE HISTOIRE 


| DU CONCILE 
DE CONSTANCE. 


e 
| 'EDpi1Tron decet Ouvrage étoit déja bien avancée, lorf- 


que l’on apprit que les Manufcrits de l’Illuftre premier 
Prefident de Harlai avoient été remis à Monfieur Chauvelin, 


_ Avocat General , en execution de la donation quelui en avoit 


faite feu Monfeur de Harlai, Confeiller d'Etat fon fils, un an 


avant fa mort, & qu'il s'y trouvoit quantité de Pieces fugiti- 


ves, qui pouvoient naturellement entrer dans le Recücil que 
lon avoit entrepris de faire, de celles qui regardent le Concile 
de Conftance ; que la France refpeéte comme le rempart du 
peu qui lui refte de fes anciennes libertez. 
. Meffieurs de Harlaïi plus confiderables encore par leur dif- 
cernement, & leurs lumieres, que parles éminentes Charges dont 
ils étoient revêtus,avoient ramallé avec foin toutce qu’ils avoient 
pü trouver de propre à les éclaircir, &les appuyer, & l'avoienc 
lacé parmi quantité de précieux. monumens de toute efpece de 
rasée) dont ils avoient enrichi leurs Cabinets. L'on eft re- 
devable à Monfieur Chauvelin de celles-ci, qu'il a bien voulu 





2 48 Supplément a la Nouvelle Hiffoire 
donner pour l'utilité du Public. Si on les avoit euës plucôr, 
l'on n’auroit pas manqué de les-ranger fuivant l'ordre delcurs 
dates, & de faire entrer le difcours fuivant , dans celui qui 
a précedé. L'on prie ceux qui en auront d'autres de cette ef- 
pece, d'en faire autant : l'on aura foin de leur rendre, dans 
une feconde Edition, la juftice qui leur fera dué. 
Dés que le Concile National de France afflemblé en 1358. 
eut décidé qu’il n’y avoit point d’autre moyen de vaincre l'o- 
piniâtreté de Benoift, que de fe fouftraire à fon obédience, 
& de ceffer de lui fournir de l’argent , qui ne fervoit qu'à l’en- 
durcir, & qui.lui donnoït moyen de faire chaque jour de nou- 
velles créatures , le Roï Charles VI. donna le 27 de Juillet une 
Déclaration , où Sa Majefté dit, qu'elle ne croit pas être 
moins engagée , que les autresPrinces Chrétiens, de travailler à 
l'extinction du (chifme : que tout le monde n’étoit que trop inf- 
cruit des délordres qu'il avoit caufé ; qu’il avoit fair naître 
une infinité de guerres, & de querelles, qui avoient fait ré- 
pandre beaucoup de fang : qu'il en coûtoit le falut à plufeurs 
amès : que quantité d’autres couroient oies à même 
danger:queles prétendans n’envifageoient que leur intêret par- 
ticulier,qui fe rencontroit, à tenir l’Fglife divifée. | 

: Qu'au licu de procurer la réünion par toute forte de voyes, 
comme ils y étoient obligez, ils travaiiloient de toutes leurs for- 
ces a l'empêcher : que chacun d'eux avoit oublié les promeffes 
qu'ils avoient faites lors de leurs élections, de donner au plû- 
tôt la paix à l'Eglife : que les faints Canons marquoient que 
les Rois, & les Princes s'en étoient autrefois mêlez : que Sa 
Majefté y étoit plus obligée qu'aucun autre ; parce que les pré- 
deceffcurs avoiene fair une profeflion particuliere, de proteger 
l'Églife : que Charles V. fon pere s’étoit donné pour cela beau- 
coup de mouvement : qu'il avoit envoyé de tend Am- 
balades aux autres Princes Chrétiens, pour les porter à tra- 
vailler conjointement à cette grande affaire : que lui-même 
En avoit envoyé de fa part ; qu'il en avoir été prié par Cle- 
ment VIT, par divers Princes de l'obédience de fon concur- 
rent même, qui lui avoit promis qu'il ne tiendroit pas à Jui 
que le fchifme ne finit. 

Que les Prelats de fon Royaume, & l'Univerlité de Paris 

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du Conaile de. Conffance. 249 
Ven avoient fouvent follicité : qu'il s’étoit donné beaucoup de 
peine pour y ramener ce Pape 5 & qu'ayant apprisque Dieu 
l'avoir appellé, il avoit faic prier les Cardinaux de ne pas fe 
preffer de lui donner un fuccefleur : qu’ils éoient entrez au 
Conclave , fans avoir recû fes lettres : que pour témoigner 
qu'ils avoient fait leur polfible pour -donner la paix à l'Eglife, 
ils avoient fait un écrit entr’eux, dont ils avoient juré l’obfer. 
vation, fur les faints Evangiles, qui les engageoit d'y em- 
plaver toute forte de moyens ; même de céder le Pontificat par 
celui qu'ils auroient élù , fi les Cardinaux qui fe trouveroiene 
alors en place croyoient que cela fût néceflaire ; qu'ils avoient 
enfuire élû le Cardinal Pierre de la Lune, l'un d’entr'eux, le- 
quel avoit pris le nom de Benoift , & ratifié le même écrit. 

Que dés que Sa Majefté avoit appris cette élection, elle avoit 
été perfuadée qu’elle auroit bien-tôt la joye de voir l’union 
rétablie dans l'Églife : que Benoit lui avoit fait dire deux fois 
par {es Ambaffadeurs, qu’il y avoit bien de l'inclination : qu'il 
ne fe conduiroit que par les avis da Roi: qu'il le prioit d'y tra- . 
vailler inceffamment, & de lui envoyer des perfonnes de dif- 
tinétion, & de confiance, munies de bons pouvoirs, & de, bon- 
nes inftractions, qui fans avoir la peine de s’en retourner à 
Paris, feroient en état de finir cette importante affaire : qu'il 
en avoit trouvé un moyen également court, & facile, dont il 
leur feroit ouverture : que cependant il ne laifferoit pas de 
fe fervir de tout autre qui lui feroit propofé de la part de Sa 
Majefté. | 

Que toutes ces confiderations l'avoientengagée à convoquer 
une Affemblée des Prelats, des Chapitres, des Nobles , des 
Univerficez, & des Doëteurs en Theologie, & en Droit, lef- 
quels étoient convenus, à la pluralité des voix, qu'il n'y avoit 
pas de moyen plus für, pour parvenir à la réünion de l’Fglife, 
que la ceffion des droits vérirables, ou prérendus de l’un, & 
de l’autre des concurrens, dont ils avoient même dreflé une 
formule. 

File contenoit : qu’aprés avoir pris toutes les précautions né. 
ceffaires , pour la Rireré de leurs perfonnes, ils fe rendroient 
au lieu convenu avec leurs Colleges, & autres perfonnes qu'ils 
jugeroient à propos d'y mener:que l'on cafleroir de part, & d'au. 

Yi 





250 Supplément à la nouvelle Hifloire 
tre tous les procés faits & les Sentences prononcées , tant pa? 
eux, que par leurs prédeceffeurs: que tous ceux qui fe trouveé 
roientavoir étéélevez à ladignirédeCardinal l'a conferveroient 
toute leur vie:qu’ils ratifieroient toutesles Provifions &les difpen- 
fes, qu’ils auroient données ; enforte que ceux qui ne fe trouve- 
roient pas de competiteurs, joüïroient du Benefice dontils fe trou- 
voicnten sen ceux qui enpoffederoient le chef-lieu, ÿ 
feroient maintenus, fauf de donner une indemnité à ceux quieñ 
poflederoient les dépendences, jufqu’à ce qu'ils feroient pourvüs 
d'un autre Benefice , de même que ceux qui fe trouveroient n'en 
avoir que le titre, fans pofleffon. | 
Que l'on auroit foin de donner À chacun des prétendans de 
quoi s'entretenir honnêtement dans fon état, aprés qu’il y au. 
roit renoncé : que fans entrer dans aucune difcuffion des droits 
de l’un , ni PS trot ils feroient obligez d’y renoncer fur le 
Champ ; enfuite de quoi les Cardinaux des deux obédiences, 
entreroient au Conclave, & choifiroient un Pape, lequel ra- 
tificroit tout ce qui auroit été fait , pour plus grande fureté. 
Que Sa Majelté avoit propolé cetre voïe à Benoilt , comme 
la plus füre , & la meilleure, à moins qu'il n’en trouvât lui- 
même une autre plus convenable au repos de toutes les con- 
fciences: qu’elle avoit confeillé à Benoilt de l'accepter , & de 
la fuivre jufques à la réünion : que c’étoic auffi le fentiment des 
Rois, & des Princes, qu'elle avoit confultez : qu’elle la lui 
avoit fait propofer Par une Ambaffade folemnelle, compolée 
de Jean Duc de Berry , & de Philippe Duc de Bourgogne , 
fes Oncles, & de Louis Duc d’Orleans fon Frere, Princes de 
On Sang, trés-affectionnez À l'union de l'Eglife, accompagnez 
de quelques Prelats, & de quantité de gens de lettres : qu'ils 
peine à l'obliger de montrer l'écrit fi- 
s 1e » & qu’ils l'avoient humblement fupplié 
de leur indiquer l'autre moyen qu'il difoit avoir trouvé plus 





Du Concile de Conftance. : 2€I 


tres Ambaffadeurs:Que le Roi de Caftille ne l'avoir aucunemenr 
gouté, ainfi qu'il l’avoit temoighé au Roi d'Aragon : Que 
l’on ne viendroit pas aifément à bout de faireconvenir les deux 
precendans d’un lieu où ils puffent s'affembler : quechacun d'eux 
voudroit choifir un lieu qui dependît de lui ,ou de quelqu'un 
des Princes de fon obedience, lequel feroit fufpeét à l’autre : 
qu’il faudroit obtenir le confentement du Prince qui en feroit 
le maître, & que les Prelats des deux obediences n'y confen- 
tiroient jamais. | 

ue l’on feroit obligé d'y recevoir les Princes, & les Prelats 
de l'une & de l’autre : qu’il y auroit long tems à attendre qu'ils 
s’y fuffent tous rendus : que les frais de cette Affemblée fe- 
roient fort grands : qu'il arriveroic une infinité d’accidens, 
qu'il étoit impofhble de prévoir. Que le féjour que l'on feroic 
obligé d’y faire , feroit trés- dommageable aux Ames, aux 
corps ; & aux biens de ceux qui y feroient appellez : que les 
deux prétendans convenoient fi peu de leurs faits , qu’ils ne 
manqueroient pas de choifir chacun des perfonnes affetion- 
nées à fon parti, qui n'auroient garde de convenir avec les 
autres , quand ils auroient les meilleures raifons du monde À 
leur propofer : qu’il étoit difficile qu'ils puffent jamais sac 
corder enfemble , ce qui étoit plus capable de perpetuer le 
Schifme, que de l'éteindre. 

u’ils auroient à difcuter les raifons, les faits, & les droits 
des précendans : qu’il arriveroit une infinité d’incidens , aui 
donneroient lieu à des Sentences interlocutoires , des Enqué. 
tes, des Produétions de titres : que l’on feroit obligé de nom- 
mer un pareil nombre d’Arbitres de part & d'autre : qu'ils fe 
trouveroient par confequent en nombre pair, ce que la Loi 
même confeilloit d'éviter , en toute forte de compromis : Que 
l'on feroit obligé d'annuler les procés, & les fentences , qui 
auroient été renduës de part & d'autre, reconnoîtreles Car- 
dinaux des deux partis, confirmer leurs titres, & la pofieffion 
des Bencficiers, qui fetrouveroient pourvûs; ce qui feroit naf- 
tre des difficultez infurmoncables : Qu'il n'y avoit nulle ap- 
parence que les Arbitres puffent jamais convenir entr’eux : 
que celui-qui auroit le moindre droit , pourroit les corrom- 
pre, & fuborner les témoins ; ce qui donneroit lieu à l’autre 

Li 








252 Supplément à la nouvelle Efifloire 


de fe recrier, de ne s'en pas tenir à cette fentence » & de re- 
tenir tous fes partifans. 


Que le Schifme .étoit déformais trop enraciné : que cha- 


cun des deux prétendans croyoit avoir un droit indubitable : 
qu'ils avoient tous les deux chacun une obédience fort éten- 
dué les fentimens de gens trés-éclairez , qui avoient decidé 
le castel qu'il avoir été ropofé dés le commencement du fchif_ 
me, d'une maniere trés-differente ; qu'H étoit impoffible de 
concilier leurs décifions : qu’il y avoit encore bien des gens, 
qui ne s'étoient declarez pour aucun parti : qu'il y avoit fi 
long tems qu'il avoit commencé, qu’il étoit impoffible de favoir 


‘Au vrai comment les chofes s'y étoient paffées, parce que la plû- 


part des témoins étoient morts : que l'on ne manqueroit pas 
de recufer ceux qui étoient venus depuis , ce qui donneroit 
lieu aux Arbitres de prendre le change : que cette voye n'é- 
toit nullement capable d'éreindre le [chifme, qui per ce- 
pendant une infinité d’Ames au danger de fe perdre pour toû- 
Jours. 


Qu'il falloie s’y prendre d’une maniere plus efficace, pour 
‘arracher enticrement, & mettre une bonne fois en repos l'ef- 
prit de tous les Chrétiens : & qu'ainfi les Rois de France, & 
de Caftille, aprés avoir pris l’avis de quantité d'habiles gens, 
aVoIcnt trés-humblement fupplié Benoift de vouloir ceder fes 
Préténtions au Pontificat , & lui avolent offert de traiter fur 
ce pied-là ,avec lui , & avec fon College, des moyens d'y par- 
venir, parce qu'iln'y avoit Pas d'autre moyen de réünir l’Églife: 
qu'il avoit été approuvé par tous les Cardinaux , à l’excep- 
tion de celui de Pampelune : que les Cardinaux s’étoient inu- 
tilement joints aux Ambaffadeurs de France , pour l'en prefler: 
qu'il avoit toüjours foûtenu que ce moyen étoit contraire aux 
Canons, & qu'il n’avoit jamais été pratiqué. 

Que les Ambaffadeurs, VOyans qu'ils ne gagnoient rien fur 
on efprit, avoient tiré des Cardinaux un Ecrit portant, qu'ils 

APprouvoient fort la voye de la Ceffion , & qu'ils avoientcon- 
feillé à Benoift de s’en fervir ; mais que ce Pape leur avoit def- 

fendu , fous de trés-griéves peines, de fe feparer de lui, & de 
Sner cet Écrit; qu’ils avoient employé les uns & les autres 

toutes fortes de Moyens pour le fléchir , & qu'ils n’avoient pu 


— 7 





Du Concile de Conffance. 253 
en venir à bout: qu'ils étoient revenus à Paris, faire le rap- 
port de leur commiflion : Que Benoift de fon côté, avoit de- 
pêché des gens dans toutes les Provinces, pour prêcher, con- 
tre la verité, que les Ambafladeurs de France n'avoient propofé 
de ceder qu’à lui feul, afin que l'on pür donnet fa placeä un 
François : Que Sa Majefté n'en avoit jamais formé le deffein : 
qu’il lui étoit indifferent d'y voir placer un Indien ,un Afri- 
cain, ou un Arabe, pourvu que fa foi füt orthodoxe, 

Qu'il avoit envoyé vers fon concurrent l'Evêque de Terra- 
gone, fans la participation des Cardinaux , ce qui étoit con- 
tre l’ordre , dans une affiire de cette confequence : que l'on 
ignoroit ce qui s'étoit paflé entr'eux ; mais que l’un & l’au- 
tre avoient ceflé depuis deux ans de fulminer des excommu- 
pications l’un contre l’autre, ce qui faifoit foupçonner qu'il 
pouvoit y avoir de la collufion entr'eux : Que Sa Majefté , & 


Je Roi d'Angleterre, avoient fait requerir encore une fois les 


deux prétendans de ceder leurs pretentions , par des Ambaf- 
fadeurs qu'ils leur avoient envoyez , aufquels s’étoient joints 
ceux du Roi de Caftille : qu’aprés bien des difcuflions trés- 
inutiles , ils les avoient fommez une fois pour toutes , de fe 
determiner à donnerenfin la paix à rEglife , dans un certain 
tems ; faute de quoi ces trois Monarques tra vailleroient de tou- 
es leurs forces à faire lever tous les obftacles qui s'oppofoienc 
à un aufli grand bien. Que Benoift leur avoit répondu que 
la chofe n'étoit pas fi preffée : qu'ilen delibereroit avecles Car- 
dinaux : & qu'il feroit favoir fa refolution à ces trois Princes. 
Que les deux prétendans n’y avoient pas fongé depuis, auoi- 
que celui de Rome en eut été fort preffé par les Eleéteurs de 
l'Empire, & par les autres Princes de fon obedience : Que le: 
Roi de Caftille avoit renvoyé à Sa Majefté les Nonces, & les 
lettres de Benoift,& lui avoit fait dire,que ne pouvant nullemene 
s'accommoder de fa prétenduë voye de compromis, il avoirre- 
folu de fe fouftraire entierement à fon obedience , & avoit preffé 
le Roi d'en faire autant de fon côté : que plufieurs Princes en 
avoient fait de même , & qu'il avoit refolu de faire affem- 
bler un Concile National de fon Royaume , pour deliberer 
des moyens qui paroïroient propres à procurer la réünion, 
par le refus de l’obéiffance totale, où particuliere , ‘ou par 
quelqu’autre. Li 


264 Supplément à la nouvelle Hifloire 

Que pour prendre plus fürement fon parti, Sa Majeftéavoit 
ordonné que la queftion feroit ag'tée , tant pour la negative, 
que pour laffirmative , en prefence de tous les Prinesdu Sang, 
de quelques autres Princes étrangers, & d’un grand nombre 
de Prelats, & autres ; & qu'aprés avoir écouté routce qui avoit 
été dit de part & d’autre, le Concile avoit decidé : que les Pre- 
Jats ne devoient jamais divifer l'Eglife pour leur interêt par- 
ticulier ; ni les Chrétiens, abandonner Jefus-Chrift, pour de- 
venir les victimes de Icur ambition : que l'on devoit regarder 
comme Îes auteurs du {chifme, ceux qui caufoient cette di- 
vifion , & qui cherchoient à répandre des erreurs : Qu'un 
lape, du pouvoir duquel il n’y auroic point à douter, qui 
troubleroit l'Eolife, ne meriteroit pas que l'on lui obéit : que 
l'on ne fauroit le faire fans peché mortel, parce que lauto- 
rité n’avoit été donnée à faint Pierre , & à fes Suceefleurs, 
que pour édifier l’Eglife, & non pas pour la détruire. 


traitoit : ; ne répandoit 
étoient de fon fentimenr : qu'il y avoir lieu de craindre que l'E- 


de raifon de fe fouftraire À lobedience des deux prétendants, 
qui favorifoient notoirement le fchifme, par des motifs d'ambi- 
on, & d’avarice. Ow’il falloit leur ôter les moyens de lefaire 
durer plus long-teris : 
quillement l'auteur de la paix, ne devoient pas fe prévaloir 

€ 10n culte, pour s'attirer de l'argent : qu'il éroit quelque- 





CET 


Du Concile de Conffance. 26$ 


fois à propos de refufer du pain à ceux qui en avoient be- 
foin, pour ne pas leur donner licu de croupir dans l'oifivcté, 
dés qu'ils s'en voyoienc d'affüré. 

Qu'ainfi Sa Majefté , tant par les confiderations cy-deffus 
expliquées, que parce que Benoïft avoit manifeftement con- 
trevenu au ferment qu'il avoit fait, en entrant au Conclave, 
ne croyant pas pouvoir fouffrir plus long-tems un fi horrible 
fcandale, fans offenfer Dieu, & bien réfoluë d'emplover dans 
la fuite tous les moyens poffibles de rétablir la paix, de l'avis des 
Princes de fon Sang , & de plufieurs autres , & des Prelats du 
Royaume ,& du Dauphiné, s'explique en ces termes: Nous le 
Clergé,& le peuple de nôtreRoyaume,nous retirons abfolument 
de l'obedience de Benoift,fans parler de fon concu rrent,que nous 
n'avons jamais reconnu. Deffendonsde plus le reconnoître à l’a- 
venir, fes Collecteurs, fes Officiers , fes complices,& adherans, 
ni leurs Procureurs , de quelque état , qualité , & condition 
qu'ils puiflent être , & de leur payer aucune chofe prove- 
nante des revenus Ecclefiaftiques, {ous quelque titre ou pré- 
texte que ce foit : Ordonnons que vacation avenant des Bene. 
fices éleétifs , il y fera pourvü par élection , & des autres, par 
la collation de qui ilappartiendra, en gardant neanmoins les fo- 
Jemnitez requifes & accoûtumées : Que les Benefices des com- 
plices fauteurs, & adhérans de Benoift feront inceffamment 
remplis par les voyes ci-deflus ,comme s'ils vacquoient de fair, 
& de droit, fans qu'il foit permis aux uns, ni aux autres d’a- 
liener lesimmeubles , ni les joyaux de prix appartenans à leurs 
Bencfices Deffendons à tous nos Sujcts , tant du Royaume, 
que du Dau phiné, Ecclefiaftiques , ou Seculiers, de plus recon- 
noître l'autorité de Benoiïlt , fes Officiers, Jufticiers , & adhc. 
rans ,à peine d'être punis commeil appartiendra par nos Ofli- 
ciers , où ceux des Ecclefaftiques. Mandons à tous nos Offi- 
ciers, & Juiticiers, chacun en droit foi, de bien , & düëment 
garder , & obferver le contenu en ces Prefentes, & de chA- 
tier les contrevenans de telle forte, qu'elle puifle fervir d’e- 
xemple aux autres. En témoin de quoi nous avons fait appo- 
fer nôtre Scel à ces Prefentes le 27. du mois de Juiller 198, 
& de nôtre Regne le 23 Signé, HuE ; Et plusbas, Par le Koi, 
Mctlcigueurs les Ducs de Berry, de Bourgogne, & de Bour. 


CS 











256 Supplément à la nouvelle Hifloire 
bon, Dom Picrre de Navarre , Conneftable , nous l’Admiral, 
le Maître des Arbalètiers, & plufeurs autres. 

Comme la fouftraétion de l'obédience de la France, n’ac- 
commodoit nullement Benoift , ni fes Courtifans . ils travail. 
lerent de toutes leurs forces à fe la faire reltituer, fans que le 
Vape s'engageât directement à ceder fes prétentions au Pon- 
Ufcat , du moins d’une maniere À ne pouvoir s'en dedire: c'elt 
Pour cela, qu’au lieu de donner une Bulle , il fit venir dans 
{a Chambre, le 13. de Mars 1401. deux Notaires ordinaires, en 
prelence defquels Dom Boniface Sayat, Prieur des Chartreux, 


de Portecelle, & Jean de Cofte, Chantre de l'Églife de Bayeux, 


LS 


Envoyez par Monfieur le Duc d'Orleans , lui reprefenterent, 
que dés le 10. d'Avril 1399, il écoit convenu de certains ar- 
ticles- à lui propofez dela part de Charles VI. Roi de France, 
& qu'il avoit renoncé à toutes les proteftations qu'il pouvoit 
avoir faites au préjudice de ces articles. Ils portolent : Que 
pour l'honeur de Dieu, & le falut du peuple Chrétien, il lui plut 
accepter la voye de ceflion , & promettre, qu'au cas que l'In- 
trus vint à mourir, à ceder fes prétentions , ou être dépofé, 
il renonceroit lui-même au Pontificar, afin que l’Eglife fut en 


. état d'en choifir un troifiéme, qu'elle regarderoit dorénavant 


comme fon lecitime , & unique Pafteur : qu'il promit de nerjen 
faire diretement , ni indirectement, qui püt empêcher cette 
réunion : qu’il fît prêter le même ferment à tous les Officiers de 
{à Cour: que dés que l'on le jugeroit à propos, il fe trouve- 


A 


roit lui-même en perfonne à l'Aflemblée , qui fe feroit pour 


? . , . . 0 ? Û 
cette réunion , avec les Dépütez de ceux qui avoient été pour- 


vus par le Pape Clement VII. fon Prédecefleur , ou par 
Jui-même. 

Que ces articles lui avoient été prefentez par les Ambaffa- 
deurs : qu'ilsavoient ajoûté que le Roi avoir befoin d’une nou- 
velle confirmation de fa part de ces articles : qu'ils l'avoient 
priéde la part du Roi, & de Monfieur d’Orleans, de vouloir con- 
fentir qu'il füc faic un inftrument autentique, conforme à 
ces articles : que l'on en avoit fait La leéture mot À mot : que 
le Pape avoit declaré qu'il les avoit deja accordez , & qu'il 
y avoit fait fa réponfe , laqaelle il renouvelloit actuellement. 
Cette réponfe contenoit , que Benoïft qui mettoit premiere- 

ment 


y 





Du Concile de Conflance. 2 


ment fa confianceen Dieu , & qui comptoit auffi fur le Roi : 
France ,approuvoit tous les articles , les acceptoit, & promet- 
toit de les executer de bonne foi, & de les faire executer par 
tous ceux qui demeuroient avec lui dans fon Palais: qu'il re- 
ponçoit expreflément à toutes les proteftations qu’il pouvoit 
avoir faites au contraire ; il figna encore une fois cet écrit de 
fa main, & en fit faire un aéte aurevtique , qu'il delivra aux 
Envoyez de Monfeur le Duc d'Orleans , lequel il avoit mis 
dans fon parti. Ce Prince muni de cette piece, fur laquelle il 
croyoit devoir compter , redoubla fes follicitations PE faire 
reftituer l'obédience à Benoit ; maïs quoi-qu’elles fuffent ap- 
puyées par les Cardinauxde Poitiers, qui étant parvenu à l'or- 
dre des Evêques , avoit pris le vitre de Prenete , & de Saluf- 
{es , l'on fut plus de deux ans, fans pouvoir les faire réüffir. 

Enfin Sa Majefté fe laïffa perfuader de reftituer l’obéiffance 
a Benoift, dans la cérémonie qui s’en fit à la Cathedrale de Pa= 
ris le 18° de Mai 1403. deux jours aprés elle donna une de- 
claration , où elle dit : qu'elle avoit bien fenti les malheurs que 
caufoit le fchifme dans l'Eglife : qu’elle avoit employé , pour 
l'éteindre , tous les moyens dont elle fait l’'énumeration : qu’il y 
avoit environ cinq ans, que l'on n'avoit pas cru en trouver 
de meilleur , que defe fouftraire à l’obédience de Benoift, par- 
ce qu’il avoit refufé de ceder fes prétentions au Pontificat, ce 
qui devoit, difoit-on, donner la paix à l'Eglife: que cepen- 
dant cette voyes étoit trouvéeentierementinutile, par l'opiniâ- 
treré de l'intrus , que l’on avoit crû pouvoir fléchir , fi ceux 
qui lui adheroient , avoient voulu fuivre cetexemple : qu’il n'a- 
voit fervi qu'à fortifier fon entêtemenc, & celui de tous ceux 
qui le reconnoifloient pour Pape: que Sa Majefté convaincuë 
par-là que ce moyen étoit inutile, avoit été affürée par les Car- 
dinaux de Prenete, & de Salufles , que Benoïft avoit accepté 
la voye de ceffon , qui lui avoit été propofée , pour parvenir 
plus promtement à la reünion de l'Eglife univerfelle: que l’In- 
crus n'avoit jamais voulu en convenir : que les Cardinaux qui 
y croient le plus intereflez , aprés de meures reflexions , s'é. 
toient défiftez de la fouftration qu'ils lui avoient faite , & sé. 
toienc entierement foûmis à fon obédience, parce, difoient-ils, 
qu'ils avoient jugé que c’étoit le plus für moyen de parvenir 
<nfin à la réünion, KKk 





258 Supplément à la nouvelle Hifioire 
Que Sa Majeité, qui avoit toûjours ardemment defiré de f+ 
procurer , declaroit, que fe confiant en la bonté du Seioneur, 
que l'on y parviendroit par ce moyen, elle avoit réfolu de re- 
ftituer à Benoift l'obéiffance qu'elle lui avoit auparavant ren- 
duë, & que fe réüniffant avec les autres Princes qui y avoient 
perfeveré jufques-là , elle pourroit plus facilement y parve- 
venir : qu'ainfi, du confentement de fes trés-chers Oncles les 
Ducs de Berry , & de Bourgogne, des Prélats , des Univerfi- 
tez de Paris, d'Orleans, de Touloufe, d'Angers , & de Mont- 
pellier, & de quantité de Noblefe, elle ordonoit que la neu- 
tralité ceflfàt dorefnavant dans tout le Royaume , & le Dau- 
phiné , & que l’on y rendit à l'avenir au Pape Benoift XIII. 
la même obéiffance que l’on lui avoit renduë avant la fouftra- 
étion ; comme au Vicaire de Jefus-Chrift. Cette ordonnance 
et concûë en des termes fort éloignez du ftile ordinaire de la 
Chancellerie de France, ce qui perfuade que les deux Cardi- 
naux l'avoient prefentée en un état , où il ne manquoit plus 
rien que [a fignature, & le fceau. 

L'Empereur Sigifmond n’étoit gueres plus content du Pape 
que l'on reconnoifloit à Rome, fous le nom de Boniface 1X. 
dans l’obedience duquel toute l'Allemagne avoit perfeveré: il 
écrivit aux Cardinaux de Ja faction de ce Pape, le 12. de Juin 
1404. une lettre , oil leur marqua que l'Empereur Charles IV. 
fon pere avoit pris le parti d'Urbain VI.que fice Princeavoit 
plus long-tems vécu, il auroit éteint le miferable fchifme qui 
avoit depuis dechiré l'Eglife : qu’il avoit depuis conftamment 
reconnu le même Urbain, & Bonifiace, qui lui avoit été fub- 
ftitué, maloré les {ollicitations de divers Princes, qui avoient 
voulu lobli &er de reconnoître fon concurrent : que depuis qu'il 
aVOIT ÉTÉ couronné Empereur, il avoit eù à foûrenir des guerres 


. Continuelles contre les Turcs ; & les Schifmatiques, qui avoient 


MIS toute la Hongrie à feu & à fang : qu’il s’y étroit fair une 
cruelle guerre, qui avoit beaucoup endommagé ce beau Royau- 
me, qui faifoit de ce côté là , le rempart de A Chrétiente. 

de fans parler desmalheurs de Wenceflas fon frere dont 
ces lapes avoient procuréla dépofition, pour mettre en fa place 


l'Elcéteur Palatin Robert , il paroifloit que Bonifite n’avoit 


AuIt & jour l’efprit occupé que des moyens de le faire encore 


Ld 


— a 0 me MT me = RER Rem mg 


Du Concile de Confiance. 59 
dépofer lui-même: qu'il avoit fait joüer tant de refforts dans 
ce malheureux Royaume, qu'outre une infinité de crimes qui 
s'y étoient commis, il y avoit péri plus de vinge mille Hongrois 

ar la faim , le fer, & le feu: que l'on y avoit brülé les Epli- 
Les , pillé les Abbayes, rendu les Monafteres deferts & inhabi- 
tables, & démoli les Hôpitaux: que fi le Pape n'avoit pas pro- 
curé tous ces malheurs à la Hongrie , la bataille perduë par 


Bajafec 11. Empereur des Turcs, contre Tamcrlan Empereur 


des Tartares, auroit donné un moyen fur aux Hongrois de 
renvoyer les Turcs au-de-là de la mer, & de fe delivrer en- 
tierement de leur tyrannie ; mais que la guerre civile que Bo. 
piface avoit trouvé le moyen d’y exciter, & qui occupoit ac- 
tuellement les armes de Sigifmond, l'avoit mis hors d'étac de 
rofiter de cette conjonéture : qu’il en reflentoit une vive dou- 
an & que fi la providence de Dieu ne l’avoit pas foûtenu, 
toute la Hongrie couroit rifque de tomber entre les mains des 
Infideles. 
Qu'il ne pouvoit cependant s’imaginer ce qui avoit donné 
lieu à Boniface de le perfecuter aufli cruellement : qu'Urbain 
VI. avoit toûjours qualifié fon cher fils le Roi de Hongrie : 
ue Boniface en avoit ufé de même jufques alors : que s'il avoit 
pu l'offenfer en quelque cholfe, il écoic d'un bon pere de l'en 
avertir : que loin d'en ufer ainfi, il avoit travaillé à le rui- 
ner entierement , dans le tems même qu'il le traitoic avec le 
lus de civilité : qu’il follicitoic fes Prelats , & fes Barons de 
He , & de fe revolter contre lui ; & Ladiflas, fils de 
Charles de Duras, de s'emparer de fon Royaume, comme s’il 
lui avoit appartenu à titre de fucceffion : qu’il avoit envoyé 
en Hongrie un Léoat à Zatere, pour abfoudre fes Sujets du 
ferment de fidelité qu’ils lui avoient prêté, & les porter à la 
revolte. 

Que toutes ces confidérations l’avoient engagé, de l’avis de 
fes Barons, & des Principaux de fon Royaume, de défendre 
à tous fes Sujets, d'aller dorénavant à Rome ; & à ceux qui 
s'y trouveroient, de s'en retourner en Hongrie, jufqu’à ce que 
le Pape lui auroit fait une a RE A à des in- 
juftices aufli énormes : qu’il étoit de fa prudence, de fe pré- 
cautionner contre les malheurs qui pouvoient en arriver, & 


] 





160 Supplement à la nouvelle Hifoire L 
d'ôter aux mal-intentionnez le moyen de lui faire du mal, 
fans néanmoins renoncer à l'obéiffance , qu'il fe reconnoif 
foit obligé de rendre à la fainte Eolife, pour laquelle il con- 
ferveroit une éternelle veneration, & dont il ne prétendoit 
pas fe féparer. | 
Dés que l’on apprit en France la mort d'Innocent VII ,que 
les Cardinaux, qui étoient à Rome, avoient donné pour fuc- 
celfeur à Boniface, le Roi leur écrivit, pour les prier de ne 
RE 
pas faire de nouvelle éleétion. Sa lettre eft du 24. de Decembre 
1406. il leur marqua : que le Concile National de France étoic 
actuellement affemblé à Paris, pour travailler à la réünion de 
l'Eglife : qu’il avoit appris que celui qu’ils reconnoifloient pour 
Pape étoit décedé, & que pour travailler de leur côté à cette 
réünion , ils avoient réfolu de ne proceder à aucune éleétion, 
jufqu’à ce qu’il eût entendu les Ambaffadeurs, qu'ils avoient 
rojettéde lui envoyer : que cette nouvelle avoit été fort agréa- 
ble à Sa Majefté, & à tout le Concile 5 parce fqu'ils avoient 
regardé l'envoy de ces Ambaffadeurs, comme un moyen trés- 
propre à rétablir la paix dans l'Eglife univerfelle : Que quand 
Benoift refuferoit encore de céder fes prétentions au Pontificar, 
Sa Majelté y mettroit fi bon ordre, que ce refus n’empècherois 
poinc que l'Eglife n'eût enfin la confolation de voir à fa crête 
un Pape indubitable : qu’elle avoit réfolu de leur dépècher 
au plütôt une Ambaffade folemnelle à ce fujet ; & qu'elle les 
prioic inftamment de differer leur élcétion, jufqu'à ce que fes Am- 
baffadeurs, & les leurs euflent été entendus de ee & d’autre: 
qu'elle étoit füre que par ce moyen l'union feroit bien - tôt 
rétablie , & le fchifme ee ; mais cette lettre fut inutile, parce 
qu’ilsavoientélù désle dernier de Novembre précedent Angelo 
Corario, qui avoit pris le nom de Gregoire XHÏ. | 
Dés que le Roï eut appriscette chagrinante nouvelle , par 
les lettres que lui écrivirent Gregoire, & fes Cardinaux , il 
donna une Déclaration le 6, de Fevrier fuivant, par laquelle 
aprés avoir rapporté ce que fes prédeceffeurs avoient fair pour 
Je bien, & (As en n l'Eglife, & ce qu'il avoit fait ui- 
même pour parvenir à l'extinction du fchifme, il ajoûta, que 
dans les differentes Affemblées, qui s’étoienc faites dans fon 


Royaume à cette fin, l’on n'avoir feu trouver de meilleur 


mm sy Css = £s Pen — s 


PQ | 


| Dn Concile de Conffance, > 61 
moyen de lui redonner la paix, que d'obliger les deux pré- 
tendans de céder leurs droits : que dans le tems que l’on étoic 
le plus embarraflé fur les voyes que lon prendroit pour cela, 
Benoift , & celui que l'on venoit d’élire à Rome, avoient écrit 
qu'ils acceptoient celle de la ceffion, & s’exhortoient, l’un l’au- 
tre à la mettre inceflamment en ufage : que Sa Majefté en 
avoit rendu graces au Seigneur ; qu'elle avoit en même rems 
refolu de leur envoyer des oi pour les en remer- 
cier, & follicicer Benoiïftd’en donner une promefle claire, nette, 
& fans aucune ambiguiré, exprimée dans la Bulle qu'il fi- 

neroit dans dix jours aprés la fommation qu'il lui en auroic 
été faite. Que pour éviter toute forte de retardement, & de 
chicaneries, ces Ambaffadeurs prefferoient l'un, & l’autre des 
prétendans , de donner des pouvoirs en bonne forme , de re- 
nongçer en leur abfence, aprés avoir pris de juftes précautions 
fur tout ce qui feroit capable de leur faire de la peine. 
Que parce que ces Ambafladeurs devoient voir Benoilt le 
ar pour empêcher qu'il ne dic qu'il vouloit favoir le 


_fentimenc de fon concurrent, avant de répondre, ils avoienc 


ordre de le Ra de renoncer fur le champ au Pontificar, 
au cas que celui de Rome voulüt en faire de même : que fi l’un 
ni l’autre n'en vouloient rien faire , fans s'être affemblez , il 
ne falloit pas l'empêcher : qu’il étoit même à propos d'y con- 
tribuer. Que fi Benoïft s’amufoit encore à chicaner, & à éloi- 
pee la conclufion de cette affaire ; ou que celui de Rome, dont 
es lettres ne parloient nullement de convention , s'avifoit de 
ne pas vouloir renoncer fes prétentions , fans cela , dés que 
Jes dix jours que lon leur auroit donné, & autres dix feroienc 
expirez, Sa Majefté fe départiroit déflors de l’obédience de Bc. 
noift, & rompoit toute communication avec lui, felon le fen- 
timent de l'Eglife de fon Royaume, & avec ceux de fes Car- 
dinaux, qui l'imiteroient dans fon opiniâtreré. 

Que l'on ne laifferoit pas d’affembler les Cardinaux bien-in- 
tentionnez de fon parti, pour leur faire élire un Pape ; mais 
que s'ils le refufoient, les Ambaffadeurs y travailleroient avec 
ceux de l’autre, au nom de Sa Majefté, & de lEclife de fon 
Royaume, fuivant ce qui étoit marqué par leurs inftruétions, 
& qu'il avoit été reglé par le dernier Concile National de la 
même Epglife, KK ii, 


262 Supplément à la nouvelle Hifloire 

Les deux prétendans fe voyant fi vivement preflez par tant 
d'endroits , & néanmoins refolus de fe conferver leurs dignitez, 
à quelque prix que ce fut, crurent qu'ils amuferoient encore 
ceux quiles prefloient, en faifant femblant de convenir d’un 
lieu pour leur entrevuë, dans lequel, loin de rendre la paix à 
l'Eclife, ils prendroient de nouvelles mefures pour continuer 


le fchifme. Cette démarche paroifloit cependant également . 


dangereule à l'un, & à l’autre, dans la crainte que leurs 
Cardinaux affemblez, ennuiez de voir un fchifme durer fi long- 
tems, & furs de retenir leurs dignitez, quoi-qu'il püten arriver, 
ne priffent le parti de fe réünir, & de faire un nouveau Pape; 
ils convinrent de fe trouver tous les deux, dans la S. Michel, 
Jors prochaine, à Savone, Port de mer dependant de l'Etat de 
Gênes, qui fe trouvoic alors fous la protection du Roi ; & ayant 
communiqué cette convention à Charles VI. il n'eut aucune 
peine à leur accorder un fauf-conduit le plus ample, & le mieux 
condicioné qu'on n'eut peut-être encore vù , en datte du 11. de 
Juin 1407. 

Il contient : que dans le defir trés-ardent qu'avoit Sa Ma- 
jefté de voir l’'Eglife réunie , elle avoit appris avec beaucoup 
de joye que le Pape Benoit XIII, & Ængelo Corario, que fes 
adberans appelloient Gregoire XII , infpirez, comme l’on le 
croyoit par leSaint-Efprit, pour remedier au fchifme qui affli- 
geoit l'Eclife, depuis prés de trente ans, avoient chofi la voye 
de ceflion de leurs prétentions : que Benoiïft, & fon College 
d'une part ; & Antoine, & Guillaume prétendus Evêques de 
Modene, & de Tuderte , & Antoine de Butero, Docteur en 
Droit, Ambafladeurs du même Angelo Corario, étoient con- 
venus de la ville de Savone, pour l'execution de ce falutaire 
deffein, tant parce qu’elle étoit fous la protection de Sa Majelté, 


en laquelle ils fe confioient entierement, que parce qu'elle leur 


avoit paru trés-commode : qu’ils s’y étoient donné rendez-vous, 
pour la fête de S. Michel, lors prochaine : qu'ils étoient con- 
venus de quelques articles, fur ce qui regardoit la conference 
qu'ils devoient avoir enfemble, & fur le nombre des perfonnes 
dont l'un, & l'autre devoient y être accompagnez. 

Que Sa Majefté avoit été prié de la partde Benoift, de leur 
accorder certaines conditions, qui devoient contribuer à l'exe- 


mn on ax ren UM 


gg oc 





———— 


/ 


_ Du Concile de Conffance. | 163 
tution de ce deffein : que puifqu'elle avoir abandonné fes pro- 
pres affaires ; qu'elle avoit fait une dépenfe aufli confiderable 
pour la réünion, & en avoit rendu à Dieu de trés-humbles ac- 
tions de graces, elle n’avoit eù nulle peine de leur permettre de 
fe trouver à Savone, quand il leur plairoic : qu'ils pouvoient 
y arriver enfemble, conjointement, ou féparement : qu'ils y 
feroient agréablement reçüs par celui qui commanderoit de la 
part de Sa Majelté, à Gênes, & dans tout le territoire de cette 
ville:qu'il cederoit le commandement de cettePlace,à celui qu'ils 
auroient choifi, pour tout le rems qui feroit néceflaire , jufqu'à 
ce qu’on eût élù un Pape, foit dans cette même ville, foit ail- 
leurs, en fe faifant cependant donner, par les prétendans, cau- 
tion de rendre cette ville au même état où elle leur auroit été 
remife. 

Que l'un, & l’autre, ou les Officiers qu'ils nommeroient, y 
auroient toute autorité pendant ce tems-là, fans que ceux 
de Sa Majefté, qu'elle déchargeoit à cet effet, du foin de 
cette Place, puflent s'en mêler direétement, ni indirectement; 
même les Bourgeois de Savone, du ferment de fidelité qu'ils 
lui avoient prête, aufquels elle enjoignoit d'en prêter un nou- 
veau aux prétendans, s'ils le défiroient, pour la protettion, dé- 
fenfe, & füreté de leurs perfonnes, & de leurs Colleges ; avec 
pouvoir de les dépofer , fi bon leur fembloit, & d'en nommer 
d’autres à leur gré ; & a toute forte de perfonnes, de quelque 
état, qualité, & condition qu'elles fuflent ; même aux Veni- 


tiens, d'entrer dans cette ville, y féjourner, & en fortir , fans 


qu'il leur fur fait aucun empêchement. Que le Gouverneur 
nomme par Sa Majefté feroit obligé de les défendre , eux , & 
tous ceux qui viendroient à leurs Cours , pour affaires, de quel- 
que état & condition qu'ils fuflent ; & de leur prêter fecours, & 
les défendre envers & contre tous, dés qu'ils en feroient re- 
quis, même par les Venitiens, quelque differend qu'il y eüteû 
entre cette Republique, & celle de Gênes. 

Enjoint Sa Majefté au Gouverneur de Gènes de tenir la 
main à l'execution de fes ordres, & de les faire obferver par 
les habitans de cetre ville, & de tour fon territoire, & de pu- 
nir fevérement ceux qui y contreviendroient, pour fervir d'e- 
xemple aux autres : d’executer ponctuellement tous les arti- 





264 Supplément à la nouvelle H'iffoire 
cles convenus entre les pretendans, & tout ce qu'il leut plairz 
de lui ordonner, en ce qui touche Sa Majefté , fes Officiers &- 
{es Sujets 5 enforte qu’elle ait fujer defe loüer de leur obéiffance, 
& le Pape, & fon concurrent de leur foümiflion. Enjoint pa= 
rcillement Sa Majefté à tous fes Sujets de fatisfaire exactement 
aux ordres de ce Gouverneur , à peine d’encourir {on indi- 
guation , nonobftant toutes lettres, mandemens , & défenfes, 
qu'ils pourroient recevoir de fa part, ou de fa Cour , contrai- 
res à ce que deflus , aufquelles Sa Majefté veut qu'ils n’ayent 
aucun égard: défend Sa Majefté au Gouverneur de fortir de 
ceue ville, & de fon territoire, fans bonne & jufte caufe. 
Le Roi écrivit encore à Monfieur le Patriarche d’Alexan- 
drie, & aux Evêques de Beauvais, de Meaux, de Cambrai, 
& d'Evreux , fes Ambafladeurs, & au Marèchal de Bouci- 
caut Gouverneur de Gênes , que les deux prétendans ayant 
promis de renoncer a tous les droits qu’ils pourroient avoir au 
Pontificat, & de fe trouver pour cet effet dansfa ville de Sa- 
vone,& fouhaitant avec ardeur de voir arriver unfigrand bien, 
Sa Majefté leur ordonne, ou à cinq, quatre , ou troisd’entr'eux, 
en l’abfence du Gouverneur , d'accorder un fauf - conduit à 
Angelo Gorario, fon prétendu College, & à tous ceux qui 
auroient à faire à eux, de quelque condition , & Nation qu'ils 
fuffent, même Veniciens , d'aller, & venir à Savone , jufqu’à 
tel nombre qu'ils jugeroient fuffifant, tant par terre , que par 
mer, avec leurs chevaux , vaifleaux , harnois, valifes, or, 
argent , livres , lettres , écritures , bijoux, & autres chofes 
quelconques, pendant le tems de l'Affemblée ; enforte qu'il ne 
füc fait aucun tort, ni à Corario, ni à fon pretendu College, 
& gens de leur fuite, Venitiens , & autres, en terre,nien mer, 
en leurs perfonnes, ni en leurs biens, fous quelque prétexte 


7 que ce fût, & qu’ils jouïflent au contraire de la protection 


entiere de Sa Majefté, comme fi elle y étoit prefenteen per- 
fonne. 

Sa Majefté envoya un pareil fauf-conduit à Gregoire lui- 
même , qu'il lui avoit fait demander, fous rs qu'il avoit 
beaucoup d’envie de réünir l'Eglife , qui lui ferviroit, & à 
toute fa fuite , pendant qu’il fejourneroit fur les terres de fa 


domination : mais Sa Majefté fuc bien furprife d'apprendre 
: que 


RE me | CD. ee de rs à ts 


L men. | 


- RE Em mr - 


Du Concile de Conflance. 26$ 


que le même ai avoit faitune Bulle dés le 11. de Juillec 
recedent ; adreflée à fon concurrent , où il declare qu'il a 
fs le traité qui avoit été fait à Marfeille , entre Benoïft & {es 
trois Nonces : qu’il avoit fait fon pofhible pour fe mettre en 
état de fe rendre au lieu convenu dans le tems marqué, & 
pour recouvrer des galeres fur lefquelles il pût compter, pour 
aire le voyage ; mais que n'ayant pù en recouvrer huit, ou 
fix feulement, & ne lui reftant aucune efperance d'en avoir, 
à moins detrouver quelque autre reflource, à quoi il ne s’at- 
tendoit pointe, il avoit crà être obligé de lui en donner avis, 
afin que lon fût informé de Bimpoffbilité où 1l étoit de s'y 
trouver : il promettoit de travailler à l'extinétion du fchifme 
le plütôc que fäâire fe pourroit : que d’ailleurs le lieu de Sa- 
vone ne lui paroïifloit , ni trop fr , ni gueres commode ; 
mais qu'il conviendroit d’un autre qui le feroit davantage. 
Dés que cette Bulle eut paru en France , le Roi écrivit à 
Gregoire une longue lettre, où il lui reproche , que dans le 
defir qu’il avoit de voir enfin l'Eglife réunie fous un feul Chef, 
il avoit compté, aprés l’affiftance Divine, fur les offres que 
Gregoire lui avoit faites par fes lettres , d'accepter la voye de 
ceflion comme la plus courte, & la plus propre , pour rame- 
ner la paix: qu'il avoit depuis vü les mêmes Nonces venir lui 
demander fa confirmation du traité fait à Marfcille , entre Be- 
noïft, que la France reconnoifloit pour Pape , & lui , affifté 
de fon College, & confirmé par les vœux, & les fermens les 
plus folemnels : que Sa Majefté étoit également furprife , & 
Fichée qu'ileût depuis changé de fentiment: que s'il n’appre- 
hendoit Fe la juftice Divine, il devoit du moins éviter le fcan- 
dale qu'il donnoit à toute la Chrétienté, qui fe faifoitun ca 
pital de fon union , laquelle la faifoit refpecter chez les In- 
fideles & les Barbares. 


Sa Majefté le priaÿ , s’il lui reftoit encore quelque appre.- 


henfion des jugemens de Dieu, quelques mouvemens de con- 
fcience , quelque foin de fa reputation , quelque compaflion 
pour les maux dont l'Eglife étoit affligée , de vouloir rentrer 
en [üi-même, pendant que le tems y étoit encore propre : de 
fe reflouvenir de tant'de vœux, & de fermens qu'il avoit faits, 
& qui avoient été écrits & répandus par tout j enforte que l’E- 


266 Supplément à la nouvelle Hiflotre 

life pût recouvrer la tranquillité dont elle avoit tant de be: 
Ein , & lui-même l’efperance de fon falut, qui paroifloit en 
un fi grand danger ; ue de quoi Sa Majelté , & l'Eglife de 
fon Royaume, & du Dauphiné, avoient réfolu de perfiiter 
dans la neutralité, par les raifons plus au long expliquées dans 
fes lettres patentes , & de travailler de toutes leurs forces à 
perfuader aux autres Princes, & aux autres Nations Chré- 
tiennes , de prendre le même parti. 

Ces lettres patentes portent , que la paix de l’Eglife ayant 
été troublée aprés la mort de Gregoire XI, Charles V. pere 
de Sa Majefté, pour des raifons dont tout le monde étoit infor- 
mé, avoit réfolu d’adherer à celui des deux Papes, que les Cardi- 
naux qui l’avoientchoif, l’avoient affüré, par leurfermentl’avoir 
canoniquement élû, pour être le Vicaire de Jefus-Chrift : que 
comme ce Prince étoit plein de zele pourla maifon de Dieu, & 
qu’il croyoit que tousles autres l’étoient de même,il s'étoit perfua- 


dé qu'ils ne manqueroient pas de reconnoître le Pi de 5 


que les Cardinaux les affüroient de la regularité de fon éleétion: 
qu'ilen eftoit arrivé toutautrement:que cesCardinaux n’avoient 
pù le perfuader à une bonne partie dela Chrétienté, commeils 
avoient fait à ce Prince : que Sa Majefté avoit depuis appris 
ue l’obédience à laquelle elle s'étoit rangée, n’étoit pas allez 
ren pour éteindre le fchifme , qui avoit entierement ruïné 
la paix de l'Eglife, & qu'elle avoit réfolu d'employer tout fon 
pouvoir, & toute forte de moyens pour la rétablir. | 
Qu'elle avoit tenu divers confeils , & envoyé quantité d’am- 
baffades à tous les Princes Chrétiens, qui avoient donné bien 
de la peine , & coûté beaucoup d'argent: que l'on avoit en- 


fin jugé que le moyen le plus für ; & le plus court de ren- 


dre la paix à l'Eclife , étoit d’obliger les deux pretendans de 
{e défifter de leurs droits : qu'elle avoit fait prefenter cette 
voye à celui qui avoit fuccedé à Clement VII. Que Char- 
les V. fon pere avoit reconnu : qu'elle s’éroit depuis retirée 
de fon obédience, par la feule raifon qu'il ne paroifloit pas 
volontiers prendre ce parti, fans s’amufer à difcuter des que- 
ftions aufli embroüillées que celles que l'on avoit fait maître 
exprés fur la validité des éleétions , ni s'arrêter aux differens 
moyens que les prérendans fembloient n’avoir propofez , qu'a- 


EE 


L 


Du Concile de Conffancé. 267 


fin de rendre la conciliation des deux partis tout- à - fait im- 


Que dés que celui auquel Sa Majefté avoit adheré , avait 
paru changer de fentiment, elle avoit pris le parti de lui re- 
fticuer l’obéiflance , à condition cependant qu'il ne s'en {er 
viroit pas pour écarter la conciliation , comme il paroifloit 
aflez par les termes dans lefquels le dernier Concile National 
de France s’étoit expliqué , l'intention de Sa Majeflé n'ayant 
jamais été de rien faire qui püt y porter le moindre préju- 
dice, Elle exhorte enfuite les Princes, les Prelats, & les peu- 
ples à concourir à ce deflein, & à travailler à l’extin@tion d’un 
fchifme aufli funefte à l'Eglife univerfelle : elle ajoûte qu'il 
faut que l'un ou l’autre cede malgré lui : qu’il vaut Pi mie 
mieux chafler les deux prétendans dela Chaire de S. Pierre 
qu’ils ont ufurpée, que de laiffer ruïner l'unité de l'Eglife par 
leurs conteftations : que dés que les deux obédiences auront 
ceflé de les reconnoître, ils ne contelteront plus qu'inutilement 
entre eux à qui doit demeurer le Pontificar. 

ue Sa Majefté fouhaitant ardemment de voir rétablir la 
aix , n’en avoit {ù trouver de meilleur moyen, que de cef- 
r de reconnoïtre les pretendans , & ceux qui pourroïent être 
choifis pour remplir leurs places, & qu’elle " 
que l'on ne fourniroit plus d'aliment à ce feu infernal , il 
s'éceindroir de lui-même toutauffi tôt:qu'ainf , aprés avoir tenu 
l-deffus,de longs,& de frequens confeils avec des gens fages, 
favans, & devots , qui n'avoient devant les yeux que Dieu, 

& le falut de leurs Ames, Sa Majefté ; & l'Eglife de fon Royau- 
me,& du Dauphiné, avoient réfolu , pour eux, leurs fujets 
& leurs enfans , d'embrafler la neutralité, au cas que dans 
la fête de l’Afcenfon prochaine ,la paix ne fe trouvât entie- . 
rement faite & conclué, fans neanmoins cefler d'y travailler 
avec les autres Princes, & leurs Sujets Catholiques. : 
ue perfonne ne devoit lui contefter cette autorité, par- < 
ce que Sa Majefté s’y trouvoit contrainte par la neceflité qui 
ne fouffre point de loi ,& par fa pieté qui doit porter un bon 
fils à s’expofer aux plus grands dangers , pour en délivrer 
une telle mere: que la maladie étoit délormais trop invéterée, 
pour pouvoir être guerie avec des remedes LE : qu'il fal. 


peroit que dés | 


Ù 





268 Supplémens à la nouvelle Hifraire 


loit y appliquer le fer, & le feu : Que Sa Majefté, qui avoit . 


prévà qu'il feroic trop difficile d’afflembler les Princes, & les 
Seigneurs des deux obédiences , les prioït de ne pas trouver 
mauvais qu'elle eût enfin abandonné la prétenduë voye de 
convention , pour embraflér la neutralité : qu'il ne s'agifloit 


plus d'examiner lequel des deux pretendans avoit le plus de 


droit au Pontificat: qu’il n'y avoit plus d'autre moyen de ren- 
dre à l’Eglife fa premiere tranquillité , que de les contrain- 
dre l'un & l’autre, de renoncer à leur droit veritable, ou pre- 
tendu : Elle les exhortoit enfuite tous en general , & chacun 
en particulier , d'y contribuer , afin que tous les Chrétiens 
puflent déformais fervir Dieu dans une profonde paix. 

Sa Majcfté craignant que l’on ne comprit pas tout- à fait 
fon intention, par cette declaration, en donna une autre, où 
elle dit, qu’aprés avoir fait, de fa part, tout ce qui lui avoit 

été poflible pour rétablir l'union dans l'Eglife , elle avoit tra- 
vaillé auprés de tous les Princes Carholiques, pour les porter 
à y contribuer de leur côté :‘qu'elle avoit cependant appris , 
qu’il y en avoit encore plufieurs dans les deux ss , qui 
y avoient fait naître des difficultez , lefquelles, fi l’on ne pré- 
venoit de bonne heure, pourroïent renverfer entierementles 
mefures qui avoient été priles pour cela : que ne pouvant plus 
diffimuler le peril où fe trouvoit par ce moyen toute la Chré- 
tienté , elle avoir jugé que la neutralité de l'obédience à l’un 
& à l’autre des pretendans, étoit le feul qui püt le detourner ; 
fans prétendre acanmoins fe degager de l'obligation , où elle 
étoit , de faire tous fes efforts, pour tâcher d'en venir à bout : 
Qu'elle les prioit de fe ranger à la même voye de neutralité, 
comme la plus nt & la plus promte, | ss parvenir à la 
fin qu'ils fe propofoient tous également , fans cependant s'y 
arrêter, de forte, que l’on negligeât de fe fervir de tous les 
autres moyens que lon y trouveroir propres à raffembler tou- 
tes les Brebis de Jefus-Chrift dans le même bercail , fous un 
Pafteur , qu'elles puflent toutes reconnoïtre également. Sur 
quoi Sa Majefté donnoit une lettre de creance à Meffire Si- 
mon Patfiarche d'Alexandrie, Amedée Archevèque de Tours, 
Pierre Evèque de Meaux, & Pierre Evêque de Cambrai, & 
Me Pierre Plaoul Profefleur en Theologie , fes Ambaffadeurs 


| Du Concile de Conflance. 269 

auprés des Princes d'Italie, qu’il prioit de lui faire réponte. 
Sa Majefté en écrivit encore en particulier aux Maoïftrats 
de Bologne , où elle dir avoir appris par les dépefches de fes 
Ambafladeurs , qu'ils étoient tous du même fentiment, & qu'ils 
leur avoientofferc toute forte decorrefpondance, pour par- 
venir au même deflein, donr elle leur étoit trés obligée : elle 
les prioit de’ profiter de l’occafon favorable, qui s'offroit, pour 
travailler conjointement avec elle à cette grande affaire : quoi- 
qu'èlle vit bien que l’efperance dont elle avoit été leurrée par 
les pretendans, n'aboutiroit à rien : qu'elle n'avoir ccpen- 
dant fenti aucune diminution du zele qu'elleavoit toujours eù 
pour la réunion de l'églife: qu’il n’avoit fait au contraire qûe 
s'augmenter parla difficulté qu'elle trouvoit à guerir une playe 
aufh dangereufe : que cependant les deux Colleges fe trou- 
vans aflés prés l’un de l’autre , elle efperoit que Jefus-Chrift 
qui avoit autant d'interèt à leur réunion, voudroit bien y ré- 
pandre fa fainte grace , & les faire concourir au méme def- 
fein : que Sa Majefté ayant tâché de les y porter, par des let- 
tres particulieres, elle prioit Mellieurs de Bologne d'y travail- 
ler de leur côté , & d’ajoûter une foi pleine , & entiere à ce 
que leur diroient de fa part, fes mêmes Ambaffadcurs auprés 


des Princes d'Italie. . 


La Republique de Gênes, qui s’'étoit mife fous la protcc- 
tion du Roi , ne fut pas des dernieres à embraffer le parti de 
la neutralité, qu'ilavoit pris. Jeanle Meingre, dit Boucicaut 
Marêchal de France, que Sa Majefté lui avoit donné pour Gou- 
verneur , en afflembla le confeil, y fit lire les Lettres patentes 
qu'elle lui avoit envoyées à cer effet : M° Pierre Plaoul y fi 
un difcours fur le fujet, pour les y difpofer : l'affaire fut dif- 
cutée à differentes repriles , & par une commune deliberation 
du Clergé, & des habitans , la neutralité fut acceptée, dans 
l'efperance qu’elle contribueroiït à l'extinéion du fchifme , avec 
ordre à tous les fujets du Roi ; & de la Republique ,de Fob- 
ferver exactement , fans reconnoître pour Pape à l'avenir l’un 
ni l'autre des pretendans. 

Comme ils avoient prévû cet inconvenient, qui tiroit aprés 
lui de fâcheufes confequences, pour leurs finances, ils étoient 


convenus , non pas d’une entrevüë , mais de faire affembler 
0 Lili 








270 Supplément à la nouvelle Hifhoire 

leurs Colleges dans la ville de Lucques ; mais comme ils ne leur 
avoient donné que des pouvoirs fort bornez , ces Cardinaux 
avoient bientôt vü qu'il leur étoit impofñlible de rien conclure:les 
Ambaffadeurs de Frances’y étoient inutilement tranfportez : ils 
n’avoient rien gagné fur leur efprit : Gregoire leur avoit mé- 
me envoyé une défenfe exprefle d’avoir aucun commerce avec 
eux, ni avec les Ambaffadeurs , que l’on a déja nommez : il 
leur en envoya bientôt un autre, de fortir de Lucques. Les Am- 
baffadeurs de France voyans clairement que les deux prefen- 
dans ne fongeolient qu'a les joüer, leur envoyerent , avant leur 
départ, yn Menwire qui s’eft confervé : ils les prioïent de fe 
_ réflouvenir du vœu & du ferment qu'ils avoient fair, aprés la 
mort d’Innocent VIT. qui avoit été publié dans tout le monde 
Catholique: qu’il portoit expréflément , que pendant le traité 
de l'union, qui avoit été commencé , que Gregoire ne feroit 
aucun nouveau Cardinal, jufques à ce que l’on fût convaincu 
qu’il ne tenoit qu'à fon concurrent que l’'Eglife ne joüît de fa 
premiere tranquillité: qu'eux tous enfemble , & chacun d'eux 
en particulier , y travailleroient de toutes leurs forces : qu'ils 
ne Lite pas d’être bien avertis, que Gregoire , au préju- 
dice de ce vœu, & de ce ferment , fongeoit encore à faire 
de nouveaux Cardinaux , & qu'il employoiït toutes fortes de 
moÿens, pour les y faire confentir : que cette pretenduë crea 
tion ng ferviroit qu’à éloigner la paix de l'Eglife : qu’ils de- 
voient être convaincus , qu'il n'avoit tenu qu'à lui qu'elle fe 
fit : que l'on lui avoit fouvent offert la ville de Pife : qu'il 
avoit toùjours differé , ou refufé de s’y trouver , non. plus que 
dans les autres lieux qui lui avoient été propofez : qu’aprés 
être convenu par un traité figné entre Benoïlt & les Ambaf- 
fadeurs nommez par lui, & par fon Conclave, il avoit refufé 
d'y aller , fans pouvoir en alleguer de caufe qui für tant foie 
peu raïfonnable, & d'y envoyer des Procureurs pour renon- 
cer en fon nom, au Pontificat , comme il s'y étoit engagé: 
qu'il avoit promis de donner fa demiflion , aufli-tôt que fon 
concurrent auroit donné la fienne : Que Benoiïft avoit pro- 
mis par fes Nonces de le faire de fa part, pourvüû que fes Car- 
dinaux y confentiflent, ce qu'ils êtotent prêts de faire : enforre 
. que leur Callege affemblé avec celui de Gregoire fe trouvät 
enfin en état de faire un Pape indubitable. | 





Du Conale de Conftance. 251 


Ces Ambaffadeurs concluoient de-là , qu’il n’étoir nullement 
néceflaire que Gregoire fit fa renonciation en perfonne : 
qu'il fufñoit qu’il l'a fit par Procureur ; qu'il avoit cepen- 
dant refufé de donner fa Procuration pour cela : Que les Car- 
dinaux n'’étoient pas moins obligez par ce ferment, de faire 
executer ce qu’il contenoit : qu'ils les requeroïent au nom du 
Roi, & de l'Eglife Gallicane, d'empêcher que so cs ne 
fit de nouveaux Cardinaux: que s'il s'y opiniâtroitmaloréeux, 
qu'ils lui réfiftaflent en face, comme S. Paul avoir fair à S. 
Pierre : ils proteftoient, qu'au cas que les Anciens Cardinaux 
çonfentiflent à la création des nouveaux., ls s'y oppoferoient 
eux-mêmes ; parce qu’elle ne fe feroit que pour augmenter, 
& continuer le trouble de l’Eglife, & fur un confentement de 
leur part, extorqué par des menaces, & par la crainte : qu'il 
{eroit trés-défagréable au Roi, & à l'Eclife de fon Royaume, 
d'apprendre queGregoire avoirexprefflément défendu à fesCar- 
dinaux,même par écrit,d'avoir aucun commerceavec leurs Am- 
baffadeurs : qu'ils avoient encore à leur dire beaucoup d’autres 
chofes ; mais qu'ils n’avoient ofé les aller voir, pour ne pas 
s'expofer à un affront; & qu'ilsavoient crû qu’il fuffifoitde leur 
faire fignifier cette proteftation par deux Notaires. 

Les mêmes Ambaffadeurs firent fignifier un autre écrit aux 
Cardinaux, qui étoient venus à Lucques, de la part de Bc- 
noïft XIII, où ils difoient que l'un, & l’autre des prétendans 
étoient également obligez de donner la paix à l'Eglife, par leurs 
vœux, & leurs fermens : qu'il n’étoit nullement réceflaire 
qu'ils fe trouvaflent enfemble, pour y parvenir : que Benoilt 
ne pouvoit , ni devoit la differer , fous pretexte des difficultez 
qu'il faifoit naître exprés, fur le lieu où il devoit fe trouver 
avec fon concurrent : qu'ils avoient cependant fait tout leur 
pofhble pour contenter fa fantaifie , fans rien faire qui pût 
nuire à un aufh louable deffein : qu’ils avoient propolé eux- 
mêmes, & fait propofer par d'autres, à fon competiteur , de 
convenir d'un lieu propre à l’executer ; mais qu'ils n’y avoient 
rien gagné : Que puifque Benoilt étoit opiniâtrement réfolu 
d'entrer en conterence avec Gregoire, Sa Majelté, & l'Eglife 
Gallicane leur offroientdes villes de Lucques, ou de Pife, dont 
les Bourgeois, & ceux de Florence, leur promettoient toute 





272 Supplément à la nouvelle H'ifloire 
forte de füreté : que Gregoire lui-même promettoit de s'y 
trouver. | —— 

Que comme ils avoient remarqué que le défaut d’execution 
de ce projet, ne venoir que de la feule opiniâtreté des deux 
prétendans, & qu’il étoit fur le point de fe rompre ; ils fupplioient 
trés humblement Benoïft en leurs perfonnes, & toutfonCollege, 
de vouloir bien venir en l’une , ou en l’autre de ces deux villes, 
moyennant les furetez fufifantes , dont le Roi lui-même fe ren. 
droit garant avec l'Eglife de fon Royaume, qui faifoie la plus 
œrande partie de l’obédience de ce Pape ; & au cas que Gre- 
coire refusat de sÿ trouver , ou qu'il sy rencontrât quel. 
que autre empêchement, de lui faire offrir de renoncer par 
une procuration en bonne forme, fans qu'il fut befoin de les 
faire conferer enfemble , pour renoncer au Pontificat de part 


4 


& d'autre, & rendre enfin à l'Eplife une paix aprés laquelle 


clle foupiroie depuis fi long tems. 

Les Cardinaux de l’une & de l’autre obedience , convain- 
cus, par le peu de fuccés de l'Affemblée de Lucques, que l’un 
ni l'autre des pretendans n’étoit difpofé à finir le fchifme, pri- 
rent enfin le parti de fe trouver tous à Livourne , fur Ia fin 
du mois de Juin 1408. d'ou ils allerent à Pife : ils envoyerent 
de-là des lettres fignées d'eux , dans les pays de chaque obe- 
dience, où ils difoient , que le fchifme n’avoit d'autre caufe 
que l'ambition des deux prétendans: mais qu’il produifoit de 
trés mauvais effets : comme la difcorde entre les Chrétiens, 
des guerres terribles ,des haines , & des animofitez, qui étoient 
tout-à-fairoppofées à l’efprit du Chriftianifme : que l'on voyoic 
des peres desheriter leurs enfans, des foldats ravager les pro- 
vinces , & une infinité d’ames dans la voye de perdition. 

Que les deux Colleges s’étoient trouvez à Livourne, & s’é- 
toient unis enfemble par un vœu folemnel , & irrevocabie : 
qu'ils étoient perfuadez que les deux pretendans ne confen- 
uroient Jamais à la réünion de l'Eglife ; qu'il étoit à propos 
d'employer d’autres voyes pour la foulager : Qu'ils n’en avoient 
pas trouvé de plus propres que celui d'un Concile general : 
que les pretendans n'ayant nulle envie de le convoquer, ils 
croyoient être en droit de le convoquer aux mêmes : Qu’au 
cas qu'ils ne s'y trouvaflent pas pour ceder leurs prétentions, 


comme 


. SO A gm M 


. du Conale de Conflance. 273 


comme äs l’avoient promis tant de fois par ferment, les deux 

Colleges ne laifferoient pas de travailler à la réünion , par les 
Voyes qui feroient jugées propres par cette Affemblée, enforte 
r l'on püt proceder à l’éleétion d’un feul & unique Pafteur 

u troupeau de Jefus-Chrift. | 

‘Ils prometoient de n’adherer dorefnavant ni à Benoïft, ni à 
Gregoire, pendant qu'ils les verroient dans cette méchante dif- 
pofition : que fi quelqu'un d’entre eux s'avifoit de les recon- 
noître encore, ils feroient leur poflible pour le ramener à fon 
devoir : qu’ils travailleroient à perfuader aux Pretendans de 
la convoquer eux-mêmes, & de s'y trouver ; auquel cas ils fe- 
roient traitez avec toute‘forte d'honneurs & de diftinétion : 
bien entendu qu'il ne s’y traiteroit quoi que ce foit au préju- 
dice des biens , dignitez , offices , états, & Bencfces de qui 
que ce füt, pourvü qu'il fe trouvât en avoir été revétu le pre- 
mier de Mai précedent : qu’au cas que l’un des prérendans 
vint à mourir, les Cardinaux de fon obédience ne lui choi- 
firoient pas deSuccefleur,que du confentementde toute l’Epglife: 
que s'ils fe trouvoient avoir fait de nouveaux Cardinaux , ou 
s'ils en faifoient à l'avenir , ils ne les reconnoîtroient point 
en cette qualité , non plus que le Pape qu'ils auroïent fait : 
qu'ils tâcheroïent au contraire de faire enforte que l’Eglife 
remediâc à cet abus, & de fe donner les uns aux autres toute 
Jafiftance qu'il leur feroit poflible , & que s’il arrivoit quel- 
que incident imprevü, chacun d'eux contribueroit à y met- 
tre ordre. 

” Cetécrit fut dreflé en prefence des Ambafladeurs de France, 
& figné d’abord par fix Cardinaux, de l’une & de l’autre obé- 
dience , ce qui paroït en ce qu’il s’y en trouve deux qui pren. 
nent le même titre ; il fut depuis ratifié par autres fix qui y 
accederent. 

Le premier de Juiïller fuivant, les Cardinaux d’Aquilée, de 
Malche, & de Bracanciis , qui étoient de l’obedience de Be- 
noiïft , firent un autre écrit, où ils difoient , que quoi -qu'’ils 
fuffenr perfuadez, que tout ce qu'ils avoient déja fait pour 
parvenir à la réunion de l’'Eglife, étoit déja venu à la con 
noiffance des Fideles , de même que le deffein qu’ils avoienc 
formé d'y travailler encore , avec l’afhftance du Saint Efprie, 


M m 


_ 








274. Supplement à la nouvelle Hifforre 


ils croyoient qu'il étoit à propos de les faire reflouvenir des. 


promelles politives , & fouvent réïterées que leur avoit fait 
Gregoire, d'y contribuer de fon côté : qu'il avoit bien voulu 
oublier tout cela : qu’il avoit traité fes vœux & fes fermens 
de bagatelles : qu'iltravailloit toujours au contraire, de même 
force, à maintenir le fchifme , & la divifion ,; & &entraîner 
avec lui les peuples Chrétiens dans l'abime de l’herefie ; en- 
forte que ce Pape, qui ne devoit fonger qu'à édifier le trou. 
peau , ne travailloit qu’à le détruire. 
u'ils s'étoient unis avec les Ambaffadeurs de divers Princes, 
& FEcats Carholiques de l’obédience de ce Pape , pour le pref- 
fer de toutes les manieres imaginables , de rendre enfin à l’E- 
glife une paix fi neceflaire , & fi ardemment fouhaitée ; mais 
qu'ils s’étoient bien-tôt apperçüs que tous ces efforts étoient 
trés-inutiles : qu'il fe mocquoit de tous les traitez que l’on 
pouvoit faire avec lui : qu'il ne reftoit pe d'efperance de 
vaincre fon opiniâtreté : qu'il s'endurcifloit chaque jour de 
plus en plus : qu'il leur avoit publiquement défendu d’en par- 
ler davantage : Que toutes ces confiderations les avoient con- 
traints de l’abandonner entierement : que les faints Canons 
declaroient qu’en ce cas l’on faifoit mal de lui obéir : Que 
dés le 11. de Mai precedent ils avoient refolu de fe fouftraire 
à fon obédience, prêts de fervir l'Eglife contre les interèêts de 
cetopiniâtre , de peur de fe trouver enveloppez avec lui dans 
la mème condamnation. | 
C'eft pourquoi ils declarent, qu'il faut que tous les Chré- 
tiens renoncent à fcnobédience, & qu'ils regardent tous ceux 
qui pretendront y perfeverer, comme des fauteurs du fchif. 
me; & qu'ils s’en feparent abfolument : que l’on regarde de- 
formais comme nulles toutes les promotions , & les provifions 
qu'il accordera, pour les Archevêchez , les Evèchez , & les 
Abbayes, toutes les Lettres , commiflions , & conceflions, foit 
de grace , foit-de juftice , émanées de fon autorité , depuis 
Icdit jour 11. de Mai, & tout ce qu'il pourra faire à l'avenir ; 
toutes les fentences definitives , ou interlocutoires, prononcées 
par lui, & en fon nom , en quelque matiere que ce foit: 
que tous ces actes foient declarez nuls par le premier Pape 
qui fera canoniquement élÿ, comme ils les declarent deflors 


La 





nn ee me y 


Du Concile de Confiance, 27$ 


nuls, & tout ce qui s’en fera enfuivi, de nul effet & valeur. 

Ils prient , exhortenc , & requierent Meflieurs les Legats 
du S. Siege, les Patriarches , les Archevêques, les Evèques, 
les Prelats, Reéteurs, & Beneficiers des Eclifes Patriarchales, 
Métropolitaines, Cathedrales, & Abbatiales, & particulierc- 
ment les Officiers du S. Siege , & autres qui fuivent la Cour 
de Rome, fes Vicaires dans le Spirituel , & le Temporel, fes 
Vaflaux, & ceux qui en tiennent des Vicariats, des maïlons, 
des fiefs , des terres, ou des poffeffions de quelque efpece que 
ce foit , ou qui font obligez de lui payer aucun cens, rente, 
ou redevance , de fe retirer abfolument & entierement de l'o- 
bedience de Gregoire, & de lui rien payer, ni à fa Cham- 
bre Apoftolique, fous prétexte des communs, & menus fervi 
ces, Annates des Benefices , Vaflelages, cens, rentes , ou au- 
tres devoirs, de quelque efpece que ce foit, & par qui que 
ce foit à ou arr être dus , foit Ecclefiaftiques , foit Laï- 

ues , ni de fouffrir qu'il en foit payé aucune chofe par gens 
ME d'eux. 

Que dés que Gregoire fe verroit dépoüillé de ces honneurs, 
de ces biens temporels , & de cette obédience , il fe repen- 
tiroit fans doute de fon entêtement", & de fa temerité, & ra- 
mené par la cogfufion qui lui en reviendroit, à des fentimens 


En conformes à l’humilité Chrétienne , lui-même, & tous 


es mauvais confeillers & adherans, deviendroient moins dif- 
ficiles à entendre raïfon , & fe réüniroient plus volontiers à 
l'Eglife univerfelle ; bien avertis , que ceux qui en uferoient 
autrement , feroient regardez comme les fauteurs d’un fchif- 
me inveteré , & comme tels, vigoureufement pourfuivis , fui- 
vant les Reglemens des faints Canons, fufpendus de leurs Be- 
nefices, dignitez, & honneurs, & declarez tels, & que l’on les 
contraindroit cy-aprés de payer encore une fois, ce qu'ils au- 
roient déja payé mal à propos. 

Qu'à l'ébard de ceux qui fe fouftrairoient , l'on ne pour- 
roit les contraindre d'en payer aucune chofe, nonobftant 
tous les fermens, & toutes les promefles qu'ils en auroient fai 
tes : que quant à Gregoire , ils en demeureroient dechargez de 
plein droits & qu'afin que perfonne n’en prétendit caule d’i- 
guorance ,.ils les exhortoient de rendre publique cette decla- 

M mi; 





276 Supplément à la nouvelle Hifloire | 
ration , dans toutes leurs Legations, Proyinces , & Dioceles ; 
de maniere que tous les Catholiques en fuffent dûëment infor- 
_mez, tant pour la confotation de ceux, qui, pour avoir ad- 
heré à la fouftraction , feroient dans la fuite privez de leurs 
Offices , Benefices , & émolumens, que pour fervir d’aver- 
uflement à ceux qui pourroient y porter leur argent, & y 
avoir recours 5 d’en oublier le chemin , à peine de voir con- 
ferer leurs offices, charges, dignitez , & émolumens, à ceux 
qui en auroient perdu, pour avoir fuivi le confeil qu'ils leur 
donnoient , fuivant le merite de chacun en particulier. 

Les Cardinaux des deux Colleges aïinfi réunis, refolurent 
de convoquer un Concile General, le plus nombreux que faire 
fe pourroit dans le ville de Pife , pour le commencement d’A- 
vril de l’année fuivante : pour être mieux écoutez dans l’une 
& dans l’autre obédience , ils refolurent d'envoyer des lettres 
circulaires , chaque Collece dans la fienne , où ils rendoient 
compte à tous les Fideles , des raifons qui les avoient obligez 


d'abandonner Benoift , & Gregoire , & de convoquer un Con. 


çile General , qu'ils regardoïent comme le feul moyen de ter- 
miner le fchifme : les Manufcrits de Mr de Harlai nous ont 
confervé la convocation de ce Concile , faite par les Cardi- 
naux de la fattion de Benoift : l'on peut conjgfturer que celle 
de l’autre faétion n’en étoit pas fort differente. 

Ils difent que ce qui arriva à Choré, Dathan, & Abiron, 
dans l'Ancien Teftament, juftifie aflez l'horreur que chaque 
Chrétien doit avoir pour le fchifme, lequel caufe une infinité 
de malheurs, & qui eft tellement défagréable à Dieu, qu'il fie 
engloutir tous vivans, dans la terre,ces trois malheureux auteurs 
de la fédition , avec toutes leurs familles : que ces gens-là dé- 
. chirent la Robbe fans coûture du Fils de Dieu, qui repre- 
fente fon Eglife Militante , laquelle avoit été refpectée par les 
foldats Juifs, & Idolâtres, dans le tems même qu'ils le cruci. 
fioient : qu'ils s'éroient féparez, de deflein formé, de ja com- 
munion du Corps de Jefus-Chrift, & de la charité quien fait 
le fondement. Qu'ils avoient obligé le Saint Efprit de les aban- 
donner , comme ils avoient eux-mêmes abandonné la verité, 
dont ils devoient être parfaitement informez, pour courir 
aprés un vain honneur , & une gloire tout à-fait imaginaire: 


—— 


Du Conaile de Conffance. > 
qu'ils s’étoient précipitez dans des erreurs infupportables : qu'ils 
avoient trompé le Clergé, féduit les peuples, & ‘ait tomber 
une infinité d'ames en enfer : que la loncue durée du fchifme 
avoit fait naître quantité d’herelies ; que les Fideles érotent d’au- 
tant plus obligez de fe prefler d’y mettre ordre, que l'excés 
des erreurs dont ils infectoient l'Fglife, étoit défagréable à 
Dieu, oppofé à la foi de Jefus-Chrift, & de tous les Fi- 
deles, & capable de les détourner de la voye de leur falut. 

ue ces Cardinaux avoient fait attention au fchifme, qui 
avoit déchiré l’Eglife depuisle décez de Gregoire XI, qui étoit 
_ mort à Rome en1378. & qui ne PER avoir été formé que 
par la perfuafon du démon, & à fa duréc, qui avoit caufé 
tant de malheurs, fait un fi grand tort à la foi, & au falut des 
Fideles , & donne lieu à tant, & de fi terribles inconveniens : 
que quand le fainc Siege étoit venu à vaquer par la mort de 
Clement V 11, fucceffeur de Gregoire, les Cardinaux qui 
étoient alors en place, avant de proceder à l'élection d'un au- 
tre , avoient promis, & prêté le ferment entr'eux, que celui 
de leur Corps qui fcroit él Pape, feroit obligé d'employer 
coute forte de moyens, pour rétablir l’union dan l'Felife, & 
extirper le fchifme ; même jufqu’à ceder fa Dignité, files Car- 
dinaux élifans, ou le plus grand nombre d’entr'eux, le jugeoit 
à propos, pour le bien de l'Eclife, fans ufer de remilfe , ni 
de délai : qu'ils en avoient fait un écrit, qu'ils avoient tous 
figné, & juré d'obferver, mêmele Pape Benoiïft XIII, qui 
étoit alors le Cardinal Pierre de la Lune : qu'il n'avoir étéelû 
qu'a cette condition:que tous les autres lui avoientalorsdéclaré, 
qu'ils ne l’auroient pas élû fans cela : que depuis fon couron- 
nement , il en avoit encore juré folemnellement l’obfervation. 
Qu'il s'étoit depuis broüillé aveceux, & avecles Rois, & 
les Princes de fon obédience , dés qu'ils avoient voulu le 
prefler de tenir fa parole : qu'ils lui avoient foütenu qu'il y 
étoit obligé par fa fignature , & par le droit commun, pour 
éviter le fcandale : qu'ils lui avoient tous declaré qu’il n’y avoit 
aucune autre voye de parvenir à la réünion , que [a renon. 
ciation à toutes {es prétentions, dont il ne lui reftoit plus de 
prétexte de fe difpenfer. Qu'aprés quantité de délais, le mè- 
me Benoift étoir enfin convenu de le faire , au cas que fon 
| M m ii, 








273 Supplement à la nouvelle Hifloire 
concurrent en fic de même , qu'il mourut, ou qu'il fût des 
polé: que l'on en avoit répandu les actes en forme probante 
& äutentique, dans toutes les pirties du Monde Chrétien. 
Que quelques années s'étant écoulées , fans que l’on eut 
vû rétablir l'union, & Boniface étantimortdans l’autre parti, 
fans y avoir travaillé, même Cofme fon Succeffeur-, qui avoir 
pris le nom d’Innocent VII, les Cardinaux qui s’étoient trou- 
vez à Rome, dans l’efperance d’éteindre tout-a-fait le fchifme, 
avoient ordonné & promis , que celui d’entr’eux qui feroir élü, 
renonceroit à toutes fes prétentions, pourvû que Benoit en fît 


autant,& que fes Cardinaux vouluffent s'accommoder avec fon 


prétendu College , ‘en forte qu’ils puffenttousenfembleélire ca- 
noniquement un Pafteuruniverfel, & indubitable : que ces pro- 
mefles avoient été fortifiées par un vœu,& par un ferment, mê- 
me par Angelo Corario, qui portoit alors le nom de Cardi- 
nal de Conitantinople, & par lui renouvellé, & ratifié aprés 
fon Fleétion , dans le premier Confiltoire qu'il tint aprés fon 
Couronnement, où il sengagea par un nouveau ferment, à 
l’execution de fa promefle. 
u’ilen avoit donné avis,peu de tems aprés, à Benoiïft, eux, 
& à divers Princes, pour perfuader qu'il étoit trés difpofé à 
travailler à [a réünion de l'Fglife, Benoïft n'en fit pas moins 
de fon côté ; ils fe prefenterent même de part & d'autre, dif- 
ferens lieux d’entre-vüë, & chacun d'eux trouvoit, à point 
nommé, fa difficulté, demandoit des fürerez, que nul n’auroit 
{cù lui donner , & propofoir d’autres endroits , qu'il préten- 
doit être bien plus commodes : lun vouloit des lieux prés de 
la mer , l’autre n’en vouloit point du tout : Qu'ils avoienten- 
fin trouvé par-là, le moyen de ne convenir d'aucun , ce qui 
avoit perfuadé à tout le monde, SL er qu'ils faifoient 
fonner fi haut le defir , qu'ils difoient avoir de renoncer au 
Pontificat, l’un ni l’autre n’en avoient aucune envie. 
Qu'ils avoient trouvé le fecret de rendre ce moyen tout-a- 


fair impraticable : que toute l'Eglife avoit defefperé de fe voir : 
enfin réünir , par l'extinétion d’un fchifme aufli pernicieux : 


que ces confiderations avoient oblige les trois quarts des Car- 
dinaux qui adheroient à Gregoire, de l’abandonner , & de 
venir de Lucques, à Pife , pour pouvoir travailler au réta- 





Du Concile de Conftance . 279 


bliffement de l’Eglife., à l'extirpation du fchifme , à la fup- 
preflion des erreurs , & au falut des Ames, avec plus de bien- 
feance, & de liberté : Qu’eux qui avoient été du parti de Be- 
noift , étoient convaincus que l’on ne viendroic jamais à bout de 
réunir l’Eglife , par les voyes qu’avoient propolé les Préten- 
dans: qu’ils ne conviendroient jamais d'aucun lieu pour leur en- 
trevuë : qu'il ne falloit pas que cette réünion,fi neccffaire d’ail- 
leurs , tint à fi peu de chofe : que l'on pouvoit toujours en 
regler les préliminaires , fans qu'ils y fuflent prefens: qu'ils 
n’avoient jamais voulu en demeurer d'accord , parce qu'ils 
n'avoient l'un & l’autre en tête que leur prétenduë voyc de 
convention : que chacun d'eux pouvoit parfaitement renon- 
cer par Procureur, qu’ils avoient confcillé à Benoift d’en ufer 
ainfñi, & de le propoler à fon concurrent ; faute de quoi lon 
feroit en droit d’imputer au refufant la continuation du fchif- 
me: que n’en ayanc pü tirer aucune réponfe, ils avoient jüu- 
gé que ce n'étoit nullement là fon intention. 

Qu'il avoit confenti que quatre d'entr'eux vinffene à Li- 
vourne, pour concerter avec les Cardinaux du parti de Gre- 
goire, qui l'avoiertx abandonné, les moyens les plus commo- 
des pour venir à bout de leur deffein , fans s'embarrafler de 
l'entètement de qui que ce füt : qu’ils y avoient trouvé qua- 
tre Cardinaux de l’autre College : que pendant qu'ils conful- 
toient entr’eux, fur le parti qu'ils avoient à prendre, ilsavoient 
appris que Benoïft s’étoit retiré de Zorto Venere, fans mettre 
aucun ordre aux inconvéhiens, qui pouvoient empêcher la 
réünion de l'Eclife, pour aller du côté de Catalogne, aprés 
avoir fait publier au même lieu , qu’il prétendoit convoquer 
un Concile à Perpignan, pour la fête de Touffaints lors pro- 
chaine. Que s'il le tenoit , ce feroit plutôt pour retarder la 
réünion, _ pour l’avancer: pour rompre les mefures qu’au- 
rolent priles les deux Colleges , que pour les faire réuflir : 
qu’il étoit aifé de voir qu'un Concile compofé d’une feule 
obédience, ne feroit jamais capable de réünir les efprits , & 
d'extirper entierement le fchifme. 

Qu'ils avoient été trés-furpris d'un départ auffi peu prévu, 
d'où ils avoient conjeéturé , que l’intention de Benoït étoit fort 
éloignée de la renonciation : qu'ils l’avoient fouvent prié de 





289 Supplemem à la nouvelle Hifloire 

convoquer un Concilé General de toute fon obédience ; dans 
un lieu propre, & commode , où les Prelats de l'autre puflent 
fe trouver, & déliberer tous enfemble fur les moyens les plus 
prompts, & les plus faciles de parvenir à la réunion : qu'il 
l'avoir abfolument refufé, quelques promefles qu'il en eùt faites 
par des Aûtes, & par des Bulles, de le convoquer dans cer- 
tain tems. 

Que toutes ces mauvaifes manieres de Benoift les avoient 
convaincus qu'il n’étoit nullement difpofé à rendre la paix à 
l'Eglife, & qu'il ne fongeoit au contraire qu’à y entretenir la 
divifion, fi l'on ne prenoit promtement des mefures pour l'en 
empêcher : qu'ils s'étoient aflemblez avec les Cardinaux de 
l'autre College, qui ayant abandonné Gregoire , leur avoient 
paru bien-intentionnez pour le même dellein : qu'ils étoient 
tous convenus, que fi l'on s'amufoit davantage à écouter les 
vaines fubrilitez des deux Prétendans, le fchifme deviendroit 
éternel, & ne finiroit jamais : que c’étoit une ordure qui foüil- 
Joit également ceux qui le faifoient, qui l’éntretenoient, & qui 
négligeoient de l’éteindre, & les rendoit coupables du même 
crime : que les prétendans étoient obligez par leurs vœux, & 
leurs fermens, par les droits Divin , & Canonique, & fous 
peine de damnation éternelle, de rendre enfin la paix à l’'E- 
olife , aprés un auffi long fchifme, par leurs renonciations à 
toutes leurs prétentions, à caufe du grand nombre d’adherans 
qui reconnoifloient encore l’un, ou era 

Que cette voye avoit été approuvée par tous les Chrétiens, 
qui l'avoient jugée néceffaire : qu’y voyant les Prétendans trés- 
mal difpofez, la plûpart avoient pris le parti de fe fouftraire 
à leurs obédiences : que beaucoup d’autres fe difpofoient à 
les imiter : que fi l’on s’amufoit aux délais qu'ils fe donnoient 
la liberté de prendre, pendant qu’ils s’écartoient, l’un d’un 
côté, l’autre de l’autre, il falloit abfolument renoncer à l’ef- 

erance de la réünion , voir croitre les erreurs, dont le fchifme 
écoit la fource inépuifable, & le voir enfin dégenerer en here- 
fie, qui cauferoit la perte irréparable d’une infinité d’ames. 

Que tous ces Cardinaux affemblez , aprés avoir long - tems 
déliberé entr'eux , & confulté plufieurs Prelats, Docteurs en 
Theologie, & en Droit Canonique, & Civil, fuivant lesexem- 

ples 


A ———— 


” 


‘ 


| Du Concile de Confiance. 28r 
É qu'en avoient fi utilement donné à l'Eglife Romaine les 
aints Peres, avoient refolu de convoquer un Concile , chaque 
arti pour fon Obédience , dans un lieu, & dans untems pré- 
ke. & marqué, avec le fecours , & l’affiftance des Rois, & 
des Princes des deux Obédiences, plus néceffaire alorsque ja. 
mais à l'Eglife Univerfelle, & que l'on s'afluroit qu’ils ne lui 
recfuferoient point 5 aufquels lieu , & terme marqué, Benoit, 
& Gregoire LL fommez de fe trouver, pour donner leur 
confentement au Concile , lequel éteindroit le fchifme, par la 
renonciation volontaire de l’un, &. de l’autre au Pontificat ; 
enfuite de laquelle, les deux Colleges unis, procederoient à l'é- 
* lection d’un Pape unique, & indubitable. | 
Que s'ils y venoient, & qu'ils refufaffent de renoncer, fi un 
feul renonçoit, ou s'ils ne s'y trouvoient ni l’un, ni l’autre, 
l'Eslife affemblée y pourvoyroit, comme elle jugeroit à propos, 
& fe choifiroit un Pafteur, fans avoir égard à l'opiniâtreté de 
l’un, ni de l’autre, pour rétablir dans l'Églife l'union fi nécef- 
faire , pur le fervice , l'honneur, & la gloire de Dieu , l'affer- 
miffement de la Foi, le falut des Fideles, & la reformation des 
divers abus, qui s’y étoient oliffez. 
Qu’ainf ils prioient inftamment tous ces Prelats, & Îles fom- 
moijent, en vertu du ferment qu’ils avoient fait à Dieu, & à 
fon Eglife, de venir à leur fecours, pour la défenfe de la Re- 
ligion, & le rétabliflement d’une union auffi néceflaire, & de fe \ 
trouver dans là ville de Pife le 25. de Mars, lors prochain, 
aufquels lieu , &: jour , les Cardinaux du parti de Gregoire 
ayoient pareillement invité tous les Prelats de fon obédience , 
avec Benoift, s’il avoit agréable d'y venir, & avec eux, qui 
ne manquerolent pas de s’y trouver, & les Ambaffadeurs … 
Rois , & des Princes, dont ils imploroient la protection, pour 
travailler à ce grand ouvrage , & l’achever enfin avec l’afif- 
tance du Saïat-Efprit. 
ue fi quelques-uns”d’entr'eux fe trouvoient hors d’état d’ 
paroïître en perfonne , ils étoient priez d'y envoyer des Dé. 
putez, chargez de leurs pouvoirs, gens craignans Dieu , de 
robité, & d’une grandeexperience : que la promiitude, avec 
pr ils s’'acquitteroient d’un devoir auffi important , les 
combleroic de gloire, & d'honneur devant Dieu , & devant les 


Nan | 





282 Supplément à la nouvelle Hifloire 

hommes : qu'ils n’avoient perfonne à craindre en cette occa- 
fion, parce qu'ils fe trouveroient tous également fous la pro 
téction de Dieu , & de fon Eglife , à la réünion de laquell 

il s’agifloit de travailler : qu’ils y avoient invité Benoïft lui-mêé- 
me par une lettre feparée ; qu’il n'oferoit leur faire aucun pro- 
cés pendant ce tems là: que l’on regarderoït comme nul tout 


ce qu'il entreprendroit , qui fe trouveroit préjudiciable à la 


- réünion. 

Qu'ils étoient convenus avec ceux de l’autre College , que 
nonobftant l'abfence des Prétendans , l’on en agiroit de mè. 
me que l'on avoit fait dans les autres Conciles Generaux , où 
l'on avoit condamne les hérefies , élevé la foi, & rétabli dans 
lEglife le lien de la paix , aprés avoir extirpé les fchifmes , 
qui l’avoient troublée. Que les Chrétiens devoient moins com- 

cer fur les reflorts qu'ils auroient fait jouer, pour parvenir 
à leur but, que fur les prieres ferventes, humbles & devo- 
tes ; qu'ainfi ils conjuroient chacun de ces Prelats d’obliger 
tous ceux, qui fe trouvoient fous leur direction , de vaquer 
frequemment à l’oraifon : afin qu'il plât au Seigneur qui gou- 
verne l’Eglife Triomphante avec tant de tranquillité, de vou- 
loir tellement benir ce deffein , qu’il püt être fuivi d’une paix 

romte , generale, & canonique, telle qu'elle eft requife pour 
le faluc des Ames , le maintien de la foi, & l’utilité de tout le 
monde Chrétien. Cette lettre eft fignée de fix Cardinaux , & 
datée de Livourne du 14. de Juillet 1408. 

Les mêmes Cardinaux écrivirent encore à Benoïft une lon 
oue lettre , qui fe trouve dans l'Edition des Conciles du Pere 
Labbe, au Roi, a la Reine de France, & au Prince leur Fils 
aîné: au Roi, à la Reine de Caftille , & de Leon, & au Prince 
Infanc : aux Rois d’Arragon , & de Hongrie , à Manuel 
Paleologue Empereur de Conftantinople, & aux Ducs de Berri, 
de Bourbon, & d’Albanie Fils du Roi d’Ecofle. Ceux du parti 


de Gregoire lui écrivirent auffi , pour le prier de venir af- 


fifter au Concile, à divers Princes, & à plufeurs Univerfitez, 
Gregoire qui , toùjours obitiné, n’avoit pas laïflé de rete- 
nir, dans fon parti, Robert Eleéteur Palatin , devenu Empe- 
reur, l'obligea d'écrire aux Prelats affemblez à Pife , & de 
leur envoyer même des Ambafladeurs , pour tâcher de les dé. 


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Du Concile de Conflance. 283 


tourner de leur réfolution, en leur reprefentant les diMicul- 
tez qu'ils difoient devoir infailliblement s'y rencontrer : ils 
Jeur dirent : | 

Que dans la lettre qu'ils avoient écrite à tous les Chrétiens 
le 1, de Juillet1408. ils leur avoient expreflément marqué qu'ils 
_avoient abandonné leur Pape, dés le 11. de Mai précedent : 
que cependant dans celle qu’ils avoient écrite à l'Empereur, 
le 12. du même mois de Maï, ils avoient marqué, qu'ils n’a- 
voient formé aucun deflein de manquer à la fidelité qu'ils 
avoient jurée à Gregoire , ni de fe fouftraire à fon obédience, 
pendant qu’ils le verroient difpofé à renoncer à toutes fes chi- 
canes, & à faire fon devoir : que dans l'A&e de FAppel, 

uw’ils avoient interjetté d’une de fes Ordonnances, dés le len- 
jar 13. du même mois , ils l’'avoient qualifié de Beatifime 
Pater, & de Vicaire de Jefus-Chriff : que leur lettre étoit da- 
tée de l’année de fon Pontificat. 

Que cependant dans certe lettre du r. de Juillet, ils déclac 
roient qu’ils s’étoient entierement retirez de fon obédience : 
fur quoi l’on leur demandoit , quelle folemnité ils avoient 
gardée dans cette fouftraétion : Qu’ilsavoient marqué dans 
leur lettre à Sa Majefté Imperiale, qu'ils étoient fortis de Luc 
ques le 11. de Mai, à 22. heures, c’eft à dire deux heures feu- 
lement avant la nuit: il ne paroïfloit pas qu'ils euffent pù faire 
aucune cérémonie , dans aufli peu de tems, pendant qu'ils 
étoient en route , & à la campagne: qu'ils n'avoient aucune- 
ment averti Gregoire de leur réfolutionsqu'ils ne lui avoient rien 
demandé: qu'ils n'avoient confulté l'Empereur, ni les autres 
Princes, niles Prélats de PObédience de ce Pape. Que les Car. 
dinaux du Se de Benoïft n’en avoient pas ufé de même: 
qu’ils l’avoient fouvent prié de renoncer à fes prétentions, 
aprés avoir confulté le Roi de France , & les autres Princes 
de fon obédience, & aprés de longues, & de muüres deli- 
berations. | 

Que dans la même lettre du premier de Juillet, ïls avoienc 
averti, & requis tous les Fideles, de_fe retirer de l'obédience 
de Gregoire, & leur avoient défendu de lui payer dorefna- 
vant, ni à {a Chambre Apoftolique , ni Annates, ni com- 
muns, & menus fervices : que l’on ignoroit de quel droit 


-Nonij | 


Dis ee (+: Om 


— — 


re mue m—— Om Où RO em — = 





284 = Supplément à la nouvelle Hifloire 
de quel ordre, & avec quelle juftice ils avoient pà faire cet 
avertiflement, & ces défenfes. 

Que l’on doutoit fi Gregoire étoit encore Pape, & fi l’on 
devoit le regarder dorefnavant comme tel, dans fon Obedien- 
ce: que fi Von y était obligé , l'on ne voyoit pas pourquoi 
lon fe difpenferoit de lui obéir , dans tout.ce qu’il comman- 
deroit de licite: & de permis ? Pourquoi l’on manqueroit de 
foümiflion pour fes ordonnances düëment publiées ? Que sil 
n'étoit plus Pape ; l'on demanderoit pourquoi , quand, & 
comment il avoit ceflé de l'être, puifqu’il n’avoic pas encore 
_ renoncé au Ponuificar? que l'Égiile-univerfelle ne l'avoit pas 
‘encore condamné ? qu'il n’avoit pas été canoniquement dé- 
pofé ? qu'il n’avoit été convaincu , ni d'hérefie , ni d’aucun 
crime EN 7 , devant un Juge qu'il fût obligé de re- 
connoître >? qu€ loin d’en demeurer d'accord ;, il nioïit har- 
diment tous ceux que fes ennemis avoient ofé lui imputer. 

_ Que l’on ne favoit s’il étoit à propos de fe fouftraire à fon 

Obédience : que ce feroit veritablement un mal : qu'il ne fal- 
Joit jamais en faire, quelque avantage qui pûten revenir : 
S'il falloit prévenir la fentence de fa dépofition, ou attendre 
qu'elle eûc été rendué ? S'il étoit obligé de fe caufer à foi-mé- 
me un dommage confiderable , pour gagner les ames des au- 
tres? que Jefus-Chrift avoit dir qu’il étoit inutile à un Chré- 
tien de gagner tout le monde, s'il fe perdoit lui-même : que 
ce feroit un deffein également témeraire, & deteftable de fe 
damner foi- même, pour faire fauver les autres : que ce fe- 


roit une folie de fortir de fa maïfon propre , pour y loger’ 


fon ami : de fe divifer , afin que les autres demeuraffent unis ; 
& de fe tuer, pour leur fauver la vie. 

Que lon étoit furpris de voir d’habiles gens, qui étoient, 
ou qui avoiènt été de l’obédience de Gregoire , affés téme- 
raires , pour declarer Schifmatiques tous ceux qui y étoient 
demeurez; eux qui n’avoient rien fait de nouveau, qui étoient 
reftez dans le même état, & perfeveré dansune Obédience, 
qui avoit été d’abord regardée comme la plus füre. Que lE- 
olife univerfelle n’avoit encore rien prononcé là-deflus , qui 
fut venu à leur connoïffance : que perfonne ne leur avoit 
même prétendu perfuader de s’en retirer. 


| Dy Concile de Confiance. 285$ 
Que lon étoit embaraflé de fe determiner pour le Concile 
convoqué par Gregoire lui-même , ou pour celui qui avoit 
été convoqué par les Cardinaux : que Gregoire avoit mar- 
qué par fa Bulle , le ç. de Juillec , pour l'ouverture du fien, 
- au lieu qu'ils avoient marqué le 24. de Juin, pour commen 
cer le leur : Que cependant, dans leur lettre écrite de Li- 
vourne à l'Empereur le 16. de Juillet, ils difent qu'ils ont de- 
liberé entreux de convoquer un Concile General des deux 
obédiences , dont le tems , & le lieu feront indiquez à Sa Ma- 
jefté Imperiale , par l'Ambaffadeur qu'ils ne de lui en- 
voyer au plütôt : d’où il s’enfuivoit que le 26. de Juillet, le tems, 
& le lieu de ce Concile n'étoient pas encore reglez : l'on leur 
demandoit comment donc ils avoient pà faire cette prétenduë 
convocation plus d’un mois auparavant ? qu'il y avoit bien 
des perfonnes de confideration qui sffüroient que tour le 
mois d’Aoult fuivant s'étoit pañé, Fo qu'ils euflent pu en con- 
venir. | 0 
Que s’il avoient fait leur convocation à Livourne dés le 14. 
de Juin, le Rhin n'en eft pas tellement éloigné , qu'il euc fallu 
attendre jufqu'au mois d'Octobre pour la faire publier en ces 
 quartiers-là, par un Nonce qui l'y porta, avec des lettres de 
créance, datées du premier de Septembre ; au lieu que Gre- 
goire y avoit fait publier le lieu plus de‘deux mois auparavant 
en Allemagne, & le long du Rhin, quoi- qu'il parût d’une 
date pofterieur à celui des Cardinaux. | 
: nb difent dans leurs lettres de convocation, qu’elle a été 
aire 


e l'avis de Meffieurs des deuxColleges,réunis en un Corps: | 


qu'il n’y avoit cependant nulle apparence que cette convocation 
eût precedé leur réünion, qui ne s’écoit faite que le 29. du 
même mois, fuivant l’Ae qui en avoit été dreflé ce jour-là, 
Que Île droit de convoquer les Conciles appartenoit au Pape, 


pendant qu'il y paroifloit difpofé:queGregoire l'avoit convoqué: 


qu'il avoit fait fon. poffible pour le faire tenir. Qu'ils ne de- 
voient pas dire , que ce droit n'appartenoir qu'à un Pape, qui 
joüiffoit du Pontificat, fans conteitation, eux qui l’avoient élà, 
& qui tenoient de lui leur dignité de Cardinal : que s’il étoie 
un Pape douteux, leur dignité, mal affurée, ne leur donnoic 


aucun droit de fe mêler des affaires de l’Eglife : qu'il n’avoient 
Nnij 








286 Supplément à la nouvelle Hiftoire 

qu’à fe tenir en repos fur l’éleétion du Pape. Qu'ils devoient 
douter de mème des Pontificats d’Innocent VII deBoniface 1X, 
& peut-être même de celui d'Urbain VI. Qu'ils fe trouvoient 
par là dans le même embarras que les François, qui avoient 
commencé le fchifme : que l’on pouvoit craindre, qu’en don- 
nant ces quatre Papes à leur Obédience , ils ne l’euffent vilai- 


nement trompée, ce qu’il n'étoit pas même permis de penfer. 


Que dans les lettres qu'ils avoient adreflées au Roi des Ro- 
mains, incontinent aprés l'éleétion de Gregoire, ils n’avoient 
pas prétendu le donner pour Pape douteux. S’ils ne fe croïoient 
pas bien fondez à faire cette élection, pourquoi la faifoient- 
ils ? Pourquoi le donnoient-ils pour Chef à une Obédience 
confiderable ? | 
Que l'on ne favoit pas trop fi Gregoire feroit obligé de fe 
trouver à Pile, & fi ceux quiy feroient, pourroient lui faire 
{on procés, au cas qu'il y manquâr: que la plus grande partie 
des Prelats, qui y étoient affemblez, étoient du parti de fon 
. concurrent , qui avoient toujourstraité de fchifmatique l'Obé- 
dience de Gregoire : qui s'étoient rendus parties contre lui; qui 
l'avoient fn divers crimes, fur lefquels il n’avoit encore 
été prononcé aucune Sentence : que tous ces gens-là ne pou- 
voient, ni être fes Juges, ni appellez à fon jugement : que 
l'on ne croyoit pas même être obligé de déferer à leur citation. 
Que la convocation du Concile en étoit une véritable, puif- 
que l’on vouloit qu’il exerçât une efpece de Jurifdiétion. Que 
cependant elle avoit été faite un jour ferié, auquel 'Eglife ce- 
Jebroit la fête de S. Jean-Baptifte, & à un autre jour ferié, 
où elle celebroit celle del’Annonciation derniere : qu'ainfi il s’y 
trouvoit deux nullitez effentielles. 
Que l'on doutoit fi cette convocation pouvoit être faite par 
ceux qui n’avoient aucun droit fur les convoquez , particulie- 
set 0 le Concile, qui n’étoit nullement foûmis aux Cardi- 
paux: qu'ils n’avoient fur lui aucune autorité, ni ordinaire, 
ni fubdeleguce : que celle qu'ils avoient faite à Pife, ne meri- 
toit pas le nom de Concile; parce qu’un Concile devoit être 
libre ; au lieu _. paroïfloit par la lettre de convocation, 
que celui de Pife étoic limité à l'extinétion du fchifme , par 
Ja renonciation des droits des Prétendans : qu'il paroïfloic 


Een — 
= ne genres ee 


Du Conaile de Conflance, _ 287 


qu'on avoit voulu donner la loi au S. Efprit : que l'on pou- 
voit trouver encore d’autres movens fürs, & convenables à 
la réunion, que l’on prétendoit faire de l'Eglife. 

Qu’au cas que Gregoire voulût bien aller à Pife, & renon- 
cer au Pontificat , & que Benoïft refusât de s’y trouver, la 
queftion feroit , fi Gregoire feroit tenu de renoncer , parce 
qu'il pourroit bien arriver que Benoïft voudroit fe maintenir 
en fa prétendué polleflion : qu’il ne manqueroit pas de dire, 
qu’à prefent qu'il étoit feul, & qu'il n’avoic plus de concur- 
rent, l’on ne pouvoit plus le contraindre de renoncer : que 
ce procedé feroit également honteux , & défagréable à lO- 
bédience de Gregoire, fur tout à caufe de ce que l'on difoic 
que Meflieurs du parti oppofé ne s’étoient pas encore fouf- 
traits à l'Obédience de Benoift. Que fi Benoiïlt ne fe trouvoic 
point au Concile, & refufoit toujours de renoncer, il ne pa- 
roifloit pas; par la Cédule du Conclave de Gregoire, qu'il y 
füc obligé. 

ue le terme que l’on avoit marqué pour cela, étoit trop 
court , à l'égard d’une bonne partie de l'obédience de ce Pape, 
qui fe trouvoit fi éloignée de Pife, qu'il étoir trés - difficile 
aux Prelats de s’y rendre pour ce tems-là , ou d’y faire trouver 
leurs Procureurs : que s'ils n’y venoient point, & que l'on ne 
püt raifonnablement condamner leur abfence, cette Af- 
femblée ne meriteroït nullement le nom de Concile General, 
qui doit être compofé de toutes les Nations. 

Qu’à l'égard des Cardinaux des deux Obédiences, qui s’é- 
toient affemblez, la queftion étoit de favoir s'il y en avoit de 
vrais, & de prétendus ? Comment les vraïs pouvoient habi- 
liter les autres, les abfoudre , les difpenfer , les rétablir en 
honneur, les créer de nouveau ? Si des Cardinaux avoient 
aflez d'autorité pour cela ? Que l'Empereur Robert paffanc 
fur toutes ces difiicultez, & fur beaucoup d'autres, touché du 
regret le plus fenfble de tous ces defordres, avoit toûjours fou- 
haïté, & fouhaitoit encore avec paflion, de pouvoir employer 


fa propre vie, & fes biens , pour les arrêter, & pour procu- 


rer une réünion fincere, pure , entiere, & univerfelle de tous 
les Fideles : qu’il apprehendoit fort que les Prelats affemblez 
à Pife , ne puflenc venir à bouc de la rétablir : qu’il avoit en- 











288 Supplément à la nouvelle H'ifloire 2 
voyé fes Ambafladeurs , de l'avis deplufieurs grands Princes ; 
& Seigneurs, & de quantité d’habiles gens, pour prier de fa 
part Gregoire ,& eux , de convenir d’un tems certain, & d'un 
lieu , où Gregoire feroit ce à quoi il s’'étoit obligé par fon 
ferment, afin que fans plus s'arrêter à ces difficultez, pl püc 
bien-tôt voir la paix rétablie dans l'Eglife de Dieu. 


ue foit que Gregoire s’y trouvât, ou ne s’y trouvât pas, 
, ÿ a 


au tems marqué, l’on ne laifferoit pas de proceder à l’élec- 
tion d'un Pape ; & que l'on feroit convaincu que Gregoire 
refufoit de renoncer. Qu'alors Sa Majefté Imperiale fe join- 
dre à eux, & travailleroït de toutes fes forces : qu'il prioic 
inftamment les Prelats aflemblez d'y donner les.mains, pour 
gagner quantité d’ames, & prévenir la ruïne des peuples, la 


 deftruétion des Eclifes, & des Monafteres, & les autres defor- 


dres de la guerre Civile : qu'il ne demandoit qu’un délai 
fort court ; & que l’on convint d'un autre lieu pluis commode 
que n'étoit Pife, Il y a bien de l’apparence que cette lettre 
avoit été dictée par un zelé partifan de Gregoire, & que l'Em- 
ereur ne s’étoit porté à l'envoyer, & à la faire recommander 
par fes Ambaffadeurs , que par Pa complaifance pour ce 
Pape : elle fut tout-à-fait inutile: le Concile refufa de fe laif- 
fer encore duper , & dépofa folemnellement l’un, & l’autre 
Prétendant. | | 
L'on voit encore une Lettre écrite par le Roi d'Angleterre, 


À eo il avoit adheré , où il lui marque, qu'ayant 


fait reflexion fur la longue durée d'un fchifme aufli perni- 


cieux que celui quiaffligeoicl'Eclife , il avoit apprehendé que 


Dieu ne fe laffât enfin, & qu'il n’accusât de negligence Îles 
Princes Chrétiens, qui l’avoient fi long-tems fouffert : qu'il 
n'avoit été fomenté que par la timidité , & l’avarice aveugle 
du Clergé, qui avoit {à en couvrir les horreurs d'un pré- 
texte de devotion , & de fainteté, qui avoit empêché les Prin- 
ces, à qui Dieu avoit confié le glaive materiel , pour la dé- 
fenfe de fon Epglife, de s'en fervir pour l’exterminer. 


Qu'il avoit été averti par plufieurs perfonnes, par les let. 


tres de Meflieurs les Cardinaux , & par le rapport de lAr- 


chevêque de Bourdeaux, qui avoit été envoyé à Sa Majefté, 
& au Prince de Galles fon fils aîné , auquel il avoit donné 
| | audience, 


Du Concile de Conftance. 289 

audience, en prefence des Prélats, & des grands Seigneurs 
de fon Royaume ; que lui, & tout le College des Cardinaux 

de Gregoire, voyant que ce Pape refufoit de fatisfaire au fer- 
ment qu'il avoit prêté de renoncer au Pontificat, s’étoient fouf- 

traits à fon Obédience, & avoient convoqué un Concile à Pife, 

pour la fète de l’Annonciation prochaine : que c'étoit un lieu 
trés-propre à le tenir : que Gregoire lui-même l'avoit autre- 
fois jugé cel : qu'il s’y trouvoit engagé, par la promelle fo- 
lemnelle qu'il en avoit faite, & jurée dans le Conclave, où il 
avoit ete él , avant, & aprés fonæleétion : que l’on l’avoic fait 
voir à Sa Majefté, & aux Etats de fon Royaume : qu'elle ne 

voyoit pas qu'il y eùt d'autre moyen de réünir l'Eolife, que ce- 
lui-là : que là-deffus ce Cardinal, aprés y avoir encore ajoüté 
quantité d’autres raifons, qui avoient fenfiblement touché Sa | 
Maijefté, & fes Etats, les avoit fuppliez de favorifer leur Col- 
lege de leur appui, de concourir avec les autres Princes Catho- 
liques, à la réüffite d'un deffein auffi falutaire, & d'envoyer au 
Concile fes Ambafladenrs, & les Prelats de fon Royaume. 

_ Que pour faire paroître combien il fouhaitoit cette réüinion, 
en favorifant de tout fon pouvoir le deffein de ces Cardinaux, 
à l'exemple des autres Princes, qui travailloient de concert à 
l'avancer, & à remedier aux maux dont l'Eglife étoit affligée, 
aprés avoir pris là-deflus l'avis de fon fils, des Evêques, & des 
Seigneurs d'Angleterre, Sa Majefté s'adrefloit à Gregoire, de 
l'Obédience duquel ce Royaume ne s’étoit jamaisdéparti, pour 
le fupplier inftamment de vouloir fe rendre à Pile, au jour 
indiqué , & d’executer ce qu’il avoit fi folemnellement promis: 
qu'elle ne pouvoit fe perfuader que ce Pape düt y manquer : 
que tous les Cardinaux des deux Colleges s’y trouveroient: que 
tous les Princes Chrétiens étoient refolus d’v contribuer de tout 
leur pouvoir : que quelques difficultez que l'on püt y faire nat- 
tre, Dieu feroit la grace aux Cardinaux de venir à bout de 
leur deffein. | 

_ Que Sa Majefté, ni fes Sujets ne jugeoient nullement à pro- 
pos de fe diftinguer en cette occafion des autres Princes Cacho- 

liques : qu’elle feroit trouver à Pife, au jour préfix, fes Ambaf- 
fadeurs, & les Prelats d'Angleterre, en perfonne, où par des 

Deputez , comme elle étoit perfuadée que feroient les au- 

Oo 





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290 Supplément à la nouvelle Hifhoire 
tres Princes, afin que l’Eglife pût enfin demeurer en paix. 

Que fi Grecoire vouloit donner un moment de réflexion aux 
maux que le fchifme avoit caufez, tant aux ames, qu'aux per- 
fonnes des Fideles ; au maffacre de plus de deux cens mille per 
fonnes, que l’on affüroit avoir peri en divers endroits, par les 
malheurs de la guerre: que l’on en avoicyvû maffacrer, depuis 
peu, plus de trente mille, dans la guerre qui s’étoit formée 
entre deux prétendans à l’Evèché de Liege, dont l'un étoit 
appuié par Gregoire, & l’autre par Benoift, fes entrailles fe- 
roient fans doute émuüës, &-fon cœur attendri ; enforte qu'il 
ne balanceroiït pas un moment à renoncer au Pontificat, plû- 
tÔr que de donner lieu à de femblables malheurs, par la feule 
envie de le retenir. 

Que la création qu’il avoit faite de quelques nouveauxCar- 
dinaux, au préjudice , à ce que l’on prétendoit, du ferment 
qu’il avoit prêté de n'en plus faire, faifoic croire à tout le 
monde qu'il n’avoit aucune envie de renoncer à cette Dignité: 
que Gregoire devoit être bien éloigné d’une femblable penfée, 


_& d'une inconftance pareille, qui le couvriroit d'opprobre, 


lui attireroit la haine de tous les Chrétiens, & les porteroiït à 
le chaffer entierement : que c’étoit l'avis que Sa Majefté vou- 
loit bien lui donner , dans fa derniere fincerité : qu'il prioit de 
tout fon cœur, de vouloir le convertir, celui, qui étant le mat- 
tre de tout le monde, avoit bien voulu prendre la forme d’un 
ferviteur, pour lui procurer la paix. 

Sa Majelté écrivit encore aux Cardinaux de l’Obédience de 
Gregoire, pour leur marquer qu’il avoit agréablement rec 
Je Cardinal de Bonrdeaux , qu'ils lui avoient envoyé : qu’elle 
lui avoit donné audience, en préfence du Prince de Galles fon: 
fils aîné, des Prelats, & de quantité de Seigneurs de fon Royau- 
me : qu'elleavoit appris par fon difcours, & parles lettres dont 
ils l’avoient chargé, qu’ils s’étoient fouftraits à FObédicnce de 
Gregoire , & qu'ils avoient convoqué un Concile dansla ville 
de Pife, pour la fête de l'A nnonciation prochaine, pour par- 


venir à la réünion de l'Eglife : que ce deffein étoit caufe qu'ils 


avoient déja fouffert beaucoup de maux, &qu'ils comptoient que 
S.M. voudroir bien y contribuer;parce qu'ils n’avoient pastrou- 
véd'autre moyen plus propre pour cereffer, que celui-là : qu'il 


PEN > > - 


Du Concile de Confiance. 291 


la prioit de vouloir leur être favorable, & de leur donner tous 
les fecours qui dépendroient de lui ; de même que tous les au- 
tres Rois, & Princes Catholiques, & d'envoyer à ce Concile 
fes Ambafladeurs, & les Prelats de fon Royaume : que voulant 
bien en cette occafon, leur donner des marques du zele avec 
lequel elle fouhaitoit de voir rétablir la paix dans l’Eglife, elle 
avoit écrit fur le champ, de l’avis des Etats de fon Royaume, à 
Gregoire, une lettre dont elle leur envoyoit une copie:qu'elle les 
prioit inftamment , qu’au cas que ce Pape voulût fe trouver 
au Concile de Pife, & renoncer au Pontificat, felon le ferment 
qu'il en avoit déja fait tant de fois, ils euffent foin de pour- 
voir à fon entretien , d’une maniere agréable à Dieu, & qui 
pût fatisfaire Gregoire, & Sa Majefté, qui avoit fort à cœur 
fes interêts ; aufquels cependant, elle préfereroit toüjours ce 
qui pourroit fervir à réünir l’Eglife de Jefus-Chrift. 

L'Empereur Wenceflas écrivit encore aux mêmes Cardi- 
naux, & les affura, qu’il avoit toüjours ardemment fouhaité 
de voir rétablir dans l’Eglife, une union, qui Jui étoit fi nécef- 
faire. Que Sa Majefté étoit bien perfuadée du deflein qu'ils 
avoient formé de la lui procurer, & de la peine qu'ils s'étoienc 
donnée d'envoyer des exprés, & d'écrire des lettres de tous 
côtez , pour y parvenir. Qu'ils pouvoient ignorer la part 
qu'il y avoit prife lui-même ; mais qu’il vouloit bien qu'ils feuf. 
jent, qu'ayant déja reçü par 7erème de Gyllemberg, Auditeur 
de Rote , plufieurs lettres, & Relations curieufes de ce qui fe 
pafloir à Rome , il avoit fait affembler fes coufins les Princes 
de Silefie, & tous les Evêques, & les Prelats du Royaume de 
Boheme, pour confulter avec eux, fur les movens de parvenir 
à la réünion ; & qu'ilavoit été réfolu, que Sa Majeftéenvoye- 
roit fes Ambafladeurs à Pife, au tems marqué, pour l’ouver- 
ture du Concile : qu’elle feroit dans fes deux qualitez d’'Empe- 
reur , & de Roi de Boheme, tour ce qui dépendroit d'elle, pour 
favorifer un aufli loüable deffein : que M° 7ean Cardinal de 
Reyafam étoit chargé de fa part de les en affurer. 

Le Roi de France ne manqua pas non plus de leur éerire de 
fon côté: il leur marqua : qu'il avoit toûjours efperé de voir ré- 
tablir la paix de l'Eglife, par ka renonciation volontaire des 
deux Prétendans au Pontificat : que leur ambition particuliere 





290  Supp. à la nouv. Hiff.du Concile de Confiance. 
avoit éteint dans leurs cœurs la charité ; que l’orgüeil l’avoit 
emporté fur l'humilité;& la perfidie, fur ce qu’ilsdevoient à l'E- 
olife, l'un & l'autre. Que Dieu par fon infinie miféricorde; leur 
avoit infpiré le deffein de s'aflembler enfin pour cet effet : Sa Ma- 
. refté loue leur zele, & leur promet d'y contribuer de fa part, 
rout ce qui dépendra d'elle : qu’elle leur dépêche pour cet effec 
{es Ambafladeurs: elle les prie d'ajoûter foi à tout ce qu'ils lui 
diront de fa parc, & de lui donner avis de toutes les réfolu- 
tions qu'ils auront priles.  . 

L’Eglife Gallicane qui fe trouva alors aflemblée, chargea 
Jes mêmes Ambafladeurs d'une lettre pour ces Prelats , où elle les 
aflüra qu’elle venoit de recevoir avec bien du plaifir les lettres 
qu'ils avoient envoyées en France, pour les inviter au Concile, 
dont elle leur étoit trés-obligée: que l’un des Ambafladeurs de Sa 
Majelté, qui avoit ordre de fe rendre à Pife, qui avoir afñfté à 
routes leurs délibérations, & pour lequel ils n’avoient rien eu de 
fecret, rendroit au Concile un compte exact de tout ce qui s'y 
étoit pañlé. 

Le Roïécrivitencore une autre lettre aux mêmes Prelats,pour 
leur dire que S. M. ne ‘doutoit pas qu’ils n’euflent appris tout ce 
* qu'avoitfaitle Patriarche d'Alexandrie en France, depuis fon 
retour de leur Affemblée, en faveur dela réünion, pour avancer 
le départdes Prelats François pour le Concile auquel devoient fe 
trouver aufli quantité dePrelats des autresNations,de l'obédience 
de Gregoire. Que le même Patriarche écoit alléà Francfort en 
Allemagne,accompagné de deux Doéteurs de l'Univerfité de Pa. 
ris ; parce qu'ils avoient appris, qu'il s’y tenoit actuellement une 
Affemoléce pour le même fujet : S. M.les exhorte de continuer 
dans le même deflein, & les affure de nouveau, qu’elle n’omettra 
rien de tout ce qui dépendra d'elle, pour le faire réüflir. L'on voit 
par-lä,combien le Roiï,& l’EglifeGallicane fe donnerent de mou- 
vement, pour en venir à bout. L'on ne put cependant vaincre l'o- 
piniâtreté de l’un, nide l’autre des Prétendans.Quoi-que le Con- 
cile de Pife les eüt dépofez,& él Alexandre V,ils nelaïfferent pas 
de fe maïntenir chacun de fon côté, dans quelques reltes d’'Obé. 
dience ; enforte que le fchifme ne cefla, que par la peine que fe 
donna l’EmpereurSisifmond,fuccefleur deV venceflas A ses 
d'affembler, & de proteger le Concile de Conftance, qui ne fut 
tenu que fix ans aprés, PREUVES 








NOUVELLE HISTOIRE 
DU CONCILE 


DE CONSTANCE. 





CHARISSIMO IN CHRISTO FILIO KAROLO 3uerf. 
Reg Francor. illufhi. 


Enapicrus Epifcopus fer- 
b vus fervorum Dei, chariff- 

mo filio CaroloRegi Franco- 
rumilluftri, Salutem & Apoftol.be- 
ned. Sereñitatis tuæ litteras nobis 
noviter defcriptas paterne affectu 
rééepimus , & earum intelle“to te- 
note finceritatem Regii animi cir- 
ca Ecclefiæ unitatem, & folertem 
tuam diligentiam, qua quodam- 
modo pôftpofitis aliis etiam arduis 
negotiis Regni tui, principaliter 
ad id vacas, in Chrifto Jefu , Cujus 
res agitur , plurimüm commenda- 
mus, fibi regratianres humiliter 
qui cor tuum dirigat ad fedulam 
profequurionem tam far@i operis, 
&c negotii fa'uraris, tibique grates 
referimus , qui illud fic firmiter, 
# prudenter affumis , tenentes in- 


dubiè, quod votis tuis ipfe Deus 


affiftet , & quod laudabilirer cœpi- 
fti, laudabiliüs confummabis. Et 
quia ab aliquibus tibi fcribis effe 
relatum, per nos, & venerabiles fra. 
tres noftros S. R. E. Cardinales 
factum fuiffe unum publicum in- 
ftrumentum, dûm adhuceffemus in 
Conclavi, cujus quæ dicitur copia 
jam per aliquot his dicbus, de Pa- 
rifiis éxtitit nobis miffa, ipfiufque 


|originale vel tranffumtum in pu- 


blicä formä, pro expedientiori ve- 
ritate negotii, & pro his quæ tra- 
étanda eruntin congregatione Præ- 
latorum Regni tui, quos pro iftà 
materià convocari fecifi, tibi pof- 


tulaft per latorem Præfentium , vel 


ilium celerem deftinari. Imd, quo- 
dammodo mirabaris , attento teno- 


Vrier 139$ 








. rum fidelium omnium promifimus 


+ Preuves de la nouvelle Hiffoire 


einen præfati, cur | mittes ad nos , quia fperamus quod 


tandid cardaverimus tibi inftru- ! erunt tales cum quibus f:ri porcrie 
mentuniplum tranfmittere, cujus ! folidum furdamentum, libe: à com- 
copiam idem jam à pluribus habe- | municabimus , & cis omnia quan- 
banus, de quo aliqui murmura- | tumvis fecreta pandemus ; cdm fir- 
bant, nobis afcribentes, quod ad | mænoftruintentionisexiftar, nihil 
impedimentum vel dilartionem dif. apud te & ruos de omni conceptu 
tulimas inftrimentum prædiétum | noftro remancre incognirum vel 
tuæ Celfitudini diftinare. Adhæc | occultum. Et proptereà, fili cha- 
tuæ Surenicati,fili charifime, ref- | riflime, te rogamus & obfecramus 
pondemus ,quod quitibi, velaliis | per vifceramifericordiæ Jefu Chr 
ifta (criplerunt, vel quomodolibet | fti, quôd miflionem acceleres eorum 
rctulerunt, minùs veridicè id cge- | quos miffurus es, rales ad hoc cli 
rint, & prontereà dictam copiam, ps » Quibus poffimus omnia li- 

uam confiétim effe conftanter af- erè aperire, & tunc clarè percipies 
nus. tibi remittimusintrofcri- | quôd non turbare, vel differre vo- 
pram. Verum eft, amantiflime fili, | lumus, fed'accclerare totis affecti- 
quod per nos & diétos Cardinales, bus Ecclefiæ unitarem ; cum, tefte 
ante, & poft introitum Conclavis, | Chrifto, ad id principaliter tota 
acetiam poftquam inde exivimus, | mea verferur intentio, ut operibus 
fuerunt multa condié@ta multaque | elucefcet. Datum Avenioni,1rre 
proloquuta, & aliqua fcripturæ | Nonas Februarii, Pontific. noftri 
commiffa, quæ de fui naturâ,pro | ann.prim. Jonannes MurerTi. 
veritate negotii fecrerd expedit re- Collatio fiéa cft ad originale 
fervari, quæ nihilè minàdsillisquos ! Bulle plumbatæ. 


, 


Hanc cedulam jerarunt omnes Cardinales antequam procederent ad ele- 
hionem Benediéfi XIII, cum quibus [ê cidem Ceaule Jubftripfit. 


N°: omnes & finguli S.E.R. | quantum ad nos pertir.er feu per- 
Cardinales congregatiproele. tinchir, & dabimus Paftori no- 
étionc fururä,inConclavi,antealra. | Îtro & ercgis Ponr:fici, ac Vica- 
rein quo Miffa communiscelcbrari | rio Jefu Chrifti Domino noftro 
confuevit pro Deifervitio ,unirare | futur :, qui erit pro rempore , au- 
Ecclefiæfuæ fanêtæ,acfaluteanima- | xilium confilium & favorem, nec 
ad impediendum vel differendum 

præmiffa dabimus confilium vel 

fivorem direétè vel indiredè, pue 

blicè vel occulrè, & ifta omnia & 

fingula alia, eriam ultra promif. 

Ecclefiæ , & finem imponendum , fa, Omnes vias utiles & accommo. 
fchifmati , proh dolor! in Ecclefia : das ad utilitarem Ecclfiæ & unio- 
nunc vigente , quantum in nos , nem prædiétam cjufdem , fanè- & 
rit, & per nos laborabimus fide- , veraciter , fine machinatione, feu 
liter & diligenter , & per nos, | excufatione vel dilatione quâcume 


& juravimus ad S. Dei Evangclia 
corporaliter per nos taéta, quod 
abfque dolo, fraude & machina 
tione dde ad unionem 


nn, C2 ns nn ù 





du Concile de Conffance. ’ $ 


que fetvabie, & procurabit pole 
tends quilibet noftrûm , qui affum- 
ptus fuerit ad Apoftolarum etiam 
er en sionNsMinclufivè per 
db um de Papatu faciendam, fi DD. 

ardinalibus qui nunc funt , vel 
erunt in futurum, de iis qui nune 
funt , vel majori parte eorumdem, 
hoc pro bono Ecclef &unionepræ- 
diétä videatur expedire, Datum 
Avenione. 

Ego Guido Præneft. fupra fcripta 
juravi & promifi, & manu mea fub- 
{cripf. Ego Johannes Epifc. Tuf- 
culanus, &o. Ego Nicolaus Epifc. 
Albanenfis, &c. Bernardus tit. S. 


Sixti Presb. Card. Bertrandus tir, 
S. Potentianæ Præsb Card. Tho- 
mas tit. S. Praxedis Præsb. Card, 
Johannestir. S.Ciriaciin Thermis 
Præsb Card.Joannestit. S.Vitalis 
de MarolioPræsb Card. Petrustit, 
S. Sufannæ Presb Card. Johannes 
tit. S.Anaftafæ Præsb. Card Mar- 
tinus tit. S. Laurentii in Lucina, 
Præsb. Card. Johannestit. SS. Jo- 
hannis & Pauli Præsb.Card, ltrus 
tit. S Petri ad vincula Præsb Card. 
Guillelmus tit. S Ceciliæ Præb. 
Card. Psrrus S MARIÆIN VIA 
LATA DiAconus CARDIN. &Ce 





ACTA TERTII CONCILII REGIS ET ECCLESIÆ GALLIC, 


S UrrR profequutione unionis 
Eccleliz, & executione viæ cef. 
fionis per fubftractionem totalis 
obcdientiæ, & pro evidentia dicen- 
dorum fupponitur determinatio 
Regis & Ecclefiæ Gallicanæ ad 
viam ceflionis tanquam certam, & 
circumftantiis præfentis fchifmatis 
debirè confideratis folam dolendzæ 
{cifluræ fedativam, & confcientia- 
rum quietativam, cujus rationes & 
motiva, in epiftola Parifienfis Uni- 
verfitatis, univerfis Chrifti fideli- 
bus direéta, ut plurimdm continen- 
tur. 

ROLE etiam folemniflima 
requificio pluries Avenione faéta 
diéto Benediéto per Cardinales 
omnes, uno excepto,videlicer Mar- 
, tino Psmpilonenfi, & per DD. Du- 
ces Bituriæ & Burgundiæz Regis 
patruos, & Ludovicum Aurelia- 
nenfem ejus fratrem , pro parte Ec- 
clefix Gallicanæ , ut pro fedatione 
fchifmaris, Ecclefiæ compatiens, 
ad ceflionem paratum fe offerret, 


camque viamacceptare dignarctur, 
fecundum formam & tenorcm cedu- 
læ per cum & älios Cardinales ante 
cjus clcétionem juratæ. Supponitur 
etiam alia folemnis requifitio ad 
idem fata, didto Bencdido pro 
parte Regis & Ecclfix Gallicanx, 
per ejus folemnes Ambaxiatores, & 
etiam Ambaxiatores Regum Hif- 


paniæ & Angliæ,cumintimatione 


quod fi non acccptaret, remuve- 
rentur impedimenta unionis foven- 
tia fcifma , ut in diétis requifirio- 
nibus, & inftruétionibus di&torum 
Ambaxiatorum pleriüs conrinetur. 
Supponuntur ctiam diéti Bencdi- 
éti dencgationes & refpenfioncs, 
ore , fcripro, & fiéto, ut in pro- 
ceffu lariùs apparcbit. 

His fuppofitis, Rex Ecclefiæe 
compatiens, volenfque incæpta de. 
bitum finem accipere , TERTIo 
convocavit Epifcopos, Abbates, 
Univerfitates,Capitula Ecclefiarum 
Cathedralium, & plures folemnes 
Thcologiz, & utriufque juris Do- 
À ij 





ue, © D | 


_tibus, ufque a 


/ 


a Presves de la nouvelle Hifhoire 


étores ,ad primam diem Maii anni 
D. M cccLxxxxviIts. & impe- 
dimentis pluribus Regi & ejus pa- 
truis & fratri prrdictis obvenien- 

Î xx11. diem nego- 
tium dilarum eft; in quo Rege ne- 


 ccffarid abfente, & ob hoc depu- 


tatis in Concilio Præfidentibus, 
Johanne Bitariæ, Philippo Bur- 
gundiæ patruis, & Ludovic. Au- 
xelianenfi fratre Ducibüs, caufa 
convocationis per-Simonem Cra- 
maut DecrerorumDoétorem,Regis 
Confiliarium, Patriarcham Ale- 


_xandrium prætaéta expofita eft, 


rer unà cum didtis Duci- 
us, Rege Navarrz, Karolo Duce 


Borbonii, Comite Nivernenfi, filio 


diéti Ducis Burgundiæ , Cancella- 
rio Franciæ D. Arnaldo de Corbejà 
milite, & quodam milite Græco, 
Alexio nomine , ac pluribus mili- 
tibus & Baronibus Confilii Regis, 
& præfentibus D D. Archiepifco 

pis Lugdunenf, Rothomagenf, 
Rhemenfi, Senonenf , Bituricenf, 
Auxitanenfi, Turonenfi, Bifuntin 

Epifcopis Bajocenfi , Lexovienfi, 
Abiiicen Maclovienfi, Conftan- 
tienfi, Parilienfi, Carnotenf , C1- 
bilonenfi, Morinenf, Atrebatenfi, 
Belluacenfi, Ambianenfi, Sylva- 
nectenfi, S. Flori, Aurelianenfi, 
Andegavenfi, Redonenf , Corifo- 
pitenfi, Trecorenfi, Laudunenfr, 


Sueffionenfi , Lexovienfi, Magalo- 


nenfi, Condomenfñ , Convenarum, 
Petragoricenfi, Albienfi, Rode- 
cenfi, Piétavienfi, Anicienfi, Tre- 
cenfi, S. Pontii , aliifque pluribus 
Epifcopis,innumerabilibus Abba- 
tibus & Prælatis, ac Capitulis, feu 
Procuratoribus eorumdem ante di- 
&tis , ac Univerfitatum Parifienfis, 


.Aurelianenfs, Andecgavenfis , Ma- 


galonenfis , Tolofanz, Maciftris 
& Doétoribus facræ paginz, & 
utriufque juris in copiofa multitu- 
dine, Keétore Parifienfis Univerf- 
tatis cum Decanis & Procuratori- 
bus fingularum Facultatum, nomi- 
neque Regio diéta caufa convoca- 
tionis aperta , videlicet ad confu- 
lendum Regem, an pro exequutio- 
ne viæ ceflionis,facienda fit fubftra- 
étio particularis obedientiz , id eft 
pecuniar. fubfidiorum & provifio- 
nis Epifcopatuum, dignitatum , ac 
aliorum beneficior. per Papam con- 
ferri folitorum ; an totalis effet obe- 
dientia fubftrahenda , ut maturiùs 
fecuriüfque quifque poñit fecun- 
dum fuam confcientiam judicare, 
confulereque Regem pro diéti ex- 
tirpatione fcifmatis, fexex una par- 
te viri notabiles pro parte negativa 
proponenda, fcilicet quod neutram 
fubftraétionem facere licet, decet 
& expedit, deputati funt, qui ut 
meliùüs materiam ad Papæ benepla- 
citum aperirent, de ejus amicitia 
& promotione familiariffimi elcéti 
funt, videlicet Archiepifcopus Tu- 
ronenfis, Amedeus de Brolio De- 
cretorum Doétor. Epifcopus Ani- 
cienfis , Epifcopus Sani Pontii, 
fimiliter Decretorum Doctor. Ab- 
bas Sanéti Saturnini Tholofant 
Doëtor Decretorum. Fr. Pertrus 
Emilarii, Jacobita Magifter in 
Thcologia Tholofz, D. Johannes 
de Cofla Leg. Doctor Tholofanus. 


Pro parte aurem altera affirma- 


tiva , videlicer quod facienda erat. 


toralis fubftraétio, aut particularis 
deffendenda , toridem viri providi 
& fcientifici elcéti, deputatique 
funt: vidchlicet Simon Cramaut De. 
cretorum Doétor fupra nominarus, 


babens Epifcopatum Carcaflonen- 


2 à 


+ 7 Sn Q _#{ 


= 9 pe nn. —  “—s de 


nn, DD be + 


00 0 ft ep gun Sus—t eng nn, un De 


- ——— 





du Concile de Conffance. 


fem in commendam. Johann. Ca- 
pardi Licentiatus utriufque juris 
difertiflimus, hod:e Epifc. Atre- 

atenf. Petrus Regis Decretor. Do- 
étor , Abbas S. Michaelis in peri- 
culo maris: Æpgidius de campis, 
deRothomago, Johannes Brevifco- 
xæ, & Petrus Plaoul , viri providi 
& honefti, Doétores. in Theolo- 
gia Parifienf. & in hac materia 
unionis Ecclefiafticæ eruditiflimi, 
cifque ex parre Regis diétum cft, 
ut omnes & finguli ex eis dicerent 
& proponerent omnia Quæ pro €o- 
sum pofitionibus fulciendis face- 
rent, aurquomodolibet facere pof- 
fene, & ut ampliùs difcuri mate- 
riam non oporteret, conclufioque 

er Kegem in materia capi pee 
ad honorem Dei, & Eccicfiæ {uæ 
fandtæ. 


] N primis proteftor quod omnia 
À que di&turus fum , intendo di- 
cere falvâ fide catholicà, detcrmi- 
natione, correctionc, & cmenda- 
tione D. Benediéti divirà provid. 


Papæ X111.S.{an@æ Ecclefiz Ro 
manz, cum honore & gloria Chri- 


ftianiff Principis D. N. Francor. 


Rezis,cum honore & reverentia D. 


Revis Navarræ praæfentis, DD. Du- 


cum prafidentium, & alior. de ge. 
nere Regio, Confilii Regii ,acRe- 
verendiff. Prælatorum Archicpif- 
copor. Epifcoporum, Abbatum, 
Univerfitatum , Capitulorum & 
omnium aliorum querumcumque, 
quoniam etiamin injuriam cujuf- 
cumque nihil intendo dicere, nifi 
in quantum veritas meaftringit, & 
materia requirit. 


| 


Item præmittitur quod D. Cle. | 


Præmiflis itaque ficut præfertur 
difpofitis, die Mercuriixx1x. diéi 
menfis Maii præfentibus fupradi- 
ctis,in Aula reformationum fuper 
S:quanam, in palatio Regis uni- 
ver{o cæœtu congregato , pro parte 
negativa declaranda, quod non de- 
bebart Bencdiétus compelli ad cef- 
fioneni, per fubftraétionem rotalem 
aut particularem , propofuit Ps- 
TRus RAvAT:I Decretor. Doctor 
fupradict. Epifc. S.Pontii, & qui, 
ut ab aliquibus afferitur, à Papa 
inftruétus, & ejus partem {eu obe- 
dientiam dcffendendam modis, & 
diverfis mediis, & mirabilibus fpe- 
cialiter miflusdicebatur , in eff@u 
propoluit quæ fequuntur, prore- 
ftando, Dr eteido ide concluden- 


do. 


Sequitur proteflatio Petri Ravaii. 


mens VIl.fuitverus Vicarius Je- 
su CHRiISTI ,verus Papa & verus 


Epifcop. Rom.ut patuirper depofi- 


tioncs juratas DD Cardinalium,& 


determinationes Regum Franciæ, 
Hifpaniæ , Arragoniæ , Scotiæ, 
Prælatorum, Univerfitatum & ftu- 
diorum, talifque, quandiù vixie, 
fuic habitus , & repuratus , nec cft 
revocatum in dubium. Quo fub- 
larto de medio, D. Bencdidtus 
XI111.concorditerelcétus fuit ve. 
rus Papa per habentes poteftatem, 
talemque D.N Rex & alii, per fuos 
folemnes Ambaxiarores reputavit & 
reputat. Quo præmillo, de fubftra. 
étione totali ponuntur tres conclu. 
fiones. 

Prima conclufio eff, Yn hiis quæ 
non funt contra gcneralem Ecclefiæ 
ftatum , jus naturale, vel divinum, 


À ii 


6 Preuves de la nouvelle Hifhire 


Romano Pontifici eft obediendum. 
quamvis fit contra jus pofitivum. 
& aliquibus grave & oncrofum. 
Probatur. Patribus carnalibus eft 
obediendum; ad Coloff. 111. cap. 
Ergo fortids fpirituali; Ad Hebr. 
xr. cap. facit cap. qui refiftit x1. 4. 
3. & cap. Si Dominus: item, qui 
non dbedietie Principi, morte mo- 
riatur. C. Si quis, & C.omni, de 
maj & obedienr. Nam & Petrus 
Clementem inftituendo , ei præce- 
pitobediri; & contra facientes funt 
infames. Ad hoc C. Si Dominus. 
Alleg. Iremtefte D. Gregorio, pec- 
or anitatis qui fedi Apofto- 
licæ o cire contemnit. Item, de 
neceflitate falutis eftobedire & fub- 
effe Rom.Pontifici. In Extrav. Bo- 
nifacii vnam fanétam : nec valer, fi 
diceretur propter bonum licer non 
obedire , xr. q. 3. C. Non femper, 
& C. Julianus xv. q. 6. C. Nos 
Sanétorum ; quia licet fieret fub- 
ftractio , non haberemus unionem; 
& fi haberetur , non eft facienda, 
quia regula eftApofñtoli ,Non func 
mala facienda , ut bona eveniant, 


maxiinè dubia bona.x1iv. q. v. forte. 


& C Nequam, & per tot quaft. & 
fic, licet bRrsdie effet bona , non 
deberet tale malum committi. Item 
quia per fubftractionem Papam non 
inclinabimus , fed indurabimus, & 
incidemus in fortius fcifma , quia 


forfan fubftractionem factam non 


acceptaret. Item oftendemus incly- 
tæ memoriæ Karolum Regcm de- 
functum errafle. Inimicisdabimus 
gloriam, & juftitiam noftram con- 
culcabimus , & effet adverfarium 
fovere ; unde diccrent adverfarii 
nos f{cifmaticos Papæ noftro obe- 
dientiam fubftrahendo. Item nec 


Prælati , obftante corum juramen- , 


0 Ru RER es ue um ne 


to , poffent huic fubftraétioni con 
fentire, per caput : Ego N. dc jure 
jur. quia jurant Epifcopi Papæ effe 
fideles & ipfum in Papatu defen- 
dere, & manu tenere- Item, quit 


ifta fubftraétio erit contra libertas 


term canonicam , & fic, huic con« 


fentiendo erimus excommunicati3 
cap. Noverint,defent.excom. 1tem 
dubitare debemus proccflus qui 
fiunt per Papam , in die Jovis S. 
Scptimanz, contra abufores & im- 
pedientes Jurifdiétionem Ecclefæ, 
& alias fententias quas propter ino- 
bedientiam ferre poterit. Item quo- 


modo confident Principes in fide- 


litate noftra, fi Papæ non fuerimus 
fidcles, cui principaliter fumus af- 
triéti ? Item dubitare debemus fen- 
tentiam quz dicit quod funthære- 
tici, qui Papam caput Ecclcfiænon 
effe dicunt: notat Gloff. in C. Nul- 
li fas, x1 x. dift ad hoc C. t. xxir. 
dift. fidemquippe violat , & ei con- 
tumax invenitur , qui euimn cæteris 
Ecclefiafticis pretulife non cognof- 
citur , &c. 

S'ecunda conclufio eff. Papæ etiam 
apertè malo in vita & moribus, 
quandià eft Papa, obediendum eft, 
Probatur per ditum Apoftolil Pe- 
tri 2. cap. Obedite Præpoftis ve- 
ftris , non folàm bonis & modeftis, 
fed etiam difcolis. 2°. per di&tum 
Chrifti, Matth. xx111. Super ca- 
thedram Moyfi federunt Scribz & 
Pharifæi, &c.fcquitur.quædicunt 
facite, quæ faciunt facere nolite, 
C. x1x. dift. Item certum cft quod 
Papatus non perditur, nifi per fo- 
lam infidelitatem, quia eft don 
gratit gratis datæ, & cft conclufio 
Auguftini de Anconà. Sequitur, 
dato non conceflo , quod D. N. Pa- 
pa effet perjurus , nihilominds ei ef 


D TD mm © ne un, mms = = 


— —— 


 &€ quo 





du Concile de Conjance. 


obediendum. Patet ex conclufione, 
uia ex uno folo, fLilicet hærcfi per- 
Papatus, & probarur quod 
non sl pr otens , quia voluit fc1va- 
juramento promifir, ut pa- 
tet cx refponfione tertix Bullæ, & 
fecundæ , cûm dicitin fecundä & 
aliäs in quantum virrute ejufdem 
cedulz faéte in Conclavi teneamur, 
&c. Erin tertiä cûmdicit : Decla 
zamus noftræ intentionis non fuiffe, 
nec efle, per diétim cedulam, iplam 
inConclavi faétamaut cjrs ff um 


fufpendere , feu conditionem in 


ipfa apponcere, fed eam, juxta fuum 
ordinem & tenorem fervare, &c. 
Nec obftat declaratio Cardinalium 
de viä ceflionis, quia non fuit f:- 
ta ut debuit, ut poftcà per alium 
deducetur. Per prædiéta non obftar 
Gloffa cap Si Papa x. dift. ro. 
quia ab aliquibus negatur, fcilicct 
Petro Bertrandi & Auguftino de 
Anconä, nam rextusillius capituli 
tradit regulim negarivam , vel ali- 
ter Glofla illa dicit quod poteft ac- 
cufari, non dicir quod debeat fub- 
trabis nec dicir quod quonfque fue. 
rit declarario faéti, habeatur hære- 
ticus, aut quod fubrrahatur obe- 
dientia. Icem nec cftin Papa cri- 
men notorium , quia NCgatur in co 
crimen. Irem, & ficftinco crimen. 
non cftincorrisibilis , quia juri fe 
fubmirtit, offticrdo viam fuff- 
Cientem. Quarc, &c. 

Terria conc'uffs eff. Pape etiam 


de hærcfi accufaro obcdiendum «ft 


ante fenrentiam, & qui arte rece- 
dune, funt fcifmatici. Probatur per 
#- Hinc etiam, juxta gloff. xvit 
dift. Ubi Symmachus fuir de hærefi 
acçufatus , aliqui reccffrrunt ante 
tempus ab eo dicir textus, quod 
{cifma fecerunt. C. Nonne vrai q. 


1v. Item, fi Papa de hærcfi accufa- 
tus fpoliatur, reftituendus cft, aliàs 
darctur occafio malignandi per nos 
non compcter tei. G. tem Balaam, 
10.q.vri. Item, fccundum Johan- 
nem Andreæ ,in cap. Licet. Exce- 
ptio bærelis contra elcétum non im. 
pedit adeptioncm poff. flonis ; ergo 
mulrô mirüs nocct adeptis poffef. 
fionem ; nec obftat Liber Patriar. 
chæ, qui videtur dicere quod fie 
hæreticus : cum reverentia non cft 
hæreticus nec fcifmaticus , nec te. 
netopinioncm f{cifmaticam , & ap. 
parebit rempore & loco congruis. 
Item fuppono quod non cft ve. 
rum quod effet fcifmaticus. Cer- 
tum eft , quia requiritur declaratio 
ab habente poreftatem Per C. cum 
fecundum. de hzxret in vr. & eft 
conclufio Johann. Andrez in C, 
fœlicis, de pænis, & in koc cafu 
Concilium generale effet Judex. 
Item ,ad hoc facir Gloffa commu- 
nis Innocent. in C. in litteris, de 
reftit. fpoliar. dicit : quod mali fi- 
de ne ante declarationem non 
eft fpoliandus, & fpoliatus rcfti- 
tuenduseft, & ita fubditi obcdire 
tenentur : quod in provifo confir= 
matur, & cléto non eft dubium, 
ut tenet Herricus Bohic. d. c. in 
litreris. Modo nos laudavimus, & 
quantum in nobis fuir, approbavi. 
mus ckétioncm D. Benediéi, & 
fuirejus concorselcétio Igirur fibi 
non poflumus licirè ob.diertiam 
fubtrahere. Sequitur quod fuppoe 
fito quod contra confcicntiam Pas 
patum detineat, fibi «ft obcdiene 
dum. Patct per prrdiéta & alle. 
ata. 
Necobftarer fi dicererur: Exillie 
uæ dixifti, fequitur quod malè 
Bit receflum à Barcholomxo, quia 








$ Preuves de la nouvelle Hifloire 


Papatum polfedit paeificè per ali. 
qua tempora, & non debuit fpolia- 
ri; quia jura exprefsè præcipiune 
fibi, tanquam notoriè intrufo , non 
obediri ; per Canonem , In nomine 
Domini xxr11. dift. non fic de D. 
Bencdiéto quem renemus, & pro 
cujus prædeceflore declaratio fa&a 
fuit per illos qui poteftatem habe. 
bant, fcilicet per Cardinaless & 
fië patet quod non debeat fieri fub- 
ftractio. 
. Item, fi ficret illa fubftratio, 
fequerentur inconvenientia ; primd 
quis abfolver à manuum injcétione 
in Clericum , cm Ordinarii hoc 
non poflint? Item, quis difpenfa- 
bit in matrimoniis contractis in 
gradibus prohibitis? Item , quis fi- 
milice difpenfabit cum irregula- 
ribus , aut corpore vitiatis? Item, 
quis abfolvcet à fententiis latis con- 
tra Prælatos & alios, qui Sedi Apo- 
ftolicæ pecuniam promiferunt , fub 
pœna excommunic? Non valet 
quod dicitur in Libro Patriarchæ, 
quod in neceflitate quilibet Ordi- 
narius poteft abfolvere, &c. quia 
hodie nulla’eft neceflitas, & jura 
prohibent hoc fieri. Nec fimiliter 
alet id quod dicitur in eodem Li: 
bre quod Pœnitentiarius major po- 
teft abfolvere, quia de his quæ tan- 
gunt CameramPænitentiariæ, non 
potcft. Item quia Papä vivente & 
contradicente, nullo poteft modo: 
nunc non yacat Sedes. 
Nec valer quod dicitur : Poteft 
rovideri per Prælatos, quia Præ- 
Éxi non pofluut aliquid contra de- 
creta & Papæx conftitutionés : præ- 
diéta autem funt prohibita per de- 
crèca, & Papales conffitutioncs. 
Nec etiam valet quod dicitur,quod 


Eardinales poflunc. in prædiqis 


providere : hoc fuftineti non potelE | 


per Clem. Ne Romani, de Ele&io- 


ne, quia ipfi Papa vivente nullam : 


habent jurifdiétionem aut porefta- 
tem; & co modo etiam nihil ha- 
bent , nifi quantum exprefsè inve- 
nitur eis conceflumin jure : modo 
non reperitur in jure, cautum,quod 
in hoc cafu habeant aliquam pote- 
ftatem. | 


Item, fi fat fubftra&io, fequitur 


maximum inconveniens ; nam qua- 


tuor fcifmata inducemus : capitis & 
membrorum ; 2°. membrorum ad 


invicem ; quia nulli volent obedire, 
& non fubtrahere, dicentes cum B. 
Ambrofo in C. Convenior xxt11. 
q- fin. Melius eft ut à nobis vita 
auferatur , quèm ut à Deo reccdai 
mus. Item, inducemus divifionem 
majorem Prælatorum , ad minores, 
& minorumad invicem,& aliorum; 
quia aliqui volent fervare fenten- 
tias , aliqui non : quo inducetur 
divifio noftrorum Principum ad 
invicem, & Univerfitatum, quia 
aliqui dubitabunt fententias, ali: 
qui non; quidam alios Scifmaticos 
repurabunt , quia Bonifacio non 
obediunt, & etiam fuo non obe- 
diunt, aliqui habebunr fcrupulum 
& non celcbrabunt, licet alii ce- 
lebrent. Surgent errores infiniti! 


inferiores non obedient RS EN | 


& contemnent fententias Epifco- 
porum , ficut Epifcopi contemnent 
fenrentias l’apæ , & leviùs contem- 
nentur, in quantum minor eis priri- 
cipaliter, aur plurium adhibetur 
devotio aut fides, quam Papz , & 
ex prædiétis apparet quod non cit 
facienda fubftractio totalis obe- 
dientiæ. _ 
Reftar probare quod non eft fa- 


gienda particularis fubftraétio, pro 


. : qua 





- du Concile de Confiance. | 9 


quo ponam tres conclufiones. 
Prima conclufio eff. Romano 
Pontifici in collationibus & pro- 
vifionibus Epifcopatuum, Prælatu- 
rarum , dignitatum, & aliorum Be- 
ncficiorum eft obediendum. Pro- 
batur per primam conclufionem fu- 
pra pofitam, quia hoc non repugnat 
juri naturali vel Divino, aut ftatui 
uoiverfalis Ecclcfiæ, & ifta eft tex- 
tualis, inc. 2. de præb.invr. Item 
quia poteft dare jus ad Bencficia va- 
catura,per Clem.l.nelire pend. & if- 
ta decretalis fuitConcilii generalis: 
grgo ad iplum plenaria benchcio- 
rumdifpofitio pertinet. Non obftat 
quod poffet dici de jure communi, 
dati Epifcoporum & Abbatum 
pertinet ad Capitula & Conventus; 
ifta jura Papa obfervare debet, & 
non fic fibi injuria, fi res ad jus 
commune reducatur. Ad hoc dici- 
tur, quod in primitiva Ecclefa, 
folus Papa conferebat Epifcopatus 
alias dignitates ; fed poft, per 
re Generalia, & Provincialia 
-Concilia, per Papam confirmata, 


à Papa data eft poteftas Capitulis, 


& Conventibus eligendi , & iftæ 
provifiones Dignitatum funt à sa 
poñtivo conceflæ, fupra quod eft 
Papa,& Gcut dedit eis poreftarem, 
à fe non abdicavit, Cd apud cum 
poteftas conferendi remanfit. Facit 
C. quamquam de Elcct. in vi.& C. 
dudum, de Præb. Ergo fine juris 
injurià , eadem poteftate uti poteft. 
C. cum Ecclefa, de Ele“t. ad hoc 
facit diétum Gratiani. Chriftus 
qui ne aliquando legcm 
adimplevit; load ,utlegitur, 
Dominus fupra legem fe obtulit. 
Sic conditor canonum Papa cos 
aliquando obfervat , aliquando au- 
gem fe Dominum offendendo, con- 


tra eos facir; 8 eriam quæcumque 
de decimis & aliis Ecclefafticis 
negotiis tractata funt , rata haben. 
da funt ,nifi autoritas Rom. Eccle. 
fiæ aliud duxerit ordinandum, &c. 
ut hoc fententialiter habctur , in 
$ hiis ita, & cap. feparatus xxrur. 
q. 1. & ita conferendo benefcia, 
vel non confcrendo, Papa obfcrvat 
Canones. 

Item, fi fiat ifta particularis fub- 
ftradio , corfideremus pericula, 
quia omnes dignitates elcétivæ 
fune per Papam refervatæ, & non 
poflunt per. Ordinarios conferré. 
Item, quis confirmabit Archicpif. 
copos ? Patriarcha non potcft, quia 
hîc fumus in Patriarchatu Roma- 
no, & Patriarcha Alcxandrinus, 
utdicitur, Ortodoxus, in Ægypto 
habet poreftatcm fecundum Cano- 
nes. C. Epifcopus IX. q. 2. Item, 


quiseligce Patriarcham, & corfir- 


mabit, & exemptos, qui fubfunt 
Rom. Pontifici? Item, quid de be. 
neficiis refervatis jure communi 
vel fpeciali, juxta Albcric. c. 2. 
de Præb. in vs. Si etiam fient ele- 
étiones per impreflionem ? an laïci, 


_& viles perfonæ facient bencficia 


dari indebitè2 Si fient collationcs 
per Simoniam? Si confanguincis 
affeétione carnali , & forfan inho- 
neftis perfonis, viros fcicntificoss 
& littcratos poftponendo? Item, 
nos fuimus & fumus neglicentes in 
po Ecclefatticæ unio- 
nis ; fi particularis fiat fubtractio, 
quilibct Epifcopus reputabit fe Pa. 
pam, & in hoc obdormict,ncc un- 
quam laborabit, & erit noviflimus 
error pcjor priorc. Item, quid quid 
fiet per Ordinarios nihil valcbie, 
quia ubique funt impetrantes, & 


proceflus facti, in quibus apponi 
B $ 





10 Preuves de la nouvelle Hifivire 


tur Decretum quod ligat, etiam 
ignorantes , & fic erimus excom- 
municati per proceffum diei Jovis 
fanétz, de quo fupra. 

Item, Scifmarici erimus non obe- 
diendo & nonpoterimuscaquæfunt 
jurifdiétionis:ron porerimus abfol- 
vere, &c. Undeinfnita foquuntur 
inconvenientia, & tunc erunt om- 
nes fures & latrones in beneficiis, 

ui non intrabunt per oftium in 
ovile. Item aliqui volent uri gra 
tiis ; erit difcordia, fequentut ri- 
xæ, diffentiones, & alia inconve- 
mientia concomitantia. 

S'ecunda conclufie eff. Romano 
Pontifici, pro neccflitatibus Eccle- 
fiz Romanæ eft obediendum in va. 
cantibus & annatis Epifcopatuum, 
& bencficiorum aliorum. Probatur 
% primam conclufionem , quia 

oc non eft contra jus Divinum, 
&c. nec mirum, fi Dominusitanon 


p'æcipiat, quoniamipfe non incæ- 


pit,fed Johannes XXII. Item, cer- 
tum cft quod ordinarius Collator 
fruétus vacantis bencficii poteft re- 
fervare pro certo tempore, ex caufä. 
Ergo & Papa à fortiori. Ad hoc 
cap.unic.utbenef. finedim. confer. 

Item, Papa poteft hoc Epifco- 
po concedere. C. tua. de verb. fign. 
C. fi Papa, de Privil. inantiq. Er- 
bo poteit fibi , ex neccflicate retine- 
re, Item, valet ftarurum Epifcopi, 
ut primi anni bencfcii vacantis 
fruétus Fabricæ applicentur, & cf 
epinio communis. Joh. Andr. in 
C. fignificavit, de Præb. erso, ec. 
Item, Epifcopus vitem unius Ec- 
clefiz ,cx caufa potcft alreri dare. 
6 ficur, & 6 in tergo. xy1. q. 1. 
Irem certum eft quod Papa mode- 
ratum auxilium aut fubfidium po- 
€cft perere à fubditis. C. cum Apo- 


folus, de cenfibus, & C. cumins 
flantia, ergo, &c. Item, conclufio 
Beati Thomz, & aliorum Doûto- 
rum cft, quod Papæ, fi exigat in 
decima beneficiorum , eft obediens 
dum, pro atilitate pubiica & defen- 
fione Ecclefiæ. Item, regenti com 
munitatem , debet provideri de bo- 
nis communitatis, & in cafu necef. 
ficatis, & à fubditis ex caufà legiri- 
mä fubfidium petere poreft. Modè 
hodie fummè expedir, proptet fum- 
ptus quos facit in Ambafciatis pro 
unioncEcclefiz; nec habet patrimo 
nium Ecclefiæ, quia non habet obez 
dientiamtertiæ partis:refiduumaus 
tem intrufus occupat, quare, &c. 
Item, non eft dubium, quia Papa 
ee fuper Clerur poflit concedes 
re eo ficut & ipfe, & cjus 
prædeceflores de faéto fecerunr. 
juxta C. cum adverfus, & aliis. de 
immun. Ecclefiar. 

Tertia conclnfio. Sequetur ex 
Præedictis, quod Rom. Pontifici , 
in procurationibus, quas certo mo- 
do fibi refcrvat, cft obediendurm, 
quia hoc non eft contra jus natue 
rale, aut Divinnm , aut univerfa- 
Icm Eccicfiæ ftatum. Non obftant 
duo qux PE opponi. Primèm, 
quia Prælatis vifirtantibus jure Dis 
vino debentur procurationes , quiz 
dignus eft operarins mercede ie 
& juxta dictum Apoñtoli, nemote- 
netur propriis ftipendiis militare, 
fed qui altari fervic, de altari vi- 
vere debet ; & qui feminat fpiri- 
tualia, &c. Secundurm, per hoc 
quod Papa procurationes fibi attri- 
Puit, impeditur correctio crimi- 
num , & reparatio Ecclefiarum. 

Ad primum.Cum reverentia dico, 
quod hoc quod permittit À poftolus 
pro vifitatione recipere, deber Epif- 





du Concile de Conflance. 1 


copus aut Prælatus obmittere, pro- 
pter mn Papæz, & pro- 
pter bonum obedientiæ, & necef- 
fitarem falutis, quæ requirit obe- 
dientiam, quia Apoftolus non præ- 
cipit vifitanti recipere pecuniam, 
aut aliud loco cjus, fed permictit. 
Aliter dico, ficut Innocentius, à 
Hoftienfis ,in C. cum ex offic. quod 
illæ autoritates intelliguntur de il- 
lis, qui ex dcbito hoc En aliàs 
{equeretur quod quilibet Prædica- 
tor procurationcm recipere debe- 
ret : modo Epifcopus non facit ex 
debito , quoniam Papa prohibct: 
ide non debet habere procuratio- 
nem, Item, aliud eft quod à jure na- 
turali vel Divino in mente aliquid 
determinetur, quia tunc illud per 
Papamnon debetin aliquoimmuta- 
ri : aliud quod à jure PAS a 
jure naturali, vel Divino : nam lex 
pofitiva talis quecumque fit, per 
Papamaut Principem poteft immu- 
tari ; etiam per confuetudinem. Ita 
eft de procurationibus ; nam jus 
jofirivum canonicum, vario modo, 
die diverfitarem temporum, 
& mores hominum ordinavit. Jux- 
ta C. Romana, cap. exigit; & C. 
fœlicis, de cenfib.in vi. & ita ifta 
non funt dedireéto, à jure Divino, 
& naturali, fed à jure poñtive , &c. 
Item, fi Epifcopus aut Prælatus vi- 
fitans’ haberet procurationem in 
Curià, ipfe qui eft folùm admini- 
ftrator, Papæ pe pientiquod fibi 
tradat, aut folvat pro utilitate Ec- 
clefiæ, obrdire debet. Poteft ergo 
à fortiori prohibere ncexigat. Et 
licet, fialiundeEpifcopusrectum & 
ftatum fufficientem non haberet,di- 
a objcétio colorem haberet;sramen 
Domino concedente , in hoc Re- 


guo Epifcopi aliundè fatis poflunt 


habere viétum & fuftentationem. 

Ad fecundum. Cumdicitur quod 
impeditur correétio criminum, & 
reparatio Ecclefiarum ; refponde- 
tur & negatur hoc affumptum-.Nam 
alio A poteft Epifcopus provi- 
dere corrcétioni & reparation, &e 
fcire crimina, fcilicet per teftes Sy- 
nodales in Synodo. xxv. q. vr. & 
per Synodum, & Provinciale Con- 
cilium providere poteft. Et fic con. 
cluditur : Neutram fubftractionem 
fieri debere. Et ifta eft opinio Car- 
dinalium; & ad hanc deducendam 
deputati erant duo Domini qui de- 
Sie huc venire. 

Item, fubftractione faûä, cede- 
ret ,aut non cederet, finon ; vidcae 
mus quid erit nobis? fi cedet, non 
valebit ceflio, & ad minùs fcrupu- 
lum erit maximum: nam & renune 
ciatio Cæleftini ab aliquibus dicéta 
cft non valere, quia per dolum, ut 
dicunt, induétus fuit; fed & ifta 
non valcbit, quia per metum. Nam 
ratio Anglicorum , in corum Epi- 


ftolä eft; quia dicimus quod non 


tenuit Eletio D. Bartholomaæi, 


quia violenta;fic nec ifta reflio quia 


violenta. Argum. C. Abbas, quod 
met. cauf. C. frequens, de rcitir. 


fpoliar. in vi. & fic finon tenet ccef- 


fio, non valcbit Elcétio. C. ad pe- 
titioncm, de accufat. 
Non obftantallegata per Patriar- 


cham, cum apcruit caufam convo. 


cationis quæ videntur fonare in 
contrarium, nam obje&um Decre- 
tum pertinct ad Reges fæculi Chri- 
ftianos, &c. habetur xxt11. q. iv. 
quando. Vcrum cft quod ad Regem 
& Principes pertinct procurare 
unionem Écclefiæ , ficut fecerunt 
& continuè faciune per Concilia, 
Ambalciatas, & proprios labores 
B i)j 








Ÿ2 Preuves de la nouvelle Hifhire 


pcrfonales, definitio tamen perti- 


net ad Ecclefiam, per 6 Hinc etiam. 


xvit. dift. hoc teftantur Theodo- 


fius, Valentinianus, & Conftanti- 
nus, in C. Saccrdotibus. Itemetiam 
verum eftquod ad Regem pertinet 
exequutio , quandw Ecclefia exequi 
non potcft, & ita incelligicur illud 
capit. ad requeftam Ecclefiæ contra 
Scifmaticos, Reges debent proce- 
dere, &c Non obftat cum dicit 
textus : Pacatam velint efle, &c. 
quia fubtrahendo Ecclefia noneffce 
pacificata , {ed turbata , & quod 
exequutio ad Regem pertinet,quod 
Ecclefia non poteft. Facit C. Prin- 
cipes fæculi, xxrir. Q v. Vi- 
deatur cafus. Jura aurem in contra- 
rium allegata loquuntur in Scif- 
matico & Hæretico, contra quem 
poteftates {æculares moveri debent: 
non fic eft in propolñto. 

Item non obftat quod dicitur 
virtute juramenti eum poffe com- 
pelli : see fi fuit licitum , certum 
eft ; fi dubiumintutiorem partem 
debet interpretari, &in dubio Ce- 
dere tenetur. Si voluiffet, potuif- 
fer certium membrum adjecifle. Si 
autem illicicum; fed fateamur quod 
fit licitum: dico quod Papa vo- 
uit, & vulr illud fervare, ut dic- 
tum cft fuperiüs , in fecundä con- 
clufione de totali, & fic non ceft 
perjurus , fcifmaticus , nec 
nax : aliter ore magis moderato 
potuiffet loqui de Domino fuo, & 
meo.Non obftat Gloffa Innocenrii, 
in c. inquifitioni, de fentent. 
excomm. quia Papa nihil injuftum 
péeciée quia offert viam fatisra- 
tionabilem, nec aliud facit in præ- 
judicium publicum, & fic dcbet 
fibi obediri.Etin cafu illiusGloflæ 
non habet locumin noftro cafu. 


Item non obftar quod dixit quod 
Reges Angliæ, & Hifpaniæ func 


procefluri. Dico quod Anglict 


non funt pro fubtraétione, quiain 


cedarà Regis Angliæ eft verbunr 


liberæ ceflionis. Et primüm audivi 
à valentibus viris Regem Angliæ 
dixiffe, quod nunquam fubtrahet. 
De Rege Komanorum dico quod 


:ipfe eft pro voluntariä ceffione , ut 


patet , quia ejus Ambaxiatores ex= 
peus hoc dixerunt Papæ , fci- 


icet he us Cameracenf. M. 


Petrus de Alliaco, priùs Anicien- 


fis. Similiter & communirates 1ta- 
lias,quæfecerunt ligam cum Rege, 
expreflam mentionem fecerunt , 


quod contra alterum prætenden- 


tium non procedent. De Rege Caf- 
tillæ dico es ejus intentio eft 


quod fiat fubtraétio ambobus con- 


tendentibus fimul. 
Quod allegatur quoad hoc etiam 
Parifienfis Univerfitas, audivi à 
valentibus viris, etiamde Univer- 
fitate, fi placer Regi fcrutari vota 
fingulorum , non reperietur media 
aut tertia pars, pro aliquali fub- 
tractione,&c. Et quia Reges Fran. 
ciæ pluries Papam deftitutum refti. 
tuerunt in Sede, non foverunt Scif- 
maticos. Non vereor quod D. N. 
Rex dcbeat neceffarid incipere, fr 
etiam non fiatalteri, quiaipfenon 
vulr aliquam viamacceptare. Item 
quia via cefhoniseft pro uno , ficuc 
pro altero , nec unus cedet, nift 
etiamakius cedat, & non debet fie- 
ri fubtractiouni, nifi fiat fimul al- 
teri per fuam partem. Nam & D. 
Benediétus, ut eft diétum,, offert 
vias rationabiles , & non eft Scif- 
maticus,aut fufpetus de Scifinate. 
Et ex prædiétis viderur concludi 


quod non porcft ferifubtractio. Ec 


… 21 


— 7 


du Concile de Conflance. 13 


ita in confcientiä meÀ videtur di- 
cendum, & Repgi confulendum. 
Et ita dicerem , fi cffem in mortis 


articulo. Hzc fint dia fub cor- 
retionibus prædictis. 


S'atim completä premi[[i Propofitione farre xit pro eadem parte fuliiendi 
frater Petrus Emilarii Jacobita, P'Opofuër in formé que fequitur. 
Primo, protefando, @ inde Concludendo, Proteffatur ut D. S. 
Pontii, afirmativè, @ neceffario » C ultra, quod non interdit ali. 


quid dicere contra viam ceffionis, 


P Rima concluffo eff. Chriftiano 


non cft licitunm cogere Papam ad 


_cedendum & refignandum. Probo 


fic. Nulli Chriftiano non eft lici- 
tum cogere Papam ad abfolvendum 
fubditum à Jurifdiione Epifco. 
pi fui, aut Epifcopum à Jurifdic- 
tione Superioris. Ergo, &c. Con- 


clufo eft bon: : affumptum eft B. 


Bernardi, quidicit : extorta licen- 
tia non eft licentia fed violentia. 


2% Dicit Chriftus in Evangelio: 


Quos Deus conjunxit, homo non 
feparet;fed Papa cft conjunétus Ec- 
clefiæ per Deum, nam ci dicit 
Chriftus: Pafce oves meas. Item 
1. Reg. 24. non licet mittere ma- 
num in Chriftum Domini : modà 


Papa eft Chriftus Domini, ut patet 


Exod. 18. Et ad hoc Bernardus ad 
Eugenium. Item non licet , ut di- 
Cunt adverfarii , uti viâ facti con- 
traadverfarios , qui funt Scifmati- 
ci, obedientes Antipapæ, érgo à 
fortiori, non debemus uti via fac- 
ticontra D Benediétum » qui cft 
Verus Papa, & quem talem appro- 
bavimus. Item omnis resper quam 
Caufam nafcitur, per eamdcm dif- 
folvitur. Modà Papatus nafcitur 
pe liberum corfenfum » To per 
iberum confenfum decbet fieri cef- 
fio : nam ceflio dcbet effe volunta- 
ria , aliès ut & dcpofitio quam fibi 
Dominus refervavit. Quare, &c. 


Item Papa non habet fuperios 


rem, coram quo poffer conqueri , 
fi fieret ei fubtractio ,» aut fatto 
Contra eumutcrctur , quia de co 
dicit Scriptura: Super omnia bona 
fua conftituet eur. Igitur ceflio per 
fuftraétionem induéta effet nulli. 
Nec poteft compelli ad cedendum. 
Antecedens cft natum , & contra 
patet per Alberrum Magnum in {e- 
cund. fententiar. ubi dicit quod 
juramentum factum per metum, 
ubi non potcft haberi recurfus ad 
fuperiorem, eftnullum. em quia, 
aut inducti fubtraétione Papa effet 
factus de nolente volens, autadhuc 
cffetnolens. Si fecundum non va- 
leret ceffo , quia non voluntaria : 
fieffec faétus volens , etiam non va- 


leret ceflo. Argumentoin fimili de 


Matrimonio carnali; nam conclu- 
fioaliquorum eft, quod Matrimo. 
nium Contractum per merum, nul- 
lumeft, licct alter contrahentium 
fit factus volens ; quia , &c. Item 
nec hoc poffet conftare , an fcilicer 
effet faétus volens : imd femper 
præfumendum cft quod nolens hoc 
facerer,attento initio, & confcien. 
tiænoftræ non cffent affccuratæ , 
quod tamcen in unione confcquen. 
dä, maximè quærendum videtur , 
ut dicunt plures. 

: Secunda conclufio ef. Nonlicet, 
necexpedit Ecclcfæ Gallicanx {ub- 

B iij 








14 preuves de le nouvelle Hifloire 


trahere obedientiam D. N. inhiis 
quæ pertinent ad Officium Cathe- 
dre. Probatur. Non licet Eccicfiæ 
Gallicanæ dicere unam truffam 
mendofam , etiam pro unione Ec- 
clcfiæ: ergo nonlicet obedientiam 
fubtrahere , quiaomnemendacium 
juxta Auguftinum, eft pernitio- 
fum. Item non eft licitum fubtra- 
here juftitiam , ergo non eft lici- 
tum fubtraherc obcdientiam, quia 
obedientia eft pars juftitiæ : nam 
juftitia eft reddere unicuique quod 
fuum eft. Affumptum patet, quia 
amotàä juftitià, quid effent Regna, 
nifi magna latrocinia ? Item non 
eft licitum, etiam pro quocumque 
mortaliter peccare. Ergo non cft 
licitum fubtrahere, quia fubtrahe- 
re obedientiam eft peccatum mor- 
tale, quod eft contra charitatem , 
& contrariatur Scripruræ , quæ 
docer ut mandatis Regiis & fupe- 
rioribus obediatur. Dicit enim 
Chriftusin Evangelio. Si diligi- 
tis me, mandata mea fervate, Et 
alibi: Obedite Præpolitis veftris, 
non folùm bonis & modeftis, fed 
ctiam difcolis. Item fi Ecclefia 
Gallicanafubtraheretobedientiam, 
veniret contra charitatem quam de- 
bet habere ad fcipfam, quia ejice- 
ret à {e cuftodem omnium virtu- 
cum, quæ eft obedientia. Item hoc 
cit contra regulas Auguftini, de 
Civ. Dei [, 1. Ubi non funt fi- 
cienda tnala , ut bona eveniant. 
Nam fubtrahere effet commirttere 
peccatum praprium ad virandum 
alienum, & plus diligere proxi- 
mum, quäm feip{um. 

Item hoc effect nocivum, & non 
expediens viæ ceflionis per Eccle- 
fiam Gallicanam eled@æ; nam fi ei 
ion obcdiatur , cur ctiam obedi- 


ret requirentibus ceflionem ? Nam 
dicit À uguftinus : Si non facis quod 
præcepit, quà fronte petis quod 
promifie , & fubtrahere A pi 
tiam , effet magis Papam irritare, 
quèm movere, & vobis poffer diri- 
gere verba Luc. vr. Ut quid vocas 
tis me, Domine, fi non Écitis quæ 
dico vobis » &c. & alibi: Labiis me 
honorant, cor autem eorum longè 
cftäme,&c. Nec valet quod aliqui 
dicunt fubtrahendumeffe prounio- 
ne Ecclefiæ , quia non eft attenden- 
dum quid fiat, fed quo animo fiat. 
Mitor de ita dicentibus , quia ifta 
eft conclufio reprobata per Auguf- 
tinum,&Magiftrum fententiarum: 
quia non eft licicum facere bonum 
malä intentione , nec malum boni 
intentione , videlicet furari divi- 
tibus, ut detur pauperibus. Aliis 
effect hoc præparare excufationem 
omnibus delinquentibus, dicen- 
tibus eis bonà inrentione feci, & 
ro bono.Nec obftat Gloffa cap. ip- 
Ë pictas ; quia tantüm ibi habetur, 
quod magis debet attendi quo ani 
mo aliquid fit quäm quod fit, & 
fic ipfa Gloffa loquitur comparas 
tivè. | # 
Item fi fubtrahemusobedientiam 
uoad illa quæ pertinent ad Cathe- 
pre cffcétualiter in totum fub- 
trahemus. Probatur. Quia dicit 
S. Thomas 22. q. 104.a. 2. Qudd 
non funt multæ din ,fed cft 
una fola virtus obedientiæ , per 
quam obedimus Papæ, Regi, Præ- 
latis, & aliis quibus tenemur. Er- 
go fi fubtrahamus obedientiam in 
uno, in totum deficiemus. Dicit 
enim idem S. Thomas 22. q. ç. 
art. ç. Quod hærericus qui difcre. 
dit unum articulum , non credie 


alios per fidem, fed per opinionçm, - 


Ce 6 = ns FR 


EE — = 


du Concile de Confante. 


Sic in propoñito. Item fi in favora- 
bilibas nobis, prout abfolutioni- 
bus, aut aliis caufis obediamus Pa- 
pæ, & non in favorabilibys ipfi : 
malé facimus , per diétum Augufti- 
ni. Væ duplici corde, quia diabo- 
Jus non mn parte in homine ba. 
bere, {ed totum, ficut Deus rotum, 
vel nihil: nec boni erunt in parte 
Dei & in parte diaboli, ficut nec 
mali in parte diaboli, &in parte 
Dei, & ita non cft facienda parti- 
Cularis fubtraétio , &ad hoc facit 
exemplum facrx Script.de Balaam, 
& afina. 

Terria conelufio eff. Majuscffet 


| peccatum noftrum non obedicn- 


tium D. N. Papæ , quäm Roma 
horum fcifmaticorum ad obedien- 
tiam noftram nulle modo venien- 
tium. Probatur. Infidelitas Chrif- 
tianorum hærcricorum eft majus 
peccatum intenfivè , quim Paga- 
norum, qui nunquâm gratiam bap- 
tifmi recéperunt. Ratio eft quia 
magis Jess qui non implet quod 
promifit, quäm qui nihil promi- 
fit. Ad hocfacit diétum Apoftoli, 
2. Petr. 2 &ibi Gloffa ordin. Item 
fnirabiliter fcandalifabimus. Di- 
cunt Romani , Petro de Lunä non 
ft obediendum : Nos dicemus 
fiétà fubtractione Papæ non eft 
bbediendum. Ulrimum fine dubio 
eft prjus. D'icent Romani: Coga- 
tutr Petrus de Lun ad cedendum: 
Nosdicemus : GogaturPapa ad ce- 
dendum. Ultimum ctiam fine du- 
bio eft pejus, quam primum, 
Quarra, conclufro eff. Non ap- 
LE ex refponfonibus datis per 
apam, quôd ipfe renuerit viam 
ceflionis , & dato hoc, non fequi- 
tur quèd fit fcifmaticus. Probatur 
primum, Non apparct ex refpon- 


15 
fione primæ bullæ, Quæ fortiÿs ur. 
gere videtur , quiaibi non ef CX= 
preffa negativa , nec fcquitur ex 
contentisineä ; quia licet videa- 
tur dicerce illa refponfo, quod ex 
acceptatione viæ ceflionis, feque- 
retur inconveniens , ex hoc non 
{equitur quôd ipfe refutaverir ; 
quia non negamus omnia ex qui- 
bus fequuntur inconvenientia, 
Nam habctur ibi, quod non im- 
providè eam non duxcrit acccp- 
tandam , quod non eft refutare * 
vel denegare, fed mavis obviare 
temerariæ voluntati. 

Sccunda pars conclufonis pro- 
batur , quia non fequitur , RES 
gavit vian ceflonis, quod perti 
naciter ncgaverit, ficut nec fecit, 
& ita non eft fcifmaticus 5 quia 
Juxta Alex. Deshales, & S. Tho- 
man 2. 2.ad hoc quod quis fit fcif- 
maticus , oportet quôd pertina- 
citer obviet præceptis Ecclefx ; 
nam pertinacia oftendic fcifinati. 
cos. Quod non fit pertinax, pro- 
batur per fecundam bullam , feu 
Re faétam D. D. Duci- 
bus Bituriæ, Burzundiæ, & Aurce 
lianenfi. Item ctiam a paret per 
tertiam bullam , feu pate 
cifdem factam , in quà fe obtulit 
fervare cedulam conclavis. Modà 
in cedula conclavis ceflio contine- 
tur. 

Ex prædi@is fcquitur correlati. 
vè , D. N. non fuiffle perjurum, 
Probatur. Quia non poteft inter 
venire perjurium , ubi non eft ju- 
ramentum, Modà Papa non pro- 
mifit concedere , aut offcrre viam 
ceflionis , licet teneretur facere cef- 
fionem. Et fi for{an quis arguat : 
Si tenctur facere, €rgo & cam pro- 
mittere , vel offerre, Non valet 





_— 2 —— 





16 | Preuves de la nouvelle. Hifloire 


confequentia ; quia ex juramento 
non tenetur offerre, licetaliäs tene- 
retur. Similiter in voto continen- 
tiæ, Ergo vovi obedientiam Præla- 
tis, ergo tencor eis iterum offer- 
re , non fequitur. Credo tamen 
qudd fi omnia effent promta, & ad- 
verfarius vellet recipere , quod D. 
N. etiam teneretur cedere. 

Quinta conclufio ef. Dato ,non 
conceflo, quod D. N. Papa cedere 
tenerctur , & ceflionem facere re- 
cufaret , hæreticus non effet, aut 
[cifmaricus. Probatur. Quia ad 


hoc quod quis fit bæreticus, duo 


requiruntur 5 videlicet error in in- 
telleu contra fidem, & pertinacia 
in opinione & voluntate, Modo in 
cafu ifto effet poflibile , quod D. 
Papa negaret viam ceflionis & ta- 
men non erraret, nec eflet perti- 
nax. Probatur. Quia jam fortè ve- 
rum eft quod non cedet , aut re- 
fignabit ; ergo hoc non eft contra 
FE 1 Non cedam aut non refigna- 
bo: nam fortè cras morietur. Ar- 
gumento ejus quod dicit Augufti. 
nus v. de Trinitate quia in hiis 
quæ funt fidei, nonlicet dicere for- 
fé ; quia dubius fn fide, infidelis 
eft. Mod mihi eft licitum dicere 
verum dicendo, non cedam, quia 
&c. Item, fi effet contra fidem, non 
refignabo ; ejus contraria , fcilicet 
refignabo , cflet certa, & neccffa- 
id vera, quod non eft verum ut 
diétum eft. Probatur per fimile. Si 
dico : non falvabor , non eft contra 
fidem ; feçus fi dicerem : non debeo 
vellé falvari. Sic, fi dico non con- 
ficcbor , non cft contra fidem : aliud 
gcc fidicerem , non debco confite- 


ti. Sic in propofito, quia licer fi 
diccret, non debeo es forfan 
effet contra fidem, aut unionem Ec- 
clefiæ , non tamen fi dicat ,non ce- 
dam, &c. Nec eft in D. Papä per- 
tinacia, quia D D. Cardinalibus 
proteftatus fuir pro praterito, & 
pro futuro, quod in iftà materià 
non intendit aliquid dicere, con- 
tra Ecclefiam & fidem, &c. Et fi 
dixerit, paratus eft revocare, &c. 
Sexta conclnfio eff. Licet Inter 
laudabiles conditiones quas habet 
via ceflionis | habeatur quod fit 
brevior & facilior quam quzque 
alia viä declarationis,non fequitur, 
Papa præfentat viam prolixiorem 
& difficiliorem; ergo eft fautor 
fcifmatis. Probatur. Quia via gra- 
tifimæ dimiflionis peccari primi 
arentis , fi Deco placuiflet ,.erat 
se & facilior , quam Incarna- 
tio & Paflio Chrifti, & tamen non 
proptet hoc per viam gratiflimæ di. 
Pifhonis. fed Incarnationis & Paf. 


fionis Chrifti fuit diétum peccatum 
remiffum ; ergo, &c. Item, ali- 


uando per Reges & Principes pro 
É. fcifmatis elea fie via 
faéti, & difcuflionis, ur patet ex 
Chronicis, & tales non fuerunt 
fcifmatici, quia non elegerunt viam 
ceflionis. Item Alexander Papa, 
cujus tempore fuit fcifma , non idcà 
fuit fcifmaticus, quia non eleoit 
viam ceflionis ; unde dico, quod 
pertinacia non folüm reperiri po- 
teft circa hærefes : imd etiam in 
aliis peccatis. Et hoc deiftis, fub 
correctionibus ante diétis , propter 
bonum Regis, & Regni in Fons 
fcientià mei. | 


S'ubfequ ent 


. - 


sn Fa 


D D TO  Moters 


SG 


du Concile de Conflance. 


T7 


Subféqueni die Toni XXx. Maii immediate fequenti, pro eädem parte 
fulcienda, D. foannes de Coffä Legum Doctor Tholofanus propefuit 
que féguuntur, premitrens proteffationes in forma, D. S, Pontii 


quas hic causa brevitatis obmitto. 


Uta ab aliquibus affcritur D. 
N. fubtraionem cfle facien- 
dam, pro eo quod afferitur ip{um ef- 
fe perjurum, pertinacem,& dubita- 
tum ; idco oftenditur contrarium. 
Et primo, fuppono cedulam con- 
Clavis ,quæ tria continet in cffeétu. 
Primüm , videlicet promiflionem 
& juraenrum de profequendo pa- 
cem , &unionem Eccicfiæ, omni- 
bus viis & modisutilibus, & ac- 
commodis : fecundüm, quod etiam 
ufque ad ceflionem de Papatu fà- 
ciendam : & tertiùm , appofiram ad 
hoc conditionem , {cilicet fi D. D. 
Cardinalibus qui nunc funt, vel 
eruntin futurum , dehiis qui nunc 
funt, vel majori parti eorumdem, 
hoc pro bono Ecclefiæ, ac unionis, 
videatur expedire. Item fuppono 
udd D. D. Cardinales afferuntur 
fci le declarationem & requifitio- 
nem D. N. Papz, ut aliis viis di- 
miffis, acceptaret viam ceflonis. 
Item fuppono quèd diéta decla- 
tatio, qua declaraverunt Papam 
ad viam ceflionisteneri , fuit faéta 
Papà inconfulto , & non vocato. 
Item fuppono, quèd D. D. Cardi- 
nalibus, per cedulam , & non aliun- 
dè data fuit poteftas diétam declara- 
tionem faciendi. | 
Hiis præmiflis , probatur qudd 
non fit perjurus. Ubi aliquis pro- 
mittitflarearbitrio , fandum eit ; 
quoniam tenet pronunciatio ; alias 
non. Pater, quia ubi arbitrium 
non tenct , fubmictrens nullo mo- 


Re 


do aftringieur. 1. dicm proferre ff. 
de arbitr. fic eftinpropofito,quia 
nullum eft arbitrium. Probatur. 
Nam certura eft qudd arbitrator te- 
netur pronunciare, parte præfente 
& vocarà, prout docent Jafon, & 
Petrus,in 1. fin. ff.de contrah empt. 
& Barthol. in 1. arbicratu ff. de 
verb oblig modo D.N. non fuit 
vocatus vel præfens. Ergo, &c. 
Et ratio quia prafens cffe de- 
bec, cft, quia de cjus præjudicio 
agitur. Argumento C. Quinta 
Valle de jurcjur. & ibi per Inno- 
centium, ° 
2°. Ubi arbitrator non fervat 
formam fibi datam, non tenet ar- 
bitrium. L. Diligenter ff. mandat. 
Sic & in propoliro. Cardinales 
non fervaverunt formam cedulæ. 
Probatur. Quia in cedulähabetur, 
uod omnes vias utiles & commo- 
procurare tenctur. Moco plu- 
res viæ funt ante ccflionem, quia 


_ &c. Icemdiciturin cedulä, ctiam 


| 


ufque ad ceflioncm , &c. Modà 
dictio etiam, denotat ordinem, & 
includit, & fupponit majorcm ra- 
tionem in tacito , quäm in expref- 
fo. Pro hoc facit dictio ufque, quæ 
fequitur, quæ denorat & ultimum 
terminum. Modd Papa non tene- 
tur ad hanc præcisè, fed ad omnes 
utiles, & accommodas, & fic primd 
aliæ viæ utiles , ut accommodæ 
tentandæ funt. Quod probatur pet 
fimile. Vafalli jurando fidelitatem 
promittunt Dominum fervare uf= 








Preuves de la nouvelle Hifhire 


que ad mortem, & fi per aliam 
viam poffunt falvare ; non tenentur 
ad fe ponendum morti. Etita D D. 
Cardinales alias vias non tentando, 
non fervaverunt formam eis da- 
tam, fed pronunciaverunt contra 
formam juramenti , quia debe- 
bantaliasinquirere, quod non fe- 
cerunt, & fic nulla cft pronun- 
ciatio. - 

Item probatur ulterids. Qui 
promictit ftare aïbitrio, intelligi- 
turc , fiarbiter arbitretur ut bonus 
vir; quia in juramento inrelligi- 
tur tacita conditio , modà bonus 
vir arbitretur fecundèm formam 
juris communis, Non fic fuerunt 
Cardinales, quia alias vias debe- 
bant proponerce : nam via ceflionis 
eft via facti extraordinaria, & eft 
ultimum remedium. L. fin. ff. de 
cell. bonor. & ad hoc facit Gloffa 
Innocent, in I. licet de vitanda, de 
clcétion. ubi videtur qudd non 
potcft compelli cedere. Non obftat 
fi dicatur fententia arbitri , five 
æqua fit, five iniqua , tamen tenet, 

uo ufque bonus vir arbitratus 
"RAT &c. Non valet, quia Pa- 
pa fuperiorem non habet , fed eft 
omnium fuperior, qui non poteft 
aftringi , maximè à minori. 

Ex prædictis apparet quèd D. 
N. Papa non eft perjurus , quia 
nunquam refutavit cceflionem, ut 
pater ex fuis refponfionibus, per 


quas etiam apparet quod obtulie 


viam juftitiæ , & rationabilem,, 
qua difcuffà, & tentatà , dicit fe 
omnibus viis, & modis procurare 
pacem &unionem. Itemintertià 
fuà refponfione declaravit fe nolle 
derogare cedulæ conclavis, in quà 
ceflio continetur, & eam non re- 
futac , & poftcài iterùm obtulit 


viam compromifli taliter qualifica- 
tam, quod continet viam concilii. 
generalis implicirè , & etiam ceflo- 
nisvoluntariæ. Etilla cft viajuris 
& juftitiæ declarativa, per quam 
reddetur jus illi qui habet, & if- 
tam obtulit etiam Rex Arrago- 
num. Non obftat quod dicitur , 
qudd via illa nimis longa 3; item 
qudd eftpericulofa, & fcandalofa, 
nam D. Papa voluit, prout inad- 
ditione Regis Aragonum conti: 
netur, audi eleétis arbitris , au 
compromiffariis , fi dubictas oria- 
tur ,aut difficulras emerferit, utin 
diéti additione latids continetur, 
quôd ille contra quem pronuncia- 
bitur, renuncietad cautelam , & 
qudd ille pro quo pronunciabitur, 
eligatur 1e novo, & ifta ut pro- 
mittit pracica dictæ viz, fientde 
confenfu Principum & Prælato- 
rum utriufque obedientiæ : & hoc 
debet fufficere , quia per hoc ifta 
via non eft periculofa , quia elec- 
tus habebit novum jus ; & non crit 
fcandalofa ; nam D. Papa diétam 
viam offerendo , offert ceflionem in 
effectu , & declaratio Cardinalium 
non valuit. Ex quo feqüitur quèd 
D. N. non eft perjurus. 

Ex prædiétis fequitur quèd D, 
N.non eft pertinax, quia non eft 
perjurus , ut eft dictum & proba- 
tum, & offert bonam viam pro pa- 
ce & unione Ecclefiæz confequen- 
dä. Non obftar quod contra hoc 
poffet dici. Jamdiù eft quèd ob- 
tulir fuam viam , & non fecit effec- 
tualiter , folùm deducit nos verbis, 
&c. Refpondeo quôd caufa feu 
impedimentum provenit ex multi- 
dire viarum, & diverfitateelec- 
tionum diétarum viarum. Nam 
quidam eligunt ceflionem , alii 


— Pet D LS MO MT TS ne en 


BB - y 


SR Re me ane 


du Concile de Conflance, Y5 


tompromiffum, feu conventionem, 
aut conventumcontendentium , & 
mirum eft quod hoc refuratur, 
quia non poteft eligi novus Papa, 
ctiam ceflione fa&tà , nifi per con- 
ventionem Dominorum & Colle- 
giorum. Ergo juftè offert D. N. 
viam conventionis, quia per neu- 
trum Collegigrumfeparatim poffet 
fieri cledtio. : ….. 

Etquiaafferitur fubtraétio fien- 
da D.N. Papæ, quia dubitatuscft, 
& dubiam habet Jurifdiétionem, 
E contendentem , qui poffef. 
or eft pro majori parte , & fuit 
poffeflor pacificus. Mirumhoc di- 
cendum à Clericiss quoniam qui 
in dubio habet Jurifditionem , fi- 
bi eft obediendum:nam Judex ha- 
bet cognofcere an fua fit Jurifdic- 
tio.Item fi propter fuam dubitatio- 
nem, partis adverfæ obedientia ef- 


_ et fubtrahenda,fequeretur magnus 


error , quia certumeft quod per in- 
dictionem bellireseficitur dubia ; 
& etiam per negationem. Item pari 
ratione Regibus fubtraherur obe- 
dientia, illis maximè quibus bel- 
Jum infertur , quod cft inconve- 
niens, Quia propter indiétionem 
belli, aut petitionem Regni,etiam 
à poffeffore partis, non bee Va- 
Gal 

Vafallus femper tenetur Domino 
obedire. Item fubtrahere obedien. 
tiam, eftincidere in crimen facri- 
legii, quod eft fimile crimini Læfe- 
Majeftatis. L. Sacrilegii cod. de 
div. refti. Itemaut D. Papa dici- 
tur dubiam habere Jurifdiétionem 
refpectu tituli, aut propter delic- 
tum. Si propter alim , debet 
teneri in poffeffione , ufque ad fen- 
tentiam, quia ante nihil perdit, 
nec dignitatem, nec adminiftra- 


lus obmittere fervitium , quia . 


tionem. Non poteft dici quod rcf. 
pectu tituli , quia certum eft quod 
juftus eft ritulus ; & mirum eft 
quod illi qui ita impingunt , non 
ita dubitant de fuis titulis, ficuc 
de D. N. cum ab eo, aut ejus præ- 
deceflore Prælati creati fine. Et fi 
refpondetur per 1. Barbarius Phi- 
lippus ff. de Of. Præf. videlicet er- 
ror communis facit jus; & ipf 
quia tolerati funt , & populus per 
cos non fcandalifatur , de fuistitu. 
lis non habent dubitare. Non valet 
illa refponfio : in lege illà, fervo 
nulla movebatur controverfia, nec 
de ftaru fuo erat mentio , fed pu- 
blicè liber credcbatur : idcircd pro 
utilitate public valuerunt cjus 
ata : {ed coram fervo fcito talis 
fi fieret proceflus, hon valeret, & 
effet nullus iplo jure. 

Sic in propolñito, non eft quia 
D. Papz moveatur controverfia de 
fuo ftatu ; & fiin ftatu fuo propter 
controverfiam eft dubium, fic etiam 


cffe debet de ftatu Prælatorum alio. . 


rum creatorum ab eo, & cjus præ- 
deceflore : fiergononfunt Écusi de 
ftatu Papæ, nec de fuo fecuri effe 
poffunt, & nihil facit illa lex pro 
cis. 

Item, licèt haberet ftartum due 
bium , tamen ufque ad declaratio- 
nem fibi eft obediendum , ex quo 
Papa habitus eft & repuratus. Ex 
prædiétis patct quod D. N. Papa 
non eft perjurus, quia requifirio 
D D. Ducum eum non aftrinoie, 
ficut nec requifitio Cardinalium, 
ut eft deduétum , de quä majus vi. 
detur effe dubium ; nec eft perti. 
nax , quia offert viam fuficientem ; 
nec AE objicitur fibi quod facie 
fcandalum , quia non unit Eccle. 
fiam : dico quod non eft Verum y, 


C ij 








"20 Preuves de la nouvelle H hloire 


hi juri fe fubmittie, & fic non 
acit fcandalum , quia, &c. Si di- 
catur, femper erimus in fcifmate, 
fi non recipiat ceflionem,dico quod 
non ; quia via per ipfum oblata eft 
mclior : quia per ceflionem non fe- 
queturunio , & fubtraétionc fat, 
crit major divilio, & per confe- 
quens non eft facicnda fubtra@io , 
& ita videtur dicendum, fub cor- 


rectione. Nec videtur credendum 
contrarium dicentibus , quia pro- 
curant hoc dicentes D. N. non effe 
l'apam , ut D. Condomenfis qui in 

uodam fuo tractatu hoc videtur 
des & quidam alii, & mirum 
effet quod illi qui credunt habere 
jus » ifta habeant dicere aut profe- 
qui. ANT 

SL * 


Conféquenter eadem die xxx. SiMoN CRAMAUT Patrisrcha Ale- 
xandr, Decretor, Doctor, pro parte affirmativa deffendenda , quod 
Scilicer erar [abffractio particularis facrenda , aut 1otalis D. Bene- 
diéfo, per D. N. Regem, cure aliis Deputatis ad aperiendum ma 
Seriam , propofuit que fequuntur in Gallico ut D D. Principes pre- 
fentes intelliserens plenus @ melins : e4 tamen gratia brevitatis 
#n Latinum reportavi, [en redegi in ditfo Concilio, nihil propofe 


de fubflantialibus omitrendo. 


LiusTrissiMmt PRINCIPES, 
venio ad apericndum materiem 
ad quam deputatus fum i vidclicer, 


an via ceflionis, per Regem & Cle. 


rum Franciæ clecta, & quam plu- 
res Reges, fcilicet Anelie, Hif- 
paniæ, &c. debitè practicari poffic 
per fubtractionem obedientiæ. 

In primis præfuppono, quod pro 
utilitate animarum , & unitare fi- 
dei confervandà, neccflarium eft 
habère unum Papam; & qui con- 
trarium diceret, Hzæreticus cenfc- 
retur. Notat Johann. in cap. nulli 
fas , x1x. dift. & effcr-contra arti- 
culum fidei uram fanétam & A po- 
ftolicam Ecclcfiim. Nunc, proh 
pudor ! Chriftianiras in duo eft di. 
vifa, quia quidem dicunt Bonifa- 
cium Vicarium, alii-Bcnedictum, 
& ex ifta divifione fequuntur plura 
inconvenientia, quia unus fine du-. 
bio eft fcifmaticus, & adhærentes 


cidem plures : modo acta à {cifma- 


tico nulla funt iplo jure. vit. q. 1. 
Novatianus xx1v. q. 1. Audivimus, 
& maxime ifta quæ concernunt Ju- 
rifdiétioncm. C. quanto , de con- 
fuct.in fine. Ex iftis fequuntut er- 
rorcsin populo, & plurcs fimpli. 
cis decepti, quiaipfr ,aut nos de- 
cepti fumus. Nec fufficeret dies ad 
enarrationem fcandalarum; in tan- 
tum,quod nifi provideatur,deftrue- 
tur lex,juxta di&tum c. fi ca. xxv. qe. 
1. Nec mirum quod lex Machometi 
fuit introduéta,propter contenden- 
tiam de Papatu , & fcifma Græco- 
rum, propter nimium Dominium 
quod voluerunt habere Papæ fupra 
Patriarcham  Conftantinopolita- 
num ; unde & Patriarchatus, proh 
dolor! perditi funt. Dicitenim Joe 
hannes quod fuo tempore non erat 
terra in quâ non ceffent plurimi 
Chriftiani. C.Legimusxx111. dift. 

Item, fuppono pro notorio & 
confeffato euiam per adverfarium, 


ss Cf 7 A" + nn ms, Dunf mr Pan = = 


mn 
Doi: 


em 2 PS © 9 ED +4 


du Concile de 


quod D. N. Clemente defunéo, 
Cardinales , ex quibus tunc erat 
unus D. Benediétus, videntes in- 
convenientia prædicta, & alia ex 
fcifmate provenientia, paci Eccle- 
fiæ providere volentes, percipien- 
tes profequutionem diétæ pacis, 
quam jam Clemente vivente ince- 
perat D. N. Rex, omnes & finguli 
juraverunt fecundum formam ce- 
dulæ cujus tenor fequitur, & ei- 
dem fe fubfcriplerunt. Nos omnes 
& finguli S. KR. E. Cardinales con- 
grcgati pro Elcétione futurä , in 
Conclavi ,ante altare in quo Miffa 
communis celebrari confuevit , pro 
Dei fervitio, unitate Ecclefix fuæ 
fand@æ , ac falute animarum om- 
nium fidelium, promittimus & ju- 
ramus ad S. Dei Evangelia, cor- 
poraliter per nos tata,quod abfque 
dolo , fraude & machinatione qui- 
bufcumque , ad unionem Ecclelix, 
& finem imponendum fcifmati, 
proh dolor ! in Ecclefiä nunc vi- 
genti, quantum in nobis ecrit, & 

er nos laborabimus fideliter & di- 
re , Quantum ad nos pertinet 
feu pertinebit, & dabimus Paftori 
noftro, & gregis Dominici, ac Vi- 
cario Jesu CHristr D.N.futu- 
ro, qui crit pro tempore, auxilium, 
confiliunm & favorem , nec ad im- 
pedienaum, vel differendum præ- 
miffa dabimus , confilium & favo- 
rent, dircétè vel indireétè, publicè 
vel occultè, & ifta omnia & fin- 
oula, & aliàs ultra præmiffa, om- 
nes vias utiles & accommodas ad 
utilitatem Ecclefiæ, & unionem 
prædiétam ejufdem , fanè & vera- 
citer, five machinatione, feu excu- 
fatione , vel dilatione ; quamque 
fervabit & procurabit pofle terûs 
quilibet noftrüm; fi affumptus fue- 


Conffance, it 


rit ad Apoftolarum , etiam ufque 
ad ceffionem inclufivè per ipfum 
de Papatu faciendam , fi DD. Car- 
dinalibus qui nunc funt, vel erunt 
in futurum , de hiis qui nunc funt, 
vel majori parti corumdem hoc 
pro bono Ecclcfiæ, ac unionis præ- 
diétæ videatur expedire. 

Item , fuppono dceterminatio- 
nem Ecclefix Gallicanæ, & Car- 
dinalium omnium , uno excepto, 
ad viam ceflionis, requifitioncfque 
fæpiüs iteraras pro parte D D. 
Ducum hic præfentium ex parte 
Regis & Ecclcfiæ Gallicanx, 
& pro parte Cardinalium, fimili- 
ter fæpiùs flexis genibus cum la- 
crimarum effufionc D. Bencdiéto, 
nororiè & & publicè factis,ut viam 
ceflionis per eum juratam, recipe- 
re dignaretur , & fimiliter pro 
parte Regum Hifpaniæ & Aselie. 

Item fuppono de di- 
zx viz, Ab bulli datam dictis 
D D. Ducibus. Verum dicit quod 
non eft juridica, fed inufitata , & 
à SS. Patribus in Ecclefà rcfuta- 
ta, &C. 

Item, fuppono prohibitionem 
D. Benediéti fa&tam Cardinalibus 
{ub Bulli , ne decorum declaratio- 
ne cedulam confiterentur , aut fe 
fubtraherent , fed cum eo in fua 
via ftarent , & cam cum co profe- 
querentur ; proteftando quod fi in 
contrarium in pofterum aliquid fa. 
cerent ,aut dicerent, id & quod.- 
cumque ex co fequeretur, . non 
valcre, & haberi pro infc@o, & 
quia heri per tencntes partem NEO ae 
tivam dicebatur quodPrælati cffcne 
perjuri, fi non obedirent D, Be 
nedicto per cap, Ego.N.de jurejur, 
ad hoc removendum dico, quod 
omnes Prælati primitüs fune jurati 


C iij 





22 preuves de la nouvelle Hifhoire 


Deo & Ecclefiæ, & in primis de- 
bent quærere unitatem & conferva- 
tionem Ecclefix , aliàs juramentum 
non poteft cos obligare, & hoc 
profequentibus credi debet, non 
autem illis qui direété aut indire- 
&è contrarium faciunt; & magis 
fideliter confulerent Papam , qui 
fibi confulunt viam ceflionis, quim 
alii contrarium perfuadentes : nam 
& ifti obfervant juramentum. 

VEN10 ad propolitum. Videtur 
expreffum quod bona remedia fint 
quærenda , & quod fubtrahenda fit 
obedientia. Tempore Honorii imp. 
fuit fcifma contra Bonifacium I. 
pacificato fcifmate Papa requifivit 
Honorium , ut per Concilium fu- 
turis {cifmatibus provideret , quod 
& fecit ; nam & in Concilio edidit 
caput fi duo Lxxix. dift. Si duo 
fortè , contra fas, temeritate con- 
certantium fuerint ordinati, nul- 
lum ex eis fururum Sacerdotem 
permittimus, fed illum folum in 
Sede Apoftolicä permanfurum cen- 
femus, quem ex numero Clerico- 
rum novà Ordinatione Divinum 
Judicium, & Univerftatis con- 
fenfus elegerit. Quod intelligunt 
Doétores, quando duo funt eleéti, 
& magnum cft {cifma & {candalum, 
ut Hugo & Glof. Joh. in C. fin. 
Lx. dift. & eft illa Gloffa nota- 
bilis per Auguftin. in libr.de Do- 
étrin. Chrift. qui dicit, quod fi 
dubium concernat univerfalem Ec- 
clefiam, & major pars eft in una 
opinione, & faniorinalia, neutra 
debet obtinerc. Juxta Can. in Ca- 
nonicis xix. dift. 

Siceftin propofro. Major pars 
eft nobis oppoñra, nos fumus fa- 
nior ; quam, &c. ad hoc faciunt le- 
ges civiles, nam legatum relium 


ù 


incertis perfonis non valet, & In 
certitudo vitiat. 1. Si duo funt Ti. 


tii #. de teftam. tutel. non obftat 


fi dicatur, textus capit. Si duo, 
dicit contra fas : ar D. Benedi- 
us non eft electus contra fas, & 
non habet locum illud capitulum. 
Refpondeo. Credo quod contra fas 
non fuit ele&tus ; td quia videmus 
fcifma induratum , & fcandalum 
continuatum, & continuè augeri 
per requiftiones & denegationes, 
poteft jus perdere quod habet in 
Papatu, & habebit locum idem 
Canon. 

Quod poffit perdere jus , fi quod 
habuit , patet ; quia idem eft malè 
intrare, & injuftè poflidere. C. ine 
dignè, xut. q. 2. c. fæpè, de reft. 
{poliat. & ita dencgatio obedien- 
tix eft non folum congruitatis, fed 
neceflitatis ; quia fibi adhærendo 
incidemus in pœnam C. {in nomine 
D.xxzrr. dift.quia obmifi protefta- 
tiones, hîc proteftor, quod fi di- 
xero aut dicam aliquid contra fi- 
dem , revocare volo, & omnia di- 
&a & dicenda fubmitto determi- 
nationi S. R. Eccleñæ ; correctio- 
ni & emendationi Regis, & DD. 
Ducum, & DD. Prælatorum, & 
alierum quorumcumque , quod 
quamquam nunc dicam, non di- 
cam pro mea Se ut fecic 
D.S. Pontii, {ed requifitus dicam, 
cum tempus affuerit. 

Revertor ad propofitum , & re- 
cipio primam conclufionem D. S. 
Pontii, quod Papz, in hiis quæ 
non funt contra univetfalis Eccle. 
fix ftatum , eft obediendum, & in 
hoc fumus concordes, modo cafus 
non tangat univerfalemftacum Ec- 


clefix , ut fi Papæ impedienti unio. 
_nem Ecclefix obcdiamus. Nam di- 


Dm ns nm mm ns Nm mom 


ds Concile de Conflance. | CE 


cit Gregorlus : Si deftruit quod 
alii pr} ren deftruétor ef : 
Si fcandalum facio , magifter fum 
erroris. Idcirco Papa aliàsImpera- 
tori & Regi fe fubmifit C, nos fi in- 
competenter 2. q. 7. Ideo fi talia 
agit unde provenit fcandalum, fibi 
non debet obediri. Quæritenim P. 
Bertrandi pofitionem. Papa non 
poteft alicnare temporale Ecclefiæ 
x11. dift. Non licer ponere quod 
de facto iple vult toturn patrimo- 
nium , aut majorem partcm aliena- 
re; An fibicftobediendum: Etdi. 
cit quod de facto ci refiftendum eft: 
data enim eftei poteftas ad ædifica- 
tionem, & non ad deftructionem 
z. Chor. +. Si ergo [cifma quod 
jam x1x. annis vel circiter dura- 
vit , fuo facto continuat , fibi eft 
facto refiftendum: Nam & Paulus 
Petrum reprehendit , ut habetur 
C. Paulus 2.q. 7. ad prædiéta fa- 
cit C. Petrus & PRaulus, ibid. 
Nec obftar allegatio de 6 Item 
cum Balaam. in c. Nos fi incompe- 
tenter. Ubi dicit textus qudd per 
afinam fubditi fignificantur, per 
Balaam Prælati ; non tamen hoc 
exemplo probantur Prælati accu- 
fandi à fubditis ; nam ille textus 
magis facit contra , quia de expref- 
fà voluntate Dei , per Angelum 
afina contradixit. Ided dicit tex- 
tusin illo’ $ quod fubditis per hoc 
datur forma humiliter renitendi 
Prælatis , fi eos forrè ad malum 
cogere voluerint; quo cafu dicit 
textus illius $ liceteis in vocem 
conqueftionis prorumpere, & Prx- 
Hacis fuis dicere: Cur nos verberi- 
bus affligicis ? Cur nobis injuftè 
irafcimini » Nunquid vobis ali- 
quando inobedientes fuimus, nifi 
nunc cum ad malum cogimur ? 


Conftat auremqudd per fcifma quod 
manu tenet D. Benediétus,plures ad 
malum coguntur. Quare, &c. 

Item Hoftienfis , Innocentius, 
& Joh. Andræz in novell. in C. 
inquifitioni de fentent. excommu. 
nic. dicunt quod. fi Papa præcipit 
injuftum , unde turbatur ftarus Ec- 
clefize , non ef ei obcdiendum. Sic 
eft in propolito ; quia omnes Reges 
& populi funt concordes in viâ 
uniendi Ecclefiam , five ccflionis, 
& renuunt plures viam Papztan- 
quam dilatoriam,& nullius effe@üs 
feu valoris effectualiter, pes 
per additiones , & refponfionem 
Regis Caftillæ, ad Martinum Re- 
gem Atragoniæ. 1fta refponfio fuit 


" leéta. Vide eam in aliis negotiis, 


hujus materiæ, cum littera hujus 
Concilii.- 

Modà per continuam obediens 
tiam fcifma & divifointer Fidelcs 
continuatur ; igitur removenda eft 
okedientia. Nec poteft dici quo- 
niam Rex Papam fecit folemniter 
requiri, quia , ut fupra taétum eft, 
charitativè juxta formam Evange- 
lii, primd monitus eft à Ducibus 
& Cardinalibus : poftmodüm cum 
intimatione , cum humilitate ta- 
men, ut decebat, & notorium eff. 
Item dicit Gloff. Joh. in |. fi Pa- 
pa xc. dift. quèd de quocumque 
crimine notorio , fi Ecclefia fcan- 
dalifatur, Papa potcft accufari ; & 
à fortiori poteft contra eum excipi,. 
Dicit enim Joh. Andr. in L pro- 
pofuit ; quèd cm 2 facit fcan. 
dalum , recognoicendus cft Papa 
Cæleftis Chriftus. 

Item tempore Anaftafii |, Rex 

uidam inciderat in hætefin jam 
Fe ,alius cum eo converfa- 


_batur, & Papa cumifto : dicittexe 








54 Preuves de la nouvelle Hifloire 


tus, quèd plures recefferunt ab eo 
& bene fecerunt. C. Anaftafus 
XIX. dift Videamus fi aunc eft 
major ratio à Benedicto recedendi? 
Certè fic; quia tenet Ecclefiamin 
fcifmace contra proprium juramen- 
tum, & ubi ab obedientià fumma. 
tus cft. Modà deterius eft Eccle- 
fiam tenere {cifmatc & divifone , 
quam communicare cum partici- 
pante cum hæretico : majus enim 
malum, aut faltem tantum pecca- 
tum eft {cifma in aliquibus , quan- 
tum eft hærefis. Item non requi- 
ritur à Benedicto, nifi ut offerat 
fe paratum cedere, fi aliàs fimiliter 
velit cedere : facere ad quod ipfe 
de jure tenetur pro Candils [cif- 
matis vitando. C. nificüm pridem 
6 pro gravi quocumque fcandalo , 


de renunt. in antiqu.ubi dicitin 


nocentius, qudd fi Epifcopus magis 
diligie gloriam fuam, quäm falurcin 
a , Papa poreft eum cogeread 
cedendum. c. quod cid. de renunc. 
Item dicit Glof. in cap. Przful. 
quèd ad fententiam ferendam con- 
tra Epifcopum plures teftes requi- 
tuntur ; fed contra Papam duo 
fuffciunt. Etratio eft quia plus pu- 
nienduseft, quantèaltiüs Lee 
nam Dignitas auget peccatum : 
duplici enim caufa cadit homo; 
propter altitudinem Dignitaris, & 
propter peccatum in fe. facit c. ho- 
mo Chriftianus xL. dit. Si ergo 
Papa cedere tenetur, &renuir, pec- 
cat mortaliter, & fimiliter ei con- 
fentientes, cap. violatores 2$.q.1. 
& fiitaeft, quà confcientiä poflit 
ci obcdiri non video. 

Itemdicir Joh. Glof. decrreti, 
quèd Prælato contra canones ve- 
pienti licitum eft obedicntiam fub- 


tabere. C. Sacerdotes 2. q. 7. & 


| dalum, & fcifma, crgo, &C 


hoc etiam habet locum, quando 
ftatum contra Canones retiner, & 


quia dicit textus , qudd qui edat 
veritatem provocativam Dei fuper 
fe, clarè ex pradiétis videtur di- 
cendum, quôd ipfe eft {cifmaticus, 
& per confequens , quôd obedien- 
tiaeft fibi fubtrahenda. Notat Joh. 
Monachi. C. Generali, de elect. 
in VI. Quis poteft dici fcifmaticus 
aut hæreticus, quando contemnit 
Canones , nec vult confervare ; 
{cilicer & precipuè qui dividit Ec- 
clefiam, & facit fcifma. Notant 
Doctores Hugo, in C. per ambi- 
tionem 64. dicit Innoc. & Joh. 
Andr. in C. 1.de fentent. excomm. 
& Go:fredus in {umimi de fcifm. 
Modà fi Papa tenetur cedere requi. 
fitus, & non vult, fe renuit, Ec- 
clefiam dividit, & facir {cifma ; 
igicur eft fcifmaticus. 

Et quodtenetur, probatur cla- 
re, ex prædiétis ; quia ex juramen- 
to præftito in introitu conclavis, 
invità requifitione & declaratione 


D D.Cardinalium; & hoc fic de- 


ducitur, quia aut certum eft qudd 
virtute juramenti cedere tenetur, 
& habetur intentum ; aut cerrum 
eft quèd non tenetur ; &.certum eft 
quôd hôceffe non poreft : nec enim 
hoc dicerer er in , quia jura 


mentum exprefsè includic ceflio- 


nem ; ut patet textum intuenti, 
auteft dubium, & adhuc hoc cafu 
fecundüm Doctores in dubio, ex 
de vetba juramenti includunt cef. 
ionem, & ccflo non eft contra 
bonos mores , in dubio contra ju- 
ramentum non elt veuiendum, alio, 


quin incurreret perjurium. C. fi 


verè de jurrjur. ex quo iple cedere 
tenetur, & renuit, ipfe facit{can- 


Non 








dy Concile de Conflance, 3 , 


Non obftat quod pluries ptrad- 
verfarios dicitur. Benedictus non 
refutavit viam ceffionis, per refpon- 


: fionem, fecundæ, & tertiæ bullæ. 


Non eft verum, fed notoriè apparet 
contrarium , 19. pcr primam ref- 
ponfionem, cm dicit quod via cef- 
fionis non eft à jure flatuta, nec 
practicata, fed aliàs fuit refutata 
in cafu fimili, & cüm adjuncitur 
quèd acceptatio polfet redundare 
in damnum Ecclefiæ, exempli per- 
niciem, contentumclavium, fcan- 
dalum Prælatorum & Principum, 
&c. In fecundä autem bulli si 
ratorià dicit , quod intentionis 
ejus eft M RTE me Vias in genc- 
rali, & priäs in quantum virtute 
cujufdam cedulæ, &c. Et primd 
vult omnes vias tentare ante ceffo- 
nem, & fcifma perpetuare. Inter. 
tià autem bull, Eu refponfione 
dicit , quèd per illam claufulam & 
aliàs in quantum virtute cju{d. 
cedulæ , &c. appofitam in fecundä 
bullà , non intenditeffeétum cedu. 
læ immutare, aut conditionem per 
ipfam apponere, {ed eam juxta fuum 
ordinem fervare, & fupponit qu üd 
vult primd, & ante omnia, alias 
vias profequi ; quia priüs in câdem 
tertig refponfonedicir, quod etiam 
aon intendit per iftamadjicere ali- 
quod novum robur didtæ cedulæ, 
& apparet quod non vult parcere 
verbisdicentibus quod non refurat 
Viam ceflionis. Nam & ad confir- 
mandum faéto, quod verbo dixe- 
rat ipfe Bencdiétus per fuos Amba- 
xiatores publicè coram Rege Arra- 
goniz , præfentibus Legatis D. N. 
Regis, fecit dici quod anteacffet 
Martyrifatus quèm cederet, & hoc 
quidem dixir cuidam Archicpifco- 
po hîc præfenti. 


, Quodaurem mihi objicitur quod 
ego in libro,qui mihi attribuitur, 
dixi D.Papam fcifmaticum,&quod 
male fecit, &c. Reverendi D. D. 
mei:cüm regreflus fum abHifpani, 
per D.Cancellarium fuitinjunétune 
aliquibus de Confilio, & mihi, 
ut {criberern fuper fubtractione, & 
ira feci, & recitavi pæœnas debitas 
fcifmaticis , Quas recitat Hoftienfis 
in fummäi, nec clegi Opinioncmali- 
quam, fed {olüm pro utraque patte 
argui , utapparct. 

Ulterids probatur quod tenemur 
fubtrahere obedientiam ; quia ubi 
apparct de obftinationc Prælati , 
debemus ab eo recedere, & ci non 
obedire:quiadicit Bernardusin C. 
Cüm ol præfcript. quod 
à capite licet membra recedere : 
cüm caput incidit in fcifma aut kæ- 
rcfim , etiam fine fententià. Con- 
cordat Innocentius in Glof. in C. 
1. defcifm. in Notorio fornicato 
re, & fimoniacofacit $ verum. 32. 
dift. Ecidem Bernard. in C. cùm 
non liccat, & hoc cafu , cùm Pa- 
paincidit in fcifma, cenfetur Sedes 
vacarc. Et hoc folvit ad inconve- 
nientia allepata per D. S. Pontii, 
quia tunc, fic tenendo , poteft pro- 
videri, ac fi Papa cffer defuntus: 
Nam aliquoties feprem annis vaca- 
vit Scdes,& runc provifumerat ne- 
gotio Eccicfiæ. 

Nec valcec fi dicatur Papa non eft 
fufpectus de hærefi : dico quod 
imÔ : quia fcifma tale quale cftif- 
tud , noneft finc hæreñ C. hæreti- 
Cus. 24 q. 3. & fi dicatur, Gloffa 
ibi dicit quod fi fint duo conten- 
dentes de Papatu, & benecredant, 
fortè neuter eft fcifmaricus. Certè 
ego hoto verbum Forte, quia non 
dixit hoc decifivè : tempore enim 

D 





l 
: 





26 Prenves dela nouvelle Hifoire 


Alexandri III. fuit Oétavianus, 
& alii contendentes quilibet forrè 
credcbat bene contendere , & ta- 
men Concilium gencrale eos Nes 
tavicnedum hærcticos,fed hærefiar- 
chas; & fic credulitas non relevat 
à fcifmate aut hærefi. Nam &alibi 
effcitur fcifmaticus in C. fin. 63. 
dift. C. non afferamus , & C. qui 
aliorum 24. q:1& ob hocdicit Jo- 
hannes quod inter cxtera crimina 
plus puniendum eft fcifma : nam 
fcifma antiquum eft hærefis. Modd 
dividere Ecclefiam eft {cifma, quod 
facic , ut videtur D. Benedic- 
tuUS. 

Item Dionyfiusad Novatianum 
comparat fcifma Idololatriæ. Cüm 
igitur ipfe per ccdulam ccdere te- 
neatur pro unione, & refutat, fcif- 
ma facit. Nec in contrarium, ut 
fuprà pleniùs diétumeft, facit ref. 
ponfio tertiæ bullæ ; quia D. D. 
de parte adversà dicunt , quod Be 
aire unum , & ipfe evidenter 
contrarium oftendit verbo & faéto. 
Itemquia dicitiex, quod cüm in- 
terrogatus clarè non refpondit , ne- 
gare videtur. L.de ætate 6 qui ta- 
cuit, & 6 nihil f.deinterrogat. & 
fic apparet , quod cjus Benedi&i 
juramentum notorium cft , requifi- 
tioncs, declarationes Cardinalium, 
& D. D. Ducumnotoriæ, quiain 
publico fatæ, & publicè Avenioni 
prædicatæ & publicatæ, & refpon- 
fiones {uæ obfcuræ, contrariæ, & 
dubiæ, notoriæ, quia fub bullis; 
& apparet contradiétio faéti noto- 
sia, & fcandalum fcifmatis noto- 
rium continuë durans : igitur ejus 
dclium eft notorium. 

Per prædiéta apparet quod non 
fumus aliqualiter in rerminis, 6 
hinc etiam, fæpiùs allegati per par- 


tem adverfam : quiain illo cafu n1- 
hil erat notorium de fcifmate aut 
hærefi contra Papam Symmachum, 
fed falsè accufabatur,ut poftea ap- 
paruitexeffeétu. Quare, &c. Non 
obftant jura allegata, quod nifi fa- 
ciat contra jus naturale, &c. Ve- 
rum eft, fed fi incidit notoriè in 


fcifma , & hærefin ,nonceftobedien- 


dum , fcdtenentur Reges & Prin- 
cipes contracum & cjus fautores & 
confentientes feopponere,quoniam 
talibus non eft communicandum C. 
omnis, & C.quidam 24. q. 1. Imd 
qui fibidicit, ave , communicat 
operibus malis , & fic communi- 
cando , offenderemus mortaliter. 
Ex quibus fequitur quod D. Bene- 
diéto debemus , & tenemur obe- 
dientiam fubtrahere, aliàs peccare- 
mus mortaliter. 

Non obftant in contrariumdic- 
ta; cüm dicebatur, fubtractione 
faétà habebimus unionem ? item 
quia Papa nihil habebir. Ad pe 
mum dico, quod per folam fub- 
tractionem , fine aliquo proceflu 
ulteriori, &faéto, non haberetur 
unio , nec bene fieret : fed fubtrac- 
tio eft clavis & principium haben. 
diunioncm ; quia, utdicit D. S. 
Pontii ; modicum habet Papa emo- 
lumenti, nifià Francià, & emo- 
lumenta illa , feu obedientia eft 
caufa quare obftinatè vult Papa- 
tum retinere, & renuere ceflionem, 
&fic fiàFranciä ampliüs non habeat 
pecunias , non habebit tot Advo- 
catos ; tot Fautores, tot Confilia. 
rios : quiæ, ut dicit Auguftinus, 
utiliùs efurienti panis tollitur , fi 
de cibo fecurus juftitiam negligat ; 
quämefurienti panis frangitur , ut 
injuftitiæ deditus acquiefcat. C. 
nimium 23.q-4. Nam etiamdicit 


—— PR Sn pepe DO, 2 bye pme fn 27 EN. th in = 


Fa 


mr 





du Concile de Confiance. + M 


lex qudd feditiones facientes nihil 
debent ab Ecclefii reci pere; & per 
hocappatet refponfio , cùm dicitur 
Papa nihil habcbit. Dico quod 
nimis habet , ur eft ditum, quia 
illa non funt nifi fomenta,& nutri- 
menta fcifmatis. Non valet etiam 
id quod dixit D. S. Pontii , quod 
in cedulä Regis Angliæ eft re 
liberæ electionis ; Palys fui reve- 
tentià, non eft ita : fed voluit 
fimpliciter cum Rege Franciæ pro- 
{equi ceflionem. | 

+ Îtem probatur quod Benedic- 
tus fit vehementer (alpes de fci{. 
mate : quia Bonifacius intrufus, 
&e ipfe (Olebaus fe invicem excom. 
municare : poftquam autem Bene. 
didus mifit lac intrufo fuos Am- 
baxiatores, nonficut prius excome 
municant : & ex hoc præfumen- 
dum eft , attentâ eorum induratio- 
ne, quod colluferuntad invicem , 
& dixerunt , remaneamus quilibet 
in fuo ftatu, & fupervivens totum 
habear ; & ipfi effent hæretici, 


A dicit Joh. Andr. cum Archi- 


iacono , quod tenere duos effe Pa- 
pas eft hæreticum. Item fi de illis 


habita fuit colloquutio , ergo 
‘Communicavit fcifmatico, & per 


confequens eft fcifmaticus & hæ- 


reticus, aut faltem fuf pectus. 


| Ad inconvenientia allegata , 
cüm dicitur Prælati non obedient 
fubtraétioni : nos faciemus fcifma 


novum. Prælati juraverunt Papz, 


&c. Refpondetur. Dicit Seneca À 
quod inconveniens fine alio non 


potcft fedari: idcirco de duobus 


inconvenientibus, minus eft accep- 


tandum. Modà majus eft inconve- 
niens D. Benediétum tenere Papa- 
tum , & differreunionem Ecclefæ , 


offcrendo viam fcandalofam , & re- 


futando viam omnibus gratam, 
fine difiicultate, contra proprium 


_juramentum , quâni fibi fubtrahe- 


re pecunias , aut denegare obcdien- 
tiam. Idcirco dicit Gregorius, 
quod fugatus pro refugio infpicit 
Jocum tutiorem. Mod tutius ceft 
fubtrahere , quàm fic remanere in 
fcifmate , & ita pro removendo 
{cifmate licet fubtrahere. 

Non obftat cum dicitur. Præs 
lati nonobedient, &c. Dico quod 
tacità conclufione , Rex porcft 

rovidere talibus inconvetienti 
ee » & tenentur Prælati obedire, 
& fuum intelle&um captivare ma- 
ximè habitä conclufione per Con- 
cilium , quia fcifima eft maximum 
malum , & nullum cft tale in com- 
paratione , nec valet quod dicunt 
adverfarii, quod Rex capiet bona 
Ecclefiæ ; fient in penfiones. Hoc 
cft malè ditum; hoc non cft de. 
cjusintentione. De fuo multa ex- 
pofuit pro unione Ecclefiæ : inten- 
dit Ecclefiam pacificare, & cam 
tenercinantiqua libertate. Mihi 
ft injunä&um quod ego dicam 
vobis. | 

Ad proceflus & fententias, di- 
co , quod fi habeatur conclufio de 
fiendä fubtraione, publicabitur 
caufa quare fiat fubrraétio , five 
quare ATEAE , & fic non po- 
terit ferre fententias , quia minor 
cft quocumque Chriftiano. Si di- 
catur ante fententiam non cft fub- 
trahendum ; dico quod notorio 
{cifmaticocft fubtrahendum ; nam 
in tali materià facto eft utendum ; 
quianon habct fuperiorem qui eum 
compellat, velaliter. Nos non lo=. 
quimur hîc de capiendo bona con- 
fifcata , tanquam condemnati {ci- 
licct fi dencgabimus obcdientiem, 

D ij 














2? Preuves de la nouvelle Hifloire 


uod licet. Dicit enim Innocen- 
tius,in c. in licteris de reftit. fpo- 
liat. quod non licer notoriè malo, 
contra bonum publicum folvere 
cenfus, quia folvendo offendemus 
Creatorem. Sic in propoñto, &c. 
Non obftat quod dicitur, Præla- 

ti jurant Papæ cffe fidcles, & effent 
infidcles fubtrahendo : dico, ut 
fupra ditum eft, quod noneffent 
infideles, fed magis fideles : nec 
Jigat cos juramentum quod obe- 
diant fcifmatico , aut fufpeéto de 
hærefi; namfcifma qualecftiftud, 
non cft fine hæref, quare, &c. 
Item non obftat cümdicitur , fac- 
tum Papæ non eft notorium ; non 
eft pertinax , & incorrioibilis 
offert viam juris, &c. Dico quod 
imô fatum Papæ eft notorium, 
attento juramento ccdulæ , requi- 
fitione Cardinalium , proteftatio- 
ne Papæ, de vià ceflionis non ac- 
ceptandà fub bullà, receptione viæ 
per Reges, monitionibus, & aliis 
rcquifitionibus. Ncc valet clarè 
via compromiffi per eum oblata, 
Cardinales abinitio pofuerunt ca. 
fum. Joh.de Lignano , & Baldus 
{cripferunt fuper co, & adhæfcrunt 
Bartholomæo : nos adhæfimus Cle- 
menti: opiniones funt contrariæ, 
etiam facto concordato , quod for- 
fan nunquam ficret,& {cifma eft in- 
duratum , & radicatum, & licet 
compromiffarii pro uno judica- 
tent , multi eis non crederent ; 
quare nunquam eflct Rex in Ec- 
clchiä. Non obftat cm dicitur , 
tunoneris judex,nec potes judicare 
Papam. Solutio ,de hoc non quæri- 
tur : fed quæftio eft an falvä con- 


{cientiäBenediéto debemusobedire. . 


Nec valet quod dicitur, quod 
non ‘valet declaratio Cardinalium, 


quia Papa non fuit vocatus, &c. 
Pico qued ante adventum D. D. 
Ducum in Avenione, D. Benedic- 
tus fecit congregari Cardinales, 
ad AT ne de viis uniendi 
Ecclefiam, quibus congregatis,pro 
majori parte convenerunt in viam 
ceflionis , & dixeruntei, & fimiliter 
D.D. Ducibusexiftentibusin Ave- 
nionce, fuerunt omnes congregati, 
uno excepto , fuerunt omnes con- 
cordesiniftà via, poft quæ, Papa 
pro ea recipiendà fuit per Catdi- 
nales & D. D. Duces si fum- 
matus , & monitus ; im quod plus 
eft, de ejus præccpto, per Cardina- 
les aliæ viæ fuerunt difcuffz, & 
omnibus non çbftantibus , ceflio 
fuit conclufa, & in eà perfevera- 
verunt Cardinaless Non obftat 
quod diétum eft de abfolutionibus 
quia certum cft quod Scde vacan- 
te Pœnitentiarius Major poteft ab- 
folvere. Item etiam Cardinales 
poffunt providere | per Clement. 
Nc rationi. De Eleét. Item & fi 
Sedes nondicerctur vacare ; tamen 
in cafuneceflitatis ordinarii poflunt 
abfolvere. 

Alia argumenta funt Scholafti- 
ca, &noneft difhcultas. Non ob- . 
fac quod dicunt qued Rex Caftil- 
læ non eft pro fubtraétione , con- 
trarium appatet per refcriptionem 
factam Martino Regi Arragoniæ: 
de hoc quod mihi impingitur , 
quod volo habere prærogativam 
per fubtraétionem , dico quod non 
ee prærogativam. Scio quod 

umus in Patriarchatu Romano , 
non Alexandrino ; fed cum aliis 
utunus Epifcopus , volo pro poffe 
procurare & de pacem Eccle- 
fie Hæc fint diéta fub correétionie 
bus antcdiétis, 


——_—_—_—_—_—_—_—__ €] Et me 


Co 





du Concile de Conffance. 29 


Conféquenter die Veneris féquenti, ultima menfis Maii, Petrus Regis, 
Abbas S. Michaëlis in periculo maris, Decretorum Doéfer Pari/ius, 
ibidemque Regens , vir fudiofifimus, pro eâdem parte affirmativä 
défendendä, per Regium Confilium Depuratus ,in Gallico aut lin- 
&uä maternä Normanicä, effleéfualiter propofhis quod (equitur, e« 
Samen in Concile, pro meliori Cr breviori , in Lafinum , prout 


Jfideliis potui, reportavi. 


] N profequutione hujus materiæ 
hunc ordinem obfervabo. 1°. 
proteftabor. 2°. ponam tres conclu- 
fiones quas probabo, & quibus ref. 
pondebo Aus contrarium allcga- 
ta In primis protcftor ut D. Pa- 
triarcha, ou quæ dicam, fo- 
1m dicam ad aperiendam mate- 
riam &c. & quod quidquid di- 
cam , nolo injuriari Papam, aut 
aliquem, fcd folüm dicam facien- 
tia ad propoñtum, licet forfan du- 
fa. À Vera. 

Prima conclu fio eff, Quod omnis 


Catholicustencturad reducendum . 


Ecclefiam ad obedientiam unius 
Rom. Pontificis , extirpando om- 
nia contraria, & removendo im- 
pedimenta. Probatur. Quod in hoc 
pendetfalustotiusChriftianitatis&c 
Ecclefix.x.dift. Si Papa.& fpecia- 
liter ad hoc tenetur Papa , quia ad 
hoc haber à Deo poteftarem , fcili- 
cet ad ædificationem Ecclefix : idcd 
fi contrarium faciat ,aut fit negli- 
gens, tenctur de damnis & incon- 
venicntibus hac occafione evenien- 
tibus. c. sie de re judic. 95. 
dift. Ecclefiz. 2°. dico quod in 
fpeciali Principes ad'hoc tenentur. 
Probatur hoc , 1°. Quia de præte- 
titis fcifmatibus , non reperitur 
{cifma fedatum, nif per Principes, 
ut patet cx decurfu Chronicorum. 
Item, quia dicit Pclagius Papa: 


timere Principes non decbent pu- 
nirc facientes APR {uâ autori- 
tate; & ita hoc poflunt Principes 
autoritate Judiciali, vel Imperiali; 
nec poffunt Deo majus facrihicium 
facere, & per hoc apparet quod 
non proccdit illud quod dixit D. 
S. Pontii, videlicet quod ad Re- 
geim folummodà pertinet procura- 
re pacem, &c.quin imo autoritate 
propriä fe debent intromittere , & 
hoc dicit Bonifacius VI. amplian- 
do decretum, Si duo contra fas, 


79. diff. ad hocfacir C. Sicut qui- 


vis 96. dift. cum Gloff. & videtur 
cafus in |. Si quis in hoc genus C. 
de Epifc. & Cler. ubi videtur quod 
autoritate proprià Principes pof- 
funt paci Ecclefiæ providere, non 
folùm ad requifitionem Ecclcliæ ; 
& licet exigcretur requifitio , Be- 
ncdiétus tamen D. Regem requif- 
vit, ut patet per Bullam. Bulla le- 
Fa eff, 

Item hoc probatur ratione: & 
primd fupponitur fcandalum fcif- 
matis, & ncceflitas unionis Ecclc. 


fiæ. Item fupponitur , quod de præ- 


+ 


fenti , ubi Præfidentes funt non fo- 
lùm negligentes, fed contradicen- 
tes, non potcft haberi recurfus nifi 
ad Principes fæculares , quia Papa 
fuperiorem non habet. 2°. Suppo- 
no inconvenientia provenientia ex 
fcifmate, videlicer periculum per- 


D iij 





yo Preyves de la nouvelle Hifloire 


ditionis Ecclefiæ , aut majoris par- 
tis, & animarum perditionem, alia- 
que quæ dcbitè confiderata m2 
rent evidenter ; ex quibus conclu- 
ditur quod Principes in hoc cafu 
habene autoritatem , licet in aliis 
cafibus quam in materia fcifmatis, 
non habeant , & quia neceflitas dat 
eis poteftatem in hac materia {cif- 
matis. | 

Probatur hoc 1°. quia qui non 
habct fuperiorem , poteft indicere 
bellum. L. ait Prætor 6. Si debi- 
torem ff. de hiis quæ in fraud. cre- 
dit. Item quia AÆercha contra non 
fubditum aliquando licita eft. C. 
Si nulla. 23.q. 8. Item quia dicit 
Innocentius quod neceflitate ur- 
gente licet venire contra juramen- 
tum,etiam licitum. Item nifi Prin- 
cipes haberent autoritarem , feque- 
retur inconveniens; quia cunc effet 
in poteftare contendentium perpos 
tud tenere Ecclefiam in fcifmate, 
præfuppofñità conventionc allegatà 
per Patriarcham. 

Ex prædiétis fequuntut conclu- 
fiones correlativæ. Primaeft, quod 
fi Principes poflunt providere, & 
non provident , funt fautores & 
nutritores fcifmatis. Facit ad hoc 
c. negligere, 2. q. 7. & hoc habet 
Jocum in illis etiam qui pacem Ec. 
clcfiæ profcquuti funt, & à fortio- 
ti,inillis qui miniftrarent necef- 
faria , auc præftarent confilium, 
auxilium , & favorem Papæ ad di- 


lationem unionis Ecclefiæ. Pater 


ifta conclufo : quia refiftentia con- 
tendentium , nihil poteft impedire 
pet Res 2°. Sequitur quod 
inhibitio Papæ contra hæc nihil 
debct operari. Patet, quia aliäs 
fequererur perpetuatio Éifmatis à 
ex. quo fequitur quod Papæ præci. 


pienti in hoc non eft obediendum.. 
Probatur ; quia hic non quæritur 
de ftatu fuo folùm, fed de ftatu 
univerfalis Ecclefiæ , quæ non cft 
ejus : in qua etiam ipfe invitus {al- 
vari compellitur. C.ipfa pietas 2 3. 
q. 1v. & panis invito tollitur, & 
Medicus Ne invito. c. Item Me- 
dicus 86. dift. & ita in quærenda 
unione , quod eft bonum publicum 
Ecclefiæ , non debet attendi volun- 
tas Papæ, fed falus populi. Nam 
Papa contradicendo or cafu præ- 
fumendus effet furiofus. L. Equi- 
dem, de condit. juft. quia Papa eft 
ad pafcendum oves exemplo, verbo, 
& dottrin à. 

Per hoc refpondeo ad primam 
conclufionem D. Epifcopi S. Pon- 
tit, qui dixit, quod obediendum 
eft Papæ, in illis quæ non funt con- 
tra jus naturale vel Divinum, vel 
univerfalis Ecclefiæ ftatum : etiam 
non concedo , fed dico, quod ad 
hocquod obediaturPapæ,antequam 
quis obedire teneatur, requiritur 
præceptum falutare , quia ad hoc 
poteftas {ua limitatur. Et probatur 
per c. præceptis12. dift. & hoc no- 
tant Archidiaconus & Hugoinc, 
quapropter 2. q. 7. & ob l 
cit Archidiac. quod non tenetur 
quis obedire, Rif in præceptis Dei, 
&c illis quæ funt ad utilitarem & 
falutem Ecclefiæe ; & prabatur hoc, 
quia aliâs fequeretur inconveniens. 
Ponc , verbi gratiä, Papa manda- 
ret alicui Domino, ut fibi daret 
mille Francos , aut quod filiam 
fuam alicui ignoto daret uxorem. 
Iftud præceptum non eft contra jus 
naturale , Divinum, vel univerf{a- 
lis Ecclefix ftarum, & tamen cer- 
tum eft quod hoc cafu non effet obe- 
diendum ; & ita nonproçedit çon» 


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du Concile de Conflance, st 


clufo prædicta,faciunt notata Joh. 
Monachi in rubric. de Majorit. & 
obedienr. | 

Item S. Bernardus dicit, quod 
quotics præceptum Superioris cft 
malum ex circumftantiis , non eft 
obediendum. Et per hoc refponde- 
tur ad aliud per partem or 
fæpius allegatum. Non funt mala 
facienda, &c. verum cft ; fed non 
eft verum quod fit malum fubtrahe- 
re, fed eftbonum; & contrarium, 
fcilicer non fubtrahere cffetmalum, 
& nutrire fcifma. Item ad hoc quod 
dicitur,quod debet obediri Domi- 
nis malis,verum eftineo in quo non 
funt mali.Arg. C. Julian. x1.q.vr. 

Ex hoc concluditur, quod fi 
Papa hac occafionealiquem excom- 
municaret propter prædicta, non 
effec defiftendum à profequutione ; 
quia omnes tenentur fub pœnàä fau- 


“toriæ f{cifrnatis on unitatem 


pe prædicta. Ad hoc facit c.Inqui- 
fitionem de fent.excomm.Irem quia 
in hoc cxcederet fuam poteftatem 
& terminos : quod prokatur per au. 
toritatem, Quodcumque ligaveris 
fuper terrams ec. Quod intelli gitur 
fecundümDoctores clave non erran- 
te, ut notat Hoftienfis. inc. Quan- 
to de tranfl. Epifc. Et ita poteftas 
Papæ intelligirur fecundèm Dei 
voluntatem & ordinationem , ad 
pafcendum & nutriendum oves {pi- 
ritualiter,& ob hocdicit Innocent. 
& recitat Joh. Andrzx quod fi 
Papa tulit fine caufà fententiam ex- 


 Communicationis | & certum eft, . 


non debet timeri ; nec eft cpus ab- 
folutione , quia quoad Deum non 
eft ligamen , & ita apparet quod te- 
netur quilibet, prout ad eum per- 
tinet, omnia impedimenta unionis 
removere. ; 


Secunda conclufio ef. Licitum 
eft , aptum & neccffarium unioni 
Ecclefæ , fubtrahereobedientiam, 
& dependentiam , id eft colla- 
tiones Benefñiciorum, Provifio- 
nes Dignitatum , & Annatas, {eu 
procurationes, & fimilia. Proba- 
tur À & primd notatur. Factum 
verum & nororium eft quod D. 
Papa mifit Ambafciateres erga Re- 
gem Romanorum , ad impedien- 
dam viam ceflionis. Hocvidi, Le- 
gatus pro tunc ibidem exiftens pro 
parte D. N. Regis: viderunt & 
omnes quorquot voluerunt videre, 
nec aliquà tergiverfatione celari 
poteft.Item cùm fui ad Arragoniam 


. pro facto Ecclefiæ ex parte Regis, 


Legati Papæ publicè dogmatifa- 
verunt quod D.N. Rex non vole- 
bat habere Papam nifi Gallicum. 
Poftquam antemalii Legati Regis 
& ego requifivimus Regcm Arra- 
goniæ , quod "AN ceflioncm, 
fe conformando aliis , Epifcopus 
Zabulenfis ibid. pro parte Papæ 
exiftens publicè dixit quod . 
nunquam acceptarct, & quod de 
hoc proteftabatur.Etultrahocdixie 
D. Junianus , ibidem fimiliter pro 
parte Papæ exiftens quod D. Rex , 
Duces,Univerfitas,& Alcmani non 
erant concordes in hâc profequu- 


tione, & quod impediebaat unio- 


nem. . 
Iterum ut prius requifivimus 


D. Regcm. Refpondit quod Pa- 
pam fummaverat de hâc viä accep- 
tandà , & requifiverat ut accepta- 
ret viam ccflionis,&quod ipfe rcfu- 
tavit, & erat ad eam indifpofitus 
& alia plura quæ hic non oportet 
recitare. Ex quo apparet quod Pa- 
pa per fe & fuos Satellites impedit 
viam ceflionis : notoriè €IgO fau 





le ati Da EM ee ed et M mi æ 7 à 


32 Presves de. la nouvelle Hifloire 


cor eft {cifmatis,nutritor , & perti- 
nax, quia continuo impedir. 

2°. Notatur quod via ceflionis 
cft fola fufficiens ad fcifma plenè 
terminandum, & confcientias pa- 
cificandum , nec oblata eft alia ple- 
nè fedativa {cifmatis. Patet per de- 
terminationem primi confilii Re- 
gis in hac materi. Item notatur 
Papa ad cam tanquam fcifmatis fe- 
dativam acceptandam tenetur , & 
etiam virtute juramenti præftiticin 
conclavi. 

3°. Notatur quod quadruplex eft 
via praticandi viam ceflionis. Una 
eftrequifitionis, & ifta facta cit di. 
ligentiflimè, & cum maximà folem- 
nitate, nec eft fpes de cjus corre- 
tione & pœnitentiä ,attentis con- 
tindis impedimentis. Oportetigi- 
tur ad alium modum practicandi 
tecurrere, fcilicet ad fubftratio- 
nem, quiaaliàs effet in ejus potcfta- 
te Ecclefian perpetud tencre in 
fcifmate. Irem quia poteftas Prin- 
cipum effet deriforia, & fic ,ex quo 
dulcibus remediis nihil fieri poteft, 
acriora requiruntur, Le: qe 2°C.rç- 
periuntur. 

Item hoc probatur , & fupponi- 
tur dium Sarifberienfis, qui di- 
cit quod quando quis refutat re- 
nuntiare pro unione habendä, præ- 
{umitur in eoambitio,avaritia, & 
cupiditas. Ad hoc facit c. 1. de 
Cleric. non refdent, Et ita præ- 
fumitur Papam renuere ccfhionem, 
& hoc fic declaratur , quia ante- 
quam effet Papa, notoriè approba- 
vit ceffionem, præfentibus pluribus 
viris notabiliflimis 3; nunc autem 
reprobat. [rem ctiam probatur per 
additionem Regis Atragoniæ ad 
viam Papæ, quam approbavie, & 
per quam yult asbitros aftringerg 


ad electionemalterius ipforum due- 


rum contendentium præcisè. Ex K 


quo evidenter apparct ambitio, 
avaritia , & cupiditas, & fcifma- 
tica pertinacia , quæ omnia pe 
veniuntexobedicentia quam habet; 
maximè quoad obedientiam provi- 

fionis Epifcopatuum , procuratio- 

num ,annatarum , & fimilium exa- 

étionum. Neceflarium eft ivitur 

removere prædicta quæ impediune 

unionem: nam ad fanandum in- 

firmum , furamum tremedium eft 

removere caufam infirmitatis, 

Confirmatur. Scandalum fcif- 
matis eft notorium , & eft defetus 
Papæ notorius , qui difponit ad 
{cifmatis perpetuitatem : igitur me- 
liuseft Le fine tali paftore. Argum. 
24. q- 3- illud. Nec valet quod 
aliqui poffent dicere , expeétemus 
Dei provifionem ; quia ex quo ha- 
beri poteft remedium khumanum , 
non cft expeétandum, quia eflec 
tentare Deum. C. finulla. 23.q. 84 
Item probatur , quia dicit Joh. 
Andr.in c. locupletari. de re judic« 
quod ubi contentio eft inter duos 
non polfeflores, fienda eft fequeftra: 
tio, & neutri debet obediri ; & 
fic ab initio debuit efle factum : 

uoniam fi fic faétum fuiflet, for- 
us minùs duraffet fcifma. 

Ex prædiétis fequuntur conclu- 
fiones corollariæ. Prima eft quod 
Prælati quiobligati funt Papæ per 
juramentum , profequendo viam 
ceffionis , nan funt perjuri, nec 
infamcs, etiam babe Paret, 
quiaad hoc profequendum Deo &c 
Écclefæ funt obligati. C. de for- 
mâ. 22.q. 5.20. Scquitur quod fi 
effct aliquis Prælatus qui cbliga- 
tus effet aut aftriétus ad folutio- 
nem annatæ pCr Juramentum , non 


dcbcret 


oi - . pe PS, Cu CES mnt pu 1.1) ù . Pn ss - pre ge, 


ee = pe 








ds Concile de Confance, | 33 


deberetfolvere , & non effet per- 
jutus non folvendo per prædiéta , 
quia non debet folvere ad nutri- 
mentum{cifmatis. Juramentumin- 
telligitur conditionaliter,, fi res in 
codem ftatu permaneant. Argum. 
c. quemadmodum de jurejurando. 
Item fequitur quod timor verbo- 
rum partis adverfz dicentis quod 
fuum errorem cognofcunt, & faum 
Papam profequuntur, &c.non de- 
betretardare profequutionem. Ad 
hoc faciunt notata per Doctores in 
c. nifi cùm pridem. 6 fi præ gra- 
vi. 

Ratio eft quia fcandalum fcif- 
matis eft maximum, & nullum ta- 
le eft in comparatione & fic corum 
fcandalum non eft timendum. 

Quart , Concluditur quod re- 
nunciatio faéta per en pee 
fa fubtractione, effet bona, & 
provifio fubfequuta bona; nonin- 
juriofa , {ed juftitiæ exequutiva, 
quia propter bonum facta. Argum. 
23.q.4-C.ipfapietas, & se feq. 
argumento quorum poflunt fcifma- 
tici compelli reverti ad unionçm 
Ecclefiæ ; & ad hoc facit 6 pro 
gravi, inc. nifi cum pridem, fæ- 
pids allegato. Quod probatur : 
quia coactio jufta , & juris exequu- 
tio non impedit aétum. Notatur in 
c. veniens 2. de fponfal. 


 Quintd, Concluditur, quod li- 


cet obedientes parti alteri concen- 
denti, five Bomfacio , non dene- 
garent obedientiam ; nos tamen 
tenemur denegare. Patet , quia ad 
hoc obligamur fub pœnâ peccati 
mortalis. Facit c. pctiftis. de pri- 
vilcg. Item quia nifi ita fieret fe- 
quererur perpetuatio fcifmatis : 
quia opportet quod aliqua pars in- 
cipiat faccre debitum. 


Item quoad eleétionem viarum 

& modum proccdendi , D.N.Rex 
incæpit per viam & modum requi- 
fitionis : nam 1°. examinavit & 
conclufit viam ceflionis,& poftmo- 
dûm monftrati ejus juftitiä , alios 
Principes fecum attraxit ad hanc 
viam , &c. Incipiendo fubtratio- 
nem, attrahct alios Principes; li 
cet alii effent negligentes , tamen 
debitum facere tenetur. Non ob- 
fat quod dicitur , fortificaretur 
arsadverfa, &c. Non cft verum: 
Éd daremus aliis exemplum ita fa- 
ciendi : nec eft verifimile, quia 
ipñ de parte Bonifacii, utin plu- 
ribus ei non obediunt, nifi proli- 
bitu. Sidicatur, evenientfcandala; 
dubito , novit Deus : &fieveniant: 
aliqua, nihil ad nos i quia ex cis cft 
fcandalum , qui impcdiunt unio- 
nem. Ablt ut eaquæ propter bo- 
num aut licirum facimus , fi præ- 
ter intentionem aliud eveniat, no- 
bis imputctur c. de occidendis 23e 


Item ad hoc facicndum induce- 


te nos debent , 1°. timor indura. 


tionis fcifmacis ; quiatiin hoc fte- 
tur , nihilaliud faciendo , cüm fa- 
éta fint plura Concilia, multi re- 
cedent : nunquam fict diligentia ; 
nec aliquis volet profequi. Item 
D. N. Rex, & Rex Caftillæ hoc 
invicem promiferunt , per fuos Le- 
gatos ; hoc Papæ fignificando,quod 
nifiinfra fcftum Purificationis cef. 
fionem acceptaret , aut unirct Ec- 
clefiam , removerent impedimenta; 
& nifi fiat fubtractio , Papa omnia 
contemnet , & eritperpctuatio fcif- 
matis. Item daremus occafoncm 
Regi Caftillx mutandi bonum pro. 
pofitum fuum , & in nos non co: - 
fidendi : na & ile {cripic D, N. 
: E 





54 | Preuves de la nouvelle Hifloire 


Regi , quod licet alii non fa- 
ciant, ipfe tamen faciet fubtra- 
ctionem. ; 
Sextd , concluditur quod non 
eft opus citatione, fententiä, aut 
proccflu ad fubtractionem facien- 
dam, quia factum Papæ eft noto- 
rium in aëtu permanenti : ergo,&c. 
Notat Innocentius c. cx. part. de 


verb. fign. c. quanto, de tranflat. . 


Epifc. & ita non requiritur citatio 
aut fententia maximè in tali cafu, 
in quo non agitur de perpetua ino- 
bedientia, fed agitur de nutrimen. 
tis fcifmatis removendis; propter 
quæ removenda , fecum non debe- 
mus participare ; aliàs, ut diétum 
cft, participaremus in Crimine cri- 
minofo feu fcifmate. 

Tertia conclufio eff. Suppofñto 
quod per Regem non fieret fubtra- 
étio totalis obedientixæ , deberet 
ficri particularis fubtraétio colla- 
tionum bencficiorum , procura- 
tionum , Annatarum, & pecunia- 
rum. Et pro evidentia conclufio- 
nisnotatur 1°. quod in primitiva 
Ecclefia fuit conftitutum , quod 
Eleio Epifcoporum & Abbatum 
pertineret ad Capitula & Conven- 
tus , ordinatumque cft per Conci- 
Jia, quod confirmatio Epifcopo- 
rum ad Archiepifcopos, & colla- 
tio beneficiorum ad Epifcopos & 
Diœccfanos pertineret. Nam & hoc 
ordinavit Chriftus Apoftolis 6. r. 
21. dift. & hoc fuit obfervarum 
mille ducentis annis & ampliùs. 


Ex quo videtur quod licèt Papa : 


hoc ufurpavit , hæc ufurpatio cft 
contrabonam & debitam politiam; 
quia non cft in poteftare okius ho- 
minis tantum populum gubernare, 
& bencficiis omnibus debitè pro- 


videre. Ratio hujus cft,non debet . 


provideri benchciis , nifi de perfo- 
nis notis ; modo Prælati magis cog- 
nofcere debent promovendos quam 
Papa. 

Item, quia quando quzftio ef 
de me promovendo , debet ficri 
inquihtio in loco moræ, & procla- 
matio in Ecclefa , ad fciendum 
vitam & mores promovendi, juxta 
cap. fcriptum de Elect. Ex illis au- 
tem promotionibus & aliis quæ 
fiunt in Curia , fequitur , docente 
experientiä,promotioindignorum, 
& alia plura inconvenientia, quæ 
hic recitare non cft'opus. Item, ta- 
les provifiones fatæ per Papam & 
collationes & refervationes funt 
contraHierarchiam Ecclefiafticam, 
in qua tres funt ftatus, majores, 
minores, & infimi, & inter ifta eft 
ordo qui non debet confundi, fi- 
cut in corpore humano unum mem. 
brum officium alterius occupare 
non debet. 21. dift. Cleros, & ad 
hoc +9. dift. 

Item, Papa ordinatur princi- 
paliter propter doétrinam, acqui- 
ficionem infidelium , & alia ardua 
Ecclefiæ negotia. Modè pluribus 
intentus minor eft ad fingula fen- 
fus. c. Si quidem. 20. q. 1. nam ex 
congregatiope pecuniarum fubditi 
& incolæ Regni depauperantur, . 
& fequuntur plures confufones: 
nam per ifta impeditur à fuo off- 
cio, & principa iter fe occupat in 
congregatione a & pro- 
vifionibus modicorum beneficio- 
tum, in quibus occupari non de- 
beret, quia Petrus inftruxit Cle- 
mentem, ne in temporalibus fe im- 
mifceret. 

Item iftz provifiones fa@zx per 
Papam, maximè. expeétationes, 
funt contra intentionem Fundato- 


Tee, nn —— 


—— — ns = 


dy Concile de Coñfance, | 3 


rum , Principum & aliorum, & 
per eas enervatur poteftas Epifco- 
porum. Per eas etiam datur occa- 
fio machinandi in mortem, con- 
tra Can. 2. de conceff. Præb. Item 
quod Ordinarii conferant, confi- 
tum cft in generalibus Conciliis. 
Igitur non poteft per Papam im- 
mutari , per diétum Gregorii ,1$. 
dift. ficut fanéti, quia ut Evangelia 

er eum recipi jubentur. Nec valet 
Ë dicatur quod Papa poteft contra 
concilia generalia providere : nam 
non videtur quod Papa fic poffit 
ab Epifcopo auferre collarionem, 
quoniam fi ita poffer, videtur quod 
poffet exercere omnem poteftatem 
Epifcoporum, fequeretur confufio 
ftatûs Ecclefaftici, & Prælati ha- 
berent nomen fine re, debererque 
Papa vocari univerfalis Epifcopus 
& Princeps perfonarum, quod eft 
damnatum in c. nullus, &c. ecce 
99. dift. dicit enim S. Thomas, 
quod Papa fine caufa rationabili, 
à pluribus cafibus particularibus 
non poteft difpenfare, & quod de- 
tinens non eft fecurus. Notantetiam 
Doctores in c. multa de Præ- 
bendis. 


Item, quod per hoc jura de ele-. 
étione , & alia Concilia generglia 


nulla eflenc , & oporteret libros 
comburere : ut quid enim membra- 
nas occuparent, cum nullius effent 
utilitatis? Item quia ifta ufurpatio 
eft impedimentumunionis, propter 


amicos per benefñcia, & promotio- 


nes, ut. appatet experientià ; & in 
hoc tenetur Rex providere. Evi- 
denter enim conftat quod folùm 
fuis fautoribus providet; bonos 
autem & profequentes unionem, 
& viam ceflionis hoc ipfo odir & 
cis non providet, & nil provide- 


‘tiones, 


retur, totum deftrueret, nec Rex 
haberet Clericos forfitan qui fibi 
vellent adhærere. Item, antiquitüs 
etiam tempore Innocentii, Papa 
non rogabat Epifcopos de provifio- 
nibus, nifi pro uno merito folùm, 
nec volebar unam Ecclefiam grava- 
ri duobus. Modà fcribitpro inf- 
nitis, & irritum decernit quidquid 
in contrarium atum fuerit; qua 
re, &cC. 

Quod aurem facienda fit fubtra- 
étio obedientiæ quoad perceptio- 
nem procurationum dcbitarum, 
rationc vilitationis deducitur, pro 
quo eft fciendum quod de jure Na- 
turali & Divino-Prælati debent 
vifirarc Parochias & Diæcefes pro 
augmentationc Divini fervitii, pro 
Sacramentis, pro moribus, vita, & 
exceffibus corrigendis : rationc au- 
tem hujus vifitationis, debent ha- 
bere proçurationcm in viétu, aut 
pecuniam , eleétione cjus qui vifi- 
tatur ,utinextravag. Modo ex hoc 
quod ue percipit talcs procura- 

equuntur plura inconve- 
nientia, quia omnia prædicta cef- 
fant-, quia non fit vifitario per Pa- 
pam qui procurationem recipit, & 
fic ceflat Divinum fervitium, & 
alia fupra taéta. Alii autem Præ- 
lati plures non vifitant, quia non 
procurantur, & ob hoc impediun- 
tur ; & ita capit Papa proc:ratio- 
nes, fine complendo caufam pro- 
pter quam debentur. 

Item, fubditi vifitandi privan- 
tur fruétu fpirituali, qui provenie 
ex vifiratione, & fic R£x provide- 
re tenetur , ut ei fubtrahatur quoad 
hoc obedientia propter duo. 1°. 
pro reduétione Ecclefiz Gallicanæ 
ad antiquam libettatem , & in hoc 
ejus intereft fpecialiter. 2°, Ad 

E ij 


_ D ON ges 2j 


_ xit Ludovicus D.de Tignonville, 


36 Preuves de la houvelle Hifloire 


unionem Ecclefiz confequendam, 
removendo impedimenta unionis; 
nam Papa, ex pecuniis quas inde 
recipit, mittit hinc inde Legatos 
ad impcdiendum unionemEcclefiz, 
& in Papatu præfidendum , in præ. 
judicium fidclium animarum : nec 
valet fi dicatur, quod Urbanus V. 
etiam recepit, & fui fucceflores, 
Dico quod Urbanus fccit hoc pro 
evidenti utilitate & bono Ecclefæ, 
& idem de collationibus bencficio- 
rum, quia providit aliquibus Cle- 
ricis, propter negligentiam Præla- 
torum. Non fic eft hodie de D. Be- 
nedicto, ut eftdiétum , qui in de- 
trimentum Ecclefx recipit. Item 
quia plus recipit quàm fecerit Cle- 
mens ejus prædeccflor , & tamen 
non eft major neceflitas, & allega- 
re inconveniens non cft folvere. 
Nec valet quod dicit D. S. Pontii, 


quod fufhciunt teftes fynodales ad . 


correctionem criminum, & quod 
non requiritur vifitatio, non cft 
verum , quia non obftantibus tefti- 
bus fynodalibus, jura providerunt 
de vifitatione et nn 
& fic non fuficiunt dicti teftes {y- 
nodales. Ex iftis fequitur quod de- 
bet fieri fubtractio iftarum Anna- 
tarum, procurationum & fimilium 
Ecclefix exaétionum : nam per eas 
evidentiflimé conftat quod Abbatix 
deftruuntur, ædificia Ecclefiarum 
cadunt, & fequuntur innumera- 
bilia inconvenientia ; quare vide- 
tur fubtractio facienda : hæc fint 
did@a fub correétionibusantediétis. 

Confequenter die fabbati prima 
Junii, a cœtu univer{o, di- 


Miles armatæ militiæ , ac virlitte- 
ratus : Quod cüm ipfe caufà lega- 
sionis irct cum aliis Legatis Regis 





Arragoniam, pro faéto unionis Ec= 
clefiæ , tranfivit per Avinionem, 
ibique Papam Vifhavic , qui ab co 
petiit de novis Regis & Regni, 
qui quidem Miles, cûm Papæ ni- 
hil diceret, nifi quod Rex & Do. 
mini, Deco concedente, erant be- 
ne difpofiri; refpondit D. Bene- 
dictus : Credit Rex facere quod 
cedam; non certè faciam : vult fa- 
cere fubtraétionem ; faciat {ubtr2- 
ionem : faciat debitum in Regno 
fuo , faciam in meo quod debeo ; & 
finaliter quod antea fe permitteret 
excoriari, quam cederet, reccflt- 
que di&us D. Ludovicus ; qui cum 


veniffet Arragoniam , acccflit ad 


quemdam Magnum Dom. pee 
Atragoniæ, & fibi præfentavit lit- 
terascredentizx ex parte Kegis , au- 
divitque eum diétus D. patienter, 
reciravitque diéto D. Militi dili- 
gentiam Regis, & Dominorum in 
profequutione unionis, delibera- 
tionem Concilii Prælatorum & 
Univerfitatum ad viam ceflonis, 
requifivitque diétum Dom. ur cum 


 Rege vellet ad eam laborare. Qui 


quidem D. Miles Arragoniæ ref- 


| es quod via crat fanéta &c 


ona ; erat tamen difhcilis quoad 
concendentes, qui non vellent in 
hoc concordare. Dixitque ultra, 
quod in partibus illis erant multi 
corrupti per pecunias & dona; 


 quodque nulla erat alia via praëti- 


candi ceflionem, nif per fubtra- 
ionem obedientiæ, & ad hoc pro- 
fequendum obtulit D. Regi corpus 
& bona. Ulteriùüs dixit quod häc 
de caufà accederet ad Regem Ar- 
ragoniæ D. fuum, nifi flbi fuiffec 
mandatum quod ad eum nonirer, 
nifi effet de parte Papæ, fcilicet 
contra viam Ccfhonis. 


em — 


ee e—— 


du Concile de Confunce, 37 


Statim eo diéto, furrexitM. Æpi- 
dius de Campis de Rothomago, 
Mag: inT heolog. famofiflimus,Re- 
gifque Confiliarius , & ad eamdem 
partem affirmativam deffendendam 
deputatus & in lingua materna pro. 
pofuit effcualiter quæ fequuntur. 
1% Proteftando, & fe excufando 
de infirmitate corpoïis, & brevi- 
rate temporis , quia ante diem præ- 
cedentem non credebat proponerc:; 
fed credebat alium hoc faéturum, 
poftmodum proteftarus eft, ut D. 
Patriarcha, & D. Abbas de fobric- 
tate verborum, & quod habeatur 

ratus quod folumdiceret pro pof- 

e facientia ad propofitum , etfi al- 
leget idem quod alii, ad alium ta- 
men propofitum allegabit : ea ta- 
men in Latinum gratià brevitatis 
reportavi in Concilio , prout fide- 


lius potui ; non quod omnia media 


& probationes & difhcultates fo- 


lemniffimè deduétas & allegatas 
redigendo in fcriptis ; fed ex eis 
punéta principalia notavi ; quare 
fialiquid omiflum eft,mihi fcri- 
benti parcatur , quoniam hoc fecit 
velocitas ejus eloquentiæ, & debi- 
litas aut fragilitas meæ intellicen- 
tiæ. Dixit ergo prout fequitur. 
Hiis præmifhs, pro materià no- 
to 1°. Quod duo Domini qui lo- 
quuti fünt pro parte negativa dixe- 
runt opiniones eorum , prout eis 
videbatur , & deliberaverunt fo- 
Jùm fuper-expedienti, non an Rex 
offit Des Item noto quod 
pen quod una fola eft via fe- 
dationis fcifmatis, five cefhonis, 
& ita fupponunt Rex, & Conci- 
lium, praéticam tamen non dede- 
runt , nec dixerunt aliud , nifi ne- 
gativé; & fic lecundümeos, via bona 
cf, Gd fineexequutione, 


Venio ad propofitum, & cùm 
confidero fummam diétorum per 
partem adverfam, corum deduétio 
In quatuor punétis continetur. Pri= 
mum reftringit poteftarem Princi- 
pum. Secundum exaltat Papam, 
Tertium exaltat  obedicntiam. 
Quartum, quod non licet propter 
quodcumque obedientiam fubtra- 
here, & eriam quod hoc non licet 
uni ,'nifi fimul fatalteri. Et in hoc 
aperiendo materiam, ponam qua- 
tuor contraria diéta. Primum con- 
tra primum, de poteftare Domino 
rum temporalium, ne materiam 
ptæfentem, five fcifmatis, & pacis 
Ecclefiæ. Eft ergo primumdiétum, 
quod ad Regem ce fine re- 
quifitione Ecclefiæ, providerc fta- 
tui Ecclefix Regni fui, extra arti- 
culos Fidei. 1°. ad fervandam pa- 
cem Ecclefæ in fuismembris. 2%. 
ad fervandum ejus libertates & 
franchifias. 3°. ad fervandum fun- 
dationes, & voluntates fundato- 
rum, & ifta pertinent ad Regem, 
cum Confilio Ecclefiæ. 

Primum diétum probatum eft per 
dicta D. Abbatis, & per autorirates 
pereum allegatas,quæ non faciunt 
mentionem de requifitione Ecclc- 
fiæ ; & adhuc illud probo duabus 
autoritatibus feu exemplis. 12. per 
6 hincetiam 17.dift. fæpiùdsallegar. 
ubi propter fcandalum Symmachi : 
Thecodoricus Rex convocavit Præ. 
latos Ecclefiæ , quibuscongregatis, 
faéta fuit inter cos difhcultas, an 
deliberarent, quia per Papam non 
fuerant convocati : quo non ob. 
fante, deliberaverunt. Dicitenina 
textus: intuitu Spiritüs Sanéti di. 
xitRex nih#lad me, nifiut pax fie 
in Ecclefñä: & ita ad Regem per- 
tinct,utin Ecclefià fir pax. 29. Al. 

Eiij 


33 preuves de la nouvelle Hifhoire 


legabo capitulum,fi duo contra fas, 
79. dift. fæpiùs allegatum , cum 
textus dicit, non permittimus. In 
quo capitulo videtur cafus in ter- 
minisin iftà materia. Videtur cnim 
dicereillud capitulum , quod quo- 
ticfcumque funt duo ne 
tes, de quibus cft dubium, & eft 
fcandalum , neuter debet remanere. 
Etad hoc facit c. Ecclefiæ mex , 
& c. victor 97. dift. & etiam hifto- 
ria Ifidori, In illo capit. dicit 1fi- 
dorus , quod Bonifacius videns 
fcifmata , requilivit Honorium 
Imperatorem , ut provideret ne in 
futurum evenirent fcifmata, prop- 
ter quæ,&ambitiones vitandasfecit 
Honorius hoc capitulum. 

Nec valet fi dieatur quod hoc 
capitulum habct Jocum , quando 
duo notoriè non habent jus ; nec eft 
dubium aut difficulras, quia lex de- 
bet effe de bono & diffcili; & id- 
circooportetintelligere illud ca- 
pitulum, ubi cft dubium, fi ambo 
aut aliquis jus habct. Et ad hoc 
facit verbum textûs , fi duo forrè ,: 

uod cft dubietatis. Quod autem 
4 præfenti fit dubium de utroque 
noftrorum contendentium, conftat 
evidenter , quia etiam de parte no- 
ftrà mulri de noftro opinantur , & 
ita fimiliter eft in alià obedientiä, 
Ecadhocfacirverbum , temeritate 
conteftantium, quod fuit appofi- 
tum propter perplexirates, & difhi- 
culrates. Quod autem pertinet ad 
Regem providere Ecclelæ fui Keg- 
ni, propter libertates & franchi- 
fias confervandas, clarum eft per 
juramentum quod præftat Rex in 
fui Coronatione , & ad hoc facic 
capitulum, Valentintanus , 63. 
dit. c. Arrianus, & c. tibi Do- 
minus, 


Quantüm ad tettium, five quod 


SU intereft providere ftatui Ec- 


clefix Regni fui , propter funda- 
tiones, &c. Cafus eft in cap. in 
Canonibus. 16. q. 1. & q.7.c. fi- 
liis. Super quo cap. dicit Gloffa, 
fuper verbo ad Regem, ad corri- 
gendum facientes contra fundatio- 
nes, fi Prælati fint negligentes. 
Propter hoc enim habet enfem -& 
diurne ad defenfionem Ecclefiæ 
& fidci, ut ei fubveniat fine requi- 
fitionc, & fortiori ratione requifi- 


tus poteft remedium adhibere. Et 


hoc poreft fundari per diétum 
Evangelii, in Paflione plures vi- 
dentes timorem Apoñtolorum , & 
quod Chriftus timcbat humanita- 
tes, dixerunt : Ecce duo gladii : 
dixit Chriftus : Sufficit. Quod ex- 
ponunt Doétores, Bernardus, & 
alii de duabus jurifdiétionibus,quæ 
funt adjuvamen alterius ad invi- 
cem : quafi diceret, Ecclefia fua 
deffendetur. Ecce duo gladii; & 
fi unus deficiat , vel fit negligens, 
alius poteft fuccurrere. Propter hoc 


dicitur : VæSoli, quia fi cecide- . 


rit, non habetfublevantem. C. li- 
cet de reftit. {poliat. Etifta eft opi- 
nio Quæftionarii, fuper rubricä, 
de fupplend. neplig. Prælat. & 
hoc per modum Te , & au- 
xilii: non quod una recipiat auto- 
ritatem ab alia. ; 
Item hoc fic probatur , quod ad 
Regem pertinet providere & ferva- 
re pacem Ecclefiæ, quiacjus inter- 
cft. Non enim Porc 
in fpirituali regulariter, & nota- 
bilis, quin etiam fitin temporali- 
raté. Undein Evangelio, in Paf. 
fione , ne fortè veniant Romani, 
& rollant locum noftrum, & ger- 


tem. Propter quod Judxi Magi. 


effe turbatio : 


un RO ee —— 


a 


> 


ne rer = 


du Concile de Conffance. 


ftratus & Seniores populi nolebant 
novam lesem & doétrinam Chrifti 
recipere. Item etiam habemus 
exemplum de Jeroboam , tempore 
divifonis filiorum 1fraël, qui or- 
dinavic vitulos aurcos , ne alibi 
iret ejus. populus adorare. Idem 
iv. Reg. 12. de Rege Joas , qui 
pofuit provifionem in pecuniis tem- 
pli, quia malè utebantur Presby- 
teri. 

Nec obftant exempla in contra- 
rium ,deOsà, & Ofià Unus fci- 
licet Ofias percuflus fuit leprä, 

uia adolebat incenfum, quod fo. 
lùm fpeétabat ad Sacerdotes: alter 
quia de fpiritualibus fe imrifce- 
bar, &c. Refpondet ad hoc Hi- 
floria exprefsè , quia unus cum te- 
meritate tangebat Arcam. Rex au- 
tem nihil hoc cafu vult facerc te- 
merariè. Iremalius, fcilicer Ofias, 
non fe intromittebat de fpirituali- 
bus , ut debebat, fed volcbat fa- 
crificare, ut Sacerdotes. Secüsin 
Rege, in cafu noftro ; te cum 
reverentià, & devotioncfevultin- 
tromittere, & propter bonum pu- 
blicum Ecclefiæ, ut apparer. 

Ex prædictis fequitur,quod ad Re- 
gem pertinet providere,quodEccle- 


fia Regni fuinon fit fubdita Papæ,, 
nifiut decet, in términis rationis, 


& prout ratio diétat. Primo prop- 
ter autoritatem Papæ, quia eft por. 
taautoritatis, Supremus &.princi- 


palis Fidei defenfor effe debet.Item 


‘quia Superiorem non haber, qui 


eum valeat corrigere. Juxta c. fi 


. Papa, 4ùd. dift. aut ad quem ha- 


bear recurfum , ficut haberet de 
alio inferiori Epifcopus , quia co- 
ram Papa poffet ee : & ob 
hoc certè provifiones faétæ funt in 
cleétione Romani Pontificis : vide- 


39 
licet quia non admittitur excep- 
tio contra elcétionem faétam à duae 
bus partibus Cardinalium ») quia 
non €ft ad quem poffit haberi recur- 
fus, licetfecusin eletionealiorum 
Prælatorum. Juxta c.licct, de elcé. 
in antiq. 

Ideo Princeps debet providere, 
ne nimis dominetur. Unde dicit 
B. Gregorius, quia Papa non re. 
darguitur, periculum eft ne exce. 
dat, quia non homo eft qui tantüm 
noccat Ecclefiz, ficut pernitiolus 
Prælatus. Ad hoc facit c. ficut in- 
d 2.q. 7. Sicut, inquit, lau- 

abile difcretumque eft reveren. 
tiam & honorem exhibere priori. 
bus, ita reétitudinis, & Dei timo- 
riseft, fi quiineis indigent corre- 
étione, null diffimulatione poft. 
ponere , ne totum , quod abft, 
corpus morbus invadat, fi languor 
non fuerit curatus in Capite .... 
Nam fi quis in hoc piger aut negli- 
gens efle præfumferir, diétis crimi. 
nibus apud Deum fe noverit effe 
participem, &c. Etead. cauf. 2. c. 
Sanéta, dicit rextus. Sancta uipe 
petufticitas folüm fibi prodcit, & 
quantüm, ex vitæ merito ædificat 
Chrifti Ecclefiam , tantüm nocet, fi 
deftruentibus non refiftit. Hoc 
Hieron. & ficimoventurfubditi ne 
obediant , nifi ut debent , ne nu- 
triant malos dominantes in eorom 
malitià, & induratione. Ex quibus 
omnibus apparct quod autoritas 
Regis ad fcifina extirpandum, & 
pacem Ecclefæ Re ; Cft de 


_omni Jure Divino, Naturali , Ca- 


nonico & Civili. Ex quo fequi- 
tur coriclarié , quod uidquid 
apparet ei licitum ad (cibna cvel- 
Icndum & unionem inducendam 

poccft facere, non rcquifitus ab Ec- 





49 _ Prewves de la nouvelle Hifloire 


clefià. Paret ex prædictis, quia fuà 
autoritate fe poteft intromittere , 
patetetiam exemplo Karoli Magni, 
qui aliquandoin veftibus Sacerdo- 
tum feintromifit: & propter hoc 
conftituit Rex, & publicatum eft 
ubique in Regno, quod nulli dog- 
tuatifarent contra viam ccflonis, 
8 fub hujus umbrä faciunt Reges 
Arragoniæ, quod nullus in Arra- 
gonià beneficiatur, nifñi de eorum 
Regno,& poteftate. 

Secundum diétum,feu punétum 
principale quod rcfpicit obedien- 
tiam,eft quod quando apparet vche. 
menter , quod præceptum Papz cft 
contra jus Divinum, aut Natura- 
le, vel bonum Eccleñiæz, non cft 
obediendum, fed peccatum effet 
obedire, etiaminhiis quæ ex hiis 
fequuntur. Probatur. Quia jus 
Divinum, & Naturale, &c. funt 
Regula Papæ, ad regimen Populi 
& Ecclefiæ : igitur non poteft con- 
tra ire. Et quod etiam non poflit 


contra ea quæ fequuntur ex eis, 


Probatur. Quia funt ejufdem na- 
turæ, cum cisex quibus fequuntur, 
&e ita præceptum contrarium nul- 
Jum eft. Per hoc porcft dari intelle- 
us ad diétum Gregorii. Sententia 
Paftoris five jufta, five injufta, ti- 
menda eft. Quia benedicit Gre- 
gorius , timcnda propter reveren- 
tiam , non fervanda. C. ita Dom. 
softer. 19. dift. quianoncft cum te- 
meritatecontemnenda. 

Ex hoc fequitur correlariè, 
quod Papa non poreft tallere , quin 
illi qui feminant fpiritualia, reci- 
piancetiam temporalia ; quia aliàs 
Papa poffet falfare di&um A pofto- 
hi ,quod non cft verum ; quia con. 
era verbum Domini non partit Pa- 
pr, & hoc dicie Paulus in pluribus 


no 


fuis Epiftolis. 2°. Sequitur qüod 
nen eft in poteftate Papæ , quod- 


_ Cumque non expreffum in jure Di- 


vino, & Naturali , quia etiam ea 
quæ ex cis fequuntur, non funt in 
ejus poteftate, ur diétum eft. 3°. 
Sequitur quod colorarum eft dice. 
te, quod Papa folus non poteft fa- 
cere contra Canones fundatos in 
jure Divino, licet non fequantur 
in bonä confequentià formali, ita. 
Cap. ita Dom. nofter allegatus , & 
ibi Gratianus, 4°. Sequitur quod 
timcri debet fortiter de promotio- 
ne D. D. Cardinalium novorum, 
& maxime de faétis contra volunta- 
tem Cardinalium, quia contra bo- 
num publicum, & ut papæz adhz- 
reant contra unionem Écclefix or- 
dinati funt. Quod autem Papa, fine 
confilio Cardinalium, non poñt 
facerc, patet , quia unum corpus 
fune Papa & Cardinales. Ideo in 
ordinationibus & conftitutionibus 
Papalibus femper dicitur, fratrum 
ts confilio, & ad hoc fa- 
cit Gloffa cap. fupor co. De hærc- 
ticis librowr. 5 
Tertium diétum , five funda- 
mentum refpicit perfonam,êr cft ta- 
Ie. Quando Dctards eft fcandalo- 
{us populo, non eft fpes quod tol- 
latur fcandalum quandiu praæfi- 
deat, non eft Te in prælatu- 
ra. Probatur per c. nificum pridem. 


[2 


6-præ gravi sr {candalo. De 


renunciat. qui 6 
Divino & Naturali, quo Papa li- 
gatur,ut cft dium. Ad hocfaciunt 
autoritates Evangclii. Qui fcanda- 
lifaverit unum de pufillis iftis, exe 
pedit ei ut fufpendatur mola in col- 
locjus, & demergatur in profun- 
duin maris. Irem fi oculus vel pes 
tuus fcandalifacte, cruc eum , & 

projice 


undatur in jure. 


os * FREE an + At de 


du Concile de Conflance. 


projice abs te: melius eft enim 
unum oculum habentem ad vitam 
ingredi, quàm duos oculos haben- 
temmittiin gehennamignis. Item 
alia autoritas de fale infatuato , 
adnihilum valet ulcrà, nifi ut mit. 
tatur foràs, & conculcetur ab ho- 
minibus , &c. Cüm enim dicit 
Scriptura; Eruc eum , & projice ; 
præceptum eft cuilibet direétum , 
& fic quilibet hujus præcepti exe- 
quutor efle deber. 1llam autem 
autoritatem de fale infatuato expo- 
nit S. Hieronim. de Prælatis inu- 
tilibus & fcandalofis, de quorum 
correctione non eft fpes. 

Item probatur fic , quia Præla: 
tuseft propter oves principaliter or- 
dinätus , quia dicit S. Auguft. 
Epifcopi non propter nos fumus , 
fed propter eos quibus verbum 
& Dominicum Sacramentum mi- 
niftramus, ac per hoc , ut eorum 
fine fcandalo , fi fe neceffitas ha- 
bet , non effe debemus. Quid enim 
propter nos, fed propter alios fu- 
mus, &c. Hzc ille lib. 2. contra 
Crefcenium Gramm. Igitur Præ- 


latus fcandalofus non eft fovendus, 


in Prælaturä. Ad hocfacit, quia, 
ut dicunt Doctores, dupliciter 
peccat, quia malè agit, & quia 
non liberat populun à peccato. Et 
etiam ad hoc cit illud quod dicit 
Valentinianus Imperator, in c. Va- 
lentinianus fupra allegato , & ha- 
betur in Hiftor. tripart. Talem no- 
bis tradatis Prælatum, cui fincerè 
noftra capita fubmitramus. Et illud 
uod dicit Gregorius in dial. Ce- 
un ft loco , quando non fup- 
petit, &e. 
+ Ex prædictis fequitur, 1°. quod 
fi Papa fe dividitä populo, magis 
peecat in {cifate, quâm fi popu- 


LL 


41 
Ns fe divideret ab eo. Probatur., 
Que » ut diétumeft, Papa princi. 
paliter ordinatur ad pafcendum 
oves, & fubditos , & eas unire in- 
vicemin charitate, & ad Chriftum 
carum verum caput & paftorem ; 
& hoc eftoves pafccre. Si crgo con. 
tra ftatum & eflentiam fui officii, 
cas non Ccongregat , & unit, {ed 
difpergit | & difgregat à fe, & 
etiam ab invicem , magis peccat 
quâm populus fe ab co dividendo 5 
quia oves non tencntur ad eum con- 
gregandum , fed è contra , ut fupra 
taétumeft, & tunc apparetejus per. 
tinacia,quando vult dicere & agere 
contra opinionem totius obedien- 
tiæ. 


Item equitur qd c. fi Papa 


40. dift. &autoritasilla. Obcdi - 
te præpolitis veftris, licce difcolis, 
intelligi debent quando fpes cft de 
Prælatorum corum correctione 3 
alis non haberent locum. Item 


quia illa autoritas, etiam Le Do-. 


étores, non intelligitur de Prin- 
ie Ecclefiafticis, fed tempo 
ralibus, & refponfio eft quod fæ- 
cularis Principæus non perditur 
tot caufis, quoc Ecclcfiafticus sut 


credo, pleniùs deducet M. Petr. 


Plaoul, pro univerfitate. Item fe. 
quitur quod Gloffi c. Sacerdotes., 
& reliqui 2.q. 7. fup. verbo , nifi 
erraverit à Fide , colorem hiber, 
Dicit fic Gloffa. Si Prælati fune 
hæretici, excommuniçati ,velnon 
fervent canones, vel fimoniach, vel 


notorii fornicatores , tunc potcft 


recediabeis, ante fententiam. 19. 
dift. nulli 16. q-ulr. Sanè 32. dift. 
nall. Si ergo à notorio fornicatore, 


vel fimoniaco recederelicer, ficin 


propofito , à notorio pertutbatore 
unionis Ecclefafticæ, porc recedi 
F 





41 Preaves de la nouvelle Hifhoire 


& à fimoniaco, vel vchementer fuf- 
pcéto de fcifmate. 

.- Item fequitur, quod fi apparet 
debirè , aut vehementer,Papam cf- 
Le hærcticum , aut fcifmaticum , 
non debet fibi obediri , fed debet 
reputari non Papa, etiam fine de- 
claratione. Probatur. Quia tunc 
cftextra Ecclefiam, & communio- 
ném fidelium. Quia Papa & mem- 
bra funt unumcorpus, & Papa ca- 
put. Siergo Papa eft extra Eccle- 
fiam, non pluscft Papa, fed per- 
dit Papatum ipfo jure , nec requi- 
ritur declaratio,& hoc tenet Okam 
in Dialogo, quod ipfo jure Papa- 
tum perdit. Item fcquitur quod fi 
apparct debitè , quod ee crrat 
contra fidem ut Ecclefiz unio- 
nem , non eft ei obediendum , 
licet non fit pertinax , quia 
iplo jure perdit Papatum , ut 
cft di&um. Dicit enim Scriptura. 
Numer. 16. Recedite ab hiis qui 
{cifma fecerunt, Et Johannes in 
canonicà expoftà per Bedam ,in c. 
omnis 24 q. 1. Omnis qui recc- 
dit, & non permanet in doétrinä 
Chrifti, Deum noû habet : qui per- 
manet in doctrinà Chrifti Deum 
habet , hic & Filium, & Patrem 
habet, & fequitur. Siquis venerit 
ad vos, & hanc doétrinam non 
affert, nolite eum recipere in do- 
mum,nec ave ei dixeritis. Quienim 
dicic illi ave, communicat operi- 
bus ejus malis , & fequitur hoc 
Johaflnis de fcifmaticis & hæreti- 
cisdevirandis, & quæ verbis do- 


cuit , etiam operibus exhibuit. 


Narrat enim, &c. Ibi ponuntur 
duo exempla quæ recitat S. Poly- 
carpus Prefbyter, S. Johannes co- 
rum confortia fuzit. 


. Sequitur 2°. Quod f Papa cft 


fufpectus , vel fe reddit vehementer 
f ve dechærefi autfcifmare,de- 
bet ab obedientiä ceffari.Probatur. 
Quia, aut eft certum quod eft Pa. 
pa, & hoc non, quia de utrâque 
obdedienti3 multi dubitant ; aut 
eft certum quod non eft Papa, & 
certum eft quod dcbet ci ab 
obedientiä, aut eft dubium, & in 
dubio non cft obediendum. Quod 
probatur : quia Papa habet autori- 
tarem decernendi in articulis fidei; 
ergo certo modo eft obediendum , 
quia in dubio malè adhærendo pe- 
riculum effet. Non obftat quod di. 
citur quod in dubio deberobediri; 
hoc enim non habet locum inPapä; 
nam fuppolito quod in aliis ei in 


dubio eft obediendum , videlicer 


ubi dubium eft an præceptum fit fa- 
lutare , an non; in Papatu ramen 
ubi eft dubiunr, non À 
dum. Ratioeft, quia in inferiori. 
bus ofhciis, aut Dignitatibus, uc 
Epifcopatibus, & inferioribus be- 
ne Soltant dividi poffefio ; & jus; 
quia fi jus non habet, intrufuseft, 
& propter periculum, ut eft di- 
um, in dubio non deber obe- 
diri. 
Sequitur ulteriàs , quod liciré 
poteft ceffari ab cjus obedientiä , & 
tamen erit Papa. Patet. Quia po- 
teft vehementer apparere fufpectus 
defcifmate, aut hæreft, & nonerit 
fcifmaticus aut hæreticus , & tà- 
men erit ab''eo recedendum per 
prædicta. Exemplum habemus in 
Prælato excommunicato , qui per 
fufpenfionermg aut excommunicatio- 
nem, perditufum Officii, & exer- 
cicium , licet non perdar trdinem 
aut jus Beneficii. Item fequitur , 


. quod apparere poteft, decbirèque re- 
.cedendum eftab cjus obedientià , 


obedien- . 


Se me 


du Concile de Confanee. 43 


: licet non appareat de fententiä latà 


per Superiorem. Patet quia Papa 
Superiorem non habet, qui eam 
ferat: 8 mirum eft D. S. Pontii, 
qui tantüm exaltavit Papæz autori- 
tatem , dixit quod Papa eft fubdi. 
tus Concilio , quoniam de hoc funt 


opiniones. Quidam enim dicunt , 


quod folusPapæhabet claves &quod 
Concilium non habet, & fi ita effer, 
Concilium non polffet ferre fenten- 
tiam, & fic opus effet faéto. Item 
fuppofito , juxta aliorum opinio- 
nem , quod Concilium poffet judi- 
care Papam, tamen certum eft quod 
de præfenti non poteft haberï ifte 
J 2 , & fic expeétare ejus fen- 
tentiam effet fruftratorium, & inu- 
tile, & ita fieri non debet. Unde 
ante Conftantini tempora non cele- 
brabantur Concilia, quibus tamen 
temporibus multi poterant appare- 
te, & de fatto apparuerunt hære- 
tici, ut Saducæi, & Arriani : ab 
eis tamen ante fententiam eft re- 
ceflum. 

Item videntur fufñcere ifta par- 
ticularia Concilia, maximè quoad 
{ubtraétionem faciendarm , nam ifta 
Concilia funt virtualiter genera. 
lia, & per ea videtur quod habea- 
tur {ecurior deliberatio , propter 

reces & corruptiones, ficut aliàs 
Bic faum. Unde recitatur in 
Hiftoria {cholaftica , quod tempo- 
re Cornelii fuit per Concilia par- 
ticularia proceflum contra hæreti- 
cos ; & ratio eft, quia qui expecta- 
ret fententiam Concilii , periculum 
effet, cum conventio habeat lon- 


ee traétum, & fic tempore pen- : 


ente hæreticorum aut fcifmatico- 
tum malitia poffer ‘torum gregem 
aut magnam partem inficeres & 


fic ad fe fubtrahendum, non opor- 


tet fententiam Concilii expe_ 
@are. Et ita videtur quod ad mi. 
nus fufficit determinationem fcri 
er vicinos Epifcopos, ut olimfe. 
Ée & habetur in Chronicis, & 
Hifloriis. Ex quo videtur quod 
fuficit diftinétio facienda per 
quamlibet Diæœcefin. Secüs autem 
effet, fiad exequutionem pœnarum 
criminalium , quæ debetur hære- 
ticis , aut fcifmaticis, pervenien- 
dumeflet; & aliud viderur dicen- 
dum quoad fubtractionem facien.- 
dam, quæ refpicit faétum con- 
fcientiæ, & non quia in tali faéto 
fuffcit à Jurifprudentibus haberi 
confilium. 
Item fufhcit ad hoc notorietas, 
vel vchemens præfumtio, juxra 
Gloff. c. Sacerdotes , & reliqui 


allegati, prout eft in propoñto , ut 


dedudtum ft, & apparebit per {e- 
quentia. Item quia Paulus Petro 


refticit in facie; & fi dicatur hoc 


fuit, quia in fide errabat, hoc non 
videtur verum , quia poft Spiritüs 
Sandi acccptationem, ei reftitit : 
quo tempore non eft dicendum 
quod in fide errabat , aut directe, 
inarticulis fidei ; fed deconfcquen- 
tibusad articulos fidei, quia Genres 
cogcbat judaïfare. Ex quo etiam 
apparet clarè fecunda pars fecundi 


pundi principalis fupra poñti, 


quod etiam in hiis qux fequuntur 
ex Jure Divino , Papa nihil dif- 
penfare poreft. | 
Nec obftat capitul. Artacius 24. 
q- 1. allegatus per adverfarium ; 
quia non reperio quod in illo ca- 
pitulo contra Artacium fuerit ali- 
qua fententia & proceflus, {cd ex 
textu , & Glofsä videtur contra. 
rium. Dicit textus , quia alieno 
facinori fuam Re mif- 
Fij 





Cons ER Re, 70 RU nn EEE D 


Mn OO Oo —- RE RRQ RER un UD “2. EEE. Rens 


Cuit, neccffeeft ut in illam recide- 
ret juftä lance fenrentiam, quam 
cum fuis fuccefloribus per conve. 
nientiam fynodalem fufceperat au- 


tor erroris. Super quod dicit Glof. 


{a , quod Lex notat faétum fine fen- 


tentia. Item, quiain €. Anaftafius 


pen 19. dift. non apparet quod 
declaratio faéta fucrit quod Papa 
communicaret Photine ,aut Pho- 
tinus hæretico, & ita nulla fenten- 
tia requiritur , ex quo factum & 
fufpicio fcifmatis funt evidentia & 
notoria. ad hoc facit c. de eo. ç0. 


dift. quod eft Cypriani Martyris: 


ubi ante fententiam abfolutionis 
prohibetur communicari cum lapfis 
in hærefin fub pæœna excomm. 

Item, quiain cafu dilapidatio- 
nis , ante fententiam fufpenditur 
adminiftratio. Item, pro fufpicio- 


ne. c. quia €a 3. q. 2. néc obitat ea- 


pitulum, nonne dileéta : quia to- 


quimur de indubiä præfumprione: 


hic autem loquimur de vehementi, 
& fimiliter in 6. hinc etiam , alle- 
gato pro contraria parte; quia ibi 
folum erat dubia prælumptio. Item 
ad omnes rationes gencrales de ex- 
pcctatione fententiz, dico de 
non debeat habere locum in faéto 
Papæ in cafibus quorum fimiles 
nunquam vif, feu auditi funt. 
Exemplum habemus de Mathatia 
1. Machab. 2. qui inrerfecerat Ju- 
dæum adorantem,& de Phinées qui 
interfecerat Judrum mœchantem, 
cum muliere alrerius feétæ. 
Quartum diétum, feu funda- 
mentum principale contra quartum 


fupra poñirum , eft, quod licitè po- 


‘teft ceffari ab obedicntia cujuflibet 


nunc præfidentis, fine alia declara- 
tione. Probatur hoc, quia nobis 
nunc apparct probabilis dubitatio 


44 Preuves de la nouvelle Hifloire 


de jure utriufque. fgitur licité À 
cujuflibet obedientia ccffari poteft. 
Anrecedens patet , quia nobis evi- 
denter apparct, ee quælibet 


obcdientia irreducibiliter adhæ- 


ret parti fuæ : nam jam xx. annis. 


vel circicer duravit fcifma , & ita 
radicatum eft, quod non eft fpes 


unami pe ad aliam reduci. 


Hoc eft notoriè verum. Igitur de 
jure utriufque eft probabilis dubi- 
tatio. per C. in Scripturis. 1fta 
enim eft nobis fufhciens caufa du- 
birandi ; quia major pars cft coi- 
tranos; nosautem, ut dicimus , fu 
mus fanior pars, & fumus irredu- 
cibiles, & fic in dubio debet non 
obediri ; nec eft præfumendum 

uod bonæ memoriæ Karolus Rex 
£ ad partem noftram determinaf- 


_ et, nif fub fpe alios reducendi. 


rem, ut dicebat D. Abbas, obe- 
dientia nutrir fcifma, ergo eft re- 
movenda Anrecedens patet per 


ejus diéta. Item, per corum dita 


S& facta, licet non ceffent notoriè 
fcifmatici aut hæretici, tamen ve- 
hementiffimè funt fufpeéti. Ergo, 
&c. Quod fint fufpedti , apparet 
evidenter :1°. quia in eis folis con- 
tendentibus flar quod unionem non 
habemus, quam per eos habere 


poflemus fine fcandalo; quod pa- 


tet, quia omnes de & po- 
puli dicunt ceflionem bonam , ac 
volune & confentiunt invicem uni- 
ri {ub uno Paftore & Pontifice Ro- 
mano, licet aliqui & pauci dicant» 
dum tamen co#tendentibus place- 
ret. Omnesigitur funt concordes,ut 
oft di&um, quia bonym eft cos ce- 
dere , & foli ipf contradicunt. per 


hoc ‘unionem impedientes , quia 


in nulla alia via omnes funt con- 


cordes ; imè nec aliqua eft poffibi- 


> rie ar _ a 0 Écéoil 


C' 


: du Concile de Confance. 


© is, attentis circumftanriis {cifima- 
tis , & in diuturnitate. Ergo ip- 
fi foli funt caufa fcifmatis, & 
in corum voluntate præcifa eft 
{cifma. Ergo fuper eos pondus 
{cifinatis & onus, & fic funt ve- 
hementiffimè de fcifmare fufpecti. 
- Et fi contra alterum eft color , & 
apparentia ; maximè contra no- 
-ftrum , quod patet per Le al- 
legata per D. Parriarcham. 
Interalia, noto duo. 1°, Pro- 
teftationem factam in fcripris fub 
bullä de non acceprando ceflionem 
in futurum, & annullando quid- 
quid in contrarium faceret , & 
hoc ef majus argumentum , quam 
“furamentum de cedulà Conclavis. 
. Secundum eft juramentum folem- 
ne, & requifitio folemnis iterata 
er Duces, & Cardinales. Nec va- 
; HE Gloffa feu refponfio D. S.Pon- 
tii, &aliorum qui dixerunt quod 
in cedulä ponitur dictio #fque, qux 
_denotat ordinem, &c. Reverendi 
DD mei,advertendum eft quod non 
eft ita vilipendendum Collegium 
D. D. Cardinalium, & eorum de- 
claratio. Ipf enim providere vo. : 
lentes celeriter paci Écclefiz , fece- 
runt juramentum id. quamlibet 
viam elegiflent-, fi ipfis videretur 
expediens , ipfi acceptarent & cef- 
fionem , &cc. & requirendo Papam, 
intentionem fuam, purificaverunt 
conditionem appofitam in ccdulä, 
& cis non a Li , effet dare oc- 
cafionem contra partem noftram & 
declarationem qua fecerunt de 
Bartholomæo. Item juramentum 
prædiétum faétum cft Ecclefie » & 
fic debet intelligi ad ejus intentio- 
em cui juratum eft. Modè ceflio 
brevior &utilior eft ad vorum Ec- 


clefiz, populi Chriftiani, & Præla- 


4$ 
rorum qui faciunt Ecclefiam. C. 
nullus 63. dift ad hoc faicit VC 
bum cedulx ffne dilatione qUaACHM= 
que. Item cflerinutilis cedula, & 
juramentum , quia fi omnes vie 
tentarentur, ut{upponunt adverfa- 
rii, nunquam effet finis fcifmatis. 

Item quia via ceflionis contine- 
tutin re omnes Vias ; & ita fi 
apponeretur alia , eriam ufqne ad 
ceffionem , virtute illius verbi ad 
cam teneretur. Jun@tà declaratio- 
ne Cardinalium, & fic d'&io, u[- 
que ,appofita eft ad declarationem, 
& exprimebatur ceffio , quia vide- 
batur difhcilis quoad contenden- 
tes, nunc autem videtur hujus uti- 
litas , quia quaf ab omnibus grata 
& accepta habetur. Item Sanéti 
qui _ crant fuftinerc fidem 
ufque ad mortem , non debebant 
expeétare remedia 3 alioquin pauci 
Martyresextitiffent, (ed cùm erat 
Oportunitas , Martyrium fuftincre 
dcbebanr. Sicviderur dicendum in 
propoñito. Quare, &c. 

Nec fimiliter valet id quoddi- 


cunt adverfarii, quoi cedula de 


bet fervari in formä. Ad hocenim 


dicitur quod cedula in formä s'& 


juxta æquitatem debet fervari ad 
utilitatemEcclefiz.Necetiam valer 
verbum Jacobitædicentis: D. Papa 
juravit & promifit cederc, fed non 
juravit promittere , aut offerre. 
Mpdicienim,& nullius faporis hoc 
cft,aut effeétüs, quia juxta hoc, ju- 
ramentum nullius effet utiliratis : 
nec aliqua ex co fequi poffet con. 


“clufia Juraimentumenim intelligi 


debet ad bonum'unionis Ecclefiz. 
Motlô Papa juravit profcqui ufque 
ad ceflionem , & profequutio eft of. 
ferendo: tenetur etgo fe offcrre pä- 
ratumM, Maxime requifitus. 

F iij 





Re “Ne ee — 


EE — 








46 Preuves de le nouvelle Hifloire 


Item fimili probatur quod te- 
netur ad ceflionem vi juramenti:po- 
ne, promifi ire ad S. Dyenifium , 
etiam per lutum, fialicui placeat, 
certum cft quod per lutum tencor 
incedere, fi via fit lutofa totaliter, 
licer fic hoc durum.Quare,&c. Item 
aliugde apparet fufpicio fcifmatis, 
& pertinacia. Fama enim publica 
ubique nunc volat, quod acceden- 
tes ad eum causà promotionis, vult 
adftringere ad abjurandum fi quid 
fccerint’in univerficate aut alibi , 
de vià çeflionis juramentum ; aliàs 
non vult eos promovere. Eft Pari- 
fius quidamr , qui elcétus erat ad 
dignitatem, qui hoc teftificaret , 
{1 opus eflec. Item notoria funt ver- 
ba re ejus, dicentium quod 

rofcquutores wiæ ceflionis func 
face , & inimici Papæ, & 
quando vident eos propter talia af- 
_ pera verba à profequutione non de- 
fiftcre, offerunt pecunias & thefau- 
ros iniquiratis , ut clarumeft, Eft 
Eic unus Dominus magnus, cui 
plures funt oblatx pecuniæ; & 


alii plures teftes fide digni præe- 


fentes. 

Ex À san fequitur quod erfi 
non ceffec licitum fubtrahere obe- 
dicntiam totaliter , in parte tamen, 
videlicet de pecuniis & collationi- 
bus beneficiorum, & provifionibus 
Epifcopatuumlicitum eft. Proba- 
tur per heri diéta per D. À mi. 


quia etiam unità Ecclefià hoc elfet 


licitum , &.etiam Fe prædiéa. 


Nec videtur de hoc facienda diffi- 
cultas, durante fcifmate, quia iftæ 
financiæ, & prædiéka nutriuntfcif. 
ma, nec effet cupiditas præfidendi, 
nifi effet obedicntia, quæ practica- 
tut quoad talia , & idcirco , ad 
providendum ne in futurum eye- 


nirent fcifmata, talia debent [ub- 
trahi. Non videtur æquum quod 
Ecclefia Franciæ, quæ cum Rege 
plus cæceris laboravit, ad unionem 
fit plus fubdita quèm aliz. Et vi- 
detur fignum criminis, quod Papa 


fe intromitteret de collatione fuo- : 


rum béneficiorum , aut quod Ec- 
clefia Gallicana non fufficeret ad ea 
conferenda, & iniftis maximè con- 
fiftit libertas Ecclefia Modd Prz- 
lati pro modici domo litigarent. 
Sic debent in {ftis lobe be. 
neficiorum & aliis eorum juribus 
annexis , eorum dignitatibus refi- 
ftere, & ne videantur Papzæ adula- 
ri, eiconfentiendo. . 
Item:ex perceptione Annatarum 
& procurationum fequitur incen- 
veniens , & præjudicium Reoi, & 
Kegno : nam exeunt pecuniæ de 
Regno , & depauperatur Regnura 
mirabiliter, eonfideratä quantita- 
te quam recipit à Regno. Irem 
deftruuntur Ecclefiæ, & non pol. 
funt ficri reparationes. Item talium 
procurationum fitexecutio {ub pœ- 
nâ excommunicationis, quod vi- 
detur multum durum , &contra 
diétum Apoftoli. Nemini citô nea- 
num impofueris, &c per exequu- 
tiones tales pauperes Prefbyteri ex- 
cemmunicantur , licèt non habeant 
unde folvere , contra charitarem, 
& per hoc populus privatur Miflis, 
& Divino Servitio. Et ultra hoc 
pauperes Sacerdotes plus gravan- 


tur ad contentandum Offciarios, 


uàm in folutione principalis de- 
Biri, nn. | 

Item ex perceptione procuratio- 
num fequitur aliud inconveniens , 
quia non fequitur vifitatio. Ut plu- 
rimum enim non vifitanc Archidi:s 
coni , qui fortè nihil habent in var 


DER = = —- 


ST OR mm = = - — 


e- 


CR 


‘du Concile de Conflance. 49 


lore beneficii, nifi procurationem 
quam Papa recipit , & fi eliunde 
habeant , non vifitant, quia ron 
procurantur, & fimiliter Epifcopi. 
Ex non vifitatione autem au 
quod SacramentumConfrmationis 
cftinufitatum, quod cft valde mag- 
num inconveniens ; fimplices enim 
& populares non poflunt illud ha 
bere, quia Epifcopideberent vifi- 


tare perfonaliter, & pluries vifita- 


rent, fi procurarentur. Et fic ex 
perceptione retrahuntur à vifitatio- 


_ne, ex quo fequuntur errores in fi- 


de, & plurima mala proveniunt , 
docenteexperientiä. 

Item ex fubrractione fequetur 
unio , quod patet, quia nullus di- 
ceret quod fi abinitio fcifmatis fa- 
&a fuiflet, non duraflet fcifma, 
fed haberemus pacem, Et fortiori 
ratione , cûmappareat {cifma indu- 
ratum, & pertinacia contenden- 


tium, magis debemus moveri ad. 


fubtrahendum. Item fequeturaliud 


bonum, quod licet non operaretur 


unionem in præfenti {cifmate, ta- 
men valet ad provifionem contra 
fatura fcifmata,ad vitandum ambi- 
tioncs, ut diétum eft fupra, Reftat 
refpondere ad inconvenientia alle- 
gata per D. S. Pontii, & alios, 
& pro folutione communi, dico 
quod nulla allegata funt, quin Ée 
fr per Regem & Prælatos faciliter 
tovideri. 

Ad illud autem quod dicitur, 
pon fiat uni , fi nen fiat alteri fi- 
mul, &c. dico quoë hoc non cft 
expeétandum quod alteri fiat; 
quia fi fic fiercr, inconvenientia 
evenire poflent ad Regem & Do- 
rs. & maximè ad Univerfira- 
remarifienfem, & profequutores 
viæ ceflionis cleétæ, per Regem.ë 








" Ecclefiam Gallicanam, confiderar 


perfonä Papæ & ejus pertinacià & 
Obftinatione : idcircd debct Rex 


_ advertere quis cligarur in Papam, 


ad pacem fuam Ecclefiæ confer- 
vandam. c. porrû. 63. dift. nec va- 


der fi dicatur , ifta ratio impugnac 
* determinationem Regis Karoli de- 


funéti , quam fccit de Clemente. 


, Dico quod non per prædiéta. Li. 


cèc enim licitè ab initio fecit de- 


 terminationem,poftmodumindura- 


to fcifmate, propter perépgiam, 
obedientiam fubtrahere “potcit, 
prout fupra eft diétum. Idcircà 
quilibet nunc, confideratis requifi. 
tionibus & aliis'f:@tis, debet fa- 
cere quod in fe eft. 

Nec valet fimiliter aliud argu- 
mentum, non cedect Papa, nifi al- 
ter fimul cedat, igitur non debet 
fieri uni, nifi fiat alteri fimul, & 
ratio cft quia non poflet haberi 
unio, quæ principaliter quæritur, 
nifi ambo fimul cederent, aut fal- 
tem incontinenti ; ad hoc aurem 
quod cedant, veniemus per fub- 
tractionem, qua fiet ut quilibet fe 


paratum offerat cedere , cum alter 


cedere voluerit, & oportet hoc fie- 
ri fucceflivè, & ficlicité poteft fieri 
uni fubtraétio, licet non fat fimul 
alteri , {cd prius ad alterum labo- 
rabitur , ut paratum fe offerat per 
fubtraétionem. 

Item tales dilationes malæ fune, 
& eas reprobat Gregoriug c. ficuc 
2. q-7. fupra all. Cümdicit textus 


_netotum , quod abfit, corpusmor- 


bus invadat , fi langor non fuerie 
curatus in capite. Adaliud cûm di- 
citut Papa fcret fententias cxcom- 
municationis, & fcrtur fententia 
& decretum in proccflibus im. 


-pttrantium, &c. Dico quod-hoc 





QE DR nm M TUE OS ten ee me —— 


EU 


48 | Prewves de la nouvelle Hifi re 


non debettolerari, & remotä tole- 
rantià,tolluntur talia inconvenien- 
tia: nonenim poterit excommuni- 
care, quia per hoccft minoraliis, 
nec cflcc cimenda cjus fententia 
tanquam notoriè injufta. Et cùm 


dicitur. Privabuntur expectantes 


fuis gratis dico quod hoc non eft 
magnum inconveniens , & etiam cis 
alirer provideri poffet per Regem, 
& Przlatos. 

Nec obeft decretum proceffuum 
facto virtute bullarum 5 quia 
illud &ééretum non Hgat , aut po- 
uft comprehendere, nifi illos qui 
de facto, & non de jure impedirent 
effetum gratiz. Quod patez, quia 
fi funt plures expectantes qui fece- 
runt diligentiam , & ille qui non 
eft potior in datä, acceptet, ut fa- 
ciat fibi provideri , & accipiat 

offeflionem , licct expellatur , & 
res fententia FE NE pro 

otids jus habente , non propter 
ee alter eftexcommunicatus, quia 
non impedivit de faéto,fedjuridice, 
credens fe jus habere. Sic in propo 
fico : fubtrattione fai, recipiens 
beneficium ab Ordinario, non im- 
pcdict impetrantem de faéto , fed 
juridicè , & rationabiliter. Qua- 
re, &c. 

Ad oppofta de abfolutionibus 
cafuum refervatorum Sedi A poftol. 
dico quod Pœnitentiarius juxta 
aliquos poffet abfolvcre ,ut prids ; 
& lice gp" poffet, Prælati bene 
poffuntaBolvere in neccflitate, ut 
clarum eft. Nunc autem eft necefi. 
tas, quia Papa habet manus, fac 
fubtraétione , ligatas. Item ad 
aliud, cefñio fia per fubtraio- 
nem non valebir , nec provifio fub- 
fequuta, &c. Dico contrarium , 
quod valchit ceffio, & proyifo np- 


va. Ratioeft, quia jure quis poteft 
compelli ad + pro bono pu- 
blico. Nam compelluntur Cardi- 
nales certis pœnisintrare conclave, 
& aliis ue in eletione Romani 
Pontificis, & includuntur , &c. 
juxta c. ubi majus periculum de 
cleét. in v1. & Clem. ne Romani 6 
porro de eleét. Nam coaétio ifta 
principaliter eft ad unionem non 
renunciationem , nifi confequu- 


étivè. 2°. Quia ifta coaétio non eft 


ad hoc ut vi renunciet, fed ut li- 
berè cedat ; quiainitium fapientiæ 
timor Domini, & ita coactio fi, 
ut inducatur ad bonum publicum, 
Item major eft coaétio quod con- 
gregentur ambo de > & 
concordare , quod aliqui adverfa- 
rii allegant , quam quod per fub- 
tractionem attædiati offerant fepa- 
ratos , & cedant , cüm erit opot- 
tunitas. 

Item quia hæc ccflio facta 
per fubtraétionem , non eft violen- 
ta ,fed libera antecedenter, paéto, 
& juramento appofito juxta for- 
mam cedulæ, & coacta voluntas eff. 
Non enim tot requiruntur ad ce- 
dendum, ficyt ad intrandum Pa- 
patum, quia Papa folus poteft ce- 
dere , poteft & renunciare : {ed fo- 
lus fine eleione Cardinalium non. 
poteft intrare. Jremad aliud argu- 


mentum. Quod Deus conjunxit ». 


homo non feparet, &c. Dico quod 
Papa non efficitur , nec fieri potel 
fineminifterio hominum, Doco ta- 
men cooperante. Et cüm dicitur ; 
Electio ejus eft à Deo ; dico quod 
fic eft à Deco,quod fieri non poteft 


fine exequutione Juris Divini, h 





ordinavit ficri ejcétionem certié®x 
caufis,quarum hodie , unde dor, 
aliquæ forfan occurrunt.Quare,&c: 


— 


du Concile de Conffance. 49 


Ad aliud, Quando dicitur, 
Prælati, fubtraétione fa@2 , cùm 
habebunt collationes benefcio- 
rum, ut in eodem ftatu perma- 
neant , nunquam laborabunt ad 
unionem Ecclefiæ. Dico, 1°. quod 
hoc non valet, quia hoc eft juris 
corum, & femper eis poteit rema. 
nere, nec propter hoc prxfumen- 
dumeft, quod à perfcquutione in- 

cœprà defiftant, fi eis fua libertas 
reftituatur. 2°. Etiam hoc non elt 


‘præfumendum propter præfentiam 
Regis, & Univerfiratis , quia hoc 
negotium profequitur , & Dci gra- 
tiâ perfequitur , & melius eft pro- 
videndum, & de bonis provifio- 
nibus factis bonis Clericis, quam 
de Papa ; quiaëos cognofcunt ma- 
gis quèm Papa, & fi contrarium 
facerent, per Concilia pofier pro- 
videri pro publicä utilitate, & ad 
ftudi#uftinenda. 

Mèc valet quod collegium Car- 
dinaliumeft contra fubtraétionem, 
au Parifiuseftquidamnobitis vir 
pro parte eorum, qui dicitcontra- 


trium , & paratus eftdicere, ad cu- 


jus dicta me refero. Nec fimiliter 


- valet quod dicunt. Quod Papa non 


refutat ceflionem per tertiam bul- 
lam, nam jamper D. Abbatem, & 
D. Patriarcham refponfum e@ , 
quia vult illam bullam adjungi 
primæ fuæ bullæ, & refponfioni 


. A e. A 

in quà denegat viam ceflionis ex. 
. À . . . 

prefsè, nec in cà viam ceflionis ap- 


probat: quare visâ primä ejusref- 
ponfione, & tertià, quæ eft obfcu- 


fa, apparet de manifeftà, & evi- 


denti contradicétione. Hæc fint 
diéta fub correétionibus ante 
dictis. | 
Statim finità di&i M. Ægidii 
‘Propolitione , D. Epifcopus S. 


Pontii furrexir, & petiit, ut ad 
replicandum admitteretur, quod ci 
conccffum «ft, & concordatum per 
os Cancellarii D. videlicet Arnal- 
di de Corbcjà, ordinatumque cit 
quod die Lunæ proximä , per or- 
ganumunius COruIM replicarent pra 
arte negativä, & die Martis im- 
mcdiatè fequenti , per organum 
alterius pro parte affrmativa cx- 
plicaretur , & in hoc effet finis dif. 
cuflionis , nec aliquis plus audire- 
tur, nifi Univerfitas, qux quia au- 
dita non fuerac , fi vellec aliquid 
proponere, quod ipfa audiretur. 
Confequerter juxta prædiétum 
appunétuamentum , die Lunæ 111. 
Junii, pro parte negativä, quia fci- 
licet non erat facienda fubtraétio, 
propoluit replicando D. S. Pontii 
cffeualicer quæ fequuntur, in 
idiomate matetno, linguæ fcilicet 
Occitanæ. Ea tamen ut alia, in 
Latinum, prout fidelius potui , & 
pro breviori cxpeditione reporta- 
vi. In primis fe excufavit de idio- 
mate, proptet ruditatem, ut dice- 
bar : & 2°. protcftatus ct ,ucin 
fui prima propolitione hujus Con- 
cilii, quæ hîc non recito, caufà 
brevitatis. 


Super quarto , videlicet an fa- 


cienda erat fubtractio particularis, 


aut totalis, dixit quod non, & fup- 
pofuir tres quæftiones : quia In hiis 

uæ non funt contra jus Divinum& 
Naturale,vel Ecclefiafticum, Papæ 
eft obediendum : quod Papæ aper- 
tè malo in virâ & moribus cft obe- 
diendum; quod Papæ accufato de 
hæref ,ante fententiam ef ob:dicn- 
dum ; & etiam pofuit corollaria & 
inconvenientia. Recitat inconve- 
nientia. Vide fupra in prima pro- 


pofitione. Ulcra illa, fi fierct fub- 
_. G 


EE ù 


+ — = 





so Preuves de la nouvelle Hiffoire 


tractio, fequerentur duo inconve- 
nientia Primum quod præparare- 
mus adventum Antichrifto , & ad 
hoc facit diétum Apoftoli : Nif 
venerit difceflio primüm , & reve- 
latus fucrit homo peccati, filius 
perditionis, &c. Secundum et. 
Si fieret fubtraétio , quid dicerent 
Romani, adveniente indulgentiä 
intra annum? Certé dicent : Nec 
fübtraxerunt obcdientiam fuo P2a- 
pæ; recognofcunt errorem fuum : 


ex hoc infurgent contra nos, & 


mirabiliter exaltabuntur. 
Recitavit poftmodum quæftio- 
nes pofitas de Fbtraët Onc particu- 
Jari , & alia inconvenientia in eis 
allegata, quæ non recito hîc pro- 
pter brevitatem. Deinde dixit, ut 
” fequitur : Audiftis, D D. mei, 
notabiliter propofitionem per DD. 
qui propofuerunt pro parte afhr- 
mativä, & in effectu dixerunt quod 
habemus divifioncm quæ non po- 
teft fedari , nifi per ccflioncm, & 
allegant cedulam Conclavis. Di- 


cunt quod Papa unionem impe- 


dit ore & facto, & eft pertinax , 
fufpetus , & fcifmaricus |, & 
Le non requititur fententia ad 
aciendam fubtraétionem, & plura 
alia. Item dixerunt quod D. N. eft 
dubitatus , & quod non eft idem de 
eo, ac fi effet indubitatus, Alle. 
oant ad corumintentionen capitu- 
fum fi duo fortè, & Gloffaim capit. 
fin. 63. dift. & Epiftolam Hugonis, 
& capitulum, Anaftafius 1x dift. 
Ad prædiéta eft refpondendum, 
& primd proteftor quod nolo ali- 
‘ quem injuriari. Et refpondeo. 
Cün dicitur; D. N. Papa negat 
ceffionem : dico contrarium ut 
apparct per cjus refponfionces. Si 
apertè dixit coutrarium , non {cio; 


fl Offciarii fui aliqui dicunt con- 
trarium,aut dixerunt,& alii etiam, 
credo quod non habuerunt ab co 
mandatum:nefcie tamen,& ad hoc 
faciunt fecunda&tertia ejus refpon- 

10, fub bullä. Nec obftat prima'ejus 


refponfio. Nam aliud eft dicere , : 


quod aliäs fuir ceflio refutata,aliud 
sr refutatde præfenti. Aliud eft 
icere quod jus non ordinavit fieri 
cefhonem ,ut in primä bulli , aliud 
quod refuravit , quod non fecit. 
Venio ad capitulum , fi duo for- 


té, & dico quod illud capitulum, 


proutdicit Gloffa, debet intelligi: 
Quando neuter eft eleêtus à duabus 
partibus, juxta c.licer,de ele&. 2°. 
Dico, ficut Gratianus in 6 , hoc 
autem: indicto capit. fi quod:illud 
capitulum non LE intelligi , ni- 
fi quando unus eft legitimus, & 
alius intrufus, prouteftin ropo- 
fito. Vel 3°. dic quod elpieue, 
cüm notoriè duo funt elcéh@con- 
tra fas. Ettuncdicitur , lex debet 
cffe de bono, & dificili.Refpoñdeo 
quod multæ leges fidz er 
fine dubio, & dificili, ut fimpli- 


ces leviùs intelligerent. 


Nec obftat : pis dicirur quod 


Principes fe debent intromittere, 
quia dicit textus, non permitti- 
mus, &c. Dico quod hodie hoc 
non habet locum. Quæ enim erat 
ratio quare Imperatores interfue- 
runt in Elcétionibus ? Certè ratio 
fuit, quod primitiva Ecclefia 
erat În parvo flatu , & quando unus 
Epifcopus erat hæreticus, vel {cif- 
maticus, propter præfentiam Prin- 
cipum non impedichantElectiones, 
quas forfani mpediffent.Ideo intex- 
erant Principes, c. Principibus 63. 
dift. Nunc autcm ceffac illa caufa 
quare Principes fe intromittebant, 


Dis NM, SE St. ge (“Ro ét D cases tt Co, nn D DL , "À 


du Concile de Conffance. | SI 


€ vocabantur , ceffat conftitutio.” 
Nec obflat Gloffa capit. fi forte 63: 
dift, Gloffà ibi dicit quod intelli- 
gitur fecundüm textum c. fi duo, 
quod intelligitur , ut eft diétum 5 
vel dic ol intelligitur quando 
Ecclefia ipfum non recipit ad pof- 
fefionem, quia fi eft fcandalum, 
neuter debet remanere. non.fc eft 
in propofñto , quia D. Clemens fuit 
receptusad poffeflionem.Ratio hæc 


_eft,quianullustenetur jus proprium 


dimitrere: vel dic 3°. quod Gloffa 
illa loquiturinaliis Prælatisquim 
in Papä , puta Epifcopis & aliis. 
Ratiodiverfitatis eft, quia quando 
quis eleétus eft in Epifcopum , per 
Electionem, nonquæritur jus ple- 
num , {ed per confirmationem. 
Sic in propofto. Idcirco fi ante 
confirmationem eveniret fcanda- 
lum , Superior & Archiepifcopus 
poteft eum removere , ficut eft in 
Papâ;quia per Electionem plenum 
jus quæritur : & ideo propter fcan- 
dalum non removetur. 

Nec valet quod dicitur,dubie- 
tas, & perplexitas impediunt, &c. 
Dico 1 lex illa loquitur quan- 
do dubium eft de faéto, fic quod 
de jure non poreft conftare. Modè 
fatis potett conftare de jure D. Cle- 
mentis , & D. N. Bencdiéti Papæ, 
& dicere quod jus eorum eft du- 
bium , videtur malediétum , peri- 
culofum, & verecundum. Quia 
fi diceremus impreffionem non no- 
toriam, nos diceremus quod Cle- 
mens non cffet Papa 3 & effet hoc 
turpe allegare contra partem no- 
ftram: quiafi mpreffio non cffet 
notoria , adverfario non denega- 
rcrurobcdientia , juxta formam c. 
innomine D.23. dift. Item effet 
dedecus Rezis, Cardinalium, & 


Univerfiratum qui fe determinave- 
runt ad Clementem, quia Cardi- 
nales notorià impreflone elege- 
rant Bartholomzum. 

Irem ad hoc quod dicftu ques 
Epifcopi primitès jurant Ecclefiæ 
quèm Papæ, & ita tenentur ifti 
obedire Concilio , pro Ecclefià : 
dico quod hîc non eft Concilium 
pro Ecclefà, fed contra Eccleliam. 
Item quia ille qui jurat Ecclefiæ , 
Epifcopo principaliter SES ee 
capiti obligatur, & fic Epifcopi 
licèt jurent Ecclefiæ, tamen prin- 
cipalitergurant Papæ. Argum. c. 
cüm Clerici, de verb. fignif. Item 
cûm dicitur , Papa eft deftruétor 
Ecclefir, dico quod non, {ed eft 
defenfor. Ad capit. fiea, dica 
quodintelligitur in conftitutioni- 
bus cditisquoad Sacramentum Ec- 
clefiæ, & aliaquæ Jus Divinum êc 
Naturale immediarè conftituunt. 
Nonficeftinaliis. Quare, &ce 

Item ad hocquoddicitur, quod 
xirtute cedulæ Papa tenetur à 
ceffioncm , refponfum eft per D D. 
qui pro iftà parte ropofuerunt , 
pluribus modis. Ultra hoc dico à 

uod cûm juramernitum cft dubium, 
deber & oportet fier declaratio- 
nem. Iftaautem declaratio quæ 
Papam tangic, per Papam fieri de- 
bet. Nec hoc negarent adverfarii à 
vel faltem per Concilium genera- 
le. Nec obftat quod dicitu ls quod 
Papa tenetur jure communi ad vi- 
randum fcandalum. Dico quod 
hoc non eftverum, nifi cm aliàs 
non poteft fedari fcifma, quamper 
ceffionem. Modà poteft alio modo 
terminari; quare, &cC: Neceft fi- 
mile hoc cafu , ficut de exemplo 
ad S. Dyonifium; quia Jus com- 
mune dat ceflionem tanquam ulti- 

| Gij 





s2 Preuves de la nouvelle Hifhoire 


mum remedium. Modà juramen- 
tum debet inrelligi juxta jus com- 
mune. C. ad noftram de Jurejur. 
. Necobftarfidicatur , Papa fcan- 
dalifat populum , quia refutat cef- 
fiontm, &c. Dico quod non, nec 
propter fcandalum Pharifæorum , 
& hæreticorum, aut fcifmatico- 
rum Prælatus Epifcopatum dimit- 
tere dcbet, ficur eft in cafu noftro, 
uia fcandalum eft propter adver- 
Érios adhærentes intrufo. Ad 
capit. Nos fi incompetenter allega- 
tum, dico quodibi Papa volun- 
tariè fefubmific, nec facæ jus quod 
propterea Papa alicui fe fubmitte- 
retencatur. Jtem non obftat quod 
dpponitur , quod Papa dicit Uni- 
verfitatem Parifienfern » & profe- 
quutorcs ceflionis fcifmaticos.Mi. 
rum cft hoc; quare malum eft di- 
cere Univerfitatem fcifmaticam , 
cüm Papa hic pluries dius fit 
fcifmaticus , quod tamen non eft 
verum ? Iftud enim effet mulrüm 
injuriofum Regi, quod haberer 
Papam hærcticum aut fcifmati- 
Cum, quia nunquam Rex Franciæ 
“talem fuftinuit : namintalibus eft 
privilegiatus , primdinfide, quia 
nunquam tcnuit fcifmaticum, & 
in militià, & Clero, & ifta funt 
tria lilia quæ defert. 
Item dato & non conceffo quod 
D. N. Papa effet fcifmaticus , non 
fequitur protanto, quod fit hære- 
ticus : nam fcifma & hærefis funt 
duo vitia feparata , ficutavaritia, 
& luxuria, & opponuntur diver- 
fisvirtutibus ; nam hærefi opponi- 
tur fides, & fcifma unitati Eccle. 
fiæ, proprer quod omnis hæreti- 
Cus eft fcifmaticus , & non è con- 
tra: & fic differentia inter fcifma 
& hærefin patet per capit.inter {cif- 


Ma 24.q. 3. Sunt etiam in jure 


diverfi tituli de hæreticis , & de 
fcifmaticis. Tamen beneverum eft 
quod fcifma difponit ad hærcfin. 
Unde adhærentes intrufe nen funt 
hæretici , Licèt fint fcifmatici. 
Item ad hoc quod dicitur:fcif- 
ma eft majus malum quâm hærefis, 
&c. Dico quod hoc nen eft verum, 


-& cft contra determinationem S. 


Thcomæ 2. 2. Item ad aliud cûm 
dicitur , Papa turbat ftatum Ec- 
clefiæ | & facit fcandalum ; nen 
eft verum, fed intrufus facir. Et 
fuppofito quod nefter Papa hoc fa- 
ceret ,in eonon effet fibi obedien- 
dum, fed in aliis-fic facit. C. Ju- 
lianus , 11. q. 3. Item nec facit 
fcandalum , quia facit fecundüm 
jus commune , ut eft di&tum. Ircm 
licèt dcinceps mandet aliquid , 
unde populus fcandalifetur ; non 
ei femper eft obcdiendum, alio- 
quin fguerentur plura inconve- 
nientia. 

Item cümdicitur:non refcrt inter 
injuftè detinere, & invadere. ee 
iftud: & licèr Dominus injuftè de- 
tineret,non fequitur quod perdide- 
rit jus quod habuit ab initio. Nam 


fific effet, Dominus temporalis per- 


deret jus fuum, propter injufti- 
tiam. Non obftat c. fæpe, de 
reftit. fpoliac. quia intelligitur in 
conftitutis quoad periculum ani- 
mæ, & non aliàs. Venio ad 6 hinc 
ctiam. Dixerunt D. D. departe 
contrarià,quod in illo 6 apparebat 


Symmachum falsè accufatum , ut 


eventus docuit. Etiam fimiliter di- 
co quod D.N. falsè accufarur , & 
multi funt qui loco & tempore vi- 
debunt,& pœnitcbunt. 
Item de hoc quod dicitur ad 
À 
caput cûm fecundum, quod eft no- 


_ du Concile de Conffance. 53 


torium,non eft verum. Et quod di- 
Citur quod hic Papænihil tollitur, 
& quod fit ceflarie tantèm , &c. 
Mirum eft quod hoc dicatur. Nam 
quod jus habet Papa in Regno , 
nifi obedientiam»? Si tollatur obe- 
dientia, toHitur jus quod habctin 
Regno,&idco mirumeft deillis qui 
tenent quod in hoc nihiltollitur, 
fed ceffatur, quia verè talia non 
debcren À me intaliaudientia, 
cûm obedientia fit torum jus dcbi- 
tum Superiori. 

Ad capit. Anaftalius 19. dift. 
nego cafum, ut cft pofitus per Pa- 
triarcham: nam capitulum non di- 
citquod bene fecerint recedendo, 
fed credo quod malè fecerint : nam 
populusreceflit à Rege David , & 
tamen non bene fecir. Aliter dico 
quod inillo cafu Papa incideratin 
hærefin , & volcbat fuftinere , ‘& 
hoc non fecit D. N. Papa. Item 
volebat fuftinere contradicentibus 
Epifcopis. Credo tamen quod pri- 
ma folutio mclior eft. 

Item ad hoc quod dicitur : Pau- 
Jus Perrum reprehendit , & afina 
Balaam, &c. Dico quod hîc non 
eft fimili in propoñito. Petrus enim 
compellebat Chriftianos judaïfare: 
ob hoc Paulus cum reprehendit, 
Balaam etiam contra voluntatem 
Domini , ibat ad maledicendum 
populo. Papa enim nullum com- 
pellit ad malum, nec vult com- 
pcllere aut malcdicere ; quare , 
&c. Item ad illud quod di&um 
eft, quod Papa dixit plutibus , 
quod antca fe permitrerctexcoria- 
H, quäm quod cederer. Dico quod 
hoc debet intclligi , antequam de 
fato, & Per violentiam compelle- 
retur. Nec valet excufatio de libro 
Patriarchæ, quia taccre debebat 


talia, & malè fecit, nam fuum li- 
brummifrin Angliam, & Hifpa- 
niam, & Avenioni, & talia affcre. 
re de Papa malumeft,fcandalofum, 
& præfumtuofum. 

Icem Patriarcha ci fibi ipf con- 
trarius, cèmdicitinunà partefui 
libri, quod fi Paparoneflet , ma- 
jor Pæœnitentiarius babcret potcfta- 
tem. Dicit quod de diverfis Reg- 
niscongregarentur , &c. & fic c{- 
fer Papa 5 & dicir quod Ordinarii 
haberent poteftatem : vide in co 
plenids. Item ad aliud , quando 
dicitur , quod Papa non fcrvat 
Canones, &c. dico quod non eft 
verum, utdixi fupra in prima pro- 
pofitione. Unde rextusc.nulli fas19. 
dift. qui diciteoscommunione pri- 
vandos qui tranfgrediuntur præ- 
cepta Apoftolicæ fidei : incelligi- 
tur in illo qui non obfervat Cano- 
nes Papæ, & contemnit pertina- 
citer, quiatalis eftfcifmaticusaut 
hæreticus, ut eftin Gloffli. Item 
cèmdicitur ; alii fequentur decla- 
rationem Regis in fubrractione. 
Non eft verum, nec verifimile, 
quod Rex mandet aliis quod ha- 
beant euminfequi, fi habcant con 
{cientiam contrariam : nam licet 
Regi in temporalibus fit obedien- 
dum , in fpiritualibus tamen con- 
fcientiæ Papæ , ad Ecclefiain ta- 


Venio ad additionem Reois 
Hifpaniæ, per quam recipit viam 
Papæ. 1°. Propter Dnoulrtes & 
litium prolixirates, cxceptiones , 
& fubrerfugia , juribus colorata, 
Dico quod propter fugiendas illas 
prolixirates , Papa confenfit addi- 
tioni Regis Arragoniz , nec cft 
verifinile , quod elcéti ad difcu- 
G iij 


do. 


men confcientiam femper refcren- 


ne — 


4 Prewves de la nouvelle Hifoire 


tiendum , vellent damnare animas 
fuas, & mori fame. Nam contra 
cos ficri poffet, & provideri , ficut 
in Elcétione Papæ , contra Cardi- 
nales in conclavi exiftentes. Nec 
etiam valet quoddicitur, quod in 
via Papæ, non continetur via Con- 
cilii generalis, ut dicit dicta ad- 


ditio Hifpaniz +: hoc enim non eft 


verum. Bene {citur quis eft ille de 
Hifpaniâ, quiomniafacit. In ce. 
dulä enim Papæ dicitut quod Ele- 
io Arbitrorum fiat de confenfu 
Regum, & Principum utriufque 
obedientiæ, & fic haberent vim 
Concilii generalis. Item non valet 
quod dicitur : Prælati congrega- 
ti ad eligendum arbitros, volent 
efle Judices, & fic non habebit 
locum tuumcompromiffum. Dico 
quod locum habcbir. Prælati enim 
non erunt Judicès, quia Papa non 
confentiret. 

Nec valet quod diciturin arbitris 
erit contrarietas , &c. ut indiétà 
Eleétione. Dico quod non; major 
enimeffec in Cardinalibus utriufq; 
Collegii fimul congregatisad reeli- 
penene fai cefione, cùmaquili- 


ct veller eligere fibi charum. Item 


nec ibi erit contrarietas, quia ar- 
bicri poffent artari ,uteftdi&um, 
& per iftam viam citiùs haberetur 
unio, quäm per viam cefhonis, de 
uà forté per multos dubitatur , 
ue de Cœleftino fuit dubium , 
an fua renunciatio valeret. 
Ad conclufiones D, Abbatis 


rcfpondeo: Ad primam,cümdicitur 


Papa magis tenetur profcqui , &c. 


Concedo. Et cm dicitur quod ad 
Regem fpectat fui autoritate ; di- 
co quod non cft verum, non tamen 


derogando porteftari Regis. Quod : 


probatur primo excm plo Thcodofi 


$hinc etiam, 17. dift.ubi videatur 
textus. Item exemplo Valentinia. 
ni, in c. Vatenrin: 63. dift. facir c. 
fatis evidenter , 96. dift. & Con- 
ftantini, in © Sacerdotibus xr. q. 
1. Îtem probatur per Jura commu- 
nia , dicentia quod perfonz Eccle- 
fiafticæ non dcbent judicari per fe- 
culares Judices : igitur hic Papa 
à fortiori, quoniam à neminé po- 
teftjudicari. C.nemo 9. q. 3. ad 
hoc eft rextus 6 1. 97. ak Nec 
obftat cap.qualis, quia omnia Ju- 
ra quæ loquuntur de hoc, intel- 
liguntur ad requeftam Ecclefz. 
Et cùm dicitur , femper durarct 
fcifma, non cftverum : & fuppo- 
fito quod fic effet, nihil poteft Rex. 
Faciat Rex quod convocetur Con- 
cilium gencrale , fi velit Papam 

Nec valet quod dixit Patriar- 
cha in libro fuo ; quod non refert 
an fimul aut per partes fiat Conci. 
lium ; quoniam refert. Quid eft 
Concilium ? Concilium enim à 
conveniendo, quoniam Prælati fi- 
mul funt, & deliberanr. Tunc 
enim unus poterit dicere unum mo- 


judicari, autcontraeum procedi. : 


tivum, feu rationem quæ alios po- 


teftmovere. Juxta c. canonicis1e, 
dift. ideo dicit lex quod non valet 
fententia lata abfente altero arbie 
trorum ; licet fi effet præfens, per 
majorem partem ferretur fenrentia 


1 ficuti #. de arbitr. ad hoc Gloffa 


c.in Genef de elec. | 

Negç etiam vera cf alia conclufia 
Abbatis , quod decet & expedit 
fubtrahere : quoniam vel non in- 
telligit materiam, vel multi deci- 
piuntur. Quæftio enim eft inter 
Doctores Theologiæ , utrum com. 
mitrendum fit peccatum, ut majo- 
ta mala evitentur ; & dicunt, Do- 


me 


= nn men, 





du Concile de Conflance. -$5 


étores quod non.Undedicit Augu- 
ftinus, quod malcfecit Loth, tra- 
dendo fuas filias ,urrecitatur.Nec 
peccatum veniale debet committi, 
pro evitaado mortali, ut dicunt 
Doëtores, & Auguftinus. Et tunc 
arguitur fic. Subtrahere obedien- 
tiam eft peccatum morrale: igitur 
Êe evitandoalio malo fieri non de- 

et. Itemquia mala nn funt fa- 
cienda , ut dubia bona eveniant. 
Mod fubtrahere obedientiam eft 
malum & peccatum , & licer fcif- 
ma fit malum quoad älios , non 
tam eft quoad nos. Item ,ut di&um 
eft, fubtractione faétä , non habe- 
bimus unionem , & dicetur quod 
non tenet ccfllogropter metum , & 
fic non valebit Eleétio. 

Nec valet quod dicitur : Jus 
permittit, ut compellatur. Non 
cft verum, nec obftat capit. ubi ma- 
jus, quia illa compulfio faéta eft per 
gencrale Concilium contra Cardi- 
nales, & certo modo : non fic au- 
tem proccdendum eft contra no- 
ftrum Papam, qui non habet fupe- 
riorem , nec jureaftringitur. Item 
cümdicitur, fi Papa recipiat pro- 
curationes , fequuntur inconve- 
nientia. Poteft efle verum, & fi 
dicatur,hoc eft contra Concilia ge- 


ncralia, non obftat, quia,utdi@um 


eft, Papa poteft contra Con ciliage- 
neralia. Jura autem allcgata in 
contratium , loquuntur in illis 
quæ funt fidei , aut Sacramento- 
rum. Âliter autemdicere , efler de- 
ftruere mundanam politiam , & 
poflent fubditi rebellare contra 
Principes, fi præciperent aliquid 
quod primi facie videretur inju- 


ftum , & [ubtrahere.obedientiam st 


quod cffetmaximuminconveniens: 


Ron enim fic debentfubditi proce- | 





dere, finjuftum præcipiatur, fed 


| debent venire ad fuperiorem, & 


fupplicare uteis provideat ,non fic 
fecerunt Prælati. Quare, &c. 
Item ad allegata per M. Ægi- 
dium. Quando dicit quod cüm Pa- 
pa eft vchementer fufpcétus , dcbet 
fubtrahi. Noneft verum, per cap. 
litreras de præfumt c.inter follici- 
tudines , de Purg. Canon. pro hoc 
videtur cafus in 6.hinc etiam alle- 
garo. Etinc. nonne. Nam licec 
initio dicatur pro dubiä fufpicio- 
ne , tamen finis dieit quod non de- 
bet fubtrahi obedientia. Nec valet 
illud quod allegarur.Papa hic non 
condemnatur: non eft hoc beredi- 
étum : fed fit de eo, ut de illo qui 
fufpenditur , & poftca inquiritur 
de fao. Nec etiam valet illud 
quod dictum cft , quod ad fubtra- 
hendum non requiritur forma Ju- 
ris, & quod duo teftes fuffciunt 
contra Papam, &c. Dico quod 
hoc eft verum, quando delitum 
Papæ cftnotorium ; fecüs quando 
non eft notorium , quia major fo- 
lemnitas requiritur , quàm in alio 5 
cùm fit majus periculum in ejus 
condemnatione , nec fimiliter va- 
ler illud quod dictum eff, quod hîc 


non requiritur citatio, & procef- 


fus, &c. Nambhîc, nihileft noto- 


tium contra Papam ; & etiam com- 
munior opinio Doétorum eft, quod 
in notorio requiritur citatio, & fic 
non licet, & nec expcditfubtrahere 
obedientiam. 

Item gloriaRegis&RegniFranciæ 
eftquod Rex Franciæ nunquam fo- 
vit fcifmaticos, fed femper tenuit 
verumPapam.LudovicusRexFran- 
ciæ pro reftituendo certos Epifco- 
posRegni Angliz, fecitarmatam 
contra Regem Angliæz, & cüm fuis 


he mn 


PE ET ES 





ms 


Er 


sé Preuves de la nouvelle Hiforre 


inFlandrià pro complemento nego- 
tii fuit impeditus. Pariter fecerunt 
-mulri Reges Franciæ, ut patetin 
hiftoriis & chronicis , qui recepc- 
runt bella pro Epifcopis reftituen- 
dis, & pro Ecclefà, & à fortiori 
pro Papa ficri debet. Etita non ex- 
pedit fubtrahere. Deus deftruatme, 
fi non ita credam in confcientii 
mei, &hæc fint dicta fub corre- 
étionibus ante dictis. 
Confequenter diecraftinà , vi- 
delicet die Martis 1v. Junii D. 
Abbas Montis S. Mich. fupra no- 
minatus , linguà materrä, ut prius 
duplicando propoluit quæ fequun- 
tur. Ea ramen in Concilio , pro 
ftilobrevioriinLatinym reportavi. 
Et præmifit exçufationem, prop- 
ter atduitatem materiæ, præfen- 
tiam tantæ comitivæ, in fufficien- 
tiampropriam, & brevirarem tem- 
poris. Protettarufqueeft , ut fupra 
in fuâ propofitione , quam hîc gra- 
tià brevitatis dimitto. 
Reverendiflimi Principes, & 
vos alii D. D. mei Reverendi. Quæ- 
_ftio difputata eft , urrum confide- 
rato ftatu Ecclefiæ & fcifmatis, ac 
proceffu per Regem & Ecclefiam 
Gallicanam incæpto, liceat Regi, 
an expediat ficri fubtraétionem, 
intoto, velin parte; D. D. mei, 
& eo fuftinuimus partem affirma- 
tivam, & alii negativam. Heri 
fpecialiter D. S. Pontii, contra 
cujus diéta habeo duplicare Pro 
intelletu materiæ videtrur dicen- 
dum quod ejus argumenta redu- 
Cuntut ad quatuor punéta. Pri- 
mumeftdedefcétu caufæ, & ratio- 
nis ; fccundum de defcu procef. 
{ûs ; tertium de defcétu autorita- 
cis ; & quartum de inconvenienti- 
bus, verifimiliter ,utlicerevenire, 


contingentibus. 

Pro refpondendo ad primum 
videlicet quod Papa non ef fcif. 
maticus, aut hæreticus , fuppo- 
nam 19%.ex quo refpondebo , & 1°. : 
fuppono, ut fupra, quod omnis. 
Catholicus tenctur laborare ad 
unionem , procurando neceffaria, 
& removendo impedimenta. 2°. 
Quod Principes præcipuë tenen- 
tur, ut Catholici, & ut Principes, 
& quoad hoc habent autoritatem 
ad hoc , quod deduétum eft ube- 
riùs , ad quod noneft refponfum , 
ex quo apparet quod Principes ad 
hoc tenentur fub pæœnà fautoriæ 
fcifmatis. ‘ 

Ultra fupponos quod medium 
bonum veniendi ad unionem eft 
via çeflionis, nec hoc ab adverfa« 
riis negatur, autaliis quibufcum- 
que. Item etiam quod eft fola via 
plenè fedativa , ut fupponimus. 
Nam confideratà radicatione {cif- 
matis, & induratione, non eft fpes 
per aliam viam haberi unionem, 
fcdforfan perpetuum fcifma,ut cla- 
rè patet bene infpicienti. Per de 
paterquodnihil facitad propolñrum 
juftificatio compromifli, & contra- 
diétioceflionis , ex quo etiam fe- 
quitur quod Papa tenctur ad ac- 
Ceptandum viam cefonis : 19 
propter bonitatem viæ in fe :item 
propter juramentum præftitum in 
introitu Conclavis, de quo fupra 
fit mentio. 

Nec obitar illud quod dicunt DD. 
de adversä parte, quod cedula fup- 
ponit ordinem , & quod ceflio eft 
ultimum remedium. Et fupponi- 
tur tenor cedulæ, quod juravitom- 
nibus viis & modis, fine dilatione, 
dolo , fraude , vel machinatione 
quibuflibet profequi unionem ; 

étian} 


_ 


= ae: tn D ee Q ue ps mn. RÉ 


du Concile de Confance. s? 


etiamufque ad ceffionem inclufi- 
vè, fi D. D. Cardinalibus, &c. 
Vide {uprain principio propofirlo- 
sis Patriarchæ : hac præfuppofiri, 
probatur clarè, quod tenetur ad 
aCceptandam viam ceflionis. 1°. 
Quia juravit omni viä profequi : 
ipfa eft{ola, ut fupra dium cf : 
igitur, &c. Irem ipfe juravit pro- 
fequi unionem Ecclée, fine fit 
tione , dolo, fraude, &c. Mod 
omnis alia via difcuffionis notoriè 
cftdilatoria, imdinutilis, & fine 
frutu forfitan , & verifimiliter 
perpetuativa fcifmatis, quod jam 
duravit xx. annis, vel circiter: 
confideratä ctiam fixà partium ad- 
hærenti2. Igitur, &c. 
Item D. Papa promifit & jura- 
vit omnibus viis, & modis ratio- 
pabilibus , quamprimüm poffet, 
Ecclefiæ unionem, & fuir jura- 
mentum purum Mod via ceflio- 
nis eft rationabilis ; ut eft clarum: 
igitur ad eam virtute juramenti 
etiam tenetur per clutalae gene- 
ralem. Nec füerunt Cardinales 
contenti claufuli generali ; fed ad 
majorem expreflionem voluntatis 
providendi unioni Ecclefiz 5 ap- 
pofita fuit claufula, #fqwe ad ceffio- 
nem inclufivé ; dummodd D. D. 
Cardinalibus, ©c. Tunc arguitur 
fic. Via ceflionis continetur in ge- 
nerali promiffione, ut eft diétum, 
quia eft fan@a , & rationabilis. 
Ergo os dici;visä declaratio- 
ne Car inalium, quod illa claufu- 
à . h{que 4d ceffiônem,appo- 
2 a . 
pr 
Gen exequurionem,purifica 
5 fi D D. Cardinali- 
#5. Conditio aurem notorià pu- 


rificata eft : im é 
* 1mO præfentibus om- 
nibus Car P 


- 
‘ 


dinalibus , uno faltem . 


excepto, see Avenioni publi- 
cata, prælenti innumerabili popu- 
limultitudine, D. D. Ducibus, 
Legatis Univerfitatis, &c. 

Irem certum-eft quod in jura- 
mentis & contraétibus omnisper- 
niciofa , & captiofa interpretatio 
vitanda eft & fugienda. Gloffaau- 
tem & intelletus corum ad dié&tum 
juramentum, dealiis viis tentan- 
dis, cft interpretatio captiofa no- 
toriè : quia fi aliæ tentarentur , 
nunquam effer finis. Item jura- 
menta interpretari debent ad in- 
tentcionem eorum quibus juratur , 
vidslicet Cardinalium : modà ipfi 
declaraverunt fuam intentionem. 
Nec valer illud quoddicit D. Se 
Pontii, quod diétio, afqwe, de- 
notat ordinem : refert enim, an 
didio , #fqne,apponatur termino 
ad quem,&denotat ordinem. Ver- 
bigratiâ fipromitto ire ufque ad 
S. Dyonifium, certum eft quod 


omni viàcgo poffum ire : aut ap= 


ponitur medio, & non denotat 
ordinem , ut fi promittorire ad S. 
Michaëlem,etiam per Carnotum, fi 
Johanni placeat; certum eft hoc. 
cafu , fi Johanni placeat, ego te- 
neor ire per Carnotum. ficin pro- 
pofito: Quare, & A | 

Ex quo apparet quod ex quo te- 
netur eam acceptare, ad requifi- 
tionem Cardinalium , quod non 
fecit, imd nec ad requifitionem 
D D.Ducum, requirentium Eum €x 
parte Regis, & Ecclefiæ Gallica- 
næ, quæ iftam viam folemniflime 
acceptandam declaraverat , quod 
ifta habent vim cxpreffæ denegatio- 
nis, etiam visa prima cjus refpon- 
fione, fub bulià fecundà,& tertià 
captiofis refponfionibus ad primam 


additis. Argum. ad hoc, in c. ab 
H 








me ue —— 2 5 2€ SE RE 


8 Presves de la nouvelle Hifoire 


co , de 7. Item quia prote- 
ftatus eft publicè quo oem 
non acceptaret , ut fupra diétum 
cft. Itemapparet denegatio viz ex- 
preffa, quia impedivit propoffe 
pro‘equutionem ejus , utapparct, 
quia ad eam impediendam mifit 
Ambafciatoresin Alemanniam , ut 
D D. plures experti funt, & ego 
ctiam Legatus Regis ibidem ima- 
nifcftè percepi, & idem reccpe- 
runt D D. Legati ad Hifpanias 
ad Regem Arragonenfem, & ad 
Bonifacium intrufum, &ad Ro- 
manos, ut apparet ex eorum Ele- 
étionibus : nec habet gratos viam 
ceflionis perfequentes , fed cos 
odiofos es ut notorie cviden- 
terque apparet,& fupra diétum eft. 

Ex quibus omnibus clarè con- 
cluditur, . viam ceflionis de- 
negat, verbo & fito, quantum 
poteft. Ex quo apparet,quod quia 
nulla alia eft via ad uriiendum Ec- 
clefiam accepta, & eam refutat 
acceptare,ncgat unionem, & ei con- 
tradicit , & per confequens eft fau- 
tor fcifmatis pertinax, & nutritor. 
Sequitur etiam quod D. Papa Pa 
patum retiner contra eflentiam Of: 
ficii fui; tenendo fcilicet Eccle- 
fiim divifaih, contra fuum jura- 
mentum , &’requifitiones fæpius 
ratas, Nec valet excufatio duplex 
diéta per D D. de parte negativä ; 
una, quà dicitur non refuta- 
vic, & hoc nihil eft, ut di&um 
eft, quoniam rei effctus eviden- 
ter apparct in Contrarium. Scit 
enim hoc, & Concilia præterita, 


-quod folüm ab co quæritur ,quod 


paratum fe offerat, prour notoriè 


fxpiffimè per Reges & Principes 


upra nominatos fummatus eft, & 
amen non vult in eam confentire, 


nec cam aliqualiter offert. Nec 
enim valetalia excufatio, qua di- 
citur quod offert compromiflum, 
& adhuc hoc nikileft; quia inuti- 
lis eft via compromifli, ut fupra. 

Hic confilium quæritur , & 
agitur fuper exequutione viæ cef- 
fionis elc@æ per Regem, Eccle. 
fiam Gallicanam , & plures alios, 
ad quam exequutionem , ut vide- 
tur ,.folüm funt duz viæ fupra ta- 
étæ, requilitoria , & tentata cft 
folemniflimè, & quia de cà am. 
plius noneft fpes, ad aliam viam, 
{cilicet fubtraionis recurrere o- 
porter. Aliäsin poteftarePapæ effer 
nos habere fcifma perperuum.Fun- 
damentum autem hujus dencgatio- 
nis cftambitio, & cupiditas domi- 
nandi pro fe, & fuis, juxta c. 1. de 
Cleric. non rcfidentibus ; & juxta 
di&um Sarifberienfis. 1fta autem 
proveniunt ex obedientià , quoad 
pcéunias, & collationes : Oportet 
crgo ifta removeri, ut plagacure- 
tur , juxta illud : Extrahe ligna 
foco , fi vis extinguere flammas : 
repugnat itaque unionem Ecclefiæ 
profequi ,. & miniftrare impedi- 
menta , aut illi confentire, 

Ex prædi@is fequitur conclufo 
refponfiva ad primum articulum , 
quod confiderate fcandalo noto- 
rio, fcifmate notorio , & unionis 
impedimento nororio ,. ex quo Ec- 
clefia fcandalifatur , eft à corpore 
Ecclefix feparandus ; facit c. lud 
24.q. 3. & per hoc refpondctur ad 
hoc quodællegatum eft, quod Ro- 
mani faciunt ffandalum, &c. Ve- 
rum eft quod ab initio fecerunt 
fcandalum ; fed D. N. Papa etiam 
nunc facit, quia tenct Ecclefiam 
divifam, contra opiniones fux obe- 
dientiæ, quam poteftunire, f vulr, 








aq 
+ 





ds Concile de Confance. s9 


{cilicet acceptando ceffionem. 

Item fequitur ex prædictis,quod 
etiam in licitis non eft fibi obe- 
diendum. Ratio ejus eft, quod pec- 
catineflentialibus fui Offcii , uc 
cft di&um. Hic autem eff us 
caufatur exobedientiä, & per con- 
fequens, fibi obediendo, participa. 
remus fecum in crimine criminofo, 
& nutriremus {cifma , ut apponen- 
do igni combuftibilia. Secùs ta- 
men effet in alip cafu particulari, 
fibi obediendo, fi effet unitus , & 
indubitatus : quiatuncobedientia 
non effect caufa mali. Hoc autem, 
ut eftditum, peccatum fuum cau- 
fatur ex obedientii; & ficobedien- 
do fibi favemus in crimine : & fic 
patet ue Papæz , quamvis malo, 
effet obediendum , nifi obedientia 
effet caufa , & nutritio fui mali. 
Per prædi@a refpondetur , cûm 
dicitur , non funt mala facienda , 
&c. Verum eft, {ed fubrrahere 
obedientiam, causâ ftante, non eft 
malum. Quare, &c. 

Tertio fequitur, quod non ob- 
flante jyramento Epifcoporum 
allegato | Prælati profequendo 
ceffionem & fubtractionem, ob- 
fervantjuramentum. Ratio, quia 
intelligitur juramentum factum 
Ecclefiæ Romanz, & fic Prælati, 


prædiéta perfequendo , non funt 


perjuri per prædiéta. Tale enim 
jJuramentum civiliter intelligirur 
juxta C. Quinta vallis, de jurejur. 
ex quo patet quod Prælatus non te- 
netur Papam fovere, & manu te- 
nere in Papatu, nifi juftè pofi- 


deat : aliàs juramentum effet reme- 


ratium. Item fequitur quod renun- 
Ciatio, & provilio fact per fub- 
traétionem cffent bonx, & validæ. 
Patet, quia fubcractio cft bona, & 


+. 


licita, & per confequens coactio 
eftjuridica , & Jurisex{equutiva ; 
pro hoc facit c. ubi majus 6. præ- 
terea , cum Glof. de Elect. in vr. 
ubi compelluntur Cardinales cer- 
tis pœnis intrare, & ligare, &cç. 
qui cafus debet trahi ad cafum fi- 
milem , habentem parem,aut majo- 
rem rationem, prout cft cafus præ- 
fens. Quare ad hoc non valet ref- 
ponfio D. S. Pontii. Juraautemin 
contrarium allcgata, loquunturin 
coactione violentä , & non juridi- 
cä: quarenon valet fuum primum 
articulum. - 

Sequitur contra fecundum co- 
rum fundamentum, quod ad fub- 
tractionem faciendam , non eft 
Opus citatione, aut fententiä. Ra- 
tio eft , quia impedimenta unionis 
funt notoria, notorietateaétüs per- 
manentis , quatre’ non requiritut 
fententia, &c. Argum. c. cum fic 
de appellat. c. quanto, de tranflat. 
Epife. c. fignificafti, de divorriis. 
Ubi poteft expcelli de facto mulier, 
in crimine adulterii notorio, & 
hoc notat Innocentius , in C. €x 
parce , de verb. fignif. qui, in no- 
toriis criminibus, aétus permanen- 
tes ,ubi eft in morâ periculum, non 


requititur citatio , aut fententia. 


tem quia hîc non tendimus ad de- 
pofitionem dignitatis autoritate 
judiciaria, nec ad perpetuam fub- 
tractionem obedientiæ à Romano 
Pontifice : fed ad removendumnu- 


. trimenta fcifmatis,&indeunionem 


confequendam, quod feri debet, 
per c.Anaftañus, fæpius allegatum. 

. Nec valet refponfio D. S. Pon- 
tii ad id caput , dicentis, quod 
cm textusdicit ,abobedienrià re- 
cefferunt , ponit facti accidenria, 


non Juris minifterium , & fic » 


H ij 





80 Prewves de la nouvelle Hifhoire 


quoad hoc non ponit Jus, &c. 
de Gloffifentit contrarium, ut 


ibidem pater: idem etiam dicunt 


Doctores. Item patet hoc , quiaubi 
non habemus Jus nee ; 
vel autoriratem Ecclefix, debemus 
recurreread aliquas Ecclefiæ hifto- 
rias, præcipué ubi non funt repro- 


batæ, & fjc ubi fatum recitant 


prefumitur juflè fiétum. Ad præ- 
diéta facirexemplum quod Paulus 
reftitit Petro. 

Ex prædictisetiam apparct ref- 
ponfio ad certium argumentum 
poñitum per partem adverfam, & 
39. ad c. cèmfecundum, dehæret. 
Sn illud c. loquitur , cùm proce- 

itur autoritate judiciarii. Hic 
autem folùm loquimur in provifio- 
netemporali , pro bono Ecclefæ, 
quâ provifione Rex poteft licirè 
uti, ut fuperids deduétum eft. Er 
per hoc refpondetur ad 6. hinc 
etiam, 17. dift. ubi videtur quod 
Rex non debet efle Judex : quia 
verum cft quod non debet effe Ju- 
dex, Pre 
{ed poteft effe Judex ad providen- 


dum Ecclefiæ, maximèin cafu fcif- 


matis. Per hoc refpondetur ad hoc 


quod dicitur : Concitium dcbet 
judicare , non Rex. Verum eft 
quod Rex non judicat, fed per 
ceffando inconveniens, poteft re- 
medium adhibere. Et hoc fonant 
fuperis allegata , quæ dant po- 
teftatem Principibus in tali ma- 
teria. 

Reftat folvere ad inconvenien- 
tia. Cüm dicitur: Aliqui canta- 
bunt, & celebrabunt, aliqui non. 
Refpondeo quod hoc non eft veri- 
fimile, per cap. Matthæus , de 
Simon. & ratioeft, quia Rex pro- 
cedit & procefhit deliberatè, & 


deponendum Papam,, 


cum confilio Ecclefiz. Et fic, f 
aliqui fcrupulum haberent, depe- 
nere tenerentur. Item licèt effet 
timendum fccupulum aut fcanda. 
lum, propter excommunicationes, 
tamen magis debet timeri indura- 
tio Vapæ, & perpetuatio fcifma- 
tis. Nec propter verbadicentium, 
nos fcifmaticos debemus ceffare à 
profequutione, quia non dicerent 
verum, uteftdiétum : neceftprz- 
fumendumquod ita dicatur, con. 
fiderato modo procedendi per fup- 
plicationes & requeftas iteratas ,ue 
eft {æpius diétum. Exquo fequitur 
quod Rex ad bonum operatur , & 


Frs non fovcbit fcifmaticos, {ed * 


ubcrahet ad evitandum fcifma , 
quod licer, uteft diétum, nec Papz 
contrarium præcipienti eft obe- 
diendum,juxta Glof.Innocentii,in 
c.inquifitioni, de fent.excom. qui 
dicit ,quod fi Papa faceret præcep: 
tum contra ftarum Ecelefñiz, non 
cftobediendum. Modè fibi obedi- 
re in tali cafu, eft hujufmodi ; 
quare,&c. Nam ex obedientiä plu- 
ra mala poffunt provenise. 

Nec cft refponfum ad unam 
quæftionem quam pridie pofui, 
quia in perceptione procuratio= 
num {ubtractio faciendaerat, licèe 
rotalis non fieret : & hoc multipli- 
citer probabatur , nec eft folutum. 
Confitebantur tamen fatis impe- 
dimentum correétionum , & etiam 
plura inconvenientia evenire ex 
perceptionc talium , fed diccbant, 
quod Papa fuper hoc debebat re- 
quiri, & ei fupplicatio fieri ; non 
autem Ésciende erat fubtradio , 
aut de facto refiftendum. Dico 
quod ipfe requifitus fuit , ut à pro. 
curationibus defifterer , & eas per- 
mitrerct exigi ab illis quibus ordi- 


eq 








dy Concile de Conflance. 61 


Aariè debentur , quod penitès re- 
nuit, nec liquid concedere vo- 
luit. : 
Item dixerunt , quod non li- 
cet de faéto refiftere contra ptæ- 


ceptum Papz, ficut nec licet con- 


tra præceptum Regis, tangendode 
pacificatione Dominorum. Dec ifto 
dicet M. Petrus Plaoul, cùm lo- 
quetur pro Univerfitate. Item di- 
xit D.S. Pontii , quoddixi, quod 


Jicitè poterat peccari mortaliter : 
{ed non eft-vesmm ; bene verum eft 


quoddixi, bonum effe non obedi- 


re in hoc cafu , confideratiscir- 


cumftantiis {cifmatis. Item dixe- 
tunt, quod capit. fi duo, non habet 
hic locum. Dico contra, & pro- 
bo: aliàsenim eflct inutile : pro 
cujus evidentià noto , 1°. Quod 


“licèc effemus certi , quod nofter, 


cui obedivimus, cffctverus Papa ; 
non tamen eftnotumuniverfali Ec- 
clefiæ, fcd cft dubium, & perple- 
xum, quoi etiam patet per viam 
es durs » per Papam oblatam, 
& idem etiam eft de alio conten- 
dente. Idem ctiam patet per clau- 
fulam appoñiram addictam viam, 
videlicet fi otiatur varieras aut 
difhcultas, &c. Er fic verum eft 
dicere quod uterque eft dubius 
tete iter univer{alt Ecclfiæ, 
icèt nos forfan , aut plures de no- 
bis, de noftro non dubitarent. 

Ex quibus fequitur quod capir. 
in nomine D.23.dift.non habetlo- 
cum ubi duo funteleci,fort£é contra 
faS, juxtacafum c. fi duo 70. dift. 
& ubieft dubietas de quolibet , ut 
nunc , patet quod c. in nomine D. 
dicit quod intrufus fine audientià 
depellatur ; modè nunc non con- 


* flat univerfali Ecclefiz, quis cft 


intrufus : quare , &c. nec valer 


quoddicitur, quod fit vituperium 

arti noftræ , revocando in du. 
Fr &c. Dico quod non , ur 
fupra eft dium; nunc etiam du- 
bium, fieft aliquod , ex parte ejus 
provenit. 

Item ex oblarione viæ fuz ma- 
jus. inconveniens fequeretur con- 
tra Cardinales, quianunquam cis 
crederetur , cx quo corumdeclara- 
tio veniret indifcuffionem: ex qui- 
bus concluditur , quod capit. fi 
duo contra fas, nunchabet locum, 
& eft cafus in terminis, ut vide- 
tyr , quod neuter debet remanere: 
Et pro ampliori declaratiche fup- 
ponitur Bonifacius primus 
qui fuir fatus infrmus, rurbaba. 
tur propter fcifmata quæ viderat, 
& ambitiones hominum, quas per- 
cipicbat pro Pontificatu Romano, 
ipfe fcripfit Imperatori Honorio, 
ut providerct ; ut exprefsedicit c. 
Ecclefiæ mcæ, 97. dift. Imp. Ho- 
norius refcripft Papæ, quod fe- 
citcapit. fi duo, per quod bene 
previdetur futuris fcifmatibus, & 
ambitionibus vitandis, ut expref- 
sè ctiam dicit c. viétor ead. dift. 
in quo ponitur Epiftola Honorii 
ad Bonifacium refponfiva. 

Item fupponitur quod lcges de- 
bent intelligiad intentionem fa- 
cientium, juxta præcedentia & fe 
quentia apparentem. Item debet 
intelligilex, ut fit utilis, & Eone- 
fla,4 dift. 6-hiisautem. Ex qui- 
bus fequitur quod pe intelli- 
gere iIlud Caput , fi uo,quando cf 
dubium de utroque, quia quando 
certum erat quod erant y COntra 
fas provifumerat, per €. in nomi- 
ne ND. alleg. Nec poreft intelligi, 
cm eft dubium de uno folo , quia 
jus unius propter alterum perdi 

H ii; 





a Preuves de la nonvelle Aifoire 


noti debet: Nam fi de uno elt du- 
bium, etiam de altero eft : quia 
certum cft quod duo fimul non 
poffunt cfle Papæ; & fic intelli- 
gendum eftillud capitulum, cùm 
<E utroque eft dubium : aliäsillud 
noneffet fruétuofum , cujus tamen 
contrarium. intendebant Bonifa- 
cius, & Honorius fupradiéti ,ut 
apparet exprefse in diétisc. Eccle- 
fiæmezæ , & c victor. 
Etratio,quia ubi funt duo con- 
tendentes, Jura non providerunt 
defuperiore : compromiffum enim 
noneft de Jure; quiaetiaminaliis 
reproBktur, juxta c. nifieffent , de 
Pribend. Nec etiam Concilium 
gencraleeft Judex, urdicir Hugo, 
in c. fi fortè, 63. dift. quia pofent 
fcandala evenire , propter quæ vi- 
tanda neuter debet remanere , ut 
dicite. fi duo , alleg, Non obftar 
quod dixit D. S. Pontii, de Electo 


confirmato, & de Eleéto in Papam. 


Bene verum «ft quod eodem modo 
Jus habent Elcétus confirmatus, 
& Eleétus in Papam ; fed in hoc 
differentia cft, quod confirmatus 
cedere non tenetur , quiahabet Su- 


periorem, fed Electus in Papam , 


fi habet contendentem, juxta præ- 
diéta, oportet quod cedar, juxta 
formam capit. fi duo. 

Ad aliud inconveniens de in- 
dulgentià proximä , ,& rationis. 


Ucinam dcbité provideatur pen- 


dente temporce. Nec cft verifimile 
contra nos fcandalum evenire, 
cümaquiliberfcier, & {cire pote- 
rit caufam fubtraétionis, & no- 
{tram intentiornem, & quod non 
adorabimus Idolon , nec etiam 
propter perlonam Papæ itur Ro- 
mæ,fed propter indulgentiam 
datam à prædecefloribus, pre vie 


fitationé fanétorum locorum. * 

Item ad aliud inconveniens als 
legatum, cùm dixerunt, fubtra- 
étione faétä, quilibet Epifcopus 
crit Papa t nunqua volent ad 


unionem laborare. Dico quod ih 


dubio hoc non eft przfumendum. 
Tota enim hujus negotii profequu- 
tio , ut plurimum per Regem fa- 
Cta eft, qui non finet eos dormire. 
Item ad allegara incenvenientia , 
de diffentionibus, dico quod hoc 
non eft præfumendéfi , fed in me- 
liorem partem fupponeéndum eft 
quod Epifcopi, & Prælari Supe- 
riores habent, qui poffunt in tali- 
bus providere. Item nec verifimile 
ft taliafcifmata evenire , cùm Pa- 
patus aliquoties fuerit vacans per 
triennium , vel circiter ; & tamen 
non eveneruntpropter hoc talia in. 
convenientia , & diffentiones, ut 
pater ex Chronicis. Item ad hoc 
quod cftdiétum, Prælati conferent 
Nepotulis carnalibus , & vilibus 


-perfonis. Dico quod fict in futu- 


rum, dubito, nec eft hoc præfu- 
mendum , uteftdiétum , quia con- 
tra talia provideri poteft , etiamin 
Angliâ, ubi Ordinarii conferune 
Bencficia,competenter providetur. 
Quare, &c. | 
Item ad illud quod Un 
eft de abfolutione, fupra folurum 
eft. Namincafu neceflitatis, Ore 


dinarii poffunt abfolvere, juxta c. 


extenorce, de fent. excomm. & ut 
gencralis fit folutio, dico, quod 
nuila funt alleoata, quin poflit op- 
timé provideri , & fieveniant, væ 
illis per quos. Nulla enim talis 
infirmitas unquam deftructa eft, 
fine inconvenienti,fed nullumtale, 
& tantum cft inconveniens, ficut 
{cifma. Item non valet illud quod 


En 0 DD PSS ER pen 00 PS. 


M 2, 


ter, or Ge, DT Vo mg 


Both D ef ff 





, du Concile de Conuffance. | 6; 


diétum eff, quod Rex non poteft 
aliquid in hoc negotio, if cxe- 
qui , & ad requeflam Ecclefæ. 
Superius folutum eft competenter, 
& fihoc nonfufficiar, apparet cla- 
ré per bullas , quod D. N. Rex 
fuit requifirus per D.N.Papam, 
& ejus adverfarium, ut in hoe ne- 
re unionis Ecclefix procedercr. 
etz fucrunt bullæ,& fic ronpro- 
ceditobje&io. Hæc fint diéta fub 
correctionibus amte diétis. 
Statim verbo finito , fupplica- 
vit Reëtor Univerfitatis Parifien- 
{is D D. Præfidentibus, & univer- 
fis præfentibus , ut dignarentur 
Univerfitati concedere unam au- 
dientiam, ad proponendum aliqua 
matcriam Concilii contingentia, 
ficut in aliis Conciliis fatum fue- 
rat. Admiflaque & concefla fuie 
ftatim fupplicatio,per organum D. 
GCancellarii, fupra nominati. Et 
ad es roponendum affigna- 
ta fuitdies di&æ Univerftati, ad 
diem Veneris proximam, feptimam 


, |. Junii. 


Die iraque aflignatä , videlicer 
-feprimä menfis Junii , propofuit 
M. Petrus Plaoul , Magifter in 
Theologiä famofifi. pro Univer- 
fitate Parifienfi, infra dicta, vide- 
licet deliberatis in alio Concilio 
fe conformando , concludendo ne- 
ceflitatem particularis fubtra@io- 
nis, & totalis pro parte di&æ Uni- 
verfitatis | per modum apertionis 
Materiæ, ac præfenteuniverfo cœ- 
tu, in linguà materni, prout alii 
ecérant , incœpit ut fequitur. 

Propitius fit nobis Deus. Non 
ef noblis utile relinquerælegem , 
& Juftirias Dei, ut eamus alterâ 
vià, 1. Machab. 2. cap. verbaifta 


metuendifimi D D. mei faciunt Ù 


ad propofitum per hune modum. 
Antiochus Rex tenebat Jerufalem, 
& populum Lfraël in fubj:&ione, 
& Rech in Civitate clevari Idolon, 
publicari & præcipi, ut unufquif. 
que veniret ad adorandum Jdo- 
lon, & induéti funt plures Ifraëli. 
tæ ad hoc : aliqui per pecunias, ali- 
qui per minas. Marhatias autem 
& hi ejus non ierunt adorare : 
quod audiens Antiochus mifit ad 
sum Legatos, pro inducendo, ur 
adoraret. Legati autem credide- 
runt inducere Mathatiam promif. 
fione tali. Tu eris amicus Regis, 
& amplificabit te auro, argentQ , 
& multis muneribus. Mathatias 
amicus Dei non confenfit, fed ref. 
pondit,ut fupra in themate:Propi- 
tius fit nobis Deus, &c. 

Ad propoftum omnes amici Dei 
& pacis Ecclefiæ, quieam devorè 
profcquuntur ,ut Domus Franciz, 
Cardinales, Prælati, & Univer- 
fitas, ficisofferantur munera , aut 
inducantur minæ, refpondere de- 
bent ut Mathatias: Propitius fit no- 
bis Deus. Er antequam ultra pro- 
cedam ad propoftum , præmitto 
excufationes: 1°. propter prefen- 
tiam tantæ nobilitatis, ut Domus 
Franciæ , & tanti Colleoii, & 
Prælatorum, Doétorum, & Lit- 
teratorum virorum , & præcipuè 
eorum qui materiam traétaverunt 
profundiflimè. Item propter mate- 
riæ arduiratem , & altitudinem ; 
nan ipfa refpicit quodam modo to- 
tam fœlicitatem noftram, in quà, 
ut videtur , modicum a potct ; 
quoniam, dicit Ariftoreles : Veri- 
tas non æquè cito ut falfitas cog- 
nofcitur : fcifma autem præfens eft 
taliter radicatum & confirmatum, 


quod à tempore Chrifti cafus fimi- 








64 Preuves de le nouvelle Rifloire 


his non ef vifus ; & licet per Cano. 
nes Eccclefiæ & Jura ce foleant 
decidi , cümin Jure fcripti aut fi- 
miles inveniuntursifte tamen cafus, 
aut fimilis totaliter non reperitur 
in Jure, neccetiam reperitur reme- 
dium, & medicina. Im qui ali- 
quando caperent Canones ad litre- 
ram, perpetuarent fcifma. Propter 
hec , ad remedium habendum, & 
propter altitudinem materiæ, opor- 
ter reeurreread principia, & me- 
dia extraordinaria, univerfalia, & 
generalia,naturalis videlicetJuris, 
Divini, & Can. ex quibus pendent 
particulares conftirutiones : nam 
cafus præceflerunt conftitutiones 
particulares. 
Et quia mater pulchræ dile@io- 
nis Univerfitas, in quà funt Do- 
€tores Juris Divini, Naturalis, & 
Canonici materiam iftam refolvie 
ad talia principia , ei magis cre- 
dendum videtur. Et 1°. proprer 
multitudidem Doëtorum. 2°. 
Propter ordinatam affetionem , 
quam habet : namaffectus, amor, 
& odium pervertunt judicium. 
Affeétio autem Univerftatis or- 
dinata apparet , quianon fequitur 
proprium commodum, fed univer- 
falis Ecclefiæ Jefu Chrifti. Ethoc 
apparet, quia Papadilexit Univcr- 
ficatem, cûm fuic electus, & hoc 
{ciebat Univerfiras. Univerfitas 
autem, nc propter privatam, pu- 
blica Ecclefie utilitas, & profe- 
quutio impediretur , noluit facere 
rorulum , fed etiam pre profequu- 
tione Ecclefiafticæ unionis, pro- 
pria bona , & fuorum fuppofito- 
run cxpofuir, ut patct per Am- 
bafciatores iteratos ad _Aleman- 
niam,ad Angliam, & Hifpanias, 


& hoc cit manifcftum. Ex quo ap- 


paret ejus bona affeétio. Univerf-: 
tas autem femotis cunétis inordi« 
natis affectienibus, hanc mate- 
riam xvzit. annis, velcirciter exa- 
minavir, ex quo videtur præferen- 
daillis qui non ita materiam cog- 
noverunt, aut funt affectati prop- 


ter Bencficia accepta, aut refutata. 


Quiaautem hoc di&tumeft per 
D.S. Pontii , quod Univerfitatis 
tercia pars non erat pro fubtractio- 
ne: non eft verum. Scio quod fui; 
ubi in Univerfirate tratatum eft : 
fcio quod nullo reelamante conclu. 
fa fuit via ceflionis; conclufa eriam 
fuic patticularis fubtraétio , ut ap- 
paruit in alio comitio, & mihi eft 
in Een quod proponam pro to 
tali , quæ fequuntnr. 

Ideo D D. Reverendi , & me- 
tuendiffimi Principes , videtur 
quod D. S. Pontii deberet auro- 
res hujus Facultatis nominare. Et 
quod proponeretur fubtraéio to- 
talis habetur inftrumentum de con. 
cordia Faculratum. Rector teftifi- 
catur : idem Decanus Theologiæ: 
idem Decanus Decrerorum : idem 
Decanus Facultaris Medicinæ, & 
ad idem quatuor Procuratores Na- 
tionum, Franciæ , Picardiæ, Nor- 
manniæ, Angliæ,facientes Faculta® 
tem Artium. 

Etantequamulteriùs procedam, 
proreftor , quod illa quæ dicam , 
non intendo dicere, & intendo 
non dicere contra Fidem Catholi- 
cam, & Ecclefiæ determinatio- 
nem, cifque fubmitto , & omnibus 
quorum intereft corrigenda. Sub- 
mitto etiam D D. de Domo Fran- 
cix præfentibus, D D. Prælatis, & 
Collegio præfenti. Item proteftor 
& juro in confcientià me , teftem- 
que Deum invoco , quod ca ue 

ng 


ee A En mm DS LD en =. 





fine odio, & favore inordinatis 
Cujufcumque, Ante enimiftam pro- 

equutionem eram in-gratià Papæ, 
& hocfcio, & eumdilexi , &di- 
ligo , fed magis Ecclcfiæ tencor. 
Item proteftor quod quæ dicam , 

€ præcepto Univerficatis dicam, 
& fi dicam aliquid malè fonans 
COntra Papam, non dicam, nifi 
quiamateria requiret. Proteftor fi- 
naliter propter idioma, finon bene 
Gallicum loquar , me haberi excu- 
fatum, & hoc fupplico metuen. 
diffimis Dominis meis , & omni- 
bus hîc præfentibus me etiam pa- 
tienter audiri. . | 

Venioad propoltum. Difficultas 
eft de qua hicagitur ; 1°.utrèmli- 
Citum fit fubtrahere obedientiam 
totalem , aut particularem : 2°, 
utrüm expedit: 3°. utrüm necef. 
farium eft, Refponfio autem affir- 
Mativa tertii includit utrumque 

Uorum dubiorum. Dico igitur 
quod effneceflarium , & quod de 
neceflitate falutis,fub pœnä peccati 
Mortalis & damnationis » Oportet 

ubtrahere : licèt igitur, & ExpC= 
dit, & pro hujus deduétione po- 
nam aliquas propofitiones. 

Prima propofirio eff. Quod fi. 
cut Pax Ecclefiz eft vita, & con- 
frutio Ecclefix , fic fcifina cft 
mors & deftruétio Ecclcfiz. Pro- 
batur prima pars. Quia Lex Jefu 
Chrifti&ejus precepta,Incarnatio, 
Pafio, & Refurreétio, Afcenfio ; 
Mifio Spiritüs Sancti » Sacramen. 
ta Ecclehz, Fides, Spes, Charitas, 
& fimilia, funt omnia propter pa- 
cem ordinata, & fine hiis vivere 
non poteft , ficut Fides fine Chari- 
tate mortua eft. Et quod omniüum 
pax fit finis ,tangit Apoitolus, ad 
Galath. v1. quicumque hanc re- 


du Concile de Conflance, 6$ 


gulam fequuti fuerint, pax fuper 
illos. Etalibi:Pax multa iligenti- 
bus legem tuam.Et ad hoc denor:n. 
dum, quoniam Chriftus rupit {cif- 
ma Âdæ, & dedit pacem Ecclcfir, 
in fuä bencdié@ä Nativitate, canc- 
bant Angeli : Glotia in altiflimis 
Deo, & in terrà pax hominibus 
bonzæ voluntatis. | 


.. Secunda pars probatur, quod 


fcifma eft mors Ecclefix , quia fcif- 
ma tollit pacem & concordiam : 
quæ cft vita Ecclefx, uc eft di. 
um. Item probatur per diétum 

Chrifti: Omne Regnumin fe di- 

vifum defolabitur. Ex qua con- 

clufione fequitur correlariè, quod, 
{cifma eft æquè mala , aut pejor 

difpofitio in Écclefà , ficut idolo- 

latria ,auc privata hærefis. Parce, 

quia eftmortificatio , & deftructio 

Ecclefiæ , quod eft pejus quäm pri- 
vata hærefs. Et quod idololatriæ 

Comparetur , hoc ponit in Epiftolä 

Dyonifius Chorintius ad Nova- 
tum , ubi dicit , quod pro unita- 
te Ecclefix, & Cd {cifmate, 
debet Chriftianus fe cxponerce mar- 
tyrio , ficut pro idololatrià. 

Item fi Papa teneret quod Spi- 
ritus Sanctus non prôcederet , nifi 
à Patre, & in refiduis bene crede- 
ret, non faceret tantum przæjudi- 
cium, nec tantüm æderet Eccle- 
fiam, fiout Ecclefiam lacerando, 
& dividendo ab invicem Chriftia- 
nosin Sacramentis, quantüm in fe 
cft, & pro fui juris credulitate , 
aut obedientiä, ficut nunc facit 
Papa,quod apparet; namipfc habet 
medium juftum & bonum unien- 
di, & per eum ftat. Ergo mavis 
ledit Écclefiam, quäm fiteneræ, 
ut eft diétum. Exiftofequitur con- 


clufio fupra diéta, quod fubtra 
I 








66 Preuves de la nouvelle Hiffoire 


henda eft obedientia. Nam Ma. 
thatias, facta refponfione Legatis 
Antiochi , ftatiminterfecit Ju- 
dxum adorantem Idolon, non ex- 
peétando fententiam , aut procef- 
fum , ex quoapparet, quod in tali 
cafu, &tamgravi, non dcber ex- 
pcétari fententia aut praceffus. 
Item Phinées interfecit Judæum, 


qui contra legem mæchabatur in, 


extranea , nec cexpectavit Judi- 
cium , fententiam , aut preceflum. 
Ec fic videtur, quod Papæ de facto 
obviandum eft, & fe oponendum, 
tanquam illi qui tenet Ecclefiam 
fpoliatam, & per hoc folvuntur 
omnesrationes, & Jura Domino. 
rum de contraria parte, quæ lo- 
uuntur de fententià , & proceflu. 
Secunda propofitio eff. Obliga- 
tio quæ nos aftringit ad pacem , cft 
major quæ fit , poit obligationcm, 
uà fumus Deco obligati ad eum, 
Fee diligendum. Probatur. 
Quia ifta continct omnes obliga- 
tiones fecundi precepti,dediligen- 
do fe, & proximum : quia ifta con- 
tinet illam de profequendo pacem 
Ecclefiæ. | 
Tertia propofftio eff. Eft via 
ccflionis nobis præcepta ad profc- 
quendum Jurc Divino, vel fic. 
Nos fumus obligati Legc Divinä 
ad profequendam ceflionem , & 
omnis alia eft prohibita dæ præfen- 
ti. Probatur. Non eft alia via 
uniendi Ecclefiam. Modà nos fu- 
mus obligati Lege Divinä, ad 
procurandam unionem , & Papa 
maxime. Igitur, &c. Confequen- 
tia tenet, quia regula eft quod 
qui tenetur ad conclufionem, te- 
neturad medium; ex quofequitur 
quod refutatio vix ceffionis cft 
peccatum mortale , fcandalum , 


& deftrudio Ecclefix. | 
uod nonfitalia via, D. Rex 
fupponit , & in alio Concilio pro. 
batumeft clarè. Er in fpeciali via 
Papæ, fuppofito quod aliàs de fe 
effet bona , non tamen nunc , & 
circumftantiis fcifmatis confidera- 
tis, & fic noneft medium pacis, 
fed clarèinurilis, & non fequenda. 


. Item fequitur quod refutatio viæ 


ceffionis cft fcifnatica , nutrimen- 
tum fcifmatis, & deftructio Ec- 
clefiæ, Patetper prædicta, & etiam 
facta, & ne fupra per 
alios D D. meos recitaras. Ex quo 
fequitur , quod D. Papa videtur 
dicendus fcifmaticus. Probatrur. 
Nam Papahabet medium fanctum, 
juftum , & omnibus Chrifticolis 
gratum, ad ponendam unionem, 
& non vult recipere, & per hoc 
Ecclefia recipit divifionem. Igi- 
tur ipfe voluntarie eft caufa fcif- 
matis. 

Ex ‘hoc fequitur quod non eft 
fponfus,{ervus, aut fidelis Chrifto, 
nec illi tenet fidelitarem. Patet, 
quia cùm effectus fuir Papa, Ec- 
clefiam uniendam reccpit , & fa- 
cittotum contrarium. ImÔ poteft 
dici , quod dividit Chriftum, 


quantèüm in fe eft: nam Ecclefia 


eft unum corpus myfticum, cujus 


Chriftus cft caput, & perfequu- 
tioncs Ecclefiæ Chriftus fibi at- 
tribuit: quod patet, cûm dixit: 
Vado Romam iterum crucifigi. 
Siigitur Papa unionem impedit, 
dividit Ecclefiam à Chrifto , & 
Chriftum ab Ecclefa. | 
29. Non eft Chrifti fponfus. 
Namdividit, & deftruit fponfam 
Chrifti fibi commiflamfcilicet Ec- 
clcfiam. Ecclefia enimnon eft {pon- 


fa Papæ , cd Chrifti, licet fitejus 


——_ — re 


mm — 


a an ot me = 


ne 





du Concile de Conffance. 67 


cuftos, Modà Papa nunc recipit 
pro fe, fibi eam appropriat, & 
tanquam fuà vule uti, & non fo- 
lüm ut fuä utitur, fed quantümin 
{ceft , portionem lacerat, dum po- 
pulos & Principes, qui voluntuni- 
ri, non recipit, {ed quafi fua cffet 


. Ecclefa, es fupremum Officium, 


in Ecclefiæ perniciem , nititur 
totis viribus retinere ; & fic Do- 
mino fuo, & Ecclefiæz fponfo, f{ci- 
licet Chrifto non ef Alelis Item 
Ecclefiacft hæreditasChrifti,çquam 
redemit proprio fanguine. Papa 
iftam hereditatem dividit, & dif- 
fipat , ut eftdictum. 

Im viétoria Jefu Chrifti in 
cruce contra inimicum, fuie Ec- 
clcfix conftrudio, & per eam 
Chriflus Ecclefiæ caput, & Do- 
minus. Undeifta victoria fuit cau- 
fa fodativa fcifmatis, quod eratin- 
ter Deum, & genus humanum , 
& per quod fcifma genus huma- 


numerat in fervitute Diaboli , à. 


1 fcrvitute, didtà vidtorià me- 
iante , cft liberatum. Cafus au- 
tem convertitur per fcifma. Nam 
-per fcifma præfens eft in fervitute 
Diaboli, & fic vifis gravaminibus 
factis Chrifto, Ecclefiæ, & faluti 
noftre , ex Papx refutationc, plus 
gravat nos , quam qui occideret 
corpus. Non tamen licitum effet 
fe rs Idcirco, vifis grava- 
Minibus. prædiéis ,'ficut Mathàa- 
“tias, fine dilatione interfecit Ju- 
dæum adorantem Idolon , fic nos, 
fine dilatione debemus nos Papæ 
opponere, & ab cjus obcdientià 
recederc,aliàs non compleremus le- 
gem Chrifti. 
Sequitur correlariè, quod non 
* debet ulterius dari dilatio :-ratio 
€ft quia dare dilationem, effet da. 


re confenfuminjurix Chrifti, cui 
fit, ut eft didtum , & ita omnis 
dilatio prohibetur Legc Divina, 
ex quo Routeur quod nullus pro- 
ceflüs eft in hoc tenendus, fed fta- 
tim ab co debemus recedere, je 
fcilicet ei confentiamus, qui non 
cft fidelis, ue eft did&um. 

Item fequitur quod omnes illi 
qui volunt impcdire fubtraétio- 
nem , funt caufx & fautores {cif- 
matis, & quod eis fubditi, de- 
berent ab eis reccdere , & cis 
non obedire , aut communi- 
care, Et quia , ut ctiam dixe- 
tunt adverfarii , Domus Fran- 
ciæ hunc honorem habuit, quod 
nunquam fovit fcifmaticos, fi Pa- 
pa cit fcifmaticus, ur eft ditum, 
illi non debet obediri : aliàs obc- 
diretur adverfario Jcfu Chrifti. 
Item fequitur, quod fi deliberata 
& conclues fubtraétione , aliqyi 
fe opponcerent, Rex dcberet cos pu- 
nirc, & confifcare bona eorum, 
tanquam adverfariorum Summi 
Regis, diffipatorum Ecclcliæ, & 
fautorum fcifmatis, ficut alias 
Rex privavit fuo comitatu Comi- 
tem Tholofanum, quia erat fau- 
tor hæreticorum, & fi Domini de- 
fiftcrent à profequutione, Deus fc 
plangcret, dicens eis illud Eze- 
chielis xvi. cap. Non afcendiftis 
ex adverfo, nec oppofuiltis vosmu- 
rum pro Domo l{raël. 

od aurem dcbear ab eo fieri fe- 

aratio, faciunt plures autoritates 
facræ Scripturæ. Dicitenim Luc, 
xt. Venient in nomine meo, & 
contra me; cis non communice- 
tis. Sic Papa, fub nomine Chri- 
fti, & fimiliter in ejus nomine, 
vult pertinagçiter Officium Eccle- 
fiæ, contra Ecclefiam _. ip- 
1] 








68 Preuves de la nouvelle Hifhoire 


fam dividendo , Contrarius eft 
Chrifti : non eftei communican- 
dum. Item dicitur Deuteron. 13 
fi veniant Prophetx , aut alii, di- 
centesfe haberc revelationem , & 
prædicant contra Legem, non re- 
cipiantur,fed occidantur. Item B. 
Johannes in Canon. ui, prohibet 
communicare illis qui fe non con- 
formant Levi. Item ad Titum 3. 
dicit Apofñtolus , poft fecundam 
& tertiam monitionem devita. 
Jtem hum. xvr. prxccpit Dominus 
recedi ab Dathan & Abiron, quia 
fcifmatici erant, & multx ctiam 
autoritates facientes ad hoc : quia 
€X QUO quis contrariatur Deo » & 
facit contrarium ejus ad quod or- 
dinatur, evitandus eft. 

Reftat refpondendum ad ratio- 
nes faétas in contrarium per D.S. 
Pontii , & Jacobitam : ipfi enim 
in hoc, & alio Concilio fecerunt 
fundamentum , quod non funt fa. 
cicnda mala, ut dubia bona eve. 
niant , aut certa mala , ut certa 
bona. Et hoc facit contra eos : 
1{t2 enim affumta , Non funt facien- 
da mala , eft vera & catholica, fed 
acit COntra eos : quia via ceflionis 
Cft talis, ut eft di&um » uod quili. 

CE ténetur profequi , & eft fub 
P'æcepto ejus profequutio. Ex quo 
ergo Papa dt non vult eam 
“Ccéptarc , aliam viam , five mo- 

um, quèm requifitionis oportet 
Praéticare ; fcilicet compulfionis , 
quæ exprædictis, eft fub ræcepto 

egis Divinæ, Compulfio autem 
feu mitius remedium, & mitiùs cft 
ubtra&io. lgitur fubtraétio eft 
Legis Divinæ , & neceflaria : er- 


80 cam obmittcre Propter quæ. 


Cumque dubia éventura, effet ma. 
lum facere, ut bona Cvenirçnt. Et 


ideo fi dicatur , evenient fcandalzs 
refpondendum eft:Non funt mala 
ficienda, ut bona eveniant : debe. 
mus enim nos conformare Legi 
Divinæ , nec debemus cam pros 
PIér Quemecumque omittere , & 
quidquid fequatur, refpondeamus 
ut Marthatias : Propitius fit nobis 
Deus, &c. Aliès enim de rigore 
acrids contra Papam videtur poffe 
procedi, per prædiéta, Et per hoc 
{olvitur ad omnia in contrarium 
allegata. 

Quando dicitur , fubtraétione 
factä pacem non habebimus. Ne- 
{cio, Deus fcit: fed verifimile eft 
quod tandem per cam habebimus : 
quia fi adimpleverimus Legem 
Chtifti, pax & omnia adjicientur 
nobis. Nam primo ad Chriftum 
habere debemus pacem, & ex con. 
fequenti inter nos Chriftianos, qui 
fumus cjufdem Ecclefiz membra : 
Caput autem eft Chriftus. Idcirco, 
fialiquid cveniat,refpondere debe- 
mus ut Mathatias : Propitius fit 
nobis Deus: non cft nobis utile : 
relinquere Legem,& Juftitias Dei. 
Item Papa, cùm pacun procurat, 
Vicarius cft alias non. Sic fi Do 
minus & Vicarius funt difcordes, 
omittendus cft Vicarius, & ad- 
hærendum Deo infallibiliter: nec 
erimus fine capite,& Acephali, {ed 
habebimus verum caput Ecclefæ, 
Chriftum. Pro hoc quod dicitur, 
non habebimus pacem : dico con- 
trarium , & verifimilius cfts nam 
nemo dubitat, quin fiab initio f2- 
a fuiffet fubtra@io , non tantûm 
duraffet fcifina : obedientia enîm 
eft caufa fcifmatis. 1°. Enim per 
obcdientiam acquirit amicos , 
Autores ; & impeditores profe- 


quutionis Regis , & Ecclefiæ Gal. 


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: ED Qn 
om D DOM PT oh no D TT 


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RE 


de Concile de Conffance. 69 


licanæ, qui, fubtractä obedientiä, 
removercntur. 

Item Alcmani, & alii non ha- 
bent aliam.viam, nifi ccflionem, 
nec {ciunteam impugnare, ut vidi 
in Alemaniä, & plures fimiliter 
viderunt : ifta prius fuit eleéta per 
Regem , & plures cam infequun- 
tur: & fic excquutio ejus & pra- 
ética debet ee prior.’ Item nifi 
nunc capiatur appunétuamentum , 
pro exfequutione ceflionis , Rex 
Caftillz feparabit feä nobis, quia 
hoc ei promifimus. Item fimi- 
liter Collegium Cardinaliun , 
quod eft pro fubtraétione : item 
profequutores negotii, qui funt de 
Univerfitate , amplius non porc- 
runt laborare ; quia Papa contra 
cos procedet ad exterminium , 
confideratä ejus obftinatione , & 
fic non debct dari dilatio. Itemfe- 
quetur aliud inconveniens, quia fi 
Papa habeat negativam, fe armabit 
contra Regem , armis quibus Rex 
deberet uti. ” 

Item pendentc illi dilatione, 
Papa, per promotiones & munera 
forfitan ad fe attrahet pauperes , & 
ex hoc poteritevenire, quod major 
pars eric contra Regem, & ejus 
profequutionem , antea tam fanétè 
conclufam, quod eflet maximum 
inconveniens & fcandalum in 
Regno. Nec valet quod diétum ef 
per adverfarios : Papa vult facere 
Legationes, ubi eftpecunia? Di- 
co , quod ïftæ Legationcs impe- 

.diunt unionem Ecclefiæ mänife- 
ftè; & fubtractione fai, ceffa- 
rent talia impcdimenta, ceffanti- 
bus fcilicer pecuniis ; & utinam 
nullas feciffer. Irem nec valet il- 

lud ps allegavit D. S. Pontii, 
quod præparabimusadventum An- 


tichrifti, nifi veneritdifceffo pri- 
müm, &c. Dicoquod hoc cft con- 
tra ipfum ; quia Antichriftus vin. 
cet per dona & promifliones. Vi- 
detur autem nunc cafus fimiliter 
docente experientià. Multi , & be. 
nenoti ,rempore Clementis , erant 
pro viä ceflionis, ardenter, ut ap- 
parebat : mortuo autcm Clemente, 
Papa cos ad fe atrraxit per Benef- 
cia, & promotioncs ie quod 
nunc funt contrarii diétæ vix, & 
éjus exequutioni, & continue ta- 
les mulriplicantur , quia vident 
plures fe non poffe promoveri , nifi 
fint de opinione Papæ , ei adhæ- 
rentes contra ccfhonem, & cjus 
exequutionem ; & fic necefle eft 


* removerce tales pence ; alias 


SN confufio Regni, & per 
tales præparatur adventus Anti- 
chrifti. 

Item dicunt Doctorces M. Ni- 
colaus de Lirä, & ahi plures, quod 
illa autoritas , nifi venerit difceffio 
primümsintelligirur quando multi 
rccedent à fide, & fides quafi peri- 
bit, & fic Papa præparat viam, ut 
videtur ; nonautem per fubtractio- 
nem, &c ex hoc fequitur,quod debet 
fieri fubtratio, & debemusdicere: 
Propitius fie nobis Deus ; non cit 
nobis utile relinquere lecem, & 
Juftitias Dei. Irem ad aliud ar- 
gumentum, cûm dicunt , inobe- 
dire eft peccatum : cui obcdicemus? 
& allegant autoritates 1. Reg. xv. 
Obedite Principibus, licèc difco- 
lis. Hocargumentum mulcum mo- 
vet fimplices, qui non fun elevati 
in materià. ÂAllegant etiam exem- 
plum de peccato inobcdientiæ 
Adæ primiparentis , & Lucifcri 
primi Angeli. Ad hoc refpondco . 
per fecundam D + RS , fu- 

ii 


. ——— 





79 Preuves de la nouvelle Hifloire 


pra pofitam , quia obligatio ad 
procurandam pacem , eft major 
quæ fit. Si poft venit obligatio à 
Papa , in contrarium, primæ eft 
fatisfaciendum : nam , etiam de 
Jure pofitivo , cùm veniunt duæ 
obligationes incompoflibiles, ma- 
jor cit fequenda. Obligatio autem 
profequendi pacem & unionem, 
major eft prxcepto Papx , aut 
conftitutione, & obediendum eft 
magis Dco , quamhominibus. 

Hzxccft doctrina Petri. Actor. v. 
Princeps Sacerdotum prohibuir 
Pctroneprædicaret legem Chrifti. 
Refpondit Petrus : Oportet Deco 
magis obcdire , quim hominibus. 
Sic fi Rex præcipicunum, & Va{- 
fallus contrarium, Regi eft obe- 
diendum. Ita in propofito , Chrifto 
eft obcdienduin, quia Rex eft: Papæ 
,autem præcipicnti non cft obedicn- 
dum, fed dicendum : Propitius fit 
nobisDcus,&æ Et perhocfolvitur 
argumentum de juramento Epifco- 
porum facto Papæ, de manutenen- 
do, & confervando, &c. Licèt 
alii dederintfolutionemquod iftud 
juramentum introduétum eft in fa- 
vorem Ecclcfiæ; nam obligatio ad 
pacem Ecclefiæ, & juramentum 
Papæ praftitum, poflunt efle con- 
trarja : OpottCct COntra unum ve- 
nire, &non eft dubium quod ma- 
gis legi Dei, quam juramento eft 
obediendum. 

Item quando fubditus habct 
plures Dominos, fuperiorem fcili- 
cet, & medium, mediusauteim non 
fervat fidelitatem D. Superiori, 
fubditus Domino fuo immediato 
obedire non tenetur ; aliàs partici- 
paretin crimine Domini, & repu- 
taretur proditor. Et hoc fundatur 
in jure Divino, & naturali, fic. 


Primä Deiinftitutionc hominisin 
ftaru innocentiæ ,omniaanimalia, 
Icones, &c. fibi obedicbant , fed 
per peccatum & inobedientiam 
Adæ contra Deum commiffam, bef- 
tiæ contra eum rebellarunt. Sicin 
propolito : Papa inobediendo Su- 
periori Domino, cui ex debito , ex 
juramento tenetur, fe reddit indig- 
num quod fibi obcdiatur. Itcm 
habemus etiam exemplum de Luci- 
fero , qui erat Summus Prælatus 
Ecclefiæ triumphantis , cæterifque 
Angelis datus erat ut præefler, fed 
propter inobedicntiam cjus erga 
Deum commiffun , alii boni An- 
geli ab co difcefferunt , & tunc 
verbo Domini funt confolidati. Ita 
quod de cætero cafu mali quem non 
pertimefcunt ; hoc nempè tunc 
promeruerunt , quando perverfo 
Prælato non confenfcrunt,utdicit 
Auouftinus , in libro, Cur Deus 
homo , ad Deodat. c. 1. & in hoc 
reccflu non fuit proceflus, neque 
fententia. Nam Michaël exfequu- 
tus fuit , ut habetur Apocalypfis 
1v. Cap. 

Item rationes quas affcruat 
adverfarii procederent forrè , fi 
unicus effer pacificus, notoriè Papa 
in Ecclefà , quod hodie non eft 
verum : nam duo perniciosé con- 
tendunt , unde dolor. Contendere 
autem de Papatu eft maxime repro- 
batum; unde dicit quoddam De- 
cretum vetus, & ct I ydori , Obla- 
tiones diflidentium fratrum non 


. . A 
recipiantur, &c. & Docttores, cum, 


de contendentibus de Papatu lo- 


quuti funr, femper in malum con- 


tendentium loquuti funt, ur, verbi 
gratiä, Sarifberienfis, cujus tem- 

ore fuir fcifma. Ipfe enim opta- 
ae contendentes in marinà infulà 


mo nm 


qe om 


_reponendos, folos ad invicem pug- 


du Concile de Confiance. | 71 


haturos, &c. ut habetur in Poli- 
craticon. I. 
Ex prædiétis a paret refponfio 


ad rationes. Cümdicitur: Cuiobe- 


diemus? Dico quod Deo eft obe- 


diendum. Obedientia enim quz eft 
virtus, debet habere bonum princi. 
paliter in refpetu , fed cüm ef 
contrarietas inter Deum & crea- 
turam, qui creaturæ obedit, pro- 
vocat fuper fe indignationem Dei, 
& ei obcdire, effet ei in crimine 


confentire , propter quod Deus 


Contrariatur Creaturæ ; quare, &c. 
Item ad aliud. Cümdicitur : Obe- 
diendumeft Principibus, &c. Dico 

uod hoc non facit ad propofitum; 
Île enirn autoritates Joquuntur in 
Dominis, & Principibus tempora- 
libus, qui non erant Chriftiani , & 
aliquot habebant fervitores , & 
officiarios Chriftianos. Illi enim 
Chriftiani fideliter obedire de- 
bent , & moventur in officiis fuis, 
non verd in præjudicium Dei, & 
Chriftianitatis. Sicut tempore Ju- 
liani Apoftatæe Imperatoris, mili- 
tes Chriftiani fibi ferviebant , ad 
tuitionem populi | non autem in 


.præjudicium Fidei, & Chriftiani- 


tatis. Item ad aliam rationem, 
cüm dicunt quod non pertinet ad 
Regem , aut Principes fæcularcs, 
aut iftam Congregationem traéta- 
re iftam materiam quæ eft Eccle- 
fafticæy & allegant exemplum de 
Of, qui fuit percuflus leprä, &c. 

Solutio, Dico quod ifta auto- 
ritas bene intelle&a, facit contri 
cos. Ofa enim non érat laïcus aut 
Princeps fæcularis, fed erat Sacer- 


dos ,utdicit Gloffa ordinaria. Of- 


ficium autem Sacerdotis , feu Præf- 
byteri erat fuftinere arcam, & in 


proprià perfonà deferre, & quia 
Ofa faciebat arcam deferri per 
boves, & ita per alium, non per 
fe , ut tencbatur , idcd Dominus 
indignatus , quia reddiderat fe in- 
dignum targere arcam. Sic autem 
in propolito 3 nam Papa qui cft 
principaliter ordinatus ad pacem 
& unitatem Ecclefiæ confervan. 
dam , ut eft ditum , contrarium 
operatur, & ex ipfo, & per ipfum 
durat,& protelatur divifio: idcircà 
fe reddit indignum reoimine Ec- 
clefiæ , & obedientiä , & debent 
Principes permittere, procurare, 
& evellere fcifma, pro quo ponun. 
tur propoftioncs. 

Prima Propofitio eff, quod cui 
libet Chriftiano pertinet profcqui 
viam ceflionis, & ad hoc tenetur 
quiliber pluribus caufis. 1°. Obli. 
gatur quiliber cbligationc quä te- 
netur fidelitati debitæ Chrifto 
Jefu. Qui enim vident ejus fpon- 
fam periclitari, providere debenr. 
Item obligantur obligatione qua 
filius tenetur matri : non enim de 
bec filius permittere matrem detri- 
mentum recipere, & fi contra f2- 
ceret, non fe naturalis ; etiamfi 
dilationem caperet. Itemetiamqui- 
libet obligatur hoc profequi obli- 

atione_quà Papa obligatur , ne 
falutis ejus fit contemtor ; per fub. 
traétionem enim magis erimus illi 
fideles, quâm alii, cum ejus falu. 
tem, ficut & aliorum profequamur. 
Ex quo fequitur quod quilibet 
tenetur profequi toto pofle , & fine 


dilafione fubtrahere. Hoc autem 


faciendi quilibet habet autorita- 
tem plueibus caufis. 1°. Dat auto- 
ritatem neceflitas , qui enim vellet 
alicui vitam corporalcm tollere, 
fe deberet deffcndere : nec ad hoc 





ot CORRE ET 


Rd M Tr à dis D 





72 Preuves de la nouvelle Hifhoire 


requiritut fententia aut proceflus, 
& quanto dilatio in talibus eft pc- 
riculofior , tantd minûs dari nes 
dilatio. Item dar autoritatem fer- 
VOr Charitatis , ficut Mathatias 
propter Charitatem ftatim inter- 
fccic Judæum adorantem ; nec ex- 
pcétavit judicium. Item dat auto- 
ritatem lex Divina, quæ præcipit 
ceflionem profcqui, & exfequi, 
quod fieri non potcft nifi per fub- 
tractionem , quæ eft mice reme- 
dium , ut cft diétum, cum de facto 
nihil bi removetur , & quam, nifi 
faciemus , erimus confenticntes 
peccaro fuo in Deum & Ecclefiam 
commiflo , & erimus fautores {ci{. 
matis. [rem etiam hoc præcipit 
confcientia inftructa & regulata 
fecundüm Doétrinam Evangeli. 
cam, quæ præcipit fidelium unio. 
nem profequi : ex re apparet 
quod omnibus fidelibus Chriftia- 
nis hoc competit. 


Secunda Propofitio eff. Quod in 


fpeciali ad Prælatos pertinet , & 


ctiam ,ad Principes, &c. Primo ad 
Prælatos, quoad eorum officium : 
nam corpora & animas habent 
fubditas producendas ad Paradi- 
fum ; & licèc fimplices non fe 
fubrraherent , ipfi tamen tenentur 
ut falvi fint. Aliàs pcccatum fim- 
plicium effet fuper Prælaros, & 
non debent pati fubditos & oves 
effe in poteftate lupi. 1deà fine di- 
latione debent fubtrahere, ne ei 
communicent in crimine. Et fi 
effent aliqui qui vellent contra- 
rium facere, dico quod Rex D.N. 
ex fidelitate quam habct ad Chrit- 
tum, & Ecclcfiam, decbeget fe fa- 
cere partem, & eos punirce, ut eft 
fupra ditum , & maximè quia Rex 
Franciæ ; cüm fic inftiturus 1d pa- 


cemEcclefæ, & expugnandos fcif- 
maticos. 

Confiderandum enim eft, 1°. 
Quod ipfe incϾpit profequi unio- 
nem, nec Princeps aliquis {€ intro- 
mittebat , & fie Deus ad hoc vide- 
tur ipfum infpiraffe , & ei fpecia- 
liter commifffe , quodque alii 
quämplures eum infequuti funr, 
& eum infequuntur. Item quia 
ipfe D. Rex cœpit ferpentem inf. 
diari, & contra eum bellare, & 
continuë obtinuit quod via fua ac- 
Céptatur,& in tantum fcifma di- 
minutum eft , & nifi Rex continua- 
rct , fcifma augeretur, Unde via 
Regis comparari poreft virgæ 
Moyfi ,.quæ coram Pharaone in 
térram projeéta , erat ferpens. Sic, 
quandiu Rex iftam viam in manu 
tencbit, ducet populum in terramt 


promifhonis , id eft pacis : {ed fi 


cumdimitteret, caderer in terram FR 


& cflet {erpens , quoniam fcifma 
vihbiliter perpetuarerur : & fic 
patct quod ad D.N. Regem fpe- 
Ciali privilegio pertinet profequi 
ceffionem, & ejus exfequutionem. 


T'ertiæ Propofitio eff. Quod ad 


Regem pertinet hujus viz profe- 
quutio & exfequutio , tanquam ad 
Principem, & ad hunctirulum, 
quia Princeps. Habent enim Prin- 
cipes autoritatem , 1°. Quia poten- 
ciores ; pauperes enim non poffent 
talia exfequi. 2°. Habent autori- 
tatem à Jure Narurali, &à Jure 
Canonico ,ut Patriarcha dtduxit, 
& alii D.D. mei, pro iftä parte pro 


* ponentes ; item à Jure Divino, & 


de hoc Jure allego tria exempla. 
Primüra 111. Reg. 2. Salomon de 
Sacerdotio fe intromifir , & de- 
pofuit Abiathar. Irem 1v. Reg. 12. 
Rex Joas mifit manumad pecunias 

Templi ; 


* du Concile de Conflance. 


T'empli, fecirqueargentum appli- 
tari nectffitatibus Synagogæ , & 
Templi, & fi hoc licer, pro mate- 
riali Ecclefiä , fortiori ratione, 
pro fpirituali. 
Item aliud excemplum habetur 
4 Reg. 28.ubi Jofias cujustempore 
Ecclelia feu Templum erat deftruc. 
ta, & etiam Prefbyteri Templo non 
defervicbanr de utroque ftatuit. 
Im feciereædificari Templum de 
pecuniis Templi,& fecitetiam Le- 
gemobl{crvari. Item. Nam Hono- 
rius Imperator , tempore Benifacii 
1. duos depofuit , & poft fecitcon- 
ftitutionem , fi duofortè. Ex qui- 
bus patet quod pluribus modis ad 
Principes pertinet providere paci, 
& bono publico Ecclefz. 
Reftat repondere ad unam pro- 

pofitionem fophifticam, de qui, 
ut plurinaüm vexillum fccerunt ad- 
-verfarii coram veftris metuendifl- 
mis Dominationibus , fcientes vos 
popularem tumuleum timere. Di- 
cuntenim, quod fubtrahere obe- 
dientiam D. N. Papæ , effet dare 
occafionem fubditis, feu popula- 
. tibus , non obedire Principibus : 
feu eorum Dominis temporalibus : 
ex quo fequerentur rcbelliones , 
rixæ , & alia innumerabilia incon- 
venientia, prout latè deduxerunr. 
Ifta enim non funt nifi minæ , nec 
bene intelligentibus aliquid fa- 
ciunt ad propoftum. Supponunt 
enim quod idem, {eu fimilis fit cafus . 
in Dominiotemporali , & Digni- 
tate, feu adminiftratione fpiritua- 
li, cûm tam plures fin differen- 
tiæ. + 

. . Primam enim differentiam de- 


dit Chrittus in Evangclio. Reges 


Gentium dominantur corum : vos. 
autem non fic; {ed qui major eft, : 





73 
fit ficueminifter , aie Chriftus Apo. 
flolis , quzrentibus quis corum ef- 
{et major. Et fic major cfle debet 
humilior, & fervus omnium , & 
qui plurahaber, minor eft, & plus 
obligarur , & ob hoc dicit Apo- 


® ftolus: Non quai dominantes in 


Cleris, fed forma facti gresis ex 
animo : & ficnoneft fimilitudo in- 
ter Præfidenrem Ecclefafticum , 
& temporalem : nam Ecclefiaftici 
folüm funt Minifri. Scribitenim 
B. Bernardus ad Eugenium Pa- 
pam: Scias quod Ecclelia Roma- 
na non cft Domina Ecclefiarum , 
fed Magiftra; unde Papa non eft 
Dominus Epifcoporum, fed unus 


‘ipforum. Unde Principes mundi 


ordinantur, ut dominentur ; non 
fic de Ecclefiafticis , qui ordinan- 
tur , utferviant fubditis, & ma- 
jor dicitur qui majorem habet fer. 
vitutem, & Officium adminiftra- 
tionis Monent Doétores, quod 
Papa non eft Dominus rerum Ec- 
clefiæ, & hoc tenct Godoffr. de 
Fontibus. Quærunt etiam Doéto- 
res, an Papa poflit committere fi. 
moniam? Ét arguunt quod non, 
quia omnia Ecclefiæe bona funt fua, 
& fic ea vendere poteft : non ob- 
ftantibus quorum allegationibus , 
S. Thomas dicit contrarium , & 

uod vendendo Beneficium , effct 
tic , quia non eft Domi- 
nus Benchciorum , & bonorum 
Ecclcfiæ : in cafu enim fubjicitur 
Ecclefiæ, & hæc eft prima diffe. 
rentia. 

Secunda diflimilitudo aut dif. 
ferentia eft, divifio Dominatio- 
nis in temporalibus non eft con. 
tra falüutemanimæ, licèt effet alio- 


-quin contra bona temporalia. Ali. 


quoties cnim bellum utile videtur : 
: K nn 








74 Prenves de l4 


ad quod facit illud quod recitar 
Auguftinus de Civitare Dei. Ro- 
mani , fimito bello contra Cartha- 


ginicnfes, habiré vioriâ, conf. | 


dium invicem habuerunt , an expe- 


dichar in quiete Rarè , & non mo-, 
vere bellum. Finaliter conclufe- ! 
tunt quod expediebat ue bellun | 


aliquod haberent , pro exercirio 


habendo, neotio vacarent, &in-. 
ter fe Bella haberent : fecüs cft de 
pace Ecclefiæ, quia ft neceffaria | 


ad fralutem. 


Tertia diffcrentiacft, quodfe- 


cundèm diverfirarem Regionüm , : 


& hominum poflunt , imè conve- | 


nientids necefle cft divifos Princi- | 


pes temporates , & diverfa regrmi- 
na, nec oportet quod fit unicus 
Princepss fed oporret quod fnmus 
uniti in-una fide , & charitate, fub 
uno Vicario , juxta dictum Apo- 
ftoli : una fides, unum baptifina, 
&c. | 

Quarta diffcrentiaieft, namen- 
fis materialisnon potcft per rotum 
extendi: {ecüseft in fpirituali-enfe, 
& cenfura. 


Quinta differentia eft ; nam 
damnum Principumfæcularium , 
‘eriam dominando'n fubditos con. 
tra confuetum , cft temporale & 
modicum , refpcétu mali fcifmaris | 


feu divifonis Ecclchiæ, ut cf 
Sexta difforentis ef : Principes 


{æculares non funt fubditi Politiæ, 


nonvelle Hifloire 


non fceftin Papa, ut clarum cft : 
non crgo valet argumentum de 
Dominso temporali, ad fpiritua- 
les & fic, cèm defedus Papz eR 
ita perniciofus, quod nen poteft 
relcrari , falvâ confcientii, Ébai- 
tus eum porcft compellere ad {2- 
lurem. Idco Paulus Petrum repre- 
hendit, nec propter hoc indigna- 
tus fuir Petrus, & fic voluntas 
Dcieft, quod Papz penmurbanti, 
aut ape dienes bonum Ecclcfiæ , 
quilibet fe opponat , quodque, fi 
monitus non defiftat , ab ejusobe. 
dientià recedatur. Monitiones 
autem notoriæ factæ funr, ut 
fuprà. | 

Omnia alia argumenta folvun- 
tur propter neccflrarem provifio- 
nès, ut ditum eft. Eftigitur fibi 
obediendum, & ei fine dilatione 
tcfiftendum , ne fimus ei in cri- 
mince confentientes, fautores , & 


1 nurritores fcifmatis. Ad quod fa- 


ee Se me 


idco non pofune compelli cedere 


Domination. qe autem:eft{ub-. 


ditus Ecclefiæ ; ideo Ecclefia quæ 


eft fuperior, potcft inquirere ur ce- 


dar, cm fubditosoccidirfpiritua- 
liter, irjuftè derinéndo. 
Item, Principes{zculares fut 


Domini pro-fe & ‘fuis hæredibus : 





ciendum, ut eft di&um, compel. 
lit propria & Ecclefæ falutis ne- 
ceflitas, quæ abfolvit & difpenfac 
contra omnem lezcm pofitivam. 


Hæc fint dia , fub corrcétione : 


antefadt3. 

Finité difcuffone prædictà, die 
Lunæ x. Junii præfentibus D D. 
Ducibus memoratis , & univerfo 
cœtu Epifcoporum , Abbatum , 
Capitulorum, & Doétorum fu- 
pra diétorum, per organum fupra 
diéti D. Cancellarii , pro parte 
Regis & Concilii , appunétuata 
funt que fequuntur. 

Primd , Quia-pro parte propos 
nentium contra fubrractionem , 
minzæfaltem tacitæ vifæ funrinfer- 


ri, autwerifimiliter plures pollent. 
timere deliborare contra Papæ vo- 


Junratem, præteatupotentiæ Pa 


du Goncilede Confasce. 75 


pæ, ob perdicionem ftatüs, aur fi- 
miles caufas; ex parte Regis &c 
Concilii przcipitur , quod quili- 
bet in Concilio exiftens, omni ti- 
more PARuE , deliberet fccun- 
dûm confcientiam fuam ; quoniam 
Rex,& DD. Principes promittunt 
fingulosfesvare abomni violentià, 
&. oppreflione , hujus occafione , 
per Pépam , aut quemlibct alium 
inferendä , quoad perfonas bonas 


& ftatus. 


2°. Quia pro parte corumdem | 


proponentium, taétum cffe vide. 
tut, quod non tenetur quis Re- 
ge infequi aut obedire, fi de- 
cerneret fubtrahendum , &c. ex 
parte præd. D. N. Regis determi- 
natur , & vobis intimatur , quod fi 
contingat fubtractionerm à dicto 
D. N. Rege acceptari, & aliquis 
contradicar Regi, contra deter- 
minationem Concilii, non obe- 
diendo, reputabitur fcifmaticus, 
fautor , nutritor fcifmatis : & ut 
talis , taliter punictur, quod cedet 
Cæteris in exemplum. 

3°. Quia fimiliter pro eorum- 
dem parte tangi videbatur, quod 
fi fieret fubtraétio , fierenc impref- 
fiones in Eleétionibus , per Brin 
cipes laïcos & Nobiles, in col- 
lationibus,&c.Ex partediéi D.N. 
Regis, dico quod cjusintentio eft, 


fi fiat fubcractio , teneri capitula - 


& conventus liberè in Electioni- 
dus, abfque omni impreflione , & 
violentiä , & fi qui fint contrarium 


acientes , taliter cos punier, quod 


cedet cæterisin exemplum. 


49. Quiz fimiliter proeadem par- 


te tangebatur, quod ctiam fi fic. 


ret fubtraétio , Rex caperet pecu- 


nias Ecclefiæ, procurationcs, an- 
natas, &c. ex parte didti D. N. 





Regis, vobis dico, quod hoc non 
faciet, nec facere intendit ; quin 
im eft cjus intentia , fi per hoc 
Concilium flar, & acceptetur fub- 
traétio, Ecclefñiam Regni fui tencre 
in antiquà fui libertate. 
Iftis promiflis , ex parte Repis, 
& Concilii, ordinatur, quad præ- 
fentibus D D. Ducibus Præfden- 
tibus, Notario Regia, &aliquibus 
Rcgiis Confiliariis, modicus qui« 
libetin Concilioexiftens fuper fa- 
&i propoñtis, diçat fuam opinio- 
nem vcrbaliter , quæ per deputa- 
tum Notarium redigecur in is. 
tis : quibus peraétis, in negotio 
Deo prævio concludetur ; inhibe. 
turque fingulis, ne ante conclu- 
fionem Concilii recedant ad pro- 
pria. 
In examinatione autem opinio- 
num fuerune præfentes D D. Du- 


ces Bituriæ , Burgundiæ, Aure- 


lianenfis, & Borbonii prædiéi, 
D. Cancellarius Franciæ fupra no- 
minatus, D. Petrus de Gyac quon- 
dam Cancellarius, & Regis Con- 
filiarius, Notariusautem Regius 

ui opiniones fingulas confcrip- 
it, ctat vir probus, & honcftus 
M. Johannes Hue Ganonicus Pa- 
tifienfis. Singuli autem Prælati, 
Abbates, & Procuratores Capiru- 
lorum & Univerficatum, præfenti 
ligno S. Crucis , & tactis ficro- 
fanétis Evangeliis, opinioncs fuas 
dixerunt, jurati & requifiti, & ne 
variatio, feu jnconftantia , aut de- 
feétus in judicando , & eligende 
interveniret, finguli etiam prædi- 
&i in fcriptis, & cedulà fignatà 
figno manuali , diétas fuas opinio- 
nes, coram diétis D D. Ducibus, 
diéto Notario tradiderune , ut fe- 
curior eliceretur conclufo. 

K ij 


76 L 

At verd Parifenfis Univerfitas 
Deum non hominem timens , ut 
luceret lux ejus coram hominibus, 
& gorificaret Deum Patrem, qui 
incœliseft, per organum Reétoris 
ejus, videlicet M. Johannis Rou- 
celli, coram D D. Ducibus, uni- 
verfo cœtu prædiéto , ac univerfis 
in aulà Concilii audire volenti. 
bus, cun@isoftio aperto, opinio- 


_nem fuam in Gallico fecitiegi & 


tradi, prout in fequenti cedulà 
continetur, D D. prædiétis offe- 
rendo , quod de hac cedulä , fieret 
littera figillata , figillo Univerfi- 
tatis, fi cis placeret, eratque di- 
a cedula se fignata fignis 
quatuor Notariorum, aut quine 
Et & fuit hoc atum xrrr. die 
iéti menfis Junii , aut circirer : 
quia diem nonreciftravi præcifam. 
L'Univerfiré de Paris défpieça , 


aprés plufieursmeuresdeliberarions : 


euës fur Île fait de la profecution 
de la voyede ceffion , & de l'union 
de l’Eolife, delibera & conclut, 
dd. luy fembloic licite & expe- 

ient, que l'on ne toleraft plus ne 
fouffrift plus que le Pape Eonnaft 
Jes Benefices Ecclefiaftiques , ne 
exigeaft, nelevaft aucuns profits, 
ne emoluments pecuniaires de ce 
Royaume: car ces chofes nourrif- 
fent le fchifme , & empefchent l'u- 
nionde l'Eglife, & cecy fit propo- 
fer plufieurs fois devant le Roy, en 
la prefence devous, Mcfleigneurs, 
en requerant que le Roy voufift 
à ceentendre, & Île mettre à exe- 
cution ; & depuis a eu plufieurs 
traittiés, affcmblées , difcuffions, 
& deliberations en cetrematiere, 
tant enfemble, que chacune Fa- 
culté & Nation par foy. Er cer- 
tainement , & de nouvel, c’eft à 


Preuves de la nouvelle Hifoire 


{avoir l’an 1399. Îe xr. de Juin 
à 8. heures au matin, les Maifires 
& Doéteurs des quatre Facultés 
furent appellés deuement, & tres- 
nl , par Jeur fer- 
ment,à deliberer encertematiere,& 
requis à y deliberer à l’honneur de 
Dicu,&de l’union delaginte Egli- 
{c.Finablement les quatre Facultés 
pour ce, tres.folemnellement af- 
femblées, comme dir eft , c'eft à 
favoir les Facultés de Thcologie, 
& de Decret, d'un commun con- 
fentement & accord , fans contra- 
diétion d'aucun. Item la Faculté 
de Medecine ; item la Faculté des 
Arts aconftituée des quatre Na- 
tions ; c'’eft à favoir France, Pi- 
cardie, Normandie, & Angleter- 
re, en laquelle cftoit k nombre 
de 400. Maiftres, ou environ ; lef. 
dd. Mäiftres plufieurs font gra- 

ués ez autres Facultés, comme 
Licentiés en Theologie ,en De- 
cret , en Droit Civil, & Mede- 
cine, & plufieurs autres Bache- 
liers ez dittes Facultés. Pour plu- 
ficurs caufes raifonnables rouchées 
pour grant partie en ceft ne 
Confeil, en ajouftant à la delibera. 
tion & conclufion deflus touchée, 
de laquelleils ne fe penfent pas par 
ce dcpartir : pour l'extirpation de 
ceft prefent fcifme, & union de 
l’'Eglife avoir , firent conclufion 
que l'en doit dés maintenant ceffer, 
& foy departir du tout de l'obcife 
fance de N. S. Pere. 

Finito verbo, D. Cancellarius, 
fupra dié&us, requifivit ex parte 
D D. Reétorem, Decanos , & 
Procuratores, ut de hoc darent 
licteram figillatam , ur fupra obla- 
tumerat, traditadue fuit, præfen- 
tibus univerlis, fupra diéta ce- 





du Concile de Conflance, . | 77 


dula, & fuit figillata figillis Fa- 


cultatis Theoloziæ , Decretorum, 
Mcdicinæ, quatuor fupra diéta- 
rum Nationum , & figilio magno 
Univerfitatis, in eà itaque pende- 
bant octo figilla , & continer ut 
fequitur. 

Chriftianiffimo , & Orthodoxz 
Religionis amantiflimo Principi 
Karolo Dei gratià Regi Francor. 
illuftriffimo ee fuæ Majeftatis 
RegiæFiliaUniverfitasftudiiParif. 
devotum in beneplacitis obfe- 
Ee , atque filialis obedientiæ 
inceritatem. Sæpe numero flevi- 
mus, Chriftianiffime Princeps , (u- 

er hâc tantà, tam horrenda de- 
Elationc Sanctæ Matris Ecclefiæ, 
& pro doloribus maximis ex ejus 
defolatione fatis fuperque durante 
fubortis, plurimüm ingemuimus. 
pio fibi compatientes animo , fle- 
vimus iterum, & quis à lachrimis 
temperaret ? Quis aded durus eft ? 
Quis ferino Tigridum late fic 
paftus cft, uripfa pietate non mo- 
veatur ? In quo non exciterur do- 
lor ingens, atque cordis magna 
conftrictio ? Tam grandis haud 
dubiè , ram effera, tam immanis 


_ eft hzc afliétio , ut fi tacuerimus, 


fi non Ecclefiæ piis mentibus, juxta 
noftram poteftatem fubvenerimus, 

arictes illamcriminabuntur:cau- 
Lan iftam -agere geftient. Num- 
quid prorsüs monftri fimile eft? 
Nonnedifcordia fcifsà pallä , vul- 
tu gaudenti , fronte fuperbä, ful- 
mineum enfem manu geftans , vi- 
percos fuosangues nunc huc, nunc 
illuc jaciens , ui viétrix , per nof- 
trimedium fine metu perambulans, 
ante fe fuis geftibus flumine fan- 
guinis futura defignat? Dcus op- 
timc! an cit aliquis qui nefciat 


cuilibet Catholico permultum in- 
cumbere , ut pro fuo poffe laborer 
adhanc invififimam belluam è me. 
dio noftri confeftim abjiciendam, 
ut pacis optatifimz procuret ad- 
ventum; ut mortis terminum, vi- 
tæ principium totis quærat cona- 
tibus ? Vos, Chriftianiflime Prin 
ceps , vos ca res profcétù non la- 
tuit, qui femper toto ftudio , totä 
curä , totà vigilantiä, poftquamin 
virum perfetum vos Deus adduxit, 
pacem quæfviftis , Chriftianifh- 
morum veftrorum progenirorum 
atque gloriofiflimorum audacter 
morem imitando, qui monftra fem- 
per , pro viribus quas gerebant ma2- 
ximas, ab Ecclelà fan&à repule- 
runc. 

Jam in hâc caufà tantdm per 
vos effcétum eft , ut camdem unio- 
nem cæteri Principes fideles una 
vobifcum perquirant, & ut quam 


* celerrimè fcifmati nephandiflimo 


finisimponatur, in mentem veftram 
generofiffimam , difponente D:o, 
ficut credimus ,impulfum eft Con. 
cilium celeberrimum,, ex Princi- 
Pibus, Prælatis, & Clericis Regni 
veftri convocari, ut qua rationc fit 
abhinc procedendum planè nofce- 
retis 3 ubi fententiam noftram 
pofcere veftra Regia Majeftas dic- 
nata eft.Quamobrem, Chriftianifi. 
Princeps, veftris femper jufhs & 
mandatis obedire cupientes, ficut 
tenemur obnoxii , & häâc re, quæ 
EE , non modicum permoti, 
pluriès folemniter congregati fui. 
mus , ut in difcutiendo vias hine 
inde , reétus procedendi modus, 
& fecunddm Dei juftitias &.leces, 
per nos poffet inveniri, atque Re- 
giæ veftrz Majeftati przfentari. 
Tandem verd rebus multis inter 


K ii, 


# 





La 


78 Prewves de Là nouvelle Hifoire 


nos verfatis , & revolatis , nobis 
apparuit , ab un noftrà delibera- 
tione , quam aliàs veftro confpet- 
tui,cum fuis rationibus, motivis, 
& coloribus fecimus proponi , ni- 
hil cffe detrahendum, [ed multum 
fuperaddcndum. Judicabamus e- 
ni, Princeps Chriftianiflime, ex- 
pediremaximè profequendam fcif- 
matis cradicationem præprope- 
ram, quod Summo Pontifiti non 
toleraretur amplids , aut permit- 
teretur , ipfo .fcifmate durante, 
Bencficiorum collatio , ac etiam 
pecuniarum exactio. Ex hiis fanè 
quæ dicbus ante actis videramus, 
quid effet futurum faciliter tene. 
bamus. Nam quis dubitat talia 
magnas vires huic fcifmati minif. 
trafle, aut pacis, & unionis ad- 
ventum percelerem impediiffe à 
Profcttà rebus ejufmodi D. 
Bencdiétus plurimos fibi faventes 


comparavit, qui cm prids totà | 


mente pacem quærerent, pofteriùs 
in alteram abiere femitam, & uti- 
que parabit adhuc 3 ad id enim 
nititur, quandiù in fuis manibus 
unde comparet habebit.Quare non 
injurià veriti fumus , & veremur 
adhuc, ne fires fub tali difpof- 
tione manerent, plures qui nunc 
affectionemagnä pacem procurant, 
non tantüm refrigefcerent , fed 
etiam magnopere pacis ipfus ad- 
ventum protclarent. Nunc autem, 
Princeps Chriftianiflime, videntes 
caufam ipfam, per Principum fide- 
Jium & fuorum fubditorum con- 
fluxum & confenfum , in viam per 


vos elcétam , videlicet ceffonis am. 


borum contendentium de Papatu, 
de die in diem magis profperari, 
vircfque majores fumere , Divin, 
nil fallimur , id operante gratiä, 


huic déliberationi , nihil ejus in 
fringentes, fuperaddirus aliud ex 
communi concotdia quatuor Fa- 
cultatam folemnirer, & per jura- 
mentum éonvocatarum , nt unâ 
quidém Natienc fentiente contra 
rium , fed confentiente qualiber, 
& deliberante. Nam exhibirio hu- 
jus obedientiæ quam D. Benediéto 
præftamus, ad teterrimi fcifmatis 
perpetuas rendit moras. Quid ira ? 
Quia D. Benedictus, in tantis tri- 
bulationibus quas Ecclefia fanéta 
Dei gerhens , plorans , & crebrè 

acem vociferans , perpetitur , 


_ nullum illi Fere levamen ; quin po. 


tius, ficuti vos, Chriftianiff. Prin- 
ceps , optimé noviftis, eos qui fuis 
fuadent auribus ut eam prono fa- 
vore hiis miferiis educat , odit, 
perverfos cenfet , & pro fuis ini- 
micis cos ducit ; viam unam Divi- 
nam, faluberrimam, & optimam, 
de quà jam mentionem fecimus, 
tanquam veneno turpatam penitüs 


à fe repellie , nec tantüm eam re. 


pellit , fcd ne fideles ipf confen- 
tiant in eam, totis viribus impe- 
dit. Nec tantüm cam impedit, fed 
nec ullam offert, quin conftet pror- 
sùs nullius effe a ,aut fru@üs, 
quin pluzrimis fpinis , & tribulis 
refcrta fit. In fuo tantdm eft er- 
rore firmatus, ut quod alii finguli 
verum credant , in materià fpecia- 
liter tangente univerfale ftarum 
Ecclefiæ fiMum arbitretur ; quod- 
que rectum putet iniquum , & pe- 
riculofis affertionibus Catholicam 


enitatur eos veritatem;:quod 
1 


jus quodlibet hunianum tranfgredi 
videtur , id non Juridicum afferar, 
fed Juribus refutandum. 

Oh fcelefta! oh veriratis hoftis! 
oh cœca & damnabilis ambitio! 


À 


ds Goncile de Conffence, 


tuifne viribus , nam quibus aliis 
fcifma retinetur ? nos fic totos per- 
turbabis ? unum hominem credere 
id cui cæteri diflentiugc, coges? 
tancam baundi portionem, tamdiu, 
proh dolor! vaftabis2 Sacis jam, 
fatis haétends viribus tuis af es. 
Satis, 8c aimidm ultra fatis Præ- 
fidentiæ , ac Dignicatis amorem 
hiis quorum ulterids fe Papam af- 
feric, immiGfti, indurafti, Bene- 
diétum obftinatum cffccifti, ac 
notorium pacis impcditorem. Ad 
eam indifpofitum prorsüs ipfum 
reddidifti. Quid jam ecrit caufæ 
cur non ipfum fcifmaticum vehe- 
menter fufpicabimur ? 

‘Ah et facinus ! 1h macu- 
lam non delebilem viribus huma- 
nis! ah culpam graviflimam ! Jam 
is qui fponte mortem fubire pro 
fuis nibus , Cx charitare deberet, 
his mortuis præfidere, quäm cum 
carum vita vivere mavult. Recif- : 
fimè fanè mortuis dixerimus, nam : 
quo pacto , in partibus tantä fe- 
parationc disjunétis vita effet 2 
Eheu charitas ! cheu pietas! eheu 
prifca fides 1 quorsüm abiiftis ? 
quibus in vos tanta licentia data 
eft , ur pelleremini ? Hæc itaque 
diligenti curà notantes, & atten- 
dentes, Princeps Chriftianiffime, 
difcuflifque :omni maturicate hiis 
quæ funt Juris & faéti, Juris, in. 
quam ,triplicis ,Divini, Natura. 
hs, & Hurmani , nedum femel, 
fed {æpids ; non in unâ congrega- 





79 
tiosc , {ed in pluribus, re@is in 
tentionibus , juftifque confcientiis 
conclufinfus , Legem Divinam ma- 
xiroë vos ad id aftringere, licitum, 
expediens , ac neceflarium effe, 

ro bono unionis Ecclefiz, vos, 
Princess Chriftianiflime , fingu- 
lofque Chrifticolas , à Benedi@i 
ipfus obedienmà ex nunc ceflare 
totaliter ,atque recedere. Sic, non 
modo particulariter collationcs 
Bencficiorum, atque pecuniarum 
exactioncs , non ampliès ei tole- 
randas afferimus, quod aliàs fece- 
ramus , ut diurm cft ; imd nec 
aliqualem obedientiam ei permit 
tendam. Hzcigitur eft, Chriftia- 
niflime Princeps, noftra fuper in- 
fandiffimi fcilmatis propulfone 
fententia cui, fi res exigat , fuas 


, fationes , color: , atque motiva 


tempore congruo dabimus. Ncc 
nos putct aliquis hoc dicere,quia 
de jure partis"noftræ quoquo paéto 
difhdamus , fed finceriflimä cha- 
ritate peétora noftra fuccendente 
movemur , ut iftud diflidium, 
gravids longè quam dici queat , ab 
Ecclefiæ gremio , quantüm ad nos 
pertinet, repellamus.Datü in noftrà 
Congregatione Generali apud S. 
Mathurin. fuper hoc fpccialiter 
congregarä , ex unanimi confenfu 
fingularium Faculeatum , & Na- 
tionum prædiétarum , anno Do- 
mini M. CCCIC. VIII. xr. die 
mchls Junii | de manc , hor3 
Primæe 





SVBSTRACTIO TOTALIS OBEDIENTLÆ. 


UN nomine Sanétz & Individuæ 
Trinitatis, Pacris, & Filii, & 


M. CCCLXXXXVIII. die Do 
minica xxviri. Julii : Prælatis 


Spiritüs Sanéti. Amen. Anno D, # Regni Franciæ, & Clero, ad Con- 





$o Préwves de la nowvelle Hifoire 


cilium convocatis in Palatio Re- 
gio Parifius, Præfentibus, & Præ- 
fidentibus ex parte Regis DD. 
Ducibus Bituriæ , & Burgundiæ 
Regis Patruis , afiftenteque D. 
Duce Borbonii , {ed pro tunc ab- 
fente D. Duce Aurelianenfi Fratre 
Regis, fuper conclufione habendäâ 
in Concilio Prælatorum , quod 


tunc celebrabatur, fuper unione : 


ponendä in Ecclefä Sandi Dei, 
per viam ceflionis amborum con- 
rendentium de Papatu praétican- 
dam per fubitractionemobedientiæ 
totalis à Papä , nec particularis 
tantüm,fed per fubftraétionem col- 
lationum Bencficiorum, & recep- 
tioncm pecuniarum, rationc pro- 
Curarionum , & primarum annata- 
rum Benchñciorum vacantium , &c. 
Dictum fuit per os D. Arnaldi de 
Corbeïä, viri utique difcretiflimi, 
Regifque Francorum Cancellarii 
illud quod fequitur in ceffedu. 
Primo: 

Dixit, quod ex ordinatione & 
præcepro Regis, & DD. Ducum 
A ta ca dicebat, & dice- 
ret, qux diéturus erat , &c. Quo 
præmiflo recitavit fuccinété, qua- 
liter Rex mandaverat Prælatos, 
Univerfitates & Capitula, ire ad 
Concilium , ut fibi darenc opi- 
nioncs fuas, & Confilium, fuper 
modo fedandi iftud et 
fcifma , quod diù , proh dolor! 
viguit & vigcrin Ecclefiä Sanctà 
Dei. Recitando pofteä , qualiter 
aiäs , in alio Concilio , per Re- 
Sem & Prælatus celebrato, con- 
clufa fuerat via ceflionis stanquam 
mclior, & tanquam f{ola, per quan 
unioin Ecclefii Dei perfcé poffet 
obtineri ; fueratque in eodem Çon- 
tilio advifatum » quod Papa iom- 


marctur notabiliter , Ut decebat, 
utdictam ceflonis acceptaret viam, 
in cafu quo alter contendens de Pa- 
patu ; cam acceptaret. Ad quem 
Papam {ommandum folemniores 
quos potuit, mifit Rex Legatos, 


LluftriflimosfcilicetPrincipesD D. 


Duces Bituriæ , & Burgundiz, 
fuos Patruos, & D. Ducem Aure- 
lianen. fuum Germanum >qui hu 
militer requifiverune, & fupplica- 
verunt. D. Papæ, eum fommando, 
quod vellet viam præfatam ceflio+ 
nis aCceptare, in cafu, &c. &illud 
idem tes Papz DD. 
Cardinales | excepto.uno » &ce 
Papa verd didis upplicationibus 


& requeftis non acquiefcens, nec 


obtempcrans, i pfam.viam ceflionis 
recufavit, &c. Recefferuntigirur 
DD. Duces, & Regi fuas Fe 
runt relationes, bSs faétis , & 
auditis, Rex, cum magnä delibe- 
ratione , Concilium Prælatorum 
Rcgni fui iterm convocavit’, ut 
advifarctur quid utilius effet agen. 
dum in facto unionis Eccleñzx ; 
voluitque & ordinavit ‘quod D. 
Dux Aurelianenfis ,in eodem Con- 
cilio præfideret ; quo Concilio fo- 
lcmniter & diligentiffimè celebra- 
to , fuit NET RS quod major 
parsConcilii eratin opinione,quod 
Papa adhuc fommaretur, licèt ma- 
gna pars Concilii tunc effet in 
Contrarium ; fed quod fine aliä 
fommatione fieret fubftractio. Rex 
tamen maturè volens procedere, 


voluit pro fecuriori , quod Papa 


adhuc fommaretur | & fuper hoc 
colloquiurm habuit cum Rege An- 
gliæ, & cum Reyc Caftille, qui 
condefcendentes cum wiâ nue 
five cefionis , unanimi confe 


_ voluerunt mittere Lcgatos pro fumi- 


mationc, 


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CE RIRE Ha 
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du Concile de Confance, 8r 


Matioñe ; ambobus de Papatu con- 
tendentibus faciendà ; & in cafu 
quod diétum cefionis viam non ac- 
Ceptarent , contra cos procedere- 


tur, & ad cxequutionem viæ cef… 


fionis , omnibus viis &modis pof- 
fibilibus. Mifice itaque Rex folem- 
nes Legatos, qui Papam fummi- 
runt, &c, Quod intra Feftum Pu- 
rificationis, runc proximè futu- 
rum , vellet diétam ceflionis ac- 
ceptare viam ; Papa tamen , ut 
prids non acceptavit, fed recufa- 
vit. Receflerunt verd Legati Re- 
gis, & una cum Regis Angliz, 
& Regis Caftillæ Legatis adive- 
runt Romam , & illum de Romä 
fuper viä ceflionisacceptandi fum- 
maverunt ; quo eam recufante , 
receflerunt Legati, & ad Regem 
pro fuis faciendis relationibus ac- 
ceflerunt : quibus faétis & audi- 
tis, confideratifque diligenter & 
penfatis refponfonibus amborum 
contendentium de Papatu, cæte- 
rifque circa hoc confiderandis , 
Kex iterym nunc convocavit Præe- 
latos & Clerum ad Concilium , 
ut advifaretur quid ulterius cifee 
agendum , & qualirer diéta cefo- 
nis via poffec practicari , vel exe- 
quutioni debitæ perduci. Ordina- 


vitque Rex multis aliis impedi- 


mentis occupatus |, D D. Duces 


Biuriæ, Burgundiæ, & Aurelià- 


nenfem in eodem Concilio fore 
Præfidentes : quodque Mareria 
affirmativè , five quod Jicitum fit 
& expediat, in cafu præfentisfcif. 
matis faccre Papæfubtractionem , 
per fex folemnes Clericos , CX Ui:2 
parte apcriretur , & per {ex alios, 
ex alia parte aperiretur negativè , 
fivè quod non expcd®&æ, nec eft li- 
£itum in cafu præfenti Papæ fatere 


‘fubtrationem. Qui materia fo= 


lemniflimè, hinc inde apertà , di. 
étoque in eâ quidquid poterat di« 
ci, & allegari D D. Duces difcre. 
tiflimé ac, a at fingulo. . 
rum in Concilio vOcatorum opi= 

niones , & vocata {crütati fynrt à 
præftito primitus à quolibcet jura. 
mento fuper fanéta Dei Evangelia, 


quod fecundüm Deum , & pro. 


riam confeientiam haberet deli. 
Spas & opinionemfuam dicere, 
Audieruntigitur D D. Ducesopi. 
niones plufquam trecentarum pers 
fonarum , & cum hoc, quatuor: 
Univerfitatum; fcilicer Parifienfis, 
Aurelianenfis, Andegavenfis, & 
Montifpcfluliræ, & ex abundan. 
ti voluerunt protutiori, quod qui 
libet tradcret opinionem fuam in 
cedulà, proprio figno fignati , 
quod & ita factum cft. Hoc igitur 
Fato D D. Duces diligentiffimè 
Opiniones & cedulas fingulorum 
Vifitaverunc, ad partemunam ce- 
dulas facientes pro uni opinionc; 
ad aliam partemalias, & ad aliam 
pattem reliquas ponendo : hiis 
Præterea cxpeditis , advifarum eft 
quod ad Se {pcétabat , audi- 
tiS opinionibus facere conclufo- 
nem : propterea D D. Duces heri 
fucrunt apud Regem fuper ifto f2- 
to , & ei recitaverunt totum pro- 
ceffum Concilii, & qualiter repe- 
rCrunt, 247. VOCCS, quod fiat Pa. 
pæ fubtractio obedientix » quou (= 
que condefcenderit in viam ceffo. 
nis effcétualiter, & per cam po 
fuerit in Ecclefä Dei unionem.. 
Fuerunt etiam 18. vel 20. 

quod concluderetur fubtr2 
nunc , fed differretur ejus c 
tio ufque ad certum tem 
tra quod Papa iterum fumm 

L 


veces, 
Ctio ex 
xcquu 
US , in. 
Maretur, 





Bz Preuves de la nouvelle Hifhire 


Fucrunt præterea 16. aut 18. vo- 
ces, quod Papa adhuc fummare- 
tur , quo fummato congregaretur 
Clerus fuæ obedientiæ ad Conci- 


: Hum, & quidquid ordinarct Con- 


eilium exfequererur. Fucrunt po- 
itremd aliquæ voces, paucæz in 
aumero , quæ erant fingulares in 
diétis ,ncc ad aliquamopinionem 
præccdentem fe applicabant , de 
quibus, quia paucæ, &fingulares, 
Ron multèm eft curandum : & ad- 
verfum,quod de magna opinione, 
quod fiat fubtraéio , fine fumma. 
tione aliquà ; fucrunt quatuor 
Univerfitates præfatæ ; fcilicèt Pa- 
rifienfis, Aurelianenfis, Andega- 
venfs, & Montifpeflulæ : quæli- 
bet tamen Univerfitas fuit compu- 
tata folïm pro unä voce. Hujus 
etiam opinionis fuerunt D D. Du- 
ces, hic præfentes, videlicet Bi- 
turiæ, Burgundiæ, Borbonii , & 
plures D D. abfentes, ficut Dux 
Barrenfis, Comes A lenconii, Dux 
Lotharingiæ, & Comes Sabau- 
diæ , cum quampluribus aliis. 
Unus tamen de magnis D D. no- 
ftris de Francia, licèt vellet quod 
concluderetur fubtractic ; benevo. 
luiffer ramen, quod exfequutio 
dilata fuiffet ufquead certum tem- 
pus, & quod interim fuiflet Papa 
fummatus , Rex igitur omnibus 
hisdiligenter auditis , & attentè, 
regratiatus eft DD. Ducibus Avun:- 
culis fuis, de pœni, diligentii, 
& labore per eos fumptis in hoc 
Concilio , dixitque, quod auditis 
narratis per Avunculos fuos confi- 
deratis, volcbat, quod.juxta ma- 
jorem & faniorem Concilii partem 
fieret conclufo , fueritque femper 
bujus intentionis & voluntatis , 


quod fecundüm deliberatiomem , 


majoris, & fanioris partis fierer , 
& exequeretur, & pro illà conclu- 
debat, five quod fiat ex nunc fub- 
traétio Papæ totius obedientiz, 


five ulteriori fummatione , vel di. 


latione quäcumque. Quibus enr- 
nibus per Cancellarium,, recita- 
tis & prolatis, fubjunxit ex par- 
te Regis , & deejus præcepto, dr. 
Etam conclufionem & alia coram 
cunétis edicebat. Si tamen plusvel 
minus dixerat , quam fibi injun- 
tum erat, deomnibus fe referebat 
ad littetas , quæ fuper hocex parte 
Regis notabiliter ae , publi. 
carentur. | 
Subjunxit quoque,quod R ex duo- 
usejus Secretariis injunxerat ,. &c 
A do , quod omnescirca hæc 
itteras rie haberent confi- 
cere , per quas plenidsmateria’, feu 
intentio Regis poterit apparere. 
Dixitetiam,quod D D. Cardinales 
antiqui erant hujus opinionis, €x- 
ceptistribus, de quibusadhuc erat 
fpes, quod ipfi, aut eorum aliqui 
haberent ad opinionemredirepræ- 
fatam ; adjecit etiam , quod Rex 
Caftillæ erat hujus opinionis, 
rout fcripferar Regi, & de hoc 
bee litteræ, fupra hoc, per 
eum miffæ, Nec moveantur aliqui 
in contrarium, quod nuper venc- 
runt litteræ aliquæ, & copiz lit- 
terarum ex parte ipfñus, ut aliqui 
affercbant , quæ videbantur fona- 
re contrarium, quia hîc eft unus 
miles Legatus ex parte Regis Ca- 
ftillæ, qui nuper venit, dicens , 
uod litteræ prædiétæ nunquam 
Ra Regis Caftillæ proceffe- 
runt, imÔ ftabat in aliis fcriptis 
& primo propofito. Subfequenter 
dixit, ex pañte Regis, quod Præ- 
hati'& alii non recederent adhuc ; 


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mt Ven, ln, UD msg eng au... on nt” ei 2. 


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2 


ds Concile de Conffance. 8; 


quoufque effet advifatum de exfe- 


quutione hujus conclufonis , & 


ph , & ordinatum de 
aliquibus punctis hujus negotii, 
&c totam Ecclefiam tangentibus , 
quod in brevi fict, & pro tam 
notabili conclufone, dixirex par- 
te Regis, & D D. quod in hac 
{eptimanà, five die Jovis proximä 
fieret {olemnis procefio populi ge- 
neralis ad S. Genovefam , in quà 
per notabilem quemdam Mhagi- 
ftrum in Theologiä ibidem fermo- 
cinantem , durante fermonc con- 
clufño præfata ex parte Regis po- 
ulomanifeftaretur. Confequenter 
dixit quod nullus occafione hujus 
conclufionis habeat formidare , 
feu aliqualiter timere, quia Rex 
omnes ponit in fuà protectione , 
& falvä guardiäà fpeciali, & eos 
intendic tueri, & deffendere ab 
omni violentiäi , & oppreflione , 
feu turbatione quâcumque , quas 
propter prædiéta poffent pati quo: 
vis modo, vel incurrere. Subjun- 
xit denique, quodintentionis Re- 
gis eft providere quod Ecclefia 
Gallicana de cætero , in omnem 
eventum habeat in fuis antiquis 
franchifiis & libertatibus remane- 
re, iphfque uti & gaudere. 
Poftquam igitur Cancellarius 
prædiéta in effeétu coram cunétis 
clegantiflimè protuliffet , Magi- 
fter Ferrandus Legatus Regis Ca- 
ftillæ de præcepto D D. Ducum 
loquutus cft, loco Militis Legati 
Regis Caftillæ, qui nuper venerar, 
qui non bene fcicbac as Lati. 
num, neque Gallicum ; dixitque 
idem D. Ferrandus, quod præ- 
fatæ litterx, & copiæ lirterarum, 


de quibus fupra ,nunquam procef- 


rant de mente Regis Caftillæ, 


nec in cjus Curia de hoc aliqua 


mentio habebatur : Imo ipfe Rex 


in fuo primo propofito Regis Fran. 
ciæ fcripto perftabat , ac perftare 
intendebat , prout teftabatur Mi- 
les prædiétus. | 

Hisitaque finitis , D. Condo- 
menfis Epifcopus ad genua fe pro- 
ftravir , ex parteque majoris pate 
tis Prælatorum D D. Ducibus fup- 
plicavic, quatenusin omnem cvcn= 
tum, licèt non effet neccflitas , {cd 
{olüm pro fimplicibus , ad remo- 
vendum fcrupulum confcientiæ , 
fieret ex pttre Regis quædam pro- 
vocatio, feu appcllatio , pro fe, 
& fuis fubditis, & adhærere vo- 
lentibus. Tunc ftatim Cancella- 
rius ex parte Regis, & D D. dixit 
quod fufficienter sie hoc erat 
provifum, & quod nullus haberct 
dubitare, licèt , prout dixit Epif- 
copus Condomerfis, hoc non erat 
necefle. : 

… Dixitpoftremo idem Cancella- 
rius,& ex parte Regis inhibuit,ne 
quis eflet tam audax proferendi 
verbum, feu laborandi quovis mo- 
do in contrarium hujus conclufio- 
nis, fub omni pœnâ quam ergaRe- 
gem poffit incurrere. ; 

_ Faétoigitur finein verbis Can- 
cellarii D. Dux Bituricenfis dixit, 
quod coram cunétis volebat dice- 
re , ca quz Rex D D. Ducibus 
Burgundiæ,& Borbonii,& fibi im- 
peraverat dicenda cum præmiflis, 
videlicet quod Rex inhibet cuili- 
bet, ne aliquid habeat dicere , vel 
facere quovis modo in contrarium 
hujus conclufionis ; fi quis verà 
contrarium fecerir, feu es fi 


fit perfona Ecclefiaftica, ab omni 


fuo ftaru deponetur ; fi verd fit 
perfona Laïca, punietur grayi pœ- 
Li 











84 Preuves de ls nouvelle Hifoire 


nà , jam advifatä & ordinatä, in 
tantäm,quod cæteris cedet in exem- 
plum. ; 
Quibus per D. Bituricenfem 
diétis & finitis, ftatim omnes fur- 
rexcrunt, & reccfferunt. Deo gra- 
tias, & cjusgenicrici. Amen. Uti- 
Nam per hoc medium, in Ecclefä 
fan&ti Dei, breviffimé peroptatam 
confequamur unionem. Amen. 
Scripta & in minutam reduda 
fuper {cripta fuerunt in Concilio 
{upra diéto , anno & diebus fupra 
diétis celcbrato, per Guillelmum 
de Longolio , de Dieppä Rotho- 
Mag. Diœcefis, Magiftrumin Ar- 
tibus, & Bachalarum in Jure 
Canonico, qui licèt fingulorum 
minimus, & tanto indignus con- 
fortio | præfens tamen pradictis 


actis omnibus, & allegatis inter- 
fuit Concilie ; veniam petens à 
legentibus , fi quid allepatorum 
ee D D. proponentes , in Le 
criptis propolitionibus omiflum 
cft. Quoniam fi aliquid deeft, pro- 
ponentium verbi velocitate diff- 
culrateque ; Cligaturdiéta refcri- 
bendi, aut ignaviâ , & imbecilli- 
tate proprii intelletüs fatum eft. 
Plurimum tamen fcientificorum 
virorum, minutasin dicto Con- 
cilio continué refcribentes, fuis 
cum diétis minurtis collationavit, 
proutpotuit fideliter, & diligen- 
ter ; aéta poft modùm in Er 
tam formam groffavir, nullo 1d- 


dito , aut remoto, quod fai &: 


allegationis immutet formam » & 
effeum. 





DE RESTITUTIONE OBEDIENTIZÆ. 


À NNO D. MCCCCIlil. 
die xxvr1r. menfis Maii : 
cüm Rex ordinaffet Concilium 
Parifius celebrari Prælatorum, & 
Cleri Regni, ad advifandum quid 
agendum in faéto unionis Eccle- 
fiz, diemque ad id agendum, vi- 
delicet ‘x v. di@i menfis præteri- 
tam prædiétis Prælatis > & cæteris 
affignaler & Propter id plurimi 
Prælatorum 2c Capitulorum & 
Cleri Parifius adveniffene , didtä 

le XXVIrr. inftantiffima profe- 
quente D. Ludovico Duce Aure- 
ianenfe fratre ejufdem D. Regis, 


horä diei tertià Poft mneridiem 


D. Rex, in abfentià D D. Præla- 
TOrum, profe, & fubditis Regni 
reddidit obcdientiam plenariam 

* Bencdiéto , præfentibus duo- 


bus Cardinalibus, videlicer Præ- 


neftino , qui Pictavienfis dicitur, 
& Saluciarum, pro parte diéti D. 
Bencdicti , pro cädem causi, ad 
Regemmiflis, cum aliquibus Cle- 
ricis cifdem in hoc faventibus , 
Cumque poftmodüm die xxx. ejuf- 


dem menfis, fuiffent Prælati &. 


alii Clerici Parifius exiftentes con- 
vocati ad domum D. Bituricenfis , 
quæ dicitur domus Tonellarum 5 
propé portam S. Antonii, ubi præ- 
fentibus D D. Ducibus Bituriæ, 
& Burgundiæ D. Cancellarius 
Franciz expofuiflet &: notificaffer 
diétam Regis dererminationem fu- 
perreftitutioneobedientiæ, quam. 
quam D.Dux Aurelianenfis fe fece- 
rat fertem de habendo Bullas D. 
Benedi&i, fuper contentis in ce- 
dulä , cujus tenor ftatim {equitur; 


Propter quod petcbat ab cifdcm 


4 eh ps 


= LR —— 
es 
es 





| du Concile de Conflance. 


Archicpifcopis, & E pifcopis præ- 
fentibus, fi videretur eis aliquid 
di&z Cedule addendum , dimi. 
nuendum, aur corrigendum, &c. 
aliquibus dicentibus fe velle obe- 
dite in omnibus prædictæ Regis 
ordinationi, aliis petentibus deli- 
berationem fe habere de prædi@is, 
cum fuis Epifcopis Provinciæ , 
cumque fic agerentur negotia, re- 
pentè ex parte Regis mandatum eft 
prædiétis DD. Ducibus ibidem 
præfentibus, quatenùs ad cum ac- 
cederent apud S. Paulum, omnibus 
obmiflis : erat autem tunc hora x1. 
& jam erat Rex promtus afcendere 


85 
equum, pro eundo ad EcclefiamBe2. 
tæ Mariz Cathcdralem Parifien- 
fem , ad quam flatimivie, & di&i 
DD. Duces cum co » AC Magna 


multitudo Prælatorum & Cleri, & 
ibidem in dit Ecclcfiä didus D. 
Cardinalis Præneftinus Miffam ce. 
lebravie de Santo Spiritu, & M. 
Petrus de Alliato Epifcopus Cas 
meracenfis fecit fermonem ad po- 
pulum , in quo publicavit dictam 
Regis determinationem de refti- 
tutione , ac etiam tenorem Cedu- 
le , de qui fuprà fit mentio, & 
Cujus fenor fequitur, | 


Cy enfuit la Cedule faitte de la volonté ex confentement de 
Monfeigneur d'Orleans, € publiée par le Roy » /1 comme 
il eff dit cy-devant , el Elfe N. D. de Paris. 


A determination faitre par le 
L Roi noftre Sirclexxvrsr. jour 
de May l'an M. cccc.111. fauve, 
& demourant en fa vertu, & le fe- 


rcment par lui fait, pris, &c. le. 


Roy eftant à Noftre-Dame le plus 
folemnellemenc que faire fc pourra 
fera publier fon intention , & de- 
claration deflus ditte , prefents 
Noffeigneurs les Ducs. 

Item, Monfeigneur d'Orleans fe 
fait fort d’avoirBulles de N_S.P.de 
l'acceptation de la voie de ccflion ; 
en trois Cas , adver[grio Cedente , 
decedente, vel ejetlo , contenus 
en l’inftrument que mondit Sei- 
gncur d’Orleans à fur ce. 

Item , que mondit Scigneur 
d'Orleans fe fait fort, comme def. 
fus, d’avoirBulles de N.S.P. par lcf- 
quelles il] ICVOQuera toutes protef. 
tations , fe aucunes en à faictes 
Contre la voie de Ceffion , & revo. 


quera & annullera tous procés, fe 
aucuns en a faits | ou fair faire 
Pour occafion de ]rditte fuftrac- 
tion ,& qu'il n’en fera faire d'oref- 
enavant. 

Item, que des aucuns articles 
CONTENUS au traittié des Cardinaux 
En tant qu'ils regardent le Roy, & 
fon Royaume |, mondit Seigneur 
d'Oïleans fe fait fort d'avoir Bulles 


comine deffus afin que le Roy & 


autres de fon Royaumes’en Puiffene 
aider. 

Item, que nulle difcution ne 
fera jamais faitte en Concile Ge. 
neral ne Autre part de la fufirae. 
tion , & toutes autres injures qui 
ont efté faittes ou dittes à caufe 
d'icelle, ou empcfchements don. 
nés d’une Pat & d'autre, feront 
annullés & pardonnés , & mondit 
Seigneur d'Orleans fe fait fort d'en 


avoir Bulles comme dcflus. 


L iij 








3e Preuves de la nouvelle Hifloire 


Item , que le Roy noftre Sire 
fuppliera à N. S. P. qu'il veüille 
moderer les Charges qui {ont {ur 
l'Eglifcde France, & nofdits Sei- 
gneurs les Dues , par le comman- 
dement du Roy, feront diligence 
de ce poutfuivir pardevers N. 

Item , le Roy ne l’Eglife de 
France n'entendent point que au- 
cune chofe foit innovée en colla- 
tions & promotions fairtes par les 
Ordinaires durant la fuftration. 
Toutcsfoisfeaucunes defdittes col- 
lations & promotions cftoient al- 
leguées eftre nulles, ou non vailla- 
bles, ou à annuller, par fimonie, 
ou autre caufe raifonnable , felon 
droit, non touchant la fuftrac- 
tion, le Pape en fera , ou pourra 
faire ce qu'il appartiene de droit, 
juftice & raifon; & aufli il pourra 
confirmer lefdites promotions, ou 
aucunes d’icelles ,au proufit & fa- 
veur de ceux qui les ont cüës par 
lcfdits Ordinaires. Toutes voies 
aucun cmpefchement n’y fera mis 
pour quelconques refervations, ne 


vacations en cour decfdies Benefñces 


qui ont vacqué durant la fuftrac- 


tion. 


Item , le Pape celebrera un. 


Concile General de fon obéïffance, 


dedans un an, felon la forme de: 


droit , le pluftoft que faire pourrs, 
auquel fera traittié, & appointié 
de la pourfuicte de l'union deffus 
ditre , & des reformations & li- 
bertés de l’Eglife, & des fubfdes 
& charges quelconques, qui font 
par la Cour de Rome fur l’Eglife 
de France, & le Pape mettra à 
execution ce qui fera appointic & 
ordonné audit Concile. 

Item, pour avifer aucuns expe- 
dients fur laditte moderation, & 
fur la pourfuitte de l'union , re- 


formation & bon regimede l’Egli- : 


fe, feront par le Roy, & l’Eglife 
de France en cette affemblée, com- 
mis aucunes bonnes perfonnes de 

rande fcience, & debonne con- 
A , afin que la matiere qui 
pourroit eftre craittée audit Con- 
cile , foit aucunement par eux 
avifce, & difpoféc. 





ARRESTUM CURIÆ PARLAMENTI 
Juper fubffraélione totalis obedientie, 


LE Dei gratià Franco- 
rum Rex : Univerfis præfen- 
tcslitterasinfpeturis, SALUTE M. 
Notuin facimus , quod cüm nuper 
pro parte or plurimorum nu- 
mero grandi Regni noftri Præla- 
torum Parilius tunc exiftentium 
necnon filix noftræ dileétæ Uni- 
vecfitatis Studii Parif. nobis que- 
rulosè fui ffce expofitum, quod Ec- 


Deiphinatüs, Viennenfispromagni- 
tudine gravium exaétionum, & one, 
rumeifd.Ecclefis,ram perBenedic- 
tumPapamX111.quam fuos Prade- 
ccflores, contra communis difpo- 
fitionemJuris impofitarumoppref- 
fæ , arque in tantùm gravatæ hac- 
tenûs Re » & erant, quod cæ- 
dem in magnam pauperiem ac ruie 
nam corruebant, & in defolatio= 


clefiæ noffrorum prædiéti Regni >" nem undequaque vergchant , nil 


EP 


Re 
2 


L ul 


LR PET 





du Concile de Conflasce, Le 


per nos de remedio fublevarentur. 
Financiæ etiam fuper iifdem hac- 
tenüs exaétæ deeodemR egnonoftro 
in maghum & irreparabile, Rcipu- 


blicæ Regni ejufd. noftri præjudi- 


cium exportabantur , à nobis, qui- 
busetiam præfertin fupra diétorum 
Regni &Delphinarüs noftrorum ab 
omni oppreflionepræfervareincum- 
bebat,&undefpecialiterobligati & 
aftrii, Deo Creatori noftro ratio- 
nem cramus reddituri , humiliter 
fupplicando,quatenàsEcclefis me- 
moratis, fuper præmiflisexactioni- 
bus, & gravaminibus, cas ceffare fa- 
ciendo, providere dignaremur, ut 
Miniftri, & aliæ Ecclefafticæ per" 
fonæ Divinis infiftentes , & famu- 
Jantes,vivere, Ecclefas fibi commit- 
fas regere,earum ædificia in bono& 

decenti ftatu tenere, aliofque ac- 

tus fuam profeflionem, & Funda- 

torum fuorum difpofitionem con- 

cernentes exercere valerent. Et ob 

hoc nonnulli, & plures de noftro 
magno conflio , ad videndum & 

deliberandum fuper hiis, & aliis 
Ecclefiam prædiétam tangentibus, 
quid rationabiliter fieri poffet , & 

deberet , dudèm Commifli ac De- 
putati , aliqua nobis fuper diétis 
exactionibus referenda vidifient, 

& avifaflent , feu deliberaffent. 

Quia tamen Prælatis & filiæ noftræ 
præfatis videbatur diétam delibe- 
rationem largiüs declarandam fore, 
idem Prælari, & filia noftra ali- 
quas declarationes & additiones, 
cum deliberatione, & advifamento 
fupra diétorum noftrorum Conf- 
Jiariorum feciffene, cafque noftrz 
Parlamenti Curiæ , Cum nomini- 
bus diétorum noftrorum Confilia- 
riorum , qui di&æ deliberationi 
Prælentes affucrant , in quidam 


Cedulä , cum noftro contrafigillo 
mififfemus, per Litteras noftras Pa. 
tentes cidem Curiæ noftrx mandaf- 
femus , & cidem poteftatem & au- 
toriratem impartiendo exprefsè in- 
junxiffemus, quatenüs ad eamdem 
Curiam advocatis, & accerfiris, 
de noftromagnoConfilio prædicto, 
& Requeftis noftri hofpitii, tor & 
talibus , prout cidem Curixnoftræe 
bonum videretur , ipfa noftra Cu- 
tia Ecclefix prædiétorum Resgni, 
& Delphinatüs noftrorum uper 
contentis in diétà Cedulä provide. 
ret , fecundüm quod nobis cffe fa. 
ciendum confuleret, prout hæc & 
alia latiùs, & luculentids ex ipfa- 
rum noftrarum ferie ac tenore lit. 
terarum liquebat.  Conitituris 
propter hoc in eadem noftra Cu- 
rià Procuratoribusnoftro generali, 
necnon chariflimi Patruinoftri Du- 
cis Bituricenfis,& ipsà Filià nofträ 
Univerfitate Parifienfi. Pro parte 
cjufderm Filiæ noftræ , fubhiis A- 
poftolicis verbis : Subtrahatis vos 
ab omni fratre ambulante inordi- 
natè, propofitum fuit, quod Sa. 
crofanéta Mater noftra Ecclefa, 
entium ad inftar Naturalium, & 
poliricorum , Macrocofin , videli- 
cet, & Microcofim, qui funt ma. 
jor & minor modus in pendere, 
numero, & menfur2à Summo Crea. 
tore Philofophisatteftantibus con. 
ditorum dirigi debeat atque repi ; 
in ordine quorum elementis qua. 
tuor primam diftribuerat mate- 
riam , idem Creator omnium in 
fuam grandemnaturæ portionem, 
corum cuilibet totaliter confcren. 
do quantüm alteri, & iifdem ex 
fe invicem viciffitudinem feu al:. 
menti, & fuftentamenti rcferendo : 
adcù ut quod unum plorum, fub 


RSR nr 





88 _ Preuves de 4 nouvelle Hiffoire 


Æquinoctialis vel Poli per alterius 
converfioncm perdidiffet , de alio 
recipere & fibi reftaurare ipfius na- 
‘turæ munere &inftintu, & increa- 
tæ fapientiz providentia dignofce- 
retur. Sic Regalis, fic Ariftocra- 
ticæ, fic Democraticæ Politiarum, 
nullius quaruim KReétorem , nutri- 
mentum , feu ipfius majorem par- 
tem omnium fubjcétorum abfor- 
bere ullus unquam fufficeret: quem- 
admodum in Microcofmo , fi ad 
excefluin alterum membrorum ali- 
moniam cæteris egentibus fume- 
ret, unde corpus ipfum in languo- 
rem & exinanitionem vergere con- 
tingeret, medio quodam fubtracti- 
vo hujufmodi fuper abundanti 
membro effet occurrendum. Sed 
Bencdiétus fuprà diétus neque mo- 
dum, neque pondus, _ men- 
furam , in Ecclefià & Eccicfiæ fub- 
jeétis obfervare confueverat , quin 
maois . jugis & fervitutibus 
importabilibus , à nonnullis de- 
fanorum fuccefforibus fpolia au- 
" ferendo ; ab aliis Prælaturarum & 
Bencfñciorum Eccleliafticorum va- 
‘cantia extorquendo , à quibufdam 
exigendoarrcragia tanquam debita 
prateritorum se incognitorum 
-temporum à Bencficiatis, fuorum, 
quæ de novo obtinebanc Bencf- 
ciorum primam expctendo , & 
percipiendo annatam 3 ab hiis qui 
tempore fubitraétionis obedientiæ, 
dudüm fibi per nos, & Clerum 
Regni ,ac Delphinatüs noftrorum 
prædiétorum fatæ , ad Prælaturas 
feu Dignitatcs, aut alia Eccicfiaf- 
tica Bencficia promoti fuerant, 
fruŒus, quos diéto tempore malè 
perceptos fuifle diccbat, recipere 
gnitendo , & procurationes ca- 
piendo, Prælatis, Archidiaconis, 


& aliis Ordinariis pro vilitatione 
debitas , aliifque exa@tionibus ac 
extorfionibus indebitis adegerat, 
affecerat, & conrorferat, adigebat, 
afficiebat , & contorquebat contra 
jura non tam Chrifticolarum , 
quâm Ethnicorum, quorumcum- 
que , apud quos , ab omni remporte 
Clerum ab onerum munere & fer. 
vicute fuiffe liberum compertum 
erat ; cos enim non ancillæ filios 
fed liberæ, quä libertate Chriftus 
eos liberavit , tefte Apoftolo , ip- 
fofque fub hiis adhortante verbis. 
State, & nolite iterim jugo fer- 
vitutié contineri. Nam , ut cadem 
-filia dicebat , in Politià fæculari, 
quis Principum tam à nobili, quâm 
ignobili annatas primas omnium 
hereditagiorum ,’in aliquem quo- 
quo titulo tranflitorum excipere 
& extorquere faragentem, non ty+ 
rannum , aut fuæ Politiæ ever{o+ 
rem cenferet, & talem Reétorem 
fuftinere valeret ? Quantè minüs 
eratidem Benediétus, qui Minifter 
& non Dominus Ecclefiz , ab 
Evangelicâ veritate afferebatur, 


_ primarum annatarum fruus fbi 


tyrannicè approprians Benefñcio, 
rum te ? illüd parvipen- 
dens Samuëlis Populum ns 
tig, & dicentis : Loquimini de me 


coram Domino & coram Chrifto 


ejus , utrum bovem alicujus tule- 
rim aut afinam? Siquippiam ca- 
Jumutacus {um , fi opprefhaliquem, 


fi de manu cujufquam munus accez 


pi, & reftituam vobis. Et dixe- 
runt: Non es calumniatus , neque 
oppreflifti nos , neque tulifti de 
manu alicujus quippiam. Exemple 
tamen cjus inftrui, & terminis rae 
tionalibus contentari , non exac- 
fionj, & çonçulloni pccuniarum 

pyrannicis$ 


mm œuf en 


ee 


du Concile de Conffance. TE 


tyrannicesinhiare debcbat , Evan- 
gclio exhortante, neminem concu- 
tere, neque calumniam facere, & 
contentum efle debere ftipendiis 
ipfus, Apoftoli exemplo, in Apo- 
fiolorum Aëibus dicentis: Argen- 
tum & aurum nullins concupiwi, 
ficutipf fcitis, quoniam ad ca quæ 
mihi opus erant , & hiis qui me- 
cum funt , miniftraverunt manus 
ifir. Ego, inquit Apofñtolus, {cio 
quoniam poft difceffum meum, in- 
trabuntad vos lupi rapaces, non 
parcentes grepi. Quam rapacita- 
tem fpiritu prophetico clarè pro- 
poncbat pronunciafleipfa filia ne- 
ftra, Prophetam Ezcchiélemfuis, 
fub hiis verbis. Faéti funt greges 
mei in rapinam, & Qves meæ in 
devorationem, co quod non erat 
Paftor. Neque enim quæfierunt 
Paftores pafcere gregem meum, 
{ed be Paftorcs femetip- 
fos , & greges mcos non pafce- 
bant. Propterea , inquit Domi- 
nus, Ceflare eos faciam , ut ultrà 
non on gregem meum, & li- 
berabo gregem meum ab ore co- 
rum , & ultra non erit eis in ef- 
cam, Ex quà clarum erat Prophe- 
tià D. Benediéto fupra diéto, qui, 
tant2 confufione, & inordinatione 
cupiditatis debacchabatur , fub- 
tractionem nedum financiarum fu- 
pra diétarum fibi ficri debere , {cd 
plenariamquamvisaliam, & du- 
dum fibi faétam , & jure & ficto 
durare ac tenere cenferet , & in ei- 
dera fe permancre profitcbatur ea- 
dem flia noftra, ex eo præfertim 
quod reftitutionem obedientiæ per 
nos cidem Benediéto fi&am , nul- 
Jam fe, quia fub conditione non 
implerà , & fub causâ cujus nul- 


lus fubfequebacur efetus fatain , 


prout per cedulas quafdam in ip:ä 
rcftitutione contentas apparere di- 
cebat. Ecclefix etiam Regni & 
Delphinatüs noftrorum przdi@o- 
rum autoritate dictam reftitutio- 
nem minimè fatam, & per confc- 
ne ipfam fubtrationem durare, 
eu ipfam , aut faltem diétarum pe- 
cuniarum, & Financiarum eidem 
Benediéto fieri debere ; cùm idem 
Benedictus ad dcftruendam Eccle- 
fiarg porcftatem non haberct Apo- 
ftolo tefte. Contra autoritatem S. 
Synodi deffinientis nullum Epif- 
copum expctere dcbcre aurum 8 
argentum , à parenti bus vel à Cle- 
ricis, vel Monachis , qui fub eo 
funt, & non Gregorii, Bernardi, 
aliorum SS. Doétorum,imè Evan- 
gelii autoritatem diétas financias, 
in Ecclefiz prdi@æ {ubverfionem 
& exitium extorqueret. Eamdem 
autem fubtraétionem per camdem 
noftram Curiam , & Prælarorum, 
& di&z filix noftræ confilio fa- 
ciendam ceffe diccbat cadem filia 
noftra ,exemplo Regis Joab , qui 
confilio Joïadæ Sacerdotis , pecu- 
niis ad templi reparationem defti- 
natis, quibus Saccrdotes fui rem- 
poris abutebantur , manum appo- 
fuerat, & earum partem ad neccf- 
fitatem Divinis famulantium, par- 
tem ad mercedem lathomorum , 
& partem ad architeétorum fala- 
rium partiebatur. Undediä&um in 
ipfus laudem rodierat, quod Rex 
Joab retum fecerat coram Domi- 
no , cunctis diebus quibus eum 
docuerat Joïada Sacerdos : per 

uem cadem filia noftra , fararos 
Doctores intelligi dicebat , & 
quod ejufdem Ecclefiæ opprefhoni 
providere, nobis, aut eidem Curix 
noftrz incumberct, & autoritate, 


M 








90 Preuves de la nouvelle Hifhoise 


€ naturali ratione, & proprii ju- 
tisjurandi debito , & anteccflprum 
noftrorum exemplo appatere , ea- 
dem filia noftra oftendcbat, Am- 
brofii in libro de Patriarehis , ne- 
ceflitartem dffenfionis Ecclefia- 
rum Regi pertinereafferentis , re- 
to præterea rationis diétamine, 
quo Gentes etiam quæ legem non 
habent , eidem Benediéo di&t:- 
rum financiarum exaétionem efle 
fubtrahendam definirent, ad quod 
_propter vinculum juramenti no- 
ftræ Coronationis, in quäunicui- 
. que de Prælatis, & Ecclefiis fibi 
commiflis canonicum privilegium, 
& juftitiam fervare, & dcffenfio- 
nem propoffe , contra oppreffores 
adhibere promiferamus , nos adi. 
gcbat, & fpecialiter nn ns 
Jn exemplumerant Rex Joab præ- 
didtus , prædeceflorefque noftri 
temporibus Bonifacii, Clementis, 
Gregorii , & aliorum quondam 
fummorum Pontificum : per hu- 
jufmodi enim injuftas exadtiones, 

iæ fundatorum Beneficiorum 
aan intentiones, & à fu 
falute & glorià defunétorum ani- 
mæ morabantur captivæ. Quod f 
eorum hoftes & veritatis fuppreffo- 
res hanc perfequutionem, & ino- 
bedientiam cefle prærenderent , 
cum Deco magis, quim hominibus 
effec obediendum , hæc hominum 
vaniloquia , Papä Pelagio aferen- 


te, nos nequaquam rcetardare de. 


bcbant. Errant, inquit, hujufmo- 
di rumoris fabularores : non per- 
fequirur qui malum jam faétum 
punit , aut prohiber ne fiat, fed 
diligit, ex quibus conformiter ad 
fui thematis terba, eadem filia no- 
ftra requitendo concludebat , qua- 
tenus fubtraétio fieretcidem Benc- 


quam fibi dari Co 


U 
iU 


di&to obedientiæ , aut {olûm dé£ 
étarum Financiarum & pecw 
niarum cxactionis , quodque pe- 
caniæ in manibus Collcétorum , 
aut Subcollcétorum exiftentes , 
in noftrà arreflentur manu , & 
hiis quibus eidem Benedicto ali- 
quid occafione præxdiétorum de- 
beri imponcbitur , ne folverentin- 
hiberer. Procuratoribus Generali 
noftro , ac diéti noftri Pacrui fub 
excufatione proteftantibus, fe nort 
affe&ionisinordinatæ libidine ali- 
quid dicere velle, & fe, fi notæ, 
aut repræhenfionis dignum dice- 
rent, debitæ correétioni fubmit- 
tentes, .ac ulterius proponentes , 
quod Ecclefiæ fuerant , & erant 
per Principes temporales fundatæ, 
ac dotatæ ; quarum dos, feu pa. 
trimonium Prælaroram autoritate 
capi nequibat , neque debebat. Li- 
cèt enim Conftantinus Ecclefix 
Romanæ ,. Sedis prxeminentiam , 

antinépolitins. 
Alexandrinaque , & atiz nonnul- 
lx Ecclefñiæ contendebant, tri- 
buiflet, ratioque fuaderet , & 
vellet, quod Prælati qui fidem pu- 
blicarent, Divinisinfifterent .Ec- 
clefiaftica frequentarent Ofkcia , 
& Sacramenta miniftrarent , ne- 
ceffaria refferrent fui ftatüs, & vi- 
tæ, non tamen ipfi exactiones ini 
ponerent, nullà præfertimurgente 
neceflitaté: Nam & Archiepifco- 
pos, quo nomine Romanz Urbis 
Epifcopum fcripta ratio nuncupat, 
fuper fuis fuffragancis, feu corum 
f bicais exactiones imponere Jura 
verabant. Quod fi Ecclefra Roma- 
na cæterarum caput, & principa- 
lisexiftens, ut funt fæculi variera. 
tes , & viciflitudines temporum, 
& mentium, & animorum malitiä, 





du Concile de Conffauce, at 


în , aut à fuo , quod majus & au- 
étius Regno noftro, poflidcbat p2- 
trimonio , fortè aliqua difturba- 
bantur, quominùs bo liberè ute- 
retur , cæteras movere dcbebat Ec- 
clefias , extitare adortas, & re- 
quirere de fubfidio charitativo , 
quod eidem Eccicfie Romanæ an- 
nui poflet ac deberet , cum tamen 
Confilio,moderamine, & juftà cau- 
sà , abfque præjudicio , culpä non 
procedente , durante neceflitate , 
ac de confenfu & benignitate Prin- 
cipum, patronorum, & aliorum 
Prælatorum , & non cum grava- 
mine afliduo, & indiftinéto czte- 
rarum Ecclefiarum , quas utique, 
& præfertim horuranoftrorum Re- 
gni, & Delphinatiüs , fupra didtus 
Benediètus paflim , & Pharifzo- 
rum more decimas indifferenter de 
plantis , herbis, baccis, & omnis 
generis fruétibus extorquebant 
cumgravi compulfone,fubfidiis& 
exa@ionibus infolitis, & contra 
libertates Ecclefiæ exagirabat, & 
premcbat. Quibuscum fæcularis 
juftitia Eccleliafticæ fubfidio , & 
juvamini femper fuiffet , atcerum 
enim alterius femper egcbat auxi- 
lio , necefflbas occurfandum impel- 
lebat , fuadebar æquitas, exigebat 
ratio , ac totfus populi clamor in- 
cutiebat. Intereffeque præterea no- 
{tram huic ruinz impendens , nos 
ftimulabat, ne venerabilium bujus 
Regni noftri Ecclefiarum , tanto 
charitatis ardore extruétarum, & 
quarum fundatores, & autores di- 
cebamur, tans mifera , tam fl.bilis, 
&c tam neplecta deftruétio furrepe- 
ret,exem cr inftrueremur egre- 
giis, Theodohi, Hororii, Con- 
{tantini, Karoli Magni, aliorum- 
que antecefforum , qui corruptelis 





contra Ecclefrim ipfam, quando. 
queattentatis obviaverant, & (ut- 
currerant liberaliter. Subfidium 
autem quod Ecclcfæ eidcm con. 
ferre pos & debcbamus., 
crateidem Benedicto, inejufmodi 
abufionibus non obedire, obedien- 
tiamque fubtrahefe. In quo null:- 


| fenus juxtaB.Thomz deAquino, & 


aliorumEccicfæz Doétorunautori. 
tatem, peccabamus. Ex quibusaliis 
pluribus abftrudis rationibuscon- 
cludebantac requireban t,quatenus 
ab eadem Curiä nofträ , juxtaman- 
datoriasnoftraslitteras inhibendo 


diéti Benedicti Officiariis, ne quas 


ratione præmiflorum exi gerent in 


. dictis Regno & Delphinatu no- 
| ftris pecunias , aut exaétas, & pc. 
| nès cofdem Oficiarios exiftentes 


areftari , ufquead Prælitorum con- 
gregatianem faciendo providerer. 
Pro parte Benediéi , & fuæ came 
ræ Officiariorum ab adver{o exti- 
tit , requirendo propolitum, quod 
cum materia præagitata grandis & 
alta, Jura Sedis Romanz, cujus 
€rat ipfe Bencdictus caput , fuam- 
Quecameram, & antiqua deveria 
fua, ac Cardinales concerneret, & 
tangercet, iidemque Bencdiétus & 


 Cardinales nullo in eadem noftrà 


Curià procuratore fulcirentur , 
quo caufa præfens deduci, foveri, 
aut defenfari poflet, & Prælati 
Regni noftri ad proximum om- 
nium Sanctorum Feftum congre- 
gandi edicerentur; in cujustempo- 
ris interftitio nullum vertchatur 


po eadem noftra Curia 


uperfedere vellet, prout teneba= 

tur. Præfatà filià noftrâ in contra- 

riunproponente ac dicente, quod 

radix pro parte iphus Bcnedi&i 

propolitarum, ac cenferi dce 
1] 





92 Preuves de la nouvelle Hifhoire 


bebat , eo quod eadem filia noftra 
proceffum fubire ordinarium non 
intendebat , fed fibi ab ipsä noftrà 
Curià provifibnem fieri , quam 
abfque morä referre debebat :nam 
quantufcumque effet Papa feu Præ- 
Jatus, non erat fuus, fed omnis cjus 
potcftas, five digniras , & alterius 
cujufliber magis Ecclefiæ, quàm 
perfonæcompeteret.DeJureigitur 
Benedicti , five Ecclefix Romanæ 
ficiendum erat , quod ad profe- 
étum pertinere videbatur Ecclefiæ, 
& noninipfus præjudicium , tefte 
Apoñtolo ; Ecclefiæ {uppofta fub 
hiis compellente verbis, Templum 
Dei eftis vos, & Spiritus Sanétus 
habitatin vobis; & fi quis viola- 
verit, difperdetillum Deus. Sub- 
dit. Non glorietur quis in homi. 
nibus ; omnia enim veftra funt, 
five Cephas, five Paulus, five Apol- 
lo: Pecuniæautem, five Financiæ, 
quas idem Beneditus exigebat , 
non ad Ecclefie profeétum , {ed 
ipfius & animarum tendcbantinte. 
ritum; cujus interitüs, & præfen- 
tis horrendi fcifmatis erant me- 
dium , & fomes, quare à nobis, 
& cadem nofträ Curià, quibus ju- 
ftitiam miniftrare erat necefle hu- 
jufmodi mortiferæ peftilentiæ , 
non tam frejiciendæ , quàm peni- 
ts , & abfque mora tollendæ crant; 
cum & unumquodque Jure gen- 
tium gladium de manu interfcéto- 
ris confcftimeruere, & vim vi re- 
pellendo, interficere liceret, ex iis 
prout fupra requirendo diétis no- 
ftro , & patrui noftri Procuratori- 
bus fuam requeftam fieri requiren- 
tibus, attento quod per notorias 
exacioncs fæpediétas , Refpwblica 
ex defe&u prædicationum , & fub- 
jeorum vilitationum, & corrc- 


— 


étionum, & aliès, ut fupra , mul: 
tipliciter contra facrorum Cano- 
num inftirutiones gravabatur ; 
quodque querelas fuas non proccf- 
fum inituri , fed remedio, aut 
provifione innitentes inténtabant; 
nec crat qui contrarinm oppone- 
rer, ad hoc, & ut fupra conclu- 
dentibus, Offciariis ipfius Ben- 
dicti in contrarium contendenti- 
bus. Et ut negotium abfque præ- 
ni A ones 
pro abfentibus fupplicari fas erat, 
prout fupra inftantibus ne quid- 
quam innovaretur requirendo con- 
cludentibus. Tandem auditishinc 
inde ad plenum partibus ante di- 
étis, in omnibus quæ dicere, ac 
proponere circa præmiffa volue- 
runt, & in Arefto appunétuatis. 
Congregatisigitur ten noftræ 
Curiæ cameris, convocatifque, 
& adftantibus in notabili numero 
deGentibus noftri magni Confilii, 
ac vifis fupra dictislitreris, & ce- 
dulä , confideratis infuper , & at- 
rentis diligenter , & cum ed 
deliberatione , & longa omnibus 
circa hoc attendendis , & conli- 
derandis, &quæneadem noftram 
Curiam in hac parte fteranc & 
debebant movere , per præfatæ 
Curiæ noftræz Areftum, prædiétis 
obtemperando litreris, per candem 
filiam noftram à nobis impetratis , 
diétum fuit quod D. Bencdictus 86 
Officiarii fui ceffabuntin noftris 
Regno & Delphinatu ab exattio. 
nibus Annatarum , primorum fru- 
uum & emolumentorum Præla- 
turarum, & aliorum Benefñiciorum 
quorumcumque vacantium , feu 
quæ vacaverunt , aut vacabunt , 
tam pro primis annatis, quara 
ctiam fruétuum, & emolumento- 


LS 


_——  — 


ee pe 


du Concile de Confiance. 97 


tu , qui tempore fubtraétionis 
aliàs eidem Bermdiéto far, & va- 
cationis Prælaturarum , Dignita- 
tum, & aliorum Beneficiorum 
obvenerunt, feu obvenient , aua- 
litercumque, nec non procuratio- 
nur pro vifitationibus decbitarum, 
& arreragiorum quoruméumque 
ratione præmiflorum , vel aliarum 
exaétionum debitarum. Ipfaifque 
procurationes poterunt Prælati, 
Archidiaconi , & alii Ordinarii, 


_quando ipfos fuos fubditos vifita- 


ti contigerit, levare Ceflabunt 
etiam Cardinales, & Camerarius 
Collegii à perceptione illius par- 
tis, quäm În vacationibus Præla- 
turatum pro primis annatis, vel 
aliàs, ante præfens Areftum perci- 
picbane, & A Ru ir Les 


cumque ‘occafione præmi sa quo. 


modolibet debirorum ; & fi vu 
ex hiis quæ levata feu exacta fue- 








runt, occafione prædiétorum apud 
Colleétores , feu fub Collectores, 
aut alios quofcumque exiftir , feu 
reman et ; fub manu noftrà arcfta- 
bitur, & id areftavit, & areftatip- 
fa Curia noftra,ipffque, nealiquid 
eidemBenedicto, feu cuicumque al- 
teritradant, feufolvant,inhibuit,& 
inhib@ etiam eadem Curia noftra. 
Et per édem Areflumeadem Curia 
a ordinavit, & ordinat, quod 
excommunicationis fententià præ- 
miflorum occafione illigati relaxa. 
buntur, & hæc quoufquealiàs per 
camdem Curiam noftram exticerit 
fuper præmiflis ordinatum. Incu- 
pes rei teftimonium præfentibus 
itteris noftrum juflimus apponi 
Sigillum. Datum Parifius , in 
Parlamento noftro, die undecimà 
Septembris , an. D. Mccccvi. & 


Regni noftri xxvi. Per Areffum 


Curié, BAYE. 


ef 


PE 7 
mm ln 








Là 2 
& 


Ex MS. Victorino 827. Synchrono. 


Les Propofitions” convennés em œ Livre, foni : 


Primo, La Propoñtion de Me. Pierre ad Boves. 
Ne pue de M:. Jean Petit , faite pour l'Univerfté de 
aris. | | 

La Propofition du Patriarche d'Alexandrie , nomme Melire 
Simon de Cramaut. | 

La Propofition de Me. Guillzume Fillaftre, Doyen de Reims, 
pour le Pape, | | 

Ea Propofition de Monfieur Armel du Breul Archevefque de 
Tours, pour le Pape. 

La Propofñtion de Metlire Pierre d’Ailly, Evefque de Cambray, 
-pour Je Pape. | 

La révocation du Doyen de Reims deffus nommé , qui avoit 
dit aucunes chofes en fa premiere Propofñtion , touchant le 
Roy & fa Couronne. | 

La Propolicion de M:. Pierre le Roy, Abbé du MontsS. Michel, 

La Propofñtion de M:. Pierre Plaoul folemnel Maiftre en Theo 
logie , pour l'Univerfité de Paris. 

Une autre Propoñtion du Doyen de Reims, en repliquant, 

. Replique de Monficur le Patriarche. 

Une autre Propofitcion dudit Archevefque de Tours, en re» 
pliquant. | | 

Une autre Propofñtion par ledit Jean Petit, pour l'Univerfitg 
de Paris. 

La Propofñition de Me. Jean Jouvenel, Avocat du Roy. 


EE mm ei = ——— — 7 — 





| a ss Lu _. 

LEE LEE SE 0 AFS EE 

Cy enfuit la premiere Propofition faitte au Confeil du Roy de 
France, prefents les Prelats , Chapitres @° Erudes du Royaume, 
fur la matiere de l'Eglife, par Maifire Pierre ad Boves,Corde- 
lier, © Maiffre en Theologie ; natif de Paris ; au mois de 
Novembre, l'an mille CCCC. fix. 


Res- digne, cler, & noble 
Prince, & vous autres moult 
excellents, puiflants & honorés 
Scigneurs , vos devots & humbles 
fubjets commis & envoyés de par 
voftre loyale & feal bienveillance 
noftr- Mere l’Univerfiré, Monfieur 
le Recteur cy prefent , & nous qui 
l’accompagnons , fommes venus à 
la prefence de voftre noble A ffem- 
bice, pour vous ramentevoir le fait 
de fainte Eglife, par maniere d'e- 
xortätion ; pourquoi briévement 
expedier , je, qui ez cofes deffous à 
dire feulement ferois comme l'or- 
gane de laditte Univerfité, prens 
pour Theme cette parole: ÆAdeffis 
oemnes Filis Ifraël, difcernite quid 
facere debeatis. Judic. 20.... Voas 
eftes icy tous prefents, Fils qui à 
Dicu regard avés , determinés en 
voftre fens , quoy en cecy faire de- 
ves. Vous eftes icy tous prefents & 
recuëillis entre les fages Mariniers 
ui fe reglenc fclon 4 {cience de 
l'Aftrologie navale , qui gouverne 
les gens FA Mer, a de foy tous 
recuéillir & rendre prefents à leur 
nef. C'eftun cle qui appert 
au Ciel, aucunes fois autour la 
Lune , autres fois entour le Soleil, 
ou entour autte luminaire, en ma- 
tiere d’une Couronne qu’on appelle 


Halo. Car c'cft, felon que dic Al- 


es 


bert, fur le tiers Livre des Metheo- 
res , figne de terrible tempefte, 
quand ce cercle nommé Hole, fe 
monftre bien grand, haut élevé, 
entour un des hauts luminaires, 
il affigne cette raifon : car c'eft 
évidentargument que cette matiere 
venteufe dont font cauftes les rem 
peñes , a grand feigneurie en l'air, 
qui a peu ce cercle monter fi haut 
& élever ; pourquoy voyans les 
Mariniers Halo notablement éle- 
véautour aucuns hauts luminaires, 


attendantsiafailliblement ques'en- 


fuive grieve tempcfte , foy rendent 
prefents à leur nef, & fe recuëcillent 
tous en prefence, pour faire chacun 
fon office , l’un d'etoupper les def. 
jointes , l’autre de la nef defchar- 
gier , l’autre d'attendre au gouver- 
nail, les autres de forment papers 
& enfi des autres offices , pour don- 
ner fecours à la nef, & la prefer. 
ver de perir. 

Je vous dirai , mes chers Sei- 
gncurs , pourquoy jaÿ cecy mis 
en avant, Par ce cercle nommé 
Halo, que l'on voit entour le corps 
du Chiel, je entens ce fcifme : car 
pour la grande fimilitude que je 
voy qu'ils ont l’un à l’autre, &en 
la Ave de leur figure, qui ft 
fperique & circulaire, c’eft-3-dire 


figure ronde. Or a-t-il celle diffc. 


CS 








m6: 
fence entre une figure ronde, & 


Entre les autres figures ; car on 
trouve fort bien le lonc de toutes 


Ls autres figures en lignes droit- 


tes , en demi cercles : l'on y rrouve 
tantoft un bout ; mais on ne trouve 
ni fin ni bout en la figure du rond 
cercle : quand l’on cuide trouver 
le bout , l’on fe trouve à recom- 
menchier : l’on n’y peut figner 


quelque point , que le cercle ne. 


ure outre. Ce n'eft pas chofe bien 
aifée , de voir.où fe fine un cer- 


cle. Helas! & le fcifme prefent n'a- 


t-il pas bien fourme d'un cercle, 
où l’on ne trouve ne fin ne ifluë? 
Plufieurs ont cfté autres fcifmes, 
mais ce ne furent que demi-cer- 
cles : ce n’eftoient que lignes droit- 
tes, où on trouvoit tantoft le bout, 
& les merroit-on en leur affin. Mais 
en ce fcifme prefcnt , nous n'y trou- 
vons ne fonds ne rive : quand 
nous croyons avoir le bout, ap- 
primes commençons-nous. 
Or y a maintenant deux ans, 
ue ceux de Rome blâmoient cely 
à qui ils obéïffcnt, d’avoir fi bonne 
he de mettre fin en la befo- 
gne : ainfi difons-nous du noftre : 
Nous cuidions avoir le bour, il 
fembloit que deuft toft prendre 
fn la duration de cecfcifme ; mais 
encore dure le cercle : ce n'eft que 
circulation , ce ne font de tout- 
nements , defquels David parloit 
ainfi : {n circuitn impii ambulant. 
Pfalm.xr. Ccux en qui n'a peint 
de pitié de l'Eglife fi defolée , ne 
vont mez qu'en tournant , enfi que 
sourne un cercle. Ainfi tourne un 
rond cercle , que fon tour d’en- 
véron, qu'on appelle circonference, 
cc vient par telle maniere entour 


le point de fon milieu , qu'il n'ap- 


Preuves de ba nouvelle Hifloire 





+ 


proche point du milieu 3 jamais 
n'attoucheroït au point. Si les 
parties de la circonference tou 
choient au point du milieu , le 


cercle feroit defpefcié. Ainfi fem- 


ble.t-il des deux Seigneurs def. 
quels dépend cette Er Trop 
bien demeurent entour le milieu 
deraifon, entour le point de union, 
qui eft le milieu de raifon. Qui eft 
le point de union? C’eft le point de 
ceflion. C’eft le moyen plus raifon- 
nable, & le point plus expcdient, 
pour venir toft à union. Entour le 
point trop bien tournent ,querants 
alibi forains, en chaflane autres 
longues voyes : mais ils ne veulent 
toucher au point; prendre la voye 
de ceflion fi leur circonference 
fiv toucher au point du milieu, 


e cercle feroit defpefcié. Si ils ce- 


daffenc, & l’un & l’autre, le fcif- 
me fuft tantoft fini. Au Halo donc 
bicn reflemble ce fcifme de longue 
durée, pour la fourme de la figu- 
re ; mais aûfh lui reflemble-t.il 
bien pour la caufede fa nafcence.Le 
Halo, ce dit Ariftoreau tiers Livre 
de Methcores ; eft caufé par telle 
maniere. À mont en l'air eft élevée 
aucune vapeur , qui moyenoye en- 
tre noftre œil, & entre aucun corps 
du Ciel, foit Lune , ou Soleil, ou 
autre luminaire ; adancques a ce 
luminaire fon regard en celle va- 


peur , & vers lui -adreffc fes rais, 


& ne pucenr vers noftre vüëé, pour. 
l'obftacle d'icelle vapeur , tour 
droit venir comme ils deuflent, & 
pourtant fe refl:chiflent-ils , & 

our celle refletion de cercle ap 
pellée Æalo appert entour ce lu- 
minairc , & dont font tousjours en 
l'Eglife les fcifmes caufés, & ve- 


nus, portés, nourris, & fouftenus 3 


mails 


— name D mn nm 


L --Eu un 


qe cu = 





ds Concile de Conffance. | sf 


mais que d’une povre fumée , mais 

uc d'une tenuë vapeur, mais que 
de vanite, & honneur, & de ri- 
chefle , annexées à la dignité Pa- 
pale : Wapor eff ai modieum pa- 
rens , © deinceps exrerminabitur. 
Cedit faint Jacques, en fon Epître: 
Que toute la vanité, & des hon- 
neurs, & desrichefles, n’cft mais 
que ainfi qu'unc vapeur, qui dure 
un bien peu de tems, & bientoft eft 
exterminée. Puifque au Ciel de 
fainte Eglife les on , les 
fages hommes ont regard à cette 


vapeur de honneur , de richcfle 


aunnexces avec la Papale dignité, 
8€ y arreftent routes les rais de leurs 
confiderations, qui fe deuffent tout 


droit defcendre en commun bien 


de fainte Eglife, & les reflechiffene 
vers eux , en mieux aimant [eur 
propre honneur , que la paix de 
toute l’Eglife, "R 

De-li . caufés tous les fcif- 
mes & toutes les perturbations que 
on fueffre en Chreftienté. En figne 
de laquelle cofe dénonça Joël le 
Prophete ,; une telle menace de 


Dieu : Dabo prodigia in Cœlo fur- 


sUM , in terra deorshkm , fangui- 
#em , ©'ignem,  vaporem fumis 
Solconvertetur in tenebras,© Lana 
in fanguinem.Joël:. Par uoy pooit 


Æftre entendu,que au Ciel de Chref- 
. , . 

Hlenté,Comme on verroit ces grands 

merveilles, que les luminaires de 


l'Eglife auroient leur regard au 
fane , c’eft-à-dire à la nobleffe de 
leurs lignages, & a feu qu'ils ar- 
doient de convoitife, n°a vapeur 

de fumée , a vanité de l'honneur 
mondaine ; lors le Confeil fe rrou- 


bleroit, & la Lune rougiroit,ceft- 


à-dire que les grigneurs & que les 
Maindres luminaires ne luiroient 


point comme ils deuffenr. Vecy 
donc clerement monftré que fencfie 
le Halo, & pour la fourme de la 
figure, & pour la caufe de la naf- 
cence. C'eft le audit fcifme pre- 
fent , où je difois n'agueres que 
c'eft aux fages Mariniers figne de 
truble tempcftc , de voir Halobien 
cffauchié |, & notablement élevé, 
jufques aux bien haulx luminaires. 
Car cft évident argument que celle 
matiere venteufe dont font caufées 
les tempeftes a grand fcionorie en 
Tair qui à Halo fi haut De 
pourquoy tantoft ils recuëillene & 
{e affemblent tousen prefence,pour 
donner fecours à leur nef. 

Et ne doit pas bien cftre figne 
aux fages Princes & Prelats de pro- 
chaine grieve rempcfte , de voir 
Halo fieffauchié,de voir ce fcifme 
fi élevé jufques aux plus hauts lu- 
minaires ; que les pcrits fugiés des 
deux obcdiences fouftinffent ce 
{cifme , porraflent & nourinfent, 
ce {croit grand tempefte : mais que 


les Prefidens, les Chies des deux 


obediences contendants de fi haute 
chaëre, que ne peuft eftre nulle plus 
haure, par privées collufions, par 
leurs longues dilations , par les re- 
pulfes fouvent données à la voye 
de ceflion , par quoy n’en ont cu 
union, font ae de les du 
auteurs du fcifme, porteurs de vo- 
lontaires prolongueurs, dont s'en- 
fuit plus grieve tempefltc ; c'eft 
bien évident que cette venteufe 
matiere, dont fontcaufées lesgrands 
tempeftes, a grand fcignourie en 
l'Eglife, qui a ce fcifme fi élevé 
jufqu'à fi hauts luminaires , qui 
eft ce perilleux vent dont font 
caufées les rempcftes Le nous fucf- 
frons en fainte Egli 








Ambition de prefider , & con- 
voitife de pofleder , c'eft le vent 
figuré en Job: Vents vehemens 
irrnit à regione deferti,® concnf- 
fit quatuor angulos domus , que cor- 
ruens oppreffit liberos, € morrui 
funt. Ur. De la region du defere, 
ce font les anemis d’enfer , qui font 
du tout defers Dieu, oufMlent ce 
venc de ambition, qui la charruë 
des Chreftiens gifant en quatre 
Evangiles, & ez quatre vertus car- 
dinales ainfi hurte par ces tempcftes 
en tuant tant de pauvres ames. 
Grieve feigneuric a en l'Eglife ce 
vent icy tempcftuceux ambition de 
prefider, & convoitife de poffcder, 
qui ainfi les hauts luminaires a en- 
vironnés du Halo , ainfi atrournés 
de ce fcifme , que nul ne veulle 
renonchier au Siege , à la Prefi- 
dence, pour mettre paix en fainte 
Eglife. 

Ha qu’en fourdent grieves tem- 
peftes, & Halo fi élevé de ceft fcif- 
me fi effauchié conturbations de 
Royaumes , brifcure de grands 
Allianches ,haïncs entre Nations, 
divifions entre Païs,affoibliffement 
de Chreftienté , enforcemens des 
Mecreants , mocqueries de noftre 
Foy ; doutes en cas de Sacrements, 
dépoüilles de povres Eglifes, amen. 


driflement de Divin Service,men- 


eries de povres Clercs,rapinedes 
Biens de l’Eglife ; defquelles & 
autres tempeftes fcrés plus à plain 
informés par noftre Maiftre qui 
doit faire la feconde Propofition: 
Par lui ferés-vous avifés plus {e- 
ricuf:ment & plus particuliere- 
ment des faits touchans ccfte be- 
fogne. Mais tant que touche mon 
fait prefent, ce de que Iefdits rem- 
pcftes veans les fages Marinicrs 


98  Prendes de le nouvelle Hifhire 


bien appris en l’Aftrologie de fa 
fainte Foy Catholique, le Roy, les 
Princes de fon fang , & Îles faiges 
de fon Confeil ont mandé tous les 
Mariniers , nobles Prelats & fai- 
ges Clercs, & les ont fait tous re- 
cuëillir & affcembler cy en prefen- 
ce, pour avifer & fecourir à fa po- 
vre nef de l’Eglife, qui flotte entre 
les rempeftes ; en AT Con- 
gregation, à caufe defdittes rem- 
peftes, peut cftre entenduë du Man- 
dement du Roy cette parole du 
Sautier : In circuitu ejus rempeftas 
valida, advocavit Coœlum L fur- 
sum,  terram difcerneré populum 
faum , congregate illi omnes Sanc- 
tos ejus, qui ordinent teffimonium 
ejus. Pfalm. vi. Ce veut dire que 
le Roy des circuites deffus dit, des 
tours circulation du Halo fi haut 
élevé du fcifme fi tres-effauchié 
voiroit furdre tant de fortes tem- 
peftes, Advocavit fursum Cœlnm, 
G'c. a fait grande convocation du 
Chiel de la terre, c’eft-à-dire des 
Prelats de l'Eglife, & des Princes 
terriens pour avifer fon peuple , & 
a diten fon Mandement : Congre- 
gate illi Santlos ejus, qui ordinent 
tefimonium ejus : Faittes affembler- 
tous les Saints, les bons & les fa- 
ges Prelats, qui ont office d'ordon- 
ner du Teftament de noftre Foy. 
Et à quoy faire affembler? A 
faire chacun fon office pour don- 
ner fecours à la nef : les uns étou- 
ent fes disjointures , en accordant 
es divifions ; les autres penfent du 
gouvernail , en pourvoyant au cas 
des fages difpenfations ; & tous 
ocneralement entendent à tres-dili- 
gemment nagier, à requerir Dicu 
par prieres qui veulle fauver noftre 
nef. À certe fin a cfté faitre la 


sh ————. — 4 — 
RÉ — me  — 





du Concile de Corflince. DLL 


Procclion par noftre Mere l’Uni- 
yerfité, & plufieurs autres fi Dieu 
plaift en feront faittes cy à Paris, 
& ailleurs , mefme par les Prelats, 
en leurs divers Diocefes, à ce que 
tous bien affemblés au fecours de 
la nef S. Pierre , puiflions dire 
cette parole que dit S. Paul en fcs 
Epiftres: Occurramusomnes in uni- 
tate Fidei, in virum perfetlum , ut 
jam non fimus quafi parvuli fluc- 
tuantes. Ad Epbhef. 1v. Allons tous 
& courrons à l'encontre obvier 
auxdittes tempeftes , ©n unite de 
Foy: tendanräcellefin, d Dieu 
nous doint un homme parfait, qui 
foit feul Paftcur de noftre Mere 
Sainte Eglife, affin que nous ne 
fluctuons plus en tant de peril- 
leufes volutances. 

Si difons doncques reconnoif- 
fans à caufe de cetre Affemblée la 
povre Eglife delolée : Leva in cir- 
cuitu oculos tuos, © vide ; omnes 
iffi congregati funt ,venerunt tibi. 
fac. x. Lieve tes yeulx, 6 povre 
Eglife, voi cy tous ces Affemblés 
qui font venus pour toy. C’eft ce 
que je difoie de faige Congrega- 
tion recuëillie communiré couchée 
en la premiere claufe de mon The- 
me; Adeitis omnes, Vous eftes icy 
tous prefents & recuëillis. Apres il 
s'enfuit au Theme : Filii, adeflis 
omnes filii, Veescy couchée en ce 
Confeil , caufe de bonne affcétion : 
ceft morale nativité, le Theme 
vous fuppofe vrais fils. Imaginons 
mes eres-chers Seigneurs, aucuns 
cnfans d’un riche Pere, auxquels 
{oit efcheu un heritaige, maifon, 
ou notable édifice , qui foit aprés 
cheu en ruine; & puis aprés ima- 
ginons prefents à vifirer cette rui- 
n£, ges enfans cy d’une part, les 


mercenaires comme Carpentiers, 
Maçchons , & autres : lcfquels veus 
femble qui regardent cette ruine, 


re piteufe affection , ou ces 


enfans cy d’une part ; & d'autre 
part les mercenaires ? 8 n'eft pas 
doute que les enfans ; car ils y {en- 
cent leur grand dommage, ils foy 
cfforcent, fans nulle fcintife de la 
ruine reparer, & y procedent de 
bônne affcétion : mais lcs autres qui 
font mercenaires , ils n’y fenrent 
point leur dommage , ainflois y 
jugent leur grand prouffit , car 
c'eft la gagne des mercenaires, 
comme Carpentiers, Machons & 
autres ,; lefquels vous femible-t il 
par voitre Foy, quand Iles enfants 
trebuchent,& pourtant qu'ilsn'ont 
nul regard , mais que à la gagne & 


au proufit , c'eft leur joie de voir 


ruines. : 
Telédifice eft l’Eglife, qui a fes 
parois disjointes par diverfes obe- 
diences , & fes pierres qui foloicnt 
eftre jointes & bien lices forrcment 
de charité & unitéCatholique,lesa 
tellement deffremécs profecutions, 
Jes uns confcffant Benediët , les 
autres {nnocent | & les autres ne 
l'un ne laurre, qu'il n'y a picrre 
qui s'entreticgne, pour verificr la 
complainte que fit jadis Jeremie : 
Qsomodo obfcurarum efl aurum, 
mutatus eff color optimus, difperfi 
fans lapides Sanlluaris in capire 
omnium platearum ? Thren. 1v. 
Comment eft bien ebfcuré l'or de 
la dignité de l’Eglife, & fa belle 
couleur cangée ? Les picrres unies 
de Chreftienté font difperfces par 
toutes places. C’cft la ruine de quoy 
le Pfauticr parle, Mulriplicara eff, 
inquit, ineisruina. Pfalm.1o8. Il 
dit que nos ruines font trop mul- 


N ij 











100 Preuves de la nouv U H'floire 


tipliée : ce nous a fait ce maudit 
fcifine , qui nous a agendré tant 
de fcifmes particuliers , que tous 
Jes jours fe multiplient nouvelles 
ruines en nous. 

Or veons de cette ruine com- 
ment le regardent les hommes en di- 
verfes aff:étions. Ceux qui vcoient 
cette ruine ne regardent point au 
dommage de la perdition de ames, 
mais fculement à leur honneur, & 
à leur temporel prouffit, Icur fouf- 
fic de eftre ainfi qu'ils font, de 
joir de ce qu'ils tiennent , & de. 
morer en leur état : ne voudroient 
pas les cofes allaflent mieux 
qu'elles fone : ne leur chaut de 
unir l’Eglife , ne font-ce pas mieux 
mercenaires, que cc font fils & he- 
ritiers? Les fils de Dieu s’en émer- 
veillent : Quanti mercenarii in do- 
mo Patris mei abundant panibus ? 
Luc. xv. ils fe montrent tels mer- 
cenaires auxquels il fufft abonder 
en la maifon noftre Seigneur. Mais 
ceux qui en cette ruine feulement 
prifent le dommage & la damna- 
tion des ames, ne les meut amour 
ne haine, ils n'ont nul regard à 
l'honneur, ne à quelque temporel 
profit; mais ilsont feur pure affcc- 
tion de reparer cette ruine, à ce 
{cifme cy terminer, & à pourcha- 
cier union. Ce font les vrais fils 
hcritiers qui ont bonne affection. 
Car felon ce que dit S. Paul, Qui 
fpiritu Dei agnntur, hi funt filis 
Dei 3; &affés toft aprés conclut : 
Si autem filii, © heredes. Rom. 
vii1. Ilappelle ceux qui enfuivent 
les mouvements du S. Efprir, & 

ue meut bonne affiétion les vrais 
Is de Dieu, heririers. 

Et pour que tousjours le Roy, 

& les Princes de fon fang , par 


voyages, & par defpens , confeiux, 
convocations, & repliquées affem- 
blées, & mefmes aufli Ics Prelars ert 
foy volontiers prefentant, & noftre 
Mere l'Univerfité , en tout fon 
pooir en plorant , ont monftré en 
certe befognc filiale affection, pour. 
tant vous ramentoit.le Theme cau- 
fe de bonne affition. C’eft morale 
nativité; car il fuppofe de vous, 

ue vous avés en cette befogne af- 
feétion de fiks. 

Aprés s'enfuit au Theme, [/fraël, 
qui vaut autant à dire comme veant 
Dicu , ayant regard à Dieu. Vecy 
qui vous enjoint œil de bonne in- 
tention; regard à Dieu & à verité. 
Dont vientque Îes oifeaux de nuir, 
comme les chas huans , leschauves 
fouris ont fi courte & fi foible vüë, 
qu'ils ne puenr veoir le Soleil, tanc 
les grieve Île regart du jour ; que 
à Soleil levanr, ils mettent le bec 
en la plume, & laiffent du tout le 
voler, car l'humeur criftaline , qui 
en toutes beftes veans cft neceflaire 
en claire vüë, en ces troubles oi- 
{eaux il fe depart contre val le 
corps , & fe tourne en fubftance de 
aëlles. Ainfi les aëlles & le voler 
leur oftent le regart du jour. Car 
nature ofte à leur œil ce qui feroit 
neceflaire pour donner aux me- 
chantes aëlles. Ainfi n’eft pas de 
clers oifeaux qui ne volent pas 
que de jour , tant les resjoit le So- 
leil, que tantoft à Soleil levant 
mettent le bec hors de la plume, 
&reprennent à voler. Nature neof- 
te rien à l'œil qui faille convenir 
à aclles. 

Et dont vient pour l’amour de 


Dieu, que aucuns ont au fait de 


l'Eglife, fi courte & fi foible vüë, 
qu'ils ne puent voir le Solcil ? ils 


et 2 me 


Po Eng, nm De QD D ne RS he > 


ne: PR 7 ER 


dy Concile de Confance. 1Of 


he peurent aufli cette verité auffi 
clere comme le jour veoir compren- 
dre ne concevoir. Que ce foit cofe 
expcdicnr que un homme nonob(- 
tant fon droit, pour efchever un 
fi grand mal , comme fcifme pcr- 
petucl efperé vrai femblablement, 
& pourchaflier un fi grand bien 
comme l’union de l'Eolife par ce 
poflible , legierement renuncie à fa 
Digniré. Quand ils fentent le So- 
leil luire ,ilsne le puent endurer: 
ils mettent le bec en la plume. 1ls 
n'ofent dire cette verité. Dont 
vient ce pour l'amour de Dieu ? Ce 
vient car l'humeur criftaline qui 
leur duft efclarer la vûüé, fe tourne 
en fubftance des aëlles : leur fens, 
leur avis, leur prudence, qui duft 
tous leurs entendemens avifer au 
regart de Dieu, de Juftice, & de 
verité, c’eft tourné à l'ambition 
d’acquerir aëlles pour voler , de 
s'accroitre &de monter les ja receus 
ou efperés gtans Benefices ou Di- 
gnités , qui font les aëlles des gens 
de l’Eglife. 
Ce fonce cofes moultaveuglans, 
& fouvent aux clercs voyants hair 
le Soleil de verité. Ce témoigne 
David ,difant : Super cecidit ignis, 
€ non vident Solem. Pfalm. 57. 
Le feu de ardente convoitife em- 
efche de voir le Soleil de verita- 
le reconnoiffance , & pourtant 
mais que à tous cels deux, qui 
auffi font les gens vouler, qui enfi 


. doivent aëlles aux hommes, foit 


faitre fubtraxion , telle qu'ils ne 
puiflent plus donner aëlles | pour 
conferer nuls Benefices : mains y 
aura de chas huans, plus y aura de 
clers veans , dignes d’avoir nom 
1fraël, c’eft-à-dire regardant Dieu: 
en fioure de laquelle cofe nous li- 


{ons trop bien en Genefe, & faie 
moult bien à ce propos, que Ifraël 
eut tousjours nom Jacob , jufqu’à 
ce que l’Ange euft luirié à lui & 
& qu'il lui euft fechié un des nerfs 
de fa cuiffe , & lors li dir , en lui 
changeant fon nom : Nequaquam 
Jacob ultra app:labitur nomen 
tuum , [ed lfrael. Gene. xxx11. Tu 
n'auras plus nom Jacob , mais If- 
raël. Par quoi fur donné à enren- 
dre, que aprés le lime de faulce 
flaterie,mais que foit durouréner- 
vée celle charnelle gambe de vai- 
ne efperance, qui en Bencfices & 
en Dignités, poürquoy fe appoicnt 
les ambacieux, plufieurs qui fonc 
encore Jacob, luireurs encore en 
contre verité, fe changeront , & 
n'auront regard,mais que à Dicu, 
laifferont les oifeaux de nuit, & 
avecques les oifcaux de jour ,à la 
Jumiere du Soleil , mettront Île 
bec hors de la plume, avecques 
les hommes clers veans , à tout 
hardiement verité. 

Lors de ces vrais Ifrahelires 
porons-nous joyeufement dire : 
Viri Ifraël fibi fociati funt in die 
ill4. 1. Reg. xvrr. les hommes re- 
gardans à Dieu fe font affemblés 
au Confeil , pour faire luire la 
verité, ainfi que luift le beau cler 
jour. C’eft ce que le Theme vous 
enjoint , œil de bonne intention, 
regart à Dicu & à verité ; chacun 
de vous foit Ifraël, c’eft-à-direait 
regart à Dieu. Aprés s'enfuit au 
Themc, Difcernire, c’eft-à-dire, 
faittes decrets , déterminés , fèn- 
tenciés. Vécs cy couchée en €e 
Confeil puifflantce Jurifdiétion , où 
refide autorité. 

Je trouve double mouvement 
que ont les planetes du ciel. Île 





102 Preuves de le nouvelle Hifloire 


ES 


= 





pus , quand le ciel eft meu , 
es traift, & ravit apres foy, & 
les meut à fon mouvement. L’au- 
tre fi cft leur ordinaire, & leur na- 
turel mouvement , que de leur 
propre autorité fe mouvent en- 
contre le ciel, & retardent fon 
movement, Ainf le veut Dieu & 
Naturc,pour attemperer la tres ha- 
{tive impetuofté du ciel. Car ainfy 
que dit Ifidore, au tiers livre des 
Etimolovies, chap. 37. T'anrace- 
leritate [pharacæli diciturcurrere, 
nt neft adver(us cejus cur[nm preci- 
pirem plate currerent,  eum 
remorarentur , Mundi ruinam face- 
rent. Il dit que le fpere du ciel fe 
meut fi tres haftivement , & tant 
impetuofement que fi les plancttes 
deffous ne fe mouvoient encontre 
delui, & ne attrempoient fon cours 
haftif , il detruiroit tcantoft le 
monde. 

Ainfi trouve - je pareillement 
deux manieres de mouvement des 
planertes de fainte Eglife, des Car- 
dinaux, & des Patriarches, des 
Archevefques & Evefques, & des 
autres maindresPrelats. Le premier 
eit deobedience , ils font fubgés au 
Firmament , à celui qui tient deue- 
ment lelieu du ciel de fainteEglife: 
il les peuttraire apres foy mouvoir 
fclon ne voulenté du Pape, quant 
ellecft bien ordonnée, mais en cas 
que le firmament, À fes impetuo- 
firés, le Pape par fes voulentés ha- 
rives & defordonnées cfcandelife- 
roit l'Eglife,la tiendroiten turba- 
tions, & mettroit à deftruction : 
que les plancttes deflus dittes queles 
Prelats deffus nommés ne puiffent 
courir àl'encontre,& {oy conftam- 
ment oppofer, & qu'ils neaicntau- 
gorité de foi aflumbler a Çonfcil 


es y pourvcoir,obvier, dider, & 
entencier , &defaire determinai- 
fons. Qui pourroit ceschofes nier, 

uant ed fois au tamps pailé 
€ font affemblés les Prelats , pour 
confciller des faits du Pape,& fou 
tenne cette fentence. Ne s’aflem. 
blerent pas jadis treftous les Pre- 
lats d'Italie , au mandement de 
l'Empierre Otte le premier de ce 
nom, encontre Jehan le Pape XII. 
qui, non pas à caufe du Éifme , 
mais pour fa vie deshonefte efcan- 
dalifoit fainte Eglife, & le prive- 
rent de fon Office > De plufieurs 
aurres affemblées faires fous divers 
Rois en leurs Roiaumes mefimes , 
pour cas touchcans la foy , font 
toutes plaines les hifloires. Ainfili- 
t-on du Roy Clovis , qui en ce 
Royaume de France n’avoit point 
plus d'autorité que a le Roy qui 
eftaujourd'huy , que les Prelacs de 
ce Royaume, fit affembler à Or- 
liens, & fut par fon commande. 
ment Saint. Melaine Evefque de 
Rennes, Prefident en ce Confeil 
là, où furent faits plufieurs decrés, 
& autres bonnes ordonnances, que 
ontientencoreen France,en fainte 
Eglife. 

Et d'autres telles affemblées 
trouveroit-on allés de exemples , 
qui voudroir lire les hiftoires, lef- 
quelles je tais à prefent ; car noftre 
maitre Reverend , qui doit fairele 
ticrs propos, Tuftifiera clerement 
en ce Confeil-cy, & lesautres, & 
repondra evidemment à tous argu- 
mens à l'encontre , fi aucuns y font 
amenés, Si me fouffit tant que à 
prefent, avoir monftré en general : 
que ce ne fut pas nouveauté,que les 
Prelats de ce Roiaume, furenr4f- 
femblés l’autrefois pour traittier 





du Concile de Conflance. 10$ 


du fait de l’Eglife , ainfy que ont 
dit les cômpilleurs de cette Epitre 
injuricufe qui a efté ja condamnée 
auflin’eft ce de cette fois. Cefont les 
planctres du cicl, qui ufent de leur 
mouvement , pour aftempcrer le 
Firmament., Stelle dederunt lumen 


cän cuffodiis fnis ; vocate [unt, € 


dixerunt affumus. Baruch. 111. Ce 
fontles Prelats du Roïaume , qui 
ainfy que cleres etoiles luifflent en 
leurs Diocefes. Le Roy les a fait 
appeller, & ils fc font reprefentés. 
O le grand bien qui peut ventr de 
cetencontre des planettes, qui s’op- 
polent au Firmament ! Aïnfi que 
raconte l’Auteur du livte des Pro- 
phetes, en fon vitr. chapitre. 

Ce fut jadis l'opinion d’aucuns 


anciens Philofophes ; que de telle 


encontre que font enfemble le ciel 
& les planettes, quant fc meuvent 
l’un contre l’autre, un fon eften- 
gendré ou ciel d’une foeve harmc: 


“nie, & de moult douce melodie, 


& quant on leur demandoit la cau- 
fe pourquoi nous ne oueyons point 
ce fon , ils afgnoient pour raifon 
la grant & lontaigne diftance, qui 
ef entre nous & le ciel , laquelle 
caufe auffi nous fembleque lefoleil 
fi ne s'efloigne, qui toutes voics fe 
meut tousjours. Mais eft ladirte 
harmonie, felon ce queditAriftore, 
marque une pais intellectuelle d’u- 
ne convention liée des caufes natu- 
relles , qui font enchaingnées en- 
femble par maniere de confonance, 
pas quoy je entens cy à propos , que 
fe Dieu plaift , feront pourveus par 
ce Confeil tant fagement aux de- 
fordonances de ceux qui conten- 


dent du Firmament ; qu'il s’enfui- 


vraenl'Epglifeune harmonie foueve 
d'accort , de pais, & d'union, qui 


{era caufe de chanter : Gloria in 
altiffimis Deco , © in terra pax bo. 
minibus. Luc. w. La gloire cn 
fera à Dieu , & paix demourraaux 
hommes. 

Or avant donceues nobles pla- 
netces ; ufés de voftre mouvement. 
Le Theme vous dit: Decernire, 
faittes decres determinés fentences 
difhinies. Bien à vous convient la 
parole qui eft ecrite Judic. x1x. 
Ferte fententiam, inquit , decer- 
nite quid ficere opus fr. Donnés 
fentence en commun, determinés 
+ on doit faire: c’eft ce que je 

ifois puiffante Jurifdiétion , où 
refide autorité couchée en la claufe 
du Theme. Decernite. À pres s'ene 
fuit un Theme: Quid debeat:s. 
Vecscy touchée clerement legale 
obligation felon juftice & equité. 
Nous ne demandons cofe que vous 
ne doies faire. Entre les membres 
du corps de l’honme cueurtune cel- 
le obligation, que ainfi que doi- 
vent les piés aux yeux , ainfy doi- 
vent les ycux aux piés fervir, & 
foi communier. Les piés doivent 
porter les yeux aux longes & diftan- 
tes cfpaces,, pour voir les cofes 
differens. Les yeux doivent vifier 
aux pas, & doivent convoier les 
piés, qui ne fe blechent à huis pe- 
rilleux. Et qui font les yeux & les 
piés du corps myftique de l'Eglife? 
Les yeux d font aflis au chicf ou 
plus haut lieu de tout le corps, ce 
eftes- vous , Princes , & Prelats, 
affis ez hautes Dignités. Ainfy le 
dit Ezechiel : Totum corpus, in 
quit eratplenum oculis in circuitu. 
Ezech. 1. C’cft le corps de l’Eglife 

uieft avironné du fens des Prin- 
ces, & des Prelats. Les pics qui 
font plusbaslieu, ce fontvos fim- 


hi: +:à és: 





104 Preuves de la nouvelle Hifoïre 


& humbles fubgiés, auxquels tout 
ainfy qui vous doivent porter le 


fubfide remporcl-aufli leur'deves- 


vous convoyans adreffe & Ilumie- 


re. En ce fcifme n'a mais que ef- 
clande, ou hurtent les fimples piés, 
fi par vous ne fontavifes. 

Ils font cous efcandalifés de oir 
tant de oppinions. Ils ne fcevent 
que ils doiventcroire. Ce {one piés 
qui ne voient goutte; ce n'eft pas 
office de piés. Vous, Seigneurs, 
qui eftes Les yeux, eftes caufe fe les 

iés faillent. Se Îcs piés fonc 
Le leur devoir de vous porter, 
& foutenir , faittes voftre devoir 
aux piés de les garder de faillir. 
Saint Paul vous ramentoit la det- 
te. IVos, inquit, qui firmiores [u- 
mus , debemus imbecillitates infir- 
morum fuffinere. Rom. xv1. Nous, 
ce dit-il, parlant de vous, qui 
fommes par droit les plus fermes, 
devons foutenir les povrefles de 
nos povres fubgés enfirmes. C'cft 
cequeje difoie legale obligation, 
felon juftice & cquité touchée en 
la quinte claufe du Theme. Quid 
debeat. Aprés & finablements’en- 
fuir au Theme, Facere. Vecy tou- 
chée neceflité, execution qui re- 
quiert grande activité. 

Poay vaudroit en cette befogne 
ufer deplentede langaige,qui nevo- 
droit faire de fait. Que vaut la bel. 
leapparence de cesarbres bien flou- 
ris, & tant remplis debelles feulles, 
quant il ne vient quelque fruit ? 
Puifque les arbres font tous fleuris, 
& ont toutes gettés leurs Feulles, 
avient-il bien PRIS que furvient 
un empefchement,ou dc pluvie ou 
de gelée, qui nç laiffe fourmer le 
fruit, & ne proufite riens cela. Au 
gas dela cofe pure, les fculles font 





bonnes paroles ; les fleurs fone 
bonnes volentés ; mais des fruits 
font les bonnes œvres. Il ne fe 
faut peint attendre à grand mon- 
ftre de belles paroles, à l’efperance 
de bons defirs. L’en à veu maintes 
telles monftres, & termes de quoy 
nous parlons. L’en a veu maintes 
arbresfleuries, felon foraine appa- 
rence ; mais eft venu he. 
ment , ou de pluvie qui ne laiffe 
fourmer le fruit, en humaine mu- 
tation , ou refroidie affection , 
ou crainte de homme , ou convoiti- 
fe, ou faterie, ou autre feneftre 
regart, qui n'a laiffé fourmer le 
fruit, & n’a riens valu tout cela. 

Il ne fe faut point trop fier en bel- 


le verdure des feulles de belles pa- 


roles , en promeffes non accomplies, 
en foy plufieurs fois violée, en f{er- 
mens plufieurs fois brifés , en paro- 
les vuides de fait , que noftre Sire 
firepreuve: Math. xx111. Dicunt 
enim, @ non facinnt. Ilsdient, 
dit-il, & promettent, & ne accom- 
pliffent riens de fait. Sermo mul 
tus, effeélus nullus , ce difoit S, 
Bernard. Linguamagniloqua , ma- 
nus otiofa, res eff monftruo[a. C'ef 
fauvai ge cofe en meurs, planté pe 
ler, & nient faire; ce font fue- 
les vuides de fruir, que en doit 


avoir fufpechonneules ; ES vs : 
ne 


difoit S. Ambroile. Folia 
fruëln fufpeila [unt mihi, rales 
enimuvelles babebant exules paradis 
fi : feuilles fans fruit luy eftoient 
fufpechonneufes ;j pourtant que 
Adam & Eve, quand ils eurent 
pechié , fe couvrirent de telles 
feuilles. 

Requiert dont le cas prefent 
queles Heurs fe convertenten fruit, 
les bonnes volontés en faits. O Fe 

8 


? 


de ant PR PRET ET ni, #,, 


| APR 


nd dy Concile de Conflance. 
ble Fleur de Lys! O digne hoir de | puift tant faire beaux Scgneurs, 


10ÿ 


France, Monfieur de Guienne qui | quedevosfleursne vien nent fruits : 
cenés cy le lieu du Roy ! encore | que de vos bonnes volontés ne fail- 
eftes-vous en fleur de pureté, & | leou perce d’aucunbon fait, dont 
d’Innocence, que peut-il orcad- | l’Eclife foit confolée , & vous qui 
venir ? Que Dieu foiten cettebe- | en ferés Oupverriers , en foiés di- 
fogne , eftrene de vos premiers gnes de louange. Car felone que 
fruits. Moult rendra ce Aie au- | dit S. Jacques. Failor operis bic 
thentique voftre Reverend Prefi- | bearus in failo [no erir. Jacob. r. 
dence, & l’affiftance perfonclle de | Le faifeur, dit-il, de bonne em- 
nos tres redoutés Seigneurs, qui rife, en fon fait beneuré : laquel- 
icy par leur bonté font prefents, & | € beneurté nous octroie celui de 
nous gard Dieu par fa pitié, qui | quinous promouvons la caufe, c’eft 
nc furvienne empefchement, ncde | noftre Seigneur Jefus-Chrift, qui 
pluvie, ne de gelée , ne humaine | avecques Îc Pere, & le Saint Ef. 
Mutation, ne refroidie affe@ion » | prit, vit & regne perdurablemenc. 
Crainte dorme, convoitifenefa- | Amen. Et Pat tant, fin de cette pro. 


trie, neautre fencftre regart,qui | pofirion, 


Sequuntur propolita per Magiffrum. Tohannem Parvi, ex parte 
Unsverfitatis | coram Delphino prafente , quia Rex erat 
infirmus, coram Rege Ludovico, Domino Duce de Borboneo, 
Comite de Alenconio , Domino Per Navarre, € aliis 
quamplurimis Dominis , &c. € fic incepit. 


Res Haut, & Tres Excel- prens en moy hardement , pour la 

lant Prince , &c. Sicut in reprefentacion de Monfieur de 
Divinis Filins ef imago Patris, | Guicnne, qui eft plain de pureté, 
&c. E vos alii Domini mei, &c. &de innocence & pour la facc,com- 
Et fic incepit Thema, quod fequi- | me le vis d’un Ange , lequel fe 
tur. Recedite a tabernaculis impio- | Dicu pleft nous impctra en ccfte 
rum hominum > © nolite tangere | maniere, &c. La maniere des Rois 
que ad cos Pertinent ; ne involua- | Joachim, & Jofias. Jofas rcgna 
Mini in peccatis corum. Quand je | à vrrr. ans, & Joachim à vrr. ans 
regarde cette grande compagnie, | qui eftoit Roy de J erufalem , & 
a maticre, & les perfonnes qu'il Ÿ commancha à la reformacion de 
me faudra toucher, &c. mon en- l'Eglife, & rceftauration du tem- 
gin feen Cfbahit,ma memoire s’en- ple, & eut rousjours avec luy Con- 
fuir. Silje meretourne à Dieu , & | feillers prudhommes & loyaux. Et 
à la benoifte Vicree Marie > qui | tantcommeilfe gouverna par eux: 
me veullc garder A mcfprendre : Reltlum femper egit in confpeitu 
& de mefdire de autre cofe : je ? Domini, © non ne “a ile 








106 


‘ventus, © imo laudabilior extitit 


prateritis, © futuris, &c. € re- 
movit idolatriam, Gc. © deffru- 
xit excelfa, © quamvis landantur 


alii Reges, ipfetamen pre cateris, 


quia ipfi non ut ipfe excel[a deffru- 
xerunt : itafavente Deo,reget Do- 
minus Delphinus, © tempore P a- 
tris , © poff s©'c. 

Etnunc ad fimilitudinem Regis 
Joachim , incipit reformare Eccle- 
Sam, querens unionem Ecclefie , 
GC. @ dicetur qnondam , quod 
fcifma extirpauit , Ge. © Deo 
duce , ipfam unionem , Ü" pacem in 
Ecclefia acquiret , cum dolus ipfum 
non impediat ; caretenim dolo, nt 
babemus de filiis Ifraël, quia del: 
capaces,non poterant videre terram 
repromiffionts , G'c. erat enim [c= 
cundus Rex S'aul, © c. 

Proteffor primd. Que je n'en- 
tens riens dite contre la fainte 
Ecriture, contre les faints Do- 
teurs , ne contre la determinacion 
de l’Eglife. Secundo. Je n'entens 
riens dire en injure de quelque 
perfonne, & fens en di aucune co- 
fe, je ne le di mie, anime inju- 
riandi. Et Dieu fi en eft temoin. 
Etfe jenedi à celle humilité com- 


me ilappartient, ce que jayädire 


me foit pardonné : car fi je ne 
montre humilitéore, habeo tamen 
in corde. Tertio. Que riens que je 
die, jene le di, ni pour faveur, ne 

our haine, &c. Je vous jure en ma 
confcience, qe quand je oy dire, 
que Pierre de la Lune, qui cft 
maintenant Benedict, eftoit eleu en 
Pape, j'en eu fingulierejoie, pour 
ce que je luy avoic ou prefchier , 
& approuver la voic de ceflion , 


il eftoic Legat en Fran- 


entantqui 
ce ; aucuns pour gloifer fur ma 


preuves de lanouvelle Hifloire 


maniere de dire, que je le diroie 
par haine, & trop chaudement ; 
mais pour Dieu, ayes moy pour 
excufé, car chacun a fa maniere, 
& quant eft demoy, je fuis rude, 
& parle haftivement, & chaude- 
ment, Sic fi sratus effem. 

Refumo Themameum pro per- 
fonis amborum contendentium de 
Papatu, quoniam [eifma facinnt 
fovent , crimen [cifmatis inchrren- 
tes. Ideo recedamus à tabernaculis 
corum , ne involvamunr in peccatis 
eorum. Departés des tabernacles, 
&c. Departés-vousdesobeiflances, 
& ne veuillés à eux toucher , &c. 
ne leur veuilliés donner aucune 
caufe: Pourquoy? Neinvoluamini, 
dc. autres fois, & fut ditpremie- 
ment par Moyle, in monte Sinai, 
ce: Choré émeut Dathan & Abi- 
ron, par mauvaile fedition, en 
leur difant : Quod erant primoge- 
niti, @ quod debebant faccedere, 
c.@quod erant de reëta linea Ru- 
ben, G'c. © non obedire amplius, 
SG tunc furrexerunt contra dMoy- 
fen & Aaron. Moyfes tunc ref- 
piciens feifma nutritum per spfuns 
Chore ; clamavit ad Dominum, 
auxilinm petens ab co, & dicens: 
Tradidiffi mibi regimen populi, 
nec requirebam , G feci quod pothi, 
&c. Deo refpondente fibi: Facre- 
cedere bonos à focietate corum, re- 
cedite erge, Gc. Dathan enim © 
Abiron, cm pofuiffent ignem in 
accenfo fcifmatico, deglntivit ter- 


ra Chere, Dathan, 6 Abiron, 


offerentes incenfum ignis devora- 
vit 3 quitres Chore, Dathar, 
Abiron corpore cr animé in infer- 
num, C'c. reliqui vero incendentes 
ignibus confumpti [untr. 

Et pour ce que je fuis chargiés de 


Em 0 





” du Concile de Conffance. : T0 


raconter les fais,en fi comme le plus 
rude, en fi comme un chartier pour 
faire l'édifice amene fa matiere, 
&c. auffi fui-je, &c. & Meffci- 
gneurs M. Pierre Plaoul, & du 
mont S, Michel, &c. feront les 
railons , & fodront aux raifons 
advcrfes, & vous promets que je 
ne penfe à mener fair qui ne foit 
vray, jele vous promets en ma eon- 
{cience, &fe Dieu plait, Meffei- 
gneurs, qui diront apres les faits 
par moy propolés , en parleront 
Dicn,&c. , 

Je viens donc auxfais: je argue 
ain{y. Omnes impedientes unionem 
Ecclefie, € [cifma nutrientes de- 
bent ne fcifmarici. Ifti duo 
Contendentes de Papatu, fic faciunr 
© fecerunt ; ergo, &c. Antece- 
dens probatur per litteram [ubrra- 
XIonis; ergo recedite. Irem refti- 
tutio falta Beneditto fuit conditie- 
nalis , © fub certis modis, € con- 
ditionibus nondkm impletis : ergo 
in priféinum flatum, Sc. Ergo. Re- 
cedite. 

T'ertia ratio, V'eniens contr4 
fatlum proprium G juramentum 
non eff credendns , nec fibi fides 
adhiberi debet. Sed Dominus Bene- 
dillus eff cjufmodi , ergo, É'c. An- 
tecedens probatur per fimile in mi- 
Liribus feculi , qui cum rumpunt 
fidem praeStitam , infames G inf- 
deles reputantur : Érgo à fimiii, 
# Petrus de Lunä rupit fidem , 
ge. | . 

1 tem fr Doitor berefin pradicer, 
© corrigatur, vel neget [e dixif- 
fes fi relabatur amplius , non par- 
cetur fIbi, [ed erir Judici [ecu- 
lari tradendus. c, S uper co dehaæret. 
in v1°. fed quod venit Dominus 
Beneditus contra juramentum , fic 


probo.In inceptioneenim [cif[matis, 
quilibet laboravit pro unione, & 
maxime Rex Karolus , qui tunc 
erat, Ce. Nullus tamen effêtus 
fequutus eff, de. Quia indurari, 
dc. | 

Tempore Clementis, etiam © 

Univerfitas laboravir, O etiam 
Rex , & parla len lors du Confeil 
general, & de la voie de compro- 
mis , & defcendit lors finablement 
à la voie de ccfliun, © laudabat 
eam tunc Benedillus , qui erat in 
Franciä Legatus; & dit à plu- 
fieurs pour lors, qu’il n'eftoit autre 
voic, & que firzgularior erat me- 
lior, & qu'il ameroit mieux, fi 
le cas eftoit en lui, fe faire povre 
Cordelier , que tenir l'Eglife en 
tel fcifme. Apres ce qu’il s'en fut 
allé pardevers les Cardinaux ,eulx 
confiderans que il n’avoit rien la- 
bouré,qui fuft venu à cffetr;confide- 
rans la voie de ceffon, qui eftoit 
plus prefte , meilleure , & plus 
fainte , firent une cedule, à la- 
quelle nominément jurerent à pro- 
ceder de catero ad unionem , per 
viam ceffionis , @'c. Et pour ce que 
Jon vouloit defcendre à elire un 
des Cardinaux , il diclors: Jefuis 
crop fragile, par aventure que je 
ne poroye defcendre à ceder i je ne 
veut point men mettre en doute. 
Et lors repondit Benedict : Cela 
n’eft riens. Se le cas cftoit à venir 
enmoy, je y renoncheroie au{li- 
toit, comme je me defpouilleroie 
de ma chappe. 

Apres fut parlé entre les Car- 
dinaux deelire le Procureur de la 
Grant Chartreufe , & lors com- 
mencha àdire : Ces gens folitaires 
font aucunes fois aheurtés, & trop 
affichiés en leur opinion, & trop 

| O ij 








108 | Preuves de la nouvelle Hifhire 


fcrupuleux , & vous ne favés com- 
ment il appreuve cette voie de cef- 
fion ; par aventure qu'il ne fc de- 


fcendroit ja à ceder. Les Cardi- 


naux vcans qu'il approuvoit tant 
cette voie benoite de ceflion , l'ef- 
leurent , fans obtemperer aux let- 
tres du Roy , qui leur avoit efcrift, 
qu'ils retardaffent la election » & 
procederent à la intronifation de 
Benedi&. Apres ce recripvit Be- 
nedi&, & les Cardinaux au Roy 
lettres excufatoires, & Qu'il voue 
loit proceder à l'union par fon 
Confeil, & qu'il vofift envoier au- 
cunsde fon Sang,ouaucunsGrands 
& Puiffans, &c. 

Lors le. Roy affembla fon Con- 
{eil folemnellement » pour favoir 
quelle voie feroit cleiüc, & fut con- 
clu , que la voie de ceflion. Et fu- 
rent envoiés en Avignon nos Sei- 
gneurs le Ducs de Berry , & de 
Bourgogne, lequel Dieux affoille, 
& Monfieur d'Orleans. Confiderés 
quel gene c’eftoient : ils valoient 
bien trois Rois. Et auffi l'Univer- 
dite lorsenvoya Docteurs > & Mai. 
tres folemnels, pour prefenter 1a- 
ditte voie de he Et rimo pe- 
zicrunt D D. Duces in Fa ab 
eo , poft bumillimam reverentiam 
f65 faëlam ; Humble en Veri- 


‘T ils faifoient à luy autant de re. 


Vérence, comme ils deuffent faire 
au Dieu du ciel. Je cftois prefene 
fe m'en Croy. S'il avoit conclu nul- 
le voie de proccder en cette befo- 
8ne. Et lors en termes generaux 
Commencha à toucher la voie de 
Convention , & par tels termes 
que on ne favoit que mordre en 
XI1ENS , qu'il dift: Lors les Ducs : 
& Ambaffadeurs de l'Univerfité la 
difficulterent cette voie de con. 


vention, & que elle ne fuffofe 


oint, & lors apres cecy offrirent 
É voie de con >» Pour en cas 
que l’intrus de Rome vodra ceder, 
_ Lors repondi, que ce n'eftoit 
Pas voie par quoi l'en duft proce- 
der , & ne fe y voulut acquicfcer, 
& ne purent riens traire de lu 
Meflieurs les Ducs. Apres ce l'en 
firent requerir par les Cardinaux. 


- Se les Ducs l'avoient trouvé dur, 


&c remis au regart de cette voie ; 
encore pis le trouverent les Cardi- 
naux. Apres & Cardinaux & Ducs 
tousenfemble le requifent; Nib;l fe- 
Cerunt. Apres l’en cuida detonrner 
l'un apres l’autre, aïrticulariter, 
de cette voie de Les , En Îa leur 
dificultant, & toutes voies, D'iea 
mercy , ils furent tousjours fermes 
& nepeut. Lors fi fut demandé : 
moy prefent, fe l'Eglife efloit af. 
femblée, & l'en y peüt trover 
voye , que la voie de ceflion > Ce 
derés-vous? Nibil refpondit , [ed 
Poff obtulit viam [uam convex- 
tionts. 

Et quant on ui demanda où il 
Conviendroit , pour traittier, lui 
& fon adverfaire, il reponditque 
ceferoitfur là Puiffance de France, 
Etil favoitbien, que ce n'eftoit pas 
befogne d’un La » & qu'en y pou- 
toit amener l'intrus. Etavecce : 
de la puiffance desarbitres, com. 
me ilen fut interrogué, gmid co g= 
nofcerent ? Refpondit, quis contene 
dentium baberet jusil\nevoloit pas 
qu'ils euffent de elire un tierch 3 
S'ileftoir trouvé que l'un ny l’au. 
tre n'y euft droit, & enf vous 
Pouvés veoir que cette voie c’e- 


ftoit nulle. Mais quoy ! difoit pis, 


que la voie de ceffion n’eftoir pas 
Juridique, & qu’elle feroit ir ces 


CS nm oO Te SR. mn ' 
en M + fn pen € gg CLN 


LD + 


Lun _À 
RATE, 





du Concile de Conffance. rog 


tempium clavinm , & en l'efclande 
de tout le dE & autrefois efté 
Ï 


refutée ; qu'elle feroit damageufe 
à l'Eglife, &en pernicicux cxem- 
ples : attendés quelles aflertions, «b 
ipfo procedunt : voyés fi includant 
errores, CC. 

Dimitro deducendum fociis mois 
numquid fit herefis. Harefis enim 
Perverfum Dogma kabet ; fed con- 


tra ipfum , quod fit interditta, 


| Probo per caput , fi duo contra f:s. 
Id caput allegat pro fe, fed debet 


eXpons, fi duo contra fas, hoc eff 
fi duo cligantur ; quod eff contra 
fas, debent expelli, & rcrtius el Lie 
Facit aliqualiter pro hoc, Caput 1. 
de renuntiar, in wi. fi Petrus vis. 
g. 1. Videtur enim quod iffe affer- 
tiones [int contra Fidem Orthodo 
XaM , confideratis maxime proteffa- 
tionibus quibus [e muniunt ; in 
quadam Bulla, quam mifit ad Re- 
EM, ubi dicit, quod fi aliud fa- 
céat quod non liberé, fed vi induc- 
tus, Co. fic arguit Pertinaciam, 
Qhuia non Vult mutare fe, Fc. 
Avec ce Noffeigneurs les Ducs 
pañicrent les ponts d'Avignon, & 
s'en vindrent à Villeneuve. Que 
fit-il, comme on dit ? Que le pont 


û 


d'Avignon fut ars ; afin que ils. 


n'euflent plus opportune de venir 
vers lui. Mais que fit-il > Il ex- 
quiema ceux qui ce avoient fait, 
s'ils ne lui do. ou à fon Pe- 
nancier. 1] fait comme le Preftre 
Qui avoit mangé l’ave de fon pe- 
rochain, qui bic. Je exquiéme 
Ceux qui ont mangié l’oë de tel, 
Silnedift, je l'ai mangié. Nonob- 
ftant ce les bons Ducs pafferent 
Par ce Roune , qui eft perilleux, 
& retournerent à Avi gnon , & af- 
femblerent les Cardinaux ez Cor- 


deliers , & conclurent qu'il ne 
refpondoit rien , qui vaut, & 
que telle voye de convention nef. 
toit nulle, & qu'il ne accomplif- 
foit pas bien fes Sermons & Predi- 
Cations qu’il avoit fait avant fon 
élection ; & appointicrent que les 
Cardinaux iroient encore devers 
lui , pour le requerir de la voye 
de ceffion, & les en rcfufa trois 
fois, & les Ducs auffi. Or confi- 
derés s’il fe parjura fix fois. 


Aprés adviferent que Îles Car- 


dinaux , xominatim | fe snfcribe- 
rent in Cedula , ut ipfim figna- 
rent, in Qha Hanimiter percrent 
Viam ceffionis ab ipfo, qui dum 
boc fentiit |, mandavit 1pfis, [Bb 
pœna ffatés , ne fe fignarent , [ed 
quod profequerentur, @ [e demcr- 
£crent viæ [ue conventionis, Non- 
obftant fon Mandement, ils figne- 
rent la Cedule: Er ipf, & Duces 
iterim ad invicem requifivcrunt 
ipfum, quod vellet providere Ec- 
clefie, acceptando viam ceffionis, 
 iteratis vicibus illa bora abun- 
dantius adhuc quam ante, requi fr- 
verunt ; Et parloit Île Cardinal 
de Florence, & dit : Pere Saint, 
nous vousen requerons , pourvéez 
à voftre Eglife , veüilles accepter 
cette fainte voyce ; lcquel refpondit 
lors , quant il oit qu'ils le reque- 
roicnt tous enfemble de grant 
cueur , & à fi grande inftance : 
Abfit ut ram ingens accidar terme 
poribus noffris malum ; mallemus 
enim mor: s Videatis | Videatis fi 
teffes affertionum fe concordenr, 
fe concordent bee , aux rotcfta- 
tions de la Bulle, & aufh à cequ il 
a dit à plufeurs, qu'il cuideroit 
pechier mortellement, s il accep- 


toit cette voye. Jmo, il dit au 
. Oiij 








— D RER 


Es. -Bee --ennn . 





Re 2 - — 


110 Preuves de la nouvelle Hifloire 


Prouvoft de Paris, qui eft cy pre- 
fene, qu'il aimeroit mieux eftre ef. 
corchié , que accepter ne condef- 
cendre à cette voye, finon o les 
conditions que l'Univerfité ma 
Mere a tousjours impugnées & 
reprouvécs. 

Je veux parler à lui : ou il ef- 
toit de cette opinion, ou non. Si 
fit, tuncil s'enfuit qu'ileftoit hy- 
pocrite & fcifmatique, puifqu'il la 
Icputoit mauvaife & pernicieufe, 
& non juridique. Et ainfi appert 

u'il ne la approuvoit, finon affin 
qu'il fuft éleu, & ffc perjurus; car 
il n'entendoit pas garder le ferment 
qu'il faifoit, & approuvoit de bou- 
che, ce qu'il reprouvoit de cueur. 
S'il eftoit d’autre opinion, pour- 
quoy l'a-t’il muée, es pour do- 
minet , pour convoitife, pour am- 
bition » Et quoy ,; Deguftavit de 
pecuniis Franeie, On le puet dire, 
Cupiditas vane £loriæ decepit te. 

Lors Meflcigneurs les Ducs 
veans qu'il eftoit ainfi aheurté, & 
qu'ils ne pooient avoir autre cofe, 
& auffi veans qu'il ne leur voloit 
donner audience publique, firent 
faire Congregation de Peuple en 
Avignon, & firent propofer & 
pis comment le Roy aveuq 
es Cardinauyx entendoit à proce- 
der à l'union, par voye de ceflion , 
& S'envindrent aprés ceen France, 
& firent lor relation. 

Aprés Mfieurs , le Roy en- 
Voya Ambaxadeurs folemnels pat 
plufieurs Royaumes, & au Roy de 
Caftille , lequel Roy de Caftillcen- 
voya vers Benedi®, & vouloit bien 
encore qu'il craitaft par fa voye de 
convention ; mais que en cas qué 
pat ce ne fes {tre eué union, 
qu'il voulluft ceder, Noluir boc 


promittere, nec acquiefcere. Aprés 
que fit-ilz Doubtant que les befo- 
gnes ne allaffent pas bien pour lui 
en France , envoya le Procureur 
de Monfeigneur le Duc de Bour- 


gogne, qui eftoic en Cour de Ro- 


me , devers le Roy , lequel rap- 
porta FU vouloit accepter la voye 
de ceflion. On renvoya pardevers 
Li pour favoir s'il eftoit vray ; le 
defavoa : il convint qu’il payaft la 
lamproye. 

Aprés on envoya pardevers le 
Roy d’Arragon, & y alla l'Abbé 
du Mont; & fit ledit Benedié im- 
pugner la voye de ceflion encore, 
& fit dire que ledit Abbé ne venoit 
mie de par le Roy, & lors il 
apparut par leurs lettres le con- 
traire. Et quand il eut propofe de- 
vant ledit Roy d'Arragon, il ref- 
pondit qu’il n’y favoitquel remede 
mettre, & qu'il avoit la voye de 
ceflion à cueur , comme nul qui 
vefquift , & qu'il l'en avoit plu- 
ficurs fois exorté de l'accepter, 
mais il ne l’en avoit trouvé en nulle 
voulenté. Or regardés, s’il femble 
point qu'il fe parjure à chacun 
cop. Il ne faut point aller environ 
le pot. Ileft cour cler qu'il fe par- 
jure à chacun cop. 

Aprés ce vous favés que le Roy 
Æembla folemnellement fon Con- 
feil , & faintement , où furent les 
Prelas, & fut moult ordonnement 
&c. nonobftant les affertions fait- 
tes en Îa fauffe Efpitre de Touloufe, 
& moult paifiblementrenir, nonob- 
ftunt qu'ils deiffent le contraire, 
ce Confeil fut conclu, que l'on 
ne lui obéïroit plus, & li fit-on, 
comme vous favés, fuftraxion. Mec 
obffat , fi elle n’a pas eu fon effet 


| celle fuftraxion. Paurquoy ? çar la 


ms u 


du Concile de Conflance. ift 


reflitution effeGum impedivit , vel 
f'altem prorogavit, tem, je ne 
veul mie dire que fuftraxion fuft 
medecine entierement extirpative 
de ce prefent fcifme ; mais elle 
cftoir &cft medecine preparative de 
UniOn ; mais maintenant aprés qu - 
clle fera arricre faitte , non mie 
arriere faitte , mais concluë , 
qu'elle dure , encore il faudra 
pourfievir à détruire entierement 
ce fcifme, mais que les empefche. 
mens qui empcfchent foient tollus, 
& que cette voye de fuftraxion 
foit juridique, il appert claire- 
ment, car la loy naturelle, la loy 
morale , la loy artificielle la re- 


quierent , & la loy Divine le 


commande. 

Nous veons que s'il avenoit 
qu'il euft aucun fcifme ou disjoin- 
ture ez élements , ffarim difoive 
rentur , & feroit fans demeure, 
toute la machine difloluë. Si effet 
in homine plaga , fi effet in navi 
fraitura, Fefrt feditio in populo. 
Mais or fuppolons que entre Île 
Ciel & la Terre ffr aliquod vacuum, 
par maniere d'un puis. Quid fieret ? 
Je dis que l’aeir & le feu s'entre- 
batteroient , l’eau & les chenaux 
de cy-embas fubirement l’empli- 
roient, & fe joindroient au Ciel. 
Semblablement nous devons join- 
dre au Ciel , c’eft à Dieu. Nous 
veons , quand on ne peut faire 
jointure , on fait fuftraxion, en 
oftant de l'un ou de lautre, pour 
les joindre, & fic de fimilibus, 
pour ce tems à ces deux conten- 
dans fuftraxion , puifqu’ils ne fe 
puellent unir. 

Or le prouvons par raifon. 
Ponamus qu'il y ait deux Maiftres 
en une nef , qui ne facent que 


eftriver enfemble & s'entr'impu- 
gner, & ne entendent pas à gou- 
vernet la ncf, les autres Mariniers 
laifferont ils tout perir ? Non pas, 
ils en feront fuftraxion: ils les jet- 
terons ain{lois en l’eauë , s'ilsne les 
puent autrement mettre à accott. 
Aptés la fuftraxion ainfi faitte 

& conclufe , le Roy, & l'Univer- 
fité labourerent, & envoyerent en 
lufieurs Royaumes, & firent aufl 
Les autres Rois fuftraxion. Les 
Cardinaux ainflois que li firent 
fuftraxion , envoycrent pardevers 
lui quatre Cardinaux, pour le fom. 
mer encore, & pour li dire , que 
ils fe faifoient fort, que fi il vou- 
loit encore condefcendre à ceflion, 
u'ils ly fcroient reftituer toute 
fe obéïffance , comme devant. Il 
prit trois jours d'avis , & uand 
il fut bien avifé, il refpondit fi» 
nablement, qu’il ameroit mieux 
morir, & lors auffi 1y firent les 
Cardinaux fuftraxion. Aprés ce, 
lui , confiderantque ce Au 
jeu, & que l'eauë ne venoit plus 
au moulin, envoya un certain inf- 
trument, figné par fa main en Fran- 
ce , se il promettoit ceder, 
altero benè intento , cedente, mor- 
tuo , vel ejcëéto : fuit reffitutus, 
voire conditionellement , /? cede- 
rer ,ut dicebar. Secondement fur 
condition qu'il celebreroit Con- 
feil general de fon obéïffance, de- 
dans l’an tiers. Tiercement, qu'il 
approuveroit & ticndroit fermes 
& ftables Ics promotions faitres du- 
rant Îa fuftraxion. Quartement, 
qu'il tiendroit l'Eolife de France 
en fes libertés, & ainfi fut & non 
autrement. Aufli meifmes autres 
fois ne envoyeroient mie les Rois 


de France, d'Angleterre & de Caf- 


—— nt — — ete 


A nn me - me 





112 Preuves de La nouvelle Hiffoire 


tille pour I: fommer encore sil 
aCcepteroit la voye de ceflion , de- 
Vant les Aimbaxadeurs defquels il 
la fic impugner pat un Avocat 
d'A vignon, qui fe appeiloit Bo- 
nifacc, & pour cc beau fait d’ar- 
mecs, il le fic Cardinal. 

Quc a-t-il fait aprés, fans le 
confeil des Cardinaux? 11 a en- 
voyc {es Ambaxadeurs devers l’An- 
tipape , lefquels li firent reverence 
comme à Pape, & cft vrai-fembla- 
ble que c'eftoit de fon confente- 
ment; &entraintlefdies Ambaxa- 
deurs pardevers ledit Intrus toutes 
fois qu'ils voloient, & cfloient 
chacun jour aveuque lui , en col- 
lufions {ecrettes “L où les Amba- 
xadeurs d'Angleterre ne pooient 
avoir accord audit Intrus. Mais 
quoy? Les reéponfes dudit Tntrus 
& de Bencdié font confones & 
conformes. Or conclués fe eft 
vrai-femblable qu'il yaie collufon 
entreeux. Pofide , je poflideray, & 
tendront enfi le monde en erreur. 

Oltre l’autre eft mort , & Bene- 
dict n'a pas cedé, comme il avoit 

romis en fon inftrument, & ainfi 
Ê premiere condition ceft faillie, 
& vient contre fon ferment & fon 
inftrument. Item, les Ambax2- 
deurs de Benedi& eitoient à Rome, 
quand l’IntrusBerthelemin morut; 


& quand les Anticardinaux lor 


manderent s'ils avoicnt puiflance 
de ceder , ils direnr que non, & 


lots direnct que une partie d’eux 


retournait vers Bencdit , pour 
enquerir puiffance, & que l'autre 
demeuraft à Rome, & qu'ils fuper- 
{ederoient de élire, eue retour- 
nés : lcfquels Ambaxadeurs de Be- 
nedict, l'Evefque de Saint Pons, 
& l'Evefque de Ride ; leur ré- 


pondirent que pour nient retoure 
ncroient; & que nox arbitraban. 
tur Dominum [hum illam viam 
ceffionis aACcepturum , tanquam non 
juridicam , neque bonam, [ed pœ- 
nitus inutilem, G innfitatam , 
fic Anticardinales proceferunt ad 
elettionem Zatruff. Or, videaris 

ficut fecit fon devoir , &c. | 
Aprés Monfcigneur de Berry 
envoya à Rome, & ainflois que fes 
Ambaxadeurs fuffent-là ,» la élec- 
tion eftoit déja faitte ; & refpon- 
dit l’Intrus auxdics Ads 
de Berry, & de l'Univerfité, qui 
eftoienc allés enfemble » pour la 
voye de ceflion , une réponfe di. 
latoire, qu'il affembleroit fon Con. 
feil à la Touffaints » & lors donroit 
réponfe. Son Confeil afemblé, 
que fit-il? Il les fit deliberer par 
ambres particulierement, & ne 
favoit pas une Chambre la delibea 
ration de l’autre ; mais eftoit faitte 
rclhation à fon Vicechancelier, qui 
faifoit de tout relation audit In- 
trus. Et pourquoy ? Par Saine 
Mor , l'en dit qu'il favoit bien 
u’ils eftoient de l'opinion de ce- 
1 & qu'il cedaft. Mais encore 
confiderés que autrefois environ 
l'Afcenfion, l’'Univerfité procedoit 
ardevers le Roy, qu’ils envoyafs 
ee Ambaxadeurs ie l'Anti- 
pape. Les Papaux qui fonren cetre 
Ville, que onteils fait jufques au- 
jourd'huy? Ils ont empefchie , & 
ne Îcur a l'en riens renvoyé. Item 
ilavoit promis à envoyer par Bulle 
cc qui eftoit contenu en l’inftrue 
ment deflus dir : Je parle de Be- 
ncdit, & que a-t-il fait » Il l’a 
envoyé, mais elle fait plus contra 
guam pro. Er bec pro primæ dia 

M. Jon. Parvi, de, 

| S'eqnunthr 


du Concile de Conffance. 


propojuit 





Sequuntur A qua 


P°: continuer la matiere, je 
ARS les cofes &:° protefta- 
tions le jour precedent dittes , & 
repete trois arguments. Ceux qui 
empefchent l'union de l’Eglife doi- 
vent eftre repurés {cifmatiques & 
heretiques. Probatur ns fuperins. 
Et faut une autre raifon. Nous 
fommes en fcifme & en divifion, 
il faut qu'il en y ait aucun en cau- 
fe. Mais je dis que font les deux 
contendans, pourquoy ? car il ne 
tient queen eux: S'ils vouloient 
en tres brief tems ilsofteroient ce 
{cifme ; erge ils font fcifmaciques, 
& vehcmentement fufpects d’he- 
telic. 
Item, la reftitution, comme fe 
difoit hier, fut conditionelle, & 
n'eft point accomplie la condition. 


Ærgo reponamur a AE fFa- 


tum. Pourquoy? Ne involvamur 
in peccatis corum, Mais aucun 
poroit dire, que la reftitution n’a 
efté nulle ; adoncques les promo- 
tions qui ont cf€ par lui depuis, 
ne font nulles, &c. Je ce répons, 
que je veul pas ce conclure : Tu 
vois que Barbarius Philippus, &cc. 
Nous ne voulons mie dire que les 
po & cofes fairtes depuis 
a reititution nettement ; mais 
nous voulons que rien qu’il face 
dorefnavant foit cenu. 


Ma tierce raifon fi eftoit que 


chacun qui varie, ou vient contre 
fon ferment , ne foit plus creu : 
Bencdiilus variavit , @ venit con- 
tra juramentum , ergo non plus fibi 


Fohan. 


113 





die Jequenti idem  Magifier 


Pari. 


credatur, Probatur nt fupra. Ains . 
que je entre plus avant dans la ma- 
tiere, confiderons le ferment qu'il 
fit folemnellement, contre lequel 
eft venu ; auquel ferment chacun 
Chreftien a inrereft. Je fuis de 
Chreftienté, doncques je l'en puis 
reprehender. Les Loix veulent que 
qui fe parjure , il foit reputé infa- 
me, &ne lecroit-on plus de riens 
qu’il dic. Si un homme s'etoit par- 
juré en la Cour de l'Oficial , il 
feroit mis en l’efchelle , il feroit 
infème, &c. Mais pour aggraver le 
délit de Benedict, & de fa dcjc- 
ration, confiderons la perfonne de 
luy , la caufe en quoy c'eft, qui 
eft l’union de l'Eglife. Or Îles 
Cardinaux jurerenta li, &c. Erço 
recedite , GC 
Prenons que deux freres ayent 
guerre enfemble , Lembourg, & 
Bourgogne. Le KKoy y envoye 
pour les accorder deux Chevaliers : 
ils n'entendent pas à les accorder, 
& n’entendent qu’à piller. 1ls fonte 
veusencoutrecrimede lcfcMajcfte. 
Aufli les deux contendants , qui 
our la pille, laiffene à pourfuir 
union . on leur doit fuftraire la 
pille, on ne leur doit pas obéir. 
Je vy,quand Noffcigneurs cftoient 
en Avignon , Monfcigneur de 
Bourgogne toucha comment Bc- 
nediét , au temps qu'il cftoit Le. 
at en France, cftoit venu devcrs 
Juy à Conflans, pour luy parler de 
la matiere de l'Eolile, & li mift 
jour à parler à luy as Tournclkes, 





114. Preuves de la nouvelle Hiffoire 


a Paris; & à ce parler fut prefent 
Monfcigneur d'Arras fon Chan- 
cclier, affin que il interpretaft en 
Franchois, ce que Benedict diroit 
en Latin , & la li avoit dit Bene- 
dit , qu'ils fuffent fommés, & s'ils 
ne procedoientqueen leur feift fub- 
ftraxion, & pour ce une fois il li 
demanda au Palais d'Avignon: 
Pere Saint , vous fouvient-ils pas 
de ce que vous me dites à Paris, 
aux Tournelles? Lors Benedi& li 
refpondit : Leiffons, leiffons , vous 


cftes trop faiges , baillés cha les 


épices. Et puis Bourgogne ce dit 
à Berry, comment il li avoir dit, 
& qu'il allaft encore deversli, & 
qu'il l'en parlaft, Benediét li dir, 
que quant de Bourgogne , il n’en 
voldroit riens dire contre luy ; 
mais fi l’Evefque d'Arras le di- 
foit, qu’il mentoit par fa gorge, 
& Berry le rapporta à Bourgogne, 
lequel dit à Berry, que fauf l’hon 
neur de la PpAites c'eftoit il qui 
mentoit par fa gorge. Or voyés fe 
tel Prince voufift mentir, &c. 
Mais pour Dicu confiderés le 
coraicc de Benedi&, ne fit-il pas 
prefchier publiquement , que le 
Roy de France‘en Allemagne, ne 
pourchafloit l’union de l'Eclife, 
finon afin que il euft Pape uni- 
que du Païs de France » & que par 
ce moyen il puft ufurper l'Empire. 
Aprés vous véek comment il a at- 
trait à fa corde les uns par dons, 
les autres pat promeffes, les autres 
par contrainte. Ne fit-il pas em- 
prifonner tel, &c. qui he de 
par l'Univerfité ? Je me depars de 
cecy. Je difoye que la reftitution 
efloit conditionelle : aucuns veu- 
lent dire qu'elle cftoit abfoluë, Si 
promit Monfcigneur d'Orleans les 


quatre conditions, c’eft à favoir, 
qu'il cederoït , Intrufo moriente, 
ecdente, vel ejeflo : quod celebra- 
ret Concilium : qnod £ratas babes 
ret, G' firmas teneret promotiones 
fatlas tempore fubtrationis, quod 
Ecclefiam Gallicanam in fuis liber. 
tatibus confervaret ; & s’en fit fort 
pour luy Monfeigneur d'Orleans, 
& ainfh les prefcha Monfeigneur 
de Cambray publiquement ,°& enfi 
fut reftitué, & non autrement » & 
promit d'en bailler Bulles, & les 
a baillées &c. mais elles font plus 
contra que pre, car il ne fe oblige 
en riens plus qu'il eftoit devant, 
& ne parle que par ambages. 
La feconde condition fi eftoir : 
u'il celebreroit le Confeil general 
A fon obéïffance , il n’en à riens 
fait. 11 s’en eft allé à Gencs de fon 
Opinion , #bi locus inepriffimus. 
La troifiéme de > qu'il 
tiendroit les promotions faites 
au temps de la fuftraxion , mais a 
en trois manicres defferé ; l’une 
mauvaifce, l’autre pire, l'autre tres. 
mauvaife. Les Evefques, Prelars, 
À bbés, ont cu nouvelles provifions, 
& à reputé nulles les élcétions, & 
cs a reputées {cifmatiques, & in- 
habiles. Item, il faloit que ils fe 
dépoüillaffene de leurs Dignités & 
Promotions, & que ils fe meiffene 
trpuris  nudis, & qu'ils compo- 
faflent de fru&kibus medii temporis, 
les uns à deux mille , les autres à 
trois &c. & quand ils cuidoient 
avoir tout fait envers te Treforier, 
Ou vers le Chambellan , l’on leur 


demandoit s’ils cftoient reconciliés 


à noftre S.Pere de fcifmare contrace 
to Due fabtraëtionem, & non 
feulement ces deux Prelars repu- 
tés {cifmatiques , mais on notetout 


ss 


- ms 
= ee — 
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du Concile de Conffance. IIS 


ce Royaume. Dum ponit in Bullis 
Juis, offenfas fibi fattas per fubtrac- 
tionem amore Regis, & Dom. Au- 
relianenfis , mifericordiam magis 
quâam judicium attendentes, &c. 


Or videte : ou la fuftration fut. 


Jufte ou injufte, elicratis per vos. 

La quarte condition, de tenir 
l'Eglife de France en fes libertés. 
I l'a plus chargée que elle me fuc 
oncques mais. {mo il a de nouveau 
ajoûté onera duodecim. 1 prend les 
procurations fans vifiter  aufli les 
dépoüilles des morts : il a volu 
ufurper les vacances inordinement. 
Vous diray-je bonne cofe? Il avoit 
un Curé qui avoit fait faire une 
Cafuble pour donner à fon Eglife, 
il{e morut;ils le ly enveloperent 
& l'en veftirent , à l'Eglife, pour 
caufe que les Subcolleéteurs ne 
acceptaflent à le prendre. Ils n’y 
firent riens , car fe Subcollecteur 
leur vint defaffubler devant toute 
la Perroche. 

Les Predeccffeurs de Benediét 
ont aflés affayé à lever ia fpolia 
morthormm ; mais oncques n'en 
pis venir à Chief, &aufline 


fera-t-il {e Dieu plaift : il deman- 


doit aufli les fruits mal perceus , 
depuis le temps de leur nouvelle 
provifion ,depuñ leur promotion, 
&c voloit embourfer. Mais quoy? 


. 11 demandoit fruëlus medii rempo- 


ris , tant comme l'Abbaye avoit 
cité vacante ,ou l’Evcique, & tou- 
tes voyes , Chacun le mie , illes 
laifloit bien vacquer un an ,ou an 
ë demy. De vacances qu'il exige 
ainfli étroitrement , il n'ycn foloit 
avoir nulles. Er quand il avenoit 
que ils alloient en Cour de Rome 
querir munus benediétionis , ils 
payoient aliquod leve. S, Denis 


en France, par aventure , payoit 
cent ou deux cents francs : mais 
quoy ? Ils font venus en dupli- 
quant , en triplicant , & tant onc 
multiplié, qu'il n’y a plus rime 
ni raifon. Ils rifflent tout ce qu'ils 
peuvent riffler. Helas n’en deuft-il 
mic bien vivre des Benefices qu'il 
avoit, avant qu’il fuft Pape ; lef- 
ucls {I a retenus, qui cfloicnt & 
{ont de fi grande revenuë, comme 
chacun fccit ? Et comment pour- 
veoit-il aux Bencfces vacants? 
Hafticumenc il les laiffe vacquer 
deux ou trois ans , & routes voyes 
les droits fämmè abhorrent ab hoc. 
Vieux acrerages fur les Eolifes, 


qui eftoient avalés, il les à voulut 


avoir ; & ne fe cftabliffoit pas tant 
qu'il n'en demandaft bien d’au- 
cunes Eglifes pour tels arrerages, 
jufqu'à la fomme de xxx. francs. 
Mais que a-v'il fair? Il a envoyé 
abfolution de peine & de coulpe, 
par Jacobius, & Carmes, qui re- 
manient le Peuple, & les perfon- 
nes à l’eftat de innocence, comme 
il femble bon. Et Dicux , que en 
a-t-il traic d'argent par cette exac. 
tion envelopée de change de mon- 
poye! comment il s’en cft gouver- 
né! ceux qui ontefté par-delà, s’en 
font bien fentis. A parler bricve- 
ment , il quiert tous Îles moyens 
qu'il fceic trouver comment il 
puiffe exiger argent ; à barbare. 
N'a-t-il pas fait aller les Prelats 
querir leur Benoiflon à Genes, qui 
fouloient eftre benits en leur Hof- 
tel ? Et vicnt moult à confiderer 
que cefl argent fi ne demeure pas 
au Royaume , & comme j'ay oùi 
dire à un de Noflcigneurs les Prin. 
ces, ilen cft bien iffu deux mil- 
lions , &c. | | 
P ij 








116 Dreuves de la nouvelle toire 


Er que s'enfuit-il? II s'enfuit 
deux dommages, Le premier , le 
Royaume en eft exilié, & le fcif. 
me en eft nourri ; car s’iln’euft pas 
tant de pecune , il ne trouvaft pas 
tant de adherents à fa mauvaife & 
ahcurtée opinion. Mais mainte- 
nant, je mercy Dieu, & vous , mes 
tres puiffants Seigneurs, l’un ceffe, 
car il ne reçoit plus riens. Helas! 
il ne puet pas dire, comme faitoit 
Moyle . qui guamuvis totum Ifraë- 
licum regeret , afellum folum afur- 
Pare noluifet, ne difoit pas Samuël? 
Loquere num fr quid recrperim, 
Dec aÇrum, nee aflium ce. 
Yefponderunt illi de populo: Non. 
Ne difoit pas S. Paul? Bene foitis 
quod nibil r. Cepcrim , [ed lucrarus 
fum prome,manibus meis Proprirs. 
Je ne vuel pas dire que le Pape 
n'ait aucune col& |, mais comme 
jai touché devant, Benedid@ doit 
cftre bien content de fes Bencñ- 
ces qu'il a retenus, de fes Bulles, 
&c. N'a-til pas fait confticutions : 
vel, ut verius dicam , deftiturions? 
«iles font fi confufes > que nul n’y 
faroit tour ; & ainf appert clere- 
ment qu'il n’a a accompli les 
conditions qu’il avoit promifes, 
Où au moins de quoy Monfcigneur 
d'Orlcans fe cfloit fait fort. 

Et quil n'ait pas accompli la 
ticrce condition de tenir Jes pro- 
motions du temps de Ja fuftraxion, 
il cft tout cler & manififte. Ne 
convient il pas aux promeus def. 
{us dits, qu'ils cute nouvelle 
provifion , voire qu'ils fe miffene 
in puris & nudis? Et Dicu que 
vient-il bienà confidcrer des tranf. 
actions qu'il à faitres >» cCen’a pas 
ché de bas a haut > & contre Toute 
taifon. Et n’a-ril pas mis l'Evefque 


de Nantes , qui ne fceit parier 


breton bretonnant , ne on ne l'en. 
tend , pour aller prefchier en cely 
Païs de Bretagne, & l Archevefque 
de Touloufe ? D 

Quant à la quarte condition, 
que l'Eglife de France fuft tenuë 
en fes libertés ,iln’ena riens faits 
s'il fuft allé plus legierement,& Ca- 
lices & Ornemens , & tout, fuffenc 
allés à perdition & mifere. Les 
Eglifes cuffent efté détruittes, & 
le Service Divin diminué. Ne de- 
mandoit. il pas dix ou quinze mille 
de viex arrerages ? Mais aucun me 
arguera. L'Univerfté tolt & ofte 
les libertés de l'Eglife, &c. Non 
bene dicerent quare? Ce n'eft pas 
cé que nous querons. $c nous que- 
rons eftre confervés cn nos li- 
bertés , à qui feimes tort? On 
hiffons ce cy, & venons aprés : Il 


s'en eft allé à Genes ;il n’a pas feu- | 


lement convenu aller là, querit 
les Benefices, mais y'a fait aller les 
Prelats querir leur benoiffon : & 
quant cft des Genevois , je crois 
qu'ils croyent plus en fa pecune, 
que en lui, Of venons aprés : I 
a Envoyé pardechà Monfieur le 
Cardinal de Challanc , & credeba. 
"us qu'il apportaft la paix de cef. 
fon ; mais n’y #ouchoit que de 
bien loin, avec une multitude de 
conditions impugnées par pluficurs 
fois, par l'Univerfité, & à parler 
bricf, i] n'apporta riens qu'il vau- 
fit : bien eft vray qu'il pourvcoit 
fort envers l’un de N oflcigneurs, 
fur Le fait de pecunes. | 
Je viens au Roy de Caftille qui 
a aufli labouré en cetre befogne : 
Il a cnvoyé fes Ambaxadeurs à 
Rome. & à Bencdiét , & offrirent 
à Benedict viens ceffionis. Recufe= 


du Concile de Conflance, | | 119 


it. Obtulerunt viam Concilii Ge- | à Rome, il n’en fit riens d’un cofté, 
neralis, Tunc quefivit ab ipfis quid | ne d'autre, & le Viguier d’Avi- 
intelligebant per Concilinm genera. | gnon, & cely autre qui s'entre- 
le, de. Et fcripfir Regi Caflille, | met de l’intrus , fonttoutaun, & 
quoi deberet bene content ari de ref- | eft Docteur de collafion. 
{ 





Ponfienibus faëlis Ambafciatori- Or concluons lesargumens, & 
bus, G'c. funt verba. Maisatten- | difons que ceux de la au leur, & 
dés, il y eut un des grands & nota- | nousau noftrenedevons plusobeir, 
bles Prelats, de cette compagnie, | pourquoy ? Recedite, &c.ne invol- 
qui ly dit : On metfus à vos Gens, | vamini, cc. Je forme une que- 
qu'il voustiennent en cette erreur. | ftion , attendu que omnes fumus 
Er Male, fe refpondit-il ; car puis | mortales. Pour ce qui eft mortel, 
quatorzcans, je ne crus qu'à cette | favoirmons'iteftäfaire fuftraxion, 
tefte. C'eftune cofc certaine qu'il F nonmic feulement à luy, & à ce 
a plufeuts fois dit, qu'il ameroit | luy de Rome, mais auffy à leurs 
mieux querir fonpain, que dece- | fucceffeurs , jufqu'à ce que nous 
der. Helas! ce n'cft pas ce qu'il | ayions un vray & unique Pafñteur. 
difort en France. C'eftoit il qui | On pourveera à l'Eglife par Con- 
tcondamnoit Clement. J@croisque | feaux Provinciaux, & autrement, 
s’ileuft efté tellement fommé, qu'il | &c. Orprions pour concordance 
fe fuft defcendu à plus grande rai- | Monfeigneur S. Gregoire: Boni 
fon , que nefaifoir Bencdiét. filii amatematrem, Éc. ne divida- 
Or confiderons Clement : par | #urper fcifmaticos, ne ancilla do- 
chacun an faifoit procés contre | minetur, do. ur firis in ca, © 
l'intrus , @ € converfo. Mais de- | peream inglorià, quam nobis con- 
puis qu'il envoia {cs Ambaxadeurs | cedar beneditlus Deus. Amen. 


Or parle le Chanclier de France ainy. 
|" ue comme ado appointé à la fuftraxion , qu'il y 


Guiennne , & les autres , | auroit aucuns deputés de l’une par- 
pour ce que le Roy ne peut eftre | tie, & de l’autre, qui debartcront 
de prefent icy ,ont oy ceque l'Uni- | & oupveront la matiere. Aufli con- 
vorfité a fait propofer , & me font | vient-il faire de prefent. Siavifés 
aufli dire , que l'autre fois à la Re- | qui feront bons pour ce faire, 
quefte d'aucuns Prelats, & aufide | &le dites aux Gens du Pape, s’ilen 
l'Univerfité , le Roy vous avoit | a nulsen cette Ville, & Noflci. 
mandés, pour avoir voftre confeil, | gneurs font tous prefts , & leur 
& avis, par quelle maniere il fera | faittes à favoir, quand vous ÿ au. 
bon proceder en la matiere de l'E- | rés avifé, Vous aviferés, vous ÿ 
glife, comme le propofant à aucu- | penferés; encore me font dire que 
nement touché. Et pour ce vous | vousavilésplufieursqui foient bien 
eftes mandés. Si avifés, nous pour- | fufñfants pour certe befogne, & les 
rons avoir pais & union en fainte ballés pardevers moy , quant ils 
Eglife. Voir eft que autrefois fut ] feront cleus, &c. 

Piij 


118 Preuves de la nouvelle Hifoire 








Sequitur propofitio Patriarche Alexandrini faila in Concilio 
Principum € Dominorum Prelaorum , die Sabbati primo 
adventus, in materià Ecclefie , anno Domini MCCCC. 


fexto. 


T Resredoutés Seigneurs, ilvous 
a plu ordonner aucuns pour 
debattre la maticre, & oupvrir ce 
qui eft àtraittier en ce prefent 
Confeil , & me y avés voulu met- 
tre, pofé que je n’en foie pas fuff- 
fant. Etquanteft de moy, & auf. 
fi, Meffcigneurs & Compagnons, 
qui font cy ordonnéspourcefaire, 
voufiffons mieux que ceux qui font 
pour la partie du Pape deputés, 
oupvriffent la matiere, fi ont au- 
cunc cofe à propofer, ne dire pour- 
quoy La dE de ma mere l'Uni- 
verfiténe doic eftreoye, & accom- 
plie, pour venir au faie, pour ce 
qu'il a plu i mes Compagnons me 
charzier de parler, pofe que je ne 
y foie pas fuffifane, & quil'euffent 
mieuxfait, &c. Je feray au mains 
malque je fauray ; & pour en com- 
menchier , ilme fouvient de ce que 


difoit un Saige de Rome : que : 


quant on veut traittier d’aucune 
chofes on feirmettreun Preface, 
un Theume. par lequel on a apres 
plus legier & evidenten tendement, 
Namque, nifi fallor, ifte Prafatio- 


665, © diligentiss nos ad leétionem 


propolite materie Perducunt, & 
CAM ibi vencerimus, bujus juris 
évidentiorem preflant intelle£tym ; 
Le. ff. de injur. 

Et pour en enfuivant le confeil 
de celuy Saice, Je prens la parole 
de Ofée le Prophets en fon pre- 


mier chapitre, Congregati funt filii 
Ifracl, & filii Juda, ut ponanr fibi 
caput unum. Les fils d'Ifraël & de 
Juda font affemblés pour pour- 
veoir d'avoir un feulchief. Oren 
verité je puis comparer cette tres 
noble Congregation aux fils d’1{- 
raël , & de Juda, pour une confide. 
ration. Car aufli comme les fil£d’1{- 
raël excêdoicnt routes les autret 
nations en fainteté, & virtu, aufli 
les Princes & Prelars & le peuple, 
de ce Roiaume excede ces autres 
nations en Religion defainteChre- 
fienté. Ainf le dift Nicolas de 
Lyra,8cc. Mais tu meargueras que 
loenge eft vile en propre bonté , 
& que je neferoie pasacroué. Jay 
d'autres ticfmoins. S. Gregoireir 
Regifiro , quand il efcriptau Roy 
de France , qui pour lors eftoit , 
ne difoit-il pas: Ceftes paroles in 
forma, ouen plus grande, Quan- 
10 Regia MA) ne caterosantecellit, 
ira fidei veftre , incolarum Regni 
Vel culminis claritas inter cetera 
Regna precellit ? | 
Je treuve en un autre exemple. 
Il advint apres {a Paflion de Noître 
Seigneur un tres grand {cifme en 
l'Eglife de Dieu, qui fut induit & 
mis par l’Archidiacre d'Alexan-- 
drie,& en tant multi plié,quel Em- 
pereur chut en l'erreur desArriense 
Que feft l'en lors? L’en aflembleun 
grant Confei] & futen Milan, & 


—> 





du Concile de Conflance. 119 


là furent tous les Prelats d'Orient, 
& n'en demoura que trois de la 
vraye opinion , favoir eft, faint 
Crifpin, Hilaire, &c. qui ne fe 
retournaffent , fans rien conclure, 
& lors furent affemblés les Prelats 
de France à Lyon fur le Rhône, & 
nen partirent oncques, jufqu'à 
donc que l'erreur furextirpé , & 
pour ceS. Hilaire loe les Prelars 
de France, de la perfiftance qui ef 
eneux. Quand ilsont à pourfuivre 
aucunc verité , îls attendent bien 
le Prophete, qui dit: Clama, ne 
ceffes. Il nefefaut pastaireen cet- 
te matiere ; car fi comme incaute 
locution trait & meine les gens 
en erreur, aufli indifcret filence, 
uand il eftremps de parler , fait 
Fe. les gens en leur erreur. 
Je vous viensau fait. Le Roy, 
& Meffeigneurs de fa Muifon, en 
enfi leurs predecefleurs n'ont pas 
efté negligents en cette matiere; 
car ils ont tousjours procedé di- 
ligemment, & de maintenant ils 
ent appellé Ie Confeil de Mefhieurs 
les Prelats,qui font cy prefents.Et 
nf PetrusBle[enfis in gwadamEpi- 
ffala.Nonpoffunt convenientius agi, 
quam quod Céncilio terminentur. 
Gonfiderant que puifque le vrai 
Meflie promot , que ce que deux ou 
trois enfemble en fon nom oront,& 
impetreront ce qu'ilsrequierent , 
nous ne devons pas douter , qu’il 
devie à fi noble Congregation, 
commeil a icy affemblé. Et pour 
broyement , il me femble que tcls 
Prelats » qui ne font pas venus , 


viennent moult à ne , & à not- 
e Decret, que: 


ter. Ne dit pas 
ceux qui fe fuftraient de la Com- 


- pagnie de ceux qui traittent de 


extirper le fchifme, magis fcifmd- 


ticiquam Sacerdotes [unt vocandi? 
In q.1.nulli. 

Le Roy a fait ce qu’il devoir 
faire, & ce à quoy il eft renu : 
vous a appcllés , mais aufli cft-il 
cenu de executer , & mener à bonne 
conclufion. Quand il eft couron- 
né ,iljure, qu'il labourra quetout 
le peuple Chreftien gardera l'u- 
nion de l'Eglife, & la fainte Foy 
Catholiqne , voire o Île Confeil 
des Prelars & Clercs de fonRoyau- 
me. Meffeigneurs, je difoie que le 
Roy & Mefleigneurs de fa Mai- 
fon , eftes tenus de proceder à l’'u- 
nion de l’Eglife , par le confeil des 
Prelats du Royaume, & du Clier- 

ié, & puis donques qu'ils font 
affemblés , labourés que nousayons 
un vray Chief & unique. Car fi, 
comme dit Chryfoffomus , ainfy 
comme un Predicatur eft debiteur 
de verité, & de la dire, aufli les 
Princes & les Saints font obligés 
& dcbiteurs à accomplir, tant que 
elle leur eft neceflitée. Cap. nolite, 
x1.q.u11. Tels Princes font traïîtiés 
de verité. | 

Et pour ce doncques que la Res 
quefte de l'Univerfité eft & fainte, 
& jufte , vous devés labourer à la 
executer. je viens à ma maticreen 
repugnant & debattant cette befo- 
gne , ain{y que le Roy a accoutu- 
mé à faireez groffes befognes , qui 
chacun jour aviennent en fon 
Royaume,& voilt monftrer encore 

ue, la Requefte de l'Univerfité 
ia eftre accomplie , & que le 
Roy, neleshabitans du Royaume 
ne doivent obeïr ne à l’un, ne à 
l’autre des deux contendants de la 
Papauté, & avant, tout ce que 
Jay dit, & entends dire deffous la 
correétion, &c. & me foumets en 





120 Preuves de la nouvelle Hifhoire 


lacorteétion de la fainre Eglife de 
Rone. 

Je fuppofe premierement une 
cofe , qui cft veritable : que l’Eftat 
Papalfutordonné pour conferver 
l'union en fainte Eglife de Dicu. 
Cette fuppofition eft aflés deduitte 
au Chap. Loyuitur, 24. q. 1. c. 
Legimus, 1. dift. Enfi, comme le 
Roy eft fouverain en fon Royaume 
pour conferver & la pee & l'union 
entre Îes habitants du Royaume : 
ainfi Dieux, aprés qu’il eut ra- 
chetré l'humain-lignage , ordon- 
na la Foy & les Sacremehts, & les 
miniftres , pour les difpenfer, & 


_ veut qu'il yen euft un, qui effet 


omnium fuperior. Aufli veons-nous 

u'il y a ou Ciel un Souverain 
du uel toutes cofes procedent , & 
ch > il appert clairement que le 
Pape n'eft ordonné finon pour la 
confervation de launité, & union 
de fainte Eglife. Mais tumediras, 
ainfy des Seigneurs temporels, par 
femblable, &c. Je te repons qu’il 
y à grande diffcrence : cat le Pape 
ni les Prelats de l'Eglife ne font 
pas Seioncurs des biens de l'Egli- 
fc ; ils n'en font que deffenfeurs ; 
Ilsn’en font que Procureurs, cap. 
Fraternitaris, de donation. Mais les 
Seigneurs temporels font vrais Sei- 
gneurs, Cale S. Bernard , 4d 
Eugeninm Papam, non Dominum, 
Epifcopum , nec te confideres. S, 
Thomas , fi comme recite l’Arce- 
diacre ,xt1. q- 2 ap. 1. dit, que 
S. Gregoire reprint & redargua le 
Patriarche de Alexandric » Pour ce 
queilleappelloit Seigneur univer- 
e » & pour ce ; ceux qui l'appcl- 
lent Noftre Sei gneur, en Ii attri- 
buanc l'honneur qui eft donné à 
Dicu, font veuseftre fateurs.Qu’eft 


flaterie> C’eft attribuer 3 une per: 
fonne ce qu elle n’a pas , ou ce qu'il 
a,li actribuer, pour leextoller. 2e. 
dift. binc etiam. Et pourquoy L 
font-ils? Pour donner pour am. 
bition, comme dit S. Petrus: de- 
Puis que avarice entra en l'Eglife 
de Dieu, la Doctrine des faints 
Docteurs, a efté difputée , & de- 
prifée. Helas., l’eftat de la Papaute 
doiteftre fi faintement baillé, que 
ilneintervienne riens qui ne bic 
pur & net, c. In nomine Domini. 
23-dift. Helas! Quand noftre Sei_ 
gneur ordonnaun Vicaire, pour 
conferver l'union , il ne attendoic 
pas mettre matiere de fcifme ne de 
divifion. Nedift il pas à fes Apo- 
ftres, quand il fe debattoient : Quis 
corum cet major, qui major efie 
Voluerit inter vos, fiar ficur minor? 
Mais ne doutés mie que ceux 1 
quiecrent les hauts Eftarsen ce fie. 
cle, eft premieremence pour foy ele- 
ver , & non mie pouc pourfter, 
trouveront en la £ tres haute & 
tres excellente confufion. - 
Veons que par la mauvaife am- 
bition de ces deux contendants de 
la Papauté, que ce maudit {cifme 
a jufqu'à cy duré l'épace de treize 
ans. Et pour Dieux , quelsincon- 
venientss’en enfuit-ik> 1ls’enen- 
fuitque cely qui eft fcifmatiquene 
peut promouvoir aux Evefqués , 
neaux Qures ; & que les Ordonnés 
par les Evefques , ne font pas feurs 
de leur eftat ; imo, que telsen bail. 
lant les Sacrements , & auf tels 
qui les rechepvent, pechent mor- 
telement, ne font pas veus pooir 


- prendre l’execution des Sacre- 


ments, Etainf le tient Robannes 
in fumma confef. lib. 3. tit. CL 
& tels, qui fe inmifcentin Divinis, 

raliter 


« 





eo % 


du Concile dr Confance. 121 


taliter fufperfs , ne font-ils pas 
irrcgulicrs ? cap. cum æterni, cap. 
Chm medicinalis, cap. prater bac. 
Tmo tales crimen infideliratis in- 
chrrhrit, 

Or fuppofons que cely de Rome 
foit fcifmatique. Veons qu'il en 
avient , comme j'ay cy devant au- 
cunement touché. Les Evelqués, 
lcs Prelatures, les Cures, ilne ks 
peutdonner.T els qui funt pracifi ab 
Ecclefiæ, comment ordonneront- 
ils ? Qu'en dit Guill. de Monte 
Lauduno ? 11 dit que les ordres 
rechaptés à pracifo , non habent 
purum carallerem ; [ed carailerem 
crudum © imperfeilum, intir. de 
carait. in fuo S'acram. circa finem. 
Nous difons qu’ils font fcifinati- 
ques , auf dient.ils de nous. Ne 
diftmie S. Ambroife queläoü ila 


‘{cifme, queiln’y a pas vraye Foy? 


Et S. Auguftin dit que les {cifma- 
tiques Fide carent. 24. q. 1. ad- 
vocavit. Or confiderons que pour 
la faveur de deux hommes mortels, 
tout le peuple Chreftien eft & de- 
meure en tel crreur , & en cel dit 
crime, Penfe chacun qui y peutre- 
medier , s'il n'y a labouré , quelle 
excufation il pourra prendre. N'cft 
pas veu fe confentir, canfentire eff 
tacere, cum poflet quisredarguere, 
vel errorem adulando fovere , in 


Glof. ordin. ad Galat. vi. adbuc. : 


84 diff. cap. facientes. Et Dieu 
mercy , le Roy y a tant labouré, 
que les deux hommes ont juré à 
mettre union gn J'Eglife, voire 
etiam per viam cefiens : Mais 


toutes voies ilseftoicnt tenus avant 


le ferment fait par eux, voire par 
ccflion. Un bon Pafteur ne met-il 
pas fon ame pour fes Oclles ? Et par 
plus fort doncques nc doit-il pas 


mcttre une chappe rouge, pro boc 5 
c. nonn. 13. dift. S. Auguftin v? 
plus avant ; car il dir expreffement 

ue quand il y a aucun trouble en 
l'Eglife, & le Prelac peut ceder 
tel trouble, ou fcifme , par ceder 
à tel droit, pour le bien de pais, 
il fe doit departir, c. aduerfitas 
VII.g. 1. 

Aufli pour efchever un grand 
efclandre, ne doit mie un homme 
renonchicr à fon Bencfice c. "1/4 
eum prid. de renunc. Le Pape, les 
Evefques, ilsnefont mie pa cux- 
mefmes ; mais pour tout e peuple. 
T'anto enim Epifcopalis dignitas 
dignior extitit , gnanto magis pre 
commodis fubditorum, La Dori- 
ne des faints Dotteurs , monftre 
tout clerement , qu'ilseftoient, &c 
font tenus ces deux contendants 
obligiés à ccder , & pourchaffer 
l'union , par toutes voies poffibles 
& raifonnables. Ils’n’en ont riens 
fait : Que s’enfuit-il? Qu'ils font 
vehementemen® fufpcéts de herc- 
fie & de fcifme. Il ne faut riens 
taire en cette maticre. Qws ver:- 
tatem celat, fuper fe iram Dei pre- 
vocat. Il ne faut riens epargner. 
Tels deux contendants, comment 
fontilsentrésen La Papauté ? Com- 
me deux renards ; comme les deux 
plus devots detoute la compagnie, 
& qui fembloient avoir plus à cucr 
la voie de ceflion. N'ont-ils pas ju- 
ré à pourchafer l'union par tou- 
res voies & moyens qui leur font 
poffibles > Le ncftre efpccialement 
a fait merveilles. Ne jura-il pas 
de rechief apres la reftitution trois 
cofes à L'une qu'il cederoit, al- 
tero cedente , mortuo , vel ejeéto : 
2°. Quod nec direélé ; nec indireëtè 


faciat aliquid per quod via ceflig- 
Q_ ; 





Poe 


122 | Freuves de la nouvelle Hifloire 


#15 iMpediatur. Qu trouveta len 
plus grande tyrannife que en ces 
deux contendants, qui veulent en- 
fi cenir & ufurper le Siege Papal, 
contre les faints Bocteurs de l’E- 
glife, contre leurs ferments 2 
Les droits ne font point de dif. 
ference entre un intrus, & encrt 
celui qui veut induement retenir 
& oflides ce que ne lui compette 
js s ne ne peut retenir 5#- 
dignè xt. g. 2. c. fepe, de reffie. 
fpoliat. Je dy verité, par le fer- 
ment que je apporte de baptefme. 
Je nefay comment l'en fucffre deux 
tels ennemis de noftre Foy. Ne les 
pRoe par ces Decrets Ante- 
chriffs , & deftruifeurs de Chre- 
ftienté? c. in nomine Domini 23. 
diff. & par les cofes devant dittes 
appert clerement que la Requefte 
de l’Univerfité doit eftre faitte, & 
que nous nous devons Partir de ce 
Seigneur, auquel nous avons obey. 
Si nous confiderons ce que die 
le Chapitre ;# nomine Domini: Ne 
anathematifc.il Pas ceux qui obeif- 
fentètels, &c> Mais tu me argue- 
ras que ce Chapitre ne fue pas fait 
à ce propos, & ainfi qu’il n'y doit 
pas cftre appliqué : fauve la rcve- 
rencè de ceux qui le voudroient 
arguer,je dis Quela raifon eft maire 
que elle n’eftoit pour lors. Probo 
cap. ubi majus, Mais que L Re. 
quefte de l'Univerfité doit cftre 
accomplie : je le monftre par une 
autre raifon. Je ne veul rien di. 
1e de moy: je ne ferai que reciter 
les faints Dodteurs. S Apientibus 1a- 
men legem loquor. Les Docteurs 
ient, ueune Coutumace en fous 
_ Vtain Evefque ou Pape, nef. 
_<e pas hercfe toute clere ? Eftre 
“tacré cn la Papauté par hypocrife, 


& la vouloir retenir contre fon 
ropre ferment ,.& contre toute 
a Doétrine des faints Doéteurs. 
Et ce tient S. Thomas, fi comme 
recite Johannes in fumm. confef. 
lib. 1. rit, 6. q. 13. & Lfidorus , 


4 fe feine tenir la fainte Foy , & 


efpite & contemne les traditions 
des faints Percs , & des faints Do- 
éteurs , & par occafion de ce divife 
l'Eglife ; il eft hercti ue. Et dy 
outre, & ufe des ro des Do. 
éteurs, que tel doie eftre dy vray 
herctique. Quid alind eft Peccatum. 
alienandi,nifi repngnare & contra- 
dicere DoftrinamS antforumii.Reg. 
xv, Quandilavient queun homme 
met une faufle Opinion en avant, 
qu'il foit preft de fe corrigier, s’il 
veut efchiver herefe. Et S. Augu- 
fin : Qui pour prefider treuve 
faufles opinions , eft herctique , 
24. qe 111. bererticus. Et ainfy il 
appert clerement que la Requefte 
cft tres jufte, & que elle doit eftre 
accomplie. | 
Ildit que la voie de.ceffion n'eft 
aS juridique, & que elle eft diflone 
à droit, inufitée ,-& autrefois re- 
futée. Nonne affertio , eff bere- 


‘tica ? Mais plus fort, outre ce 


fcifme , encore font-ils tant d'au. 
tres maux, &c. Or confiderons le 
{cifme que commirent Dathan & 
Abiron contre Moylfe. Ils renoient 

ien la Loy, finon entant ce cem- 
me ils faifoient le fcifime. Maiscès 
deux font fcifme, non mie feule- 
ment contre le Peuple Chreftien, 
mais cohtfe l’Efprit du Ciel ; puif- 
que de fait ils nourriffent le fcif- 


me,ne per DE contre l’ar- 


ticle de unité: c. enique VI1. qe 
I. Ce tiennent Johar». Archidiac. 
Laur. Le Pape li mcfme confefe 


L 


ce nc nm en - ml. 





du Concile de Confiance. 113 


bien quequand il peche,qu’il peche 
plus que les aucres hommes. Ne 
dit pas Johannes Gloffat. Decreti, 
que quand le Pape fait fcifme, il 
doit eftre condamne, fans aucune 
mifericorde, 2.q.v. Preful. 

Une raifon des adverfes. Certes 
nous confeflons bien que-les cofes 
vont tres-mal ; mais nous ne fom- 
mecs pas Juges competants en cette 
ns Ils dient mal ; car en ce 
cas le Pape puet eftre blafmé 
chacun, pour les cofes deflus dit- 
tes, comime la Glofe du Decret 
ur. ©. S'icut 96. diff. 23. q. ç. de 
Liguribus, co. Princeps, 1bi ad 
hoc : & aux inconvenients {e trou- 


. vent trois remedes : l'un, que l'on 


pourra appeller au Confeil general: 
C. In Fidei faverem , de heret. 
hoc tenent Johann. © Cardinalis. 
Affn de pooir contraindre la du- 
reté de ces deux gens , faifons 
comme fit Saint Paul à Saine 
Pierre, ne refñfta-teil pas /n facie? 
autrefois a efté prefchée & prati- 
quée cette voye de fuftraxion. Ne 
c'len pas, Anaftañe Pape , fuftra- 
xion de Calixte Archevefque de 
Vienne? Ne manda pas le Pape, 
que l’on ne l'obeift fus? Les An- 
glois autrefois, quand il y avoit 
deux contendants de la Papalité, 
nonne fabfiraxeruns fe , jufqu'à 
ce qu'il y euft un vray & unique 
Pafteur ? Et ainfi il appert que 
la R equefte de l'Univerfité eft jufte 
& raifonnable, imo neceRaria. 
N'eft-i pas noté d'hercfe? Parer 
claré per Univerfirarem, que ipfum 
declaravit [cifmaticum , & vehe- 
menter fufpetlum de berefi. Ergo 
non communicemus cum ipfo.c. Ex- 
communicamus. $.1.res eff notoria. 
Et fi tu me argues, tous les Pre- 


Jats qui li ont fait ferment fe par- 
jurent. Je te répons que non : car 
ils font tous affols du ferment 
qu'’ilsly ont fair,quant à ce prefenr. 
c fin. de here[. Imo ceux qui 
croyent & qui donnent aucune 
aide à tels fcifmatiques , font ex- 

uiémés. Et excommunicamus.cres 
ne Je te disque m2 confcience 
me ammonefte : je ne laiferay pas 
à dire verité. Je ne fai comment 
l'on leur a fi longement obéy. 
Et ainfi appert que É Requefte eft 
Fe belle , & que chacun qui 
y puet, devroit labourer à l'ac- 
complir & executer. Je croy qu'il 


n'y a cy Prince , ne en tout ce 


Royaume , ne Prelat , s’il avoit 
aucune groffe befopne à faire, & 
il leuft l'opinion de l'Univerfité, 
qu'il ne lbouraft aprés feurement 
à executer celle opinion. 

Quant eft de moy, j'ay efté au 
Confeil des Papes , des Rois, des 
Ducs, & des Princes, & fpeciale- 
ment Monfeigneur de Berry, qui 
cy cit, & ay efte fon Chancelier par 
l'efpace de dix ans 3 mais je ne 

us oncques en lieu, eù je trou- 
vafle meilleure, ne plus faine con- 
clufion que j'ay faitenl’Univerfité 
de Paris bien aflemblée. Ec ce n’eft 
pas cofe de quoy l'en fe doibtémer- 


“ciller ; car quand ils font bien 


affemblés , ils fe erouvent plus de 
mille Maiftres & Docteurs. Julius 


 Cafar, quand il eut amené cetre 


Univerfté d'Athenes à Rome, il 
s'en tenoit moult paré, & moult 
volontiers enfuivoit leur Confeil. 
Le Roy Chatkemagne qui la amena 
de Rome à Paris, ne la reputoic-il 
pas l'un des plus grands joyaux 
deon Royaume ? En veritré, je 
crois que Julius Caefar , ne Char- 


Qi 





114 Preuves de la nouvelle Hiffoire 


Jemagne , ne noftre Sire le Roy : 
qui prefent eft, ne nous qui fom- 
mes cy, ne pourriens avoir plus 
{eur ne meilleur confeil, que le 
confcil de F'Univerfité. 

Je vuel dire deux mots : Tu 
me demandés tantoft , fi nous fai- 
mes fuftraxion , comme fe gouver- 
nera l’Eglife? à qui appellera l'en ? 
qui donra difpenfations ? qui dif- 
penfera & confcrera les Benefices : 
& comment ? quelle provifion y 
fiton en la fuftraxion derniere » 
Je te répons que pour lors nous 
fumes bien affemblés, mais aviens 
cfpérance que quand il verroir,&c. 
il accepteroit la voye de cefljon , 
& de prefent, quant aux difpen- 
fations , les ordinaires, &c. #r in 
c. eos, & enjoindront & charge. 
ront ceux qui les difpenferoncr, 
de retourner au Souverain quand 
ÿ aura pourvcu : Sa aux ap- 
pellations | on tendra les Con- 
{eaux Provinciaux comme ils doi- 
vent cftre tenus de droit commun ; 
& là fera l'en les appellations. Les 
Archevefques appclleront aux Pri. 
mats. N'avons-nous pas l’Arche- 
vcique de Bourges, ceux de Vienne 
& de Lyon fur le Rhone Primats : 
& feroit veu que ce fcroit cofe 
plus convenable que les caufes de. 


moraflent en ce Royaume , que” 


qu'elles allaffent en autres Païs. 
Toutes voies je ne voudrois rien 
dire contre Îles libertés & fran- 
chifcs de la Sainte Eglife de Ro- 
me. 

Et quant aux difpenfations, 
je y retourne : je crois que fe l’en 
faifoit mains , que la cofe n’en 


itoit que mieux. Et fi comme note 


Hoffienfis in c.omnis atr.fex.exir. 


de pœnit, © remi f. tels qui dif- 


penfent fi legierement n’entendene 
pas fi EE la matière des 
difpenfations. Les difpenfations 
qui fe font chacun four , ne font. 
ce pas diflipations ? Nous vcons 


avenir. chacun jour un ne Fe 
‘un Archevefque. Ne faura ti pas 


. . ° 4 
mieux moderer tellés difpenfations, 


que ne feroit un Secretaire de : 


Cour de Rome ? | 
Tu me demanderas apres: Sela 
fuftraxion eft faitre ; aurons-nous 
pour ce la pais en l'Eglife? Nen. 
ny: que ferons-nous doncques ? Si 
nous faifons Confeil general de 
cette obéïffance, encore n’arons. 
rot, asunion. Mais je te repons, 
que l'en labourta à faire affembler 
le Confeil general de cette obéif. 
fance, & de l’autre enfemble, & 
lors s'ils ne veulent ceder » &c. 

J'ay au mains mal que j'ay Pus 
parlé ;°& fi ne fuis pas pertinace, 
de je ne veuille muer ma opinion, 

1 je oye räifons qui militent au- 
contraire. Item mes compagnons 
me font dire, que s’il vouloit pro- 
ceder aux promotions, l'en proce- 
deroit commé l'en à commencié 
par voie d'appellation au Confeil 
general. Les autres qui font char- 
gies de debattre pour le Pape, di- 
ront ce qu'ils vodront, & s'ils 
veulent prendre aucune cofe, pour- 
quoy la Requefte de l’Univerfité 
ne doit eftre accomplie , nous les 
orrons volentiers. 

Le Chancelier dir à ceux qui 
doivent debattre pour le Pape, 
que vous foyes Lundy au matin. 
tous prets. Lefquels demande- 
rent un mois. L'on appointa que 
ils ne avéroient que jufqu'au Mer- 
credy prochain enfuivant. | 


= Se mn — 


En 





du Cortile de Corflance, 129 


or e-mp, 





Enfuit la Lg faitte par Maiftre Guillaume Filla- 
ftre Deen de Reims, Le la partie du Pape, impugna- 


tive de la Requefte 


e l'Univerfité de Paris, præfente 


Keze, prafentibus Ducibus Biturie , Borboniæ, Domino 


Petro Navarre, Ec, 


Anete in dileëtione, Job. 

xv. Jelus Chrift men Sau- 
veur en ayant compañlion de la 
grand tribulation de l’Eglife,qu’il 
preveoit avenir ,ayant aufli pre- 
méditation de la grieve & amere 

s: s.N . 

paflion qu'il eftoit à fouffrir, pour 
racheter l'humain lignage, pour- 
veantc que fes Apoñtres le aclef- 
foient , leur propofa les paroles 
que j'ay deffus prinfes. Manete in 
dileétione mca: aufi comme il vou- 
fift ainfi dire ; je vous ay aimé 
chierement , & aime fans departir. 
Demorés doncques fermement, & 
en mon ambur, fans departir. Ma 
tres-belle Dame l'Univerfiré, je 
ne l'appelle pas ma mere ; car je ne 
fuy pas digne d’eftre fon fils, mais 
je me repute ferviteur d'elle, a fait 
propofer plufeurs cofes contre no- 
ftre S. Pere le Pape , tendant -& 
concluant finalement, qu’illy foit 
faitte fuftraxion de obéïffance, & 
pour ceilaefté ordonné, qu’il euft 
aucuns qui debatiffent, en ouvyrane 
lamaticre ; & pofé que je fois de 
ce infuffifant , j'ay cfté elu un de 
ceux qui ont à dcbattre la partie 
du Pape. 11 me convient prendre 
conclufion contraire à la conclu- 
fion & Requefte faitte par l’Uni.- 
verfité. 1ls difoient æcedire, & 
je dis: Mancte, bd 


+ Quand je confidere la tres-haute 


Excellence de voftreMajeftéRoya- 
le , destres-Puiffants Princes Mef. 
feigneurs les Ducs cy prefents, & 
mes autres Seigneurs de voftre 


- Maifon,, & le tres-Noble & Saine 


Confecil cy affemblé : la matiere 
de quoy j'ay à parler , fi tres-hau- 
te & {1 profonde , & la rudeffe de 
mon engin; Œn'eft pas merveilles 
fe jay crainte & paour : mais je 
confidere voftre benignité: je prens 
afeurement en moy, & me vien 
nent les paroles d’un Orateur, qui 
difoit un Prince. Sire, tels qui 
neofent parler en fa prefence, ne 
connoiffent pas fon humanité , & 
enfy c'eft quand au premier, & 
ne au fecond de cefaint Con- 


cil: je fuppofe que les fuppots de 


cely fapporteront mon ignorance. 
Et puis bien prendre les paroles de 
l'Apoftre. Urinam fuftinereris mos 
dicum quid infipientiæ mea , [ed 
GC’ fapportateme. Et quant au der. 
nicr, à la matiere qui eft fitres- 
grande, j'ay jctré mon efperance 
en Dicu, en efperance qu'il luy 
plaife m'envoier grace de pooir 

arler en cette matiere , cofe qui 
Be plaifante à Dieu, & pourfita- 
ble pour le bien & union defainte 
Eglife. Et me fouvient de cette 
bonne femme Ruth, qui entra en 
un champ, pour cueiliir les epis, 
qui demoroient apres les cueilleurs, 


Qi 


116 Preuvcs de la nouvelli Hiflotre 


& quand fe Seigneur à cui eftoit le 
Champ, la appercheut, la prit à 
goufier , &c. 

Je fuy aufli comme celle eftoit. 
Je fuy depourveude feience, & fi 
n'ayicy nul de mes livres, & enfi 
il me faut cucillir les efpis, qui 
font demorés aux autres, & pour 
ce , je fupplie au Seigneur du 
champ,queil me veuille prendreen 
gra, & que il me veuille donner, 
 &c. Et pofé que je ne deuffe nul- 
lement avoir pris cette charge, 
toutes voies y a-il aucunes chofes 
qui me donnent excufation. Pre. 
mierement , pour le commande- 
ment Roial. 2°. Propter exhorta- 
tionem de Meffieurs Îles Deputés 


pour cette partie foiftenir, qui me 
ont requis de parler cette premiere 


fois, pour qu'il n'y a nul d'eux 
qui ait langue Françoife, ne que 
n'eeuft peu plenement entendre, 
& pour ce que cette matiere n'eft 
pas plefante , & que fay bien ne 
poroie pas plaire à tous, & auf 
pour ce que cette matiere eft mile 
en maticre de Foy, avant toute 
œuvre , je protefte de ne dire riens 
par maniere de affertion , opinion 
ou determinatiôn ; mais je recitc- 
ray le Memoire qui m'a efté baillé. 

Item, que s'il arrivoit que je 


diffe riens contenant erreur , ou 


qui obvie à la determination de 
l'Eglife, ou des faints Docteurs, 
dés à prefent je les revoque & rap- 
pelle, & nie foumets à l'Eglife Ro- 
maine. Item, que je ne entends ad- 
bcrer, ne donner faveur à nul he- 
retiqueou fcifmatique, & se ce 
qu'ilaefté die par les propofants de 
l'Univerfité, que Benediét eft enfy, 
fi jelc favoic, je ne le voudroie fou- 
tenir, ni adherer à fuy, & ne me 


entremettre de cette prefente pro: 

ofition ; mais il me femble, fe- 
Le que j'ay oy en leurs FOR 
tions , qu’ils mettent bien leur ma. 
jeure , mais je n ay encore point oy 
prouver fa mineure. 

Item , prorefte que n'entends 
riens dire d aucun, & par efpecia- 
lement de Madame l’Univerfité , 
qui eft cel efcript de vie, dequoy 
pieeis Ezechiel, qu'il avoit quatre 

cftes &.un efpric, & 4d moni- 
tionem Spiritks, vifiomovebatur. 
Je Do ces quatre be- 
ftes pour les quatre Facultés de cet- 
te tres-Noble Univerfté , favoic 
eft les Arts, Medecine , Decrct, 
& Theolosie. Par la premiere be- 
fte parla S. Lucas, qui traite de 
l'humanité, je entends la fcience 
des Arts, qui doir eftre apprife en 
joneffe , & pour cedifoit un Ora- 
teur, ad bas fcientias acquirendas 
adolefcentia gloriofa..Par fa fecon- 
de befte, qui eft enfeigne de veau, 
par S. Mathieu trairte es facrifices 
& Sacrements de fainte Eglife; 
j'entends [a fcience de Medecine. 
Car auffi comme la fcience de Me- 
decine eft ordonnée pour obvier 
aux maladies humaines, aufB les 
fatrifices & Sacrements de faince 
Eglife font medecine des pechiés. 
Par la tierce befte qui eft en four- 
me de Lion, par S. Marc, qui 
traitte de la Refurreétion, qui eft 
forte & haute matiere; je entends 


la Faculté de Decret, par laquel- 


le les appetits beftiaux font com- 
polés, & rcfrains. Par la quarte 

eftc , qui cft en fourme de Aigle, 
pat S. Jean , qui au faint geron 
de Jefus-Qft puifa plus parfon- 
dement en %fcience de la fainte 
Trinité, & qui parla par fus rèus 


e res PUS - 


+ py ETS RS 1% mn ne 


Ces 


en med PS pm pp 





ds Concile de Conffance, : 117 


Les autres, qui dit : 1» rincipie 
erat Verbum , j'entends CE 
de la fainte Theologie, quieftfur 
toutes lesautres, qui congregue & 
enfembletout. 

Avant plus dire , je protefte 
quintement que jeneparleen cette 
matiere poug nulle faveur ne obli- 
gation que je aie à noître S. Pere ; 


car oncques il ne me fit bien, & 


aufli je ne l’en ay pas emprefic, & 
comme vous favés, ilne donne pas 


volontiers fans demander. Ces co- 


fes premifes je viensàmontheme, 
lequel noftre Sauveur propofa à fes 
Difciples : Mancte in dileëtione 
mea; auquel theme nous font pro- 
pofces deux vertus , Charité & 
Perfeverance , defquelles il nous 
ammonefte, & met Charité comme 
la premiere, & la Dame des au- 
tres Vertus , & le fondement.Car 
aufh comme un cdifice, s’il n'eft 


bien fonde , il eft tantoft en bas : 


auffi fi Charité n'eft fondement , 
tout ne vaut riens. Et pour ce, 
difoitl'Apoñtre: Si linguis homi- 
num loquar , ce. Sicomme un ar- 
bre qui n'eft bien enrachiné, ne 
peut fructifier ; aufhfi la Charité 
n'eft le fondement & la racine, &c. 

ur ce difoit S. Gregoire : Non 
babetramus aliquid bon operis ; ni- 
f fandetür in radice Charitaris. 


Mais pour parler de perfeveran. 


ce, je confidere ce que difoir l’au- 
tre jour le propofant , que quand 
D np fleury, & fi plaifant, 
aucune fois vient, que le fruit ne 
vient pas à faifon , ou pour que ne 
l'artend pas à fructificr, ou aufli 
qu'il vienc une bruine, qui*gafte 
& deferte tout le fruit de l'arbre. 
Mais je veul mettre une autre rai- 
fon; car aucune fois la racine n’eft 


- Papic , où cftoit ce 


pas bonne affés : auffi quand il n’y 
a Charité, riens n'a perfeverance. 
Nullui -n'eftà loër ne prifier, s’il 
n’eft perfeverant.Landa naufraran- 
tem , dam venerit #d portum. Lcg 
Ducs d’une bataille ne viennent À 
loër neprifier,jufqu'àce qu'ilsaienc 
victoire obrenuë. 

Je prendsles paroles propofées, 
mancte, Ce. en la perfonne de Bc- . 
ncdi& qui les dirige à vous, & à 
Meflieurs de voftre Maifon, & à 
voftre Confeil , & vous argueain- 
fy, que vous le devésamer, &ne 
vous devés pas fuftraire de fa obeïf. 
fance, & dis ainfy. Je vous ame 
chicrement , & ame fans partir. 
Demorés doncques fermement en 
mon amour , fans departir. Qzod 
probarur per ditium Salvatoris. 
Ego diligentemme diligo. Si qurs 
diligit-me, fermonem m:um fervi- 
bit, @ ad cum veniemus , © m4n- 
fionem apndeum faciemus. Maï: je 
preuve F antecedeñt que noftre S. 
Pere vous aitame , Sires, & pour 
cequ: mes probations jacent ri = 
élis, jé propoferay mes faits, & 
lors appreficrai mon anteccdent 
prouvé. Er quand je entrcen la 
matiere, je traitteray de la puif- 
fance que les Rois ent de garder 
les Eplifes de oppreflion. Le Pa- 
triarche a allegué plufieurs bell:s 
autorités ; mais je en allegue ure 
autre raifon, quant au propos de 
cette matiere. 

Jedis que comme leRoy de Lom- 
bardie occupaft laterre de l'Egli- 
{cle Pape Adrien manda le Roy de 
France Charlefmaine, qui lors re. ‘ 
gnoit, & print le chemin Char. 
lefmaine, pour aller à Rome à 
Adrien, & s'en alla je la Citéde 

uy Roy, & 





128 Premves de la nouvelle Hiffoire 


la alMieoca, © exercita ibi dimiffo, 
% 4 « 
s'en alla à Rome au Pape Adrien, 


Jcquel moult honorablementle re- 


cheupt: & apres ce s'en retourna 
arriere à Papie , & eut viétoire , 
& puis retourna arriere à Rome, 
& lors le Pape Adrien veantqu'il 
avoit pris & fubjugué def derarum 
Regem {on adverfaire, qui ainfy 
ufurpoit da terre de l’eglife, prift 
Charlefmaine, Syrodum convoca- 
vir, auquel furent 153. Evefques, 


que Abbés, auquel Confeil fut 


baillé audience pour elire Charlef.. 


maine, & de ordonner Apoffolicam 
fedem,É ibietiam fuir per Adria- 
num Patriciatus PE & fut 
environ l'an +54. ans , par quoy 
allés appert qu'il n'cftoit pas en- 
core Empereur de Rome, comme 
il fut apres. 

Mais pourquoy en ce temps bail- 
loit l'en fi grande puiffance en l’E- 
glifee, aux Princes feculiers? Re- 
ponfe , pour expeller les hercfies &c 
fcifimes ,c. Adrianus in Synodo 63. 
diff. Mais telle puiffance ne leur 
dure mie tousjours ; car ils y re- 
nonchent,dift. 63. $. verum. Et po- 
{6 que leur confentemegt & appro- 
barion cz Elections de Prelats , qui 
{e font faites comme convenables , 
&c. Je crouve bien queles Rois, 
de France ont bien expellé aucuns 
dc la Papauté , qui la ufurpoient, 
fans avoir droits mais je ne trou- 
ve point qu'ils s’efforçaffent d’en 
debouter nul qui euft droit. Je 
touvc bien queautrefois le Roy de 
France deboutta & expella Albi- 
gcphios, & le Comte a Toulou- 
fe, pour ce qu'ils eftoicnt hereti- 
ques : mais je ne trouve pas qu’il 
euft la connoiffance de la caufe de 
herche, il n’a nemes à execuwr. 


C’eft une cofe toute clere : ce cy 
n'eftoit que un homme tout fimple, 
que le Roy euft en fa prifon du 
Caftclet, qui fut heretique , ou 
{cifmatique, il n'en retenroit , ne 
ne voudroit ufurper la cognoiffan. 
ce ; mais le fairoit remettre aux 
Gensdel’Evefque. , 

Etain{y, jem’efmerveille moult 
comment l'en vous requiert de vous 
chargier de cette caule. Je ne trou- 
ve pas que toutes les Nations en- 
femblées puiffent juger ne con- 
damner le Pape : comment donc 
par un Conlieil qui eften petit 


nombre, quant au regart de toute 


l'Eglife, & qui n'eft que la quarte 
ou quinte partie, le jugerés-vous ? 
Je me efbahis comment Gens fa- 
chans vous font telles Reéqueftes. 
Ne lifens- nous pas que pour ce 
que le Roy Ofias voulut entre- 
prendre à faire les facrifices qui 
appattenoientaux Preftres, en lieu 
de lamina aurea, que mettoient 
les Preftres fur leur É. , quand ils 
facrifioienr, ileut la face toute cou- 
verte demefcllerie, & les prophe- 
ties & vifions, qui eftoient devant 
cette entreprife, moult abondam- 
ment ; carilavoiten fon remps fl 
haut prophetife , qu'ils cefferent , 
& uc fur plus. prophetic en fon 
temps, ne ne admit nullès vifions, 
pour la punition de cette entre- 
prife. | 
Je viens au fait principal de 
N. S.P. le Pare. Avant que je 
aille plus avant, je prefuppole, 
premicrement : Que N. S. P. 
Pape eft de la tres Noble & Haute 
Maifon dela Lune : & pour arguct 
ta POtRe tions , comme argue 
€ propofant de l'Univerfité on 
il et 
de 


.€ft bien à prefumer , quand 


Re 





du Concile de Confance. 129 


de fi noble Sang , que les mœurs, 
enfuivent le lignage, & qu'il ne 
voudroit riens faire qui fuft con- 
tre raifon & confcience. Item , dez 
fa juvente , qu’il cftoÿr Efcolier à 
Montpellier, & au remps qu'il fut 
Bachelier, qu’il fut Licentié, & 


quand il fut Docteur , il eut tous- 


jours Dicu devant les yeux, & fut 
tousjours de moult noble conver- 


fation , & tels qui là le virent, 


fceivent bien comment il en va. 
Et apres quand il fur Cardinal, 
s'ilavoit bien vecu devant, il con- 
tinua de mieux en mieux: & eft 
cofe voire, qu’il fit plus granddi. 
ligence à TE l'union , 
que nuls des autres Cardinaux. 
Ne ramena.il pas par fa diligen- 
ce, toute Efpagne à l'obéïffance 
de Clement > Ne vint-il pas en 
France auf, pour cuider aller en 
Angleterre, afñn de les pooir redu- 
cer? N'eftoit-il pas de la plus gran- 
de reputation de tous les Cardi- 
naux , tant de cette obéiflance , 
comme de l’autre, & en fuffance 
& enmϾurs? N'a-il pas tousjours 
cfté en fainte converfation, & tous- 
jours de bonne vie ? Je m’en croy; 
mais j'ay veu tel remps en Côur de 
Rome, que les Prelatures ,. & 
grands Benefices cftoient à cely qui 
plus en donnoit: & aucunes fois 
avenoit que quand deux cn don- 


.noient un.mefine prix , tous deux 


le perdoient, & venoir un tiers , 
qui mettoit deflus, & l’empor- 


toit. Mais Dieu-mercy, fe croy 


que en fon temps, il a bien extir- 
p< à Cour de Rome cette Simonic, 
& s'il fuit auffi mauvais & fi per- 
vers, comme ils dienr, c'cft vray- 
femblable qu'il en euft ufé comme 
fes predecefleurs, mais il s’en cft 


bien gardé. 

Jevoy & croy bien qu'il a pris 
des finances, comme fes prede- 
ccffeurs : mais en ce je ne le ap- 
prouve pas ; non obftant que par 
aventure,fuft-ilexpcdient qu'il en 
euft plus prins. Je viens au faig 
principal , & pour en fuivre le 
Confeit de Accurfe, qui dir que 


divifiomentem reformat, juvat in- 


tellellym , © fact fallum divifum 
comprehendere, Je, diviferay ma 
matiere en trois parties principa- 
les; car je parleray premierement , 


Des faits avant la fuftraxion ; 2°. 


Des faits durant la fuftraxion ; 3°. 
Des faits de la reftitution,du temps 
d'apres, & du temps de main- 
tenant. 

Pour venir au temps de la premie- 
re partie, avant la fuftraxion il cft 
vray queapres ce que Clement fut 
decedé, les Cardinaux traitticrent 
de faire cle@ion, & pofé que le 
Roy leur efcript comment ils ne 


procedaffent pas fitoft à laElcétion, : 


n’y obtempercrent pas ; mais con- 
fiderant la fuffifance & prudhom- 
nie de Bencdiét , qui lors fe appel- 
loit Pierre de la Lune, le cfleurent 


en Pape, & fut faitte une cedule 


au conclave , avant la Elréion, 


. par laquelle tous les Czrdinaux ju- 


rerent quecely qui avenroît à cftre 

eleu,proccderoit à la profequution 

de l'union de S. Eglife, par toutes 

voies poflibles , fans fraude , fans 

circonvention, fans fimulation, 

voire jufqu'à cedct à la Papauté, 

en cas qu'il feroit veu utile ou con- 
venable aux Cardinauxs; & fe fon-. 
dent moult les propofants, qui 
ont parlé pour l'Univerfité: mais 
fe elle eft bien entenduë, ellcfaie 
mICux Contre quepro, 


LS 





? 


HO Prenves de lanouvelle Hifloire 


Ce fair, deux mois apres fon 
Elcétion , il envoya par delés vous 
en France, cettuy qui maintenant 
eft Cardinal de S. Ange, & l’'E- 
vefque d'Avignon, pour vous fai- 
re expoler comment il vouloit pro. 
ceder à l'union de l’Eglife par vo- 
ftre bon Confeil, & avifement, 
& vous fit expofer comment il 
avoit trouvé une voie, qui luy 
fembloic tres -bien expcdicyre & 
convenable , pour obtenir union 
en l'Eglife, & qu'il l'en voloit 
bien pourfuivre par voftremoyen& 
aide:& que vousli voliffiésenvoyer 
quelqu'un de voftre Sanch , pour 
ly der la pourfuivir. Laquelle 
voie eftoit de convention, & fit 
attendre à Paris fes Ambaxadeurs 

ar deux mois, ainflois que vous 
fe donnaffiés reponfe. Et eft vray 
que vous feigs affembler voftre 
Confeil furce ; & fut conclu au- 
dit Confeil : que la voie de con- 
ventionn'eftoit pasfafhfante, pour 
mettre pais en l'Eglife , laquelle 
N.S.Pere vous avoit faitre expofer; 
& fut.conclut qu’il n’y avoit voie 

lus bonne, ne plus expediente, 
comme elle eftoit, que les deux 


, contendants du Papatcedaffent, & 


renunciaffent à leur droit; & en- 
voyaftes pee luy en Avignon 
Mcffeigheurs les Ducs de Berry, 
de Bourgogne & d'Orlians pour 
ly offrir & prefenter la voie deflus 
ditte de ceffion., & pour ly ae 
plier de par vous, comment il la 
voulfift accepter & pourfuivir. Ils 
allerenr par de-là, & ly firent ex- 
pofer la volenté & affection que 


vous aviés à pourfuivir l'union de 


l'Eglife , & lÿ démanderent s'il 
avoit encore avifé aucune bonne 
voie pour feder ce fcifme; & lors 


LE 


leur dit, comment il avoit avife 
eu luy & fon College, & l’intrus 
e Rome avecq fon College conve- 
niflent en aucun lieu feur ; & il ef- 
ee que sils pooient eftre une 
ois affemblés , que jamais ils ne 


" pattiroient qu’il n'y cuft union. 


Quelle cofe oye , ils ne la eurent 
autrement agreable ; mais la firent 
dificulter en fa prefence, & im- 
pugner par plufieurs raifons : & 
apres ce ly propoferent la voie de 
ceflion , & que cette voie par vo- 
ftre Confeil bien afflemblé vous 
aviescleu, & ne vouliés autre pour- 
fuivir. 

Ccfair, N.S. Pere fit impug- 
ner cette voie de ceflion, comme 
non juridique, non convenante, & 
non practiqués ; difant que quand 
on debat du droit d’une cofe , qui 
veut favoir qui droit a ou tort, 
ce n’eft pas lamaniere de faire cef- 
fion , ou renonciation ; difant auf- 
fi que elle eft de grands perils; car 
lintrus de Rome & fa partie s'ef- 
forceroient,& diroient, s’ilsfefen- 
tiffent avoir droic, ilsne offriffent 
pasä ceder. N. S. P.le Papenela 
rcfufa pas fimplement , &c. mais 
dift bien, fi toft apres mon Ele- 
tion ; je vouloie ceder & renun- 
cier, l'intrusdiroit, & fa partie, 
il favoit bien qu’il n’y avoit point 
de bon droit; & ainfy ce ne fairoit 
que les indurer & leur accroiftre 
leur cuer, & quand il demanda 
à Meffieurs les Ducs par quelle ma- 
niere fe pratiqueroit cette voie de 
ceflion , ils ne en vouloient riens 
dire ne ouvrir, difant qu’ils n'en 
cftoient pas chargiés, finon en cas 


qu’il la voudroit accepter. 


Or, comme j'ay dir, ilnere- 
fufe pas fimplement ceflion : mais 


__ ME ne 


mn 





+ 


de Concile de Conffance. ot 3 t 


il la refufa bien , à faire aiñly 


promptement & firoft apres fon 
Election , & par celle maniere que 
Len ly offeroit de par Dieu. Mel 
feigneurs les Ducs s’en retourne- 
rent en France, & firent leur re- 
lation, qui ne vous fut pas agrea- 
ble; & feitresfecondement ae. 
bler voftre Confeil, pour favoir 
quid agendum , & n'en fut riens 
pour lors determine, finonque vous 
attendriés encore , fiilfeaviferoit 
pas, & qu'ilnefift pas diligence. 
1l vousenvoya , comme il fait 
maintenant que ce fcifme dure 
tant, & feites tiercement aflem- 
bler voftre Confeil, &. vous fut 
confeille, que fi vously faifiés fu- 
ftraxion de obéïffance, que les au- 
tres Rois & Princes qui ly obéïf- 
foient , luy fairoient femblable- 
ment, & que quand il fe verroit 


enfi delaifhé, qu'il s’emoliroit &: 


en accepteroit pluftoft ceflion. Et 
ainfy fut conclute la fuftraxion , & 
appointié que vous envoiriés par- 
devers l’intrus de Rome, pour le 
fommer de ceder ; &en cas queil 
en fairoit refufanche , que vous 
requeriés les Princes luy obéïffane, 
comment femblablement ils facent 
fuftraxion ; & envoiaffent par de- 
là : ne il accepta ceflion, ne ils fi- 
rent fuftraxion. 

* Jeretourneäla fuftraxion , ain- 
fy faitte: Vous la fefiftes publier , 
& executer jufques {ur les Ponts 
d'Avignon. De la maniere com- 
ment il fut affesié &c afally, je 
m'en deporte. Je fai bien que ka 
maniere de faire ne vint pas de 
voftre connoiffance , ne par voftre 
ordinance, & ce eft quant au pre- 
fuier temps devant la fuftraxion : 
mais je viens apres au fecond temps, 


favoir eft au temps dela fuftraxion. 
Vous envoyaftes Ambaxadeurs So- 
lemnels en plufieurs Royaumes, & 
à plufeurs Princes , afhn qu'ils 
feiflene femblablement fuftraxion. 
Vous ne trouvaftes nul , finon le 
Roy de Caftille , le Roy Loüis, & 
les Cardinaux, que les autres ne 
ly obéïflene , comme devant: & 
ainfy cette obéïffance demeura di- 
vife, & enfi c’eftoit faire d’un 
fcifme deux, apres envoyaftes Am. 
baxadeurs aux Princes de lintrus , 
voulfifflent pourfuivir cef- 
ion, & en cas que leut intrus ne 
le voudroit accepter , qu'ils ly fif- 
fent femblable fuftraxion. Vous 
n'en trouvaftes nul, qui acceptaft 
la voie de ceflion : ne qui la vou- 
fit pourfuivir, ne qui voulft fe 
affentir à fuftraxion : mais ainflois 
forte fians leur partie, difans que 
nouseftiens fuftraits deobéïr , pour 
ce que nous faviens bien que le no 
ftre n’avoit nul jufte & bon droit 
en la Papauté , envoyaftes à l'incrus 
qu’il voulfift accepter , c'eft à fa- 
voit la voie de ceflion : il la refufa 
person ,. difant que fenous par 
eça wiens bon droit, nous nevos 
driens pas ceder. | | 
Apresvous, Sire, envoyaftes à 
N. S. Pere , comment il la voul- 
fift accepter ; lequel, pour vous 
complaire , le accepta. Apres le 
Roy Loüis eftant en Provence, 
le refticua l’obéfffance de fon pays 
de Provence, apres qu'il fuit iflu 
d'Avignon , aufli les Cardinaux, 
& tout ce, fans fenefier à vous, & 
enfi ils vous laifloient deja, & 
cftoit une autredivifion. Apresles 
Cardinaux envoyerent pardevers 
vous, & vous fcirent fenefer les 
caufes pourquoy ils les avoicnt re 
| k ij 





132 Preuves ‘de la nouvelle Hiffoire 


fticuc. Ce fait , vous mandaftes 
quartement voftre Confeil , & fut 
mis en deliberation , à favoir mon 
fe il devoit faire reftitution. Con- 
fiderécs les caufes & raifons tou- 
chécs par les Cardinaux, & par 
fcrutine, trouvaftes que l'en Îly 
devroit faire reftitution , & fur 
l'Univerfte de opinion qui ceuft 
prefens les fuppos par conte, & 
tous les Abbés de Citeaux , & de 
Cluny ; les Eftudes d’'Orlians, 
d'Avignon, & de Touloufe, & la 
maire, & plus faine partie des Pre. 
lats, & enfi la concluftes, & la 
fciftcs fimplement, purement, & 
‘fans aucune condition ; & juraftes 
en foy de Roy à la tenir, & non 
revoquer , ni retraittier , & feiftes 
jurer à Monficur d’'Orlians , & 
femblablement la fic l'Univerfité, 
& envoya, & vous aufli lettres à 
N.S. Pere, &:-la raifon pourquoy 
vous la faifiés , eftoient cettes: car 
il offroit #niverfalius que vous ne 
demandiés. Item, car l’intrus de 
Rome n’avoit voulu accepter cef- 
fionstiercement, parce que l'intrus 
enreputoit fonfait-plus cier. La 
uarte raifon parce qu'uneæartic 
4e cetteobtïffance ne vous enfui- 
voit.pas.: Quintement , parce que 
tels qui vous avoient enfuy , vous 
avoient deja laiffé &: failly decon- 
venant. Sixtement, parce que Îles 
Cardinaux vous requeroient. Sep- 
temement , parce que la maire 
partie de ce Royaume en eftoit de 
oppinion. 7. 
Maisje viens encore à l'Univer- 
fit: Ne fit-clle pas reftitution ple- 
niere, & envoya à N. S. Pere fes 
Ambaxadeurs , fes lertres , fes 
roolles, & print gracede luy, & 
auf, &goy ,.& plufcurs fup- 


pôs d’icelle cftes bien & grande- 
mentpourveus. Mais pour ce que 
lc propofant de l'Univerfite dife, 
nous ne demandons pas nouvelle 
{uftraxion : nous nous tenons eif 
l'Etat que nous eftions avant lare- 
ftitution : car la reftiturion fut 
conditionellement faite, lefquel. 
les conditions ne furent pas accome 
plies. Je repons à ce: Je croy bien 
Le aprgs que la reftitution futenfi 

implement, purement,& fans con- 
ditions faitte , comme j'ay dit, 

que il y eut faitre une certaine ce- 
re » Pour quitter aucuns de Mcf.* 
fcigneurs les Princes, qui n’en 

cftoient pas bien contens, & fut 

v. jours apres, & dient aucuns que 

Monfieur d'Orlians s’en fit fort , 

& fe chargea de la faire pafler & 

accorder à N. S. P. le Pape, & 

l'envoyaftes pardevers luy, & vous 

fit fi bonne relation à fon retour- 

ner, qu'il vous pluft tres-bien, & 

que vous en fuftes content. 

Apres ce, N. S.*Pere affembla 
fes Cardinaux en la prefence du 
Roy Loüis, pour avifer maniere 
de proceder outre à la paix de l’E- 
glife, & fur conclutqu'il'envoye- 
roit folemnels Ambaxadeurs de- 
vers l’intrus de Rome, pour |y fe- 
nefer la grandemifere & pitié de 
ce fcifme , & des inconvenients 
qui s'en enfuivent , & pour ce le 
rcquerir que eux deux , & leurs 
deux Colleges conveniffent enfem= 
ble en une Cité qui s'appelle An- 
toife, qui eft en l'obérffance de 
lntrus, & que il eftoit rtoutpre- 
ftes de le informer de fon droit, & 
de oyr ceque l’Intrus pour fa par- 
tie voudroit propofer. Item, que 
il eftoit tout preftes, que en cas 
qu'il conviendroit , & il aven- 





du Concile de Conffance. 13: 


droit, qu'ils euffent en debat des 
raifons de droit ou de faic ; Que 
par aucunes bonnes gens cleus des 
deux parties, ilen fuft difpofe & 
ordonné entierement, haut & bas, 
en quelque voie poffible à extirpcr 
ce prefent fcifme, à accepter bon- 
ne voic jufque à ccflion , voire à 
non mouvoir jamais du lieu, juf- 
qu'à ce que l’eneuft bonne paix & 
union. | 
Apresil lesenvoya, & y envoya 
les Evcfques de Saint Pons le Ri- 
de , un Abbé, & le Procureur des 
Freres Mencurs en Cour de Rome, 
lcfquels declarerent l’intenfion de 
N. S. Pere. Lequel refpondit, 
que il ne mettroit pas x manibus 
hominum ce que Dicux ly avoit 
donné, &c. Que s’enfuit-il > 11 
mourut environ une ou deux heu- 
resapres. Lefquels Ambaxadeurs 
de N.S. Pere, apgesfe furent mis 
en prifon ,&n'en partirent jufqu’à 
cequ'ils eurent payé cinq mille de 
ranchon. Eux hors de prifon fup- 
plierent aux Anticardinaux , com- 
ment ils vofñffent ceffer de elire, 
& ils promettoient d'amener Be- 
nedit jufqu'à Rome, ce meftier 
eftoit , pour pousfuivir toutes 
voies poflibles , voire pour ceder, 
fe s’eftoit cofe utile. Lors aucun 
defdits Cardinaux repondirent , 
qu'ils avoient à proceder en fait de 
la Elcétion. Lesautres leur deman. 
derent, s'ils avoient puiffance de 
coder, & qu'ils cedaffent, & qu'ils 
cefferoient deelire, voire ainfi que 
le premier qui feroit eleu , feuft 
des parties de Italie. Et dirent au- 
cuns qu'ils en furent blamés des au. 
tres. Aucuns dirent qu’il leur di- 
rent que une partie d'eux retour- 
paft à Benoift pour avoir puiffance, 


& ils cefferoient declire. Lefqu ls 


. réfpondirent, qu’ils n’avoient pas 


puiffance , & qu'ils rerourncroicnt 
devers luy pour nient, & que il 
nearbitroient pas qu'il fe condef- 


cendift à la voie de cefion, com- 


me cc'foit voie non juridique. Et 
fe l'on me demande, pourquoy 
ne cedoit-il? Je repons , il n’en 
avoit pas puiflance ; & quinze 
joursapres, ils proccderent à l’E- 
Jection. 

Or regardes s’il fuft venu fitoft ? 
avant qu'ilen peuft avoir nouvel- 
les. Ilavoient deja eleu, & leur 
conviæs'en venirà Florence. Et 
quandilsoyrent qu'ilsavoienteleu, 
affin de ly prefenter parcillement , 
comme avoicnt fait à leurs fuccef- 
{curs, venrenc retourner à Rome, 
& envoyerent pour avoir faufcon- 
duit, lequel ne peurent oncques 
obtenir ; mais leur fit dire Ie nou. 
vel Intrus,queils ne fe travaillaf- 
fent ja de y venir, s'ils n’avoient 
autre cofc à dire qu'ils avoient dit à 
fonPredeceffeur.Ets’il voloicntau- 
cune cofe dire, il les reMnettroit à 
fon confeil, que il promettoit de 
aflembler dedans la T'ouffaints , le. 
quel il ne tint jufque à l’Afcenfion 
enfuivant. Lors veans qu'ils ne 


. pooient riens faire, s’en retourne- 


cnarriere devers N. S. P. & lifi- 
rent relation. Apres ce envoya N. 
S. P. pardevers vous, & vous fift 
fupplier, comment vous ly en. 
voyafliés deux ou trois de voftre 
Sang , à le conduire vers les par- 
ties de Italie, où ilcfpcroit proce- 


der plus convenientement à 1j: 


nion, pour la prochaineté de fa 
partie, & le euftes bien agreable 
&, luy ordonnaftes Monlieur de 
Bourbon , & fift commandement 


R iij 


v 
e 





154 . Preuves de la nouvelle Hifloire 


que l'en delivraft Gx millefrancs, 


& mandaftes à voftre Gouverneur : 


de Jennes ,commentil les recheuft 
à Jennes, &c. Et pour ceque Mon- 
ficur de Bourbon tardoit à aller 
_par.de-là , N. S. Pere fe avancha 
jufqu'à Jennes , & s'en revint en fa 
obéiflance , contre la riviere de 
Jennes. 
Quand ils virent qu'ils alloient 


E de-là , Monficur de Bourbon 


ut empechie , & ne y alla pas. 
Apres A eftilence de la mortalite 
cftaut là , s’en cft arrivé, ou àMar- 
fcille, ou à Veniffe, ne fay lequel. 
Or venons au fait premier: Il a 
offert aller & convenir en l’obét{- 
fancedel’Intrus. Il a offert ceflion. 
Mais plus il 2 offert à Jennes ne 
departir de la place, mais que ils 
Eulfenc convenus en aucun lieu 
feur , jufquesä cequ il yeuftunion. 
Or vées : Ses Gens ont efté empri- 
fonnés. Que voulés-vous qu'il faffe 
plus ? J’ay maintenant à prouver 

w’il atouteaffeétion à vous, & en- 
ê que vous ne le devés gs deleifier, 
mais que ous devés demourer en 
dilcétion , & par tant fera evacuc 
le propos de partie adverfe, & 
ammaine les faits cy-deflus recités 
pe le prouver , & outre ce par 

e maniere que argue partic adver- 
fe de conjectures, je veul arguer, 
& dyainfi. 11 a efté tousjours bon, 
doncques eftes à prefcrver, & en- 


core eft-il. c. cum ffndiis. co, cum 


in juventute de prefnmpt. 

Tant comme il fut Cardinal , 
fe fuc le plus diligent au fait de 
l'Eglife, & qui plus y laboura. 
Auf eft-il à prefumer que encore 
eft-il cely qui 2 plus fon affc&tion, 
&,qu'ilface, quand il a efté bop, 
auf fera-il au temps à venir. 6. 


fcribam de prel. Item n'a-il pas 
ofté fimonie de Cour de Rome, 
qu l a tant eu vigucur , àu CCMpPS 

e fes predcceffeurs » S'il fuftma- 
licicux, & aufli mauvais , comme 
dient les propofans de l’autre par- 
tie ,illa cuft practiquée, & en euft 
ufé en fon temps. Item, ce n'eft 
pas à prefumer , que luy qui a tant 
efté reputé, aille fitoft oublié 
toutes fes vertus & les bonnes 
mœurs dequoy il a rousjours efté ; 
qu'il oublie Les paines de Infer, 
qui font. fi grieves, ne Fe foit 
ainfi immemoiré de fon falut ; ains 
eft à prefumer le contraire, &c cit 
prefomtion de droit. 

Mais Je viens à montrer que de 
faitil a plus fait que l'en ne Îl de 
mandoit, & enfi vous n'avés nul- 
le occafion ne caufe de luy faire fu- 
ftraxion, & que ain {oit-il il 8 
pert clerement. S'il euft offert 
voie de ceflion, quand l'en sit te 
quift, .& l'euft fait tres-abundam- 
ment. Mais je monftre qu'il ait 
plus fair, & enfi ilappareftera qu il 
aura fait ce que vous demandiés 5 
car en la maire fomme la maindre 
eftcontenuëé;8&le monftreen la voie 
de convention qu'il a offert , car 
elleeftatilior, & amplior , © m4 
lior , convenientior , facilior, © 
expedientior, quam fit via cejhoi 
nis , & la prent en cinq dific- 
rences. . 

La premiere, l'en medira, l'Îne 
trus la voloit accepter ; voire cef. 
fon, fe Benedi& l'euft volu accep- 
ter. Lors je nefauroie excufer que 
je ne laiffe fufpeét de fcifme : mais 
oncques il ne avint ; car oncques 
homme ne fur certain qu'il La vous 
fift accepter. 


La feconde, l'en me dira, pœ : 


v. % 


- TS 





du Concile de Conffance. 136 


fe l'en n'euft pas pleine certi- 
tude , toutes voies en avoit-on la 
vraifemblable con jeéture, fans cct- 
titude. , verbi causa , forrè les An- 
ticardiraux le avoient efcript à N. 
S. Pere ,que l'en leur fairoit ; mais 
qu'il fuft preft de fon cofkt. En. 
core en ce cas, je le diroie cftre 
fufpe& de fcifme , non mie fcif- 
matique ; car pofé que le refcrip- 
fifent , plufieurs cofes puflent ce 
empefcher. Mulra enim continge- 
re poffunt, nt cam non caprat , di- 
cit Lex : Mais nous n’en avons nul- 
les telles conjcures. 

La tierce, l'en me dira queles 
Princes de l'Inteus , &°qui Îly 
obéiffent, la voloient & reque- 
soient, & voloient pourfuivir, en 
cas que le noftrela accepteroit, & 
l'en fommaft. Encore diroie - je 
que il demoroit fufpeét de fcifme ; 
mais je croi que encore n'a l'en 
Trouvé aucun de Princes de fa par- 
tie,qui l’acceptaft, ou au mains qui 
la voufift pourrfuivir. | 

La quarte, l'en medira que fes 
adherens, ceux par qui il fe gou- 
verne, c’eft-a-dire, l’Intrus la 

ourfuivant, & requeroient & le 
Lduifoiens, en cas que le noftre , 
&c. Encore je l’auroie fufpe&t de 
fcifme, mais l'en ne l’euft oncques 
en connoiflance. 

Or je viens à la voie de cef- 
fion, & veus prouver en deux ma- 
nieres, que la voie de convention 
eft la meilleure ; & enfi la voie de 
ceflion eft inutile, enfi prife fim- 
plement , comme elle a cfté offerte. 
Que ceflion foit inutile , je le prou- 
w : car la ceflion de N. S. Pére fe- 
roit denul effet, fi l’Antipape ne 


-cedoit auf: Je le prouve encore 


qu'elle n'eft pasfeulementinutile, 


mais avoccques , qu'elle cit noci- 
ve & domniigeufe. Pourquoy ? 
Car partie adverfe s’enforccroit , 
& sn feroit plus indurée cn fon 
cuct , & diroit: s’il euft bon droir, 
il n’euft pas cedé, comme cllea dit 
de la fuftraxion , que nous l’aviens 
fuftrait; parce que nous faviens 
bien qu’il n'avoit pas droit. Item, 
N. S. Pere cftoit d’unc fi grande 
fufifance & providence au temps 
qu'il eftoit Cardinal , non mic feu- 
lement de cette obéïffance, mais 
au(i au plus fort des Italiens , & 
des Princes de l’obtïffance de l’In- 
trus,que s'ils l’euffent veu ccdertan- 
toftapres fon Elcétion, ilscuffent 
dit : Ilappertbien de Sa Sainrcté, 
quand il apperchut qu’il n’avoie 
pas droit cn la Papauté, il s’en 
eft departi , tout le plus bel qu'il 
a feu : & enf s’en fuffent fortufits, 
comme ils ont fait de la fuftraxion, 
comme j'ay dit deflus. 

Item , via conventionis contient 
toutes autres voïes, S'ils eftoicne 
affemblés & convenus en un licu 
fcur, l'en porroit mieux & plus 
hautement practiquer la voïe de 
ceflion que autrement. Semblable- 


ment la voïe de réduétion. Ils fc- 


roient pluftoft ramenés à cette 
obtiffance , quand l’on auroit ou. 
vert lesdroits d’un coftc & d'autre, 
Par la voïc de arbitrage femblable. 
ment. Etaufliappert clerement que 
la voie de convention eft la mcilleu- 
re, comme elle contient toutes ces 
autres voïes, confiderés que la voïc 
de ceffon eft incertaine ; car quand 
le noftre auroit cedé, encore n'2- 
ricns-nous riens fait. Mais encore je 
veul montrer que convention eft 
meilleure voïe cn efferance; car 


comme j'ay dit deffus, N.S.Pere 





136 Preuves de la nouvelle Hifoire 


cfperoit vray-femblablement , que 
sils povoicnt ceftre ffemblés cn- 
femble , jamais il n’en partiroit 
fans union. Oril pooit mieux, fa- 
voir dec fa volenté que un autre, 
& il puct moult en la befognc. 
Itcm ; que convention foit mcil- 
Icure en efperance, eft vray-fembla- 
ble, car prefence a une vertu plus 
grande, plus efficace SE n'ont let. 
tres ou mcflaiges : Habet enim quid 
Latentis unus fermo ,ut ait Orator. 
Nc lifons-nous pas d’une lettre 
que envoyoit un Philofophe à un 
Empereur , & comme l'Empereur 
demandaft comment il pooit iflir 
de homme humain fi nobles paro- 
les, &c. Ha Sire, lui fuet-il ré- 
pondu , fe vous l’cufliés oy parler 
de fa voix vive, vous euffiés bien 
oy autre chofe que les lettres ne 
chantent. 

Mais encore que convention 
foit meilleure pour brieté ,+je le 
monitre , s'ils pooient cftre affcm- 
blés , Îc fait eft tout preft à mettre 
cn jeu. Les deux Contendants font 
là : les deux Colleges font Ii : 
s'ils veulent ceder, de ne peullent 
avoir meillcur. Quemancement de 
le faire. Si le noftre avoit ccdé, 
il fauroit aller à l’autre. Et encore 
pote [umi thcorica , ex lege f5 vo- 
luntate, Cod. de refcind. vend. 
Mais je dy outre, que convention 
& ceflion fuffent voïes parcilles, 
que n'cft mie, comme appert per 
Pradiila , {c devoit l'en gratifier 
& élire la voïe que N.S. Pere of- 
fre, & a voulu tousjours pourfuivir 
fa voïc de convention.Je dy outre, 
que convention cft plus certaine 
VOIC, que autre voïc particuliere, 
ne ccflion ne autre, & tens un 
exemple familier : Pour aller d'icy 


à Chartres, il yaun grand chemin; 
& fe y à pluficurs autres chemins 
& fentelertes par lefquelles aufi 
l'en puet bien aller, voire par 
aventure plus briévement.eJe veul 
aller à Chartres. L'en me dit qu'il 
y a gens d'armes au grand chemin: 
l'en me dit qu'il y a larrons ez 
autres chemins , l'en ne me dift 
riens de certain. Que feray-je? Je 
prendray le grand chemin, & puis 
me coabillotes à ceux que je ren- 
contreray, lequel chemin me vau- 
dra mieux pourfuivir. Auffi au 
pourpos :: Celui qui prend le che- 
min eftroit, s’il ne puet pañler 
pat là, $l convient qu'il retourne 
au grand chemin. Et aufi com- 
me convention , &c. | 
Maïs je dy encore que ceflion 
eft voïe plus difficile À venir à l’u= 
ne tee convention.O/ffendo. 
Qui feroit cely qui renuncheroie: 
pluftoft à fon droit, qu’il ne con- 
viendroit pas favoir s’il a droit ou 
non? Je croy que ceene feroit pas 
l'Intrus. Itcm , ceflion ne fe Fe. 
faire fans convention: & au 1ap- 
pert clerement que ceffion eft plus 
difhcile & plus longue voïe , que 
n'eftconvention,& par confequent 
pique il a plus fait, que l'en 
ne lui demandoit, & ainfi l’en ne 

lui devroit pas faire fuftraxion. 
Mais je viens aprés au tems de 
la fuftraxion. I] fur affiegé au Pa: 
lais d'Avignon. Quelle diligence 
au fait de l'union pooit- il faire 
pose lors ? Je croy qu'il en eftoit 
ien excufé. ff. de re judic. 6. Si 
quis canf, Or il ne puetricns faire 
ce temps pendang; aprés la refticw 
tion il offroit toutes voies poflibles, 
Voite à ne partir jufques J'en euft 
union. S'ils pooient cftre affemblés 
cnfemble, 





thiemble, & maintenant fi le vou. 
les laifier, & avés approuvé cette 
voie , & lui avés proumis à en- 
voyer Monfcigneur de Bourbon 
pour lui aidier à [a pourfuivir, 
É quoy je conclus que vous ne 
c devés pas laiflier. 

Mais je viens à la Cedule qui 
fur faitre au Conclave, de quoy 
l'Univerfiré argue fi fort, & pre- 
nons la fomme de la Cedule. Il 
jura qu'en cas qu'il avenroit eftre’ 
éleu , à proceder à l'union de l’E- 


 glile, par routes voïes utiles, voire 


jufque ad viam ceffienis inclufivè, 
en cas qu'il feroit veu pourfitable 
aux Cardinaux qui pour lors 
étoient, ou feroient au temps futur. 
Vous me dirés , les Cardinaux 
l'ont requis de ceder : il n'en a 
riens fait, ergo, &c Je répons 
qu'il n'eftoit pas tenu enfuir leur 
arbitrage , en temps qu'il ne fe 
referoit pas ad arbitrinm boni. 
Juxta !.3.ff. loc. & cond.l. vendit. 
Servi ff. de centrah, empt. & ce à 
auffi lieu en arbitrage juxra I. Si 
Lbertus , ff. de oper. Libert. L in per- 
fonis ff. dereg. jur. dc. 

Si les Cardinaux ont mauvai.- 
ferment arbitré, il n'eft pas tenu 
de Les enfuivir : mais qu'ils ayent 
mal arbitre, je le preuve; premier, 
cy ceflion eft inutile ;car par nous, 
riens fans l’autre ne feroic fait: 
il ne fut oncques trouvé que l’In- 
trus , ne fes adherents voulfiffent 
defcendre à cefhon : outre que elle 
n'eft pas tant feulement inutile, 
mais eft mauvaife ; car s’il ce doit, 
la partie adverfe s'en fortiferoit , 


comme elle a fait de la fuftraxion, 


en difant : 11 favoit bfen qu'il 


p'avoit nul droit, & enfi N.S. 


Pere à bien fait, & n'en vient 


da Concile de Conflance. 137 


nullement à blämet. {tem , 1 con- 
dition ,en cas que les Cardinaux 
arbitreront qu'il foit proufitable 
de ceder, eft mife afin de querir 
union. Ils ont arbitre que l'en doit 
ceder, & leur arbitration #07 opr- 
ratur unionem ,fed augmentat [cif- 
ma, Benediét n'eft pas tenu de y 
obéïr. Item, la Cedule du Concla- 
ve jurée par lui, & les autres Car- 
dinaux, contenoit qu'ils procede- 
roient à l'union par toutes voïes 
poffibles , fans aucune fimulation, 
ne fans y mettre empefchement, 
directement , ni dents 
voire jufqu'à ceder Papatui, fi 
Cardinalibus expediens videretur. 
Or veons la forme de la Cedu- 
le. Ccflion eft mife derniere. Ne 
doit pas eftre entendu l’ordre de 
l'efcripture , & qu'il faille pre- 
mierement praétiquer toutes les 
autres voïes avant que ceflion ? Ne 
puet-l'on pas arguer. C'eftune ma- 
ticre fubrile. Je m'en raporte à la 
Loy Eccl. ea, 6. de compenfat. ubi 
post Gloff. Doétores. L'en pourroit 
faire moult d’autres arguments ; 
mais je ne fuis pas ordonné à faire 
tout. Meflieurs & Compagnons 
viendront aprés , qui fuppléront 
ma ignorance. Meflieurs qui cy 
font pour N. S. Pere , me dient 
comme il a offert tenir route la 
Cedule au lonch , & le offrit dés : 
le commencement. Et enfi apparcft 
qu'il n'eft mie parjure. 
Mais prenons encore qu'il foie 
parjure, doit-il pour ce cftre dé- 
ofé ? lui doir-l'en pourtant faire 
fuftraxion ? Mais l'en me dira que 
la fuftraxioneft route faitre, & que 
uand il fut reftitué, ce fut con. 
doncllemenc » qu'il cederoit, 
altero mortuo, Cedente , vel ejcéto, 
| $ 





138 Preuves de la noavelle Hifhoire 


Quod ibi congregaret Concilium 


Gencrale obedientie [ue , intra an- 
nm, Quod reneret Ecclefiam Galli- 
Canam in [uis libertatibus ; quod 
approbaret promiffiones faëtas tem- 
pore fufiraxionis , ficut patet per 
Cedulam, Sc. cujus tamen oppofi- 
tum fecit, © fic non implevit con- 
ditiones.  Ainfi la reftitution eft 
nulle , & par ainfi dure la fuftra- 
xion. Je mémerveille de cet argu- 
ment , car elle fut abfoluë, fimple, 
& fans aucune condition, & enf 
elle eut incontinent fon effet. 
J'en puis mcttreune Thcorique, 
de L. in omnibus , ff. de reg. jur. 
ez obligations où on n’a pas mis 
de jour ,prefenti die debentur. Je 
croi bien que cette Cedule fut 
faitte de quoy ils parlent, &dient 
aucuns que Monfcigneur d’Or- 
liens fe fit fort du contenu en 
icelle, mais ce fut cinq jours aprés 
que la reftitution fut faitte pure- 
ment & abfolument. Et ainfi, 
puifque elle ne fut faitte inconti- 
nent , elle ne puct retraitier la 
reftitution, la faire conditionelle. 
L. littera eff in adjnrorio, in 6. di- 
cebant , ff. fi certum pctatur. Mais 
Je viens encore pour monftrer que 
elle doit avoir fon plain effet, & 
que le Roy ne la doit pas retraie- 
ticr , car Ic-Roy la fift & jura, & 


“proumift en foy de Roy à la tenir, 


& non révoquer. Le Pape à fait 
ce qu'ila plu au Roy, & pourfuit 
es voies qu’il a agréables. Qui 


‘fera donc cely qui confcillera 


Maintenant à Îy faire fuftraxion 
En venant contre fa promefle, 
Contre fa foy , contre l'alliance 
a a à lui Ec que diroit-l’en 

u Roy de France, s'il venoic 
contre fa foy, contre fon fermene, 
& fa promefie à : 


Tout ce que j’ay dit deflus n’eft 
qu’un argument par divers MOyens; 
mais je viens maintenant aux dif- 
Putations plus particulieres, & dy, 
que fuftraxion eft inutile ; péril- 
leufe , & fcandaleufe : par quoy Je 
infere que l’on ne la doit pas faire 
ne pourfuir. Ec pen , quant 
au regard des faifeurs , toutefois 
quand l'en à à faire une cofe au 
College, #d ce que li cffcr vaille, 
‘il doit eftre faie par la maire par- 
tie du College, de his que fiunt # 
maj. parte Capir, cap. per totum. 
Mais craittier la matiere de re- 
{ent , concerne l'Eglifeuniver elle, 
donc ne doit pas eftre faitte par 
la mendre partie de l’Eglife, Com. 
me vous favés, il y a peu de Pre- 
lacs, &c. & enfñ cl e cft inutile 
quant à l'effet. Item, elle ef im- 
poflible quant à l’execution ; car 
pofé que nous lui faffions fuftra- 
xion, pourtant ne perdra:t-il pas 

a puiflance ; encore ly demorra 
a puiffance des élés. Je prens un 
exemple familier : Les Bourgcois 
de Paris alleguent contre le Pre- 
voit de Paris, qu'il eft de mauvai. 
fes mœurs, comme l’en dit main- 
tenant de N. S. Pere , & dient 
Fe ne y obéïront plus, & ly 
ont fuftraxion. A prés confitderant 
qu'ils ne lui one pas ofté toute 
"à puiffance, en fait prendre & 
jufticier aucuns, ils demorent pen- 
dus. Ainf N. S. Pere nous ex- 

uiemie , aufli comme le larron 
tp pendu , aufli demorerons- 
nous éxquiemés ; car nous ne Îg 
aVOnS pas ofté la puiflance des 
clés. 

Mais je monftre que cle foir 
inique au regard de la perfonne 


du Pape , des fafeurs » de pluficurs 





ds Concile de Conflance. | 39 


petfonnes, & de toute l’Eglife uni- 
verfelle. Quant au regard du Pape, 
elle eft inique ; car €'eft venir 
contre droit divin. N’avons-nous 
pas i#Epiff. Petri. Servi dediti efto- 
re, non folum bons & modeftis, 
fed etiam difcolis. Et alibi : Red- 
dite que funt Cafaris Cafari, ait 
S'alvater. Pofe auffi que N. S.Pere 
le Pape feroit mauvais, fily faut-il 
obéir. Que elle foit inique, ad- 
modum iniquum eff . quis in 
[ha caufa jus fibi dicar. Item, la 
partie adverfe n’y eft pas : Oftés 
un homme de fa poffeffion de fait 
& de force ; fi il eftoitun homme 
bon qui plaidaft en Chaftelet d'une 
cofe civile, fi feroit-il tenu en fa 
poffeffion. Qu'elle foit inique au 
regard de plufieurs , car il y a 
plufieurs expectants qui ont dé- 

enfé leleur, & ceux de leurs amis 
pourchafler Icur grace, & puis 
feront inutiles , & il fembleroit 
que ce qui eft leur , ne puet leur 
eftré tollu , fans leur fait. [d enim 
quod noftrum eff, fine failo, Éc. 
nifi 4b hoc bonum fequeretur , ed 
per fuffraxionem nullum bonum 
fequitur. 

Sed quod Ecclefie fit iniqua 
patet , quia Ecclefia nniverfalis 
babet nnum Capnt & debet babere, 

sa carere quodammodo cenfetur. 
1ded dicebat Legulator : In antea 


duo data [unt dona hbominibus; 


Ecclefiafticis Papa, Rex [aculari- 
bus. Deponere nunc Caput ifiud, 


quanthm inconveniens exiffat pem- 
fate, CO artendite. Quam fit inuri- 
lis patet , quia non fequetur unio 


Ecclefie, fed videmur addere pla- . 


gam plage. Tant qu'cft de moy, 
j'ay coüjours cru que ce fcifme cft 


_ flagellum Dei, & croy bien qu'il 





foit venu pour les démerites des 
Predeceffleurs de N. S. Perc ; mais 
pourtant il emporte la peine du 
pere. Nous 4voons bien que au- 
cune fois ly fils portent la peine 
des deffautes des peres. Salomon 
fuit malus, © fecit multa pcccata, 
non fuit punitus, [ed filius ejus. 
Dicu n’eft pas haftif de punir. Pour 
ce difoit Walerins Maximus , leves 
erenim gradus, ce. Les Dieux ne 
fe haftent pas de punir , mais tanc 
qu'ils attendent plus à punir, ils 
plus griévement puniront. Les Me- 
decins dient qu'il y a aucunes ma- 
ladies , où il ne faut pas de dure 
cure humaine , mais faut leiflier 
ouvrer natures & qui y vodroit 
mettre remede , la maladie empi- 
teroit & croifteroit : mais je croy 
auffi que le prefent fcifme eft ‘tant 
emberllié , & eft de telle nature 
fait , que quand l’en cuide curer, 
le plus fovoent l'en l'empire plus; 
je fais grand doute que fe nature 
Dieu n'y met la main , que nous 
y faifons bien peu. Mais aucuns 


‘de l'Univerfité me dienc la fuftra- 


xion eftre medecinale , mais plus 
fera extirpative. Je ne voi point 
cet argument, puifque nous veons 
qu'elle n’a point pourfité , quel 
bien en poons-nous maintenant 
efperer ? 

Mais queelle foit fcandaleufe, 
fait affés bien ce que dit la Glofe 
ordinaire fur S. Paul, en parlant 
dé trois diffentions ou divifions : 
L'un , que l'Empire doit divifé, 
comme nous veons qu'il eft déja 
avenu. Le fecond,difcution ou di- 
vifion en l’Eglife fainte ; comme 
nous de prefent; latierce divifion, 
ou le tiers département Orthodoxa 
Fides. Ja ne vienne en nos jours 


Si 








| 


140 Preuves de la nouvelle Hifhire 


cette derniere divifion ; mais que 
clle avenroit, il le.femble: Car fi 
nous faifons fuftraxion en ceft 
Royaume de France, les autres ne 
cront point , & diroient que nous 
{crions {cifmatiques , pour ce que 
nous n'obéïrions pas à noftre Pape; 
#& nous diriens que ce feroientils, 
pour ce qu'ils lui obéïroient , lui 
<ftant fcifmatique, & que enfi nous 
avons mis (cilme cn la Foy. Le 
Royaume de France qui 2 tous- 
jours preccdé les autres Royaumes 
en vraye Foy, qu'il aït les repro- 
ches, fi s’enfuir efclande, je m'en 
rapporte à ceux qui entendent cet. 
te matiere. Et quand ce fcifmede 
Foy , ce dernier département ven- 
dra, c’eft figne que le jour du Ju- 
gement fe approche. Que elle foit 
fcandaleufe , l'argument que j'ay 
fait devant du ferment ce Roy 
le prouve moult fort, Ne {eroit 
pas cofe fcandaleufe que l'en dift 
que le Roy de France fuft venu 
contre fon ferment > Contre fon 
alliance & promcffe » | 
Mais encore que ce foit cofe 


: fcandalceufe quant à rout le peuple, 


je le mouftre clerement , veu f 


Srandeinconftance, qui feroit cely 


qui n'en feroit fcandalifé > Pre. 
Mierement quand Berthelemin fut 
éleu, au commencement du fcif- 
me qui occupa le Siége de Rome, 
le Roy & tout fon Royaume ly 
obéit & prift le grace de ly ; aprés 
le laiffames & obéifmes au Pape 
Clement, aprés à Benedid& comme 
au vray Pape; aprés 1y avons fait 
fuftraxion saprés l'avons reftitution 
baillé ; & 1y avons obcy ; aprés 
ly voulons faire fuftraxion : & l’on 
diroit tantoft que ceferoit la chan. 


fon de Richocet, Mais auf que 


fufiraxion foit nocive & domma 
gcule, il appert , car tant comme 
elle dureroit, toutes autres voïcs 
feroient empefchiées à preceder à 
l'union. 
Quant au Confeil General, qui 
le feroit ? qui y prefidcroit ; nemo, 
non nos, non Intrufus. Mais l'en 
dira que aucunes moyennes per- 
fonnes ferontéleuës pour y prefider. 
Or bien quand nous ferons, quedi- 
rons nous ? Se nous difons que le 
noftre n'a point cu de droit, & 
our ce nous fommes fouftrais de 
fui » NOUS nous argucrons {cifma- 
tiques. Se nous difons qu'il eft 
vray Pape, l'en nous arguera, que 
ne lui obéiffiés vous donc ? Se nous 
vous gifons , il cft bien vray qu'il 
a cu droit în Papatu , mais il l’a 
perdu , pourquoy 3 car il eft fcif- 


matique & heretique , l'en nous 


arguera , comanent l’avés-vous ju- 
gié ? l’avés vous peu condamner en 
ce Cas? Et enfs apperc que la fuf. 
traxion empefcheroit la voïe du 
Confeil General de la Chreftienté. 
Efpar femblable, la voïc de com- 
promis , qui fe eompromettroir, 
&c. Semblablement la voie de 
réduétion. Si nous n’avons point 
de Pape, ceux de l’autre obéif- 
fance ne fe tourneront pas à certe 
obéiffance , & toutefois veOns - 
nous que les Savedois encore na 
gucres cftoient de l’autre obéïffan- 
ce, qui fe font maintenant réduces 


_& revenus à cetre obéïffancé, voire 


toute la Rivicre de Jenes. 

 Aufh au temps du Pape Cle- 
ment, N.S. Pere que maintenant 
eft, qui lors cfoit Cardinal, ne 
ramena - il pas à l’obétffance de 
Clement , une bonne partie du 


Pays de Flandres? & La voie de 


ve 





du Concile de Conflance. 141 


Ceffion que vous avés approuvée , 
en ce fera-clle pas empefchié , fe l'en 
fait fuftraxion , pour caufc qu'il 
foir fcifmatique ou hererique? 11 
cft tout cler que fifera. Et encore 
s'ilccdoit., fa ceffion n’auroitau- 
cuneffet , s’il eft comme vous dites 
qu'ileft ; & pour faire brief , tou- 
tes les voics de pourfuivir union 
feroient empefchées, & ainf elle 
fcroit donunageufe , elle feroit pe- 
rilleufe aux ames. Nous fommes 
veusen l'eftat , que nous ne voulons 
fouffrir que nosvices, &c. 

Je viens apres : 11 fe eft trait 
dernicrement à Marlfeille, ou à 
Nice, jene fai lequel, pour la tem- 
pcfte de la mortalité qui eftoit au 
pays de Genes , & amandé , com- 
me vous li requerés, les Prelars de 
fon obéïffance, pour celebrer Con. 
{cil general à L Pentecofte pro- 


chain venant , & eft tout preft de 


prendre & de accepter la voie qui 
fera eleuë au Confeil, & la veut 
poufuir,fansaucune dilation.Item, 
quant à ce que l'en plaignoit des 
charges mifes fur l'Eglife de Fran- 
ce, il en a deja oftt deux, & au 
parfus eft tout preft d'en tenir ce 

ui fera ordonné audit Confeil, 
&c a baillé bulles : ce ne font pas 
lettres controuvéess Monfisurl’E- 





vefque de Chalons qui cyeft, le 
vous afferme pour certain , & Mon- 
fcigneur l'Archevefque d'Auch, 
que vous avés envoie par de-là, 
ly en a ecript, la créance de fx 
propre main, & enfi il fait ce que 
vous demandés, &c. Je conclus 
doncques que, manere debedris , 
& que vous ne devés pas faire {u- 
ftraxion. 

Or parle le Patriarche de par 
l'Univerfité un mot: Vous favés 
de quand le Roy a accoutumé à 

aireouvrir une matiere, c{pecia- 

lement fi grande , comme À ma- 
tiere prefente en.fon Confeil, ik 
faut parler plus d’une fois. 

Le Chancelicr de France ref- 

ond à ceux du Pape. 11 femble 
a ‘vos paroles , que vous voellés 
encore parler fur cette matiere. 
Voulés-vous plus riens dire > 

Le Decn de Reims repond pour 
la partie du Pape : Nous voulons 
encore repondreauxrailons de l'U- 
niverfité. S'il vousplaift, domnés- 
nous à demain. 

Le Chancelier repond : A de- 
main foit. Ecpat tant fin de la pro- 


pofition premiere du Deen de, 


Reims, pour la partie du Pape, 
serti4 die Decembris. 





Die Sabbari quartä menfis Decembris, etiam KRege prefiden- 
te ,C'c. cum aliis Ducibus 7° Pralatis ; Archiepifcopus Turo- 
nenfis pro parte Pape poluit ea que Jequuntur. 


-. Allés quant vous pourrés, dit le Chancelier de France. 


Rés-redouté, & trés-excel- 
lent Prince, il vous a pleu 
me mander & me dire de bouche 





comment je parle pour cette partie. 


Jem'en fuffe volontiers deporté, 


parce quejefuisplein d'ignorance, 


S ii 





Re ME RE = 2” 





Re Re ES me — 


142 Preuves de la nouvelle Hifhoire 


& auffi parceque je fuismembre de 
l'Univerfité | & aufli que j'ay efté 
Beneñcié, & pourveu par N.S. 
Pere , qui maintenant eft, & il 
fcrnbleroit, &c. Toutefois puif- 
que je fuis chargié, je feray tout 
le mains mal que je pourray. Je 
poroic bien prendre les paroles que 
dit S. Auguftin de la Benoïifte 
Magdelaine. 11 difoit ainfi, que 
quand il fe fouvenoit d'elle ; MA- 
£is fFbi libebat filere, quam loqui. 
auffi maintenant je voi divifion & 
controverfie entre le chief, & les 
membres, entrele pere, & les en- 
fans : ma raifon s'enfuit, les droits 
ont horreur, toute la nature s’en 
merveille. Ce eft contre Droit 
Civil, contre Droit Canon , con- 
tre Droit Naturel, contre Droit 
Divin. 

Pour ce, die & Auguftin, que 
fe le pere fe complaint de fon mau- 
vais fils, ou le fils de fon dur pere, 
fervemus honor; fcentiam pari, 
que debetur à filio. Nousnce ferons 
pas le fils egal au pere , inbonore. 
2-97. quoties. Proponitur tamen 


 filium in veritate, Etpour ce, Mef- 


ficurs qui ont parlé premierement, 
ont ramené leur Theme à cette 
NS me prendray pour 
Theme Su es du Prophete, 
qui fe confirment. Principes po- 
Pulorum Congregati [unt cum Deo 
Ab:abam , quoniam Dis fortes ter. 
re Vchementer elevari funt. Pfal. 
Omnes gentes Plaudire, &c. Et 
viens dire ainfi en François : Les 
Princes du pcuple fe font avoec 
Dicu Abraham affemblés ; pour ce 
que les Dieux de la terre fe {ont 
trop fortement eleyés. 


, Une Congregation » UnC affem- 


bléc PtéMierement eft agreable à : 


Dieu, &'acceptable, quand elle 
cft faicte de par celi à qui il appar- 
tient, 29. Quand elle eft faitte en 
bonne entenfion, pour querir pais. 
3°. Elle vient moule à recomman- 
der quand il le fait pour traittier 
du bien publique & commun. Par 
Principes Populorum , Sire, jeen- 
tends vous & les Prelars : par con- 
&regati [unt cum Deo Abraham , 
j'entends Dieu le Pape ; par Dii 
fortes terre vehementer elevati 
funt ; je entends les deux conten- 
dants du Papat ; & autre profe- 
Cution je ne entends faire en mon 
Theme. 

Avant toute œuvre , je veus 
avoir pout recitées toutes les prote- 
ftations hier dites. Item, je pro- 
tefte que je n’entends rien determi- 
ner contre la fuftraxion faitte au- 
trefois. Il convient entreren au- 


-Cuns termes de Juftice, & pour ce 


je prens le paroles du Canon, Diri- 
80 , & conftante Royne &c. Etdie 


 ainfi que en ce monde le fouverain 
q 


bien que l'on peut, eft de faire ju- 
ftice, & de rendre à chacun ce qui 
cft ficn, Juftice veut eftre accom- 
pagnée de prudence, de force, & 
de temperance. Juftice veut eftre 
examinée de prudence moderée La 
temperance , Confervéeenfone tre 
par force & par puiflance, fibien 
iMaginatus [um , ces vertus peuvent 
cfte demonftrées en la noble Fleur 
de Lys. 

Par la racine que a la Fleur de 
Lys, j'entends juftice ; par la cofte 
qui va à mont en guife d’un glai- 
ve, je entens force, & par les deux 
membres qui font à l’environ, j'en. 
tens prudence & temperance quand 
l’en eft en aucune fourme de Jugc- 


ment, Mais nous nc fommes pas 


se En |” 


SP ee. 





du Concile de Conffance. 14} 


Jà ; nous fommes comme hors de 
pee Nous devriens bicn ad- 
vifer les paroles du chapitre, mag- 


“#0. de voto, quid liceat , quid de-. 


ceat, quid expediat. Quand une 
fupplication ou Requeftecft licite, 
convenable, profitable , lors elle 
vient à cflauchier , & autrement 


non. Et pour ce confiderons , fi : 


Ja Requefte dema mere l’'Univerfité 


cf telle. 


Je-viens maintenant à entrer 
en maticre, de quoy je fcray trois 
parties. Et pour ce que princi- 
pium cuilibet rei porentiffima pars 


effl, 1. ff. de orig. jur. Je parleray 


premierement de la Elcétionde N. 
S. P. Bencdict. Apres de la puif- 
fance qu’il a de Dicu , quand il eft 
deuement eleu , & à ce amenray les 
dits des Doéteurs, & parleray, 
comme les mefaits du Pape doivent 
eftre examinés ; & en quel lieu ,en 
cas qu’il feroit malfaifant, Apres 
feray mention de 27.ou 284cifmes, 
& en reciteray douze., & comme 
ils ont efté tollus & extirpés. Apres 
je montreray comment N. S. Pere 
vient à excufer, & que ce qu'il a 
differé eft pour bonnes &e juftes rai 
fons, & quand de prefent il eft 
tout preftes à faire ce qu'il doit, 
& fais ma premife,que nulne s'ef- 
merveille, fe je l'appelle Pape ; car 
pofé que aucuns SE ceux qui ont 
parlé par de.là , ont dit, poff Pe- 
trum de Brace, que c'eft mal de 
appeller Îe Pape noftre Seigneur, 
je montre que ce n’eft pas mal. 11 
ef vray que celuy de Braco alla en 
Cour de Rome, & parce que l'en 
ne li fitmie par avanture tout ce 

u'il PARU RTS il fut emeu de 
dire auffi & de tenir & fonder cette 
ppinion, 


C'eft une cofe de fi long temps 
accoutumée, & ainf l'ont fair Ics 
Rois & Princes, Et enf l'ont ap- 
pellé de fi long temps, qu’il n'eit 
memoiredu contraire, & enflil’en 
nc Îc doit pas maintenant dcleflier. 
Sire,l'en vous appelle Ie Roy noftre 
Scigneur. Je croy qu'il n'ait cn- 
core fait aucune cofe par quoy 
l'en fe doic ceffer. Je me deporre 
de ce, & vicns à fa Election, & 
prefuppofe que quand Sedes Apo- 
fFolica vacat , cs Cardinaux ont 


puiffance de elire le Pape. La fup- 


polition eft vrayc 23. diff, in no. 


mine Domini 39. diff. c. opporte- 
bat hec S'acrofantta Domina noffra 
Romana Ecclefia, ©c. Si donc- 
ques l’Eglife de Rome cft appellée 
Dame, & le Pape cit fon Epous,ne 
duit-il pas eftreappellé Scigneur.fi 
PE ee charnel,&temporcl 
cft le Seigneur des bicns de fa 
époufe? Auñli le Epous efpirituel, 
& au moins ne pocrg mais qu'il ne 
{oit Sire des Cordeliers , &c. Jux- 


tanotataper Doilores, in c. finali 


x11-9. 1. ec. licèt in vitanda, 
de. nbimajus de Elelt. in vr. 


Et ainfi je dy que. la Elcétion | 


apres faitre, &c. fuit nulle cap. fi 
quis c. 19. diff. Mais il me femble 
grand abufion de ceux qui veulent 
foutenir l’Intrus; car iln'a pasun 
feul riefmoing , & pour ce, Sire, 
voftrepere, que Dicuxafloiile, fie 
faire information folempnelle, à 
favoir qui avoit droit, & fut de- 
claré à obcïr à Clement. Je parle 
de l’&letion de Clement : je 
viens premicrement à l'Elcétion de 
Benedi&. 11 fut premierement elcu 
liberement & francement , nette- 


. ment & gratuitement en Avignon, 
&c. c. in nomine Domini, & là 





144 Preuves de la nouvelle Hifoire 


furent les Cardinaux qui furent à 
eljre Clement, & de Cardi- 
nal de Potiers, & l'autre, &c. Et 
ne trouve l'en pas qu'ils euffent 
perdu viseligendi, Et ainfl il ap- 
pert doncques , que Benediét eft 
vraiement & canoniquement eleu, 
& enfiileft vray Pape. Ainfi ail 
cfté reputé de vous, & de voitre 
Royaume. e 

Je viensmaintenant à parler de 
la puiflance que Dieux a de au 
Pape in terris, & premier jetrou. 
ve que les Canons faits ez Con- 
faux generaux Île appellent vray Vi- 


 caire de Dieu, G paftorem fide- 


Liumuniver[orum c. ubi majus, 6. 
ceterum, de Elett, À ly feulement, 
dit noftre Sauveur: Tes Petrus, 
dé Rés banc Petram , @c. Et 

uand il veut monter ez Cieux : 
Perre,f diligis me, pafCe oves meas, 
C' promifit fibi dare claves Regni 


Cœlorum, © quodcumque ligave- 


ris, Ge. Etquandilditäfes Apo- 
ftres : Prechiés l'Evangile à route 
creature ; il dità S. Pierre: Duc 
navem in alto, © dixit Petro cum 
bamo | Sc. © ceteris ÆApoffolis 
cum dotibus, 24. q.1.c.quodcum- 
que cum €. feg. Les Docteurs de 
"Eglife , kes Grecs, & les La. 
tins temoignent que cette puiffan- 
ce fut donnée à l’Eglife Romaine : 
mais je viens à un autre temoigna- 
ge, à S. Bernard : S; indagemus 
quid fis tu, Sacerdos MAÇTRHS 4 
Princeps ApoStolorum s © beres 
cornmdem , °c. Mais plus fort , tu 
as toutes les puiffances de tous les 
Patriarches , de Noé, de Pnoch ; 
de Abel. Tu reflembles aux Peres 
anciens, à Abraham, à Moyfe ,à 
Aaron, à Melchifedec, à S. Pierre. 
Turcprefences les perlonnes de Je- 


fus-Chrift , & licer finguli Epif. 
copi, CC. Tu fuperomnes Pa 


th paffor ovium , tu paflor om. 


num aliorum. Nul n'ales clés com. 


metu as, & pour ce ne fe merveil- 

le nul, f je le appelle Seigneur 

univerf{el. 
Etjaçoitqueaucunsontditicy, 


‘que S. Gregoireen reprinft l’Ar- 


cediacre d'Alexandrie, ce faifoit- 
il pour la grande humilité qui 
eftoit en luy , & pour la crainte 
qu'il avoit du pechié d’adulation, 
Mais vraïement je crois qu'il n’en 


fraudra ja reprendre Monfeurle 


Patriarche d'Alexandrie , qui cft 
icy prefent , car il ne flatte pas 
N.S.Pere Benediét. 11 parle bien 
à lui : il le*blafonne bien fa per- 
fonne. Poëra Anglicus loquens de 
Papa, flapor mundi, @c. Pape eft 
un nom efpoentable. Pape n'eft 
ne Dieu , ne pour homme, &c. 
Fe duper prœm. Clementinars 
de Mc.s ; - 
Je entre encore aus fais d 
Pape : Quand l'en a aucune fois 
repris par qui , & où , & comment, 
& alegueray les fais ez Confaux 
gencraux. Innoc. IV, in c. fi dili- 
£enti, de foro compet. Marcellinus 
Papa fuit accufatus de Idolatrié, 
voire au Confcil general, & quand 
les faints Peres, Evefques, & Pre= 
lats le accuferenc, tantoft il le 
confefla. 11 n’y eut nul fi ofé ne 
fi hardi , qui le volfift jugier, mais 
ly difent: Par ta bonté propre juge 
ta caufe :; Coll; ge in finu to cau- 
Jam tuam; € tunc dixerunt : Prima 
Sedes non judicatr à quocumque, 
c. Nunc autem, 11. dif. ‘ 
Je viens à un autre Pape nommé 
Simach. 11 y avoit un autre éleu, 


qui cftoit fon Competiteur , & | 
tenoit 


du Concile de Conffance. 145 


tenoit l’Eglife en fcifme , & op- 
pofoit-l'en à Simach de herefie : 
Kex Theodoricus fecit omnes Pre- 
laros Rome HE Aucuns 
ly dirent qu'il ne [y appartenoit 
pas affembler le Confeil general, 
& lydift-l'en , que fi Simach les 
a{fembloit , qu'ils obéïroient. Le 
Roy Theodorique fut content, & 
nc s'en cntremicplus. Lors Simach 
affembla fon Confeil, & premier 
avant [y fut faitte reftitution de 
ceux qui eftoient fuftrais de ly, 
$-huic Ecclef. 17. diff. fon adver- 


faire encore ne fut pas content, 


& fut de rechief affemblé le Con- 
feil à Rome ; & là fut trouvé & 
jugié que Simach eftoit bon & 


juite, & qu'il ne eftoit pas here- 


tiques & fuc là dit, que s’il y 
avoit aucune coulpe , que l'en le 
remettoit à Dieu à punir. 

Papa Johannes XII. qui eftoit 
moult diflolu , & qui eftoit de plus 
grans de Rome, & qui ne crenioit 
homme vivant , les Cardinaux le 
dépoferent. Lui-mefme manda les 
Prelats, & affembla le Conteil, & 
fut reftitué, &enf tint le Siège 
de Rome , tant comme il vefquir, 
nonobftant que les Cardinaux euf. 
fent éleu Leon, &c. Et la caufe 
fut, car il fut trouvé en Confcil : 
che les Cardinaux n'avoient point 

e puiffance de le condemner. 

Papa Pinus, Papa Damafus, & 
Leo Papa furent accufes d’adul- 
tere : ils aflemblerent leurs Con- 
feaux, & fe purgerent , & protef- 
toient, &c. tres-bien que É ne fe 


7 foumértoient, finon de leur bon 


gré & plaifir, & que ils n’yeftoient 
pas . , ne tenus , s’il ne 
eur plaifoit. 2.q. 7. cap. Balaam. 


Mais pour plus dire par exemples 


notoires , pat chroniques , par 
l'hiftoire Ecclefiaftique , par Ruf- 
fin , par Ifidore , &c. vous n'en 
trouverés nuls, qui ne ayent tous 
eftc terminés ez Confeaux gene 
taux, 

‘ Je raconte des principaux fcif 
mes : Aprés le Pape Fabien eut di- 
vifion & controverfe entre Cor- 
nelinm, & Novatianum, qui occue. 

oient le Siége de Rome. Le Con- 
El fut affemblé , & là Fur Orige- 
nes; & fut trouvé que Cornelius 
devoit demorer , & Novatianus 
eftre debouté. 7. q. 1. cap. Corne- 
lius, & cap. Novatianus. Le fecond 
fcifme Liberius & Fœlix furent 
contendans enfemble du Papat ; le 
Confeil fut affemblé, & fut trouve 

uc Liberius devoit demorer, &! 
l'autre expeller. Aprés fut trouvé 
que Liberius faifoir faveur aux 
ÂAriens, & qu'il eftoit leur fauteur, 
& fut dépole ; & fur mis cely Fœ- 
lix, & depuis fut martyr. Le tiers 
fcifme fut de Simach, car il y avoic 
un appellé Laurencius, &c. & fe 
jugea lui-mefme. $. buic eriam , 17° 
diff. Le Pape Leon fut expellé, 
fut mis Benoiïft ; aprés fut faic 
Confeil de rechef, & fut cxpelle 
Benoift & envoïe en exil, & y mou- 
rut , & Leon fut reftitué. 

_ Du temps de Bcnoift XI. de 
Gregoire VI. il y eut quatre con- 
tendans du Papat. Les Cardinaux 
mandercent l'Empercur, & furent 
expellés trous nr car l'un ne 
l'autre avoit droit , & fut cleu 
Clement 11.Le fepriéme fçifme fut 
au temps d'Alexandre IT. Les 
Evefques de Palme & de Lombar- 
die difoient que le Pape devoi, 
eftre de cely Païs. Alexandre af” 
fembla le Confcil à dun & IN 








146 Presves de la nouvelle 1 ffoire 


fut dit par le Confeil, que Ale- 
” xandre cftoic via) Pape, & fes 
autres cxpellés de leur impetition. 
Le. huitieme fcifme fur au temps 
de Gregoire VII. & fe courrouca 
conrre lui l'Empereur , & fit faire 
Pape Guibert au Chafteau Saint 
Ange , & ft fortcfa là, & fe ad- 
hera d'un qui regnoit en Pulle. 
Gresoire fe adhera d'un Prince 
Robert , lequel Prince Robert, 
quand il} de God que Gilbert 
n'y avoit nul droit , les expella & 
debouta , & le condemna Ur- 
Bain II 
Qui voudroit bien regarder 
tous ces fcifmes qui ont cfté ter- 
minés ez Confeaux gencraux , fe- 
roit trop long de raconter. La an 
tousjours trouvé les moïcns de fe- 
der les fcifmes , les divifions, & 
les perturbations de l’Eglife. En- 
core y en a-il eu d'autres au 
temps d’Innocent II. & Pierre 
Leonis , parce que l'Empereur 
fouftenoit Picrre Leonis. Innocent 
vint en France, & fit un Confeil 
à Reims, & un autre à Clermont 
en Auvergne, & fut envoyé à Rome 
M. S. Bernard , pour traittier de 
l'union , & pour ceder le fcifme; 
& quand S. Bernard fut à, /ntru- 
[us ille in Papatu expiravit ; & 
fut Innocent reftitué en fon Siége 
de Rome , par l'aide du Roy 4 
France. | 
__ Du temps d’Alexandre 111. 
l'Empereur qui fouftenoit fon ad- 
yerfaire le cxpella , & s’en vint en 
France j & dura celui fcifme 
xviii. ans, & y fit élire cely Em- 
pereur en lesxvi11. ans quatre Suc- 
ceffeurs , que tous moururent mau- 
vaifement, Cely Alexandre III. 
affembla Confcil gencral à Tours ; 


& finablement s’en retourna Rœ 
me profperement. 

" Innocent IV. qui eftoit Genois, 
PEmpereur Frideric le bouta hors 
de Italie , pole qu’il n'euft pas 
d'autre contendant du Papat ; & 
Jors Innocent afflembla Confcil 
general à Lyon fur le Rone, & là 
dépofa l'Empereur Frideric. 1. de 
re judic. in vi. cap. ad Apoft. L'en 
parle que fi due contra jus cligan- 
tur, de. Cette Loy fut faitte par 
F'Empereur à la requefte du Pape 


Honoré : que quand il y auroit 


deux contcndans du Papat, qu'ils 
fuffent tous deux expellés, elle a 
befoin d’entement: Se l'en trouve 
que l’un d'eux aitdroit, il nedoit 
pas cftre expellc , pofé que le texre 
ou chapitre ff Papa, 40. diff. foit 
veu dire. Îmo dicir cxpreflément, 
que fi le Pape eft negligens [ue G 
fraterne faluris, © alios carerva- 
tim ad infernum trabat , cnm fit 
fuper omnes ; 3 nemine tamen jx- 
dicatnr , nifi fit hercricus. La 
Glofe l’a mefme dir , que fe le Pape 
cemmet aucun grief crime & no- 
toire, de quoy Eglife foit fcan- 
dalifée , & de quoy'il ne fe veulle 
corriger, &c. Mais cette Glofe eft 
communément reprouvée , & la 
mefme aufli cxcufe le Pape; car il 
dit, que s’il a deux contendans, 
defquels chacun cuide, & croit 
avoir bon droit, ils font excufes, 
in fumma 24. diff. q. 1 € cap. di- 
Cimns omnes. La pratique commu- 
ne de feder les fcifmes, a tousjour$ 
cfté de favoir ez Confeaux genc- 
raux qui avoit droitounon. 

Ceftes cofes attertdués, Sire, 
vous favés bien déliberer & advi- 
{er ff vobis liceat , ff decear , fi 
expedjat, ce. Mais je viens aû 


Dent 


vit 


“da Concile de Conffance: 147 


ticrs membre, & feray rantoft fin. 
L'en 2 cy tant blime N.S.P. Be- 
nediét, qu'il a tant differé à ceder, 
& qu'il fe eft parjuré, & que l'on 
cft cz termes de ly faire fuftraxion. 
Comment ? D'où vient ce? Quant 
à la Cedulce du Conclave, il la 
confefle , & la veut tenir & ac- 
complir , toutes fois qu'il ly ap- 
paroiftra que par ceder l'en aura 
union, il eft preft de ceder , & 
en verité ainfi le croy-je, & ima- 
gine que c'eft une des caufes , & 
plus principale , pourquoy il a 
retenu fes Bencfices de quand il 
eftoit Cardinal, affin que en cas 
u'il feroit réduit à fon premier 
flat de Cardinalité, &c. ilen a 
donné une Bulle qui veut ceder, 
&c. . 
Mais vous mearguerés; il avoit 
promis ceder , altero cedente, mor- 
tuo , vel ejetto. Al n'en ariens fait, 
il cft ALIM Attendés à ce qu'il 
fit offrir à Rome par fes Ambaxa- 
deurs ,emnes vias reperibkiles , & 
finablement , vism cefionis , fe non 
poffet alias queri unie. L’Intrus 
n'en voulut oncques conclure au- 
Cun appointement , & fe morut 
fans longe demeure. Vous mc di- 
rés , aprés les Cardinaux requirent 
les Ambaxadeurs de N.S. Pere, 
de ceder, ou que Îcs uns d'eux re- 
tournaffent pour avoir pooir de 
ceder N. S. Pere leur donna -il 
pooir de aller ceder , en la mairm 
de fes adverfaires. Je croy que l’U- 
niverfiré ma Mere ne le Confeil l'a 


€mpieché. Outre je trouve une 
| caufe latente : J'ay demandé con- 


feil icy fi je le devois ou non, car 
j'en faifois doute. 

: Je trouve par les Chroniques 
cinch Papes qui ont renonchic. 





Premier, je tronve faint Clkmenc 


qui renunça à la Papauté, pour ce 


que faint Pierre l'avoit ordonné, 
& laiffié fon Succefleur , & que 
fucceflion n'euft lieu , &c. il y re- 
nunçx ç. Si Petrus VIII q.r. 


items. Mafilin. Item Siriac au 


temps des onze mille Vierges, af- 
fin qu'il fuft martirifié avec elles. 
Bencdictus X. quia dicebatur qu’il 
n'avoit point de droit, renuncia- 
vit. Aprés Celcftin V.renuncia, 
& furent les Cardinaux moult 
lonc- temps au Conclave, & fina- 
blemene éleurent un Hermite qui 
avoit nom Pierre, & pour ce qu'il 
n'avoir pasaccouftumcez boisleurs 
ceremonies , il nc fe favoit avoir 
entre cux : ils fe repentirenc de 
Le avoir cleu , & le induoicnt à 
renuncier & renunchia, & fut cleu 
Bonifacius VIII. Le Hermite s’en 
voulut retourner , & lors le fit 


_ l'en tres-grandement & bien gou- 
verneren un Caftcau. Mais aucuns 
! difaiene qu’il cftoit encofe Pape. 


Ita Leo IX, renunciavit ,Œ'irerata 


fuit eleitus. 


Or regardés fi un fi vaillane 
homme, & fi fachant comnmic eft 
c'eft ichy ,renonchoit , il feroic 
idolatrer le Peuple, & diroit l'en 
que il feroir encore Pape. Le Pape 
Jehan renunchia, l'en [y fift une 
Chappe de Laccon, & mourut en 
prifon. Auffi par avanture N.S. 
Pere fc doute de la veuë, que ne 
leur fain de tel burcl chauffes. 
Toutes voïes ils fe devroient ainf- 
fois expofer à tout martyre. Je 
excufe Benediét pour la voïe de 
convention. Il me fouvient tres- 
bien au propos , aprés la mort de 
Clement V..les Cardinaux furent 
en difcorde , & fe départirent l'ua 
T ij 








éc-S BL r 0 0 


a ES | 
LD 


148  Preuves de la nouvelle Hiffvire 


chä, l’autre là , & efcrirenc plu- 
ficurs fois au Roy de France, fi- 
nablement les fitaffembler à Lyon. 
Quand il les eut là affemblés, il 
leur dit, que jamais de là ne fe 
partiroyent, jufqu'à ce qu’ils euf- 
fenc cleu tout d'un accord , & lors 
Jes Cardinauxen chargierent deux, 
& que ccly en quel eux deux fe ac- 
corderoient , ils le élifoient, & 
confentoient qu’il fuft Pape. Jehan 
qui cftoit l’un des deux , demanda 
à {on Compagnon s’il vouloir eftre 
Pape , & il refpondit que il ne ly 
eftoit pas bien convenable. Jehan 
qui eftoit le plus malicieux ly dift, 


se s'il le élifoit, que pour le 


aveur de l'Eglife ÿl prendroit le 
labour. Et ainfrappert que cette 
voïe de convention eft moult bon- 
ne. Quand les parties font prefen- 
tes, elles font plus de voix vive, 
qu'ils ne feroient par lettres, ne 
par perfonnes interpofécs. 

L'en argue moult fort que N. 
S. Pere Benediét cit trop dur, & 
que l'en ly deveroit faïre fuftra- 
xion pour amolir. C'eft une cofe 
moult pencufe, & qui requiert 
moule grande deliberatiou. Au- 
trefois ly avés-vous fuftrair, & puis 


_ vous Favés reftitué , & a efté la 


rftirution jurée. Je y fus prefent; 
& le jurii comme Îcs autres : Se 
vous je faitres maintenant , je ne 
fai fe ce fera bien : ce né fera que 
à indurer fes adverfaires : quant à 
lui, il n’en fera pas mieux. Vous 
avés veu que par cinq ansen prie 
fon a cfté, qu'il n’a oncques volu. 
faire autre cofe : euidiés-vous 
maintenant quand il a le clé des 
cans, qu'ilen faice ja riens? Je. 


cuide que nenny 3 il cft du Païs | 


prins un chemin, l'en les efcor: 


cheroit pluftoft que l'en les feroit : 
retourner , que celles ne facent à 
leur tefte. Aufli puis qu'il a en- 


trepris la voïe de convention , ne 


ly prefentés autre voïe, fi vous le 


voules avoir. 
Quand autrefois vous la con- 


” cluftes, vous aviés eu moult gri- 


gneur nombre de Prebats , que 
vous n'avés maintenant, & les 
Princes de ce Royaume ,une ps 
de partie qui ne fonc pas prefents. 
Ea faire maintenant en leur abfen- 
ce, je cuide que ce ne feroit pas 
cofe bien convenable. De toute 
ma Province il n'ya cy que un, 
l'Evefque de Nantes, encore eft-il 
en plaïd ; & comme j'ai entendu, 
le Duc de Breragne ne {ouffera 

oint aux Prelats de fon Duché 
Pire faftraxion. Or voïés quelle 


divifion ce feroit. 


Je refpons aprés aux autorités 
aHeguécs : que aurrefois l'en a fait 
fuftraxion à Simachk , à Anaftafe, 
à Pafcal , à l’Archevefque de Vien- 
ne. Autrefois il ya efe refpondu, 
& auMiils furent refkitués. 6. bic 
etiam 17. diff. alle. Aufh aucuns 


_ d’eux avoïent trop De Anae 


ftafe avoit trop de caufes par quoÿ 
l'en y devoit fuftraire. Premiere- 
ment il. deffcndoit. l'erreur des 
Atriens , & cftoir leur fauteut. 
Item, ilne vouloit aflembler Con- 
fcil general, & enfli ik eftoic bien 
à blämer. C'eft une trop mauvaife 
befogne : N.S. Pere ne-le refufe 
pas , ainflois l'offre , & croy que 
vous. en aurés nouvelles entre cy 
& la Pentecoufte, & fe Dieu pleft 
il fera tant , que vous ferés bien 
courénts de lui. En un peu de tumps 


des bonnes mules : qéand ellesont ‘ n'a pas fi grand péril, puifque 


{ ss 


du Concile de Conflance. 149 


tant vous avés attendu , & pour 
ce avifés bien ff expediat. Veram 
pacem det vobis benedi£tus Deus, 
© perfeverantiam in bäc materiä. 
En ma Province a fix povres Pre- 
lats ; qu’il vous plaife qu’ils foienc 


techeus par Procureurs. Ils n’a. 
voient de quoy faire icy lonc dé 
pens. Ils ont cftabli l’un d’eux qui 
demourra pour les autres, s’il vous 


pleft. 


Le Chanclier parle: 


I: femble que vous voelliés en- 
core parler. Voulés- vous plus 
tiens dire de par de-là ? de dire 





ce qu'ils voudront , nous avons 


ouverte la matiere. L’Archevcfque 


deTours.Nous attendons à telx &c. 





Le onXiëéme jour de Decembre , en la prefencæ du Roy qui 
prefidoït au Confeil, pour la‘ pariie du Pape propola Maiffre 


Pierre d'Ally Evefque de Cambray ce que s'enfuit, aprés 


que, Oc, 


P Dei que exuperat omnem 
À fenfum, cuffodiat corda > C'in- 
telligentias veftras, Ad Philipp.vr. 
© in Epiff. Dominice currenris 
fecundum ufum Ecclefie Romane. 
Tres-noble & puiffant Prince, & 


mon tres-redouté Seigneur : pour 


ce que il a plû à voftre Royale 
Majefté , que je propofe en la ma. 
tierc de la Foy, pour ce faire j'ay 
prins la parole de la Foy, & dit 
ainfi en Frantzois : La Paix de 


Dicu qui furmonte tout fens, gar- 


de vos cuers & vos entendements. 
Selon Monfieur Saint Paul , fans 
Dicu tout humain labeur eft vain 
& inutile 3; & pour ce que nous 
fommes icy à lb 

affin que men labeur ne foit inu- 
tile, j'ay propofé le raifon de faine 
Paul: pax Dei que, & c.L a yraïe paix 
ft moult à defirer : la yraïc paix 
donne dons gracieux , qui vien- 


Aent-prinçipalement de la grace 


oureren la Foy, 


Divine, quia pax Dei : la vraïe 
paix donne un bien précieux, qui 
excede noftre entendement, & 
toute cognition humaine, gue ex- 
fuperat , de. Cette paix nous fue 
infinuée & prefchiée en la Nati- 
vité de noftre Sauveur : Et inrer- 
r& pax hominibus bone voluntatis. 
La vraïe paix nous donne un bien 


vertueux, qui confirme noftre vo- 


lonté & noftre entendement : E 
ideo concludit corda veflra, cufto- 
diat © intelligenrias vefiras.Ceftes 
trois confiderations, ces trois biens 
que donne vraïe paix font bien 
utilesà or s mais je m'en 
pafleray briefvement de deux pre- 
mieres confiderations , & pourfui- 
vray la dernicre. 

: J’ay dit que la vraïe paix de 
Dieu nous donneun bien virrueux, 
qui conferve noftre volenté & nof- 
tre entendement ; & pour ce nous 
admonefte faint Paul, que #05 ff- 

T ii] 











1ç0 Preuves de la nonvcle Hifhoire 


mus follicits fervareunitatem, in. 


vinchlo pacis. Ce bien de paix gar- 
de, & tient ferme noftre ame con- 
tre male affe@ion. Cebien depaix 
garde & tient ferme noftre enten- 
dement, qu'il ne foit foufpris par 
fauffe deccprion. Ce bien de paix 
nous fait perfcverer en vraie dile- 
tion. Slon les Philofophes il y 
a quatre affections principales, 
qui emptfchent de bien jugier : 
cfperance , crainte , douleur , 
amour, & por cediloit Virgile 
vie Æneid. Hi metuunt , alii gan- 
dent, dolent quoque fperant : & 
pour ce, diloit S. Auguftin 1x. de 


Civirate Dei, c. 4. que quand ce- 


fes palions aliqurm involuerunt 
evrelire, elles perturbent & cm- 
pefchent l'office de la penfée & de 
la raifon , »on folum Stultorum , 
fed © fapientum. Etpour ce, di: 
foit Saluffius, que ceux qui ont à 
traittier de grands & ardus nego- 
ces , ne doivent pas cftre {ubjcts à 
<cftss paflions, Spe, timore, odio, 
€” amorc vacuos effe decet. | 

Nous devons doncques garder de 
ceftes pañfions : isa, donc- 
ques recourre à la paix.de Dieu , 
que exuperat omnem fenfum, ut 
suffodiat corda noffra & intelligen- 
tias nofiras, Nous devons moulr 
douter que nousayons bienefteunis 
in vinchlo pacis , & pour ce ileft 
bicnmetier queen ce prefent Con- 
{cil nous expellons ceftes paflons , 
& que nous gardions noscuers, 
qu’ils ne foient envelopés & invol- 
vs, & QUE 4RIAMHS paceM in Pace, 


c> unionem in mnione. Comment 


pourrons nousquerir union, fi en 
nous.melmes nc fommes premiere- 
ment unis? Caril ne fe poroit 


bonnement faire. C'eft la doétrine 


+ 





que l'en baille aux petits enfans: 
Convenict nulli qui [ecum diffidet 
ipfe. Il eft donc neceffaire que 
nous foyons unis 3 Et en quoy? 
În vinculo pacis. Et pour ce je 
conclu les paroles que j'ay prinfes 
au commencement. Pax Dei, que 
exuperat omnem fenfum , cuftodiat 
corda vefira, © inrelligentias 
veftras. 

Je viens maintenant à ma ma- 
ticre, laquelle je deviferay en trois 
principales parties, Premierement: 


Je mettray aucunes proteftarions, 


qui me font neccffaires. Seconde- 
ment: Je mertray aucunes propo- 
fitions refponfives à la queftion 
principale,qui cfticy à traitter;car 
quand vous nous mandaftes, voftres 
Lettres contenoient que c’eftoit 
pour avoir avis & confeil, com- 
ment ilferoit à labourer en la paix 
de l'Eglife, & pour avoir union. 
Vous ne nous avés pas mandé feule- 
ment pour difputer, mais pour avi- 
fer aucun bon moyen de parvenir 
à la paix de l'Eglife. Tiercement, 
je vicndray au principal, & decla- 
rcraÿ par propolition, que N. P. 
Benediét n’eft point fcifmarique, 
ne vchement (loc de hereñe, 
par quoy l'en ly doive de prefent 
faire {uftraxion de obtïffance. 

Et avant que je die plusavant, 
je protefte premierent , que cequ£ 
je dis en cette matiere, Sire, ceft 

_de voftre commandement , non mie 
feulement general, mais devoftre 
commandement efpecial , & en ay 
lettre. Non mie que j'aye crainte 
aucune que je ne ofaffe bien dire la 
verité, mais, pour la infufhfanæ 
que Jeapperchoicen moy, je me 
voy tout indifpofé de reume ; Je 
n'ay pas faconde mon plaifir: Se 


rt remet ann 





du Concile de Conjlance. ist 


| Condement, car lamaticre cfthau- 


te, & touche la Foy; clle touche 
les termes de fcifme & de herifie, 
& toute fi grande perfonne , com- 
me la perfonne du Pape : auffi qu'il 
m'en Éuc parler devant voft:c hau- 
te Majefté, aufli que je ne ay point 
eu de temps de me pourvier. Mardy 
dernierement je n’en favoie encore 
riens, & encore la nuit preceden- 
te ne cftois pas certain , que je 
deuffe huy propofer. Mais cuidoie 
que P'Univerfité deuft aujourd'huy 
prepofer. Tiercememt , car je ne 
prens pas plaifir à oir cette matiere 
dcduire , ne arguer, ne en parler 
icy. Ilme ble que ce fuft cofe 
plus conveniente de la difputer en- 
treaucunes pcrfonnes deputées à ce 
faire, & qu'elle ne fuft ja fi tant 
ventilée, comme difoit Monfeurt 
S.Auguftin,ir libro defermoneDo- 
miniinmonte. Vebementer timen- 
dum eff ne proprer curiofitatem lo- 
quendi , Veritas obfcuretur. Ser- 
vum Dei non oporter efie lirigio- 
fam. Quartement ,.je protefte que 
en cette matiere je ne diray riens 
par maniere de aflertion, ne de 
conclufion , mais feulement reci- 
teré mon memoire qui m’eft baillé, 
& Les dits des Docteurs. Aufli que 
je n'entends riens dire contrela de- 
termination de noftre mere fainte 
ήglife , ne contre la voie de cef- 
fion , que je cuide qu'elle eft bonne 


-& fainte, & que je l’ay tousjours 


approuvée. 

_ Ets'ilavenoitque jedifeaucune 
cofe qui ne fuft pas bien ditte, je 
m'en voudroie rapporter à vous. Je 
fus premierement voftre nourry en 
voftre College de Navarre. A pres 


de voftre grace me faifent voftre 


Aumofnier. En verité je voudroie 


tousjours faire à voftre plaifir, & 
fpecialement en cette maticre DrC« 
fente, car apres Dicu, j'ayeu tous- 
jours mes biens de l'Eolife. Jene 
voudroic pas que l'Eglife me dift 
les paroles du Prophete:Filios enu- 
trivi ,ipfi autem fpreverunt me. 
Ne ja ne me aviengue que je lc def. 
ferve, que elles puiflent cftre ap. 
pliquées à moy. Je proteftcauili, 
que je n'entends riens dire en inju- 
re d'aucun, @ potiffime de ma 
mercl'Univerfité , laquelle je aime 
cousjours fingulierement , & y fuis 
moulttenu. Car en elle,& par clle, 
j'ay eu moult de biens & de hon- 
neurs, dequoy je ne cftois pas di- 
gnc. C'eft un College qui vient 
moult à prilicr & honourer , & 
fpecialement.vient moult à recom- 
mander de la bonne continuation 
qu’elle fair en cette matiere, pofé 
que une bonne moderation y {e- 
roit moult expcdiemte. Se Dicu 
pleft , l'en retournera tousjours en 
bonnes opinions. | 
Je dy pourtant qu'il me femble 
cofe bien abhominable que en cet- 
te matiere l'en ufe de paroles in- 
juricufes, & efpecialement contre 
ka perfonne du Pape , avant qu'il 
foit jugié tel, comme l'en ly met 
fus. J'ay leu & eftudic les livres 
des Confcaux generaux, efquels 
Confeauxa moult de Papes jugiés 
de plufieurs crimes, & condemnés; 
mais je n'ay po trouvé que l'en 
ytrouvaft té les injures : Imo ce- 
ftes injures que l'en dit y a, que 
l'en a direz predications & libelles 


diffamatoires , qui redunderont 


jufques en vous, Sire ; & pour 
Dieu fuyons-les, & traittons no- 
ftre matiere honcftemenr & paifi- 


vablement in vincule pacis, joufte 


PR 





152 Preuves de la nouvelle Hifloire 


là paroleque j’ay premierementpro- 
pofé, quieftoirpax Dei que exupe- 
rat omnem [enfum cuffodiar corda 
veftra & inrelligentias veftras. 
Or maintenant je veul venir à 
mon fecond point , auquel je met- 
tray certaines Popoliélons > CZ- 
quelles fera aucunement touché, 
{ur le Confeil que vous doit eftre 
donné pour la Édition de ce pre- 
fent fcifme , & reciteray fix propo- 
fitions, que n’agucres je dis en la 
Faculré de Theologie , pour ref- 
ondre à aulcunes queftions, que 
Fe fait en cefte matiere, & lors 
affemblés y avoit bien 69, Maiftres 
en Thcologie. Et je les recite pour 
trois caufes. La premiere, car il 
mc femble que elles folvent à noftre 
queftion principale, cy prefent à 
toucher. Lafcconde, car jene fui 
mie feulà les approuver. Je n’ofe- 
roic tant fier en moy que je lesdif- 
fe , fije ne avoic aucuns qui en 
fuffent del'opinion , mais jeeu 27. 
Maiftres de Pere Jene diray 
pas leur nom 3 il n'eft ja meftier. 
La tierce raifon pourquoy je les 
recite , car j'ay efté requis des 
Maiftres qui en furent de l'opi- 
nion. La verité eft cefte, que un 
jour du mois paflé , Monfieur le 
Redeur, qui eftun notable hom- 


‘me, & Bachelier en Theologie, 


envoia ung certaine cedule au 
Deen de la Faculté de Theologie, 
en le requerant il afflemblaft Îes 
Maittres fur les points & articles 
contenus en cette cedule, & fe les 
Recteurs precedents ont fait fem- 
blablement , que mettre cette ma- 
tiere en plaine congregation de la 


faire inferer par la Faculté de 


Thcologie , je les en approuve 
bien , mais auçuns dient qu'ils 


n'ont pas fait ainfi. 

Or j Decn envoia à chacun 
des Maiftres le contenu en la ce- 
dule , & les fit affembler le xvr.du 
mois paflé, & furenc celles ques 
ftions contenuës en cette SRE 
prapofées en la prefence des Mai. 
ftres. La premiere eftoit favoirmon 
lequel ei micux,pour demeurer 
feurement vel inter neutralitatem, 
velmanerce in [uffraxione pro [ecuri- 
tate confcientie jufques ad ce qu'il 
euft pais en l'Eglife. La feconde 
eftoit,prefuppofe que Îa fuftraxon 
dureencore, @ habiro que Benc- 
did foitfcifmatique, tant qu'il ne 
vienne point à oir, par quelle ma- 
nicre l'en devoit proceder , ou par 
Confeil general, ou par voie de 
compromis , ou par voie de con- 
vention , ou par Confeil general 
de l’une & de l'autre parties. La 
tierce queftion à favoir mon fe ceux 
qui ont autresfois fair fuftraxion, 
en cas qu'il ne la feroient mainte- 
nant , {e l’en les devroit avoir fuf- 
pés de fcifme. | 

Pour repondre à ce queftions ; 
ja mon opinion & ma reponfe par 
efcript, & repondisque celles ma- 
tieres cftoient à remettre, & qu'el- 
les devoienr eftre remifes au Con- 
{eil general de cette obtiffance. 1°. 
Je repondis, qu'il eftoit expedient 
de proceder à la reformation de 
l’Eglife de France , voire fauf tous- 
jours les libertés de l’Eglife de Ro=. 


me. Je proteftcencore, que je n'ay 


riensdit , ne entends direenfaveur 
d'aucune finguliere perfonne. Et 
ainfi, ja Dieux ne me pardoint,que 
je ne le dy que pour le bien del'E- 
life, & de-vous, & de ma mere 
Univerfité, 2°. Que je n’entends 
dire, neavoir dit aucune cofe pat 
maniere 


nn. 


Ù nt nage ms, éme ons yet ME M D "Qué DD eg em nm 


du Concile de Confance. 153 


Maniere de opinion, ne de affer- 
tion, car en verité je voudroie 
muer de mon opinion, à la voix 
de tout le plus petit, s'il me mon- 
froit in » & efpecialement je 
m'en voudroie rapporter & revenir 
à l'opinion & deliberation de ce 
prefenc Confcil : & jeappelle Dicu 
en tefmoing que ainfi je diroie, fi 
je cftoisen l’article de la mort. 3°, 
Que teilles reponfes que je fislors 
& ce que je difoie, c'eftoit enten- 
dant à fin de union avoir & con- 
{erver entre les Seigneurs de ce 
Royaume , & aufli en ma mere 


* l'Univerfité de Paris. Et quant à 


elle, je ne doute point que quand 
elle prendra d’un entir & commun 
accord aucune opinion , que tout 
le monde le devoit enfuir , & auffi 
lcdifoie, pour eviter divifion en- 
tte l'Univerfité, & les Prelats ;# 
Materia fidei. 

Je viens maintenant à ces pro- 
pofitions que je dy lors en la facul- 


tt de Thcologie, pour repondre 


aux trois queftions, quieftoient la . 


touchées, que j’1y maintenant Cy- 
deffus recitées ; & pour ce que je 
fui de brieve memoire, je les liray 
par lettre, comme je fis lors. Pri. 
#4 eff, Videtur quod propofitis & 
prefappofiris debuiffet fuife faila 
folemnis déliberario, per Faculta- 
tem Théologie. Secunda s Videtur 
quod fuper premiflis, feu de pre- 
miffs non debeat fieri propofitio, 
Pro modo dserminarionis fed f[o- 
Lum avifamenti. T'ertia,quodiliinon 
fint repatandi fcifmatici, qui alias 
fabtraxernnt fi nunc non faciant [ub- 
fraxioncem. Quarta, videtur quod 


Procedendo #4 unionem via ceffio- 


mis fit Optima. Quinta, videtur 
guod pro reformatione Ecclefie 


Callicane expediat celebrare Con. 
cilium generale. Sexta Propofirio, 
Videtur quod pro reformatione in 
moribus debeÂt orainari annalis ce: 
lebratio Conciliornm Provincia- 
lium, Je les diray en François. 

Jcdifoie que l'Univerfité devoic 
faire premier conciliation & con- 
gregation folemnelle en la Faculté 
de Theologie , avant que mettre 
cettematierecncongregation genc- 
rale.Etfe l’enmedit que la Faculté 
de Thcologie delibera à la congre- 
gation bien affemblée, je dy que 
oncques ne vy. J'ay efté afles lon- 
guement en l'Univerfiré, & en ay 
efté Chancelier , que l'en ne deji- 
beraft premier à part, en la Facul. 
té de Theologie , efpecialement 
quand ilvenoit maticres fi peur 
tes, comme eft la maticre prefente. 

Quand l'on traitte Le l'erreur 
Jobannis Pape xx11. de vifione 
beat4 , Rex Francie; qui eftoic 
au bois de Vincennes , envoia par 
devers la Faculté de Theclogic, 
non mie par devers l’Univerfité, 
& luy envoia l'en à Vincennes la 
Faculté 26. Mailtres, & l’appoin- 
tement qu'ils firent , il l’executa , 
& mandalors Johanni Papexxu. 
qu'ilferevocät, ou qu’il le fairoit 
atdre. : 

1tem, je difoie queles cofes que 
voloit propofer l'Univerfiré , ne 
devoient pas cftre propolécs par 
manicre de determination au Con- 
feil des Prelats, mais par maniere 
d’avifement:; car ce feroir perilque 
l'en ne mift fcifmeen la foy entre 
les afGftans du Confcil, & l’Uni- 
verfire. C’eft le {cifme que j'ay tous- 
jous plus douté, que le fcifme dela 
foy 5 car ce feroit{cifme perpetucl, 
comme eft le {cifme des Grecs & 

V. | 











154 preuves de la nouvelle Hifloire 


des Latins. Ce fcroit mettre 
monftre en ce Royaume. Ja ne 
veulle Dicux que tels incon- 
venients avienggem®t en noftre 
temps. 

La fixiéme propoftion eft qu'il 
nc feroit pas Bon noter de fcifme 
ceux qui ont autrefois fuftrair, 
s'ils ne faifoicnt maintenant fuf- 
traxion. Ils ont maintenant moult 
grandes raifons pour eux, & qu'il 
ne foit pas bon fuftraire. En cinq 
ans que l'en a efté en fuftraxion, 
ils n'ont veu en venif peu de 
bien ne de prouffit. Les Anglois 
hoc sant Ve à nobis ; & 
quand l'en Ileur difoit qu'ils 
avoiènt deftitué leur Roy, ils 
difoient que nous avicns fait 
pis, & que nous aviens déeflicué 
noftre Pape. | 

Item, fi nous faficens fuftra- 
xion , nous ne favons fe les au- 
tres de cerre obéïffance la fcroient 
auf. Ce feroie moult grande ma- 
ticre de dérifion , que nous fuf- 
fions tous tuls, foli, par ce fcroit 
empefchié la voïe de ccfion , que 
nous avons tant prefchié & ap- 
prouvé. Item, qui diroit fcifma- 
tiques ceux qui ne feront fuftra- 
xion, ce ferait mettre fcifme en 
la Foy. 11 fembleroit que le fou- 
verain remede que nous ayions 
à prendre de prefent , que ce fe- 
roit que le Confeil gencral de 
cette obciflance foit affemblé & 
celcbré ; & là, par le moyen 
du Saint-Efprit , il fera ad- 
vifé quelle maniere de proccder, 
& quel chemin il fera bon te- 
nir. 

Nous ne nous devons pas du. 
tout arrefter à une voïe, ne à 
un moyen de proccder. Pofé que 


le noftre euft cedc, par aventure 


ne fcra ja riens l'autre : il n'ap-. 


pert point par Îles lettres que a 
euës de lui Monfcigneur de Ber- 
ry , qu'il en foit en valenté. Je 
n'y voy remede de prefent, finon 
affembles le Confeil de cctre obcïf- 
fance , vel formaliter , vel vir- 
tualiter. Je difoye auffi lors, que 
l'en devroit de prefent avoir re- 
gard aux inftruétions qui furent 
faittes , quand l'en envoya par- 
devers l'Intrus. Il y eut bien 
avifé pour lors en cette matiere, 
& y fur l'Abbé du Mont, & 
Monfeigneur le Patriarche les 
infcra ; & je croy que ce feroit 


_ mieux de y avifer, que de fe in- 


volver maintenant en nouvelles 
queftions. 

L'autre propofition eftoit, qu'il 
cftoic plus expedient que l’Eglife 
fuft reforméc par les Confeaux 
Generaux , que par puiflanee Lar- 
corum , fauve tousjours la liberté 
de l’Eglife de Rome , & ce qui 


_ feroit fait & ordonné au Confcil 


de cette obéïffance , poroit cftre 


confirmé au Confeil General de 


l'une & de l’autre obéïffance , euë 
union en Ja fainte Eglife. L'autre 
propofition cft, qu'il feroit ex- 
pedient pour la reformation des 
mœurs , que l'en fift & celebraft 
chacun an , Confeaux Provin- 
ciaux , & qui aviferoit mainte- 
nant les points qui feroient à 
traittier au Confeil General, & 
que l'en les puet offrir & propo- 
fer dc*par l'Eolife de France, 
je cuide que ce feroit cofe op- 
portune ; & cuide que le deffaut 
de cclcbrer Îles Confeaux Provin- 
ciaux, foit moult à dommages», 
& moult nuifable. 





dn Concile de Corflince, If 


Des 26. qui cfoicnt de mon 
opinion , le Chancclicr de Noftre- 
Danf en eitoit l’un, qui eft tel 
homme & tel Clerc, comme cha- 
cun fccit; niis jc dis outre que 
entre {es 26. Ma'ftres 1l en y euft 
pluficurs autres qui furent de mon 
Opinion , au mains en pluficurs 
points, comme de cclebrer !e Con- 
feil de cette ob‘ïifince , voire mes 
qu'ilne piefidaft en fa caufe. Item, 
aufli que ce qui {croit propofé de 
par l'Univerfité; ne fuit pas pro- 
pofé par manierededérerminarion, 
mais feulement par manicre d'avi- 
femenc. Item , que les autres qui 
ont autrcfois fudtrait , en cas que 
ils ne fuftrairoient , ne fuffenc pas 
pourtant reputés fcifimatiques. 
Item , que l'en donnaft folemnels 
députés à aviler les cofes qui fe- 
roicnt mifes & touchices au Con- 
feil. L'en n'en a riens fair; je ne 
fai pourquoi il a tarde. 

Nous vous fupplions de cette 
part , que vous commandiés au 
Deen de la Faculté de Thcologie, 

u’ilen donne deux plus folemnels 
Maiftres de la Faculté en les points 

ue j'ai touchiés dernierement cy- 
de comme j'ai dit. Outre les 
26. Maiftres, il-y en eut plufieurs 
des autres, & en grand nombre. 
Mais aucunsdient: Puifque l’'Uni- 
verfité a une fois déliberé fur ces 
points, il n'en faut jamais paréer. 
Je veul prouver par raifon de 
droit Divin & de droir humain, 
& par groffes raifons, que l'on 

uifle bien encore traittier & oir 
te autres à qui les befogn:s tou- 
chenr. 

Premier , je trouve que nonob- 
ftanc que les Apoftres de Jesus- 
Curisr fuffent trop plus illumi- 


Len 


nés de la grace de Dicu , que l'on 
ne treuve communément aucurs 
maintenant , & qu'ils fuffint de 
maire autorité, de grigneurs vir- 
tus , & mieux morigencs , fi ne 
vouloient-ils nous déterminer fur 
là Foy, pareux-mefmes fculement; 
mais appclloient les autres , qui 
&c. Ce cit exprefflement Aéf.1. 2. 
13. € al, capir. vous ÿ TIOUVCréS 
uatre Confcaux Generaux, celc- 
brés par les A poftres. C'eft'une 
chofe fort approuvée que les Con- 
feaux. Le Pape fait fes Confeaux, 
les Archevefques les leurs Can- 
fcaux , aufli les Evefques. De sffis 
Conciliis, c. €anones 15. diff. Pour 
dcffaut de faire les Confcaux, 
moulr de maux en viennent. Au 
Concile de Latran III. font moult 
recommandés les Confeaux. En 
routes les cofes du monde, nya 
plus grande occafion de concul- 
quicr , fouler, & abbaiflier noftre 
Foy, que du dcffaut de faire Îcs 
Confeaux. Grarianns deducit fais 
ad longum 15 € 16. diff. & dit là 
comment ceux qui font régligens 
de y venir, viennent grandement 
à punir. Hugues, qu'ils font CX- 
quiemiés, qui font negligents de 
les faire & celebrer , & de y venir. 
Par aventure puent eftre excufés 
per nonufum. Jenc fai, &ainli il 
appert comment il cft expcdient de 
celcbrer les Confeaux ; & aufli 
Maiftre Jchan Petir de par l'Uni- 
verfité en a touche, de quoi l'U- 
niverfité vient moult à recom- 
mander. | 
Mais je veul prouver que celui 
de certe obéïffance cft à celcbrer, 
& non pas de l’une & de l'autre, 
quant cft de prefent. Premicrc- 
ment, puifque le Papceft accufé, 
Vi) 








156 
iL faut qu'il fe purge. Ce ne Jera 
pas en la main fe Ês adverfaires. 
29%. Quand la reftitution fut faitte, 
il fut déliberé concordement que 
Je Confeil de certeobtïffance feroic 
‘affemblé, s’il en cftoit lors necefh- 
té , encore eft-clle maire mainte- 
nant. 3° Les Cardinaux l'ont re- 


* di Sut ce fut principalement: 


ondce la reftitution, & ledittes 

expreffément , Sire , que vous at- 
tendiés que l'en fft Confcil Genc- 
ral. Il convient doncquesqu'il foit 
fait, & fe aucuns dicnt, les Cardi- 
naux ne veulent pas maintenant, 
non credo, Or prenons encore que 
ainfi fojt , ec ob boa, ils fuiroient 
l'Ecole, l'en ne devroit pourtant 
riens retarder. 40. Car [à povan 
prendre la manicre de proceder, 
ou la voïe de ceflion , ou autre 
voïe , il ne faudra pas s’arrcfter 
en un feul moyen : Si.l'Intrus ne 
voloit ceder, pour nient pourfui- 
vroit-on la voïe de ceflion ; elle 
ne amcneroit pas union. Quant eft 
de N.S. Pere, je ne doutc point, 
fe l’autre veut ceder, qu’il ne ce- 
de ; mais je croy que FIntrus ne 
fera ja ceflion : l'en ne doit donc- 
ques mieexclure toute autre voïe, 
outre la voïe de ceffion.. 

La voïe du S. Efprit ne doit 
pas cftre repellce ; le Confeil Gene- 
ral ne doit pas eftre repellé : Là 
fera, fe Dieu plaift ; pris fr bon 
moïen , que nous arons vraïe paix. 
C'eft le grand & le commun che- 
min, il ne faut pas le leiflier : là 
fera un commun confentement : 
là nous préparerons-nous pour 
aller au Confcil Gencral des deux 
obéïflances. 11 feroit bien expe- 
dient , quand nous irions., que 
nous y alliffiens pas fi unis, que 


æ” 


Preuves de la nouvelle Hifloire 


nous retournifiémes pas fi confus. 
L'autre raifon pourquoi il ct ex- 
pcdient de Sat e Confëil de 
cette obéïffance , afhin que les Or- 
donnances & Îles Recformations 
foient là baïillées & confermées, 
& N. S. Pere aufh offre à y pour- 
veoir & reformer, &c. & s'ilne 
le offroit, fi le fcroit-l'en, puifque 
le Confcil feroit afflemble. 

Je vous ay touchces Îles raifons, 
tres-cher Sire, pour lefquelles il 
me femble que vous devés pourfui- 
vir , que toft le Confcil General 
dc cette obéïiffance foit affeimblé, 
Le faint & bcnoift Efprit le gou- 
vernc : l'en ne puet micux faire: 
c’eft la maniercanciennede détrui- 
re les fcifmes. Et ainfi refponds 
aux queftions qui furent propofees 
cn la Congregation de Îa Faculté 
de Thçologic , comme ma con- 
fcience le me ammoneftoir , & 
ainfi jugent en leurs confciences 


les Maiftres dont j'ay faic deflus : 


mention , & ainfi je me expedie 
du fecond article, & viens au tiers 
article. 

Je m'en reufle volentiers , pour 
les caufcs deflus alleguées ; mais 
vous mcavés nd que je die 
ce que me fera advis, que fera 
pour cctre partie, & croy, puis 
qu'il vous pleft , qu’il ne déplaira 
pas à voftre Fille ma Mere l'Unt- 
vcefité. Ce qui pleft au Perc, doit 
plaire au Fils. Je viens donc à 
montrer & prouver que N. S. Pere 
Benediét n'eft point fcifmatique, 
ne fufpeét d’hercfie; & ainfi que 
l'en ne ly doit point faire fuftra- 
xion. Er29. Je diftingue de fcif. 
mc, comment il eft pris en Theo- 
logie , & comment ez Canons. 
2% Je mettray aucunes propob- 


Es 
- 


» 


en > 


= 





du Concile de Conflance, 747 


tions de droit Divin. 3°. Je met 
tray douze propofitions. J'ay dit 
Premicrement, que cette matiere 
doit eftre traitréc en deux manie- 
tes. Elle peut eftre traitrée di- 
rcétement , & principalement , en 
decfarant quatre difhcultés, en 
declarant qu'eft fcifme , & qu'eft 
herzfic ; car lesT hcologiens en une 
manicre , & les Decretiftes en une 
autre. 20, 11 fiut confidcrer quelles 
cofes font necéflaires à ce que au- 
cun foit dit fcifmarique : Et 3°. 
Comment il doit eftre jugié. 4°. 
Ma plume faut icy; je ne l'ay pas 
bien entendu, fappléés par cc qui 
enfuivra. 

Cette matiere cft haute , & ne 
puct pas cftre expliquée en Lan- 
guc Franczoife , ne devant les 
Loix, &aufli hoc cft deffendu en 
Droit. Cette maticre n'appartient 
pas fi bien aux Juriftes | comme 
aux Theologiens. 1l ya aucunes 
differences ez noms : quand l’en 
dit que le Pape cft herctique, 
comme 2 dit l’Univerfiré, par 
manicre d'avifement, l'en doit ce 
bien avant digerer longuement, 


& confiderer : c’eft une matiere 


trop pefante. Mais Monfeigneur 
le Patriarche ne s’en eft pas en- 
core tenu à tant ; il a dit outre 
que N. S. Pere eft herefiarque , 
comme Prince des heretiques. 

Or Je lieve le Patriarche., © 
commence ainfi : Sire , vous or- 
donnaftes l'autre fois moy & autres, 
pour monftrer .& fouftenir que la 
Requefte de l'Univerfité devoit 
eftre accomplie. Comme bonne & 
jufte, & en la fouftenant , & ou- 


vrant la matiere, jedifoisainfi que 


nos faints Catholiques Docteurs 
dicnt que contumace au Pape cft 


Ld 
. 


herefie, & allegoie, Johannem Glof- 
fatorem Decreti , in cap. Si Papa, 
40. diff. difois outre que ceux qui 


*cn contempnant les Eftarurs des 


faints Canons, font négligents de 
pour{yivir & labourer à l’union 
de l'Eglife : Et fic qui Ecclefiam 
dividunt hberetici funt, © peccant 
contra articulum unitaris. Ce font 


les dits des faints Docteurs: ce ne. 


font pas opinions que j'ay forgiés 
de ma tcfte c. denique. 7. q. 2. Je 
difoyc plus fort , que ceux qui 
damnablement renoient PEeglife 
en fcifme , font reputés hercfiar- 
ques. c.1. de fcifmaticis. Je nel'ay 
point dit de moy; ce font les 
faints Doétcurs qui ainfi le tien 
nent. 

Cambray aprés parle enfi : Les 
dits des Doétcurs ont bien befoing 
aucunes fois de bon enterndement; 
il ne les faut pas prendre fi nuë- 
ment. | 

Le Patriarche : Monfcioneur 
de Cambray, quand nous fcrons 
au Confeil General , vous fouften- 
rés voftre propofition , & je fouf- 
tenray la mienne ; & là nous au- 
rons bon Juge, fe Dieu pleft. 

Cambray : J'ay recité ce qu'il 
a dit , & il le‘confeffe, il me fufhr. 
Je dis auffi, quanteft des dirs des 


+ Doéteurs, il vient moult de cofes 


ui ont.bon bufoin de declaration; 
mais fuppofé qu'ils dient ainfi 
comme fe dit , ilne met poinc 
de mineure. Je me efmerveille 
moult comment on ofe parler de 
fi hauts articles , comme de dire 

ue le Pape foit heretique , here- 
ie ,; €fpecialement en {on 2b- 
fence L'autre raifon pourquoy 
cette matiere ne doit pas eftre cy 
ouverte, les Theologiens y ont 


V ii) 





158 


fait moule de doutes : & ceux que 
vous avés députés pour cette par- 
tie, n'en ofent pas bien parler, 
jufqu’à ce que la Faculté de Thco- 
logie y ait premier veu : #15 quia 
ef? materia Fidei., 29. Car la per- 
fonne du Pape y cft touchée. Le 
Pape ne doit point cftre reputé 
{cifmatique , s’il n’eft premicre- 
ment prouvé cftre : irem , & que 
ce foit devant Juge competent, 
comme au Confeil general. 
Je viens à la feconde partie de 
mon ticrs article : Je m'en dé- 
ottaflc volontiers, mais vous me 
À avés commande. Je parleray en 
gros termes, ayés-moy cxCcufé ; & 
pou ce que ce gift en fait, Mcf- 
eigneurs qui font cy pour le Pape 
font tous preftes de les prouver, 
tant comme il devra fouffire. Pre. 
micrs. Le Pape a fait Bulle, qu'il 
veut accomplir la Cedule qui fut 
fairec & jurée au Conclave , & à 
rerraitier tout ce qu'il a fait à 
J'oppofñte. 2°. Il à fait des pro- 
tefticions folempnelles, au ne 
veut ricns dire contre l'union, ne 
riens quiyobvie:s & s'il avoit dic 
aucune chofe , qu'il la révoque. 
J'en ay veu la Bulle, je m'en croy. 
3°. Il a baillié de ceflion , mais 
je croy bien qu'il y a mis aucunes 
conditions , qui vous font def- 
plaifantes ; & bien il ne doit pas 
eftre ainfi arté, arrari, def points 
de quoy Monfcigneur d'Orleans 
{£e due faic fort, illy en a bail. 
lié Bulle, & avés euë agreable fa 
réponfe. Or pour nous, encore 
qu'il y ait aucunes cofcs de quoy 
vousene foyés pas affes content, 
vous ne lyavés pas fait favoir ; il 
n’en a point nr rclation de vous. 
Ly voulés- vous faire fuftraxion, 


» 
s 


° 


Preuves de lanoavelle Hifhire 


fans ly mander premierement ce 
dequoy vous neeftesmie content? 

Item, j'ay veu la letrre de 
Morficur l’Archevefque d’Aulx, 


que vous avés envoyée pardevers 


lui, qui contient, que fe vous ne 
cftes pas content du contenu cz 
lettres que N. S. Pcre vous en- 
voyés, qu'il fera tant en ce Con- 
feil Gencral, que tout fera reparc. 
Item , aprés que Monfcigneur 
d'Orleans s’en fut retourné d'a- 
vecques lui, il n’a pe efté negli- 
gent: il a fait plufieurs deligen- 
ces : il a envoyé à Rome & à Flo- 
rence, & envoye Bulle Patente,&c. 
Item, aufli-toft il affembla fon 
Collcgc de Cardinaux, & fur dé- 
libcré qu’il envoiroit Ambaxa- 
deurs folemnels à Rome, & furent 
certains Princes appointiés , qu'ils 
avoient à propofer à l'Intrus, & y 
envoya folempnels & nobles Clers, 
Monfcigneur de S. Pons, lEvef- 
que de Leride, &c. & offric-plu- 
1 


eurs voies raifonnables, & en 


firent à Nice devant N. S. Pere 
relation notablement en Confif- 
toire publiq. Vous favés quelles 
oblations il a faittes à l'Incrus. 
Vous favés comment les deffus 
dits Ambaxadeurs furent empri- 
fonnes à Rome, & leur convint 
payer fix mille, avant qu'ils en 
puffent partir. Mais plus ce foi à 
toutes queftions Le ouvrift tou- 
tes les voïcs qu'i vodroit, &il 
eftoit preftes de y attendre ; que 
puft-il plus faire à L'Intrus nen 
fit riens ; or bien il eft morte 
Decrechiof à celui qui fut éleu 
en fon licu, autant en fit comme 
à fon Predecefleur ; &c eft verite. 
Je demandé à part aux Ambaxa- 


, deurs à Nice, fe les Cardinaux les 





du Concile de Conffance, rs9 


avoient requis de ceder , pour ce 
de l'en parloit : mais ils refpon- 

irent qu'il n'y eut vo au- 
cun qui requeroit de ceder ablo- 
lument. Or confderés qui con- 


fcilleroit de ceder en la main des. 


Cardinaux? Ec ainfi il appert de 
fes diligences. 

Mais fuppofons.qu'il ne ait 
nulles faittes : Il eft preft de faire 
Confeil General, & de pourfui- 
vir la Conftitution du Confeil. 
Celles fuppoftions font vrayes, & 
les prouveront Meffeigneurs qui 
font cy pour lui, ou par efcript, 
ou autrement , tant qu'il devra 
fufire. Mais l'en me dira qu'il 
eft fufpeét dé hercfie, qu'il cft fcif- 
matique, &aïnffi, &c. c'eft venir 
contre l'Evangile : Nolite judi- 
care, © non judicabimini. Saint 
Auguftin dit que quand une cofe 
eft douteufe , on la doit inter- 
preter au meilleur entendement, 
& l’Apoñtre, ad Rom 21. inexcufabi- 
bis es ns qui judicas , quia in hoc 
te condemnas. Sont cy mes fuppo- 
fitions : Je croy que fi l'Intrusen 
avoit autant offtfr , que l'en le 
loëroit moult. N.S. Pere à offert 
ceflion, &c. & à cequ'il y a mis 
conditions , j'en parlerai cy-aprés. 
Je viens à aucunes fuppoñtions 
qui font neceflaires. 


Il eft vericé que N.S. Pere or- 
donna aucuns Prelats pour Es 
aittcs , 


les diligences qu’il avoit 
& en fur moult loé à Genes, & à 
Florence; & fus un de ceux qui 
en furent chargiés, & là mis trois 


conclufions. Je les réçiteray : La: 


premiere eft que nul ne doit eftre 
appellé proprement fcifmatique, 
potiffime , en ceft fcifme prefent, 
Difipertinacirer renpat informars de 


veritate vel ipfo fuffictenrer infor 
mato ; nifi pertinaciter aibærere ren 
nuat tali veritats , vel nifi rennar 
pertinaciter laborare © profequi 
unionem. La feconde propofition 
flat, qu'ilyaitdivifion en l'Eglife, 
& qu'il n’y'air nul fcifme,& que nul 
ne foic proprementfcifmatique. Ec 
ainfi n cft Fa vraye cette propofi- 
tion , que là où il y a divifion , il 
y a {cifme. La tierce FR 
que Papa vel fequentes obedientiam 
ejus, non funt [cifmatici reputan. . 
di , quandin voluerint inforari 
de veritate, @ tal: adherere veritax 
ti, € laborare Ÿ profequi unioncm. 

Ccftes propofitions font vries, 
& fundo in folido:aufli comme unc 
fucle obftination ou fcifme faic 
homme formellement hercrique, 
&c. Apparet per S. Thomam in 
materia de harefi;@ fcifrate. Mais 
je le preuve encore par la raifon 
des Doëteurs Thcologiens , qui 
dicnt que herefis eff dogma falfum, 
Fidei contrarinm Orthodoxes € 
fundatur hoc in cap. inter [cifma 
© harefin 24.49. 3.1bi fundatur ie 
verbo B. Hieronymi : hercfin ir- 
dicat perverfum dogma. Herefic 
doncques eft fauffe affertion contre 
la Foy; c'eft cy la propre accep- 
tation de herefic. Haereticus eff [e- 
riosè baptifatus, vel fe gerens pro 
tali,qui pertinaciter dubitat , vel 
errat in Fide Catholica. Angufi- 
nus benedicit quad pertinacia men 
talis fufficiat ad harefin, [ed nos 
ef computandus inter hbercticos, 
nifi apparcant aliqua figna , (ex 
aliguod de quatuor fignis notatis 
per dotfrinam in cap. dicit Apof- 
tolus 24.4. 3. qui non vult' infor 
mari de Veritite; qui non vule 


_adherere, Auguffinus : Errare PL 








s” 


910 Preuves de la nouvelle Hiffoire 


tero, barctiêus non ero ; comment ? 
Jc ne feroie pas perrinax , c'eft-à- 
dire , que un homme foie hercti- 
que, tant comme il veüille cftre 
informe de veritc. 

Norantur feptem modi quibus 
bomo fit bæreticus , in c. illi per 
Glof. 24. 4.3 1°. Quendo quis ef 
dubius in Fide. de haret. c. dubius. 
2°. Omnis fimoniacus 1.4.1, Cap. 
quifquis. 3%. Omnis pracifus ab 
Ecclefiäa , fecundum quod omnis 


cexcommunicatus dicitur herericus. 


a Pic. 4%. Omnis qui malè 
interpretatur facram Scripruram. 
cap. bene autem. 24.9. 3. 5°. Qui 
novam opinionem invenit.cad. can. 
G g. cap. hereticus, 6°. Qui vult 
auferre Romane Ecclefie [uum pri- 
vileginm. c. Omnes 22. diff, 7°. 
Qui tran[greditur precepta Apoffo- 
lice Sedis. 19. diff. c. nulli hu 
Item , large dicitur bereticus omnis 
ui non tenet drticulos Fidei, 6 
fecundum hoc omnes Gentiles funt 
baretici, © fecundum hoc omnis 
bareticus non eft excommunicatus. 
Item , fecrero dicitur bareticus, 
omnis qui remotus eff ab Ecclefia, 
@ fecundum hoc omnis berericus 
eft excommunicatus. De ifhis accep- 
tionibus non plus ad prafens. 
Mais je viens à monftrer que 
le Pape ne puet eftre dit fcifimati- 
que, & tanroft fin. Sire, quand 
l'en parle en la matiere de la Foy, 
comme de fcifme. ou de herele, 
l'en en doit parler en paroles pré- 
cifes ; & pour ce que je ne faille 
pas, je dirai mes propofitions en 


efcript : je les dirai voire proba- 


blement , #0n afferendo ; & je fup- 

lie que elles foient bien exami- 
nées par la Faculté de Theologie. 
1 conviendra par avanture parler 


une fois de cette matiere au Con- 
fcil General. Pour Dieu, qu’il ne 
ifferiens de ce Royaume indi/cuf- 
fum, & qui ne foit bien examiné. 
Et Sire, plaile vous donner Dc- 
putés qui fe cxaminent. 
En fuivanc la premiere propolition 
des douze, dico fic: QuodPaparecu- 
fans acceprare ceffioncm , eo modo 
quo proponitur ,allegans quod ver- 
geret in derrimentum , non exifhens, 
pertinax in affirmando, volenfque 
fuum Concilium çcongregare , © 
profequi quod ibidem conclndetur , 
non deb:t perjurus vel fcifmaticus 
repatari, nec fautor fcifmatis. 
Secunda propofitio. Papa offe- 
rens profequi unionem , etiam H- 
que ad ceffionsm inclufive , cum 
appofitione aliquarum conditio- 
num ,non dchet-fcifmaticus repu- 


tari , dur modo non pertinaciter 


adhareat illis conditionibus , [ed 
velit quod purificentur.Fundo ifiud 
in queffione communi , diff.31.tere 
tii fententiar. où dient les Doc- 
teurs Theologiens , aprés le Maif- 
tre des Sentences , quand aucun 
fair un ferment d® rebus, © vergit 
in pejorem exitum , fem ex eo [e- 
quitur aliquod malum, tale jura- 
mentum non eff fervandum. Jele 
preuve : chacun fermentdoit avoir 
tres comites , Juffitiam, Verita- 
tem, G Judicium , id eff difcretum 
Judicium. Juftice & Jugementne 
feroienc pas en tel ferment, si 

en enfuivoit mal , ou fi le plus 
grand bien en eftoit empcfchié. 
Mais je croy bien par aÿenture, 
que cely peche qui fair tel fer- 
ment. Le ferment qui eft fait pour 
Juftice , ne doit pas venir fonte 
charité. Or veons à la mineurci 


Mais le Pape a juré au Conclave 
& Ce 


du Concile de Conffance. 161 - 


&c. l'en veut qu’il prenne ceffion, 
&c. auffi veut-il , à condition, 
en cas qu'il. fera expedient. il dic 
ue non, Qui en jugera ? 1] veut 
fare judicio Concilii , dirés-vous 
qu'il foit parjure ? Je voudrois 
bien que l'en me refpondift cy par 
ecrit, lors verroitbien qui auroit 
belle amie. / 
Latieræ propolñtion.Licèr Pa. 
Pa fuerir negligens ,aut varins , vel 
cnlpabilis * dum ramen non fit per. 
tinax, non eff fibi obedientia Le 
ganda, nc l'en ne ly doit pour ce 
cas faire fuftraxion, ne ne doit 
l'en point empefchier que le Con- 
cile general de cette obéïffance ne 
{oitaffemble. 

La quarte propofition. Licét Papa 
fuerit, ant efer [ufpettus deherefi, 
non eff fibi obedienria deneganda; 
rs ne puiffe affembler fon Con- 

cil: Je preuve les deux conditions 
enfemble. Il ef tout cler en droir, 
1 le Confeil General n'a point 


‘efficace, s’il ne prend du Pape 


autorité, finon ez deux cas. Car 
l'un , s'iln'y avoit point de Pape, 
ou s'il y avoit Pape qui recufaft 
de affembler. 27. diff. pertotum, 
Ifidorus met deux es l’une 
que la puiffance d’aflembler les 
Conciles appartient au Pape; l’au- 
tre, que le Pape n'eft point tenu 
d'affermbler Confeil General, s’il 
n'eft premier reftitué en fon plein 
etat & en Les droits. Pofé qu'il fuft 
herctique, feroit-il privé, qu'il ne 
puifle affembler & faire Confeil 
General? Je croy que non. Pro 
hoc, $. hbire Ecclef. 17. diff. nbi 
apparet de Symmacho Papa, C'c. 
& nous n'avons {ur luy , finon ful- 
picion. Etfel'en me dift , il y a 
autrecofe que fufpicion; il ft tout 


notoire. Je vous repons : Ce font 
paroles ; le contraireappert pat les 
offres qu'ila faitces, & parce qu'il 
offre à celebrer Confeil General. 
Le Pape ne doit pas eftre reputé 
fcifmatique , ni heretique , nf 
probetur incerrigibilis € pertinax, 
24.9.3.c.inter fcifma C herefin, 
Sc. Dicit Apoftolns, @ per An- 
guffinnm. Harcticare pe , fed 
non bæreticus ero. Le Pape ne doit 
pas cftre reputé contumax, qg#andiu 
promptus eft ffare à l'Ordonnance 
du Confeil General. . 

Selon l'Evangile, le doit-on 
premier corrigier à part, G nife 
refpuerit® appeller Ls temoins : 
aptes fe il eft fi induré, le dire à 
l'Eglife, &c. Et nifi refipuerir, 
babeto tanquam Ethnicum © Pu= 
blicanum. Doncques fe le Pape pe- 
che ,ammonefte-le devant re 
& s’ilne veut acquiefcer à la difci- 
pline & ordonnance de l’Eglife , 
repute - le lors fcifmatique. Mais 
auf 4 contrario fenfu , qui‘eft un 
fort argument ,fclon les Juriftes, 


s'il eft ue d’acquiefcer à l'Eglife, 


tu ne le peus dire fcifmatique. 
Aucuns diroient , l'Evangile 
ne parle que de correction frater- 
nelle : il n'eft pas frere , il eft pere 
des Peres. Je te reponsquecefonc 
truffes. Quiconque peut dire Pater 
noffcr , il cft noftre frere. Je vo 
droie que l'en me repondift cy par 
ecrit, & devant perfonnes qui en- 
tendiffent la matiere. Afertion 
afferant & affirmant que ceux qui 
ont autrefois fufirait, s'ils ne fone 
maintenant fuftraxion, que pour 
ce, ils doivent eftte reputé: {cif. 
matiques , eft pcrilleut. cofe, & 
feroit mettre une droitte miniere 
de fciime en l'Eglife. Ja ne veuille 
X 





Eee CRE “ee “nie RM ne ms LL  orme— — —— 


Dieux, Sire, que ce aviengue en 
voftre temps, ne qu'il comnience 
en ce Koyaume, qe a tousjours 
re{plendy en vraie foy. 

L'autre propotition. Dogmati- 
fer le Pape ficat premitritur, of- 
frant leConfeil qu'il foit fcifmati- 
que ou heretique , ef periculofum. 
Les propofñtions fequentes preu- 
vent cefte, &feroit mettre ceRoyau- 
meen peril de fcifme, & de divi- 
fion. Dire que Je Pape foit fcifma- 
tique, l'en diroit confequemment, 


aufli fcifmatiques , il fmble que 


obciflance, & elever l’autre. Mais 
ils ne puellent mieux deprimer ; 
ne cffauchier l'autre , que de faire 
{uftraxion. Et fe l'en me dit, fem- 
blablement difons - nous de l’In- 
ærus. Je repons,que non pas,fimple- 


—retique & herefiarque 3 c’eft trop 
gricf.* En cette Univerfité il y a 
Ja Nation de Picardie, la Nation 
d'Angleterre: qui leur demande- 
roit, fi leur Intrus cft fcifmarique, 
ils diroient que non , efpeciale- 
ment en leur pays, & aufli feroient- 
ils mal. Ceux qui veulent que les 

Cardinaux ne ent oint, veul- 

lentarguer neutralité. J'en feroie 

bien d'accord, en cas que les autres 
le feroientainfñ. 1lfemble que rel- 
le maniere de proceder , ne faffe 

tien à l’union, mais l'empefche. 11 

appert clerement ; car par ceflion 

feroir empefchié, qui habiliceroit 
les elefans qui fontinhabiles. 

La derniere & finelle conclu- 
fion. Ex premiflis apparet , god 
fecurius ef Regi, © Regno pradi- 
tas matcrias referre C remistere 








queleRoy,G'incole Regni,feroient 


tels veulent trop deprimer cetre : 


ment, on foloit dire fcifmatique. 
Aprés il ne fouffft pas, l'en dithe-' 


ré Preuves de la nouvelle Hifloire 


adConcilinmGenerale,quam in iffa 
materi& pracipitantur définire, 


vel fubSfraxionem facere : recapi- 


tulo diéta mea. 11 deuft cy avoir 
un Grefher , que les paroles qui font 
Cy proferées , ne fuffent pas ainf 
gettées au vent. Je dy pour confir- 
mer : {e l’en veut faire fuftraxion, 
ou pour ce qu'ilaefté negligent, 
oupour cequ'ileft fcilmmarique, ou 
pour le bien qui de la fuftraxion 
ainfi faitte, fe enfuivroft. 1°. Non 
pas pour fa negligence, cat il à 
diligemment labouré. Et prenons 
encorequ'il ne l'ait pas fair; il offre 
faire ce qui fera conclut auConfeil, 
ouConfeil general;non mie pour ce 
qu’il foit {cifmatique, quia nen eff 
per prami fa. Quantau tiers, non, 
car l'en a bien veuen cinq ans,qu'il 
ne en eft venu nul bien , finon toute 


derifion. , 


Monfeigneur le Parriarche à 
rouché que quand lenaura fait fu- 
ftraxion , l'en avifera la maniere de 
obéir aux .inconveniens qui en po: 
roient venir. C’eft cres-bien dit : 
quand lämaifon fera arfe, l'en fera 
provifion d’eaue. Je croy qu'il vau- 
droit mieux premierement y avi- 


fer ; je repute trop forte caufe que 


l'en y puftremedier. Etenfi je con- 
clu ex premiffis , que vousne devés 
point fairé fuftraxion , attendu ce 
que j'ay dit, atrendu le ferment 
que vous avés fait à N. S. Pere, & 
les alliances que vous avés en luy, 


_& M a jufqu'à ce que 


vous Îy ayés notifié. 

_ Quand vous mandaftes les Pre- 
lats, voftres lettres -Contenoient , 
que c'eftoit pour avifer aucun bon 
moien de proceder. Vous ne les 
mandaftes pas pour arguer ; il fe- 
soit bon quel'en n'en deputaft plus: 





ds Concile de Conflance. 163 


L'enaaffés parlé, & quand l'en fe 


_affemblaft d’un commun accord, 


pour avifer aucuns bons moiens, &t 
que nous faifons comme ces Avo- 
catsquiquandilsont parlé l’uncon- 
tre l’autre fifort, qu'il fembleroir , 
&c. ils s'en vont le enfemble. 
Meffeigneurs de cette partie ont 
avifé aucunes cofes ; s’il vous plaiff, 
vous les feréslire ou les ferés vifiter 
en voftre Confeil en fecret. Ceque 
j'ay dit, Sire, prenés en gré: je 
ne fuis que l’inftrutnent à le profc- 
rer. Selon l’Appointement du Roy 
dernierement donné , il fut ditque 


an de là parleroit, & puis un de 


cha. Le Chancelier , le Rey le 
veutainf, &àdemainfoir, &c. : 

Or fe lieve le Deen de Reims, 
& commence ainfi : Lequutus [um 
ên lingna mea : notum fac mihi Do- 
Minefinem meum. Sire , j aÿ arlé 
dema languefeulement: puifqu'il 
vous depaif , faittes de moy ce 
qu'il vous pleft. J'ay ‘parlé d’au- 
cunes cofes de pourveuement. Je 
ne le dy mie pour moy excufer, 
mais je Le dy pour impetrer voftre 
Clemence. Selon Seneque, quand 
un homme , ou un Prince a puif- 
fance de punir, & la clemonce de. 
uy la reftrainc, c’eft une tempe- 
tance virtueufe. Cette clemence 
cft tant approuvée , que les Impe- 
rateurs fe font faits appeller Pios. 
Combien que aucuns ont voulu. 
dire que ce nom fut pris &c appli- 
qué en l'Imperance ; pour un Im- 
pereur qui avoit nom Pinus. Sire, 
je vfens à voftre clemence : je fuy 
un povre homme, gui ay efté nour- 
ri ez champs: je sé rude de ma 
nature, je n’ay pas demeurc aveu- 


ques les Rois, neaveuques les Sci-: 


gneurs, par quoy je fache:la. ma. 






— line + cs 


niere ne le ftile de parler en leur 


prefence. Saj'ay parlé fimplemenr, 
je en {uy moult deplaifant ; l’hiftoi. 
re mettoic encore plus plenemenc 
que jeneledis. Ces Doéteurs veue 
lent dire que ce fut du confente- 
ment du Roy:aucuns que ce fut du 
Confeil, & à la Requefte des Ba- 
rons, & Seigneurs de France. 
Sire, je fai bien que voftre Sei- 
gnourie, n'eft mie comme aux aue 
tres. L'Impereur tient fon Impe- 
rance du Pape, mais voftre Royau- 
me cft par re ce. Je fai Lie 
que vous n’occupés pas tant feule. 
ment le licu de par homme, mais 
eftes une perfonne moyenne entre 
{pirituelle & temporelle. Vous 
cles l'un de Regibus unttiss de 
quibns Regibus unétis, j'en trou- 
ve trois qui ont efté annunchiés 
par hommes nafquis ex mulieribus 
ferilibus. Premierement, l'en treu- 
veque le Roy Saul futoint, #n&us 
par Samuël , lequel Samuël fut an= 
nunchié à fa mere que l'en difoit 
flcrile, &dirle Texte que ils n’e- 
ftoient que eux deux, Saul, & Sa- 
muél. Quand Saul fut #n£ns, & 
que Samuël en avoit envoié fon 
varlct, & lors print modicum olei, 
&c. & dit l’en que l'Ange celle 
huile adminiftra. Le Roy detous 
les Rois Jefus-Chrift fuir nnitus 
par S. Jean Baptifte, qui, &c.é 
ibi vox prins audita eff, bic eft fix 
{cms meus dileëlus, de. Leticrs Roy 
quetrouve, Sire, c’eft Clovis vo 


fire res qui fut baptifé 


par Monfeigneur $. Remy, qui 
cftoic fils de marre fferili, & ly 
apporta la onétion l’Ange du cieh, 
& enfi voftre Royaume n'eft pas 
comme les autres. 1left heredirai. 


‘re, ne letenés d'aucun. Vouseftes 


Xi | 








164 Preuves de la nouvelle Hifloire 


Impereur en voftre Royaume , en 
terre vous ne connuftes nul Souve- 
rain in temporalibus. Etpour ce, 
Sire, je fupplie à voftfe clemence, 
&c.& je feray au temps à venir plus 
avifé. Je feroie comme fit S. Pier- 
re, qui aprés qu'il euft failly , &c. 
auffi s’il pleft Dieu , ego magis f- 
dclis Majeftasi Regie , s'il vous 





left avoir metcy demoy. 
 LeChancelier de France, Mon- 
ficur le Deen , le Roy a oy ce que 
vous aviés dit l’autre jour , quand 
vous parlaftes, Monfeigneur deBer- 
ry fut prefent , qui en fut tres-mal 
comptent. 1l n’eft pas cy prefent, 

lundy l'en en ordonnera. 


Le Lundy fix du mois de Decembre, le Roy Prefident au 
Confeil, propofa l'Abbé du Mont fais Michel, 


ce qui s'enfuit , T° commença ainfi. 


On tres-redouté & Souve- 
rain Seigneur , il vous a plu 
me deputer avec aucuns de Meffei- 
gneurs, de dire & monftrer com- 
ment la Requefte de ma mere l’U- 
niverfité vient à fouftcnir, & qu'el- 
le doit , comme jufte & raifo- 
nable , eftre accomplie. Meffei- 
gneurs qui ont parlé les premiers ; 
ont touché aucuns moyens; j'en 
toucherai d'autres, qui n'ont point 
efté touchés. Sire, en cette matie- 
re jeauroie plus chier oir , que par- 
ler, & fay que chacun dc ceux qui 
font. deputés de cette partie , eft 
plusfuffifant pour le faire, que je 
ne fuy : je n’ay point de faconde: 
je fuis tout indifpofé, & tout en- 
reumé , & ne puis pas bien par- 
ber, & efpecialement en François : 
Je euffe moultplus chier en parler 
en Latin. Auf je n'ay pas fufb. 
fance pour parler en fi haute ma-- 
tiere, commé eft la matiere pre-. 
fente, & ne fuy point ufité à par< 
ler en François , &c aufh je fuis 
craintif, & nefuis point bien feur 
à parler. Je vous fupplie que vous. 
reniés mes deffauts en patience, 
& que vois. mefupportiés. | 


» 


je protefte, 1°. Que riens que je 
‘die , je ne diray par maniere 


_deprimer ne abai 


T'ullius, au premier de fa Re- 
thorique ,en nous enfeignant com- 
ment nous devons ufer de Retho- 
sique , dit que une cofc divifée cf 
trop aifée à conchevoir , & rete- 
nir; & Seneque dit que nous de- 
vons ufer oh : car nous vendrons 
par parties pluftoft en la eonnoi 
fance du tout, & pour ce je de- 
viferay.ma matiere en plufieurs par- 
ties. premier je prendrai. mon tht- 
me, & le deduiray. 2°. Pour l'e- 
vidence de mon rheme , je met- 
tray aucunes — ; & les 
fonderay par raifons, & en l'évi- 
dence de mon theme: je mettray 
aucunes cofes, par.quoy les fonde- 


ray ez raifons, & inferray aucu- 


nes chefes, & je diray aux raifons 


 departieadverfe, &ce fait, jefe- 
. roie content. 


Etavant que je procede outre» 


© 


aflertion , ne de Es , n€ pôus 
er Sedem Ape 


ffolicam , mais feulement pour our 


vrir la matiere qui: eft cy à rai 
‘ tierde prefent. -Aufñli fe il avenoiït 
que je diffé aucunç cofe mains bien 


ds à dar Va 


CC 


du Concile de Confance, 165 


ditte, je m'en foumets à la corre- 
étion & difcipline de l’Eglife de : 


Rome : Auff à. riens que je die, 


je ne l’entens direen injuriant au- 


Cune perfonne , & efpccialement , . 
" que je ne le fais nullement pour 
agraver le fait de Benediét. Dieu 


me. ef temoin , que je voudroie 

ue l’en touchaft les moyens qui 

ren au fait, & que l'en laiffaft tous 
les autres. 

Je viens à mon premier point , 

& prens les paroles du Pme: 


Da nobis, D'omine auxilium de tri- 


bulatione. pfalm.69. Ori £inaliter, 


in Canone, in cap. Canonis, 15. 
diff. & dient ainf en François, 
donne-nous aide & confolation ; 
car nous fommes en tribulation. 
La proprieté d’un Roy cft de fub- 
Fever ,aidier, & confoler les op- 
primés, Doncques, s'il à partient 
au Roy & as Princes de garder 
Jes pupilles, les povres, & les per- 
fonnes veves de oppreffon , il leur 
oit bien appartenir de garder que 
l'Eglife de Dieu ne fucffre aucune 
Oppreflion ne violence ; car à eux 
en eft baillié la tuition & deffenfe : 
de par le Chief de l’E glife. c. Prin. 
#ipes. cires omnes , 13. + Se 
2°. Je confidere que toutes fois 
&c quantes que aucun cft en afli- 
<tion, ou que l'en Ly fait oppreflion, 
il peut , & Ly ef licite de alles que- 
rit , & demander fecours à cel 
qui li doit & peut bailler aide. 
ie. 13. &ainfilappert, Sire, 
çomment l'en peut venir à vous 
‘à fecours en cette matiere » & coin- 
ment vous poés, & le devés faire ; 
& pour ce que nous f8mmes en dc- 


|  folation , l'Univerfité voftre fille, 


ï nous tOuS, Vous requerons à ai- 
€ & confolation, Mais par avan- 


ture vous me demanderésen quelle 
tribulation : Un Medeein » Ce me 
dirés-vous, ne fauroit appliquer 
une medecine, s’iln'acon noiflance 
de la maladie, de la tribulation. 
Je repons : de cette tribulation 
s'enfuivent tant d'inconvenients 
que ce feroit forte cofe de les pooir 
nombrer. Odia veniunt, divifiones 
inter Reges, & Kegna , T fideles; 
& là où il duft avoir union ,n’a 
ue toute divifion, & yen vient 
de perdition des ames, continu2- 
tions de guerres, occupations de 
Roïaumes, diminution du Servi- 
ce Divin; & defraudario fidelium 
animarum. Je me derfrte. 
Seroit forte cofe deracontef trous 
ÎIcs inconvenients qui s’en enfui- 
vent, & fe vous me demandés Ia 
caufe dont cette maladie eft cau fée, 
ad boves , le premier propofant y. 


mettoit deux caufcs ou raifons : 


Chpiditatem videlicer poffidendi , 
S ambitionem dominandi. Et ce- 
ftes deux racines met Polycraricus 
l56.8. c. 23. Ces deux caufes font 
le fondement & la racine de ce pre- 
fentfcifme. Mais vous me deman- 
dés aprés. Tu asmislamaladie, & 
les caufes dent elle vient & cft 
caufée; dis doncques quelle reme- 
de on y mettra. Oy, je te rcpons 
que aufli comme un Mcdecin ofte 
kR racine & 12 caufe d’où vient la 
maladie, aufli dis-je qu’il faudroir 
ofter la faculré de thcfaurifer, 
comme difoit un Orateur. Evasetrale 
gue foco ligne , ff vis extingnere 
flammas. S'il ne y cuft pas tant de 
pompes &.de richefles, la Papau- 
té ne fuit mie tant convoitée, & 
cnfi ja me expedie de mon thcme, 
Maisje viens 28. à mettre mes 
fuppofñtions, & fu jee premiere: 
ii 








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° 


166 Preuves de la nouvelle Hiffoire 


ment que les Papes qui ont efté au 
Papat , ont à eux Une les difpo- 
fictions des Egliles & des Bcncä- 
ces, onc inhibe que l'on ne difpo- 
fat, & ordonné que ce qui feroic 
fait au contraire feroit nul , & ont 
donné expectations aux Benefñces 
non vacants, & introduit plufieurs 
manicres de faire, & de énerver 
la puiflance & liberté des Ordi- 
naires , & des Prelits, & de ce eft 
nafqui ce {cifme ; car pour la am- 
bition de dominer & d’avoir fi 
grande domination, & aufl pour 


- poffeder les émoluments qui en 


iffent , plufieurs ont afpiré & ten- 
du à la Paphuté ; & quand ils l'ont 
obteué, ils ne l'ont volu déleiflier, 
& ceftes relervations, & ceftes ma- 
nieres de faire, Sire, cedent moult 
au dommage de vous, des Eglis 
{es, des Prelats, & de tout voftre 
Royaume. La difpofition des 
Bcnefices maires & mineurs, & 
clleires & autres appartiennent & 
doivent appartenir de droit com- 
mun à vos Subgés les Prelats de 
ce Royaume, & aux Colleges, 

21°. Je fuppofe que les Papes qui 
ont eftée au temps d’iceux, ont oc- 
cupé & ufurpé les fruits & fubftan- 
ces des Benefñces de ce Royaume, 
comme de tous les Beneñces de ce 
Royaume, tant de eleitis, comme 
desmaindres,prendrelesVacances, 
les Procurations fans vifiter , les 
dépbüilles des Morts; & efpecia- 
lement, quant à ce point derre- 
nier ,en voftre païs de Languedoc. 
Et aufli ce eft matiere & nourrif- 
fement du prefent fcifme ; & parce 
que l'en a fouffert & roleré ceftes 


_ cofes, en ont efté moult des Egli- 


fes de voftre Royaume détruites & 
diminuces , & Le Service conffç- 


» 
quemment diminué. Et ainf h 


volenté des Fondeurs deffraudée, 
de vous , & des voftres , qui avés 
dortées les Eglifes : les granches, 


les manoirs des Benefces, en font. 


ruës jus ; les rentes fur quoy les 
Eglifes ont efté fondées, en ont 
cité venduës & alienées ; le nombre 
des Miniftres de l'Eglife diminué. 
Auffi , & par enfi ,comme j ai cou- 
chié devant, le Service Divin di- 
minuc & délaiflie ; & le Royaume 
exfie, par la diminution des pe- 
cunes , qui en ont cfté ainfi excef- 
fivement trairtes. 

Ceftes cofes prémifes , je viens 
à mon tiers point , qui eft con- 
clufion principale, & dis ainf : 
1! eft licite, expedienc & convena= 
ble, pour obvier à ce fcifme pre 
fent , & pour confervation de l'état 
de l'Eglife , que l’Eglife foit ra- 
menée à difpofition de droit coma 
mun, en ce que touche la difpos 
fition des Bencfñces, Elections; 
Confirmations, &ec. & pour des 
clarer ce que j’ay dir, je confidere; 
1°. Que ha puiffance & eftat Papal 
cft eftably & ordonne à la confer« 
vation de l'Eglife , & eft fondée 
celle puiffance en celles paroles dé 
Jefus-Chrift : Petre, fi diligis mt; 
pafce oves meas. S. Bernard dit 
que ceft Paftour doit paiftre {es 
Ocilles , en Prédications fruétueus 
{es, en devotes Oraifons à il les 
doit paiftre de manne efpiritucllea 
6. Prohibeat de Conf. dif. 2. il les 
doit ramener , qu’elles ne fe four 
voient. Jefus-Chrift luidir:Pafcee 
il ne lui ditgas, fuftrais-leur leur 
nourrifflement, Helas ! felon l'E4 
criture, ne doit-il pas mettre fon 
ame, pour Îles ne te 7 gti 


, © nulli, I] ne leur deuft mic ques 


en — 


tir tante de manicres de les dé- 
poüiller , & pe , comme 
il foit ordonn pour les nourrir. 

Ex premiflis, je infere corre- 
lairement, que toutes fois & quan- 
tes que le Pape fait aucune cofe, 
qui n'eft pas conveniente à la fin à 
laquelle il eft ordonné, que l'en 
ne {y doit pas obéir. Un Juge, 
s'il faic, ou il fentencie aucune 
cofe , outre fa Jurifdi@ion, im- 
Punê non paretur. J. extra territor, 
SI. final. ff. de Jurifditt. fe aucun 
eftraince de tenir le Pape indeuë- 
ment, & venfift directement con. 
tre la fin à laquelle il eft ordonné, 


l'en ne ly me 4 obéïr. Sile | 


Pape f#it mal , s’il fait riens def- 
sn » il excede fa puiffance ; 
ôn hiis fibi impunè non paretur. 
* Je infere outre, que celle au- 
torité , quodcnmage Li £averis [per 
terram ; eft à cntendre, voire 
quand il fait felon fa puiffänce. 
c-manet. 24.4. 1. il convient que 
le Pape fonde en raifon ce qu'il 
fait, ou autrement qu'il ne foit 
nul, ne ne vaille point ; ainfi le 
tiennent Îes Doéteurs Offenfis, 
C° Johannes Andreas | in cap. 
Qxanto , de tranflar. E pifc. quod- 
chrmqhe lLigaueris, voire, clave non 
prrante. C, in memoriam 90, diff, 


Je infere outre, que les droits 


qui parlent de la puiffance du Pa. 
pe , comme le chap. f Romanor. 
© fimilia font à garder, & y doit 
l'en obéir , voire quand telle obéïf. 
fance ou obfervance > OU quand 
tels droits pendenr & tendent à la 
fi pourquoy ils font faits & or. 
donnés. | : 

Je infere outre, que le Pape 
Ne puet ,ne ne doit ufer de la puif. 

ce des clefs , finon à la fin à 


| du Concile de Conffance. : r67 


+7 celle puiflance eft ordonnée 
€ Dieu ; à ce que juftice foit faite 
te, & que l'en fafle bien. Pooir 
mal faire, n’eft pas puiffance, 11 
ordenc ce qu'il faffe, judicium, non 
abufum. 12. 9.1. ©. faciar homo. 


.Ufcr de la puiffance des clefs ,eft 


in finem ordinatum deducere, L. 
Procurator. f. decondiit. indeb: 
Ex pramiffis, je infere outre, 
que l'en doit refifter aux com 
mandements du Pape , quand ik 
donnent occafon de feifine, pofé 
que les commandements d'eux- 
mefmes foient licites ; pater, car {a 
puiflance eft ordonnée Pour con- 
{erveg lunion de l'Eglife, & puis 
qu'il la perturbe , il vient contre 
Ja fin ordenée, & en abufc : & 
ainfi le commandement qu'il fait 
ne vient pas à confiderer tant {cue 
lement en {oy , mais doit l’en con- 
fiderer ce que s'en poroit refulter, 
& la fin en quoy il cft ordonné: 
CAP. Ipfa pietas 24. q. 4 Îdeo B. 


- Bernardus dicit , qu'il vaut mieux 


ou bien de paix conferver unité , 
en ne obéiffane point à fon Pre- 
lat , que en lui obéïffant » Jcifmae 
ta fafrirare Les Doéteurs, /n#0- 
cent, Offiens. Job. Andr. ou Cha. 


pitre Inquifitionis, de Sententiis 


excomm. {ont tous d'accord, que 
l'en ne doit point obéïr au Pape, 
quand ex rali obedientia infurgerer 
peccatum ; Et par ce appert folu- 
tion à la raifon ou autorité, que 
alleguoit Maiftre Guillaume Fil- 
laftre Deen de Reims, quand il 
difoit : Obedite non [olum bonis & 
modeffis, [ed etiam difcolis, voire 
quand ils ufent de leur puiffance, 
& à la fin à quoy celle eft ordon: 
née, & quando non trAnfgredinn- 
sur porefiatis [ue rerminos, 





" = = = 





168 Preuves de la nouvelle Hifhoire 


Et ainfi appert que ce n’eft nul 
mal , ains eft cofe licite refifter 
au Pape, pour acquerir & procurer 
union ; & fe l'en me argue, l'en 
ne doit faire aul mal , pour bien 
qui en doit vehir : mais defobéir 
au Pape feroït mal, &c. Je con- 
feile bien majorem , mais je nie la 
mineure , il n’y a point cy de 
mal. 

Je viens aprés à ma feconde 
confideration , & dis ainf , que 
le Pape ne puet immuer les Con- 
feaux Generaux , ou les Eftaturs 
faits en iceux ; mais ainflois les 
doit garder, & y eft aftraint, dit 
S. Gregoire, que aufli les qvons 
garder comme les quatre Evan- 
giles. c. Sanéti. 15. diff. ainfi de- 
vons-nous garder Îles quatre Con- 
feaux Generaux & principaux. c. 
Santa. 17. diff. & y aquatre bon- 
nes raifons pourquoy À viennent 
à garder. 1%. Parce que ce qui y 
eft fait, eft cuëillec de ladite dé- 


diberation de l'Eglife univerfelle.. 


c. allegato , ficur Santti, 29. Car 
ce qui y a eftc ordonné, eftcftabli 
pour le bien & proufit univerfel 
de lEglife , & des membres d'i- 
celle. 3°. Parce que ce qui y eft 
ordonné, eft fait par le don du 
S. Efprit, qui gouverne les Con- 
feaux Gengraux. 25. 4. 1. c. Viola- 
sores. 

Je conclu doncques ex pre. 
mi]is, que le Pape doit garder les 
Confeaux Gencraux , non mie feu- 
lement en la matiere de la Foy , 

. mais aufli en ce que touche l’uni- 
verfel proufit,& utilité de l'Eglife. 
Le Pape n’a pas puiffance de droit 
de perturber l’Eglife. c. propofuit 
de concef. preb. cum notatis jb; per 
Dobtrisan, c. in memoria. 24-71. 


c. ficut funt. 14. diff. ex quibui 
concluditur, qu'il ne puet pas muer 
les Eftacuts de-fes Predeceffeurs de 
fa pure volenté ; car fi l’un dé- 
truifoie ce que l'autre auroit faie 
& eftabli , ce feroit grande con- 
fufion, 24.49. 1. c. prima falus. ç. 
diff. per torum. | 

Et qu'il ne puifle pas immuer 
les Eftatuts de fes Predecelleurs, 
je le confirme par raifon : prima 
falus eff reêle Fidei regulam cufto- 
dire, & Conffituris Patrum , nul- 
latenss deviare. «St textus. c. prima 
falus. 25. q. x. S. Bernard , l'Ar- 
cediacre, & auffi S. Thomas, fe- 
lon que recite l'Arcediacre, tien- 
nent que Îe Pape ne puet difpenfer 
contre la Conftitution de l’Églife, 
nifs interveniat caufa rarionabilis. 
En toure difpenfation il doit avoir 
autorité, & y daÿt avoir neceflité, 
ou évidente utilité : Et wrinem les 
Princes & ceux qui ont puiffance 
de difpenfer , y advertiflent ; car 


‘combien qu'ils puiffent difpenfer 


en aucunes cofes pofitives ou vo- 
lontaires , toutes voïes ez cofes qui 
{ont fondées en raifon, &c. le Pape 
ne puet pas de fa pure & feule vo< 
lonté immuer es Eftatus de fes 
Predeceffeurs ; par plus forte rai« 
fon doncques ne puet-il pas im« 
muer les Eftatus des Confeaux Ge- 
neraux , qui font fondés en raifon, 
comme pout la confervation da 
l'Eglife, 16. diff. in principio. 

ais l'en me arguera quels 
Pape n'eft poinc lié de fes Loix: 
Je te refpons que quoy qu'il n 
foit pas lié quoad vim coaitivan, 
il cft bien lie quantum ad vim obli« 
£ativan @ obfervarivam ; autre“ 
ment il donroir premiere occafñow 


de rrefpafler La Loy , s’il ne la ob« 
fervoié 


Le 


_ — Len _— — 





_ du Concile de Conffance. :. 169 


fervoir. Ainfi le note Jchan le 
Moyne , {ur l'Extravagante rem 


#0n novam : & Jean André dit 
que, pofé que la puiffance du Pape 
oït moult grande, elle fe doit 
conformer & adapter à la utilité 
& prouffr univerfel de l’Eglife. 
26. 9.1. 6. fé ergo; & ainf je me 
expedie de ma feconde confidera- 
tion. 

Mais je viens aprés à la tierce, 
qui fe aura , par matiere de mineur 
à la precedente, & dis ainf , que 
la dois des Benefices de vof- 
tre Royaume, & aufli des autres 
Royaumes , de droit commun ; 
appartiennent & compétent aux 
Ordinaires & Prelats , aux Colle- 
Res & aux Chapitres. Declare. Il 

ut ordonné au Confeil General, 
in Ofavé S'ynodo , que les Elec- 
tions des Evefques Éffent faittes 


“par les Chapitres ; aprés ce fut 


confirmé 5» Concilio Nicano. Léo 
Papa, Innocent aufli le approuve- 
rent. Outre, :n Concilio Toletano, 
que nul ne fuit inftitué Abbé en 
aucun Monaftere, finon celui qui 
feroit éleu par le confentement À. 
beral des Religieux, re. gi c. 
quid fit, Ce. 1. de Eleë. & quand 
aucun eft ainfi Canoniquement 
leu , habet jus. c. publicato, c. 
poffquam de Eleët. Ce fut approu- 
vé & confirmé au Confeil d'Or- 
leans, au Confeil qui fut celcbré 
à Châlons, au Confeil d’Antioche. 
10. 9. 1. decretam. c. omnes Bafi- 
lice 16.4. 7. de Of. Ord. conque- 
rente. Un Evefque d'un Benefñce 
qe eft en Patronage » n'en peut 
difpofer fans le Patron. c. decrevi- 
MH, 16, g. 1. de Jure Parron. per 


totam. Et au Confcil de Tolede 
fut ordonné que les confirmations 


des Evefques , appatgenoïent aux 
Archevefques. 63. diff. « Adris- 
745, C. fi Archiep. de temp. Ordi- 
nationis, 

Item, pafle de ce , & viens aux 
expectations que le Pape donne 
maintenant aux Benefces non va- 
cants : au Confeil de Latran , ne 
fut-il pas deffendu , & pour bonne 
raifon , &affin que l'en ne donnaft 
pas occafion de machiner en !a 
mort du vivant. Les Loix des 
Payens mefmes deffendent que l'en 
ne fafle point de pa@ion fur l'e- 
ritage du vivant. c. nullus de Conc. 
Pr cette Ordonnance eft fondée 
fur raifon naturelle ; elle n’eft pas 
doncques volontaire. 

Je conclus doncques , ex pre- 
mifis', que le Pape ne puifle pas 
donner ainfi generalement jus 44 
Vacatura. 1°. Car il fait contre 
le Confeil general. Item, il viole 
fa Foy, & fa Loy. Item, fa puif- 
fance cft foubgeéte à raifon. Le 


. Pape ne Le faire , quand ila 


donné ceftes expcétations , que 
. Q , 
ceux à qui il les a données , ne 


procurent la mort de cely à qui : 


ils efperoient fucceder en Bencf- 
ces 3 & ainfi il donne caufe & oc- 
Cafion de confpirer & machiner 
en la mort d’autruy. Et ainfi il 
ne deuft pas bforber les droits 
des Ordinaircs , des Patrons & des 
Prelats , à qui il appartient de 
droit commun. 

Et doncques je conclus, que la 
difpofition desBenefices appartient 
de droit commun aux Colleges, 
aux Patrons, aux Pcelars ,aux Or- 
dinaires ; & que ces refervations 

u’il fait, impugnent les Decrets 
ea faints Peres anciens , lefquels 
il ne puct pas de fa feule volonté 





révoquer ne immuer. Mais l'en 
me dira, il ne les révoque pas; 
il nc s’en meflera ja de les révo- 
quer, Dicu l'en gard. Je répons : 
F1 les révoque aflés , car il fait 
tant par fa maniere d'aller avant, 
qu'ils n’ont point d'effet , & pour 
nient feroient faits les droits, s’il 
n'y avoit perfonne qui les deffen- 
dift ,-& qui des faiffene garder. 
6. ubi majus. de Eleët. Ceilx droits 
Cy ne font pas fculement poñtifs, 
ils font fondés .en raifons. | 

1%. Nul Prelar ne doit pour- 
voir aucun de Benefice , s’il n’eft 
fufifant en fcience , En mœurs , en 


A . . 
ASE. c. cum in cunilis. de Eleë. c. 


bone, de pofluk Prelat. 18. Nifi 


conffer fbi comment il a efté éleu 
fi-toft en Beneñce Cleif. ç. nibil 
de Ele&Æ, Aucune foisune erfonne 
fcroit bonne & convenable en un 
leu , qui ne feroit pas oportune 
en un autre lieu. Comment porra 
e Pape cannoiftre les perfonnes , 
les habitudes des Egliles , & la 
Manicre comment il y faut vivre, 
ne adopter les gens felon les lieux, 
& les Ele&tions? &, confhitutus , 


de appellar. c. fcriptum de El. 


L'eftit de l'Eglife devroit eftre 
micux COgneu ez parties , où ceft 
l'Eclife fituéc. 


Îtem , quand Jes Elections font 


aittes , l'en fait favoir s'il ya 
4UCun qui veulle riens dire , ne 
©ppofer contre la fourme de Ja 
leétion | où contre la perfonne 
de l'Elcu. Moult de non idoines 
Pourroient eftre pourveus à Ro- 
me, que.l’en ne trouveroit qui 
prenfift fi grande peine , pour fe 
aller là oppofer ,avæc ce qu'il ne 
fauroit encore fe l'en recepvroit 


ja {on Oppoftion ; &ainf ; fem- 






70 Preuves de la nouvelle Hifoire 


ble qu ils font clairement contre 
le bien de l'Eglife. Item , en ufor- 
pant ainfi tout à lui; il fe donne 
trop de charge & de follicitude L 
de quoy il fe peut bien déporter. 
L'enly porroitbien dire comme fit 
Jethro à Moylc : Srulto [abore 
confumeris. Comment porroit-if 


bien difpofer de tous les Beneficesz 


ce feroit trop fort. Confiderés ce 
que dit S. Auguftin, $0. de Civit. 
Der : Il vaut mieux gouverner un 
peu de chofe bien, que en gou- 
vernet pluffeurs defordonnement, 
Qui pourroit bien gouverner un 

ed Peuple fans grace efpeciale 


€ Dieu? Neme. Qu'il veüille : 


gouverner fi grande multitude : 
il ne fera que induire confufon. 
N'avons-nous pas de Rege Perfa- 
"um , qui eftoit allé en Grece, À 
fi grande multitude » que c'efloit 
grande merveille , pour la confu- 
fion de Ja mul 

mené , & qu'il n’y pooit mettre 
ordonnance par tout, Un peu de 
gens de léurs adverfaires , qui 
eftoient bien ordonnés , les décon- 
firent. 

: Auffi pofé que le Pape fuft auf 
fufflant comme ke .plus que l'en 
Pourtoit trouver, fi ne pourroit-il 
BOuverner fi grande multitude; 
il ne feroit que fe involver & fe 
empefchier |, & ne expedieroit 
riens; ce ne feroit que toute con- 
fufion ; ce feroit évidenrement 
confufion de la Hierarchie Ec- 
clefiaftique. Car .enfi comme les 
maindres ne doivent pas perturber 


_ne ufurper les Offices des maires, 


auffi ne doivent mie les maires 

des maindres. 86, diff. ad hoc. c. fr 

fingule. 71. dif. | L 
Item , nous voyons*naturelle- 


ai 


e, quil avoit 


ne 


PR no  Hemnt _ œ 





du Concile de Confante:  . y À à 


ment , que quand un membre, en. 


aucun lieu ou corps eft trop en- 
groflé , & qu'il rechoit exceflif 
nourriffement, il fe occit, & les 
afres membres auffi. 20. qe per 
totum.. Je dis outre , que telles 
ufurpations induifent perturba: 
tion & dommages en l’Eglife, 
comme nous avons leu des procu- 
rations qu'il a levées fans juftice, 
& oftécs aux Prelats & refervécs 
à lui. Les procurations ne font 
pas inftituées pour le profit lucra- 
tif des Prelats ; non. C'eft pour 
la correétion des vices , & pour 
là réformation des mœurs, &affin 
que l'en voye comment les Sacre. 
ments font adminiftrés & traittiés. 
7+ 4e 1. pértotnm. Imo ceux qui 
font vifités, ne puent pas eftre 
compellés à payer argent : en don- 
nant 4limenta ils font quittes. 
C. pervenir. 11. g. 1.il ne doit pas 
fc faire fi univerfel , qu'il con- 
fonde l’ordre des chofes, c. perfone. 
c. nullus. 11. diff. Imo, je veul 
prouver qu'invafion du droit des 
Ordinaires , @ inferiorum , re- 
Pugne au droit naturel, comme 
fe preuve. 

Car la volenté des Fondeurs 
qui ont ordonné que les Patrons 
& Ordinaires conferaffent , doient 
eftre gardées, juxra norata in 6. 
Per rraditionem juffi de jure Divi- 
70. în L.r. Cod. de Epifc.&Cleric. 
Je dis outre , que telle ufurpa- 
tion, comme pofe le Pape , l’em- 
pefche de executer & exercer fon 
Office ; car fon Office cft princi- 
palement pour prefchier & exor- 
ter euvres, & il n y puet entendre 
pose @s empefchements & invo- 

tions: Er ideo Petrus ,ne ne 
bominem curis > Ce. te qhideme 


à 


11.9. 1. Se vous voulés vifiter les 
Chroniques & les Decrets anciens, 
vous ne trouverés point que les 
Papes facent telles ufur ations, 
ne qu'ils euffent la one des 
Bentefices 3 ainflois , quand ils 


| mandoient à un'Evefque, pour un 


tout feul Clerc:à pourvevir, en. 
core eftoit-ce grande grace faitte 
de y obéïr, & leur fembloit qu'ils 
chargeoient encore moult les Evef- 
Re Mais plus fort ; ils les fai. 
olent non mie imperativè , mais 
par maniere de fupplication. Je 
croÿ qu'il eft affés à croire que 
sil cuft efté expedient qu'ils 
euffent ainfi eu la difpofition des 
Benefices , qu'ils en euffent ufé. 
Mais l'en me demandera com 
ment fut ce introduit ? Refponfe, 
Ils fupplierent pour un, pour 
deux, pour trois, chacun comme 
ils vinrent en la befogne, &ufur- 
pa l'en tous, tant qu'ils ont telle- 
ment ufurpé, qu'il ne feroit pas 
en ma puiflaice , ne ne auroie 
pas faculté de pourveoir au plus 
petit Benefice que je aye. Grego- 
rils TX. l'an 406. ur recitar Job. 
in cap. duobus , de refcr. in vr. c. 
Mandatum. c.litteris. de referipte 
Depuis que avarice invafir Eccle- 
fism, ce. cap. Diaconi. 90. diff. 
& ainfi il appert, ex premiffis , 
que les ufurpations qu'il fait tous 
les jours, repugnent aux Confcaux 


Generaux, aux Decrets & Staturs 


des anciens Peres : ils donnent ma. 
tiere &occafion de fcifmg , matiere 


 de‘inftrufjon , matiere de turba- 
| tion, matiere de confufion, con- 
tre‘ la voulenté des Fondeurs : ils 
 dbvient à droir commun aux faints 


Decrets anciens , & aux faints 


Peres. | 


= 
SE == 


ER RE CON ILE “4 EL ENVIES = 








nyi | Preuves de la nouvelle Hiflsire 


Et ainfi, il eft licire , pour ob- 
vier aux fcifmes, pour la confer- 
vation & reformation de l’Eglife 
perpetuelle , que l’Eglife foit ra- 
menée ,.& cfpecialement l’Eolife 
de France, à L liberté & maniere 
ancienne ; & ce je conferme par 
une autre raifon : elle a cftc tou- 
chée, non mie à ce propos. Je dis 
ainfi, que le Pape n'eft mie uni- 
verfel Seigneur de l'Eglife : il ap- 
pert par fes lettres, où il fe appelle 
Serf des Serfs ; & pour quelle 
raifon fe appelly ainfi ? La raifon 
fi eft, car il doit fervir à toute 
humaine creature. Jefus-Chrift 
noftre Sauveur ne dift pas : Pafce 
oves.tuas , fed meas; & pour ce 
difoit S. Jerôme : Confidere que 


._ non pas de Scigneur , mais de Serf 


perfonam geras. c. efto fubjeëtus. 96. 
diff. Auf comme le Pape n’eft pas 
vray Seigneur de tous les biens de 
l'Eglife, ne les puet aliener , &c. 
#t inc. non liceas. 12. q. 2. aufine 
pucent les Prelats inferiores , nifi 
C'c. c. hoc confultif$. de reb. Eccef. 
non alien.invt. Jefus Chrift noftre 
Sauveur en eft le vray Seigneur. 
c.cum fuper. de cauf. propr. € pof- 
fef. c. Paftorale de Decimis. Et ainf 
je viens à répondre à la raifon de 
Monfeigneur deT ours, qui dit que 
lePape ef uriverfalis Dominus,éc. 
voire à bien difpofer. Nam tutor 
jure pupilli tum Domini habetur, 
cum rellè tutelam adminiftrat , non 
guandoe pupillum expoliat, quoad 
debitam & fidclem adminiftratio- 
uem Dominus eff. L. qui fandum. 3. 
$. ff tuter. ff. pro emptore. 

Et ainf je conclus, ex premif- 
fs, qu'il ne puet pas ufurper præ 
GUTATIONES , Uacantes , [bolia mor- 
thorum, 6, & le fonde par autre 


raifon ; car c'eft repugner à la vou 
lenté des Fondeurs , car ils l'ont 
ordonné , & donné les fruits pour 
fouftenir les Miniftres de l’Eglife, 
& le Chief veut tout happer. c. 
Pafforal. de hiis que fiunt a Prelar. 
tem , indiitiones ,angarie ,peran- 
garie , OC. C. qMI4 Co A 10. 
g.3. © ta eff Papa fubjeëtus ad fer- 
vandum, Gc. Jean le Moine, qui 
glofa le fcifime, fut Cardinal. Mais 
i] dit tropbien en l'Extravagante, 
rem non novam , Que nous ne fome 
mes pas comme font les Serfs à 
l'égard de leurs Seigneurs. Pour- 
quoy? Quia liberi fumus, Cc. c. 
Probib. de cenfibus. Le Pape ne 
puct pas priver un Evefque de fon 
Evefqué, fans caufe ; mais qu'il 
ne puiffe pas tant impofer de 
charges , mec indicere rot anga- 
rias, © parangarias , Ce. je le 
preuve par autre raifon. | 

La puiffance du Pape & fon 
Office eft ordonné à ce qu'il paille 
fes oailles, & qu'il les accroifle, & 
multiplie les Eglifes & Edifces, 
& les conferve 3 mais par celles 
exactions & ufurpations , il les 
deftruit : doncques il ne Îy cft pas 
licite. Mais qu'il les détruife, c ef 
cofe toute notoire. Pour lui payer 
ceftes tailles , ceftes ufurpations, 
il convient vendre les Veftements, 
les Ornemens, les Calices des Egli- 
fes ,les Bois non taillables. 

Ex premiffis , fe infere que 
toutes fois & quantes que les Pa- 
trons voyent , & efpecialement 


vous, Sire ,ainfi détruire les Egli- 


fes que ceux & leurs Predecefleurs 
ont fondées , ils puent & fe doi- 
vent oppofer que telles deftruc- 
tions ne fe faflent. c. conftitutum. 


16916, Generali, de Eleétianihnse 


s 


[a vers 
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qu 
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du Concile de Conflance. 173 


Z. vi. & aufi l’on ne fe doit pas 
merveiller fe vous mettés la main 
en cette befogne 1Iln’cft point me- 
tier Confeil General pour relifter 
à celles ufurpations. On depouille 
l'Eglife de fes biens, l’en peut re- 
fifter à cely qui ufurpe fes biens. c. 
| de reff. fpoliat. Et LA 
conclu qu'il n’eft point neceflité de 
garder en cette matiere ordene de 
droit, & que citation n'eft point 
requife, ne litis conteftation : pat- 
ce que la offenfe eft notoire , ainfi 


Je tient Innocent.III. ;n cap. ex 


parte, de verb. fignif. | 

Item, vous en avés l’autoriré & 
puiffance , comme j'ay dit cy-def- 
fus , de y remedier, puifque vous 
appercevés que l'Eglife eft oppri- 
mée, & y devés pourvcoir : car le 
propre de toutbon Prince ce eft. 
c, boni Principis 93. diff. c. Prin. 
cipes 25. g.5.0c. filiis ac ds 
16.9. 1. Se un larron s'enfuit avec 
ma chofe, je le puis de monauto- 
rité prendre , artcfter , & empef- 
chicr. Nous n’y pouvons our- 


:veoir de prefent, finon par Îe Pa. 


pe, ou Confeil General de cette 
obéïffance. Par luy non:c’eft fa cau- 
fe:il cft affés ahurté : iln’en fairoit 
qu'à fa tefte. Par le Confcil Gene 
al non: vous voies que l'on n’a 
Re Lu pu faire avoec luy , 
quil l'ait encore volu affembler ; 
& n'a tousjours fait que differer. 
vous favés comment il enacefté re- 
quis : cefte tolerance ly faitte, n’eft 
… nourrir ce prefent fcifme. Le 

oy a trop bien puiffance fur le 
Pape, quand il nourrit fcifme à 
Sc. Dieu mercy vous avés bien 


pourveu à fes exaétions & ufurpa- 


tions ; mais encore n'avés - vous 
Licns fait , fe vous ne pourvées à la 


difpofition des Benefices ; car,par 
voie oblique , il empefcheroir & 
encrvcroitlefaitdevoftreArreftou 
Appointement fur le fait des pe- 
cunes. 

Ex premiflis , je infere quatre 
conclufions : La premicreeft, que 
nul du monde ne doit obéïr au Pa- 
pe, circa difpofitionem Beneficio- 
rum , Vel exallionem , & ufurpa. 
tionem bujufmodi pecuniarum,pour 
doute de excommuniement , ne 
d'autre cofe ; je le preuve: car 
ce feroit nourrir ce prefent fcifme, 
&feroir obvier à la volenté desFon- 
deurs, -& l’en nedoit point obéfr 
au Pape, quand pour telle obéïf- 
fance snfurgerent peccara. Item, 
ordinatus e pro palcendo oves : ex 
quo tendit ad finem oppofirum , l'en 
ne li doit pas obéïr. {x hoc non de. 
bct home timere. c. quando 11.4. 3. 
Tnnocentius tient femblablement. 
in cap. venerabili , de fentenr. 


cXcommun. fans qu'il en foit cn: 


couppe : il n’a pas befoing d’abfo- 
Jution. Job. Andr. Goffridus in 
c. prefenti de fent. excommun. in 
VI. L 

Je infere 29. que fe aucun a faic 
ferment de fidelité , ou d’alliance, 


Ou autre, au Pape, en cette ma- 


ticre, fon ferment xon alligat ip- 
fum. Pourquoy ? Car il nourrif- 
foit le fcifme, &involvoir contre 
le bien univerfel de toute l'Eglife. 
Et ce repond à la raifon de Mon- 
fcigneur le Deen de Reims, qui 
parloit moult fort du ferment du 
Roy. Ceft fermenticy, pofé qu'il 
fuftrel,commeils dienr, qui legar. 
deroir, il induiroie peçhié. Item, 
ferment de alliance, ainfi genera.- 
lement fait , ne oblige pas en certe 
matiere : car ou le Roy entendoic 
| Y iij 


POUR CNE CONS SONO MIEN TITRE MCE MEET 





174 
fon ferment en cette matiere, & 
en touteautre, ( turc le ferment 
feroit remeraire , ou il ne l’enten- 
doic point, & ne le comprenoit 
pas pour lors; € runc l'en ne le 
doit pas eftendre aux casillicites. 
c. 1. de jurej. in y. Item, ce fer. 


ment, & chacun autre à conditions : 


tacites. Juxra noratain c. brevi à 
de jurej. Item, li doiteftre inter- 
ptett àintention du jurant. c. pe- 
titio, de jurejurando. 

Quant à la difpofition des Be« 
nefices, le Pape ne fe puer deffen- 
dre par prefcription. Je le preu- 
veper prediita, quia Prelari, de. 
C« QUIA CoGnovimus x, q. 3. in c. 
Presbyter, de confuer. c. bono, de 
pofful. Prelat. Job. Andr. & alii 
in GC. Volumus. 16. q. 3. & ibid. 
Archidiac. | 

Quartement , je infere , que 
pofé que l'en fache celle refiftance 
au Pape en cette matiere, quil ne 
vicnt point à reflituer. Et pour ce 
Je repons à la raifon du Decn de 
Reims, quidifoir, que etiam pre. 
do reflitusndus eff, & que en Par. 
Icment, & en Chaftelet, le plus 
petit bon homme que y vendroir, 
feroit maintenu & gardé en fa pof. 
{eflion , & reftitué s’il encftoitmis 
dehors, &c.c. onquerenre, de reffir. 

pete Mais aucun fimple homme 
* dira si ne fccic pas bien compren- 

dre {a matiere. Le Pape qui eft 
Maintenant & aufl fespredecef- 
feurs ont ufé de ces droits, &l’onc 
aufh fouffirr , & diffinulé , les 
grands Clers quiontefté au temps 
pafié. Voes-tueftre plus faigequ’ils 
nontefté? Vocs-tu maintenant le 
Corrigier? À ce je repons, qu'ilne 
aut pas confiderer ce que a efté 
ACER CEMPS pafll ; mais ce qui fe 


Prenves de la nouvelle Hiffoire 


doit faire. c. chm caufæm. de Elef 
Ec fc vous me demandés, que ne fe 
eft l'on pluftoft oppofé , queles Pau 
pes ne prenfiffent ainfi tout > Re- 
ponfe. Ou l'en s’y uft oppofé fin. 
gulierement, ou univerfellcment : 
non pas fingulierement. 1} n'yeuft 
Evefqueni Atchevelque fi grand, 
ui ofaft lever le doit, & qui ne 
AR rantoit cout confondu, s'ils’en 
émeut aucuncinent. Non pasaufl 
univerfellement ; car il ne fe ef 
fait nul Confeil General, trop long 
temps a. Ne l’en n’a pas trouvé les 
Prelats affemblés , par quoy l'en 
puift traitter de telles matieres. 
Et ad hoc Prapofitum , viennent 
bien à noter verbe Canonis 1ç. diff, 
in c. Canonis. Et fe les Confeaux 
Provinciaux {e faiflent chacun an À 
comme les droits ordenent, moulc 
inconvenients Éfuflene efchivés & 
finis, qui gaftent & deftruifent l'E. 
life. Etentre nous Abbés ,finous 
Éifions de trois ans en trois ans 
Chapitres Generaux, l'en y fait 
out: de reformations moult pour. 
fitables. Nous veons que ceux dé 
Cifteaux pour ce qu’ils le obfer- 
vent, qu'ils en font ainfi bien or« 


donnés. Et pOur ce avant que nous 


nous departons , veons fe nous le 
pourrons faire. | 
‘Jeviens aprés fur le fait des Fi 
nanches. Je dy qu'il eft expedient 
que telles exaétions ne fe facent 
pas & qu'elles ne foient plus co= 
crées. Mais l’en me dira tantoft : 
Tucstrop malement cruel, voes 
tu que Pape meure de faim ? Re- 
ponfe. Le Pape n’a point railon de 
fe plaindre. Pourquoy ? 11 a afés 
de quoy vivre, & echa , & outre 
€S monts. Et li doi bien fuffré 


pour fon vivre. Le+Pape n'a pas à 


miss 


DRIL 


: du Concile de Conflance. 


foutenir figrandtiral, &c.& fem- 
ble qu'il commette le crime de con- 
cufiot , en faifant celles exactions. 


c. militare. q. 16. q. 1. ideo regere 


Rempublicam , ubi divitie augean. 
tur, vidcturef$e damnabile. Tnter- 
rogavernnt Joannem milites, quid 
faciemus Snos? Er air: Neminem 
concutiatis, [ed effote contenti de ffi- 
pendiis veffris. Parce que l'en a 
ainfi toleré lesPapes paffés faire cel- 


les exactions , ils en ont efté negli- 


gents de garder, conquerir, & Cx- 
traire le Patrimoine de l’Eglile. 
Mais l'en me dira tantoft : il fait 
fon devoir , & n’a de quoy vivre, 
ne ly aideran pas? Je repons que fi, 
aliquibus concurrentibus. 
Premierement, s’il unie l'Eglifc; 
t'eft pourquoy il n’a Ja Papauté , 
que pour conferver union de l’E- 
glife. Chacun Bcnefce eft donné 
pour faire le fervice qui y compete, 
& pource, s'ille fait, l'en ly ai- 
dcra , s’il a bcfoing. Item, fe la 
caufe pourguoy ildemanderaaide , 
cit vraie , & raifonable, comme 
verbi gratia, qu'il ne puiffe bon. 
nement autrement vivre. ç cèm 


Apoffolus, de Cenfibus. Item, qu'il : 


ÿ ait maniere congruë ; que ce ne 
foit pas mal, & par manicre fimo- 
niaque, que l'en fair cafcun jour, 
æn Cour de Rome, avant que l'en 
foit pourveu, il convient paier, 
&c. Il me femble que cette manie 
te defaire qu’ils ont, n’eft pasbicn 
tolerable. Entendés fainement que 


| (ne veul pas direqu'’ils ne puiffenr 


ien en Cour de Rome commettre 
fimonie de impofer tels fubfides , 
tcllesexaétions,deber effe modus de- 
bitus. Ce faire ne doit pas depen. 
dre de la voulenté du Pape ,; Mais 
font à appeller les Prelats, 


| 19ç 
Item , telle exaétion ou fubfide 
doit cftre limité, felon neccflité 
ui apparoit quand l’en a neccffité 
de 26000, il ne faut pas impofer 
100000. toutes voies nous veons 
chacun jour faire le contraire, & 
de ce font enrichis les parents, & 
voit-l’en communement quecc font 
les mauvais perfecuteurs que l'E. 
glifcait, que ceux qu'ellea dés ; 
& cnrichis. Ircm, cettes pactions 
ne fe doivent pas faire par manicre 
de rente perpetuclle. Item, auffi y 
doit garder à qualité , que cafcune 
Eglife paie felon fes facultés, 11 y 
a des Eolifcs qui vaquent fouvent ; 
le Pape leve tousjours ; elles ne po- 
roient durer queellesne fuffent de- 
cruites. Irem, il y en a qui font 
diminuécs , il ne faut pas fclon 
raifon & cquitc, que elles payent 
delon le temps ancien, quand clles 
cftoient en valeur, car, parce , 
comme j'ay touché cy deflus , il 
convicnt vendre les calices, Îcs 
bois non taillables, vendre rente à 
vic. Dicux fceir commentune Ab- 
baïe qui cftaflés prés de cy, encft 
gouvernée. Jemen deporte. . 
Seroit forte cofe à raconter , 
que les inconvenients qui s'en en= 
fuivent. Je viens au fait dès Be- 
nefices : j'ai dit que J'en devroit 
ramener l'Eglife de ce Royaume à 
fa difpofition premiere, & ancicn- 
ne, & à la difpofition de droit 
commun, & que les ordinaires & 
Patrons confcraflent , & que les 


Colleges, &c. Mais l'en medira: 


Tu heretiquesen droit; n'as-tu pas 
le Chapitre /icèr de Preb, in Vr, 
qui diff que le Pape n’a pas feule- 
ment la plenicre rs des 
Bencfices Ecclcfiaftiques > quand 


ils font vacants, mais auff peut 


ne 





176 Preuves de la nouvelle Hifhoire 


tribuere jus ad vacatura. Repon- 
fe. Aucuns dient , que pofé que le 
Papedift ainf en icely Chapitre, 
quil ne fouffit pas. Pourquoy ? 
car ce eft ordonné hors du Confeil 
General, & ainfi ce qui eft orde- 
né au Confeil General , il ne peut 
mie toller ne ofter. Item, il ho 
biensidoine tefmoing en fa caufe: 
l'es n'y doit pas ajouter plaine 
foy. 

Encore jene metiens pasen ce, 
mais je a outre SL pofé encore 
que la difpofition des Benefices lui 
competeroit , fi n'en doit-il pas 
ufer , finon qu'il y ait caufe raifo- 
nable , ainfi le tient Innocent, &c. 
1] ne puct pasaufñli referver en tout 
à fa difpofition univerfellement 
tous les Benefces. Il ne puet pas 


 auffi ofter & enerver toute la puif. 


fance des Patrons & Ordinaires, 
& gafter , ou fruftrer les Elections 
ordonnées ez faints Confeaux Ge- 
neraux faittes. 

Mais encore me arouera l'en, 
que fe cette reduction fe faifoit , 
Ics cftudes periroient , la fcience 

ar tant diminueroit, qui fcroit 
bien rand prejudice à la Chre- 
ftientc. Reponfe à ce. Les Prelats 
en cas que ce ne fe concluoit, ont 
dejaavifé, & yaviferoient fibien, 
de l'en y mettroit bonne provi- 
ion, Le Pape en a aucunes fois tou- 
ché ; mais il’difoit aprés, que fe 
cette reduction fe failoit, que les 
Prelats en abuferoient : mais il y 


_a bonne folution à ce; car en cas 


le droit y a tres bien pourveu, çar 
{e il ne font comme ils doivent, ils 
font privés jure conferendi , vel 
ésiam prefentandi. c. congruè , de 


Prebend. Les autres me diront ? 


_L'en a bien veu comment ils s’en 


font portés, au temps de la fuftra- 
xion. Iln'y eut que le mains des 
Prelats qui en fift fon devoir. Re+ 
ponfe. Je dy qu'il y eut plus de 
notables hommes, & de Clers pour- 
veus, qu'il n y avoit eu par devant 
la fuftraétion, par moult de temps. 
Ce font les cofes qui m'ont efté en- 
jointes pour notcfer à voftre Ma- 
jefté. Pour Dieu pardonnés-moy, 
fi j'ai aucune mains mal dit, qui 
foit contre vous , ne contre le Con- 
{eil prefent. Irem , aucun de Mef- 
feigneurs de pardecha, repondront 
aux railons de droic & de fait de 
partie adverfe , feimcftiereft, &ce 

Le Chancelier de France. Il 
femble que vous voulés encore pat 
ler pour cette partie. 

Le Patriarche. Vous favés que 
le Deen de Reims, & Monfci- 
gneur de Tours, ont grandement 
impugnée la Requefte de ma mere 
l'Univerfité; & pour ce il fautres 

ondreà leurs raifons. Et aufli vous 
Le ue le Roy n’a point accou- 
tumé à expedier fi groffes beloi- 
gnes, quand elles cheent à fon Con: 
feil, jufque à ce qu'elles foient 
bien debatues, & arguées de l’une 
partie , & de l’autre. Nous repon- 
drons à leurs raifons , de fait & de 


droit. Nous fommes tous preftes : à 


demain, s’il vous pleft. 
Le Chancelker.Ot foitdoncques 
à demain à neufheures, &c. ; 
Et fic finis propofitionis D. Ab= 
baris DE £ A Mbits vi. die 
menfis Decembris , Rege prefidens 
te in Concilie codem anno, quo [u= 


pra, TC, . 


S cquurtut 





du Concile de Conflance. 


Æ 


177 








Sequüntur propofita per Magiffrum Perrum Plaoul , ex parre 
Tniverfitatis Parfienfis | coram Delphino prafidente , ac 
coram Praælatis Francie, @* aliis die xy. menfis Decembris , 


C7" fic incepit thenma [num. 


Onvertantur retror[um om- 

Vu nes qui ederunt Sion. Pfalm. 

Tres-Excellent Prince,& mestres- 
redoutés Seigneurs, ileft vrai que 
quand il y a aucune maladieenun 
corps humain, l'en fuet aller aux 
Phyficiens , pour guerir medeci. 
ne. Or his que noftre me- 
re fainte Ecglife eft maintenant en 
Ja grande maladie de ce prefent 
fcifme ; il faut donc ly querir me- 
decine, & pour ce que la maladie 
eftcfpirituelle, il convient querir 
medecines c{piriruelles de la iainte 


* Ecriture, avec les Medecins cfpi- 


rituels: car trouvera l'en medecine 
oppertune; g#ia , comme dit S. 
Auguftin, lib. de Dottriné Chri- 
ftiana , il n'eft nul bien qu'en ne 
detreuve contenu en la fainte Ecri- 
ture, ne aufli aucun mal qui n’y 
foit reprouvé. 

Maisje treuve que outre tous les 
Prophetes qui ent parlé de l’Eglife 
de Dicu, David Îe Prophete eft le 
principal, & infpiré fur tous les 
autres: cat en tout fon Pfautier 
n'a gueres licu, où il ne parle de 
l'Eglife; nen’y a Pfalme, où il ne 
fache aucune mention de Jefus- 
Chrift, & pour tant, quand j'ay 


veu cette maladie, jem’en fuis ve- ? 


nu u pour avoir confeil , com- 
ment ell 


€ pourracftregarie, & il 
i'a ainfi re{pondu : Convertantur 
rctror[um omues qui oderunt Sion. 


Quand aucuns font profequu- 
tion, ils doivent eftre boutés hors, 
& efpecialement qui turbent l’E- 
glife, qui eft fi haute & fi precicu- 
e,commedifoit S Paul, ad Hcbr, 


xs Acceffiffis ad montem Sion cœ- 


leffem Jerufalem, E cclefiam primi- 
tivorum. Mais encore aprés m'en 
fuy venu à un autre Medecin pour 
querir remcde à ceftc maladie, cea 
eftéà Monfitur S. Paul, lequel m'a 
tantoft dit : Abfcindantur qui vos 
conturbant, Et aprés, pour favoir 
comment je les & mct- 
troie à execution ceftcs medecines, 
je menfui retourné au Prophete, 
& l'é interrogue, & il n'a rantoft 
ni os enun autre Pialme les pa, 
ro _ print l'autre jour Mon- 
fieur de Tours , qui font tres-bien 
à monpropos. Priscipes populorum 
congregati funt cum Deco Abra- 
ham , quoniam Dii fortes terre ve- 
hementer elevati [unt. Vebementer 
elevat:. | 

La medecine ne peut eftre exe- 


cutée ne appliquée fans les Princes, 


& pourceil donne remede, lrinci- 
pes populorum. Et ainfi les paroles 
de Monfieur de Tours font une 


medecine trés - applicable à cette 
maladie. Et afin que nous ne def. 


faillons à appliquer & executer, 
difpofons-nous premierement. Et 
comment ? Comme Monfieur le 
Deen de Reims nous enfeignoig 





319 
tres-bienà propos. AManete in dile= 
étione mea. Soyons bien en vraie 
charité, & nous retournons devers 
les Princes qui pueent en cette be- 
fogne , comme nous .enfeignoit 

Monfieur de Tours. Principes po- 
pulorum. Et enfi fembleroit que 
par l’infpiration du Saint Efprit 
eux deux aient efté infpirés à pren- 
dre chemins, ainfi faifant comme 
pourpos. | 

Et eft à favoir que l'Eglife fe 
complaint ,endifant: S'epe expug- 


naverunt me, Dominus juffus con- 


cidet cervices  populerum. Conver- 
tanturretror{um omnes qui odernnt 
Sion. L’Ezglife , en fe complai- 

nant, men commande ces paro- 
È , & l'Univerfité les prefente à 
ceux qui pucentaidier en cette bc- 
fogne aux Princes. 

Nousavons eu autrefoisdes pere. 
cutions en fainte Eglife : au temps 
de Abel le jufte, qui fut le com- 
mencement de lEglife, Cain fon 
frere, qui eftoit le commencement 
de l’Eglife de Babylone, ly fift 
petfecutien, & pour ce dicebat 
Ecclefia: Sepeexpugnaverunt me. 
Et ces deux freres Abel & Cain, 
fegnifient & figurent les deux Ci- 


tés de quoi parle S. Auguftin , & 


font figure de la perfecution ter- 
rienne de la Cité de Rome, il ÿ 
avoit Romulus, ® Remus fratres. 
Romulus Remum fecit decapitare. 
Eten vous vcez que la Cité de 
Babylone, la Cité diabolique fait 
perfccution à la Cité de Dieu, & 
non mie feulement à Dieu, mais'à 


foy-melme , #? ditlum eff de dnobus : 


fratribus Remo © Romulo. 

Ou temps de Ifaac 4d fcifma or- 
tum,{en per[equutio. Afaac eftoit de 
_ Gbera, & Ilmäxl 4e ancillé, Ifarc 





Preuves de la nouvelle Hifloire 


reprefente la Cité de Dieu, 1fmaë 


reprefemtat Synagogam perfequen- 


tem Civirarem Dei, Si nous fai- 
{ons comparaifon de ceftes perfe- 
cutions, a la perfecution prefente, 
la comparaifôn n'eft pasbonne, car 
nulle des perfecutions fufdittes 
naefté fi grieve , ne fi nuifible 
comme cefte prefente, & pour ce 
le dit le S.Efprit : Convertantur 
retrorfum. Et par qui fairoit.il 
bouter hors ces ennemis de l’Egli- 
fe? Les Rois de France principa- 
lement ont tousjours boutté hors, 
& les autres Princes, les fcifmati- 
ques & heregques , anemis & 
perfecuteurs de la foy. Monfei- 
gneur le Patriarchel’a affes deduic 
& declaré, je m'en pafle legiere- 
ment. 

Quand noftre Sauveur vint en 
ceft monde mortel, pour .fauver 
les Miniftres , ils le perfecuterent 
jufqu'à la mort : mais les autres 
Princes , voire payens, les trois 
Rois ne le perfecuterent pas,maisle 
vinrent aourer. Aprés | Empereur 
Conftantin fe convertit & extermi- 
na Jes herefies & fcifmes,auConfeil 
Gencral, qu'il fitaffembler, pour 
exterminer lefd. heretiques. ü ap- 
pert doncques que les autres ont 
extirpé & exterminé les herefies:au 
Roy de France,qui a efté tousjours 
en vraie foi & union, ilappartient 
bien exterminer cefte dr 1 te per- 
fecution , & pour ce prefente le 
Prophete les paroles propofces, 
au Roy, aux Princes , aux Pre- 
lats ; & aux Etudes, & dit ainf 
que.cum auxilio Regis G Princi- 
PUM, convertantur omnes qui ode- 
runt Sion. Monfeigneur S. Paul, 
pour confumerfi dir: 4bfcindantur 


OMNCS qUi VOSsçonturbants 


du Concile de Conflance. | 179 


Ces chofes prémifes , pyur en- 
trer en ma maticre , je mettrai aue 
cunes propolitions ou confidera- 
tions, La premiere eft ceftc: La 
perfecution & turbation prefente 
de l’Eglife eft griéve & incolerable. 
2. Que les deux contendants font 
ce prefent fcifme, & en font caufe. 
3. Que les deux obétffances font 
en caufe de ce prefent fcifme, ou 
non mie principalement , comme 
les deux contendants. 4. Que fe 
les deux contendans font pertina- 
ces , ils viennent à noter de fcifme. 
se Se les deux obéïflances , aprés 
qu'ils font informés de ce qui eft 
à faire, font pertinaces , veniunt 
fcifmate notandi. La fixiéme & 
derniere , que les affertions que 


l'en fair en cette matiere, pour 


fouftenir les deux contendants en 
cette divifion, videntur haretice, 
falrem alique. 


Quant à la premiere, clle ft 


dure & horrible, quand fcifme eft 
en l'Eglife, efpecialement univer- 
fel. Ceux qui en fbritcaufe pechent 
fi griévement , &c. il eft trop plus 
gricf & horrible, que quand il 
n’y a qu'un petit nombre de per- 
fonnes. Scifme felon M. S. Auguf- 
tin,efkmort, & privation de vie, 
nt aichat contra Donatiffas. Qui 
diviferoit un corps humain en 
plufeurs parties divifécs & fépa- 
rées , n'auroit tantoft plus de vie. 


Amos , tout le corps periroit. Aufli 


quand il y a aucunes parties qui 
bn divifées du corps , elles meu- 
sent, fans temede. [mo , felon qu'il 
cit efcrit, num. 16. crime de fcifme 
cft maire & greigneur crime que 
n'eft idoläcrie. Je le preuve , car 
il eft. plus puni. Les Idolâtres 


mais les Elements courront fus aux 
fcifmatiques , comme il puet ap- 
paroir de Chore Dathan € Abiron, 
quos terra deglutivit ; & ceux qui 
adheroient à eux furent nids 
conffernati. Je induis ceftes cofes, 
affin que l’on voye que mal font 
ceux qui nourriflent ce {cifm:, & 
qui en font fauteurs. 

Je ofe dire que oncques, puis 
que l’Eglife commença ; il n’y eut 
oncques fi mauvaife perfecution, 
ne fi dommageufe en l'Eolife de 
Dieu , & horrible, comme elle a 
maintenant. $e nous venons à la 
la perfecution ancienne de Abel, 
elle pourfita moult; luiquieftoit 
innocent , cdifia l’Eglife de fon 
propre fanch : mais certe perfecu- 
tion eft nuifible , & ne profite à 
nullui. La perfecution de Jacob, 
Efaü, & Jofeph, omnia veniunt 
ad bonum. La perfecution du Roy 
Pharao ez fils d’Ifraël , fut moult 
utile ; il n’y a nulle comparaifon 
avec la perfecution prefente, & 
les perfecutions pallées. Ez perfe. 
cutions qui fe Éifoienc , iln'y 
avoit qu'un peu de gent ; mais 
véez toute la Chreftienté en tel 
erreur & abufion , quid agendum 
cogitetis ? | 

Item , slli delinquentes punic= 
bantur , © manebant fideles & 
credentes : etiam perfecutio Je[u 
Chrifti fuit urilis , quia per hoc 
fuit genus bumanum redemtum : 
perfecutio Apoftolorum  Marty- 
rum fuit utilis, in tefflimoninm ve- 
ritatis, € per boc Fides exritir 
promulgara 3 perfecutio bærerico- 
rum utilis fuit, quia per hoc Fides 
fuit elucidata, © determinata. S ed 


affa prafens erfecutio e d : 
doivent eftre punis par J'Eglife, P ft effruc 


rive Ecclefia , & }e mal fe monftre 
Zi oo 


’ 


Ses ‘ane an Dh 2 à 6 ol 





130 


tousjours de plus en plus. Idcirio 
Propheta : Sepè expngnaverunt 
Mes...  ctenim non potuerunt 
mihi , @ dicent nunc autem pof- 
funt mihi, dicit Ecclefre : nondum 
dicit expugnaverunt , [ed nunc 
me expngnant , CC Er ides 
recurre ad Regem , qui confucvit 
exjlirpare , G'c. prefentando fibi 
verba : Convertantur retror[um 
omnes qui oderunt Sion. Et ultra 
bas afflittiones , adhuc intolerabi- 
Liñs affligitur ipfa Eccleffa , non 
mie feulement en elle & en foy; 
mais auffi coutes les creatures de 
ce monde par le prefent fcifme. 
Aicbat Bernardus , in Sermonce 
Nativitatis Dominice, que la Cité 
de Dieu , celle qui eft amour en 
Paradis, n'eft encore mie parfaite, 
car elle atrend encore les Saints, 
Fe remplir la ruine des Anges, 
aquelle repletion empefche que 
ne fe faiche ce prefent Écifme 3 Car 
moult des ames fuffent fauvees, 
defquelles le falut eft protelé, voire 

ar aventure tollu , & ainfli par 
A prefent fcifme les murs de cette 
Cité de Jerufalem demeureront 
rompus & irreparés. Je croy qu'il 


en depleft à Dieu, aux Anges, & 


à toute la Communion des Saints. 

Aprés, le falut des govres ames 
sftant ez Purgatoires , n'en eft-il 
pas retardé? Et que toute la crez- 
ture foit grevée par le prefent 
fcifme. S. Bernard ou Sermon al. 
leoué fi dit ainf aflés au propos, 
que au jour du Jugement , toute 
Creature fera renouvellée, & en 
cftac plus éntier & plus parfair, 
& ramenée à innocence : en l’eftat 
de innocence les creatures raifon- 
nables n'avoienc point à fouffrir 
des pcftilences qui feuffrent main- 


Preuves de la nouvelle Hiflotre 


tenants & pourtant difoit faint 
Clement, qui fucceda a S. Pierre 
au Sicge de Rome, que eft mer- 
veille que les Elemens ne tranf- 
gloutiffent & affublenr ceux qui 
font le fcifme , ou nourriflent en 
l'Egclife de Dieu ; & fe n'eftoit fa 
miléricorde de Dieu , omnia Ele- 
menta infnrgerent contra tales. Et 
pour ce l'Eglife au Roy tres Chref- 
tien de France dit : Convertantur 
retrorfum omnes qui oderunt Sion. 
Moult des inconvenients qui s'en 
cnfuivent en la fainte Eglife, & fes 
Miniftres à caufede ce prefenc fcif- 
me,M lePatriarcheena touché plu- 
fieurs. En verité.ils font frgriefs, 
& en fi grand nombre, que forte 
cofe feroit les bien énumerer tous. 
Je m'en pafle, pour faire plus 
brief. 

fl y eut bien au remps de M. 
faint Auguftin un fcifme que f- 
rent les D'onatiftes; car ils difoient 
que les enfants baptifiés par un 
Juif , pofé qu'il euft gardé [a 
forme & P'Eglif ,que Penfant ne 
cftoit pas baptifé , & qu'il falloit 
qu'il fuft encore baprife. Ce {cifme 
ne eftoit pas fi grand comme le 
prefent : tomtes fois fainc Auguf- 
tin ne le put oncques fouffrir, & 
le extirpa, & fut declaré qu’ilne 
falloit plus baptifier : & ainf il 
appert la premicre propofñtion de- 


.clarée , qui. eftoit que la perfecuæ 


— 


tion & turbation qui eft en l’'E- 


glife, eft 
tolerable. 

Avant que je vienne aux autres 
propofitions ou confiderations qui 
font par maniere de mineure à 
cefte premiere precedente, je fais 
les proteftations toutes qui ont 
<fté faitres par ceux qui ont pre= 


griéve , horrible , & iu- 


La . nat D ne becs 


LE 4 


* du Coxcile de Conflance. 161 


fier parlé, & cfpccialement proccfte 
a riens que je die n’cft en haine 

€ Benediét, ne de fa perfonne, 
car en verité je ne eu oncques 
haine à lui. Item, prorefte que je 
ne parle en cette matiere , pour 
caufe de nul proufit qui m'en doi- 
ve venir ; Car fr la fuftraxion 
cftoit faicte, ja je n’entens à de- 
mander Benefice aucun, & ne eu 
oncques au temps de la fuftraxion, 
aucun Benefñce : mais cefte cft la 
raifon que me muet 44 loquendum 
in iffæ mareria; car ilme femble en 
confcience que ur chacun eft tenu 
de y faire tout ce qu'il puer, au 
moins orer Dieu , prier, &:avoir 


doleur ai cuer, qu’il dure fi lon- 


guement, ou autrement il peche 
mortellement. 

- Premierement , je prens excufa- 
tions de paroles de fi grandes ma- 
tieres, de fi grandes perfonnes , 
aufli que la matierc eft desja ou- 
verte par Îles propofants precedents, 
qui ont tout employé & tout dit. 
11 ne m'eft ricns demouré à dire: 
mais je me foumers 5x benignitare 
audientium, qu'ils prendront pa- 
tience, &c. Aufli ce que je dis, 
c'eft par le commandement. Ces 
cofes prémifes & fuppofées. 

!. Je: viens à la feconde propofi- 
tion qui eft par maniere de mi- 
neure : les deux contendants font 
cette perfecution. Je la preuve ; 
Il ef tout notoire, chacun le 
{ceit bien, que s’ils voufffent entre 
foy', ch tres-peu de temps nous 
aurions paix &:union ; inais un 
tient unt partie, l’aurre l’autre, 8 
ainfi tiennent l’Eglife en perfecu: 
£ion. Ils font ee ne 
faifoient les Chevaliers, qui mirent 
à mort Jefus-Chrift noftre Sau- 


Cd 


$* 


veur. Les Chevaliers ñe veurent pas 
devifer la cotte, le veftement in- 
confutile de Jefus-Chrift ; mais 
ceux-cy mettent bien l'Eglife en 
deux parties, en tant que en eux 
eft : il cft rout évident qu'ils en 
font cofe principale, de quoy fc 
excufent-ils , tant qu'ils ont fait 
cecy, qu'ils ont fait cela? Pour 
fcder tour ce fcifme & cette per- 
fecution , il n’y faut que un mor, 
ilne faut que dire, Cede. Et s'ils 
difentc le moyen n’eft pas bon de 
querir paix &union , délaiffer fon 
état, fe mettre in paris © nudis, 
c'eft trop grief : je réponds que 
non, & ils font obligés non pas 
feulement à laiflier re état & 
prefidence pour l'union de l’Eglifc; 
mais {ont tenus à méttre leur pro- 
pre vie, pour le bien publiq. Ne 
commande pas la LoyDivine qu'ils 
mettent Jeurs ames propres pour 


le falut de leurs oailles ? Et pour- 


tant, difoit faint Auguñtin , en 
parlant en cette matiere, que s’il 
s'enfuit plus grand nr à leif- 
fier la dignité Epifcopäle , qu'ilne 
feroit de la retenir , celui qui la 


tient doit la délaifler. 


Helas ! s'ils euflent cru faint 
Auguftin, s'ils euffent ainfi fair, 
nous cuflions paix & union en 
fainre Eglife, & pour ce il appere 
doncques clerement qu'il ne tient 
que en eux, & qu'ils font ee fcifme 
& cette playe : & ainfi appert que 
les deux contendants haïiffent & 
font ennemis de l’Eglife : cum hiis 
qui oderant pacem era4m pacificus 
cum loquebar Jilis | impugrabant 
me gratis , & non pas feulemene 


ont l’Eglife en haine, mais eux- 


mefmes, quia, qui facit iniquira- 
tem, odit animam [uam. $. Au: 


Z ii 











182 | Preuves de la nouvelle Hiffoire 


guftin , fuper illo verbo Pfalmi: 
Sicut leo in fpelunca [ua , dit qu'il 
va trois manieres de perfecutions; 
l’unc eft caufée de force & de vio- 
lcnce ; la feconde de barat & de 
hipocrific; la tierce eft caufée de 
l'une & de l'autre : la premiere 
cft de ceux qui perfecutent Îles 
Apoîtres & les Martyrs; la fecon- 
de, des hipocrites , fcifmatiques 
& heretiques , qui fur efpece de 
bien , fe cfforchoient,en fauffes 
couleurs , de femer erreurs, here- 
fies, & faufles opinions : mais la 
tierce eft, ce fembleroit, la per- 
fecution; car il femble qu'il y ait, 
puifqu'elle dure tant, barat & 
déception, & hipocrifie ; car ils 
vont fi fubrilement entour le pot, 

ue, qui n'entendroit la matiere, 
ï fembleroir par leur excufation, 
qu'ils euffent droit. Ils prétendent 
aucunes verites: ils palient. Com. 
ment s'en suelleneile excufer, ne 
qui aura leur excufation agréable, 
confiderée la playe & fciflurequ’ils 
font en l’Eglife, en telle nor 
tion , ils ne querent Le couleurs, 
à fophiftiquer l'Eglife, le Peuple 
& le Clergé? 

À ce propos vient tres-bien à 
noter ce que dit faint Gregoire, 
en une Homelie qui fe dit à Pä- 
ques : Dune mulieres venirent ad 
monumentum, territæ fucrunt, OC. 
Il afigne la difference qui eft entre 
le bon Ange & le mauvais ; car 
l’Ange de lumiere eft de terrible 
& épouven table entrée , mais il eft 
de gracieufe iffuë : mais au con- 
traire, l’Ange de *genebres eft de 
belle entrée , mais il eft de mau- 
vaife iffuë. Les femmes, quand ils 
vindrent au monument de Jefus. 
Chrift, & elles virent les Anges, 


clles furent efpoantées. Mais auffi 
parcillement ont fait ces deux con- 
tendants du Papat , car ils ont 
cfté de belle entrée, mais ils fonr 
de mauvaile iffuë. Le Diable fi a 
encore une autre maniere de frau- 
der les fimples perfonnes. Nous 
lifons qu'il y avoit un Diable, 
une Idole , #7 Monte Délphico, 
qui pe donner réponfe des cofes 


us en lui demandoit , ufoit d’une 
figure 


ui a nom Paramphibolie, 
c'eft-à. dire , qu'il donnoit répon- 
fes par paroles, qui avoient toudis 
deux vifages ; atnfi que l'en ne le 
pooir nulle fois reprendre , tant 
refpondoir doublement & obfcure- 
ment. Aufli ces deux cofitendants 
ufent de réponfe à deux vifages: 
l'en n'y fceir que mordre. 

Helas! eux qui deuffent pref- 
chier & reformer tous les autres, 
ils ne deuffent pas ufer de telles 
Sophiftications. Et ainfi appert 
la feconde propofition declarce, 

ui eftoit que les deux conten- 
Le font cette perfecution. 

Je viens aprés à la tierce pres 
pofition , qui eft cefte , que les 
deux Sbéffances {ont en caufe de 
cette perfecution, non mie-prins 
cipalement. Je le preuve par les 
paroles de faint Auguftin , qui en 
enfeignant les obéïffances ; coms 
ment ils fe doivent avoir au temps 
de fcifme , dit ainfi : Que quand 
les Evefques.,, ou Chief principal; 
pour leur ambition de doniner ; 
& convoitife de poffeder ,fonr'ce 
fcifme, f plebes non dividereïtnry 
il n'y autoit-point de fcifme sils 
retourneroient tantoft à unité, fe 
l'en ne fuivoit ne l’un ne l’autre $ 
& ainfi les obéïffances que l'en leur 
fait, font caufatives de. {cifroc.& 
de divifion, 





dy Concile de Conflance. 15, 


Je confidere deux communica- 
tions ou unités : l’une, #rionem 
G'communicationem Chriffianorum 
entre eux, & qu'ils ayent amour 
& dilection entre eux , & eft le 
fecond commandement, & confi- 


dere l'union qui eft de l'Eglife à. 


Jefus-Chrift , & de l'ame à Dieu. 
S'il convient rompre & devifer la 


‘communication & union Catholi- 


que, pour amer , pour avoir di- 
leétion à un homme , pour lui 
obéïr ; je dis que l'en ne ly doit 
point obéïr. Quand l'en treuve 
deux Loix , l'une fouveraine, & 
l’autre moyenne , l'on ne doit pas 
obéïr à la moyenne, pour tref- 
pafler le commandement de a 
fouveraine. 

Item, nous ne obéïflons au Pape, 
finon'finellement , pour avoir paix, 
& union. Se le moyen eft plus tur- 
batif de union & de paix LS 
nutritif, ne le doit l’en pas leiflier, 
puifqu'il empefche plus qu'il ne 
aide > Mais aucuns me diront, ne 
obéYr point au Pape eft une grande 
abfurdité, un grand inconvenient. 
Ils ne prennent pas bien la matiere, 


ceux qui font tels arguments ; 


cat puifque noftre obéï{fance eft 
turbative de union, fi nous obéïf- 
{ons ; nous ne fommes pas de vrais 
obéïffants; & pour ce il eft efcrit, 
A. v. Quodmelins eff obedireDeo, 
quäm hominibus. Deus pracepit 
quod fimns unum. Si faint Pierre 
l’Apoître nous commandoit le 
contraire , nous. ne. lui devrions 
pas obéir. | | | 


Éc fur ce poroit eftre encore la 


maticre de fuftraxion , il femble 
que ce euft cfté conveniente cofe 


_& opportune , que dés le commen- 
£ement de ce fcifme & de la divi- 


fion , que l'en n’euft obéï à l’un ni 
à l’autre; & efpecialement quand 
nous apperchevons que l'autre 
partie fuft indurée & ahurtée à 
fon opinion , & qu’il n’y avoit plus 
nulle efperance de réduétion. Et 
ainfi appert que nous Îcur avons 
plus obét que nous ne deuflions ; 
& ainfi qu'ils n'ont pas caufe de fe 
plaindre de nous, Quand la fuftra- 
xion fut faitte , tous ceux qui 
veurent parler furent oys, tout 
fut ouvert, tout fut argué : elle a 
cfté fcellée , elle a efté divulguec, 
& ainfi elle eft à fouftenir:au moins 
ne puct-elleeftre impugnée, qu'elle 
ne fuit , & foit bien faitte. Je le 
dis, pour les raifons qui ont efté 
faittes au contraire par les propo- 
fants de la partie du Pape. Et ainfi 
appert propofition declaréc, qui 
eftoit, que È deux obéïffances font 
en caufe de cette perfecution, non 
mie principale. 

Je viens aprés à la quarte pro- 
pofition , qui eft cefte : Les deux 
contendants du l’apat demeurants 
pertinaces , & se de l'eftac en 
quoy nous fommes, font iceux con- 
tendants fcifmariques.Je lc preuve 
per lirteram [ubffraxionis , dum 
dicit , quia crimen [cifmatis incur= 
rebant , modo cum tunc fuerir faëla, 
@ adhuc mancat iflud findamen- 
tum.Ergo. Etainfappert laquarte 

ropoñtion declarée. Vous orés 
fire la lettre de fuftraxion , s'il 
vous pleft : Pojf premium, Cv. 
Quamquam illi fcifmata faciunt, 
qui contra canonicas faniliones ve- 
nientes veniendo feifmata faciunr, 
& qui fcindunr Ecclefiam fcifma- 
rici funt reputandi, Et pauld poff : 
Cm Ecclefis pr de nnico fcrfmara 
facienti, vel fubvertenti obedien- 


184 Preuves de lanouvelle Hifoire 


dum non fit, cum mala predica- 
m4, potins deccbat quam juvari, 
C'c. Cum Petre , non ad deftruëtio- 
nem , fed unioner confervandam fit 
gradira clavinm poteffas, cum ubi- 
que ponarur [candalum , fatagentes 
retinere quilibet Cathedram fuis 
ambitionibus intenti, cum pro Pace 
Chriffi Epifcopi debeant elfe vel 
non effe, cum fuis corruptionibus 
fcifmata foveant, qui tam grave 
fcandalum ufque nunc tolerare, éc. 

Le Chancelier. C’eft aflés leu. 

Plaoul recommence : Auf f- 
rent les Cardinaux fuftraxion d’un 
commun afflentement, & parlerent 
moult avant.’ Se vous volés, l’en 
dira le vidimus de leur lettre, 

Le Chancelier. À trotali ove- 
dientia ricedimus, declaramus re- 
ceffiffe, fperanses bonum,é"c. Chrif. 
rianiffime Princeps, veliræ clare 
Majcfaris Nuncios reccpiffe, quo. 
modo recedere, © c. 

Plaoul. Vous avés oy comment 
la fuftraxion fut faitte, & com- 
ment elle appelle pertinace & {cif- 
matique, & comment lc College 
desCardinaux l'appreuve & la loë, 
8e les cofcs qui à ce avoient cfté 
reputées bonnes & juftes , car elles 
{ont fondées fur droit Divin & Na- 
turel ; & ainh je me pañle de la 
quarte propoñrion , qui eftoit, 
que les deux contendants du Pa- 
pat demorants pertinaces, & l'é- 
tat en quoy nous fommes, les font 
fcifmatiques. : 

Je viens aprés à la ae pro- 
poñtion , qui eft cefte : les conten- 
dants du Papat, fixi © pertinaces, 
doivent eftre notés de fcifme. Elle 
cft prouvée allés deflus ; je ne la 
veul plus prouver. 


_Se-viens aprés à la fixiéme & , 


derniere , qui eft cefle, que let 
Subjés, puis qu'ils font informés 
u cas |, & comment ils s’en doi- 
vent cxpedier; s'ils ne le fone, ils 
doiventeftre notés de fcifme. Je le 
Preuve; car ils fe devifent contre la 
«Communion Ecclefiaftique, & con- 
tre la Loy de Dieu , qui les y obli- 
ges; & ce peur cftre aufli prouvé 
par les raifons de la fuftraxion , 


qui font contenuës en la lettre qui 


a cité leuë. Etprens doncques pour 
le fondement , les raifons dela {u- 
traxion , avec les autres Docteurs. 
S.T homas d'Aquin, qui parle tres- 
bien depertinace, & dit ainfi, que 
perfeverance eft une vertu, par la- 
quelleun homme, quand il cognoit 
une verité,il feadhere à celle verité; 
mais nonobftant qu'il s’y doit ad- 
herer , s’il voit unc plus grande ve- 
rité , il doit leiflier la mendre ; & 
ceux-cy , il les appelle virtueux : 
mais il yen a He ,qui ne 
font pas virtueux , mais ils {ont 
mols en leur opinion ; car pour 
aucune apparente raifon , ou°fo- 
phiftique , tantoft ils muenc leur 
Opinion, nec funt fatis fixi, nec 
adberent veritati per i plos cognite. 
Sed funt alii qui {ont trop durs, 
crop ahurtés & affichiés en leur opi. 
nion , vel circa modicam rem, voire 
à fouftenir une truffe, ou une cofe 
de nient,& cette pertinace cftmale. 
Mais quand l'entendement hu- 
main eft pertinace environ la ma- 
ticre de la Foy, le pechié eft trop 
gricf. Un homme ne peut fi peu fens 
tir pertinacement en la matiere de 
là Foy, que ce ne foir tres-perile 
leufc cofe. Ainfi il appert qu'adhe« 
rer trop fort à fes opinions, eft 
cfre pertinace. Sainr Auguftia 
appelle tels ahurtés, homines im- 
menfes 


ee me a 


——— 


du Concile de Conffance. 


smenfos in opinione. Or une pe- 
4e pertinace à la matiere de l’E- 
glife, eft plus grieve, & plus noci. 
ve, &c. Je dy cecy pourtant: car 
Ja confeffion de ceux meifmes qui 
ont propolé pour le Pape, il eft 
veu cnfuir fa propre providence. 
Je dy Benediét , ne ont-ils pas:re- 
cité qu'ila dit, qu'il a bien 24. 
ans, qu'il ne fit que à fa tefte, &c 
en parlant [ur cette matiere. Gr 
.confiderons donc fi eft grand fi- 
gne de pertinace, & puis en cette 
matiere , & non mie feulement 
in materiä ; [ed ctiam pertinax 
an fe. | 
S. Augultin demande com- 
ment l'en pe , ou comment l’en 
pourvera , fe un hommeeft loyal, 
ounon, & refpond que quand un 
homme, ne pour priere, n€ pour 
menace, nc{e depart de la verité, 
mais fe tient éonftamment & fer- 
mcment fans mouvoir, il eft à re- 
puter loyal, & vray: aufli au con- 
traire,quand un homme eft fi ahur- 
té à fon opinion, qu'il ne s’en de- 
paït , ne pour prieres, ne pour 
menaces, ne pour mott, il doit 
eltre noté foverainement pertina- 
ce, cfpecialement quand fon opi- 
pionn cft pas honne,ni-bienfandée. 
Et en verité l'en m’adicqu'il adit 
plufieurs. fois ,&u il ameroit mieux 
mourir, que.ceder. Qu'il foitbien 
affchie, & pertinace en fon opi- 
nion, il appert bien ; car pour les 
ammonitions des Rois de France, 
de Angleterre, d’Arragon, de 
Caftille, il n'en a oncques riens 
voulu faire: mais que pis eft, fit 
prefchier en Avignon, qu'il aime- 
caic mieux cftre devifé, membre à 
membre, que acquiefcer à la vois 
de ceflion ; mais oés qu'il dit, qu'il 


mettroit l'Eglife eneftat, que l'en 
auroic bien à faire de la relever. 
Etainf il appert clerement, que ft 
pertinace fut oncques cn homme, 
que elle eft en luy ; & ainf telle 

ess cft hereñieformelle, fclou 
es Juriftes. 

Quand un homme devife l'E- 
glife, & y met celle perturbation 
pour fa Prefidence pofcder &-rcete- 
nir, & enfuit pertinacement fon 
opinion à il doit eftre dit fcifma. 
tique, & ne puct durer ke fcifme 
longuement ,qu'il n'y aitfupeétion 
d'herefie envers celuy qui cft cau- 
fe, & fait le fcifme. En verité je 


ne voudroie dire nul mal de fa . 


perfonne , & voudroie qu’il euft 
tousjours bon cftat , & grand, 
mais que noftre union nen fuft 
point empcfchiée. Confideranr, 
que, auf comme un homme eft 
compofé de deux natures contrai- 
res , auflien l’Eglife pouvonscon- 
fiderer deux cofes contraires. 114 
Apoff. ad Rom. © Arifloteles I, r. 
Etbic. Eff aliquid in nobis , quod 


adver(atur rationi : ratio vero ad 


optima déportatur, € diflinguit de . 


interiors bomine, © de exteriors : 


homine. Et aufli comme Ia partie 
fenfitive blefle J’homme, & fair 
bataille à la raifon de l'homme : 
auf les biens temperelsde l'Eoli 
fe, fonc la partiefenfitivedu corps 
de l’Eglife, qui le debellent , & 
Juy fonc guerre par chacun jour. 
Et de celle fenfualicé viennent & 
naquiffent fcifmc & divifions, we. 
1. 4d Chorint. aximales [unt, qui 
faciunt [cifmara. Animales , id eff, 


 viventes juxta fenjum. 


L'Eglife eft aucunes fois prife 
our la Cité matericlle de Jcerue. 
alem, où il ya troisparties. 11 y. 

Aa 


159 


EE io mm 








186 Preuves de la nouvelle Hifoire 


a la montagne de Sion, la Cour 
de David, & le Templede la Ci- 
té, mais l’Eglife eft prife le plus 
fouvent pour la Congregation de 
tous loyaux eftans en charité. Auff 
comme le Temple de cette Cité ma- 
teriellede Jerufalem reprefente les 
miniftres de l’Eglife,& la Citcre- 
prefente la Jurifdiétion : aufli y a 
trois parties efpirituelles, qui con- 
ftituene l’Eglife.Et ne faut pas con- 
fiderer l’Eglife in frperficie. Car 
auffi comme au benoïift Corps de 
Jefus-Chrift , il À convient pas 
confiderer tant feulement la figu- 
re, couleur, & faveur : maisfaut 
confiderer autre, l’immenfité de 
ce faint Sacrement du benoift 
corps de Jefus-Chrift ; auf nefaut 
pas confiderer l'Eglife enfa fuperh- 


_cic : elleeftune chofe fi haute, & 


merveillable , que afin que illud 
corpus myflicmm quod eff Ecclefia, 


_mniret , J. Chr. expofa fon propre 


corps-à fouffrir paflion. 

Et parce fondement l’on pour- 
toit dire, que ceux qui divifent 
Y'Eglife, pechent plus grievement, 
que ceux qui crucifierent Jefus- 
Chrift noftre Redemteur, Saint 
Bernard , en manifeftant l’immen- 
fité du corps de l'Eglife myftique, 
ditqu'ily a eg’ l'Eglifc maticre, 
fourme, caufe efficienre, & caufe 


finale. La matiere de l’Eglife eft 


l'Image de la benoifte Trinité » & 
ainfi doncquesil appert qu ellen’eft 
pas conftruitte de matiere corrup- 
tible, mains decorps materiels. La 
fourme eft le Saint Efpric qui con- 
joint & unie tous les loyaux eftans 
en charité ; car nous veons que 
quand gens font en charité, ce n'eft 
que une voulen té, ils font tous unis, 


& pour ce eft-il ecric #6unm 


Erant pariter congregati habentes 
cor unnm. Mediante enim charira- 
te, Spiritus S'anêlus unis mentes fi- 
delinm. 

La caufe efficiente eft Jefus- 
Chrift, qui la facra par fon pro- 
pre Sang, & pour ce il eft dit le 
Chrift de l’Eglife. La caufe finalte 
cft le Saint Efpritqui unir, &c. 
Et ainfi s'ils confideraffene l’Egli- 
fe , commeelle eft immenfe & pre. 
cieufe , ils ne fearreftaffent pastant 


à la fuperficie d'elle. Et lis | 


le eft donc auffi precieufe , qui en 
fera dit Seigneur ? Jefus Chrif 
quien eft le Chief: nul autre n’en 
eft Scigneur. C’eft une Roine fi 
conjointe à Jefus- Chrift, qu’elle 
n'a autre Scigneurne Epoux. Di- 
re doncquesque l’homme humain 
foit Seigneur du corps myftique 
de cette Eglife, qui eft fi clevée; 
il ne fe puer joindre, æbffr. Le Pa- 
pe puet errer , le Pape puet pe- 
chier : l’Eglifecft fi pleine de ha 
rité, qu'elle ne pueterter , cllene 
puet devier, necommettre pechié, 
C'eft grande detraétion dire de Je. 
fus-Chrift, que de luy faire hom- 
me humain egal, & pareil. Cette 
Eglife eft regulée par prudence & 
par fapience, elle a à Évifer l’or- 
dre des cofes. Les Miniftres font 
les ferviteurs de Siên : le Pape ef 
Seigneur des Miniftres, & les 
puct corrigier , s'ils ne font ce à 
quoy ils font eftablis & ordonnés. 
La Papalité n’eft pour autre cau- 
fe. La fenfualité qui ef un mal 
qui vient pour nos pechiés , fe 
gouverne par loix contraires ; par 
fageffe diabolique & vite ; 
cat elle veut mettre les biens rem- 
orels , les fouverains & les fpiri- 


tucls abañlier. | 


1 


du Concile de Conflance, 187 


£c ainf ki La comment cedlh” 


ui veulent plus præeffe quam pro- 
ar. buts Pre de l'E- 
glife & de l'office qui leur eftcom- 
mis: imo celuy pert, & doit per- 
dre par railon precife , qui convoi- 
te is praefe, quam prodefse. La 
Loy de Dieu le veut, &ainñl'or- 
donne. Le fondement de la Cité 
de Dieu, eft amer Dieu jufqu'au 
deprifement de foy-mefme : le fon- 


dement de la Eité du Diable, eft : 


amer foy-mefme, & deprifer Dieu 
en fes Loix, & Commandements, 
pour obéir à fa Dee fenfualite. 
Et pour ce, difoit Tullius , que 
une cofe qui n'eft pas communica- 
ble, n'eft pas fi parfaitte, comme 
fi elle fe communiquoit. Ce font 
y les fondements defquels vient 
ce prelent fcifme ; car ces deux con- 
tendants fe aiment mieux, qu'ils ne 
ont fa paix de l’Eglife. 

Orilyen a aucuns qui deman- 
dent quels biens fe font enfuis de 
la fuftraxion. J'en ay au mains no. 
tés aucuns points; je ne Îes ay pas 
bien retenus. Le premier bien qui 
s'en cft enfuy, “: que nous avons 
fait le Commandement de Dieu ; 


Car la Loy Divine commande, . 


<omme il a aflés efté die, & puct 
eftre deduit des moïens deffus tou- 
chés: L'en ne puer mal faire, 
quand l'en fait ce que la Loy Di- 
vine commande. Item , fuppofé 

ue aucune chofe eft commandée 

e Dicu, il lafaut faire, puifqu'il 
la commande, quelque cofe qui 
s’en doive fuivir, voire & en deuft- 
il venir aucun mal. [rem , les au- 
ses en ont efté induits, ceux de 
Liege à faire femblablement de 
J'{ntrus de Rome, auquel païs de 
Licge il y a bien 26000 Bencfi- 


ces rem, ceux de Metz; jrem, 
Monfieur de Cambray: irem , com- 
me l’en nous à donné à entendre 
par decha : ceux de Italiceftoienc 
tres-bien difpofes à ofter l'obéiffan- 
ce à Boniface , fe la fuftraxion de 
cette obéfffance euft un peu plus 
longuement duré. Item, les dili- 
gences qui ont cfté faitres durant 
la fuftraxion : & à ce que aucuns 
dient que noftre partie en eft de- 
rimée, fauve la reverence des di- 
ants , le contraire eft tout vrai. 
Quand nous allafmes à Rome, 
par Îe païs de l’obtïffance _ delà 
nous aviens paflaigercres-legiere- 
ment & benignement , & nous 
faifoient moult de faveurs, & di- 
{oient : 1ls viennent pour l'Union 
de la fainte Eglife , l'en les doit 
bien amer, &c. Jrem, le College 
de par delà nousatres-volontiers 
ois, & loavit ceflion tres-grande- 
ment, & difoient que ceux de par 
decha devroient avoir l'honneur 
en cette matiere & pourluitte, à 
eux deshonneur, & ce appert auf 
par les faits qui s’en font enfuivis; 
car aprés la mort de Boniface, ils 
firent une cedule deceder ,en cas 
que Election, &c. & la jurerent, 
& ainfi la reftitution ne les rendic 
Fe plus orgueilleux, mais ainçois 
esatcrair à jurer ceflion. Zrem, la 
relation de ce que mes compa- 
gnons & moy avons faitte de ce 
que nous trouvafmes par delà eft 
ecritte,& nous le firentdire par m1- 
niere de College , par éd leurs 
collegues,que ils avoient offertaux 
meflagiers de Benecdi® , de nonceli- 
re, mais qu’ils euffent puiffance de 
ceder, où que aucuns d’eux s’en 
retournaffent en querirpuiflance , 
& les uns demoraflenr, & encore 
À ai) 





+ —— 


oi AT mm = pe 


= er _ nn FD — nue fqu _——_— +7 © - Pie 





188 Preuves de la nouvelle Hifloire | 


+ 


ne demandoient pas qu'ils cedaf- J-@vons bien quel’homme exterkug 


fent , mais feulemenc qu'ils offre- 
fifTent cette voie de ceflion. 

Item , l’autre bien qui s'en en- 
fuit 5 car ilappert que nous eftiens 
La vraie mere, qui aimeit mieux 
Liflier fon enfant, queen voir 
faire divifion, & fe Benedi& cuft 
cedé , ce fuft grande apparence 
pour luy qu'il euft bon droit. 
Îtem , un autre bien ; car comme 
jay dit, la puiffance des deux con- 
tendants accroifloit divifion &c 
fcifme, & ainfi la fuftraxion au 
mains eftoit à minufant ce moien. 
Lrem , nous eftiens le bois qui al- 
lumoirile feu de ce fcifme, c’eft à 
favoir de l’obéfffance par decha 
G ffatim. redirent ad cor. Item, 
vous eftiens. les.nourriflements des. 
fauteurs du prefent fcifme, c’eft à. 
avoir les Bencfices, Îrem , nous. 
ne nousdeportons pas comme de S. 
Pierre, mais ranquam 4: conter 
dente 3. item tanquam. ab incertor 
Car pofé que je croie qu'il foit vray 
Papc, cencftpas fine formidine, 
& que fe.il m'apparoifloit raifons, 
&c. L'autre obéiffance a moultde 
coulcurs,.& entant-que elle a une 
grande partie de l’Eglife, il eft 
poy , qui au lit de la mort le vou- 
fiflent affremer. 

_ L'autre caufe pourquoy nous 
departions .de Îuy , eftoit pour 
ce qu'il cftoit Yiolateur de neftre 
mere l’Epoufe de Jefus-Chrift, 
Jaquelleeftune Vierge , en laquelle 
n’y a aucune tache. Ces deux con- 
tendants veulent charnellement 
concumbere cum c4., comme à une 
Epoufe charnelle. Ceux qui ont 
l'Églife en garde & en tutelle, 
vo n.:t ipsacarnaliter uti, Etpour. 
ce nous departions. d'eux, Nous 


L 


 fenfualitas, cft rout contraire au 


Sisge Apoftolique, & pour ce 
nous ne voulons pas enfuivir la. 
fenfualiré , & pour ce nous fom- 
mes vrais obéïffarnits faits au Sie- 
ge Apoftolique , nous ne obéïffons. 
pas à luy, cn tant que il eft homme 
fenfuel:; mais nous. obéïflons am 
sn Apoftolique, qui.eft perpe- 
tueh Et nous eft commandé de. 
garder unité, & nous la garderons,, 
& pofé que nous ne ferons point 
conjoints à l'autre, il:ne defaut pas. 
par nous. Si faifoientcommenous. 
fimes, nous fuflions tousunis, &: 
uffions unian.. Et qui confidere- 
roit bien ce que dit le Philofophe:. 


 ÆEthic. L'en trouveroit que: 


ceux qui. lui obéïffent, doivent. 
cftre dits, & repurés defobéïffants,, 
&. inobcdients. 

Je diftingue du Siege Romaine. 


_ Si vaces Sedem in fe, c'eftun Dio- 


cefe, comme feroit le Diocefe de. 
Paris, fed ut Epifcopus Romans, 
il prefide à l’Eglife univerfelle:. 
illa Sedes Apoffolica ne puct errer.. 
Le premier principe eft que nous. 
ardions. union & unité-en lien. 
e paix, & ainf nous ferons con= 
jointsau Siege Apoñftolique, pole. 
que nous ne foÿons point conjoints. 
au. Seant en iceluy. | 
Le Chancelier parle. 1 anuie à 
Noffcigneurs. Mc. Pierre , avés-- 
vous gucre à dire ? | 
Plaoul. Jencauraipasfitoft faits. 
j'ai encore beaucoup de matiere ,, 
s’il vouspleftje finirai demain. 
Le Chancelier. Or foit doncques,, 
à demain ledemouranct, & ainfi fin, 
pour le premier jour de la propof- 


 tionde M. Pierre Plaoul, pout la 


partie de l'Univerfigé de. Paris... 





| da Concile de Conflanse. rSo: 





SR SEE EE SE 


Enfuit pour le lendemain La fin de la Propofition dudit Me Pierre 
Plaoul, € repreng ainfi [a matiere, qui enfuit Cy-aprés, 


M: matiere ne fe muet pas, 
ainfi je ne muray point mon 
theme , & pour ce je refume le 
theme que je dis hier: Convertan- 
ê&ur retrorfum omnes. qui oderunt 
Sion : & fais premierement une 
proteftation, qui cft telle, favoir 
eft, que je nay point entrepris 
cette matiere ; finon pour le bien 
de l'Eglife. Je ne fuis pas natif de 
_ certe obéïffance, je fuis Liegcois, 
mes amis ont cf Clementins , ont 
obéï à Clement, & ont rousjours 
enfui lopinion de France ; aufi 
ay-je fait, &enteus faire, & fuis, 
& me tiens de cetteobéïffance , & 
y fuis pourveu ,. & croy que nous 
ayons par-dechà le meilleur dtoir, 
& n'en fuis pas fi certain , que 
ce ne foit cum formidine, & quin, 
C'e. Protcfte aufli que riens que je 
die , je ne l'entens dire pour dé- 

rimer cette obéïflance , chacun 
É fie. Aprés la fuffraxion je ÿ ay 
labouré de toute ma puiffance. Je 
dis cefte cofe pour aucuns qui en 
pourroient parler. Monfieur le Pa. 
triarche fceit bien que je ay eu mon 
Benefice de cefte obéïffance , & que 
Mefleigneursm'on trousjours fouf- 
tenu de leur grace. Je le dis afin 
que nul n’interprete mal mon in- 
tention. 

Je refume dencques mon theme: 
Convertantur retror{nm omnes qui 
oderunt Sion. Sion c’eft fainte 
Eglife : c'eft la plus grande cofe, 
aprés Dieu, que l’en puiffe confi- 
derer 5 & pour ce, ceux qui la 


impugnent, font le plus grand pe 
chié, que l'en pourroit s’imaginer. 
Aprés ,odiffe Deum, odiffe Éccle- 
Lam , c'eft le plus grand peché- 
que Fen puiffe faire ; & qui odir 
Ecclefiam , odis [eip{um , & qu£ 
facit iniquitarem , odit animam. 
fuam.… Je dis pourtant que ceux 


qui font impugnation à l’Eglife, 


pcchent abominabiement. .Le pe- 
ché de Idoläcric cft repurté fi grand 
de la fainte Ecriture, que les au- 
tres pechés font dits petits à ce: 
regard ,entant que PEcriture dit 
que tous les Rois de l’ancien Tef.. 
tament commirent pechie, excepté: 
le Roy David , & le Roy Ofias; & 
PE que David commift adultcre, 
omicide , & fcdition à Urie. 
toutefois ce ct réputé poy, ën re- 
gard du pechié de Idolâtrie , en 
quoy les autres Rois eftoient cheus. 
Et toutefois faint Auguftin tient 
que le pechié de fcifme, de divise 
et l'unité, & l’union de l'Eglife 
ef grcigneur pechié ,. que le pe 
chié de Tdolätrie, : g | 
Or confiderés doncques quek 
inconvenient c'eft fcifme enraciné.. 
quand il. dépend de Souverains, 
& de ceux à qui l'en doit obéïr, 
s'ils faiffent leur devoir. H appert 
que ce fcifme ne vient pas des 
obéfffances , car ils font prefts &c. 
& ontapprouvé la voye 1 ceffion $: 
& fe les conrendants voufiffene 
ainfi faire, le fcifmé ceffaft tan toft.. 
Ilnc convient ja multiplier lesfaisz 
I eft. cout. cler que ilnetient que. 
Aa iij | 


RL 
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190 


aux deux contendants que nous 
n'ayons union ; il ne fut oncques 
maire fait, ne greigneur inconve- 
nient. Zrem, ce fait eft tellement 
notoire dece fcifme, que les Juifs, 
les Sarrafins, & tous les Chreftiens 
le (ceivent.ïls s’en enfuiverit nioule 
grands inconvenients & domrma- 
ges, non mie feulement aux Chref- 
tiens , mais auf aux Juifs , & aux 
Sarrafins 3 car l'Eglife confacrec 
par le précieux Sang de Jefus- 
Chrift , pour fauver tous, & Juifs 
& Chrefticns, & Payens : maïs ce 
{cifme cy empefche ceux qui fonc 
hors de noftre Foy, de y eftre re- 
ducés & ramenés. Je ne doute pas 
qu'il ne empefche moult de Juifs 
& de Payens , de fe retourner à 
noftre., Foy. ea Pour ce 
qu’ils voyent cefte defordonnance, 
cefte divifion & confufion en noftre 
Mere fainte Eglife, & en la Loy 
Chreftienne ; & ainfi ce fcifme eft 
de fi mauvaife qualité, qu'il in- 
toxique & envenime tout l'humain 
lignage , voire l’univerfité de tou- 
tcs crcatures. 

Ec pourtant l'Eglife de Jefus- 
" Chrift, & cout l'humain lignage fe 
complaignent contre les conten- 
daats, & l’Univerfité ma Mere le 
exhorte, & prefente au Roy , & à 
ceux de fon fang la parole que 
j'ay au commencement propofce : 
Convertantur retrorf[um omnes qui 
oderunt Sion. L'humain lignage, 
l'univerfité des creatures fe com- 
plaignent de cefte divifion , & fe 
retournent pardcvers l’Eglife & la 
Maifon de France , qui a tousjours 
efté pure & nette de toute oidue ; 
&c. & qui a tousjours extirpé Îles 
fcifmes. {n Lege Salica , cft recom- 
mandée la Maifon de France, de 


Preuves de ls nouvelle Hifloire 


ce qu'elle a tousjours efté immune 
d'herefie. S Jerome dit que fola 
Gallia monftrum non babet. A exe 
tirper ce horrible ferpente , il 
eft de nectilité d’avoir la Maifon 
de France, & les Prelats du Koyau- 


me. Ce fcifme puct eftre comparé à : 


un ferpent que l'on appelle Hidrez 
il cft de telle nature , que quand 
on lui coupe une tefte, 1 fui en 
revient deux. J'entens par Hidre, 
la convoitife de poffeder , & am- 
bition de dominer. Qui voudra 
tuer &occir ce ferpent , il con- 
viendra ofter les biens temporels, 
ceftes honneurs, & par ce moyen 
l'on occira ce ferpent; & à cefaire 
fupplie l'Eglife au Roy, & au 
Royaume, que Pen y appofe re. 
mede convenable. 

La perfonne d'un homme con- 
voiteux ne peut eftre fatiée: & pour 
ce dit Ariflore que l’appecit d'un 
avaricieux croift in infinitum. Et 
qu'eft la caufe que ces biens tem- 
porels ne fatient autrement f'ap- 
petit humain ? Je répons, la raifon 
cy cft, car en ces biens mondains 
& temporels il n’y a point de bonté 
naturelle , & pour ce que l'en la y 
quiert, & ne la y puet l’en trou- 
ver. Laquelle bonté naturelle, qui 
la voudroit trouver , il la con- 
viendroit trouver en Dieu, &en 
l'Eglife, unis enfemble; & pour ce 
l'Eglife à deftruire ce ferpent, 
demande la puiffance du Roy. 

Mais aucuns m: argueront:Il 
n'appartient point au Roy de traite 
tier & décider la matiere dche- 
relie, de fcifme, ne de matiere de 
Foy , comme eft cette prefente ma- 
ticre. Jé refpons fans faute : C’eft 
mauvaife cofe de mettre divifion 
gatre da puiffance efpiriruelle & 


ne 


—_ 


du Corxile de Confhance. 9 


temporelle. Les Princes mefmes 
font Membres de l'Eglife , & la 
puiflance des Princes , au temps 
des Sarrafins, &c. doncques un 
Prince Catholique peut bien exer- 
cer fon office, en Lfendant l'E- 
glife , puifque les Princes, avant 
qu'ils euffent prins la Foy, &c. 
ad Rom.xv. Qui poteffati refifhir, 
voluntari Dei refiflir. Les puif- 
fances font ordonnées pour gou- 
verner le monde, & pour ofter les 
griefs, &c. Principarus eft ordonné 
avant qu'il y euft aucun Chreftien. 
Les Docteurs ne révoquent pas en 
doute , que les Princes qui font 
Membres de l’Eglife ne ayent in- 
tereft à conferver le corps de l’E- 
glife en union , & à extirper les 
fcifmes. Ne dit pas le Pfalmifte, 
en fon fecond Pfalme , en parlant 
aux Rois : Er nunc Reges intelli. 
£ite, erudimini qui judicatis ter 
ram? Ilexcite & efmeut mainte- 
nant les Princes , qu’ils advertif- 
fent à ce fcifme. S. Auguftin, en 
traittant de cette matiere contre 
les Donariftes® recite que les Do- 
natiftes fe plaignoient principale- 
ment de ce que les Princes met- 
toient la main en leur erreur, pout 
les corriger en leur fcifme ; & 
comme recite faint Auguftin, la 
Cité dont il eftoit natif, eftoit 
tellement difpofée, que’ aprés que 
tous ne labouroient d’un mefme 
erreur, Îe Prince fit proclamer , 
que quiconque , &c. & que tous 
ceux qui ne tendroient purement 
à la Foy Catholique, qu'ils feroient 
décapités. Quand ils oüirent cette 
nouvelle , aufli comme tous s’en re- 
vindrent à la Foy, & pour ce dit 
en le loant, que ce fut fait de 
Prince Chreitien, Et par ceilinfere 


.tont. La maia deffen 


que les Princes doivent labourcr 
à extirper les fcifmes. 

Le corps de la Police peut cftre 
compare au corps naturel, au corps 
humain, à plufieurs membres, & 
fert l’un à l’autre chacun membre 
à fon office , non pas pour foy, 
mais pour le corps. La main fe 
expofera à tout peril pour dcffen- 
dre le corps ; & s’il avient que 
l'un des membres foit mal difpofe, 
qu'il ne puiffe exercer fon office, 
les autres membres fuppléeront à 
fon deffaut , en tant qu'ils pour- 

1e la tefte, 
le pied deffendra l'œil. Nous le 
veons fouvent : cefte aide que les 
membres font au corps, aucun 
membre à l’autre , n'eft pas déro- 
ger au corps, mais cft lui faire 
obfeque & fervice. 1l eft bien vray 
que À puiffance Papale cft tres- 
haute ; aufli eft la puiflance des 
Princes, & l’une & l’autre eft ne- 
ceffaire à bien gouverner l'Eglife, 
& font ces deux puiffances amies, 
& fervent l’une à l’autre. 

Mais s'il avient que la efpiri- 
tuclle devie , & fe détourne des 
termes de raifon, nonobftant que 
elle foit la grigneur & plus excel. 
lente, l’autre puiffance lui aidera 
comme à pujffance capitine, & à 
lui aidant aufh , elle ne lui fsir 

oint de dérogation , mais ainflois 
fui fait honneur & fervicéæ Se au- 
cun Ofhicié eft malade où indif. 
pofé , qu'il ne puiffe exercer fon 
office, celui qui officic pour lui 
ne lui déroge point, quand il ne 
le fait pas pour fupplanter , ne 
ufurper, &c. mais ainflois pour 
lui aidier. Celui qui eft indifpofé 
n'en doit pas avoir de plaifir , mais 
lui en doit favoir bon gré , ence 





Es = 





s 92 Preuves de la nouvelle Hifhoire 


da que tout bien; l'en n'y fauroit 
autre chofe glofer raifonnable- 
ment, G° potiffime en faits com- 
muns & publiqs. Je ne dis pas que 
Ja puiffance temporelle adminiétre 
les Sacrements , ni qu'elle fe en- 
tremette de conferer Ordres; mais 
quand elle voit tel fcifine, de 
quoy il lui conviendra une fois 
rendre compte , pourquoy ne fe 
confcillera-elle , pour favoir quel 
remede y cft convenable ? Et fur 
certe racine l’on pourroit fonder 
comment eft grand inconvenient 
à ceux à qui il appartient de fe- 
der telles divifons, fe ils ne le 
ont. | | 
Le propre du Pape eft de offer 
{es divifions & {cifmes de lEglife, 
& cft mis le Pape , & conftitué 
principalement pour garder unité, 
& const paix en l'Eglile 5 s’il 
fait l'oppofite, l'én doit le laiffier 
faire? Nennils c'eft une chofe in- 
tolerable, & que nul bon Prince 
ne doit tolcrer , ne fouffrir , & 
eft tres- grand merite & vertu au 
Prince temporel, quand il fait ce 
que doit faire le Prince efpirituel, 
& faic cres-grand plaifix à la puif- 
fance efpirituelle , pofé qu'il dé- 
plaife à celui qui préfide en telle 
puiffance ; car celui Prefident ne 
uicre pas union à quoy il eftore 
sr , mais quictt divifion par 
fon amfbirion & convoitile. Et 
our ce je ne {ai comment l'en ofe 
dire que le Roy ne puiffe aflerm- 
bier On Confeil , & fus maticres 
de foy , de {cifme & de herelie; 
& comment extirpera - il ces er 
pens,s’'ilne les connoidt ? 1l ap- 
elle ceux qui feivent comment 
l'en doit gouverner lEglife & les 


Prelats , & les Eftudes ; fair dif- 


Le fur cette matiere ; ïl ne fait 


enon ce so il eft tenu de faire, 


& en ce faidant honore grande- 


ment la puiffance efpirituelle, & 
de ce faire il y a moult de titres, 


par auoy faire le: puct. | 
Il y a prima grand titre de ce 
faire , pour da necefhté qui y eft: 


pofé que cinq ou fix commande. 
ments fuflenc faits à aucune per- 


fonne que l'en voudroit affaillir, 
& grevec déraifonnablement , que 
elle ne fe deffendift, elle fe pue 


deffendre , nonobftant quelconque 


commandement , car il y a neceffi. 


té. David , parce que fames ipfum 


neceffitabat , mangea les pains de 
propolition. Or maintenant ÿ a : 
telle necéflité de extirper ce fcifme, 
que c'eft comme une cofe violente: 
il n'y faut point garder de ordre 
de droit ; car tant que l'on em- 
ploïeroit le temps à garder l'ordre 
de droit, de Peuple Chreftien dé 
periroit. Jrem , il a tire de ce 


faire de la Loy Divine; car il ap- 


partienc aux Princes , cfpeciale- : 


ment au Roy de France , qui a 
efté doté avant tous les autres 


Royaumes, &cc. Jrem , par titre 
de charité : charité le fair plus 


que ne fait le Roy , & femble au- 
cune fois qu'il y a charité, qui eft 
outre, & fur la Loy. | 


Nous trouvons de Moyfe qu'il 


avoit tellement fon attention au 
Peuple d'Ifraël , qui lui eftoit com- 
mis, que quand le Peuple eut cour- 
roucie Dieu noftre Sauveur , il 
difoit à Dieu : Sire , pardonne- 
leur , ou me efface du Livre dg 
Vie. Cette charité qu'il avoit, 
eftoic fuper green Et l'Apoftre 


femblablement diloit : Roman. 12. 
Vellem anathema c fe pro fratribus | 


Mise 


" du Concile de Confance. 193 


Meis. Et utinam les contendants 
du Papat euffenc telle charité, & 
fi grande. Helas! ils ne veullent 


_déleiffier la Préfidence, pour fau- 


ver le Peuple &eux-mefmes. Ztem, 
il a titre d'aurorité expreffe, qui 
lui donne puiflance de ce faire, 
car il puct dire que autorirate 
univerfalis Ecclefie fibi eff commif- 
fa peteffas. La caufe eft, car Boni- 
face a autrefois efcript au Roy de 
France , comment A] labouraft à 
extirper le fcifime, & à la Foy fou 
tenir, & s'il avoit efté trouvé qu'il 
y abufaft, &c. Scmblablement le 
Roy des Romains lui en fupplioit 
auf de y labourer. Le Pere de la 
Reinely ena efcript. Item, Bene- 
di& meme l’en a exorté, comment 
il y labouraft , & comment il lui 
envoyaft hommes inftruits. 

Puis doncques qu'il en eft re- 
quis de ceux que j'ay nommés, il 
le puet faire, & cft aucunement veu 
ce faire, par l'autorité & aflente- 
ment de l'Eglife univerielle, Ztem, 
les conclufions prifes en ce Con- 
{eil viennent moult à confderer, 
quand il y appelle les Eftudes & 
Prelats, qui favent comment l’E- 
glife doit eftre gouvernée. Ils don- 
nent leurs déliberations & confeils, 
& les fondent fur les Canons. Cef- 
tes conclufions ne iffent pas hors, 
ne ne viennent de la tefte du Roy: 
mais ainflois fembleroit qu'elles 


“viennent par infpiration du Saint 


Efprir, & de la verité de la fainte 
Ecriture: & ainfi fembleroit que 
humain entendement eft obligié 
de tenir ceftes conclufions, Etain- 
fi dient les faints Docteurs , qu'il 
] a moult de verités déduittes de 
a fainte Ecriture, que l'en eft 
teny de croire, Nul homme élevé 


en cntendement ne tendroit que le 
Roÿ ne le puifle faire, &quilne 
y foit tenu. Le Pape, pour fauver 
feulement l’amed’uncdefcsocilles, 
eft cenu de mettre fon propre corps; 
& qui diroic le contraire , ne fe- 
roit pas bien conforme à noftre 
Loy & à la Foy. 
Et quant à la puiffance du Roy, 
autrefois le Deen de Reims difoic 
ue la puiffance Royalc avoit aflés 
xs puiffance de prefent à ce faire, 
à entendre bien fon dit; car la 


puiffance du Roy, ou Royale n'eft 


pas minifteriale, mais autoritative, 


& comment ? Le Papcen donna au- 
toriré à Charlemagne, de élire le 
Papc, & deinftitucr les Evifques. 
Doncques fa puiffance fe devroit 
bien étendre à ce faire , poriffime 

uand tout ce qu'il fait, il le 
Aie en faveur de l'Eglife. Item, 
chacune vertu de prudence cft de 
querir Confcil : toute vertu com- 
mande à faire ce que l'en fait par 
bon confeil. Qui fera doncques 
celui qui reprendra le Prince, 
vVeant tel inconvenient durer & 


acctoiftre par chacun jour , de 


faire confeil pour y obéir, & y 
pourvcoir de remede ? Toute vertu 
demande confeil à faire l'office à 
quoy elle cft ordonnéc. Par tous 
ces procés l'en a fait moult de rai- 
fons fur cette puiffancc. Ne le 
Roy, ne moy aufhi n'entendons 
pas déroger ne détruire la puiffan- 
ce Papale ; mais ainflois tend l'en 
à lui donner aide & fubfide, , 

Quant eft de moy, je tlens que 
la puiffancePapale eft la fouveraine, 
mais elle eft minifteriale ; mais la 
puiffance du Roy eft autoritative 
& poreftative, & confideré que la 
dignité , nobleffe & fublimité de 

Bb 





194 Préuves de la nouvelle Hifhire 


l'Eglife , nul n'en eft Seigneur, 
fors Jefus-Chrift noftre Sauveur, 
qui en cft le Chief; & fur ce fe 
pourroit fonder une raifen com- 


ment c'eft griefvement défaillir 


que impugner l'Eglife, & efpccia- 
lement quand fon ferf lui procure 
& pourchafle : 8 auffi fuit ce à 
confiderer , comme je difoye ce 
jour precedent,atrenduës la matiere, 


la fourme, la caufe efficiente&fi- 


fée & conftruitte ? Je us-Chrift en 
eft le fondement. 1. 44 Chorinrb. 


nale. de lt eft re 2 


3- Nemo alind fundamentum ponar, 


cc. elle eft fondée fur une grande 
montagne de laquelle parloit Da- 


niel, Daniel 2. Lapis excifus eff 


fire mambus, & crevit in montem, 
qui replevit univerf[um orbem , bu- 
miliavie fe, @c. Fides enim que 
Conjungitur veritati, ce. il y a 
ouveraine charité. 

Pour ce d oit Albertus Magnus, 
quot amor divinus fecit hominem 
Deum © Deum bominem 5 ideo 
Chriffus vocatur Concéptus de S pi. 
riru fantle, quia unie bypoffarica 
E"c. mais plus haut encore ; Car 
Par Ce toute creature eft rcducée 
à {a perfection : car homme fin de 
Toute creature, & poff non folkm 
in uno homine | & y a une autre 
conjonction de toute humaine crea- 
ture à Dieu. Ecclefia non eff alind 
ñ1f conjunitio omnium ex; ffenrium 
in charitate, & pour ce l'Eglife 
eft appellée #7 Corps myflique : il 
y a union de l'Eolife, & poff 
Spiritus fantius qui unit & com- 
pleilitur , ecce Pretio[um corpus : 
chacun à intereft de le Proteger, 
Je dis ce, pour monftrer comment 
c’eft cofe Écrrible & déteftable , 
de rompre la conjon&ion qui c 


de l’ame à Jefus-Chrift ; & auffi à 
l'Eglife. 

Mais l'en me dira ; comment 
voes tu dire que ce foit en ceci 
grand echie de faire fcifmez Je 
reponsque je ne poroie bonnement 
expliquer la grande malice du pe- 
chié de fcifme ; car Noîftre Sei- 
gneur Jefus-Chrift print humaine 
chair pour unir l’Eglife, & ces 
deux qui font contendants , qui 
font ccfcifme, difrumpunt compa- 


ginem ifflam. Er ex hoc apparet, 


que s'ils avoient milleautres faits, 
que ils ne pechcroient pas tant, 
comme fair ce fait-cy , qui cftno- 
toire: ils font ce fcifme volontaire. 
ment ; il n'y a qui les ÿ compelle, 
Le noîftre prechoit Ceffion : il eft 
Clerc: il ne peut ignorer. Conf. 
deré le fair qui eft notoire de ce 
fcifme, & qu'il a juré ceder ; f 
bene concipererur ; dc. L'Ame 
n'eft point fcparéc d'avec Dieu, ff 
benevelir manere ; & pour ce, mi- 
fi bencvelit mancre, expcllere de- 


bemus. Toute Nature , la benoifte 


Trinité, Jefus-Chrift, l’Eglife fe 
plaignent de luy ,"& dient: Con- 
Vertantur retrorfhm oemnes qui adee 


_runt Sion. 


Fousjours a-il eflé trouvé, que 


les bons ont fait perfecurion con- 
tre les mauvais. Je dy pourtant 


ue fela fille du Roy l'Univerfité 
re de cette cofe , que l'en 
ne s'en doit pas merveiller. Nülen 
cette befogne , excepté le Roy & 
elle , n’a fair aucune diligence 


& entens par le Roy, les Prelats 
. & fon Confeil. L'Univerfité y a 
fait ce qu'elle a pu , & en colla- 


tions, & cz Arnbaxadeurs. 1l y 


na inoult de l'Univerfité qui riens 
n'ont, s'ils ne le pagtient de nuit 





du Concile de Conffance. | 19$ 


ques Confeil General commune- 
ment, ou il n’y en euft aucuns fin- 

uliers. /7 Concilio Nicano, ils 
AE 17° finguliers de ne enfui- 


à efcripre , qui en ont payé leur 
part des charges & des mifes. Jele 
dy, pour venir à un point qui at- 
touche Monficur de Cambray : je 
nen parleray que un bien peu. II 
m'eft avis que Monfieur de Cam- 
bray en la Congregation dela Fa- 
culté de Theologie., où ilseftoient 
69. Maïiftres en Theologie, mit 
aucunes propofitions pour refpon- 
{e à certaines queftions, qui eftoient 
mifes en deliberation , & fi ouvrit 
fort la matiere, & donna plufieurs 
couleurs pour les propofitions , à 
quoyiltendoit. Il y en eut au- 
cuns, quand ils virent les couleurs 
eine D qui feadhererent à 


on opinion : il y en avoit plu- : 


fieurs qui oncques n’avoient oy les 
raifons qui faifoient au contraire : 
quand ils eurent auffi oy les cou- 
leurs qu’il mettoit en fes raifons, 
confiderants l'autorité, & la fuf- 
ffance de luy, leenfuivirent en fon 
opinion. 

Vous favés quand il y en a eu 
deux ou trois qui ont veu la ma- 
tiere , les autres qui ne l'ont pas 
veué, dient, je dy comme tel : 
Item, nt ce plufieurs de 
ceux qui l’enfuivirent , font obli- 
gés à Bencdi®, & voudroient par 
aventure plus decliner à fa partie, 

u'à l'oppofñte: mais fclon ce que 
jay entendu le jour precedenr, ils 
furent 37. Maiftres en Theolovie, 
ratifiants la conclufon de l’Uni- 
verlité de tous points , & en la pre- 
micre Congregation furent 43e 
pour l'opinion de l'Univerfité. Ce 
n'eft pas merveille, fe aucuns qui 
n'avoient pas veu la matiere, com- 
me j'ay couché; pofé qu'ils fuffent 

rands Clercs, fienfuivoient Mon: 
eur de Cambray. Il n'y eut onc- 


virent pas la conçlufion du Con- 
feil. Aucunefois aucuns feticnnent 
in lumine naturali intelleilés, & 
ainfi ils ne pueent pas bien juaer 
en matiere de Foy ; car Foy cxcsde 
lumen nature : elle eft plushaute, 
& eft vrai , que fans l’aide de Dieu, 
& fe Foy ne nous aidoit, nous 
ferions plus inclinés à cioire con- 
tre, que pro, en plufeurs verités. 

uand la volonté humaineenfuit 
la fenfualité, elle chier tantoft en 
erreurs; & pour ce difoit Arifto- 
te, 2. Topicor. Que, funt quedam 
falfa , quibufdam veris probabi. 
liora, 

Aucunes communes gens de- 
manderont, comment fe puet l'en 
feparer de fon Seigneur , ne ly fai- 
re fuftraxion ? Ils ne fcéivent elc« 
ver leurs entendements à compren- 
dre comment, c'eft mieux fait de 
fe {eparer de y, que ce ne feroit 
de y obéïr. 11 eft vray aufli que 
Monfieur de Cambray difoit que 
communement les faits qui rou- 
chent foy, ne fe feulent pas trait- 
tier par l'Univerfté aflemblee, & 
en congregation, jufqu'à ce quela 
matiereaitcfté premicrement veuûë, 
traittiée, & ouverte par la Facul. 
té de Theologie. Jerepons; Quane 


à ce, il n’eftoit gueres mefticr de 


le faire; car pailé à vingt ans .. 


toutes les Facultés font affés in. 
ftruites en cettematiere. En la Fa. 
culté des Arts , font plufcurs 
grands Philofophes , qui fceivene 
bien confiderer que ce eft dir bon À 
que toutes chofes appetent , & que 
Dicu eft finis nlrimns, C finis po- 
Bbij 








196 
nit legem, & que volunras Dei eff 
lex, & deces racines, ilsfceivent 
elicer & infcrer un fondement qui 
n eft pastraitniclicé 4 lege duode- 
cim T'abularum : En cettematicre 
il n'appartient point accipere le- 
£em # Pratore. Radix legis eftra- 
110 fammi Jovis. Les Philofophes 
ont ces termes-cy : Bonum  pax, 
© unum. Pax ponit legem alligan- 
do, & pourtant poroit cftre fon- 
dée une confideration. Pondus ef? 
quod omne quod ef} contra és | 
eff contra legem. Quidqni 

contra pacem, eff contra legem. 
__ Alia reperitur lex Pracipiens 
aliquid fieri, ur 1e “habeatur ; 
alia lex que (ia et ,ut in cafu 
prefenti : verbi gratià eff conftiru. 
tio Papalis , quod non fiat Conci- 
Hum Generale, fine autoritate Pa- 
pa: fed alia lex procurande pacis, 
eff forrior ill conflitutione. ]\ne 

eut ja alleguer un grand mon- 
cheau de Decretales, pour avoir 
paix, & pour l'impetrer. Eff al:a 
lex proximior. Principia Juris na- 
tur:lis babend; Pacem , pusa quod 
bomo debet ponerevitam Propriam 
Pro bono communi : igitur à fortic 
ri prafidentiam. 9. Ethic. L’en fe 
devroit expoler à mort pour fau- 


ver le bien publique, xt ibi. N'a 


VOnSs-nous pas de Marco Regulo, 
qui cftoit pris, i» Captivitate , à 
Carthage, qui cftoit Romain, & 
y avoit aufli à Rome, de ceux de 
Carthage. Ceux de Carthage en- 
voicrent fur fa foy Marcum Kegu- 
lum à Rome, fur telle condition ; 
qu'il ne retournaft pas 27 captivi. 
tate ; fed effer corpore liberatus, 
s'il pooit faire o les Ronuins, que 
ceux de Carthage fuffent delivrés : 
& que l'en Leur donnaft congié. 


enim eft. 


Preuves de la nouvelle Hiffoire 


Ils'en vintà Rome, & propofa le 
cas. L'en ‘y demanda premiere- 
ment fon opinion, pour ce qu'il 
eftoit de tres-grande prudence, & 
vaillance. Son opinion fuft & fa 
deliberation : Que ceux de Cartha- 
ge, qui eftoient prefonniers à Ro- 
me, & caprives eftoient jeunes, 
forts, & de grand nom, & qu'ils 
pouvoient encore moult grever le 
pais de Rome, & fuppcditer , & 
quant de luy, qu’il eftoit vicil , 
anchien, & caflé, & qu'ilneleur 
pourfireroit plus de rien , ou de 
poy. Ainf concludoit qu’il valoic, 
micux le renvoier à Carthage, ap- 
prendre fon aventure, que Île pais 
euft à fouffrir pour luy : &ainf, 
il preferalcbien publique à fa vie. 
11 y a moult de tels exemples. 

Or confiderons doncques , fr 
Benedic cft tenu pour le bien de 
union publique me mettrefa vie, 
a plus forteraifon , il eft tenu de 
mettre {a Prefidence, & fon Efat, 
& ainf appert la Faculté des Arts, 
ar lemoicn des premiffes, que cl- 
É puet bicn en cetre matiere, &c 
avoeq ce, en la Faculré des Arts, 
ily a pluficurs Bachcliersen Theo- 
logie, qui, pofé qu'ils n’aient nuls 
degrés, font moult grands Clercs. 
Guignecour , qui cftoit du Colle- 
ge de Charbonne , n’eftoir que 


_ Bachelier curfoire en Theologie , 


cftoit reputé le plus grand Clerc 
du Sr PE Etiam en f, Faculté de 
Medecine, il y en a plufieurs, qui 
ne font pas fimplement Medecins. 

Il ya Maiftre Jean Bignon , 
qui eft Maiftre en Thcologie , & 
plufieurs autres qui y pueent bien 


|_en cette matiere. Je retourne at 


riére à ma matiere, 
L'obligation de paix excede les 


Te Te 





du Concile de Confance. 157 


Statuts Papaux , eff lex fuperior, 
de Droit Divin, de Droit Natu- 
rcl. Finis Politie PAx , ut ait Ari- 
fforeles 3%, Rethor. Ex premi ffis fe 
enfuit, que cette obligation qui 
ft maire, & fouveraine, tole & 
annulle toutes les alliances, & les 
ferments qui pourroicnt prejudi- 
cicr à paix. Se l’en treuve que le 
ferment: que vous allegués que le 
Roy a fait au Repeempcfche la pro- 
fecution de paix , le ferment n'eft 
pas à tenir , ne à garder quel- 
que obligation qui foitcontraire, 
& fujette à la fouveraine obli- 
gation, c'eft à favoir à l'obligation 
de querir paix. Et ainf par ce ap- 
pert reponfe à toutes les Loix & 
Canons allegués an propos de pro- 
moefles , ferments & alliances du 
Roy, faitres à la perfonne de Be- 
nedi&t. {m6 , encore fe la Loy Di- 
vine commandoit qu'il les obfer- 
vaft, la Loy de paix cft tousjours 
fufcraine. 

A ce propos Monfieur d’Orlicens 
autrefois refpondit tres-bien au 
K oy des Romains en ccfte matiere; 
carpource qu'il luy touchoit d’au- 
cunes chofes , au regard de l’Intrus 
de Rome, le Roy des Romains 
dit, quilavoit juré, & fait {er- 
ment à l’Intrus. Monfieur d'Or- 
liens ly die: Ne eftes-vous pas obli- 
gié premierement, & de Lu gran- 
de obligation à l'Eglife , & au 
Siege Apoñtolique Fe vous ne 
cftes S'edenti in Sede?: Vous ne 

ouvés garder le ferment que vous 
avés fait à l’Eglife , fe vous ne gar- 
déslaUnité d’icelle.Doncquesil ne 
fout point revoquer en doute , que 
vous eftes plus obligé à Jelus- 
Chrift, quà fon Vicaire. Item, 


l'en eft plus obligé à Dicu qu'à 


l'homme humain, & n'eff cofe que 
Dieu aime plus, qu'il fait fon Eoli. 
fe. Jtem , quand un ferment cit 
contre les bonnes mœurs, l’eu ne 
lc doit pointaccomplir.SeHerodes 
n'euft Fe accomply fon ferment, 
& qu'il n'euft pas fait tranchier la 
téfte à S. Jean Baptifte. À ce fer- 
ment du Roy, le Decn de Reims 
s'eft moulctenu , & comment qu'il 
{oit, ils veulent par de-là que le 
Roy accompliffe fon ferment, & ne 
veulent que le Papeaccompliffe le 
fien. 

Item, Dieu nous a promisunion, 
& auflh clle nous cft duûé. Vyde 
ÆApoflolus ad Hebr. v1. Juravir 
Dominus Abrahe dare fibi repro- 
miffionem. Er ibi Auguffinus que- 
rit, que cft celle terre de Promif- 
fion ? & dit que cen’cft pas later. 
re materielle , mais dit que c’cft 
l'Eglife Sainte & union d'icelle. 
Abrabe, & ejus femini. Abrahe. 
Et quia Deus non habebat majus 
per quod jurarct , juravit per [e- 
metip{um , @ promifit per expre[- 
fum , & aufliunion nous eft deuë de 
Dieu : Ergo ab ejus Vicario Eccle- 
ffeæ , nobis dcbetur ; Car il doit 
faire ceque fairoit celuy cujus vi- 
ces gerit. [rem , puifque le Vicai- ‘ 


-£e l'a juré, ileftobligé immobilirer, 


quia ctiam la premicre obligation, 
en quoyileftoitobligé, avant qu’il 
juraft, eftoit infoluble : doncques 
n'eft-il pas en fa puiffance, puif_ 
qu'il la juré detollir cette obliga- 
tion, & qu'ils n'y foient tenus. 
C'eft un argument promifloire ; 
ilne pueteftretollu,fans le confen. 
ment de l'Eglife, à qui l’obliga- 
tion eft acquife. 

.Îtem, s'il pouvoir tollir cette 


obligation feconde faitre par{ez 


B D iij 








198 Preuves de la nouvelle Hifloire 


ment , fi nepuet-il tollir l'obliga- 
tion premiere: {ca natura eff fum. 
ma, & pour ce, venir en CONtre 
le ferment fair en celle matiere, 
cit fouverainement mauvaife, & 
erverfemenfonge. Et vient moult 
a confiderer la perfonne qui jure, 
favoir perfona Pape, & de cely à 
qui l'en jure, de l'Eglife ; car ce 
confideré , la tranforeflion en eft 
lus grieve: mais l eft vray que 
fe ferment du Roy fe convertit 
à telle matiere, que qui le vou- 
droit garder, il cendroit à empef- 
cher paix ; & ainfi il vienta rcfçin- 
der. Auffiquelconques ferments des 
Prelacs faits à Benediét, cefferont, 
confideré laditte obligation, qui eft 
fouveraine. 11 faut fuir le feifime,& 
acquerir paix ; & Hope que l'en 
n'euft pas paix, il faut fuir le fcifme. 
ae Le ie en gréceque 
jay dir & La erc, & en patience. 
Or fe lieve Cambray pour la 
partie du Pape, & commence ain- 
fi, &c. Ceux qui font chargiés de 
parleRoy , pour la partie de par 
decha, m'ont chargié de faire deux 
Requeftes. La premiere eft tcille.1ls 
pntdela partie delà induie à Icur 
propos la lettre de fuftraxion : ils 
vous fuplientauffi, que la lettre de 
reftitution foit leuë. La fecondg 
Requefte ; nous fommes commis 
pour foutenir cette partie de par le 
Roy , & quanteft moy,jenayeu 
commandement, & de bouche ; 
j'ay efté cy touché, & comme j'ay 
entendu , fut hier faitte congrega- 
tion en l'Univerfité, pour procc- 
der en contremoy, & fut deputé 
M:. Jehan Petit, pour parler con- 
tre mon Eftat,. Mes compagnons 
Deputés pour cette partie n'ofe- 
ront plus parler: ils ont deliberé de 


moy pourfuivir:je vous fupplie que 
vous leur deffendiés qu'ils ne procc- 
denten contre moy,finon devant le 
Roi,& en tout cas, qu'ilsvodroient 
aucunement rs pe ailleurs ; je 
fais proteftation d'appeller, &c. 
Or felieve Me. Jehan Petit pour 
l'Univerfité. Mon tres-chicer Sci- 
Re » il ycuthier Congregation 
aitecen l'Univerfté.lleftbien vray 
que l’'Univerficé ddibera , que fon 
honneuravoitefté touché, & con- 
tre fon honneur avoient cfté ditres 
aucunes cofes, & que elles ne fe 
povaint pañler, que elle ne fuft 
cxcufée. Excufée? Non pas excu- 
fée, mais juftifite, & pour ce, 
Sire, voftre fœur & chambriere 
ma Mere l’Univerfré, je l'appelle 
voftre fœur & chambriere, parce 
que vous eftes fils deRoy,&l'appel- 
levoftre chambriere ,en tant qu'el- 
le eft voftre fubgette, & vous fup- 
lie que vous ly donniés audience, 
à {e juftifier en voftre prefence, & 
jecroi que vous ne la denires pas 5 
car oncques voftre Pere ne l’efcon- 
duit, & aufli elle ne demande pas 
volentiers cofe defrsifonnable.-Une 
autreraifon y a pourquoy il ne la 
efconduit pas ; car il l'a aimée 
tousjours,&l'aime fisulierement,% 
auffi ferés-vous, s’il pleft à Dieu.Et 
clle auffi vous amera,& pour celle 
vous requiert. Ila die voire Mon- 
fieur de Cambray, qu'il en foit 
congneu devant le Roy: l'Univer- 
fité ne demande autre cofe. 

Cambray refpond. Si sind eft, 
jen fuis content, 

Or, parle aprés le Deen de 
Reims, & die ainfi : S'ils deman- 
dent audience par delà, que nqus 
l'ayons aufi; c’cft raifon. | 

Le Patriarche ditainfi : Marle 


du Concile de Conffance. 99 


Deen Me. Picrre veut direun mot. 


Plaoul. J'ay oublié deux mots. 
Ils difept de cette partie de-laà : 
Puifque Benediét fe foumct auCon- 
fcil General de cette Obéïflance, 
il ne doit point eftre jugié {cifma- 
tique. Je leur demande premicre- 
ment, fele Confeil fetiendra, & 
s’il le fera ainfi, &s’ilsfe veulent 
obliger. 2°. Je dis qu'il n'eft plus 
à oir; Caridnetient point ce qu'il 
promet. Nous avons un enfeignc- 
ment Deureron. 13. Si Propheta, 
vel alia perfona dicar : Fac fic, 
quamvis colorer ditlum [uum , po- 
firo cafu, quod faciat mirabilia, fi 
obviet Legi Divine , non eff es 
obtcmperandum. | 

Ailly l’Evefque de Cambray 
dit inf: Si vous voulés que nous 
ÿ refpondions , nous en fommes 
tous prefts. 11 ont fait moult de 
petitions ; nous fommes tous prefts 
d'y repondre. | 

Le Chancelier de France parle. 





Meffcigneursiront devers la Roy- 


ne, & feront tant s'ils pucent , que 


le Dauphin ne partira point de 
cy , encore demain , ne Samedy. 
Vousavés demain pour la partie du 
Pape, l'Univerfiré aura Samedy, 
& je Procureur du Royÿ parlera 
Lundy , & puisfin. 

Plaoul. 11 eft vray que quand 
les Seigneurs furent en Avignon, 
Bencdiét protefta à ne donnerne 
faire autre reponfe , {ur la voie de 


ceflion, & que s’il en faifoit au- 


tre cofe autrement, que c'eftoit us, 


| vel dolo induttus, & le revocquoir, 


& annulloit. 

Cambray refpond. Le noftre à cel- 
le protcftation revocquéc & annul- 
Ice depiecha, &c. 

Et ain fin de la propofition. 
M£. Picrre Plaoul, Maitre en 
Theologie |, & Chanoine de No- 
ftre Dame de Paris, pour la par- 
tie de cette Noble Dame l’'Univer- 
fité, &c. Amen, Ce. 





Die Martis Vix. menfis Decembris | etiam Rege prafidente, 
propofuit in Confilio Decanus Remen/is replicando , 
ea que Jequantur. 


Bmutui, © filui a bonis , quia 
dolor meusrenovatus eff. S cri. 
bitur $n Pfalmo. Quand j'ay con- 


 fideréque-je avoie à parler de cette 


matiere’, qui eft fi haute, que elle 
atteint jufqu'au ciel, & puis'en la 
prefence de voftre tres-haute Ma- 
jefté, j'euffe moulc defité de ne me 
éntremettre point : mais. Îl vous 
plut me deputér à debattre la ima- 
ticre d’un ‘cofté, & ainf, quand 
j'en fuis chargit, &c. Mais au, 
quand'je entends les perfonnesqui 


en ont parlé , Comme Monfieut 
l'Abbé du Mont S. Michel, qui 
eft tenu le plus grand Canonifte de 
cc Royaume, & aufli Monfeurie 
Parriarche, &c. & puifque je vois 
que l’on m'a fait une autre queftion 
toute nouvelle, à favoir ou non, 
s’il et expedient que l'Eglife, & 
cfpecialement celle de France, foie 
reducée, au regard des Benefices, 
à ladifpofition du droit commun , 
& que les Otdinaires & Patrons 
conferent les Bencfices dorefna. 





200 , 
vant, & que le Pape ne donne 
plus nulles expeétatives, & cette 


queftion pourfuie par aucuns 


moiens, & par autres caufcs; car, 
devänt l'en parloit ou non, fi N. 
S. P. Benediét doit eftre reputé 
fcifmatique & hererique : &ainfi 
que l'en ne lui duft plus obéïr, & 
ainfi ma doleur m'eft trop grande. 
ment renouvellée. 

Et combien qu'il me vaufft 
mieux taire, la Requeftede Mcf- 
fcigneurs Deputés de cetre partie 
m cft un tres. grand commande- 
ment. Avant que jedieplusavant, 
je fais , & veul avoir pour faittes 


- toutes Îles protcftations que je fis 


dernierement , quand je parlai. Se 
jencallegue chapirresnéDocteurs, 
quil me foit pardonné. Je n'ai 
nuls livres, & avoecq ce je n'ai eu 


"que deux jours pour me pourycoir, 


& fi fuis le Preftre Martin, jene 
mc reconnois qu'en meslivres.J’ai 
auf à ue decequ'ilsdient, 
que l'autre jour je parlé du Pape 
Clement. Sauf la reverence des 4 
fants, je ne parlé point de fa per- 
{onne: je nt parlé que trois foisde 
lui gn toute ma matiere, & fans 
nommer fa perfonne : Mais encore 
fuppofé que je le euffe nommé fi 
ne eft-ce point d’inconvenient fi 
Simonic regnoit en Cour de Ro- 
me en fon temps j {e n'eftoit pas 
il qui la faifoit, & commettoit. 
JIne peuft bonnement obvier , ne 
remedier à tout, Du temps de He. 
lifée le Prophete, qui fut fi vail- 
lañt, comme chacun fceit ,» Gief 
Commit bien Simonie, & toute- 
fois Elifée n’en povoit mais, Ou 
temps de M S. Pierre, Simon ma- 
gicien commit bien Simonie : en 
Gour de Rome ou temps de Cle. 





Pregves de la nouvelle Hifloire 


ment : il ne s'enfuit pas qu’il en fuft 
caufe. Au temps dc plufieurs bons 
Prudhorimes , Simonie a regnCen 
Cour de Rome, qui ne pouvaint 
pas tout deducer. Mais He par- 
donné ce que j'en ai dit; carjcn'y 
penfoie aucun mal. 4 

Je viens à la queftion qu'a tou. . 
chce Monficur l’Abbé du Mont 
S. Michel. Selon le Philolophe, 
quand la queftion fe muë, il faur 
Changier & muer fon propos. Au- 
Cuns fe emerveillent ; il y a dcja 
cinq femaines que l’on cft cy pour 

roceder au fait de l'Eglife, & à 
E tenu deja fur la matiere le Con- 
{cil par croisfemaines, & ne a l’en 
encore traittié d'aucun moien, ou 
d’aucunevoie, par quoi ce fcifme 
prefent puiffe he fedé. A ce pro- 
pos S. Jerome demandoir à S. Au- 
guftin : comment feentendoit cet- 
te autorité de fainte Ecriture, Qué 
in uno delinquit, omnium commue 
niter reus, Jacob. [. S. Auguftin 
pour la ly expofer, entre à parler 
du peché Originel; & puis, quand 
il a fort parlé, il conclut, qu'il 
vaut mieux fe taire, & venir au 
droit poing de la demande de S. 
Jerome. 

Mais crois - je qu’il vaudroit 
mieux. laifflier ses queflions 
nouvelles , & proceder. au fait 
principal , comment fera fedé ce 
prefent fcifme. Je mettrai àce pe 
ee un exemple familier. Un bon 

omme eftoit cheu dedans un puits; 
paffa par emprésun fien voifin , qui 
le oyt fe plaindre dedans le puits, 
& fe approcha, il regarda dedans : 
illyfit plus decent demandes ,com- 
ment jl y eftoit cheu , & que c'e- 
ftoit tres mal à point, & ne pour- 
veoit point à l'en mettre dehors, 

. N Ccly 





du Concile de Conffance. 101 


-Cely qui cftoiten bas, qui n’eitoic 
pas à fon aife, ly dift, quand il 
fut ennoyé : Tu ne deufles mie en- 
querir comment je fuis cheu, mais 
comment tu m'en pourras traire, 
& mettre dehors. Auf au propos : 
ne allons ja tant au-tour du pot ; 
nc querons ja comment nous {om- 
mes cheus en ce fcifme , mais pour- 
vcons comment nous en pourrons 
iflir ; fans enquerir ja tant , com- 
ment il eft heretique ne fcifmati- 
‘que, comme font ceux de pat l’U- 
niverfité. 

L'en a encore fait que traittier 
comment il eft pire que un Juif. 
Nous vcons PEglife cheuë au puits 
de fchifme. En cette horreur feroit 
cofc plus expediente d’avifer com- 
ment elle en fera traitte & oftée, 
quede fe arrefter à {avoir comment 
lle y cit cheuë. Et combien qu'il 
me convienne deffendre telle ma: 
ticre, je n’y puis avoir nulle vic- 
toire : je ne fuis que deffendeur, 
qui, Ce les Romains , ne acque- 
soit aucune chofe de nouvel, pour 
maintenir, & conferver , ou deffen- 
dre cequi eftoit acquis. Nul eftoit 
dit viéorieux. Je me pañleré un 
beau de la victoire, més que je 
me puifle deffendre. Monfieur 
l'Abbé du Mont a meu, favoir ou 


non s'il ef expcdient d'ofter au 


Pape fa reftitution, & la difpofi- 
ion des Benefices , de quoy il doit 
fouftenir fon Etar. 

. Quant à parler du Pape , comme 
dit Caffiodorus , il eft fi grand que 
l'en ne le poroit bonnement com- 
prendre. L’Abbé a dir, Sire, que 
vous ly povés ofter cette difpofi- 
tion des Bencfices , & que il na 
pu appliquer à foy telle difpof- 
tion , qui appartenoit ordinaire. 


ment aux Prelats & aux Patrons: 
Je m'émerveille moult » Comment 
il dit ceftes cofes , il m'en convient 
parler : il ne vous déplerra mie de 
riens que en die, car je croy que 
vous ne voudriens entreprendre 
riens, ne ufurper fur l'Eglife , car 
elle eft une partie de voftre gloire; 
& viens premicrement à parler de 
l'autorité que vous avés fur l’E. 
glife. Monfieur le Patriarche la à 
mife moult haut : mais Je viens aux 
principes de cette matiere. 

Le Pape dit à l'Empereur, qu'il 


y a na eng diftinguées & . 


féparées d’une d'avec l’autre » par 
lefquelles tout le monde eft gou- 
verné : l'autorité du Pape , & la 
Puiflance des Princes temporels, 
L'Empereur , en un autre lieu ,dit 
au Pape, qu'ily a deux lumieres, 
S'acerdotium, Imperinm : ununs 
Divinis minifirans ; aliud Tempo. 
ralibns intendens : l’un pour l'E. 
glife, & l’autre pour le Siecle, & 
pour la Secularité | & vierment 
ces deux puiffances d’un mefme 


ee à ;s C'eft-à-favoir, de Dieu. 
e 


C'eft le Soulcil, & la Lune ; l'un 
luit de jour , l’autre de nuit. Ce 
font les deux glefves que noftre 
Sauveur bailla à S. Pierre , quand 


illy dit: Ecce duo gladii, & pat 


ces deux, toutes cofes doivent eftre 
ordonnées. | ‘ 
Mais je viens plus avant à Ja 
racine que touche Innocent III. 
cap. fufcepro , de foro compet. Dicu, 
ns le moyen d'aucun Roy, par 
lui-mefme gouverña le monde, 
depuis le commencement, jufqu'à 
Not ; aprés fit faire à Noé l'Arche, 
& y en bailla le gouvérnement, 
& depuis Noé, jufqu'à Abraham , 
& là furent faittes ge” “ic è 
C 


5 
me 


RO a 


en me ne a me 





20%  Preuves de la nouvelle. Hifoire 


là commença noftre Foy : là com- 
mencha l’Eglife, & dura jufqu’à 
Moyfe, & lors à Moyfe bailla le 
gouvernement de I{raël. Et pour ce 
que Moyfe ne povoit pas bien par- 
ler , car il avoit eu la langue arfe, 
fut orderé à Aaron, par Moylc, 
pour exercer le Sacerdoce , & pour 
pretchicr& inftruire le Peuple. Là 
Commerncha la divifion des deux 


_.Puiffances : car Moyie rctine la 


Scculariré, & bailla à Aaron la 
Spiritualité, Aprés vint Jofué, 
qui, &c. Aprés vine Jefus-Chrift, 


qui eut l’une & l’autre puiffance , 


& transfcra à S. Pierre per illa 
Verba: Pafce oves meas. Mais il ly 
dit, qu’il ne ufaft que de L'un, 
quandilly dit: Pone gladium tuum 
1n vaginam. Pofé que lui:mefme, 
noftre Sauveur cuft exercé l’un & 
l'autre , comme il appcrt, parçe 
que de fait il expella du Témple 
les vendeurs, & lesacherans. 
Et ainf je dis que Jefus-Chrift 
eut Res deux puiflances ; car non 
mic feulement par parolesil inter- 
preta Vendentes C''ementes ; mais 
comme tiennent es Docteurs, de 
faic à baftons les exila & mirhors 
du Temple. La puiffance efpiri- 
tucile diffcre moult de la tempo- 
relle : fpirituelle refplandir comme 
lc Solcil , la temporcile comme la 
Lune. cp. Solire. de maj. & obed. 
Et airfi il appert clercmient que le 
Pape a puiflance fur la temporelle; 
C non e contra. Et Ae hoc, per In. 
noc. cap. licèt [ufcepro. de foro 
compet. Le Pape a autrefois mis 
Roy en France , comme dit le 
Chap. Z'acharia ,. jaçoit que au- 
cuns dient, que ce fut AA con- 
{cil des Princes de Franc aucuns: 
Aient que ce fut par l’afentemenc 


_? 


« 


du Roy, qui lors eftoit. Le Pape: 
dépofa Frideric l'Empereur , Cap. 
ad Apoffolicam. de re judic. in vi. 
auffi pourveut-fl de Prince à Por- 
tugal. cap. Grandi de poitulations 
Prelatorum. 


Il y a moule grande difference 


entre ces dcux puiffances : il y æ 
difference au regard des perfonnes, 
Où au regard des cofes, & au re- 
gard des caufes + au regard des. 
erfonnes , d'un crime de excés, 
, . . L » 
‘Eglife ne connoift mie , elle ne 


s’en cntremet. Aufli-pareillement | 


d'un Bencfice, un Juge feculier ne: 


| z point fe entremertre.-Au regard 


des caufes, auffiya-il difference: 
d'une caufe de herefie, ou de fcif. 
me un Juge lay ne congnoeltra 
mic, voire ne venfift-elle cefte cau- 
fe , que incidentement ,wt ff duo: 
contendant de hæreditate, juxta c. 
Lator.c.Confanguinei, de re judic. 
Et ainfi un Juge feculier, de caufe 
de fcifine ou de herefe ne doit 
point jugier, ne incidentement,. 
ne principalement. Er ainfi vous 
eftes doncques fort contraires : vous 
dites que fi, & il dit. que non. Eft- 
il vray-: que vous ly ayés generale- 
ment ? Non. Ne particulierement r 

“Non. #7 quibus ergo, videaris tr 
c. lrincipes. 23, g. v. eux-mefmes 
l'ont affés bien ait, qui les auroit 
bien entendus. 


La puiffance que ont les Princes. 


feculiers fur l’Eglife, c'eft à lz 


munir, proteger, & deffendre des 


invafeurs : ce n’eft mie à concul- 
quer, & fouler fes libertés. Le 
rexte dit : HONHIHGHAM » atcunes 


fois ; il ne dit mie tousjours qu ils. 


ÿ ayenvpuiflance. L’Eglife AL 
pelle les bras feculiers, queen aide 
 & èn fecours : lors quand J'Eglife 


Le 


= 


En. 
. ue 


ve 


du Concile de Conflance. 2193 


Javite & appelle les Princes fecu- 
diers, ils y doient entendre ,. non 
mie entreprendre aucune cofe de 
leur propre autorité, per hoc c. de 
Liguribus, ©'c. Principes, Pour 
ce que il y avoit aucuns Prelats, 
qui ne voloient obéir au Pape, il 
manda au Roy qu’il mift les mains 
en elx ; encore n’ofoit-il y toucher: 
il ly refcrioit de rechicf, & lors 
il y mitlesmains. Quand l'Eglife 
a condemné aucuns fcifmatiques, 
ou herctiques, lors le Roy ou les 
Princes feculicrs povent bien faire 
execution , quand l'en Îles lcur a 
Jivrés. c. urfame , de fentent. ex- 
comm. mais ils n’en pucent con- 
gnoiftre. 

Mais l'en me demandera: Que 
fera-l'en doncques? Le Pape de- 
mora ainfi fcifmatique & hereti- 
que? Aucuns ont voulu dire que 
les droits en tant feroient impar- 
faits , puifqu’ils n’y poutvoient ; 
& puifqu'ils dient que #4 nemine 


- judicatur, Je dis qu'ils ne font 


mie intparfaits , car ils y pour- 
voient aflés ; car il fera requis de 
convoquer le Confeil General, & 
Jors le Confeil affemble , l'en ly 
dira : Condemna te ipfum. Pone 
caufam tuam in finu tuo, © illud 
eriam , guod ibidem in Concilio de- 
liberabitur, exfequentur Principes 
feculires, ff opus fit; Et fi.nolit 
convocare Concilium, Ven y pour- 
vcera tres-bien. c. hinc etiam. 17. 
diff.Je conclu donc par ces moyens 
que vous ne [y devts point faire 
LE occafion de fcifime 
ou de herefie, tum ex defcilu au 
toritatis, cx defeêlu etiam modi 
Jjudiciarii , & fe vous aviés ore 
puiffance , fi ne devriés mic ce 
faire fans lui , & fans le appeller. 


Car Ep eft de moy, je ne parle 
mie de par lui , je parle de par 
vous , encore que je parle pour 
lui ; aufli ne pouvés que par detfaut 
de Juge competent. 

Mais aucuns me diront que vous 
avés icy Juge competent, & que 
l'Eglife eft icy aflembléc. Solario. 
Ce ne foufft mic; car le Pape n'y 
cft mic pour prefider , lequel doit 
prefider au Confcil , ou autrement 
n'apoint de vertu tel Confeil, finon 
en ie cas , qu ont eftc touches. 
Item, l'Elite univerfcile n'eft 
mie icy s ilnenya pas {la vingt- 
quatriéme partie : mais l'en me 
dira que les autres de l'autre 
obcïflance ne viennent point à 
compter. Pourquoy ? car ils font 
fcifmatiques, & ainf ils font hors 
de l'Eglife : encore ce ne y fait-il 
riens; car encore de cefte obcif- 
fance , il n’en a icy qu'environ la 
qe partie, ou la quinte. Item, 
il n'y a cy environ que 35. Evcf- 
ques , dequoyil en a en ce Royau- 
me environ 89. Item, à ce que 


. vous faffiés fuftraxion, il faut qu'il 


yaitcaufe, & fe vous dites il eft 
{cifmatique; fi faut il qu'il appc- 
re 3 il ne fouffit mie de le dire. 
Item , fi vous dires qu'il y a icy 
affés de fuffifantes perfonnes, pour 
{avoir bien jugier s’il le eft ou non, 
ce ne foufhir mie 3 car il cft, ou 
non 3 ce gift en faits : faëls vero 
peritiffimos fallunt 5 ces faits ne 
font mie prouvés, pole qu ils ayent 
cité propofcs. 

Mais l'en me dira que fi font, 
& qu'ils font toùs notoires, & 
qu'il n'y faut ne partie appeller, 
ne connoiffance de caufe : queiz 
talibus omittere ordinem juris, eff 
ipfom fervare. Je treuve que une 

Ceci] 








204 Preuves de la nouvelle Hiffoire 


cofe eft ditte notoire par évidence 
de fait, par confeflion faitte en 
Juftice, ou par Sentence donnée : 
mais je ne apperchoie point en 
cefte matierc cefte autorité. Item, 
je treuve aucunes notorietés de 
fait permanent ; comme qui di- 
roit que vous defconfiftes les F1l:- 
te à Karlet ; mais les faits du 
Pape ne font pas aufi notoires. 
JL y a encore ceans 2000. perfon. 
nes, qui ne feivene comment ilen 
va. Mais plus; lesfaits ne font mie 
tels , comme vous les baptifés. Les 
Do&eurs tiennent que pofe qu’on 


.die une chofe notoire, fe partie fe 


offre à prouver le contraire , elle 
doit eftre oie, & ceffe la notorieté, 
jufqu'à ce qu’il en foit décidé. 
1. ea quidem. Cod. de accu[. de hoc 
etiam sraîtat Johannes Faber, in 
p'oæm. Inffitur. | 

Je conclu doncques , ex pra. 
miffis ,qu’il n'ya cy point de Juge. 
1°. Il n’y a point de Juge efpiri- 


tucl. Pourquoy ? car la Jurifdic- 


tion n’eft pas bien fondée: Ne de 
Jugetemporel parcillement. Pour- 
quoy ? car il n’a fur ce point de 
puiffance. L'en ne puet pas dire 
qu'il y ait icy Confeil General. 
Pourquoy ? Pour les abfents. Pofé 
de quand une cofe cft mife en 

éliberarion , ce qu'eft déliberé de 


Ja maire partie foit valable, toutes 


voyes doivent eftre tous appellés à 
qui la befogne touche. C ontemptus 
enim nins plus nocet > 744 condiétio 
multorum, L.fi duo ex tribus , ff. 
de re judie. L. erff bii tres. ff. de 
arbitr, & ainfi ne à l’ume maticre, 
ne en l'autre, veu que la cofe n’eft 
Pas notoire, l'en ne doit riens dé- 
terminer. 


Mais je viens aprés à monfirer 


la puiffance du Pape , au reprrd 
des Benefices ; laquelle puiffance 


Monfieur du MontS. Michel ap- 


pelle non puiffanee, & par efpccial 
aux finances lever, dit-il Car Je- 
_ fus-Chrift ne dit micàsS. Pierre, 


T'onde eves means, [ed pale. Je ne 


fay que l'en fair au païs de Mon- 


fieur l’Abbé du Mont. Mais fuis 
bien certain queen l’Ilufel demon 
Pere , à tout È nains une fois l'an, 
Pen y rond les ocilles, & je ne fay 
ce que F'en fair fur le fien ; autre- 


ment, qui ne le feroir, les char- 


dons, les épines s’yemmeilleroient, 


_ qui occiroienr & tueroient les bre- 


bis. Elles ly font commifes pour 
les paiftre & pour les tondre, S'if 
le die ainfi, il ufe de fon droit. 
Et par aventure que aucunes y en 


, 4 aucunes fois, que fe elles fuffent 


plus bas , on plus fouvent ronduës, 
qui en valliflent mieux. Je pr 
qu'il prenne licitement fur les Mi- 
niftrés de l’Eglife. Comme le pere 
eft tenu à nourrir & fuftenter le 
fils, auffi eft tenu le fils au pere, 
s'il a aucune neceflité, à laquelle 
il le puiffe aider, /. 2. ff. de lib. 
0 Etqu'il ait necefliré, il eft 
tout cler, car il n’a pe de latre 


de l’Eglife de quoy il puit foufte- 


| nir fon eftat par trois mois. Mais 


€ viens à l’Apoftre , qui dit que 
qui fervis Alrari, deber vivere de 
ÆAlrari. 1] {ert à l’Eglife, n'eft-ce 
mie raifon qu'il vive des biens de 
l'Eglife? c. cum fecundum. de pre 


bend. tem , il n'ya cy RE 


s’il a neccffité , qui ne puiffe fur 
fes Subgés impofcr un fubfide cha- 
ritatif. « cum Paulus. de Cenfib. 


Si le Pape cft Evefque univerfel, 


doncques pourraeil impofer , &c. 
le chap. in nomine Demivi , le ap- 





de Concile de Confanie. 105 


pelle Paftour univerfel : adon cques 
cft-il au Pape licite de impofer 
fubfide univerfel fur toures les 
Egliles. 

Mais aucuns dient par telles 
fueffrances de Ieiflier lever telx 
fubfides , la terre de l’Eglife eft 
perduë , & n’ont mie eu les Papes 
fi grand cure de les garder. Soln- 
rio. Si clle a efté perduë, ce n'a 
pas eftc par fa couppe , neen fon 
temps, ne il a trouvé qui le vou- 
fift aidier à la recouvrer. Mais l'en 
me dira: il leve ces fubfdes trop 
immoderement. En ce je ne le 
fouftendroie mie. L'en lypuetdire, 
Sire, reftraingnés.vous. 


Mais je viens encore à traitier 


de la puiffance du Pape, & garde- 
ray l'ordre que a gardé Monfieur 
l'Abbé du Mont. Ila mis aucunes 
confiderations : auff feray . je. 
Prima ef, que un Prince n'eft 
point lié des Loix & Statuts de 
fon Royaume ; & fuppofé que cox- 
VeniAt ei vivere fecundim eas , 
toutes voyes les puet-il muer quand 


il lui pleft, Pour aucune bonnc- 


raifon. /. digna vox. Cod. de Leg, 
La feconde confideration eft > que 
quant à ce, 4d Paria judicantur, 
Ja purtce temporelle & efpiri- 
tuelle. La tierce confideration, 
que ainfi comme le Roy n’eft point 
lié de fes Loix » Ne fujct à elles ; 
aufh n'eft Le Pape aux fiennes : 
poteff emim difpenfare. c. propofuit 
de Conc. prab. Il eft {ur droit. c. 
Romanus Ponrifix. de Conflitut. 
La quarte , que le Pape ne puet lier 
on Succefleur® Clemens faper Ca- 


thçdram. de fepulr. in Clem:nt. La ‘ 
Quinte, que Le Confeaux Gene- 


raux ne lien pas le Pave, mais eft 
faper. P Ourquoy ? car ce font Con- 


flitutions humaines, & fa puiffance 
deicend de Dieu fans moyen : & 
fuppofé encore que la puiffance & 
autorité des Confeaux Gencraux 
fuflent équales , tamen par in pa- 
rem imperium non baber, La fixié- 
me,queles ConfeauxGeneraux faits 
puis cinq cents ans, font d’auff 
grande autorité, que les Confeanx 
.Generaux faies de plus lon -temps, 
ou plus anciens. Là fepriéme, que 
les Confeaux ja faits peuvent citre 
tollus par autres qu'en feroit aprés. 
Et ratio, quia nibil tam naturule 
eff, Ge. La huitiéme, que l’Em- 
pereur eft dit Seigneur d 
monde. /. benè à Z'enone, c. de qua- 
dam prafcript. Item, que le Roy 
Puet prendre la cofe d'un privé, 
pour le bien publiq conferver. 
Lucius, ff. de Evié. La dixiéme 
confideration , que pares funt po- 
teffares temporales quoad hoc. La 
onziéme , que les Papes ont cu 
puiffance de donner les Evefqués, 
ë& en ont ufé en Eglife primitive. 
S. Pierre ne donna-il mie à S. 
Clement l'Evcfqué de Rome; & 


S. Clement & S. Pierre ne ENVOYE.. 


rent mie ils S. Denisen France, 
& S. Julien au Mans, & leur affi- 
gnoient , &C. 6. omnes Bafilice, 
15. diff. Ergo, s'il apparticnt au 
Pape in majori, il lui appartien- 
dra in minori. 

La douziéme ef, que non mie 
feulement ce appartient au Pape 
de droit ancien , mais aufli de 


à droit nouveau, c, fin. ur L. pemulr, 


im Clement. Ainfil a ce droit par 
couftume & par droit. Nous avors 
droitécrit, & droit non ecrit, & 
ont une puiffance du Peuple, & 
de fon confentement. Puis donc- 


ques que l'on fe eft confenti 2 


Ce iij 


e tout le 





206 | Preuves de La nouvelle Hiffoire 


moins tacitement, que le Pape or- 
donnaft des Evclques,&c. Ceft ufe- 
nent doit eftre eu pour Loy. l. de 
quibus , ff. de Legib. Quid enim re- 
fert an verbis, an fcriptis confen- 
fem noffrum exprimamus ? Et la 
treiziéme confideration , que en 
cas que les droits font douteux, la 
couftume les interprete. /. ff quis 


interpretatione, ff. de Leg. La qua. 


torziéme , que Benedi& ef Pape 
de l'Eglifc univerfelle, & par con- 
fequent il cft Prince. 

De ces prémiffes, je infere pre- 
mierement, que nonobftant quel- 


£ongues Conftitutions faittes par 


les Confcaux Generaux, le Pape 
puer difpofer & ordonner de Ar- 
chevcfqués & Evelqués. Probatur : 
Caril n'eft point lié de fes Loix: 
Outrc ,car il eft fur les Confeaux 
Gencraux. Je infere 1°. Que don- 
ner & pourveoir aux Benefces , eft 
fous la puiffance du Pape; & ainfi 
je répons à la Loy finale, ff. deJu- 
rifd.omn.J ndic. alleguée par Mon- 
fieur l'Abbé du Mont. Je infere 
3°. Que au Papc coferenti Bcne. 
fcia eff obediendum ; qu'a eff ejus 
poteflaris. Je infere 4e. Que Île 
Pape puct compeller ceux qui ne 
obéïroient. Jeinfcre s°. Que ceux 
qui pour cctre défobéïffance fe. 
foient par lui excommuniés, fe- 
roient deuëment excommuniés. 
6°. Que tales effent fufpeiti, fi in 
taliexcomminicatione perdurarent. 
Je infere 3°. Que pofé que ex anti. 
gu0 , il n'euft point eu de droit de 
confcrer, & pPourveu aux Benefices, 
quil l'a acquis par couftume & 
ufage. Probarur P:T con fi derat io- 
26m preamiffam. Car il en a ufe 
par fl long-pemps, qu'il n'eft me- 
moire du contraire, Prefcription 


abien lieu ;» fpiricualibus. c. Epif* 


copum de prefcript. 8°. Jeinfere 
que pofé qu'il n’euft pas cefte 
puiffance par les Confeaux Gene- 
raux nouvellement faits ; au Con- 
{eil de Vienne General, la puiffance 
lui en fut donnée. Je conclu fi- 
nellement que les cofés eftant com 
me elles font , Benedi& eft vray 
Pape , & par confequent que l'en 
ne ly doit point empefchier qu’il 
ne difpofe des Benefices à fon 
plaifir. | 
Je viens aprés aux raifons de 
Monfieur l’ Abbé du Mont Saint 
Michel , & n’eft pas bien à ma 
puiffance , car c’eft le grigneur 
Clerc en la Faculté de ce Royau- 
me. Je prens pour lui que il eft 
ordonné par les Confeaux Gence- 
raux, que la difpofition des Benc- 
fices élccifs appartienne aux Col- 
leges & Chapitres, &c. & je prens 
tout le contraire , c. fignificaffi, 
de Eleët. 11 dit auff que le e 
ne puet immuer l'état de l'Egli 

Je le confeffe bien. L’état univgr- 


fel, verbi grarià, pos l’état & le 


gouvernement de l'Eglife les Ar- 
chevefques, Evefques , Primats, 
font ordenés , il les voudroir ofter, 
& veut tout gouverner. Je ly con- 
feffe ,bien que il ne le puet faire; 
mais donner & confcrer les Bene- 
fices n'eft mie pervertir l'état uni- 
verfel de l'Eglife. : 

11 dit auili que c’eft cofe im 
poflible au Pape , de pooir Vi 
verner tout, & de pooir confger, 
&c. La rcponfe eft breve : il en 
donneroit bien mille plus que il 
n'en à à donner. Ne fe efmayce ja 
de cela. 11 donne bien tout. 1lar- 
gue que le Pape en difpole mal, 
qu'il ne les cmploye mie bien. 





. du Concile de Conffance 207 


Kefponfe. Je mey tous Mcffei- 
gneurs les Prelats qui font icy en 
Jeu, qui ontefté pourveusdu Pape; 
qu'il n'yen a pas un qui dift qu’il 
nait bien pourveu à l’Eclife de 
‘fa perfonne. Je croy que Monficur 
du Mont ne diroit mic qu'il nait 
bien pourveu au Mont $. Michel 
de fa perfonne, & à bon droit, 
car il eft {ouffilanr , &c. Je ne dic 
mic feulement qu'il y pourvoye 
auffi bien comme il feroir pourveu 
- par lesEleétions: mais je dis mieux: 
en ces Elcétions il y a tant de 
hocqués, que une mouche y per- 
droit le’‘pie. Item, il vacquera un 
Evefqué, le Roy mandera tantoft 
qu'on élife fon Serviteur. Or le 
Pape n'eft mie fi prés. Item, il 
n'eft mie fi liés, comme ceft le Col- 
Jcge. 
Il dit aufi que par Îles expec- 
tations du Pape ce ne font que oc- 
cafions de machiner en la mort 
d'autruy. Je répons que encore a- 
fl pis és Elections : en une Abbaye 
VOUS trouverés TOUSjOUTS COMMU: 
nément un Archimoine qui gou- 
verne tout, Il n'y a pie qui ofe 
dire mot. Il commandera qu'il 
foiteleu. Ez Mouftiers des Dames, 
des Nonaïns , Dieu fceit quelles 
paétions elles font. J'en diray au 
propos un bon mot : du temps de 
a fuftraxion , en une Abb:yc y 
avoit un tel Archimoine ; il vou- 
Joit tousjonrs eftre le Maiftre ; il 
défiroit plus à eftre Abbé que 
Moine: il fit tant per fus & par 
nefas , qu'il eut Îes voix de tous 
ksReligieux ,en casque l'Abbaye 
vacquereit.Quand il vit,jenc tiens 


mais que à ce, ce penfa-il,je y pour- 


veray bien. L’Abbé avoit un fien 
Acveu jonc Religieux, qui demo. 


ntenmennne then. nn SEE 


roit en fa chambre. Cer Archi. 
moine s’en vient à lui, & ly com- 
mença à dire: Monfieur nerte fait 
mais fi bonne chere comme il fais 
foir. Que y a-ilz Ne te aime pas 
tant comme il foloit? Je ce cnfci- 
gneray bien ,fi tu veux , comme 
rl te fera encgre bonne chicre. 
Comment > demandale neveu, qui 
fut moult ahafté de le favoir. 11 
ne te faut avoir que crrtaine pou- 
dre, & ly mettre en fon porise; 
qu'il te aimera plus qu'il ne fc 
oncques ; mais que nul ne lc faiche. 
H ly infcra la poudre. L’Abbé ne 
tarda gucres à mourir , & ainff 
l’Arch'moine ne tint plus à riens, 
il fut éleu Abbé. 11 print le nc- 
veu à demorer avec lui ,affin qu'il 
nCn exift aucunes nouvelles, & 

pour monftrer aufli qu’il avoit af. 
fcétion à l'Abbé fon oncle. Il fie 
trop bonne chere à ce petit Moine 
pour un poy de temps. Tanrofè 

quand il fe vit en fa domination, 
il ne fie plus gueres de conte du 

friand. Lors fe penfa-il ce petir 

neveu 3. 1] ne me aime mais tant: 
comme il fouloit, je y pourveray. 

H avoir encore de la poudre; if 
ly en mit en fon potage , de par 

Dieu , il en mangea : tantoft le 

ventre ly fit mal, & cut douléur, 

Tantoît {e doura du petit Moine, 

& le traift à part, & Îly demanda 

s’il avoit mais de la poudre. 11 

répongit Le non, & qu'il lyavoie 

toute mife au diner ; il n'y eue 
point de rémede, il mourut. Qui 

les voudroit raconter, l'en cri trou. 

veroic aflés de teilles. 


Monfieur l’Abbe du Mont di- 
foir outre, & mettoit par manicre 
de conclufion, Sire , que vous ne: 
devés- point craindre pechit , poux 








208 | 
occafion de voîftre ferment , que 
vous ly peufliés fuerement faire 
fuftraxion. Je répons : La raifon 
de Monficur l’Abbc du Mont n'a 
pas feulement lieu à faire fuftra- 
xion des Benefices à Benedict, mais 
auffi de le faire Ecclefie Romane, 
S'edi Apoftolice. Je dis, Sire, que 
vous ne povés ficitement faire 
fuftraxion Lébéifance. L'entraitte 
icy du Roy de France & de fon 
{crment. Les Rois & Princes font 
plus liés par leur Foy , que ne font 
nuls autres. Jamais l’en ne s'affie- 
roic en un Roy , s’il avoit fro- 
vefé fon ferment, fa Foy, ou fon 
Alliance. Le Roy de Caftelle , par 
vertu des Alliances que avés avæc- 

ucs lui, vous requiert pour aller 
avæc lui, &c. l’un vous dira, il ne 
meut mie jufte gucrre , vous ne 
eftes mie tenu lui aidier en ce cas. 
Sera-il à un Allié de jugier, ou 
ceky qui le mandemainc, & cfmeut 
jufte guerre, ou non ? Nenny. Vous 
l'irés aidier. Ce que l'on vous dit 


wil n’a mie droit, n’eft pas cofe. 


jugée. Aufli vous avés promis au 
Pape ly faire refticution , & la lui 
avés farce : vous le y devés main- 
tenir & conferver. Et pofé que 
l'en die qu'il eft heretiqué , de par 
Dicu , i ne vous apparoit mic, 
pe ne pouvés congnoiftre ou il lc 
eft, ou non. 

Aucuns dient, l'en vous veut 
{ophiftiquer. L'en vous veut déce- 
voir par voftre benigaité. Jcmen 
tais. Taceo, Ge. Il y avoit moult 
de notables perlonnes; vous ny 

! U 
povés eftre déceu : vous avés ufé de 
droit commun : vous demoreriés 
cout feul en, fouftraxion. Et fup- 
ofé qu'il fuft mauvais , fi ne lui 
devés pas faillir de ceque vous lui 


© Preuves de la nouvelle Hifloire 


avés promis, Dieu command À Jo- 
fué, qu'il occitt les Gabaonites : 
ue ils appercheurent que Jofué 
€ approchoit ; ils fe mirent une 
pis multitude, & vinrent leurs 
oiecs , & la chainture en leur 
main, & crierentmifericorde, & 
qu'il les laiffaft vivre, & qu'ilsn'e- 
ftoient mie gens de guerre. 1l 
leur promit qu'il ne les occiroit 
point, & de ne leur faire nul mal, 
aprés les Gabaonites fe affemble, 
rent, & multiplierenc. L’en le die 
à Jofue, qu'ils le pourroient bien 
grcver , &quilles affalift, &c. Il 
dit qu'il leur tendroit ce qu'il leur 
avoit promis, #e fidem propriam 
violarer. Jcdis, Sire, femblement 
de vous. | 
‘Item,Monfieur l'Abbé du Mont 
difoit, que le Pape n'a mie poreffa- 
tem, Ces paroles viennent bien à 
noter. ILs’en fuivroitque les Evef. 
quesqu'ila faits, ne feroient point 
Evefques. 

Je viens aprés à repondre à 
Monficur le Patriarche. Je ne fu 
mic à fa propofition : il m’en def- 
plaift. Si je deffauts à reciter , ilme 
dirigera s'il lui pleft. I] difoic quel- 
que doute qu'en faice en cette mas 
ticre , puifque l'Univerfité le con+ 
{cille, elle pleine defcience, & de 
droit, l'en ne puct mal faire. Je 
refpons. Je crois bien que fi elle 
cftoit bien unie, & bien affemblée, 


_& en une conclufion , que l'en le 


pourroit feurementenfuir. Maisje 
croi, &c Je m'en attends à cequ'en 
ft. Siuniment ils vous confeille= 
ront , vous ferés bien confeillé 3 
mais je crois qu il y enaupe gran 
de particd'opinion contraire de la 
Faculté de Decret. Monfieut l’Ab- 


bé du Mons cit le Maire : il na. 


| oncques 





du Concile de Confance. 209 


Cncques patlé enfa propofition de 
fcifine , où de hercfie , fur Bene- 
1 : JC crois que s’il en fuft de 
OPinion, qu'ilne s’en fuft mie ceu. 
Non tacuiff:t. 11 n’a pas dicqu'il 
nele foitmie: il a ‘paffé auprés, 
& fagement s’eft teu , comme il le 
cet bien faire. 
Item, fuppolé que uniforme. 
ment l'Univerfité fuft de certe opi- 
nion, fine le devriés-vous pas 
Croire-en ce Cas; car polé que en 


‘droit elle me donneroit le meil- 


‘leur confeil, que l'en poroit trou- 
ver , toutes voies en fait, ce ne 
puet faire : il s’en faut informer à 
ceux quien {ceivent. Item, il veut 
prouver, par le chapitre, Si duo 
contra fas. 79. Vel 77. diff. que 
d'un ne l’autre n’aitdroitenla Pa. 
pauté. Si Monficur le Patriarche 
diloit vraience, il ne feroit mie 
Patriarche , ne le Pape Clement 
n'autoit mie eftc Pape. Mais plus : 
il s'en enfuivroit que les deux 
-obéïffances auroient efté fcifinati- 
ques. Je refpons, celuy cha- 
itre a licu quand il eft douté, fi 
A premiere Election eft canoni- 
que,.ou.non: mais que n'en cf 
point de doute. 11 eft tout no- 
toire que la premiere Ele&ion 
æftoic nulle : & ainfi Clement fut 
vrai Pape. Outre, les Cardinaux 
declarerent la Election eftre nulle, 
& op plus fort, que Clement 
ne euft efté vrai Pape , Bencdid 
Æft vrai Pape; car il fut unique- 
ment cleu Et fi l’en me dit: Les 
Cardinaux qui eleurent Bencdict, 
eftoient faits de Clement : & ainf 
fi, &c. Solutio. Je dis que tous les 
anciens Cardinaux , ou la maire 
partie furent à la Elcétion de Be. 
nedidt, & ainfi Benedict eft vrai 

. Pape. 


Jidicencore que les Ambaï:adeurs 
de N. S. Pcre envoicrent devers 
l'Intrus ; ne cederent mie, quand 
les Anticardinaux, &c. ne nc vou- 
lurent retourner, pourquerir puif- 
fance. Je refponds , qu'ils cfloient 
cnvoiés par NE , pour les raifons 
que j'ai touché aurres fois Quard 
ils ly propofcrent toutes voics re= 
pcribles, par quoi l'en pourroit 
avoirunion, voire jufque a ceffon, 
ne fufhloic-il imié ? Quant cit de 
retourner, ils ne retarderent mice 
quinze jours à clire. 

Or confiderés doncques comment 
ils peuffene eftre venus devers N. 
$. Pere, & avoecques ce, je croi 
qu'il n'eftoit mie convenant qu'ils 
cedaffent en la main de leurs 1dver- 
faires. Item, chacun fccic bicn 
comment les Irtalienstreuvent leurs 
promeffes : quand ils euflene cedé 
en Îcurs mains, comment fuflions- 
nous venus à Election? Ils euffcnt 
dit: Nos Cardinaux pour crainte 
de la communication avoecques 
eux; & pour ce, fi le Pape fuft 
prefent à convenir avoecques eux, 
1] les povoit habilirer : & pour ce, 
je me merveille moult comment 
Monfieur le Patriarche appelle 
noftre faint Pere hercfiarque. 

Etfe levele Patriarche, & com- 
mence ainfi: Monficur le Decen, 
j'ay ditainfi, qu'il eft tenu fur pci 
ne de fcifme à pourfuir l'union de 
l’Eglife, ne ceflion, & dés 
qu'ilavoit juréde ceder, altero ce 
dente ,mortuo, vel ejeito : ilfavoic 


bien la mort de l’Intrus : donc- L 


ques que ne ccda-il? Et pee 
qu'iln'eneuft riens fceu, ne deuft. 
il micavoir garny, & premuni {es 
Ambaxadeurs de bonne puiffance, 
en ces trois cas , Mmortuo, cedcnte, 


D d 


LS 








210 Preuves de la nouveïle Hifhoire 


vel ejefto, non pas cz mains des 
Anticardinaux , maisentelle ma- 
niere, que l'en en puftavoirunion. 
Et à ce que vous dites qu’il fic of- 
frir ceflion par l'Evefque de Saint 
Pons , ce ne fut mie nucment & 
fimplement, ce ne fut que couver- 
tement. 

Le Decen recommence ainf. 
Monficur le Patriarche me donne à 
entendre fon argument , & dir que 
N. S. Pere favoit bien la maladie 
de l’Antipape. Par Saint Mortie 
n'en {ceis riens. Je croy qu'il n’eft 
pas Mcdecin PL là : Mais je 
fuppofe qu'il lefceuft, & qu'ilfoit 
tenu de ceder, & proceder par 
toutes voies, &c. Ef-il pourtant 
tenu de bailler puiffance de ceder 
auflitoft ? Ne faut-il mie premier 
favoir , fi l’autre veut ceder ? Mais 
à ce que vous dites qu'il la doit 
offrir : je dy qu'il la fit offrir par 
Monficur de Saint Pons, & dit, 
& refpondit l’Antipape , que je 
metre en la main des hommes Îa 
puiffance que j'ai immediate de 
Dicu , abfir, je mey en poñtifqu'il 
la fit offrir, & pour ce que l’en 
me dit que je ofe debourder, je 
vous bailleraï par efcript,pour vous 
informer. 

Le Patriarche recommença 
ainfi: Jevous demande s'ilsavoient 


! puiflance d'offrir fimplement ? Cy 


gift lefait. 
Le Deen. Je vous refpons qu’il 


p'eftoit pas requis qu’il la leur allaft 


prefencer à Rome. 


Le Patriarche. Monfieur Île. 


Decn, je m'en raporte à vous s'il 

efttenu ou non de laoffrir , par rous 

les lieux où elle pourroit profiter, 
our avoir union ? 


Le Deen refpond. Je ne fuis 


pas maintenant icy , pour en dire 
mon opinion. Je dy l’autre jour 
qu'il y a aucunes maladies, que 
les Mcdecirs appcllent hercditai. 
res, pource que elles font trop enra= 
cinées, & quelle medecine que ler 
y mette ne pourfite que poy, & 
qu'il en faut leiffier faire à nature, 
&c. Nous avons que le Royaume 
de Jerufalem fut divifé, & que 
Jeroboam leufurpoit, & le tenoic 
induement : quand on le vouloit 
Aller deboutter,& leabbatre, Dieu 
dit que l'en fe retardaft, & qu'il 
avoit faic cely fcifme. /r4, die 
je de ce prcfent fcifme : que il pou 
voit eftre que Dieu , pour nosde- 
merites nous voloit punir. Jene 
pouroie pas foldre à routes leurs 
raifons. Je conclu finallement, & 
inferc ex premiffis, que attendu 


qu'il n'a encore fait chofe, &c. 


que vous devés ly tenir ce que vous 
ly avés proumis, & ainfi, que vous 
devés demorer en fa dileétion : que 
fi vous le faires, vous mettrés la 

aixen Cité de Jerufalem , laquel- 
À paix concedat nobis Alriffimus , 
qui eff beneditlus in fecula. 

Le Deen: Sire, Meffcigneurs 
de par de-là ont eu fept audiences 
deja , & nous que trois, que vous 
nous donniés encore duc à 
repondre à leurs raifons , & fpecia- 
lement parun Theologien. 

Le Patriarche: Sire , gardés 


l'ordre qu'en à accoutumé de te- 


nir en voftre Confeil: quand l'en 
a parlé d’une pare, il faut tepli- 
quer de l’autre : auffi Monficur du 
Mont S. Michel n'a point re- 
pliqué. 

Le Deen: Auflin’a Monfeur 
de Tours. 

Or fe licve l’Archevefque de 


» ve Le 1 LA Las a 


du Concile de Conffance. 27€ 


Rdms, & dit ainf: Il a plu à 


noftre Seigneur que je foie Arche- 


vefque de Reims. Oyés deux mots: 


J'ay pitié es Prelats de ma Pro- 
vince , que vous les tenés fi lon- 
guement. Ils {ont fur mes epaules : 
ils n'ofent parler ; je m'en plain 


, Pour quatre, on ja cftc fi lon- 


guement. Ceux de Paris n’en font 
compte. Je fupplie à mes freres, 


fubgés, & amis, qu’il fufife de ce 





ui eft fait, & que nous foiomsa f. 
Émblés à conclure. L'en touchele 
Pape, l'en couche le Roy ; l'en par- 
le de la Foy. Il vaufft micux en 
parler à l'ecole. Je penfe qui pou- 
voicfufhre, s'il plaifoitau Roy. 11 
n'cft fi mauvaife conclufion , où 
l'en ne trouvait aflés à arguer. Ec 
ainfi fin de la repliquede M: Guil- 
laume Fillatre Decn de Reims. 





Die oétavä menfis Decembris , etiam Rege præfidente, rc. pra 
parte Vniverfitatis Parifienfis Dom. Patriarcha propofuit 
replicando ea que Jequuntur. 


€ Ire, en voftre abfence autrefois 
je fu chargiés de parler en cet- 

te miticre, & quand vous futes 
venu , Vous voulites que je reci- 
tafle ce que eftoir dit devant. II 
m'eft enjoint que je parle mainte- 
nant contre Monfeur de Tours, 
& contre le Deen de Reims, & 
que je refponde à leurs raifons , 
& ne fe merveille nulx, fe je parle 
trois fois en cetre matiere; car ce 
quej'en fais, c'eft de voftre ordon- 
nance : & aufli la feconde fois que 
jeparlai, je ne fisque epiloguer ce 
que je avoie dit en voftre abfence, 
& auffi certe matiererequiert bien 
que l'en y parle plufieurs fois. Le 
Prophete nous admonefte, clama, 
ne cefies. c. fi Rettor. 40. dit. les 
pond ont faittes, je 
es fais paæillemenr, & les veul 
avoir pour dittes, en la fourme & 


* maniere qu'ils ont fait. 


Le Deen de Reims a pris {on 
theme Job. xv. & a dit: je [nr 
dilettione mea , & pour ce qu'il fait 
àmon propos, je prendrai ce que 


s'enfuit immediaté , dans lemefme 
chapitre. Si fervaveritis mandata 
mea, manchitis in dilettione mea. 
Ceux qui mes mandemens feront , . 
en mon amour demourront.Noîftre 
Seigneur Jefus-Chrift dit ,que un 
bon Pafteur doit mettre fon ame 
pour fes ocilles, & dit aufli que 
nous devons aimer nos proifmes , 
comme nous mefmes. Or confide- 
rés , fi les deux contendants du P2- 
pat, gardent Îles commandements 
de Dieu,qui maintiennent & nour- 
riflent ce fcifme:ils fonte anarhema- 
tifati, @ excommunicati : ils ne 
demeurerent mie en dileétion. c. 
andi denique 16.4. 1. Confiderons 
quelle pitié c'eft , leiflier le peuple 
tant en peril & en doute, pour 
convoitife de tenir une Chappe 
rouge. | 

Le Deenrecommanda fort l’au- 
tre jour charité, & faifoittres-bien; 
car fans elle , toutes les autres ver- 
tus font nulles, ne ne pourfitent 
aucunement. Et pour ce, dit le 
Canon adpe. diff. 2. c. 1. que nul 

Ddij 








242 


nc va où il veut à aller, s’il ne va 
par la voïe , & par les moïens : 
auffi fans charité nul ne prouffite 
en riens qu'il faice. Ce n'eft mie 
aller, ce eft errer ,à qui n'eft en 


charité, & pour cela repute l’A- 


poftre, la plus haute & k plus. ex- 
cellente de toutes les vertus ; & 
pour ce que nous vcons que les 
deux contendants ne font mie en 
charité ,nous devons faire le com- 
mandement de Dieu, qui nous dit 
que nous nous départions de ra- 
bernaculis iempiorum hominum. S. 
Auguftin, fur ce mor du Pfalmifte: 
S'ufcipéant montes pacem, dit auf : 
Ita majoribus obediatis ,nt 
Chriflum anteponatis. 

Les plus excellents en l’Eglife 
de Dieu font les plus oblisiés à 
nourrir & conferver l'Eglife de 
Dieu cn union & en vraye paix, 
& demeurent en vraye paix,en uni 
té avec Jefus- Chrift ; & ainfi ceux 

ui fe départent de l'obciflance 
à ces deux contendants, gardent 
le commandement de Dieu , & de- 
meurent en {a dilection, comme 
dit le theme que j'ay pris: Si man- 
data Mea Er Ant , Manebitis 
in diléélione mra, & affin que je 
ne Le oublie, parce qu'en compare 
Le Pape, &c. Se je favoie mon pere 
anermi du Royaume &jc le ecciffe,, 
je le fais fans paine: Nemini ma- 
jores lagendum putaverunt eum, 
qui ad Patriam delendam, © pa- 
rentes ,& liberos interficiendos ve- 
nerit , quam fi filius patrem , aut 
pater filism occidifiet , fine [celere, 
c'iam pramio afficiendum omncs 
confttuerunt. Eft textus Legis mi- 
nimcé, ff. de Relic. G fumpt. fun. 
Doncques, puifque ces deux con- 
tendants veulenr, pour lcurs pom. 


— per 


Preuves de L nouvelle Hifloire 


pes, effacer & deftruire ke Païs ; & 
occire nos ames , à tout le mains: 
nous pourrons nous deffendre. 

Le Deen de Reimsglifoit que 
je avoie appellé les deux conten- 
dants fcifmatiques & hercriques. 
Johannes qui glofa le Decret, dit 
que ceux rs contempnent les De 
crets des faints Peres anciens, .& 
par ce divifent l'Eglife, font he 
retiques. Le Deen difoit que pofé: 
A majeure fuft vraye ,iln’ya 
point de mineure ; car le Pape, 
cedit-il, n'eft mie contumace. Je 
viens à la mineure , & à monftrer 
qu'il eft contumace. Il eft vray, 
tous le feivent , que l'Eglile eft 
en plus horrible fcifme que elle 
fut oncques. Vous fciftes mettre, 
Sire , toute la diligence que vous 

euftes, à favoir comment le Pcu- 
ple feroit mis hors de ccft horreur, 
&comment l'en poroitavoirunion,, 
& fut regarde que chacune des. 
obéïfances eftoit fr forte , qu'il 
n'eftoit mie poflible d’avoir union 
par difcuflion de droit de l'une. 
ou de l’autre-partie, & pour ce fut 
appointié la voye de ccflion , com- 
me la plus fainte, & meilleures, 
car les autres de l’obéïffance de 

ar-delà fe tiennent aufli forts de 
ee droit , comme nous faimes. 
par-decha. 

Et à ce propos il me fouvienc : 
que J'eftoie avec Benedict , avant 
qu'il fuft Pape , quand il eftoit 
venu. par-deçà., pour devoir aller 
en Angleterre , quand il parla en: 
cette Ville avec Gloceffre : mais il 
ly dit avant toute œuvre, nous ne 
vous. donnerons pas paffage à venir 
en Angleterre, {e vous voules ve- 
nir pour nous reducer , & ramenet 
à voftre obéïflanct; car nous crcang 


+7" 


du Concile de Conffince. 213 


auf fermement avoir bon droit 
fcut vos. Sumns radicati in fide ; 
ne vous en travaillés point. Sc 
vous vouliés , Sire ,courir encon- 
tre celui de Rome, ceux de Rome 
vendront fur cely de par-dechà, 
& contre ceux de fa partie 3 & 
les Princes de par-delà foufticn- 
dront le leur. + 11 fut moult avifé 
autrefois , que l’on y affaïaft par 
predication , à les ramener ; l’en 
n'y fit riens ; ils font trop indu- 
rés. | 
Affin que je ne leiffc, lc Deen 
rccommandoit moult fort la voie 
de réduction, & explicabar de ceux 
de Genes. La verite c& telle , fclon 
que j: fuis informé, pour ee que 
vous. avés entendu que Bencdiét 
vouloit cedcr , vous fciftes infor- 
mer vos fujets de Gencs:; & quand 
ils ont veu fa bonne volonté, Dicu 
feeit comment ils en font mal con- 
tents : jem'en pañle , je men rap- 
porte à cequiencft. Je prensun 
point : Le Dcen dit, que fe Bene- 
di& cedoit, ce feroit fortcfcr 
attie adverfe. Æfoc non venit de 
L, fonte. N'avons-nous mie du 
Roy Salomon , qui ajugea l'enfant 
de celle des femmes qui amoit micux 
y ccder , que de fouffrir qu’il fuft 
divifé? Je eroy fermement que fe 
Bencdiét euft accepté la voie de 
ceflion , comme il eftoit tenu, & 
de droit , & par vertu auf de 
fon ferment, qu'il fuft maintenant 
vrai & unique Pape; & à ce propos 
le Duc de Glocefire difoit que il 
obéfroit voulentiers à cely qui fe- 
soit le plus preft de ceder. Mon- 
eur de Tours{e fondoit que Be- 
nedict eft vrai Pape, & qu'il eft 
| canoniquement éleu, par les Car- 
dinaux auxquels en competait la 


+ 


puiffance; je m'en rapporte à lui, 

S'il cft aufli vrai Pape comme 
fut faine Gregoire, fi eft-il tenu de 
ceder : fr pat ccffon l'en puet avoir 
union, & s'il ne le fait, il neft 
mic Parer Patram, [ed Pater er- 
roram. Je Île preuve : Si le Pape 
no colligit ad Chrifum ,ileft dit 
Pere de fcifme. c.guoniam verus: 
24. q. v. llnely eft point licire 
federe in l'apatu, s'il ne fair tout 
fon pouvoir de unir l’Eglife. c me- 
mor fum.morrem languentibus in: 
figit, qui cum polie, &e. 1left 
pire que fcifmarique , s’il a ie 
union , par toutcs les mcillcures 


 & les plus bricves vofïcs qui fe 


peuvent imaginer. Ainfi doncques 
ileft tenu à acccpter ceflion, puif. 
que che cft reputée , &c. Mais en- 
core, outre cette obligation genc- 
rale, il ef obligié plus cfpecialc- 
ment ; car avant qu'il fuft éleu, 
pour ce que l'en regardoit que l'en 
ne poyoit venir plus briefment à 
union , que par la voïc de ccflion , 
lui,& les autres Cardinaux jure- 
rent que cely qui feroic éleu, 1x 
accepteroit , & par ainf il eft 
noftre vrai detrcur à ceder, nobir 
debet. 

Le Deen difoit ; voire , il cft 
tenu de ceder , en cas qu'il fem- 
bleroit bor aux Cardinaux; & 
quand l'en ]y a répondu, ilsone 
ainf arbitré, & Fen ont affemble… 
ment requis; il dit : Ils ont mal 
arbitre , il faut avoir recours À 
l'arbitrage du bon homme. C’eft 
tres-mauvaifement dit, cc me fem- 
ble , il feeit bien le contraire, & 
veut ce débattre contre toute rai- 
fon, contre l'opinion & conclufion: 
du Confeil de France, Je ne fà 
qu'il y penfe. C’eft auffi. bérilleufe 

d iij 


LR 
74 


— - Te RS cn SE 








214. 
cofc de dcffendre une erreur, com- 
me de la metrrecnavant. c. fuper 
quibuf[dam, de verb. fign. Imo, c'eft 
propre hercfie, qui la deffend per- 
tinacement. Je fai bien que le 
D:cn eft un bon prudhomme : je 
croy bien qu'il ne Je dit, finon 
pour arguer & débattre la ma- 
ticre. 

Vous avés autrefois fair affem- 
bler Confeil , & encore en pu 
 gneur nombre de Prelats qu'il n’a 
cy de prefent : tous ont cfké d'une 
opinion, qu'il eft tenu d'accepter 
la voie de ceflion de droit, & m4- 
ximè ,attendué la cedule du Con- 
clave qu'il a jurée. Le Roy de 
Cattille l’a approuvée; fi a fait le 
Roy d’Arragon , & l'en fupplia 
autant comme il puft faire à Dicu 
du Ciel, & aufli a fait le Roy 
d'Angleterre. Je croy que le Deen 
& moi ferons bien-toft d'accord 
& d'une opinion ; car il a ditque 
fe l'autre la voloit accepter, & 
Benediét ne fe y defcendift, qu'il 
le auroit fufpeét de fcifme. 

Or veons, quand l'Empereur 
de Rome l'en requeroit, &c. lau- 
tre dit que l’en a prefentée trop 
nuëment faire ceflion. Je croy que 
l'en La y prefentoit affés raifon- 
nablement. L’en la ly a prefentée, 
en cas que l’autre la voudroit ac- 
cepter : il Iy promift en cas, &c. 
de ly pourveoir fi bien à fon eftar, 
qu’il en devra eftre bien content. 
Qui le pourroit excufer de contu- 
mace> Je croy qu en ne pourroit 
trouver en homme, maire contu- 
mace, qu'il aen lui. LeDeen dir: 
Hl a offert convention, voire, à ne 
partir d'icy jufqu'il y ait union. 
Je répons : Cette voie de conven- 


tion a efté réprouvéc par les Car- 


Preuves de la nouvelle Hifloire 


dinaux & par les Ducs, quand ils 
furenten Avignon.Jene voy point 
telle apparence en la voïe de con- 
vention, comme il veut dire qu’il 
y a Je ne confcilleroie point, 
Sirc, que vous, & le Roy d’An- 
glcterre conveniffiés enfemblo, juf- 
qu'à cc qu'il y euft premicrement, 
aucuns points appointiés cntre vous 
& ly,& qu'il y euft aucun traittié 
precedent. Ne iy dirent mie Mef« 
ficurs les Ducs en Avignon, que 
encore laboureroient-ils voulen- 
tiers à la voïe de convention qu'il 
pretendoit ; mais que finellemenc 
cn cas qu'il n’y auroit point d'ef- 
perance convention , qu’il 
voufift ceder , & que ainfi le pro- 
meift ,il n’en voulut oncques riens 
faire. 

Par fa voie de convention, l'en 
ne puet labourer , finon , ou par 
difcuffion de favoir qui à droit, 
ou non } ou par réduétion, ou pat 
ceffion. Par difcuflion , c’eft im- 
pofible : par réduction , c’eft cofe 
inutile : pofé que le noftre fuft f 
fol , qu'il fe fuft réducé à l’autre, 
& quil lui voufift obéïr , non in- 
fequemur ipfum ; & je croy auf 
que ne feroient ceux de À on à 
le leur. Ne par voïe de ceflion. 
Pourquoy ? Quand elle ly fut of- 
ferte , il dit qu'elle n'eftoit pas ju- 
ridique; non pas prattiquée autre. 
fois, refurée comme non convenan” 
te. Eten fa derniere réponfeiladit 
que en Cas que convention ou com 
promis ne pourroit feder ce fcif- 
me, qu'il oupveroit voïes juridi- 

ues , par quoi J'en auroit union 
en l’Eglife. : 

A quand artend-il ? S'il fceie 
Re , pour l'union de fainte 
Eglife, que ne Je met-il en cffet ? 





) 


da Concile de Conffance. . 21 


Je retourne encore à celle arbitre 
de bon homme, que à l’Eglife qui 
l eft obéïffant 3 c’eft le meilleur 
Arbitre, & le meilleur Juge qu'en 
puifle élire. Orils ont déja arbi- 
tré. Le Roy de France, le Roy de 
Caftille , de Arragon , &c. ly ont 
dit que le Cardinaux ont bien ar- 
bitré. 11 eft doncques tenu de ce- 
der : les Loix l'y obligent ; fon 
ferment le contraint. Er a:nfi il 
appert clerement, puifqu'iln'ena 
voulu riens faire , qu'il a cfté, & 
eft proterve ; & ainfi appert que 
telle contumace eft fcifmatique , &c 
herefie formelle. 

Le Deen dit que la grigneure 
partie fuc d'opinion que il fuft 
reftitué ; je m'en rapporte au Chan- 
celier, qu'il n’y cuft oncques voix 
requife, finon en confufion , mais 
vous fuftes décheu , Sire , par vof- 
tre bonne foy. Îrem, il jura ceder 
en trois cas ; altero cedente, mor- 
tuo, vel ejeëlo. Par lemoïen dela 
rcftitution que l'en ly fit, il jura 
que ne dircétement , ne indireéte- 
ment il n'empefchcroit , &c. Qu’a- 
il fait , quand il s'eft trouvé au 


. Siege Papal ? 11 a tenu les Prelats, 


ui ont cfté promeus au temps de 
L fuftraxion, Intrus ; & quand 
ils font allés pardevers lui , ils 
n'ont peu finer de leur befongne, 
jufqu'à tant que les pecunes ont 
efté les premieres. En Ë appellant 
d'utrus , il vous note, Sire, de fcif- 
me. Jla mis une noteen vcftre 


maifon , Sire, qui n'en partira ja- 


mais. IL à mauvaifement tenu ce 
qu'ilavoit promis; &ainfi il femble- 
roit que fu PROIS que vous lui eufliés 
aucune cofe promis, que vous ne fe- 


riésmietenu,quand il ne tient defa 


partie. c.pervenis |. 2.4c j#rejur. 


Nectuei,etiam fi promiffum tuum 
juramento , vel Fidei obligatione 
interpofita firmafles , aliquatenns 
teneri x fi conffat eum condition 
minime paruiffe. Sunt verba tex- 
tus illius capit, pervenit. 

Mais quoy? quand fon adver- 
faire eftoit malade , il le favoit, 
& oyÿoit chacun jour. Item, il 


avoit fes Ambaxedeurs par-dela ; il. 


deuft avoir fibien munis de puif- 
fance, que &c. mais il n’en fitonc. 
ques riens. [Il envotoit offrir à un 
malade , qu'il voufift convenir. 
C'eft bien au propos : quand puet- 
on mieux dire que un Pape eft con- 
tumax , que quand il tient l’Eglife 
de Dieu en fcifme ? où trouvera- 
J'en plus grand heretique ? Mais 
Bencdié tient ainfi l'Eglife cn ce 
fcifime, per predi£ta ; doncques la 
mineure appareft prouvée : & ainfi 
s'cft rendu au Deen, qui difoirque 
nous n'avions point de mineure. 
Mais je viens aprés. Lu 

Le Deen diloit : Veés cy mer- 
veille. Le Patriarche veut faire le 
Roy Juge du crime de herefie : le 
Roy n'a point cette puiflance. 
Sire, il fceic mieux qu'il ne dir. 
Appelle-il cette Compagnie Chaf- 
nus , où Parlement ? Sire, vous 
avés plus de Evefques, & de Ar- 
chevefques , que n'ont les Rois de 
Caftille , d’Arragon, de Navarre, 
d’Angleterre,&c.En voftre Roïau. 
me , & en Dauphiné, vous en avé 
cent dix. Cette Compagnie donc= 
ques auroit bien connoiffance de 
hercfe , s'il cheoit à point. Item, 
comme difoit hier Monficeur |’ Ab. 
bé du Mont, nous 1e fommes pas 
cy pour condemner Je Pape ; mais 
nous fommes icy pour seoir la no- 
torieté de ce crime. Jemey un 


exemple familier : Quand Johannes 
Papa 21. cheuten l'erreur de vi- 
fione bearà , fi-toft que l'Univer- 
cé le {ceut , elle vint au Roy: le 
Roy {y manda tantoft c ré- 
vocaft , ou autrement il y pout- 
veroit, Je n'ai la Bulle de É ré- 
vocation ; &s’ilne l’euft révoqué, 
il l’euft faic ardoir : il ne ly pro 


-mettoit pas pruné meurcs. 


11 ditque j'ai dit que Benedgict 
eftoir bon homme : J'ai bien dit 
que quand il eftoit Cardinal , il 
eftoie de bonne renommée : il dit 
vrai. Je jure en ma confcience , 

° . A / . 
qui fi j:euffe eu voix à la élection, 
que je l'euffe voulentiers éleu:mais 
yraïement je ne le ferois mie main- 
tenant , {e j'en avoie la puiffance. 
11 faifoit l’Aigneau-Dieu : il fem- 
bloic que ce fuft merveille , ee 
n'eftoit que toute faintife. 1l y 
avoit un Moine en‘un Mouftier, 
qui faifeit fi fort le Religieux, 

ue merveille : il jeünoir trois 
Dis la femaine , il n'y faillit ja- 
mais ; avint qu'il fut éleu Abbé; 
il ne jeûna plus : l'en ly demanda, 
Sire , vous fouliés jeüner, vous 
en avés toit oublie voftre couftu- 
me. Il répondit qu'il faifoit lors 
Ja Vigile de la Fefte où il eftoit. 
. LeDecn a dit aufli, qu'au temps 
du Pape Clement , les Prelatures 
gftoienc venales à Cour de Rome: 
qui plus en donnoit , les empor- 

oit. Je voudroie qu'il s'en fuit 
teu. J'ai connu Clement, il n’a- 
voir point juré à ccder ; mais je 
crois que s'il euft vefcu parun an, 

ue nous euflons maintenant PE 
en l'EglifeJe fuis certain qu'il me 
enchargea , & le me bailla par 
écrit, de dire à Monfeur de Ber- 


sy , qu'il cftoir du tour preft de 


216 Preuves de la nouvelle Hifioire 


renunchier à la Papauté, pour fe 
bien de l'Eglife. 

Le Deen difoit , que atrendu 
le lignage de Benedict, il eft à prée 
fumer qu'il eft bon; mais je crois 
que fi l'en le doir préfumer en au- 
cune perfonne pour le lignage, 
que l'en doit préfumer en Cle- 
ment; ear il cftoit de plus grand 
Rang ; & de meilleure lignée, que 
ne fur oncques Perre de la Lune, 
qui eft maintenant Bencdiét. Ceux 
qui en ont baillé la memoire au 
Deen ,onttres-mal fait. Mais Dicu 
fceit comment l’en impetre main 
tenant un Bcnefñce ; s’il en faut 
dire la valeur ,avant, ou puis, & 
bailler argent 5 les Prelatures , il 
les rient en fa main, un an, ou 
deux ; & Dieu fccic s’ily a réparar 
tions faittes , tant comme celles 
font en leurs mains, ne les droits 
pourfuits , & ainf les Eglifes fonc 
détruittes : je ne me y veul plus 
longuement arrefter. fie femble 
qu'ils ne {ont point fi confcien: 
‘cieux, comme l’on voudroit bien 
dire, Comme diloit Monfieur du 
Mont, fe le Pape prend riens pour 
cofe efpirituelle, ne commettra-il 
pas fimonie ? | ï 

Le Deen de Reims difoic qu'il 
offroit de prefent, &c. Le Roy de 
Caitille y a envoïé n’a gueres; 
mais il l’a refufé, &c. Je n'ai la 
Cedule devers moi : mais quoi à 
S'ileft herctique, que yaudroit EX 
ceffion maintenant ? S’il eft here 
tique, il n’eft plus Pape, & ainfi 
{on offre n’cft mie fufñfante main. 
tenant, à 

L'en dit outre, qu'il veut main- 
tenant aflembler le Confeil : je me 
rapporte à ce quien cf. Jrem, 
il veuc aller en Lombardie, & dit 


qué 





Un Concile de Conflanre, 217 


que vous Îy avés promis de lui en- 
voier Monficur de Bourbon, &c. 
Regardés comment l'en tire à vous 
‘deccvoit, pour voftre benignité, 
& dit que vous lui aviés juré. Et 
puis fi vous le aviésjuré, le ferment 
feroit contre celui que vous fires à 
voffre coronation , que au fait de 
l'Eglife, vous procederiés par le 
Confeil de vos Prelats. 

Le Deen à aufi dit qu'ilya 
aucunes maladies, où il ne faut 
point decure , nede medecine, & 

u’il faut leiffier faire nature , & 
dit par femblablement de ce fcif- 
me: Je croy bien que c’eft ce qu'il 
demande, que demourer. Sire, 
vous ne fairés pas ginfi: vous y 
remedierés. Les Medecins veulent 
bien que à telles maladies heredi- 
taires, de quoi je parle , polé 
qu'on ne les puiffe curer , qu'en y 
mette m:decine prefervative, que 
au mains la maladie ne croifle. 

« Je viens aprés à Monfieur de 
Tours. Idifoit que la Election du 
Pape appartient aux Cardinaux. 
Je fuis d'accord avec luy : maisje 
meyenjeula raifon du chapitre Si 
duo contra fas. 79. diff, c. Si quis 
pecuniam , cad. diff. c. In nomine 
Domini.23. diff. © 63. diff. Et 
voudroie bien ly avoir donné mon 
caperon , & ilmey euft folu. Les 
Docteurs tiennent que quand il y 
a contemps entre deux , que l’on 
ne doit obéïr nià l’un ni à l’autre. 
x1. 9. C. 1. Il difoit : La Gloffe 
que vous avés alleguée au chapitre 
Si Papa 40/diff. eft reprouvée, & 
allegua Petrum de Palude. 11 fceit 
micux qu'il nedit, fauve fa grace. 
En cas de fcifme, contumace eft 
herefic. ‘Il y a deux manieres de 
contumace. Si aliquis feminet er- 


rorem , flatim revocet 3 aliks, Ge 
c. ad abolendam. de hareticis. Item, 
excommunicatus , fi fuflineat ex- 
communicationem per annum,e 
bæreticus. 

11 difoitoutre du Pape, ilu’eft 
ne Dieu, ne pur homme. Il cft 
bicn vrai que fi le Pape faifoirce 
qu’il doit faire, qu'il eftdigncde 
gloire & de loüenge : mais ce Pape, 

ui tient par fa convoitife, & par 
bn ambition , l’Eglife en fcifme, 
eft digne de cftre condamné com- 
me Lucifer , fans aucune miferi- 
corde. 7. g. 1. Praful , © bé 
Johann, Glofa Decret. Je confi- 
dere ce que difoit Seneque, qu'il 
vaut mieux offenfer {on Prince, 
pour luidire verité, que le flater 
our lui complaire. Ain me veul- 
e Dieux aidier , comme je ne vou- 
droie nul mal de fa perfonne; ain 


fois voudroie qu’il fuft vrai Pape 


unique : jai eu plufeurs fois avec 
lui Éamiliere converfation. 
Monfieur de Tours arguoit 
tres-bien pour nous , qui s'en feroit 
donné garde. Vecs-cy comment 
il difoit, qu’il ne faut point par- 
ler des faits du Pape, fi ce n'eft 
au Confeil General , & parloit de 
Benedi IX. Il fait trop bien à 
noftre propos. Le Roy Henry fit 
affemblerles Prelats , non mietant 
commeilyenacy, & fit banir Be- 
nedict IX. & fon advetfaire , &c 
fit elire Clement 11. Je ofe dire 
fcolaftique, que fi nous vouliens 
proceder canoniquement ; nous de- 
verions confeiller au Roy, quil 
renfift ces deux contendants , & 
fes mettre à depofer, & qu'ilen 
feiftelire un autre..c. de Liguri- 
bus. allegato per Abbatem heri. 


| Suppofé qu'il foit licire aux gens 


Fe 





Preuves de la nouvelle ‘Hiffoire 


du ficcle, de contender pour leur 
Prefidence, il ne left nullement 
aux gens de l’Eglife. Er utinam 
que l'on euft au commencement de 
ce fcifme , tenu le Confeil de Bru- 
tus , & qu'en euft ainfi fait des deux 
contendants , qu'en les euft fait 
joufter enfemble, comme il fit, & 
que lc vaincu fuft nié, & le vain- 
queur brullé. 

Item, Monfceur de Fours ap- 
pclle du Pape Simach, & de l’au- 
tre. Je refpons que le cas n’eft mic 
femblable. 11s cftoient Papes uni- 
ques, SE en Item, ila dic 
que l'en doit bien regarder qu’eft 
licire, qu'eft expedient , & qu'eft 
cofe convenable en cefte matiere, 
& dit que Fen a apercheu petit 
fruit Fe fuftraxion. Je me mer. 


veille moultcomment Clercs diene 


ceftes cofes. Si un homme efloic 
cheu en une herefie, & je ly faif- 
fe faveur , & que je ly donnañle 
confort en fon iniquité, je cher- 


roicen herefieavoccques ; & ainfi 
il eft neceffité de fe desjoindre 


d’avecques luy. Item il en ven- 
droit pluftoft à emendaticn. Sila 
fuftraxion euft efté renuë jufqu'à 
maintenant, nous euflions swnc pa- 
sem. & ne puct nul dire qu’elle 
n'ait pourfiré, & que l’en n'ait faic 
aucun bien, tant comme elle a duré: 
au mains l’en a tant fair, que les 
deux parties ont juré ceffion. 
Irem, il dit que oncques Île 
Roy ne fe departit, &c. il fauc 
}y mefmes. Dit quele Roy Charles 
obcit premierement à Gregoire, & 
soutefois, quand il fut informé de 
la verité, il obéft à Clement. Irem, 
nous lifons, que Liberins Papa 
eftoit reputé un vaillant homme, 
# ly obéifloient Les Prelats de 














_ France, & toutle Royaume. Vins 
aprés à la congnoiffance du Roy 
de France, que cely Libcrius 
faifoit faveur & foutenoig les Ar 
riens, en l'erreur qu'ils tenoienr, 
Lors le Roy, & rour le Royaume 
Jy firent fouftraxion. Philippe le 
bcl , voftre predeccfleur fit fuftra- 
xion à Boniface, & n'eft mie cofe 
nouvelle. Comment ? Aux nou- 
veaux cas, il ne faut mie pourveoir 
fclon la varieté des temps z 
I] difoit une autre cofe. Gar- 
dés que vous ferés, fi vous merrés 
la main en cette matiere, craignés 
u’il ne vous en prenne, comme ik 
fe au Roy Offas. Cet exemple faie 
trop mal à psopos. Jofias vouloir 
chanter la Me. & faire le facri- 
fice qui appartenoic aux Preftres, 
& ain à Lon droit percu fus fuir 
lepræ in vulin, locolamine anree. 
Si le Roy de France voir le fcif- 
me en. l’Eglife, dequoy fau- 
dra rendre compte & saifon au 
jour du Jugement , qui le gardera 
de ÿ mettre la main , & de faire 
tout le mieux qu'il pourra? Je croi 
que vous ne trouverés mie, qu'il 
y cuftoncques fcifme fedé en Con- 
feil General, s’il n’y euft aucun 
Roy en prefence , qui portaft la 
befogne, & qui y mit fa main. 
Puis dit aprés : Pourquoy cor- 
feille l'en au Roy de faire Dfre- 
xion , puifque les autres ne la fe- 
ront point ? Je repons Le Roy 
Charles nefe lcifa micäfe deter- 
miner à Clement, pofé que les au- 


tres ne fe y dererminaffent mic. 


Item , il a demandé, fi nous fai- 
mes fuflraxion , comment nous 
gouvernerons-nous.}? Comment fe- 
ra l'Eglife gouveméez C'eft im- 
poflible de la bien gouverner. Je 


ss — — LE 


du Concile de Conffance. 218 


Repons. La {uftraxion que fic le 
Roy de France au Pape Liberins 


dura par fepe ans, or toutes voies 
fut l'Eglife bien gouvernée, L'en 
dira : Nous fomtmes fans chief : ce 


n'eft mie bien dit. Johannes qui 
glofa le Decrer, tient que c'eft he- 
relie de dire que le Pape mort, 
l'Eglife demore fans chief. Ce ne 
fesoit mie bien dit. Jefus Chriften 
eft le vrai chicf , qui ne faut point. 
Aprés cette fuftraxion conclute , 
nous affemblerons à remedier à tous 
les inconvenients qui s'en por- 
roientenfuir,&ypourveral'en be. 
{e Dieu pleft. Quant aux fenten- 
ces des re contendants , nous y 
remedierons,parce que nous appel- 
lerons d'eux au Confeil General de 
l'Eglifeuniverfelle des deux obéïf- 
fances. | 

Mais l'en me dira: Les Uni- 
verfitésferont detruites s les Clercs 
nc feront point poutveus. Je re- 


pons , que l'en y avifera fi bon 
moicn , que l'en y mettra bonne 

rovifion, en cas que la fufiraxion 
ee conclure. Comme je ai dit, je 
ne me excufe point de parler en 
cette matiere ; car je en parle vo- 
lentiers, & en parlerois vo'enricrs 
mieux , fe jefavoie, & ainfi mcai- 
de Dieux, comme je n'ai rien dit 
pue vouloir injurier aucune pcr- 
onfe , finon pour fin d’avoir paix, 
c'eft ce que me eftoit cargié de die 
ré. Amen. Amen. 

Monfieur de Tours commence 
ainfi : Qu'il plaife au Roy , que 
ceux de cette partic aient audien- 
ce. Ilsonteu par delà fix audien- 
ces , & nous n'en avons eu que deux 

ar decha. Amen. 

Et ainfi fin de la replique, Mon- 
fieur le Patriarche pour la partie 
de l'Univerfité , faitteau Confeil. 
Amen. 





Le Lundy xv11. du mois de Decembre , pour la partie 


du Pape , le Dauphin Prefident as Confal , repliqua 


l'Archevefque de Tours œ qui Senfuit, € commença 


ainf. 


Fin que en la matiere qui a 

efté fi longuement deduite , 
E voltre bon moien, nous prinf- 
ions conclufion proufitable, & ho- 
norable : je prendrai pour en com- 
mencier à parler les paroles du 
Pfalmifte. Deus, judicinm tuum 
KRegi da, © jnflisiam tuam filio 
Regis. Pfalm. 61. 8 veulent ain- 
fi dire en François : Dieux doint 
fon jugement au Roy, & fa ju- 
ftice au fils du Roy. Dieux doint 


au Roy fon jugement , & {a ju- 
ftice à Da cnfant. Par la jufticeje 
entens la conclufion que nous que. 
rons; par jxdicimm , je entens le 
jugement qu'il nous donnera , par 
le bon s dfemere de fon Con- 
feil, & pourront eftre deduétes les 
paroles du Prophete. Orjerur in 
dichus ejus jufhitia, © abundantia 
pacis, donec auferatur Luna. 11 
fembleroit par ces paroles du Pro- 
phete , quequiofteroit Pierre de La 
E cij 





LA 


. Preuves de ls nouvelle Hifoire 


Eune, que l’en auroit paix. Et fi 
accorde à ce une Prophetie, qui 
veut dire ; que quand il y aura 
un Pape qui aura nom de Luna, 
de l'on fera prés d’avoir paix, & 
it au commencement cette Pro- 
phetie: Quando Sol orietur , Lu- 
na auferetur , Sc. Etpour ce veu- 
lent dire aucuns, qu'il y aura en- 
core au Siege de Romeaucun, qui 
aura figne du Soleil, & le bpli- 
ns à N S.Pere qui cft de la mai- 
on de la Lune. 
+ Pierre de Blais, en une de fes 
cpitres, là où il traite de l’Effat 
de l'Eglife, comparage, & dir que 
J'en puce comparer l'Efiat de l’E- 
glife à fa Lune, voire quand elle 
eft en fcifme ; car ainG comme la 
Lune decroift, aufli., &c. Et S. 
Hilaire dit, 3°. de Trinirare. Ain- 
Hi de l'Egtife, pour conforter ceux 
ui fe cfmoient d'elle. Eccleffa, 
cum opprimitur, crefcit, CUM ar- 
guitur , intelligit , vincir, cum 
wiscithr. C'eft grande pitié de cet- 


tetribulation, & croi que elle ne 


vient mie pour le dffaut du Pa- 


‘pe. Je croi mieux que elle vient 


our nos demerites,& pour nos def- 
Fi Selon que les fubgés font, 
l’on ordene les Prelats. Aucune 
fois le Prefidenteft depravé, pour 
es pechiés & demerites des fub- 
-g6s,& pour tanr,s’il y a aucun def. 
faut, nous ne ly devons pas im- 
puter, mais. à nos demerites; car 
comme a dit le Deen , N.S. Pere 
a toucjours cfté de bonne vie, & 
fainte converfation, & pour ce 
nous devons penfcr, que ce nous 
fait Dieux, pour nous corrigier , 
comme dient les Canons, que j'ai 
n'a guercs allegués. 
Csfte maticre a efté affés deme- 


née ;:i] cemps de conclute. Et pous 
ce ,pour en venir à la conclufon, 
je prens les paroles que j'ai propo- 
fées. Deus judicium tuum Regi da, 
& fais avant toute oupvre les pro- 
teflarions que fis autres fois, &c 
devife la matiere de quoi je veux 
parler, en crois parties principales. 
Je mettrai premierement aucunes 
fuppofitions touchantes à l’Ele- 
tion de Eltmenr, aprés je mon- 
ftrerai que de prefent la fuftraxion: 
ne doit mie cftre faite à: N. S. Pe- 
re. Tiercement, & finallement:,, 
je concluderai ce que nous devons. 
demander au Roy qu'il faffe en 
certe matiere, en metfant aucunes. 
excufations de Bencdiét.1 °.Je pro- 
ccftc fuppolé , ce que cft die deflus, 
favoir cft, que les Cardinaux ont 
puiflance de elire le Pape. 2°. Je 
fuppole, que cely qui cft eleu des. 
deux-parti® des Eardinaux, doit 
cftre renu pour Pape. 3°. Que 
tel eft vrai Vicaire de Dieu, &: 
Succeffeur de faint Pierre. 

Item , je fais une st 
qui nous devons demander Pape ?. 
Je repons que nous le devons de- 
mander aux Cardinaux. Ancien- 
nement la Elcétion du Pape ap- 
partenoit aux Princes feculters,. 
& auxlaics, pour obvier aux fcif- 
mes &aux imprcffions que {e effor- 
ceaint-de faire les fcifmatiques & 
heretiques , qui pour lors re- 
gnoient. Et aprés quand les fcif- 
mes furent fedés, {es Princes fe» 
culiers y renunchierent , & fut 
donnée la puiffance aux Cardi- 
naux. C'ft texte rout cler ; je ne 
le venl ja prouver. Mais je faisune 
autre queftion. Prefuppolé que Île 
Siege Apoñtolique vacant, tous 
les Caïrdinaux diem clandant exe. 


-  duConcile de Confance. | af 9 


tremum , à qui appartiendra la 


Elcétior du Pape? Aucuns repon- 


dent, que c'eft au Clergie de Ro: 
me, les autres difent , qu’elle ap: 
potes au Confeil Gencral de 

Eglife univerfelle. Hoffienfe qui 
eftoir Cardinal, dir, que le pre- 
micr cit le plus legier : Mais la {e- 
conde opinion eft la plus vraic Or 
veons les rermes en quoi nous fom- 
mes en fcifine. 

Chacun de ces deux conten- 
dants fe die le Pape: cy eft le pe- 
ril , & de ce vient la tribulation 
de l’Eglife: A qui demanderons- 
nous declaration de ce debat » Si 
vous dites aux Cardinaux, non; 
car ils font morts. Patet percafum. 
Si vous dires, par les Cardinaux 
quiont efté depuis faits, non: car 
ils font fufpeéts. Les Cardinaux, 
quand ils elcurent à Rome , par 
compulfion, venerunt Fundis, & 
ee qu'ils Eliroient de 
nouveau , & reputoicnt la elcétion 
nulle , & requirent cely qui avoit 
cité cleu, qu'il fe voufift aflembler 
avec eux pour elire. Jamais il ne 
voulift y entendre ; mais fit autres 
Cardinaux. Ceux qui eftoient ve- 


‘nus Fandis , reputerent nulle, & 


cafferentla Election qu'ils avoient 
fait à Rome, comme Ricre par for- 
ce, &-parcompulfion, Juxrac.S; 
quis pecuñiam 39, diff. 


Or entends , & vous dirai la 


couleur fur quoi ‘fe fondent les 
Romains; carils difoicnt que les 
Cardinaux avoient demeure avec 
lui par deux mois, aprés la Eie- 
tion , & avoient demandé & 
prins graces de lui , & promotions. 


Mais comment pourroir l'en ima- 


giner , s'ilcuft efté eleu canonique- 
ment, quil ne fuft demeuré au- 


cun avec lui ? Il n'en demouraonc- 
ques nul. S'ils euffent veu, & fceu 
qu'il cuft aucun droit, il ne fuf 
{ent pas ainfi tous partis. Îmo, 
tous ceux qui depuis font morts, 
cn la fin oncprisfur leurs confcicen- 
ces que Clement eftoit vrai Pape. 
Aink il ne faut point douter que 
Clement ne fuft vrai Pape: car 


le Roy de France fe enquift moult 


diligemiment de favoir lcquelavoit 
droit, & ncfe voulut oncques de- 
clarer, jufqu’à.ce qu'il fuft bien 
informe, & alors fe ceclara à Cle- 
ment, puifque le Roy l'aune fois 
declaré, il ne peur plus faire de 
doute, 

Se le Parlement de ceans avoit 
jugié une cofe, il ne fouffcroit 
qu'en la revocaft plus en doute, 
& cft à croire que ceux qui en 
font douteux , font en affection 
defordonnée, & hors des termes 
de raifon. Mais ceux de l'Uni- 
verfité , me diront : Vous avés 
bien prouvé que la Elcétion du 
Pape appartient aux Cardinaux, 
de par Dieu: il eft certain donc- 
ques que celui qu'ils elifent, eft 
vrai Pape, voire quandilsfont les 
deux parties des Cardinaux, que 
un foit Pape, & concordement: 
mais re ils en font ou clifent 
deux , fe dient-ils, il cft autre-: 
ment; car ne l’un ne l'autre n'a 
droit: & fe fondent fur le chapi- 
tre , Siduocontra fas. 39. diff. Je 


ne fäi s'ils l'entendent micux que 


Gratien, qui dit: Quando unu 
canonice , © alius apofatice ; quo- 


niam non eff novum 8.q.1. S'il. 


advient que les Cardinaux foicnt 
endivifion, par quoiilsen clifene 
deux; lorsaura vigucur cetteccn- 
ftitution , comme 1l avint quand 


Ecii} 





Preuves de la nonvele Hifloire 


il' yen eut quatre éleus , cap. in 
nomine Domini. : 

Je trouve quatre fcifmes cfpe- 
ciaux ; l’un du temps. de Gregoire 
VII. l'autre du temps d'Innocent 
IT. l’autre d'Alexandre 111. l'au- 
tre, &c: En tous ces quatre fcif- 
mes cette Conftitutionne fut point 
pratiquée :mais ainflois,pratiquoit 
l'en le Confeil du chapitre in no- 
mine Domini : l'en fe informoit par 
difcuffion , à favoir mon quiavoie 
droit ; & quand l'en trouvoit que 
l'un des je contendants. avoit 
droit, il demoroie au. Siege. &c 
Îles autres Intrus eftoient-déboutés. 
Et: ainfi appert que N. S. Pcre 


p'avoit pas de raifon de voloir 


ue l'en ft difcuflion du droit 

es deux parties ?.Ainfi vous voïés 
comment-la congnoiffancce de la fe. 
dation du fcifme doit appartenir 
au Confcil General de lEglife, 
lëquel Confcil peut faire le Pape 
quand bon lui femble & meftier 
en cit, Ainfi a l'en accouftumé à: 
faire és temps pañlés. 11 n'a efté 
nul fcifme qui aitduré par l’efpace 
d'un an, qui ainf n'ait efté bd. 
Vous ne le trouverés point autre. 


ment és anciens Decrers, & Chro- | 


niques. 


Et ainfi: y.eft grande pitié que 


nous ayions efté par trente. ans, 


ou environ en ce fcifme, & puis 
que maintenant l'en quiert voïés 
inconnuës pour s'en iflr, & fe 
Dicu pleft Noffeigneurs y avife- 


ront aucun bon & feur remede.. 


Je ne veul'mie reprouver la. voïé 
de ceflion ,en cas que l'en la pour- 
toit avoir francement de l’un & 
de l’autre des contendants. Maiftre 
Pierre Plaoul déduifoit hier com: 
ment cette matiere appartient aux: 


Princes. Je le ly confcffe bierrs. 
par moïensraifonnables.Je ne veul' 
mie dire que le Roy de France ne 
puiffe affembler fon Confcil pour 
favoir qu'il eft à faireen cette ma-- 
tiere : mais quand l'en dit outre. 


« que là voïe de fuftraxion eft la 
plus utile ,. je crois-que ce n'eft' 


mie l'opinion de tous. 
L'en a déja dit commente l'au- 


‘tre fuftraxion fut nuifante; mais: 


l'en me dira fi grandement de fail- 
ly. Je ofe bien dire qu’il n'a en 
core fait faute qu’il n’amendebierr: 
encore, à l’aide de Dieu. Ce que 
je dis, & veul. dire , je ne Je dis: 
mie par maniere de concl#on,. 
Mais par maniere d’exortation 


| & veul montrer que l'en ne Jydoit- 


poine faire de fuftraxion. Se il eft: 
c neceffité de falut: que nous re-- 
congnoifhons un Chief: au Sicge: 
Apoftolique, il eft de neceflité de 


 falut que nous recongnoifhons lé: 


Pape, qui prefide en icelui nue . 
eftre noître Seigneur, c. /. 22. diff. 
Jobannes. Andr; le note fur la Cle-- 


 mentine 2; deharer, & routes voïes, . 


Jicut. norant aliqui ,. homer paf 


acquirere gradum. tante perfeëlio= 


715 ,.it4 god’ non teneretur. 
Plaoul parloit de Jerufalemt: 


_ celefke, &c aufl de terreftre. Apocal.8. . 


Je dis doncques que certe. Eglile 
militante doit eftre conformée à 
l'Eglife triumphante , & que par” 
l'ordonnance de Jefus- Chrift , cet-. 
te Eglife milicante doit'avoir un 


Vicaire qui foit Paftour fouve- 
. rain de tous les Chrefliens: Clem.. 


ne Romani, Quand noftre Sauveur 


_Jefus-Chrift monta és Chieux, il 


ne voulut- mic dimiriere gregem: 


- fans Paftour. Mais l'en me dira:: 
. left bien vrai que l'en doit obéir 








ds Concile de Conffance. 220 


au Pape, voire, quand il eft vrai 
& unique Pape : je crois que ainfi 
eft de N.S. Pere; ainfi le ont tenu 
les Cardinaux. Mais l’en medira: 
11 faic fcifme.Je répons qu'il def- 
fend les droits de l’Eglile , afin 
que l'unité du Siege Romain ob- 
tienne & {oit deffenduë. L’en me 
dit d'autre part, que pour ce qu'il 


Fait fcifme, qu'ileneft caufe, qu'il 


Je mulriplie, qu'il ne fait m'e {on 
povoir AT {cder, qu'il doit eftre 
teputé fcifmatique, & confequem- 
ment heretique. Je ne doute mie 
que s'il fait (cifme, que l'en le 
doit reputer fcifmatique, & con- 
féquemment heretique, fe il y per- 
fevere. Mais la Glofc du chapitre 
dicimus 24. q. 1. l'en excule , & 
tres-bien , ce fembleroir. Noftre 
Seigneur le Pape fceit bien fon 
droit ; s’il le deffend & fouftient, 
ilne vient pas pour ce à eftre re- 
‘pPutÉ See 5 & ainf il fem. 
Êle qu'il n'e 

temps que l'en ly doive faire fuf- 
traxion. 

1] a efté autrefois dir que les 
Prelats ne font pas cy tous, ne les 
Princess que par nous qui fommes 
icy ly foic faite fuftraxion , il ne 


fembleroit mie cofe conveniente, 


attendu les alliances & le ferment 
d- ly a fait le Roy. Mais l'en me 
dira, #0n eff curandum de procés 
que le Pape faice + il ne le fauc 
point craindre ; ne le ferment auffi 
qui a efté fait en cette maticre, 
n'cft point à confiderer. C’eft bien 
Jegicrement dit , ce m'eft avis. 
Quanceft des Mandements du Pape, 
comme difoit J’Abbé du Mont, 


.ui li feroit fuftraxion decequ'il 


exige trop exceflivement , ou s’il 
commande cofe dont il refulre pc- 


_chié, je fuis bien ph rade Le 


point maintenant 


l'on ne en eft bien renu de lui 
obéïr , juxa notata per Innocent. 
in ©. Inquifitionis. de fenrenr. Ex = 
comm. Mais je ne fuis mic o lui, 
que l’en li puifle, ne que l'en li 
doie refifter, par maniere de re- 
bellion ; mais o toute humilité & 
revercnce. Juvta C. MeMOrIAM 19. 
diff. juxta Decretal. fi quando. de 
refcripr.Qualitatem confideres man- 
datt noftri , [en refcripri ,quere non 
imples, quia patienter [nftinebimus. 
Et pour ce difons-nous que en 
Mandements Roïaux ÿ a oppol- 
tion ; car ou l'impetrant a teu ce 
qu'il devoir exprimer, ou exprime 
cofe qui ne foit mie veritable. 
Et à ce que l'en dit qu'il appli- 
ue à lui Les collations de Bene- 
le , qui deuffent appartenir aux 
Ordinaires & Patrons , je répons 
u’il a fait comme fes Predccef- 
us , il ne fait à nullui injure de 
ufer de fon droit , autrement, en 
a l'en fait queftion, mais la cofe 
eft tousjours ainfi demortc. Et à 
ce qu'ils dient que la Conftitution 
de Clement IV. ne fut mic faitte 
au Confeil Gencral, ils dient vrai : 
mais in Concilio Lusdunenfr, les 


Prelats s'en complaionirent, & y. 


fit moderation Gregoire VIII. 
patet inc. fe incepit ffsrurum. Ce 
{eroit la manicre comment l'en 
devroit proceder. S'il eft trop ex- 
ceffif, s'en complaindre au Con- 
feil General. Semblablement au 
Confeil de Vicnne conqueffi [unt 
Prelati, des Collc&curs, Subcol- 
leéteurs qui prenoient les livres 
ez Eglifes, &c. 1ls dicnt aprés que 
les Papes qui en ont ainfi.uié, 
n'ont peu prefcrire; au mains ne 
peuvent-ils nier que ce ae fojent 
Ec iii 





Presves de la nouvelle Hifloire 


diuturni mores, confenfn nrenrium 
comprobati, & ainfi doiventenfuir 
nature & force de Loy. in c. inno- 
fuit, commencerent à referver de 
fruttibus Bencficiorum , de Juribus 
Camere Apoffolice. in c. fufcepri 
regiminis. Ainfi ne puer dire que 
ceftes Conftitutions ne aïent lieu : 
or venons maintenant aux 11ICOn- 
venicnts qui fe enfuivront de la 
fuftraxion, fi clle fe faifoit. 

Mopficur de Cambray a touché 
comment les autres Roïaumes en 
feroienc leur dérifion. Mais plus 
fort dient les droits, que ceux qui 
fe départent, avant qu’il fe foit 
declaré , font à réputer fcifmati- 
ques. Tous les droitsque a allegué 
l'Abbé .que l'en fe doie départir, 
parlent du Pape qui a cfté Apoftar, 
non mie À poftolique ; mais c«ft ic 
eft vrai Papc. Zrem , ceux qui f 
déparrent de lobéïffance, avant 
qu'il foit declaré , font appcllés 
fcifmatiques, 6. hbincetiam.17. diff. 
Vocantur etiam baretici, c. l. 232. 
diff. Item, font appcllés Pagani. 
c. fi qui [unt 85. diff. Item, font 
appellés ido'âtres. 11 y a cy rant 
de vilité de fe départir de l'obtif- 
fance du Vicaire de Dicu , que ce 
feroit longue cofe à raconter. 

Je ne dis mie que ce ne foit 
bien raifon de affembler Confeil, 
pour querir la manicre de proce- 
der : mais tant comme il offre 
Confeil General, l'en ne fe puet 
licitement départir de fon obéif- 
fance , puifqu'il fe foumet au Con:- 
{eil General. 

Mais l’en nous fit hier queftion: 
Se le Pape N. S. Pere cft preft de 
faire Confeil General, & de eftre 
au Jugement du Confeil, & fi nous 
en voudriens faire fors ? Je répons. 


Nous fommes cy de par le Roy, 
non mic de par lui ; toutefois jen 
ai parlé avec les familiers du ie 
qui font cy, & meont dit que la 
petition eft aflés raifonnablc, & 
me ont rcpons comme fir Jefus- 
Chrift, quand on lui demanda 
dont lui venoit la puiffance : car 
il leur fit une autre queftion, & 
leur dit qu'il leur répondroir, mais 
qu'ils lui répondiffent. Mais auf 
ils m'en font faire une autre ; & 
fe vous y voulés répondre, fls vous 
répondront à la vofire, à favoir ou 
non s'ils s’en font forts , fi vous 
ferés contents, &c. & crois que 
vous nous répondés que vous cn 
foïés contents , que nous vous don- 
nerons réponfe , que vous en ferés 
contents. 

L'Univerficé a monftré fes let- 
tres , & fut hier dit que nous 
monftrerions les noftres : nous n'a- 
vons mie Jes originaux , car le 
Roy en a une partie devers lui, 
& le Pape l'autre; mais nous vous 
monftrerons le Vidimus d’icelles, 
& 1°. Nous monftrerons par lettres 
comment il fe eft offert à tenir 
& accomplir la Cedule du Con- 
clave, & le ferment qu’il a fait, 


jaçoie ce que ctly de Rome ne : 


veüille riens faire car comme jai 
entendu , cely de Rome s'en cft 
fait abfoudre par fon Confcffeur, 
pourroit l'en dire queN. S.Pere, 
puifqu'il eft fait Pape , il n'eft mie 
comme Cardinal , auquel eftat de 
Cardinal il fit le ferment. Nous 
difons que l'Evefque cft bien au. 
cune fois en Chapitre à voix com- 
me Evefque , aucune fois comme 
Chanoine : Et à ce que l'en nous 
argue, vous voulés bien, ce dites- 
vous, que le Roy garde fon .fer- 





du Concile de Conflance, 221 


ment , & ne voulés que le Pape 
garde le fien. Rules Le Pape 
cft tout preft d'accomplir le fien. 
Et à ceque vous dites, que quand 
les Ducs allerent en Avignon pare 
devers lui. Je répons : Ileft bien 
vrai que le Pape leur fit pluficurs 
réponfcs , & 1°. Difoit que la 
voïe de ccffion n'eftoit mie juri- 
dique, & pratiquée; & autrefois 
refufée en femblable cas, & ne la 
volut accepter. La feconde rc- 
ponte : 11 offroit la voïe de com- 
promis ; & en casqu elle ne fouff- 


roit , il proumit voïces juridiques 


à oupvrir, & auf il appert, &c. 
Item, la tierce réponfe que il of- 
froit, cftoir de garder , accomplir 
& tenir la Cedule du Conclave, 
voire à fon entendement, & que 
cette voïc de ceflion n'eft que fub- 
fidiaire, & que il y a ordre de 
écriture en cette Cedule , qui vient 
à entendre, & ainfi qu'il ne doit 
mie fuffre de ce qu'il offre, & 
puifqu'il eft doubte du ferment, 
que s’il fait encore, il fe parjure. 
c. venerabilem , fans les objections 
que vous faites par-delà. | 
= Peut-eftre que N.S. Pere peut 
dire que autrefois la voïe de cef. 
fion fut repcllée comme au temps 
d'Alexandre III. Mais encore de- 
mandoit pour lors N.S. Pere deux 
cofes à Mefleigneurs les Ducs : 
l'une fi l’Intrus vouloit ceders 
l'autre , en cas qu'elle feroit ac- 
ceptée , que feroit la maricre de 
pratiquer , & comment clle fe 
pourroit mettre à effet que l'on 
uft avoir union ? Encore eft-il 
on se de la accomplir la 
Cedule, routes voïcs que la pra- 
tique de celle voïe ly appareftra. 
Vous orés , s'il vous left , lire 


les lettres. Prima lirtera : Obmifo 
proæmio. Imo ad fervandam fide- 
lium mentem , © c. non furffe inten- 
tionis cffe£lum ejus fufpendere, Jed 
eam fervare, G'c. nec intendimus 
per hoc Ccaule praditla aligugd 
addicere, € c. 

Le Chanculier demande: Y a-il 
point de darte en cette letrre ? 

Non,répond le lifant : Elle eft 
du temps queNoffeigneursiesDucs 
eftoient en Avignon , dit Monficur 
de Tours. Sequitur pofimodum te- 
nor reflitutionis faite per Regem, 
obmiffe proæœmio. Ea que non nun- 
quam dcbite ffatuuntur, cenfintur 
tendere ad noxam. Sanè memini- 
mus que © quanta prafentis bujus 
fcifmatis in fantla Eccleffa Des. 
pro cujus exrirpationc firventi de- 
fiderio , nullis parcendo laboribus 
aut expenfis , habitis Conciliis 
Prelatorum Regni noffri, & Dil- 
phinarus , in hoc jam quinquennio 
clapfis congregatis, dcbere [ubffrae 
bi, quia viam ccffionis non acccp- 
taverant , quia minimé effcétus [e- 
quebatar tuac ,quia Intrufus perfe- 
verat pertinacins, © minime [e- 
quentem fubfiraxerunt , fi roboran- 
tur in corum errore , non Videntes 
ffum fperatum , videntem Pre 


‘neflinum , & S'alucienfem Cardina. 


les , non fuper hoc inquirenress 
quantumcumque Collegium Cardis 
nalinm pungére accuratiis v'idetur, 
tanto faito à [ubifraxione jam fa. 
éta, omnino defidentes , ut facilins 
ad unioncm perveniri poflit de 
Concilio Ducum Biturie, Burgun- 
die, Aurelianenfis, Bourboni;, € 
Pralatorum bujus Regni & Del- 
phinatis , ac ffudiorum i arifienfis, 
Aurclianenfis, Andegavcnfis,T ho. 
lofani, Monris - ons » C6 
| cv 





Preuves de la nouvelle Hiffoire 


nullins roboris decernentes, de n0o- 


ffr& certä [cientiä © maturé de- 


liberatione reftituimus, € obediri 
volumus à [ubditis noffris, ficut per 
antea eff obeditum. Si quis contra. 
rem prefumferit, O'c. Datum 


xviis. Menfis Maii, Regni noffri : 


ANNQ XX1IT. S'equitur tenor littera- 
rum reffitutionis Vniverfiraris. 


Anno Domin: M.CCC. 111.26. ! 


menfis Maii , anno 1x. Ponrific. 
Bened. xixr. de. Praefaram Vni- 


wverfiratem Confiituensiurm Congre- 


gatione generaliter celebrata , [uper 
certis per M.G. de Brochis, in de- 
liberatione pofitis. x°. Videlicet ad 
andiendum legi quafdam litteras 
ex parte Regis mifas Rellori, & 
Vniverfitati; in quibus canebarur, 
quod reffituerat plenariam obe- 
dientiam D. Beneditto , ad reque[- 
tam Preneffin: & S'alucienfis Car- 
dinal. € Aurelianenfis Ducis. 19. 
Quod D. Benedi£tus erat benê dif. 
pofitus ad unioncm S, Marris Ec- 
clefie ,ur conffabat per inffrumcnra, 
cc. mandans qued quatenus ficri 
poffer, infequeremur D. N. Regem, 
C'obediremns Pape. Leltis litreris, 
cc. Facultates LNariones fe tran 
x'erunt ad [ua leca ,ut moriseff ,ur 
deliberareut quid fuper hiis effer 
agendum. Et poff redditam dili. 
berationem à Procurateribus Na- 
tionnm , Rettor conclufit quod pla- 
cebar Vniverfirati Feflituere, 
reffituchat, ficut fecerat D.N.Rex. 
Notarii erant de Edio, &@ Cor- 
bornertr. 

Or recommence Monfieur de 
Tours fa matiere. Je viens aprés. 
Dencques il appert comment cft 
faicte reftitution, & pour quelles 
raifons Aprés quand Monficur 
d'Orliens, aprés la reftitution , alla 





devers le Papeä Tarafcon, il trous 
va fi bonne réponfe avec lui, que 
vous en fuftes tous contents, Sire, 
quand il vous en fit la relation, & 
Sr de ceder , qu'il eftoit preft 
e le faire , quand il plairoit au 
Roy. Mcfleigneurs, vous avés oy 
ceftes lettres : vous favés bien con- 
fiderer pourquoi nous les avons 
ee Vous oirés encore la 
ettre contenant les oblations & 
offres que a fait N.S. Pere, à 
l'Intrus de Rome, &c. Je viens 
aprés à ma conclufion. : . 
Meffeigneurs, s’il vous plaifoit 
à l'Univerfté‘declarer le point 
ue elle demande briefment , ce 
rie lc proufit de plufieurs Pre- 
lacs qui Pac icy, qui sen iroient 
voulentiers faire &. donner leurs 


Ordres chacun en fon lieu: ceft 


à favoir , que l'en commift tout 
au Confeil General de cette ob£if- 
fance, & que les Prelats fuffent ex- 
pediés. Si l’en examine les voix 
de tous, &c. comme difoir Mon- 
lieur de Cambray , des faits qui 
touchent herefie , il n'eft ja bon 
d'en parler fi longuement , en la 


prefence des Lais : il n’eft mic bon 


d'en décider fi briefment; & s'il 
plaifoit au Roy de honourer le 
Siege Apoftolique , en tant de re- 
mettre au Confeil General , je 
crois qu’il feroit bien : fes Prede- 
ccfleurs l'ont rousjours honouré, 
XIe 7e1.C. quichMmque. À ce propos 
o le Roy Charles ordonna qu'il 
feroit remis 44 S edem Apoftolicam. 
Il y a d’aucunes fables, que fe 
pucnt bien aucune fois bies mo- 
ralifer. Je vous en dirai une, 
& bien brief : 11 y avoit une fois 


un homme qui avoit fi tres malle 


tete; que merveilles ; ccc celte 


SOI ED 8 8 0e 


_ — — — cmt ts - 


du Concile de Confance. | 222 


travailloit tous les membres du 
corps où elle cftoit :. les membres 
eurentdéliberationenfemble,qu'ils 
en pourroient faire, à ce qd leur 
teftc ne leur donnaît plus de vexa- 
tion , & conclurent finelleiment 
qu'ils e feroient fuftraxion ,. & 
que nul des membres ne |y obéï- 
roit plus ,.& que quand elle vou. 
droic aller , les piés ne fe affenti- 
roient poine ; & ainfi les autres 
membres,.&c. Ceft bon homme fut 
ainfi illiccques par trois jours. 
fans fe mouvoir :: les membres de- 
mandoient l’unà.l’autre, comment 
il ÿalloit, l'un dit, il me va tres- 
mal , l’autre, il me va tresmau. 
vaifemenc : ils aviferenc qu'ils ne 
fhifoient riens celle fuftraxion du- 
rante , dirent qu'ils avoient fait 
tres- grande folie, & y firent ref- 





titution. Auffi au propos : Si vous 
faittes fuftraxion , vous empefche- 
rés toutes voies de proceder à l’u- 
nion de l’Eglife. Mefleigneurs, 
certe maricre cft aflcs débartuë , il 
eft temps de conclure; Mefleigneurs 
de par-dechä font tous prefts de 
bailler par briefves conclufions ,. 


_ ce qui a cfté dir de cette partie, 
_& de le mais en écrit , mais 


que ceux de-là le fachent aiffi. 
tem , aufli. il femble qu’il feroit 
bon, que ceux qui ont parlé d’un. 


| cofté&d'autrefeaffemblaffent,pour 
_ avifer aucun bon moïen par quoi 
. l'enpuiffe avoir union ; & s’ilplefe 


au Roy, nous fommes tous prefts 
par-dechà. Mefltigneurs, f j'ai dit: 
aucune chofe, je fuis tout preft de: 


- l'imender &reparer. Er fic finis - 
. hujns Propofitionis, 





_Sequitur uliima Propolitio | ex parte Univerfitatis per A4. 


Johannem Parvi, fatla ante Feflum Nativitatis Domini , 


coram Delphino ‘prafidente ;. € Concilio Prelatorum hajus: 


Kegni ; € fic incepit. 


- Æ À Mere l'Univerfité mé en- 
Avoïe pardevers voftre tres- 
Haute & cres-excellente Majefté, 
pour vous expliquer aucunes cofes 
touchant le faic de noîftre Mere 
fainte Eglife, & le faie de union; 
& pour expliquer , à en commen- 
cier ma maticte, je prens les pa- 
roles de M. S. Paul, ad Philipp. 
1V. in Chrifto Fefu Domino noftre, 
& dient ainfi en Franchois ::En 
Jefus Chrift noftre Scigneur , paix 
cft de tout bien le grigneur. Mon- 
fieur de Cambray, en cet mefma 


Capitre, prit fon theme, qui cftoit: 


Fax Dei, que exfuperatomnem [e:- 
Jum, cuftodiat corda veltra © in- 
relligentias veffras à il leiffa , sr 
Chriffo JefnDomine noffro, & pour 
ce je l’ai prins. 1l difoir , comme 
il favoir bien dire, que paix eft là 
plus noble cofe , &c. Je fuis bien 
d’accort avec lui , mais que ce foit 
in Chriflo Jefu Domino nofro.. 
Mais il eft convenient aucunes. 
fois ,que la paix des mauvais foic. 
Derbi  .& commedifoit S.Gre.. 
goire, fi comme c'eft cofe endom- 
mageufe, »: ff fit pax bonis;aufli c’eft. 
ab pernicicufe , ff nordefit maliss. 
Ec vi, 








Preuves de la nouvelle Hifhire 


Aucune fois divifion eft prouf- 
table. Nous favons que Îles fils 
d'Ifraël ne pouvaint pañler en la 
terre de promiflion, fe l’eaue ne 
fe fuft divifée, Si divifion n’e- 
ftoit proufitable contre les mau- 
vais, l’Ecriture ne le approuve- 
roit mie, comme celle fairen plu- 
ficurs pas, & pofé que nous dif- 
putons cnfemble M. de Cambray : 
& que nous foions aucunement di. 
vifés, jeconjoindrai nos deux the. 
mes enfemble , & fe Dieu pleft, 
quand nous aurons tout difputé , 
1 fcrons-nous conjointsen une con- 
clufion. Il difoitainfi : La paix de 
Dicu qui furmonte tous {ens, gar- 
de vos cœurs, & vos entende- 
ments: Jedisainfi, en Jcfus-Chrift 
noftre Seigneur , paix eft de tous 


« biens le origneut. Ec pour venir 


plus brievement à dire ce de quoi 
je fuis carguié ; je devife ma cofe 
en trois parties. 1°. Pour ce que 
Mcficigneurs de par de là ont dit 
que nous n'avons point mis de mi. 
neure par decha, je funderai ma 
mineure par aucuns moiens qui 
donneront folution aux raifons de 
partie adverfe. 2°. Je monftrerai 
comment le Confeil de cette obéif. 
fance n’eft point à accepter. 3°, Je 
Juftificrai Les procés de ma mere 
l'Univerfité, qu'elle afaic en cette 
maticre. | 

Quantau premier : Je le devife 
en deux parties. 1°. Je mettrai au- 
cuns fondements. 2°. Je mettrai, & 
amcCncrai aucuns cas particuliers , 
& cnfuivrai la manicre de proceder 
de Monfieur de Cambray. Voire 
je l'enfuivrai , felon ma petite 


_ Puiflance, comme un beuf enfuic 


un courfer de Calabre : comme 


un fourmi enfuit un connin. Jla. 


mis fes conclufions par cfcript , 
& les a leuës 5 aufli je lerai les mien- 


nes en mon efcript. Je viens donc 


au premier fondement de ma ma- 
cierc, qui eft tel. Dicere viam cef- 
fronis, vel recufatam in Confilio, 
tanquam ficut nunc eft,eft falfum,& 
mendofum. Le fecond fondements 
Dicere alterum contendentium per- 
nitiosé agere acceptando mutuè 
Viam ceffionis, ut unio habeatur, 
Videtur falfum, É piarum aurium 
offenfivum. Letiers: PrediGarum 
Propofitionum inventorem arguir , 
non folum fcifmaticum , & bere- 
ticum , fed eriam harefiarcham. 
Voire, quand il tient pertinace 


ment ceffionem non debere fieri, 


Propter unioncm babendam , inter» 
den loproprie opinioni. 

Le fondement cft vrai : mais 
que Benediét ait faitres ceftes af-. 
{ertions, veés en cy bulle legatoire. 
Nos requirentes Dominum Fran- 
Ciæ ,quodpratermiffis omnibus viis 
aliis, quod viam ceffionis vellemus 
acceptare : os attendenres quod di- 
a vianec juridica, nec pratticars, 
fed ur minus conveniens alias refu- 
tata : quod effe poffet in damnum 
Ecelèfie, contemtum clavium , in 
prniciofum exemplum & à pue 
tiam redundare omnium nobis obe- 
dientinm , © qui nobis hattenus 


obedierunr. C'eft affés. Ne lifés 


eplus. | 


Or confiderés ces paroles. C'eft 
fa bulle, il ne le puet nier. Je 


m'en pafle , vous veés que c'eft. Le: 


dr fondement. Obedire Papa 


nbitato, eff exponerc fedifcrimi- 


nifcifmatis. Levr. Obeédire Pape 


dubitato pertinaciter, five obffina- 
tè , effomnina Leg: Divine :con- 
trarium. Le vir. Stante dé": 

pA|y 


— 


tip, 
ere 
dont 
à Nid 
m ce. 
fe, 
m,® 
Ti 
m Dire 
mail 
Jr, 
PAL, 
41 


du Concile de Conflante, 215 


taliin Ecrlefis, ficut nunc eff, 
neutri obedire eft via fecurior. Ec 
vis. Dicereomnes ab aki4 obedien- 
A . Ê 
ti ele fcifmaticos , non eff verum, 


nec fides confonum , [ed blafphema- 


‘tvum, © injurio[um. Le 1x. Di- 


cere iflam obedienriam effetoralem 
ÆEcclefiam , videtur efe fcandalo- 
fum. Imé effet ponere [cifma inter 
.Chriflianos. Le x. Dicere quod 
Deus boc fcifma fecerir, ef} Aa. 
"jeflatis Divine efenfuum, & cri- 
.minativum. J'ai mis ceft fonde- 
ment pour le Dcen de Reims , qui 
difoit que Dieu a fait ce fcifme, 
.& que l'en n'ydoitroucher ,.& que 
J'en en icifle faire à Dieu. Rc- 
pond le Deen de Reims : Je dis 
que ce fcidme cftoir flagellum Der, 
 & que Dieu nous puniffoit pour 
nos demerites.. Ce fut ce que je 
dis. 
. Me. Jehan Petit reprend fa be- 
fongne. le xr. fondement. Dicere 
.quod non obffante quacumque mali= 
HA adveniente in Beneditto, Rex 
tencatur,, virtute juramenti , Vel 
confederationisfecum inite, ad ejus 
obedientisohfervantiam , eft dicere 
Legi.contrarinm. Monficur le Decn 
de Reims en a touché,& pour ce je 
mets. ce fondement contre ce qu'il 
adit. Le Deen repond : Nunquam 
dixi hoc vere. M:. Jehan Retit : 
Je m'en attens à cequ'en eft, Mon 
fondement eft vrai. 

Or l'en a parlé moult du jure- 
ment que le Roy deuft faire à la 
reftitution. Ou il fut abfolu, ou 
conditionel : s’il fut abfolu ,. fi 
n'eft mie le Roy obligié de lÎy 


ebéïr , en cas de fcifme, & dehe- 


scfie, par vertu. de tel ferment, & 


toutes voies en la verité du fait, .je 
roi qu'il fut en cas que les quatre 





conditions de la reftitution fe- 
roient accomplies, de quoi il n'a 
riens fait. Item, comme il appert 
par fa lettre, fi ÿ ay deux con- 
ditions, qui abfoudront le Roy de 
fon ferment : L'une honore Der, 
l’autre , falva lefione confcientie 
noftre ,. & pofc que elles n’y euf- 
fent ja efté exprimées ces deux con- 
ditions, fe y euflent cfté enten- 


dués. 


Le xr1. fondement: Dircere:. 


Concilia Generalia non pofe Liga 


re Papam , non videtur fanè di- 
um. Si Monfieur de Reims l’a: 
ditounon,.je m'en rapporte à la 
compagnie. Le xt. Dicere viam: 
ceffiomis per Kegem Francis, & 
Ecclefiam Gallicanam conclufam ,. 
ac D. Benediito prefentatam , efe 
iniquam, ef} erroneum in fide, S 
Regis, © Ecclefie Gallicane dif- 
famarorium . € fcandalifativum.. 


Le. xiv. Allegare divifienem Ec- 


clefie , cut divifionem Jude € 
1fraël effe fimpliciter pracepram 4: 
Deo, five revelatam , eff applica- 
re Scripturam facram ad falfum 


fenfum. Dire que la divifion de 


l'Eglife foirt commandée de Dieu... 
& revelée, comme fut la divifon 
des Royaumes de Juda, & d'If- 
raël,cft faux fens àl’Ecriture.Lexv. 
Dicere Regem Francia, vVirrute jue 
ramenti confæderationum initarum. 
cum Rege Caflille,. fi contingat 


_Regem Caffille factre bellum 1lli- 


citum ,.teneri ad obfervantiam ju. 


cramenti , non eff. fidei confonum :: 


iplum enim in rali causa ron obliga- 
rez juramentum, Le xvi. Allcoucr 


_Jobannem Gloffatorim Decreri,, 
. . A ° . 
in cap. 3. in fumma, de. dicimus,, 


24. 9. e. à l’excufation de deux. 
contendantsdu Papat, ou de l'un: 








Preuves de la nouvelle Hiffoire 


d'eux, eft faufle, & male 4 


l C£ata. | 


Relpond icyl'Archevefque de 


Tours, qui eft deputé pour la 
partie du Pape, je l'ai allegué, 
j'ai dit ce qui eft au livre, Me. 
Jehan Petit, je visencore dernie. 
sement cette Glofc, & me femble 
que clle veut dire qu’il puet bien 
cftre aucun fcifme , fans herefic. 
V'erbi causä , quand il y a deux 
contendants , & cuide chacun 


d'eux avoir droit: à commence. 


ment, tel fcifme eft dit fans he- 


‘relie, & c'eft ce que veut dire. 


Combien que telle Glafe exclude 
herelie , mon samen excludit [cifina. 
Il ne fe puet faire qu'il y ait deux 
contendants du Papat, qu’il n’y 
ait fcifmeen l'Eglife, & qu'iln'en 
y aitunencaufe, | 
L'Archevefque de Tours ref- 
pond : Or veés qu'en difent les 
autres Docteurs. Me. Jehan Petit 


refpond : Il ne me chaut des au- 


tres ; AU Mains n'aurés- vous mie 
ceftcy pour vous. Et quant d’al- 
ler veoir les autres Docteurs , CC 
qu'en dient, vous ne parles mie fi 


fubtilement en cêtre matiere que. 


l'en n’entende bien ce que vous 
dites. ; | 
Le xvir. fondement, en tel cas 

e fcifme, comme il eft mainte- 
nant , fe departir de l’obéïffance 
du Pape, n’eft point arioler, apo- 
ftater ,idolatrer , ne venir contre 
les Commandements de Dieu. Le 
xvrr. fe departir de l'obéïffance 
de Bencdié , pofé qu'il ne foit 
point notoire fcifmatique , n'eft 
point apoftatcr, idolatrer, ne venir 
contre Îles Commandements de 
Dicu. . 


L'Archevefque de Tours Ne 





pond:Ce que j'aidir, je l'ai dit du 
it ,jene fpecifique point de Be. 
nediét. Mec. Jehan Petit: Laifliés 
me dire; mes fondements fone 
vrais ; je ne fay que vous avésdit, 
jene vous accufe point. 
L'Evefque de Pierregort » qui 
cft du coté du Pape, ne à 


ME. Jehan Petit, penes quos eff du- 


bitatus BenediGus, quin fit verns 
Papa ? Vos dicitis injariam Kegi, 
C Regis, € nobifmer. Dicite pe. 


nes qhos. Parvi: Sed dicite penes 


quos eff indubitatus ? Pierregort : 
S'altem penesme, penes omnes. Jo- 
hannes Parvi: Certè non eft indu- 
bitatus penes me. Laifliés me dire, 
Nc m'empechiés point ; je megar- 
derai , fe Dieu pleft, qu bien que 
vous fairés de direinjure au Roy, 
neau Roiaume. Comment pour- 
roit l'en dire mieux que une cofe 
foit douteufe, que quand une par- 
tie eft d'une opinion , & l’autre 
d’une autre? L’autre obéiffanceelt 
maire partie, que nous ne fommes : 
qui fc tiennent avoir bon droir, 
Il avient moult fouvent, comme 
il fut hier dit , que une cofefauf- 
fe a plus grande apparence que uns 
vraic. | 
Or je viensaprés à faire aucuns 
arguments , & argue ainfi: Chac 
cun Catholique eft renu de necefli- 
té de falut reconnoiftre eftre un 
Pape ; mais Benediét en doubre, 
Ttcllige fanë : Non dico, ds are 
hendo, quia nom credo que l'en k 
sp reconnoiftre de necceflité de 
falut. Le confequent eft contre la 
Foy, & la Leceree eft bonne. 
29. Jeargue ainfi : Ceux arguent 
infufhfamment, qui dient pé de- 
voir point eftre faitte fuftraxion à 
Benedift , parce qu'il n'eft poire 


(? 


+ 


_ 


ri 


be <8 à 


" LL 
— 








. du Concile de Conflance, 214 


pertinace. Les Docteurs font grane 
de difference inrer fcifma & bere- 
[im , & fcifma fimpliciter, © [cif- 
ma inveteratum. Aucun cft bien 
{cifmatique fans pertinace : mais 
Benediét a l’un & l'autre, Il eft 
fcifmarique & pertinace , & ainfi 
Pen le doit évicer ; l'en fe doit 
fuftraire de lui. _ 

Bonnaventure de Alravilla , 
alii Doëtores xi11. diff. 41. S'entenr. 
diftinguent de ceux qu’en doit 


éviter, & difent que un fimonis 


que, un herctique, un fcifmari- 
ue , un Preftre publiq fornica- 
teur, font fufpendus æ Divinis, 
& les doit l’en éviter. Il ya grand 
difference entre fcifme & herefic, 
car fcifine fe a par maniere de 
difpofition , & hercfie fe ha par 
maniere de habit. Un fcifme nou- 
vel n’eft pas hercfie , & toutefois 
c'eft {cifme : mais en Benedi nous 
pouvons confiderer fcifme nou- 
wl, fcifme pertinace, & fcifme 
invetere ou heretique. Or vienge 
encore, pofé ne fuft que fcif- 
matique fimple, f nelydoit point 
J'en obéir , jufqu’à ce qu’il Ê foie 
purgé au Confeil General de l'E- 
glife. Je ne dis mie de cefte obéïf- 
fnce feulemenc, més de l’une & 
de l'autre obéïfffance ; & là l’un & 
Tautre fe purgeront. Doncques 
fi l'en ne bois point obéir à un 
se fcifmatique, par plus forte 
taifon à cely qui cf notoirement 
{cifmatique. Je argue ainfi. 

Les faite de Bencdiét font no- 
toires {cifmatiques, ego Bencdick 
eft notoirement fcifmatique. L’en 
k doit doncques éviter. Si aucun 
cft feulement fufpeét de fcifme où 


de herefie, l'en le doir éviter. C'eft | 


ke premier chapitre de harer..ercde 


: delà : II me femble qu'ils ne 





qued eff excommunicatus. Donc, 
par plus forte raifon, cely qui eft 


. notoirement fcifmatique. Auf 


n'eft-ce mie noftre queftion, ne 
ce de quoi nous querons icy. No- 
fire queftion cft favoir ou non, 
attendu l’eftat en quoi nous fom- 
mes, {c l'en ly doit plus obéir, & 
{e l'en le doi éviter. 1] n’y a fi 
povre homme qu'il ne puiffe éviter 
fon Curé 7 Divinis, s'ileft publi- 
que concubinaire , fans autre ju- 
gement, © non folum pereff ip|uns 
evitare, [ed cum hoc non debet in 
Divinis communicare , nec ipfius 
Mifam andire. cap. quafitum. de 
cohabit. Cleric. @ Mulier.c. nallus 
32. diff, 

Autrefois en l'Archevefqué de 
de Rouen , je fis aucuns fermons 
contre les Preftres concubipaircs : 
mais Dieu fait comment ils me af- 
falirent tant qu’ils vindrent juf- 
qu'à cette Ville, cn fere étudicr 
les Doéteurs contre moi. Je fus 
bien demi an, queje ne étudioie 
antre Mmaticre, & vi en cette ma- 
tiere, & de cefke opinion, c'eft à 
favoir que l’en doit éviter tels Pre- 
ftres publiques concubinaires. 22. 


Docteurs Theologigns, 32. de De 


cret:font tous d’une opinion, que fi 
lePreftreefk notorius concubinarius, 
ou par évidence de fait , ou par 
confcflion faitte en Jugement , ow 
rt Senteng donnéeencontre lui , 
fe le doit , & cf l'en tenu de 
"éviter. | | 
. Or je viens à Meflieurs de par- 
fone 

pas d'accord enfemble , & qu'ils 


| contredient l'un à l’autre fe je fes 
‘ fai entendre. L'un. d'eux dit qua 


pous ne devons pe le Pape jugier, 
êtque nous le devons renvoïer au 








224 Préuves de la nouvelle Hiffvire 


Confcil General : l'autre dit que 
le Pape cft fur le ConfeilGeneral, 
& que le Confeil General ne lie, 
ne ne puct craindre le Pape : il 
leur faut donner arbitres , pour 


les mettre à accord. L'autre dit: 


que nous {ommes fi variables ; car 
nous obéïfmes premier Barrholo. 


mao, deinde Clemenri , aprés à Be-. 


nedid:; depuis lui feimes fuftra- 


xion , apres reftitution : mainte- 


nant de voloir de rechef fuftraire. 
Si vous lui faittes fuftraxion , il 
faudra premier, & avant Confeil 
| reftituer. 

Son argument concluttres-bien, 
que nous ne devons pas obéïr à 
Benedict. La caufe ? car par [ui 
nous obcïfmes premierement à 
Barthelemy , qui détenoit le Siege 
de Rome, & ainfi au Confeil Ge- 


neral il devoit premier eftre rcef- 


titué, & que nous {y obéïfhons, 
ainflois qu'il fuft tenu proceder 
outre. Ceftui voit fon argument, 
je m'en pafle. Avant que je die plus 
avant, pour les-cofes que j'ai déja 
dittes, & que j'entens dire ,je me 
garnis des proteftations aufli que 
ont faittes ceux de cette partie ; 
& par efpecial ; je pretefte que je. 
n'entens riens dire pour injurict 
Monfieur de Cambray , ne aucune 


autte perfonne : ma -confcience en 


cit témoin , que je ly. voudroïe 
complaire, & faire fersfce, & que 
je n'entens riens dire fe n’eft en. 
teudant à bien de paix & d'union: 
mais il me faut dire ce de quoi 


l'en ma chargié. AR UT 


. Je fai bien que je eftole tres- 
bien jone, hs Moônfieur de Cam- 
Bray eftoit déja moult prand ; ap- 
preffé, notable ‘Clerc: .& moule 
réputé ; & pour {a {oufifance de 


lai , cftoit tres -fouvent chargié 


_dés-lors, de faire moult de pro- 


pofitions devant Mcfleigneurs & 
autres Princes, qui eftoient Maghi 
ponderis | & moult dangereufes à 
faire, & adoncques ilfalloic qu’il 
les fift , quand l'en ly en bailloit 
la charge : maintenant auf je 
fuis bien certain qu'il ne lui dé- 
plaira mie , fe je dis ce qui m cf 
enjoint , & enchargié à faire. 

Et pour procederà ma matiere, 
je po les faits que ja cy' 
par moi &c les autres ont efté re-' 
cités. Les faits, voire, de Benedi&, 
& les diligences que ont fait de- 
vers lui , de par js Roy & l'Uni- 
verfité. Et pour ce que ceux de 
la partie du Pape dient que nous 
n'avons point de mineure , je amai- 
ne Îes faits deflus dits pour le prou- 
ver,& encore pour faire & prouver 
noftre mineure plus clerement , je 
préluppole ce quid nominis. Que 
préfuppole ce quid nominis, Mon- 
fieur de Cambray ? A favoir mon, 
quad un homme doit eftre dit 
heretique,oufcifmatique : il difoit 
ainfi : Nul ne doit eftre repute 


D 


| fcifmatique en cette matiere, Silk 


n'eft recufant pertinacement d'eftre; 
informé de la vericé, c'eft le pre- 
mier ; ou quand il cft informé; 
sil ne Re erimicetient adhe- 
rer à cette.vericé ; ou quand il en 
eft informé, &-y a adheré, il À 
négligent de y-labourer , & la re 
fufe pertinacement. . | ne 

Je viens à ma mineure: Mais 
il a pertinacement refufé d'eftre 
informé de la verité ; & lui fuffi- 


_ famment informé de la verité, pat 
| Je Roy & l'Eglife de France ;'A y 2 


volu’adherer., ni acquicdcer , -&2 


: n cotte matiere, DUR 
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efté refufant, & LA de la- 


bourer , & proccder ; doncques il 
eft fcifmatique pertinace. La pre- 
miere partie de l'antecedenct eft 
de Monficur de Cambray; mais 
je prouve la mineure, & lo Île pre- 
mier membre. C'eft affes qu'il a 
refufé pertinaceruent d’eftre infor- 
mé de L verité, & le prouve ainfi: 
Quand ma Mere l'Univerfité eut 
envoïé devers lui en Avignon, 
S'olempnels, Maiftres, & Docteurs, 
pour Îy offrir & prefenter la voïe 
de ceffion , & pour l’informer du 
profit & juftice de celle voïe, com- 
ment elle cftoit à accepter fur 
toutes autres voïes , ils furent 
par-delà fept femaines , fans pou- 
voir avoir audience , & ne les 
voulut oncques oüir. Or confide. 
rés doncques s'il refufoic d’eftre 
informé de la verité. Plus une 
fois , aprés digner , comme les 
deffus dits Ambaxadeurs de l’'U- 
niverfité le exortaffent, comment 
il leur voufift donner audience , ce 
fut lui qui nous dit : Comment? 
Qu'eit - ce à dire? Je fuis voftre 
Seigneur, @ omnium Mmortalium ; 
& lors je dis cout bas en moi, 
j'eftois fs : Par Saint More, les 
Chevaliers du Bois ne le congnoif. 
{ent mic à Seigneur. à 
Mais plus ; Meflcigneurs les 
Ducs de Berry & de Bourgogne, 
à qui Dieu vcüille pardonner , & 
Monfieur d'Orliens, qui cftoient 
envoïés de par le Roy devers lui 
auffi , pouf lui fenefer la bonne 
affection que avoic le Roy, à l’u- 
nion de l'Eglife, & pour ly pre- 
fencer la voie de ceflion, qui avoit 
fé concluë au Confeil de France, 
dits les Prelars du Royaume & 
u Dauphine » qui portoient rou- 


- du Concile de Confhunce. 225 


te la prudence de France, & 
qui avoient mené avec eux , des 
plus grands Clercs de ce Royau- 


me, ils ne purent oncques , pour 


beau parler qu’ils fceuffent, obte- 


nir de lui qu'ils euffent audience 
publique ; & lors, quand ils vi- 
rent qu'ils ne pouvoient aurre cofe 
faire , ils firent propofer l’enten- 
tion du Roy , en FH el des Cor- 
déliers à Avignon 5 puis aprés que 
Meffeigneurs les Ducs eurent in- 
formé f 

verent, & diloiene de l'opinion 


de France, & la conclufon faicte 


cftoic bonne, vraie & fainte. 
Et pour ce que à la Requefté 


de Mefleigneurs les Ducs, lcfdits. 


Cardinaux avoient appointié de 


faire une Cedule , à laquelle ils: 


approuveroient la conclufion &c 
Opinion de France, en laquelle ils 
{e feigneroient nomincellement. Dés 
que Benedi& en oùir le vent, il 
leur fit deffendre , fur peine de 
inobedience , & de amiflion de 
tout eftar , qu'ils ne fe y fcignaf- 


fent , & qu'ils ne approuvaflent. 
voie autreque celle de convention 
LL prétendoit , & offroit aux 


ucs; & veés en cy Bulle, lifiés, 
&c. Inbibemus vobis Ë veflrém 
cuilibet ,ne in illam Cedulam con 


fentiatis , nec in eadem vos infcri=. 


batis, f[ub pœnis inobedientie, Ce. 
Or confiderés, je vous prie, fi l'en 
poroit en homme , maire ne gri- 
gneut contumace, ne plus griéve 
pertinace, qu'il a en lui. Je croy 
que non. 


Un de Meffcigneurs icy me die 


un mot: Il a grand paour que je. 
ne l’oublie. J'avoie approuvé de le. 


dire ailleurs ; mais pour ly com- 
plaire, je le dirai maintenanc: ]]} 


es Cardinaux, Île approu« 


— 


TR. 


Sp Âge 


. Lomme 








Preuves de la nowvelle H;fnire 


cf vrai que quand il vie que les 
CEardinaux le inquietoient autant 
de la voïe de cles , comme fai. 
foicnt les Ambaxadeurs de par- 
dechà, & qu'il vie qu'ils ne celoient 
poine verité, il protefta expreffe. 
Aient , que s’il faifoit aucune ré- 
ponfe fur la voïe de cefion , que 
se {croit par forte circonvention ; 
où fauffe induétion, & le irritoit ; 
& vouloir qu'il fuft tenu pour 
pul , & pout nullement fait. Or : 
voies quelle centumace ? 

Je me ramembre que l’autre fois 
un Docteur de Paris avoit die ou 
prefchié aucuns erreurs , ou les 
tenoit: aucuns l’en redarguerent, 
Jui direne qu'il ly faudroit révo- 

er, fi venoicnt en lumiere : & 
ii dic & refpondit, que s’il ly con. 
Vehoit révoquer de bouche, il ne 
les révoqueroit mie de cœur. Avint 
aprés qu'il en fut accufé ; il fut 

ceu en Jugement, qu'ilavoit ainfi 
dit : 11 fur condemné fans efpe- 
rance de rédemption. Qu'il foit 
len pertinace, j'en appelle Mon- 
fieur de Berry »qui efticy prefene, 
à tefmoine. Quand ly, & Meffei- 
&neurs les Ducs }y prioient qu'il 
voufift ceder , refpondit: ALalle- 
MHS comburi in Cameré iff4. Auff 
appert-il bien, par la punition 
qu'il fc à ceux que fe offroient de 
parler de la voïe de ceffion. Me. 
Jehan le Gay, qui avoit efté Mai. 
ftre à Paris, qui eftoit tres. folemp- 
nel homme, Pour ce qu'il en parla, 
il le tint par deux ans en prifon. 
ais ceux qui ly ont fouftenu fa 
Voie de convention, il les à pour. 
veus & beneficiés. Les autres qui 
Ont fouftenu [a voïe de ceflion , 
pou quelque fuffifance qu'ils euf- 
cmt ; il ne leur a oncques fait 


bien, ne donné Benefce; 

QuandJobannes?apaX XIE, cheut 
en l'erreur de vifione bearà, pour 
ce ‘ae perfeveroit en fon erreur : 
ce fut une des raifons que Okam 


_ reputoit la plus fôrte contre lui à 


prouver qu'il eftoit pertinace ; & 
ainfi ,que la premiere partie de ma 
mineure, où le premier membre 
appert clerement, c’eft-ä-favoir , 

uil a pertinacement efté informé 
a la verité, & aufñ par le premier 
figne , ou quid rominis , que à don. 
… Monfieur de Cambray , il de- 
meure pertinace. 

Or viens-je au fecond point de 
ma mineure, favoir efË que quand 
il a efté informé fufffamment de 
la verité, qu'il ne s’eft voulu 
adherer, quand le Confeil de Fran. 
ce eut cfté afflemblé, pour querir 
fur ce la verité, & que la voïe de 
ceflion fut conclure, & ly ne 
tée , il ne s’y eft voulu adherer; 
mais l'a tousjours impugnée, & l'a 
faitte impugner de tout fon pooir. 
Et s'il difoit, ils n’ont pas bien 
conclut , elle n’eft mie bonne, ne 
feure , il ne peut dire, fans fe im- 
pugner lui-mefnre ; car c’eftoit ik 
qui plus cordialement la approu- 


voit, & prefchoic, privement, & 


apertement. Et il la deutbien amer 
& approuver ; car par le moïen da 
defir qu'il fe faindoit avoir à la 
voïe de ceflion , & qu’il ne approu- 
voit autre goïe , fut-il éleu Pape. 
Mais je croi que l'en puet bien 
dire de lui, comme de cely qui fe 
aflocia avec Medée, qui eftoit fil- 
le d’un Roy; pour ce, & afin qu il 
puft avoir vellus anreum , de quoi 
elle avoir la garde. Il feignoit ai- 
mer tant Medée, qu'il fembloit 
qu'il ne aimaft autre cofe 3 mais 


Le d 





du Concile de Conflance. 226 


uand ileufttant fait qu'il euf eu 
+. lui vellus aureum, il ne eftoit 
riens qu'il haiïft comme Mcdée. 
Auffi parcillement Benediét looit 
tant ceffion , afin qu’il puit avoir 
vellus aureum : CETTE cappe rougc. 
Mais qu'il ait efté bien perti- 
nace à ne vouloir adherer à certe 
verité de ceflion, il appert. Le 
Roy de France, le Roy des Ro- 
mains, le Roy d'Angleterre , le 
Roy de Caltille le ont requis, & 
le Roy d'Aragon lui en fupplia 
autant, comme il puit faire à Dieu 
du Ciel; mais ils ne purent onc- 
ues riens obtenir : ainffois, quand 
l'en envoia de France les Ambaxa- 
deurs, pour informer le Roy d'A- 
ragon, CC fut luy qui envoia Evef- 
ques & Docteurs, pour impugner 
ceflion, & donner à entendre au 
Roy, qu'ils n’eftoient mie Amba- 
zadeurs de France. Nedit- il mie 
qu'il aimeroie mieux eftre efcor- 
chié, que accepter la voie de cef- 
fion, & en confitoire publiq ne 
dit-il mie, qu'il cuideroit pechier 
mortellement , s'il acceptoic la 
yoie de œflion? Aprés , comme 
j'ai autrefois dit en la prefence de 
Meffeigneurs les Ducs, ne dit - il 
mie? Abfit quod temporibus noffris 
accidat tantum inconveniens [anile 
matri Ecclefie, mallemus enim mo- 
ri. Or confderons bien doncques, 
s’ila bien eftéen refus de adherer 
à la verité, & s’il s’en eft bienahur- 
té à fa tefte, 
_ Maisle Deende Reims difoit: 
En ly requeroit qu'il cedaft : à la 


werite cen eftoit mie Requefte rai- 
fannable. Je repons que fauve la 
revcrence de lui l'en ne ly requeroit 


mie ainfi; mais en cas que {on ad- 


yerfaire voudroit ceder. À prés que. 


Ja fuftraxion fut conclut en Fran- 
ce , nc envoierent mie les Cardi- 
naux devers lui quatre de leur 
College, pour ly feneficr que enco- 
re s’il vouloit accepter ta fainte 
voie de ceflion, qu'ils fe faifoient 
forts de ly reftituer & de ]y ren- 
dre l’obéiffance de France ; il re 
pondit qu’il aimeroit mieux mou 
rir. Item, il le fit prefchier par {on 
Confefleuren Avignon, Iremtous 
les fignes que a mis Monfieur de 
Cambray, & quanques j'en poroie 
amener , ne feroient pas guere plus 
prés à prouver qu’il eft pertinace, 

ue fait la condo que ly a bap- 
tifé Monfcigneur de Tours, qu'il 
a la cefte de mule ; quand une nu- 
le a pris un chemin , & elle y ef: 
ahurtée , c’eft comme une cofe im- 
pofhble de l’en detourner. Etain- 
fi appert aflés le fecond membre 
de ma mineure prouvé, qui cRoit, 
qu'il a refufé adherer à la verité, 
aprés qu’il en a efté fufifamment 
informé par le Roy, & lEglife 
de France, & par cenx qui l'en 
ont requis. 

Mais je viens à prouver le tiers 
membre , & dernier. Qu'il a en 
cette matiere pertinacement refu- 
fé labourer, & proceder ; caron ne 
l'a oncques pû trouver en volenté 
de proceder à l'union , finon en 
deux voies, de quoi l’une cft re- 
prouvée, & l'aucre’eft inutile. Sa 
voir eft, par la voie de conyen- 
tion , & par la voicde compromis, 
Item, quand il a efté requis par 
toute fon obéiffance,ou par la plus 
faine partie, qu'il celebraft Con- 
feil General de cette obéïffance, 
il n’en a oncques riens voulu fai- 
re, non obftant qu'il euft pro- 
mis, quand il fut reftitue ; à 


Fi 











Prévves de La nouvelle Hifhoïire 


€ faire, & celebrer dedans l'an. 
Mais Monfieur de Cambray di= 
foit à ce : H s’y fubmet mainte- 


nant, & le veut proccder à faire, 


‘à cefte prochaine Pentecoufte. Je 
voudroie que l’en refpondift icy , 
difoit.il : Ergo non eff [chifmari- 
cus, Je repons, & ne me femble 
mie fon argument fort, ne diff. 
cile, & pour le foudre, remettray 
aucunes propolñtions, ou confide- 
tations. La premiere eft, que la 
fubmiffion d'aucun au Confeil Ge- 
neral, n’eft mie fuffifante excufa- 
tion. Ejus, € pertinacis in erro- 
Te, © fchifmate probatur , de ce- 
ly qui affirmeroit aucune cofe cle- 
rement, contre la fainte Ecriture, 
& diroit qu’il fefoumetau Confeil 
General: il ne fufiroit mie: ainfi 
feront tous les heretiques, &c. La 
feconde : Celuy doit eftre reputé 
pertinace, qui errars adhere fer- 
mement à fon opinion, ne vou- 
Jant ce quiefcer à la maire partie 
de l'Eglife , ne croire & a herer 
à la conclufion, & Opinion d’icel- 
le. Probatur : Car par celle mef- 
Me racine 744 cenferur quis perti- 
PAX. Ante tempus Conflantini : 
quand Pen n’ofoit encore faire nuls 
Confeaux Generaux » pour les 
Princes qui ce ne fouffroient mie 
faire, cêdem & nunc Pertinax cen- 
fetur. 
Mais l'en me demandera com- 
Ment lors eftoient condamnés les 
Cretiques & fchifmatiques y ne 
les hercefies abbaruës, puifque l'en 
Re faifoitaucun Confeil General 2 
€ repons que ainfi l'en ecripvoit 
de mt à Evefque eftoient en- 
£ore ainfi les opinionsde l'un & de 
autre. Bencdiét 2 eu affés les opi- 


njons de France , & de Caftille en 


— SE 


cette matiere, & ctoi que dé toure 
{on obéïffance, pour sm fufire 
affés ,à condemner fon opinion & 
imagination. | 

La tierce: Celui doiteftre repu= 
tË perrinax , qui fefccit cftre diffa- 
mé fur fcifme & herefie, & non 
chrat procurer fa purgation. Læ 
quarte : Le Pape tellement difamé: 
& requis affcmbler le Confeil , qui 
refufe & differe ce fatre, doiteftre 
reputé pertinacc. Or confiderons 
fi Benediét à deja refufé, & dif- 
feré par quatre ans , non obftant 
qu'ieuft promis faire dedans l'an, 
J'ai dit cy-deflus là de quoi ils par- 
lerent , quand elle fut faitre, fui- 
vant quatre conditions , de quoi 
nulle a efté accombpliez mais ainfe 
{ois, l’en afait au contraire. Mais 
l'en me dira maintenant, qu’il eft 
tout preft de faire ce qu’on vou 
dra. Je refpons par faint mort, 
qu'il eft crop tard, 

La quinte. Le Contendant du 
Papat , qui a apparu grever l'Egli- 
fe par des perfonnes notoires fcif- 
matiques, doit eftre reputé tel ; 


jufqu'à ce qu'il fe foit purgé au . 


Confeil General , ne ne ly doit 
l'en point obéïr > Mais l'en medi- . 
ra : Jl fe fubmet , & ainfi l’enne fe: 
doit point departir de lui. Doce. 
Montre comment. Item, fi ceux 
de là s’en faifoient forts, il ne fuf- 
firoit mie ; il fes defaucheroit ‘il | 
en a deffauché de plus grands qu'ils 
ne font , ou aufli grands. Ne defa- 
voa-il micle Cardinal de S. Ange, 
& l'Evefque d'Avignon , de ce 
qu Isavoient diten Fran ce,quand 
illes y avoit envoiésen Ambaxade, 
qu'il prioit au Roy comment if 
cfleuft aucune bonne voie, pour 
proceder à l'union , & il l’aimesoic 





du Concile de Corflince. 27 


& exccuteroit a fon pouoir. I] die 
a Mificurs les Ducs en Avianon, 
qu'iln'eneftoitriens, & qu'il ne 
l'avoir oncques pente. | 
Pofc-que il fe fubmerre, il n'en 
fera ja riens. Ne fera-il mie en fa 
uiffance de le affémbler ,ou dene 
{. affembler.mic. nulx ne puet fors 
luy , les-cofes eftant comme elles 
font , faire aflenibler le Confeil 
General de cefte obéïffance , fors 
lui, & fi meft de par de-là fes fa- 
miliers en vouloient aucune cofe 
enfeigner, l'en yauroitadvis.L'en 
mc arguera encore : Pofé que ce 
foit le temps devant la reftitution 
gouverné à {a tefte, toutefois de- 
puis la rcfticurion , il fe cft bien 
porté, & a efté bon homme. Cha- 
cun fccitcommentilen va; jem’en 
rapporte à la compagnie. Encore 
mc dira-l'en : La reftitution luy 
futr-faitte purement; vous ne pou- 
vés venir à l'encontre à rccractier 
par la cedule que vous allegués 3 
car clle fur faitte cinq jours aprés. 
Jcrefpons que avanrque la voicde 
ceffion fuft {celée, les quatre con- 
ditions furent prefchiées en l’E- 
glife Noftrc-Dame. Ec s’il eft vrai 
ou non, je men rapporte au Chan- 
celier icy prefent. Ec à ce qu'ils 
dient , elle.fut faicre à la Requefte 
des.Abbes de l’Ordce de Clugny, 
& de Citeaux, & aufli des Na- 
tions de France, & de Picardie, fe 
nceftoient-ilsmic encore la dixiëme 
partie du Confeil qui eftoit ap- 
pelle. | 
Et{e vous medites.: LeRoy le 
fcift. Je croi que le Roy ncle pour- 
roit plainement reftituer, fans le 
confentement & deliberation .des 
Prelats , & de ceux qui cftoient 
appellés ; & fevousme dites: Les 


_ Prelars le confentirent , & ne le 


impugncrent point : Je vous ref= 
pe que je crois bien qu'ils cou- 
ouroicnt:; ils fe confentirent taci- 
tement, voirc/#b prediétis quatuor 
conditionibus |, & non autrement. 
Et à ce qu'ils dient , l'Univerfice 
fift reftitution en plainiere Con- 
gregation. Ileft bien vrai que le 
Roi envoia à l'Univerfiré une Ict- 
tre, comment l'Univerfiré voufift 
le enfuir, & faire reftiturion, & 
crois bien que pour eviter cfcan- 
dale., & auf he les quatre con- 
ditions , cfpcrants qu'’il'feift mieux 
qu'il n’avoiten commencé, & prin- 
Cipalement au Roy, lequel a rous- 
jours dez {a joncffe aimé l'Univer. 
fité:: & aufli, mon tres- puiffant 
Seigneur , ferés. vous , fe Dieu 
pleft, & elle aufli vous, fe Dicu 
pleft, & aufli elle vous amera. 
Elle fit reftiturion, commedit eft; 
car clle amcroit mieux moult en- 
durer, & reproucher, qu'elle ne 
accomplift au Roy en toutes cofes 
qui luy font poflibles. Or chacun 
voit qu'il n’a riens faitdcces je 
tre conditions, & ainfi, puifque 
le fait eft conditionel, ileft nul, 
fe les conditions ne font accoim- 
plics. | 
Mais quoi plus ? Quand les 
Ambaxadeurs allerent à Rome 
dernicrement de par le Roy, & 
de par l'Univerfité, les Gens de 
Benedid leur donncrent plus d'em- 
pefchement que pul autre, & Jors 
difoient qu'ils n'avoient mie Îcs 
ropres feaux de France. Item, 
Lerdiss Cardinaux refererent, que 
felon que l'en leur avoit dic, les 
Anticardinaux, &afferme, quand 
les Meflagicrs de Benedié furent 
À Rome , ils trouverent l’Intrus 


Ffiij 





Preuves de la nouvelle Hfloire 


malade ; & ainfi Benedi& pooit 
affés bicn favoir , qu’il eftoit en 
tel point , car il avoit cfté prés 
d'un an malade ; & lors ils lui 
offrirent de par Benediét, la voye 
de convention & la voït de compro- 
mis,en une certaine Ville d'Italie, 
& fe l’'onne pooit par cette voïe,&c. 
à prendretoutes voyes pofibles,&c. 

Ot regardés fi c'eftoir bel office 
à un homme malade, de le mener 
traitticr auf loing ; & quand Îles 
Anticardinaux leur demanderent, 
s'ils avoient puiffance de ceder ils 
répondirent, que àeux n’en appar- 
noit mie la puiffance de ccder, 
mais nous avons bien puiflance de 
offrir la voye de ceffion , en cas que 
l'en feroit ainfi de vofire cofté. 
Ainf devoient-ils dire , non mie 
répondre par ambages : mais quand 
PIncrus ee mort , les Anticardi- 
paux Îeur dirent que aucuns d'eux 
s'enralaffenr, & Îles autres demo- 
raffenc, & qu'ils allaffent querir 
pooir de ceder. Or les deffus dits 
Meffeigneurs de Benedict répon- 
dirent que ce ne feroit que peine, 


- & que ron arbitrabantur Dominum 


Jfuam bujufmodi viam aCCeptarem , 
F4NGRAM 1N1QhAM ,Ÿ jari non con- 


_ fonam , ac inufitatam, tA1GhAM 


onitilem , alias recufatam. Or con- 

fiderés À rite affcétions , auffi un 

de Meffcigneurs de par-delà qui a 

parlé pour Bencdié&, appelle cef- 
ON iniqua. 

Item, n’a gucres Îles Ambaxa. 
deurs du Roy de Cafille , en reve- 
mont de Rome , s’en font venus 
prés Bencdi@& ; mais ils n'ont pu 
btenir ne ceflion , ne Confeil Ge- 
neral; mais Jeur parloit de con- 
venir avec l’Intrus, & que ce n’ef. 
Voir mie ce dont ils eftoient char- 


giés, & quand ils lui parloient 
du Confeil Gencral qu'il affem- 
blaf ; il leur demandoit qu'ilsen- 
tendoient par Confeil General, 
& que Confcil General eft prins 
en pluficursmanieres , & ou en- 
tendoient de cefte obéïffance feu- 
lement, ou de l’une & de l’autre 
enfcmble, & teilles paroles moule 
il leur difoit. Ils dirent qu'il n'y 
faloit point d'interpretation ,com- 
meilait omnia jura in fcrinio pec- 
toris fui. Briefment à parler, ils 
furent par 40. jours, & nihilobti= 
nwerunt. Or confiderons donc fe 
rtinacement il a efté recufantde 
Le en cette matiere. 

Je viens maintenant à mon fe- 
cond point principal , à monftrer 
que le Confeil de cefte obéifance 
n'cfi mie à accepter , & le preuve 
ainfi: 1°. Car il feroic Huile pr 
deffaut d'autorité ; cat il n’auroit 
aucune puiflance de eonfermer, 
ou de pourveoir aux inconvenients 


_ qui font en l’Eglife. Item, s’il le 


faifoi , il ne tendroit que à fa con- 
clufion, &eft vray-femblable qu’il 
en trairoit moult à fa crdelle s 
quand ils feroient devers lui : en- 
Core icy ne nous en poons garen- 
tir. Item , il fe feroit déterminer 
vray Papc , comme fit un Pape en 
un fcifme , qui fut au temps S. 
Hugonis A he {[co 4 Rothomag. 
lequel en te tout feul 
en%on opinion, que l'en n'obéift 
ne à l’un, ne à l'autre. Et auf 
s'il faifoit déterminer , feroit en- 
core plus perpetuerfcifme, & certe 
tribulation prefente. Vcés cg grand 
peril. : 
L'Epiftre de Touloufe appelle 
la fuftraxion , qui autrefois fut 
faitte, fcifmatique 3 c'eft vray- 





da Concile de Conffance. 219 


femblable aufi qu'il voudroit no- 
ter le Royaume de France de fcif- 
me. Item , il dit : Ne foic riens 
innové. 1l eft preft d’affembler le 


Confeil General : il voudroit bien 


tout pofleder , & ufurper; prendre 
Procutations fans vifiter 3 avoir 
les dépoüilles des morts , les va- 


cances, &c. Item, il ne faudroit 


hirrirer s’il povoit, Ordonnance 
& Sentence donnée fur laditte 
Epiftre de Touloufc. Item, l'Or- 
donnance qui a efté faitte fur le 
faie des pecunes, qu'il tiroit aufl 
exceflivement , & mettoit hors de 
ce Royaume. Leiffons ce Confeil, 
leiffons, & nous en allons au beau 
Confeil General de l’une & de 
l’autre obéïffance , & là fe Dicu 
pleft, fera l’Eglife reformée. Nous 
devriens pluftoit elleire à mourir, 
que de lui obéïr plus. 11 nous tient 
en tel mefchief, Quant à fes belles 
paroles , quant au foldre aux rai- 


fons de partie adverfe, je les tiens 


pe foluës , par les cofes deflus 


ittes. 
Mais l’en me demander: : Or 


avant, que ferons-nous ? Je répons: 


Nous lui ferons fuftraxion, &en 


le faifant nous fauverons nos ames. 
J'ai parlé depuis deux jours , avec 
un moult grand & fufhfant Clerc; 
mais il me difoit que à la fuftra- 
xion autrefois faitte , toutes les 
difficultés qui s’en pouvoient en- 
fuir , furent encore mieux rou- 
chées & avifées , que l’on n'a fait 
maintenant. J'en ay tout un grand 
livre que l'en m'a prefté ; mais É 
n'ai point encore eu loifir de Île 
vcoir. Etainf,confderées les cau- 
fes qui font inferées en l'autre 
fuftraxion , qui durent encore, &cc. 
quia crimen fcifmatis nutribanr, 





Sc. de quoi le Roy en 2 encore 
par tout fon Royaume Lettres Pa. 
tentes , & les Cardinaux. Finable- 
ment, je dis q#t nous ne devons 
obéïr ne à l’un ne à l'autre, & 
nous devons fuftraire de fon obéif- 
fance. | 
Mais l'en me demandera : De: 
vant qui fe purgera-il de ce dont 
il eft noté? Devant fon adverfai- 
re? Nenny. Mais au Confeil Ge- 
ncral de l'une & de l'autre partie, 
& lui & l’Intrus, car ils font tous 
deux fufpeéts de fcifme : Là fe 
purgeront, & s'ils ne veulent , le 
Confeil y mettra un bon remede, 
fe Dieu pleft. 

Or viens-je aprés à monftrer 
quelle voïe l'en tendra, la fuftra- 
xion faitte en attendant le Confcil 
General. 1e. Que les Rois & les 
Princes de l’une & de l’autre 
obéïffance, envoyaffine Ambaxa- 
deurs à avifer, &c. [tem ,que les 
Cardinaux , & Anticardinaux fe 
affemblaffenten un lieu feur, pour 
lire un Pape unique, lequel pre- 
fiaeroit au Conlfeil ; & fe l'en trou- 
voit , par le Confeil, qu'il duft 
demourer | b:nè quidem ; finon 
qu'il fuft dépolé, & que les Prin 
ces ordonnaffent de fecuritat: loci, 
#bi effet Concilinm congregan- 
dum. 

: Je fais fin, &viens à mon der- 
nier point pur » à juftifier 
les procés de ma Mure l'Univer- 
fité. 11 et vray que l'Univerfité 
ne tend qu'à paix, & quelle ne 
vodroit faire à Mornfieur de Cam- 
bray que tour plaifir ; mais pour 
ce qu'il a volu aucunement par fes 
pareles diminuer & denigrer l'opi- 
nion & conclufon de FUniverfi= 
té, en difant que elle n’eftoit mie 
Ffiiij 











OR De = 





Prenves de la nouvelle Hifioire 


Bien unie ; je montrCrai comment 
H en vait, & comment elle s’ex- 
pofe au befongré , cn collations 
& en diligences& En verité il'a 
corvenu qu'elle ait emprunté pour 
envoyer Aimbaxidcurs à Rome, 


& fans faute elle a baillé l'argent 
pour bailler & payer aux chevaux 


ceux qui ont efté envoyés parde. 
vers vous, Meffcigneurs les Prelars: 
cile a en cette befongne fingulicre 
follicitude.. 
"Et pour ce que Monficur de 
Cambray a touché des Re@curs 
recedents, il eft bien vray que 
e Recteur de l’Univerfité de Pa. 
ques , conclut en Congrecation 
Generale , aprés meure delibera- 
tion , que nous cfriens encore en 
fuftraxion, & en rcl eftat, comme 
nous cftions devant la rcfticution, 
& fut délibcré dés- lors qu’il cftoit 
à reputer fcifmatique. Et fe l'en 
me dit, ne volés-vous. mie qu'il 
foit oùy ? Voire au Confeil Gene- 
ral de l’une & de l’autre obéïfMan- 
ce, & fus dés-lors Chargié de le 
ropofcr devant Miffeigneurs de 
"Univerfité, nonobftant que ccne 
fuft mie de mon bon gré ; car 
J'en dit-tousjours, que les:premiers 
huës font les po pelle , & fus 
chargié de l’expofer conformclle. 
ment comme il avoir cfté déliberé. 
Et fut vray , que pour caufe d’au- 
cuns de Noffeigneurs , quand je 
fus ceans tout preft de propofer, 
je fus détourne de le dire ainfi 
formellement , comme il me cftoit 
enchargié |, & n’en eus oncques 
avis, finon à Monfieur le Recteur 
qui lors eftoit 3 mais vray cit que 


. » 
Je Men excufay à ma Mere, qui 
ne m En avcüa mic 


MON CXxculation, $ me enchargca 


> Mais cÎle print 


de rechief comment je propofalfe 
formellemenc cn Parlement , & 
ainf je fis comme je fccus. 

Et apres, en penitence de ce 
que j'en avois fait devant Mcffci- 
oneurs Îes Ducs, il me fut enjoint 
de le aller propofcr devant cux à 
Froycs en Champagne , & là ie 
fis, comme il m’cftoit crjoint. Ce 
n'eft mie maticre nouvelle pour ce: 
que dit Monficur de Cambray+ 
il va bien plus de deux ans, que 
PUniverfiré en cft toute informée 
de cette matiere. I cft bien vrai auff. 

ue Monfieur de Cambray vine- 

c fon Evcfché, ou je ne fai de 
quel licu ; tels Grands Scigneurs. 
comme lui ont tousjours beaucoup: 
à bcfongner. Je croyqu'il futbicn. 
vray que le Recétcur envoya cer: 
taincs propofitions au Dcen de la 
Faculté de Thcologic, pour avoir 
delibcration deffus , & furent af. 
femblés 69. Maiftres en Theologie, 
& appointie premiers , que trois 
queffions qui y eftoient, {eroient 
Iciffiées. L’une cftoit, favoir cu 
non, que ceux qui ont autrefois 
fuftrait, en cas qu'ils.ne fcroient 
maintenant fuftraxion , ils de- 
vroient eftre reputés fcifmatiques;' 
quant: aux. autres qui furent de- 
bartuës & arguées ; bien: cit vrai 
que Monfieur de Cambray pie 
moult de cofes, & moult fubrie 
lement , comme il fccit bicnfairc; 
& meit-certaines propolitions que 
vous lui avés ly oùi recicer :- mails 
pour venir au point des 69. Mai- 
ftres, il n’en euft que 23. de fa 
partic , que tous les autres ne 
fuffent de une opinion, & fut dit 
& ordonné qu'il y auroit trois pro+ 
pofants. Plioul , zd Bovss., & 


,mei, & que la conclafon de J'U:- 





du Concile de Confanre. 239 


niverfité nous propofc. riens par 


maniere d'avifement , non miepar 


manicre de conclufon , jiçoit que 
ils fuffent de opinion, qu'il fuft 


propolé par maniere de conclu- 


fion , & de ce fur l'Univerfté 


d'accord. 

Et pour monftrer qu'ilfoir vrai, 
Jcudi,quand jefus chargié,linftru- 
ment qui contenoit l'oppofrion , 
outre [a fignature de trois rabel- 
lions, fur fccllée des quatre fraux 


. des quatre Nations, & fumes tous 


d'accord ,. excepté un Maiftre en 
Thcologie feul ; & dis au Tabel. 
lion qu'il y mift ficontradiétion, 
pourcequ'ilme Due cofc 
en valoitmicux ques’'il fuft d'ac- 
cord'avec les autres. Je croi que 
Monfieur de Cambray nc fera pas 


‘marri que nous foyons tous d’une 


opinion & d'un mefine accord : 


mais pour çe qu'il a dir, que l'en 
deuft avoir mis la matiere premier 
en la Faculté de Thcologie , avant 
que la mettre enl’Univerfté , ne 
en pleniere Congregation,. fauf la 
-reverence de luy, ce n’eft mie la 
maniere ; mais l’en a accoutumé 
donner Deputés de chacune Na- 
tion, quatre ou huit perfonnes no- 


"tables. 


Quantäce qu'il à parlé de la 
Faculté de Apr n’apointà 
fe entremettre en cette. matiere ; 
je Men merveille, & aufli de la 
Faculté des Arts. Ear 1°. la Fa 
culté des Arts eftrelle, qu'il ya 


. bien mille Maiftres. Cet icy der- 


tiere me dit deux mille: Au mains 
[ ena-ilbien mille, dequoiily-en a 

ien deux ou trois cents graducs en 
autre Science,comme Bacheliersen 
Thcologie,en Medecine, en Droits 
GLivils- & Canous ,.& en y:a comme 


- 


_ces font plus gradués. Un The 


logien cft de la Faeulté des Arts, 
jufqu'à ce qu'il ait lebonnet fur la 
tcite. Lebonnet ne lui 1ameine point 


% > . ] \ e 
. de {cience. L’en parie à moi cy par 


derriere: ila grand paour que je 
neleoublie..1lme dit, & ditvraï, 
qu'il yen a de moult crottés, qui 
font tres-fufhfant & bons Clcres.. 


En pauvreté croift la fcience, plu- 


ftcft qu'en richcfle. Il ÿ adcs Ba- 
chcliers curfoircs, à qui je m'en 
vois , quand j'ai aucune chofe à. 


faire, qui y voien£ par avanture 


plus cler que beaucoup d'autres qui 
ont bien grand nom.. 1] y a moult 
de bons Clercs , quinefont point 
Maiftres. Guignccour, qui cftoit 
reputé le meilleur Clerc du mon- 
de, il demouroit au College de 
Charbonne ; il ne fut que Bachc-- 
lier curfoire. 

Quant aux Recteurs prece-- 
dents , pour ce que Morfieur de: 
Cambray en a parlé, je veul’par- 
ler fans prejudice d’autruy. Celui 
qui mit cette matiere en termes, 
ce fut Me. Picrre de Nongente ; 
mais je croi que c’eft un tres-grand 
Clerc, prudene,.qui foit à Paris. 
Ila efé bien 24. ans à Paris, fans” 
ce qu'il fuft abfent en chacun par 
70. jours,& croi qu'il n'ariensfait 
qu'il ne deuft faire, & de quoi il 
n'ait cftcbicn avoüe. Mcfftignecurs, 
sil vous pleift , vous prendrés en 


patience , ce que j'cftois cnchargié 


de vous dire. 

Or fe lieve fur les piés Monfei. 
nour de Cambray.,. & commence 
ainfi. | 

Meffeigneurs , je ne veul mie 
eftriver avec.ma mere l’Univerficé. 
Mon theme que je pris cn ma pro- 
pofition,. &. les pot Gone que: 

Ftv | 











Preuves de la nouvelle Hifloire 


je fis, ne tendent que à paix & 
& union, & me diloic finon que 
l'en allait en cefte matiere paifible. 
ment, & ne tendoie mie à depri- 
mer ma mere l'Univerfité; ainffois 
la recommandai moult , comme 
vous favés, Et quant à ce qu'ils 
difent que j'ai parlé des Medecins, 
& des Artiens, je disexpreflcmene, 

w'il yen avoit moult de bons 
Clercs & fufffants: Maisjedifoie, 

uand il vient à parlcren l'Univer- 
Êcé de la matiere de la Foy , com- 
me eft la marigrc: prefente ,-qu’elle 
doit premierement eftre oupvrée en 
la Faculté de Thcologie. Ce que 
j'ai dir, a cfté en recitant les opi- 








nions des faines Docteurs : ie 
fuis point dcfcendu à ie ia 
me,iladic au Commencement de 
fon theme, & le mien font prins 
enfemble, & Joints. s’ils font con- 
tens de moy, je fuis content d'eux. 

Le Chancelier de France. Lun- 
dy parlera l’Avocat du Roy, puis 
fin des propolitions. Etsuffi fin de 
la detniere propofñtion de M:. Je. 
han Petit, Maiftre en Thcologie 
faicte le Samedy prochainement 
devant la Nacivité de Noftre Sci. 
gneut, pour conclufion des pro 
poñtions de l’Univerfité , en cette 
maticre. 





Lundy xx. du mois de Decembre propo[a as Confeil des Prelars, 
ÂM:. chan Touvenel Avocat du Roy en Parlement, œ 
que s'enfuit, © commença ainff. 


T Res- haut & teres- puiffane 
Prince, ila plà au Roy, que 
Dieu gard, de moi ordonner de 

arler d’aucunes chofes, touchant 
ie Majcfté Royale,& pour ce que je 
fuis infufhfant à parler de fi haute 
” matieresje vous fupplieque vous me 
fupportiés, & que vousinrerpretiés 
mes difcours à tout le meilleur fens 
que vous pourés,& s iladvenoit que 
je deviafle, je m'en fubmer à la 
correction & difcipline de noftre 
mere fainte Eglife, & de vous, 
Sire, & de ma merel’Univerfité, 
& protefte premierement, que Je 
ne entens riens dire au gricf du 
fiege de Rome , ne d'aucun des 
Prelats, ne diminuer la Jurifdi. 
étion de l’Eglife , pour augmen- 
ter La jurifdiétion feculiere : en cas 
que je feroie le contraire, je fuis 


tout preft de le reparer. 

Et pour en commencer à par- 
leren ma matiere, je prens les pa- 
roles du Pfalmifte : Viriliter agi- 
re, conforterur cor vefirum, qui 
fperatis in Domino. Pfalm, 31. 
Et veut ainf dire en Franchois. 
Soyés viriles & puiffants, & pre- 
nés bon confort en vous, car 
Dieux vous envoiera fecours, | ni 
que cfperance avés en lui. Auf na- 
tifs fumus de fainte Eglife, re- 
nant le chemin de verité. Pour 
Dieu,que chacan ÿ avife. L'Eglifea 
efté mauvaifement gouvernée, nous 
fommes cy pour y remedier : fai- 
fons tant , que bien s’en viengue. 
1°. Viürilirer agire, Ceque je veul 
dire, n’eft que par maniere d'une 
conclufion venant ex premifis Ne 
foyons mie endurés en ccit citat, 





Et ce je monfirerai par rai 





du Concile de Conffance, 230 


mais amendons-nous , & requerons 
humblement à Dieu qu'il y veulle 
pourvcoir ; car comme dit lc P{al- 
mifte: Non eff oblitus clamorem pau- 
perum. Er pour ce prions à Jc- 
fus-Chrift, qu'il veulle tollir l'E- 
clypfe , quieft maintenant en fain- 
te Eglife : il femble que le foleil ce 
ligne qui le fait eclipler, & pour 
ce prions à Dieu , qu'il veuille don- 
ner à Benedict volonté de ce- 
der; car s’il euft volu ceder cette 
ecliple de fcifme ne fuft mie 
avenu. 

Pour entrer en ma maticre, je 
mettrai aucunes fuppolitions. Et 
1°. Je fuppofe une cofe de fait 
notoite, Le. cofes de droit. 2°. 
Je ferai aucunes Requeftes à Mef- 
feigneurs les Prelats. Et 3°. Je 
mettrai cinq confiderations, par 
maniere de Requefte, & de pro- 
vifion. 4°. Je repondrai à aucuns 
arguments, qui touchent la Ma- 
jefté Royale. La premiere fuppo- 
fiction , que la Requefte de l'Uni- 
verfité, qui eft une ancienne Da- 
me, le Roy, & ceux de fon Con- 
feil ont efté requis affembler le 
Confeil, pour remedier au fait de 
l'Union de fainte Eglife. La fe- 
conde fuppoñition eft : 11 eft bien 
au Roy, ou à vous, Sire, quile 
reprefentés , d’aflembler le Con- 


feil, & les Prelats, pour ly don- : 
ner confeil , comment il cft à Fee | 


ceder pour acquerir union en fain- 
te Eglife, & cspuet faire, voire 
encore , pofé qu'il n’en fuft ja re- 
quis , autrement il encourt He 

on Mmo- 
ralle, Divine, & par exemple. 
Avant que la Foy fuft connue, & 


auffi aprés la Refurreétion , No- 
re Seigneur , il y avoit plufjeucs 


grands Philofophes qui imagine- 
rent qu'il yavoitune premicrecaus 
fe , qui eftoit immobile, & toutes 
cofes crécs ifloient, & cftoient 
produitesde celle premiere caufe,&e 
telles cofes crées ne font mie im- 
mobiles. Et de cette cofe eftoit en- 
gendrée une intelligence pleine de 
fourmes, & de cette intelligence, 
en la vertu & puiffance de la pre- 
miere caufe eftoit engendrée une 
influence, par vertu de laquelle 
eftoit enluminé tout le monde. Er 
ne rechevoit mie chacun fuppoft 
toute celle lumiere : mais chacun 
en rechevoit felon fa qualité, & 
cftoit cofe merveilleufe s car Îles 
cofes crées engendrées rechep- 


voient cette refplandiffeur , non 


mie par manicre de cofe receuë ; 
mais par maniere de cofe reccp- 
vante. 

Et aptés les Propheties, croni- 
ques , avoecqles dits des Philofo- 
phes trouverent la feconde per 
fonne in Divinis, engendrée de la 
premiere caufe, c’eft à favoir de 
Dieu le Pere, aprés fuft confideré 
le Saint Efprit , comme nexus 
amborum , [cilicet Patris © Filii, 
& de ce vient & appert le fonde 
ment de l’Eglife triomphante : 
mais veons aprés de l’Eglife mili. 
tante. Je difoie que Dieu a volu 
reprefenter l'Eglife triomphante 
in milite, & a pris humanité , en 
laquelle a entendement & fenfua. 
lité, & de ce naquit une cofepra- 
cedant ab #rroque, & ex hoc regi- 
tur bomo. Par ce cft à regarder 
que Dieu le Pere & toute à Tri, 
nité ordonnerent deux puiffances, 
non fujertes l'une à l’autre à gou. 
verner l’entendement , c’eft ut 


fance Papale, Fautre la puifance 








Preuvés de Ta nowvelle Hifloire 


Moyile’à gouverner la fenfualité , 
.& à ceque l'entendement en fuive 
Je corps & la fenfualité : bailla au 
Pape miniftere , non mie-ordinai- 
re ou autorirative puifflance; mais 
à la puiffance Royale il bailla fur 
le corps pleniere puiffance. Par 
ccftes deux puiffances doit eftre 
tout Le monde gouverné. 

Duo funr quippe, quibus mun- 
dus bic principaliter regitur 5 aw- 
roritas facra Pontificum, © Rega- 
lis -poteffas. ‘c. duo funt 96. dif. 
Omnis enim anima fbdita effRegis 
“Unde Apoftolns ad Rom.Resi fervi 
fabditi effote. Et Philof[oph. $. Et 
bic omnes volentesintelligere, iw- 
dicent exterioribns, Ji non minws 
fe impediant. Illi qui babent Ke- 
gere corporu » habent poteflarem 
principaliter faper corpara, [ed 
acceflione fuper intelleilum , pHi4 
fuper harefi,pefant corpora congre- 
gare ; quorum cor porn eff Reguum 
eis commiffum.Nuls,fors lesPrinces 
ne pucent affembler , &c. finon Le 
Pape, & encore en:Confeil Gene- 
ral , fi doit avoir le bras feculier, 
& trouve l'en que autrefois le Pa- 

? / À 
pe en a.cfté blamé. 96. diff. cap. 
cirar. Ce n'eft mienouvel. Nous 
trouvons que Conftantin affenibla 
le Confeil General autrefois , & 
ainfi il appartient bien au Roy 
d'affembler, &c. nu 

Mais je fonderai par autre-rai- 
fon, 1°. Nous trouvons que les 
Rois affemblene le peuple, .& nul 
autre ; & fe autre le faitoir, rælis 
Congregatio po fes annumerari în= 
ter Collegia rllrcita. Dire.que au- 
tre le puifle faire, n'cit mieorai- 
fonnable,efpecialement en matiere 
de Foy, fe ce n’eft au Pape uni- 
que; encore doit.il avoir avec luy 


affembla. Seniores , qui 


Prelats.de la Loy: il affembla l'E- 


aucuns Princes ‘Et la raïon dit,” 
qu'il-nc le pourroit faire (ecurc- 
ent. N'icolaus Papa veut blafmer 
l'Empereur de ce qu’il eftoit au 
Confeil , mäisil exceproit le Con- 
{eil-où l'on traitte de la ‘Foy. c. 
Vbinam legitis 96. diff. Vhinam 
legitis Impcratores Antecelfores 
veftros Synodalibus interfuiffeCon- 
ventibus, niff forfan in quibus de 


Fide trallatum eff, quia univer- 


falis eff, quia omnium communis 
fs que non folnm ad Clericos, 
verum etiam ad laicos , © omnes 
pertinet Christianos. Tourefois 
qu’il eft .queftion du Pape, les: 
Rois poffunt interefie. c. bencte 
quidem ,.96.diff. Cen cft mie cofe 
dont‘ l’en:fe doive mervciller. 
Nous trouvons que primum 


© Concilum Nicenum, où il 4 euft 


318. Evefques , ou fut ATrriAN# 
perfidia infamiä condemnata , fut 
celcbré fxbConStantino Imperatore. 
c. Canonem. xv. diff. Nous touvons 
auffique fecunda S'ynodus , qua fuit 
140. Patrum , ubi fuit condemnas 
sus Macedonins , qui negabat Spi” 
ricum S'an£tum Deum effe, fuit ce 
lebrataConflantinopoli, fub Theo- 
dofio Jeniore , ut parer in capite 
allegato. Les Roisont affembleles - 
Confeaux , & leux appartient par 
raifon de leur heritage affembler 
les Confeaux, efpecialement en Ma- 
tiere.de Foy. N’avons-nous mie que 
Papa Begalius fe purgea devant le 
Roy de France, & S1xtus Papa 
pareillement? Les hifterres en font 


toutes manifeites. Le Roy Salomon 
eftoient 


glifes.& felon querecite S.Jerdme, 

il prinft trois noms Ecclefaftiques 

Et par ce je veul conçlure, re 
| : 





du Concile de Conflince. 231 


Koÿlui cfpecialement qui eft #xc- 
tus puer, puet tres-bien affembler 
fes Prelats de fon Royaume, pour 
fe Confciller avec eux , qu'eft à 
faire en la matiere de ce prefenc 
fcifme, & trop mieux ce femble- 
roit, le puet faire, que ne le fcroit 
on Primat, un fimple Prelat , ou 
Capitre. 

Le Roy, en ce faifanr , pout- 
roit cftre appellé celui Gablus , de- 
quoy parle S. Terôme, qui ditque 
Je Coq eft meffager de lumiere. 11 
y a déja eu deux Affemblées faicres 
en France, fur le fait de l'Eglife : 
L'une que fit k Roy Charles que 
Dicu athoille, quand ce Royaume 
fe donna à l'obtiffance de Clemenr: 
L'autre , à la fuftraxion qui fut 
faitre dernierement à Bencdict. 
C'eft cy la tierce, qui nous donne- 
ra, fi Dieu pleft maniere, &c. 
L'autre raifon a il appar- 
tient au Roy de ce faire ; car les 
Rois ont fait Conftitutions pour 
garder la Foy, &ainfi ceftes Conf- 


ticutions il doic tenir, & garder 


les autres qui font venuës aprés, 
que nul ne ofaft heretiquer. 

En aprés nous veons aufli que 
lEglife n'a point de fait. S’il ya 
un heretique , ou aufhi un autre, 
il fera balle à punir, à la Juftice 
laye : & ainfi pourtant il eft tout 
cler , "ie le Roy puet affembler 
Confeil. Mais je trouve outre, 
que quand l'Eglife a befoin de 
voyes de fait , elle a recours aux 
Seigneurs & Princes. Je me re- 
corde du chap{ Adrianus 63. diff. 
où il fut ordonné que le Roy fi 
feroit prefenr & incereflé à l’élec- 
tion du Pape, Et ainfi, puifque je 
trouve que le Roy eut la puiffan- 


ce d'élire le Pape, pofé qu'il y 





renunciaft aprés, je dis qu'il n’y à 


peu renorchier.Quandaucune cofe 


cft acquife une fois à la Couronne 
à jufte citre, il ne l'eft mic au 
Roy de ccder ou renoncier à tel 
droit. Pourquoy ? La raïfonen cft: 
Car telle conccflion ou oétroy 
n’cftoit mie faicre comme à Chars 
les, ou à Pcpin ; mais comme au 
Roy de France : & pour ce l'en 
pourra dire que celui qui ccda 


ou frenoncia au droit d'élire le 


Pape, ne renoncia qu'à fon droit 
pxfonnel , & à ce que on y ss 
partenoît , comme au droit du 
Pape , qui voudroit fucceder, &c. 
Encore y a-il une autre raifon : 
Toutes fois qu'il y a cfclandre en 
un Gouvernement , il ne faut mie 
garder les Loix Civiles en fon ti- 
tre, mais faut pourvoir de oftcr 
l'inconvenient : Que enim de nova 
emergunt , novo irdigent auxilio. 
Quand aucuns droits, qui onr efte 
faits à bonne fin , tendent 4d no- 
xam , il les faut ofter. c. pia. de 
except. c. non des. de confang. © aff. 
Et pour ce difons-pous que quan 


Privileges tendent à trop grande 


lefion d’autruy, qu'ils doivent eftre 
annullés. c. dilcéti. de Decim. Et 
auffi , pofé encore que les droits 
le deffendiffene , en ce cas le Roy 
puet appcller les Lrelars , & les 
appeller en un Confcil.” Et aufl 
parce qu'ils fone communémenc 
fes Vallhux, & ainfi ils font dou- 
blement liés à lui obtïr. Autre 
raifon : Qui fpiritu ducuntur, now 
funt [nb Lege. Ceux qui ont recheu 


_cefte influence , fe pucent aidier 
- de leurs membres, & fut faitre par 
le Saine-Efprit, & de ce que nous 


avons efté en fcifme fi longuemen t. 


| C'eft cres-mal fait ; car fr nous 


Preuves de la nosvelle Hifoire 


eufMons eftc diligents, &c. _ | fut fait, ne fut mic fait pat {a 
Aucuns , comme le Deen de | puiffance du Pape; mais il eft 
Reims, ont voulu dire on lePape | vray que le Roy qui ce fcift, fe 
cft Suferain in fpiritualibus d tem | démift, pour ce qu’il n'avoir nuls 

poralibus, 1la tres-mal dit, & s’il | enfans, & entra en Religion. 
ne s'en fuft révoqué , je prenfifle Je viens maintenant au fecond 
conclufion contraire contre lui; | point, auquel j’ay à faite aucunes 
Car fi, comme dit ÆHofhienfe, & | Requeftes à Meffeigneurs les Pre- 
les autres Docteurs , au chap. Wer- | lats. EfF prima Requefta talis ? 
gentes. de heret. Le Papena riens | Meffcigneurs qui eftes cy appellés 
fur le Roy ir temporalibus; & le | par le Roy, à ceft Confcil, vousa 
Decret qu'il allegue, ne fait riens | appellés, afin que vous donniés 
pour lui. GL. c. aliäs nichil. L’en | au Roy bon confeil fur la chofe 
met moult fouyent les Loix qui | publique , & fur Îe bien de l'E- 
| {ont arrogutes, &c. afin que l'en aie & pour ce le Procureur du 
argumente de la raifon d'icelles , oy & moy vous fupplions , que 
& y oregnent les autres exemple; | vous cftudiés & digeriés bien cette 
car s'il ee des l’enlespunira | maticre, & nous délivrons bien- 
G fort & tellement , que les autres | tof, & chacun de one à Dieu, 
y devront eftre efpoantés. qu'il nous veulle donner bonnes 
Je viens aprés au fecond point | opinions; car nous veons que cha- 
de ma matiere ; & avant que je | cun jour opinions fe muent, &c 
le commence, encore diray-je une | avient pluficurs fois, quequi euft 
autre cofe, pour fonder la puiffance | autrement advifé , & diligente- 
Royale: Avantque noftre Sauveur ment confideré > que l'on euft cité 
Jefus-Chrift fuft defcendu en terre, d'autre opinion, & aufl euft l'en 
toutes les executions des Tefta- | autrement conclu. Avifes bien ; 
ments appartenoient aux Rois & | Vous favés que l'en donhe la Sen- 
aux Princes. Les Doéteurs au ch. | tence fur les avifements, & opie 
Ta nos. de Teftam. n'y ofenctou- | nions faittes au Confeil 5 & de-là 
cher ou dire; mais prendent pour À vient la conclufñon de tout le fair 
‘eux ce que fair à leur propos, & | au propos.Ily aune Couftume que 
lciffent au demourant l’autre, & | j'approuve bien au Pais si Le 
encore veons-nous qu’il yeutpré- | Car quand ils veulent jugier ube 
vention, & difnt aucuns Clercs, : chofe, ils la jugent premieremen£ 
ue les Rois font executeurs du À paravis,& puis quinze ie a Pr 
Feftament deJelus-Chrift, & icy uand ils ont bien tout confideré;, 
rennent leur fondement. Et à ce il la jugent par Sentence. Et pour 
ue die le Deen de Reims, que le À ce, il me femble qu'il {eroit bon, 
| Pape a puiflance Rent & | que quand chacun aura dit {on 

| temporelle, je dis qu'il n'a nulle | opinion, se demande encore 

uiffance fur le Roy én temporali- | iterard, s'ils ve veulent point MU | 
on Le chapitre alind , qu'il a À de leur opinion. Et peut-eftre que 
allegué , eft comme Îa folution, | aucunsyaura, quis'en reboudront 
_appers en la Glofe; & ce qui en ; autre opinion , & fur ce vous ay}r 
RS | | " fères : 





Là 





dy Concile de Confance. 232 


Je trouve que quand .le Roy 
affembla fon Confeil , la cofe eftant 
en termes, délibererent les pre- 
miers que l'on donneroit treves: 
Hcétor, qui eftoit h, confiderant 
que tous accordoient les treves, fe 
eondefcendit avec les autres ; & 
s'il euft parlé le premier, comme 
il parla ke dernier, les treves n'euf- 
fent mie efté oétrogées , ne n’euft 
mic Troyes efté détruitte; car du- 
rant les treves ils fe pourveurent 
de armeures, &c. 

Pour Dieu, Mefhcurs , faites 
bien : Vous avés les biens de l’E- 
glife, pour ce faire. Pour Dieu, 
probetis que fit volunras Dei bona, 
C beneplacita, Meflcigneurs, vous 
adviferés en cecy, s’il vous plett, 
& vient moult à confiderer en cette 
matiere , que nous recommandons 
le fair de Dicu : car fe Dieu ne 
veuille aidicr , je doute que nous 
ÿ faifons bien peu , fe Dicu n'y 
met la main. 

Je viens aprés au tiers point, 
où j'ay à mettre aucunes confide- 


rations : La premiere qui eft cefte, 


"he jufqu'à ce que nous aions un 

ape ete l'en faiche pro- 
vifion fur le fait des Bencfices: 
Raifon pourquoy ? Car les povres 
font trop grevés de les aller querir 
fi loin ; & ainfi ces expcétarions 
qui fe donnent, ne font mie bien 
ratfonnables aux Benefices vacans. 
C’eft à donner occafion à de moulc 
grands maux, & les refervations 
que l'en fait chacun jour , font 
contre raifon , car les Princes qui 
ont fondé les Benefices, les deuf- 
fent donner. Se le Pape eftoir uni- 


- que à Rome, fe feroit ce fort, qu’il 


puft tout faire, Mes les uns dient: 


Se l'en reduce la difpofition des 


Benefices aux Ordinaires, & Pa- 
trons , les Univerfirés & Eftudes 
feront perduës & abaiffécs. 11 y a 
moult de povres Clercs, qui font 
moult loin de leurs Evefques : ils 
n'auroient point congnoiflance 
d'eux , & ainf ils ne leur pou- 
vreroienr point. Je répons que l’en 
y adviferoit fi bon moyen, fe 
Dieu pleft, que tout fera bien fair. 

Meffcigneurs, vous cftes fages : 
Advifésque les Evefques ne foiene 
mie fruftrés de leurs droitures or- 
dinaires, & aufli que l’en n'y faice 
mic telle diminution au Siege 
Apoftolique, qu'iln'y puifleavoir 
de quoy fouftcnir fon Gouverne 


ment. Je viens apres : Quelque’ 


chofe que je die, l'en doit avoir 
grand regard aux Bencfices élec- 
tifs, Nous trouvons que la Elec- 
tion de l'Evcfque Romain fouloic 
appartenir iux Clerès & aux Lais, 
capir. Adriinus. 63. diff. Elcétion 
avoit lieu entre les Apoftres de 
Jefus:Chrift, @ cecidit fors fuper 
Matthiam , & foncles autres Evcf- 
ques fes Freres ; mais il eft Sufe- 
rain : & dient aucuns ,que ce vient 
pour l'autorité du S. Pere ; les au 
tres dient que Conftantin ordonna 
que l'Evefque Romain fuft Sufe- 
rain ; les autres dient que le Sicge 
Apoñtolique, La Cephaliré fut pre- 
mieremenc en Jerulalem, & puis 
en Antioche , & puis à Rome,.& 
s’il pooit faire que la Cephalité, & 
le Siege Apoftolique puft eftre 
remis & reduce en fon premier 
lieu en Ferufalem , je croi que 
ce feroit bien. Le Pape , s'il 
cftoitore unique, fi doit-il uferde 
l'autorité de Ccphas : mais cen’cft 
micen fruftrant les Eleétions ; c'eft 
mal ufé, & ne le doie mie faire. 





332 
Eta ccbonne taifon; car le Pa- 
four d'uneEglife fe doit mieux cli- 
re pour le commun de ceux qui 
connoiflent la Jurifdi@ion du 
licu, la Seigneurie temporelle, 
les meurs des Minifires de l'Egli- 
fe. Un que le Papeenvoira, fe- 
ra encore trois ans, ainflois qu'il 
congnoiffe l'habitude des cofcs. 
Je dis quintement, par maniere 
de correlaire, que fe aucune per- 
fonne eft deuement eleuë, confir- 
mée ; & confacrée par ceux à qui 
elle appartient , que c'eft forte co- 
fe au Papede rompre un tel maria- 
ge, & telle conjonction. Car par 
ce il y a, comme nous difons de 
mariage charnel , mariage Spiri- 
tucl contraint entre cette perfon- 
ne, & l’Eglife. Se un homme fe 
marie charnellement , le Pape ne 
puet diffolver ne defrompre tel ma- 
riage: quia, quod Deus conjunxir, 
bomo non feparat, efpecialement 
uand coulpe charnelle eff enfui- 
vie. Comment donc deftruira-il 13 
Election fairte, &c? Pro hoc not. 
in cap. non debet. de confang. © 
aff. | 
Ÿ Jeveul aprés parler de deux co- 
fes, où il eft ben meftier qu'il y 
foit pourveu, par ce prefent Con- 
{eil, Je treuve de l'Evefque de 
Nantesen Bretagne, Mc. Bernard 
du Peron, qui a efté elcu confir- 
mé, & be , & goy, & ufé 
paifiblement par quatre ans, & 
pour ce que ce fut fait durant la 
fuftraxion, M. Benedict lui a 
ofté fon Evefqué, en a fait provi- 
_fionà un autre, &lya baillé Tre- 


guier , là oùilneentendaitmieun 


mot du langage du païs. Or voiés 
comment il y a bien poutveu des 


prefcheours , & lereputoitpar fes | 





Preuves de la nouvelle Hifloire 


bullesindigne à l'Evefqué de Nan, 
tes, pour ce que il s’eftoit confen. 
ti à lafuftraxion. Jem’en croy , je 
les ay vouës. Ce eff tour manife. 
ftement çontre la fuftraxion, & 
redonde en injure du Roy 2 du. 
Clergié , & de cout Le Royaume. 
Pareillement je dis de l’Archevef, 
qué de Touloufe , où Monfieur 
Benediét a misRavat, &eneft venu 
untelefclandce,queenvironlex.jour 
de Novembre dernier paffé, fic Lire 
à Touloufe Monfeur Benedi& 
une Congregation , & là fit pu- 
blier, & exquiemer ceux qui ai- 
deroient & renoicnt la partie de 
Monfieur Vital, qui eft cy prefent 
Archevefque de Touloufe. Ce re- 
donde evidement en injure de la 


Majefté Royale , & eft vrai que 


enicelle Congregation, y eut au- 
cuns des Officiers Royaux telle- 
ment compreflés , qu'il y en eut 
qui en moururent , & pour ce 
Meffeigneurs, pourveés-y , je vous 
fupplie. 11 ya moult d'autres cas, 
je m'en paffe. …. 

Si Monficur Benedi& y advi- 
faft bien , il ne tenfift mie fon opi- 
nion fi roide, ira rigidam., Le 
Confeil a eu bons motifs de fu- 
ftraire, quand il ne vouloit ac- 
ceprer. ceffion. S'il euft voulu ce- 
der, nous ne fufliens mie maintes 
nant entel abifme & fcifme com- 
me nous fommes. Advife foy Mon- 
fieur Benediét , & ne confidere 
mie les Princes de cemande, ne fe 
ahurte mie tant, qu'il veulle de- 
tourner la çofe publique. 11 me 


_fouvient d'un qui avoit nom AE 


ourgus : il fic premierement les 
lois qui yindrent latæ de Curiiss 
& fic promettre & jurer aux B:- 
rons de fon païs, & à fes enfants 

| | aut 


perpetuelles. 





ES 


du Concile de Conffance. | 233 


auf , qu'ils tiendroient les loix 
qu'il avoit faittes , jufqu'à ce qu'il 
fuft retourné d’un voiage, où i al- 
loit: il {e partit, & quand il fuft 
atrivéau lieu, où il avoit delibe- 
té aller, là il fit foy ardre, & bru- 
ler, & commanda que l'on jeftaft 
la poudre au vent. Ët pourquoy ? 
Reponfe , affin que fes Lix fuflent 


La tierce confidetation £ft au 
rcoard des charges, de quoi ma 
mere l’Univerfité fit autres fois 
complainte, en Parlement avec les 
Procureurs du Roy, & requirent 
cle ; & le Procureur du Roy, que 


cequi fut appointié pour lors par 


maniere de provifion foit conclu 
& appointié pat vous, par manie- 
re d’Arreft ou de provifion perpe- 
tuelle, confideré que ce Royaume 
a affés d’autres charges , .& de 
guerres, &c. Et pour Dieu, met- 
tés yremede. Iln appartient point 
à l’Eglife de Rome de prendre les 
vacances de l’Eglife de Paris. Pour- 

uoy?® Car elle eft affés bien fon- 
de & dotée. Elleabien 400000. 
&c. Item, l'Eglife de Rome n’a 
nulle neceflité, & s’il avoit aucun 
befoin , elle pourroit faire aucun 
fubfide caritatif. c. cm Apoftolns. 
c. conquerent decenf. Le peuplecn 
feroit trop mains grevé. Ils veu- 
lent avoir procurations, fine vifi- 
rando.Les Apoñtres de Jefus-Chrift 
ne levoient point de procurations, 
s'ils ne vifitoicnt, Le Roy a trop 
bon povoir de remedier à ceftes co- 
fes, &ly compete de y pourveoir, 


. cat lesbiens remporelx , & les hom- 


mes [y font fubaes. 
Or de dire que le Pape puiffe 


prendre les biens temporelx , & 


fs perfonnes de quoy le Koy fe : 


doit aidicr, il ne fe puet mic fou- 
tenir. Quand noftre Sauveur & fes 
Apoftres alloient par le païs, lo- 
culos babebant, & bi reponcbant 
ce que l'en leur offroir. Is ne cxi- 
geoicnt riens ; &C ainfi je conclu, 
comme devant, que ce qui a cftc 
fur ce appointié par maniere de 
provifion , fut appointié par ma- 
niere d'Arreft perpctuel. Les droits 
de l'Epglife font venus des Rois, & 
des Princes temporels. Conftantin 
dota l’Eglife de Rome. Le Roy 
de France a fondé S. Denis, &c. 
& en l'Ordre de Clugny, tant 
d’Abbaïcs ; doncques les Rois & 
les Princesont bien interet, &c. 

Le Deende Reims a voulu di- 
re que le Pape a peu prefcrire Les 
Jurifdiétions, &les exactions, Je 
repons que les Papes qui ont. efté, 
n'ontpoint ccfait ne levé, amimo 
prefcribendi, Alia ratio, car ils 
ne l'ont peu faire de puiflance or- 
donnée. tem, car ceeftcontre la 
Loy Divine. Ait Prophera : Ma- 
leditlus qui tranfgreditur terminos 
vicini fui. Etce que ly a eftc bail- 
le & toleré, ça eftc fans prejudice, 
Alia ratio. Car Ie Roy à ce fou- 
vent interrompu, & que ce qui 2 
cfté baillé à un , a efté baillé au- 
cune fois à deux ans, fans prcju- 
dice, ou àtroisans. Et pour ce, 
Mcffeigneurs, je vous fupplie que 
deligemment vous yadvifics. Jene 
dis mie, qu'en.cas qu’il veudroit 
ceder, s’il demandoit au Roy un 
fubfide , que l'en ne Îy deuft 
oétroïer, mais que l'en oftaft un 
grand moncheau de ces marauts 
qui yfont. Il a tant de dt Aa + 
dd. ly en vient point la moitie, 
ilstriboulent, ils gaftent , ils de- 
pendent,ils excommenient,ils per. 


Gg :., 


D ont, a om nn Cu ni mue Hi 


De RE LR EE TS ST st à ibn Sn 


ee - 


de RUE I = ERNE à 


qu er me, ES me Eh ee re 


= 
ae 





Presves de la nouvelle Hiffoiré 


dent tout. L’autre fois ils cftoient 
au Senné de Paris, en contre la 
porte de l’Eglife bien trois cents 
excommeniés, &cC. 

Je viens aprés à la quarte confi- 
deration. Quand il y aun prochés 
devant Monfeur le Prevoft de Pa- 
ris, ou devant un autre ordinaire, 


foic de Bencfice, &c. maintenant” 


l'en le fera fortir en Cour de Rome, 
fans garder lesmoiens. L'en deuf 
de l'Evefque appeller à l’Archevcf. 
que, puisau Primat. Item, ilya 
encore inconvenient 3 car le Pape 
set De en Cour de Rome une 
caufe de fimple querelle, qui deuft 
demOurer en l'ordinaire, & 
fera tuéen chemin celui qui la fe- 
raciter. Er pour ce, pour l'amour 
de Dieu , nous vous fupplions que 
vous y advifiés, & que vous pour- 
veës que les Confeaux Provinciaux 
fe Éllent. & que vous faictes tant, 
ue les ordinaires joüiffent de Leur 
uridi@ion. 
_ La quinteconfideration que je 
mets par maniere de provifion , eft 
ue le Confeil ainfiaffemblé, fouf- 
t pour le Confeil de France. Le 


Roy qui eft vrai Catholique doit | 


cftre confeillé par les Prelats de 
fon Royaume, &ainf doncques il 
les puet affembler, & Drebdes en 
fon Confeil , & puet avoecques 
l'Univerfité , determiner ea cofes 
qui font à la confervarion & fal- 
vation ge la cofe publique de for 
Royaume. Je croi bien que les 
grandes cefes peuvent eftre remifes 
au Confeil General du Roy de 
France, qui eft Impereur en fon 
Royaume, & ainfi je conclus que 


Je Roy, & les Prolats cy prefents 


avocc les Univerfités fufhfent à 
prendre confeil en ecfte, 


LS 





Pour refpondre à l'argument 
qu'ils foncpour la partie du Pape, 
je prefuppofe ce quea dir Mr. Picrre 
Plaoul, & auffi #cequ'ilsdiene que 
le Confeilne les puet lierz& repons 
que nous ne fommes point icy pouf 
les jugicr : mais fommes icy aflem- 
blés pour confciller le Roy, qu’eft à 
faire en cette maticre .. veu les ter= 
mes en quoy nous fommes. Et fe 
l'en me dit, vous donnés une gran= 
de fentence contre le Pape, & urr 
dur jugement deffinitif ; je repons, 


que nous ne traitrons mie fa caufez 


_ mais Îa noftre fi l’Eglife de Saint 


Itafeminirabatur ruinam , nefau- 
droit-il y pourveoir? | 

Aprés dit Monfeigr de Cam- 
bray, que le Roy cf confideré 
avoecques le Pape. À quoy deman- 
doit I Pape confideration avoec- 
ques le Roy2 N'eftoient-ils mie 
afés confidcrés par avant? Je croi 
qu'ils n'y penfoient nul bien. C'cff 


| tres-mauvaife prefomption contre 
: lui. Mais fuppofons que le Roy 
Soit 2inf confideré avoecques le 


Pape, commeilsdienr, le Royne 
“ie faire confderatien à la per- 
onne du Pape, qui foit prejudi- 
ciable au Siege Apoftolique.c. ir- 
telleito. de Jurejur. Et font nulles 
telles confiderarions, & de nulle 


valeur. Le Deen de Reims a dit 


su ce fcifme eff une maladie, où 
ilne faut toucher, par exemple ; 
d'aucunes maladies hereditaires , 
que felon les Medecins, empirent 
pr l'en y mer cure. Quant cfE 
e moy, il me femble que c'ef 
tres-mal dir. Iln'eft f grande ma- 
Hadie , où, &c. 1ldir que lé Pape 
puet prendre tout : 11 me femble 
qu’il dit follement. Or fe lieve le 
Deen, & dit ainf : J'ai dit que 





du Concile de Conflance. 234 


es Princes prennent pour leurs 
ae à & difoie que lc Pape avoit 

roit aufh de prendre , garde 
seceflitas imminebat fibi. KRef- 
pondés , Jouvenel , il me fuffir. 
Amen. 

Le Chancelier de France. Beaux 
Seigneurs , cette maticre pour- 
quoy vous avés cy cfté affembiés 
& mandés , eft grandement oupver- 





te. Meffeigneurs me font dire que 
les Prelats , & non autres foicnt 
demain ceans, & que nul ne dé- 
parte , jufqu’à ce que l'en ait con- 
clut, & ne viennent nuls, fqrs ceux 
qui font mandés. 

Et ainfi : fin de la propoñtion 
de Me Jehan Jouvenel, Avocat du 
Roy, & par gens de tout le Con- 


l'fcil, &c. 





… Areffum contra Epifiolam Tholofanam. 


T7" AROLUS Dei gratià Fran- 

corum Rex : Univerfis præ- 
fentes litterasin{peéturis, falutem. 
Notum facimus , quod cum in 
yiridi Aulà noftri Regalis Palarii 
Parifius, inter cætera noftræ fanttæ 
Matris Ecclefiæ unionis profequu- 
tionem tangentia , in noftrorum 
chariffimorum Patruum, Fratris, 
Confanguinei, Ducum, Baronum 
‘Aurelianenfis, Burgundiæ, & alio- 
sum plurimorum de noftro Kegali 
fanguine, & magno Confilio , præ- 
{entia, chariflima Filia noftra Pa. 


silenfis Univerfiras querulosè pro. 


ofuiffet, quod durante temporc 
ÉibtractiontsobedientizBencdi@o 
Papz x111. in menfe Julii, anno 
ab Incarnatione D. wcccrcevrrr. 
per nos grandi & marurä delibera- 
tione Confilii , & affenfu Cardina- 
dium Sacrti RomaniCollcgii, tunc 
Avinioni exifienrium , necnon 
Principum de profapià fupradi&i 
Prælatorum,Univerfiratum&Clte- 
&i noftrorum Regni &Delphinatüs 
Viennenfis,univerfalem Ecclefiam 
corumdem Regni & Delphinatüäs 
sepræfentantium, & propter hoc 


in nofira prediéta Parifiorum 


Civitate Congregatorum factæ 
& ad finem célerids psrveniendi 
ad unionem di&zx fanétæ Matris 
Ecclefiæ , ab Univerficate ftudii 
Tholofani , aut aliquibus de ipfs 
fuppoftis, certa fucrat fcriprura 
diffamatoria, per modum Epiftblæ 
confeéta,in noftram ac Regiæ Ma- 
jeftatis, diétorumque Principum 
Regali nobis fanguine conjun&to- 
rum, necnon Filiæ noftræ Univers 
fitatis Parifienfis , & cæterorum, 
qui ss & di&tæ fubtraioni 
Ecclefie diétorum noftrorum Re- 
gri »s & Delphinarüs confentientes 

erant , graviflimam honoris & 
famæ denigrationem , vilipendium 


& dedecus. £t ob hoc ab ipfus 


Filiæ noftræ Univerlratis Pari- 
fienfis inftantiam fupplicationerm, 
& Requeftam humilem , noître 
Parlamenti Curiz mandaflemus, 
ac fpecialiter , &c exprefsè injun- 
Lu , Quatends ipfa Curia nof- 
era, noftro Regali Procuratore , & 
ipsa Filiâ noftrà auditis , in om- 
nibus, quz dicere aut proponere 
contra camdem fcripturam , per 
modum Epiftolz confe&tam, æ& 
aliàsin eadem Curiä noftrà, vel. 


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lent, ac ipsa fcripturà Epiftolari 
visà, & diligenter examinatä , de 
injuriis , opprobriis , & aliis in 
cadem contentis deliétis ac excef- 
fibus cognofceret , ac fumsmarie, 
& de plano determinaret eamdem 
fcripturam, fi de ratione dam- 
nandaeffec, damnando, ipfufque 
Confeétores, feu Compofitores , 
& atios occafione hujus culpabiles 
ac delinquentes puniendo, & bo- 
num & breve Juftitiæ complemen- 
tum adminiftrando , prout hxc, & 
alia, ex noftrarum Brie ac tenore 
Jitterarum fuper hoc conccffarum, 
Jüculentiàès apparere poterant, & 
apparebanr. Conftituti igitur pro- 
pter hoc in nofträ Curià præfarés, 
memoratä Filià noftrà Univerfi- 
tate Parifienfi, noftroque Generali 
Procuratore pro nobis | necnon 


diéto Patruo noftro in partem, 


cum di&is, Filià , & Procuratore 
noftris prædiétis, ad fui KRequef- 
tam &inftantiam admiffo,pro parte 


ejufdem Filiænoftræ , poftquam ab 


jpfrus HO fua-, ut dice- 
bat, fuper facundiæ imperitià ac 
fermonis imbecillitate, more ima- 
forum fanétorum , & egregiorum 
Patrum Movyfr, & Jeremix, prout 
& illius eloquentiæ Principis Ci- 
ceronis, excufatio fuerat præfupe 


_-pofita , extitit propoñrum', fub 
tamen fub proteftationibus, con- 
fidentiæ tutamine , & folamine 
perfpicuè intelligentium , coram 


quibus erat caufam aéturus , & 


‘caufæ ipfus adversds Ecclefiæ ob- 
‘pugnantes pia fœdera pacis ; unio- 
nemque potentiæ & autoritatisno- 


firæ , cujus erat pacis impeonere 


moram, parcere fubjeétis ; & de- 
bellare fuperbos , pacis i pus fub- 


fidium ab eadem noftra Curià, 





preuves de la nouvelle Hifhire 
- verbis illius S. Prophetæ Jeremig: 


Quærite pacem Civitatis, & ora- 
A Éè - A 
te pro ۈ, efflagitando , atque ob: 


fecrando ; quippe cum eadem Cu- 


rié noftra, Majeftarem Regiant 
noftram fupra diétam repræfentan- 
te, cflet in eadem , ut dicebat Filia 
noftra, ac vigerer potentia ac fciene 
tra, & juftiria , feu clementia, 


pet tres illos sg perfpicicbat 


liliorum flores fubintelle&æ , ac 


defignatæ in noftro Regno, eriam 
ab antiquis, & D.Salvatoris noftrt 
Jefu Chrifti Incarnationem ante- 
cedentibus; præfertim Julii Cz- 
faris temporibus , ac dudüm ex- 
celfæ in Gallià genris, & Juftiriz 
exercendæ tunc in Regio noftro 
propofitæ funt invicem concomic 
tantes, & perneceflariæ ad pacem 
quærendam , inveniendam, atque 
{ervandam, ut ex Philofophorurr, 
Prophetarum & Apoftolorum li- 
quebat auroritate. Hii enim tres 
virtutum præclariMimi, ac niti- 
diffimi flores erant, qui Regnum 
noftrum in fublime proveétum 


gratà fibi tranquillitate per fœli- 


cia fæcula cuflodirent &non parv?, 
fmÔ grandiflima ac excellentiffimä 
Divinæ Providentizæ viciflitudine, 
quod nufquam de cæteris, & ex- 
ternis, non etiam de quatuorillis 
maximis Regnis à Daniele com- 
memoratis legebatur Civitatem, 
aut Cujus pro pace , unitate, & 
tranquillitate. in verbo Jeremiz 
promiflis. interveniehat cadem no- 
ftra Filia 3. Sacrofané@tam Matrem 
noftram Ecclefiam prætendebar, 


‘ranquam fpiritualem Civitatem 


Dei, & Eletorum, cujus funda- 
mentum dicebat amorem Dei , uf- 
que ad contemtum fui, quermad- 
modum ab adverfo Civitas fpiri- 





- ‘da Concile de Conflante, | | a3f 


ualis Diaboli, & reproborum , 
ab amore fui.,ufque a@contemtum 
Dei ,à Beato fundabat Augufti- 
no; Cujus quidem Œivitatis fpiri- 
tualis, ficur & matetialis Jerufa. 
lem , quam figurabant quatuor fta- 
tus in monte Sion, id eft omnium 
fidelium in charitate exiftentium 
Congregationem inexpugnabilem, 
quia portæ inferi non prævalebunt 
adversds eam, pro quà D. N.Jefus 
Chriftus, ipfus Écclefiz caufa 
cfciens ad Parrem., ante fuam be- 
nediétam Paflionemoravèrat,quod 
fideles effent unurm , ficut Pater, 
& Filius, & Spiritus Sanétus unum 
etant, & func. Cùm dicebat, Pater 
Sanéte ferva eos quos dedifti mihi, 
ut fint unum, ficut & nos unum 
fumus. Ex quo apparere potctat 
2. preciofum quid effet Eccle- 

ja prædicta, ad cujus augmentum 
& confervationemi requirebatur, 
& requiritur Spirieus Sanétus, & 
confequenter Miniftros Ecclefæ, 
qui Ecclefiam repræfentabant , ad 
miniftrandum , & debite fervien- 
dum Ecclefiæ , quo loco ponebatur 
Jurifdiétionis ordo , cujus fupre- 
mum tencbat fummus Pontifex 
locum. Demüm ultimarh partem 
Civitatis, bona temporalia, quæ 
func in Ecclefiä fecit repræfentan- 
tia. Undè videbatur quis in pro- 
mifhis ordo erac renendus , quia 
licèt omnia prædiéta valerent ad 


Ecclefiæ coniervarionem , poteftas 


tamen Jurifdiétionis valcbat , & 
crat ad confervandum Ecclcfiam, 
&.fibi ferviendum , in qua nihil 
effe debebat , neque deber effe tur- 
bativum pacis ; aliàs excederet 
fuum dcbitum finem , quia omnis 
aétus ad pacem requifitus cadit {ub 


præcepro Oficii Papalis, & Sedis 


Apoftolicæ ; 8& omnis actus tur- 
bans pacem , fub prohibitione. 
Indè Éabiiciebat ea Filia no- 
{tra , quod Præfidentia Pa alis Ec- 
clefiam lædebar, fi PE ItUuM pa- 
cis, & unionis Ecclefiafticæ præ- 
diétæ exercebat, fi re & proficic- 
bat, five benè erat, fi ad debitum 
unionis ipfus Ecclefiæ finem at- 
tendebat. Quare cùm Præfidentia 
Papalis Fe diét: , quæ ad unita- 
tem Ecc 

nata , fi eà Papa abutebatur, Ec- 
clefiam lædebat ; non crat eidem 
per confequens acquiefcendum. 
Conftabat autem , non tranrüm 
Otdinis, fed Jurifdiétionis ipfius 
Æcclefiz effe poteftatem , fed &ipfñ 
Ecclefæ Præfectum feu Præfiden- 
tem, quin -ctiam bon: ipfius Præ> 
fidentts, Quid enira aliud præten- 


 debant duo illi Marcus Æmilius 


Lepidus bis Conful , & Pontifex 
maximus , & Silvius Flaccus, de 
quibus Valerius Maximus , ante 
inimici, Cenfores fai, inter fe 
privatis inimicitiis certantes, cùm 
jam fui non effent , ut aflerebar, 
fed Reipublicz ? Quidve aliud 
Præditi Auguftini fententia , in 
libro Geftorum, dicentis fructio. 


fiorem effe Paftoralem Dignitarem 


fi dimittat, quàm fi retenra dif- 
pergat ; quia præpofiti fumus ad 
id quod utilitas publica requirit, 
inquit idem alibi. Ex quibus di- 
ccbat fequi liquidè eadem noftra 
Filia, quod ceflio, feu renuntia- 
tio, fub regulis Juris Divini ca« 
debat. Imè , quilibet fidelis, & 
ftritiori ratione Ecclcfie Præf 
dens , vitam propriam exponerc, 

to noftræ fanétæ Matris Eccle- 
be debebat uniose, confequenter 


inferepdo, quod contendentes de 


Ce iij 


cliæ fervandam erat ordf 








236 


apatu s4C fuas retinentes Præfi- 


entias, Ecclefiamque fcindentes 
dc dividentes ,officio fuo , in fide- 
Liu periculum , atque præjudie 
cium abutebantur , nec eis , tan- 
ms veris Pontificibus obedien- 
um erat , duodecim Divinæ Ee- 


| gis tangebantur præcepta Evange- 


ica ,ex quibus tota Lex pende 
& Prophetæ , Dei videlicer dilec- 
ti0, quod ef primum, & fecun- 
dum pof primum maximura præ- 
cipuumque , dikétio proximi, 
à rent Papalis obedientia fubor- 
inabatur, &c ia quantum erat pof- 
fibile , fe cifdem conformare tenes 
batur. Nam fi præceptum Papz 
fecundo præcepte  difcreparcet 
prædiéto , quod ad unitatem & 
ri tendebat . eidem obedien- 
um , tanquam animali homini 
non effet. Idcircù duobus conten- 
dentibus undè dileétio inter fide- 
les feparabatur , nunquam eflce 

obediendam, | | 
Suppofitis iraque habitudini. 


bus duabus , un officii , alter. 


perfoaz, cum fupra dictis, quod 
fubtrahens Bbelicacisin Papæ, 
verè effet obediens Apoftolicæ 
Scdi, & cjus officio, nec effet 
obcdiens ei Sedi , qui Papæ ob- 
temperaree , aue obediret ; erat 
fane & rectè intelligenti confiten- 
dum , & hiis & ais nos addu&i 
rationibus , & Regiæ noftræ 
Majcftaris debito adfiriéti, ejuf. 
demque in junétt nobis, & facratæ 
alleéti Dignitare , alligati per 
Jusjurandum noftrz Coronationis 
vinculo,& confummarum omniurn 


terum naturaliter nobis, juxrà B. 


Gregorium , in quidam homilià, 
in fanétà Lege , quâ res omais 


son tam in regimine naturali, | 


Preuves.de La nonvee Hifoire 


quèm politico & fpfritualf ad cons 
cordiam ,@ pacem, difcordian 
arque fcifma hosrens, & diffu 
giendum tendit & cam profequi- 
tur , induéti ;abhorrentes infuper 
imminentem inveterati fcifmatis 
ruinam , ac ipfus cruentam per. 
niciem execrantes , excitati inter 
cætera à Bonifacie tunc Antipapä, 
Rege Romanorum 2e Elcétoribus 
Romani Imperit , fed & admoniti 
à Bencdiéto Papd fupra diéto , ad 
quem, ejus hortatu, & inftantià, 
poftcjus Coronationem chariflimos 
noftres Patruos , & Germamum, 
Bituriz, Burgundiz , & Aure: 
lianenfis Duces, cum ingenti co- 
piè & exercitu Procerum, Baroc 
aum, Milirum , & aliorum ftre 
nuorum , & illuftrium Virorum 
Confiliarrorum noftrorum , & 
Nuntiorum, Avenionem tranfmi: 
feramus , qui ibi longè exatto, 
certo ; & confumto rempore, fup- 
plicibus precibus , ac fupplicatio- 
nibus bumillimis, fæpè & multum 
cidem Benediéto exhibitis , & 
quibus humiliores ipf Deo, vix 
erat ficri pofhbile, ufque quoque 
refumtis, ut ad viam ceflionis per 
nos elcétam, viam ubique faci- 
liorem, expeditiorem , præftantio- 
rem, & aptiorem, arque teti Chrif- 
tianitati aceeptabiliorem condef- 
cenderer,. & cam acceprare veller, 
nihil gratiofums nihil dulçe , ni- 
bil acceptum , nihil præter tædia 
& impenfas legationis, graves la- 
bores , difpendia , moleftias, vex:- 
tiones , fidia , angarias,curas 
aliarumque incommoditatrum va- 
ria confeéti retulerant. genera. 
Tandem verd-rcquifiti euminftan: 


tid, non quærentes quæ noftræ 


ccant ,fed quæ. Jefu-Chrifti , & 


<4 


LL 


3 © 


LA A er 4 TT 


e Ke Le Lt &i- Fa 





ds Concile de Conffance. 337 


expitl proprio, aut fingulari pru- 
entiæ non innitentes., quin magis 
habito facri Cardinalium Coil = 
gii , tunc Avinioni exiftentium 
Confilio , deliberatione , & affenfu 
Prælatos, Univerftates, viros de- 
votos, Principesinfuper, Duces, 
Barencs, Milites, &c. diétorum 
noftrorum Regni ac Delphinatüs, 
& utriufgæ brachili fuppoñta ac- 
ciros ad Concilium convenire, & 
gongregari feceramus, in quo-dif- 
onc ac difceptatione rationum 
hinc inde pet ps noftri, & 
alienorum Regnorum Doctores 
communiter habics » pro fubtra- 
tione D. Benedi@o faciendä 
cccxzx.codcrditer, de numero 
CCcCxLVI1. congiegatorum , af- 
fentientibus una quoque Univerfe 
tateftudentium pro uno an 
acceptà & computatà, conclufum 
demum fuerat communirer , & 
fanctè, perfidelirer, & juftè pen- 
fatis, & attentis charitate, quam 
sanquam filium ad matrem habere 
compellimur, & fidelitare quam 
pos anteceorcfque noftri ad eam- 
dem S. matrem Ecclefiam, femper 
coluimus, & colimus, unde pro- 
dicrat illud Salicæ Legis, quod 


Regnum hoc , ab omni hæreñ li- : 


berum femper & mundum fuerar, 
afferente B. Mieronimo , folam 
Galliam monftra non habere, vul. 
nerisinfuper atrocis fanie & tabe 
cruenta fcifmaricæ fcifluræ cjuf- 
dem S. matris Écclefiæ,, quæ jam 


proh dolor! per XX. annorum cur- 


um duraverat , &invaluerat. Nam 


fi Ecclefa prædiéta perfequutiones 
An Abel, in Hraglitico populo, 
32 Chrifto proprii. Cerporis fuf— 


viverèt , perferente ; in 


pur & mortem,ut fuum my- 
Hi 


Martyribus, & ab hærericisfufti- 
nucrat, hoc profeétum, & aug- 
menturm.ipfius fand@æ matris fuc- 
ceflerar Eccleliæ , at verd perfe- 


quutio fcifmaricorum , quant® 


major, rantè erat deterior cc.enim, 
& z.cùm Dathan, Core , & Abi- 
ron : aliquot etiam tempore Apo- 
ftoli,quorumunus ,Ego fum Pauli, 
dicebat, alius, Ego fum Apollo : 
fed non tot erant quot nunc, ut 
etfiipfa S. mater Ecclefia dicere 
hactenus Eus Sæpeexpugnave. 
rant me à juventute meä ,etenim 
non potuerunt mihi; nuncetiam , 
etenim potuerunt mihi, erat dicere 
neceffariè. Quibus caufis, rationi. 
bus, &occañoncfupradiétis, cum 
affetu animi , & confcientiz fin- 
ceritate , & ad finem tanti , tam- 
que neccflarii unionis S. matris 
Ecclcfiz boni, licèt Nos & Reg- 


num noftrum fupra taétis .modis 


ab obedientià dicti Benedi@i Pa- 
æ fubtraxiffemus , nonnulli nihi. 
ominus præfumtà temeritate in 


_ magnisambulantes,, & fcipfos efh- 


cientes in mirabilibus fuper fe , 
falis fuffulf jaciunculis, ignoran- 
tiæ tenebrisfuffocati, & expertes 
lucis & indulgentiæ Divinæ , & 
humanæ rationis, ut videntes non 
viderent, & intelligentes non in- 
telligerent, adulatione, feduétio. 
ne, mendofà, & fuä pertinacià 


exafperati , opus bonum, quod . 


tanto labore , tant diligentii, 
tempore tanto,tam praclaris & 
inclitis artificibus extruxeramus, 
in momento diruere machinati 
fuerant , materiam ignominiæ in 
Nos,noftram Regiam Majeftatem, 
Principes noftræ Regalis prof2- 
piæ, ac Univerfitatis filiæ noftræ 


| præfatæ,. Prælatorum totius Rec. 





238 
ni, ac Delphinatüs noftrorum 
Clerum relinqu:re molientes , 
quando fcripturam quamdam dif- 
famatoriam fupra diétam, quam 
Epiftolana dicebane, Nébis , & 
Curiæz noftræe premifiz, pluribuf: 
que aliis obtulerant , ac tradides 
rant cam per diverfas Regni noftri, 
imô & orbis partes , & climata 
propalantes & publicantes, in quà 
afferere & aliàs diffeminare non 
erubefcebant , ut pauca de pluri- 
bus coacérvatis perftringeret , ac 
profequeretur eadem filia noftra 
corum opprobriiscalumniofis, di 
étam fubtraétionem fcandalofam, 
tenebrofam, fpinofam:, leoninam, 
ferocem ;cruentam , mali seu 1 
ram ,erroneam , periculofam, dif- 

endiofam , irrationabilem , fal- 
Fee perfidam, prævaricatricem, 
fophifticam , perniciofiffimam , 
violentam, rabidam, vulpinam, 
injuftam , monftruofam , macu- 
lofam ; injuftam, perfequutionem 
Ecclefiaftici ftarüs fubverfivam, 
fcifmatis & hærelis genitivam, à 
patre mendacii procuratam , exor- 
tam ex proceffu reprobo, fubtra- 
étivam juftitiæ, Legis Divinæ ab- 
rogativam, & nos ipfius autores 
infames , ipfufque procuratores 
crudeles , perniciofos, fcifmaticos, 
notoriè criminofos , malitiofos , 
ipnorantes , ambitiofos , ignomi- 
niofos, furibundos , dogmatiftas, 
avaros , pufillanimes, viperatum 
progeniem , femen cuculi, à Fide 
deviantes ; hæreticos, parricidas , 
osin Cœlum erigentes, falfis fuis 
interpretationibus decipientes , 
non recipientes Canones, Confti- 
tutiones rejicicntes , approbatas 
Principum, ex fubtraxione, quæz 
per diam viam Nobis, & aliis 


Prewves de la nouvelle Hifhire 


Principibus in-obediehdo: aperir} 
fubjectis ; & ut fundamentum ip- 
fius tam folemniter celebratæ {ub- 
tractionis confunderenr , nullum 
Concilium , id in quo przdida 
conclufa fuerat fubtradio , aut 
conventiculum , feu conciliabu- 
lum fuiffe, Summo Pontific® ne. 
quaquam id approbante, cüm ad 
Nos nou pertineret,aieBat; & fup- 
pofñito quod Concilium dici pos 
tuiffet , audaciä tamen contrariuni 
opinantium turbabatur ; & exillis 
qui per Nos adConcilium convoca. 
ti fucrant, & Papzæ fubtrahendum 
non cffe confulebant, Parifius, non 
fine ipfarü diferimigæ perfonaruni 
cffe poterant , quæ“gitidam ctiarà 
ex Epifcopis, inter preffuras quo- 
rumdam pofti, nifi fuiffet ipforuns 
Patruorum noftrorum , & Gers 
mani noftri Præfdentia , per cos 
quaf opprimebantur lethaliter , ue 
quijure,ratione, & veritate vin« 
cere non potérant, faltem impià 
& facrilegà pugnorum pugnà , & 
infultuofis clamoribus rues | 
runt. Sed & Legatus à larére , à 
præf. Benediéto miflus , repulfuss 
ab Antipapä, Nuncius gratanter 
admiflus , prout iidem Epiftolans 
tes dicebant, fuerat. Quotum ca: 
lumniam & mendacium cunéis 
notum, non magis rationibus ; 
cûm facti effent, quèm experientié 
oculatà veritate tantorum & tot ; 
ac tam exccilentium teftium, qui 
diéto Concilio aderant, refelters 
leviflimum effe dicebat cadem filià 
noftra. Nos verd Antipapæ Nun- 
cium gratanter admififle , cdi 
apud Ethnicos fanétum.,, inviola- 
tum, & ab omni injurià muni 
tum, dignum muneribus & gratià 


æ 


femper fuiflet. Legatorum genuss 


PONEEe  R  P ben 


dy Concile de Conflance, 139 


us potius fequebatur » quam cul: 
pa adjiciebatur. Iterum in eadem 
Epiftolæ fcriptura , prout ca- 
dem proponebat filia noftra, quod 
pertinacits , ac ettremæ, & veriàs 
hæreticæ dementiæ cxiftere com- 
pertum videbatur, quod etiamfi 
ex dié&tà fubtraxione unio in S. 
matre Ecclefià fequutura effet, 
fubtraxionem tamcn ipfam non 
efle faciendam: quin imd ipfam 
facicentes dignos effe pœnä feverä ; 
ad quorum confutationem , cum 
fuperiüs diétis, ip{a noftra filia 
fupponebatomnem rem mundiin- 
cliniationem & rendentiam habere 
ad unionem & pacem, & ad hoc 
omncm legem tenlere ; ordinem ta- 


men eflc inter Its : Namomutrum 


prima lex omni creaturæ data cft, 
ut Deouniretur,& confungeretur, 
ut Doctrini Boct clarumerat ; 
& hanc legem habcbar homw qui- 
liberomni rei communicabar : nam 
etiam per primum lcgis præcep- 
Tum , pcramoremipfo Dco , quam 
legem communem ipfe Boctius 
Lans conjunoi & uniri de- 
bcbar : deinde res inter fe unita- 
tem, & amorem habere debebant, 
in ordiné ad Deum, & ad eum, 
Tanquam ad finemtendentiam , ex 
quibus conficiebatur Ecclefia ; 


unde fequi dicebat cadem filia no- 
ftra, injun@ameffe & præceptam 


omni lege, & omni præcepto, & 


prafertim duobus primis præcep- 


tis, iplam Ecclefiæ S. unitarem & 
pacem,. Ex quibus, tanquam 6x 
duabus radicibus , omniaalia præ- 
cepta ortum habebant , ex quo 


apparere inferebat , quod nullum 


pos , nulla promiflio, nul- 
la obligatio , nulla conventio, & 


pet confequens nulla lex, nulka 


conftitutio, ftatutum , vel ordina- 
tio, quarum obfcrvatio erat pacis 
turbatio , validæ dici debchane, 


iifque uti vel obtemperare, erat 


abuti, & non obedire mandatis. . 


Quo tamen modo conftitutiones , 
&c jura fcripta carnalem & beftia. 


. em, & non fpirirualem fectantes 


intelleétum, & illud quod in mi- 
nifterium datumerat, Divino at- 
tribuentes , allcgabant hii qui 
diétam fcripturam cpiftolarem edi- 
derant , fupponcbant ; non quod 
unitas Eccleffæ fupradiétæ ftibac 
in habitudinc ad fammum Vica- 
rium, quod non cffe diccbat cadenr 
filia noftrz, imd in habitudine 14 
Chriftum, qui vivificat Ecclefanr 
fuam fan@am , per charitatem 
Spititüs Sanéti, Starctautem quod 
Papa non cflec caput Ecclefiæ per 
pcecatum , & hoc cos nimium de- 
ficere diccbac, quia proprium ceft 
Deco, creaturæ attribucntes » ipfe 
Deco, non reddcbanc quæ Dei, & 
Czfari ,quz Cæfaris erant. Ipfam 
etiam fanétam Ecclefiam, in di- 
vitiis, honoribus, & porentiä , 
dicebat ipfos contemnere , ipfam 
introducendo , quemadmoduin 
temporalem poteftarem , fuper ce 
quod ipf epiftolantes fubjunge- 
bant, nobis & aliis Principibus, 
ad noftri cautionem in exemplum 
fieri, ne à nobis fubdiris obedien= 
tia fubtraheretur , errore fcduéti, 
quoniam aliam effe noftri ad fub- 
ditos nobis kabitudinem , & aliam 
Summi Ponrificis ad eandem S. 
Ecclefriamimminere. Dubitandum 
hinc effet illud Chrifti , ad Apo- 
ftolos, & Difcipulos fuos. Omnes 
vos fratreseftis, & Patrem nolite 
vocare vobis fuper terram, unus 
enÿn eff pater velkcr , qui in cælis 











è 


Preuves de la nouvelle Hifaire 


eft : & pauld poit: Qui major eft 
veftrüm, erit minifter vefter. Ex 
quibus innucbat Chriftus, Papa- 
cm Digniratem , quamvis major 
cfler, miniftcrialem vocari. Neç 
divifioncra Regnorum, quæ prin- 
cipaliter corporalia , & tempora- 
lia continebat, tanti difcriminis 
grat;, quanti quæ animas, & {piri- 
tualia Ecclefæ fupraditz. Hor- 
rendum fcifma, ad quod fedan- 
dum longè præftantius erat Deo, 
quam hominibus, Sedi Apoftoli- 
ce, quam Summo Pontifici , 
Reipublicæ, quam Patri obedire: 
nam crudelior rat, qui Rempu- 
blicam lædebat, quam qui non 
obcdiebat Patri, Autorg Cicerone, 
Oratione in Catilinam. {n cujus 
rei & pasis, feu unionis publicæ 
Ecclefiz , favorem, confilium , 
ac proccffum fupra pofitum fece- 
ramus , prout rationabiliter, & 
autoritatibus S S. Patrum, & 
exemplis façere poteramus , Im- 

eratoris Conftantini, qui Nicæ 
num congregaverat, fuper fummis 
fidei noftræ articulis Concilium , 
in quo multi difcordaverant : 
Theodorici, qui Symmachum in 
$ede S. Romanä repolucrat, & 
Honorii , qui duos expulerat de 
Papatu contendentes , ficque de 
pluribus , & ut falrem memorato- 
rum cpiftolantium, qui lucem te- 
ncbras, & tenebras lucem dice- 
bant, bonum malum , & malum 
bonum, ne quicquam vibrara tot 
celumnisrum fuarum jacula folo 
su reiceret, & feuto bonæ volun- 
aatis & reûtz intelligentiæ, eadem 
flia noftra confunderer, fuas, quas 
tam difpendios£ in medium iidem 


epiftolantes jaétabant Conftitutio- 


nes ac Decreta Patrum,Principum 


fem, Tho 


Leges & Statuta, ac Juftitiæ, auf 
fubdo!'è emitri, & allegari per 
cos, tanquam unicus Summus Pon- 
tifex, nullo alio contendente effer, 
quod verum non etat. Propone- 
bat ee. Filia noftra cum {u- 
pra diétis, Filio & Patruo noftro, 
necnon Generali noftro Procura- 
tore prædiétis, rationes intentioni 
& propofito adapcatas, & dicentes, 
nemini de ratione contra Confi- 
lium, aut deliberationem genera- 
lem perPrincipem, feu Civitatem, 
Municipium, & villam corpus & 
animam habentem , de confenfu 
omnium , feu duarum partium, 
aut mediæ partis, in qualitate 
communis , vel boni, aut præftan. 
tioris faum , feu fatam venire, 
cum pars à fuo toto difcrepare 
non bee , neque apertè, vel 
occultè Tragædias , feu Epiftolas 
diffamatorias, contra Principe, 
vel juftitiæ Miniftros facere , ne- 
que Principi , five Conilio fuo in- 
juriari , five convitiari, aut con 
tumelias irrogare ; nam qui tali 
agcbant, digni erant morte. 

Ex præmiflis omnibus, non tam 
humanis , quâm Divinis, & plus 
quäm Philofophicis, & aliis pluri- 
bus, & elegantibus aftrattis fbi 
rationibus, diéti noftri, ac præ- 
ditorum Patrui& Filii noftrorura 

rocuratores concludebant quæ 
tenus diéta Epiftola per eamdem 
noftram Curiam hæretica , per- 
verfa, falfa, mala, & fimiles, Pa» 
rifius , fupra pontem Avinionen. 
Fofe , Montis-Peffulani, 
Carcaflonæ , & pluribus aliis 
locis cremarentur , quia f non 
haberent conclufionem ,; quod 
falrem ipfa Epiftola , tanquam pet- 


verfa, mala & infidelis arifius , 


de Concile de Conffance, 


& éopiziplus, fcu aliæ fimiles alibi 
publicè lacerarentur, ficrentque 
cridæ ac proclamationes , ad fo- 
pum tubæ, & publice , fub magnis 
& maximis pœnis , quétenüs quie 
cumque copiam ejus Epiftolæ Ha- 
beret, perès camdem Curiam no- 
firam afferret , vel mirteret lace- 
rand&m , & ubique in Regno 
noftro cjufmodi condemnatio, ad 
perpetuam rei memoriam incu- 
tiendam , in principalibus locis 
tegifiraretur , & infcriberctur , 
alias quod fibi ficrent .tales qua- 
les ipfi noftrz Curiæ, de jure ac 
ratione adjudicandæ viderentur 


 conclufiones, proteftantes de pro- 


fequendo contra "ynpofitores dic- 
tæ Epiftolæ , & äAlios injuriatores, 
juxta informationes fuper hiis fa- 
étas , prout fibi rationabiliter, & 
PRE cafüs exigentiam vide- 
retur. 

Tandem auditis ad plenum par- 
tibus adjunétis , in omnibus quæ 
circa præmifla dicere ,‘ pererare, 
ac proponere publicè , & per die- 
sum intervalla voluerunt , ac ad 
ponendum penès camdem Curiam 
noftram in fcriptis , fieque fua 
propofita concernentia & pertinen- 
tia haberent , & in Confilio & 
Arefto appunétuatis, requifiroque 
poftmodum à Procuratore fupra 
di&ti confanguinei noftri Burgur- 
diz Ducis, qui fupra diétz, tan- 


quam per eum propofita, & con- 


clufa fapponebat ; caque inten- 
tioni adaptando, quatenüs in par- 
tem, cum præfatis noftro Procura- 
tore , Filiä, & Patruo admittere- 
tur, & iplo in partem prædiétam 
admiflo , vifis per eamdem Curiam 
noftram Parlamenti folemniter , 


tam ex pluribus Regni nofri Præ- 


. &is, & revolutis y ss didis is 


| noftrà Regäli profapiä, & i 


240 


_latis, qum aliis de noftro magno 


Confilio , & variis ac pluribus 
dicbus congregaram, diligenter, 
attentè , ac maturé lectis , infpe- 
tolà feu epiftolari fcriptura, lit- 
teris noftris Regiis, aliis quibuf- 
cumque aétis & monumentis : agi- 
tatis infuper , & difcuflis diverfis, 
ac multifariis rationibus fuper 
præmiffis , an expediret, aut opor- 
ceret prids diétæ cpiftolaris fcrip- 
turz compofitiones , fe dicentes 
in Curia noftrà cadem advocari; 
& audire quèd ad judicandum fu- 
per præmiflis procederetur. Con- 
fideratis etiam curiosè omnibus 


Ur confiderandis , &° 


attendentes ea quæ camdem Cu- 
riam noftram, in hâc parte move- 
re poterant , & debebant. 

Per Areftum diétzæ noftræ Cu- 


tiæ diétum fuir, quod diéta fcrip- 


tura per modum Epiftolæ facta, 
& ad nos, & eamdem Curiam no- 
ftram, per Guigonem Flandrini, 
{e Univerfitatis Tholofanæ dicen- 
tem Nuntium, allata erac, eft de- 
teftanda, & Noftri, age de 
lorum 

de Confilio noftro, necnon Cleri 
Regni noftri , & prafatæ Filiz 
nofèræ -Univerficatis Parifienfis, 
injuriofa,ac diffamatoria,& ut talis 
Parifius, in eadem Curià noftra, 
& una de fimilibus Tholofæ , & 
alia fupra pontem Avinionenfem, 
ublicè fruftatim lacerabuntur : 
Éer ue præceptum fub cridä, & 
metious , ad fonum tubæ > PCT 
primum Curiæ noftræ Offtiarium 
in omnibus Balliviis, feu præpo- 
fituris , Senefcaliis, & Judicaturis 
Resiis Kegni noftri , quod qui- 
cumque , cujufcumque conditio 





240 Preuves de la nouvelle Hifloire du Concile de Conffince, 


nis fit, vel fuerit, copiam, vel 
tran{criptum didtæ {cripturæ ha- 
buerit ,eam inter trium menfura 
fpatium, à die di&æ publicatio- 
nis, fub pæœnà centum argenti 
marcharum nobis applicandarum, 
& dié&tæ noftræ Regiæ Majeflatis 
indignationem incurrendi, penès 
pr noftram Curiam afferat, 
feu mittat, vel afferri faciat, Et 
per idem Areftum ceadem noftra 
Curia fupra diétis Procuratori 
noftro Generali, Filiæ noftræ Uni- 
verfratis Parifenfis , & Patruo, 


_& Confanguineo noftris de profe: 


quendo contra ejufdem {criprur%, 
per modum Epiftolæ fattæ confe- 
@ores, & compolitores , & alios 
quofcumque , & cifdem compofito- 
ribus, & aliis in contrarium fuas 
defenfiones refervavir ac refervar. 
In cujus rei teflimonium præfen- 
tibus litteris noftrum juffimus ap- 
poni figillum. Darum Parifius, 
in Parlamento noftro , die xvir. 
menfis Julii, anno D. mcccevis. 
Regni noftri xxvr. Per Areftum 
Curie. BAYyes. 


4. 


(à ; 





COPIA 


— — 


de 





; 241 
MOOIONENEN HOME MOEMONENONEE DENON NO OO DENON 
RH Le RE A IR He He He He DIR He EE He HE He Ve He AB IE SE NSP HN SE STE Te 
OM MNE FOIE 


COPIA LITTERZÆ MISSÆ 


D. DUCI BITURIÆ PER D.D. CARDINALES. 


SUPERSCRIPTIO. 





ÆExcellentiffimo & Maçnifico Principi D Fohanni Kegis Francor. 
Filio Biturie @ Arvernorum Duci, Comiti Pictavienf r &C. 


ISERATIONE Divina 
Epifcopi, Prefbiteri, & 
Diacomi Sacro Sandtæx 


Komanæ Ecclefiz Cardinales.Con- 
Cupitam diù per vos integritatem 
Ecclefiæ celeriter profequi & am- 
ple&i Regali Profapiæ ceditad glo.- 
riam, ut qu præftantiori caufa Fe 
dum cumulus, & quidem magnum 

Deo meritum quæri poflunt, ad 


id accuratids fe accingat. Sanè, 


Princeps Excellentiffime, adeft ad- 
huc hi per RegiamMajeftatem 
& vos diutiflimè expetitum : adeft 
Caula interitus , videlicet illius 
cruentiflimæ peftis, quà verfatus 
humani generis inimicus ; abolim 
milerabiliter fecuit domum Dei, & 
ejus indiffutilem tunicam minuta- 
tin difrumpere nifus cft ; pro qui 
rcintégrands vos cum Rege tantos 
fufcepiftis labores.Nuper enim An- 
gclus Correrarii, qui Sedem Apof- 
tolicam Occupins Gregorium fe ap- 
pellat, S. D. N. Benedi&o, Divi- 
ni Providentià Papæ X111. no- 
bifque , ficut excellentiam veftram 


_latére non credimus, fuas direxit 
litteras, per quas paratum fc offert 


fuis prætenfis Jurs & Papatui ce- 


dere certo modo, & formiin præ- 


 taétis litteris ejus contentis, qua- 


rum copiam, etiam noftrx refpon- 
fionis ad illas excellentix veftræ 
mittimus , his interclufam, qui- 
bufque acceptis , idem Dom. nofter 
ee amator Charitatis & Pa- 
cis, cujus & etiam noftra ad hoc 
tota fragrabatintentio , non modi- 
co fuit gaudio, & in Domino exul- 
tatione perfulus. Videns attigifle 
quod tamdiù quæfierat, & optave- 
rat, ac nunc , defideratä opportu- 
nitate {e offerente, volens cviden- 
tiüs prodire in lucem bonum pro- 
pofitum quod à tempore fux Atlum- 
ptionis , pro extirpandä hâc vora- 
ci fciflura , fervido gcffirin pecto- 
re. Idem D. N. habitä, matur4, & 
frequenti deliberationc nobitcum , 
per fuas Apofñtolicas Litteras dio 
intrulo cum magna Charitate, ple- 
nè gratantcr, & unionce Eccle- 
fiæ fecuriùs, ac celeriüs confequer- 
di, multüm judicio noftro effect. 
vé refpondet, prout apertiüs intue- 
ri potcritis per tenorem fuarum lit- 
terarum, quæ fequitur pion ccce. 

BENEDIcTUS Epifcopus Scr- 
vus Servorum Dei Angelo diéto 

H 





242 
Coureratio, quemnonnulli fibi in 
hoc perniciolo {cifmate adhærentes 
Gregorium nominant , pacis & ve- 
ræ unionis affectumt pariter & effec- 
tum. Per quemdam converfum Or- 
dinis Fratrum Prædicator. tuasdie 
XV. hujus menfis recepimus litte- 
fas, nonnullà parte conceptas cir- 
ca tratatum unionis EcclefizSanc- 
tæ Dei, frequenti haétenus per nos 
repetitione temptatum, & ad opta- 
tum finem peccatis exigentibus non 
dedudtum fummariè continentes. 
Quarum tenore profpecto, illi gra. 
tias agimus, FL fuä ineffabili cle- 
:mentià,quando venit temporis ple- 
nitudo noîftræ humanitatis indu- 
mento contcétus, in fuæ Nativitatis 
exordio , diverfos in fc parietes co- 
pulare jam cœpit, & nunc virum 
nobis à noftrx promotionis ad api- 
‘cem fummi Apoltolatüs initio, pa- 
-cem & unionem totis defideriis 
quærentibus , talem invenire con- 
ceffit , qui nobifcum, ut tuæ litteræ 
geftantur , in hoc falubri propofico 
Deout præftolamur , accepto, fa- 
luti animarum ac commodo, mun- 
‘do neccffario , ac utili & votivo, 
-noftris affeétibus, fincerä, ficut op- 
-tavimus & optamus intentione con- 


currat, Mulrd enim hactenüs, ficut- 


te noffe non ambigimus, 
‘duos Præde:eflores tuos immedia- 
‘tos in ftatu quem aflumpffti , per 
nos ac noftros labore fudatum eft , 
ut exitiale malum de medio Chril- 
tianiatis evulfum radiciths, à mi- 
litantis Ecclefix finibus pelleretur. 
Non enim funt nobis incognita 
damna, proh dolor ! Chriftiani Po- 

uli , quæ jamdudum execranda 
e diflentio protulit. Horum au- 
tem malorum : caufam déderint 


ab initis, qui 


cifmAa prorogaverint | 


 Preuves de la Nozvelle Hifloire 


& continuis fucceffibus, & neglec- 
ta juftitià , & veritate fupprella 
foverint, certum videtur, his præ- 
{ertim qui veritatem rei geft: nove. 
rant , & quæ precefferunt in nego. . 
tio de quo agitur, recto libramine 


ponderarunt. Sed quid referimus 


difplicentes ? His noftris laboribus 
incafflum malitià operante deductis 
à tuis Prædecefloribus antè dictis, 
quibus vias juftitiæ &c alias rationa- 
biles aperiri fecimus, & aperien- 
das recipere & profequi obtulimus 
nos paratos. Nec refponfum con- 
gruum reportavimus, nec verbum 
aliquale effetivum. O tefælicem, 
fi ad hæc te Dominus refervavit! Si 
facultatem ad ea quæ tibi data vi- 
detur , cum omnidiligentià efica- 
citer profequens , nobis in affeäu 
profequendæ unionis te reddendo 
confcrmem prout fpopondifti , de 
contingentibus , nec'obmittas. ! Ad 
hoctecnim piisexhortationibus in 
vitamus , ad hoc nos promptos re- 
peries,hoc videre fummoperè cup 
mus,ad hoc noftra pia femper afpira- 
vit,& afpirat intentio.Nofter atten- 
dit & intenditaffe&us, ut Deo diri- 
gente qui novit,& præftante qui po- 
teft per noîtrz humilitatis minifte- 
rium , unioin Dei Ecclefiä defide- 
rata fequatur. Sed non permittit 
nos diflimulare filentio, im in ftu- 
porcm vchementer admirationis ade 
ducit, quedtuài Scripturä interpre- 
te videris innuere , quod per Jufti- 
tiæ vias ad opratam unionem perve- 
nire non potes , ut nobis quoque vi- 
deatur impingi, quod viæ ifcuf. 
fionis veritatis & juititiæ recufatæ 
fuerine , vel in aliquo impeditæ. 
Abñfit hoc à nobis: nam, Telte 
Deco , non quam in hâc materid 
viam luftitix , aut difcuflionis 6» 








du Concile de Conflance. 143 


tiratis recufavimus, aut impedivi- 
mus ,imÔô, ut verum profiteamur, 
eam obtulimus, optavimus, & o 

tamus , & erga dios Prædeceflo- 
res tuos , te tefte, qui, ut perccpi- 
mus aliquando interfuifti, & erga 
alios quos negotium tangebat, cum 
debiti follicitudine quæfivimus, & 
profequuti fuimus , nec per nosun- 
quam fterie, ftat , aut ftabit quo- 
minüs jufticia & veritas hujus rei, 


quantum ad Je ne » Videatur. 


& agnofcatur , ficut fatis ex oblatis 
pe nos tuis Prædecefloribus anteà 
actis poteft liquidô apparere, cum 
de Jure noftro , perfaéti fcientiam, 
& Jurisevidentiam fimus certi. Ut 
igitur de intentione noftrà quam ha- 
buimus ,; & habemus circa hujus 
deflendi fcifmatis extirpationcm, & 
unionis aflequutionem te certio- 
rem reddamus , tibi præfenti teno- 
re fignificamus & offerimus, quod 
ut tam peroptatum unionis nego- 
tium celeriùs & fecurids valeat exe- 
quutioni mandari , parati fumus 
uni cum Collegio Venerabilium 
Fratrum noftrorum S. R. E. Car- 
dinalium, in loco fecuro , decenti, 
& idoneo , tecum, & cum quo- 
cumque Succeflore tuo , ac præten- 
fo Collegio tuo , vel tui Succeflo- 
ris, autte, vel diéto Succeflore 
tuo decedentibus , cum prædictis 
qui apud partem tuam pro Cardi- 
nalibus fe gerunt vel gerent, per- 
fonaliter convenire pro unione Ec- 
clefiz tratandi, & favente Domi- 
no*obrinendiä , ibique, provifo & 
ordinato de his quæ pro fecurita- 
te, & acceleratione unionis præ- 
di&z erunt opportuna , ac necefla… 
rid difponcnda , parati fumus pro 
pace & falute animarum , ac unio- 
ne & reintepratione Ch riftiano- 


rum , indiétà conventione perfona- 
liter noftro veriflimo Juri, & Papa- 


‘ tui purè , liberè, & fimpliciter ce- 


dere & renunciare, & cfhcaciter 
faciemus, fi tu ibidem confimili- 


_tet renuntiabis & cedes.prætenfa 


Jurituo & Papatui, vel deccdes, 
velquicumque Succeffor tuus con+ 
fmilirer renuntiabit & cedet præ 
tenfo Juri {uo & Papatui , vel de- 
cedet;dummodà tu,velquicumque 
Succeflor tuus, & illi qui apud : 
partem tuam pro Cardinalibus fe 
gcrunt, aut gerent ; ficut præfer- 
tur, volueritis & voluerint cum 
effectu convenire, & concordare 
nobifcum, & cum prædiétis Ve- 
ner. Fratribus noftris , quod exin- 
dè Canonic£ Unici Romani Ponti- 
ficis fequatur ele&io & unio Eccle- 
fiæ Sanctæ Dei. Oratores autcm 
tuos, quos, ut afferis , intendis ad 
noftram præfentiam celcriter defti- 
nare libenter videbimus, mA EN 
audiemus, & caritative traétabi- 
mus , eifque jam falvunr conduc- 
tum perdiétum converfum deftina- 
vimus. Quod etiam de abftinendo 
à creatione Cardinalium, nifi in 
certis cafibus intimafti, volumus 
& intendimus obfervare. Feftina 
itaque , tolle moras, concurre no- 
bifcum , & confiderans humani 
temporis brevitatem , tantum ko- 
num non ultrà difforendo procrafti- 
nes, fed celeriter viam Pacis & Sa- 
lutis ampleétere, ut tandem in ex- 
tremo Judicio, cum numerosà mul. 
titudine eorum, qui nos in häc 
quam præftolamur unione fequen- 
tut, quamad illius ovile, præftan- 
te Domino reducemus. Ipfe Paftor 
bonus, ue pro ovibus fuisanimam 
nu te uit, nos , ut de ejus mife. 
ricordiä fperamusin dilecta Taber- 


bi) 








2 4  Preuves dela Nouvelle Hifloire 


nacula.inducat* Amen. Datum 
Marfiliæ,apud S. Viétorem. 20 Ka- 
lend. Febr. Pontificatüs noftri An- 
no tredecimo. 

Nuncergo Princeps Excellentif- 


fime, videtis pium, videtis meri- . 


torium , im fanétum propolitum 
Dom. Noftri cunéis efferendum 
hudibus, & omni favore faven- 
dum. Ecce per harum oblationum 
concurfum , medium habetur , per 
quod Deo aufpice , Princeps hujus 
mundi ejicitur foras, & pellitur 
hoc fcitma ciuentum : confuitur 
lacerata Tunica Domini, & fequi- 
turunio per Regem & vos tam ar- 
denter expctita , tam flammatis at- 
fcétibus concupita. Ad hujus au- 
tem tain fancti profectionem operis, 
fi benè metimur, fola reftat con- 
ventionis partium acceleratio, in 


. quà , mora vel dilatio modica no. 


cumentum maximum ferre poffet. 
Inhocopere, Excellentiffime Prin- 
ceps, cau‘am diximus, quæ ad glo- 
riim acquirendam, & meritum præ 
cæteris rebus gerendis , altiùs tan- 
tù præftat, quantd certum cft mi- 
nùs pofle temporalia fpiritualibus 
adæquari. Exurgnt igitur Princeps 


Magnifice, veftra virtus, & poten- 


ti dexterä una cum Rege profequu- 
tionem tam fanéti operis complec- 
tatur. Etenim Kegiæz Dominatio- 


ni veftræ , hoc qua hærcditario ju- - 


re debetur , ut Chriftianiffimorum 
Progenitorum veftrorum , qui ac- 


curatiffimè finem dedere {cifmati- 


bus, veltigiis inhærendo , huic 
etiam horrendiflimæ $céttoni finem 
dari veftris plis favoribus procurce- 
cis. cum verd ad hujus confumma- 
gionemrei, & Ecclef. Dei auxilio, 
& ipfe Dom. nofter Regio & vef- 


gro favorc, ipfaque res miferanda 


accelerationcindigcant, quæfumus 
fupplices Excellentiam veftram &c 


exhortamur , perfparfum, in nof- 


træ Redemptionis prætium, fan- 
guinem Chrifti, quatenüs ipfi Ma- 
tris Ecclefiæ , tam diuturnis un- 
dique affliionibus laceflitæ , fic 
manus velitis porrigere adjutrices, 
ipfum Dom. noftrum fimul cum 
Rege amplectemus auxiliis oppor- 
tunis & favoribus. Sed & omnibus 
modis , omnique curà talirer Dom, 
noftro ad conventionem acceleran- 
dam opem ferre, quà & ipfa Eccle: 
fia & idem Dom. nofter talem Fi- 
lium Adjutorem , tam favorabilem 
habuiffe gaudcant , demiümque ex 
conventione ipfa cito fequatur con 
clufo & difcordia,in qua pro Deo, 
omnis mora quæ femper nociva et, 
quanrumlibet fuccindatur. Præ- 
cercà Princeps Excellentiffime , fci- 
mus Excellentiam veftram noffe hic 
agenda , quanta {olertià ; quanto 
fint conducenda favore : fed nihilo- 
minès accepimus , quod nonnulli 
forfan hoc fan&um propolitum 
jgnorantes , aliquas novitates apud 
Regem feri profcquuntur & pof- 
tulant , quæ retardationem itre- 
parabilem huic fanéto negotio tam 
falubriter , tamque benè difpolito 
ferre pofint. Scimus Princeps Op- 
time , quod nonnullz fiunt novita- 
tes intrufo, & quia indecens eflct 
etiam honori Regio, atque veftro, 
ac toti huic ee abfonum , 
quod intrufo benè & honcftè à fuis 
tractato, Dom. nofter preflus no- 
vitatibus noxjis , ad præfatam con- 
ventionem veniret , pofletque ex 
hoc mentibus plurium fcandalum 
gencrari , te , & iteratis vi« 
cibus quæfumus camdem Excellen- 
tiam veftram, ut procurare placeat 


k 


+ A nt 





du Concile de Confiance. 145$ 


huÿits modi novitates abigi, & jam 
OU pags & ceffare : nam ex hoc 
quod per jam faéta, ut præmit- 
titur, agendum reftat, in tam fa- 
Jubriter difpofitis falutari dircétio- 
ne, ducetur fœlitids ac citiùs ad- 


optatum. Datum Marfiliæ , fub 
trium primorum noftrorum figillis, 
die ultimâ menfis Januarit x v. 
indict. Anno à Nativitage Domini 
m.cccc. vrr. Pontificatüs D. N. 


Papx Benedii XIII. Anno x1x1. 





SEQUITUR COPIA BULLÆ MISSÆ 


Univerfitati Parifienf, per Dom. Gregorium ultimd eleétum 
in Roma, &c. 


SVPERSCRIPTIO. 


Recorrus fervus{ervorum 

Dei. Dilectisfiliis Univerfita- 
ti Studii Parifienfis, Salutem & À- 
poftolicam Benedictionesn. Ed ma- 
gis properavimus Dilecti filii, ad 
unitatem veltram fcribere, quod 
vos, contra malitiæ qualitatem 
temporis frequentatis {tudiis , ad 
opportunas vias fedandi fcifinatis 
infudaftis, & viam præcondefcen- 


_fionis protuliftis, quæ non nifiex 


neceflitate maloruim dierum fumen- 
da effet, eâdemque ratione, ex mi- 
fericordiä Omnipotentis, ad cam 
effetuales nos eflevidebitis.Iraque 
Foel. record. Innocenfo Papa VII. 
Prædeceflore noftro, v 111. Ide 
Nov. ab hujus fæculi mortalitate 
fublato, cum poitexcquias , ut mo- 
ris eft folcmniter celebratas, Ve- 
ner. Fratres noftri S. R. E. Cardi- 
nales , de quorumnumero tunc cra- 
mus , invocatà Spiritüs fanâi gra- 
tià in Palatio Apottolico apud fanc- 
tum Petrym pro glcétione futuri 
Romani Pontik 


cis Conclaveintroi- 
vient ; multis & variis traétati< 


7 Dilectis filiis Univerfitati Studii Parifienfis. 


bus per plures dics habitis, tan lem 
in nos , tunctituli S. Marci Prat 
biterwyn ,Cardinalem unantmiter 
oculos direxerunt, nos in Roma- 
num Pontificem concorditer eli gen- 
tes. Nos verd , quamquam pro Im- 
becillitate noftra, tantum oru$ (u- 
bire formidabamus, cum in co qui 
mirabilia facit,fpe conceptà,fubmi- 
fimus humeros,non de noftra virtu- 
te, fed de fumma Dei, cujus procul 
dubiores agitur, benignitat£ Con- 


fifi, Curâ Paftoralis Ofhicii, non. 


pro nobis, fed pro Dei honore, 
& publicæ commoditatis, quoquo 
modo fufceptä, ad illud,antè om- 
nia convert{imus antinum,ut cum ef_ 
fu hanc peftiferam exitialemque 
{ciffuram, quæ per tot jam annorum 
curricula , populum Chrifttianum 
pervañt,ad reintegrationem & uni- 
tatem perducamus. Sub quotantam 
gratiam fperamus nobis ex Alto 


pa utjam nobis fuaferimus 


revi temporis fpatio,hoc quod cu- 
pimus ad cffeétum deducere, aique 
ut omnibus notum fit animi nof. 


H hiij 


246 
tri 5 anses , decrevimus vero 
juri noftro ,.quod veriffimum , eni- 
. tentes tollere omnem affetum, & 
effectum tæm juris quam facti,quan- 
tum in nobis rationabiliter efle 
terit, quo impediri valeat gra- 
tiffima Chriftianorum unio , ne 
tantis calamitatibus fubjiciatur fa- 
crofanéta Ecclefia, fic quo validio. 
ta, firmiora & certiora fint jura 
noftra , & quanto magis de illis 
nubHatends dubitamus , tantd lau- 
dabilius effe ducimus, pro parte 
Chriftianotum illa deponere. Non 
enim femper juri inhærendum ef : 
fæpè utilitatis & temporis habenda 
eft ratio. Itaque omni contentione 
fepolitä, ad adverfarium noftrum 
jam fcripfimus , ipfum ad pacem & 
unionem benignè invitantes, atque 
oferentes nos paratos adäuris nof- 
tri ceflfionem , & ad Papatüsrenun. 
ciationemefficacitg per nos facien- 
dam fi, & quando fe adverfarius, 
vel ejus Succeffor quicumque hoc 
idem faciat, renuncians fcilicet 
prætenfis Juri & Papatui fuo, vel 
decedat , dummodà illi qui’apud 
adverfarium diétum , pro Cardina- 
libus fe gerunt, fic concordare, & 
* convenire cum noftro Collegis ve- 
lint cum effectu, ut exindè Cano- 
nica Unici Ro nani Pontif. fequa- 
tur electio. Nec nonofferimus om- 
nem aliam viam rationabilem per 
uam fcifma tollatur, & un'onis 
(équacie integritas. Quam oblatio- 
nem, ut ftrictiori vinculo fieret ; 
juravimus ; vovimus, & promili- 
mus anteelcétionem noftram, eo- 
dem vinculoeffcaciter implendam, 
cum fingulis ex Vener. Fratribus 
noftris eju‘dem Ecclefiæ Cardinali- 
bus, in cafu quo aliquis noftrut ad 
apicem fummi Apoftolat. effet af- 


Preuves de la Nouvelle Hifloire 


fumptus, poft ipfam Aflumptionens 
ad firmiorem conftantiam de novo 
Jurantes & Voventes , promittentes, 


ac ratificantes. Oratores etiam nof- 


tros celeriter miffuri fumus, qui de 
locoidoneo & decenti cum eifdem 


. difponent ad hujufmodi unionem 


faciendam. Vos igitur diledi flii 
totis viribus infiftite, & nosin hoc 
opere adjuvate, ueEcclefñz diutur- 
no morbo affli&æ opem falutarem 
cum cffeétu feramus. Tenor autem 
ipfarum litterarum ad ipfum nof- 
truni adverfarium, circa præmilfa 
direétarum, fequitur , & eft talis. 

Grecorivs Epifcopus fervus fer- 
vorum Dei, Petrode Lunä, quem 
nonnullæ gentes in hoc miftrabili 
Scifmate Bencdiäum XI111I. ap- 
pellant, pacis, & unionis affectum. 
Qui fe hbumiliat, inquit veritas, 
exaltabitur, & quifeexaltat humi- 
liabitur. Cujus faluberrimæ moni- 
tioni, ere nobis ex Alto promit- 
titur obedientes, ficuti decrevimus 
pet litteras noftras omni contentio- 
ne fepofñtà, benignè affari , & ad 
reintegrationem Ecclefiæ cohorta- 
ti,imôteinvitare adid confilium 
capefcendum , quod nos ipñ pro 
parteChriftianorum accepimus. Vi 
des quanta mala, quanta pericula, 
quanta incommoda , quanta deni- 
què Chriftianz Religionisinfamia, 
jam per xxx. annos ex hâc pefti- 
lenti & nefariä feditione , in popu- 
lo Dei provenerint, quantaque, 
nifi provideatur , fint quotidiè pro- 
ventura. Horum omnium malorum 
quis caufa ab initio fuerit, certum 
videtur. Quibus rigor juititiæ 
non ceflit , nec forfan æquitas per- 
fuafit ; nihilominüs, eum graves 
moleftias in Chriftianam Religio- 
nem perpetrare non dubitatur. Sicer- 


LE. # 





du Concile de Conflance. 247 


gù nunc  é eodem modo fiat, 
dubius eft-remedii locus, quomi- 
nüs Ecclefia in folitis remancat an- 

uftiis, in qu re tu, dete ip{o, ac 


Ce 4 
de con{cientià tu videris: nos men- 


tem noftram atque intenfionem a- 
pertiflimè profitebimur. Non enim 
eft confilii noftri tempus aliquo mo- 
do tenere , fed quo validiora , cer- 
tiora, & firmiora fint jura noftra, 
tantd laudabiliüs ducimus ea, pro 
pace, & reintegratione Chriftià- 
norum relinquere. Non enim fein- 
per de fummo jure difputandum 
cft. Sxpè rigor ip'e utilitati & tem- 
pori cedit. Nam fi Mulier illa juri 
{uo renunciare,& proprio filio fpo- 
liare fe voluit , ne fectionem unius 
pucri videret; quantô magis nobis, 
fi malitià operante ad optatam unio- 
nem, per juftitiz vias venire non 
poffumus , piè cedendum videtur ? 
Quare exfurgamus ambo , & in 
unum unionis efe@um cencurra- 
mus. Feramus Salutem Ecclefix 
jam hoc diuturno morbo afflictz : 
ad hoc te hortamur , ad hoc te in- 
vitamus, paratique fumus & offe- 
rimus noftro veriflimo Juri & Papa- 
tui cedere, & renunciare, & A 
caciter faciemus. Fiet quando tu 
renunciabis & cedes prætenfo Juri 
& Papatui fuo, vel deccdes , vel 
quicumque Succeflor tuus renun- 
ciabit & cedet prætenfis Juri, & 
Papatui {uo, vel decedet, dummo- 
dù illi , qui apud partem tuam pro 
Cardinalibus fe gerunt, fic conve- 
nire,& concordare cum noftro Col- 
lezio velint cum effeétu , ut exin- 
dè CanonicaUnici Romani Pon- 
tificis fequatur elcétio. Itaque ut 
pes expeditiorem habeant ef- 

eétum, celeriter mittemus Orato- 
ses noftros, qui tecum de loco ha- 


bili & decenti, ad hujufce rei con. 
fetionem difponent. Et infuper 
pendente hujus unionis tractatu, 
non faciemus, nec creañimus ali- 

uem Cardinalem , nifi fortè cau- 
ad numerum Vencerab. 
Fratrum noftrorum Cardin:lium , 
cum numero illorum qui apud te 
pro Cardinalibus fe gerunt, ut fic 
pares ex utrâque parte, ad folem- 
nem & Canonicain eleétionem de- 
veniri poflit. Extra hunc autem co- 
æquationis cafum, nullum ut eft 
diétum creare decernimus , nifi ex 
defeétu tuo , vel partis tuæ fteterit 

uominÿs unionis præfatæ conclu- 
fo. infra annum & tres menfes à 
die intronifationis computandos 
fuerit fubfequuta. Hoc tamen quod 
de non creandis Cardinalibus trac 
tatu hujufmodi pendente diximus, 
ita locum haber: intendimus, fi tu 

uoque id fervabis. Hanc verè 
oblationem & infinuationem de 
Cardinalibus non faciendis, ac fu- 
periorem oblationem renunciatio= 
nis modo prædicto, ut ftrictiora 
vinculo ficrent, juravimus, VOvI- 
mus, & promifimus ante electio- 
nem noftram eodem vinculo cffica- 
citer implendas, cum fingulis ex 
Vener. Fratribus noftris prædictis, 
in cafu quo aliquis noftrum ad api- 
cem fummi Apoftolatüseffet affum- 
ptus. Poft ns affumptionem id 
ipfum ad firmiorem conftantiam de 
ñovo jurantes, voventes, promit- 
tentes, atque ratificantes. De hoc 
autem quod Bulla finc impreffione 
nominis noftri eft appenfa præfen. 
tibus , nullus debeat admirari, nam 
ante noftræ coronationis folemnia , 
ufus præfatæ Bulle cum hujufmodi 
impreflionc nominis non habetur. 
Datum Romzapud S.Petrum XIL, 








248 | 
die «ab affumptione nofträ , x 1. 
verd Decembris, Anno à Nativit. 


Preuves de la Nouvelle Hifloire 


Domini M.cccc.vr. Johan. 
de Monte Politiano. 


SEQUITUR COPIA LITTERARUM 
Dom. Cardinalis Aquilegienfis. 
SUPERSCRIPTIO. 


Venerabilibus & egregiis Viris, Reétori, Magiffris, Doëh- 
ribus, Bacchalariis, G aliis Studentibus Sacre Univerfita- 
sis Parifienfis, amicis noflris percharifimis. 


Ursus vos agorediar ver- 

bis, venerabiles & chariflimi 
Paues, & Fratres in Chrifto, atque 
propter Chriftum , in Charitatis 
vifceribus diligendi ? Quibus cofi- 
gruis fermonibus utar , ut commu- 
ne gaudium vobisannuntiem? Vix 
enim fi mihi effet magnorum Ro- 
maporum dulcifonus Scriptor , qui 
fons cloquentiz meritd defignatur, 
& qui Cicero magnus ille Vexilli- 
fer, qui & docendo, & mirabili- 
ter utendo ipfus , cunctos iinitan- 
tes facit efle RE >intantigau- 
dii & hilaritatis expreffione fufice- 
sent. Merito ergo hebetatur mens 
caliginatur vifus, tepida redditur 
manus, & cunéti tremunt artus, 
‘dûm dileétio movet, ratio urgct, 
& defiderium coneupifcit , ut tam 
Jaudabilis, falutiferi, imdque nc- 
ccffarii aétus , toto populo Chrif- 
tinno patefant, innotefcantque , ut 
ipls auditis Letemur in Domino, 
quinonfolüm non petita, fed etiam 
infperata concedit , fed fperans in 
j'lo, qui non {olüm ratiocinali dat 
eloquiam, {ed brutum adverfati- 
‘vam vocem , ad fut gloriam fecit 
proferre, qui etiam infantium lin- 


guus facic effe difertas. Licec vepi- 


à 


ee mr PR + ER ES pe te << —nnter ane 00 


dam ad fortia manum polui, co- 
gitans , ut fr pias aures rudi incul- 
toque fermone fortè offendcrem, 
aliqualiter gravitudo materiz, pro 
d longè peraétis temporibus lau- 
abiliter & fervidè infudaftis , tæ- 
dium illud excluderet, &immen- 
fum gaudium in animo generaret. 
Noefcatigitur veftra Charitas jam 
venifle tempus & nunc eft, ut piè 
ex actibus noftris fit fperandum. 
Heu dolendi es (cif- 
matis, propter quod utriufque ho- 
minis inimici operatione iniqud ; 
quantüm in co fuit inconfutilis Do. 
mini Tunica, ferè {ex luftris cxti- 
tit damnabiliter lacerata, finem ad» 
venifle , vel faltem de proximo ad 
venire debere. Nam Sanétam Ma- 
trent Ecclefiam cun@torum Domi- 
nam & Micçiftram, Unigeniti fum- 
mi Patris Sponfam pulcherrimam 
& dileétam præfatum tetrum {cif- 
ma lachrymis cordialiter flentem, 
credimus pro fui reverentià exau- 
ditam, & in brevi tempore gaudii 
plenitudinem recepturam , dura 
{cifmatis ruina cjeétä, unum ovile, 
unumque paftorem , ficut in triam- 
phante , ita in militante Ecclefà 
videre fperamus; hymnum cantan- 
tes 


+ 
serv 


r.! 
1 
F 


“du Coniile de Conffance. 149 


tes Angelicum Iæto corde, Gloria 
in ex-elGs Deo , & in terrà pax ho- 
minibus bonæ voluntatis. Sand 
ipitur memoriæ D. Innocentio VII. 
viamuniverfæ carnisingreflo vrrr. 
Idus Novembr. & animam , ut p'è 
credendum, à quo recepit devorè 
reddente, ejufque exequiis folem- 
niter exactis, ut laudabilis & longa 
tribuit confuetudo, licet me re- 
nitente ad eledionem procedere, 
cum mihi videretur fupcrfeden- 
dum, ut tutids, ac liberids pefti- 
feri fcifmatis extin@io haberetur , 
cum ambitio principandi ab uträ- 
que parte prorogationis notoria ex- 
titerit caufa, alitfque tamen Domi- 
nis meis limpidids temporis mali- 
tiam, & aliarumcircumftantiarum 
qualitates liberantibus, intra Con- 
lave, pro celebrandä electione 
deliberantibus introivimus Chrifti 
nomine invocato, & tandem x1v. 
diebus tranfa@is in Conclavi, cum 
continuâ, & humili oratione, & 
Dei digici invocatione , cum if 
certis & falubribusobligationibus, 
ütin inftrumentis indè confedis, 
quorum copiam veftræ Charitati 
tran{mitto , videre poteritis , tum 
in laud:bilibus ponderofifque träc- 
tatibus, prout nobis ex Alro conce- 
debatur, & rei gravitas exigebat 
in Rever. tum Patrem D. Angelum 
tituli S. Marci Prefbyterum Car- 


 dinalem, dié&um Conftantinopoli- 


tanum, punc vero Unicuim Sanc- 
tifi. Patrem Orbis & Urbis Sum- 
mum Epifcopum,cui per effe&um , 
abillo qui in utero Matris Johan- 
ni nomen impofuit, Gregorii XII. 
nomen cftimpofitum , utique cafti- 
tatis præropitiva, dotatum , abfti- 
nentiä roboratum , doétrinà refer. 


tm, patientià comprobatum, for. 


titudine ereétum , pietate benig- 
num, juftitià fundatum, aliifque 
eximiis virtutum donis præditum 
& itipatum, unanimiter nemine 
difcrepante , &tefte Deco , cui pa- 
tetomne fecretum, per puram viam 
infpirationis , nulla afis A 
vel cogitatä permixtä, confenfimus 
purè , liberè, & libenter, ipfum ia 
verum Papam elesimus, & inthro- 
nifavimus omnibus debitis, quæ ad 
tanti honcftitem culminis requi- 
tuntur folemnibus adhivitis. Ecce 
Chariffimi Patres & Fratres, quod 
dit optaftis, concupiftis, magnif- 
que expenfis, gravibus periculis , 
Jongævifque temporibus pou 
tis, haberis. Nec opus c 
fi iftc eft, analiumexpcétamus. Ifte 
eft , tenete eum. Ifte eft qui fo'ùm 
ut errantes oves difperfaique redu- 
Cat & congreget, cupit, at an- 
helat. Ifte cft qui fui magiltri, & 
noftrorum omnium, cujus eft Vi- 
carius, exiftimoutfcandalum vita. 
ret, cenfüm, in fervitutis fignum 
cum Dominus eflet omnium, fol- 
vere voluit, qui etiam depofitä evi- 
denter excclsà Majeftate Divinä, 
formam fervi accipiens ufque ad 
mortem turpiflimam , pro damnati 
eneris reftiurati ne voluntariè fe 
Het » Papatum accepit, ue 
pro reintegratione Fidei Chriftia. 
næ, unioneque , ne in uno corpore 
duorum Capitum monftrum ulte- 
rius notari valeat, purè ac liberè 
paratus eft cedere vero Juri fuo, & 
Papatui , qui veriflimè apud ipfum 
eft : non confidcrans quid Juris in 
hoc habeat, fed potiùs quid pro f2- 
lute conquaffatæ, dilaceritæ, atque 
dilaniatæ Ecclefiæ, Chriftianitatis 
Orthodoxæque Fidei debeat | & 
expcdiat. Si > & in quant Do. 
L 


quærere 


{ 
| 





150. Preuves de la: Nouvelle Hifhoire . 


minus qui in Avenione przelt, vel 
fuit , quem nonnulli Bençdic-. 
tum XII]. appellant, vel qui pro. 
tempore erit , fimiliter cedere ve- 
lit, & cedat efficaciter & cum ef- 
feu , ut vera unio in Ecclefa Dei 
fequatur, & ex noftro vero Colle- 
gi, hujufque præten{o , unius veri- 
Paftoris fequatur ele&tio, quod o 

timè de jure fieri poteft , ut penès- 
veftram immenfam fufficientiam. 
fcimus elfe, licet aliqui ipfus Dom. 
Ambaciatores Romam venicentes , 
tempore fanétæ memoriæ D. Boni-, 
facii I.X. hoc videbantur in du. 
bium revocare. Eia ergo milices 
veritatis apprehendite arma & {cu- 
tum. Nunc eft tempus falutis. De 


“ifto fcriptum eft, in tempore accep- 


to exaudivite, & veftris virtuobs 
operationibus .mcdiantibus , que- 
reus mater quæ nos falubriter ge 
nerabit, Laboriosé nutririt & nu- 
trit, dulciter parie, & fideliter 
collocavit , tenebrarum caligine 
otfufcata nefandi fcilimatis afllati- 
bus Eolo flante diutiùs corquaf- 
fata , quam, nifñ quia Dominicu- 
jus ser ras fundata ef , piè abal- 
to profpiciens , dexterà ut fpero , 
eft amplexata, undé dehifcens, ra= 
pidufque vortex ocul dubio de- 
voraflet, fui fpon radiis illuftrara, 
ad falutis portum honorificè redu- 
catur, quo unitas denotatur. Eft 
enim in poteftate Domini veftri, 
ut ita loquar , honeftè, an velit., 
infirmitatem iftam ad mortem pro- 
ducere, quantumin eo effet, an {o- 
lidam & falubrem adhibere mede- 
Lim. Si ullus enim dilationis , cir- 
cum werfationifque reminet locus, 
quin ex reffè patcat ipfum altof- 

ue Dis fuiffe verbis ufos , 
ad oftentsrionemque fuile loquu-, 


bitur, perditam. recuperabitur 66 


aus populusab uno Paftore duéluss | 


tos , fi ad ceflionem venirenegkexes 
rit, ut unio fequatur ut petitur. 
Meritd ergo poterit quicumque ,. 
fit ille, fed is ne in cujus. 
manu principaliter funt collocata,, 
voti fractor, perjurus, & de fide: 
malè fentiens denctari , nifi ad hoc, 
veniat , ut tenctur, Nam licet qui, 
libet Chriftianus. ufque ad mortem. : 
nr inclufivè alaur , huic mor- 
o peftifero debet occurrere, ac 
mapgis qui in causà {unt nutricndi, 
quibus potcftascft clevandi conçef. 
la , quique voto, juramento, & . 
ublicis Domini veftri Bullis, res 
ferentibus veftris Oratoribus. Si 
non lethæo mentem de fonte reple- 
ri, &aliis cum plerifque dilucidè 
conftat, fc fokemniter obligarunt. 
sn namque in eo quitalempree 
claram almamque Univerfitatem 
infinitorum ratione virorum fœ… 
cundam fecit, & facit, de quorum 
numero efle fummè optarem, qué 
tot fulgentibus ftellisin totius nofs 
œi Hemifpherii fpatio,ad ignprane 
tiz caligines reprimendas ipfam fe 
cit & facit continud clare{cere, per 
ipfam totum mundum illufrares 
quod fi , ut licet cœpiftis , imd mes 
kids, cum nunc opuseffe monftra= 
tur veftras effcaciflimas interponae 
tis partes ; procul dubio defideran 
tum concupitumque unionis bo= 
num brevi cempore proles Cbrifi 
dicata fanguince percipiet. cum cle 
fe@u ; quod fieri opto, defidero ; 
quod totis viribus fummè , fuper 
omne quod diciaut cogitari valcat« 
Per iplam namque fanctifimam 
unionem fradum çconfolabitur & . 
confolidabirur , abjeëtum revoca- 


mortuumn vivificabitur. Chriftiar 








” du Concile de Conflante. | | #st 


ficut ab uno redemptus gloriabitur, 
-hærcfes adnihilabuntur, odia fu- 
gabuntur, homicidia repellentur, 
furta removebuntur, incendia , de- 


| SE seu & cunéta mala 


’ 


funditùs confundentur,fides& con- 


firmabitur, fpes roborabitur , Cha- 
titafque vireicet, juftitia exaltabi- 
tur, fortitudo animabitur , tempe- 
santia confervabitur , & fummè 
prudentia collaudabitur. Quibus 
omnibus quid dubium quin fide- 
lium omnium devotio continuè 
augmentabieur ut fugatur gucrra- 
sum & malorum tædiis oh nephan- 


dis. Heu, heu & lugubris fcifima. 


tis jaéturam prævenicntious, in {04 


liüs fui contemplationc conditoris, 
fuique adhzæftione devotà , & ad 
orationcm vacabit, quia non nift 
tempore pacis bcnè colitur pacis 
author , quam toti mundo miferi- 
corditer Me dignetir, qui ad 
Patrem tranfens , pacis condidit 
teftamentum. Valete in Domino, 
& pro me orate. Datum Roinz die 
xvir. Decemb. xx1111. Indiét. 


- A. Epifc. Præneft. Cardin. Aqui- 


lcgienfs. 





SEQUITUR COPIA LI TTERARUM 


D. Cardinalis Leodienfis. 


SUPERSCRIPTIO. 


Venerabilibus G egregiis Viris Reütori Univerfitati Stud 
Parifienfis , Amicis fincerè dibeitss. | 


ENERABILES Viri, & 

e. . € ee A e 

\ fcientiæ Margarità fingulari- 
ter decorati, amici præcipui dilec- 
ti, finccra faluratione præmiflà. 
Noverint veftræ circumfpectiones , 
quod fæpè gaudium & lxtitià men- 
tis conceptum ad plenum non fi- 
nunt exprimere. Cum igitur jam 
pluribus retro lapfis temporibus , 
weritatis ‘dici. poifet ob{fcuratum 
fuifle aurum , & mutatum efle co- 
Horem optiñtim, & nunc è con- 
werfo , aurca quodam modo inci- 
piunt redire fæcula, & videntur 
receflifle vetera, aded ut abjectà 
Caligine præterità nova feri idea 
tur omnia, & miferendi tempus 
videatur adeffe, dum iftis dicbus , 


wacante Sede Apoltolicä, per obi. | 


tum’ Fœl. record. D. Innocenti 
Papæ V 11. Domini mei S. R.E- 
Cardinales , ad ea quæ unionem 
Ecclefiæ concernunt, mentis aciem 
ftudiofiffimè , converterunt , illis 
dicbus pluribus infiftendo, nique 
ee Sc laudabiliter conclu- 
dendo, & firmando per quz citif- 
fimè uniri pofit Ecciefia, poft quæ 
omnia D. N. Gregorius XII. facræ 
T heologiæ Doctor eximius , in æt1- 
te maturà conftitutus, fanétitare 
vitæ, & morum honeftate confpt- 
cuus, ad fummum Apoftolarüs api- 
cem concorditer aflumptus, poft 
ejus affumptionem , abfque longa 
temporis intervallo, manu propriä 
juramento, voto, & promiflo re- 


ROvVAavIt, sonfirmavit, & ratificae 


RE lii 














253 ” Preuves de le Nouvelle Hifloire 


vit, ®& effeétui realiter mandare 
difpofuit, prout fuper hoc Orbis 
Catholi:i Éelatos & Principes, 
veftrafque Reverentias, per fuas lit- 
teras reddidit certiorcs. Tanta in- 
dè exultitionis & gaudii furszitoc- 
cafio , quod hoc * plenum expli- 
Cari non poteft. Eia ergo Athletæ 
fortiffimi, & fingulares Orthodoxæ 
Fidei nedum cultores, verüm etiain 
infignes Defenfores. Nunc in Do- 
mino fætamini , & fpiricuali jucun- 
ditate reficiamini ; nifi per partem 
Veftram ftcterit, ad hoc Levbiftis , 
quod tam diù habere optaviftis, & 
pre quod plurimüm infudaftis. 

rioribus igitur fequentia conti- 
nuando , manus adjutrices porri- 
gere, fanétum propofitum adjuva. 
re, & abfque perditione temporis , 
-aon ceffet inRantids manus veftra 


uidquid le Né subi quan: 
do,8 apud quos veftris circumfpec- 
tionibus providis videbitur necefx- 
rium, & modo quolibet opportu- 
num. Perditio profe&à temporis 
Ctiam modici,fecundum varias cir- 
cumftantias, rei tantz multüm prz- 
judicii poffetafferre.Hic ergù indi- 
Lee fi placet refcribendo, & fcri- 
bi procurando, fan@um confoven. 
do propofitum , & laudando, & ad 
cjus exe:utionem vos præbendo, 
dlientan ficere non tædeat fu- 
per his dudüm operati. Novit ilie 
quem nullum later fecretum, qui- 

ue vos ab omni calamitate con. 
se Scriptum Romæz xvrit. 


_menfis Decembris. Johannes Car. 


dinalis ad benè placita veftra pa- 
ratus, 


A —————— 
SEQUITUR COPIA LITTERARUM 


D. Cardinalis de Thureio: 


SUPERSCRIPTIO. 
Penerabilibus & egregiis Viris Rectori, & Univerfitati Siudii 


Parifienfis , Sociss 
va. BILES Viri, & 
.Ÿ CBregii Amici ac Fraçres cha- 
siflimi. His diebus non longè præ- 
teritis , per J: hannem de Urfinis, 
ivem Romanum , Virum utique 
aobilem & Potentem , in Urbem, 
ubi filium Anti Cardinalem habet, 
mifimus copiam Cujufdam inftru- 
menti jampridem faéti , ex ordin… 
umptionem intruf. Scripfimuf- 
que Domino meo Bituriæ , nec due 


Eitamus bujufmodi Copiam ad ye{- 


tione Anti-Cardinalium antè novi 


© Frxatribus nofirés charifimis. 


| tram notitiam devenifle, per cujus 


feriem , quà fedentibus in tenebris 
& umbrä mortis vifi fumus viderc 
ortam lucem, fœlices infpirati fuce 
ceflus, & fi falubre videbatur prin- 
cipium , progreflum fœiiciorem 
confpicimus. Nuper enim præfa- 
tus intrufus fuas Papæ & facro 
Collegio direxit liceras fub Bullä, 
non folüm effeétum piædiéti in{- 
trumenti , fed ultrà continenies, 
per quas juxta promiffa , votum € 
Juramentuin in iplo irftrumento 


vw 


7" du Concile de Conflance, _ 2 


fa@a, clarè offert viam ceflionis 
mutuæ, & ad illama invitac Pa- 
Pam , atque hortatur. Super ejus 
oblitione hujufmodi , etiam fcri- 
bicRegi, & Dominis meis Fran- 
Ciæ, aC cæteris Principibus , tam 
hujus obedientiz ; quam fuz ficuti 
tim ex Regiis, & D. D. meorum 
prædictorum licteris , vel earum 
—_— poteritis videre diffufiüs. Vi- 
debitis ex earum tenore, quanta 


| Se Salvatoris gratia operata eft : 
vi 


idebitis inftare malorum finem, 
& acceptabiliffimum tempus vide- 
bitis, videbitis demüm, ut multa 
perfiringamus paucis , difpofitio- 
nem diutiffimè concupitam , qua 
conclufionem votivam fequi non 
dubitamus , fi Rex & Domininune 
quo tempus adeft, & opus cft fac- 
to, dederint operam rei, Scitis cha- 
riflimi Fratres, & hæc frequenter 
funt ipforum Dominorum auribus 
infonanda , quia Rex & Principes 
inclitiffimæ Due Franciz femper 
auxilia opportuna Ecclefiæ , {em- 

er finem dedere fcifmatibus, ctiam 
Édta propria poftponendo ad tem- 

us:tanto enim Dei negotio nullum 
au ropinquius, nullum uti- 
lius & brie animæ, nullum 
tandem gloriolius , aut quoquis ul- 
trà dignum præmium tantis efferii 
laudum præconiisquærit.Hic equi- 


dem eft ille uberrimus ager in quo 
fuffoffus poteft reperiri thefaurus. 


Hæc ef illa pretiofñffima Margari- 


ta profe@d vænalis, pro quäâ emen- 
da, bona cunéta vendenda funt. 


Precamur vos itique quod Reges & 


Dominos præfatos excitare , & fol- 


licitare velitis opportunè :mportu- 
né, ac taliter accelerare vide 
in hoc Dei re agendum eft, 


quod unio Ectclefiæ Dei, Le jam 


mañibus videtur apprehenfa, non- 
clabatur per defideria , fed finem 


votivum recipiat folito & lauda- 


bundo veftrorum laborum fervorc.: 


Scitismoram periculofam femper , 


tüm propter fei , & animorum mu- 


tationem , tm propter indubitabi- 
les corruptelis , tüm propter collu 


fionis dubium , tùm demüm Re 
ter alia mulra, quæ dici poflent, 
fed effent longanimis. Éter ùnt 
quæ nobis fuper his videntur in 
præfentiarum agenda , per quam- 
dam cedulam mittimus , & alia 
quædam fcribimus D. Patriarchæ 
communicanda vobis , & in proxi- 
mo, ut fperamus, etiam aliqua fcris 
bemus, idedque nihil aliud hîc in. 
ferimus , fed precamur quod benè 
lacita veftra, & occurrentia vobis 
refcribatis frequenter. Altiflimigras 
tia, did & felicirer vos confervete 
Scriptum Mafliliz xx. Jaruarii. 


S'equiiur inflrumentum quod fecerunt D. D. Cardinales in Romä, 
antejuam inirent Conclave, pro Éleitione Summi Pontificis. 


N nomine fanétæ, & inviduæ 
Trinitatiss Anno à Nativitate 
D.N Jefu-Chrifti M. cecce. vi: 
Indict. x1v. die 23. Menfis No- 
vembris , in die S. Clementis, A- 
poftolicà Sede vacance poit obitum 


fœl. record, D, Innocentii Pipæ 
VII. congregati , & ad invicem 
collegialiter coadunati, pro futu- 
ràâ eletione fummi futur: Pontifi_ 
cis celebrandä infrà {cripti rcveren- 


dif, in Chriflo fapres & Domini, 


“li üij 





mn et tt Le a 





244 | 
Domini. Angelus Oficnfis, Flo- 
rentinus , Henricus Tufculanenfis, 
Neapolitanus , & Antonius Præ- 
neftinus, pe ie Epifcopi. 
Angelus fanctæ Potentiinæ Lau- 
 denfis, Conradus titul. S. Chryfo- 
oni Miletenfis. Angelus titul. S. 
Marci ÿ Conftantinopolitanenfis , 
Jordanus titul. S. Martini in mon- 
tibus , de Urfinis. Joannes titul.. 

. Crucis in Jerufalem Ravennas, 
Antoniustit. S. Praxedis Tuderti_ 
nus Præfbyteri. RainaldusS.. Viti 
in Marcello,de B:ancaciis. Landul- 
phus S. Nicolii incarcere Tullia- 
no, Barrenfis. Odo S. Gcorgii ad 
velum aureum , de Columni. Pe- 
trus S. Angeli, & Jokannes S. S, 
Cofmæ & Damiani Leodienfs vul- 
gariter nuncupati, Diaconi S S, 
E. KR. Cardinales, in Capellà com. 
muni facri Apoitolici Palatii Romæ 
apud S. Petrum, intra Conclave 
confuetum, quod pro lo o ad infra 
{cripta idoneo eligunt, ac deputa- 
unt, in p'æfentià mei Baroncii de 
Piftorio, & aliorum notariorum 
ë teftiuim infra fcriptorum , confi- 
derantes Chriftianæ Keligionis in- 
famiam , detrimenta, ac graves f- 
gelium moleftias ac pericula quæ 
badtenus emcrferunt, & emergcre 
yerifimiliter eft cenfendum , nifi 
falubriori remedio, & in terpore 
divinä favente clementii cujus res 
agitur, Occurratur, ex peftifcro, & 
damnabili fcifmate, quod tantis, 
proh dolor ! tenporibus ia fciflu- 
ram Chriftianæ fidelitatis, gravif- 
fimè perduravit & durat » nec piam 
provilionem aliàs pro hujufdem 
{cifmatis remotione per cos ain. 
effeum aliquem produxifle, &in. 
tendentes ad remedia fortiora,qutd 
Juris pro parte gr us Jultitia {ta 

. D 


Preuues de le Nouvelie Hifloire 


det, qud jus verifimum eft , & 
plenä veritate fulcirum , fed quo 
pro reintegratione & unitateChrif. 
anorum , ex malitià temporis , de 
fado, & fi non de jure di. ; 
& in fpeculam eorum Are 
nem extollentes , quanti polfet effe 
difcriminis , fi dilatio in Elcdione 
fummi Pontificis fierer, temporum 
maligoitate penfatâ, univerfaliter 
finguli, & fingularicer univerf 
uninimiter, & concorditer nemi- 
ne difcrepante , ex certà fcientià. 
Convenerunt , voverunt. Deo , ac, 
cjus Matri, Virginique gloriofæ, 
ac SS. Apoftolis Petro, & Paulo, 
totique Cœlefti Curiæjuraverunt, 
& 4 invicem unus alreri, & è con- 
ver{o , fe obligando folemniter pro. 
miferunt , quod fi quis eorum af- 
fumptus fuerit ad apicem fummi 
Apoitolatüs , pro reintegratione 
ynitatis Chriftianorum, renuntia- 
bit effe@ualiter Juri fuo ,.& Papa. 
tui, purè , liberè , & rue ; 
fi quando Anti-Papa qui eft, & pro 
tempore fuerit , confimiliter re- 
nunCiabit, & cedet prætenfis Juri 
fuo & Papatui,fivè deccdet ; dum- 
modà Anti-Cardinales effcétualiter 
velint cum iifdem Dominis de fa- 
cro Collegio fic convenire , & con- 
cordare , quad ex hoc facro Colle- 
gio, & iphs, fequatur jufté Cano- 
nica Eleétio unici fummi Romani 
Pontif, ac etiim promittenres fe 


fiéuros, & curaturos, omni frau- 
. de, dolo, & malignà inrerprete- 
tione ceflantibus, propoife ; quod fi 


uis ex Dominis abfentibus , vel 
ie extra Collegium per eos affuma- 
tur in Papam., samdem faclet obli. 
gttionem, ac quod infra menfem, 
à die fuæ inthronifationis nume- 


_Endum, per fuas extenfas, & À 


0° 





du Concile de Conflance,  :. ‘254 


poltolicas Lieteras , R egi Romano. 
rum, Anti-Papæ, fuo præten{o Col- 
legio, Regi Francorum , & omni- 
bus Regibus, Illuftribus Principi- 
bus , Prælatis, Univerfitatibus & 
Communitatibus Chriftianitatis {e. 
cundum videre præfatorum D D. 
de Collegio, præmiffa omnia indi- 
cabit, & ea fcofferet impleturum , 
& paratum ad ceflionem modo præ- 
diéto, & ad omnem aliam viam ras 
tionabilem , per quam diétumfcif- 
ma tollatur , & unionis fequatur in+ 


tégritas in Ecclefià Chriftianoruim. 


Et. quod fine omnibus praædictis ; 
ultrà præmiffa fuos folemnes defti- 
nabit Oratvres infra tres menfes à 
die inthronifationis prædiétæ come 
putandos, illis quibus de Confilio 

ræfator. D. D. facri Collegii vi- 
debitur, & ipfs Ambafciatoribus 
cum effedtu imponet cum Confilio 
eorumdem D. D. de loco, vel locis 
decentibus eligendis ab utrique 

arte , eifque poteftatem plenariam 
Ébit de loco conveniendo habili, 
& decenti, ac etiam promittet, ut 
præfertur fimiliter , quod _— 
te traétatu unlonis ejufmodi effec- 
tualiter, & realiter ex utrâque par- 
te, non creabit, nec facietaliquem 
Cardinalem, nifi caufa coæquandi 
numerum fui facri Collegii, cum 
numero prætenfi Collegii Anti- 
Cardinalium prædiétorum, nifi fte- 


_terit ex defeétu adveriæ partis, 


LR Re ptæfatæ conclufo in- 
ra Annum, &:'dictos tres menfes 
Computandum :non'fuerit fubfe- 
ne quo cafu eidem liceat Car- 

inales eligere, prout pro ftatu S. 
Matris Ecclefiz , eidem videbitur 
convenire. Et hoc de non cre:ndo, 
nifi modo prxdiéto:, in formä con- 
gruà infinuabit Anti-Papæ, & cjus 


| 
L 


| 


prætenfo Collegio prédiétis ; ut ipf 
fimiliter faciant. Necnon quod om, 
nia præmifla, inchoata, & inchoan, 
da,mediabit,profequetur,&fne du. 
bio terminabit, nihil de contingens 
tibus necelfariis & utilibus, vel quor 
modolibet opportunis omittendo, 
quantüm in eo fuerit. Quodque ft: 
tim poft ejus eleétionem , & antà 
ipflus publicationem ,; omnia & 
fingula fupra diéta confirmabit , 
approbabit authentico modo , & 
de novo fimiliter promiflionem fa+ 
cict in omnibus, & per omnia 
D. D. de Collegio teftibus & not. 
riis, & fuperfcriptionem facict mas 
nu propria , ininftrumentis , prout 
ina e Cardinalibus continetur ; 
& fimiliter hujus ratificationems 
approbationem votum & promif. 
fum effeualiter faciet in prima 
Confiftorio publico vel generali, 
quod poft coronationem fuam ad 
hoc commodè, & congruo tempo. 
re celebrandum præfati D.D. Car, 


dirles voverunt, juraverunt, & 


admittere promiferunt, & per fuas 
litteras intrà menfem à die inthro. 


nifationis . pradidæ collegialiter . 


nuntiabunt de elettione facti, nec 
non de. voluntate & promiflione 


quo ad unionem profcquendam ,& 


omnia fupra diéta , omnibus præ- 
fatis D. D. prour, & ficut facere 


tenetur qui crit cletus, ac etiam. 


inchoata mediabunt, prof equentur, 
& finient, quantum ineis erit, ni. 
hil de contingentibus neceflariis 
vel opportunis quomodolibet vel 
utilibus A > Quæ omnia & 
fingula promiferunt inter fe , & ad 
invicem , & viciffim ut fuprà au 
tendere , fervare & facere ac exc+ 
qui ; & cffeêtualiter adimplere, 


Lonè, purä, & fincerä fide., ami 


= Cm Ce EN TE us. 1 + = 


256 Preuves de l4 Nouvelle Hifoire 


dolo & fraude ceffantibus, & fic 
quilibet ipforum juravit corporali- 
ter manufactis facrofanétis Evan- 

eliis, corameis prætentialiter po- 
Étis , fervare adimplere & exequi, 


prout fuperiüs continetur. Quod- 


que à prædiétis promiflione, voto, 
juramenti præftatione & obligatio- 
ne;'ac ejus confirmationc, & omni- 
bus fingulis fupradictis nullus co- 
rum abfolutionem petet feu impe- 
trabit per fe vel per alios, & impe- 
tratis feu impetrandis non utetur, & 
fibi conceffam nullatends accepta- 
bit, nec data poteftate per ipfum,al- 
teti faciet fe abfolvi,feu etiamfccum 
inaliquo difpenfari , fed volct per- 
petuù diéto vinculo remanere obli- 
gatus, & nihilominüs ad majorem 
certitudinem & firmitatem præmif- 
forum, quiliber ex Dominis de Col- 
Jegio fupra dicto , teneatur fe fub- 
fcribere manu propria ; omnibus 
& fingulis inftrumentis conficien- 
dis-exindè , quorum inftrumento- 
rum quilibet exipfisD D. de @ol- 
legio unum vel plura habere valeat, 
pro ejus arbitrio voluntatis. Ac- 


+ tumin ma Îla præfata, præfenti- 


bus venerab. & circumfpeétis viris 
Francifco de Duce, Camerz Apof- 
tol. Clerico, Jacobo de Calvis, & 
Petro de Sacro Canonicis Bafilicæ 
Principis de Urbe, Johanne Loc:- 
zarello Litterarum Apoñtol. fcrip- 
tore, Nicolao de Blabis ,; Canoni- 
<o Narnienfi, Autonello Surrata, 
& Johanne Darafuolo litterarum 
facræ Primariæ fcriptoribus, Lau- 
rentio Curtribate S,Mariæin Tran- 
fiberim, Nicolao de Leonibus SS. 
Cofmæ & Damiani de Urbe, Jo- 
hanne Piruto juniori fanétz Crucis 
Ecodicnfs Ecclcfiarum Canonicis : 
Andrea de Cavalleriis de Extitia S 


Galleoto de Reta foliste Floréntia, 
Luifio Dom. Gallatii, de Momilis 
de Neapoli Domicellis. Prefbytero 
Paulo Petri Francini de Roma, 
Martino Georgii Clerico Varmien- 
fis Diocefis,Francifco Pauluaii Cle. 
rico Petrufienfi , Petro Suremon 
Clerico Trajeétenti, & Salviéo 
Belli Petri Blanchi Curiz Roma- 
næ teftibus ad præmifla vocatis fpe- 
cialiter & rogatis. 
- Et ego Baronicus Philippi de 
Piftorio Litter. Apoftol. fcriptor, 
& abbreviator , publicus Apoñtoli. 
Ca autoritate notarius, qui à præ- 
miflis omnibus & fingulis, dümfi- 
cut ut præmittitur” per præfatos 
RR. PP. D D. Cardinales 
agerentur & fut ut una cum tefti- 
bus, & infrafcriptis notariis præ- 
fens fui , imo quod ho: publicum 
inftruméntum confeci , publicavi, 
authenticavi, & in hanc publicam 
formam redegi, fignoque & nomi- 
ne meo folitis & confuetis fignivi , 
rogatus &c requifitus, in fidem, 
& teftimonium omnium præmiflo. 
tum. | 

| Ego Stephanus Bovigerii de Pra- 
to diéti facri Colleg. Clericus, & 
publicus Apoftolica, & Imperiali 
Autoritate notarius præfens inter- 
fui omnibus & a 1 fuprafcrip- 
tis, cum aliis notariis rogatus, tra- 
didi & confeci inftrumentum, & 
me propria manu fubfcriph, & fic 
fuccelivè quatuor alii prælenti n0= 
tarii fubfcripferunt, | 

. Etego 100 Hoftienfis 


Card, Florentinus fic ut præmifti- 


tur promifi, vovi & jaravi, & in 
teftimonium me propria manu fub- 
fcripf, | ; 

Et ego Henricus Epifc. Tr çu- 
lan, Card. Ncapolitan, Idem, . : 





du Concile de Conflance. 257 


Et fic fucceffivè reliqui x11. An- 
ticardinales fupra notati, fimili- 
modo fe fubfcripferunt eodem mo- 
do & form ficut primi. 

. Anno Dom. mecccvr. Indi&. 
xY111. die Mercurii primä men- 
&s Decembris horà xrr. nodis 
cjufdem diei S. in Chrifto & D. 
N. D. Gregorius divinà providen- 
Ua + XII. fecundä die crea- 
tionis fuæ , fu fpontaneä & libe- 
rà voluntate, in præfentià RR 
PP. DD Cardinalium & Nota- 
riorum ac teftium in ifto inftru- 
mento contentorum, & in Palatio 
& Capellä præfatis Ecclefiæ, inter. 
dié&tum Çonclave, ratificavit , con- 
frmavit, & approbavit ac de novo 
vovit, promifitac juravit omnia & 


_ fingula quæ in inftrumento conti- 


nentut tenere & fervare , profequi 
& effectualiter adimplere, & fir- 
mè , necin aliquä fui parte contra- 
venire. De quibus omnibus & fin- 
gulis præfati D D. Cardinales, & 
ipforum quilibet petierunt per me 
tephanum Notarium & alium 
uemliber Notariorum rogatorum 
Ari unum vel plura publica inftru- 
menta, 

Ego Gregorius XII. hodie ulti- 
ma die Novembtis Mccccv1r. af- 
fumptus in Rom. Pontif. ficut præ- 
mittitur, juro, vovco, promitto ac 
confirmo omnia fupradiéta. Amen. 

Karozus Dei gratià Franco- 
rum Rex. Univerfis Chrifti fide- 
libus, Salutem in D. & ad eam 
quam fummoperè defideramus , 
Ecclefiafticam unionem unanimi- 
ter afpirare. Pax Ecclefaftica, quæ 
fub unico & certo Chrifti Vicario 
cor jungerc debet univerfa membra 
pophli Chriftiani, fecundum ip- 
fus Chrifti & A poftoli fui docu.- 


Set | 


 mentum, düm olim poft mortem 
fœlicis recordationis Gregorii Pa- 


pz XI. deficere cœpiffet , dumque 
{cifma perniciofum, monftrum hor- 


rendum ingens, in cadem Ecclcfia 


fub oriri cerneretur , ex caufis ta 
to orbe notiflimis Chriftianiffimus 
tunc præclarifimæ memoriæ pro- 


genitor nofter Karolus V. Suafus 


multis vehementibus rationibus , 
deliberavitadhærere ,obcdicntiaim- 
ræftarc illi, qûem Collcgium 


uc 
Ce dlius jurcjurando affervic 


in vitä, & in morte, atque publi- 
cavit fe canonicè in Semmum Pon- 
tificem, & verum Chrifti Vica- 
rium , fpontè & concorditer elegif- 
fe. Arbitrabatur namque verifimi- 
liter idem Progenitor nofter, ut 
crat totus fervens in zelo domus 
Dei, & ex fui fide piä alios diju. 
dicans, quod cϾteri Principes ac 
Prælati, cum univer{o clero & po- 

ulo protinùs obcdirent, confimi- 
Fee dum ekcétionem hujufmodi 

er Collegium præfatum Cardina- 
Em fufäcienter leis innotefcerit 
ritè fuiffle celebratam. Sed aliter 
evenifle dudüm jam deploramus : 
non enim potuerunt ufque hodiè 
diéti Cardinales hoc ipfum perfua- 
dere magnæ parti Chriftianitatis 
quod volebant, quodque memora- 


to Progenitori noftro fuaferant.. 


Nos idcircd cernentes experientià 
temporeque docentibus ee hæc 
ne ete præftita invalida erat, 
ad tollendum funditüs fcifma pefti- 
ferum, quod in exitium gravifli- 
mum pacem defideratiffimam & op- 
tatifimam detruferat, deliberavi. 
mus camdem pacem ad cubile fuum 
proprium, quod eçft Ecclefia, velut 
ad fuam rcgionem , à alias vias, 
totis Conatuum viribus reducere. 








RE = 2 Eu SEE CURE OP = OS CONS ee = —ù a = CSD nm 2e 





258 Preuves de l4 Nouvelle Hifhire 


Hinc Concilia crebra, hinc Lega- 
tiones laboriofifimz , ac fumptuo- 
fiflimæ per omnes pænè Chriftiani- 
tatis regiones frequentatæ. Tan- 
dem , adfpirante Deco, via ceflionis 
utriufque contendentium , pro re- 
verfione pacis turpiter ne ; 
inventa eft compendiofor, & abf- 
1e ullà dubitatione expeditior ju- 


icata. Hanc proindè viam, cum 


omni folemnitate præfentari feci- 


mus fucceflori illius, cui Progeni- 


tor nofter, ficut prædiximus, obe- 
dientiam præftiterat ; quam obe- 
dicntiam ided maximè poftmodüm 
2b eodem fucceffore , pro tempore 
fubfiraximus, quod non fatis aper- 
tè, per viæ Écffonis compendium 
videbatur velle pacem reduccre , 
poftpolitis difceptationum  inex- 
tricabilium anfradtibus > & in 
egrefibilibus aliarum viarum laby- 
rinthis. At ubi vifus eft nobis ad 
falubriora fe convertiffe Confilia : 
rursùs abfque omni mutabilitatis 
Culpabili notä ,obcdivimus eidem : 
Kà tamèn animo noftro gerentes, 
fi, & quandiu obedientia noftra 
nonobftaret Ecclefafticæ unioni : 
dun in Confilio ultimo 
€gni noftri meminimus fatis da 
tum intelligi ; neque enim volui- 
mus sh AR {cienter , neque fas 
efle credidimus obedientiam præf- 
farce cuicumque mortalium » in pa- 
CIS univerfalis præjudicium, in {cif. 
Matis fomitem, in difcordiæ nu- 
Mimentum. Ec 6 Salutifer Chrifte 
Tinceps pacis, quandiù quæfivi- 
MUS pacem, & non venit » Expe@à- 
Vimus tempus medelæ, tempus fci- 
icet juratæ conventionis utriufque 
Contendentium, pro ceflione cele- 
randä, & ecce turbatio. Animad- 
verti te hoc Principes Chriftiani ; 


quibus eft dolori talis tantaque Ec. 
clefiæ matris diffipatio. Attendite 
in fuper vobis, & univerfo populo 
Chriftiane vos facri Pontifices , im 
quo pofuit vos Spiritus fanétus 
Epifcopos à Écclefiam Dei, 
quam acquifivit fanguine fuo : at- 
tendite quæefumus , & nolite fi. 
mulanter agere, ubi depopulatur 
legem Chrifti miferis modis tem- 
peftas hæc fæviflima , ns Le 
vorago. Exurgat in unum populus 
univerfus tollere de medio fui de- 
formiffimum hoc portentum , unde 
fit in opprobrium hoftibus incre- 
dulis , propriifque animabus, in 

amnationis æternæ difcrimenaper- 
tum. Decidat, vel invitusunus aut 
alter , imd uterque contendentium 
ab occupatà Sede Petri, potits 
quam unitas corum contentione de- 
pereat. Nam dum nèutri populus 
obcdierit, neuter ampliüs de Pri- 
matu, vel fruftra contendet, neque 
audietur ultra vox illa crudeliffimæ 
fœminæ , nec mihi, nectibi, fed 
dividatur, fed illa piæ matris , dd- 
te illi infantem vivum. Nos verd 

ui nihil ita, poft anime falutem 
ne , quam videre ferenif- 
fimam pacis faciem , noftris eful- 
gere temporibus, judicamusexpræ- 
miflorum & fimilium confideratio- 
ne nullum ad præfens patere vali- 
dius in tam defperato malo reme- 
dium, quam quod neutri conten- 
dentium, ac bi fortè fuccefluris 
præftetur deinceps-obedientia à po- 
pulo Chriftiano. Deficiente fi qui- 
dem fomite, tantus ignis ifte in- 
fernalis, in fe tandem defñciens , 
donante Deo collabetur. QuApE 
ter præcedentibus, & habitis fuper 


hoc vicibus repetitis, magnis, & 
 maturis deliberationum Confliis 


du Concile de Conflances 259 


cum fapientibus, peritis, & devo- 
tis hominibus Deum, & corum f2_ 
{utem Ho præ oculis : Nos, 
&c Ecclefia Regni noftri & Delphi- 
natüs Viennenfis, pro nobis, & 
fubditis noftris corumdem Regni 
& Delphinatüs , decrevimus talem 
amplecti neutralitatem in fefto Af- 
cenfionis proximè venturo, nifi in- 
terca nobis publica pax advenerit, 
& prædiéta fiat unto : procefluri 
pihilominds aflidua follicitudine, 
cum aliis Principibus , & Catholi- 
cis omnibus , donec evulfo fcifma- 
ta pax plantetur, Quod fi mirabun- 
tur forfan aliqui exaliter afe@atis, 
unde nobis ‘ka licent, attendant 
potiüs , quod hanc lcgem nobis fa- 
cit ipfa quæ legem nefcit neceffitas, 
imd & filialis Pietas, quæ per me- 
dios etiam ignes & glidios talem 
matrem laborantem eripere cona- 
retur. Ecce morbus inveteratus & 

utridus , qui ex fomentis leviori- 
ee , in deteriora quotidiè, velut 
cancer ferpit. Si ergo ferramen. 
tum cauterilans Hire ,nullus 
rectè culpaverit. Demüm , cum pro 
hâc neutralitate in unum tractan. 
dà, Principes & Magnates utriuf- 
que obedientiæ commodä celerita- 


te congregari non pollunt, nullus 


fuo quæzfumus contemptui deputet, 
fi cenventionem neque expectavi 
mns, nèque attentavimus ; neque 
infuper exiftimet jus partis noftræ, 
quam probaliflima ratione præliba- 
tus Progenitor nofter , & nos hace 
tenûs fuimus infequuti ex hâc neue 
tralitate condemnatum vel depref. 
fum; cum nunc, non de jure hu 
jus vel illius, fed de cedendo juri 
vero vel prætenfo , pro unione 
un res agatur. Quamob- 
rem vos omnes & fingulos horta- 
mur in Chrifto, & per eam, quam 
de Immaculatæ fponfæe fuæ Eccle- 
fiæ laceratione fædä, compañlioner 

eritis obtcitamur, arripite no- 
+ cum validum hoc & cfhcax, 
ficut expeétamus in Dei virtute 
peltis hujus remedium ; ut denega- 
tio obedientiæ utrique contenden- 
tium afferat nobis tandem perpe- 
tuam , unanimemque obedientiam, 
fub uno & certo Chrifti Vicario, 
quatenüs ferviamus Deoin pulchri- 
tudine pacis, & requie opulenta. 
In quorumomnium fidem &c. Da- 
tum Parifiis, die x1r. Januar. an- 
no D. mccccvit, & Regni nof. 
til XXVIII. | 


Lirtera Kegia per 2 Rex declarat neutralitatem obcdicntie 
ambobus contendentibus de Papatu, in [wo Regno fendam. 


HARLES , &c. À tous ceux 

qui ces prefentes Lettres ver- 
ront : Salut. Comme depuis qu’il 
a plû à Dieu, de fa tres-benigne 
gracc nous appeller à la Couronne 
& gouvernement de noftre Roiau- 
me, pour la tres grant compaflion , 
triftece , & deplaifir que nous 
2YOnS toujours eu, & avons au 


cuer, de la divifion, & dutres 
douloureux & pernicieux Scifme, 
ui fi longuement a efté en l'Egli- 


fe de Dieu, par le debat des Con- 


tendants à la Dignité du Papat, 
au grant efclande de toute le 
Chrefticnté , mefmement des Rois, 
& des Princes, aux qui cux ap- 
partient de y travailler , & à lef- 
Kkij 





ED ee SN 





269 Preuves de la Nouvelle Hifhoire 


joiffement des anemis de la foy 
Catholique, aions, en imitant nos 
Drsdecit eurs Rois de France Chref- 
tiens, qui plufieurs fois ont fecou- 
ru l'Églife Catholique en cas fem- 
blable, & autres, tres diligean- 
ment, & continuellement vaqué, 
entendu, & labouré avec pluficurs 
Rôis, Princes, & autres devots 
Chreftiens à trouver voix & ma- 
nieres convenables, pour ofter & 
extirper du tout ledit Scifme, fi 
que nous puiflions veir à nos jours 
paix & union en noftre mere fain- 
te Eglife ; & pour y proceder plus 
meurement & feurement, avons 
plufieurs & diverfes années, à 
grans intervalles, fait affembler 
par devers Nous en noftre Ville 
de Paris, les Prelas, le Clergé, 
& plufieurs des Princes de noftre 
Sang, Barons,Univerfités, Eftudes, 
&t autres figes & prudhommes de 
noftre Roiaume, en tres grant 
nombre, pour avoir fur ce leurs 
avis, & confeils , & fait faire Le- 
pations & Ambaxades tres nota- 
bles , & folemnelles, tance devers 
lefdits Contendants du Papat, & 


Chacun d'eux , comme devers plu. - 


fieurs Rois & Princes de l'une & 
de l’autre des deux ebciffances , en 
les exhortant de labourer & faire 
chacun en fon endroit , tant, & de 
telle manicic, que nous puiflions 
brievement avoir ladite paix & 
union, fi comme les chofes font 
aiTés notoires., en pluficurs Roiau- 


mes dela Chreftienté 5 & cenonob.. 


tant ne foit encore telle matiere. 
appointée » NC ainfi avancée , ne 

ipofée à prendre fin au bien de 
ladite union, comme elle peuft ou 
deuft eftre > fi lefdits Contendants, 
& les Colleges ÿ cuflent procedé & 


-cuns de nos Subgiés cftre 


procedallent fi diligeanment, & de 
fi bonne vraie entention & affec- 
tion, comme ils deuflent, & fonc 
tenus pour le bien de Chreftienté : 
SAVOIR FAISONS que Nous, les 
chofes deflus dites confiderées, & 
autres plufieurs , qui font fur ce à 
confiderer , voians.& congnoiffans 
evidemment que les profits plaifirs 
temporels , & honneurs que lefdits 
Contendants y ont eu par obeif. 
fance, que depuis le commence- 
ment du Scifme a cfté & eft don. 
néc, faite & preftée auxdits Con- 
tendants , ils ont cfté & font remis 
& negligés de venir à ladite union, 
& pourroient encore eftre au temps 
à venir , fi pourveu n'y cfloit, en 
grant defolation de noftredite me. 
re fainte Eclife & de toute Chref. 
tienté , voulans pour obvier de nof- 
tre part. Avons par tres grande & 
meure deliberation & confeil de 
pluficurs de noftre Sang & lignage, 
Prelas, Barons , Docteurs, & au- 
tres fages prudhommes de noftre . 
Roiïaume à ce appellés pardevant 
Nous, ayans Dieu feulement & 
leur falut devant les yeux, conclud 
& determiné par la teneur de ces 
prefentes, de noftre certaine fcien- 
ce, concluons & determinons qu’en 
cas que dedans le jour de la Fefte 
de l’Afcenfion de Noftre Seigneur 
prochain venant, n’aurons union 
en noftre mere fainte Eglife, &vn 
feul vray, & fans doute Pape & 
Paftour de l’Eglife Univer:elle ; 
Nous, le Clergé, & autres gens 
de noftredit Roiaume, & aufli de 
noftredit Dauphiné de Vienne, fe- 


Tons neutres, ne ferons, prefterons, 


donnerons ne fouffrirons se au- 
onnée, 
de lors en avant , aucune obciflance 


Du Concile de Conflance. ‘ _ 26 


à lunneà Pautte d'iceux Conten- 1! 
dants, qui fiegue ou occupe ledit ! 


Eftat, jufqu'à ce qu'il ait un feul 
vray & fans doute Pape, & Paf- 
tour de l'Eglife Univerfelle , com- 


me diteft, & ainfi l’entendons fai. 


te fignifier & favoir prr nos autres 
Lettres Patentes auxdits Conten- 
dants, à leurs Colleges, & à plu- 
fieurs Rois, Princes, Prelas, Ba2- 
rons, & Communitez de l’une & 
de l’autre defdites obciffances. Si 
donnons en Mandement par ces pre- 
{entes à nos amés & feaux les Gens 


‘de noftre Parlement de Paris, & à 


tous nos autres Jufticiers, & Off: 
ciers , à leurs Lieutenans & à cha- 
cun d'eux, qui fur ce fera requis, 
de cette prefente conclufion & 

etermination, publient & faffent 

ublier ces Lettres vüës, & icel- 
Fe tenir & garder felon leur forme 
& teneur, par tous nos 1 de 
nofdits Roiaume & Dauphiné, tant 
d'Eglife , comme Seculiers, de 
due autorité qu’ils ufent, en 
puniffant les trangrefleurs, fi, & par 
telle maniere, que ce foit exemple 
à tous autres. En temoin, Nous 
avons fait mettre noftre fcel à ces 
Prefentes. Donne’ a Paris le xrr. 
jour de Janvier , l'an de grace 
M.ccccvii. & de noftre Regne 


le xxvrir. ainf figné par le Roy 


en fon Confeil, auquel eftoit le 
Roy de Secile, Meffieurs les Ducs 


de Berry, de Bourbon, les Com- 


tes de Mortaing , de Clermont, & 
de Vendoine, le Conneftable, Vous 
le Grand Maiftre, & plufeurs au- 


tres. 


Leila in Curis, © pablicata die 
XXVI. Januari M. ccccevir. 
4 . - . A 
Tterim L'Ea © ublicara in Curiä, 


die xxv. Mai, anno M. CCCCVIII. 


Crafliné Feffi Afcenfionis Domin; 
Dominicé immediarè [equenti ? 
que fuit xtvir. ejufdem menfis fuit 
publi cata apud S. Martinnm de Cam. 
pis Kege prefente, cum Dornjnis de 
[ro fanguine » ©? numero[à popalj 


mhltitudine. 


C HARLES par lagracc de Dieu 
J Roy de France; A tous ceux 
qui ces prefentes Lettres verront 
Salut. Comme par nos autres Let_ 
tres, defquelles la teneur s'enfuit : 
Charles par la grace de Dieu Roy 
de Ftance; À tous ceux qui ces 
prefentes Lettres verront » Salut. 
Comme depuis qu'il a plû à Dieu, 
de fa tres benigne grace, nous ap. 
peller à la Couronne, &c. #s fupras. 
Nous voians & connoiflans Cvi- 
demment que pour les ptouffis , 
laifirs, & honneurs temporcls que 
es deux Contendants du Papat, & 
leurs predeceffeurs, & dont en nof. 
dites Lettres ci-deffus tranfcrites 
eft faite mention, ont eu, par l'o- 
beiflance, qui depuis le commen. 
cement du Scifme , a efté donnée 
faite & preftécauxdits Contendants 
ils ont efté & font remis » & negli- 
gens de mettre paix & union en 
noftre merc fainte Eglife, ainfi que 
faire le devoient, pour le bicn de 
la Chreftienté, & voulans à ce ob. 
vier de noftre part , euffions par 
tres grande & meure deliberation 
du confeil de plufieurs de noftte 
Sang & lignage, Prelas » Barons 
Docteurs, & autres fages & prud- 
hommes de noftre Roiaume à ce 


‘appellés pardevers Nous, ayans 


Dieu feulement, & le falu 

Ê t de 
ames devant les yeux, conclud & 
der que En cas que dedans 
€ Jour de FAfcenfion de \'otre Sci. 


k iij 








262 Prenves de 1n Nouvelle Hifloire 


gneur dernain De , n’aurions 
union où noftredite mere fainte 
Eglife; & un feul vray, & fans dou- 
te Pape & Pafteur de l'Eglife Uni- 
croi , Nous, le Clergic ;' & au- 
tres Gens, & Soubgiés de noftre 
KRoiaume, & aufli de noîftre Dau- 
hiné de Viennois ferions neutres, 
& ne ferions, prefterions, donne- 
tions, ne Cuiirions par aucun de 
nos Subgiés eftre donnée deflors en 
avant, aucune obeiffance à l’un ne 
à L'autre d’iceux deux Contendants 
qui ticnnent & occupent ledit Eftat, 
jufqu'à ce qu'il y ait un feul vray 
& fans doute Pape & Pafteur de 
l’Eglife Univerfelle, comme dit 
et, & foit ainfi que ladite Fefte 
Toit pañlée, fans que nous ayons 
Jadite union en noftredite mere 
fainte Eglife. SAvoIR FAISONS, 
de Nous confiderans les chofes 
cfusdites, & autres plufieurs cau- 
fes & confiderations, qui fur ce 
font à confiderer, & voulans & de- 
firans fur toutes riens, comme un 
vray Catholique & bon Chreftien 
le doit faire “ 
bregement de ladite union, & ofter 
à noftre povoir les empefchements 
continuels, eue fur ce tres grande 
& meure deliberation de confeil, 


avec plufeurs de noître Sang & 


lignage, & fages & notables per- 
fonnes , tant de noftre Grand Con- 
feil, commeautres, & tant Clercs, 
comme Lais, & en approuvant & 
corroborant nofdites autres Let- 
tres ci-deflus tranfcrites , & tou- 
tes & chacune les chofes en 
icclles contenues, avons aujours 
d'huy conclud & determiné, & 
par la teneur de ces prefentes, de 


hoftre certaine fcience & pleine 


Puiflance, concluons & detcrmi. 


‘avancement & l’a 


nons, Nous& tout noftre peuple-& 
fubgiés de nofditsRoiaume, &Dau- 
phiné eftre neutres, & que doref. 
navant ne ferons, prefterons , don. 
nerons, ne fouffrirons par aucun 
de nofdits fubgiés , eftre fait ou 
donné , ores, ne au temps à venir, 
aucune obeiffance à l’un ne à l’au- 
tre des deux Contendants., ne 
autres de leurs fuccefleurs , qui 
tiennent ou occupent ledit Eftar, 
jufqu'à ce qu'il y ait un feul vray 
& fans doute Pape & Pafteur de 
l'Eglife Univerfelle,commedireft, 
Sr donnons en Mandement par 
cefdites prefentes à nos amés & 
& feaux É Gens tenans Parlement 
à Paris, & qui tiendront ceux à 
venir, & à tous nos Baillis , Sene- 
chaux, Viguiers, Juges, Prevots, 
& autres Jufticiers & Officiers, ou 
à leurs Lieutenans, & à chacun 
d’eux , qui fur ce fera requis, que 
nos ae conclufions & deter- 
minations, publient, ou faflent 
publier incontinent ces Lettres 
veucs par tous Îcurs Sieges & Au- 
ditoires, & ailleurs par toutes les 
les & lieux pe de nofdits 
Roiïaume & Dauphiné, où l'on a 
accoutumé ez temps palés, faire 
publications, & cris enuche & 
ce à voix de trompe, ou autré- 
ment,en la meilleure forme & ma- 
nicre que faire fe pourra, & telle 
ment que de ce nul ne doive ou 
puifle pretendre ignorance ; & 
icelle conclufion & determination 
facent tenir & garder de point en 
point felon leur forme &c teneurs 
{ans infraction aucune, par tous n°8 
fubgiés & autres demeurants en 
nofdits Roiaume & Dauphiné, de 
uelque eftat & condition qu ils 
ient, & tant d'Eglife, camme 


— CS wv= +2 


du Concile de Conflance: 263 


Seculiers, &c les trangreffeurs, ou 
venans à l'encontre, direétement, 
ou indireétement , en quelque ma- 
niere que ce foit, ou NÉ cftre, 
puniflent ou faflent punir en corps 
ou en biens ou autrement , felon 
l'exigence des cas , & tellement 
que nofîftre honneur y foit garde, 
& que tous autres y preignent 
exemple. De ce faire vous donnons 
pouvoir, autorité, & mandement 
efpecial. Mandons & commandons 
à tous nos Subgiés , tant d'Eglife, 
comme Seculiers demourans ou Be- 
neficiers en nofdits Roiaume, & 
Dauphiné, fur peine de corps & 
& de biens, & de banniffement de 
nofdits Roiaume & Dauphiné , que 
a nofdits Ofhcicrs, & à chacun 
d'eux, & leurs Commis & Depu- 
tez ez chofes deflusdites, circonf- 
tances & dependances d’icelles, 
obeifflent & entendent diligem- 


—_—_—_——— 


ment ,.comme à Nous, & donnent 
confeil , confort & aide, fe meftier 
eft, & requis en font, car ainfi le 
voulons & nous plaift eftre fait, 
nonobftant quelques oppolitions, 
& appellations faites &c à faire, &c 
Lettres empetrées, ou à empetrer 
à ce contraires. En temoignage de 
ce, Nous avons fait mettre noftre 
fcel à ces Prefentes: Donne’ à Pa. 
ris le xxv. jour de May, lan 
M. ecccovrit. & le xxvitr. de 
noftre Regne. Ainf figné par le 
Roy en fon Confeil , auquel Mef- 
fieurs les Ducs de Berry, & de 


Bourgogne , & de Brebant, les 


Coimtes de Mortaing, de Nevers, 
& de Saint Paul, le Conneftabk, 
& vous le Grand Maitre d'Hoftel, 
le Maiïftre des Arbaleftriers, & 
pass autres dudit Grand Con- 


eil,- & tant d'Eglife, comme Sc 
culiers. BARRAU. 


Declaratio privationis à Benefciis & pr contra fauto< 


res Petri de Luna, per Concilium Ecc 


N nomine Domini Amen. Te- 


nore præfentis publici inftru- 
menti cunétis pateat evidenter, 
quod anno ejufdem Lomini 
M. cccevitr. Indiét. 11. menfis 
O&obris die xrr1. & ab electio- 
ne Pecri de Lunä ultimd in Papam 
-eleéti, qui dudèm Benediétus 
XIII. nuncupabatur, anno xv. 
in Concilio fivè Congregationc 
Archiepifcoporum, oo din : 
Abbatum, ac per Univerfitates, 
Metropolitanas , & Cath.drales 
Écclches Regni Franciæ, ac Dal- 
phinatüs Vicnnenfis Deputatorum 
per Dom. noftrum R egem manda- 
torum ad interrcflendum perfona- 
0. 


efie Gallicane faita. 


L 4 

liter Parifius die primä menfis Au- 
gufti anni præfentis, Concilium Ec« 
clefiarum Gallicanaram & Dalphi- 
natôs celebrandum & renendum fu- 
per ulteriori profequutione unionis 
$. matris Ecclefix, & regimen dic- 
tarum Ecclefiarum pendente neu- 
tralitate pro nuncin diétis Reyno 
& Dalphinatu , currente cum Con- 
filio Néon aliarum ufquequo 

fuper omnibusin deliberatione ae 
ponendis , receptæ , & factæ eflent 
certa & finales conclufiones , prout 

de vacatione & ordinatione nobis 

Notariis infrafcriptis fuit faéta fi 
des, per organum Magnifici ac Po- 


. tentis DD. Arnaldi de Corbcjà 


LS 


— 








464 Preuves de la Nouvelle Hifloire 


Militis ac Cancellarii Franciæ, qui 


es diebus præfcdit in Conci- 
io fupradiéto , præfidente tamen 

ro nunc Reverendiff. in Chrifto 
barre D. Simone Miferatione Di- 
vinà Patriarchà Alexandrino , Ad- 
miniftratore petpetuo Ecclefiæ Car- 
caflonenfis', per Ordinationem dic- 
ti Dom. ol Regis, prout per 
litteras patentes Sigillo où in Ce- 
rà alba figillatas, & quarum te- 
nor fuperiüs eft defcriptus, latiùs 
continetur ; iplis DD. Archicpif- 
copis, ere , Abbatibus , Uni. 
verfiratibus , & aliis Deputatis qui 


‘func aderant, & interefle volebant 


Concilium Ecclefiirum Gallicanæ 
&e Dalphingtüs Viennenfis cele- 
brantibus, & ipfas Ecclefias facien- 
tibus , & meritd re ræfentantibus, 
expofuit publicè, alta, & intelli- 
gibili voce Reverendiff. in Chrif- 
to Pater D. Simon Miferatiore 
Divinä Patriarcha Alexandrinus 
prædiétus. Quod licet Sereniffimus 
& Chriftianiffimus Princeps Dom. 
nofter Rex Francorum, Ecclefia ; 
& Clerus Regni, ac Dalph. præ- 
di&torum , maturis præhabitis En. 
ciliis , ex caufis, & rationibus juf- 
tiflimis , & ad auferenda fomenta 
Scifmatis, unionemque & pacem 
in Dei Ecclefà fœliciter autore 


. Altiffimo breviter confequendam , 


4b obedicntii utriufque ÇConten- 
dentium de Papatu, & præcipuë 
Petri de Lun, qui fe Bencdi&um 
XIII, nominawit tanquâäm à Noto. 


rio turbatore Ecclefafticæ unionis, 
Scifmatico pertinacii & hæretico. 


manifeito fe fuftraxerint, & réddi. 
derint neutrales, ‘prouf manifef, 
tum, & notorium erat, nonnulli 
niquitatis filii . & adverfarii veri. 
AUS , iplus Petri de Lung ,& dam. 





natz opinions fuæ credentes & 414. 
bærentes, fautores , participes in 
crimine, & defenfores, extitiffe, 
& proh dolor! adhuc exiftere non 
verentur. Ad quorum extirpatio- . 
nem & pœnam , juxta ftatuta Con- 


cilii Viennehfs grave eft non age- 


re quod ipfius pravitatis hzreticæ 
contagiofa enormitas agendum re- 
quirit, cum non debeant Ecclefiaf- 
ticæ dignitatis honore gaudere, 
Cujus unionem fcindere &c pacem 
moliuntur auferre ad providendum 
periculis quæ verifimiliter evenire 
poffent , adverfus delinquentes hu. 
Jufmodi canonicè procedatur. In 
del.beratione, difcuffioneque htjus 
facri Concilii pluribus ante diebus 


_ pofuir quomodà in præmiflis effet 
| procedendum , & an talesipfo jure 


{uis forent Dignitatibus, Ofhcils 
& Beneñciis, quibufcumque prie 
vati, vel effet cum cis alio juris or- 


_ dine procedendum. Petentes à fin 
fuper hoc opinionem fuam 


eclarari , & tandem de di&o Gal- 


_ licanæ & Dalphinatüs Ecclefarum 


Concilio folemniter congregato 


_ pluribus diebus , per folemniflimos 
 facræ Theologiz, jurifque Cano- 


nici Profeflores materià profundè 
apertà publicè.& difcufsà , ordina- 


. toque quandam Cedulam ex opinio- 


nibus auditis & declaratis fieri, 

uæ in pleno Concilio legeretur, & 
Ait diéta Cedula public lecta & 
prout, & quemadmodum ineà con- 


: tinetur, per dié&tum D. Patriarcham 


conclufio faéta* & recepta, cujus 
quidem Cedulz tenor fequitur , & 
Cfttalis, | . 

: Quia poft folemnes Conciliorum 


_plurium deliterationes, monitio 
nes, exhortatiores , requifitiones , 
| fpmmationes publicas ; expeétati 


nefque , 


td 
Ge] ps 1 
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ere pen 
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ea Con- 
nn agé. 
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A 


er 
| 


# 
PS 
PAL 


du Coniile de Conflance. : 265$ 


xtfque, proh dolor! inutiles fe- 

ids iteratas, fanta Ecclefia Gal- 
lee » Ut auferret materiam & 
caufam durationis horrendi, Scif- 
matis, per ambitionem pernitiosè 
Conrendentium de Papatu xxx. 
apnor. {patio proh dolor ! jam du- 
fantis, 4 Petro de Lunä, qui fe 
Benediétum XIII. nominabat, 
veluti à notorio Scifmatico & Hæ- 
fetico abuniverfali Ecclefa, exi- 
gentibus tantis criminibus jam 
præcilo, receflit, ac credentes, & 
adhzærentes cidem , fautores, par- 
ticipes, & defenfores ipfius, qui 

€ vanitate conveniunt in idip- 
fum , de fua valeant miferia > Ma- 
litique diutid; gloriari , cum 
juxta legitimas San@iones, paria 
committentes , par debeat vindic- 
ta coercere, adverfus præfatos de- 
linquentes fan@ta Ecclefia Galli- 
Cana, in Parifienfi Concilio , de- 
liberatione præhabitä diligenti, 
ftatuit & ordinat per hunc mo- 
dur, videlicet quod credentes , 
& adhærentes eidem Petro de 
Lunä, fautores, participes & de- 
fenfores ipfus , funt omni Digni- 
tate, Bencficio, & Offcio iplo 
jure privati, eorumque Dignita- 
tes, Beneñcia, & Officia per Or- 
dinarios, vel alios, ad quos de 
jure fpcétare contigerit, confe- 
rantur : ità tamen quod manifeftè 
notorii ipfus Scifmatici defenfo- 
tes, &€ erroris fui Coadjutores vel 
Autores, cum una fecûm jam fà- 


tisfuerint , ut errore dimiflo » ad 


Yiam redirent veritatis, publicis 
Æxhortationibus requifiti, neque 
Audire voluerint veritatem, quam 
fallacibus ingeniis impugnarunt : 
um dicinon valeant inauditi, 
non funt plterids audiendi, cum 


| etiam protervum, abfentem, & 


itrequifitum damnalle legatur 
Apoftolus. Sed & ad fuorum Epifs 
Copatuum , Dignitatum & Bene- 
ficiorum Provifionem & Collatio. 
nem , per cos id quos fpetat, nul. 
là aliâ citatione vel expe@atione 
adbibitä , procedendi. Qui autem 
de Étem (le omnibus inventi fue- 
rint folà fufpicione notabiles, À 
fuis Dignitatibus, -Beneficiis, &c 
Officiis fufpendantur , quorum 
adminiftratio probis & idoneie 
perfonis committatur , & nifi iux- 
ta confiderationem fufpicionis ad- 
jetæ qualitatem , criminifque 
perfonz - propriam innocentiam 
congruà PUMA One monftrive. 
rint Juculenter ; & infra tenpus 
debitum præfigendum, fuis Di- 
gnitatibus, Ofhciis, & Benefñciis 
priventur. 

Ipfufque Cedulz tenore perlec- 
to, & veritate difcufsà ,Præfartum 
facrum Gallicanz Ecclefiz Con- 
cilium , eidem de omnibus con- 
corditer acquievit, & fecundum . 
ipfam , ipfufque tenorem, adver- 
{us præmiflos credentes & fauto- 


res, participes in crimine Scifma- 
tis, & defenfores manifeftè noto- 


rios , vel (olà fufpicione notabiles, 
decrevit, & ftatuit appellatio- 
ne quâcumque poftpofità, procc 
dendum. De, & fuper quibus 
omnibus & fingulis præmiflis, 
Præfatus Reverendiff. Pater D. 
Patriarcha prædiétus , & alii 
quamplures , petierunt à nobis 
Notariis publicis infrafcriptis f. 


bi fieri & :Confici publicum inf- 


trumentum , unum vel plura. Ace 
ta fuerunt hæc Parifius, loco, die, 
menfe ,anno , indi@ionc , & Elec- 
tione prædictis, _—_” vene 








266. Preuves de ls Nouvelle H ifloire 


rabilibus &' circumipedis viris 
D D. Guillelmo Benedicti , Ifam- 
bardo Martelli Thefiurario Sanc. 
tæ Capellæ Palatii Regalis Pari- 


Gus. -Gauffrido de Pompedour 


Juris tam Canonici, quam Civi- 
lis Doctaribus. Gad de Pe- 
ruffià , Nicolio de Ordeomonte 
Decano Turonenfi , Urfino de 
Tallevendo , Dominico Parvi, 
Gauffrido Leftauchier, Magiftris 
in Thealogia , Guillelmo de Brof 


fis, Amelio Afpurail, Nicolad de 
S. Elavio , cum quamplurimit 
aliis teftibus ad præmifi vocatis, 
fpecialiter , & rogatis. | 

Et EgoJohannes Bourilleti Rref= 
byter Eduenfs, publicus Apoñtel. 
autoritate Notarius, &c:; CT 

Et Ego Amifius Gomberti pus 
blicus Apoñtolicä ; & Jmperiali 
autoritate & Notarius, &c. 

Et Ego Johannes Beaux-Amis; 


| &c Ego Johannes deRimello, &c, 


Declaratio 2ominatim fala contre certos fautores Petri de 
. Luné, fuper privationc Bencfciorum fucrus » per Concilium 


ÆN Nomine Domini, Amen. 
] Tenore præfentis publici inf- 
trumenti cunétis pateat evidenter, 
quodanno ejufdem D.m:ccccvi1r. 
indict. 11. menfis O&obris die xx. 


_ ; Ecclefe Gallicane. 


hori x. ante meridiem. Ab elec- ! 


tione- Petri de Lumi, ulrimd in 


atur ,anno%xv.in 
Concilo, fiv 


verendiff. in Chrifto Patrum D D. 


Archiepifcopormm, Epifcoporum, 

batum, ac per Univerftatés., 
Metro litanas, & Cathedrales 
Ecclefias Regni Franciæ, & Dal- 


. ——— — : 


Phinatus Viennenfis -Deputato- | 


Tum, per Dom. noftrum Regem 
Mandatorum , ad: intereffendum 
perfonaliter Parifins die 1. Au- 


-_ — 


gui: anni præfentis , Concilium : 
Ecclefiirum Gallicanæ & Dälphi. : 
natüs celcbrandum & tenendum si 


#uper ulteriori profequutione unic- 
Anis fan@+ marris Ecclefiz ,re- 
&imine ditar. Eccleliarum , pen- 

ente neutralitate, pro nunc in 


didis Regno ac Da phinatu cur. 





rente cum continuatione dieramr, 
ufquequo fuper amnibus in deli- 
beratione proponendis, receptæ 
& faûtx ceflenr certe & fideles 
conclufianes, prout de vocatione, 
6 ordinatione , nobis Notariis 


| infrafcriptis fuit fa&a fides per 

Papam ele&i, 4 dudèm Bened. ; 

| RS 
C 


organum Magnifici, & Potentis 


| Domini, D. Arnaldi de Corbejà 
Ongrepatione Re- 


militis, & Cancellatii Franciz : 
qui pluribus diebus præfedit in 
Concilio fupradiéto , præfidente 
tamen pro nunc Reverendiff. . in 
Chrifto D. Simone miferatione 
Divinä Archiepifc. Alexandrino, 
Adminiftratore perpetuo Ecclchz 
Carçaflonenfis, per ordinationem 
di@i D. noftri Regis Francorum» 
Lrout ‘nobis Notariis publicis ine 
frafcripuis, per litteras: Patentes 
Sigillo fuo in Cera afba Sigillatas 
conftabat ipfrs D D. Archiepifco- 
pis, Epifcopis, Abbatibus, Uni- 


‘vetfitatibus, & aliis Deputatis 


qui tunc aderant & interche Se 
Jébant , Concilium Ecclefz ss 
licanæ & Dalphinatôs Vienner 


AU ii D et 


Foie 


RO PO OU La EE LL ns 4 , . 


. LL 2% CA LUS 





: dé Concile de Conkence. #67 


Setcbrantibus , & ipfas Ecclcfas 


facientibus, & meritù repræfen- 


uone opimionibu fque ‘difcufhs 1 


: Johannes, qui fe fecit Aschicpif-" 


tantibus , ut dicebant, Præfatus . 


Reverendifi. in Chrifto Pater D. 
Simon Patriarcha Alexandrinus, 


ad D. Rectoris,. Deputatorum... 


que Univerfitaris Parifienfrs r°- 


quifitionem inftantem pluribus 


ante diebus, in præfentia totius 
Concilii, iteratis vicibus repcti- 
tam, & ut adverfus credentes fau- 
ttes, participes & defenfores m2 
nifeftè notorii, ex premiflis, &. 


explicatisnominibus dici debeant, 


& vocari; & quiain præfentia &c 
confpcétu Præfati Concilii Eccle- 
fiz Gallicanz & Dalphinatüs, per 


eumdem D. Re&orem quzdam 
" patens Ccdala leéta fuit, quæ con- 


tincbat nomina & cognomina om- 
2ium illorum quos diéta venera- 
bilis Univerfitasftudii Parifenfs, 
fuper hoc folemniter Congregata, 


M1 diéta Congregatione cjuidem 


sepræfentavit indiciis evidentia- 
ribus , & tunc reprzfentabat ve- 
sos crcduntes fautores, participes, 
defenforcfque notorias & mani- 
feftos ipfius Petri de Luni, quæz 
etiam pluribus ante diebus fuerar 
os Idem Reverendiff. Pater 
volens fingulorum fuper hoc ex- 
quirere fingulariter votum , Opi- 


nioncm ,; & mentenr in delibera. 


tione, &opinionum interrogatic. 
ne pofuit , ‘& figiflatim expreffit, 
petens qui de nominatis, & co- 
ae præd. in eadem Cedur- 

s & Sctiptura, pro manifeltè 
notoriis credentibus, fautoribus, 


ot er adhærentibus & de-_ 


nforibus fæpe di&ti Petri de Lu- 
A . . . 
na, Scifmatici & Hæretici tenen- 
di fintex tunc, & legitimè rep 
tarentur, Quorpm omnium iNten-. 


en 


œpum Auxitanam nominari; Pe- 
trus, qui fe fanéti Pontii Epifco-. 
pum facit appellari, Johannes 


quandam Cabilonenfis Epifcopuss 


nine didus -Mimatenhs.- Abbag 
S. - Siturnini Tholofani, dictus 
Condomicnfs. Bertrandus de 
Maumont, nuper Vivarienfis, 
diétus Biterrenfis. Guigo Flandri- 


mi lator; & ex parte ru Sec. 
danfnati libelli fub nomine Epi 
tolæ Tholofanæ przfentati Pari- 


_fius. Cardinales quondam Auxi- 


tanus, de Flifcho, de Chalento , 


. Gencralet Prædicatorum , & Mie 


norum in præfata Cedula & Dex 
liberatione Univerfitatis Parifiena 
fis annotati , fuis exigcntibus de< 
meritis & culpis, urgentibus ac- 
tibus per Papam præfatis crimini- 
bus perfeverantiz longioris, à 


Præfato Ecclefñiæz Gallicanæ Con. 


cilio, reputati funt ipfus Petri 
de Luni Scifmatrici & Haæretici 
credentes , fautores,.participes &c 
defenfores, notorii, manifuiti, & 
pro talibus hAbiti atque tenti, ab 
ipfoque Concilio, & D. Paçriar- 
chà colleétis opinionibus omniunt 
declarati. De, & .fuper omnibus 


& firgulis præmiflis, Præfatus D. 


Patriarcha & alii quamplures. a 
nobis Notariis publicis infrafcrip- 
tis fibi fieri petierunt publicum 
inftrumentum , unum vel plura. 


* Acta fuerunt hæc in aula alta fn 


C fequanam Regalis Palatii Pa- 
rifiis, fub anno, indiétione, men« 


fe, die, hora, &elcétione prædic= 


tis, præfentibus ad hæc venerabis 


- Jibus, :&c difcreris viris:,.Magif- 


uis Guillelmo Benediéti, Nico- 


lio .Gaufrido de Peruciâ +. Guile: 


L li} 








268 Preunves de T4 Noivelle H ifloire 
felmo de Broffis, Nicolao Gehe, | cumque pluribus aliisteftibus, «€ 
Nicolaio de S. Eflavio, & Guillel- præmiffa vocatis fpecialiter & ro+ : 
mo Roufelli, tam Dotoribus in Fe Et Ego Johannes BouriL. 
Jure, quâm Magiftrisin Artibus, | Îcti, we Jupra, de, e 
ÆEXTRAIT DES REGISTRES DU CONSEIL 

D US d4 Parlement. | 


Du Lundy xxr. de May x. eccevitr. 


| C E jour ont cfté affemblés en gé, & fon Confeil avoient peiné ; 


la Salle du Palais, 8 la & peinoient , & pourfuivoient lus 
Grand'Chambre du Parlement & | nion de l'Eglife, tant par fu! ftrac- 
les grandes Galeries par bas, ou | tiond’obeiflance, que depecunes, 
gene Preau par terre, le Roy de | & de non obeir ue snià l'au. 
icile, Duc de Berry, ‘Duc de | tre des Contendants. Converterwr. 
Bourgogne , &.pluñeurs autres | dober ejws in capat ejus. Et aprés 
Seigneurs Ducs, es Barons, | ce que ledit Maiftre ent propolé ‘ 
Chevaliers, Ecuycrs, Bourgeois, | doufe raifons de la negligence du. 
Archevefques, Evefques, Abbés, | dit Benedid à l'union pourfair & 
Prelats, Religieux, & Clergé » © | avoir, & du mal & vice defdites 
par efpecial l'Univerfité de Paris, Bulles excommunicatoires., en : 
& propofa M° Jean Courtecuifle | mettant confequemment fix Con- 
Maiïftre en Theologic publique |! clufions, a efté requis par l’Unis - 
ment, en prenant pour thème, | verfité que lefdites Bulles fufene 
contre le Pape Benedi@ , quiavoit | déchirées: & à ladite Requete, 
envoyé une bien mauvaife Bulle » | a efté pris & emprifcnné Maïftre 
par mr xcommunioit le ! Guillaume de Gaudiac Doéeur 
Roy, les Seigneurs de fon : Coniéiller du Roy ceans, & le 
Sang, & tous adherents , pour : c- | Doyen de $. Germain l'Auxere 
cañon de ce que le Roy , {on Cler. | rois. | | | 


> | 6 | | 
Conclufiones & Requefe Univerftaris fudii Parifenfs 
 P'éfénsate per : agiffros in facrs Theologis. “ 


“P Etrum de Lunä fore non jufcamque Dignitatis nec #bi 
“ntum Scifmaticum perti- | obediendum ef tanquam Pañtoris 
Racemg; habendum, verümetiam | fub pœnis fautorum Seifmatis. 
Hzærcticum, Perturbatorem pacis, | 3. F:@a di&a, Ccilationes » 
fan&z unionis Ecclefiæ. !| Proviiones , five proceflus à tem- : 
2+ Petrus de Lun3 non eft no- re ditæ listeræ admodum Bul- 
minandus Bencdi@us, nec Papz , fe 5 infuper pœnz quzeumque 
Me Cardinalis, nec nomine cu. fpirituales vel Femperalets cxplis 


“ 


” fut né de Caftil 





du Concile de Conflause. 269$ 


tliè vel implicirè in diéta littera 
contentæ , nullz funt, 


4. Di@o Petro aut fuisiitteris, 


aut mandatis nullus poteft obedi- 
re: im tenetur fibi non obedire 
fub pœni fautorum Scifmatis. 

ge Diéta littera eff de fe iniqua, 


feditiofa, & dolof:, fraudulenta 5 
turbativa pacis, & offenfiva Re. 
giæ Majeftatis. 


— 


€ Contra fautores & receptores 


diéti Petri & fuorum, fuarumque 
litterarum procedendum eft , ficut 
& contra diétum Petrum. 


 Seguuntur Requefle. 


I. Uod laceretur & franga- 
e tur di&alittera ad modum 
Bullæ onfeéta , tanquam injurio- 
fa, feditiofa, Fdeledes sacRe- 
giz Majeftatis offenfiva, cum pro- 
teftatione ad majora procedendi 
fidem tangentia, ad explicandum 
prædiétam, coram quibus oppor- 
tebit, loco, & tempore. 

.2. Fiat informatio circa iftam 
litteram : capiantur , & detinean- 
turemnes fuggeftores , fautores , 
receptorses , pro puniendo' & corri- 
gendo fecundùm Canones, de 
quorum nûmero plures funt in if- 


Du Lundy xx. 
heures, Îes Prelats & Clier- 


é de France aflemblés au Palais 
Fi le fait de l’Eglife, ont efté 


L À | Ujourd’huy entre dix & onfe 


amenés M° Claude Sanceloup, 


né dwPaïs d'Asigon , & un Che- 
vaucheur du Pipe Benedi& , qui 

f. en deux tom- 
bereaux, chacun d’eux veftu d’u- 
ne tunique de toile peinte, où 
eftoit ‘en bref effigiée la maniere 
de la prefentation des mauvaifes 
Bulles, dont eft mention le xxr. 


May cy-dellus, &c les asmes du- | 


Aosf on dit ar. 
dit Benediét renverfées, & autre 


to Regno, quos Univerfitas nes 


minabit tempore, & loco. : 


3. Quod à Rege præcipiatur 
ee ar filiz fuz ut D does 


| ta ifto facto per totura 


égnum. 
"4. Revocetur Epifcopus S. Flo- 


ri à Legatione, & detineatur. In- 


füper detineatur Mag. Petruüs de 
Cancelli, Sanxius Lupi, & De. 
canus $. Germant Autifliodoren- 


fis, & puniantur juxta demerita. 


Sigillatum Sigillo Univerfitatis 


_ præditz. 


4 


chofes , & mitrés de papier er 


+ leurs teftes , où avoir écritures de 


fait, depuis ke Louvre, où eftoienr 
és avec plufieurs autres 

relats de ce Royaume, & autres 
gens d'Epglife, qui avoient favori. 
fé auxdites Bulles, comme l'on 
dit, fufqu'en à Cour du Pakis, 
en moult grande compagnie de 
opt: s, & Ronrefté écha- 


rudés publiquement , & puis ra | 


menés audit Louvre, par la ma. 


nicre deflus dite. 


% 


L l'ii 


v; « , 
w 


l ; 








Infirumenturs pro exemptis. 


N nomine Domini, amen. No- 
verint üniverft præfens publi- 
cum .inftrumentum infpturi, 
quod anno ejufd. D, M. ccccvr11. 
indiét. 11. die xv. menfis Octo- 


bris, ab elcétione Petri de Lunä, 


qui dudüm Benedictus XIII. äp- 
pellabatur , inhd xv.cum in fâcro 
Concilio Generali , feu Congre… 
gationc Reverendiff. PP. DD. Pa- 
triarchæ Alexandrini , Archiepif. 
coporum , Epifcoporum , Abba- 


tum, ac per Univerfitates Metro | 


litanas, & Cathedrales Eccle- 
bas Regni Franciz, & Dalphini. 
tüs Viennenfis Deputatorum, per 
Dom. N, Rezem Mandatorum ad 
intereffendum perfonaliter Pari- 
fius, die 7. menfis Augufti anni 
præfentis ,. Concilium Eccle£æ 
Gallicanz & Dalphinatüs cele- 
 brandum, & tenendum fuper ul- 
tcriori profequutione unionis fanc- 
tæ Matris Ecclefiæ, ac Regimen 
diétirum Ecclefiarum ,» pendente 
neutralitate pro nunc indiétis Re- 
gno & Dalphinatu currente, cum 
Continuatione dierum , ufquequd 
fuper omnibus in deliberatione 
proponendis de » & faz ef. 
{ent certæ & finalcs conclufiones, 
prout de vocatione & ordinatio- 
ne nobis Notariis infrafcriptis 
fuit fid@ta fides per Organum magnie, 
ci ac potentis D D. Arnaldi de 
Corbejä militis , & Cancellarii 
Franciæ , qui pluribus diebus præ- 
fedit in Conciiio fupradiéo, præ.. 
fidente timen pro. nunc Reverend.. 
in Chrifto Patre, & DD. Simo- 
ne miferatione Divinâ Patriarchi 
Aexandrino , Admin, perpetuo 


! 


Preuves de ls Nonvelle Hifhire 


mé 0 ae 


Ecclefie Carcafonenfis, per Ors 
dinationem di&i Dom. N. Revis 
rouc per litteras ai figillo 
{uo in cerä albà fivillatas nobis 
Notariis infrafcriptis apparuit, 
ipfis DD. Archiepifcopis Epifco. 
pis, Aboatibus, univerfitatibus, 
&c aliis Dcpatatis qui tune ades 
rant 8c interefle volebant Conci- 
Hum Ecclefz Gallicanæ, & Dal- 
phinatüs Viennenf. celebrantibus, 
& ipfas Ecclefias facientibus, & 
reprælentantibus Reverendiff. ire 
Chrifto Pater D. Simon mifera- 
tione Divinê Patriarchà Aléxane 
drinus Præfidens in di&o Conci- 
lio , de Mandato D. N. Régis 
fati, prout in litteris Repiis fuper 
hoc confeétis latiüs continetur , 
expofuit , quod inter qudart ad 
vifamenta ad Regimen przdictar. 
Ecclefiarum pendente diftà neu- 
tralitate confcripta, quantum tane 
git exemptos Ecclefiarum Regni 
& Dalphinatüs, fuerat per Con- 
ciliun præfitum Ordinatum, 
uod quædam cedula pro parte 
door exemptorum in dicto 
Concilio aliäs porreéta & le@a vi- 
fitaretur, per certos Prælatos; qui 


_ quidem Prælati diam cedulam, 


ad di&um Concilium rerulérant s 
quibus videbatur exemptioni dice 
torum exemptorum Compter 
provifum : fed quia in hujufm. ne- 
gocio procedi non debebat fi- 
ne communi approbatione t6tiuf 
Concilii, volebac quod fuper dice 
ta cedulà quiliber fuam opitios 


. nem liberè ee ut fecundèm 


Deum & juftitiam, & prout ex- 
pediebat in diétà materià conclus 





Da Concile de Confiance. 27: 


- Meretar. Qui expolitione fic fac- 


ci, dia cedula , nedum femel, 


ded pluriès , in diéto Concilio, : 


aità, & intelligibili voce fuit lec- 
ea, & per ipfum D. Patriarcham 
Præfidentem, interrogati finguli 
Præliti quod videbatur eis in dic- 


tà materià concludendum. Quo- 


cum omnium & fingulorum Ar- 
chicpifc. Epifcoporum, Abbatum, 
& É Procutratorum 
Epifcoporum , & Ecclefiarum Ca- 


thedral. tam exemptarum, quim : 
don exemptarum opinionibus au- : 


diris, conclufit ditam cedulam 
per diétos exemptos porreétam, 
modo qui fequitur forefervandam 
tcnendam , & ad implendam, ac 
ipfos exemptos, fecundüm iplius 
codulæ tenorem , pendente neu- 
tralitate in diéto Regno , & Dal- 
phinatu re ê&c a , tee 
aor dictz cedulæ talis eft. 
Ciftercienfes, Cluniacenfes, & 


Ali exempti omnes , tam Regula: 


xes quàm fæculares are 
étatus AT exiftant , in 
abfolutionibus , difpenfationibus, 


vifitationibus , correctionibus, 
cledionibus , confirmationibus , 


& :carum procefhibus >» & xermi- 


nationibus, confervatoribus pri- . 


vilegiorum fais, & aliis quibuf- 


cumque , Ordines & Regimina 


fingulorum continentibus proce- 
dant fecundüm privilegiorum, 
ftacurorum , 8 etiim exemptio- 
num fuarum tenorem , & lauda- 


Dilem haends confervatam con- 


fuctudinem, & alias , prout ante 
modernam neutralitatem in fuis 


R iminibus procefferunt , illi 
vero exempti, qui citra Papam 


D ge at haberent ,nec pri 
#ilegium fuper confirmatipne re- 


uis . 


—— 








cipiendä ; per Diocefanos fuos 
confirmabuntur : cum proteftatio. 
nibus , prout ia alio quidem ar. 
ticulo continctur. 

Item cliguntur cx nunc quas 
tuor gudices Parilius refdentes, 
cum poteftate delegandi & com 
mittendi , videlicet DD. S. Ger- 
mani à Pratis , & S. Genovefz 
Abbates, & DD. Ecclefiæ Pari. 
fienfis, & S. Germani Altiffiodo- 
renfée Decani, per quos , corum 
plures , vel duo ad minùs , quo- 
rum alter fit ipfe D. S. Germani 
Decanus , excinprtorum omniura 
caufæ, tam agcndo , quàm defen- 


-dendo, etiamf priüs procedcbanr 


in Curià Romanàä, quæx per judi. 
ces corum , citra Sedem Apofto. 
licam terminari non folent , ap. 
pense etiam à confervatori. 

us privilcgiorum corumdem in- 
terpofitæ & interponendæ , pro 
torids litigii confummatione au- 
toritate hujus Concilii termina. 
buntur, provifo quod in eifdem 
caufs, ufque ad tres inftantias 
ess de jure fucrit, procedi va. 

Eat : ita tamen quod exempti nom 
potetunt in agendo non exemptos 
irahere coram didis judicibus 


.per diétum Concilium datis, nifi 


alias hoc eis competat ex privile. 
gio, aut confervatorià perpetuà 
bi canonicè conccfsäi. 

Item diéti judices tencantur 
caufas diètorum exemptorum , ad 
petitionem utriufque partis, vel 
alterius carum , in Provinciä un- 


de caufa ortum habuit, commit. 


tere juxta formam C. ut litigan- 
tes, nec compellant partes invitas 
Parifius litigare. 

Îrens Mcndicantes graduati, ur 
cætcri Religiof , per judices fuos 








273 
‘procedant, derceli&is vehementer 
fufpcétis de fautorià fcifmatis , & 

de Capitulo corum Provinciali, 

ad judices fuperiès nominatos re- 
‘Curratur. 


* Item diéti exempti à fententiis | 


“ab homine, five delegato , five 
quocumque alio latis, per præfa- 
tos judices , & ipforum fub dele- 
‘gatos , in cafibus in quibus jurif- 
Faio eis juxta præmifla compe- 
tere poteft in foro contentiofo fe- 
cundum formam juris abfoivi po- 
terunt. 
Item cafbus refervatis abfol- 
ventur, & difpenfabuntur Fr 
ti à pœnitentiario majori, 1e 
k si recurfus Daberi fn 
autem , À fuis fuperioribus ab{ol- 
ventur & difpenfabuntur autori- 
tate hujus Concilii, in caulis, & 
modo , & formè quibus Epifcopi 
circa fuos fubdiros, eadem auto. 
titate hoc poffent adimplere: qui 
Yerù fupe:iorem citra Papam non 
habent ; ab eifdem judicibus, 
etiam in foro eonfcientiz , pote- 
runt modo & formA prædiétis ab- 
folvi & difpenfari. | 
Jtem exempti habentes jurifdic- 
tionem Ecclefiatticam, Epifcopa- 
Jem vel quafi , poterunt autorita- 
‘te hujus Concilii fuos fubditos à 
fententiis juris, hominis, & pec- 
catis in foro pæœnitentiali & con- 
tentiofo abfolvere,& cum ipfis dif- 
penfare, in omnibus cafibus, & 
fub eodem modo & formi, quibus 
Epifcopi fuos fubditos hôc poffunt 
autoritate prædiétä adimplere, ac 
pa in capitulis fuper hoc con. 
criptis plenjès continetur. . 
Tenor verd articuli continentis 
proteftitionem , quiquidem arti- 
qulus fuit inter aljos acticulos, 


Preuves de la Nouvelle Hifloire 


pro debito Regimine £Ecclefiz 
Gallicanæz, pendente di&à ney- 
tralitate advifatus, deliberatus, 
conclufus , ordinatus , & per nos 
notarios fubfcriptos fideliter .ex- 
traétus ab aliis articulis in præ- 
fentià noftrâ conclufus & ordin2. 
tus, & de quo articulo fupras 
fcripto in tenore did@z cedulz fe 
mentio , tenor fequitur, & cft 
talis. | 

Item quod in Monafteriis, five 
Abbatiis exemptorum pendente 
neutralitate electi poflint, & te. 
neantur confirmationes, &-benc. 
diéiones fuas reciperc à Diæce- 

fanis Epifcopis , fine præjudicio 


- exemptionum fuarum pro future 


tempore ,; & quod hoç ponatur 
exprefsè in litteris fuper hoc con- 
ficiendis, nifi confirmationem & 
& benedittionem ex privilegio 
ab alio conceflo recipere poflint, 
de & fuper quibus omnibus & fin- 
gulis, præfat. D. Abbas Cifter- 
cicnfis, & plures alii petiverunt 
à nobis Notariis infrafcriptis , 


: inftrumentum publicum bi fieri, 


& tradi, feu püublica inftrumen 
ta, unum, vel plura. 

A@a fyerunt hæc Parifius, in 
auli Regalis Palatii fuper fequa- 


] nam, anno, indiéione, menfe, & 


die prædi&is, præfentibus venc- 
rabilibus » & circumfpectis viris 
Dominico Parvi , Johanne Bre 
vifcoxæ Sacr. Theol. Profeflori- 
bus, Johanne Guioti, Petro @ 
Prunaco, Guillelmo Beneditiia 
jure Canonico Doétoribus, Petro 
Cauchon, Euftachio de Fouquem- 
bergue Magiftrisin Artibus, & 
Licentiatis in Decretis, cum plu- 
tibus aliis teftibus ad præmifla vo- 
catis {pecialite IOgAHS: 
atis {pecialiter , 8 BE ru 


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du Concile de Conffance. ‘273 


" . 
ca 


+: Articuli communes [uper provilionibus , quondmodune 


Afigrandi, 


Pi 
Pi: Articulus. In omni- 
Z bus & fingulis aMfignationibus, 
intelligatur ad collationem , pro- 
#ifionem, prxfentationem, nomi- 
naiionem ; & quamvis aliam dif- 
p: fitionem, Ordinarii ubicumque 
habeant conferre , præfentare, 
nominare, feu quovis modo dif- 
ponere, etiamfi communiter vel 
divifim, nifi per aflignationes fa- 
tas fit aliter provifum.Placerom- 
fnibus. UE 
- Îtem, quod in fingulis affigna- 
tionibus ad Prebendas & Digni- 
tates Ecclefiæ Cathedr. etiam 
<omprehendantur Perfonatus, Àd- 
miniétratio, Præpofitura, vel Of- 
ficium , & cærera hujufmodi, 
quocumque nominenuncupentur, 
ac fi fimul , vel fucceflivè vacave- 


rint , nifi ut fuprà. Placet omni- 


bus, 
Item & confimiliter intelliga- 
tur de aflignationibus , ad præben- 


das , & Dignitates Ecclefiarum 


Collcgiatarum. Placet omnibus. 
- Item, Omnés & finguli qui afli- 
-&nati funt ad collationem À rchic- 
pion , vel Epifcopi , fuper Præ- 

enda & dignitate Ecclefie Ca- 
thedralis , habeant , etiamf in 
Ecclefià Cathedr. exiftat, & idem 
intelligatur de afignatis ad Col- 

dationem Decani , & Capitult , 
fingulorumque Canonicorum, fal- 
vis fpecialibus & particularibus 
affignationibus , quæ genetalibus 
debeänt præferri. Placet omni- 
bus... | 
- tem, omnes affignati generali- 
ser ad Collationem &c, fine Prær 


bendâ & Dignitate Ecclef. Ca: 
thedralis , habeant, etiamfi Præ. 
benda extra Ecclefiam Cathedra 
Jem, Adminiftratia Vicariatüs, 
Archipræfbyteratüs , . vel : Of- 
cium confucetum Clericis Szcula. 
tribus aflignari , & confimiliter de 
illis qui aflignati funt ad Coll: 
tionem Decani & Capituli, fin- 
gulorumque Canonicorum ejuf. 
dem Ecclefiz Cathedralis, vel alis 
cujus alterius Ecclefiz Collegian 
tæ ,ac Abbatum, Abbatiflirum, 


Priorum , Prioriflarum, Oficia- 


riorum, & cæterorum quorum- 
cumque;quodque fub tali concef. 
fione generali cadunt alia Bencf. 
cia ; hoc tamen falvo, quod con. 
ceflio fpecialiter fata de præben- 
dis & Benefciis alicujus Ecclefæ 
fingularis , debcat derogare con. 
ceflioni generali, quantum ad ea 
quæ cadunt fub conceflione fpe- 
Ciali , nili ex certà fcientià fuc+ 
rit aliter Ordinatum. Placer om« 
nibus. . | AS 
Item, 8 quod hujufmodi afligna- 
ti ad Coilitiones Decanorum & 
Capitulorum , fingulofque Cano- 
nicorum , Abbatum & Conven- 
tuum , Priorum; &c. habeant, 
etiamfi rationé dignitatis , Pre. 
bendæ , Adminiftrationis ,@ræe. 
pofituræ , Perfonatüs ; vel Ofhcii, 
diéta Beneficia conferre , præfen- 
tare , nominare , aut de ipiis quo. 
quomodo difponere. P:acet om. 
nibus. | 

Item , qui primo loco 2 ignatus 
fuerit, fi" Benceficium ubi afligna 
tus çft, dum vacaverit, reçiperc 


- 





sms — 


= em ne mere à re fe 
é 


274 
vel acceptare noluerit, fecundus 
illud, fise præjudicio primi afñ- 
gnati acceptare poflit, & fi fe- 
cundus etiam noluerit acceptare, 
tertius qui illud idem voluerit, 
fine præjudi io primi , & fecun- 
di, llud idem recipere poflit, & 
fic con'equenter. Placet omnibus. 

Item ,quandlo cumque aliqui af. 
fignati ad Collationem Archiepif. 
copi, Epifcopi, Decani & Ca- 
pituli , vel alterius corum haben. 
tis Præsendam conferre , cum hâc 
chufulà , etiamfi Piæbenda , & 
alii ad eamdem claufulam fine 
Præsendà ; quia affignati per hanc 
formam etiamfi Præbenda , fi Be- 


, heficium aliud quäm Præbendam 


de voluerint , quoad hoc 
pre erantut aflignatis fine Præ- 

endä, quotacuinque loci affigna- 
tione nonobftante, nifi ex certà 
fcientià aliud fuerit ordinatum. 
Placet omnibus. 

Item , alternativa incipit cur- 
rere à die nativit. Dom.anni præ- 
fentis. Placet omnibus. 

Item, moine præjudicio al- 
terius collocati, poflit in pofte- 
rum reformart affgnatio de ali 
quibus fa@a , puta ff alicni fua 
affignatio videatur inutädis prop- 


ter _pluralitatem affignatorum ,. 


poflit alibi collocari ad aliquam 
coll1tiorcem , ad quam nullus fit 


affignatus ant etiimfi fint aliqui 


fnkiffignati , poffint ad di&am 


collationem affignari per D D. 


Commiffarios, aut afiquos ab cis 


fübititutos, etiam poft Rotuli ple- 
tam: expcditionem. Placet omni- 
bus , & quod hoc fiat infra men. 
em computandum. 

Tien, nullus nifi fuerit neutra- 


HS, gaudeat prefentis-Rotuli al. 


Preuves de la Nouvelle Hifhire 


cunda Præbcnda Collegiata »- {e- 


fignatione. Placet omnibns. 
Item , primus turnus, vel prf 
ma pars alternativæprimum con 
tinens Beneficfum vacaturum poff 
natale noviflimè prateritum , ad 
liberam pertineat difpoftionem 
Prælati faciendam selon quan 
eligere voluerit : fecunda ver 
pars alternativæ provifonum , 
quoad fecundum Beneficium vas 


 caturum obfervetur pro colloca- 


tis , juxta ordinem eis per DD+- 
Eommiflarios intimandum, feu 
ordinandum , & fub pœna decre- 
ti. Placet omnibus, ita tamen 
quod fi Prælatus, vel Patronus 
contulit,.vel præfentavit ad plu- 
ra Beneficia citra natale Domint, 
ante intimationem fibi faétam de’ 
aflignatione vel collocationc , om- 
nia illa Beneficia habeantus Le 
unico', ita quod neceflario ha- 
beat providerce de primo vacante 
Jtem , ifti turnialternativæ præ 
fatæ Pizlatorum ad cellocatos ;: 
debent fervari in quirique ftatibus 
Beneficioram fequentium , vide- 
licet in Præbendis Cathedralibus,. 
in Dignitatibus , im fingulis Col. 
Jegiatis Écclefiis , Præbendis, in* 
curis  & in aliis fimplicibus Be- 
neficiis, dum tamenBencficia il: 
la fimplicia valeant x v. libras pro 
importatis, ita quod primam Præ 
Bendam Cathedralem'vacaturam, 
primam etiam Dignitatem y pe 
mamretiam Præbendanr Collegia- 
tam, primam Curam  & primum 
Beneficium fimplex ,- ut pretérr 
tur, habcat conferre Prælatus ad 
libitum”; fecunda verè Prebenda 
vacatura’,. fecunda Dignitus, 19 


_cunda Cura ,. & fecundum Bc- 


noficium. fimplex applicetur pre 


du Concile de Conffance. 127$ 


cdflocatis, Placet omnibue. 
Jrem , fi primus, fecundus, vel 
æertius collecatus , & fic nd 

Bencfcium éadenis in turno fuo 
noluerit -acceptare , per hoc fibi 
non præjudicctur, de Be- 
neficia, Placet omnibus, , 

Item , Prælatus, & collocati 
permutare poffunt de furnis fus, 
falvo turna Prælati fequente , 8c 
etiam falvo fure præcedentium 
collocatorume Placer omnibus. 

. Hem, nullus collocetur pro præ- 
{enti provifione , qui habeat cecc, 
lb. pro importatis, cujufeumque 
ftatûs, eonditionis, gradüs , etfi 
collocatus fucrit, non gaudeat’, 
nifi ex certis caufñs, & confidera- 
gionibus, &c. pro aliquibus pér- 
donis ue alter duxerint 
concedendum , de quoinipforum 


dicteris fiat mentio fpecialis, Pla-: 


cer omnibus, 
Jtem, nulli affignetur Bencf. 
cium ; quod cum jam habito, il. 


Jam exgedag fummam, Placet om. 


nibus. 

Item , Magiftri in Theologia, 
Doctores in Jure,Domini de Par. 
damento, Magiftri Requeftar. Or. 
dinarii,D D. Regis Siciliz,& Du- 
cum Confeflor , & Elçeemofyna. 
rius, primufque Medicus, DD. 
infuper Cameræ Computorum fin- 
gulariter proipfs, poflint ufque 


.ad didtam fummam habere pro- 


vifionem. Placet omnibus, 

Jrem , Magiftri in Medicina, 
Baccalarii formati in Theologia 
Jegentes fentenrias, Licentiati in 
jure , aliàs non Titulati, habentes 
gcc, libras imporrati, non affi- 
gnentur , nec cis ultra illam fur. 
mam non provideatur : quod fi 
fiéturm fucrit non gandeant, Pla- 
cet omanibus, 


Item, Magiftri in Artibus, & 
Baccalarii fimplices , in aliis Fa. 
Cultatibus , habentes cc. libras 
pro importatis, non aflignentur , 
nec eis ultra illam fummam pro. 
videarur : idem de Capellanis 
etiam Dominis continué fervien. 
tibus. Placet omnibus. 

rem, Magiftri in Theologia , 
Doëores in jure , DD. de Parla. 
mento , Licentiati in Theol. & in 
utroque, ac Ofhciarii prædictos 
rum DD. pro fcipfis habeant ad 
Dignitates & Præbend. ita tamen: 
quod unico contententur illorum, 
nifi fpecialiter aliter fuerit ordi. 
natum, &c idem de Magiftris in 
Artibus , qui funt Baccabarii for 
mati in Theologia , vel Licentia- 
ti in altero Jurium. Placer om= 
gibus. 

tem , Ordinatum eft quod col. 
locatis fcu aflignatis ad Dignita 
tes Sense vel perfonatus 
&c. non poflit opponi, ad impe- 
diendami collocationem dié&:- 
rum Dignitatum , &c. exceptie 


_ defectus Canonicatus, fed quod 


reputentur ad hoc habiles, & ido- 
nei, ftatuto, confuctudine, vel 
privilegio quocumque Ecclefiæ- 
nonobftante. Placet omnibus. 
Item, fi in turno Prælati oc. 
currat aliquod Bencficium curae 
tum, vel non curaturm , eujuf. 
cumquc fit valoris computandum, 
& illud fimpliciter non offcrende 
ipfum nominatis feu collocatis, 
conferat prout voluerit, debcbit 
computari in turno fuo , fic quod 
proximä vice veniant collocati, 
feu affignati : quod fi forfan prop. 
ter aliquamcaufam motus ,ipfuim 
præfentaverit, & abftulerit diœis. 
colloçatis , & nullus ipforum ip- 
Mani 








DS NO DEEE 


es 


OR en. Der fs ee - 


LE 


miméeer me mn 


— — 


_ Li 
_ 


fum acceptare voluerit, Prælatus 
vel Patronus poterit de ipfo libe- 
re difponcre cui voluerit, a Da 
nées turni fui, cum hoc h1- 
eat necellarid façere , ex quo 
nullus prædiétorum ipfum vult 
acceptare, Placet de 
Item , ad amputandas difficul- 
_tates quæ poflent elfe in prædiétis 
rælentationc ,; & dblatione, Præ- 
re & Patronus necefle ipfam 


. ©blationem feu intimationem ha- 


bebit facere folemniter bis in Ec- 
clcfia feu Bencfcio de quoagitur, 
fic quod verifimiliter poflit de ve. 
hire ad notitiam diétorum collo- 
catorum, & habcbit differre pro- 
vifionem didti Beneficii pro men- 
fe poft hujufm. publicationem, 
infra quem diétus collocatus po- 


terit di&um Benefñcium accepta- 


re, & hoc Prælato , vel Patrono 
tencbitur infra idem tempus inti- 
mare. Placet omnibus. 


376 Preuves de la Nonvelle Hifloire 


Item, quod præemiffe tegule ; 
feu ordinationes , collocationes & 
| afignationcs, & alia quæcumque 
fata & ordinata circa materiam 
præfentem fic intelligantur , quod. 
pro ifta vice valcant, & per hoc. 
nullum piæjudicium fiat pro tem. 
pore futuro Univeifiatibus , Mo- 
naftcriis , Ecclefiis Colleyiatis, 
feu Communitatibus quibulcum- 
que, quoad eorum libertates, fta- 
tuta, & privilegia, vel indulta ; 
pixrogativas, & honores. Placer 
omnibus. . | 
. tem , quod ubi fuppolita Uri- 
verfitatis Parilienfis eoncurrunt 
cum Suppofitis aliarum Univerli- 
tatum,fuppofita Univerftatis Pa— 
tifienfis præfcrentur Suppoñtis 
aliarum Univerfitatum , cæteris. 
aribus , & Univerfitatis Aure- 
Énenfs fuppofita præferentur Ane 
degavenf. nifi ex certa fcientia , 
aliud fit fpecialiter erdinatum. 


Lnffrumentum provifionis Beneficiorun , quoad poreliattw 
commi([ariorum. | 


N nomine Domini ,amen. No- 
verint univerf præfens publi- 
cum inftrument. in{pcéturi, quod 
ann D. cjufdem M. cccc. vrtr. 
indiét. 11. die xwr. menfs Oc- 
tobris , ab Elect. Petri de Lunà, 
&C. mt in fuperioribus : fuerit tam 
ex parte D. N. Regis, Dominæ 
eginæ, ejus confortis , Iluftriff. 
Principis D. Ludovici Aquitaniæ 
Ducis ejus primogeniti , aliorum 
DD. Ducum de Sanguine Repa- 


li, & tam DD. Parlamenti, quam 


matris Univerfitatis ftudii Pari- 
fienfis » & aliarum Univerfitatum 
& fhudiorum Regni Franciæ , ex- 


+ LS 


__ pofitum , diétum , & narratum,ac 


fupplicatum, quod prænomina 
Archiepifcopi , Epifcopi ; Abba- 
tes , & alii dium Sacrum Con- 
cilium celcbrantes vellent, & fal- 
tem ïiflo neutralitatis tempore 
endente , advifare, ftatuere &c or- 
dinar modum per quem provider 
rerur convenientius de Beneñciis ! 
Ecclefiafticis viris graduatis & 
litteratis ae notabilibus de Do- 
mibus Regis , Reginæ , Ducum > 
& dictorum DD. de Univerhtati- 
bus,de regimine,ne propter defec- 
tum provifionis , in præjudiciumx 
univerfalis Ecclefiæ , & Bdci Oss 





EE 


du Concile de Conflance: | 397 


thodoxæ potiflimè hujüs regni 
continpcret fudia diflipari : Gu 
miteria pluribus vicibus ac dic. 
bus im diéto Concilio difcufsà, 
& apertä hinc indè , ac folemni- 
tèr examinatà , tandem die datæ 
hujus præfentis inftrumenti , vo- 
tis & opinionibus per dittum 
Præfd., perfcrutatis & petitis, 
ipfum Sacrum Contilium delibe- 
ravit, conclufit , voluit, concef- 
fit, & ordinavit, quod viri litte- 
rati de Domibus diétorum Regis, 
Reginæ,& Ducum familiares con- 
tinuè fervientes. D D. Offciarii 
Confiliarii Regis in fuo Parla- 
mento, volentes Bencficiari, ac 
Univerfitatum Parifienfis, Aure- 
lianenfis, Andcgavenfis , Tholo- 
fanx,8& Montifpcflulanæ fuas fup- 

licationes ficri, more folito ad 
ns Pontificem , rotulen- 
tur , cum expreflione fuorum Or- 
dinum, Graduum ,°& p:æro2:2- 
tivarum , aC cum numero & va- 


Jlorc fuorum Benefciorum, & ro- 


tulos hujufm. tradenc & præfen- 
tabunt Reverendiff. P P. & D D. 
Patriarch. Alexandrino , Turo- 
nenfi , Tholofano, & Senoncenfi 


Archicpifcopis, Parifienfi, Lexo- 


vicnfi, Albienf, Belluacenfi, Ap- 
pamienf, Tornacenfi, cle 
Ambianenfi , Lodovenfi , Ne- 
maulenfi, Mirapicenfi, Trecenfi , 
Ebroicenf , & Conftantienfi E pif- 
copis , S. eue > & S. Michae- 
lis in periculo maris Abbatibus ; 
& Priori S, Martini Parif quibus 
feptem , aut quinque ex eis , aliis 


non exclufis, eum interefle voluc- 


rinc & poterint, diétum Sacrum 
Conciliui , lon ga , maturà & con- 
cordi deliberatione fuper hoc ha- 
bitä > dedit poteftatem , autorita- 


tem, & mandatuin dios Rotu« 
los vifitandi, & di&ss fervito- 
res Graduate Univerlitatum, in 


eis in rotulatos fuis ordinibus, 


Gradibus, laboribus, Mmeritis & 
prærogativis ac facultatibus . & 
valoris Bencficiorum , cæterifque 
circumftantiis ponderatis , cos 
præfentatoribus & collatoribus 
Beneficiorum in Regno Franciæ 
& Dalphinatu nominandi , aili- 
gnandi, & collocandi , modo quo 


eorum confcientix videbitur fa 


cicndum , qui præfentatores, & 
collatores Bench onu cujufcum- 
que Statüs, Gradüs , aut ordinis 
exiftant, tencbuntur , fecundüm. 


ordinem nominationis , & collo-. 


cationis hujufmodi, de Bencfciis 
vacantibus ad eorum præfentatio- 
nem, vel collationem, feu quamvis 
aliam difpofñtionem fpcétantibus , 
difponere , præfentare , conferre, 


& providere cifdem. Deditetiam 


Concilium prænominatum potc{- 
tatem ad vifandi & ordinandi fe- 
curitates juridicas , feu poffbiles 
reperiri à. jure , ad hoc ut præ- 
mifla omnia inviolabilitèr obfer- 
ventur. 


Demüm verd præfati Reveren 


diff. PP. & D D. Patriarcha Ale. 


xandrinus , Archiepifcopi, Epif-- 
copi ,; Abbates, & alii ,; modo 


præmiflo , addiétum Concilium 


tenendum, die decimà non1 diäi. 


menfis Congregati, nolentes præ- 
miffam ordinationem elle illufo… 
tiam, dubiam , vel incertam re- 


manere, ficut nec decet, fed eHec_ 


tum habere cfficacem , materià fc. 
. « A 
Jemnitèr, ac lon à & maturài de- 
liberatione difcufsà , & examina- 
A S 6 
ta, concluferunt, flatuerunte, & 


_ ordinaverunt, actenore præfentis 


M m üj 











278 Preuves de la Nouvelle Hiffoire 


publici infirumenti,ftatuunt,conf- 
tituunt, & ordinant,quod præfen- 
tationcs, & collation&, feu quzvis 
aliæ difpoñtioncs Beneficiorum , 

uæ fierent in futurum ; quod ab. 
Be contra ordinem, & aliter quam 
fic nominatis, collocatis & afli- 
gnatis , in præjudicium didtæ no- 
minationis & affignationis , {eu 
collocationis in rorulatorum, re- 
putentur, & fintirritz ,caflæ, & 
nuilæ , iplo faéto, quas etiam au- 
toritate hujus Sacri Concilii, caf- 


fant, & annullant, tenore præfen- 


tium, & per præfatos D D. Depu- 
tatos, feu Commiffarios, quibus 
vicesfuas commiferunt circa præ- 
miffa , & ea tangentia , & com- 
mittunt , irrita & cafla » atque 
nulla, feu nullius valoris declarari 
Voluerunt , atque volunt, 
Poftmodum autem die xvyra. 
dié&ti menfis Octobris , prædidi 
ad Concilium celebrand. ongre- 
gati , ad tollendum difficultates 
de poffent haberi in congregan- 
© prænominatos Prælapos Ah Sc 
tatos , ut præmittitur per iplum 
Concilium , ad collocandos in ro. 
tulatos, feu in rotulandos ,» Reve- 
rendiff. P. D, Ar. hiepifcopi Nar- 


‘ bonenfis , vel M ag. Johannes de 


Tefsä cjus Vicarius, Epifcopi Ne- 
maufenfis , Appamiarum, Mira- 
picenfis, & Anicicafs , in quan- 
tm tangit fuppolita ftudiorum 
Tholofuni & Montis-Peffulani , 
vidcicer pro quolibet ftudio, tres, 
vCl duo ex tribus, ac adgvitandam 
VEXatiOnc mm tan ipfor. Prælato- 
rum, quam in rotulandorum , vo- 
luerunt , conclufcrunt, & ordina. 
verunt, quod Reverendiff, PP, 
Simon Patriarcha Alcxandrinus , 
Patifienfis , Tornacenfis, Ebroi- 


cenfis & Montis $. Michaclis fs 
periculo maris , autoritate di 
Concilii præmiffis confidgratis,hus 
jufm. in ratulandos colJokent : 
nominent, & aflignent præfenta- 
toribus,& collatoribus, feu quam 
vis akiam difpofitionem babenci. 
bus, modo & prdine quibus eo. 
rum confcientiæ videbitur facien. 
dum, &‘omnia & fingula præmif. 
fa exequutioni debitæ demandent, 
aliis tamen prænominatis, qui in- 
tervenire voluerint & poterinr 
nonexclufis.Infuper 8 hujnfmodi 
conceflio & ordinatio inviolabili. 
tèr ad effetum deducatur. i 

Die x1x,. diti menfis iterüm. 
modo fimili Congregati,ftatuerung 
& ordinaverunt quod prænomi- 
nati quinque Prælari, vel duo ex 
ipfis Den nominationes , præ- 
ot , & coljocationes præ 
dictas , fecundüm Decreri præ- 
dicti feriem ac modum , etiam or- 
dinem ipfarum inviolabilitèr ob. 
fervari. Si verd, quod abfit, çon- 
tra tenorem hujufm, ordinationis, 
nominationis , aflignationis, & 
colocationis conringeret atrenta- 
ri, & inter nominatos 6x una, 
& coflocarorgs feu Pagronos parte 
ex alterà quæftionem oriri, præ- 
fatj quinque deputati , aut duo 
ex ipfis attentata repargbunt ; & 
omnes ac fingules quæcelas & 
quæftiones audient, décident, & 
termigabunt,& fi præfentatores, & 


 cllocatores agtentata contra pl£- 


miffa, moniti charitativè, &{um- 


_mariè, noluerint, neglexerint, aut 


pe debito diftulerint, repararc, 
1pf quinque aut duo es iplis, quid- 

uid fuerit in contrarium Faîtum 
CU attentatum reparabant, & Bo- 
ncficium de quo fuerit contenflos 


— 


du Concile de Conflance. 279 


æutorltate fujas Sacri Concilii, 


épi collocato, nominato , feu af. 

gnato , conferent , & afligna- 
bunt , & in pofleffionem recipi', 
& cidem de frutibus integrali. 
tèr refponderi facient cum cffcc- 
tu. Contradictores quofque auto- 
titate huj. Sacri Concilii cenfurä 
Écclefiaftici compefcendo, &c au- 
tilium brachii fæcularis, fi fit 
opus, invocando. De, & fuper es 
bus vidclicet fingulis præmifus , 
Præf. Reverendiff. Pater, & plu- 
tes alii petiverunt à nobis nota- 
riis , & quolibet noftrum fibi fieri 
prb inftrumentum , feu pu- 


‘blica inftrumenta, unum vel plura. 


Acta fuerunt hæc Parilius, in 


Aula Regalis Palatii fuper Sequa- 
nam , anno , ind. diebus , menfe 
& locis prædi@is , præfentibus 
one bib & circumfpectis vi. 
tis D D. & Magiftris, Johanne 
Brevifcoxx, Henrico de Bragel. 
là Sacr. Theol. Profeflor. Petro 
Cauchon, Johanne Warini M M. 
in Artibus , & Licentiatis in De_ 
cretis ;, Poe de Alpagionc 
præpoñito Ecclefiæ Bcllimontis , 
Johanne de Tefti Vicario Nar- 
bonenf. Johanne de Mornayo, 
cum Archiepifcopis, Epifcopis , 


* & Abbatibus, & aliis plurimis 


teftibus ad præmiffa vocatis {pe 
cialitèr , & rogatis. | 


Advifsments feper regimine Ecclefie Gallicans , dürante 
Neutralitate deliberata, © conclufs Parilius À os Conci- 


lium Ecclefie prelibate Congregate mandato 


egis ; poff | 


Miffam folemnem de Spirit Sunélo , im fncrà Capella 
Rezalis Palatii celebratam à D. Archiepi[copo T holo[ano , 


S 


Prafidente D. Senonenfi So À Q7 cleéto ad hoc, donec 
D. Patriarcha Alexandrinus de 


egatione rediiffer ; 4 


die xj. menfis Augçufli , ufque nd diem 5. menfis Novembrss » 


ann Dom. M. CCCGC. VIII. 


DE SENTENTIIS A JURE LATIS. 


& fententias à jure latas, quo- 

» Aut quarüum abfolutio eft 
Apoftolicæ Sedi refervata, abfol- 
vere poteft Pæœnitentiarius Sedis 
Apoñtolicæ in foro confcientiæ , 
tam cxemptos , quam non exemp+ 
Vos. Tranfivit per Concilium ur 
jecer.: 
_ Frem, Si ablolvendus: in caf- 
bus fupradi@is, nunc ,-vel in pof- 


P Rimd quantüm ad peccata ; : 
rum 


serum habeat impedimentum pe | 
O 


veltemporale , vel fortè 
#upetrvencrit caufa propter quèm 


| 


non deberet ad diŒum Pæniten- 
tiarium haberi recurfus ; talis, fr 
fuerit non exemptus , per pro 
prium Epifcopum poterit abfole 
vi, cum injunétione , quodquam 
ci commodè: poterit, con{pec- 
tui illius ad quem eft abfolutio hu 
jufm. refervata, fe præfentet, &c. 
Si autem fuerit exemptus-ex pri 
vilegio ,-vel aliàs habucrit fupe. 
riorem:, in eum poteftate Epilco. 
pale exercentem, per illum; Si 
autem non habuerit, per Epifco- 
pum loci Ordinar, ab{olvi poterit 








280. Preuves de la Nouvele Hifhoire 


in forma fupradictä. Tranfivit per 
Concilium, prout jacet. 

Item , Si fuerit {ententia excom- 
municationis lata à Papâ , Audi- 
tore , vel Delegato , aut Subdele_ 


-gato Scdis Apoftol. propter cu- 


jus abfolutionem effet ad excom- 


-municatorem habendus recurfus , 
five exemptus, five non exemptus, 


hoc tempore per loci ordinarium 
otcftatem tamen Epifcopalem ha- 
çntem abfolvi poterit in foro 


tem ; Super defeûtu ætatis, 
quoid Ordines Sacros | citra 


Epifcopatum , & quo ad Digni- 
tates , & Beneficia curata, citra 


tamcn majorcs Dignitates poft 


Epifcopalem , in Cathedrali aut 


Principali in Collegiatis Eccle- 


fs, in quo çtiam tenent aliqui- 


Doétores, quod Epifcopi valeant 
pro necclitate difpenfare, difpen- 
ent Epifcopi, cum Graduatis & 
Nobilibus , de duobus annis tan- 
tummodè , ut fecundèm Deuni 
& Juftitim , caufæ éognitione 
p'æmifsä, viderint dibealiadens. 
Concilium remittit ad jus com- 
Mmune , ut de jure. Fe 
Îtem , Super defectu natalium 
quoad Ordines Sacros » Dignita- 
Fes , & Bencfcia curata, difpen- 
fet Pœnirenriarius, in Cafibus in 
dd difpenfari confuevit , aliàs 
1 non poflet , fatis tolerandum 
videtur , quod Epifcopi, pro uti- 
Jitate Ecdcfiæ, cum obilibus & 
Graduatis difpenfare valcant cau- 
fæ cognitione præmifsà, & capi- 
tuli fui, feu majoris partis , ad- 
hRibito confenfu : majoribus tamen 


Dignitatibus poft Épifçopatem, 


confcientiæ , ut in aftic. præcex 
denti, cum fubfit impedimentum 


quominüs ab excommunicatore 


bfolvi valeat de præfenti, jux- 
ta C. Eccl. de Sentent. Excomm. 
in vi. In foro yerù contentiofo 
fict abfolutio per Ordinarium , 
quoad non exemptos, & quoad 
exemptos, per Judices de quib. 
infra dicetur , vocatä parte, ubj 
de jure ficri debet : tranfvic, 
prout jacet, L | 


la 


De Dif penfationibus, 


in Cathedralibus, & Colleglatis 
Ecclefiis exclufis. Concilium re 
mittit ad jus commune, * 

Item, Super irrecularitate prope 
ter violationem Éenfuræ Ecclce 
fiafticæ , dum tamen non fuerit 


ex contemptu , fi fit calis cafus 


fuper quo Pænitentiarius Sedis 
Apoft, confucverit de jure fuo 
difpenfare , ad eum habeatut re- 
curfus. Si verd non poflit haberi, 
vel fi caufa fupervenerit propter 
quam non eflec diétus pæniten- 
tiarius adeundus, difpenfent Epif. 
copi, & cum Sa , & etiam 
cum exemptis di'penfent fuperio- 
res potcftatem Epifcopalem ha- 


‘bentes in abfolvendo , nifi fuerit 


fcientèt faéta violatio Cenfurz& 
interdi@i generalis , quo cafu 
difpenfandus adhuc poterit €x- 
peétare. Concilium tranfivit ut 
jacet. 

Tiem , Super irregularitate quæ 
pr'opter crimen, quod, etiam poft 
pœnitentiam impedit exercitium 
Ofcii, ut in homicidà, Simos 
Niaco, in Ordine, & fimilibus, 
vel propter mutilationem mem 
bri, ve judiciur fanguinis ins 

un | CULTITUE 4 


. A 


Du Concile de Conflance, K 


Curritur, fi fit cafus in quo Pœ- 


nitgatiarius præditus poffet jure 
fuo difpenfare , ad eum fuper hoc 
tecurratur , alias expectet hr pen- 
fandus. Tranfivit per Concilium, 
ficut jacet. 

. Item, quoad impedimenta Ma- 
trimonii ufque ad quartum gra- 
dum confanguinitatis & affinitas 
tis , fi Pœnitentiarius Sedis A pof- 
tolicæ confueveritin hoc, & va- 
leat jure fuo difpenfare , ad eum 
fuper hoc recurratur ; fi autem 


.magna Reipublicæ autoritas exi- 


et forte , cum aliquo Re ; 
vel Principe fuper hoc difpenfan- 
dum, tunc caufz cognitione ee 
mifla, Concilium Provinciale , 
citra tamen cCafus , lege Divinà 
rohibitos, valeat difpenfare, ut 
À quarto gradu , cumillis quibus 
viderit difpenfandum. Tranfivit 
per Concil. ficut jacet. 
_ {tem , circa impedimenta Ma- 
trimonii provenientia propter co- 
nationem fpiritualem , videtur 
tis tolerabile hoc tempore du- 
gante , quod Concilium Provin- 


‘ciale ex causâ rationabili, cum 


pu eu netuEepEute 
lios fufcipientis vel filias va- 
leat difpenfare. T ranfivit per Con- 
cilium , ficut jacet. 

. Item , de impedimento prove- 
niente propter publicæ honeftatis 
juftitiam , fatis tolerandum eft 
quod Concilium Provinciale in 


 trtio , & quarto gradu valeat 


difpenfare. Tranfivit. 
tem, quoad alia quæ concer- 
punt Épifcopos, & majores Eccle- 
as ficut ele&iones Epifcoporum 
per fuos Archiepifcopos, vel Sede 
etropoliranà vacante, per Ca- 
piwlum Ecclefiz Metropolitanæ 


pollunt de jure confirmari , fic 
eletiones Archie ifCoporum per 

fuum Primatem, nr Lu ,4 tr 
fi non habeant , aut dubitent quis 
fit, ille per Suffraganeos Provin. 
ciæ Congregatos poterit confir- 
mari, & etiam approbari, juris 
folemnitate fervatä, ad quosetiam 
di&i Archiepifcopi confecratio 
indubitanter nofcitur pertinere : 
fed Pallii receprionem expectabit 
fic promotus, nifi fit aliquis à quo 
Pailium poflit recipi.Tranfivit, ut 


jacet. 


_ Jt:m, quoad de‘e@us qui con- 
cernunt perfonas Epifcoporum , 
vel promovendos ad Dignitates 
Epifcopales ; vel majore:, fi 
aflumendus ad Epifcopatum , vel 
Archiepifcopatum patiatur in or- 
dine dhdum , attento quod infra 
breve valet fuppleri hujufm. de- 
fcdtus , & cc aliqui Doëtores 
tenuerunt etiam per alium ne 

r Papam poffe difpenfari fuper 
Roc » fatis tolerandum videtur 

uod hoc tempore durante , per 
Pt mn immediatum valeat 
fuper hoc difpenfari. Concilium 
remittit ad jus commune. 

Item, fi promovendus ad Epif- 
copatum aut Archiepifcopatum, 
patiatur in ordine defc@um, cum 
tali nullatends pr oi , nifi 


* forte fit talis perfona que fit in 


facris , vel in ætate Sacerdotali 
conftituta , & Regem fecundoaut 
tertio gradu confanguinitatis at- 
tingat, quo cafu porerit per Con. 
cilium Ecclefix Gallicanx , aut 
per Concilium Provinciale loci , 
pro utilirate Ecclefiæ fux, co- 
gnitione præmif{sä, dif penfari,Con. 
Cilium remittit ad commune. 
rem , G aliquæ Spenfationcs 
a . 








2.82 Preuves de la Nouvelle Hifhoire 


fuper pluralitate Bencficiorum , 
defeétu natalium, vel ætatis, vel 
faper impedimento Matrimonii 
€ontrahendi, vel aliàs per Petrum 
de Eunä, ante tempus publicatio- 
nisneutralitatis, reperirentur cum 
aliquibus effe fatæ , etiamfi tunc 
vel modd nondum fuum fortitæ 
fant cffcétum , autoritate hujus 
Concilii ratæ maneant, & per 


‘19. Archiepifcopi teneantur 
quolibet anno, certo tempore ad 
vifando, per fe , vel fi fucrint le- 
pie impediti, per alium, ce- 
ebrare Concilium Provinciale, 
in tali loco fuæ Provinciz , quo 
reperiti valeat fufficiens copia pe- 
ritorum : in quo etiam ipf, & fuf- 
fraganei ac eorum Auiibee , cef- 
fante legitimo impedimento , in 
fuis propriis perfonis teneantur- 
intercfle, & præltare, ac negotiis 
expediendis efficacitèr intendere ; 
& fimilitèr ahi, fi qui fint qui ad 
hoc confueverint vocari, & de- 
bent de confuetudine , vel aliàs : 
cifdem Conciliis intercffe. Tran- 
fivit per Concilium, quia juris eft. 

Item , fi propter lcgitimum im- 
pedimentum , de quo fe excufare 
tenebuntur, in re fua perfo- 
ra,non poffint eifdem Conciliis in- 
trefle , eo cafu idoneos & litte- 
ratos viros cum poteftate fufhcien- 
ti ad eadem Concilia pro fe , pro- 
priis expenfis mittere teneantur, 
qui ca poflint & valeant expedire, 
quæ ipfi poffent & deberent, fi 
perfonalitèr intereffent.T ranfivit. 

Item , fi DD. Archiepifcopi, vel 
Epifcopi hoc non adimpleverint, 
PUniantur pœna juris::tranfivit 


où De Miniflratione Juflitie. 


- ordinarios locorum , & excentos 


res, ad diétas gifpenfationes ex 
fequendas datos, valeant fecun- 
dûm fuuim tenorem , -autoritate 
tamen hujus Concilii exequutio- 
ni debitæ demandari, dum tamen: 
non fint perfonæ quæ de fautorià 
fcifmatis comperiantur effe cul- 
pabiles. Tranlivit per Concilium, 
prout jacet. ui 


0 


per Concilium , prout jacet. 
‘ Item, fi aliquis Archiepifcopus 


renuerit, vel diftulerit Conciliunr 


Provinciale convocare, Epifcopus 
inter fuffragantos Decanus, vet 
habens aliàs præeminentiam inter 
cos ; vel fi in Provincia non fit 
talis, aut dubitetur quis fitille, 
antiquior creatione poffit & te- 
neatur Concilium convorare, & 
in co præfidere, fub pœnis juris : 


tranfivit per Concilium , ficut 


Jacet. +. : 
Item, in hoc prélenti Concilio 
Ecclefiz Gallicanz ordinabitur dé 
tempore & loco pro sapae Con- 
cilio Provinciali celebrando , in 
qualibet Provinciä., & in ifto 
primo Concilio Provinciali ordi- 
nabitur de fequenti, & fic dcin- 
ceps. Remittitur pro anno præ- 
fenti. È 
Item , quodlibet Concilium 
Provinciale durabit mn menfen? 
ad minüs, ante cujus esp y ON 
poterunt celebrantes, fine me 
& urgente caufà recedere , Fe 
prius negotia ibi traétanda ue- 
rint expedita. Tranfivit per Con* 
cilium , at jacct. | 
" Jtem, in didto Provinciali Con- 


| cilio comparentes , etiamir-fues 


Lite 
(Los 4 
nt Reis. 
TE - 
fra 
DLEM 
ed 
sec 


NAS 0m 
Lisbon lui 


vous 





Du Concile de Confiance. at} 


Tint numero minores illorum qui 
debent Concilium celebrare , Nni- 
hilominds di&tum Concilium ce- 
lebrare, & ftatuere ftatuenda in 
co , poflint & valeant , aliorum 
abfentià nonobftante. Tranfivit ut 
jacet. 

Item, quod in di&tis Conciliis 
Provincialibus fient debitæ cor- 
rectiones , & informationes quæ 


juris funt, etiam fi quis re 


ratur de Archiepi!copo , ibidem 
de hoc ftatim, be NE citationc 
eognofcatur , & judfcetur , prout 
videbitur majori parti facicndum. 
Si verd contra Epifcopum agatur 
€riminalitèr, Concilium Provin- 
ciale , quafi loco Papæ, poterit 
deffinire. Concilium reducit ad 
jus commune. 

Item , de Cætero tencbuntur 
Concilia Provincialia Monacho- 
rum Ordinis S. Benedi&ti , & 
Canonicorum Regularium , fe- 
Cundüm juris formam ;, ac Statuta 
Concilii Generalis , & SS. Pa. 
trum, ad quod p:r fuos Ordina- 
rics virilitèr aftringantur , tam 
exempti, quàm non exempti, ut 


in jure nofcitur effe cautum.Tran. 
fivit per SA Le juris eft. 
Item, in præfenti Concilio 1 xs 
nunc, deputentur Præfidentes pro 
fingulis Provinciis, qui prima 
Concilia Provincialia Monachos 
rum nigrorum, & Canonicorumt 
Regularium valeant convocare, 
& ineis præfñidere, & cætera per 
agere ad hoc neceflaria , & etiam 
opportuna. Tranfivie. | 
Liem ,-quia difhci'e cft proptet 
temporum malitiam, viarum difs 
crimina , & locorum diftantiams 
limitationem Provinciarum , fe- 
cundüm ordin:tionem bonxæ mes 
moriæ Bencdi&ti X I 1. qui come 
munitèr duas Provincias , puta 
Rothomagenfem, & Turonenfent 
in unam Conjunxit, de præfenti 
obfervare , difpenfetur, & per- 
mittatur qued quælibet Provin 
cia, vulgari appellationc & res 
putatione fic reputata, valeat, hoc 
tempore durante per fe hujufms 
capitula, & aliàs fecundèm for. 
mam juris celebrare. T ranfivit per 
Concilium, prout jacet. 


. De Appellationibus. 


1°, Fiant appellationes per me- 
dia, & yradatim coram crdina- 
riis, prout infra declarabitur , 
ni fi fit confuetudo in contrarium, 
aliès fidæ non valeant. Utpote 
de Archidiacono ad Epifcopum : 
de Epifcnpo ad Archicpifcopum, 
de ne ad Primatem, 
fi quem habeat, etiam ad feipfum, 
utad Primatem , fi Archiepifco- 
pus fuerit s & Primas , & de Ar- 
D Primatum non haben- 
te, vel ubi dubium eft an babear, 


Primatem , vel quis fit ille, ad 


Concilium Provinciale fuæ Pri- 


mitiæ, & fi caufa exordium ha2 
beret coram Epifcopo fuperiorcm 
non habente, vel propter appels 
lationem primo Îcco ad- eum in 
terpoñitam , procederetur in cas 
sd coram eo, & fortè ab eo ad 
Concilium Provinciale continge- 
ret appellari , cum eo cafu poñit 
ad eum iterum appellari , Conci 
lium dabit Commiffarium , vcl 
Commiflarios , ad cognofcenduns 
ni] 





234 
de causä , & definiendum. À quo- 
rum Commiflariorum fententia , 
fuerit appellandum , ad Conci- 
tium iterüum poflit appellari, quod 
rursèm , ubi opuserit, poterit da- 
re Commiflarium , aut Commif- 
farios pro finali terminatione ne- 
otii, vel per fe terminare , & 
RAD executioni debitæ fa- 
cere demandari , dum tamen fue_ 
rint tres fententiæ conformes, & 
duz appellationes, vel altera fen- 
zentiarum in rem tranfiverit judi- 
catam. Tranfvit, utjacet. | 
- Îtem , fi contingat aliquem ap- 
ellare à Judice fuperiorem non 
Ébénée , Vel de quo fit dubium 
an habeat , fi per Judicem à quo 
fucrit excommunicatus ,; propter 
periculum animarum quod im- 
minercet , expectando Conciliurm 
DProvinciale, Decärius Epi{copo- 


rum , vel antiquior creatione : 


Epifcopus in Provincià , poterit 
talem cxcommunicatum abfolvere 
ad cautelam in forma juris , vo- 
catà parte. Tranfivit per Conci- 
lium, atjacet. 

Item , fi appellandum fuerit 2b 
aliquo Officiali, vel alio Jurif. 
dictionem exercente cxemptorum, 
de quo confuetum fit ad Sedem 
Apoñtol. & non ad alium appel- 
lari, tunc in hoc cafu, ad Con- 


cilium Provinciale loco Papz ap-° 


pcilari debebit, quod Concilium 
poterit .dare Commiffarium: aut 
Commiffarios , prout fupra , arti- 
sulo præcedenti. Tranfiyit, 

Rem , fi à vices gerente alicu- 
jus confervatoris habentis confer. 
vatoriam pee autoritate 
À poftol. dati, ueritappellandum, 
ad di&um confervatorem poterit 
appellari , cui etiam > & placet, 


Preuves de la Nouvelle Hiffoire 


caufam appcllationis alicui com; 
mittere poterit, à quoctiam, 
fitopus, poterit ad diétum con. 
fervatorem iterüim appellari , & 
iterùm per eum alteri committi; 
& fi confervator per fe de causà 
cognofcat , & ab co fuerit appel- 
landum , ad Concilium Provin. 
ciale, loco Sedis Apoftol. poterie 
appellari ; quod Concilium ctiam 
dare poterit Commiffarios, & 
de fic , & taliter, quod 
Ph tres fententiæ confor- 
mes, & duæ appellations, prout 
in fuperioribus diétum fuit. Tran. 
fivit per Concilium, de conferva- 
toriis perpetuis conccflis ante da- 
tam nefandarum litterarum. 
Item , in Conciliis Provin- 


cialibus, quando ibi fuerit pro 


cedendum , quantum commodè 
fieri poterit , fummariè , & de 
plano procedatur. Tranñvit pes 
Concilium. 

Item , f\ caufa inchoata in uno 
Concilio Provinciali , non poflit 
totaliter expediri , dabuntur à 
Præfidente , cum dcliberatione 
majoiis partis, Commiffarius ; vel 
Commillarii , qui cognofcent, & 
procedent in caufa, juris ordine 
fervato , & fecundüm formam ju- 
ris, vel aliam à Concilio præfigen- 
dam. Tranfivit per Concilium. , 

Item , Commiffarius, vel Com 
miflarii, cum eum, vel cos con- 
tigerit, propter caufam fibi com- 
miflam, Épifkopi demicilium prO= 
ficifci , habebunt expenfas à par- 
tibus ,Arbitrio Concilif Provin- 
cialis. moderandas ; etfi non. pro- 
ficifcantur , ad inftar figilli or-. 
dinarii , fint fui figilli emolu- 
mento contenti. Tranfivit, PECU# 
de jure. | 1 


# 





FAR? 
£ 
5 


2° 


== 


Es Ne se  E-—.- 


— ru 





da Concile de Conflancez | 25 


_ Len, äppellatione interpofità 
ad Concilium Provinciale, tene- 
bitur appellans citationem impe- 
trare, & facere exequi intra duos 
menfes, à tempore interjeæ ap- 
Rens numerandos ; aliàs pro 

efertä habeatur , fic tamen quod 
appellatus, à die conceffionis AÆpof- 
tolorum , habeat unum menfem ad 
comparendum in Concilio Pro- 
vinciali ; quam citationem impe- 
trabit à Decano Epifcoporum , 
feu habente przeminentiam inter 
eos : vel fi non fit talis in Provin. 
cia, vel dubitetur quis fit ille, 
ab antiquiori creatione , ut fu- 
pra ; vel à cominittendo, feu com- 
mittendis, qui quoad hoc, in pti- 
mo Provinciali Concilio ; pote- 


runt deputari.. Tranfvit. 


Item , quod appellationi ad Se- 
dem Abo. interjctæ non defe- 
ratur , & talis appellatio , auto- 
titate hujus Concilii Ecclefix Gal- 
lic. declaretur efle nulla. Tranfi- 
vit, &c. 

_ tem , quod omnia & fingula fu- 
pradiét: , & fequentia , autorita- 
te hüjus Concilii ordinentur, & 
fatuantur , & perpetuam obti- 
neant roboris firmitatem. Tran 
fivit, &c. | 

rem, Sic provideatur & fiat ; 
Fire ad Forum fzculare de præ- 

ictis nullomodo cognitio tranf- 
Mittatur , fcd præcisè executio, 
Cum brachium fæculare fuerit in- 
Yocandum. Tranfivit. , 

_Jiem, de litigiis in Rom, Cu- 
Fa ; Coram Auditoribus, vel aliis, 
aut In partibus, coram executori- 
Aus » vel judicibus dekegatis pen- 
dentibus indecifis » fialtera par 
tlum hoc requirat ,coram judice 
Pdinario procedatur , in eo {ta 


| 


tu in quo lis pendebat , nifi fuerit 
ab eo appellatum ; quo cafu, ad 
proximum fuperiorem recutratur, 
etfi fuerit appellandum , ad pro= 
ximum fuperiorem appelletur, fix 
cut ee fuit diétum , in ar« 
ticulis loquentibus de appellatio. 
nibus. Tranhvit per Concilium, 
prout jacet. | 
Item , fi aliqua pattium non ha 
beat jura fua, feu inftrumentafuas 


 & vetit à Notariis , feu aliis qui- 


bufcumque ea detinentibus recu- 
pcrare, detinentes per judicem 
caufx , ea reddere compellantur, 
& tunc in fubfidium invocabit 
brachium fæculare. Si verd inf- 
trumenta neceflaria, diligentià fu- 
per hoc adhibitä, de quà ne 
mè conftet, haberi non poflint , 
à proceflu coram Ordinario fu- 
peeseas » donec potucrint ha- 
cri. 

Item , quia forfan multæ fen= 
tentiæ defnitive & interloquuto. 
riæ fuerunt latæ in Curii Roma- 
nä , antequam neutralitas indi&£ 
Curiä nota effet, quod hujufm. 
fententiæ , quarum procefluseran£ 
inchoati ante datam litterarunr 
illarum nefandarum , latæ, etiane 
infra menfem à die publicationis 
neutralitatis computandum , au- 
toritate hujus Concilit , & non 
aliès valeant , & per Ordinarios 


vel alios executioni demanden- 


tur , dum tamen fubftraétioni aliis 
faétæ , & conditionibus appoñris 
in reftitutione , ac neutralitaté 
præfenti nullatents præjudice. 
ture. 

Item , quod in Monafteriis five 
Abbatiis exemptis, pendente nen- 
tralitate, Eleéti pofline, & tenean- 
tur confirmationes & benedictios 

N a iij 





28 Preuves de la Nouvelle Hiffoire 


nes fuas recipere à Diæœcefanis | conceflo, ab alits recipere bof, 
Epifcopis, fine præjudicioexemp- | fint. Tranfivit, &c. | 
tionum fuarum , pro futuro tem- Item, in caufis proccdatur fe. 
pore, & quod hoc der pona- | cundum difpofñtionem juris com 
tur in litteris {uper hoc facien. | munis, non fecundum regulag 
dis ; nifñi confirmationem & be. | Cancellariæ , nifi fint conforme 
nediétionem , ex privilegio cis | juri cormuni. Tranhvir, &c. 


Circn modurs providendi in Beneficiis , dr circs difiributionen 
cornmdem. | | 


10. Irca Eleétiones & poftu. | vel quando de confirmatione Pri. 
C lationes , flant, ut jura | matis agitur » Decanus Epifcopos 
volunt ; omni abufu fæcularium, | rum, Fe habens przeminenti-m 
vel magnatum , & oppreflionibus | inter eos, vel fi non fit talis, vel 
quibufcumque ceffantibus, &fac- | dubitetur quis fit îlle , antiquiot 
tæ de procurante,velratum haben- | creatione faciat proceflum & edica 
te talia fieri, non valeant neccon. | ta, & referat ad fupradi&um Pro. 
firmentur, & fi contra Ele&um , | vinciale Conciliurse , in quo dice 
vel poftulatum talia opponantur, | tus Decanus, vel habens, &c. 
fuperior cognofcat. | vel antiquior creatione, præfens 
Item, fi de eleétione Archiepif. | in Provincia, præfidebic, & dein- 
ep fuperiorem non habentis, | de Concilium confirmabit, vel 
vel quando dubium eft an habeat | infirmabit, prout de jure. 

. fuperiorem , vel quis fitille, ut Item , quantum ad Religiolos, 
fi de cletione Primatis agatur , | Abbates LÉ congregent , & dic- 
Concilium Provinciale cognofcat, | tis religiofis tiques 
etfi fit opus confirmet , ad quod | ad A recurfus has 
Concilium fuffraganeos, & alios | beatur » qui autoritate hujus 
Convocare  tencbitur Decanus | Concilii religiofis habeant provis 
Epifcoporum , feu habens præ- | dere. LE 
eminentiam , inter eos, vel fi non * tem, Dignitates, perfonatus, 
fittalis, aut dubitetur quis fitil- | adminiftrationes, & alia bencfi- 
Le , antiquior creatione Epifcopus | cia quæcumque cledtiva, tam 1 

-in Provincia, nifi intra quatuor | Cathedralibus,quam in Collegias 

_menfes debeat fequi Concilium | tis Ecclefis, dimittantur eleéto- 
ordinar, ita tamen quod contra tribus, qui ad cas, feu ca ; viros 
Ele&tum vel poftulatum non cur- | idoneos eligerc teneantur. 
rat tempus juris. . Ltem, ad evitandum fraudes & 

Item , in cafu videlicet quando | ambitiones aliquorum , qui po 
de confirmatione Épifcopi fupe- | fent diverfis Rotulis diverforunt 
fiorem Primatem non habentis, ftudiorum ,aut Dominorum , auf 
vel ubi eft dubium an habeat fu- unius ftudii, & unius Principis 
Péciorem , vel quis fix ille , vel : imponi, & per hac occupare lo 








du Concile de Conffasces | 289 


€ Multarum perfonarum idonea- 
fuM , rationabile eft quemlibct 
unico Rotulo dumtaxat infcribi. 
Quod fi aliquis de fa@o diverfis 
imponeretur Rotulis , talis , infra 
menfem » à tempore nominatio- 
nis , habeat fe ad unum illorum 


: Rotulorum determinare, non h:a- 


biturus regrefflum ad alterum, 
uod fi non, & fcienter,, fit ipfo 
&o ambabus privatus nomina- 

tionibus. Relinquitur difpofitio. 

ni collocatorum. | 

Si verd alicui nominato provi- 


deatur per ordinarium, feu jure 


ordinario , vel alias , de aliquo 
Beneficio incompatibili, tunc per 
affequutionem Benefñcii incompa- 
tibilis , fuæ nominationi renun- 
ciafle cenfetut , quoad incompati- 
bile Beneficium ejus virtute afli- 
Snandum. 

Item, quod didtæ nominationes 
fiant cum decreto , ita quod col- 
Jocatio & præfentatio, & quid- 
quid contra præmifla , aut ali- 
quid , vel aliqua ex eis fuerit fac. 
fum, non valeat, imdomnia quæ- 
cumque fuerint in contrarium at- 
temptata , fint ip{o faéto nulla. 

Item , & quod in nominationi- 
Dus faciendis fiat mentio per no- 
minandos de Benefciis obtentis, 
& de numero & valore ipforum 
in portatis, alias nominatio fub- 
reptitia cenfeatur. 

* tem, quod fi nominati Benefñ- 
ia fub fud nominatione cadentia 
non acceptant, vel declarant in- 
fra menfem à tempore notitiæ in 
loco, fic nolle ex , Patroni, 

u collatores ex tunc poterunt 
liberè præfentare, & conferre. 

” Jtem, quod non providcatur nifi 


Ncutralibus, & non illis de quibus 


\ 


erit dubium, donec fint declaraté 
neutrales. nn nn 

Item , quod non nominetur has 
bens Beneñcia valentia cccc. 
bras in portatis, & fi contrariune. 
fat , nominatio, collatio, & quid 
quid in contrarium faétum fue 
rit, fintip{o fato nulla : remite 
titur ad collocatores. 

Videtur quod etiam non des 
beant nominari habentes tres præs 
bendas in Cathedralibus Écclefiis, 
nifi fic, quod per afflequutionem 
alicujus Benéficii, virtute fuæ no- 
minationis, unam de dictis præ 
bendis dimittere teneantur infra 
menfem, nifi fortè eflet Magifs 
fter in Theologia |, vel Doors 
in Jure. Remittitur ad colloca- 
tores. 

Item, fi qui, poft obtentam nos 
minationem , apprehendantur ale 
teri contendentium obedientiam 
præftare , ipsà nominatione , 8e 
Bencfciis virtute ejufm. nomina- 
tionis obtentis privati fint je 
faéto , & contra præftantes obe 


dientiam hujufmodi fiant pro 


ceflus autoritate hujus Concilii, 
prout duriùs fieri poterit. 

Item, quod permutationes Be 
neficiorum receptæ per Petrum de 
Luni ante tempus publicatio- 
nis nefandarum litterarum RKRegi 
tran{miflarum dcbitè faûtæ, & 
quæ quoad poffeflionem non funt 
foititæ effetum , debeant autori- 
tate hujus Concilii ad effe&um 
per ordinarios perduci, dum ta- 
men diéti Petri, aut fcifmatis fau- 
-tores non extiterint. à 

Item fi Lt tempus datæ dic- 
tarum nefandarum litterarum,gra- 
tias expeétativas habuerint;in Rà- 
tulis Univerftatis autaliis, quoe- 








255 Preuves de la Nouvelle Hifhoire 


rum Bullæ, & proceflus fai fuc- 
tunt ante tempus diétum , & poit 
datam ipfarum litterarum , & an- 
te noutralitatem virtute gratia- 
rum antiditarum Beneficia ac- 
ceptaverint, & fibi provideri fe- 
ectint, fi competitores habeant, 
coram ordinariis habeant fuper 
talibus recurfus , qui, autoritate 
hujus Concilii fuper hoc cognof. 
ant & juftitiam partibus minif- 
trent. 

Item , fi contingat aliquos fua 
Bencficiia coram ordinariis per- 
mutare , permutationes , & colla: 
tiones hujufmodi non computen- 
tur in turno collatoris five Patro- 
ni, cum non fit liberum nomi- 
natis talia beneficia causâ per- 
mutationis vacantia acceptare, 
nec collatoribus fit liberum aliis 
quam permutantibus illa conferre. 

Item ; fiat articulus, quod fi 
unus nominatorum nolit Benef. 
Cium vacans acceptare, alius poft 
eum , ad eamdem collationem no- 
minatus illud acceptare valeat 
dûm tamen intra menfem fuper 
hoc declaret {uam voluntatem $ 
ut in uno artic. fuperids fuit dic- 
um, 

Jtem , ad tollendas fraudes quas 
eollatores facere poffunt, procu- 
rando quod unus nominatorum 
unum modicum & tenue Bencfñ- 
cium vyacans acceptaret , ut fortè 
dire poffet in turno fuo unum 
groflum & pingue Beneficium, 
quod in proximo vacare fperare- 
tur, advifetur de remedio, puta 
quod Bencfcium de modico yalo- 
‘re non computetur in furno, nec 
impcdiat quin nominandus Bene- 
‘Hcium proximè vacans valeat ac 
#épiyc, vel aliès advifetur , 6 fit 


fit, aut 


opus. Circa hoc providebuñt cols 
latores. D 
Item veu nominatus non pof- 
cbeat Prælatum vel col- 
latorem moleftare de fibi confe. 
rendo Beneficium in turno didti 
Prælati, quodque fi per fe vel 
alium fuper hoc preces apud Re- 
gem & Dominos impetraverit , & 
ftatim quod ad ejus notitiam per. 
venetit , fi ab ejufm. precibusnon 
deftiterit cum effeétu , cadat à ju- 
re nominationis fuæ , & ad fe- 
quentem nominatum jus fuæ no- 
minationis ip{o faéto transferatur. 
Item , quia in aliquibus Eccle- 
fiisCanonici Hebdomadarii folent 
Beneficia conferre , quæ tempore 
fui turni vacant , fi contingeret 
vacare Benefcium debitum ali- 
cui nominato , virtute fuæ no- 
minationis, Capitulum fllius Ec- 
clefiz illud Benefñcium prædiéto 
nominato çconferre tenetur , aut 
ipfum nominatum præfentare ; 
quo çafu præfatus 1ebdomada- 
rius poterit & debebit aliud con 
fequenter vacans Bencfcium li- 
berè conferre , licet temiporc ture 
ni alii Canonici Beneñcium va- 
care contingeret. | 
Durante etiam autoritate Con- 
cilii Ecclefiæ Gallicanz ftatutum 
cft, ut Benefcia adhzærcntium Pe- 
tro de Lun, vel fibi fervientium;, 
in manu Regià ponerentut , 1° 
lorumque reditus non {oluti , €a- 
dem autoritate colleéti, convet- 
terentur ad profequendam unlo- 
nem, & de ipfs Beneñciis aliis 
provideretus , fecundum drdina- 
tionçrm præfati Concilii. , 
Jam antea, & circa finem Sep 
tembris D, Ludovicum de Har- 


À A . Col. 
surig Repià ftirpe ortum, 4 legia 


co 
pe 





ou de Concile de Confiance 289 


Tegio Rothomigenfi inÂArchiepi‘c. 
eletum , qui Concilio prælide- 
bant , decreverunt confirmin- 
dum » & Archiepifc. Auxitan. 
cui Benedidtus ipfum Archiepif_ 
tee contulcrat , dixerunt re- 
lendum , quia ipfi adhærcbat, 
& 2b eo de novo Cardinalatum 
accéperat , etiam poft neutralita- 
tem divulgatam. 

Eo etiam tempore permutatio- 
nem, inter Epifcopos de Tarbes, 
& Tricorien{em etiam confirman- 


"ro 


dim cenfuerunt , ftatucntes ut 
piædiéta, & qux deinceps pet 
eos agend1 effent, affiftcntes Epit- 
copi fivillis fuis munirent, & fic 

bé obtincrent , donec unio:. 
haberetur in Ecclefià fanéti Dei. 

Hæc omnia delibherata funt fal. 
vis Juribus Coronæ Franciæ , & 
libertatibus Eccléliæ Gallicanxæ, 
falva etiam debitài fanédtæ Sedi 
Apofñtolicæ reverentiaà, & D. Pa- 
pe futuro legitimo , claré nos 
errante. 


17. d Avril 1410. 


Gén par la grace de 


Dieu,Roy deFrance ; À tous 
ceux qui ces prefentes Lettres ver- 
ront, Salut. Noftre tres chere & 
améc fille l'Univerfité de Paris 
Nous a fait expofer , que jaçoit 
que par le Concile par Nous, & 
nos Royaume , & Dauphiné de 
Vicnnois tenu & celebré en la 
conclufion de la neutralité , faite 
par Nous, en ncfdits Royaume 
& Dauphiné aux deux Conten- 
dans du Papat de l’Eglife Univer- 
{elle | aient efté faits pluficurs 


| Statuts & Ordonnances pour le 


Gouvernement de ladite Églife, 
& entre autres fur les Provifions 
ë& Collations des Benefices , afin 
ee lefdits Bencfices fuffenr con- 
erés & diftribués par les Ordi- 
naires, à perlonnes dignes & bien 
Méritées, tant de nos ferviteurs 
& familiers , comme des Eftu- 
diants & Suppots de noftreditte 
fille l'Uaiver ité, & d’autres Eftu- 
des, pour lefquelles Ordonnan- 
C6 tenir en leurs termes, & gar- 
der que elles nç fuflent enfrain- 
R5 par Îcfdits Ordinaires » Cuf= 


fent efté commis par ledit Con- 
cile aucuns, qui à ce pourvoi- 
roicnt, en deu d’iceux Ordi- 
naires, & à nofdits ferviteurs &. 
familiers, & aufli auxdits Eftu- 
diants , & Suppots de noftredit- 
te fille l'Univerfite de Paris, & 
d’autres Eftudes , aient efté par- 
ticulierement faictes & diftribuées 
affignations , pour, felon lefdittes 
Ordonnances , leur eftre pourveu 
defdits Benefces , par lefdits Or. 
dinaires, & Collateurs d’iceux 


Benefñices, fur lefquels chacun 


d'eux eftoit affigné. Depuis Îla- 
quelle conclufon de l‘dire neu- 
tralité, pluficurs d'iceux nos fa- 
miliers, & ferviteurs, & defdits 
Eftudiants & Suppot: de noftre- 
ditte fille l'Univerfité , & d’au- 
tres Eftudes , aient cfté deuement 
& canoniquement pourveus de 
B:nefices , felon lefdits Statuts & 
Ordonnances du Concile defluf. 
dit, & en aient efte deuement & 
Canoniquement mis & inftitués, 
en poflefion & faifine, neanmoins, 
par inädvertance ou autrement, 


aucuns Juges Apoltoliques | & 


[e) 





250 Prenves de lx Nouvelle Hifhire 


autres petfonnes ont perturbé, 
molefté & empefché, & s’effor- 
cent de perturber , molefter & 


empefcher plufeurs de nofdits fa- | 


miliers & ferviteuts, & defdits 
Eftudiants & Suppots de noftre- 
dite file l'Univerlité de Paris, & 
d’autres Efludes, ou, & pour rai 
fon defdits Bencfces ,aeux ,ainfi 

ue dit eft donnés & conferés, & 
deal ils ont cfté deuement mis 


"en poffcfion & faifine , qui a efté 


& eft ,en venant directement con- 
tre Îedites Ordonnances, & en 


grand perturbation de nofdits 


Royaume & Dauphine, & plus 
feroit, fi par nous n’eftoit fur ce 
ourveu de remede convenable, 
£ connne dit noftreditte fille, en 
nous humolement requerant ledit 
remede. Pourquoy , Nous , ces 
cho'es confiderécs, & qu'à nous, 
qui fommes gardien , protecteur, 
& defenfeur des Ecliles de nof- 
dits Royaum= & Dauphiné, & 
qui Îes Statuts & Ordonnances 
deflufdittes faittes audit Conci- 
Île ,; avons ratifites & approuvées, 
appartient iceux, & tout ce qui 
s'en eft enfuivy faire tenir & gar- 
der , fans enfraindre , & pour ob. 
Vicr aux inconvenients devant 
dits , Avons ordonné & ordon- 
nons par ces prefcntes , que tous 
ceux à qui aura ainfi efté pourveu, 
felon Îefdits Statuts & Ordon- 
nances de ladite neutralité, d’au- 
Cuns Bencfces en nofdits Royau- 
mc & Dauphine , foient mainte- 
nus , gardés , & deffendus, felon 
la forme defdits Statuts & Or- 
donnances en poffcffions ez faif- 
nes .deflits Bencfices efquels on 
€S trouvera eftre | &. que tous 
Iroubles & empefchements qui en 





ce leur feront mis, en foient oftés,; 
par Île premier de nos Jufticicrs- 


qui requis en fera, & tous les 


perturbeurs, empefcheurs & au- 
tres , qui pour ce feront à con- 
traindre, contraints à eux dcfif. 


| ter dcfdits troubles & enpefche- 


ments ; & à rendre, bailler, & 


| mettre royaument & de fait, és 


mains de nofdits Jufticiers , com= 
me en la noftre, toutes citations; 
procés , & autres muniments , par 
vertu , Ou fous ombre defquels 
ils fe feront efforcés, ou efforce- 
ront de faire iceux empefche- 
ments ;. & aufli revoquer, rappel 
ler & mettre du tout à neant tous 
les procés qu'ils auront fur ce 
faits & fait ire , par la prife &c 
expletation des temporels qu'ils 
tiennent & tiendront cn nofdits 
Royaume & Dauphine, à Le 
que titre ou caufe que ce foi; 
ou autrement par toutes VOIS” 
deues & raifonnables.. Er s’aucuns 
en avoit, qui n’euflent temporel 
en nos Royaume & Dauphiné, & 

wils fuflent ou foient refufans 
prie à nofdits Mande- 
ments, inhibitions & deffenfes,. 
qu'iceux & tous ceux qui pue 
eux procureront lefdits empefche= 
ments, & fi s’'entremettront & fe- 
ront entremis de leur aider à ce 
faire & fouftenir, foient pareil- 
lement contraints par prife & er 
prifonnement de leurs perfonnes; 
& par arreft & detenfion de leurs 
bicns, jufqu’à ce qu’ils aient deue- 
ment obtemperé & obey auxcho- 
fes deflufdittes, & à chacune 
d’icelles. Si donnonsen mande- 


. ment à nos amés & feaux Con- 


{eillers, les Gens: tenans, & qui 
tiendront noftre Parlement :: 2# 


cienrcfe 
s ut 
& où ls 
MIRE 
ble 


Fr 
Li#ÿ 4 hi 
vos be 


NT 





du Concile de Conflence. ‘29€ 


Ptevolt de Paris, & à tous nos | cuns cas defquels Le Penantier ne 


Senefchaux, Baillifs, &c. Doug 
à Paris le xvrr. jour d'Avril 
M. ccccx. après Pafques, & de 
noftre Regne le xxx. 

Sur les inconveniens qui pour- 
font avenir, à caufe de la fuf- 
tradion de l’obeiffance totale, ont 


“æfté avifces les provilions & re- 


medes qui s’enfuivent. 

Premicrement, quant aux Sen- 
tances & Procès quelconques, 
que pourroit faire Le Pape, a cfté 

it, que pour crainte defdittes 
Sentences & Procès, on ne de- 
voit point defifter de faire la fu. 
traétion, & que telles Sentences 
& Procès feroicnc de nul effet, & 
de nulle valeur, & que par con- 
£:quent il ne foit nul befoin d’ap- 

4. 

Neanmoins il a efté dit que d’a- 
bondant , & pour appaifer des 
confciences de aucuns {crupuleux, 
doutant où il ne faut point dou- 
ter, on pourra ARE PS ou ap- 
peler, en tant que befoineneit. 

tem , quant aux abiolutions & 
fentences des pechés refervés au 
Pape , il a efté dic, qu'il y eft af- 
fés pourveu de droit, c'cft à {2- 
voir que Îc Panantier , ou Penan- 
tiers de Cour de Rome, defquels 
l'Office eft perpetuel, & lefquels 


‘le College des Cardinaux pour- 


toit fubrogier , fi aucuns en fail- 
loient , au cas que ledit Penantier 
&c les Cardinaux fe departiront 
du Pape, en pourra abfoudre, f- 
non l’'Eveique Diocefain , en cn- 
joignant à celui qui fera abfous 
ainfy, que fitoft qu’il y aura Pape 
paihble , il venroit devers luy & 
<ecy eft expreffement fournir de 
droit: & fe an difoit, qu'il y a au- 


peut abfoudre, & qui font ex- 
preflement refervés à la perfonne 
du Pape y réponfe, que de’tous 
cas , l'Ordinaire peut abfoudre 
en Ja fourme deflus ditte. 

drem , quant aux di'penfations 
de mariage &c. a efté re s’ 
en avenoit aucuns cas de tres 
grand & evident profit , ou de 
neccflité urgente, comme de la 
paix de deux grands Princes, &c. 
que l’Ordinaire g pourroit dif- 
penfer , ou efpoir le College des 
Cardinaux tout d’un accord. 

Lem , quant aux impetrans qui 
ont fait leurs prieres, a efté con- 
clus qu’ils ne juiront en quel- 
que maniere de leurs graccs, fi 
eHes n’avoient à plain , au jour 
de la fuftra&ion totale, ces 
leur effet. 

tem, a cfté dit que Île Roy, 
& l'Eglifc de France ne fouffrif- 
fent deformais que le Pape ufur- 
pait , confondift , ne enervaft, 
ainfy du tout comme il a fait de- 
puis aucun temps, la puiffance & 
autorité des Prelats de l'Eglife de 
France, quant à la Collation .& 
difpolition des Bencfces, laquel. 
le chofe a efté faite contre toute 
raifon , l'autorité des faints Con- 
feils, & Canons , le bien de la 
Police Ecclefiaftique , & que l’E+ 
glife de France fuft ramenée, 
quant à ce, à fes libertés & ufa- 
ges anciens. 

Item , quant à ceux qui fnac 
obligés au Pape par ferment, & 
fur peine d’excommunicment à 
payer , &c. a efté dit que par la 


_ ceffation d’obeiffance, laditte obli- 


gation eft fufpendue , & que par 
non payant , ils n'encotrroient 
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292 | Prenves de la Nouvelle Hifloire 


ne parjure, ne fentence. 

Item , a cfté dit outre, que le 
Roy devroit pourvoir que ps 
mais perpetuellement toutes telles 
exactions , comme dc vacations ; 

roCurations ,; &C toutes autres 

emblables ceffaffent , pour caufe 
des deftructions des Églifes, & 
autres tres grands inconvenients, 
qui en adviennent par chacun 
jour , & auflice font chofes vo. 
De & de nouvel impo- 
fées | & fe le Pape faifoit fon de- 
voir, & il avoit befoin , on pou- 
roit bien avifer autre manicre de 
pourvcoir à fon eftat, appcllés 
ceux qui {croient à appeller. 
rem , quant aux appellations 
qui feroient interpoftes au Pape, 
il a cfté dit que tout ce foit de- 
laiMié à la difpofition du droit 
commun , comme quand le Papat 
Vacque par mort , mefmement 
que , fe Dieu plaift , on fera 
briefment pourveu de Pape à l’E- 
glife, ou cependant celui qui au- 
râ beloin d’appeller , appellera de 
l'Evefque à l’Archeveique , & de 
l'Archevef que au Confeil Provin- 
cial, qui fe tiendra chacun an 
une fois. 
rem , quant à ceux quiauroicnt 
fcrupule de confcience d’obeir à 
la füuftradion , il a efté dix qu'ils 
font tenus de eux conformer à la 
determination du Roy, & de de- 
paies leur fcrupule , & fe ils ne 
€ vouloient faire, le Roy y pour- 


Toit, & devroit pourvoir felon ce | 
Au'aucresfois fut dit publique. 


He 


nest. L - 


ment , & par Monfeigneur. le 


Chancelier, 

Et pofé qu’il y en ait aucuns. 
qui ne veulent depofer leur fcru- 
pule , toutes voiesen ya fans com- 
paraifon plus, qui, fauve confcien- * 
ce, ne pouvoient obeir à celuy 
qu'ils reputent [cifmatique, fau- 
teur, & norriceur de fcifme, &° 
empcfchant l'union de l'Eglife, 
mefmement quand obeiffänce que 
l’on luy feroît feroit norriffement 
de fon peché, & en ce faifanr, 
ils cn feroient caufe, & partici- 
peroient avec luy, au fait, & cri- 
me damné ; & on doit pourveoir 
de raifon au grigneur nombre & 
à la grigneurc neceflité, 

Item , quant à la confirmation 
des elections des exempts , a efté 
conclu qu’elle fe fera par les Or- 
dinaires , parmy ce qu'ils baille- 
ront Îcttres, que pour le temps 
à venir, ce ne porte prejudice 
auxdittes exemptions, & aufli au- 
ront les exempts lettres ou inftru- 
ments que l’Eghife de France à Pa- 
ris aflemblée à cecy ordonné & 
voulu cexpreffement ;, que l’Ordi- 
naîre, pour le temps à venir nc 
puie cecy traire à aucune con 
fequence, ne fairexpar ce aucun 
prejudice aux exemptians, & Pa? 
Cette maniere fera confirmé par 
l'Evefque de Paris l'Abbé de faint 
Denis. . 

tem, de litigantibus in Curiæ 
Romanä, veniant litigantes co- 
ram Ordinaris. 


+ + 
ss.” 





e 


du Concile de Conflance. 253 


Lettre du Roy aux Cardinnux de Rome. 


Arolus , Dei Gratià Franco- 

rum Rex Egregiarum cir- 
cum{pe&tionum viris , & amicis 
noftris chariffimis , pro Cardina- 
libus fe in Romà gerentibus falu- 
tem , & ae Jachrimanti- 
ue Matri omnium Ecclefiæ con- 
A en Cognofcitis abundèë fi non 


fallimur , dile&i & fideles amici 


chariflimi , quod in gravibus do- 
loribus & anxietatibus , ob duo- 
rum neéphandam ambitionem , 

ui diù ke Papatu contenderunt, 
ARE Ecclefia magis in dies 
affigitur , magis laccratur & 
concutitur. Videntes nunc mife- 
ràbilem, & horrendam, atque , 
exalto nifi Deus piis oculis per{pe- 
xerit, fubverflbnem , indè geme- 
bundi & anxii vifcero tenus com- 
movemur , ejus defolationi piè 
condolentes , & eo magis, quoad 
confolationem ejus procurandam, 
magis ex debito obligamur. Ad 
quam rem per agendam quantos 
Fabores |, quantas follicitudines 
in Conciliis celebrandis, in Le- 
es per Chriftianum Or- 

em tran{mittendis , noftrà ab 
ineunte adolefcentiä , Dco, & vo- 
bis teftibus adhibuimus, fatis, & 
fzpè potuiftis attendere. Ut igi- 
tur vetera vobis notiflima omit- 
tamus , & noviffima capiamus , 
poft multos., variofque labores 
Circa viam mutuæ ceflonis ten- 
tatos, poft obitum illius qui apud 
vos [nnocentius dicebatur , ÂAn- 
gclum Corarium , quem nunc 
Gregorium appellatis , in vef- 


.trum Papam , fub votis & jura- 
mentis de reaunciande”, & ce- 


dendo Papatu elesiftis: quo elec: 
to » ab eodcm litteras accepimus 
continentes quod Petro de Lunä, 
cui tunc Papæ obedivimus , mor. 
tuo, vel cedente, erat, pro uni. 
tate Chriftianorum , paratus juri 
fuo perverfo renunciare , & dic- 
tum Petrum de Luni, ut fiunili- 
ter agcret , per fimiles litterzs 
hortatus eft , cui fuper hoc Bullas 
fuas mifit. Tunc profcéto magno 
& ineffabili gaudio exultavimus, 

uando ambos de Papatu conten- 
es in camdem fententiam , 
in viam ceflionis convenire , & 
totum mundum inde gaudere, & 
in noftrâ profequutione videb2- 
mus cfle unanimem. Et ut à no- 
bis confolarentur , folemniflfimos 
noftros & Ecclefiæ regni noftri 
Ambafciatores , in magno, & 
notabili numero, de nofträ inten- 
tione & voluntate ad plenum 
cdoétos , primd ad diétum Pe- 
trum de Lunä, deindè ad ditum 
Angelum tran{mifimus, & 1. 
quam apud eofdem contendentes 
per magna tempora unionem nof- 
tro nomine profequentes perman- 
ferint , nihil tamen quod Deco 


gratum , quodque mundo utile. 


eflet reportarunt ab cifdem , fed 
annum , & plufquam annum in 
legationibus unionis ab alteruim 
deftinandis , in locis difhcultan- 
dis , in coloribus, quibus pro fuê 
parte ad fui excufationem qux- 
rendis confumplerunt , nec im 
orbe toto locum invenire value- 
rant , ubi fua vota, fuaque ju- 
ramenta adimplerent , ubi fugenti 


&. defolatæ ‘Ecclelixæ pacem dé | 


Oo iiÿ 





494 Preuses de la Nouvelle Hifoire 


rent. Quis autem eorum malitiam 
fraudem , & iniquitacem clarè 
non videit? Quis cofdem turba- 
tores pacis, & impeditores unio- 
fnis aon accipiat ? Quis talibus 
de crtero obediret ? Violaverunt 


| 


dem, fregeruat voturm, promif. | 


{um non tenuerunt , & pon{am 
Chriiti ante pedes eorum prof. 
tratam , cidem manus relevatri- 
ces, quas faciliter exhibere po- 
terant, dencgarunt, © magnum 
& fccleftum facinus ! 6 netanda 
temeritas * Ô talibus viris ad pa- 
cem Ecclefiz dandam inter mor- 
tales obligatis indigna macula , 
nunquam eorum es de fron- 
tibus , quidam opportunitatem 
a pacis perceperunt , 

uali pavidi & , ut exiftimatur , 
Ces fuorum confcii, fe mu- 
æuù , in præfentià fuorum Colle- 
giorum videre auf non funt ! 
Verentes forfitan , ne voluntas 
Altiflimi , qug mentes homi- 
num fcrutatur , & cujus ma- 
jeftati manifefta (unt omnia eo- 
sum fraudes & collufiones », & 
crrores , Jlongis incognitos tem 
poribus, in eorum pertinacià cla- 
refcere faccret. Hæc, & alia ma. 
Jora fatis vos {cire arbitramur & 
CN zelum ad pacem Eccle- 
iæ habuerint .. qualiterve pro- 
cefferint indè dicere potuiftis. Et 
enim ambo obftinati Fe »s & du- 
«à fententià obfirmati, ut Eccle- 
Üx pacem dare recufenr. Vos ; 
quon {pes obtinendæ pacis ob 

cfe&um & vitium corumdem 
reliéta cft , rogitamus , & cum 
inftantii , per Deum verum & 
immortalem ; per ejus afperfionem 
fanguinis , per, Ê 


Fidei & Chriftianx Keligionis in. 


1 qua eft vobis 


tegritatem, & ad Matrem Ecde: 
am sifericordians & veritarem 
requirimus, & hortamur , ut di- 
miflo diéto Angelo, vosin unum 
locum conferatis, & conventio- 
nem cum noftris Cardinalibus 
procuretis ; Nam f locum in 
unum çConvenietis , non dubita- 
MUS, quin in ipforum contenden- 
Hum contumacid , & abfentii, 
attcntà rei necellitate | quæ in 


quantum fub eft legibus & De, 


cretis Ecclebæ provifura fit, nec 
Decretis tantùm, & legibus, im 
miferandum neccflitatis oculurg 
habeatis. Quoniam cunétis cafe 
bus futuris , & m'ximè tanto 
Cafu inopinato , infperatoque , 
non valuerunt De:reta , fi Opus 
cflet providere. Nec exiftiment 
aliqui , quod propter longis di. 
lationes , & dir# fatigationes 
refilire, & à nofro prepolito de: 
fiftcre debeamus : quâ in re pere 
ficiendä , so fluentiores efficimur, 
quo magis res eadera in longas 
moras & dilitioncs protrahitut, 
Si verb hujufm. noftræ rogatic: 
ni pariter & requifitioni acquie- 
veritis, noftrum Conflium , aus 
xilium , noftras opes , nofruns 
regnum noftraque omnia vobis 
non denegabimus , imd vos ones 
& fingulos omni honore, gratii 
& favore, & Ecclefiam {an@am 
obfequio , adjutorio, & honore 
ampleemur. De cæreris verd Le 
circa hæc gerenda , ad calum 
vcftræ conventionis, & noftram. 
voluntatem itqueaffe“tionem cons 
tinent, dilcétos & fideles Conii 
liarios » & Ambatiatores noftros 
Patriarcham Alexandrinum ;, (4 
alios Collegas fuos , nunc apud 


vos ; gratiâ profequendæ pacis 





Du Consile de Conffance. 294 


| E:clefz exiftentes, inftrui ad ple- 


num volumus , quorum di&is fi- 
dem velitis in dubiam adhibere, 
& requeftis per eos vobis pto par- 


te hoftrà faciendis , totis conati- 
bus attendere. Datæ Parifius an. 
no Dom. M. cccc. viit. die xrr. 
Maij. | 





COPIA LITTERARUM PER COLLEGIUM 
Cardinalinm KRegi Francie tran[mif[arum , per quas fieni- 
fcant cidem Reçi Prefstuns Collegium #b totali obedientià 


_ Bencdidti rece ie. 


Hriftianifimè ac Serenifl. 

_s Princeps. Nuper per hono- 
raoiles Viros M M. Robert. Cor- 
delerii, & Triftanum de Bofcos 
veftræ Clare Majeftatis Confilia- 
#ios & Nuntics, Licteras ejufdem 
Majeftatis aCCCPIMUs , per quas 
élegantiffimè & prudentèr veftræ 
ferenitatis ex parte expofita fuere, 
quæ eadem ferenitas fuper receflu 
à totali obedientiä Benedi&ti ul- 
timo in Papam ele@i,, in illo gran- 
di & celeberrimo Concilis nuper 
tento Parifius decreverat, prout 
& nobis innotuit per Litteras-au- 
thenticas & publicatas veftræ fà- 
eræ Regix Majeftatis, quas No. 
bis Præfati Nuncii præfentarunt, 
Quæ omnia audivimus, confpexi- 
mus , & intelleximus luculentèr. 
Et quantd magis credimus quod 
pe has cunétorum corda fide- 
iumM in viam pacis optatæ cele- 
fiùs dirigentur | tant affe&tuo- 
fius feren. veftræ, uberiores ora- 
Garum reddimus adtiones ; hor- 
tantes eimdermm ex internis , ut 
huic tam Jaudabili principio, per 
ferenitatem eamdem , finis opti- 
Mus impendatur , videlicet Ec- 
clefiafticæ unionis, cum non fuf- 
ficiat grandia invenire Principes, 
#ifñ perfeverantià , & fine debito- 

|] 


L 3 


” concludantur: Necenimin prin- 


cipiis , fed in fine mojores noftri 


. laudes & gloriam pofucrunt ad. 
-quæ , ut proclivids , & arden- 


tids , veftra Excellentiffima Clas 
ritas attingat , eidem notam faci- 
mus per præfentes , quod confide- 


_ratis, & ponderatis omnibus per 


veftram ferenitatem & per nos, 
quæ in hac parte facta funt , nec- 
non cçaufis & motivis, prout in 
litteris veftris pleniüs continentur, 
veftram ad hoc facram Majcita- 
tem compulerunt , aliifque ratio- 
ñibus, quibus in confcientiis nof- 
tris urgemuf , multifque internos 


habitis Confiliis & deliberatios 


nib. digeftis ; nos omnes , nume- 
ro xvrrr. exiftentes , & facrunr 
Eollezium Rominæ Eccleliæ f1- 
cientes , unanimi & concordi 
omnium voluntate & aflenfu, ea 
quæ per ferenitatem veftram, cle- 


rum & populum regni veftri & 


Delphinarûs faéta funt concernen. 
. A 
tia, recelfum ab obcdientià tota- 


li di&i Bencediét. collezialitèg 


Rhudavimus & approsavimus 
faudamus , & approbamus, nof- 
que nihilomin. à totali obédien- 
ti iplus recedere decrevimus , 
ss PR , & afferimus recef. 
fcifle , & cum ferenirate prædiétà 








‘2 96 
concu:rore in profequutione ul- 
teriùs gcrendo:um. Sperantes in 
Domino, quod ex hoc veftro Re- 
ali Præfidio fuffragante , repul- 
se ambitionibus hominum non ti- 
mentium Thronum Dei , Eccle_ 
fa S. Dei tot inundationibus con- 
cufla, elevabitur in fublime, & 
qui poft nubilum dat ferenum, 
inclitim fponfam fuam oculo cle- 
mentiori exalto refpiciet, non fe- 
sens Cam , in fui nominis injuriam 


Preuves de le Nouvelle Hifloire 


diutius conculcari. -Ad veftrarh 
verd Regiam Majcftatem infra 
biduum , hominem nobis fidum 
fuper nonnullis plenariam infor. 
mationem tranfniittemus , & ex 

ft fatis citd aliqui ex nobifmer, 
ee profequutione pegotii Le 
cipalis noftri ex parte accedent .. 
ne magnitudinem eamdem, quam 
ille, cujus caufa in præfentiarum 
agitur , cenfervet fœliciter & 
profperet incolumem , ut oramus, 


Bulla pro Duce Aufrie. 1414. 


Ohannes &c. Dile&o filio , 
J Nobili viro Frederico Duci 
Auftriæ , ac omni noftrarum & 
Romanæ Ecclefiæ Gentium Ar- 
migcrarum ubique militantium 
generali Capitanco falutem & 
Apoñtol, Bened, Dum intuitum 
noftrz confiderationis converti- 
rus ad illam tuz fidei plenitudi- 
nem , Opéraque fcientiæ celeber. 
fima , magnitudinem animi, Con- 
filii altitudinem Nobilitatem 
generis , ac finceræ .devotionis A 
affeétum , quem ad nos , & Ro- 
manam Ecclefiim geffifti hacte. 
nüs , & gcrere comprobaris , 
Dignum cenfemus & congruum, 
ut pcrfonam tuæ Nobilitatis præ- 


rogativä attollamus honoris » 2C 


poftra, & præfata Ecclefiæe nego- 
tia fiduciiliter tuis humeris ac 
diligentie committamus. Hinc 
eft quod, nos przmifforum intui. 
tu, ac ex cértis aliis rationabili_ 
bus caufis , animum noftrum ad 
hæc moventibus, autoritate Apof- 
tol. & ex certä fcienti , te gene- 
ralem Capitaneum omnium & fin- 
gularium Gentium Armigerarum 
Poffrarum , & præfatæ Ecclefæ 


ubicumque militantium: Cum of. 
ficio, poteftate , ac jurifdi&ione 
honoribus, & oneribus confuetis, 
nccnon provifione fex millium 
Ducatorum auri de Camerà, pro 
quolibetanno, per Romanam Ec- 
clefiim & Cameram præfatas , 
annis fingulis tibi aut Procura- 
tori tuo perfolvendä , & quoticf.…. 
cumque ad noftra , & ipfus Ec- 
clefiæ, fervitia te venire contige- 
rit, Cum quocumque equitum leu 
peditum numero, cum illis fti- 
pendio ac provifione aliis Capita- 
neis Armigeror. Gentium hujufm. 
per Efira Camcramque præ- 
dictas , ac præftari folitis y 4C pro 
tempore quo cadem Nobilitas tua 
cum hujufm. Gentibus ad noftra, 
& præfatæ Ecclefiz fervitia mi- 
litabie ubicumque etiam perfol- 
vendis , facimus, tenore præfen- 
tium conftituimus, ac etiam de- 
putamus. Et nihilominüs te Con- 
filiarium noftrum, & familiarem 
domefticum , cum honoribus, ga- 
giis , ac oneribus folitis confortio 
aliorum confiliariorum & fami- 
liarium noftrorum favorabiliter 
aggregamus, Intendentes pet hoG 
RS favoris 





du Concile de Conflance: 


favoris Apôftol. præfidio pleniàs 


fortiaris, & cum in manibus nof- 
tris præftiteris fidelitatis juramen- 
tum fuper his omnibus debitæ. 
Tua igitur Nobilitas, juxta fpem 
conceptam ; ac prudentiam , & 
firenuitatem , bi ab Altiflimo 
traditas, fic ftudeas, prout certif- 
fani reddimur , in præmiflis te 


| Berere ac exerccre, ut fperati in- 


9% 


dè fruétus perveniant , & eadem 
tua Nobilitas apud nos, & fedem 
Apoftol. condignis laudum præ- 
miis extollatur , & à retributore 
Eonorum omnium , poft hujus la. 
bilis cxaæ vitæ curfum, fempi- 
ternæ vitæ curfum fempiternæ vi. 
tæ munera confequatur. Datum 
Mayrani Curienfs Diœcef. id, 
Octobr. Pontif. noftri anno y. 


DIARIVM CONCILII CONSTANTIENSIS, 


ex M$; Vittorino , #.844. Synchrone, 


N præfenti , fubfequentibuf- 

que folis, plura tam per Con- 
cilium generale Conftantiæ, Con- 
£regatum, ad habendam veram, 
& falubrem unionem Ecclefix >: 
quam alios, ut dicitur peracta , 
hic per ordinem redaéta , prout 
meliüs, quia cum difficultate po- 
tuerunt haberi, centinentia, & eft. 
Aotandum quod ipfum Confilium 
€xtitit inchoatum, per Johannem 
se XXIIT. proprio nomine 
Balthafar Coxz nominatum , in 
ejus obedientiä indubitatum , Kal. 
Novembris anni D.m.ccccx1v. 
quiquidem D. Johannes ibidem 
applicuit , & propter abfentiam 
Prælatorum , Nuntiorum » & 
Oratorum, feu Ambafciatorum 
Regum , Ducum , Procerum : 
Univerfitatum, & aliorum Chrif- 
ticolarum plurimorum adventato- 
rum , ibi pue gefta funt ante 
menfem Februarii fequentis. 

In prima tamen conventione , 
poft ingreflum Papæ , ex parte 
Nationis Italicæ data eft quædam 
Cedula concludens in effectu , 
quod in ipfo Concilio primitüs 
ageretur de confirmatione Pifani 


Concilii, & exequutione fenten< 
tiarum illius, per aggravationes, 
& alio modo, quâ Cedulà le&i, 
D. Cardinalis Cameracenfis , fta- 
tim porrexit aliam Codulam con- 
trariam, quæ primüm vifa fuerat 
per Cardinalem S. Marci , & 
quofdam alies Prælatos , & Doc- 
totes Gallicos , continens contra- 
riumin effectu , attento quod Âm- 
bafciatores P. de Luni , & Ange- 
li Corarii venicbant, donec faltèm 
eflent auditi , cujus tenor fequitut 
in hunc modum. : 

Cedula prafentata die feptima 
menfis Decembris per D. Card'na- 
lem Camerac.in Congregatione D D. 
Cardinalium , © aliorum Prelaro- 
rm quando prefentatæ fuerunt 
alie Cedulæ huic aliquo modo con- 
trarie , hna cx parte Nationis Ira. 
lice , alia ex parte quorun dam 
Prelatorum, per Patrisrcham Cen/- 
tantinopolitanum. | 

Sequuntur aliquæ conclufiones, 
ad quas probandas, & defenden- 
das coram -Concilio generali fe 
offerunt aliqui Prælati, & Docto- 
res , fuper hujus deliberationem 


Concilii fufhcienter Congregati, 


P p 





EP u 


LS re LL 


ES D - nn TEL De 7 7 S'UNNENT SUR D 


898 Preuves de la Nouvelle Hifloire 


tequirentes. 1°. Sacrum Conci- 
lium Pifanum obligat D D. Pa- 
pam, & Cardinales, ad hoc quod 
in præfenti Concilio modis ac viis 
rationabilibustraétent de perfe“ta, 
& integrä unione Ecclehæ , five 
pace, & ejus debità reformatio- 
ne, in capite , & in membris. 
2%, Ad hoc non folum eos obligat 
di&tum Concilium Pifanum , {ed 
etiam jus Divinum, & naturale. 
3*. Ad hoc ctiam obligantur Præ- 
lati Ecclefix, ad prælens Conci- 
ium convocati, vel etiam Con- 
Bregandi. 4°, 11li qui pertinaciter 
affererent præfens Concilium li- 
berc diflolvi , fine cjus continua- 
tione ad aliud Concilium , ubi 
dicta unio, & reformatio finali- 
ter concludetur , in cafu quoin 
præfenti non fierent, eflent fau- 
torcs {cifmatis , & de hærcef ve- 
hementer fufpe@i. s*. In præfen- 
ti Concilio non eft revocandum 
in dubium , fed pro fundamento 
fupponendum quod Concilium 
Pifanum fuit legitimè |, & cano- 
icè celebratum , & ided ftabile, 
& firmum. 6: Concilium Pifa- 
num, & præfens Confilium uni- 
tate continuationis cenferi debent 
unum Concilium , quare iftud 
refpedu illius n-n ne propriè 
autotitatem confirmandi , feu co- 
borandi , illud , fed magis è con- 
tra , cum hoc, ab illo dependeanr, 
7°. petitio , quod Concilium Pi- 
anum per præfens Concilium 
confirmetur , antequam in ipfo 
plenè Congregato agatur de viis 
& modis ditæ unionis , & refor- 
Matione Ecclefiz ; hæc petitio non 

de præfenti adimittenda {eu 
tractanda. Sex ptæditæ conclu- 


veritati fidei, & oppolitæ favent 
fcifmati , & faperent fautoriums 
hæreticæ pravitatis : fic filuit ifta 
materia propter quod Concilium 
fe difpofuit ad tra&andum de er- 
roribus Johannis Wiclef Angli- 
ci, & Johannis Huff de Bohe- 
mia. 

Poftmodum in note Nativita 
tis Domini venit Rex Romano- 
rum Imperator , poit quem venie- 
bant Nuntii Angeli Corarii, & 
Petri de Lunâ ; quorum: aliqui 
Anticardinales erant , propter 
quos fuit altercatio fi permitte- 
rentur ingredi in rubro capello : 
& pro bono pacis obéentum eit 
quod fic, & ita funt ingrefh. 

Venitetiam Dux Bavariz Lu- 
dovicus , obediens Angelo Cora- 
rii , & tandem coram Rege 
Romanorum ipfius Angeli Nun« 
tii propofuerunt publicè , & 
ineffetu fe fecerunt fortes de via 
ceflionis pro Domino {uo ; nullue 
tamen mandatum oftenderunt. 

Poft hzc , Præfatus Dux Bava- 
riæ Ludovicus , coram iplo Rege 
Romanorum proponi fecit yutie- 
quitur : fi placer Regiz Majefa- 
ti, & aliis ad quos ee ingre- 
di tra@tatumi amicabilem fuper vià 
ceflionis, quæ videtur etiam pla 
cere multis de diverfis obedien” 
tiis hinc , & indè , tunc % Dux 
Bavariæ, & Prælati de obedien- 
tiâ diéti Gregorii , Conftanti£ 
exiftentes, unà cum RR. PP: 
D D. Cardinalibus & Patriarché 
Nuntiis Apofñtolicis ; fuffcienti 
mandato ad hoc , ut creditur ; fu 
fultis, volunt dare omnem quam 
poterunt operam, quod per Cam” 
dem effectualiter procedatur ; etit 


fiones favent unitati Ecclefe, & | per praéticam forfan deveniretuf 


. Li = = - 





du Concile de Conflance. 299 


fn 1lla vià ad aliquam conclufio- 
nem unionis, ad quam juxta cir- 
cumftantias tunc adhibendas de- 
veniendum foret, mandatum dic. 
ti Gresorii videretur non {ufhci- 
ccre, di&i Dux, & Prælati {pe- 
rant fe obtenturos à diéto Grego- 
tio plenius & uberius mandatum, 
in brevi temporis fpatio , fic, 
quod per Dei gratiam per cos 
non ftabit , quominüs habeatur 
integra unio, & unicus & indu- 
bitatus Paftor Ecclcliæ fanétx Dei. 

Irfuper Prælati , Doétores , 
& Magiftri de obcdientià D. 
Gregorii hir perfonaliter in Conf. 
tantia refñidentes , ad honorem 
omn'potentis Dei , pro reveren- 
tià Cæfarei Culminis , & zelo 
unionis, ac Ecclefiæ reformatio- 
ne, juxta defiderium Regiæ Ma- 
jeft. fe offerunt |, & exhibent , 
una cum aliis Reverendis ac Ve- 
ncrabilibus Prælatis |, Magiftris, 
Doë@oribus & Nunciis, in Conf- 
tantienfi Concilio per eund. Re- 
gem, & in ejus præfentia con- 
gregato , pariter proratä , & fta- 
tu fuo , & cujufliet eorum, de- 
liberare , traétare , conferre, de 
omnibus mediis , & viis finceræ 
& integræ unionis Ecclefiæ fanc- 
tæ Dei promovendæ , necnon re- 
formatione , aliifque materiis fi- 
vé ncgotiis in diéto Concilio agi- 
tandis , ufque ad conclufionem 
inclufivè : fic tamen, quod ile 
D: qui à nonnullis vocatur Johan. 
xxI11. non prælideat, nec interfit 
Concilio : imd omnis obligatio 
per perfonas Concilii , fibi fpe- 
cialiter faéta, quoad traétanda in 
Concilio relaxetur. Libertas con- 
ferendi , loquendi , & tractandi 


de fingulis nullatenùs impedia- | 


tur, & vota omnium, & fingus 
lorum fint libera , An pura. 


su Le unionis Ecclcfiæ per 


idem Concilium , ante ejus diffo- 
lutionem , aut feparatiorem def. 
niatur , & diétus D. Cregcrius 
psr Regim Majcftitem, de con- 
fenfu Concilii, & per ci@os fit 

obedientcs , charitativè & nunc 
cum inftantià debitä requiratur, 
& piè , in Jefu Chrifti vifceribue 
exoretur , ut infra ccrtum termi. 
num competentem ÿ per Conci- 
lium ftatuendum , perfonaliter 
veniat, aut plenum & fufficiens 
mandatum mittat, ad allegandum 
fi placucrit, jura fua , ad deter- 
minationcm Concilii, ut præmit- 
titur, acquicfcendum , fivè au- 
tem ditus D. Gregorius compa- 
rucrit, aut mandatum hujufmodi 
miferit, fententiâ ron dat, tamen 
fui obedientes ex nunc volunt ac 
quicfcere determinandis in cod. 

Confequenter auditi funt Nun- 
tii P.de Lunàä, qui nihil aliud 
obtuleruntnifi conventionem Re- 
gis Romanorum cum Rege Ara- 
gonum, & Petro de Luna, & pro- 
pofuerunt , ut fequitur. 

Quia veftra KRegia celfitudo,; 
infpirante Deo, conccpit procu- 
rare pacem Ecclefiæ, & ad tam 
fanétum opus intendere inceffan- 
ter, ut fama communis hatket, 
oramus fupplicantes , quatenüs 
cum omni modeftia, & fuavitate 
cautè, & follicitè quærat confer- 
vare media convenientia , ad 
ipfam pacem falutiferè, purè, & 
veraciter confequendam : alias 
timendum eft quod fequantur mul- 
ta mala pcjora prioribus, quæ 
erunt perpetuatio fcifmatis hujus 
malcdi&i, quod ultra Divina 


P pi] 








<elfitudin 


300 Preuves de la Nouvelle Hifhoire 


offenfam , & dctrimentum ani- 
marum fidelium , elfet non par- 
vum opprobrium veftrz Regiæ 
Majeittati. Undè ad obviandum 
præmiflis {candalis, & promoven- 
dum falubriter cffetum falutite- 
Iæ unionis , cum honore & reve- 
rentiä veftræ Maicftatis loquendo, 
attentis, & Abd hiis quæ 
per nos nuper fuerunt propofita 
veftrz Regiæ celfitudini , fuper 
mutua vilione veftræ Regiæ Ma- 
jeftatis cum $S. D. N. D. Bene- 
dito XIII. videtur nobis Ani- 
bafciatoribus fuis , quod veftra 
Regia Majeftas debet nos in nof- 
tra petitione favorabikiter , & ef- 
ficaciter exaudire , propter ra- 
tiones fcquentes. 

Primo quod cum Impcrialis 
Majeftas per Nuntium fuum D. 
Ottobonum , ipfam mutuam vi- 
fionem ab ipfo D. N. Papà » & 
D. Rege Aragonum HN ui- 
fiverit, neceffirium rat quod fi- 
mul ipfi deliberarent de materià 
traétandä, de loco , & tempore, 
& maximè cum offerantur loca 
multüm remota, &in aliis qua- 
litatib. evidenter difhcilia, tan- 
torum Dominorum ftatu , & con- 
ditionibus , ac quibufd. aliis cir- 
cumftantiis diligenter in{pcétis. 

2°. Cum per relationem didi 
D. Ottoboni SS. D. N. D. Be- 
neditus femper fecerit diligen- 
Uam videndi fe cum didto D. Re- 
ge Aragonum, ut vcitrz & fuæ 
quoad hoc fatisfacerct voluntati, 
n°c remanfit per cum, de fefti- 
nindo , & accelerando negotium, 
P'out ditus D. Ottobonus fuit 
pu lie, & veridicè confeflus , 
non Videtur honeftum Imperiali 

1 cffectum exauditionis 


_…. 


+ 


denegarce , quia dia impcdimenS 
ta non fucrunt éxquifita , fed ta 
lia , quod omnis homo naturalites 
illa ex pavefcere debuit, quoniam 
ultimum terribilium eft mors, quæ 


nulli parcit fexui vel ætati. 


3° Multum debet ponderare 
Veltra Regia celfitudo ; quod ta- 
les, & tantialii, in quibus ftat, 
& dependet exfequutio tanti bo- 
ni, veniant deliberati conferre, 
&c concludere cum Majeftate vef- 
tra, detali, & tam dificili ma- 
terià , in quä non debuerunt in- 
confusè procedere, quoniam Di- 
vino adjutorio mediante , fruc- 
tum quem quærit nobis pariet, 
Ecclehaftican unitatem. | 

4° Quicumque mali homines 
falsd , perperam, & iniquè dixe- 
runt contra SS, D.N. in ifta ma- 
teria , imponendo fibi, licet falfif. 
fimè, quod quærit diffugia, fuper 
quo tamen extenfiùs veftram Sere- 
nifl. Majeftatem vivæ vocis oracu- 
lo intendimus informare , nullus 
tamen fanx mentis debetnunc præ 
fumere , quod fi vellet diffugia 
quærere , affentiret fe cum tali- 
bus, & tantis Principibus fuper 
hoc negotio affrontare :.ad quo- 
rum voces totus mundus contra 
eum infurgeret , ubi dilatorit 
vellet procedere in agendis circa 
materiam prædiétam. … 

s°. Si veraciter & finceritet 
pacem Écclefiæ quærimus, cer- 
tum eft quod fuper omnes Cleri- 
cs mundi fanctitas fua plus fcit, 
{cire debet, proh dolor ! in 
faéto fcifmatis, in quo perdent 
leges, & Prophetz, quam cm- 
nes homines mundi , & quoi 
damnatum initium, & quoad cJus 
totalem radicem ; tanquam 





du Concile 


qui circa hoc plus cæteris homi- 


nibus diutiüs , & ferventiùs tabo- 
ravit, ficut etiam ex debito Paf- 
toralis Ofhcii, præ cæteris ob!i- 
gatur. Unde non dicimus ufque 
Niciam , fed revèrä ab Oriente 
ir Occidentem deberet veftra 
Majeftas proficifci , ad videndum 
tantum thefaurum , & difcutien- 
dum cum eo, demodis fervandis, 
de neceflitate inevitabili , ad hoc 
quod Ecclefia Dei fuam PS 
veraciter confequatur. Quod myf- 
terium , licet multi clament, & 
obloquantur, illud tamen pauci 
intelligunc & attingunt. Non er- 
gd ne Ecclefiz perfonam tam 
necellariam à tanto negotio ex- 
cludere , quæ poñlit cum Sereni- 
tate veftrà conferre , & audire 
veftras faluberrimas vias pro ve- 
niendo ad unionem Ecclelie. 

6°. In veftra exauditionc vite. 
tur nota particularitatis , quam 
fummè vitare debet veitra Serc- 
nitas; fi vult cfle in tam fanéto 


negotio conveniens mcdiator. 


7°. Per iftam mutuam vifionem 
datur SS. D. N. Papæ clarior & 
apertior modus recipiendi conf- 
dentiam in iftâ materià , & in 
aliis reformationem Ecclefiæ con- 
ecrnentibus, de Celfitudine vef- 
tri. 
- 89. Eft ip{a veritas quod veftra 
Sanctitas multüm adfpirat ad ex- 
Restos infide.ium : & con- 
imiliter D. Rex Aragonum, & fic 
fant in hoc omnind conformes in- 
tentioni veftræ ; ex quo , fi vos 
perfonaliter , & præfentialiter vi- 
deretis, poterunt inter vos recipi 
multa laudabijiia appanctuamen- 


ta ,ad exaltationem fidei Cathol. 


depreflionem, & concutionem in- 


de Conflance. - 3orf 


fidelium utrorumque fpiritua- 
lium, & temporalium. | 
9°. Certum eft quod per iftam 
mutuam vifionem, fuaviüs, dul. 
ciùs , & meliùs procurabitur pax 
Ecclefæ, quam fi Domini hic 
Congregati in præfenti civitate 
Conftant. ad alias novitates pro. 
cedant, quoniam novitates odium 
pariunt, atque difcordias, quem- 
admodèüm , proh dolor t experien. 
tia nos informat ; quoniam talia 
poflent hic fieri, quæ non folum 
difficile , imo diffcillimum effet 
unquam ullo tempore Ecclcfam 
Dei reunire. | 

10°. Inter alia quæ contrà gef. 
ta & facta in civitate Pifani ob. 
fuere Ecclefiæ, ponuntur , hoc cft 
unum graviflimum  præcipita- 
io, quæ multüm debet à V. M. 
vitari. | 

11°, Attentà antiquitate fuffi- 
cientt, providentià , & longa ex- 
perientii SS. D. N. Papz , de 
multis poterit V.M. conferre cunt 
co, füper reformatione tempora- 
lis Emperii, quæ non modicura 
crunt utilia, necdum in partibus 
Alemaniæ , aut Italiæ , imd alibf, 
ubi jura Imperii funt, & fuerune 
diutiùs occupata. 

Et ultimo , fi benè confidera- 
retur cxcellentia partis Chriftir- 
nitatis , quæ veritatem & juiti- 
tiam, ac abedientiam filialcm D: 
N. Papz fequitur , videbitur per- 
fcétè quod non eft parvipendends, 
in deliberatione recipienda, & {w- 
per modam tenendum, ad dandaim 
pacem Ecclefie, tam ex parte ca- 
pitis, quàm ex parte membrorum. 
Hoc cit enim netorium , quod 
una ex infignioribus perfonis Ec- 
clefiafticis, quæ fucrunt in nur 


P p ïij 











do noftris temporibus, etiam cir- 
cumfcripto Papatu , in fcientià, 

rovidentià, & vita, eft D. N. 
Papa. etiam teftimonio fuorum 
adverfariorum , & eft notorium 
quod Regna Caftillæ , Hifpaniz, 
Navarræ , Aragoniæ , Siciliæ, 
Valentiz , Maillorquiæ , Minor- 

uiæ, Murciæ, Scotiz, & Sar- 
dis. Ducatus de Montblanc, 
de Neupatrià, de Corfegä, Prin- 
cipatus Cathaloniz , Comitatus 
de Barceno, de Rofillo , de Cer- 
danià , de Dempurias , & aliæ 
Notabiles Nartiones, Capitanea- 
tus de Cap de Creux, Præcepto- 
ria de las Anguillas fibi obedien- 
tes , tam in cexcellentia Princi- 
pum, ee in copiofa, & inf. 

ni multitudine Baronum, No- 
Biliura Comitum , & etiam Cle- 
ticorum utriufque Facultatis, ho- 
die in toto orbe rcfulgent. 

Etfi dicatur quod obftat præ- 
fentia tantorum Dominôrum hic 
RE mo , Cvidens & ra- 
tionabilis refponfo eft in Promp- 
tu : quia vidclicet ad providen- 
dum hinc indè falubriter poflunt 
Pomini hic Congregati eligere 
certas pcrfcnas prudentes, fufñ- 
cienter Deum timentes , & ad pa- 
cem Ecclefix pure affectatas ,quæ 
haberent potcitatem debitim ; 
ad faciendum, nomine omnium 
hic Congregatorum , & etiam 
congregandorum de parte iftä om- 
nia quæ cflent utilia ad unionem 
Ecclefiæ confequendam , & illi 
expectarent. hic, vel alibi, ubi 
A lberes cffe utilius, aliis Li- 
Centiatis ut ad propria redirent ; 
pe quia non quæritur di- 

atio longa, fed folummodà per 


duos menfes , ufque Per totam 


| 
| 
| 
| 


So2 Preuves de la Nouvelle Hifloire 


menfem Aprilis', quoniam fcit 
bene ferenitas veftra , quod fi {e« 
mel fuerint cum D. N. & D.Re. 
ge Aragonum, nunquam ab invi, 
cem difcedetur , donec conclu. 
fum fit, Deo : propitio, fic & 
taliter in ifto negotio , quod ia. 
fallibiliter | infra breviflimum 
tempus dabitur unio perfe&a po. 
pulo Chriftiano , vel faltem fcie. 
tur ab experto, quod ex parte D, 
N. non provenerit ; ficut, Deo 


tefte | non remanfic quominbs {as 


lutifera pax habe:tur. 

Quare, cum ifte modus procæ 
dendi fit honcitus, fecurus, uti« 
lis, atque juftus, dignetur Regia 
veftra Celfitudo, Lam tanquam 
per nos oblitum efhcaciter lufci. 
pere, & nos celeriter & favora- 
biliter expedire; ut vilione iftà 
inclus SS. D. N. Papa poilit fe 
difponere ad accelerandum ad- 
ventum fuum, pro quo indiget 
de galiis, & aliis diverfis necef- 
fitatibus neceffarid À té j 
nofque parati fumus rmare Cu 
veftrà Cclfitudine , quod ipfe, vi- 
ta, & falute Comite, erit in por 
tu Villæ-Francæ , juxta civitatem 
Niciæ ad tria milliaria per totum 
menfem Aprilis, immediatè {e- 
quentis, 

Iftud tempus fuit pofteä proro« 
gatum, ufque ad menfem Junil 
inclufivè. 

Quibus fic publicatis, Cardi, 
nalis S. Marci, videns quod Ole 
tium apertum effet in Domino, 
quod timen , nullus volebat, aut 
audebat ingredi, cum magnt fi- 
mulationes, & turbationes effent 
inter Paparn, & Regem, & quia 
de unione erat filentium. Anglie 
ci, & Polopi vençrant , qui; pro 


Fr 


-e” 





du.Concile de Confiance: 103 


onendo multa de pace dixerant, 


fcd nihil exprefferant , Cedulam 


compofuit , quam dedit D. Car- 
din, Cameracenfi, qui laudavit, 
& approbavit illim, & fatum 
eft quod venit ad manus Regis, 
quam.magnä cum exultationc re- 
ceptam , ftatim mifit ejus copiam 
ad Congrezationes omnium Na- 
tionum, quæ favorabiliter , illam 
recepcrunt : publicataque eft uf- 
que ad D. N. notitiam, ex quä 
multa plurium animorum turba- 
tio fequuta cft, & fcivit D. N. 
Papa, quod diétam Cedulam fecc- 
rat ipfe Cardinalis S. Marci, qui 
Cardinalis , hoc audito Papam 
adivit, & illam fe feciffe pro pace 
Ecclefiæ afleruit, & non ncga- 
vit, cujus tenor talis cf. 

In Generali Concilio Conftan- 
tienfi duo principaliter erunt 
agenda. Primum fcilicet de pace, 
& unione perfetti Ecclefæ ; {e- 
cundum de reformatione Statüs 
Ecclefiaftici : & ad hujus Eccle- 
fiæ pacem , & unionem haben- 
dam , jam , in Concilio Pifano 
dudum fuerant excogitati plures 
modi : 1°. Per reduétionem ino- 
bedientium cum armis , & vio- 
lentià : 2°, Per difcuffionem, & 
determinationem Juris conten- 
dentium. 3°. Per viam cefionis, & 
qu duo contendentes , fcilicet 

etrus de Lunäâ , & Angelus Cor- 
tarii ipfam viam ceflionis, per 
eos , ut dicitur approbatam &c 
juratam , ample&i cum affeu 
njuerint , re à colludendo tergi- 
verfati funt, dejeéti fuerunt per 
idem Concilium Pifan. & con- 
demnati , ut tertius , videlicet 
Alexander V. Ele&tus, cui dcin- 
de fuccefit D, Johannes : & 


> es es quælibét obedichtia 


uum indubitatum tencret, fuit 
tamen vifum utrique obedientiæ, 
quod attento fcifimate fcandalofo, 
prodanda pace Ec.lcfiæ, quilibet 
teneretyr cedere, & ad hoc come 
pelli poterat per Concilium Ge. 
ncrale,e Nunc autem videndum 
eft per quam, aut aliam diéta- 
run viarum,, tcbus ftantibus ut 
nunc , pax dari poflit Ecclefiz : 
utrüm fcilicet per viam reduétio- 
nis, & vidctur quod non, quia 
os ad Hifpanos, & Petrum 

ce Luna, fimilis cft difficultas 
quæ crat cum Pifanum Conci- 
lium, ante quod nulla condeme 
natio erat faéta, & confequenter 
una pars fe faciliüs tunc reduxif- 
fet A alteram : nunc autein quia 
condemnata fe reducens , clarè 
videretur hærcticalle ; nec fpc- 
randum eft quod fe exponat in- 
famiæ. De Corario autem, & ejus 
obedientiä , licet fit minor, idem 
cenferi debet. 

Secunda via difcuffionis , & de- 
terminationis Juris ; indubitatum 
cft quod condemnati, & obe- 
dientes eis numquam fe fubmit- 
tent tali viæ, quia nullus cffer eo- 
rum. Judex , nifi Concilium Ge- 
nerale , quod judicium Neuter 
eorum nunquam fubiret : attamen, 
ficut refpondit Angelus Corrarii, 
poffet fieri Concilium omnium 
obedientiarum , cui omnes fe fub- 
mitterent, & per guod poflet de. 
terminari , vel alia media poflent 
reperiti, {ed difhcillimum, lon- 
gum , & laboriofum cifet » tum 
propter elcétioncm loci , ut pa- 
tuit interdiétos de Luna, & An- 
gclum ; tum propter contrarias 
voluntates, & facilem hominum 





ESS 


"4 


. 
A 


do Cu 


0 NP re Se 





judicio exponere , & ad hoc re 


.… 
304 . 
ad diffentiendum pronitatem , êc 
multa alia ; nec creditur , nec eft 
verifimile quod P, de Lunä viam 
{ftam fufciperet. | 
Præterea turpe effet & pericu- 
lofum Pifanum Conciliuæ in du- 
bium revocare , & illud iterum 


diccbant aliqui, quod vià belli 
reducerentur inobedientes , hoc 
reputat r impoflibile : tale enim 
bellum fieri non poteft nifi per 
multos magnos Reges & Princi- 
pes adverfus alios, quod non eft 
RE RES : nam ex hoc feque- 
dentur infinita mala , quæ ae 
ex bellis evenire , etfi forfitan vi- 


Prenves de la Nouvelle Hifhiré 


detur poflibile ipfum Angelunt f 
& Carolum Maletefte pole re- 
pelli , parum effet cos fubjugaré: 
dato quod reducerentur ad obe- 
dientiam per Regem Rom. vel 
aliès , nec adhuc haberetur pax 
aut unio Eccicfxæ , reftantious 
Hifpanis , & Scotià , ex quibus 
videtur neutram dictarum via- 
rum, fed fimplicis {olum ceffio- 
nis aggrediendam , quæ via, pet 
Concilium Conftantienfe, pro bre- 
viori, feveriori, &utiliori trace 
tata , eft determinata., & ipfh D. 
Johanni grata, Ipfam elegit, ut 
fequitur, 


Prima Cedula fuper vii Ceffionis, per DA Tohannem tradits, 
| pro parte ua lecia. 


N nomine Domini noftri Jefu 
A Chrifti, amen. SS. D. N, Pa- 
pa: hic præfens , quanquam nul. 
is votis , juramentis aut promif- 
fjonibus aftringatur ullatenüs ad 
infrafcripta , tamen , propter 
quietem ES Chriftiani propo- 
nit, & deliberat fpontè , & libe_ 
raliter dare pacem Ecclefæ per 
viam Ceffionis, fi, & in quantum 
P. de Luni, Angelus Corarii per 


{acrum Pifanum Concilium , de 
fcifmate & hærefi damnati , de 
Papatu ejc&i , Juri quod przten- 
dunt in Papatu fufficienterrenuns« 
tient, & hoc eum modis, & cir- 
cumftantiis fuo tempore declarane 
dis, & concludendis in tra&atu 
fuper hoc , pereumdem D. N. 
mn fuos deputandos , cum depu- 
tandis per vos poft hæxc ftatiin ten 
nendo. | 


Secunda Cedula tradita DD. Cardinalibus deputatis per mo- 
dum advifamenti, pro parte Deputatorum trium Nationum 
Gallicane [cilicet , Angçlicane, & Germana, quis praccdens 
Cedula ipfis Nationibus infufficiens vidchatur. 


D laudem, & honorem om- 
| nipotentis Dei, pacem & 
confolationem totius populi Chrif- 
tiani , falutemque animarum, & 
hujus peftiferi fcifmatis facilio- 
fem, & tojalem expeditionem, 


exemplum humilitatis Chriftién- 
fequentes ; Nos Johännes Divi- 
nà difponente Clementiä Papa 
XXIII. viam Ceflionis Papatuss 
cui Chrifto favente præfidemus 


juftè , Petro de Luna, & Angelo 
Coraril, 





"du Concile de Conflance 


Corarii, jus in diéto Papatu, li- 
cet indcbité prætendentibus , ex 
nunc purä, & fincerà intentionc 
offerimus per nos aut Procurato- 
rem noftrum , ad hoc fuffcienter, 
& irrevocabiliter conftituendum, 
juxta_ determinationem hujus fa- 
cri Concilii cum effectu perf- 
Ciendam , Petro de Lunäâ, & An- 
gclo Corarii idem facientibus, & 
€etiam, caf1 quo illis vivis, aut 
mortuis , eorum obedigntiæ ad 
unicum & indubitatum Paftorem 


T'ertia Cedula. 


Anctiff, D. N. Johannes Pa- 

pa XXIII. quamquam nullis 
Votis , juramentis aut promiffo- 
hibus ad infrafcripta Fe Mamans 
tamen  propter quietem populi 
Chriftiani, profitetur , fondée ; 
& promittit Deo & Ecclefiz ; 
fpontè, & liberaliter, dare pa- 
cem ipfi Ecclefiæ, per viam Cef- 
fionis fu, per fe, vel per Procu- 
fatores legitimos unum, vel plu- 
res, ad hoc irrevocabiliter eonf- 
tituendos, fi, & in quantüm P. 
de Lunâ, & Angelus Corarii pet 
facrum Pifanum Concilium de 
fcifmate & hzæref damnati , & de 
Papatu ejeti, Papatui quem pre- 
tendunt , per fe vel Procuratorcs 
& fuos legitimios fimilitet cedant, 
hoc infra terminum..... &: de 
præditis facere unam, vel plu- 
res litteras cum Ball plumbei, 


Prout:expedierit ..& attendatur | 


quod ex nunc 5 MOneantur, & ag- 
BraVentur ‘proceffus Pifani Con- 
tili, contradiétos duos derina: 
T6 , fufpendatur tamcn effetus 
proceffuitn ipforuim , :uüfque ad 
Sempus quod dabityr eis ad Cef: 


 39$ 
nobis renunciantibus , & non ali. 
ter {e reducerce vellent, & contra 

“præmifla non venire, Deco & Ec- 
clefiæ Sacro-Sandtæz , cui Præf. 
demus, promittimus |, & vcve- 
mus. Litteras noftras fub Bull 
noftra Præfacis P. de Luni, & 
Angelo Corario, ac etiam Revgi- 
bus, Ducibus, Principibus, & 
Univerfitatibus Chriftianitatis, 
Ordinationem Præf. facri Conci. 
lii dirigendas concedendo. 


+ 


fionem. Itemque Rex Romano- 
rum, & Domini præfentes , ac 
omnes Ambafciatores Regii & 
alii , ac totum Concilium, pro- 
mittant Domino noftro, in cafu 
quo diéti damnati non fe humi- 
lient ad Ceflionem, ficut ipfe fa- 
cit, afiftere fanctitati fuæ perpe- 
tu contra iplos, & eis adhæren- 
tes, tam fpiritualibus favoribus, 
quäm temporalibus auxiliis, 
- Die xxr. menfis Februarii , ho- 
rà 4. Vefpertini, Nuntii Uni- 
verfitatis Barifients applicuerunt 
Conftantiz, ubi re-epti funt à 
fuppofitis ejus, & D:minis R e- 
ni Franciæ mulrum honorificè : 
de verd fequenti, de peritorum 
confilio:, Papam adire Aiftulez 
runç ;-tamspropter folemnitatera 
Cathedræ S. Petri, quam etiam, 
ut interim de difpofktionc Papæs 
Imperatoris ,. & univerfi Conci- 
lii poffent certiùs informari, &c 
confequenter in agendis, &c 7 
ponondis fruétuofiüs, & eautiup, 
{e habere ; & etiam pro: craftino 
accefflum ad Papam, & audien 
tiam impetraie, quæ : libenti£- 
| 











306 Preuves de la Nouvelle Hifloire 


fimè conceffa eft : adierunt igi- 
tur Papam {abbati de mme, & 
tæfentatis fuæ fancitati in Con-- 
fiftorio publico fuis litteris , & 
ab eodem clementer receptis, & 
perleéctis, recepti funt omnes ad 
es , manus , & oris ofcula 
catorum , & illico data eft eis 
publicè proponendi facultas | ha 
{entibus pluribus DD. Cardinar 
libus , pluribufque Prælatis, Doc- 
toribus , & nobilium perlonis, 
multitudine copiosi. | 
Et propofuit M. Johannes Da- 
Chery, fumens verbum pro thic- 
mate : feftinavimus faciem vef- 


tram videre , cum multo defide+ ” 


rio, qui multüm fcientificè pror 
poluit, & breviter fatis, derelin- 
quens alia per Cancellarium Ec- 
clefiz Parifienfis ; aut M. Bene- 
dictum Gentiani, latidüs alias ex- 
plicanda. Quamquidem propofi: 
tionem gratam habuit , D. N.qui 
eos quam benignè , quam affabis 
liter , affcétuosèé , & defidcranter 
recepit , non potcit fatis dignè 
feriptis exarari;scommendans Uni- 
verfitatem fuper omnes Univerfi- 
tates , fingulariter in duobus, vi- 
delicet in fufceptis fumptibus, & 
maximis , fruétuofflimifque la- 
boribus pro unione S. Matris Ec- 
clefiæ & zelo fidei, per folertem, 
6 exattiflimam vigilantiam ad 
deftruétionem errorum fidej , aut 
pravis -opetibus adverfantium, 
addiditque quod eos fummo defi- 
derio expectaverat , ne Univerf- 


. tas promotrix unionis Ecclelæ, 


in faciendà unione careret fue 


ravio, honore, & gloriä , Gc & : 


D. N:Rex, quem chariffimum 


flium, & Chriftianifimom Re- | 
pem nominavit, ipfaque Univers 


—_— 


| 





fitas participes effent, in præmie 
& honore , qui fuper cæteros Re. 
ges » & Univerlitates , participes 
fuerant in fan@o labore : prop- 
terea voluit femper legationem 
Regis & Univerftatis expcétare, 
volens liberè & ad cffcétum darc 
pacem Ecclefiæ, etiam per fuam 
voluntariam ceflionem Papatüs, 
ee ipfe jam in plong 
onfiftorio libens obtulerat ,exbi- 
bens Cedulam quandam fuper häc 
fan intenfone fuà ; ad liberè 
cedendum confectam , cujus tc- 
nor inferiùs eft defcriptus. 
Quamquidem viam cefhonis 
Emperator', Eardinales, & qua 
tuor Nationes , in quas univerfum 
Concilium diftinétum eft, fcili, 
cet Gallica , Italica, Germani- 
ca, & Anglica concorditer ap- 
probaverunt , tanquam brevio+ 
tem , utiliorem , & faciliorem ad 
extirpationem totalem ose 
tiferi fcifmatis ; fed non fuftecit 
tribus Nationibus Gallicæ vide- 
licet, Anglicæ & Germanicæ ille 
prie Cedils , per Papam exb 
ita , {cd aliam confecerunt, & 
fuæ fanétitati præfentarunt ; qu#. 
quoniam illa forma fbi non pla- 
cuit, aliam rursüs, & feçundam 
exhibuit. DS | 
Caterum ec die Nuntii fectr 
runt diligentiam. ur. fcirent. 4ë- 
pofñtionermn ,Jmperatoris ; qui Ft 
epit' ços. grafantéf hori &r118 
oft meridiem ; in audienti pu 
blica, &apræfengaris cidem. littee 
ris Univerftatis , propoiuit #° 
Benedi@us Gentiani multm el 
anter, fumiens verbrm Apofpr 
.. Ecce nunc- tempus.-20 66 pra 
li, Que fi grata fuir qjus princir 
pio, .stiam -grata:fuit Hmperètée 


v.,% 





5. Du Concile de Confiance. 307 


ris refponfio in propria, & ver- 


bis Latinis, & fine dilatiene , res 
commendans Univerfitaitem.. & 
fuum fingulare defiderium , & 


affe&um ut vénirent declarans : 
& quod ferveñs effet. fuum defi- 
derium ad profequutionem ufiio- 
nis S. Matris Écelcfiæ ad ple- 
num exprirhens : éthortans ipfos, 
ficut ipfi fuétant in éotum pro- 
es exhortati, quaténüs vel- 
ofit totis conatibus ad hoc pue 
vigilanter intendere , & fibi in 
agendis éonfulere , 8 eorum ad: 


véntüs tatditatemi ferventioribus 


diligentiis ; & laboribus com- 
penfare. 

Subfequenter verd Ambatiato- 
res Kegis Frahciæ intraverunt 
Eonftantiam quinta die menfis 
Martii , & fuit cis obviam Im- 





LL] 


perator , cum buccinis, & velis 


uis, quañ per dimidiar leucam 


Fiancix, & Dux Lotharingiæ, 
qui intravit quañ per dimidiam 


horam in villa Conftantiz , ant 


di&os Ambafciatores , non def. 
eéndit de equo, fed ivit eis ob- 
viam fimilicer , & Magnus Cas 
mérarius Papæ , Comes Berthoæ 
lé, Nicolaus de Robertis, Amba 
xiatot Regis Daciæ , Poloniæ, 
& aliorum.plurium Regum, 
néchon Archicpifcopi, & Epif. 
copi , in ce numero , ficqué 


. fuerunt plufquam duo millia ho- 
: Minum, inter quos erant foliné 
‘ duo Anglici, item magnus Dux 
: Bavariæ , cum magnä copiä mi- 


Htum Alamannis , & {ph , dié 
fequenti vifitaverunt Papam , & 
älià die habuerunt audieritiam. 


Cedulis autem pradictis in Concilio lééfis d traditis, pertres 
. wationes, fuit [abféqüens guarta Cedula leits, prefente Im- 
. peratore, in Domo Fratrum Minorum, die xx vi. Febrnarii 
Ann prads Ms CCCG. XV. compolita , @ concordats: 


ES Johannes Papa XXII1. 
4 Propter quietem totius 
pus C bia profiteot , FE 
co, & promitto, voveo , atque 
Juro Deo & Ecclefiz , & huic 
facro Concilio, fpontè , & libe- 
rè dare pacem ipfi Ecclefiæ, per 
viam meæ ffmplicis ceflionis Pa- 
patus, & cetiam facere & adim- 
plere, in effeu , juxta deliber2- 
tioném præfentis Concilii, fi, & 
quando Petrus de Lunä, Bene- 


ditus XIII. & Angelus Corarii, 
Gregorius XII. in Lis obedien- 
tiis nuncupati, Papatui, quem 
pratendunt ,; per fe, vel procus 
ratores. fuos re fimiliter 
cedant, & ctiam in quocumqué 
cafu ceflionis , vel deceilus, aut 
alio ; in quo per meam ceflionem 
poterit dari unio Ecclefiæ Dei, 
ad extirpationem præfentis {cif- 
matise : 


ae 


- Qqi 





Æ"- 


…— .äie 


_— Er. 


= ete em 





308 Prennves de La Nouvelle Hifhoire 


Ssper practdents Cedulä dedir Paps Bullam 1 : 
| | .. - fub bc forms. | 


3 Ohannes Epifcopus fervus fer- 


CS 


vorum Dei, univerfis Chrifti 
fidelibus , &c. Pacis bonum, om. 
mium bonorum excellentiflimum 
effe Ifaias Propheta demonftrat, 
qui falvatorem venturum Pacis 
Principemappellavit, undeetiam 
in ejus ortu chorus Angelerum 
decantans, pax, inquit, in ter- 
ta hominibus bonz voluntatis. 
Sicuti autem ipfe falvator poft- 
modüm adimplere pacem ejus do- 
cuit verbo , pacem docuit per 
exemplum , pacem inter Deum 
& . hominem proprio fanguine 
confirmavit , Ê ipfum, in ara 
crucis pro nobisofterens , ut cjus 
merito propitiatus Deus, nos ad 
Zternæ pacis gratiam reftitucret , 
à quâ primi hominis peccatum 
exules nos effecerat. Quæ omnia 
ños intra mentis noftræ aciem 
revolventes , ac ejufdem Salvato- 
ris, Cujus vices licet immeri- 
Ü gerimus in terris , cupientes 
quantum nobis ex Alto concedi- 
tur , imitari veiligia , dectevi- 
Mus omnes noftros conatus ad il- 
ha dirigere, per quæ integra pax 
Ecclefiz Catholicæ reddi Pole 
Ea propter de Confilio Vener. 
Fratrum noftrorum S.R.E. Car- 
dinalium , communicato Confi- 
Lio cum chariffimo in Chrifto &_ 
lio noftro Sigifmundo Rege Ro- 
Manorum , Hungariæ, &cc. illuf. 
tri Generale Concilium in civi. 
tate Conftantienfi Provinciæ Mo. 
Buntinæ, certo tempore ad ho 
deputato convocandum curavi- 
US , ac pofimodum , vyenicnte 


| 


| 





} 


 dido tempore , licetnoviter mul. 


ta emergentia præfentiim nof- 
tram ir ltalia Re om 
nibus tamen Pot habiris , pro 
tanti boni confeétione , unà cum 
cifdem fratribus , non fine ma- 
gris difhcultatibus s ‘ad ipfum 
oCurm pervenimus, & ne volune 
tas noftra nobis à Deo fpirata in 
occulto fateret, fed tanti doni;, 


Quantum ad nos attinet ; fequa- 
 tur effetus , licet certiflima jura, 


ac univerfalem obedientiam qua- 
fi, & ommia temporalia dominia 
Romanæ Ecckefiæ, paucis excep- 
tis haberemus, tamen , pro con 
fequendi pace. viam ceflionis , 
quam, cmnibus confideratis PrO= 
pitiorem & aptiorem credimus, 
compleéti decrevimus : häc igi- 
tur confideratione indudi , im 


“publica ipfius Concilii Sefhione , 


iplo. Rege Romanorum, & Hun- 
gariæ præfente , & perfonaliter 
affiftente , necnon præfentibus 

luribus Principibus, ae Oratori- 
2 multorum Regum, Prinei- 
pum, & Univerfitatum Studio- 
rum, poft Miffam fanêti Spiri- 
tüs folemniter celebratam , iplo 
facro approbante | & laudante 
Concilio , hanc viam'ceflonis ob- 
tulimus , ac tenore præfentiun 
offerimus |, im his verbis. Ego 
Johannes Papa XXIHI- &c. ul 
fupra : quo circa Univerhratem 


_ veftram requirimus ; & horta= 


À 
mur , in Domino, quatenüs banc 
roftram fpontancam & liberam 
oblationem grato fufcipientes af- 
feu ; ac pro çonfummationt? 





_ & complemento tanti boni Pe- 


trum de Luna, Benedictum XIII. 
& Angelum Corarii , Grego- 
rium XII. in fuis obedientiis 
nuncupatos , corumque obedien- 
ts, ad diétam pacem invitantes, 
ad viam cefionis celerius exequen- 
dam fimiliter inducatis , & effec- 
tualiter induci procuretis,&nihil. 
ominds pias veftras orationes & 
preces Altiflimo, in humilitate 
cordis effundere non poftponatis, 
ut fupernam gratiam mundus pa- 
cemque optatam, & Ecclela in- 
tegram recuperet unionem. Da. 
tum Conftantiz,, &c. 
+ Per, hunc modum verum eft 
duos ipfa quarta Cedula compo- 
ita fuit grata tribus Nationibus, 
{cilicet Gallicanæ, Germanicæ, & 
Anglicanæ : {ed Univerfitas Pa- 
tifienf. noluit tam cità delibera- 
re; imÔ petiit dilationem ad ma2- 
turids deliberandum , quæ die 
fequenti , in Ecctefia Fratrum mi- 
norum horä vefpertinà, Magifter 
Beneditus Gentiani, concorda. 
tos cum aliis pro Univerfitate, 
folum addidit ifta verba, voveo à 
& juro. Reddens rationes quare 
prædiéta verbz addebant in Ce- 
duli , undè gavifi funt adftantes 
üniverfi , habentes oculum dein- 
ccps ad delibcrationes Univeffi- 
tat1s. - : 
Die Jovis fequenti Imperator 
convocavit Prælatos Italicos in 
Ongregatione aliarum Nationum 
exhortans eos, & requirens qua 
tenüs darent fuper das Cedulà 
deliberationem, & quantum illis 
effet poflibile cenderent ad unio- 
nerm, & cum aliis Nationibus con- 
venitent, Quibus promajori parte 
penitentibus , & maximè indigna- 


# 


Pu 3 


Du Concile de Conflance. 305 


tis,eorum quam plures, quam cità 
potuerunt, à loco Congregationis, 
recelferunt : duodecim tantèm 
corum Prælati, cum Archiepifce. : 
po Januenti remanferunt, & cum 
aliis in Ceduli convenerunt, 
His peraëis , Imperator adduxie 
Papam, & præfentibus Cardinai 
libus, & Nationibus omnibus 
præfentavit , & dictam quartara 

edulam , cum ut acceptaret 
fupplicarunt. Qui eam benignè 
lapiens clementer acceptavit. 
Tunc qualis fuerit omnium affif. 
tentium lætitia, quæ fublimesite: 
fum vVoces , cantando 7e Deyme 
laudamus , mirabilis fuit : fed nec 
hiis contentus D. N. Papa, publi. 
cari fecic feffionenr, per dicm fe. 
quentem , quam tenuit, illuc 
convenientibus , in Ecclefia C2. 
thedrali D. Imperatore, fuis Re. 
giis, & Imperialibus veftimentis 
induto, capite ejus Corora orna- 
to Emiperii, cum fceptro in manu, 
& cæteris quæ Imperialem habi- 
tum ornant, D D. Cardinalibus 
cæterifque Prælatis, Principibus, 
Lepatis diverforum Regum & 
Univerfitatum Boéoribus, & Ec- 
clefiafticis viris, in multitudine 
copiofa. Ibidem celebravit D. N. 
Miffarum folemnia, quibus com- 
pletis , cum Letaniis , Orationib. 
ac cæremoniis üniverfis, D. Car. 
dinalis Florentinus indixit filen- 
tiunr , acclamans fummum Porn. 
tificem benignè velle & acceptare 
Cedulam præfatam , quam D. N. 
fcripft, & legit, & dum venit 
ad illa verba , jare, @ voves, 
defcendens de carhedrà inclinae 
pavit fe, cum genuflexione verfns 
altare, & poneris manunt 1d pec- 
tus, dixit, ita vcré facio, Et sure 


Qgq iij 





319 Preuves de ls Nouvelle Hifloire 


sûm in finc prækétionis didtæ 
Ccdulæ , idem cum eadem reve- 
rentiä, juravit, 6 vovit. Poftea 
furseyit Imperator , & gratias 
agens Deo, atque Papæ de fuâ 
fandiflimi intentione | non jam 
verbis , fed operibus probatà , de. 
fito Diadematce Imperiali, fe 
proftravit ad pedum ofcula bea- 
torum. 
. Confequenter autem , ex totius 
âflenfu Concilii, D. Patriarcha 
Anthiochenus Præfidens tunc , in 
Natione Gallicanà, eidem D. N. 


cum proftratione omnium ad pe- 


dum ofcula beatorum , regratia- 


tus eft, & fuit ibidem per maxi. 


mum gaudium , fed quia nullus 
fructus eflet viam ceffionis etiam 
pe » & liberè , cum promiflioni. 

us &.votis offerre , nifi pariter 
fecura ilius, & non fufpeta 
praética concederetur , idcircd 
grium Nationum , vidclicet Gal- 
licanæ, Anglicanæe, & Germani. 
cæ deliberaticne concordi , de 
voluntate Impcratoris conclufum 
cft, facere Papæ fupplicationem 
luper quinque capitulis , quo- 
rum tenor fequitur. 


- Prætérea per Concilium gene: 
rale xv. Martii, petita fuerunt 
uæ fequuntur. 

Primd quod placeat D. N. quod 
non diflolvatur ipfum Concilium, 
donec unio perfecta fuiflet ade. 
pta , & Ecclefia plenè reformata, 
2°. Quod Conciliura nullatends 
tranfmutaretur alibl, 3°,Quod D. 
nofter non vellet deferere Conci- 
lium , nec ab ipfo feparari. 4. 
Quod vellet conftituere proeuts- 
torem , ad renunciandum cffica- 
citèr pro eo, fecundüm deliberae 
tionem ipfius Concilii. ç°. Quod 
de præmiflis vellet dare Bullas. 

Item » quod Prælati, aut alile 
vocati ad Concilium, non rece- 
derent de Concilio; & quod fuper 
hoc deputarentuf aliqui ex patte 
Papæ , qui haberent examinaro 
caufas eorum receflus , five effet 
propter infirmitatem , aut pau- 
pertatem. Ad omnia præemilla pe- 
tita concordes fuerunt Natiônes 
Gallicana , Germanica, Anglica- 
na, & Italica , dempto quod Its- 
lica non confenfit in quinto arti- 
culo, de traditione Bullarum. 


Sequuntur refponfiones #4 premilfa perita xvj. Marti ; 
faite per os Pape S per prius, peros D. Cardinalis Elo, 
rentini , in Palatio Apoftolico. 


V Enerabiles Fratres:, & dilec- 
tifilii, ad illud quod dici- 


tur , de conftituendo Procuratore, . 


ad cedendum noftro nomine Pa- 
patui, videtur nobis , & certi 
umus , nec aliquem credimus 
Prudentem in dubium revocare ; 
n: ipfa ceflio ad pacem Eccle- 
E multo certis, much fecuriùs, 


multè celerius, multd honeftius ; 
& gencraliter mulrd melius fiet 
per nos in propria perfona, quan 
per procuratores. Etenim circa 
PrOcuratoris ofhcium , refpec- 
tu formæ mandati, refpeétu-lite 
terarum , & alia , mults pof- 
funt opponi , & plurima dubis 
Oriri, quæ ceflant , omnia, quete 


EE  ..—_ "© 


\ 


du Concile de Conflanst: ” 3tt 
do agit negotium perfona princi- 


alis, & ita cettids & fecuriùs 
t, cum perfonà proprià. 
2°. Quis dubitat quod nullà 
eonventione , antequam pervenia- 
tur ad effeétum ceflionis , ex parte 


P. de Lunä , & Angeli Corarii 


multa proponentur , plurima pe- 
tentur, & exponentur, quæ nunc 
excogitari non poflunt ,-quæ re. 
quirent magnum traétatum , ma- 
gnam deliberationem, non folum 
noftram , imd Collegii  & totiùs 
Concilii, & ad quæ agenda , nec 
facilè , nec fecurè , neque certè 
poflet conftitui , nec inftrui pro- 
Curator , &. eE quæ necefle 
effet de illo loco Niciæ hac mit- 
tre, & remittere , & plurices, 
quæ requirunt magna temporis 
eurricula, quæ tamen, f præfen- 
tes ibi fimus , unâ die poterunt 
expediri , & celeriàsfient. 

3°. Fertur hic fatis publicè, & 
hoc dicunt Ambafciatores Regis 
Arragoniæ, & P. de Lunä hic 


ftantes, quod idem P. de Lunà, 
nunquam per procuratorem , ne- 


SL cum alterius pos CE 
et, Quod fi ita eft , ut créditur, 
videtur neceflarium quod in pro- 


prié perfona fiat. 


4°. Quis dubitat hujufmodi ne- 
gotium, & refpedtu rei, & ref- 
pectu noftri, & refpectu totius 
Ecclefiæ , & honori Concilii , ho- 
neftius fieri per nos in propria 
perfona , quam E procuratores ? 
cum hoc attendimus fatis mira- 
mur undè procedant ifta Confilia, 
attento quod nos parati famus 
promifla noftra exequi , in pro- 
pepe on , Cur à nobis qui vo- 
umus & poflumus, exigitur pro- 
Euratorium , quod r4men non ne- 


*. 


C4 


garemus, fi effemus infirmitate de. 
tenti, vel aliäs legitimè impeditiz 

Miramur infuper, dd inre 
tam ardua, quà nulla majori ins 
ter mortales eft, nulla fingularior, 

uia credimus ante nos in hoc cas 
ps fimilem non habuifle, & nefcis 
mus fi fcquenter habebimus, & à 
nobis procuratorium exigitur , 
cum in rebus multù minoribus à 
quis de jure non cogatur. 

Nos'autem huic petitioni refs 
pondentes , volumus per nos ptæ… 
miflam fieri ceffionem , fecundûm 
formam Cedulæ per nos datæ , in 
propria perfona noftra , ccilante 
infirmitate, vel aliodegitimo ime 
pedimento exequi, & perficere, 
accedendo ad locum Niciæ , vel 
ad alium locum vicinum , per to= 
tum menfem Junii proximi futu- 
ri, & fi fortè dubitetur de hoc, 
fivè quod velimus divertere , fivè 
alias purè & fincere non proccde- 
re, & non exequi promifla, ex 
nunc volumus & confentimus nos 
efficaciter obligari , quod in cafu 

uo per nos ftabit quominüs pax 
1. Ecclefiæ , per noftram cef- 
fionem perfonaliter faciendam , 
quemadmodum promifimus jura 
vimus , & vovimus, tunc per ve- 
nerabiles Fratres noftros Cardinae 
les , præfens facrum Concilium , 
& univerfalem Ecclefiam haberi 
pro non Papâ, & perindè ac:f 
Papatui renunciaffemus exprefsè. 

.Volumus infuper quod iidem 
Fratres noftri Candinales S. KR. E. 
jurent pro tali nos in cafu predic- 
to habituros , & iplos & omnes 
alios in cafu prædiéto abfolutos ef- 
fe volumus ab omni vinculo ju- 
ramenti & obedientiæ quo nobis 
tençntur adftricti. 








Ÿ2 Preuves de y Nouvelle Hifloire 


Volumus aûtem , in cafu quo 
Anfirmitate corporali vel alio te- 
gitimo impédimento , propter 
quod inviti detineremur , quomi- 
nûs perfonaliter por ceflio- 
nem implere poflemus, procura- 
tores conftituere ad præmifla lan 
nos promilla fideliter exequenda ; 


 €tfi non fecerimus , locum habeat 


provilio fecuritatis capit. præce- 
dentis : & nihilomins, fi quæ 
alia fecuritas præmiflorum vide- 
bitur vobis rationabilis ultra præ- 
miffa ad hancunam vel plures,non 
recufamus. : 

Ad articulum verd quod præ- 
fens Concilium non diflolvatur ; 
donec , &c. Refpondemus quod 
optimè placet nobis , & volumus. 


Quantum ad ipfum Concilium 


transfcrendum ad partes illas, vel 
hic , aut alibi manendum , vide. 
£ur nobis melius, & expedientius 
Concilium ad partes ill vicinas 
Niciæ , ubi debet effe conventio 
transferre, in loco habitabili , & 
hoc propter rationes prætaétas. Et 
prædiéta omnia & ingula dici- 
mus, & faciraus in uantum re- 
maneamus in pleni libertare hinc 
recedendi | & eundi ad locum 
Niciæ , vel ad alium locum habi- 
tabilem , ad prædicta adimplenda. 

Item fi, & in quantum præmif_ 
fa omnia & fingula plenè & purè 
aeceptentur per hoc facrum Con 
cilium, & non alitèr, vel alio mo- 
do. Quo etiam præmiffa fub præ- 
miflis conditionibus dicimus » & 
liberè facimus , nonobftante qui- 
Cumque proteftatione alias in con- 
€ontrarium facta per nos, Per 
Ptæmifla tamen non interidiraus 


excludgre, quin velimus ante rc- | 


Erlum noftrum , de hoc loco > CX= 


pedire ea quz videbuntur oppor: 
tuna, pro pee noftræ cel. 
fionis premiflæ, quibus expedien- 
dis celeriter inftabimus & facic- 
mus, cum per hoc de hoc fando 
Concilio fuerimus advifati. 

Die verd fequenti Congregatz 
fuerunt Nationes, non contentz 
de refponfanib. Papæ, fed inftan. 
ter pctierunt procuratorium 4d 
cedendum. 1°, Ad evitandum col. 
lufiones poflibiles. 2°, Quod D.N. 
erat homo viator, & poterat opi- 
nionem mutare,diabolo procuran. 
te, ficutfecit. 3°. Quod difficile 
erat repcrire locum convenientem 
&: gratum omnibus. 4° Quod 
diflenfo effet quis primus illo- 
rum cederet. Præterea EE 
Angeli Corarii dixerunt palam 
Dominum fuum non iturum Ni 
ciam , quia non putabat illum 
locum bi fecurum , fed potius 
veniret Conftantiam , aut fi pla- 
ceret Imperatori , daret procu- 
ratorium ad cedendura. | 

Cæterum Legati Regis ne 
num & P. de Eumä proteftatifunt 
fe nihil a@urosefle cum Concilio, 
aut D. N. fed cum Imperatore , ad 
quem duntaxat mifl fuerant & 
cujus conventionem cum Domi- 
nis fuis pro unione Ecclefiz re- 
quirebant , & tunc Imperator 
promifit ire Niciam , in menfe 
Junii , proximè futuro.. 

Pauld poft per multorum ora 
vulgatum:eft quod Papa volebat 
Nationes prævenire , & tam pro- 
curatorium, quam alia requifita 
facere : quare gavifi funt univerfi 
vehementer ad unionem Eccleliz 
zelum habentes. Sed repente Ci- 
thara nôftra in luétum verfa cit, 
& noftrum gaudiym in ue 

Ie 


…s1s 





Du Concile de Confiance: ’ ii 


“tem. Cum mane fadto, xxr. fci- 


licet Martii , in Fefto S. Bene- 
diéti , qui dies Jovis erat, clamor 
magnus fatus eft de receflu Pa- 
px , qui , de note receflerat. 

De mane verd horâ feptimäi, 
cognito reccflu Papæ , cx parte 
Imperatoris, fuit voce Præconis, 
ad fonum tubæ, Conftantiæ pro- 
clamatum , quod nullus movere- 
tur, aut timeret, & quod in ma. 
jori fecuritate ftabat Concilium 
generale, tunc, quâm antea , & 

uod vitualia effent in majori 
Fe » & quod quilibet erat in li- 
bertate eundi, dandi , ac redeun- 
di. Et proclamabatur per plures. 
Vivat Regia Majcftas. 

Ea die, toto Concilio turbato 
propter recellum clindeftinum 
Papz , Congregatz fuerunt fimul 
quatuor Nationes , in Ecclefa 
Fratrum Minorum , Imperatore 


præfente, & eas confolante, di. 


cendo quod non timerent quem- 
quam, quia fecuræ effent, & li- 
beræ, & quod volebat fe & fua : 
ufque ad mortem inclufivè expo- 
nere he ipfis , unionem Ecclefiz 
pro fequendo , & quod quandiù 
Concilium adunatum eflet, cum 
co ftaret, & ipfum protegeret, & 
dirigeret. Prædidis Nationibus 
fic Congregatis, præfentata fuit 
Bulla , per Papam, de Scafufii 
tranfnifle Concilio generali , fub 
formä fequenti. Et mifie Archie- 
pifcopum Remenfem , cum litte- 
ris Credentiæ , quæ tales grant. 
Johannes Papa XXIII. omni- 
bus & fingulis Patriarchis, Ar- 
2 » Epifcopis, cæterif- 
que Prælatis, & Ambafciatori- 
bus Regum, Principum, & Uni- 
#erGtratum » falutem, & Apoftoli. 


cam benedictionem. Gratia Dei 
omnipotentis , liberi fumus in 
Scafulia, & non venimus animo 
declinandi ab hiis quæ promi. 
fimus per noftram renunciationem 
facere pro pace Ecclefiæ fanû@æ 
Dei, fcd utin libertate, & falu 
te propriæ perfonæ , poflimus ea 
exequutioni demandare. Datum 
in Scafufia , Conftantienfis Diæ- 
cefis, xxr. menfis Martii, anno 
D. M. cccc. xvr. tandem visà 
Bullà prædiéti , Imperatore re. 
BrAGAIe & in deliberatione po- 
ito de agendis ; quatuor Nationes 
fegregatæ funt 4 partem, & con- 
cluferunt mittere , & miferunt 
deputatos et qualib:t Natione, 
ad Collegium Cardinalium , in 
Apoftolico Palatio ME A 
rum , ad colloquium habendum 
cum ipfs , & Confilium de modo 
agendi , quibus depuratis D D. 
Cardinales dixerunt quæ fequun- 
tur, 

Primô ,'quod receffus Papæ erat 
eis inopinatus , undè multüm do- 
lebant, & quod erant unanimes 
& concordes de omnibus agen- 


dis cum eis, in abfentia Pa- 


æ, & rogabant quod ad hæc 
Koncs fimiliter eflent concor.- 
des, & quod unan:miter cum eif. 
dem communicarent , & delibe- 
rarent. 2° Quod crant firmati 

uod fi receffus Papz eflet impe. 
re unionis, & reformatio- 
nis Ecclefæ, ipf eum fimpliciter 
dimitterent & recederent ab eo : 
fi verd effet ad bonum, ipfi, unà 
cum Concilio deliberarent de hiis, 
quæ agere deberentc in hoc cafu. 
3°. Difpofucrunt mittere Præla. 
tos aliquos de ftatu inferiori, 
unum vel duos Le Papa 

| 4 








314 | Preuves de la Nouvelle Hifhoire 


acceptos , ad fciendum pleniùs 
caufas fui recefsüs , & intenfionem 
fuam. 4°. Dictis Epifcopisresref- 
fis , fecundüm eorum relatum 
difpofuerant mittere tres Cardi- 
nales , de quolibetordine , unum, 
ad communicandum cum eo , & 
aperiendum fibi aliqua, quz in- 
terim per totum Concilium deli- 
berabuntur: 5°. Supplicarunt ut 
interim nullæ fierent Papæ novi- 
tates per Concilium, aut aliquo 
modo contra eum attentaretur. 
6°. Quod omnia fierent cum bonâ 
amicitià , & chiritate, & quod 
parati erant femper convenire 
cum Concilis. 4°, Regratiati funt 
Regi Romanorum de provifione 
fai per eum, & fecuritate præ- 
taétis , &c. Qui D. Rex erat tunc 
prælens, & venerat cum deputa- 
tis ad Cardinales. 
. Sequuntur quædam advifamen. 
ta fuper Cedulà fuprafcriptä , 
pee ex parte Papæ tradita , ad- 
vifata per Ambalciatores Regis 
Francie, & Ducis Burgundiæ , 
& diéta die præccdenti noctem 
qui receflit, tradita. 

Primo , vidctur quod ante 
oinnia inftanduin eft quod hic in 
Conftantienfi Concilio fiat refor- 


 matio Ecclefiæ , tam in capite, 


quam in membris, & etiam quod 
intendatur ad extirpationem om- 
nium errorum, infide , & mo- 
tribus, antequam Concilium mu- 
tétur. 2°. Quod fiat diligentia de 
fciendo intentionem D D. Petri 
de Lunâ , & Angeli Corrarii, 
> fieri poterit, & indilatè 
uper hiis ad cos mittantur Nun- 
tii per Concilium ordinandi. 
3°. Si propter caufas necellarias 
& utiles videretur mutari debere 


Concilium , ad aliura conveniens 
tem locum, hoc fiat cum boni vé- 
luntate D. N. Papz, & D. Impe- 
ratoris , & cuin deliberatione hu: 
jus facri Concilii, & fiat mutatio 
ad locum D. Imperatori fubjec- 
tum, & accommodum perfeétioni 
unionis Ecclefñiæ, . 

4°. Quia tempore debito debet 
D. Imperator Niciam accedere, 
ficut conventum cft , opus eft ut 
aliqui de Concilio ordinentur ad 
eum a1ffociandum. Scità autem in- 
tentione D. Petri de Luni , f 
nollet renuntiare-per procurato- 
rem , tum in se didtus D. 
NN. cum fuo Cullegio , & Conci- 
lio , fi commodè feri poterit, ac. 
cedere debebit , aut procuretur 
quod di&i D D. Petrus, & An« 

elus veniant , & conveniantin 

Le ,ubi tanc D. N. erit cumfue 
Collesio, & facro Concilio: ft 
verè confentirent & vellenc iidens 
D D. renunciationem feri per 
procuratorem , fiat fimiliter. ex 
parte D. N. 

s°. Etad hoc fideliter exequen- 
dum videretur utile quod in il. 
lum cafum deputarentur ex parte 
D. N. idonei procuratorés ; ha 
bentes zelum ad unionem Eccle- 
fix Dei, boniique modis ; & ho= 
neftis procuretur hoc fieri , & 
nunc tradi fufhciens procurato- 
rium pro majori fecuritaté n6* 
gotii. 
6°. Eo cafu quo D. N. vellet 
procuratorium concedere , & pro 
Curatores conftituere ; deberet 
provideri , quod in manibus ali- 
quorum proborum , non fufpecto- 
rum fibi, nec Concilio procura- 
rium illud poneretur , qui VOVÉ* 
rent, ptomicterent , & folemnis 





"du Concile de Conffance. 3rS 


tér jurarent illud non tradere, nec 
lo uti, nifi fi, & quando di@i 


Petrus & Angeli procuratores re- 
nuntiare vellent , vel in cafibus 
aliis in Cedula ceflionis expref- 
datis. 

. 7°. Omninè providendum ef, 
se fi , ut diétumeft D. Nù cum 
uo Collegio fe transferat ex cau- 
fa necellaria , & cum delibera- 
tione Concilii ad aliquem alium 
locum, quod Concilium pariter 
transferatur , & D. N. cum iplis 
accedat ad illuim locum , nec ali- 
quo modo: fepaientur , ex caufis 

re pleniüs explicandi:. 

89, Videtur quod ifta omni4. de- 
betent concludi in plena feffione , 
& quod de fecurititibus in Cedu- 
la Papæ contentis , & a‘iis advi- 
fandis particularius fieret Bull , 
& infuper quod in plena feflione 
Papa renuntiarcet illis proteft.tio- 
nibus quas facit fæpiùs, quod non 
erat in fua plea libertate, & fac- 
ta omnia approbarentur per ipfum, 
& Conci!lium. 

9°. Si D. N. &'jam diéti Pe- 
trus & Angelus poftularent fibi ; 
& eorum ftatui, & honori , ac 
familiaribus, omnibus, & fervi- 
toribus fuis faéta renuntiatione , 
feu in cafu ipfius provideri , advi- 
ferur , quod debitè , & honeftè 
provideatur eis per Concilium, & 
hoc de D.N. &iplis Petro , & 
Angelo tempore & loco inti- 
metur 

Advifamenta verd fupradiéa , 
propter reccflum Papæ, minimè 
practicata fucrunt, fed ipfcadhuc 
exiftens in Scafufia , dits Præ- 
latis », & Nuntiis pro parte Car- 
digalium , in Conftantia exiften- 
tium ad eum miflis, mifit cifdem 


Cardinalibus Bull:m fubfequen- 
toi, die Lunæ , poft Ramos Pal 
marum. 

Johannes Epifcopus, fervus fer. 
vorum Dei, vencrabilibus Fratri- 
bus noftris S. R. E. Cardinalib. 
Conftaritiæ exiftentibus f{2lutem 
& A poftol. benedictionem. Intel- : 
leétis quæ venerabiles Fratres rof. 
tri ad noftram præfentiam dcfti-” 
nati pro parté voltra exquifitiffi: è 
narraverunt circa negotium corf- 
titutionis procuratorum noftro- 
rum in facto ceflionis Papatus, 
duximus refpordendum ; quod 
cum ad nihil aliud principrliter 
defideria veftra + » quim 
poffe veram pacem facros. Rorra- 
næ Ecclefiæ exhi'cre , Procurato- 
res noftros irrevocabiles confti- 
tuerc intendimus venerab. Frat'es 
noftros omnes & fingulos de Colle- 
gio præfatæ Ecclefiæ Cardinales ; 
ita quod nobis perfonalicer nom 
cedentibus, tres ex cis, aliis , vi- 
delicet Petro de Lunä , Bencdic- 
to XIII. & Angclo Cora:ii Gre- 
gorio XII. in eorum obedientiis 
nuncupatis, cedentibus , vel de- 
codentibus, in plena, & cfhcaci 
forma , faum ceflionis neftræ 
excqui v'lcant, & ulteriüs qua- 
tuor Prælatos de Natioribus , in 
Conftantienfi civitate exiftenti- 
bus, quorum fimiliter tres cef- 
fionem ipfim facere valeart, ut 
de Cardinalibus eft expreffum , & 
fuper præmiffis litteras noftras in 
plena, & opportuna forma cxpe- 
diri etiam faciemus. Hortamur 
itaque , ut prxmifla finedilatione, 
cum bariimo in Chrifto filio 
noftro Sioifmundo Rege Roma- 
norum & Hungariæ illuftri , & 
Prælatis , ac aliis quibus veftræ 

KR r'ij 








316 
circumfpe“tioni videbitar, com- 
municare velitis ; circa alia quo- 
que expofita re Cardinales ip{os 
huc tranfmiflos | providebimus 
celeriter | prout materia flagita- 
bit. Datum Scafufiæ Conftantien- 
fis Diocefis, vrir. Kal. April. Pon. 
tif, noftri anno v. ü 
Papa verd exiftens in Scafufia , 
die fequenti xxiv. Martii fcripfit 
 Regi Poloniæe conquerendo fub 
hac forma. | 
Johannes Epifcopus, &c. Cha- 
riffimo in Chrifto filio Wladiflao 
KRepi Poloniæ Hluftri. Chariff, in 
Chrifto fili, falutem, & Apoft. 
benedidionem. Quot & quanta 
mala animorumque pericula , 
ob errores , & fcifimata » quæ non- 
nullorum execranda difleminavit 
ambitio , fideles Chrifti pertule- 
tint, pià, paternâque fæpè com- 
pee compunéti, vehementi(- 
imé doluimus, ac illius, cujus 
vices gerimus , in terris, cupien- 
tes imitari veftigia qui pacem 
. fuis, pro fingulari hæreditate re 
liquit , toto corde, omnique pof- 
fibilitate, pacem , qua nihil Opta- 
bilius inter mortales, effe debet , 
iplis fidelibus » Ut tandem à tot 
relevarentur miferiis » difpofui- 
MUS procurare, & ut hoc noftræ 
mentis conceptum opere comple- 
remus, poft tergatis omnibus, quæ 
noftram prælentiam in Italiæ par- 
tibus fore neccflariam flagitabant, 
ad Civitatém Conftantiz, pro ce- 
ebratione Concilii generalis , 
des antcà per noftras litteras in. 
IXCramus. ibi tencndum » ante 
. Terminum conftitutum acccffimus, 
Ubi per pluresmenfes Prælatorum, 
ac Regum, Princi pum,aliorumque 
Univerfitatum adventu 


Preuves de l4 Nouvelle Hiflaire 


patienter expectato , tandem viam 
ceflionis noftri Papatûs, licet ad il. 
Jam nullitenus Fans adftriéti , 
Angelo Corarii, Gregorio XI]. & 
Petro de Lunäâ Benedidto XIIL. in 
eorum obedientiis nominatis , 
olim de Papatu contendentibus 
per fasrum Concilium gcnerale 
Pifañum damnatis, & ejcétis , fi- 
militer cedentibus, aperuimus, & 
illam profequi valentibus pos 
tentes voto & juramento firmavi- 
mus , prout in noftris fuper inde 
confectis litteris , quasad Sereni- 
tatem tuam deftinandas providi- 
mus , plenius continetur. Nam 
hæc ipla via ceflionis brevior ; 
aptior , & fecurior pro intçgra 
Chtiftianorum pace, præecæteris 
nobis vifa eft, quam ufque adcen- 
fummationem tanti boni profe- 
quuturi fumus fincerè , atque 
conftantiä inconcufsà. Putabamus 
nempè, ex tanta noftra liberali- 
tate , favores , auxilia, & afff- 
tentiam omnium, pro cfedtu tam 
magni, tamque pii operis prome- 


reri, qui pro aliorum quiete uni- 


cam in orbe dignitatem non du- 
bitabamus dimittere. Sed ecce, 
quod dolenter referimus, nonnule 
li, quos Apoftolica gravitas n0- 
Minarc non patitur , appetHum 
rationi præponentes y & LOprIe 
fe&antes commoda, honeltatis & 
juris calle calcato , non ficutin 
generalibus Conciliis , juxta SS. 
Patrum inftituta hatenus obfer- 
Vata , per vota voces habentium , 
& opinioncs concorditer eleëtas; 
procedi confuevit , ut in ip'0 
Concilio : procederetur permile- 
runt , verüm fadione conflata, 
ut in quatuor Nationes, quæ pet 
quatuor voces totam autoritattn 


N 





| du Concile de Conflance; | 317 
tjus repræfentarent; divifo Conci- 


io, quod nunquam haétenus audi- 
tam eft, nequis contra Le vota 
i 


éorum , in tam arduo replicam da. 
1ÿ Valeret , rem fic ad fee de 
ducere : fic agebant , etfi qui ipfo- 
rum inordinatæ voluntati contr2- 
dicebant, minis , ac injuriis , 
convitiis, & illufionibus afflige- 
bant , nec hiis adhuc acquiefçen- 
tes , quæ fatis deteftanda erant : 
in libertatem iplus facri Conci- 
“ machinantes , portas ejufdem 
ivitatis Conftantienfis, per diem 
integrum, ne aliquis Prelarus ant 
Clericus exire poffet, claudi fe- 
cerunt, & demüm contra liber- 
tatem. Salutemque ropriam nof- 
tram confpirare aufi funt; de cu- 
jus confpirationis mediis, honef- 
tius ad præfens tacere quam fcri- 
bere arbitramur : & fic per fac- 
tiones & violentias, reintegra. 
tionem & pacem Ecclefæ pro- 
curabant. Nos itaque talia in- 
tuentcs , curi angebamur con- 
tinui , meditabamurque quibus 
remediis poflemus occurrere sut 
non impediretur Excquutio tan- 
ti boni. Tandem cum nulla vi- 
deretur alia via falubris » dedic- 
ta Civitate ; in quâ nec tuti, nec 
liberi eramus, & Concilium Præ: 
fatum eraç debiti libertate pri- 
vatum, ne receflimus , & 
ad hoc oppidum, quod in tem- 


| Êe Dominio dilecti flii No- 


lis viri Fredet:ici Ducis Auf- 
tiæ fuppoñitum extitit, ab ipsa 
civitate Conftantiz per quatuor 
Milliaria Teutonica diftans , ubi 
plenà libertate utimur deveni- 
MuS :-non enim fine noftro, & 
Ecclefiæe , ac populorum' fcanda- 
do cvidenti, palam difcedere va- 


| pace pes firmi{h 


lebamus : quoniam ne valeremus 
difcedere | etiam occultè, non 
paucæ erant excubiæ, & cufto- 
dixæ per antea ordinatæ, & fi ibi 
ni , obmiflo noftræ per. 
fonæ periculo , nihil ibidem or 
dinari , fieri, aut decerni vide 
bamus , quod ex impreflionc & 
violentii non videretur extor- 
tum , & in pofterum poñfe de 
nullitate notari. Hzæc fili chari(- 
fime, in tux Celfitudinis Regiæ 
notitiam deducere ropcravimus 
per præfentes , & lens per inf- 
tructionem  præfentibus alliga- 
tam, quæ deindè Nuntiorum nof- 
trotum folemnium, quos ad ip- 
fius præfentiam deliberavimus 
deftinare , fient tibi vivis voci- 
bus clariora, quoniam quorum- 
cumque in Dei Ecclefà occurren- 
tium te decet efle participem, 
quem inter Catholicos Chriftia= 
norum Reges, qui Ecclefiam ip- 
fam crigere & manu tenere te- 
nentur , merito bencvolentiz com. 
pletimur fpeciali : ipfam tuam 
Celfitudinem exhortantes , & af- 
fcétuosè requirentes , quatenüs 
nobis, a &c 
mè fumus 
difpoñiti , plus effeétibus agere , 
uam verbis teftati fuerimus , & 
eibnitie , placeat oportunis au- 
xiliis, & favoribus pro tam piæ 
& neceflariæ rei totali confum.… 
matione afliftere, & favere : çx 
hoc enim apud Deum premium 
non modicum , & apud homines 
promereberis : ingentem gloriam, 
& honorem. Datum Scafufix, 
fub annulo Pifcatoris, die xxx, 
Martii , Pontihcatüs noftri an. 
no v. | 


ç 


R £ ii 








718 


De eodem , Duci Biturie. 


Ileéte fili, falutem, & A pof- 

tolicim benedi&t, univerfa- 
lis Ecclefiæ , cui nos immeriti 
præfidemus , nobile membrum, 
inter orbis terræ Catholicos Prin- 
cipes cfle dignofceris , ficque 
cum ïipsä fortits individuam 
unionem , quam depis profperè, 
fi profperitate lætetur, nec im- 
munis ejus adverfitatis efficere , 
fi patiatur adverfa : non enim 
adco membra nobilia poffunt in 
callem ducere, quod capite lan- 
guente non doleant , cum ho- 
rum, & illius fit una compago. 
Cur vellet inviti decrevimus ti- 
bi nobis occurrentia fcribere > VC- 
rentes tuæ dilectionis animi quic- 
tem infringere, & quia cupimus 
linguam noîtram ab aliorum in- 
juriis continere, tamen urgcns, 
& inevitabilis prædictæ Ecclef:e 
neccflitas nos fic angit, & cxci- 
tat, quod dum refpeétum ad tux 
fidlis dilcétionis devotioncm h2- 
bemus, mentem noftram eiderm 
fiducialiter aperimus. cnamque, 
dilecte fili , nolumus ignorare , 
quod nobis folertem & effica- 
cem dantibus Operam , ut Eccle- 
fia Romana, tam longo tempore, 
proh dolor ! fcifinaticà per:cquu- 
tione laccffita pacem reciperet , & 
rCnovarentur Ecclefiæ LR : 
Convocato Conftantienfi Conci- 
lio , ibi Seffonc ublica, cele- 
bratâ per nos Mifsà fanci Spiri- 
tüs, & illius gratià invocatà, 
pacem dare ipfi Ecclefiz juravi. 
Mus , & vovimus »per viam nof- 
Hx puræ & fimplicis cefionis, 
aliis Ecclefiæ jam dictæ adverfa- 


Preuves de lz Nouvelle Hifoire’ 


| 


riis, & de + As per Sacrum 
Conciiium Pifanum cjectis fimi- 
liter cedeniibus , ac etiam in 

uocumque cafu, se q''em pof- 
fe habcri pax Ecclefæ antedic. 
tæ, prout ex tenorc Bullz quam 
tibi ee tranfmittendam , & 

cr noftros oratorces ad te fuper. 
Poe deftinandos clariüs appare. 
bit, & dum crederemus favore® 
& dileétiones acquifiviffe , vidi- 
mus priorum angrftiarum onera, 
utique renovata. Nam ipfus Ec- 
ee Dei perfequutores furorem 
fuæ pcrfidix durids accendentes, 
ipfam intolerabilibus ofenfis di. 
lacerarunt graviffimè , ipfoque 
Concilio omni libertate privato, 
contra noftram faltem perfonam 
confpirati funt indecenter, .con- 
cipientes itaque ibi de injuriis 
agi , ubi erat de animarum fa- 
lute traétandum, iplis cupientes 
occurrere fcandalis , & actibus 
nefandiflimis , villà prædictà 
Conftintiæ relidtà, venimus fa- 
lubriter ad locum Scafufx fub- 
ditum Dominio fidelifbmi Chrif- 
tiani & Ecclefiæ facrof. devoti 
filii Friderici Ducis Auftriz, ubi 
non minori, quam in patrimo- 
nio Ecclefiæ proprià potimur lie 
bertate , quæ ad tui gaudium fin. 
gulare nuntiamus. Sperantes cts 
enim in Domino materiam Eccle- 
fiæ traétare & concludere ficut 
decet , non intendentes à pro- 
miflione , ficut premiflum eft 
oblatä aliqualiter deviare, & ut 
tibi, fili dileéte nihil lateat in 
abfconfo , quemdam  premilla 
tangentia , ie quodam brevi 


Compendio mittemus, aliàs per 
oratores folemnes latiùs declaran. 
da. Teigicur, fili dilc&e, ne- 
dûm hujus fingularis Lætitiæ vo- 
lumus effe participem, quin imo, 
in omnibus noftris , & fidelium 


LE 


du Concile de Confiance. 


319 
Ecclefiz facrofan@æ charitatiS 
opcribus te unitum, & partir 


sie cffe decrevimus ,; ex po- 
teftate nobis à Deco attributi« 


Datur , &c. 


De eodem, Duci Burçuadie. 


Iledte fili, falutem & Apof- 
tolicam bencd. cum inter 
Cacholicos orbis Principes Ec- 
clcfiam Dei , ac nos præcipui 
devotione coluifle nofcaris, nof- 
que meritorum tuorum me- 
mores , te præcipuum nobis fi- 
lium paternis affcétibus habca- 
mus, ut nobis & ipf Ecclc{ix ad- 
verfa feu profpera contingentia , 
tecum communicemus , ut nobif- 
cum fœlicibus congaudeas, & 
adverfis fucceffibus condolcis , & 
ut pro auxiliaribus remedii; ftu- 
dium devotionis adhibeas , qui 
ubi potuifti, nobis , & Eccleliæ 
pi , femper in neceflitatibus ad- 

itifti ; certique aded fumus te 
in omni noftra, & Ecclcfiæ ne- 
ceflitare requirere. Non ignorat 
itique nobilitas tua, quanto de- 
fiderio unionem & pacem Eccle- 
fiæ Dei dudüm inveterato fcif- 
mate liceratx defideravimus. Nam 
ut obmittamus quæ antea omni- 
bus notiflima fecimus , nuper ab 
Italià , ubi maximè præientià nof- 
tr opus erat, Conftantiæ, quæ 
nie hiis ad celebranduim Con- 
Cilium eleéta erat, per longasë&c 
difhcilia itinera venimus , ibi- 
que, in pleno Concilio Deco, & 
Ecclcfiæ , ipfique præfenti Con- 
eilio ‘ponte promifimus, & vo- 
vimus ipfi Ecclefiæ dare pacem 
& unionem, per. viam ccfhonis 


noftro vero Papatui , fi tamen ad. 
verfarii noftri de Papatu conten- 
dentes cederent , vel in quocum- 
que cafu ipfh Ecclefiæ pix & unie 
per ceflionem noftram fequi pof- 
{et, parati omnia fideliter adim- 
plere. Denique omnia fecimus, 
quæ ibi potuimus , necnon ma- 
lignorum quorumdam noftrorum 
& ipfius Eccleñæ perfequutorum 
furori fatisfaccre nifi fumus, qui 
nulli Concilii livertate , le 
que ritu fervato, fed conventi- 
culis , & faétionibus confpiran- 
tes , tanquam non Ecclchiæ pa- 
cem tanti boni amorce, fed per. 
niciem noftram odiis quærerent , 
contra noftram falutem meditari 
adorti funt, nec deerat corum 
furori potentiæ favor ; quare cum 
videremus gullum elle Conci. 
lium , nullum Concilii ritum, 
Ecclefiæ fcardalum, & pericu- 
lum noftrum, melius exiftima- 
vimus ab coruim nos erucre ma- 
nibus , fic itaque nos huc con- 
tulimus in villam Scafufi, apud 
diletum filium nobilem vi:um 
Fridericum Ducem Auftriæ, qui 
nos filiali devotione recepit, & 
colit, & fic nobis & Ecclfiæ 
Dei, à fcandalis & oppreflionis 
bus maliynorum , nofträ dclibe- 
rationc providimus, nuliifque tax 
men injuriis fracti, fed , Deco 
gratias , liberi , difpofti fumus 








310 Preuves de la Nouvelle Hifloire 


quæcumque pro ipfusEcclefiæ pa 
ce promifimus integrè férvare, 
& efficaciter adimplere , bonä &c 
Gncerà fide. Super quibus omni- 
bus dilectos filios oratores nof. 
tros ad te mox mittemus, de de 
omnibus te pleniùs informabunt, 
& quia forti tuo ab injuriofis 
horum conatibus , brachio nobis 
opus erit, nobilitatem tuam te- 
quirimus & hortamur in Domi- 
no , quatenüs interea , donec 
Oratores noftri advenient , co- 


hortes illas armatarum gentiuné 
uas habes , quibus ad pellen. 
de injurias , & moleftias, & pii 
propolfui noftri confequendum f:. 
vorem , utendum fe intendie 
mus, non abfolvas, fed manu 
tenerc fludeas , & eas utiliter ad 
hoc habere valeas | & {olitum 
tuæ pietatis , & devotionis mu- 
nus , prout opus fuerit, & intua 
nobilitate confidimus exhibere, 
Datum Scaffufiz , &c. 


Sequuntur Articuli, etiam mil cum fupradità Bulls, nd 
diéfum Dominum , fuper jufhificatione [ui receffüs. 


1°. Ualiter poftquam D. N. 
Papa, in civitate Conf- 
tantienh applicuit , ubi genera- 
le Concilium per ipfum fuerat 
convocatum ftetiffet fpatio trium 
menfium antequam quicumque 
ifvitati, feu RES pauci com- 
parerent pro diéto Concilio , Re- 
ge etiam Romanorum expettato 
per duos menfes, & illo adve- 
niente , ad ejus Requeftam Regis 
Angliæ Ambaxiatoribus expecta- 
tis tribus menfibus auditoque pro- 
greflu Ambaxiatorum Regis 
Franciæ ,idemD.N. cofdem Am- 
baxiatores Regis Franciæ decre- 
viflet omnind expectare s tan- 
quam fui primi ti inter Re- 
ges Catholicos, non tamen fuit 
in hoc exauditus : quinimÔ, An- 
glicis perturbantibus, Nationes 
de factæ fuerunt , videlicet 
allicana , quæ tunc carebat ca- 
pite, Ambaxiatoribus videlicet 
prædiétis, imd, & nullis Præla. 
ts Repni exiftentibus » duobus 
mpliciter exceptis, | 


rem, quod licet in Eccleña 
fan@a Dei extirpatie hzærefeon 
debeat efle principaliter re com- 
mifla , quarum defenfores nullos 
Chrifti fubjeétos Principes efle 
deceat, firque illud præcipue trac- 
tandum ih Generalibus Conci- 
liis, occurrentium verd moder- 
nis temporibus ftaret, memorlam 
damnando illius cujus fetam Jo- 
hann. Hus fequutus eft, & {e. 

uebatur , dogmatifabat, & fal- 
fs inftructionibus & do&rinis, 

pulum Dominicum fubverte- 
Le cujus , & quorum opini0- 
nes, tam per Univerfitatem Pa- 
rifienfem , quam peralias Uni- 
verfitates extiterunt reprobatz , 

uorum articuli mittentur ad 

hrifti fideles , & Principes, 
meimè ad D. Regem Francix , 
fuo tempore feriose, quiquidem 
captus extitit Ordinatione D. N. 
Præd. de illo tamen nulla fuit 
miniftrata juftitia , nec permii- 
fum quod contra ipfum fenten- 


tia ferretur ; quin imÿ procura® 
; FU 3 





du Concile de C onflance. | 327 


tom, requifitum , & inftigatum, 


per illum qui Concilii prædiéti 
. Ecclefiæ Protector , arpar 
at , videlicet Regem prædic- 


tum, quod ditus hæreticus re- 


axaretur , cum intimationibus, 
& minis defrangendis carceri- 
bus , cafu quo non relaxaretur. 
Item; quod licet in Concilio 
Generali non debeat Nationum 
fieri differentia, cum apud Deum 
non fit acceptatio perfonarum ; 
debererque dici congregatio 
Chriftiana fidelium , non majori 
valens uti vocabulo , nullaque 
deberet efle differentia inter Con- 
gregatos ibidem , imd-omnes 
convenientes in unum veille, opi- 
niones deberent in ublicum ape- 
rire, ut unius inAruétione in- 
formarentur alii, quoniam non 
omnes per omnia ; td certi per 
certa, & quot capita tot fenfus ; 
hoc tamen non Aie permiflum , 
quinimè ordinatumextitit, quod 
HAtbee natio illarum haberet 
untaxat unam vOcem ; licet in 
Natione Gallicanâ effent ibi cen- 
tum voces notabiles , & in Ita- 
lica totidem , ubi erant in illis 
nationibus ducenti Prælati per- 
fonaliter ibidem-comparentes , & 
de Anglicanä erant tres tantum 
Prælati, & cæteri Clerici no- 
men in numero. 
sr ,» quod fa&à Ordinatione, 
4e non effent nifi quatuor Na- 
ones , ut illæ haberent quatuor 
voces , unaque alteri æqui para- 


re à i 
tur , nullâ habità differentiä 


an _ meritum, & numeri ad 
Dita” rocurata extitit unio 
se ationum videlicet 
nicæ, & Anglicanz, quas 

x voluntati adduxit Rex præ 


diétus, & colligavit, & quia ni- 
hil fui propoñti confequi poflent, 
duabus aliis contradicentibus, 
erexit idolum , videlicet Patriar- 
cham Antiochenum ; Petri de 
Lung familiarem , & difci ulum 
abfconfum, & qui haétenüs, in 
Portu Veneris ordinavit, & fa- 
bricavit illas litteras injuriofas 
iniquiflimas , & damnatas contra 
æditum D. Regem Franciæ; 
&e ftatum fuum, & qui Patridr- 
cha di&um de Lunä , pot recef- 
fum fuum ad locum de Perpinia- 
no, aflociavit, & ibi per eum- 
dem , ad diétum Pacriarchatum 
eredtus extitit » qui Patriarcha 
fibi affociavir fex Deputatos € 
didtà natione Gallicanä , quatuoë 
ex illis Prælatis extra Regnum 
Franciæ, onnibus de Regnoejec- 
tis , qui» licet nullam haherent 
poteftitem crdinandi nifi au- 
diendi, & referendi tantum y ni- 
hilominds ordinabant » & ordi- 
nata per Concilium mutabant , 


& pro libito fuz voluntatis inor- 


dinatæ. : . 
Item , quod licet in Conci:18 
Generali, fecundum facrorum Ca-. 

voces hAbcre 


nonum fanétiones » 
non debeant nifi Cardinales ; Pa- 
triarchæ Archiepilcopi » à Epil- 
copi, quorum voces requirére de- 
bent in Seffione publicä , feu pu- 
blicis Seffionibus, & non IP pate 
ticularibus Confiliis, hxc tamen 
mutata fuerunt contrariis aflec- 


tibus , quoniam quifque ad dic- 
ta Conflia fuit admiflus , nullà 
fadtà differentià , an Cleriçus vel 
Laïcus , folutus, vel conjugatus ; 

raduatus , vel non graduatus , 
Poncltus , vel abjeétus, quo- 


rum voces , rejeétis vocibus Fræs 
| CE 


dic=. 








322 Preuves de"le Nouvelle Fiffoire 


Jatorum , acceptatæ funt ufque- 

uaque. Nonobftantibus contra- 
diionibus ipforum Prælatorum, 
& quod deterius eft, fi aliqui 
Prelati » COntra intentum iplo 
ram , ut malignantium loqui vel- 
lent ,. fuas intentioncs juribus 
fulciendo , fibilabatur , & fiebat 
eis tanta injuria, quod opporte- 
bat ip{os ee & abire 
confufos. 

Jtem , quod licet in Generali 
Concilio fit Principalis Chrifti 
Vicarius qui dat ef ipfi Conci. 
lio , ipfe tamen Romanorum Rex 
Concilii petiit Præfidentiam , in 
4 diverfis vicibus præfumfit 

e fato præfdere, quod nedum 
à jure communi exotbitat, imd 
& humana ratio hoc abhorret, 
& deteftatur. 

tem ,; quod licet in eifdem 
Conciliis debeant effe voces li- 
beræ, & ab omni improbitate re. 
motæ , verumtamen multæ fue- 
runt Cavillationes , promifliones, 
fubornationes | minæ., & terro- 
res » quibus caufantibus reman- 
fit fides in paucis , hoc eft vcri- 
tatis nunciandæ voluntas. Quo- 
niam die x1x. menfis Martii 
Rex præditus, in ipfa Congre- 
gatione Gallic. ne ad- 
venit , {eu adducens Nationes 
Anglicanam & Germanicam »qre 
proprio proponendo , quod dic- 
tæ duæ nationes ._deliberaverant 
fuper quâdam Ceduli, de qui in- 

ra fiet mentio, quam dlbens. 
tlonem volebat eis communica. 
re, ut ipfi Gallici, iphis Rege & 
nationibus præfentibus delibera- 
rent pariter; & quia per Amba_ 


Xlatores Franciæ & aliquos alios 


Objectum extitit , quod cum ip{æ 





nationcs per fe deliberaffent , vo. 
lebant & ipl per fe deliberare, 
&c ipfis bientibues fuit per dic. 
tum Regem refponfum , quod 
minor pars diétæ nationis erat 
fubjeta Regi Franciæ, & cum 
ipf Reyi Romanorum tres partes 
nationis erant fubjeétz, volebar 
quod aliæ dux nationes admitte- 
rentur : in fine videns non ne 
obtinere , furibundus qua re- 
ceflit, dicens , videbo nunc qui 
contra honorem meum veniet; 
quâ de causà, nullus , vel faltem 
pauci auf funt dicere veritatem, 
ob evidentem eis imminentem ti- 
morem. 

Item , qualiter D. N. obuulit 
liberè , & fpontaneè viam cef- 
fionis Papaiüs, contendentibus , 
& ejectis de Papatu, & per fa- 
crum Pifanum Concilium de hz- 
refi condemnatis cedentibus;quæ- 
quidem oblatio , licet effet in 
notabili formä , non fuit accep- 
tata per prædictas nationes, fed ab 
cifdem facta alia Cedula sine 
fima, & copiofa , credentes dic- 
tum D.N.à fuo faniflimo re- 
voçare propolito, per irritatio- 
nes quibus nonobitantibus , idem 
D. N. camdem Cedulam perdic- 
tas nationes fatam acceptavit, 
& illam ore proprio in publico 
Confilio legir, & conccflit de ea 
Bullam fieri. Ne 

Item , quod ea in craftino idem 
S. D. N. publicam Seflionem tc- 
neri se & poit celebra- 
tionem Miffz S. Spiritüs , iplam 
Cedulam iteratd in publico ke- 
git, ac etiam confirmavit. 

Îtem , quod illo expedi® vO= 
luit D. N. Sefliones teneri , & 
proccdere fuper reformatione Ec» 


Un oo a 
L +3 rs os e 





quod nunquam obtinere valuit, 
nifi quantum placuit D. Impera- 
tori, & ipfum inducentibus. 


Îtem , qualiter obmiflo capite | 


principali, & non habità confie 
deratione ad tam fandif. & lar- 
giff. oblationem, quam S. D. N. 
fecerat, petiitiden Rex Procu- 
ratores conftitui irrevocabiles 
per di&um D. N. ad diétam cef- 
fionem faciendam , quorum Prin- 
cipalis efle volcbat, & alios ad 
fui voluntatem Oï:dinandos, &c 
ultra, dié&tum Concilium non de- 
bere mutari altero loco Conftan- 
tiæ, nec ipfum D. N. fe abfen- 
tare à diéto loco, donec dictà 
fadti renunciatione, vel cefione, 
fuper quibus obtinuit perdictas 
fationes fieri fupplicationem dic- 
#0 D. N. qui D.N. fupplicatio- 
ni SD , utin Cedula fu- 
per hoc factä continetur , cujus 
-copiam mittimus. 

Item, quod idem Rex in vitu- 
a Romanz Ecclefiæ , & iphus 

. N. clhaufuram Palarii, &an- 
te cameram ipfius D. N. Hañti- 
Judia & magnas voces chororum., 
& tubarum totà die fieri pro- 
curabat. l 

Item, quod in præfentia iplius 
Regis Procuratum & conclufum 
extitit per Anglicos , quod -pro- 
cedatur ad captionem ipfius D. 


N. qui ita fanétiffimè, ut dic- 


tum eft, devotè .& exuberanter 
habuit , præfentibus in delibera- 
tionc ditorum Anglicorum , & 
illis contradicentibus di&ti D. 
Regis Franciæ Ambaxiatoribus. 
Item , quod di&tus Rex Roma- 
norum fecit per multos dies ve- 
nire exploratorces ufque ad Ca- 


& appun uabatu 


lent cedere, vel non; vo 


exprefsè & optante 
re ,ad ipñus Reg 


panda intentio iniqua » 
runt illi, nedüm ad D 


.ciæ, & totius 


_ cilio non permit 


condemna 


+" " du Concile de Conflance. | +33 


<lefiæ, & extirpatione hæzrefum,, 


meram D.N. #% una die, uîque | 
ad Cametam propriam , & 

letum, re 2 quôd fugere 
volebat, & quod deterius eft, 


-portas ville per unum diem te- 
nuit, & fecit teneri claufas, nub 


los Prælatos feu Clericos exire fo= 


ras Arr , imè veriüs , 


Caadinalibus volentibus ad fpar 
cium ire, Cxitus fuit Re r 
fueruntque pofiti cuftodes de die 
ac hoc, circumquaque pala- 


tium, per terrain ; & aquam: 


Jt:m , poftremo procurabatur;, 
r quod nunc 
cederet omnind, etiam aliis non 


cedentibus, nec clarificatis fi vel. 
Jentes 


quod idem D. N. ex nunc def- 


cenderet de Cathcdra ; & illa, 


d obedientiam nof- 
ret, credento® 
ç alium in €o- 
dem loco fub'ogare , & dimitto 
is vorum & dif- 
ft benè confide- 
quam ge- 
.N. imd 
ad confufionem D. Regis Fran- 
Cleri Gallicani , 
& fui Prz- 
êc providen- 


quanidm a 
gram vacua remanc 


prfuionem , & « 


cujus domus Regis » 
fati Confilii labore 
tiâ, tentum & conclufum fuite 
Concilium Pifanum, de quo Con- 
erunt mentionem 
fieri in Bulla prædidta , nec do 
tione corumdem. 

Rex fit pañlus,, 
in vituperium diti D.N. i à 
totius Ecclelræ, per Epifccpum 
Sarifberienfem ie de , quem 
idem Rex fecum duxit; & re- 
duxit, verba injuriofa cidem D. 
N. proferre, etiam à fide Catho- 
licà , de materià videlicet que 

s{ij 


Item , qualicer 











324 
ipfi erat fupra Papam , & fupra 

oncilium Generale, & licet D. 
N. fuiffet proteftatus de errore, 
& injuriä , non ob hoc fe redu- 
xit, fed potids temerariè » & fi- 
ne correctione & reverentià , re- 
ceflit cum codem Rege. 


Item, quod licet mdi&i Na- | 


tione Italicä eflent Prælatigume- 
IO Lxxx. vel circa, & multi 
ali Docores, & Magiftri No- 
tabiliffimi in Theologia , ‘Jure 
Eanonico , & Civili, qui, fuper 
occurrentibus in eodem Concilio 
extra Juris difpofitionem abhor- 
refcerent fine lege Icqui , con- 
forma ntefque fe cum pluribus No- 
tabiliflimis Clericis aliarum Na- 
tionum , & volentes juridicè 
agere, difputate , & concludere, 
non fuerunt tamen auditi , imd 
illa natio totaliter fuit abjeta & 
exclufa, ac pro non exiftente & 
comparente aus 

Quibus compenfatis, & aliis 
multis, quæ Jatids defcribentur , 
& mandabuntur per Oratores ex- 
preflos |, quæ merito metum in- 
conftantem , imd præftantiffimum 
animum inducebant, idem S.D. 


N. nolens fcandalifare Ecclefiam 


Preuves de la Nouvelle Hifloire 


fan@am Dei, & ne impediatur 
fan&iffimum propofitum , qued 
difpofuit perficere, & note 
cum difcretiffimo affenfu fidelium 
filii fui Ducis Auftriæ , in villa 
Conftantiz, de noëte, non fire 
Fou & difpendio perfonz 
fuæ , peditando per quatuor leu- 
cas, five milliaria cjufdem pa- 
triæ, quæ afcendunt fex kucas 
Franciæ, & ultra, venit ad lo. 
cum Schaffoufe : ubi tamen pri 
mÔ applicuit , refe@ione.natu 
rali KL » fcripfit PræfatoRe- 
81, Collegio Cardinalium , & 
Concilio prædiéto, quod non ad 
défugiendas viam perip{um oblæ 
tam, fed mortis volens evadere 
incurfum , & aliàs inconvenien- 
tia, ibi advencrat, ibidem ftans 
in fuä libertate plenaria. Signi. 
ficabat quod paratus erat, quod 
promiferat adimplere, & propter 
complere illa , velle accederc ad 
Franciæ partes , & inde appro- 
Pons locum ubi didus de 

una obtulit fe venturum , con- 
tinuando Concilium ad ditumlo- 
cum , vel alium , fi per DD. Fran- 
ciæ, & iplum facrum Collegium 
fuerit advifatum.. 


Lirtiers Mis ex parte Nationis Iralice , #d Principes 
en niverlitates de Italié, 


Acto-San@a Synodus in Conf. 
tantienfi civitate conpregata, 


Generale Concilium lepitimé fa- . 


ciens | Univerfis CEhrifti fideli- 
US. Gratia vobis & pax. Nova 
ux oriri vifa eft, gaudium , ti. 
A0» & tripudium apud omnes 
ktiftianos populos , dm pla- 
quille Deo Cétheretur vocare coe. 


LE 
tum , congregare fenes, ecordi-- 


_ hare Principes fpirituales populo- 


rum, quales appellat Deos, & 
lucem mundi ,.ut. fandificarent » 
& iHuftrarent Ecclefiam. Quid 
enim melius, quid f{alubrius 
jJueundius, &c cficacius pro te- 
trà fcifmatum , errorum ». Vitio® 
tumque diffuganda caligine;. ab 





| ds Concile de Conflance. | 
Es: Ecclefiæ finibus > &prore- 


uétione pis defideratiflimæ , 
ac fororis fuæ, pulchræ veritatis, 
necnon pro illius ,. qu præclarif- 
fima eft juftitie PATTES , fub 
debitis ordine, modo, & fpecie 
potuerant conferre , nobis oriens 
ex Alto , ad nos illuminandum, 
& dirigendos pedes noftros in 
Viam pacis, quam ut conveniren- 
tur Apoftol. viri , & feniores de 
Ecclekà >» Pañtores & Doétores , 
videre quid opus faéto effet ad 
priftinos ejufdem Ecclefæ præful- 

idos mores revocandos , quos in 
RO vitiorum monftra dla {os 
qui non perfpicit & de reiie ; 
cæcus, durus & excors eft. Sed 
væ mundo à {candalis. Heu quam 
nihilapud mortales tutum ab hof- 


tilibus infidiis illius, qui tanquam 


lo rugiens , circuit , quærens 
quem devoret, & fagittet in obf- 
curo reétos corde , perambulans 
terram , ut mille nocendi artes 
mille dolos exerceat : qui dor- 
mientibus atrà noéte corporis ho_ 
minibus , fuperfeminat ‘in agro 
Dominico zifaniam , tollens au- 
tem & fuffocans bonum femen 
verbi Dei, ut flagitiorum infæ- 
lix lolium , & fteriles dominen- 
tur avenæ , vepres, & urticæ. 
Hoc eft negotium perambulans 
in tenebris, quo incentore, fac- 
tum eft, ut iplo lucefcentis auro- 
ræ virtutum primordia, dum no- 
va rerum faciet, in Ecclefiæ re- 
gimen reformari per hoc Clariff, 
REnsEule Concilium cœpta effer, 

umque -orto fole juftitiæ exiret 
homo fpiricualis + ad opus fuum , 
beftialibus reclufis affectibus, ec- 


ri Fe nofter fuminus Pontifex, 


A Q 3 _ 
! Ô pictas ! tanquam ferre 


- 32 
lucem fulgentis hujus auroræ non 
fuftinens , fed eam , ut apud Job 
fcriptum eft, arbitrans umbram 
mortis, & velut, juxta fatyricum, 
admotæ trepidaret arundinis um 
bram , noétu, clim, præter ex- 

ectatum abiit, difceflit, & eva- 
, ambulans in tenebris , ac 
proindè , ficut res indicat , nef- 
ciens quo iret, relinquens infu- 

er fe fufpicionem fœdam , &c 


inhoneftam de fcifmate. Quid præ- 


terca dicent homines , nifi quod 
enunciavit re&tè Chrifkus, qui ma- 
le agit, odit lucem , & non venit 
ad lucem , ut non arguantur operæ 
ejus,& iterdm, merccnarius, quiz 
mercenarius eft.Qui fi dixerit,tre- 


mor, & tremor ceciderunt se 


me, viderit,ne forfitan idcircù fue- 
rit, quia demerfus erat inid | ni 
fequitur.Contexerunt me téncoræ- 
ConvenimusSanctitatem tuanr, Pa- 
ter beatiflimè , lugentes quærimus 
qui te fafcinant ; éc obfufcant 
tantum gloriæ perpetuæ fulgo- 
rem, quæ tibi La ges , x 
oblatione viæ cefllonis encomio 
accreverat , ut de te pifhm canc- 
rent homines iflud de Poetä ;fem- 
per honos homenque tuum lau< 
defque manebunt- Porro fatis » 
magnum ver nimis fé debue- 
rat fcandalifare fugà tali facrum 
præfens Concilium , & in ip{o to- 
tam quam repræfentat Ecclofiam., 
abfque ille quod verbis & livteris, 
ride indignafque convitioranr 
ncbulas evomeretipfe fumm. Pon- 
tifex adverfus idem. Concilium, 
fatagens in ipfum ,. fed fruftra, 
turpem fugs fuæ caliginenr , ve- 
Jut in myfticum folem refundere 
protinds itaque {cripht Regibus, 
Principibus ; & Univerfitasi &- . 
É fiÿ 








326 


cilium notantes, ad quarum ali- 
quas jam dilucidè cp ; 
.monftrantes quod in claram, fal- 
. vus Gc debitus honor,lucem veri- 
-catis impingit , & involvit fermet- 
-ipfum caligine. Conqueritur in 
alteris litteris , quæ pofterius ad 
nos, quamvis prius fcriptæ., de- 
dudtæ funt. Laudat in illis fugam 
fuam ex tribus, maximè ; interim 
. de erroneis enormibus injutiis pa- 
‘tenter inclufis fileret., cum fix 
-primèm inducit, quia femel unä 
“die portæ civitatis hujus Conftän- 
ticenfis claufæ fuerunt, ut nemini 
-pateret egrellus, propterea quod 
deliberationés non per votos, vel 
‘vota fingulorum, re per Natio- 
nes petcbantur , contra morern 
‘Concilii generalis ; deniquè qued 
per violentias quafd. impreflivas 
in hoc cœtu:, non erat animus in 
-confulendo vel deliberando liber; 
‘atvero fucatus hic & umbratilis, 
non tam caufa excufationum', 
‘quam accufationum color facili- 
‘ter evanefcit, fi res , ut geftæ funt 
-profpiciamus in folido , [umen 
veritatum introfpiciamus  pri- 
-müm, & videbimus quæ À 
-Summ. Pontifex, prius Edicta de- 
derat fub anathematis comminà- 
‘tione nequifquam ab hoc facro 


‘Concilio præfumeret illicentiatus 


abire. Comperiebantur nihilomi- 
nûs multi tranforeflores hujufmo- 
‘di fententiarum fpiritualium , ac 
pes ndbitue diffolutio 
oncilii, ita ut Sereniff. Regem 
Romanorum monetet Papa , quod 
de ipfum adhiberetur provifio. 
: Provifum eft una tantm die, nec 
integra , per cuftodes civitatis:, 
*-ut portæ quidem non clauderen- 


pér re 
tiit, præfcivit, & pa Q 
Prælatis audientibus:, eodem vef- 
pere futuürés “ejufmodi fux-Mo- 
tus, quibus in pe icultés 


em 


Prewves de Ta Nouvelle Hifloire 


-delium ‘litteras ‘hoc facrds. Con- : 


tur, fed cuftodirentut ; que aË 
que interim efhcacior fpiritualis 
provilo fat: éft prohibens recef- 
fum talem ; perniciosè continuane 
tem. Etfi putaverit idem D.N, 
Papa , propter fe, non propter 
alios hoc factum fuifle, tanquafh 
violenter detineri quereretur ; 
adjiciens quod fi apud Sereniff.& 
unionis Ecclefafticæ ferventiili- 
mum profequutorem , Regerh Ro- 
man. & Hungäriæ femper Auguf. 


tum fuiffét animus & ‘voluntis 
-coercéndi perfonar D. Papz nt 


diffugeret , hoc utique poftim 
erat, Deo permittente A 
in fua poteftaie , nam& iple Rex, 
Ériores ‘fide ee prælen- 


am , multis 


aderat viribus obfiftere : fed no- 
luitip{e fortiffimus in armis, fed 
fortior in promiflis, & in fide. 
Cæterum texitur in cafu ee 
quod deliberationes datæ funt pet 
Nationes non per fingularium vo- 
cés , qui modus procedendi tentus 
& habitus'viam utramque com- 
plexus eft, at plus ordinis & en 
pendii ,quanto minor erat mul- 
titudinis confulio , fervatetur 
undè per Deputatos folemnes Na- 


-tionum, primÔ figillatum, poit a i 


junétim -communicato .Goneili®, 
de hinc per ipfas Nationes ; © i 
fingulis fua vox libera ‘erat, tal 
dem -collectis in unum Nationt- 


bus,acRRK.P Pp. Cardinalibus s 
in feffione public , quærebatit 


-palam fuper fingulis articulis ad- 


vifatis, & præconciliatis , ee 
cerent, præmifsà lectione EX pi. 


‘ca Conciliorum formé, ut Cu! 





‘ Du Concils de Conflance. $19 


bet liceret dicere quid veller, 
quatenus doceretur ; vel doceret. 
Arbitramur ex his perfpicuum 
offe quod ritè, prudenter , & rec- 
té procefht hæc Synodus. Scd do- 
lot fortaffis D. Papa non præva- 
Mille multitudinem quorumdam 
titulatorum convocatorum fedu- 
KB, & certatim concurrentium, 
7 quia multi effent numero, 
ed pauci gravitate, vel merito, 
nos ipli AN Date » & evanuec- 
runt fubird , tanquam nebulz 
matutinæ. Poftremd fuiffet nimia 
hiberalitss omnium ad hanc fà- 
cram Synodum confluentium , 
fic intenta reliéta per quofdam D. 
Papæ , ne de eo verbum fiat car- 
naliter complacere volentes, im- 
pingere caput ejus adulationis 
oleo, ut in ipfos odor lucri re- 
Aucret , quemadmodum nullam 
cognovimus per nos ipfos , & nof- 
tros impreflionem , quominds fas 
haberet unufquifque , in hoc cæ- 
tu celeberrimo confulere , & de- 
liberare id quod velet, ex pro- 
pria, vel aliena fententia abfque 
congentione vel æmulatione tali, 

uæ deberet charitatem rumpere, 
vel tollere libertatem. Definat er- 

o communis Paftor fugiens con- 
tumeliis laccffere gregem fimpli- 
ei longanimitate volentem per- 
fftere. Corrigat potiüs fapienter 
fcandalum fui receflus , celeri ad 
nos pulchroque regreflu , ubi tuta 
funt omnia. Nolit obfecramus, 
nolit faluberrimasm, diviniflimam, 
& fummè neceffariam hujus fanc- 
till. cœtus autoritatem quærere 





viis obliquis quomedolibet dif- 


 folvere , nam fruftra jacitur rete 


ante oculos pennatorum , vel cre- 
dat effe nobis oculos. Sumus au- 
tem oculati, Deo propitio, neque 
enim Argo fabulantes Pœtæ toç 
dederunt oculos, quam iftud ha- 
bet Concilium , oculis plesum, 
ante, &c retrù, quibus partem 
fpectat utramque , quibus intue- 
tur non tam verba quam opera, 
prout jubet Jefus Chriftus. Nam 

ualis eft vox ifta, ceflionem of- 
É , juro , & voveo , fi tena. 
cior , & ferwentior operum clan- 
gor reclamet atque contradicatp 
petimus denique , precamur , & 
ôbteftimur omnes in communi 
Chriftianos , per ipfam omnium 
benè viventium matrem charita- 
tem, per fi quid de totà Chriftia- 
nitate nos tot variis cafibus, tot 
dificultatibus viarum , tot fump. 
tibus, curis , atque laboribus agi- 
tati, bene meruimus, per fi quid 
donum fidei gobis reli@tum cft, 
quærere tantummodd quæ Dei, 
non noftra funt , in ædificationem 
Ecclefiæ , nullo paéto declinetis 
cor veftrum in verba malitiæ con- 
tra nos audienda , in diflipatio- 
nem hujus ficri Concilii , devo- 
tiflimo concordique totius penè 
Chriftianitatis affenfu divinitus 
inchoati. Sic vos adjuvet, bene- 
dicat, ædificet , dirigar, & con- 
firmet fponfus Eccleliæ, cujus re- 
formationem in omni virtutum 
decore quærimus , Jefus Chrif. 
tus , qui cft Deus bencditus in 


. fæcula, Amen. Datum, &c. 


& 


“ 








328 


Preuves dé la Nouvelle Hiffoire 


° Conflantis die xvii. Aprilis T4TS. 


N vigilia verd Dominicæ in 

D ramis Palmarum , Cancella- 
rius Ecclefiæ Parifenfis | poft ce- 
Jebrationemunius Miffæ lens 
ex ordinatione quatuor nationum 
prædicavit, & fundando autori- 
tatem Concilii generalis fupra 
Papam , & fuftinendo viam cef- 
fionis, adverfus quam modis obli- 
quis plures vel prælumcebant, 
ofuit xr. confiderationes , cum 


fuis dedu&ionibus , correlariis , 


& probationibus. 

Prima eff. Ecclefaftica unitas 
ad Chriftumfit, & agglutinatur 
per amorofum Spiritüs fanéti vin- 
culum , mediantibus divinis cha- 
fifmatibus , tanquam qualitativis 
difpofitionibus | reddentibus in 
corpore myftico complexionalem 
harmoniam vivificam, & ducen- 
temad opera fpiritualis vitæ fuff- 
cienter exercenda, | 
2. Ecclefñaftica” unitas »s ad- 
num Caput fecundarium, quod 
dicitur fummus Pontifex Chrifti 
Vicarius, fœcundior eft, multi- 
is > & major quam fuerit 
Ongregatio SYnagoge, & quam 
fit Congregatio civiljs fub Rege 
uno Rettore vel Imperatore, 

3° Ecclefia habct potcftatem 
feu facultatem, ex vivifico ver- 
mine fibi infito per Spiritum fanc- 
fum, quod feipfüm poteft conti- 
nuare 1n integritate, & unitate 
membrorum es ,» tam eflen- 
tialium , feu formalium , quam 
Mmaterialium , atque flugntium. 


4: Ecclefia habet indefectibi- 


Jem Sponfum Chriftum, fic, quod 
lege ftante, nec Chriftus poreft 


fponfæ fuæ Ecclefiz, dare libel. 
lum repudii , nec contra. 

se Ecclefia non ita ligatur Ma. 
trimoniali vinculo ad Vicarium 
indefe&ibilis fponfi, quin mutud 
{e poffint abfolvere , & dare libel- 
lum repudii, 
_ 6. Ecclefa, vel'generale Con- 
cilium eam gepræfentans , eft re- 
gula à Spiritu fancto dire&a tra- 
dita à Chrifto , ut quilibet cujuf- 
cumque ftatus , etiamfi papalis 
exiftat | eam audire , & eidem 
obcdire teneatur, alioqui haben- 
dus ef ut Ethnicus, & Publica- 
nus. Patet ex immutabili IcgeDi. 
vinä , Matth. 18. promulgatä. 
Defcribitur autem : fic generale 
Concilium , vel defcribi potelt. 
Concilium generale eft congregs” 
tio legitimè faéta ad aliquem lo- 
cum, ex omni ftatu Hierarchico 
totius Ecclefiæ Catholicæ, nulla 
fideli perfonä, quæ audiri requi- 
rat exclu:à, ad falubriter traétan- 
dum & ordinandum ea quæ-de- 
bitum regimen ejufdem Écclefæ 
in fide, & moribus requirunt. 

7. Ecclefia, vel generale Con- 
Cilium, dum , aliqua diétat regl- 
men Ecclefiæ concernentia Papa 
nonfic eft fu pra juraetiam pofitiva, 
quod poflit pro libitu diffolvere 
talia didtata per Ecclefiam, eo mo- 
do & intentione quibus diétata 
& conclufa funt. | 

8. Ecclefia; vel generale Con- 
cilium , quamvis non poflit tolle- 
re plenitudinem poteftatis papalis 
à Chrifto fupernaturaliter , & mi- 
fericorditer collatæ, ages tamen 
ufum ejus Jimigare fub certis r6- 

| guise 





Du Concile de Conflance. #5: 


 gulis, & legibus inædificationem 


Écclefiæ propter quam papalis au- 
toritas alicui homini collata eft, 
& in hoc eft totius Ecclefiafticæ 
reformationis fundamentum. 


. . 9. Ecclefia, vel generale Con- 


cilium potuit & poteft congre- 
gari, five expreflo confenfu , vel 
mandato Papæ, ctiam ritè elccti, 
& viventis, in multis cafbus. 
Unus inter cæteros eft , fi accu- 
fatus & evocatus fit , ut audiat 
Ecclefiam , juxta legem Evangeli- 


cam, cui legi fubjeus. ft, & 


ipfe renuit contumaciter Eccle- 
re convocare : alius cafus eft 
fuper contendentià plurium de 
Papatu : alius cafus, ubi materiæ 
grandes concernentes regimen Ec- 
clkefiæ veniunt terminandæ per 
generale Concilium, & Papa re- 
nuit contumaciter illud convo- 
care : alius, fi jam diétatum fit 
per generale Concilium , quod 
debeat tali, vel tali tempore con- 
vocare. | 

16. Ecclcfia, feu generale Con- 
cilium præcipuè deb intendere 
cum pro'equutione unionis per- 
fetæ ad extirpationem errorum, 
& emendationem errantium,, fine 
perfonarum acceptione. Simili. 
ter ad hoc quod Hicrarchicus 
ordo Ecclefiafticus Curatorum & 
Prælatorum multipliciter turba- 
tum reformetur , ad fimilitudi- 
nem cœælcftis Hierarchiæ , & con- 
formiter ad regulas primiths inf- 
titutas.  e 

1x. Ecclefia non habet efñica- 
cius medium ad generalem fui 
iplus reformationem , quam fi 
ee generalium Conciliorum 
continuatio, celebrationem Pro- 
wincialium non omittendo. Item 


fuit, & dedit duodecim cafus 
in quibus Ecclefa quæ eft fponfa 
libera, & liberior, quam Vica- 
rius fui Sponfi , poteft darc Vi- 
cario Sponfi (ilices Papz, li- 
bellam repudii , fine culpä Papæ, 
fed non fine causâ, quia hocexi- 
git vel evidens utilitas, vel ne- 
ceflitas Ecclefiæ, vel incertitudo 
Eledionis, vel mortis, vel ma- 
nifeftum periculum fcifmatis. 

Die vERd MarrTis xxvi. 
menfis Martii anni prædiéti, faéta 
eft Seffio in Ecclefa Conftantiæ, 


ae fequitur. 1° D. Cardina- 
{ 


s de Cameraco , Pontificalibus 
indutus , celchravit Mifflim in 
navi Ecclefæ, loco folito, & D. 
Cardinalis Florentinus ftecit in 
Sefione , & Archicpifcopi aut 
Epifcopi ferè zvr. Abbatces ver. 
XXV. Omnes mitrati, & Capati, 
more folito, & fimiliter D. Im- 
petator ffetit in fuo Imperiali 
Statu, decoratus coroni , cum 
veftimento purpureo , tribusDu- 
cibus afiftentibus , quorum unur, 
fcilicet Dux Bavariæ , coram co 
ftabat | indutus chlamide. pur- 
pureâ, cum pilco , tenens in ma- 
nibus pomum aurcum cruce fu- 
perpolitä, & erata dextris Impe- 
ratoris: Item alius Dux tenens en- 
{em cvaginatum, à finiftris, cum 
chlamide & pileo , ut alius. 
Item coram Mhajeftate Imperiali 
flabat alius Dux , tenens fcep.. 
trum auratum , & per totam 
Miffam , & Sceflionem ftetit in 
Cathcdra Prxfitus Imperator , 
tollens quandoque à capite ce. 
ronam in humiliationibus , & 
Orationibus Mitlæ. 

Tandem celebratà Mifsi , fuit 
inchoata Antiphona, Exawd; nos, 


T1 





= -—— — 








33% Preuves de 14 Nouvelle Hiflhire Le 


&c. cum verficulo , & Pfralmo 
Salvun m: fac, & re aflumto 
Exaud;: nos ,; Cardinalis fecit 
Orationem ad materiam perti- 
nentem : quo facto, fuit illicè 
incœpta Letania, genibus flexis, 


cum Orationibus pluribus , ad. 


materiam pertinentibus, & fta- 
tim cantatus eft Hymnus, Pen 


. Creator, genibus flexis , cum ver- 


ficulo, Emitte Spiritum ruum , 
creabuntur , & poltea D. Cardina- 
lis dixit Orationes pertinentes. 
Quo fiéo , filentio proclama- 
to, fedebat Cardinalis Florenti- 
nus in Cathedra remota ab Altari 
ferè per duas tofias , tendens ver- 
fus chorum Prælatorum, qui le- 
git Ordinationes , Decreta, De- 
hiberationcs, & Statuta per Con- 
cilium ordinata, quæ fequuntur. 
Æxtant in Editione Parif. Con- 


cilior. ann. 2672. tom, X11. p.17: 

Nota, god Cardinales de Ur 
finis , S, Marci, © de Salutiis,: 
iverant ad Papam, ex parte Colle. 
gi Cardinaliumn , ad [ciendum ple-. 
nits [bam intentionem. Item Car. 
dinales de Pifis, de Chalanco, Ban 
renfis , S. Angeli, Brancaflus , de 
Columna ; de Comitibus, iverant 
ad confulendum Papa qued revers 
teretur. Cardinalis Hofhenfs erst 
infirmus. Cardinales vero Laudini 
fs, de Veneriis , ® de Flifco non 
reputabunt eis honeffum ; elfe indic- 
t& Seflione. a 

Pojiea legit idem D. Cardinalis 
Florentinus exbortarionem fequen- 
tem , fumtam de bibris Pontifical= 
bus , © Conciliorum. | 

Ecce fanciflimi Sacerdotes, &cs 
in Edit. Pari. ibid. 


Sequitur Oratio pertinens ad premil[s. 


| Sfumus Domine fancte Spi- 
ritus. Affumus quidem pec- 

cati immanitate detenti, fed in 
nomine tuo fpeciiliter agoregati. 
Veni ad nos, & efto nobifcum , 
& dignare illabi cordibus nof- 
ris : doce nos quid agamus , quo 
gradiamur, & oftende quid efh- 
cere debcamus , ut te auxiliante : 
tibi placere valeamus. Efto falus, 
fuggcftor | & affector judiciorum 
noftrorum , qui folus cum Deco 
Patre, & ejus Filio nomen pofli- 
des gloriofum. Non nos patiaris 
po effe juftitiæ, qui 
ummam diligis æquitatem. Non 

in finiftrum nos ignorantix tra- 
hat, non favor fleétat, non ac- 
CEPUO muheris, vel perfonæ cor- 
*uMpat : {ed junge nos. tibi cff- 


caciter , foliès tuæ gratiæ dono, 
ut fimus in te uniti, & in nullo 
declinemus à vero que in 
nomine tuc colleéti , fic in cunc- 
tis tenceamus cam pictatis mode- 
ramine juftitiam, ut & hic, à 
te in nullo diflentiat fententia 
noftra, & in futuro , pro benè 
geftis, confequamur premia fem- 
piterna. Per Chriftum Dominum 
noftrum. 

Die Mercurii majoris hebdo- 
madæ , Cardinales de Urfinis , $- 
Marci, & de Silutiis, redcuntes 
à Papa, retulerunt quod Ex non 
erat intentionis divertendi à plæ 
miflis, nec Concilium diflolven- 
di : im volcbat conftituere Pro- 
Curatores ad cedendum in forma* 
de regreffu autem fpem non d# 





du Concile de Conflance. EL 


ant, & ided proceflerunt natio- 


nes ad ulteriora , propter quod 
penultimä Martii, in vigilia Paf- 
chæ, fuit faéta Seflio , quæ non 
fuit completa, propter abfentiam 
Cardinalium , qui noluerunt in- 
terelle, & ided fuit prorogata 
ufque ad Sabbatum in Albis, Vi- 
gilià de Quafimode , vi. Aprilis, 
ubi determinatum eft quod qui- 
cumque , cujufcumque Statüs vel 
Dignitatis, ctiamfi Papalis exif- 
tat, qui mandatis, Statutis, feu 
Ordinationibus aut præccptis hu- 
jus fanctæ Synodi, & cujufcum- 

ue alrerius Concilii Generalis 
Iczirimè congregati , fuper præ- 
miflis, feu ad ea pertinentibus 
factis vel faciendis obcdire con- 
tumaciter contemfcrit , nifi reli- 
pucrit, condignæ pænitentiæ fub- 
jiciatur , & debitè puniatur , 
etiam ad alia juris remedia , fi 
fuerit opus, recurrendo. 

Adhuc exiftente D. N. Scaf- 
fufñix, Sacrof. Generale Conci- 
lium mifit ad eum Cardinales Al- 
banenfem, & S. Marci, qui ip- 
(um ad reditum in civitatem 
Conftantienfem , oblatis debitis 
{ccuritatibus, humiliters & de- 
votè cxhortarentur , & ad confti- 
tuendum Procuratores,ut aliàs re- 
quifitus extiterat , pro explenda 
unionis Causa excitarent ,ac etiam 
cidem renuntiarent , quod fi ibi- 
dem ftare vellet, hoc ei Conci- 
lium permitteret ; ipfum D. Pa- 
pe etiam .adverterent , ipfum 

concilium efle vocem , ac per- 
fonam Populi Chriftiani, & ple- 
nam autotitatem habere., contra 
eum, qui collidere aut pertur- 
bare tantam RKeligionena atten- 
farst. 


Præfati verd DD. Cardinales 
à D. Papi redcuntes, aflociati 
pluribus BR clatis & notabilibus 
viris, xxvir Martii in Palatio 
Apoftolico de mane, præ'entibus 
pluribus Prælatis , quatuor Na- 
tionum , Cleri, & Populi mul 
titudine permaxima , ac Impere- 
tore, & Ambaxiatoribus Regis 
Franciæ, & aliorum Regum, & 
Principum , per Ccdulim obtu- 
lcrunt quæ fcquuntur. 

Primo quod D. N. conftituet 
Procuratores ad cedendum nomi- 
ne ipfius, ip{o abfente , vel no- 
lente, nifi detincretur invitus : 
in omnem cafum in quo D. N. 
juxta formam Cecdulæz datæ fu- 
per Ceflione præmilsà , juratà, 
& vorà, cederc tencretur: fi ta- 
men eidem D. N. darctur bona 
fecuritas , tolleret exceptionem de 
fui detentionc. 

2°. Quod Procuratorcs cffent 
omnes DD. Cardinales , ita quod 
tres Cardinales poffint in forma 

radida facere Ceflionem. 

3°. Quod conftituct octo Præ- 
latos cligendos ut fequitur. Vi- 
delicet quod Concilium nomina- 


* bic de diverfis Nationibus x x x. 


& ex illis D. N. eliget virr. & 
cx illis octo, tres de tribus Na- 
tionibus , qui mandatum Ccfio- 
nis cxequentur. 

4°. Quod D. N. conftituet Vi- 
carios , ad negotium Concilii, 
omnes & fingulos Cardinales qui 
crunt præfentes in Conftantia, 
qui de ipfis conftituent unum in 
Præfidenteim. 

5°. Quia contingct aliquando 
D. N. quandiu erit abfens , in- 
digere Confiliis Cardinalium aut 
diéti Cardinales , vel aliqui eo- 

| Tri | 











331 Preuves de la Nouvelle H ifloire 


‘rum indigebunt D. N. habebunt 


libertatem eundi & redeundi, 
quoties, & quemadmodum vo- 
lent, remanentibus tamen femper 
aliquibus in bono numero , in 
Conftantia, & quicumque erunt 
femper Vicarii. 

6°. Quod agatur de provilione 


D. N. Papæ poft Ceflionem, 


quamvis ipfe non petat. 

"7°. Quod dabit Bullam de non 
diflolvendo Concilium , ante per- 
fc@uim tractatum unionis , & in- 
formationem Ecclefiæz fufhcicn- 
tem. 

82. Quod Rex Romanorum & 
Concilium reddant D. N. Pa- 
pam fecurum & liberum, & quod 
perfona ejus ubicumque fucrit, 
erit in fccuritate & libertate ex 
nunc , & in omni cafu , etiam 
poft Ceflionem erit liber & quie- 
tus ab omni moleftiä, & querela. 

9°. Quod juxta pctitionem Am- 
baxiatorum Regis Franciæ, per- 
manebitin partibus iftis vicinis, 
ad unam vel duas dietas, aut cir- 
ca, per fpatium menfis, vel quin- 
que feptimanarum, fi dabitur bo- 
na fecuritas Sanétitati fux , tam 
in ftando, quam etiam poftea in 
eundo, & Duci Auftriz non fict 
novitas, vel moleftia guerræ, fal- 
tem ad certum tempus. 

Lp°. de Curia verè videtur Sanc- 
titati fuæ, quod deberet effe apud 
eum , quoniamSummus Pontitex 
malè poteft efle follicitatus ; fcd 
in hoc datus eft modus , ad fuf- 
penfionem Cedulæ & Sententia- 


zum contra Cortifanos , ufque ad 


Dominicam Qwa/fimodo. Interim 
mittitur ad Sanétitatem fuam per 


.DD. de Collegio , ut ita difpo- 
hatut , quod nec Sanctitas fua re... 


BUS nt = 


mancat folitaria , nec detur mas 
teria diflolutionis Concilii. 

Die xxx. Martii, in Vigilia 
Pafchæ , Ordinationes, & def- 
nitiones fequentes publicatz fue- 
runt in Séflione Concilii gene- 
ralis. 

IN NOMINE Sanctæz, & indi- 
viduæ Trinitatis, Patris, & Filii, 
& Spiritüs fancti. Hzæc S. Syno- 
dus generale Conftantienfe Con- 
cilium vulgariter nuncupata, pro 
extirpatione præfentis Éifnas : 
ex contentione contendentium de 
Papatu ortä, & continuatä, ac 
unione , & reformationc Eccic- 
fix Dei, in capite, & in mem- 
bris fiendà, ad laudem Omnipo- 
tentis Dei in Spiritu faréto legi- 
timè congregata, ad conf.quen- 
dam facitids , fecuriüs, & lite- 
riùs unionem ac reformationem 
Ecclefiæ Dei , ordinat, definir, 
determinat , decernit, & decla- 
rat , ut fequitur. . 

Reliqua babentur in Jupraditla 
Edit. Parif. 

Die verd vis. Aprilis, in 
Congregatione Nationis Gallica 
næ , in Domo Prædicatorum 
Conftantienfium , fuit leéta Bul- 
la, fuper excufatione receffus Pa- 
pæ de Scafufiä fub häc forma. 

Johannes Epilcopus fervus fer. 
vorum Dei , univerfis Chrifli f- 
delibus præfentes litteras infpec- 
turis, falutem, & Apoftolicam 
benediétionem. Univerfitati vel- 
tre, & veftrum fingulis innotef- 
cat, quod cum | où js metum ; 
qui meritù cadere poterat 1n° 
conftantem virum , de Civitate 
Conftantienfi dilcefferimus ; & 
ad Scafufiæ Conftantienfis Diæc- 
oppidum pervencrimus, CIEd6A* 








* du Contile de Conffance. 333 


_æes ab inde polfe omnia & fingu- 


la practicare, qux forent ad pa- 
cem, & unionem Ecclelæ fanctæ 
Dei, quam de die in diem cor- 
dialius expeétamus , caufante hu 
mani gencris hofte impedimenta 
fupervencrunt talia , quod exin- 
de feriâ vi. majoris hebdoma- 
dæ , poft celebratum officium, 
ingravefcente aëris tempeftate 
permaximä , nos opportuit ab 
inde difcedere , etiam propter 
metum qui meritù cadere pote- 
rat inconftanteñ , ut loco, & 


|tempore congruis ; & fecuris, 


etiam in generali Concilio, ubi, 
& quando tutus ee acceflus, 
luce clarids cftendetur : & quam- 
vis mors cenfeatur terribilium 
omnium ultimum , illim , nec 
alia quæ nobis imminebant gra- 


| 
| 


| 


viffima pericula tantum formidas 
vimus , ficut hoc unum, ne ex 
hoc occafione captatä, Petrus de 
Luni , clim Bencdictus XIII. & 
Angelus Corarii, Gregorius XII. 
in eorum Obedientiis nominatt , 
allcgantes impreflionem nobis il- 
latam , fe quoque retraherenta 
ceflionc prætenfi juris quod ha- 
bent in aout , & fic perturba= 
retur effcétus pacis , & unionis 
hujufmodi , ad quarum verum & 
falutarem effcétum fuprema defi- 
deria noftra tendunt , & quan- 
tüm in nobis erit , ad hoc ut pax 
& unio fubfequantur hujufmodi, 
in nullo ne , feu ftudia 
noftra quomodolibet fubtrahe- 
mus. Datum Lauffenberg , Bafi- 
leenfis Diæccfis 2. nonas April. 
Pontif. noftri anno v. 


Illo verd tempore Univerfitas Parifienfis [cripfit Domino 


nofiro in bunc modum. 


Acem Ecclefafticam Bcatifli- 

me Pater , totannis, totque 
laboribus , & impenfis quæfitam, 
per veftram fapientiam , atque 
charitatem videtur operatura D'i- 
vinitas , fi facri Conftantienfis 
Concilii, ac Veftræ Sancitatis 
idem fuerit animus pariter, & 
affecétus , neque tantum valcbit 
dividentis malignitas , quin vo- 
bis in unum convenientibus, Spi- 
ritus fanétus animos fidelium in 
pacem &c unitatem agat. Cui con- 


cordiæ , non fine divino motu 
-nuper dedit ftudiofam operam V. 
.$. cum Ecclcfiæ fanctæ Dei dare 
.pacem per viam puræ, & fimpli- 
cis Ceflionis , aliis per Pifanum 
.Concilium de Papatu ejectis fi- 


militer cedentibus , ac etiam in 
Ad cafu per quem pof- 
et haberi ’unio, fpopondit , ju- 
ravit, & vovit in quo patuit af- 
fectus religiofx pictatis, & verè 
patris ad filios Re compafñño. 
Nam fi vera mater à Salomone 
probatur, quæ materno carerc ti- 
tulo, quam pucrum funcitæ fe- 
cifioni permittcre: quantd ma- 
gis fummus Pontifcx paternam 
affeétionem patefecerit, fi Eccle- 
fiæ jamdiü lamentabiliter divifæ 
reintegrationi fuum Dominatum 
pofthabucrit , atque præfiden- 
tiam > Itaque non modo cum men. 
te » & intentione facri Concilii, 
verüm etiam cum paris defideriis 


totius Chriftianitatis , & cunc- 


Tt iij 





= — = : 
RS —— DORE + | maso ee ne 


Loncin CU és 
an nn) à 


TO HEC 





34 Dreuves de l# Nouvelle Hifhtre 


torum mortalium quos nulla iftic 
agitat væfania, iis votis atque 
iuramentis V. S. videtur eguiife. 
Kon quod in hoc facte cjcétis de 


Papatu fit defercndum , quamvis 


& ceorum animas in Domino lu- 
cri facere fatagerc debctis, fed 
quia tot populis, Regnis, Na- 
tionibus illos fcquentibus, & for- 
taflis in altercationem immenfzx 
difccptationis aliàs venturæ con- 
fuli opportuit, quorum filutem 


veftræe Præfidentiæ, in veftris vo. 


tis & juramentis prætuliflc vi- 
demini. Quod fi operis ab effectu 
probatum rofequutumque fece- 
rit, quamdiu terrarum orbem 
 L genus accolet , vgftras 
laudes celebrabit omnis ætas, & 
pro abdicatione honorum Imo- 
mentaneorum, Cum merito præ- 
mii fempiterni erit vobis para- 
tum nomen, cæteris lonsè tie 


fius. Verum Beatiflime Pater in 


hâc re nos unus movet fcrupulus, 
quod audivimus V. $. à Conftan- 
tia Scafufiam feccflille. Non enim 
eft ille locus potior ad amplitudi- 
hcm facri Concilii, ac tantam 
rem gerendam. Deinde Conftan- 
tia FE V.S. fuir clc@a , & per 
obcdientiam veftram humiliter 
TeCepta, Cæteris etiam gratior vi- 
debatur , utpotè granis locuples , 
& ornatu civitas. Nec videtur 
quomodo tali vulneri medelam 
atferre poflit hæc mutatio. Poftre- 
mo in e urbe V. S. habebat 
amantiMimum, chriftianiffimum, 
& invictiflimum Imperatorem, 
qui tranquillitatis a 
præftare poterat, & injurias om. 
nes propulfare. Habebat facrum 
Collcgium Caïdinalium , quod 


non modà pro fecuritate vefträ > 


verum etiam pro honore veftre 
atque glorià once decer. 
taflet. Habcbat denique totam Ec. 
clcliam fibi obedicntem, long 
cæteras fuperantem, in qui crat 
non minima Galliarum natio, 
quæ ne minimo quidem verbo V. 
S.offendi perinifillet. Ubinam igi- 
tur SS. Pater ; perfona veftra ce: 
lebriüs , fecuriàs, atque devotiüs 
tradabitur , quam in urbe vobis 
devotä, per vos eje&ài, cum Ec- 
clefiä vefträ, cum Imperatore 
Chriftianiflimo, &-cum cæteris, 
de veftris votis, & juramentis 
fanifl. Veftræ Clementiz omni 
die - congratulantibus ? Non cft 
aliquis tam ignarus rerum, tam 
rudis in re chriftiana, tam ni. 
hil unquam de publici pace ac 
falute cogitans, quin inelligat, 
ubi in facramento pacis dandz 
mancbit V.S. ee facrum, 
& ejus partes univerfas omnem 
Revercntiæ cultum quem morta- 
lem mortali præftare fas cf, vef- 
træ Perlonæ præbituras. 
Pofteà cogiter V. S, Clementiff, 
Pater, ai eft in tractatu quæ- 
rendæ pacis, à Sacro Concilio 
difcedere feu diflidere, an Le 
mum fufpeétum , an fecun um 
damnatum , & fi probabilis dif- 
cedendi caperetur occafio, nulls 
tamen  inveniretur difidendi. 
Quod fi hoc Concilium velle quif- 
quam videbitur oppugnatumil ; 
videritne Sacri Pifani Concilli 
validius telum fentiant inconcui- 
fa fundamenta. Ablit, Beatilf. 
Pater, nein tant re S. V. à 5acr0 
Concilio difcordet : hoc enim ef- 
fet ab Ecclefià Dei difcordarc, 
Abfit à glorià nominis veftri quoc 


+ 


facrum Conciliygm fine præféntts 


RE —— 


* du Concile de Confiance, ” | 335 


veftri , tém tam grandem , vel 


tratet vel terminet. Unum eft, 
Sanciff. Pater , ut nullum habea- 
tis in hâc re priorem, nec per- 
feverando fortiorem propterea fup- 

lices S. V. oramus, & per fanc- 
tam Ecclefiam, extra quam qui 
fe ponit, fe perdit, obfecramus, 
ac etiam per paccm afperfione 
Sanguinis Jefu Chrifti nobis pa- 
satam obteftamur , ut vifcerum 
mifericordiæ Dei noftri memores, 
in facris votis & juramentis vef- 
tris maneatis, & Conftantiam ad 
fratres & filios veftros devotifh- 
mos , imd ad Eccleliam Dei & 
vcitram redeatis. Ovili Domini- 
co Papatus ambitione ac domi- 


nandi libidine tutpiter divito, 


: pee univerfalem , cum Conci. 


io Ecckcfiæ illic Congregatzæ da. 

turi. Nec in hoc adduxerit V.S. 
malè confulcntis perniciem, ut 
occafione talisdifceilus , vel quæ. 
fitæ dilationis complendi jura 
menti, pax univertalis per diem 
retardetur. Ne Prælatis fumtibus 
& tædio confcétis, ac fanétä Sy. 
nodo diflipatä, tantarum rerum 
molimina , ruptà compige dif- 
fluant , majori poftca pcriculo re- 
vocanda. Imè properet V. S. Sa- 
cræ Synodi Conliliis acquicfcere, 
& ejus conclufiones excquutioni 
fœlicicer demandare. Veftram 
Sanctitatem, &c. datum &c. 


Scito per Concilium generale quod D. N. [ras divulqabat 


a ET » Principibus 


uper [uo receff compolitas, 


oncilium ex advucrfo Jertpfit eifdem f#b forma fequenti. 


N nomîne Domini, amen, Sa- 

cro-fanéta Conftantienfis Syno- 
dus, generale Concilium faciens, 
univerfis Chrifti fidelibus, gra- 
tia vobis & pax. Decet ea quæ 
per hoc facrum Concitium , ad 
extirpationem præfentis fcifmatis 
aguntur , cunctis Chrifti fideli- 
bus, &c illis maximè, qui pro- 
penfius in hac tempeftate juve- 
tint ac deffenderint innotelcere, 
ctenim coram quæ agere tum op- 
portuné, tum probè , ad omnium 
falutem , quietemque cœpimus, 
quantÔ certior apud homines no- 
titia perveniet , tantd orationi- 
bus & precibus ad Deum porrec- 
tis, aliifque humanis fuffragiis , 
ut credendum eft , intercedent, 
quo omnimoda Sacrof. Ecclefiæ 
onftituatur. integritas , cunctis 


etiam Dominici gregis ovibus 
pax reddatur. Sanc dudum Pilis 
inclità quidem, ac infigni civi. 
tate , maturè , liberè , ac fincerè 
celcbrato Concilio , prodiéti accr 
biffimi fcifmatis extinétione fpe- 
ravimus, eorum quæ ibi gcfta fuc- 
re fententiam autoriratibus SS. 
Patrum, .jurifque inflitucis tam 
probatam , tantam apud h:mi- 
nes haberc autoritatem , tantam- 
que fidem fibi vendicarc , ut unio 
in Dei Ecclefià , nec longè fequi 
deberet ; verïm non eù res per- 
duéta eft ; fed quod dolenter Vi 
demus , & graviter patimur » 
mukis adhuc Regnts ac Provin- 
ciis, partim Petco de Luna, Be- 
nediéto X1HI. pariim Angelo 
Corario Gregorio X I. in fuis 
obedicntiis nuncupatis adhærem- 








356 Preuves de La Nouvelle H ifloire 


tibus, dutiffimà ,ac perniciolif. 
{cifurà vulneratam Dei Eccle- 
fiam deploramus, quam lachri- 
mabilem mæftiflimumqueexitum, 
etfi pro robore rerum geftarum 
fequi non debuiflet , idem tamen 
Concilium Pifanum malitià ho- 
minum contingere pole prævidit. 
Quamobrem opportune ftatuit ad 
certum tempus , aliud Concilium 
profequendæ unionis . , & 
in capite & in membris refor- 
matione fieri debere. Unde tali- 
bus inftitutis adftrictus D. Johan- 
nes Papa XXIIL. ac à nonnullis 
Principibus, præcipuè a Sereniff. 
Romanor. Rege excitatus, ut ad 
diétum facrum Concil. in loco 
habili honeftoque fcftinaret , tan- 
dem habito fuper hiis cum præ- 
diéto Roman. Ke folemni trace 
tatu , Conftantiæ loco quidem 
amæniflimo , affluentiflimo , & 
ex omni parte idoneo, id Con- 
cilium tenere ; ac incipere Ka- 
lendis Novembris proximè præ- 
teriti publicavit, ac in eodem, 
ad reformationem Ecclefiæ fanc- 
tæ Dei, tam in capite , quam in 
membris, intendere profcflus eft. 
Quam rem quantà cum ætitià, 
& animoruim feftivitate , per fin- 
gulas Nationes homines audie- 
rint, & intcllexerint , putantes 
propter hoc ad unionem Ecclefiæ 
poñle perveniri , exitus ip{e do- 
cuit. 

Nam adveniente tempore, tan- 
ta hic Principum , Prælatorum, 
Doétorum, & Magiftrorum co- 
pia adventavit, ut nulli un- 
quam viderint, audierint, aut 
erè legerint tantam Concilii cau- 
sà conveniffe. Itaque jam plenè 
#nmniym pene Regum ac Princje 


pum Miniftris, maximotum etianx 


Prælatorum præfentià roborato 
Concilio , quamquam idem Jo- 
hannes folam confirmationem Pi- 
fani Concilii procuraret , ut fic 
ftatum fuum unitati Ecclefiz an- 
te poneret , nos propiùs adunita- 
tem ipfam intendentes, & nuf- 
quam à Pifani Concilii Ordina- 
tionibus , & veftigiis abfceden. 
tes, fcd illi potius inhærentes, 
viam Ccflionis horum trium con- 
tendentium faciliorem ac fecu- 
riorem pro habendà unione trac- 
tavimus. Quare fummä cum 
manfuetudine & charitate dif- 
cufsà , tandem ab omnibus na- 
tionibus concordi judicio Præ. 
latorum approbata decretaque 
extitit , eamdem denique viam 
idem D. N. Johannes certo mo- 
do adimplere in publico Confif. 
torio fuo, poftquam à nonnul- 
lis non mediocris autoritatis ad 
cam perficiendam exhortaretur , 
expleturum fe obtulit. 

Cum tamen non plenè fatisfa- 
cere videretur , poft multa hinc 
inde habica colloquia, alio mo- 
do pleniori, & meliori per nos 
recepto , die 2. Martii cedere 
promifit , vovit ; & juravit, 

rout in fuis Apoftolicis litteris 
a er hoc confettis continetur. 
Oh quanta dies illa gaudia n0- 
bis attulit ! quanta toti populo 
Chriftiano commoda indicavit ! 
nempe tot jam annis, ab intimis 
præcordiis affcétata, parvo MO» 
mento conculfla videbantur ob id 
cunéti fummä ad eum Johannem 
devotione ferebantur , gratlal- 
que tanti muneris agebant, & 

uid res ifta cundis Chrifti fi 
dclibus utilitatem , quietemqs 
| i 


pe 


apr 


© Du Concile de Conflance. > 


îpfi verà Johanni non folum ho. 


_ norem , fed & perpetuam glo- 


flam miniftrabat. 

AfE hiis fic geftis Sereniff. Ro- 
minorum Rex, cum dicti Petri 
de Lunâ Oratoribus, Regifque 
Aragonum , necnon Angeli Co- 
ratii, ad profequutionem hujuf- 
modi tam defiderati negotii in- 
tendens, cônventionem cum dic- 
tis Petro de Lunâ, & Regis Ara- 
gonum Oratorious jurejurando 
frmavit, quod Kalendis Junii 
proximi Niciam applicaret, una- 


que cum diéto P. de Lunä, ac. 


Rege Aragonum p:rlonaliter con- 
veniret, causa roi prædiétæ tam 
piæ , tamque neccilariæ adim- 
plendæe. Hæc enim tam magna 
arduaque negotia non folùm uti- 
hiter , ac prudenter , fed quod in 
tantä nr mirum vide- 
tur, quicte, pacificè, omni pror- 
fus tumultu , ac fufpicione cef- 
fante, gefta fuere. 

Cum verd poftca de prædicto- 
zum promiflorum votique €exe- 
eutione , debito honeftoque mo- 
do fiendä folliciti efle cœpimus, 
eumque ferventiùs agi res vide- 
retur , five hominum nequitia , 
five diabolica inftigatio , aut 
vera malitia inciderit, ad ali- 
qualem frauram ventum ef. 
Nam cum ad aures noftras per- 
latum eflec quofdam ex Prælatis, 
hic Concilii causà accerfitis -dif 
folvendæ hujufmodi Synodi cay- 
sà properare , fpretâque populi 
Chriftiani Religione , ac Eccle. 
fiæ unitate, fpretique licentià , 
ad receflum intendere, contra jam 
Ordinata Statutaque , eumdem 
Screnifl. Regem exoravimus , ne 

um improbitas quomodocun, 


que nocere polfet, & nos à tan- 
to bono diverteret , nequis ex 
Prælatis , non obtenti je 
exire poflet, & fuper hoc, de 
remedio provideretur opportuno. 

Dubitabamus enim quod poftcà 
nobis clariflimus cxitus demonf- 
travit, ne excogitata quidem am- 
bitio, impudentiflimique cupi- 
ditas defficeret. Idenr autem Rex 
noftra folüm duétus exhortatio= 


ne, per mediam ferè diem exi-. 


tum abnegavit, hanc rem lauda 
bilem , Idem D. Johannes molef. 
tifimè ferens, quaf fuæ liberta- 
tis anguftandæ causa, & quo- 
minûs -de hoc loco recedere pof- 
fet acceptatam increpabat fcan- 
dalofam, & falvi conductus vio- 
lativam inquicbat : Sed quis de 
fuo receffu unquam Ses po- 
tuiffet, cam Phoulis iebus pu- 
blicè affereret , ad unionis, & 
promiflionis jum factæ Confilium 
Conftantienfe fervaturum,ut Deus 
avertat quod ulla unquam de re- 
ceffu invaferit cogitatio ? quis 
er antcà furor, que diffentio 
Fait , ut fufpicandum effet ? quin 
imd , tanta nos ad ipfum folum 
reverentià, ac dileétione , quod 
cunctis apparere potcrat cviden- 
tiffimê , nos ardentiflimé , non 
folüm unitatem Ecclefix, {ed Sta- 
cum fuum extollerce velle. | 
Attamen, ut animus eJus pa- 
atiffimus, & omni fu (picivne Nu= 
datus redderetur, advocatä ma- 
ximà Principum » D 
Doctorumque rultitudine y D. 
Rex, quo jure, qua ratione exi- 


re volentibus. portas inhiberi fe- 


Q A 
cerat, cum imaxima verborum 
Johan- 


humilitate, apud dictum 
nem expoluit, & fincerè profef+ 
ES Vu 








REC ECR LIT Te 


CR: 





8 Preuves de la Nouvelle Hifloire 


fus eft nullum fuz libertati, fe- 
curitatique præjudicium facere, 
fed eum deftenturum, fi quis in 
erfonam, aut Statum ejus mo- 
Fe ac atteftatus eft, ipfius 
D. Johannis arbitrio effe .com- 
miflum , {taire , recedereque ve- 
lit, aut fi majorem fecuritatem 
expeterct, fe ex optimä inten- 
tione conceffurum. 

Rurlus fi idem Johannes quo- 
que eumdem Regem in prædic- 
tis non modeftè proceflifle ar- 
guerct , fe fuo & rotius Concilii 
judicio parere confenfit. Hiis D. 
Johannes tanquam non folum 
honeftè, fed verè jufteque pro- 
pofitis , ferenatus remanfit, om- 
niaque ad priftinam quictem ref- 
tituta funt. Tuncque ulterius ad 
unionerm intenti  abiris per fin- 
guss Nationes maturiffimis col- 
oquiis , fuinmë interefle , ut 
idem D. Johannes Procuratores 
ad cedendum, juxta promiflio- 
nem , votumque he : 
Concilium  obtinuit. Etenim 
quamquam idem D. Johannes fe 
Niciam iturum , & perfonali- 
ter fimpleturum affereret, tamen 
ob euin receflum de diffolutione 
Concilii, deque ejus reditu, ubi 
pe illani conventionem res ron 
ottiretur effc@um, non parva 
fufpicio haberi poterat , utilius 
atbitrabamur , & pertinentius , 
Procuratorum ufu quam fui 
Case rem effe gerendam. 

os enim, fr modus ille ceflio- 
nis oblatæ ad unitatem Ecclefix 
nufquam profit, non tamen alias 
vlas relinquere intendebamus , nec 
intendimus , quibus ipfus D. 


Johannis erat plurimüm præfen- 
#la neccflaria. 


Cæterum de collufione facilli- 
mè faciendà fimul de Papatu 
certantibus , in unum Jocum con 
venientibus , merit erat dubi- 
tandum : hoc‘enim alkiàs exper- 
ti fumus, & qui à nobis rei evi- 
dentia demonftravit ; cautiores 
in hac tanta fe peragendä red- 
dere debct. Denique ad extirpa- 
tionem hæreticæ pravitatis, quà,: 
ut diximus fidei inteftina en 
duntur , laborare intendimus , im 
quo opere plurimum fummi Pon< 
tificis autoritas fuffragatur. Aliis 
rationibus movebamur , quas etfi 
hiis litteris non compréhendi- 
mus , fatis ingeniorum veftrorum 
aculeis perfpicietis. Hæc planè, 
hæc dulci imè cum eodem Jo< 
hanne contulimus ; nos hæcquz- 
rere communi folum utilitate pas 
ceque totius populi Chriftiani, 
neque furore quopiam incedcree 
Deus novit : quin imè , ad hoc 
tractandum ejufdem D. Johan- 
nis judicio vocati efle putaba- 
mus, dum fuis litteris, de fa= 
ciendà in capite reformatione » 
tanta verbor. efhicacià nuntiavit : 
verüm quamquam fuper{criptyn® 
modum adhibere videretur , nam 
in publica —. concione KR. 
De Cartdinalis Florentinus ,; €0+ 
dem D. Johanne præfente, & ut 


fic’ refponderet Imperante , qu 


diétus D. Johannes , de hoc Jo 
co nynquam difcederet , nifi à | 
facri Concilii placitum , etiam 

ob hoc mortis periculum immi- 
neret, neque eum addiéti Con 
cilii diflolutionem intendere, fed 
im , illud cunc@is conatibus ur- 
gere, verborum non patvaà cle- 
gantià difleruit , infinuavitqué 
talis fermonis aciem , ut quicums 


facil 
Pan 


A UC 


LT 


du Concile de Confance. 533 


que audtvit, non folum Johannem 


‘aan ad receflum feftinare, fed ft 


abeffet ad reditum sas cre- 
didiffet: hiis tamen duobus vel 


tribus diebus abindè prolapfis , 


notis tempore, habitu non folüm 


. £ransformat , fed prorsùs inde- 


cinti, 2b häc civitate Conftan- 
tiæ difcedens, Scaffufiam locum 


per Ducem Auftriæ detentum, . 


die xxr. menfis Maïi profectus eft. 

Vos igitur exiftimetis an quid- 
quim potuerîit turpius damnabi- 
hufque committere, ubi gregem 


fuum, fuo duétu, fu autoritate 


ab extremis mundi partibus pro- 
ficifcentem , graviflimis fumti- 
bus, miro difcrimine viarunr, & 
non levibus periculis hic congre- 
gatum , ac in tanta rerum ma- 
gnitudine facientem dereliquit , 
feque ab eodem addicavit. 
Profe&ôs ad lachrimas venire 
cormpellimur , nobifmet jure 
compati poflumus ; ubi noftro- 
sum infœlicitate temporum , 
tanto Pañftoris abufu fœdamutr , 
SE te Repetamus Con- 
cilia haëtenus celebrata, in qui- 
bus de flagitiis fumimorum Ponti- 
ficum a&um apparet ; fugâ fuê 
non folum Concilia non vulne- 


‘rafle, fed humiliter fententiis eo- 


rum fe fubjeciffe, ut dé Symma- 
co lepimus, ac Sixto ,. qui apud 
Concilium dé enormibus crimi- 
nibus delatus | quamquam éva- 
dere potuiflet , maluit judicio 
Conciliï obtemperare, ut baret. 

. Sed nec fatis eidem. Johanni 
quod nobis non folàm, fed fibi. 
met fe fubtraxerit. Videbatur quin 
imo, cdiétis palèm propoñtis, 
Curlales onges , quorum potiffi. 


 #ym hic unionis çaufa, Opera 


expetiebatur, duriflimis & fevife 
fimis pœnis impellere , ut ab hic 
difcedendo , infauftiflimos fuos 
tramites fequerentur. Cujus ret 
caufà multi eamdem concitari cœ.… 
perunt ; in eo etiam furore tan- 
dem, exRR, DD. Cardinalibus 
aliqui fequuti funt, licet nunc 
pro majori parte redierint, hoc 
autem in te , tali ufus eft hu 
manitate Romanor. & Hungariæ 
Rex, ut ftatim ejufdem Johannis 
receflu audito, nuntiare publicè 
fecerit , fi quis eumdem fequi vos 
lit, aut manerc, cligat , fecu 
rus fit. 

Nullis itaque in tali & tarito 
animorum. an fratu quicquam 
moleftum evinxit, fed & procul 
dubio ipfius Johannis difceffus > 
tanquam per antea, communi fa 
mä, & multiplici rerum evidens 
tià manifeftus , an impcdiri po- 
terat , nullus etiam in fanæ mers 
tis ignoret. Multa eidem D: N. 
Regi circa id expofita fuere, fed 
ut vobis innotefcat, dixit Rex; 
malo inquit liberè Johannes hunc 
locum habeat, quèm adverfum 
me de fide abrogatä, de violatä 
eujufquam libertate, infamians 
frrogari, hæc veriflima funta 


Hoc Deéo teftamur, cunétifque 


Chrifli fidclibus: Quin imô s 
uamquam idem D. Johannes 
er fuas litteras, de metuillato, 

qui cadere potuit in Conftantens 

aflereret, tamen metum non fo- 

Lim illatum, fed nufquam metus 

veltigia, dum à quocumque In® 

vito quidq. tas volumus. Sed 
nihil proculdubio occurrere pos 
tuit à D. Johanne expetenduns 
ro Ecclefiz unitate, quod aut 


Fee non debeïet , aut fi faccrg 


VNuïi 





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Ce ne mé 








fe 
recufaverit, nos autoritate nof 
trâ peragcre non poflimus ut for- 
fitan de illo timore fentire vide- 
tur, quem omnis qui apud judi- 
cem fe excufat, debet meritd for- 
midare. Hæ inanes loquutioncs, 
veritate non folum, fed veritatis 
conjeéturä carere nofcuntur. 

Propterea per R. D. Archic- 
pifcopum Remenfem, ad nos per 
eumdem D. Johannem certis de 
caufis tranfmiffum,in publicoPræ- 
latorum generaliteromnium Con- 
ventu, ac præfente Serenifl. D. 
Romanorum ac Hungariæ Rege 
nunciata eft ullo unquam cafu 
eundem D, J:hannem dicti Re- 
Ress timuifle, ac fe ab 
co femper fumma dilectione trac 
tatum, neque Regis fufpicionem 
receflui prebuifle occafionem, fed 
quod ex Prælatis quofdam n'axi- 
mé vereretur. Hic idem D. Ar- 
chipifcopus, ut fic referret, in 
mandatis habuifle teftatus cit, 
pu publica de hâis omnibus ha- 

entur documenta. 

Nos igitur, cum omnia dili- 
genter penfavimus, & maturo ju- 
dicio deliberavimus, nihil aliud 
cumdem acceptafle confpicimus , 
quam hujus Concilii diflolutio- 
pcm, utpoté ad unionem Eccle- 
fiæ rende & hæc veriffima 
funt, & qui vidit teftimonium 
perhibuit, & verum eft tcftimo. 
Dium ejus. Novit ipfa tandem 
nee ne à Scafufæ loco huic 
atis vicino difcederet, affecta- 
bamus, eo folïm ut faciliès , & 
Commodiùüs fecum tractando 
proficeretur, cum ad eum noftros 
SrAtOrcsS remittere curaremus, 
die Veneris fan&äà, dum {olem- 
612 agebaatur , ad Caftrum de 


Preuves de la Nouvelle Hifhire 


Lauffenberg,ab hinc per duas dicz 
tas remotum procedere nufquam 
pes , indeque. paucis poft die- 
us abfcedens , ad Fribourg ejufe 
dem Ducis Auftriæ Oppidum fe 
contulit, ex quo omnes judicent, 
quanta per tot, tantafque varie- 
tates parantur ipfi unitati obno- 
xia , quot in pofterum oriri po« 


teruntimpedimenta, fi hiis fub am- 


bagibus tempus incaffum ducatur. 
Cæterum hæc fcripfiile volui. 
mus , ne quorumdam procacitas , 
abfurdaque vocitatio auribus vef- 
tris forfitan obftrepens, in abfur- 
dam credulitatem, quod nufquam 
Opinamur , forfitan .adduceret, 
ac in futurum nugaciffimis oblc« 
quentium verbis veritati commu 
niret. Nos enim non propulfandæ 
Cujus quam injutiæ causà, tot 
fumtibus, tot anguftiis experi« 
mur, {ed pro omnium ftatu, ac 
Sacrofanétæ Ecclefiæ firmitate. 
Deniqüe non deerunt fapien- 
tifimi viri, qui eumdem D. Jo- 
hannem humillimä exhortatione, 
ad reditum hujus loci, vel fal- 
tem vicini, præftitis fuffcientif- 


. fimis fecuritatibus, ob profequu« 


tionem tanti boni exoremus , & 
pacificè , quantum poflibile fue- 
rit procedamus. Quin im , duos 
ex RR. DD. Cardinalibus, cum 
aliis Prælatis | & venerabilibus 
viris ad eum tranfmittere ordina- 
vimus, obfecrantes, at eum to+ 
tis viribus inducentes, ex defide- 
rio hufus facri Concilii, honefta 
te, & rationis convenientià ab- 
negante , & recufante, ad juris 
remedia fine cunétatione proces 
dere. Vos.igitur fincerè depre 
camur in Chrifto, ug jejuniis & 


Opationibus infftatis, quatenus. 





du Concile de Confiance. jai 


Deus per fuam mifericordiam nos 
ad tanti boni perducat effeétum , 
& pacem afferat pcroptotam. Da- 


tum  Conftantiz in feflione u- 
blici Concilii generalis xvrr. 


April. ann. D. nm. CCCCxv. 


 Sequitur denor falui conduitis per Imperatorem Papa 
dati, XVIII. die April. 


AS Tgifmundus Dei gratià Rona- 
norum Rex femper Auguftus, 
& Hungariæ, Dalmatiæ, Croa- 
tiæ &c. Rex univerfis & fingu- 
lis Principibus Ecclefafticis, & 
fæcularibus , Comitib. Baroni- 
bus, Nobilibus, Militibus, Clien- 
tibus , Oficialibus, Teloncariis, 
Pafluum cuftodibus, civitatum , 
Oppidorum, Villarum, & alio- 
fum locorum communitatibus, & 
Rectorib. éarumdem, cæterifque 
noftris, & ‘acri imperii fubditis 
fidelibus dile&is , quibus præcn. 
tes oftendentur, gratiam Regiam, 
& omne bonum. Venerabiles , il- 
luftres , & magnifici fideles di- 
lei : Priden D. Johanni Papæ 
XXI1I. Cæterifque cüjufcumque 
ftatüs, Dignitatis, Gradüûs , Ordi- 
nis, aut conditionis exifteret, ad 
Sacrum Generale Conftantienfe 
Concilium venientibus , ut ve- 
niendo , ftando ; & redcundo 
plenä fecuritate, plenâque liber- 
rate gauderent falvum conductum 
dedimus, noftris indè litteris ro- 
boratum, verum quia, gratfa li- 
cet Altiflimi {uffragante, omnes 
prædicti fecuritate, & libertate 
prenne ab exordio diéti facri 

oncilii, ufque ad præfentem 
diem gavifi fuerint, & continus 
gaudeant, ficut rei evidentia ma. 
nifeftat, & cjufdem facri Conci- 
lii teftimonium corroborat, ficut 
# nonnullis intelleximus, diqus 


D. Johannes Papa timens ubi ab{_ 


que dubio timeré non opportet , 
ut ad perficienda quæ pertinent 
ad unionem & reformationem 
Ecclefix , alterum de quatuor lo- 
cis, videlicet Conftantiam “UE 
mam, Ravenfburg, Bafileam ve- 
nire valéat , & ibi morari, fecu- 
ritatem fibi dari poftulat plenio. 
rem. Nos ufionem præfatam to- 
tis noftris defideriis videre cu 
pientes , ñne fub colore denegatio- 
nis præmiflorum, tantum bonum 
impediatur de fato, feu plus de- 
bito differri poffit, Præfadto D. 
Johanni Papz, pro fe ac fuis fa. 
miliaribus , & aliis eum fequen- 
tibus qui noftri, {eu facri impe- 
rii non funt inimici, boenifque 
ipforum quibufcumque, ut ad 
alterum de prxdi@islocis per eun 
eligendum accidere valeat, & 
ibi ad præmifla peragenda mora- 
ti, acindè, dati pace Ecclefiæ, 
per extirparionem diéti fcifmaris, 
ac ejus reformatione fadtà, feu 
alias, cum confen{u diéti Conci- 
li liberè recedere, tenore præ- 
fentium , exfuper abundanti ; li- 


bertatem, fecuriratem, ac nof- 


trum falvum conductum damus 

& concedimus per prælentes. Uni- 
verfis & nes prædictis, nof- 
tris, & facri imperii fubditis & 
fidelibus dilectis, pleno recom- 
mendamus affeu , defiderantes 


attentè, vofque & veftrum quem- 


libet feriofius exhortantes, qua- 
tenùs düm ad vos pervencrit, 
V u ii) 


Eu 


2 pie mmiarh ee 
rie : 








342 Preuves de la Nouvelle Hifoire 


mex contemplationis intuitu re- 
commiflum fufcipere favorabili- 
ter , ac cum omni reverentià {o- 
litä, & debità tractare debeatis, 
& in hiis quæ fecuritatem fui cos- 
cernunt itineris pro motivam, & 
gratuitam, quantum ad eundem, 
ad alterum de di&is locis, prout 
a nominatis , fibi ve- 
itis oftendere voluntatem, nec 
non cum comitiva familià, equis, 
mulis, farcinis, valifiis, armis, 
arnofiis , auro, argento, jocali- 
bus, ac aliis rebus fuis univerfis, 
per quofcumque paflus, portus, 
pontes, terras, dominia, dif- 
trictas jurifdiétiones® civitates , 
caftra, caftella, oppida , villas, 
& quælibet alia loca veftra per 
quæ tranfiri confuetum eft, de lo. 
co in quo eft, ad alterum de 
prædiétis locis, tam per terras, 
quan per aquam , in eundo tran- 
ire, ftare, morari, & causà eun- 
di ad alterum de prædi&is locis 
tantüm, recedere , diÿ, noctù- 
que, omni remoto impedimen- 
to libere permittatis, fibique, & 
comitivz fuæ, dur per ipfum, 
aut fuo nomine defuper ne 
requifsti, de falvo , & fecuro 
condudtu, velitis, ac debeatis 
RASE » ad honorem & fpecia- 
em reverentiam noftræ Regiz Ma- 
jeftatis, & ficut nobis volueritis 
fingulariter complacere , præfen- 
tium, fub noftrz Majeftaris fi- 
gillo, teftimonio litterarum. Da- 
tum Conftantiz, Provincie Mo- 
guntinz , anno D, mccccxv, 
xvVi111. die Aprilis, Regnorum 
noftrorum anno Hungariæ &c. 
XX1Xx. Romanor. Eleionis v. 
Coronationis verd. 


Ferià 1v. poft mifericordias Do- 


mini, xvit, Aptilis, In feffioné 


publicà fuerunt pronunciati are 


ticuli fequentes per D, Epifcopure 
Atrebatenfcem. 

Habentan fimiles is prediits Edir. 
Parif. loco citato. p.16. 

SUPER quibus profequendis, 

nuntiandis, & ares D N. 
Papz, qui tum eratin villà de 
Brifac, in Dominio Ducis Auf- 
triæ, diftante ad tres dietas de 
Conftantiä, ut fuperfus eft ex- 
preffum in articulis {effionis , fue- 
runt Deputati Ambaxiatores ex 
parte Concilii , juxta formam 

uarti & quinti articulorum, cure 
2 uentibus in {effione ultimä ex- 
peditis » Videlicet Cardinales, & 
alii fupra nominati, qui recelles 
runt pro adimplendà legatione, 
priùs be falvo condu&u à Du- 
ce Auftriæ, venerunt xrx. Apr 
lis, in Brifac, & cum fuerunt 
ibidem poft horam vefpertinam, 
cito fecerunt diligentiam fciendi, 
an effet ibidem Papa, vel non { 
&e cum difhcultate fciverunt quo: 
ibidem erat. Sed Papa fciens di- 
ligentiam quam faciebant, mifit 
“ cos unum familiarem, qui di- 
xit eis quod Papaerat male difs 

ofitus ; tamen Ê Cardinales vel- 
Lane ad ipfum accedere, bene pla- 
cebat ei : Qui refponderunt quod 
craftinà die mane viftarent eum, 


& quod quiefcereg , poliquam 


fuerat infirmus. 

Mane fequenti iverunt omnes 
ad Papam, & faéta fibi reverens 
tià, propofuit ex parte Concilil 
Cardina is S. Marci, juxta pun® 
ta præcedentia contenta in Bel 
fione Procuratoril. Qui Papa réf- 

ondit quod procuratorium daréts 


ed volcbag ind removere du 





du Concile de Conflance. | 343 


claufufas, & poft multa verba , à 


Papa promifit quod die craftinà 


accret omnia. Tunc Ainbaxia- 


tores gaudentes ill nocte qui eve- 


runt in pace. Scd eorum gau- 
dium non multumi duravit, quia 
fummo mane, ante folis ortum , 
Papa defcendit de caftro per fca- 
am, cum uno alio, volens illi 
orà, ne erciperetur ab aliqui- 
us, culs recederc ,,& venit 
àd portam pontis, quæ nondüm 


. état aperta, nec Capitaneus illam 


fibi voluit aperire ; quia intraffer 
Burgundiam intra unumi diem , 
& dixit Capitaneus Papæ, quod 
la via. non erat fecura r quia 
crat plena honiinibus armorum ex 
gentibus Imperatoris, & quod 
iret ad aliam portanr, quæ vadit 


 äd Caftrum de Neubourg. Qui 
venit ibidem, & reperit e1m clau- : 


fam, &'ibidem invenit duos ma- 
gnos Alamannos , qui cognove- 
funteum, & clamaverunt, Papa 
vult fugere. Quare cit tota villa 
furrexit, & vidit D. Papam ex. 
pcétantem quod porta aperiretur, 
& præ confufione hominum %& 
mulierum venientium eum vifum, 
abfcondit fe in quadim grangia, 
donec aperiretur porta , quæ fa- 
tis cit fuit aperta , & fic recefit 
Papa, cum uno Huberto de monté 
Contio, & exeundo, multi lama: 
bunt, deridendo, & ftatim poft 
eum porta claufa eft. Tunc, quan- 
do fuit longè de villä 5 per trac- 
tum unius fagittæ , ftetit, & ex- 
peétavit homines armorum , quaf 
XL. qui cum aflociaverune ufque 
ad Neubourg. Tunc de fer venir 
> HAE nuntius dicens, quod Ba- 
ileenfes nocte fequenti Hire 
#xuic, & venire ad ipfum Caf- 


ve 


trum de Neubourg, & ipfum to- 


taliter deftruere, & fecum ducere 


Papam. Tunc Capitaneus dixit 
Papæ. Domine vos non cftis hic 
fecurè , fed revertimini ad Brifac, 
quia iftud Caftrunr non eft forte 
contra potentiam Bafiléenfium , 
& Papa dixit quod vellet tranfire 
Rhenum, & ire Burgundiam , 
cum fuo Secretario jam nominato. 
Cui Capitaneus rcfpondit quod 
non auderet eum permittere tran 
fire Rhenum, quia effet in ma 
ximo periculo. Tunc Papa dixit 
quod non curabat, & quod benè 
confueverat effe cum hominibus 
armotum , {ed non obtinuit. 
Tunc Papa videns periculum in 
mor, quia jam fol occumberct, 
revertitur Brifac diftans à Ncu- 
bourg per tria miliaria, & poft 
mediam noétem venit Brifac, {ed 
ftetit ante portam, ferè per ho. 
ram Cum dimidià, cumque pof. 
fet intrare, intravit &c cum fuis, 
& illic ftetit fed præfati Amba- 
xiatores poflquam fciverunt ejus 
receflum , se a fe effe fruftra- 
tos, volentes reverti ad Conci- 
Hum , venerunt Fribourg : qui- 
bus illic exiftentibus , Pen 
nit Nuntius dicens eis, quod Dux 
Auftriz , & Ludovicus de Bavas 
rià frater Reginæ venicbant ibi- 
dem ad AN ere & tunc cives 
rogaverunt Ambaxiatores , ut ibi- 
dem dictos Dominos expeétagent , 
uod fecerunt, & venit ibidem 
Élus Lodovicus de Bavariä, quia 
Dux Auftrix iverat Brifac. Pran- 
dio faéto détus Ludovicus cæpit 
duos ex Legatis, fcilicec Magif- 
tfos Johannem Dacheri, & Jo- 


‘hangem Defpars, & duxit cos 


illo fero Brilac, & tantüm fue- 








344 
fecerunt certis punétis medianti- 
bus, per Imperatorem Duci Auf- 
triæ miflis, quod Papa non tran- 
firet ultra, fed veniret loquutum 
cum Impcratore, quod tamen Dux 
Auftriæ nolebat ; fed finaliter fi. 
mul ‘verunt , & adduxerunt 
Papam, apud Fribourg, propter 
pontem qui erat in Brifac, per 

uem leviter potuiflet Papa rece- 
ne , & tunc Papa omnia ifta vi- 
dens premittit omnia faccre, & 
dat procuratorium, non Conci- 
lio, fed D. Berthole. 

Quzæ omnia refcripferunt præ- 
fati Ambaxiatores Sacro Cencilio, 


& Imperatori, & plures particu- 


lares aliis particularibus, creden- 
tes quod præfaétus D. N. ibat 
Burgundiam, & quod cum tran- 
fierunt propè diétum caftrum no- 
vum , erant ibidem hominces at- 
mati,cum 2ocg. ecquorum Pa. 
pam expeétantes, quorum erat 
Capitaneus Antonius de Vergcio, 
Miles. Quarum Ambaxiatorum 
litteræ fucrunt publicatæ Conftan- 
tit, die Sabbati fequenti xxx. 
cjufdem menfis Aprilis, præfenti- 
bus: Impgratore, & Deputatis 
quatuor Nationum, in maximo 
numero. Multis fupradiétis novis 
conturbatis, & contra D. Papam 
obloquentibus , aftendere niten- 
tem continuè iplius voluntatem 
non finceram ad bonum unlo- 
nis » à propter rumores tunc cut- 
ventes ex dictis litteris, fuit Dux 
Burgundiæ in famà fcandalifatus, 
co quod favorem dare videbatur 
& auxilium diéto Papæ, qui fic 
reliquerat Accphalon gregem 
fuum ; verumtamen Ambaxiato- 
res Præf, D. Ducis Burgundix, 
in præfentià Imperatoris , &X'Na- 


| 


monsm, qui fequitur, 


Preuves de la Nouvelle Hifloire 


tionum excufaverunt eum mods 
bonis quibus potuerunt, allepan- 
tes quod decreta per Concilium 
generale in ultimä f{effione, de 
qua fuprà , eidem D, Duci crip- 
fcrant, fignificantes eidem, ne 
aliquas induceret novitates con- 
tra prædicta deffinita, & quia 
nefciebant fi adhuc didtas litteras 
in tim brevi tempore recepiffet, 
Supplicawerunt Imperatori & De. 
putatis Nationum , ut de ip{a 
nollent male contentari, donec 


de ipfus contemtu , fi quem faces: 


ret, quod non credebant, plenids 
appareret, quia indubitatum af. 
ferecant, quod ipfe femper daret 
tales rationes ad materiam præ- 
tactam , & ad quafcumque Lie, 
quod tota Chriftianitas, facrum 


gencrale Concilium, & ferenitas 


diéti Imperatoris deberent cons 
tentari. 
Dic verd xxvr. Aprilis facta eft 
rocefio folemnis, & devotiffima 
a toto Concilio, priùs celebratà 
Mill de Angelis, in Ecclefà ma. 
jori, & deindè procefhi:naliter 
iverunt ad Eee Religiofo- 
rum ip fine pontis Conftantiz, & 
erat tatus Clerus civitatis im ha- 
bitibus Ecclefiafticis, cum reli- 
quiis, & Archiepifcopi, Epifco- 
pi & Abbates in Pontificalibus 
mitrati , quatuor Cardinales in 
Capis Theologicis, cum Proto- 
notariis, & faéta ibidem Oratio- 
ne, venierunt cantando Leta- 
niam ad majorem Ecclefiam. In 
di&ä proceflione fuit Imperator 
cum Imperatrice, & multitudo 
magna Nobilium &  Baronum 
Alamanniæ, & ibidem fecit Can< 
cellarius Ecclefiæ Parifienf. fet+ 


Oblecsf 


-”" du Concile de Conflance. 34$ 


Obfecro vos tanquam adve- 


vas,& percgrinos. Exiftimate pre- 


cor , verbum hoc, obfecrationes 
faluberrimæ , humiles & piz, 
non meum efle verbum ; parum 
enim haberet ex me ponderis, 
& autoritatis : accipite potius il- 
lud tanquam ab Ecclefiarum 
Principe Petro. Sic verd ef 
gnuntiatum originaliter 1. Per. 
2. & recitatur in Epiftola Domi- 
nicæ currentis. Obfecro , &c. 
Jtique ficut dicit Coapoftolus, 

ctri Paulus , quamdiu fumus in 
hoc mundo, pereg'inamuür à Do- 
mino , dicentes ex fententiä qui- 
Jibct cum Prophetà , incola ego 
fum in terra, peregrinus, & ad- 
vena. Cujus rationcm reddit idem 
Apoftolus Hebr. x1.quoniam non 
habemus hic civitatem perma- 
nentem , fed futuram inquiri- 
mus , Jerufalem illam civitatem, 
que ædificatur ut civitas, & oh 
quam gloriofa dita funt de te, 
civitas Dei! quis nos deducet in 
civitatem hanc murnitam? quam 
fœlix illa civitas, &c. 

Hoc à longè prolpiciens olim 
Moyies , cum Levi , non fine 
myfteriorum quodam involucro, 
Primogenitis fuis impofuerunt 
nomina Gerfan , & Gerlon, quæ 
interpretata fonantidem quod ad- 
vena, vel peregrinus. Sicut igi- 
tur nobis advenis, & percgrinis 
gantabiles obfcero voce Petri juf- 
tificationes Domini , in loco pc- 
regrinationis meæ, ad hoc enim 
fatus cft Conventus ifte Statio- 
nis ccleberrimæ , ut mifericor. 
diam & auxilium confequerctur : 
à quo! ab co qui pcregrinantibus 
duobus difcipulis , & de fe col- 
oquentibus ; quamvis nondum 


tente te 


4 


credentibus fe conjunxerat, fcrip- 
turas aperuit , Cor accendit, 
dans illud intelligi quod promi- 
{erat, ubi duo vel tres congre- 
gati fuerint in nomine mce, 


‘ {bi in medio eorum fum Matth 


18. Nunquid non verè creden- 
dum eft quod Dominus fit in lo- 
co ifto ? adcft utique cui millia 
miilium ferviunt , & decies cen- 
tena millia afliftunt ei, 

Ad quid ifta? nimirüm ut jux- 
ta Proverbium Laberii , à Se- 
necà, & Macrobio politum , Co- 
mes facundus in via pro vchicu- 
lo fit, quid facundius verbo.Dei 
in excelfis> @nobis, viri Patres, 
Fratres Reverendifl. præclariif. 
fapientiff. atque chariff. nobis, 
qui per varios cafus , per tot dif- 


‘crimina rerum tendimus ,nonin 


Latium , {ed jn Cœlum, exoran- 
dus eft ipfe idem Chriftus Jefus, 
qui noftræ peregrinationiseft , di- 
cente Boetio , Dux , {emita , ter- 
minus , idem ne peregrinantes 
non delerat ,-fed comitetur, du- 
cat, dirigat, & perducat, Con- 
fequamur hoc quæfumus , tuis 
intercedentibus meritis, oh Beca- 
tiffima Dei Mater , & Virgo, 
quæ puerum Jefum peregrinan- 
tem in terra Ægypti, cum fanc- 
tidimo , & juito Jofeph fponfe 
tuo bajulafti, fovifti, nucrifti, 
cuftodifti. Sic tu nos advenas & 
peregrinos fpiritualibus auxiliés 
fovere non abnuis, noftræ me- 
mor miferiæ, noftræ pcregrina- 
tionis, & anguftix, nec abhorre 
peccatores, finc quibus nunquam 
fores tali digna filio : quod ut 


impetremus ; adimus cum fidu- 


cià thronum gratiæ tuæ, te fa- 
lutantes obfecrando, & obfectanr: 
{ x e 








346 Preuves de le Nouvelle Hifloire 


tes falutando , ac dicentes illud 
Angelicum. Ave, gratiä plena. 
Obfecro vos, &c. non erravit 
profeéto Princeps Ecclefiz Petrus, 
dum cunétos homines obfecratu- 
tus , vifcerofffimä pietate , ma- 
gis quam imperio commonuit cos, 
advenas efle, & peregrinos. Cur 
ita? non ut peregrinationem viæ 
ftatuerent fibi pro habitatione pa- 
trix , fed ad æterna femet prove- 
hcrenti aliter quam pecora, 8e: 
pecudes, & aliter quam dives. 
ille de Evangelio, qui dicebat, 
anima mea habes, multa bona re. 
poliea in annos plurimos, &c. 
Sed quoniam pro"itatu naturæ 
deftitutæ, nos corporcà hic mo- 
le prefi, & opprefli, non pof- 
fumus ad cœlum patriam nof- 
tram, quam à longè falutamus 
fufpirantes , curvas in terris ani- 
mas fatis erigere , inftar Syfphi 
fabulofi, quem affidue mola fua 
dejicit, & obruit. Corpus enim, 
quod corrumpitur ,. aggravat ani- 
mam claufam tenebris, & car 
cerc cœco, ait Viroilius, & vinc- 
tam in mendicitate & ferro , di. 
cente Prophetä , hinc eft illa 
Prophetz conqueftio. Heu. me . 
quia incolatus meus, &c. 
Providet mifericors & mifera- 
tor Dominus , reftaurator nofter, 
Dux nofter , via, veritas > & vi- 
ta , quà ratione pofñfit mentem 
noftram volatu libero celerem nun. 
um, ad ipfum Patrem nof- 
trum ,. qui in cœlis eft. deftina- 
re. Mira prorfus, quid dicam.. 
vel Dei benignitas, vel hominis 
dignitas > Vel Orationis. pietas ! 
dicam iftorum quodlibet , ita eft, 
credite. Nuntius hic eft Oratio Fe 
quæ duabus alis fubnixa sfide,, 


& fpe, quæ animata éft charitsæ 
te, & quæ ornata eft tanquang 
plumis variis ; virtutum. multi- 
plicitate , unde quid eft Oratio ?: 
nifi afcenfus. vel elevatio mentis 
in Deum, per pium, & humilem: 
affeétum , quo fit, ut dum ora- 
mus, nos Éuniliart quadam pro- 
ximitate Deo colloquimur , per 
illud Philofophicum de: Boctio: 
Carmen fonorum , ad id'traduci 
quidem aflerimus ,, funt enim ei: 
pennæ volucres 111. quæ Celfa ; 
confcendant poli, quas fibicum: 
velox mens induit , terras: pero. 
fa defpicit, aëris immenfi fupe- 
rat globum , nubefque poft ter 
gum videt : quique agili motu: 
calet ætheris , tranfcendit ignis: 
verticeim., donec in. aftrigeras 
furgat domos , &c. | 
Benc hoc igitur fecit nobifcum:. 
magnifice Deus ,. dum nobis ad 
venis, & peregrinis ». in loco» 
horroris,. & valtæ folitudinis de- 
dit talem nuntium, qui neccfh- 
tates noftras offerret Deo , &c 
opem defideratam impetraret , &: 
referret ; obfecrationes 1gitur 
viri Patres, & Fratres, obiecto' 
voce Petri, nunc tanquam adve- 
nas , & peregrinos. À umatur ab 
uno quoque nofirum fedulusifte 
Nuntius, Oratio,. omni quidem 
tempore ,. nam: opportet femper 
orare, & non deficere À ge 
tamen in hac horâ:, & die, dum 
ad hoc ipfum factus eft conven- 
tus ifte riens . hæc devo- 
tiffima proceffio ,. hxc Sacrofanc- 
tæ Synodi quædam colleétio » tum 
pro noftris omnibus.incommodiss. 


_ fublevandis ,. tum fpecialiter ut 
dirigat Deus’ Legaros hujus fa- 


cri Concilii ad D. N. Papamr 





du Concile de Confflance: 347 


Sohannem XXIII. deftinatos, ut 
venientes redeant cum exultatio- 
ne, portantes refponfonis opta- 
tæ manipulos. 

Fiat infuper Oratio , quatenus 
det Deus voci fuæ vocem virtu- 
tis: det mihi Evangelifanti ver- 
bum virtute multä. Impleat os 
meum , quod per jufliones veftras, 

uibus ane fas effe non credi.- 
À , apéruit, neéque enim exifti- 
mavi quod ullo modo deeffe pof- 
{et {ermo mihi, dere faluberri- 
ma , ad petitionem talem , licet 


ferè valdè nimis impofitam lo- . 


uuturo. Affumferat unus iftud 
KR. P. & Doctor Emeritus , Gi- 
ganteis humeris fuis, fed rau- 
cedo vocem abftulit. Conabor 
Patrem filius fequi , non paflibus 
æquis , ut ul Virgilium cft : 
enumeremus ordine lucido, & 
brevi, quia nihil, quod texitur 


 ordine. Longum, conditiones & 


proprictates quas habere debet 
CCR hic noftrz percorina- 
tionis , -oratio devota , vel obfe- 
cratio: 

Sit igitur oratio vel obfecra- 
tio ,; quatends evolet liberè in 
cœlum, primum agilis, &c ex- 
pedita ; abftinens, &c. 2°. Bonis 
aflociata. Converfationem vef- 


tram , &c. 3°. Patiens , & be- 


ajgna , ut in eo quod de vobis, 
&c. 4°. Sit libera , nec fervili- 
ter alligata, liberi eftote, &c. 
5°. Sit amicabilis , & honefta, 
omnes honorate, &c. 6°. Sit de- 
müm humilis, & fubdita. Sub- 
diti eftote, &c. Coerccatur fer- 
mo nofter inter terminos & ver- 
ba prænominatæ Epiftolæ Do- 
minicæ currentis, ne per diver- 
fa vagetur , & diflluat. Sumamus 


ex eà {ex orationis proprietates , 
juxta totidem confiderationes fen- 
tentiarum , ex eadem Epiftoli. 
Utamur infuper familiari, grof. 
sà & palpabili fimilitudine pe- 
regrini, magis fcholaftico , doc- 
trinali, & quotidiano , quam ac 
curato fermone loquentes : habet 
enim fatis venuftatis fermo Divi- 
nus , etiam ubi vilibus verborum 
panniculis operitur , quemadmo- 
dum Veritatem, dum de terrà 
orta eft , non auro, vel fcricis, 
fed panniculis virgo mater in- 
volvit. 

Sit ergo Oratio , ut fupra; 
agilis & expedita, tanquam cure 
for levis explicans vias fuas , & 
ficut virgula fumi , quemadmo= 
dum poftulabat , qui dicebat. 
Dirigatur ad te oratio mea, fi- 
cut incenfum in confpeétu tuo : 
hoc autem fiet, fi obfecranti Pe- 
tro obediverimus, abftinentesnos 
à Carnalibus defderiis , quæ mi- 
litant adverfus animam : mala 

rorsüs diraque militia ,; pefti- 
Fe , & cruenta defidcriorum 
carnalium : audi qualium, quia 
occidunt pigrum, quibus {ub- 
ferviunt otium ; fubverfatrix So. 
domæ, voluptas efca malorum , 
vanum gaudium , quod in punc- 
to ad inferna defcendit cibus im- 
moderatus, & potus a inter je 
cap. Johann. I. hiis & fimi ibus 
prægravatur oratio : is in ef_ 
cantur , aut evolvuntur pennæ 
ejus ; figuram hominis pro nofträ 
confideratione in Abraham, cui 
juffo aa sn , di&tum eft, 
egredere de terra Tuë; & de cé 
gnatione tui, & de domo Patris 
qui, hoc eft de terrenis affeéti- 
bus , de peccati occafonibus s 

X xij 





343 
quæ funt peccati magna cogna- 
to , id eft de domefticis noftræ 
Carnis , & tanquam paternis con- 
verfationibus, & defideriis. 
Potuerat nunc & pofteriüs tra- 
hi fermo nofter per concordan- 
tias ex Scriptura ad eruditionem 
moralem de ; fed ecce cre- 
briüs occurrit in ipfa meditatio- 
ne mea ftudiofitas fpeculatrix , 
ut piopolitiones aliquas de&ri- 
nales des infererem , ut hoc 
intelligat ftudiofitas. Prima. Ef- 
ficacior eft oratio cæteris pari- 
bus, quia fpiritualior ct, & 
à carnalibus defideiiis remoti r. 
Hinc eft quod veri adoratores 


adorabunt Patrem, in Spiritu, & . 


veritate. Orabo Spiitu, inquit 
Apofñtolus , orabo & mente. Non 
fic illi quos increpat Chriftus, ex 
verbis Ifaiæ, populus hic labiis 
me honorat, &c. 2. Eft effica- 
cior cæteris paribus Ra 
oratio, qui fuper fidem impli- 
cium clariorem & puriorem ha- 
bent de divin+ bonitate notitiain, 
eft enim talis oratio {piritualior, 
& phantafmatibus corporeis alic- 
natior. Hæc oratio Quæritur cum 
fummä dificultate. Nota Anto. 
nium de Oratione extaticà. 3. Ef- 
fi ax eft parverum baptifatorum , 
or:tio , in quibus nondum vigent 
defideria carnalia, quia per re- 
generationem#aéti funt filii Dei, 
& placabiles ei : hinc eft illud ; 
exoreinfantium, & laétentium : 
maxima debctur puero revercn- 
ta: Væ, Væ, væ, qui verbis, 
eperibus , aut exemplis profti- 
tuunt hanc puritatem Angelicam, 

Secunda proprietas. Sit oratio 


bonis aflociata, ficut fubdit Apof-_ 


solus Petrus. Converfationem in- 


Preuves de la Nouvelle Hifhoire 


quit veftram habentes bonamr; 
Impoflbile eft enim, ficut ait 
Hieronymus,multorum preces nor 
cxaudiri. Propterea dicitur apud 
Machabzæzos : fa@as eft conven- 
tus ut orarent : unde & habita- 
bant Apoftoli pariter ; dum illos 
orantes illuftravit Divinitatisple. 
nitudo. Hinc præterea eft illz 
Chrifti promifl, . St duo vel 
tres ex vobis confenferinr de om 
ni re fuper terram, fiet eis à Pas 
tre mco : celligamus kinc fpe: 
culationes tres dpétrinas :- efficas 
cior cft , cateris paribus oratio 
multitudigis proceffionaliter & 
localiter adunatæ , quem dum 
fant loco fcparati : ad hujus pro- 
bationem fatis effe debet ufus 
Ecclefiæ : cfficacior eft oratio cæ: 
teris paribus , dum fic pro unis 
verfali bono Ecclefz, & ad ejus 
præccptum vel ordinationem 
uamdum- fit täntummedo, pro 
ne efficacior cft oratio mul- 
titudinis , dum illic jufti etiam 
& peccatores orant, quam fi nuli 
la jungerctur taliom oratio. 
Tertia praprietas. Sit oratio’ 
patiens & benigna , quemadmo: 
dum. illatas injurias oportet pe 
regrinum fuftinere , ut non ref- 
pondeat. cuilibet fatuo > ‘nec liti- 
get : perdat de fuo potids , ut pa: 
cem retineat : fie debet efle ora- 
tio , quod notat Petrus confe- 
uenter , Cum ait, ut in eo quod 
Re de vobis, tanquamde 
male faétoribus , ex bonis operi- 
bus vos confiderantes , glorif- 
cent Deum , in die vifitationis : 


quando fcilicet dicent , hii funt 


quos aliquardo habuimus in de- 
rifum, & fimilitudinem impro- 
petii : nos infenfati vitam illos 


== 





|. du Concile de Confiance. 349 


fum  réputabamus infaniam , & 
finem illorum fine honore, ecce 

uomodo computati dunt intér 
Alios Dei ; & inter fanétos fors 
illorum eft. | 

Colligamus & hinc triplicem 
fpeculationem : efficax eft pluri- 
mum oratio illorum , qui diffa- 
Mationes & detractioncs paticr- 
ter proveritate , vel juftitià fuf- 
Cipiunt : patuit in David, ref- 

eétu Semei maledidti: & de 
io filia Raguel , de Tobia , 
Job, & fimilbus : pro maledic- 
tione inclinavit fe, & recépit 
benediétionem. Eficax eft paupe- 
rum Oratio, ficut dicit Pfalimifta : 
exaudivit Paupercs Dominus, & 
vinétos fuos non defpexit": fimi- 
lis eft ratio dé hiis qui in infir- 
mitatibus fuis Corporeis , gratias 
ägunt Déo, & orant : quod vidit 
Apoftolus , dum ait quod vir- 
tu$ in infirmitate perficitur. Tot 
Ora & lingnas Lafarus habebat , 
quot ulcera. Éfficax eft plurimum 
oratio illorum, qui fpiritualiter 
tentationes fuftinent patienter , 
in anima ; quia moleftiores ali- 
quando funt apud volentes bene 
Vivere, quam corporales molef- 
Uæ, vel paupertas ettcrior. No- 
ta de blafphemiä > NOta qui infàa- 
niunt, quia defunt he 
€x parte, {cd fecundurn mMultitu- 
dinem dolorum, &c, 

Quarta Proprietas. Sit oratio 
libera ,°nec obligata vel alligata 
rebus hujus mundi, per vincula 
cupiditatis : TOpterea fubdit Pe- 
ttus, quafi liberi, libertate fci. 
icet tali, quæ furnma ingenui- 
tas eft , in qua fervitus Chrifto 
Tomprobatur , etenim fallax alre- 
Fa quædam libertas, omni fervi. 


tute deterior, quam notat Pe- 
trus, cum fubdit. Non quaf ve- 
lamen habentes malitiæ libterta- 
tem, fed ut fervi Dei : talis eft 
eccator qui velut onagrum fe li- 
es natum putat, dum dimit- 
titur ire poft defideria cordis fui, 
in adinventionibus fuis peffimis, 
quafi bos lafciviens, fed nihil cft 
infœlicius , dicente Auguftino , 
fœlicitate, & impunitate peccan- 
tium. Oh infæœlix, inquit de 
uodam , cui peccare licebats 
fe ex fententià Platonis deducit 
Boetius : colligantur hic tres fpe- 
culatione vcritates : efficacior cf, 
Cæteris patibus oratio R eligio{o- 
rum , quibus ex voto, vel rezu- 
là peccare mins licet ; quant 
aliorum, fi in Religionis {uæ ter- 
minis , abfque tranforeffione fe 
ipfos coerccant, & vinculis oc- 
Cupationum terrenar. non invol- 
vant pedes affcétionum fuarum. 
‘Acceptabikis eft plurimum ora- 
tio Solitariorum' in defertis > übi, 
docente Hieronymo , nefcio quid 
ferenius eémicat, & liberits mens 
evolat ad penetrandum cæletiz. 
Sic omnis Religio , quanto fibi 
fuffcientior eft, & follicitudinis 
minüs habens , tantà eft ad con- 
tinuationem contemplitionis ha- 
bilior , licet non femper ad in 
choatiônem. Nota de experienti. 
Acceptabilior eit oratio pro fe- 
ip{o , vel pro os » Quoad fa- 
tisfactionem faciendam quam- 
dum ad fatisfaciendum pro plu- 
rimis , per fufccptionem bono- 
rum temporalium feinet orans 
obligavit, & hic effet grandis 
inquifitio de valore orationis, di- 
verfis afpettibus. Nota de duode: 
Cim faciebus orationis. | 
X x iij 


RENTE En en ff ai TSI 


L'us RE CPE an tt en, ps 


= 








35a Prenves de La Nouvellt Hifloire 


Quinta proprietas. Sit oratio 
amicabilis , & modefti , confe- 
quenter ad id quod fubditur in 
Épiftola. Omnes honorate, fra- 
ternitatem diligite , Deum timete, 
Regem er Hinc Jofcph 
peregrinantes fratres commonuit 
ne irafcamini , inquit , in via, 
ad quos morum conformitas, 
quia multüm proficit, dicitur 
Exod. 12. eadem lex erit indi- 
genæ , & colono, qui peregri- 
nantur apud vos, & Exod. 24. 
percegrino moleftus non eris, ipfi 
<nim fuiftis peregrini in terra 
Ægypti. Quin etiam neceffaria 
eft orationi modeftia, quam ge- 
nerat timor Dei. Propterea Î. 


Petr. 4. Nolite, inquit, pere- 


grinari in fervore, qui ad ten. 
tationem vobis fit. Zelus abfque 
difcretione præcipitat. Efficacior 
eft, cæteris paribus, oratio ne 
inimicis , quantd videtur difici- 
lior, & ex majori chiritate or- 
tum habens. Nota Samuel , & 
Moyfes. Acceptabilior eft , cæ- 
teris paribus , 'oratio pro Regi- 
bus, Principibus, & aliis in po- 
teftate conftitutis , quantè bo. 
num commune exccdit particu- 
ire. Idcd culpabiles valdè funt 
maledicentes eis , & imprecantes, 
quibus eft maximè miferandum, 
quoniam habent homines fuper 
Capita fua. Efficacior eft oratio, 
quantà verccundior ces fub Deo, 
& cafti timoris plus retinens. 
Bernardus, in veritate nihil com- 
peri ita efhcax elle ad gratiam 
Dei vel inveniendam , wel con- 
fervandam , vel recuperandam, 
quam fi femper in neceflariis, 
non alta fapere, fed fapere ad 


qui femper eft pavidus. 
Sexta proprietas. Sit oratio hu. 
milis , & Ébaita Juxta quod 
concluditur in Epift. fubditi ef. 
tote in omni timore Dominis nog 
tantüm bonis , & modeftis , fed 
etiam difcolis, hoc eft enim gra. 
tia. Itraque cum Divina lex hoc 
jubeat , qui obturat auremt fuara 
ne audiat hanc Âegem, oratio 
ejus , fecundum fapientem , ef 
cxecrabilis. Præterea obedien- 
tium femper & humilium Deo 
placuit oratio. Oratio humilian- 
tes fe nubes penetrabit, eft au. 
tem humilitas triplex : in intel- 
leu , in affetu, & in effeu : 
ex cujus humilitatis carentià, 
præfereim in intelle&tu, ex de- 
pravatione in affe&u confurgente 
proveniunt errores omnes & fcan- 
dala in Ecclefia fanéta Dei. Dum 
fcilicet humana præfumrio non 
vult captivare omnem intellece 
tum in obfequium fidei, ed quæ- 
rit ambulare in magnis, &18 
mirabilibus fuperfe. 
Declarat hoc pulchrè Autor 
fummus de vitiis, & virtutibus, 
affignans caufas errorum circa fie 
dem , tractatu de fide, circa fl. 
nem. Ecce enim quod intellcéus 
fuperba præfumtio dicit orati0- 
nem aliquando nikil valere. Quas 
re ? quia vel tenet omnia de nee 
ccflitate abfolutà eveniré, V6 
Deum terrena non curare, VE 


. omnia fortuito agi, ficuwæ notat 


Claudianus. Sæpè mihi dubium, 
&c. aut quod fic Deus res admis 
niftrat , ut cos proprios motu$ 
agcre finat, & ità, os proficit 
inquiunt , oratio ? fuerunt taf? 
dem alii qui dicerent orationc$ 


{obrietatem, denique beatus vir , 1 nonnifi à radiationce cœlefti fufcie 





Du Concile de Conffance. | 3cr 


pere virtutem. Fucrunt qui nega- 
rent noétibus orandum ele, aut 
in locis facris, plufquam in pro- 
Phanis. Dixerunt alii quod ora- 
tiones Ecclefiz omnis, pollutæz 
funt ; per fimoniam. Dixerunt 
alii, ut Begaudi , non effe ver- 
baliterorandum, fed tantum men- 
taliter ; in quadam libertate fpi- 


ritus, quam dicunt non fubijici 


præceptis Divinis. Sed & errores 
aliorum quis omnes dinumeraret ? 
A dE quos reddetur apud Deum 
ineffñcax Oratio, quam in fide fie- 
ti debere tradidit Do Poftu- 
let, inquit,.in fide. Hic latè pa- 
tet materia grandis, tam babe. 
to D.-N. Papæ Johannis XXIII. 
a. fuper aliis, quæ pro præ- 
enti jus, & obediens præte- 
Tea. | | 
Tandem fub epilogo: conclu- 
dendo dicamus, quod adverfus 
omnes infultus adverfariæ potefta- 
tis, adverfus fcifmata, errores , 
& fcandala fpiritualis nequitiæ 
adverf. denique laqueos omnes , 
quos in vià peregrinationis nof- 
træ abfcondunt fuperbi, efficacif. 
fimum: remedium eft habere co- 
mitemi orationen, fide, & fpe 
fubnixam, &. animatam charita- 
te: Nam hæc eft victoria quæ 
vincit mundum fides noftra, à 
qua dirigitur Ofratio alacer, fide- 
lis, & volucer nuntius nofter ad 
Deum , cui dicebat fidelis Rex 
Jofaphat 11. Paralip xx. cum igno- 
ramus quid agere debeamus , hoc 
felum habemus refidui.. ut ocu- 
los noftros ad te dirigamus , per 
orationcm fcilicer w quæ Viétrix 
& Domina naturæ eft. Sic igitur 
auntius ifte , juxta quod prædic- 
tum cit, agilirer & expeditè bonis 





affociatus, patiens, & benignus, 


_liberè, & non ferviliter alliga- 
_tus , amicabilis, & modeftus, 


humilis, & fubditus. Hzæc eft 
enim gratia in Chrifto Jefu, qui 
eft Deus bencdictus in fæcula 1æs 


 culorum Amen. 


Die verd xxvrr. Aprilis D D. 


- Ambaxiatoribus | Cardinalibus 
. & aliis miflis ex parte Concilii 


erga D. N.Papam, qui fequuti 


_ fucrant cum apud Friburg, dedit 


Papa refponfionem per cedulam 
cujus tenor fequitur infra. | 
Sequitur [upplicatio Ducis Ahf- 
triæ Regi Romanorwmn faite per D. 
Ludovicum de Bavaria, © alios 


mobiles Fe prefati Ducis. 
Die Mercurii, primä merfis 
Maii, in Domo f F. Minorumin 


_Conftantia, in præfentia Regis 
® Romancrum , & Deputatorum 


quatuor Nationum in magno nu- 
mero »; comparuerunt D. Lydovi- 


cus de Bavarià, Ambaxiator Rec- 


is Franciæ, cum aliquibus nobi. 


Ébus. pro parte Ducis Auftriæ,. 


. qui tunc propter hoc venerat ad 
‘ civitatem Conftantiæ, fub falvis 
cenductibus Regis Romanorum , 
& Concilii Gener. exponentes- 


Regiæ Majeftati, pro parte prx- 
fati Ducis Auftriæ , in ejus ab- 
fentiâ, qualiter intellexerant quod 
ipfe Rex malè contentabatur de 
ipfo Duce, proprer plurima re- 
fata de eodem, ad aures ipfus 
Regis » fuper quibus venerat, 
prout paratus erat fe purgare,. 
& probare innocentiam fuam , e1- 
dem fupplicando > ut euin recipere 


: dignaretur in gratia fua, & prom- 
tus erat, prout tencbatur,. tan- 


uam fuo Domino naturali:, & 
no ; Gibi obfequi, & fervire 








352 | Preuves de La Nouvelle Hifhire 


in omnibus. Et ulteriüs dixerunt, 
quod fi aliqua fecerit diétus Dux, 
uæ cederentin difplicentiam ip- 
le Regis, hoc non fecit, {eu 
facere voluit'ex malitia, fed po- 
tids ex inadvertentiä, feu igno- 
rantià : ad quæ refpondit præfa- 
tus D. Rex Romanorum, Le 
in düobus ditus Dux fore fece- 
rat, feu contra duo peccaverat 
gencraliter, videlicet contra Con- 
cilium generale , auferendo ab co 
Papam, & fpoliando. 20. Contra 
ipfum Regem, in inobcdiendo, 
cum alias vocatus, & mandatus 
ipfe Dux ad præfentiam ils 
Regis, fuper aliquibus refpon- 
furus, & juri pariturus, receflit 
contumaciter , fine licccià Re- 
gis. 
| Quoad primum, dixit D. Rex, 
quod illud erat arduum refpcétu 
Conciliffic injuriati, & fpoliati 
fuo Papa, peripfum Ducer, imd 
tota univerlali Ecclefñàä ; & tota 
Chriftianitas fuitfcandalifata per 
eum. Super quibus fcandalo, & 
line. le refercbat ad dic- 
tum'Concilium, fic fpoliatum & 
{candalifatum : quia in co erant 
fapicntiores & prudentiores to- 
tius mundi, qui fuper hiis benè 
fcirent confiderare. Et quantum 
Rex erat, non intendebat quoquo 
modo vacare ad reconcliandum 
ditum Ducem fuæ Regiæ Ma- 
jeftati , donet Concilium generale 
fuerit primd teftitutum fuo Papæ 
per ipfum Ducem, fed hoc facto, 
fua Regia majeftas de refiduo mi- 
fericorditer agcret cum sodem. 
Quoad fecundum, dixit quod 
offenfa ipfius Ducis in D. Regem 
ra. parva & modica refpcétu 


prioris, & quod de cà mifericor- 


diter cum eo ageret , dum tamen 
prius fatisfeccrit Concilio Gene. 
rali imd quodcumque Concilium 
diétaret in ifto fecundo , ipfe fe. 
queretur, falvo jure cujuflibet. 
quoniam dicebat ipfe Rex, quod 
ad cum fuerunt multæ quærimo- 
niæ factæ de ipfoDucc, tam de 
fpoliatione plurium temporalita- 
tum plurium Epifcopatuum, quam 
plurium vidyarum, Orphanorum, 
& aliorum plurium, quorum jus 
dare non poterat. 

Ex illo tunc fuit advifatum, 
quod ex parte Concilii darentur 
Deputati ad advifandum modos 
pacificandi ditum Ducem erga 
præfaétum Regem, & de modg 
reftirutionis D. N. Papæ præfato 
Concilio. Et Depugati quatuor 
Nationum qui erant ibi præfcntes 
in magno numero fe obtulerunt 


Jaborare propolle erg: D. Regem, 


pro pace Ducis, 
Super quibus D: Ludovicus 
Bavarig , cum amicis Ducis Auf 
triæ regraciati funt, bumilicer 
D. Resi de clementig & miferir 
cordià eifdem oblatä, pro ip{o 
Duce Auftriæ , ac etiam dictis 
Deputatis, de oblatione per cos 
fa&i de pacificando prefätum Dur 
cem Auftriæ verfus Ro 
Et advertendum quo praf. D, 
Ludovicus, & amici Ducis Aulr 
triæ inter alia fupplicaverunt D. 
Regi Romanorum, quatenus fi 
fua Majeitas Regia no le rCCipe= 
re præf. Ducem Auftriz in fu 
gratià, ad ipfius Ducis fup lica- 
tiongm factam in fuis perlonis ; 
ut præfcriprugeeft , faltem quo 
ad ‘ipñus D. Ludovici dg Bava- 
rià, ejus confanguinei German’: 
& amicoxum aliorum, ibi tung 
0 prælentium 





du Concile de Conflance. 353 


præfentium , ipfum Ducem digna- 
ïctur adimnittere ad gratiam, & 
£idem remittere offenfam, fi quam 
fuiflet. Et refpondit D. Rex ut 
fuprà , femper ftando. in primo 
propoito. 

Sequitur relatio A nbaxiatorum 


Conciliÿ miforum ad Papam, ad 


Friburg. 

Die Jovis rr. menfis Maii fuc- 
runt relationem fuam Ambaxia- 
tores Concilii mifll ad Papam, 
in præfentià D. Regis Romano- 
tum, Cardinalium, & Deputa- 

et°rum quatuor Nationum , de 
quibus lp fit mentio, & plu- 
rium Prælatorum , aliorumque 
diverfi ftatûs clericalis, in $Sa- 
crifterià Majoris Ecclefiz Conf- 
tantienfis , horâ quafi feptimä de 
mane, & fecit Ru Cardi- 
falis S. Marci, & retulit, quod 
die Mercurii xx1v. April. ap- 
plicucrunt apud villam diam 
Brifac, & inillà die habuerunt 
audientiam , & propofuerunt jux- 
ta fuas inftructioncs, de quibus 
fuprà in {effione ultimä fuerat con- 
clufam, quo faéto Papa ref pondit, 
quod in craftino horâ o&@avà da- 
ret refponfum , fed bene mancin 
aurord Papa decefit, & ivit ad 
Novumburgum, & infinuare fe- 
cit dictis Ambaxiatoribus, per 
alterum fuorum familiarium , Cau- 
fas fui receflus fubitanei, & u- 
nam expreflit caufan , videliccet 


fie illà note fupervenerant ei- 


em Papæ nova, quod non erat 


fecurè in illà villà de Brifac, de 


qua fic recclferat, ut præfcrtur. 

Ex quibus novis obitupuerunt 
-omnes ipli Legati , feu Ambaxia- 
tores, & ill die Jovis recc{Te- 
wat, & venerunt apud Friburg, 


redeundo verfus Conftantiam, & 
ipfs ibi exiftentibus, dictus Lu- 
dovicus de Bavarià Ambaxiator 
Regis Franciæ , qui miffus fuerar 
à Conftantiä ad Ducem Auftriz, 
pro inducéndo diétum Ducem, & 
& exhortando , ne Papam permit- 
teret abire à manibus fuis, &. 
quod per medium reftitutionis 
cjufdem Papzx fatæ Concilio Con- 
ftantienfi, faciliter poffet obtinere 
gratiam apud Imperatorem, & 
liberationem fuæ perfonz , figni- 
ficavit diétus Ambaxiator , ut 
expectarent eum in Friburg , quia 
illà die veniret ibidem cum Pa- 
à, & Duce Auftrie, quod ita 
Es et, & ex tunc de Sab- 
bati, Dominicä, & Lunz fequen- 
ti, diéti Ambaxiatores loquuti 
fuerunt cum Papäâ, & finaliter 
ip{e pallavit procuratorium in 
forma, ut 7 a Concilio, 
& fub Bullà, poft multa objeéta 
contra dicti procuratorii formim. 
Sed adjecit Papa tres alios Procu- 
ratores ultra fupra expreflos in 
articulo feflionis ultimæ, videli- 
cet Archiepifccpum Remenfem , 
Epifcopum Carcaflonenfem, &c 


M. Joh. Dacheri in Thecol. Pro- ‘ 


feflorem. e 
Item. Expreflit verbaliter Paba A 
quod non intendebat quod illud 
p'ocuratorium traderctur in ma- 
nibus Concilii, fed in manibus 
cujufdam Coemitis, vocati Comes 
Bertolai, Civis Romani, doncc 
fuiffec faéta eidem Papæ fufficiens 
provifio de ftatu , & vita, poft 
ejus renuntiat{oneme 
2%. Qüod Rex Romanorum & 
Concilium darent eidem Papæ 
{ccuritates quas petebat. | 
9; Quod Dux Auftriæ refor- 








TRE 


354 Preuves de la Nouvelle Hifloire - 


maretur in pace & gratià cum 
diéto Imperatorc, quod ultimum 
ipfe Papa promiferat Duci Auf- 
trie laborare, & facere, ante- 

uam aliquid adimpleret de peti- 
us. Eo quod per iplus Papæ occa- 
fionem, di-ebat Dux Auftrix fe 
pati jaéturas graves in terris fuis, 
per guerras iplius Regis. 

Jm,. Didi Ambaxiatores, & 
fpecialiter Cardinales de Floren- 
uià, & de S. Marco, & Epifco- 
pus Carcaflonenfis multum labo- 
raverunt crga Papam, ut vellet 
facere ceflionem de præfenti: often- 
dentes eidem, ne oportebat vel 
cum abjicia Papatu ignominiosè, 
Fois fua crimina, vel cedere 
pontè : {ed fecundum effet tota- 
liter eidem honcftum, expcdiens, 
& utile, & in hoc faciendo con 
tentaret Concilium &c. & pro- 


mittebacur ei fui ftatus, & vitæ 


fecuritas. 

JApopies D. N. quamdam 
cedulam fuper hoc compofitam 
fignavit proprià manu, cujus te- 
nor fequitur, & eft talis. 

In nomine Sanétæ, & indivi- 
duæ Trinitatis &c. Cum pridem 
nos Johannes Papa xxrrr. pro- 
mifrimus » juraverimus , & vo- 
verimus Deco, & Ecclefiæ uni- 
verfali ; ac facro Conftantienfi 
Concilio dare pacem ipfi Eccle- 
fiæ, per ceffionem noftram fim- 
plicem Papatus, fi, & quando P, 
de Lunäâ, Benedictus XIII, & 
Angelus Corarii, Gregorius XII. 
in fuis obedientiis nuncupati fi- 
militer cederent, & alias in ca- 
fibus , & prout in cedula , in dic- 
to Concilio publicè per nos le&i 
Continetur ;in promiflionce, jura- 
mENtO & voto prædictis Jiberè , 


& defidcratiffimè perfiftentes 
confiderantefque quod quantocius 
proaffequenda unione perfectà Ec- 
cClefiæ, cefferimus, & renuncia- 
verimus Papatui, Petrus de Lu: 
nä, & Angelus Corarii prædidi 
fortius & verifimilius induen- 
tur ad fimilem renuntiationem, 
& ipfa Ecclefiæ unio & pax faci- 
liùs confequetur , nos qui majus 
apud Deum premium afleque- 
mur, fpontè, & liberaliter pro- 
mittimus , juramus, & vovemus 
Deo, Ecclefiæ, & præfacto Con- 
ftantienfi Concilio , ipfus Eccle-® 
fie nomine & adillius utilitatem, 
purè, fimpliciter, & liberè re- 
nuntiare Papatui, per nos vel per 
Procuratores noftros legitimos , 
dummodd , & quam primüm 
er præfarum Concilium Genera- 
fe Conftantienfe, & illius auto- 
ritate, ne nos, poft renuntiatio- 
nem hujufmodi , in opprobrium 
Apoftolicæ Dignitatis, aut per- 
fonæ noftræ vilis , aut in mino- 
ri reverentià quam decct, habea 
mur, de ftatu noftro ST 
vitâ , atque plenâ libertate fue- 
rit nobis provifum® fecundum 
formam diledis noftris Guillel- 
mo tituli S. Marci LRrefbyteros 
& Francifco tituli S$. Cofmz & 
Damiani Diaconi Cardinal. & 
Venerabili F. N. Gerardo Epif- 
copo Carcaflonenfi per nos da- 
tam, & etiah dilectus filius nol- 
ter Fridericus Dux Auftriz JL 
luftris, cum Chariff. in Chrifto 
filio Sigifmundo Romanor. Rege 
pacem & ejus gratiam obtineate 
Et infuper fi, quod abfit contin- 
geret nos in libertate plenà poli- 
tos recufare renunciationem hu- 
jufmodi facere, aut ad illamr fa 


LORS SE : Len ? Bo 
a ‘à rss Suteere 


du Concile de Conffance. 355 
effe decernimus. Et in præmiflo- 
rum veritatis teftimonium præ- 
fentem cedulam noftro nomine 
manu proprià fignavimus. Datum 
8& aétum Friburgi, Conftantien- 


ciendim Procuratores legitimos, 
& irrevocabiles conftituere, vel 
hoc ultra duos dies naturales, 
oftquam fuerimus requilfiti, præ- 
mifla differre, ex nunc, prout | 
ex tunc diéto Papatui renuncia- fis Diocefis, dic xx1x. menfis 
mus , & haberi volumus pro non PR M.ccccxv. Pons 
Papà ,ac omnes Chrifti fideles ab | tiñicatüs noftri anno v. 
emni vinculo obedientiæ, & alio Sic fignatum. Ita facimus &c 
quocumque, quo nobis, per ju- volumus , dummodô præmiffa 1e 
ramentum, vel alids tenentur ab- | pleantur per totum xx: diem Maii. 


folvimus, & ex nunc abfolutos 


Citatio publicata C Decreta in plenä Sefione, die fovis 2. 


Mais, per D. Archiepifcopum fanuenfem contra Papan, 


cum falvo conduciu. ù 


In nomine S. & Individuæ Trinitatis &c Sacrof. Synodus Conftan- 


tienf. &c. Extar in fupra ditla Edit. Parif. ibid. f. 37. Cum licters 
fubmiflionis Ducis Aulftriz. 


1e Jovis rx. Maii , in fefto 
Afcenfionis Domini fuit ce- 
Icbrata Miffa de diétà folemnita- 
te, per Cardinalem Cameracen- 
fem.in navi Eccicfiæ Conftan- 


tienfis , ubi Sefliones fuerunt, præ- : 


fente Imperatore, x111. aliis Car- 
dinalibus, Prælatis in magno nu- 
mero, & quampluribus aliis. Et 
in medio Mifiæ M. Perrus de Ver 
faliis Monachus S. Dionifii in 
Francià, in dfécräâ piginà Profef- 
for fecit Scrihonem & fecit fuurh 
thema. Hic ftati$, afpicientes 
in Cœlum. A&. r. & in Epiftolà 
dicit & deduxit fuum thema tri- 
plici modo. Scilicet de duritià 
cordis » & pertinacibus, qui ni- 
mis funt pertinaces in fuis opi- 
nionibüs , & contra veritatem & 
juftitiam faciendo aliquibus Do- 
minis pro muneribus receptis vel 
recipiendis , aut aliàs pro libito 
veluntatis fux, 


- ficant 


Eadem die rx. Maïi, €X otdi- 
natione Concilii, iverunt apud 
Friburg ubi erat Papa Archicpif- 
copi Bifuntinus, & Rigenf- de 
Ordine Prufliz in Alamannià, ad 
exhortandum , monendum, 
requirendum Pap:m ut vellet ve= 
nire Conftantiam ad Concilium » 
ad fratres & filios ; quos fic di- 
miferar, & reliquerat fine Pafto- 
re, & ab cis aufugcrat ; figni- 

cidem, quod autoritaté 
Concilii citatus fucrat ad certos 
fines, ut in citatorio fuperfcripto 
continctur, & ad diem x111+ ejuf- 
dem menfis Maïi, Et ulreriùs in- 
timarent eidem , quod 4 Sacro 
Concilio mandatum habebant 
eumdem ponere in manibus Con: 
ii & fe tencre fecuros dein= 
ceps. Qui D D. Archicp. appli- 
cucrunt.Friburg die x. Maïi, 
& cidem expoleierun (uam Le 


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356 Preuves de la Nouvelle Hifloire 


gationem. Quibus exhortationi- 
Bus, monitionibus, & requifitio- 
nibus auditis per eos, refpondit 
Papa vultu jucundo , quod mul- 
tùm gaudebat dcorum adventu, 
& quod promtus & paratus erat 
ire cum iplis Conftantiam, vel 
alibi, &-ex tunc afcenderet equum 
fi vellent, & quod non quærebat 
aliud nifi venire Conftantiam 2d 
Concilium, & quod fibi difplice- 
bat ipfum fic Concilium dimifille, 
malo confilio ductus. 

Et hic eft advertendum quod 
die xx1v. Aprilis, qu Papa re- 
ceffit à caftro novo, & venitite- 
tüin ad Brifac, & tandem apud 


Friburg, D. N. fuit in tutà cufto- 
diâ Ducis Auftriz, fic quod 
non potuiflet cvadere manus ejus, 
eo quod reddendo, & reftituen- 
do Papam Concilio, iple Dux 
fperabat recipi in gratiom Impe- 


_ratoris, & totius Concilii, prout 


ita fibi accedit v. Maii prædidi, 
& ita apparct per accordum fu- 
praditum. Item ad Requeftam 
Concilii, Imperator mifit cum 
hétis D D. verfus Papam, quen- 
dam Nobilem de Aliamanniä, vo- 
catum Burggrave, cum ccec.Ar- 
matis, ad cuftodiam fecuriorem 
Papæ. 


Die Lune xir1. Maii in Sefione publica fuit continuats 
dies affiguata Papa non comparenté, prouf fequitur. 


In nomine S. & individuxæ Trinitatis &c. 
Habetur eriam in cad. Edit. Parif. col. 55. 


Die Martis x1v. menfis Maii in S effione publics per Patriar- 
cham Antiochenum lata P fententia [uper [ufpenfionem 


adminifirationis 


apatus contra L). Johann. 
e ° : 


Habetur eiiam in ead. Edit. Pari. col. 64. 


Pro tunc fuerunt reccptæ litteræ Regis Aragonum, quas mifit Im 


peratori fuperfaéto unionis. 


ne Princeps & Donmi- 
ne Sigifmunde, Dei Grâtià, Ro» 
manorum Rex femper augufte ; 
& Hungariæ, Dalmatiz,, Cro2- 
Uæ &cc. Rex, Frater vefter Cha- 
riflimus Ferdinandus » Cèdem gra- 
tiâ, Aragonum , & Siciliæ Rex : 
Salutem in eo per quem Reges re- 
£nant. Sereniff. Rex. Nunciatus 
fuit mihi receflus illius qui per 
aliquos vocatur Johannes Papa : 


am relati func dibores »> tri. 


bulationcs quos fufertis, tam à 
falfis fratribus, pacis inimicis , 
quàm in tribülaticnibus Diaboli, 
& aliorum Sc&atorum ejus, qui 
bus refiftite fortes in fide, & {ci 
tote quoniam adverfarins nofter 
Diabolus , in ifté fanéto minifte- 
rio , tanquam leo rugiens circuit 
quærens quem devoret. Et vos 
Sereniff. Rex eftote fidclis ufqne 
ad mortem, & dabitur corona 
vitæ, quia, fi Deus eft pro nobis 


ds Concile de Conflance. | 357 


quis contra nos ? fi Deus adjutor 
eft, non timeatis quid faciat vo- 
bis horño, Sperate in Domino, 
& viriliter agite; in tanto mi- 
nilterio , fobrius eftote, & lon- 
ganimis , fupportantes in patien- 
tia tribulationcs omnes ; quoniam 
per multas tribulationes oppor- 
tet nos intrare Regnum Cælo- 
rum : perfcverate in propofito, 


. & vifionem defimul impleamus, 


& credo quod Dominus per fuam 
TRS RE , & merita Bea- 
till. Virginis Mariæ ,.nos illumi- 
nabit ce y quod faciemus vo- 
luntatem ejus, & iple diriget pe- 
des noftros in viam pacis, ut de- 
fideratum videamus hujus minif- 
terii finem. 

Serenill. Rex paratus fum , vic- 
turus & moriturus, & in tanti 
profequutione minifterii femper 
efle vobifcum. Omnes tribulatio- 
nes ocCurrentes paritcr fuppor- 
tando , quoniam fidelis cft Deus, 
qui non patietur nos tentari {u- 
pra id quod poterimus , fcd fa- 
ciet Ctiam intentatione ptoven- 
tum , ut poflimus fuftincre. Se- 
renifl. Rex, rogo vos quatenüs 
cum amore, & timorc Dei , nul- 
latends deficicndo profequamini 
fand@um iftud negocium , non re- 
cedendo retrorfum , ut non ve- 
niat vobis exemplum datum in 
Evang, cœpit ædificare, & non 
potuit#onfummare : {ed fortiter, 
conftanter , & viriliter agite ,ut 
de illo autor excatis taliter, quod 
meréamini habcre refponfum à 
D. N. Jefu Chrifto, qui vicerit, 
& cuftodierit ufque in finem ope- 
ra mea, dabo illi poteftitem {u- 
per gentes & Regna, & repet 


eos ir | 
IR virga fcrrcx, & tnquim 


vas figuli confringentur : ficue & 
ego accepi à Patre mco , daboilli 
ftellam matutinam. Serenifl, Rex, 
Altiffimus contemplationc Bea- 
fl. Virginis, veftram Screniff. 
perfonam in fua gratia conferver. 
Scriptum manu proprià xx1ve. 
die Aprilis, anno à Nativ. D. 
M. ceccxv. Ferdinandus Rex. 

Item, Dic xvir. Maii Papa 
cum Ambaxiatoribus præfatis ap- 

licuic villam Celle , quæ diftat 
duobus milliaribus Conftantii, 
in qua ftetit fub ar@à cuftodià, 
mutatis omnibus fuis fervitori- 
bus, præter coquum, & aliis 
novis ei traditis, ufque ad ulti- 
mam Maii, autorttate Concilii, 
videlicet Epifcopo Tholonenfi, 
cum aliis vero, vidclicet de qua- 
libet nationc dux notabiles per- 
{onx. 

Nota tamen quod in villa de 
Friburg ,; antequam inde Papa 
recederet, Dux Auftrixæ fpolia- 
vit eum fuis omnibus cibus, 
& vaiflellis , & etiam proprià 
capà , aded quod vix rermanfit ei- 
dem una camifia ad mutandum , 
& fatis erat faina publica. Poft 
modum Papä exiftente in oppido 
Celle , & Duce Auftrix, per or- 
dinationem Concilii, in Cont- 
tantia ; ipfe Dux mandavitPapæ, 

uod erat Conitantiæ in ofta- 
gio, & quod mitterct fibi ccc. 
Ducatos, vel amplius, quod Pa- 


pa dolenter audivit, prædiétis at 


tentis : tamen refpondit , quod fi 
haberct pecunias, libenter face- 
rer quod petebat, fcd nullas ha- 
bcbat : diccbat etiam Papa quod 
ip& Dux habuerat ab eo, pluf 
quain triginta millia Ducatorum. 

Jrrm , die xv111. cjnfdem mens 

 Yyii 








358 : 
fis Maii Archicpifcopus Rigen- 
fis venit Conftantiam ad Conci- 
lium, ab oppido Celle , & retu- 
lit Deputatis Nationum Statum 
D. N. Papæ. r°. Quod erat hof- 

itatus in villa Celle, in una 
Éoftclaria , nec erat fub tutä cuf- 
todià , & quod providerent. 
2°. Quod Papa fe recommenda- 
bat Prælatis exiftentibus in Con- 


cilio & multüm amare flebat , & 


oraviter pœnitebat de commiflis 
per eum , dimittendo Concilium 
per eum vocatum , & quod Con- 
cilium compaterctur fibi, & cum 
co melids ageret , ut pollet. 

Item, x1x. ejufdem menfis, ih. 
die Pentecoftes , Epifcopus Tho- 
Jonenfis, & alii Deputati pro af- 
fervatione D. N. Papæ, . 
ad Villam Ceéllæ, & xx. die fe. 
quenti, expolitis caufis quare ve- 
nerant , Le os Epifcopi Tholo- 
nenfis , Papa cœpit amariffimè 
flere, & illà die diéti Deputati 
dederunt licentiam omnibus fa. 
miliaribus Papæ , qui licentiam 
‘cœperunt ab co, cum ingentibus 
ou » Clamoribus , & do- 

oribus, tam ipforum , quam cir- 
cumftantium omnium, & Papa 
excufavit fe fuis familjaribus ; 
nam difplicebat fibi, quod non 
habebat undè poflct cis fatisface- 
re, vel aliquid dare, cum nihil 
lus haberct, Itcm illi dic ipfe 

holonenfis Epifcopus reccpit 
bo , fine Bullam à manu 

. Papæ per ordinätioncm Con- 
cilii, & illam mifit Deputatis 
Concilii Conftanticnfis interclu. 
fam {ub figillo. | 

/rem , Die xxrv. diéti menfis, 
en Papa non erat fub tutà ; & 

451$ arétà cuftodià , fuit inclufus 


Preuves de lx Nouvelle Hifloire 


in quadam turri illius. villæ de 
Celle, ut dicitur, fortiflimi, & 
fuerunt ordinati ccc. Hungaïi 
armati ad cuftodiam Papz , ex 
ordinatione Concilii. Item ef die 
Epifcopus T holonenfis venit Conf. 
tantiam, & attulit Cedulam de 
oblationibus Papæ , fub formi 
quæ fequitur. 

Anno D. mM.eccccxv. Indi&, 
8. die xxrv. Maii, in Oppido 
Ctlle , Conftantienfis Diæcel. D, 
Johannes Papa X X 111. auditis 
RKR. in Chrifto PP, DD. Cardi. 
nalibus de Urfinis , de Camera 
co, de Chalanto, Salutiarum, 
& Florentino, itidem & in præ. 
fentia ipfius D. Papæ conftitutis, 
qui ad eum ex parte Collegii ve 
nerant, & per eumdem D. Pa- 
pam, le&tä quädam Ceduli , qua 
fuit advifata fuper modo proce- 
dendi ad fententiam, quam for- 
mavit facrum Concilium Conf- 
tantienfe , contra ipfum D. Pa- 
pam , dixit & refpondit qualitet 
miferat ad dicendum certis Præ- 
latis facri Concilii , per venera- 
biles Fratres fuos Videm Tholo- 
nenfem , & Fredericum Auguf- 
tenfem Aie ac per dilec- 


tum filium Johannem Phiton S:- 


_tifberienfem Canonicum , quod 


volebat , & præfentialiter vult in 
omnibus ftare, & fe conformate 
omnind ordinationi , deliberatio- 
ni, & determinationi digfi fact 
Concilii : quodque, ficut pr#- 
fertur , mifit ad dicendum , 1t 
ipfis D D. Cardinalibus dicits 
Ponder » & promittit _ promo 
corde , animoque volenti, qu 

facere vult bon fide : & 1n. ca- 
fu quo placeret di&o facro Con 
silio , quod ipfe D. Johannes 6 


du Concile de Confiance. 359 


dat Papatui, paratus ef ftatim , 
juxta deliberationem & volunta- 
tem diéti facri Concilii, & in 
hiis omnem fecuritatem fibi pof- 
fibilem vult dare , quod nullo 
unquam fempore , per fe, vel 
alium, directè , vel indire@è ve 
niet contradictam ceflionem. 
Porrd fi omnind dictum ficrum 
Concilium voluerit proccdere ad 
fuam fententiam, fuper amotione 
ejufdem D. Johannis à Papatu, 
afkrmavit, & affirmat quod non 
vult reclamare, nec reclamabit 
contradiétam fententiarh profe- 
rendam , quin im ipfam ratifica- 
bit, & approbabit, eamdem ac- 
ceptabit, & in quantum in fe fuc- 
rit, confirmabit, & omologabit, 
omni modo , viä, & formä quibus 
meliùüs & utilius dicto facro Con- 
ctlio videbitur expedire. Rogat 
tamen afecuofiflimèe , per vifce- 
ra mifericordiæ D. N. Jefu Chrif- 


ti, diétos Prælatos , & alios quof- 


vis de dicto facro Concilio, quod 
dignentur & velint commenda- 
tum habere honorem fuum , per- 
fo6nam, atque ftatum , nullam ta- 
men Îæfionem unioni Eccleliæ 
præferendo. Serenifl. verd Re- 
giam Majcftatem invocando, pro 

ffragio, & auxilio opportuno. 
Offerens fe Pots ad prædic- 
ta peragenda perfonaliter > ad 
Eonftantiam Civitatem , vel ad 
alium locum, prout placebit dic- 
to facro Concilio , adimplere, 
præfentibus RKR. PP. DD. præ- 
dictis, & Alberto Aftenf Epif. 
copo; Venerabilibufque DD. Jo- 
hanne Phiton fupradiéto , & Guil.. 
lelmo Clyn facræ paginæ Profef- 
fore , Ragimancho de Rechis in 

Ccretis Licentiato, D. Alberto 


1 + 


de Worchemburg , Petro Gaves 
tani in Decretis Baccalaur. & 
Pontio Gaudo : in quorum tefti- 
monium Præf. D. Johannes Pa- 

a, hic inferius manu proprià 
e fubfcripfie. Cujus pe 
tenor talis eft. Ego Johannes 
XXIII. Papa prælibatus , præ- 
diéta per alium de mandato mes 
fcripta approbo , & confirmo ac 
fponte & liberè volo adimplere 
cum effcétu , & ad robur præ- 
miflorum mañu proprià me fub- 
fcripfi. Balthafar. 

Die xxv. Maii præfentatæ fue- 
runt facro Concilio Conftantienfi 
litteræ Ducis Burgundiæ fe ex- 
cufantis fuper rumoribus curren- 
tibus contra eum in Conftantia, 
& alibi. 

Reverendi in Chrifto Patres, 
venerabiles , ac doctiflimi viri: 
per R. P. Epifcopum S. Pontii ;, 
& demüm per vener. P. Abba- 
tem S. Johannis Remenfs Con- 
filiarium meum , fimilis vero te- 
noris litteras binas veftrarunt cif- 
cumfpeésionum recepi, nuper, 

uibus primo ftatum miferabi- 
lem Ecclcfiæ Saicrofanctæ , ve- 
nientem ex ambitione contenden- 
tium de Papatu ; modos quostc- 
nuit D. N. Papa modernus, qui- 
bus minimè contentamini ; fuum 
receffum à veftro facro Concilio ; 
quibus etiam fubrcrfugiis differt 
implere quod debet, & promi- 
fit, pro unione fanétæ Matris Ec- 
clefiæ feriofiùès narrant; & tan- 
dem per ipfas me gratiofiffimè [O= 
gatis, & requiritis, quod ipfum 
D. N. in meis dominiis nu Jate= 
nùs reciperem vel recipiam, etii 
jam tempore receptionis littera- 


rum foret ibi, taliter. cum cuftos 





360 


diam; quod de ipfo, pro beno 
Ecclefiæ univerfalis peflitis libe- 
rè difponcre, vel quod eum fta- 
tim remittam ad Concilium ge- 
nerale. Subjungentes quod fidem 
indubiam dare velim præfatis 
RR. PP. fuper mihi per eos di- 
cendis ex parte veftra. . 

Quibus litteris le&is, & co- 
rum audità credentià , vehemen- 
ter dolui, cum fperarem unio- 
nem optatiflimam ex oblatione 
fanctiflina Ceffionis D. N. nuper 
fai , celcriter aflequendam, 
quam , proh dolor ! Fou cerno 
diflerri. Spem tamen concipio, fi 
veftra facratiffima Synodus à cœp- 
tis non defiftit: quæ fi perfeve- 
ret , pulfantibus aperiet Deus of- 
tium imifcricordiæ fuæ, ad {ol:- 
tium fingulare lamentabiliter plu- 
rpimorum, & ne vacillet veftra 
congregatio fanctiffina , fed per 
veritatis nuclceum , mendacio- 
tum cortice fublatä pafcatur, cui 
milevolorum relatu Lesetur 
et 5eme præd. D. N. velle reci- 
pere , fovere, & conducere, in 
præjudicium unionis Ecclefiæ , & 
Contra determinationem: veftræ 
Synodi facratifimæ , veritatem 
rei geftæ, cui, fine repulsi men- 
da:ii contradicere.fas non etit, 
vo:is expono. 

Poft reccflum D. N. à Conf. 
tantià , ipe D. N. ftarim mift 
ad'me folcmnes oratores fuos, 
per quosmihi mandavir, omni- 
nù nefcienti quemodo, vel prop- 
ter quod receflerat, & quod ad 
hoc Conftantiam dimiferat fo- 
lèm , ut promiffa compleret in 
proptia perlona,volensireNiciam, 
ad renuntiandum , ficut pro- 


miferat in Cedula fua. Si humili- 


Preuves de la Nouvelle Hifloire 


ter, fi reverenter ipfos debui re. 
cipere , & ingratè refpondere, 
quod iplos fciebam Nuncios Pa. 
pæ Pattis N. San@tiff. ab Eccle. 
fià pro tali habiti, & tenti, non 
reprobati, non condemnati, PrC= 
mittentis fe velle cedere ,. & om- 
nia facere , quæ forent ad bonum 
unionis Eeclefiæ , judicent V. Pa- 
ternitates : infanum quippe cre- 
deret, ut æftimo, un. quili- 
bet etiam prudentiffimus , Papam, 
quem ad omne bonum difpofitum 
cerneret , fe nolle recipere, & 
præfcrtim fub fpe illum inducen- 
di ad quælibet meliora  , | 
Ea proprer eis refpondi, quod 
ipfum D. N. animo libenti, & 
jucundo reciperem, ficut præfer- 
tur difpofitum , & tamdit trac- 
tarem honorificé, quamdiu per- 
fifteret in bona fua voluntateäi 
quæ præparatoria fuerint, ut Ie- 
curiùs ad patriam accederet, quo- 
rum rumores ad veftras Paterni- 
tates pervencrint , referantur , 
ofecro , ad primà refponfa , quæ 
difpofitionis fecundz nullo modo 
poflunt adaptari. Nempè RK: 
Patres, vener. ac doétiff. viri, 
de veritate geftorunt veltris lit- 
teris, & RR. Patrum relatione 
Ritrudtus, quibus afferitis recef- 
fum D. N. clandeftinum & fcan- 
dalofum efle , etfi recipiatur à 
quocumque, per hoc ee 
ri non modicum Ecclefiæ unio- 
ni, quam totis viribus, & toto 
(fe perquirere vellem ; non In- 
{anè Confilium mutari , difpo- 
nens numquam contra delibera- 
tiones veftras , quibus omnino 
cum cæteris Principibus Catholi- 
cis adhærere cote , Præfa- 


tum D. N. recipere , vel accep- 
nr tarç } 





du Concile de Conflance. 361. 


rate; quinimd vobifcum, cum 
præfatis unanimiter laborare ad 
extirpationem præfentis peltiferi 
fcifmatis, per omnes vias per cϾ- 


tum veftrum facratiflimum advi-, 


fandas, & concludendas , & fi 
quid in contrarium per oblo- 
qu''tores differri contingat , cu- 
retis rejicere, precor , mendacia; 
nam nunquam mentem concepi, 
primitüs, vel poftea, quod ver- 
gere crederem in præjudicium 


unionis prædictæ, vel conclu- 


fionum veftrarum. 

Præterea RRKR. PP. ac eruditiff. 
viri relatu fide dignorum com- 
peri , per nonnullos homines, 
paucos magni ftatus aliquos ve- 
rù modici, ipforum complices , 
& fautores, tin ftantes , 
_omnes auteminjuriari mihi, quan- 
tüm in eis eft honorem meum 
multipliciter gravare nitentes, 
& pee in matcria fidei Ca- 
tholicæ , occafione cujufdam pro- 
pofitionis nuper fa&æ coram D. 
mco ÂAquitaniz Duce , primoge- 
nito D. mei Regis, & multis 
Principibus Franciæ, omnifque 
Status Regni multitudine nume- 
rosà ; in quâ dicunt multos erro- 
res in fide efle contentos, per me 
ut mendaciter aflcrunt , cum fuis 
erroribus approbatæ, quibus, pre- 
cor , nullam adhibeatis de 
tiam, attentis quod prædiéta funt 
modis per eos tentis, nonin ve- 
recundis tantum, fed etiam ra- 
bidis, de quibus per Ambaxia- 
tores noftros vosifcum ftantes po- 
tuiftis, & adhuc poteritis , fi pla- 
cet, pleniüs informari. 
qe Pr Dons 
du deD Cu ,. cet HOME 

IS; omo gloriofifMirä Fran- 


ciæ originem duxi, quæ Dei 
gratià monftris hærcticæ pravita- 
tis contaminata nunquam fuifle 
legirür , Patre , non folum Ca- 


tholico , verum ferventiffimo pro- 


fequutore unionis Eccleñæ, hlio 
Regis Franciæ , non theologicè 
eruditus fubtilitatibus fidei, {ed 
firmiter credens , & confitens 
fimpliciter , quæ nobis per Chrif- 
tum, per Apoltolos , per fantam 
Matrem Ecclefiam tradita funt, 
utpote Chriftianus Princeps, mi- 
les, & laïcus, paratus non folum 
credere quæ fanéta Mater decre- 
vit Eccleña, fed etiam tutari 
& deffendere manu militari, uf- 
que ad effufionem proprii fan- 
guinis, & meos fubditos, ad ea 
credenda” & deffendenda fi fit 
opus. Videant , qui funt d:lato- 
res, quid movet eos dicere quod 
pa propolitionem pie - 
milfam, errores approbavi , quos 
nunquam Cognovi » vidi ; aut 
intcllexi 3 cum fi qui fuerint, 
meum L 
Si cunéta penfctis , odio di- 
cuntur, & infanià, non fidei ze- 
lo, quod fatis proh dolor ! of- 
tend.runt in Francia , daim €o- 
rum quidam væfanià duéti | nifi 
funt, fub umbrâ veritatis fidei 
dogmatifarc nullam pacem mé- 
cum poffe ei: ratione ap- 
probæionis præ ct. | 
Attendant ulteriùs, quæfo, V. 
S. Paternitates 3 quid in propo= 
fitione præimi:sà demeruerun » FE 
etiam plurimos contincat Res 
quod negant plurimi , fi profera- 


tur illa quæ veraciter per M. Jo- 
hannem Parvi prolati çft, non 
fita 


illa quæ fub cjus nomine cor. 
di:icur , Parifis » per æmulos 
| Z 





excefferint intellectum. 


362 
mecos, & inimicos,me non vocato, 
vel diéto Parvi, loco non tuto, 
taliter qualiter condemnata. Nam 
fola fata, ex quibus volcbant 
conclufionem inferri , quam quæ- 
rebam , diéto Parvi credideram, 

ui , literatorum more, majorem 
Éee præpofuit prælibatis , ex 
quibus conclufioncm intulit, in 
modum fyllogifmi. 

Si quid de fuo mihi non-co- 
gnitum, quid nec quilibet cru- 
ditus benè percepifict propoluit 
per approbationem gencralem , 
quod mihi reftat impingendum ? 
quod fi mihi conftitiflet erro- 


neurm ,; nunquam aphrobaffem , . 


quinimd VE us quibuf- 
cumque reltitifflem. Ergo repel- 
Jantur fupplico , qui tam invere- 
cundè & mendaciter nkuntur af- 
fererc in fide me quippiam dili- 
quille, & non folum Ne 
verüm puniantur per juititiam fa- 
cratifl. Concilii, qui, quamvis 
fimulant fe nihil agere velte di- 
rectè contra me , hanc tamen ha- 
bent depravatiffimam  volunta- 
tem, quia quærunt, diétà pro- 
pofitionc damnatä, guerram no- 
vam in*Regno Franciæ , quod 
avertat Altiffimus, perniciofiffi- 
mè fufcitare, quam timent fore 
fopitam. | 

Et ut veftra Synodus fan&if. 
me Catholicum tencat, +eftris 
defhnitionibus factis , & fiendis ; 
cæterorumque Conciliorum fà- 
crorum humiliter adhærentem, 
nec volentem quippiam fuftinere 
quod fit erroneum, vel contra- 
tium fanæ doétrinz , feu fidei 
Orthodoxz: & fi per approba- 
tonem præmiflorum fic genera- 
hiver fatam , veniat , Vel intelli- 


‘aliis, coram ve 


Preuves de la Nouvelle Hifloire 


gatur aliquid approbatam, quod 
per fan&am Matrem Eccleliam 
decerneretur contrarium verita- 
ti fidei Catholicæ , vel fanæ doc- 
trinæ, veftro cœtui fan@iff. no- 
tifico me nunquam intellexifle, 
voluiffe , vel velle talia approba- 
re, & ca fupplico, pro non ap- 
probatis vel Lois haberi per vos, 
quæ corrigenda defhnitionibus 
veftris fubmitto. Supplico autem 
affeuofiüs ut valeo, quod fi quid 
in hâc materiä, pro præmifis vel 
Éis circumfpec- 
tionibus producatur examinan- 
dum , cum expreflione nominis 
mei , vel d'é&ti M. Johannis Par- 
vi, feu aliter quomodocumaque, 
taliter ventiletur, & difcutiatur, 
vocatis Ambaxiatoribus meis, 
quod evidenter vobis conftet de 
propofitionibus per diétum Parvi 
veraciter prolatis ; ita quod aliæ 
di&is nominibus non damnenturs, 
per eos confiétæ, vel mendaciter 
affertæ , quibus fufficeret id ha- 
bere, quod in dedecus meum rt- 
dundare poflet, & difcordias in 
hoc Regno feminare. 
Confiderantes quod vulgus alts 
non fapiens, per malos &c afu- 
tos, faciliter inducitæf , maximë 
fub fpecie boni, præfertim fidei 
ad credentiam , quæ per hypocri» 


tas & fidirios prædicantur , quo» 


rum nonnulli de prædiétis con- 
vincuntur fore fimiles, qui vef- 
trum gloriofiffinum cœtum men- 
daciis voluerunt decipere plurcs 
afferentes Regnum Franciæ pet” 
ditionis fo om pericule , ft 
propofitio præmiffa non damne- 
tur, cujus errores fingulares le- 
thaliter infecerunt, cum revéra » 
de diétà propoltione null: fuc: 





Du Concile de Confiance. | 363 


tit, in Regno memoria , vel 
quafi , nifi prædici fuâ malitià 
in odium mei, & Regni fubver- 
fionem modis tyrannicis mate- 
riam di@æ propofitionis , nomi- 
ne meo, & dicti Parvi mendaci- 
ter confiétz , ficut præfertur, 
damnabiliter excitafflent, Amba- 
xiatores meos & fervitores , vo- 
bifcum exiftenres , precor , in 
mMeis & fuis agendis velitis ha- 
bere fpecialiter recommiflos, & 
mihi refcribere quæque grata. 
RR. PP. venerab. & do&iflimi 
viri , Chriftus vos confervet in 
vinculo pacis & charitatis, & 
taliter PIRE concedat, quod 
De habeamus optatam in die- 
us noftris. Scriptum Divioni 
xv. Maii. 
Die verd xxvr. Maii , per or- 
dinationem Concilii, Epifcopus 
Vaurenfis, & alii tres de quatuor 
nationibus Prælati mifli fuerunt 
apud Cellas ad exhibendum Pa- 
formatos contra eum articu- 

s, & ad eis refpondendum , qui 
fuerunt articuli £v. numero. 
Item ad intimandum eidem Pa- 
pz, fi quid vellet dicere contra 
proceflum contra eum tentum, 
& tenendum , quominüs, &c. 
item ad citandum eum , ut certâ 
die veniret, feu compareret fi 
vellet ad audientiam , ferri fen- 


Sententis privationis, © depofitionts Foba 


tentiam fuper diéto proceflu , & 
fi aliquid vellet opponere , quoe- 
mins, &c. 

Die xxvrr. Maii præfati De. 
putati redierunt , & retulerunt 
Deputatis Concilii, quod prædic- 
ta adimpleverant juxta pol'e : fed 
cum prædiéta pps CO 
ram Papa, & caufam fui adven- 
tus expofucrunt ; D. Papa ref- 
pondit quod contra articulos & 
proccflum nihil volebat dicere, 
{ed de toto proceflu, & fenten- 
tià fe eos ad Concilium, 
quod fciebat non poife errare. 
Imd , ut anteà promiferat , per 
fuam Cedulam , volebat fentene 
tiam approbare , & omologare, 
quoniam benè recognofcebat fe 

ccaffe in Deum, & Ecclefiam, 
feu Concilium, fic aufugiend® 
de loco, ficut fecir , & volebar 
quod Concilium amplius non mit- 
teret fuper talibus ad eum, qui 
paratus erat obcdire Concilio , 
eui fe recommendavit humillimè 
fuper quibus fuerunt petita in{- 
trumenta ab ipfis Deputatis in 
ER Papæ, quæ omnia fimi- 


iter fuerunt relata per eofdem. 


Coinmiffarios , feu alcerum eorum 
in publica Seflione, antequam 
publicarent fententiam de xxXIX« 


Mail. 


nnis Pape XXI11. 


pifcopums 


Pr'onuntiatza in A te xIxXx. Maii, que fuit 


Mercurii, in V igilia 
Nationum. 


Acrofan@z Gencralis Conf- 


tancienfis Synodus Ecclefiam : rirpationem prælen 


ucharifiiæ, Domirs per 
ditrebatenfers , affiflentibss quatuor Deputatss , 


quatuor 


Catholicam repræfentans ad cx- 
entis fcifmatis, 


Zz ij 








364 Preuves de la Nouvelle Hifloire 


& errorum Ecclefiæ reformatio- 
nem in capite, & in membris fa- 
ciendam , in Spiritu fan@o, le- 
gitimè Congregata , ad faciliùs, 
utilids , ac liberius unioncim Ec- 


clefiz Dei confequendan, pro- 
nunciat , decernit, ftatuit , & or- 
dinat, &c. 

Reliqua habentur in Pref. Edit. 
Panif, col. 95. nu 


Copia Litterarum Ducis Burgundis, fe excufantis fuper fbi 


simpofitis per Ludovicum de Bararis fratrem egine 


Francie, GencraliConcilio direclarum , & 1.Junis receptar. 
| 8 
D Everendiffimis in Chrifto Pa- | to Ludovico hofti meo capitali, 


AN cibus, ac venerabilibus, & | mendaciis aflueto , qui tam in- 
doiflimis viris facrum Conftan- verccundè non cft veritus diff:- 


tienfe gener:le Concilium cele- | mare D. fuum & no dic- 
brantibus, Patribus meis percha- | tum filium meum dilc@iffimum, 
riflimis , vefter.in omnibus Jo- | qui nunquam fibi nocuit, & me, 


hannes Dux Burgundiæ, Comes | mendaciter & faliè, in præfen- 
Flandriæ, Arcecfñi, & Burgundiæ. | tia tantorum. Quibus de veritate 
RR. PP. imChrifto , fpcétabiles | relatis per eum, contraria per 
ac doétiffimi viri. Quia crudelcm | diétos DD. filium & fratrem, 
prudentes appellant qui famam | breviter poterit corftare , fidem 
propriam negligit, quædam te- | nullam adhibere velitis : Quin 
térrima, quæ manifeftè convin- | imd ipfum , tanquam mendacem 
cuntur non folum mendacia , fed | & detraétorem repellere, ingra- 
& falfiflima , quæ Ludovicus de tumque beneficiorum tot, & tan 


Bavariä , contra D. meum Du- torum , quæ recepit indignus à 
cem Âquitaniæ primogenitum fi- | gloriofiMimà Dome Franciz , pro- 
lium Regis Franciæ , fratrem | ditionis Dei , Ecclefiæ, Princi- 
meum dileétiffimum Ducem S2- pis tanti, & totius Chriftianita- 


baudiz , & me, honorem ipfo- | tis palâm & publicè ponere nifus 
rum & meum, coram Serenifl. | eft, & ipfum Principem Serenifl. 
Principe ac DD. Sigifmundo Dei | inducere , quod diéto Lurdovico 
Gratià Romanorum & Hunga- | nullo modo eredat, ipfumque re- 
riæ Rege fcmper Augufto, D. & | pellat à nobili fuâ comitivé , n8 
Confanguineo præchariflimo , & | pollwfatur fæœdis fuis moribus ; 


veftris circum'pcétionibus protu- | quam jam mendaciter & false vo- 
it, réprimere volens, & adin- | luit decipere , prætcndens illa 
venta mendaciter ofterdere, quf- quæ ee fas non cft, & quæ 


dam litteras fcribendo diéto Se- tanti Principes potids mori , quim 
renifT, Principi D. mco, quarum cogitare , & per alios , cogitaté 
Copiam didis veftris circum- | feveritate juftitiæ vindicare vel- 
fpe&tionibus , præfentibus inclu- | lent. Concludentes cunéa quæ re- 
fam tranfmitto , veftro cœtui fa- | tulerit fimilia fore : folùm nem- 
cratifluno fupplicans,quatendsdic- pe prætçndit, ut per fas 40 n6 


Da Concile’ de Conflance. 


fas, De , honoreque poft pofitis 
fe vindicare valeat, & ad dam- 
nabilia quæ quærit , tot an fraéti. 
bus pervenire , fuo more. RR. 


PP. in Chrifto, fpeétabiles, & 


do&iffini viri , veftris circum- 


fpectionibus fupplico , quantüm- 
cumque Valeo, re inftare 
velitis erga præfatum Serenifli- 
mum Principem, quod propter 
mendacia diéti Ludovici non ob- 


mittat fan@iff. fuum propoñtum 


eundi Niciam, & tranfeundi per 
Burgundiam, & Sabaudiam, in 
quibus reperict fratrem meum 
piædictum & me, fuos fervitores 





| 365 
fideliffimos, patatos ipfum hono. 
rificè Juxta vires recipere, & fe. 
curé conducere, fecuritates infu. 
per quafcumque pcflibiles fibi 
dare, Quamvis fupervacuè pe- 
tentur. Nam ecrit inter illos qui 
fibi melids & fidelids fervire vel- 


lent, & poffent, & eum cuftodire,. 


quam facerct diétus Ludovicus 
Sator zizaniæ praviflimus. Vef-_ 
tram Congregationem confervet 
Altiffim. & dirigatin viam pacis, 
Cujus coadjutor exiftere Cupio ad 
Dei gloriam fingularem. Scrip- 
tum Divioni, die xxvr. menfis 


Maii. 


Super codem littere ad Imperatorem, de quibus fupra 
fit mentio. 


Ereniflimo Principi D. Sigif- 
S mundo, Dei gratià , Romano- 
rum & Hungarorum Regi fem- 
per Augufto. D. & Confanguineo 
charifhimo. Veftræ Majeftatis hu- 
millimus Confanguincus Johan- 
nes Dux He , Comes 
Flandriæ, Arteli, & Burgundiz. 
Sereniflime Princeps , ac poten- 
tiffime Rex, femper Augufte ; ac 
Confanguinee percharifinne. Per 
Oratores meos Conftanciæ flan. 
tes, & alios quamplures nuper 
accepi, quod & pure fervitc- 
ribus meis à multis fctiptum ef 
Ludovicum de Bavariâ, palim, 
in prælentia Veftræ Majeftatis  & 
plurimorum magnatum facri Con. 
cilit, non femel tantüm , fed ite_ 
ratà vice, fine rubore, falfè s & 
mendaciter {ue more, dixile me 
cum D. méo & fiio. Aquitaniæe 


Duce, & fratre meo præcharif- 


fmo Comite -Sabaudiæ ;  quod 





omnipeflimo deterius cenferi de. 
bet , in necem vcftram crudelitér 
confpirafle. Oh inexcogitatunt 
genus mendacii ! Ohferalem mo- 
dum nocendi ; qui dum nobi- 
lium more, fumere nequit arma, 
kcatorum , & fufurronum capit 
mendaciat e 

Ordiamur à capite. Nepotem, 
& D. fuum, düm oriri nititur , 
fuffocat infamiä : gloriofiffimim 
Domum Francorum, quæ filiam , 
fororem diéti Ludovici per me 
recepit, tantà fœditate maculre 
non veretur, à qua reécepit tot 
beneñicia non merita , fed libera- 
litatc quæfita quædam , cætera 
verd fubrepta, præter condignum, 
novum germen innoxium , nobi 
Lifimum quidem, & tot populis 
falutare ous mendati crude- 
liter necat. Fratrem meum præf4- 


 tum veftræ ferenitatis fidelifiimunms 


& prudentifimum .. Principens » 
Zzi; 








366 
qui nunquam fibi nocuit, tantis 
infamans fceleribus ,. me, non 
hiis tantüm, fed nunc, & aliis 
pluribus horrendis mendaciter 
criminans, adventum Majeftatis 
veftræ , cundo Niciam, per Bur- 
undiam & Sabaudiam diffluafir, 
Tueccns quod in Burgundiài, 
ultra, cCc. teneo captivos de 
Conftancienfi Concilio, cæteris 
infidians tranfeuntibus , volens 
er hoc rumpere Sacrum Conci- 
ee & unionis facratiflimx pro- 
fequutionem impedire. 

Si perfpiciat veftra Sercnitas 
quis talia dixit, vileicit autori- 
tas, cum fit inimicus, vilelcit & 
amplis , fi relatoris die con- 
ditio, qui fuo D. Veftræ fcilicec 
Majeftati fidem quantulam fervat, 
non animo, {ed armis dare com 
pulfus eft : fed & magis convin- 
citur vilefcere, fi relationum ma- 
teria penfetur. Quis cnim credere 
poflet nos tres tanta facinora, 
confpirafle, quæ fi debicè refol- 
vantur , proditionem Dei cxpe- 
tiuntur primitüs, Ecclefæ, veitræ 
Serenitatis, & totius populi Chrif- 
tiani, Tinniant aurcs in talibus 
referre mendaciis : horreat totus 
ofbis audire, quod tanti Princi- 
pes tantæ proditionis machina- 
verint crimen : convertat quil. 
que Catholicus juftæ feveritatis 
judicium , contra tam crudelia 
vomentem, quæ nec credi debent, 
nec à quoquam bonx fidei patien. 
ter audiri. 

Non eft novum Sereniff. Prin. 
ceps, quod diétus Ludovicus ta. 
lia femiñavit, qui fuis aftutiis 
Domum Franciz gloriofiffimam, 
à multis temporibus ; quantùm 


bn fe fuit, mendaciis polluens , & 


à 


{erit, vellem 


Preuves de la Nouvelle Hifhoire 


nefando Yœdans regimine pernl- 
ciofiflimè divifit. Tali non præ- 
beat, obfecro , Serenitas veftra 
credentiam, qui, f1, contradic. 
torem non inveniret, ex prædic- 
tis falfa convincitur  retulifle, 
diétorum D. mei & filii, fra- 
trifque mei dileétiff. excufationes, 
pro nunc ; non exagerant, quam- 
vis corum innocentiæ teftis ido. 
neus , & defenfor fortiflimus, fi 
foret ee , cfle vellem, cum & 
non dubitem ipfos, quibus relata 
refcripñ, fibi mendaciter im 
fita honorificè repreffuros , fed 
me fuum femper teneat fervito. 
rem, vaflallum, & con'angui- 
nceum fidelitfimum. Nec omitrat, 
humiliter precor, veftra Sereni- 
tas propter eum, & fua mendas 
cia tranfire per Burgundiam, in 

uà husnilids, fidelids, & honor. 
re veftram Serenitatem te- 
cipiam, quàm alibi poffem, quam 
tamen non abnuo ibi & alibi to- 
tis viribus vifitare, fi calis fit los 
cus qui mihi fecurus effe valeat, 
& neceflitas inevitabilis non 1m- 

ediat occurfum. Et fi quid dif- 
due quod abfit, animum vef- 
træ Majcitatis fubripiat, percis 
piet fecuritates biles fibi dati 
quas negaré ne andiflimum repur 
tarem. 

De detentis autem, teftor Deum 
me nefcire, cum, nec hoc, nec 
alio modo, ficut mendaciter af- 
quomodocumque 
facrum Concilium rumperes 
impedire , cui ficut ali fcriplis 
À afiftere toto pofle. Ex quo ta” 
men , per Oratores meos nupef 
regreflos, & alios vobifcum ftane 
tes, Captivatorum rumOr inn0® 
tuit, diligentiam fer] mandavis 


7 “+ 


ra 
+. 





du Coxcile de Con]lsnce. 


ve fi reperiuntur aliqui, capti- 
vantibus condigmè punitis, re- 
laxentur captivi , ediéto publicè 
promulgato, ne fub pænài capitis 
in meis Dominiis talia commit- 


_tantu£. Dans cunis diéti facri 


Concilii fecurum & falvum con- 
duétum eundi, manendi, & re- 
deundi, fi talia non ferant, vel 
committant , feu commiferint; 
propter quæ quifque ee ritè 
judicaret, ip{os non debere falvo 
conduétu gaudere. De præmiflis 
autem, & aliis, ut pleniùs & per- 
fetiùs veftra Serenitas informe. 
tur, propono quantocius mittere 
meos Oratores , qui delatores 
convincent mentitos efle, eis fuper 
honote mco debitè refpondendo , 
qui tanta crimina, tunc falsè, 
tunc mendaciter, in dedecus præ- 
fator. D. mei &flii, & fratris 
mei præchariflimi , atque mci re- 
lata, fine repreflione poses : 
diutiüstolerare non pofflum. Vef- 
tram Serenitatem confervet Altif- 
fimus cum profperitate ae 
quæ me femper gratum habeat, 
atque præcipiat quæecumque pla- 
centia, totis viribus implenda. 
Scriptum ut fupra. 

. Poftmodum venerunt Conftan- 
tiam ex parte Ducis Burpgundiæ 
novi Ambaxiatores, fcilicet D D. 
de Novo Caftro, & Gaucher de 
Ruppes, & alii plures nobiles 
milites & armigeri, in pulchro 
apparatu, qui propoluerunt co- 
tam D. Imperatore , ad excufà- 
tionem D. Burgundiæ fuperdic- 
ta proditione falsd fibi impoñità 
per nonnullos qui eam diéto Im. 
sn dederunt intelligi, fci- 
icet, quod Dux Bureundiz, & 


Comes Sabaudix machinati fuc- 





367 
rant contra Imperatorem , dûm, 
& quando iret ad Niciam , ip- 
fum interfici faccre , fuper quo 
di&ti Ambaxiatores folemniter ex_ 
cufaverunt D. fuum Ducem But. 
gundiæ , dicentes in confpcûw 
Imperatoris , præfentibus Duci« 
bus, Cemitibus , & Baronibus in 
maximä multitudine, quod qui- 
cumque fibi dederat hoc intelli- 
gi, mentitus fucrat, & qui di- 


 Cebat mentiebatur, & quicum- 


que diceret mentiretur. Quorum 
verborum afperitatem D. Impera- 
tot prima fronte aliquantulèm 
ægrè tulit. In quo É&o non- 
nuili Nobiles de familià Ludovici 
Ducis Bavariæ fratris Reginæ, 
aliquantulüm adverfus Ambaxia- 
tores Ducis Burgundiæ commoti 
fuerunt , fuitque aliquantulus tu- 
multus. Sed Dux Bavarix, qui 
eft Comes Palatinus, & Dux Hen- 
ricus Bavariæ injeétionem ma- 
nuum prohibuerunt, fic quod li- 
berè di&i Ambaxiatores ad fuurma 
hofpitium reverfi funt : poft quos 
D. Imperator mifit ad aflecuran- 
dé, pacificandum , & omnia 
benè difponendum Comitem, 
Burggravium , & nonnullos alios 
Nobiles. Ambaxiatores Comitis 
Sabaudiæ pauld ante ad Dom. 
Imperatorem fuperfimili excu- 
fatione D. fui, qui fimilia omni- 
nù verba in confpcétu D. Impe- 
ratoris protulcrant, ibidem ad- 
venerant, præente diéto Ludc- 
vico fratre Reginæ, & prædiétis 
aliis Nobilibüs, qui pofteà de 


villi Conftancienfi, cum benevo- 


lentiä Imperatoris, fine fcandalo 


reccflcrunt. | 
Die xv. Junii intravit Conf- 
tanciam D. Karolus de Mal:wt- 








ke 


368 Preuves de l# Nouvelle Hifloire 


fis Ambaxiator Gregorii xr1. cui 
multi Nobiles fuerunt obviam, 
cum primis iplus Gregorii Am- 
baxiatoribus, qui venerant in Ja- 
nuario, & habebat pro fuo ftatu 
x11. muletos oncratos bonis, & 
fex magnos equos duos ad ma- 


gnificentiam cjus, cum aliis ccL. 


equis, vel circa de fuâ famili. 
Die Dominicä iple fecit reveren- 
tiun D. Imperatori , & propo- 
fuit ipfemet ornatifimo ftylo, 
ftando in terminis generalibus, in 


Domo Auguftinenfium , dicens : 
quod veneratex parte dicti Gre- 


gorii ad dandam pacem Ecclefiæ 
Sandæ Dei , & quod dictus Gre- 
gorius clegerat D. Gardinalem Pa- 
triatcham, Dom. Ducem Ludo- 
vicum de Bavarià, Palatinum 
Reni, cum ipfo minimo inter 
eos Procuratores , & Ambaxiato- 


res fuos ad Regem Romanorum, 


& Hungariæ, & quod non mit- 
tebat eos illuc tanquam ad Con- 
cilium, quia non fatebatur ibi- 
dem effe Concilium, fed ad Im- 
peratorem. 

Dcindè die Lunæ fuit cum De- 
putatis coram Rege, oftendens 


poteftatem fibi datum à Gregorio, 
&c ibi erant D'eputati cujuflibet 
Nationis. 

Die Martis vifitavit Nationcs ; 
primo Italicam, de quäâerat, & 
Anglicanam. 

Die Mercurii vifiravit Natio- 
nem Germanicam , & poftea Gal. 
licanam,in qu fuit honorificè re. 
ceptus, & devotè multüm audi- 
tus, dicens ; & affirmans quod 
qe habebat poteftatemrenuncian- 

i Papatui , nomine diéti Grego- 
rii, & quod nulli de hoc dubita- 
rent, & allegavit pul:hrè Sacram 
Scripturam, ad fuum propofitum, 
ad movendum Nationem, ut fem- 
per haberct {e conftanter , & pru- 
denter in omnibusiftis, & finali- 
ter explicavit ibiden mentem 
fuam , pleniüs quamin aliis Na- 
tionibus. Fuit Deputatus D. Epif- 
copus T holonenfis ad relponden- 
dum, & congratulandum fibi, & 
fuo adventui jucundo, qui prop- 
ter hoc dimiferat uxorem fuam, 
liberos, & patriam, & aliis plu- 
ribus modis laudabilibus laudavit 
cum, 


Poft À A er vero Tohannis XXII. Sacrum Concilium 
ÿ 


ferip 


4 plurtbus Principibus Litteras tenorts fubfequentis, 


que geffa fuerunt declarando. 


Acro-San@a Conftancienfis 

Synodus univerf'lem Dei Ec- 
clefiam repræfentans, in Spiritu 
S. legitimè congregata. Tali Ptin. 
cipi, falutem. Multa conatibus 
noftris ad unitatèm Sacrof. Eccle. 
fiæ, totiufque populi Chriftiani 
falutem tendentibus, in dies fin- 
gulos accommoda , profperaque 


fuccedunt, per quæ votis &c defi- 
deriis omnium fatisfacere arbi- 
tramur. Atfi cunéti hanc facra- 
tiffimam , faluberrimamque Ec- 
clefiæ reintegrationem aifectare 
debeant , ad eos tamen qui inter 
homines quoddam Imperium nane 
cifcuntur, præcipué pèrtiner 27 


{in O= 
Optare. Undè præclaram ne 


du Concile de Conffance: 


tum veftrorum nobilitatem , fa- 
pientiam, gravitatemque cernen- 
tes, & denique qualem vobis 
Deus inter mortales licentiam & 
poteftatem conceflitcontemplantes 
certiflimè tenemus vos de noftris, 
imd omnium fidelium fæœlicibus 
fucceffibus non parvä animi fefti- 
vitate gaudere, ac uno nobis 
cum mentis ftudio, hoc ad opus 
eontendere. 

, Quamobrem res fideliter geftas , 
& quæ agendæ proponuntur de- 
cens ac penitüs honeftum vobis 
per has litteras innotefcere vifum 
cft. Speravimus dudüm horren- 
difimi, nefandique præfentis fcif- 
matis pcftem, Balthafaris coxæ, 
dudum Johannis Papæ noftri pie- 
tatem fubmonendam, de qua re, 
non folum publicæ quietis gra- 
tid, & tam optati boni prætextu, 
quo nullum majus efle creditur , 
maximè lætabamur ; fed quod ad 
ejus olim Johannis gloriam, ho- 
noremque, totius Chriftianæ Re- 
Jigionis dignitatem ea res tenderce 
videbatur ; & enim pulchrè tam 
o5noxium fcifma obiiflet, fi quod 
hominis culpâ contraum fuerar, 
hominis bonitate fopiretur. Ad 
cum namque modum Chriftus 
mortalitatem noftram ad immor- 
talitatem redigens primi hominis 
tcatum, fuà humanitate rede- 
mit. 

Multiplex autem ratio in e {pe 
non folüm , fed firmiflimi credu- 
litate retinebat. Summa ac evi- 
dentiflima rei utilitas, commune 
omnium votum ; temporis apti- 
tudo, ac ejufdem Johannis tam 
curiofa, tam celebris , folemnif- 
que pollicitatio. Quis enim tam 

FGEUS » tarque barbarus, pro 





369 
fummâ totius erbis falute, fince 
rè atque ingenuè agere , proque 
ipsä, nedùm fortunz quædam 
munera relinquerc, fcd fe gra- 


viflimis obje@are periculis non 
credatur ? Non quidem à D. Bal- 
thafare, tunc Papâ Johanne xxr1r. 
quicquam abfonum , quicquam 
vitæ, aut honori contrarium ex- 
peétabamus ; {ed ur dudùm fibi 
commiflum Populi Chriftiani re. 
gimen , ejufdem populi gratià, 
paceque dimitteret. Nempè neque 
certiüs, nec meliès delegatana 
fibi curam implere potcrat, quam 
fi ipfam a ffentu » ac defiderio.om. 
nium refignaflet. 

Rursds, intelligatis planè quæ- 
fumus , qued cum eo pro unione 
Ecclefiæ contraétum eft > Deco D. 
Papa Johannes vovit, & facro- 
fantæ Ecclefiæ, huicque vence. 
randiff. Synodo , jurejurando 
promifit Papatui cedere , quam 
rem nemo æftimare debuiflet ab 
eod. D. Johanne, ullo unquam 
tempore, atque cafu fore repu- 
diandam. ÂÀt verd retrorsüm 
abiens, veroque à calle recedens, 
non quæ fanctiflimus, uti à pluri- 
bus nominabatur , {ed quz quif- 
quam flagitioliffimus vix fectiler, 
in Co Ecclefiæ, noftram- 
que &c totius orbis Chriftiani in= 
juriam execrare non uduit, vo- 
tum fregit, promiflis derogavit. 
In hanc infuper fanctam. Syno- 
don, fuga fua curpiffimä F verbis 
nefariis, omni prorsus veritate 
carentibus conviciatus cft, qui- 
bus de pace fedandä nobis pee 
tus defperatis ; ad vincula con- 

gere opportuit: 
ge ea dt & fi cum primüm 


aflidere cœpirous, tot, tañtas 
aa - 








370: 
ue ejufdem Johannis Malegefta, 
SA nes erat, nequi Petri 
Cathedram, tam inceftè tœdavit, 
noftrum apvd Tribunal impunè 
tranfiret , profpicientestamen Po- 
pulum Chriftianum, tot per luf- 
tra häc tempeftate quaffatum , 
nunc ca quæ plus tranquillitatis, 
& concordiæ afferunt adamare , 
viam ceflionis , ut certiorem ac 
si pro pace confequendà 
c'egimus, ac iditer, quod leni- 
mate, & obedientià quondam ob- 
miflum erat, ob iplius D. Baltha- 
faris , tunc D. Johannis Papæ 
deb malitiam, & quum 
ulcifi prorsus liceat, fervare com. 
pellimur. Fortalle talem, tantam- 
que gloriam fibi, fuà ex ccflione 
Obventuram, minimè impudentif- 
fima ejus gcfta pati potuerunt. 
Oh Deus! A in com- 
prehenfibilemque juftitiim tuam, 
quis non vencretur , non femper 
adoret ? non tibi vifum eft D. 
Johannem tot criminibusinfolen- 
tiifque onuftum , fine publicä an- 
ñotatione fententiæ , tot & tan- 
torum Patrum fententiain abncga- 
re, evadereque, ut qui labe Ée 
tatam, ac penè confufam turpi- 
tudine fuâ dimittat Ecclefiam, 
malignitatis tam obnoxiæ pœrä 
multetur. Sane quædam intendi. 
mus fecum per nos gefta, qui- 
bus de nofträ humanitate, atque 
clementiâ, fuique animi obfti- 
hatione pleniùs ss ° 
Mox quidem, pot ejufdem Jo. 
hannis fug1m Prælatorum con- 
tTione advocatà, multorum fen- 
‘tentià fuit perridiculum efle mo- 
tum amplis adhibere, fed efle 
-confultits, fi fuper hiis quæ in 
hujus Concilii dedecus ac diff- 


Preuves de le Nouvelle Hifloire 


dium ; omnemque infuper iné 
juriam committere, patrareque 
præfumlit, eo miximè quod ad 
fcifmatis nutritionem, imd aug- 
mentum tendere videbatur, ju- 
dicium fieret, decernereturque. 
Quid ei damnabilius, ac inde- 
centius, inquiebant, aut quid 
pejoris exempli efle poterit, fit- 
que malé agentibus argumentum, 
quam fi eum, qui apud nos gra- 
tiam impetrare ; qui fuà non eru- 
buit ingratitudine omnes everti- 
re » Fortafle optimis, & validiffi- 
mis rationibus talium conftabat 
opinio. | 

Nos tamen pietate moti, ac pue 
tantes non minùs ex hoc Princi- 

um & populorum judicio fatis- 
re , planids agendum cenfui- 
mus : denique ad eum Scafuftam, 
ubi tunc degebat , Johanne Al 
banenfi, & G. S. Marci Cardi- 
nalibus deftinatis, primum quod 
eum ad hujus civitatis reditumy 
debitis oblatis fecuriratibus, hu 


 militer, & devotè exhortarentur, 


quidquam ad conftituendum Pro« 
curatores , ut aliàs requifitus ex- 
titerat, pro explendä ünionis 
causa excitarent : & €o0 in cafu ; 
fi ibi ftare -diligeret, hoc nos 
permiffuros , ut renuntiarent In 
junximus ; obfecrando præterea , 
ac quantum fas erat, obreftan- 
do, neabipfo gravior hujus fa- 
cri Concilii perfequutio reddere- 
tur, quodque adverteret n05 V0” 
cem ac perfonam exiftere populi 
Chriftiani, & plenam habere aue 
toritatem, fi quis collidere aut 
perturbare tantam Religionem 4 
tentaret. 
Is autem , uamquam premiffe 
fummä cum charitate exequi ; 4 





du Concile de Conflances. sr 


anodum fupet hiis adhibere pol- 
liceretur, seditum abnegavit, de- 
mumque, nullo in Procuratori- 
bus conftituendis modo habili, & 
idoneo deleto, & folitis machi- 
nationibus fretus, ab eo loco, in 
quo nos commodè traétare vo- 
Jebamus , reccflit.  Arbitramur 
quidem , eum”idco protraxifle 
caufam hanc Populi Chriftiani , 

uo nos tædio affe&i, & difpen- 
dits graviffimis anguftati fran- 
geremur , & ruinâ quidam hoc 
facrum Concilium excideret , in- 
fuperque inexplicabilem avari- 
tiam ee. ac toto oïbi infef- 
tam , commodiüs fatiaret. Sed 
noftra, gratcs fint Dco, non e6 
yadit intenfo : quin imd » quoad 

so unione experiri liccbit, una 
confittere, fimul in charitatc vi- 
vere poffumus. 

Cæterum, poft eum difceflum, 
fi unquam irafci, fi fuccenfere 
fas eft, multa A ere de 
ejufdem D. Balthafaris intenfio- 
ne, acerbiflinmm, ac perniciofif. 
fima , quibus ad rantorum crimi- 
num ultionem confcendere mini- 
tabamur, cum inter nos ipfe va- 
rias feminare difcordias, ac Prin- 
.cipes fuis Jitteris ac nuntiis , COn- 
tra nos, aut veriüs contra çunc- 
tos Chrifti fideles vertere nifus 
ft. Noftræ denique continud pul- 
fabantur aures , graviflimis etiam 
A uærelis, pro eo quod 
e paffim & fine deleQu omnibus 
exhibcret liberalem. Liberalitas 
tamen nullo modo dici poteft, 
<ui fordidum quidquam immi- 
nct, & quæfecûm plurimum affe. 
. rat fœditatic 

[raque talem habebamus Prin- 


"fipem, ut cuique, in alcerius ia-, 


pis » impetrare licerer, & qui 
eneficia Ecclefaftica, non per- 


fonx, fed auro conferret. Solent, 


ut plurimüm qui de fe judicium 
patiuntur , animi luxuriam re- 
mittere, Culpamque fuam pœni- 
tentià finitim& adpenfare : hic 
ver adauxit, ac ne quæquam 
feges in agro Domini remancrer, 
farculo requifivit, An non funt 
ifta fine ultione prætercunda » 
Omnes nedüm agnofcunt, fed 
occurrunt, ut qui obliterare ac 
confundere Dei Ecclefiam fata- 
git, abjiciatur, eradiceturque. 
Profec&d confidercnt cundi : 
fi in malorum exterminatione vi. 
roruim claborandum eft, nullum 
hominum genus exiftere Deo im- 
mortali tam infeftum, tamque 
necellarid fubmovendum, quam 
id quod fuà ftat autoritate, niti- 
turque. At hæc, qualiacumque 
fuerint minin à in eum confide- 
rare voluimus, fed adhuc cjus 
compatientesobtinaftioni traétavi- 
mus, quo picto Ecclefiz Dei pro- 
videndum mecliüs atque fecuriùs 
fibi, ac commodius ce Unde 
de conftituendis per eum Procu- 
ratoribus , non fera jam emana- 
tæ obligationis modum. Pcft mul 
ta deccrnentes & id fummè ex- 
edire ad unionis effctum in pu- 
Pics feffione pronunciantes , ite- 
rüm decreto Écri Concilii RK. 
PP. $S. Marci, & Florentinum 
Cardinales, cum aliis venerabli- 
libus Prælatis & Magiftris , ad 
eumdem Dom. Johannem tunc 
Papam deftinavimus, ut eum hu- 
lier adeuntes, ad hæc fibi & 
Ecclefiæ confentanca 8e accom- 
modatiffima , quantüm liceret ad- 
ducerens : quod fi hunc locum, 
A aa il 





972 
ad cujus reditum, pro celeriori 
expeditione r. gabamus eumdem, 
fubpectum haberet, Balileam, Ar- 
gentinam, & Ulmam civitates 
infignes & egregias, cum debi- 
tis eu Ab Sereniff. Roma- 
norum Regis, & noftris afligna- 
vimus, in quarum unà refñdere 


deberet , quoad ejus unionis, 


pro quà fumus fuä autoritate vo- 
ati, & ipfe in iuis litteris ve- 
nifle aflerit, finis optatus habe- 
retur , vel quad pér facrum 
Concilium, aliud difpofitum fo- 
ret. Neque obmifimus de perfonæ 
fuæ ftatu decenti convenientique 
Seffione fi@i cogitare : quin im, 
ut ipfe mentem noftram piam ac 
mitem penitüs intelliseret, nec 
in quà piam ambi:uitate mane- 
ret, in publicä Sefione pronun- 
ciavimus in eum cafum velle 
congruè providere. 

Hiis cum inftruétionibus Ora- 
tores noftri die April. xxvr. eum 
in Brifac, ejufdem Ducis oppi- 
do , quod tunc in eo fcilicet nof- 
trorum Oratorum commeatu de 
Friburg profeétus erat, adive- 
runt : &. cum huic omnia man- 
fuctiffimè retuliflent , ipfeque 
gratos intellexifle videretur, die 
fequenti refpondere promifit. Fef- 
tinabat autem co in tempore idem 
D. Johannes , ad non nulla loca, 
quo meliüs nocere poflet commeà- 
tum facere, cujus rei causà, gen- 
tes, ut ferebatur , in fuam tute- 
lam conduxerat, omni, de pro- 
fequutione Concilii curâ, dili- 
gentiaque dimifsä. Unde decretà 
pro refponfione die , ante fo!is or- 
tum, in falutatis, ac infciis eif- 
dem Oratoribus, verfus Neuburg, 
ejuidem Ducis oppidum, incon- 


 Preuves de la Nouvelle Hifloire 


venienti habitu tranfmigavit, ea 
loca, quam poflet fcftinantits 
aditurus. 

Oh ncfandum , magnumque 
nefas ! Quæ unquam offentatam 
turpis Ecclefiæ Dei ? Cui unquar 
Legationi tanta injuria As hit 
An is tunc D. Johannes non 
folüm non refpondit, fed turpi- 
ter eorumdem Legatorum poftu- 
Jationes repudiavit ? Prefeëtà in 
co tam impudenti obnoxicque 
difceflu > Dermûm hoc facrum ge- 
nerale Concilium, omnes Prin- 
cipes , ons cæteros denique 
eluñfle claruit. Verüm in eà ex- 
pcditione utpote Ecclefiæ pror- 
sûs obnoxià , minimeque Deo ac- 
ceptà ,; Cafus interea occurrit, 
quod nobis quoque infciis reverf 
eum ad Friburg expedierit. Non- 
dum autem eo de js Oratores 
noftri reccflerant. Itaque uti re- 
pente fuper poftulatis, quamquam 
dies cis decreta ad pacifcendum 
dilapfa fuerat, non quemadmo- 
dum fuerat requifitus, fed ad- 
jectis modis non parvam nobis 
fufpicionem , & difécultatem In 
RS , quædam agere pro- 

eflus eft. 

Hiis tandem omnibus in me 
dium pofitis, & maturiflimä int 
ter fingulas Nationes fententiä vi 
fum fuit , ad dejeétionem, omifla 
ceffionis viä, procedere, ac 
rationes multæinid concurrerent, 
ea tamen efficaciflima vifa eft, 

uoniam Dom. Balthafar, tune 
Re Papa propria libertate s 
quamqu:m non noftrà causa, aUt 
autoritate privatus diceretur; 40 
per antea teftatd dixifle ; quid- 
quid non in plenà libertate a8€- 
rit, {6 ratura & gratum nunquil# 


Du Concile de Confiance. 


habiturum : ridiculosè igitur ac 
fruftrà ab co quod invitè ageret, 
aut invité agi penes homines fuf- 
picio efle potuiffet, tentabamus: 
nunquam experti fumus cx me- 
tüs affertione hujus exordia fcif- 
matis provenifle; nec fi metus 
aut vis quæpiam illata jure ref- 
cindere petitam ab eodem Johan- 
ne ceflionem : poffer enin ab in. 
vito debitum exigi per fæpiüs : vi- 
demus tamen quod malitia ho- 
minum , & cupiditas tanta eft, 
quod verendum erat ne talis me- 
tus fub colore ac veltigio pleri- 
que {an@iflimis noftris conatibus 
obftitiflent ; nempè cum de era- 
dicandä fcifmatis pefte curamus, 
talis via amplectenda eft, quz 
juri & honeftati non folùm con- 


fona fic, {ed quæ nullo colore in- 


no impedirique valeat. Nos 
quidem gratià & humanitate, 
cum licuit ægimus: nunc juftitià 
cum expedit, experiri opus eft. 

Exurget forfitan qui nos tantà 
de liberalitate |; manfuetudine- 
que redarguant , ac irrifionem 
santum promeruifle dicat , cum 


voluerimus criminofum , non qui- 


dem ad pœnam , ut res expeteret, 
fed gratiam revocare. At hæc 
pacis ftudio nos egifle Deum in 
teftem vocamus. Verum quod nof- 
tra clementiä indulfit, Dei jufti- 


- tia denegavit : res itaque fc gefta 


eft. Nam cum indidto per Sere- 


niff. Romanorum Regem , ad- 


vetfus Fredericum Ducem Auf. 
triæ, bello , & caftris, feu exer- 
citibus , non uno, {ed pluribus 
in locis , cum maximi pugnan- 
tium copià , ad ejus oppida pofi- 
us , item D. Dux fui ftatus in- 


er accionçm prorsds videret, fup- 


. DAC 





373 


plex veniam ab eodem Rege im 
pctrare , equidem confultiffima 
propofuit. 

Jam quinquaginta fere oppida 
in ejufdem D. Regis poteftaremr 
pervencrant, unde quartà menfis 
hujus die in hac civitate Conf. 
ftancienfi confpetum przdidi 
Sereniff. Regis apud S. Francif- 
cum adiens ; ubi maxima Prælae 
torum ac Doétor. copia adftabare . 
genibus flexis | Illuftrium Du 
cum Bavariæ , ac Burggravii Cra« 
fembergenfis in medio conftity. 
tus, de fpretà Serenilf, Majcfta- 
te, & autoritate Concilii Sacrof, 
omnibus etiam in diétum Regem, 
facratiffimamque Synodon iftim 
perpetratis veniam poftulavic, {e_ 
que terras, & omnem rem fuam 
voluntati di&i Regis liberrimè 
fubjiciens, confeftin Papam ad 
hanc civitatm, cum fuis fequa- 
cibus reducere,ad diéti Regis Se- 
renifl. & Concilii voluntatem 
ponte , idque diligentiffimè ob- 
ervavit; nam & fub noftrà cuf- 
todià D. Balthafar. coxæ, nuper 
Papa cuftoditur : quæ res magni- 
fica quantèm dici poffet, omnes 
æftiment , qualiter animis noftris. 
Jætitiam attulerit, quanta ex eâ , 
ad Ecclefrafticæ unitatis comple- 
mentum , ac facri Imperii ftatum 
commoda præparentur. 

Ex hiis capefcite omnes quod 
nihil noftrà defic in follicitudine 
atque curâ , quominus res opta- 
tu noftro , ac ipfius D. Balthafa- 
ris honore procederet. Nunc res 
ità fe habet, ut ad ejus propul- 
fandam malitiam compuihi, cum 
eum noftrà fententià ejicerimus 
à Papatu , ad hoc properantes, fi- 

ua de eflufione . ftae 
| À 2 iij 











374 Preuves de la Nonuelt Hifioire 


minimè potuimus , intra nos re- 
petentes quanta noftrorum fuerit 
infœlicitas cemporum, quale Sa- 
cerdotii infortunium, quod ta- 
lem Antiftitem habere contigerit, 
cui merità fuccenfere debeamus. 
Nempè itàa nobis opportunum ac 
falutare apparuit in hunc dida- 
re , ut ft negletu noftro evalif- 
fet , nos plus co obefle Chriftia- 
no PREUS videremur. Sed ne id 
Deco placeat , imd avertat potiùs. 

In hunc ergo D. Balthafarem 
Papam dudüm, > Le juri 
confonum eft præfcribere & ab 
co Dei Ecclefiam liberare decre- 
wimus , ad hoc autem leges non 
£olum favent, fed acclamant & 
commonent. Sacrilegii enim fpe- 
cies eft viduz Ecchfie minimè 
fuccurrere ; quin imd hic legum 
przfidium requirendum eft. Deus 
€<nim , quod talem Paftorem ab. 
jecerit facilè intelligere poflu- 
mus. Petro enim dixiffe conftat , 
fi diligis me , pafce oves meas ; 
quibus intellexifle videtur ver_ 
bis , ne quis à charitate prorfus 
alienus , Paftoris officio fungi de. 
beat. At Paftor diligens ille ef, 
qui ovefne pereant , ne detrimen- 
tum patiantur, ne quis easinte. 


rimere valeat innititur : qui ve- 
i 


rÔ cas ingemifcit, propellit, & 
excruciat , nufquam co nomine 
dignus eft, » | 

Dudum D. Johannem Papam 


hoftrum effe comperimus. Pri- 
\ ® ® . 

-müm infpiciamus quo paéto cu- 

‘tialibus ac curiz fatisfecerit : orn- 


nium certè obventionum follici. 


tus apertis faucibus inhians, gra- 
‘Vem ac tardum auro carentibus ù 
reliquis avariffimum fe exhibuit; 
Z&b.co nullum KReligionis -osdi- 


nem, fanctorumque Pattum inf 
tituta fervata mœremus. Laïco. 
rum commercia , & quibufcur 
de pe:uniis fœnerandis pluri- 
mum agitabat obmiflis Clerico- 
rum M ample@ebatur : ci- 
vitates denique Ecclefiz Romana, 
de quo fummè dolendum ef, ab 
codem paflim fraas difipatas, 
eminutafque videmus. | 

Quid de vænumdatis aliis Ec, 
clefiis, de extiné&tä Religione, & 
multifariam fpreto, im abroga. 
to Divino cultu dicemus ? talia 
quidem judicio conferunt, did 
minime delectant, hiis multil 

uealiis ad hunc Balthafarem du- 
4e D. Johannem remoyendum, 
judicium peregimus. Jamque ma- 
turiflimä, & éxaciffimä delibe- 
ratione in noftra publica Sefho- 
ne, die xxvizr. Maii, eumà 
Papatu prorfus amovendum » & 
eum notorium fimoniacum, dila- 
pidatorem, ac malum adminif- 
tratorem bonorum tempotalium, 
& {piritualium , Romanz , & 
aliarum Ecclefiarum , necnon mo- 
ribus, vitaque deteftabilem , fcif; 
matis nutritorem, voti, & Jura- 
menti deviatorem , ac in prædic- 
tis & aliis Dei Ecclefiam ROtOr is 
{candalifantem , incorrigibilem- 
que exiftere declarantes, cur:étis 
Chrifti fidclibus, ne idem quo- 
vis modo pareant, & obfequan- 
tur, nec eum de cætero in Pa- 
pam quomodolibet recognofcant, 


fab pæœnis fautoriæ dicti (cifma- 


tis, & aliis pœnis Canonicis ins 
jJunximus, 
Vos igitur per veram & ine- 
narrabilem mifericordiam Jelu 
Chrifti obfecramus ; ut quod à 


* pobis Dei autoritate » à charité 





du Concile de Confiance. | "375$ 


tis fltüdio 1@umeft , veftris præ- 
fidiis juvare , & profequi nuf 
quam definatis. Nos enim, etfi 
eVidens rei utilitas, ac juftitiæ 
gravitas huc perduxit , præcipuè 
tamen Principum fpe datä expe- 
riri audemus. Neque obmittatis 
obteftamur , quin gentem omnem 
veflram ad jejunia orationefque 
inducatis, quo, hacinre, opti- 
mo ac fœlici duétu progredi I- 
ceat , quodque Sereniflimo ac in- 
vitiffimo noftro Imperatori , hu- 
jus facri Concilii, & Ecclefiæ 
Romanæ Advocato cujus laudes 
fatis re erre non poflumus , prof- 

era fubminiftret, ac diutius eum 
Populo Chriftiano confervet. Da- 
tum Conftanciæ , menfe Junii an- 
ho M. CCCCXV. 

Item, Sacrofainéta Synodus pro 
celeriori extirpatione hærefeon , 
& Ecclefiz reformatione depu- 
tavit & elcgit RK. in Chrifto 
PP. & DD. de Urfinis , Aquile- 
gicnfem, Cameracenfem , & Flo- 
rentinum Cardinales. Pro Natio- 
ne Italica DD. Concordienfem , 
Alexandrinum , & Laudenfem 
Epifcopos. Pro Natione Gallica- 
nà Epifcopam Gcbennenfem, Ge- 
meticenfem , & Clarævallenfem 
Abbates , ac M. Urfinum de Tail- 
levende. Pro natione Anghcanà 
MM. Guillelmum Chnic, Guil- 
Jelm. Coef , facræ Thcologiæ Pro- 
fellores , Hugonem Hobech , & 
Johann. Vellens Decretorum Doc- 
sores. Pro Natione Germanicä, 


Eleétum Pofnanien{em , MM. Ni. 
colaum Dinkinfiel, & Theodori« 
cum de Morafterio Sacræ Theol. 
Profeflores |, Bertholdum Wil. 
dungen facri Palatii’ caufarum 
Auditorem, ad audiendum & exa- 
minandum fuper erroribus , vi- 
tiis & moribus , undecumque 
clasuerint , & habuerunt origis 
nem ; pctitiones, accufationcs, de. 
clarationes eifdem  proponendz 
& propofitæ contra quafcumque 
perfonas cujufcumque Statüs aue 
Dignitatis, etiamf Pontificali, 
vel alià quavis Ecclefñafticä, fivè 
(æculari præfulgeant Dignitate, 
decident , fufpeétas partes vocar… 
di, & in hoc facro Concilio & 
extracitandi , & publicandi, & 
aliàs fervatis fervandis proceden- 
di, prout exigentia fidei , & ju- 
ris ordo poftulabunt ; necnon om. 
nia & fingula faciendi & exer- 
cendi, de in præmiflis & circa 
ea neccllaria fuerint, feu etiam 
quomodolibet opportuna , cum 
omnibus incidentibus, emergenti. 
bus, & connexis, ufque ad con= 
clufionem ipfam caufarum exclu- 
fivé : fic tamen, quod fi omnes 
interefle non point , aut non 
velint , duæ partes ipforum præ- 
diéta liberè exfequantur, in cau« 
fa verd hzærefis contra Johannem 
Hus jamdiù ventilata, quæ circa 
conclufñionem exiftit, per Judi- 
ces & Deputatos huc ufque in ea 
ulteriüs cognofcatur , & proce- 


_datur per eofdem. 


| Sententis in facre Concilio pronunciata contra alterum 


articulor. foh. Hus. 


| I: nomine Dei, individuæ Tri- 
| nitatis , Patris 3 à Fili 7 êc | 
Ci 


La 


Spiritus fan@i, amen. Cum in 
gonnullis paitibus quidam rome 


RAP TE EE CRE ES 


Tes nn en RE 





bata confuetudo Ecclefiæ 


rariè affeverare præfumant popu- 
lum Chriftianum debere facrum 
Euchariftiæ facramentum  fub 
unicà Panis & Vini fpecie fuf- 
cipere, & non folum fub fpecie 
Panis , fed etiam fub'fpecie Vini 
Populum Laïfcum”paflim commu- 
nicent, etiam poit Cœnam, vel 
aliäs non jejunum communiean- 
dum effe pertinaciter aflerant, 
contra FAT Ecclefiæ con- 
fuetudinem rationabiliter appro- 
batam, quam, tanquam facrile- 
gam , damnabiliter reprobare co- 
nantur. Hinc eft quod præfens 
facrum Conftancien{e generale 
Concilium, in Spiritu S. legiti. 
mè congregatum , adverfus hunc 
errorem faluti fidelium provide- 
re fatagens, maturä plurium Doc- 
torum tam divini, quam huma- 
ni Juris deliberatione præhabi- 
ti, declarat, decernit , ac defi- 
nit , quod licet Chriftus Dom. 
Cœnam inftituerit, & fuis Apof- 
tolis miniftraverit fub. utraque 
fpecie Panis & Vini hoc venera- 


bile facramentum , hoc tamen . 


nonobitante , facrorum Canonum 
autoritas , laudabilis , & appro- 

. 
vit, & fervat, quod hujufm. fa- 
cramentum non potelt confici poft 
Cœnam, nequea fidelibus recipi 
non jejuniis , nifi in cafu infirmi- 
tatis, aut alterius necefitatis , à 
jure , vel ab Ecclefñà conceflo, 
vel admiflo, & fuit hæc confue- 
tudo ad vitanda aliqua pericula 
& fcandala, AOL biliter intro- 
duéta 3; nam licet in primitiva 
Ecclefñäà facramentum Éoc rcci- 
perctur à fidelibus fub utraque 
ipecie, & à laïcis modo fub {pe- 
cie Pauis tantur fufcipiatur , firs 


376 Preuves de la Nouvelle Hifloire 


miffimè tamen credendum eft, & 
nullatends dubitandum integrun 
Chrifti Corpus & Sanguinem,tam 
fub fpecie Panis, quam fub fpe- 
cie Vini veraciter contineri. Un. 
dè cum hujufm. confuetudo ab 
Ecclefñià, & à Sanétis Patribus 
rationabiliter introdu@a , diutif. 
fimè obfervata fit, habenda cft 
ee lege, quam non licet repro- 

are, aut de Ecclefæ autoritate 
pro libito mutare. 

Quapropter dicere quod hane 
confuetudinem aut legem obfer. 
varc fit facrilegum , autillicitum 
cenferi debet erroneum, & per- 
tinaciter  afferentes  oppolitum 
præmiflorum , tanquam hæretici 
arcendi funt , & graviter punicn 
di per Diæœcefanos locor. feu of, 
ficiales eorum , aut inquifitores 
hæreticæ pravitatis, in Regnis, 


feu Provinciis , in quibus contra 


hoc decretum aliquid forfan fue- 
rit attentatum aut prefumtum, 
juxta Canonicas & legitimas fance 
tiones, in favorem catholicz fi- 
dei contra hæreticos & eorum 
fautores falubriter adinventus, 
tem, dida S. Synod-* decer- 
nit & declarat fuper if... materiè 
D D. Patriarchis , Pé'matibus, 
Archicpifcopis, Epifcépis, & co- 
rum in {piritualibus""#"Trns ub 
libet conftitutis, prô' * elfe dir 
rigendos , in quibu- -5.commit- 
tatur , & manderur autoritate hu- 
jus facri Concilii, fub pœns €x 
communicationik ni: ut effecuali- 
ter puniant corxrh hoc decretum 
excedentes , eos fcilicet qui com- 
municando populum fub utraque 
fpecie exorbitant , & fic facien- 
si cffe docent.. Si-ad pϾniten- 


tiam redeant, gremium Eccleliz 
| 8 fufcipian 





du Concile de Conffance. 377 


fufciptant, injunétà eis, promo.  fintut coercendi, invocato etiam 
do culpæ pœnitentià Élucet ad hoc , fi opus fucrit auxilio 
Qui verd ex illis ad pœniten- brachii fæcularis. Datum Conf- 
tiam redire non curaverintani-  tanciz in Seflione publicä , die 
mo indurato, per Cenfuras Ec- xv. Junii, anno D. M. ccccxv. 
clefiafticas ; per eos ut hæretici t | 


Die xx 1. fuliÿ anni preditti M. Fohannes de Gerfonno Cancel- 
larius Parifienfis ,coram Concilio Generali, in Ecclefiä ma- 
grâ Conffancienfi celecbrate , fecit fermonem [equentem Juper 
proceffionem faciendsm pro viagio Kegis Rom. ad Petruns 


de Luna. 


Rofperum iter faciat nobis | core præclari? nobis, inquam , 
P Deus falutarium noftrorum. F profperum iter quo paéto fieri pe« 
Ita loquitur Propheta in Pfalmo | timus, qui loco manemus, nec 
LXVII. Cujus initium cft, exur- | moveri ER Le extra difponimus » 
gat Deus, & diflipentur omnes | fed profectà videmur iter agcre, 
inimici ejus : fiat ita. Profperum | dum facit iter nobis, hoc eft ad 
itcr nobis faciat Deus falutarium | utilitatem noftram , ad obfequium 
noftrorum , auxiliante Beatiflimä | noftrum, ad univerfalem Éccle- 
Virginc Marii, in qua ficutapud | fie pacem. Sereniff. quidem Res 
fontem gratiarum , eft omnis gra- gi Romanorum, proteétoris ejuf- 
tia viæ, quam imploramus & em Ecclefiæ fidiffimi Le 


falutamus, dicentes. Ave. rum fit iter fuppliciter & falu- 


Profperum ïiter nobis faciat | briter imploremus, quoniam in 
Deus falutarium noftrorum : ita profpetitate fuâ noftra falus re. 
feri credimus & fperamus. Oh onitur. Ità enim profperum iter 
Domir;., Deus falutarium noftro- RATE nobis, oh Deus falutarium 
rum !N ffmirandum fi {peramus, | noftrorum ! fi pedes ejufdem Re- 
& credir ts, qnoniam te donan- gis in viam pacis direxeris: fi con- 
te adfum:s. Ecce ordinatione | celleris eum redire cum exulta- 
fanctiff-i uper fai s quam tione portantem uberes unionis 
infpira' -Conventus ifte cele- erfcétæ manipulos ; fic enim fas 
berrimus  devotus s ad oran- Éabebit dicere cum Abraham 
dum & depreczndum faciem tuam | fervo tuo, quod profperum fue- 
plenam grariarum, & dicendum, | rit iter füum ; quod Le gr 
Domine, falvu fc Regem, iter- | fuerit iter fuum in omnibus ad 
que fuum in faiuis tuæ profperi | perrexerit. | 
tate difpone. Sed quare profpe. Ambulet igitur ipfe Rex vià 


rum nobis iter fieri petimus , vi- | Regiä, per arma juftitiæ , à dex- 


” Patres & Fratres Reverendiff, tris, & à finiftris, te Duce, & 
“pentes , illuftres , atque doc. | & Comite, qui es via, veritas, 


tami , & in omni virçutum de ! & vita, te dicente ad eum, in- 


B bb 





878 
tellc@um tibi dabo, & inftruam 
te in via hac qua gradieris, fir- 
mabo fuper te oculos meos. Man- 
des , Deus , Angelos tuos , ut 
cuftodiant eum in omnibus viis 
fuis : portent eum in manibus 
tuæ protectionis, ut non offendat 
ad lapidem cujuflibet obftaculi, 
vel obdurationis partis adver'æ, 
pedem fuum , zeium fuum : fic 
enim profperum iter faciet, ne- 
dum fibi, fed nobis : hæxc cit ad 
utilitatem noftram , tu Deus fa- 
lutariuin noftrorum. 


Potucrat fermo nofter proli-. 


xiùs extendi , qui devotas pro 
Regis itincre profpero funden- 
das orationes cominovere corda 
noftra faccret , atque fuaderet. 
Sed infpicio veftrum devotionis 
ardorem, qui ut continuetur, 
vel in majorem defideriorum 
flammam crumpat , non eget fla- 
tu verborum mcorum exiguo : 
per fe cnim fatis in meditatione 
veftrà exardefcit ignis piorum 
fan@orumque defderiorum, ut 
jugiter Îevatis fursüm cordibus, 
ut traétis ex imo pectoris fufpi- 
riis. atque gemitibus dicant unuf- 
quifque apud femetipfum , prof- 

eruin iter faciat Abe Deus fa- 
op noftrorum. Faciet , pro- 
faciat; nam & apud Hebræos, 


ut de Lirà docet, futurum indi- 


cativi pro optativo folet poni , & 
é contra, 

Divertat nunc paululdm, & 
pergat ad alia fermo nofter. Ecce 
quod offertut in ipfa meditatio- 
ne med iter quoddam , non ter- 
reftre, quod agitur pedibus cor- 
poris, fed fpirituale | & cœlefte 
iter. Trinitatis cft, quod peragra- 
tur pedisus mentis, qui funt co- 


! 
| 


_nia juxta iter mandatorum 


Preuves de la Nouvelle H iffosre 


gnitio, pes finifter in intellectu, 
& volitio pes dexter in affectu. 
Hoc iter quale eft fi quis inter- 
rogaverit, refpondebit Propheta, 
illud effe viim mandatorum Dei, 
quam nedum ambulaffe , {ed cu- 
currifle gloriabatur: ipfe enim 
ait: viam mandatorum tuorum 
cucurri, cum dilatafti cor meum; 
& rursùs, in via teftimoniorum 
tuorum delectatus fum , ficut, in 
omnibus divitiis, & alia funt in 
hanc fententiam abfque numero. 
Etenim tu qui percgrinaris hic 
ad Dominum, fi pergendo vis ad 
vitam ingredi , ferva mandata 
ejus : hæc eft enim via Regia hoc 
iter profperum, hæc compendiola 
femita quæ ducit,ad vitam. 

At verd , videre mco video con- 
fequenter in ipfa meditatione 
mea , colletum effe Sacrol. præ- 
fens Concilium , ut viam iftam 
præparct ac dirigat, ut profpe- 
rum hoc iter faciat concedente 
Deo falutarium noftrorum, nam 
væ mundo à fcandalis, væ 1 


hoftilibus infidiis fuper quibus cit 


illa prophetæ conqueftio : in via 
hac quâ ambulabam, abfconde- 
runt fuperbi laqueum mihi , & 
rursüs, juxta iter fcandalum po- 
fuerunt mihi. Quis autem 0M- 
Dei, 
fuperborum Dæmonum, camir 
& mundi fcandala diminueret? 
quis omnes laqueorum nodos , af- 
tes , & modos agnofcat ? Quis 
non, cum Antonio pavefcens ex- 
clamaret : hos, Domine, laqueos 
omnes , hæc fcandalorum fetlà 
quis evadit? ac quis? Benedic- 
tus Deus Patrum noftrorum: qui 
profperum nobis fecit itèr fpiri- 
tuale mandatorum fuorum, dim 





du Concile de Confiance. 


voluntatem , facultatemque con- 
tulit conveniendi , feniores in 
unum convocandi cœtum, con- 
gregandi Ecclefiam , ut vide- 
rent quid faéto opus effet, ad 
tollenda tot fcandala pofita in 
viis Sion, ita ut lugerent, eo 
quod non eflent qui venirent ad 
folemnitatem. Hunc offendebat 
fcandalum fcifmaticæ divifonis : 
hunc fcandalum multiplex hære- 
ticæ pravitatis, hunc multipli- 
cata fpee mundum fcandala of- 
fenfionis, & retia cujufbibet vi- 
tiofitatis. Obfidebat præcipuè iter 
hoc fpirituale noftrum, monf- 


trum horrendum , ingens, male 


potens fuperbia , & filia ejus im 


probiffima dira dominandi libi- 
do : prohibebant toto none 
cis fpiritu & aftutià, ne celebra- 
retur generale Concilium , quod 
efhcaciflimum erat, & penè uni- 
cum adverfus hæc omnia fcanda- 
la remedium. 

_ Exultet verd nunc omnium fi- 
delium turba : nunc mognificè 
gratias referat Deco falutarium 
noftrorum, qui profperum fecit 
iter mandatorum fuorum, dum 
contulit celebrari Sacrof. hoc ge- 
nerale Concilium, fufficicns ad 
fcifmatum f{edationem, ad hx- 
refcon extirpationem , ad morum 
reformationem, & hoc ex paucis 
in hoc codem practicatis Conci. 
Jio , non tam declarare, quai 
fummatim narrare, vel annotare 
curabo , non accurato quidem, 
fed quotidiano , doétrinalique 
fermone. Satis erit ita loqui, ut 
intelligar. 

Confiderans itaque mentalibus 
oculis præfens generale Conci- 
lium, & acta cjus , invenio quod 





379 
ipfum ab itinere fpirituali remo. 
vit. 1°, Quadruplex fcandalum 
obftans fciimatis fedationi : re- 
movit aliud quadruplex fcanda- 
lum nocens hærefcon extirpatio- 
ni : removit aliud quadruplex 
fcandalum contrarians morum 
reformationi, & jam ità contr2- 
rians, ut jam non eflet profpe- 
rum, fed infauftum iter pacis, 
fidei, & virtutis. Conformiter 
ad hanc triplicem quaternitatem 
fcandalorum, invenimus duodes 
cim conclufiones, fcgulas, aut 
leges, quæ in hoc Concilio, vel 
explicitè , vel implicitè ftabilitæ 
funt , quafñi totidem dircétiones 
falut'res , per quas profperum 
iter nobis Écie Deus litres 
noftrorum , ut in hoc itinere fit 
unitas , ratione primi .. fit veritas 
ratione fecundi,fit bonitas ratione 
tertii ; fit infuper modus , fpe- 
cics , & ordo; fit denique men- 
fura, numerus, & pondus con- 
formiter ad potentiam , fapien- 
tiam, & bonitatem Patris, Filii, 
& Spiritûs S. hoc modo profpe- 
rum iter nobis facit Deus faluta- 
rium noftrorum ; ut fit nobisiter 
planum , iter lucidum , iter pul- 
chrum, dum juftitia ponit in via 
greflus fuos : dum veftigia fua 
rclinquit imprefla quafi circa to= 
tidem figna, ne oberremus, vel 
exorbitemus nobis dat:. 
Affionetur pro primà patte, 
uæ cit de vi pacis, prima lex, 
ve directio , liberans iter nof- 
trum à primo fcandalo, quæ da- 
ta eft in Seffione publica v. Apri. 
lis anni præl. Concilium genera- 
le poteftatem immediaté à Chrif- 
to ie , cui quilibct cujufcume 
queftarüs, vel Dignitatis, eti:mfi 


Bbb i 





—_ nn — te 





facis 2 quoniam folutus crat je 


330 Preuves de la Nouvelle Hifloire 


Papalis exiftat, obedire tenetur, 
in hiis quæ pertinent ad fidem , 
& extirpationem fcifmatis , ac 


oo reformationem Eccle- 
1 


æ Dei, in capite, & in mem- 
e e \ 
bris. Confcribenda prorsüs efle 
mihi videretur ,; in editioribus 


* Jocis, vel infculpenda per omnes 
-Ecclefias faluberrima hxc deter- 


minatio, lex , vel reoula tam- 
quam directio, & velut infailli- 
bilis adverfus monftruofum hor- 
rendumque offendiculum quod 
hactenüs politum erat per multos 
in Ecclefia , initincre mandato- 
rum Dei, determinantes ex tefti- 
bus Gloffæ , non ad regulam Evan- 
gelicam & æternam acceptis, Pa- 
-pam non elle fubje&um generali 
Concilio , neque judicari pofle 
per ipfum : quod præterea gene- 
rale Concilium ab ipfo realiter 
initium fumebat , nec poterat fi- 
ne co, cafu quocumque, vel con- 
vocari , vel ftabiliri, & quod 
nemo poterat ei dicere, cur ità 


bus , & fupra jus , & ita de P 
rimis, per quæ blanda fallax , & 
fubdola adulatio fovcbat libidi- 
nem, in tyrannidem, Ecclefiæ def. 
truétricem Papatum feu ejus ufum 
convertebat , ita ut non pateret 


 viareductionis fivè pacis. Scripfit 


fuper hoc errore vel fcandalo R° 
P. D. Cardinalis Camcracenfis 
præceptor meusinclitus, dudùm, 
& nuper antequam fieret hæc 
conftitutio reputatum cft perni- 
ciofiffimum fic afferere , ficut & 
de multis di@is per quofdamin- 
nitentes fuis juribus puris anno- 
tavit, Nunc ex quo lex pofita eft, 
nec jam licet ne proba- 


üenes omittimus. Sola hæc pro-. 


æ 


batio fufficit. Si Ecclefiam non 
audierit, fit tibi ficut Ethnicus, 
& publicanus. 

Écncilium Generale poteft eum 
quem reputat fummum Pontif. 
cem nedum confultivè inducere, 
fed poteftativè compellere ad of. 
ferendum viam cons. vel ad 
cedendum Papatui , etiam fine 
culpà fua, licet non fine causà, 
qualis caufa multiplex effe poteft, 
quemadmodum publicis rs 
nibus taétum fuit in hoc Conci- 
lio, & hzxc lex per hoc Sacrof. 
Concilium determinativè ftatuta 
eft , & in Papa Johanne XXIIH. 
praéticata , qui viam ceffonis 
urgente Concilio primüm obtu- 
lit, de hinc ceflit. Tollitur ex 
hoc fcandalum dicentium viam 
ceflionis praéticari non pole in. 
vitis contendentibus de Papatu: 
tollitur denique collufo, feu ter- 
giverfatio volentium invito Ge- 
nerali Concilio, vel Ecclefa, Pa. 
patum perniciosè detinere. Nunc 
autem quomodolibet in futurum. 
Etenim fi pôteft Summ. Pontifex 
dare libellum repudii Ecclefz 
Sponfæ Chrifti , ficut fecit Cæ- 
leftinus V. & laudatur, cur non, 
vice versà, poterit Sponfa Chrifti 
repudiare , non dicam Sponfum 
fuum , fed Chrifti Vicarium, 
præfertim ubi fub eft vel culpa ; 
vel caufa 2 

Concilium generale fic eft fu. 
pra Papam , quod ejus Bullas, 
proceflus , ordinationes, & 1. 
tuta poteft irritare, vel annul si 
re : poteft in{uper tranflarionem : 
Curiæ Romanz à loco Concilti 
impedire : compellere rurfus fta- 
re Papam cum Concilio, & ita dt 
fimilibus hoc determinatum ef 





du Concile de Conflance. 7" 381 


In publicà Seffione , & multipli- 
citer practicatum. Tollitur per 
hoc fcandalum , quo per indirec- 
Ttum quæreretur nunc aut alias 
diflipari Generale Concilium. 

Concilium Generale fic eft fu- 
per omnes leges politivas, vel à 

ummis Pontificibus, vel à Ge- 
neralibus Conciliis editas, quod 
€as interpretari, mutare vel tol- 
lere poteft, quanto viderentur 
impedimento vel fcandalo efle ad 
iter Ecclefñafticæ unioniss Hoc 
praéticavit præfens Concilitim, 
tollendo pϾnas omnes, & inha- 
bilitationes , &c. Super fedendo 
infuper futuram fummi Pontif- 
cis eletionem , recipiendo deni- 
que ad cautelam , & humili quâ- 
dam condefcentione PT 
confirmationem Concilii à non 
Papa, cum multis fimilibus, quæ, 
& qualia jurium præfentium ri- 
gor.non admittit. 

Secunda pars principalis de vià 
-veritatis, Expofuimus in häc par- 
te. Prima quatuor fcandalorum 
genéra, quibus obftitit præfens 


 Concilium, ut profperum nobis 


iter faceret Deus falutarium nof- 
trorum , ad dirigendos pedes nof- 
tros in viam pacis, & ad fedatio- 
nem fcifmaticæ divifionis. Tran- 
feamus pro fecundä parte ad def- 
tructionemalterius quarti fcanda- 
H, quo videbatur impediri de- 
claratio veritatis, & hæreticx 
privatis deftructio. 

… Concilium Generale poteit & 
debet circa omnem perlonam, cu- 
jufcumque præeminentiz , vel 
ftatus exiftat, abfque favore ; 
vel timore, vel perfonarum ac- 
Sprones fudicium in causà h>- 
xeus Exercere: patet ex tenore com- 


miflionis datæ RR. PP. DD. quae 


tuor Cardinalibus, & aliis, de 


quälibet Natione ; hoc infuper 
pradicatum eft circa inquifitio. 
nem faétam de Johanne xxr1r. 
&c circaJohannem Hus, qui quam. 
vis effet ftatus parvi, habuit ta- 
men plurimos fautores fortes , 
acres, ac potentés. Hoc autem eft 
profperum & efficax iter ad ex- 
tirpationem errorum , dum nullis 
patcitur , fed conftanter proce- 
ditur ad emendationem, vel fi 
cerrigi noluerint , ad punitionem, 
& cexterminationem errantiumt, 
alioqui non fatis deftruuntur er- 
rores, fi permittuntur liberi, & 
impuniti, patentes & notorii ver- 
bis aut factis hærefcon defenfores. 
Sunt præterea elucidahdi legem 
fanétam fuftinentes. Tolletur ex 
hoc à præfenti Concilio diétum 
Philippi illius, qui leges compa- 
rabat telis aranearum , eo quod 
debiliores mufcas retinent, tranf- 
mittunt fortiores. 

Concilium Generale poteft & 
debet aflertioncs hærcticas & er- 
roneas in fide & moribus, quæ 
fucrunt & funt in fcandalum pu- 
blicam diligenter examinare , re- 

robare , & damnare, etiam non 
Edo , poft val fimul proceffu ad- 
verfus affertores. Hoc pluriès en 
éticatum eft in hoc Concilio, 
ut de affertionibus, quod com. 
municandi erant laici fub utra- 
que fpecie, & de iftà aflertione. 
Quilibet tyrannus poteft & de- 
bet &c. Deniquè, tam rationes 
quam fimilitudines manifeftæ » & 
exemplaSanétorum probant idem, 
ut de falfo numifmate. Tollitur 

er hoc fcandalum, vel tolli de: 
Le corum, qui pro uno acceflo- 

B LP iij 





\w: 





382 Prenves de la Noruelle Hifloire 


rio, quodin faéto confiftit , elu- 
cidationem veritatis vel: impe- 
diunt , vel procraftinant : hoc 
autem procraitinare , quid nili 
impedire eft ? 

Concilium Generale poteft dam- 
nare propolitiones multas cum 
fuis autoribus, licet habeant glo- 
{as aliquas, vel expofitiones, vel 
te bonos. Hoc prac- 
ticatum et in hoc Concilio de 
multis articulis Wicleñ, & Johan- 
nis Hus , quorum aliqui pote- 
ranc vel de vi Logicæ, vel Gram- 
maticæ defenfionem aliquam re- 
cipere, ut in articulis qui funt 
indefinitè traditi , vel qui lo- 
quuntur de poflibilitate, vel qui 
polfent ad aliquem fenfum ve- 
rum trahit , fi fenfum pateren- 
tur. Scd Concilium hoc folerter 
attendit. Primd quod juxta Hi- 
larium , intelligentia diorum ex 
caufis affumenda eft, dicente ite- 
rum Auguftino, liberis vocibus 
utuntur Philofophi, & in rebus 
ad intelligendum difficillimis, 
offenfionem piarum aurium non 
pertimcfcunt. Nobis autem fcili- 
cet re. ad certam regu- 


lim loqui fas eft. Illud denique 


vulgatum fondamentum in Arif- 
totelc, quod fermoncs accipien- 
di funt fecundum materiam fub- 
jetam. Undè moralis fcientia fi- 
militer & Theologia fuam ha- 
bent propriam Logicam, & fen- 
fum litteralem , .. quam fpe- 
culativæ fcientiæ. Hæc directio 
vel lex præfervavit hatends præ- 
claram Univerfitatem Parifien- 
fem à plurimis erroribus, dum 
fuos fcholafticos femper ad cer- 
tam regulam fidei loqui juffit, 
#& compulit, ut in aliis ftudiis 


hxc fimiliter difciplina tenetur. 
Mala libertas eft, malè & erro. 
nè loqui poile. 

Concilium Generale poteft & 
debet damnare propofitiones mul. 
tas vel affertiones hujufm. quam- 
vis non polfent ex folo, & nudo 
textu expreflo Sacræ Scriptusæ pa. 
tenter reprobari, feclufis expof- 
tionibus Dotorum, vel ufu ce 
lebri Ecclefiæ, & cæteris. Hoc 
praéticatum eft in hoc Concilio, 
de multis affertionibus ipfus Wi- 
clefi, & Johann. Hus imo & de 
iâ, quod eft communicandum 
per laicos fub ultraque fpecie Pa. 
nis, & Vini. Hzæc diredio vel 
lex iter facit profperum ad hz- 
refeon & hæreticorum extirpatio- 
nem, qui hæretici quos vidimus 
defenfionem fuam ut plurimum 
accipiunt, quia nolunt hærefes ab- 
folutè revocare, fed tantum con 
ditionaliter 3 fi videlicet ex rigo- 
re textus Sacræ Scripturz convin= 
Cantur errare, dicentes quod €x- 

ofitiones Doétorum, Decreta, & 
Décrerales funt apochryphz, nee 
que de eis curandum eft  hzc 
autem præfumtio quam laté pa- 
teat ad cerrorem, nemo non in- 
tellicie. | 

Tertia parts principalis, de viâ 
morum vel virtutis. Declaratiss 
vel narratis fcandalis quatuor ob- 
viantibus errorum exftirpationi, 
loquamur pro tertià & ultimi 
parte aliquid de remotione totl- 
dem fcandalorum obviantium mo* 
rum reformationi in capitf: & 
in membris, narrando quadru- 
plicem legem vel direétiontm 
practicatam in hoc Concilio, ut 
profperum iter faceretnobis Deus 
falutarium noftrorum. Çonciliufa 





du Concile de Conflance. 383 


Generale fic eft fupra Papam, & 


alium quemlibet de Écciefi, 
quod ipfum Papam poteft depo- 
netc,. pro quocumque ctimine, 
de _ notoriè & incorrigibili- 
ter fcandalifat Ecclefiam. Hoc 
ptacticatum eft dudüm de Johan- 
ne XII. & nunc etiam de Johan- 
ne XXIII. in cujus dejeétione non 
inferitur quod fuerit homo hæ- 
reticus, vel à fide devius ; & fi 
ita actum eft de Cedro Libani, 

uæ non timebit humilis herba 
Fe Accufatus inter cætera 
fuit, & convius, quod fucrat 
notoriè Simoniacus, ex quo de- 
fenditur illa quorumdam temeri- 
tas , qui Papam in collatione be- 
neficiorum non pofle committere 
fimoniam uen 

Concilium Generale, quamvis 
non poflit nec debeat plenitudi- 
nem poteftatis Papalis commitfam 
à Chrifto, Petro & ejus Succef- 
foribus tollere, vel minuere, fed 
de eâ gratias agere Deco , qui con- 
tulit eam , quam revereri debet 
aut amplecti, poteft nihilominùs 


ufum potcftaris illius certis legi- 


bus & ftatutis limitare, in ædi- 
ficationem Ecclefix. Hoc practi- 
cavit præfens Concilium in mul- 
tis, & fpecialiter in hoc , quod 
lcgem præfixit eligendo -Papam 
futurum fuis Electoribus : quod 
RR. P. Angelum Corarë , ob 
Jaudabilitatem {uæ Ceffonis fpon- 
taneæ, ullus Papa futurus poñlit 
eum à cullatis Cardinalatu ; & 
Potcftate Legati per hoc Conci- 
lium deponere, nec eum fuper 
prætcritis quibufcumque fa@is, 
quomodolibet impetere, vel pu- 
nire. Jure quidem, & indulocnti 
condefcenfione hoc factum ef, 


Le 


ut exemplum pofteris detur ultio 
fæviendi, dum id efflagitat Ec- 
clefie vel pia utilitas , vel urgens 
neceflitas. 

Expedit autem nunc, ante Sum- 
mi Poncificis Eleétionem , ita 
fieri circa multa generalem fta- 
tum Ecclefiæ concernentia, in 
ie Summi Pontifices ufum 
uæ poteftatis plenitudinis , paffim 
nimis verterunt in abufum , ut 
quia noluerunt Generalia celebra- 
re Concilia, nec inferioribus Præ- 
latis ordinaria jura relinquere, 
a Las in ftatutis Gencralium- 
Conciliorum, nunc caffando ea, 
nunc mutando, nunc adlibitum 
interpretando, nunc privilegia & 
exemtiones largiendo, palm , & 
abfque manifeftà ratione, vel utie 
litate deviarunt, Undè ficut in 
ufu difpenfationum, conceflione 
Privilegiorum , innovatione De. 
cretalium , non expedit ufum po- 
teftatis Papalis fic reftringit, ut 
in omni di cafu , ad Concilium 
Generale recurfus, propter diff- 
cultatem & raritatem fuæ convo- 


cationis, qualis non erat in pri- 


mitivä Ecclefi, quando commu- 
ni confenfu , dicente Hieronymo, . 
ficbant omnia ; fic non expedit 
talem laxationem fieri, quæ vim 
& robur ConciliorumGencralium, 
in fuis conftitutionibus paflim tol- 
lant & enervent. 

Confiderari poffet in hoc loco 
Ariftotelis ee de triplici 
politià, Regali, vel Monarchi- 
ca, in quâ unus bene præeft, 
cui Eccleña anteponitur : altera 
eft Ariftocratia, ubi dominantur 
pauci » & boni, cui oppanitur 


Oligarthia : tertiam ponit Thi- 


mocratiam, in quà plures, bene 








384 Preuves de la Nouvelle Hifloire 


dominantur , qux oppofitam ha- 
bet democratiam. Effet autem in. 
ter iftas politias illa melior, quam 
aliqua fingularis, quæ ex Rega- 
li, & Ariftocratica componere- 
tur, ut in Regno Franciæ, ubi 
Rex inftituit Parlamentum , à 
quo judicari non refugit. Effet 


-verù optima & faluberrima poli- 


tia, quæ triplicem hanc bonam 
ble deetie , Regalem, Arif- 
tocraticam, & Thimocraticam. 
Eft autem Generale Concilium 
litia talis compoñta, quæ ha- 
be fuam direétionem magis aflif- 
tentiä fpeciali Spiritus Sandi, & 
Piione Je Chrifti, quam 
ex naturä, vel humanà folum in. 
duftrià : hinc eft illud quod mox 
diximus, quod ip'um cft faluber- 
rima & efhcaciflima regula ad re. 
imen totius Ecclefiæ tranquil- 
PE ; vel confervandum , vel re- 
formandum, vel interpretandum, 
tanquam fupremus & fufhciens 
Legiflator univerfalis, & potens. 
Eft præterea legitimus & fecurus, 
nec fufpeétus rationabiliter ab ali. 
uibus Chriftianis, cum proce- 
ss omnium , vel quafi omnium 
communi confenfu ; vel affenfu. 
Quid autem eft Generale Con. 
cilium ? Alia eft defcriptio Con- 
cilii gencralis, Congregatio lesi. 
tima autoritate facta N aliquem 
locum , ex omni ftatu Hicrarchi_ 
co totius Ecclefiæ Catholicæ, 
nullà fideli perfonâä, que audiri 
poftulat exclusä , ad falubriter 
traétandum, & ordinandum ea 
quæ debitum regimen ejufdem 
Ecclefiæ in fide & moribus rc{pi- 
ciunt, 
.Deduci poffet ex hâc defcrip- 
Honç, cum præccdentibus, qua- 


liter Papalis poteftatis plenitudo 
à Chnifto collec: et, in hiis qu 
fupra naturam funt, inaliis etiam 
quæ leges naturalis, canonica, & 
civilis fibi tribuunt, ut Monar. 
Chæ. Supermonftrat | & concor- 
d'tur cum poteftate Concilii, quæ 
diéta eft : quoniam in Concilio 
Papalis poteftas includitur; quam- 
vis aliter fit hæc poteftas in Papi, 
aliter in Concilio , ficut 1 
claves traditæ funt Petro , aliter 
Ecclefiæ. Undè Concilium in 
multis quæ Papam refpiciunt, ha- 
bet autoritatem cobfiliativans » & 
directivam , Papa exercitivam, 
& exequutivam , non enim pollet 
Concilium , per fe ipfum vide- 
licèt, abfolvere in foro conf 
cientiæ, vel Præfbyteros ordinae 
re, vel Corpus Chrifti conficere, 
vel infideles armatà manu debel- 
lare, & icà de multis ; fed ad 
ipfum fpectat circa hæc homini 
confulere, vel diétare : cujus dic- 
tamini qui repugnat contumaci- 
ter , repugnat Spiritui S. cujus 
cft ipfum Concilium, indictan- 
do |, vel confulendo dirigeres 
Exemplum in homine, ubi ratio 
poteftarem habet diétativam, 8€ 
confiliativam , voluntas exerciti- 
vam, vel exfequutivam. 
Concilium Generale poteft de 
divifionibus & guerris inter Prin- 
cipes eChriftianos fævientes In 
perniciem Chriftianitatis, &c pet- 
ditione hominum, in anima 
corpore , autoritate legitimä C0- 
gnofcere, prohibendo eis vias fac- 
ti, & ad fufcipiendum vias Juris 
& ratianis, per cenfuras Eccle- . 
fiafticas compellendo. Hoc prac® 
ticare propofuft Sereniflimus Rex 


Romanorum femper Augullus 
; 


Du Concile de Conflance: . 455 


vÙ … 

Qui, friufquam reccderet ab hoc 

onciho , ad locum conventio- 
mis cum Rege Aragonum, & P. 
de Lunä, rationem ad Deputatos 
habuit omni religiosâ pietate , & 
vere Chriftianà Religione pleniffi- 
Mam, quam hiis auribus , non 

nc pià compunétione lætus au- 
divi. Narravit illic propofitum 
fuum cffe , tendere, poft fedatio- 
nem fcifmatis, ad pacificationem 
Regum Franciæ, & Anglix, ma- 
xImè per autoritate hujus Con- 


cilii. Narravit de pacificatione 


Regis Poloniæz cum Prutenis. De 


hinc, de pallagio Jerofolymita- : 


no, & ex tunc prædiétæ pacifi- 
cationis Regis Poloniæ -funda- 
mentum, feu regulam procura- 
vit, inducendo be pat- 
tium, ut fe generali Concilio, 
fuxque non prorsüs fub- 
mittererfr Cujus autoritati ipfe- 
met Rex,quemadmodum tunc, & 
pluries antea , fub atteftatione 
Divini nominis proteltatus eft, 
Le volebat , & debebit efle 
ubjedtus , ut hoc effet in fpecu- 
lum , & exemplar zternum cujuf- 
libet Principis Catholici tempo- 
ralis. | 

Concilium Generale potelt & 
debet conftituere crebriorem Gene- 
ralium Conciliorum celcbratio- 
nem, quam retroaétis tempori- 


bus fuerint celchrata, ut de de- 


cennio in decennium, præfixà fu- 
turis Summis Pontifsibus iftà le- 
ge, se tranfgredi non liccat. 
Fundatur in præmiflis hæc confi- 
deratio, per argumentum cx op- 
pofitis ; quoniam fi tor, & tam 
encrmia difcrimina provenerunt 
Ecclefie Dei, dum ceflatum eft 
à Conciliis Gençralibus , quanta 


demdm erit falutaris utilitas ex 
frequentiori celcbratione perfpi- 
cuum eft. Quis itaque ncfciat, 
quod inde Superiorum peccata 
mins vigebunt, dum minorem 
fibi fentient efle peccandi licen- 
tiam, vel impunitatis fpem ; dum 
{cilicèt reddituros fe rationem ce. 
ram judice fuo Generali Concilio 
profpicient ? Sunt enim nonnulli, 


qui, & fi Deum ron timent , ho. 


minestamenrevercntur. Denique 
fi non ft afliduè lex viva, diri- 
gens, regens,& actuans leges mor- 
tuns , 4 Offcium Papæ non fa- 
tis proficiunt. Unde & Philofc. 
phus fatagens tradere medium vir- 
tutis, non potuit illud cfhicaciüs 
invenire, quam ut diceret, prout 
fapiens judicabit. 

Potuerant ex præmiflis omni- 
bus, velut ex entre 
quibufdam regulis ? directionibus, 
& fignis , in vià mandatorum 
Dei, leges elici particulares, ad 
tollenda dal impedientia 
profperum iter pacis, fidei, ac vir- 
tutis , ad fedationem fcifmatum, 
‘quoad primum , ad extirpationem 
errorum, quoad fecundum, & 


# Ad reformationem morum , quoad 


tertium. Sed nceque tempus ; 
neque locus fufhciunt, quia teti- 
gerunt infuper multa ex eis Pru- 
dentes, & Studiof, fuis in fcrip- 
tiss Quia rurfus debent ejrfmc- 
di leges & conftirutiones parti- 
culares, magis per mutuam col- 
lationem omnium de Concilio 
agitari, traétari, & definiri , jux- 
ta Regionum , aut Patriarum va- 
rictatem. Quia denique Decreta, 
%& Decretalcs viderentut abun- 
danter fufficere, fi per legem vi- 


van ficret cfficax excquutio. Alio 
| cc 





336 . 


qui multiplicatio conftirutionum 
hujufmodi etiam pœnalium, quan- 
doque : plus onefat, & aggravat, 
quam fubleger, & proficiat. 
Faciamus tandem in oratione f- 
ner verbis, ut ratio revolet ad 
alia, & dicamus obfecrantes prof- 
erum iter faciat nobis Deus fa- 
pee noftrorum : iter, nedum 
terreftre, fed fpirituale & cælef- 
teziter æternitatis ad Deum fa- 
lutarium noftrorum, qui eft be- 
nediétus in fæcula. Amen. Amen. 
Amen. | 
Poft Ada præmiffa Petrus de 
Lunâ fuit per fuos Ambaxiato- 
res excufatus, quod non poilet 
convenireNiciam cum Imperato. 
te, propter loci nimiam diftan- 
tiam ; hâc Bus de causä nolens 
Imperator fic indifcuffum manere 
negotium , ivit Narbonam , quæ 
non mulrüm diftat à Perpigniano, 
ad quem locum debebat accedcre 
Rex Aragonum, qui paflus in- 
firmitatem , non potuit expecta- 
tus dit per Imperatorem , & de. 
bebant fimul convenire cum diéto 
P. de Luni in diéto Perpigsniano; 
per totum menfem Junii, in quo 


menfe Rex HAE A infirma- « 


batur., Et quia fcivit D. Impe- 
ratorem multüm feftinanter pro= 


perare, ne deficeretin termino, 


mandavit iple Rex Imperatori, 


qui maximum Jaborem afflume- 


bat, ne deficerct in vii ; quod pa- 
cificè veniret, donec iret ip- 
fum effe potentem equitire. Non 
fuit ivcitur Impcrator , infrà men- 
fem Juniiin Perpigniano. 

Quod benè perpendens Petrus 
de Lunâ, mediä nocte ultimæ diei 
ipfus menfis Junii , ftans in Per- 
Pigniano ; proclamari fccit per 


Preuves de la Nouvelle Hijloire 


villam, voce præconis , fi quis 
Sigifmundo cali, fe dicente Impe-_ 
ratorem. Similiter faétum eft ex 
parte ipfus in Narbonà, per fuas 
gentes, quas ibidem miferat, & 
cum nullus comparuiffet, ipfe P. 
de Lunâ accufavit contumaciam 
Imperatoris, & recepit juramen- 
tum fidelitatis ab omnibus inco- 
lis ville Perpigniani, & fpecia. 
liter quod præfervarent ipfum ab 
omni moletià , &  perturbatione 
fui ftatus. | 
Poftmodüm de menfe Julii ve. 
nit Imperator Narbonam, & ibi 
diu ftetic expeétans Regem Ara- 
gonuny, ftante P. de Lun in 
Perpigniano. Poftmodum delibe- 
ravit Imperat. venire Perpignia- 
num, credens ibi reperire P. de 
Lunäâ , quem non remrit, quia 
fciens iple Petrus dun Im- 
peratoris, receflit. Poftea man- 
davit Imperatori di@us Petrus, 
quod iple fibi micteret falvum 
condüétum, pro veniendo in ha- 
bitu Papali, pro manendo ibi- 
dem, & pro redeundo, quoties 
vellet. Ad quod refpondit Impe- 
rator , di non crat autoritatis 
fuæz dare falvum condudum, in 
terrà Regis Aragonum, nec T6» 
ciperet eum ut Papam, fed ut 
Cardinalem. Ideo fuit habita li- 
centia Regis Aragontm de falvo. 
condutu dando per Imperato- 
rem dicto Pétro ; quiquidem fal- 
vus conduétus illi datus eft ut 
Cardinali, & propter hoc non 
venit iple Petrus,fe mandavit el- 
dem plures articulos fubfequentes. 
Primd, quod ante omnia, péf 
Sereniff. Principem D. Impera- 
torem Congregentur exiflentes 28 


effet in villà ul comparefet pro 







LR) né 
Le 


du Contile de Confiance. 387 


Conftanciä , fimul cum Legatis à 
D.ImperatorePerpigniani exiften. 
tibus, in locum unum notabi- 
lem, & fiberum , ad quem om- 
nes Nationes polhor liberè venire, 
ftare ; & redire &c. quo fato 
fiat & decernatur pet totum (2. 
crum Concilium, fed , ut præ- 
diétum eft congregatum , in 
modum qui fequitur, ante re- 
fnuntiationem. 

Sacrof. Conftancienfis Synodus 
in Spiritu S. congregata, deci- 
dit, declarat, determinat, &. 
concludit procellus omnes & fin- 
gulos -faétos & promulgatos in 
Concilio Pifano, contradi&tum P. 
de Lun, tum Benedié&tum XIII. 
in fuâ Obcdientià nuncupatum , 
effe nullos, caflos, irrivos, & 
inanes , quos per tenorem przfen- 
tium caffat, irritat, & annullat, 
& fimpliciter nullos effe aut fuiffe 
afferit , & judicat ; fivè diéti pro- 
ceflus fai fuerint contra ejufd. 
D. perfonam mediatè; vel im- 
mediatè , fivè aliquem vel aliquos 
conjunctim , vel divifim de fu 
Obcdientii. ÿ 

Et pari formâ ibidem annullen- 
tur , ip{o D. & illis de fui Obe- 
dientià præfentibus , omnes & 
finguli proceflus per ipfum D. 
quovis modo faéti contra quof. 
cumaque, vel quemcumque alte- 
rius Obedientiæ,vel aliarum Obe- 


: dientiarum. 


Quibus fic completis copvoca- 
bitur per ipfum D. BenediŒum 
totum Concilium univerfalis Ec- 
clefiæ , tam aliarum Obedientia- 


rum, quam fuæ , & ibidem fiat : 


babilitatio per ipfum D. de con- 
fenfu pariter, & voluntate totius 
facri Concilii, fic ibidem Con- 


gregati, fi, & in quantüm opor- 
tuerit, & immediatè poft ibidem 
& în eadem Seflione, fiet renun- 
ciatio per ipfum D. & deponet 
toto Concilio præfente , inhignia 
Papalia. 
_ Antequatn tamien Imperator 
Concilium in Conftancià exiftens 
vocet ad locum per ditum Benc 
ditum deputandum , iple D. B. 
reddet Præf. D. Imperatorem cer- 
tum & fecurum de fuà renuncia- 
tione, modo & fermä melioribus, 
quibus judicabit ordo rationis. 
Pro flatu vero di&ti D. Bcne- 


_didi poft cjus renunciationem , 


offerentur illi fequentia. 1°. Quod 


ipfe remanens in ftatu Cardinalis, 
habeat Vicariatum, feu Legatio- 
nem à latere, cum pleno Domi- 
nio in fpiritualibus, & tempo- 
ralibus, in tot Obedientiä, quam 
actu habet, & omnibus viis & 
modis , quibus nunc habet, hoc 
tamen excepto, quod non voca- 
bitur , nec denominabitur, nec 
erit Papa , nifi univerfaliter ab 
omnibus in Concilio exiftentibus 


feu in Electione vocem habenti- 


bus, jux*? deliberationem totius 
facri Concilii, tunc ut diétum eft 
congregati > Papa reputaretur s, 
feu eligeretur. | 

Item, Offeratur eidem D. B. 
quod omnes promoti, feu affum 
ti per ipfum ad quamcumque Di- 
gnitatem, feu aliud quodcum+ 
que offcium, maneant in fuis 
Dignitatibus & Ofhciis, juxta 
di&i D. arbitrium feu difpofi- 
tionem, & interim omnia poiiit 
aflumere feu promoverc illos qui 
fbi ferviunt, vel fervierunt , in 
{ui Obedientia. | | 

Lem, quod reverentia & honor 

Cecc ij 








Cd 


388 Preuves de la Nouvelle Hifoire 


per univerfum orbem fibi fiat 
fuper omnes mundi Prælatos, & 
Dominos temporales :poft Papam, 


. feu in Papam elatum. 


Item , Quod non poflit appella- 
ri ab ipfo er aliquem de fui Obe- 
dientia d Papam, ita modicum, 


ficut quando erat Papz. 

Ttem, Et quod illi qui habe. 

unt competitores maneant ficut 
ftant, in fuis Dignitatibus & of. 
ciis, ufque ad,deceffum unius, 
vel alterius, & uno decedente ; 
alter fuccedat in toto. | 


Die Sabbatinons menfis Novembris ,boré non4 vel quaf, D. 
Princeps Gerunde primogenitus Kegis dirragonum , bare 
requifitionem fecit Petro de Luna, in Caffro Perpigniani. 


Eatiflime Pater. Cum neco- 
tium extirpationis fcifmatis 
peftilentis, nu & nimium 
proh dolor ! radicati , & afle- 
uutionem Sand@æ unionis Eccle- 
fa diutids prolatæ noviter fit 


deventum , feu.dedu&um , in fta- 


tum, quo ille Angelus de Cora- 
rio , qui fe Gregorium XIE. no- 


minabat, renuntiavit purè & li. : 


berè Papatui , & omni juri quod 
in eo prætendebat competere, & 
habere, & aliqua alia fecit, quan- 
tum in eo fuit, ad facilitatem 
& difpofitionem præf. facræ unio- 
nis habendæ, & ille Balthafar de 


Coxäâ, Johannes XXIII. in fui 


Obedientiä nominatus, nihilomi. 
nus à prætenfo Papatu, in quo 
jus fe habere dicebat , realiter ie 
ejeétus , & etiam eidem renun- 
tiavit, Sereniff. Principes Sisif- 
mundus Romanorum Rex per- 
fonaliter , necnon quam plu- 
res , alii Reges & Principes 
Chriftiant, & magna pars Chrif. 
tianitatis, per fuos folemnes Ora- 
tores & Nuncios venerunt :Perpi- 
gnianum, petentes inftantiffimé 
Veftram Sand. & excitantes qua- 
tenüs dignemini renuntiare Pa_ 
Patui, & omni juri vobis in eo 
Sompetenti, pro diétà unicne ha- 





bendä , allegantes ad id V. S:. 
multipliciter teneri, & præterez 
ut V. S. non ignoret premifla, 
per fpacium duorum menfium vek 
circa hic moram trahentes, nihil 
clarum & efficax à V. S. ut affe- 
runt, obtincre valentes, {canda- 
lifati & vacui recelferunt. Ve- 
rüm B. P. cum graviffima pericu- 
la & fcandala permaxime uni 
verfalia, non foläm temporalia, 
fed ctiam fpiritualia, quod de- 
terius eft, fint in morä hujafm. 
tenunciationis per V.S. fiendz, 
ut expræmifhs & aliis deprehen- 
ditur , quod tanto pro Dei facri- 
fitio, & bono be unionis 
habendæ, necnon pro tantorum 
evitationc periculerum & canda- 
lorum, fupplicat V. S. humili- 
ter, & devotè, humilis. & devo- 
tus filius vefter Ferdinandus Rex 
Aragon. & ficiliæ, & nihilcmi- 


nùs obfecrat per vifcera miferi- 


cordiæ Jefu Chrifti, & etiam {o-' 
lemniter & revercnter requirit 
V.S. quatenüs dignemini diétam 
renunciationem facere, pure & li- 
bcrè, fine dilationibus, ad quam 
præmiflis attentis,, & aliis atten- 
dendis tenemini utroque. jure, 
divino pariter , & humano. 





° du Concile de Conffance. 389 


Similes [upplicationes [unt faite per inclifime [rfantem 
 Henricum, Magifirum militie Ordinis S. facobf, Procura- 
torem Kegis Caftelle : per Lambertum Protonotarium Ad- 
miniflratorem Ecclefie Pompilionenfis , Procurat. Kegis 
Navarre, per Bernardum Comitem Armagnaci , Jobannens 


Comitem Fuxi, G'c. &: defuper requifiti [unt Notarii. 


T  appareat- veritas proccf- 

fus negotii unionis Ecclefiæ, 
de quo fit mentio in requifitione 
fa@2 D. N.Papz Benediéto XIII. 


ex parte Serenifl. D. Ferdinandi.. 


Regis Aragon. 1 x, menfis No- 
veémbris , A. D. M.ccccxv. cu- 
jus tenor eft talis. B. P. cum ne- 
gotium extirpationis, &c. ut fu- 
Pra continetur, diétum negotium, 
ab iplo fui initio exordiendo , ft 
ad memoriam reducendum Se. 
reniil. D. Sigifmundo Regi Ro- 
Manorum per Nuncium fuum 
Ottobonum de Becllionis J. V. 
Doctorem , movendo traatum 
apud D. noftrum , & didtum Re- 
£tm ÂAragonum , de mutuà vifto- 
ne inter ipfos ex unà, & præf, 
Sec:eñill, D. Regem Roman. par- 
te exalià, in aliquo loco fiendi, 
p'o negotio Ecclefafticæ unio- 
nis , concorditumque poftea in- 
ter Nuncios D. N. Pape, & D. 
Regis Aragorum fuper hoc mit. 
fos, Conftanciam, ad dié&tum D. 
Regem Romanor. de civitate Ni 
cia, & loco de Villa-Franca > pro 
di&à magnäi vifione, per totum 
menfem Junii anni prædiéti fien- 
dà , pro cujus exequutione ., 
idem D. N. locorum difpofitione 
attentäi, in galcis, & armorum 


 gentibus, aliifque præparatoriis , 


magnas fummas pecuniarum ex- 
poluit 5 poftea monente P:xf. Re- 


L 4 


ge Romanor. per dié&tum Nun- 
cium fuum Ottobonum propter 
hoc miflum ad D. N. & D.Re- 
ge Aragoniæ prædiétos tum Vas 
entiæ refidentes, fuit concor… 
datum, quod per totum menfem 
Junii proxime hpfi 3. N. Pa. 
pa, & Rex Aragonum Perpignia- 
num, &"D.Rex Romanor. Nar. 
bonam venirent, ‘Propter quod 
p'æditz expenfæ pro majcri 
parte pr&d. D. N. inutiles & 
infrudtuofz fuerunt. 
Deindè idem D. N. fuit Per. 
pigniani in termino Concordato , 
D. Rege Aragonum , probter 
fuam infirmitatem non valente 
intradiétum terminum ibi effe : 
tandem diétus D. Rex Romanor. 
XV. Augufti Narbonam, & Rex 
Aragonum ultimä hujus menfis 
Pegpigniani fuerunt , ubi tum 
propter fencétuten D. N. tum 
propter infirmitatem Regis Ara- 
RE quod diéta mutua vifio: 
eret Perpigniani , invicem con- 
cordarunt. Deindèdiétus Sereniff, 
Rex Romanor. unà cum quibuf- 
dam prætenfis Nunciis Con grega- 
tionis quæ nunc eft Conftanciæ 
Provincie Moguntinz, ad dic- 
tam villanr applicuit, & coram 


D. N. fupplicando quod viim. 


vel vias aperiret per quam vel 

quis unio breviter in Eeclefrs 

Dei habcretur ; &. aliquibus 
Ccc ij 


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390 
elapfis dicbus d" quibus D. N. 
inftrumenta & alias fcripruras fu- 
per geltis à Gongregatione Conf 
tanciæ contra Balthafarum de 
Coxi , ac per Procuratores An- 

eli de Corrario videri fecit. 
tem D. N. per unam Cedulam, 

uam die xv. Oétobris anni præ- 
dia Serenifl. Regi Roman. tra- 
di mandavit, prout conftat per 
publicum inftrumentum vias unio- 
nis Ecclefiæ aperuit , cujufqui- 


dem Cedulxæ tenor eft talis. Cum 


per Serenifl. D. Sigifmundum 
egem Roman. fuerit fupplica- 
tum, &ce ut fuprà. 

Poftea autem D. N. Papa Be- 
nodiétus fuper hab@dà praéticà 
de exequutionc diétæ viæ ceflio- 
nis , quæ di&o Serenifl. Repi 
Romanor. A Per ig efle vi- 
detur, certas elegit perfonas ad 
tratandum & concordandum, 
cum perfonis aliis per Serenifi, 
Regem Roman. affignatis, & tan. 
dem, habitis inter dictas partes 
aliquibus proloquutionitus , feu 
traétatibus, D.N. Papa B. fuper 
vià ceflionis eidem Screniffimo 
Regi, cum uni Ceduli , xxvr. 
Oétobris anni fuprad. exhibizà, 
practicas duas aperuit & obtulit 
tenoris fequentis. Sequitur prac- 
tica fuper viâ trenunciationis, 
aperta per D. N. Papam B. ad 
jnftantiam liluftriff. Principis D. 
Sigifmundi a &c. 

Quod D. N. Papa B. ceflione 

er iplum faéti € egit hac vice 

om. Pontif. &c. ut fuprà ; & 
ed utiles , fecuræ, & certe 
un pradticæ did&i D.N, Papæ 


fupra infertæ , à Htique non 


indigent. longo difcurfu tempo. 
85, non timçnt infcéionis par- 


.fis O@obris 


Preuves de la Noavelt Hifloire 


ticulariter , vel numerofe multi: 
tudinis feu Congregationis dif, 
Crimen , neque terrorem feu im- 
preflionem potentis Principis, 
{eu altcriùs formidabunt ; {ed 
aderit plena libertas & fecuritas, 
qualis requiritur in negotio unio- 


.nis: poft PR tamen apertio- 


nem, & oblationem, nihil circa 
€as pro parte Serenifl. Regis Ro- 
man. ncc pro parte eorum , qui 
dicebant Ê elle miflos à didà 
Congregatione Conftancienf, fuit 
didum, vel propofirum dido D, 
N. Papæ , {cd obtinentes ab ee 
diem certam, videlicet xxx. men: 
proximè lapf , ad 
proponendum DE a , que fe 
velle proponere afferebant certi 
ex prædiétis prætenfis nuntiis dice 
tæ Congregationis pro parte ejus, 
à Et ME ro he diéti See 
renifl. Regis Romanor. in præfen- 
tia D.N. Papæ, die prædiéa, 
palam , affiftente multitudine gen 
tium copiosà, præmiflis aliqui- 
bus præfationibus D. N. Papam 
B. monuerunt , requifhverunt, & 


| rogaverunt , quod fuo Juri Papa- 


tüs renunciaret , & cedere digna- 
retur, : on 
_ Quibus pro parte di&i D. N. 
Pape fuit, ref 3 nfum , & clarè 
oftenfum, FE ad falutem fde- 
lium animarum, ad evitandos 
errores, & ut vera unio in Ec- 
clefia fequeretur, opportebat ip- 


fum debirè provideri, & quod 


nif fic fieret, non fatisfaceret 
Dei fervitio, & bono univerla- 
lis Ecclefiæ, oblationibus per fe 
hactends faétis de vià renuncla- 
tionis, quæ meritum & finem 
unionis habent annexos , nequê 
facris Canopibus, per quos via 8 


6 


. 


EN) 


, va - . , 
L € : no 
tt: CG 





. du Concile de Confiance. 39! 


Aunciationis fuis cafibus ide 
commendatur , quia fic ad finem 
boni quod fequatur ex eadem, 
nec debito fui officii , cum pro- 
videre fuper hoc ad eum fpeétat 
ex Jure, & prærogativä Apofto- 
licæ Sedis. Imd ad hoc compel- 
Junt ipfum Divina Jura pariter, 
& humana. Fuitque fubjunä&um 
in diéta refponfione quod D. N. 
Papa, ut bonus Pañtor, ad fatis- 
faciendum fupradiéis, poft obla. 
tiônem quam fecit diéto Sereniff. 
Regi de vià ceflionis Papatüs , 
prouf in ns Cedula corf- 
tinegur , duas fuper hoc obtulit 
practicas ad providendum quod, 

er ipfum unio univerfalis Eccle- 
pe eee »s & non veniant 


majora fci‘mata vel. errores, de 


quibus vetifimiliter dubitatur. 
Tandem pro parte D. N. Papæ 
fucrunt rogati, orati., moniti, 
&c ïinftantiff. requifiti {uprad. 
prætenfi Nuncii di&æ Congrega- 
tionis, & præf. Screnifl. Rex, 
in perfonis corum, qui ibi erant 
nomine fuo, quatenüs præfatas 
practicas , vel alteram earum ac- 
ccptarent, vel caufas dicerent, 
aut dubia moverent, cur* accep- 
tandæ non eflent : nam paratum 
fe exhibebat, & promtum did&is 
eorum fatisfacere, & dubia de: 
clarare : etf aliqua effent in dic. 
tis praéticis rationabiliter corri- 
genda , emendanda , addenda : 
vel mutanda , {lla volebat & fe 
offerebat corrigere , emendare, 
addere # vel mutare. Quiquidem 
pratenfi tam Nuncii did@z Con- 
gregationis , quam miffi er dic- 
tum Sereniff. Regem nihi] de fuis 
vel Dominorum eos mittentium 
intentionibus feu conceptis fu- 


{ 


perdictis practicis , vel materià 
unionis Ecclefiz dicere , vel ape 
rire volentes, rciteratis fibi pro 
parte di&i D. N. Papæ monitio. 


nibus, rogationibus , & exhorta. 


tionibus antedicis , ab ejus præ= 
fentià receflerunt , prout hzæc 
conftant per publica inftrumenta. 

Poftea sa in alia Cedulà ex 


patte D. N. Papæ traditä Sere. 


niff. D.Regi Ar:gonum octavi 
prælentis menfis Novembris, ut 
conftat per publicum inftrumen- 
tum, D. N. ad declarationem fuæ 
Cedulæ fuprà ultimo infertæ : 
condefcendere voluit , ad facien- 
dam additionem genoris fequentis. 

Et pro breviori cxpeditione ne- 
gotii prædiéti, ob Dei fervitium; 
& animarum falutem, placet ei- 
dem D. N. defignando numerum 
Commiffariorum, de quibus fic 
mentio in practica per ipfum obla. 
ta, ad hoc condefcendere , vide 
licet , quod Compromiffarii , de 
confenfu fuo per DD. Cardinales 
eligendi fint fex eligendi , aut per 
illos DD. qui in illa obedicnti 
fe Cardinales faciunt , nominari 
fi de totidem, pars altera non 
contentur, fint octo, vel decem , 


aut fi volucrint duodecim. 


Propterea volens idem D, N. 


ad defignationem Îoci venire, : 


de quo juxta diétam praticam eft 
Concordatum, offert locum, & 
loca idonea infra fuam obedien- 
tiam affignare , cum fuffcienti- 
bus fecuritatibus , quæ loca, fi 
pars alia acceptare noluerit, li- 
cèt multis attentis, ea non decbeant 
refutari, nihilominüs placet ei- 
dem D. N. condefcendere ad ac 
cipiendum Marhlliam, S. Vic- 


, totem , Niciam, cum Villä-Fran. 





mA M 


= 


ne. ne: en nee et 


+ 








ca, vel Saonam, nonobftante 
quod fucrit in alia Obedientiä 


conftituta, düm tamen de fufh- 


cientibus fecuritatibus fit provi- 
fum. 

Quibus omnibus attentis, quæ 
indubiè vera funt, evidenter ap- 
paret quod Sercniff, Rex Roman. 
& prætenfi Nuncii di&æ Con- 
gregationis Conftancienfis, à D. 
N. Papä refponfum efficax habue- 
runt ,; necnon apertionem , & 
pblationem viarum & practica- 


rum falubrium , pro diétà unione. 


Ecclefiæ obtinendA , & La fi 
forfan fcandalifati reccficrine, 


AT Preuves de l4 Nouvelle Hifloire 


corum fcandalum imputandur 
non eft 1). N. Papæ. Fo 
Sed veniendo ad conclufionem 
requifitionis prædidæ, refpondet 
diétus D. N. Papa, quod renun- 
ciare Papatui fic fimpliciter , fi- 
cut petitis, non debet, prout cl:. 
rè fuperiüs eft deductum , fed 
paratus eft renunciationem facere 
de fuo* jure Papatüs , obfervatä 
tamen unâ ex pradlicis fupra in. 
fertis, vel alià juftà, & ration. 
bili praéticä , quam nuyquam ex- 
te , nec excludere intendit 
pro dittä unione Ecclefæ confe. 
quenda. | e 


e o« s 
Sequitur Copis requifitionis faéte pro parte premifforum dilfo 
Î D.N.P. in Coguilibero » Collioure, per duodecim 


Ambaxiatores, x 1 v. 


Eatiffime Pater, Supplicatto. 

ne & requifitione fais, & 
oblatis , die 1x. præfentis menfis, 
V.S. fub hâc form. B. P. cum 
RE fcifmatis, 
&c. refpondit $. V, diexrr, men. 
fis el fub hâc formâ. Ut ap- 
pareat veritas procellus, &c. Ve. 
rum B. P. quia urgentibus caufis, 
& motivis, in diétà fupplicatio- 
ne & requifitione enr à via pa- 
ratur opportuna , quàm à die orti 
fcifmatis , ufque nunc , ad confe. 
uendam Ecclefiz unionem iftam, 
faétà per S. V. ceflione , de quà 
extitit fupplicatum , fperatur ve- 
tifimiliter , quod in Concilio ge- 
nerali univerfalis Ecclefiæ, quod 
breviter, dante Domino, celebra- 
bitur , providebitur S, Matri Ec- 


clefix per eos ad quos pertinet de : 


Brico, & indubitato , ac univer- 


Ali Paftore > fortè per aliquam 


e’ 


die menfis Novembris, 


de pradicis jam apertis, vel per 
alias , autaliter, prout in eodem 
Concilio , per eos, ad quos per- 
tinebit , Spiritu S. dirigente dif- 
ponetur , & ordinabitur, cum 
aliter nequeat in prædidis legi- 
timè provideri, extirpareque Pa- 
patüs Febies peftiferum : fic ob. 
viabitw fcandalis & divifoni- 
bus, ab. didto fcifmate ufque 
nunc pullulantibus, & quz in 
pofterum timentur oriri, nifi de 
didtæ renunciatiortis remedio.0c» 
Curratur. 

Idcircd B. P. Raimundus de 
Plano-Bono, natus Petri, Legum, 
& Petrus de Serrd, Decretor. 
Doétores , Ambaxiatoress & Pro- 
curatores Illuftriff. Domini Fer- 
dinandi Regis Aragonum, & SI- 
cilix, filii veftri devoti, um de- 
bita reverentia , videntes pef 
véftram refponfionem pren 





Du Concile de Conflance. 399 


tioni & requifitioni prædiétis, 
non fuiffe , ut debuit , & con- 
&ruit neceflitati unionis Ecclefix 
Aitisfi@um » ftantes & perfeve- 


Santes in fupplicatione & requi- 


fitione jam fais, cum repetita 
FCVérentia, ob Dci fervitium, & 
ditum Beneficium unionis , & 
Ex jam fupradictis, & aliis pluri- 
bus V.S. notiflimis, & roti mun- 
do; fupplicat S. V. idem fe- 
pocl, 20. & 5o. fœpè fepiès & 
Inftanter, & cum geminata inf 
HaNUa , & didtis vicibus, cum 
debita reverentia » pariter, V.S. 
pbfecrant » & requirunt, quate- 
nus eo & impleät ope- 
His per efftum, per fe , vel fuos 
P'rocuratores , * id plena, & 
rrevocabiji poteftate {ufultos : 
alioqui B.P, fi V.S. fupplicata 
SC fequifita, quod non creditur, 
reiliter non cx'equatur , diéti 
upplicantes, & requirentes , fo- 
in Dei fervîirio, & unioni Ec- 
flex obligati exiftunt, & zclo 
Bnitatis S. Matris Ecclelie, & 
totius Reipubl. omnium Chrif. 
Flanorum , & quieti pacificæ co- 
fumdem, Tum ejus S. Revercen- 
12 repetità protcfiantur, deomni 
Juts univer{alis Ecclefiæ, ac ip- 
forum fupplicantium, & alterius 
cujufcumque, & de recurrendo 
ad téruedia , licita, juridica, & 
honcita. 

_Cæterum B.P. quamvis poffie 
Concilium Gencrale univerfalis 
Eccicliæ, in hoc cafu tantæ ne- 
cofitetis congregari , & in eo 
poflint & valcant convenire om. 
nes, Tam Oscdicntiz veftræ, 
quaim.Obcdientiirumolim Johan. 
nis , & Gregorii qui, aliès con. 


fucverunt ad Concilium coggrc- 


garisquarumObedientiarum clim 
Gregorii , & Jihannis magna 
pars lit ad præfens in Conftan. 
Cia congregata, & ab aliquibus 
curiofis indubium revocetur : 
quamvis dubium non fit, an va. 
leant illi di&arum duarum Obe. 
dientiarum , fimul cumillis de 
veftrà Obcdientià , in Concilio 
Gencrali Ecclefiæ univerfalis con- 
gregari, pro extirpando hoc ne. 
fando fcifmate, & unione jam 
dictä confequendä, & debitè pro- 
vVidendo de unico, & indubitato 
Summo Pontifice univerfalis Ec 
clefz. | 

” Ideo exfuper ab abundanti cau- 
tel, & ut tollatur omnis dubita. 
t'onis fcrupulus, V.S. fuppli- 
Cant di&i Ambaxiatores , & Pro. 
curatores , quatcnus alicui , fcu 
aliquibus perfonis, de quibus 
merità confidere debeat didtus 
D. Rex, & alii Reges & Prin 
cipes veftræ Obedientiæ , qui to+ 
tis conatibus pro“quuntur , & 
profequi nendens cxtirpationcm 
diéti fcifmatis , & aflequutionem 
di&tæ unionis committere digne- 
mini vices veftras, & pofle ple. 
num dare convocandi diétum 
Concilijum Gencrile & autc-… 
rifandi, approbandi., & confir- 
mandi per ipfum Concilium per- 
agenda , ad tollendum, immu- 
tandum, abol:ndum, atque caf- 
fandum emnes & fingulos proccf. 
fus & fententias qualcfcumque, 
ac pœuas faétas, latas , decretas 
& romulgatas inobcdicntes olim 
vocatorum Gregorii, ac Jahannis, 
& fingulorum corumdcem occa- 


# 5 ; : no 
| | ii fcifmé. 
fione , vel ex causa didti 


tis, 8 omncm maculam, fivè no. 
tam Juris aut fa@i exindè con« 


Ddd 








394 
traétam : omnes & fingulas per- 
fonas ditarum duarum Obedien- 
tiarium habilitandi, & cum eis 
difpenfandi , quantum oportunum 
fit, aut indigeant, ac providen- 
di-& ordinandi quod non poflit 
excipi de diétis fententiis, aut 
pœnis contra intervenientes in 
dito Concilio, nec contra per- 
fonas deputandas ad dié&tum Con- 
cilium, nec contra eligentes Pa- 
pam , nec contra eum Je fuerit 
in Papam eleétus , ipfafque per- 
donas ad præmifla omnia & fin- 
gula habilitandi , & omnia alia 
& fingula faciendi ; quæ erunt 
necefaria, expedientia feu op- 
portuna circa prædiéta, & akia 
dependentia. incidentia, & emer 
gentia ex eifdem, & mandare 
dignemini eifdem 
pcrfonæ fuffultis ed poteftate , 
quatenüs ex quo V.S. recefferit 
ab hâc villà, ubi traétatur ad 
prælens de præparatoriis dictæ 
unionis, refideant in hâc villi, 
& vadant alibi, ubi difponetur 
per Reges & Principes, & alios 
de veftri Obedientià ratione præ- 
diétà congregatos , & poterunt 
fa:ilits per alium vel alios vefträ 
Poteftate fuffultos expediri, quam 
per vos B. P. perfonaliter, atten- 
tà, ætate, & gravitate Perfonz 
véftræ, & ftatu eximiæ veftræ Di- 
gnitatis. 

Verumtamen , ubi V. S. nolit 
id committere , fupplicant V.S. 


erfonis few | 


Preuves de la Nouvelle Hifloire 


illamque exbortantur ,'oblecranr, 
& reverenter requirunt , quate- 
nùs illico revertatur ad villam 
Perpigniani , ubi dedi&is præp 
ratoriis, & negotio unionis trace 
cetur, & prædicta omnia & fin- 
gula quzx effent, ut præmittitur, 
r diétos Commiflarios , aut vos 
Écienda , & exequenda , faciat, 
&c exfequatur. Offeruntque fe hu- 
jufm. online ; quod per & 
etiam unà cum alïis quos hic cas 
fu prædiéto congregare provides 
bunt , & Hovidees facient , per: 
cos ad quos pertineat , de falvor 
conduétu , & fecuritatibus, tant 
V. S. fuo cafu , quam etiam fuo 
cafu dictarum perfonæ fuz per+ 
fonarum. Hzæc quidem funt uti- 
lia , opportuna , & etiam cit 
mondiofa traétatui & negotio dic- 
tæ unionis , & quietativa con® 
fcientiarum omnium, fignanter il. 
lorum qui funt de vefträ Obedien- 
ti, & fi ctiam .fa@i fuerint per 
Commiffarios diéti olim vocati 


” Gregorii ; habentes ad hoc polie 
- legitimum, tempore quo Procu- 
_ratores didti Gregorii nominé 


cjufdem renuntiarunt predi@o 
Le Juri quod idem Gregoriu$ 
in ER habere dicebat, &t 
iterum prædiéta etiam fic fiert 
fupplicant, obfecrant, & reverens 
ter requirunt aliàs enim protef- 
tantur de omni Jure univerfalis 
Ecclefiæ, & alterius cujufvis,&ce 
PauLzrus, Secretarius- 


Sequitur refporfio faëta 46 ie fupplicationibus , 


C requifitioni 


hR 2 èx parte Sereniff. 
Principis D. Ferdinandi Re- 


#5, 


Novembris, in loco de Coquili+ 
beri , Elnenfis , Diœcefis, facro 


8:S Aragonum , die xvi. menfis | Collegio RR.SS. R.E. Cardinas 





LECTEUR 


jm. as 


sv 


Là ta. \i 





| du Concile de Confiance, 395 


fiom faæ, cujus tenor , fic in- 
cipit , cum Serenifl. D. Rex, 


quod cum KR. in Chrifto Pater & 
D. N. D. Benediétus, divinä pro- 
videntià Papa XII. tra@ando de 
unione Ecdefæ cum Rege Ro- 
manorum , fi in debita , & jufta 
ratione poflunt , & præd. Rex 
Romanotruna rationabiles prati- 
cas ad unionem Ecclefiæ veraci. 
ter ‘confequendam per eumdem 
D. N. oblatas non acceptaverit, 
nec aliam vel alias rationabiles, 
dito D. N. ee imÔ tra@:a- 
tus rumpendo, à villa Perpigniani 
ben. & Præd. D. N. : juf- 
tis caufis , à præd. villa recefferit, 
pred- DD. Cardinales debitum 
fuum fecerunt , fequendo fuum 
D. verum Chrifti Vicarium , ca- 


put ipforum, & totius Ecclefæ 


militantis, & ficontrarium, quod 


ablt, feciflent , Deum graviter 


offendiffent, & fidelitatem, ad 
quam tenentur, minimè obfervaf- 
{ent in quantum verd requiritur, 
quod ad præd,. villam Per igniani 
revertantur , ad dinde. & 
<onfulendum , operandum, & ex- 
fequendum cum DD. Rege, & 
aliüis, quæ erunt neceflaria Ec- 
clefiæ unitati, refpondent, qucd 
äpfi cum D. N. Papi in prædia 
villa Perpigniani, quantüm ibi 
fuit S. S. refederunt , confiliis 


SS. continuè adhærentes , & fi 


ibidem D.N. Rex aliquid eis, 
Circa nCgotia occurrentia dicere 
placuiflet, libenter ad fuam Se- 


Icuitatem iviflent , audituri qguid- 


quid Serenitati cidem dicere pla- 
cuiflet. Nunc autem eidem Sere- 
aitati refpondent, quod cum non 
dcceat à Capite membra difcedere, 


&c. pres Cardinales refpondent, 





imÔ juxta Sctipturæ $. fenten. 
tiam ; membra Ebeant fuum fe: 
qui Caput, ipf eumdem D. N! 
non poflunt nec debent dimitte- 
tC, nec ad eamdem villam Perpi- 
gniani reverti : & cum dicitur 

uod præfentia diétorum D D. 
RE TE A rs fit ibi necelfaria & 
utilis, in hoc negctio, refpom 
pres quod rami fra@i in ar- 
ore fruétus germinare non pof. 
funt, & fonte rivi præcifi ftrituri 
agnofcunt fructificare. Itaque fi. 


. ne prædiéto D. N. nec fine ejus 


autoritate poflunt facere nihil : 
proteftationem verd di&i D.Re 


. gis , Cum cjufdem Serenitatis ho 


nore nCn confentiunt : im ipfo: 


 tum Cuilibet , poft Papam in- 
_ cumbit, pro Jure univerfalis Ec. 
‘clefiæ proteftari, fuoque & uni 


verfalis Ecclcfiæ nomine protef_ 
tantur melioribus vià, modo, & 
formä quibus poffunt , de Domi- 
ni Ne eorum , & ipfius univerfa- 
lis Ecclefiæ intereflc. 

Cum per ultimam Cedulam ex 
parte S. D. N. Papz B. XIII. 
Screnifl, D. Ferdinando Regi 
Aragonum , die x11. Novembris, 
A. D. M. cxv. præfentatam, fic 


| incipientem. Ut appareat veritas, 


&cc. fupplicationi, & requifitio. 
ni Regis 1x. ejufdem menfis & 
anni præfentatis , incipientis, 
B. P. cum negotium extirpatio- 
nis, &c. juftè & fufhcienter {a- 
tisfaétum fit , ut cvidenter patere 
poteft cuilibet intuenti, non vi- 
detur neceflarium ad requifitio- 
nem & fupplicationem, die XIV: 
ejufderm menfis & anni, in sr 08 
libero Elnenfs Diæccf. præfcn- 
tatas , in quantum cum primis 
fupplicationibus , & requifitios 
D dd i; 








. 395 
nibus concordant pro nunc aliud 
refpondere , fed fufhcit ad Cedu- 
lam predi@&aim remittere , in q'4 
idem D. N. de, & cum confilio 
RKR.in Chrifto PP. DD. Cardi- 
.nalium, & aliorum Prælatorum, 
fcienticorum virorum fupplica- 
tioni , & requifitioni prædicti 
Regis rationabiliter Fibeee, 

In quantum verd in fupplica- 
tione & requiltione præd. fub- 
jungitur proteftatio de fine uni- 
verfalis Ecclefñæ, &c. huic pro- 
teftationi idem D. N. ut ponitur, 
non confenfit , quia nec Jure, 
nec ratione fulcitur : im iple, 
cui ex ofhcio incumbit omne jus 
univerfalis Ecclefiæ defcndere, 
& animam fuam pro illo defen- 
dendo ponere, protcftatur pro fe, 
ipfus Eccleñz nomine, de fuo, 
& ejufdem Ecclefæ intcrefle, & 
de Jure ipfus Ecclefiæ confer- 
vando, ac de providendo, fi opus 
fucrit per conftitutiones factas, 
& fiendas, pro illius tuitione, 
dcfenfionc, & per remedia juri. 
dica, necellaria, oportuna, nec- 
non per perfonas Re ; & 
nn >» Contra quafcumque 
perfonas , cujufcumque ftatûs & 
conditionis exiftant -contrarium 
attentantes ; aut eis in acceptan- 
do huju‘m. dantes. auxilium , 
Confilium, vel favorem , etiamf 
Cardinalitiä, Patriarchali, Ar- 
chicpifcopali ; Epifcopali > Im- 
periali , Regali, aut quacumque 
aa Ecclefñafticà , vel mundanâ 
præfulgeant dignitate. ” 

Et quiain fupplicatione, & re- 
quifitione prædiétis receflus D. 
N. à vil Perpigniani tangitur, 
& pro resreflu ad eamdem vil- 


Jam, idem D. N. per fupplica- 


Preuves de la Nouvelle Hifloire 


tiones requiritur , Refpondet D‘ 
N. prædictus, quod cum ipfe ad 
villam jam diétam , pro mutui 
vifionc inter ipfum, & Regem 
Romanorum fiendà, ac tractan- 
dum de pace & unitate Ecclefiæ 
venturuin f: promiferat, die inter 
cos conventà, veniret, & in eas 
dem villà, ulera affignatum ter- 
minum, adventum diéti Regis 
Romanorum ad Narbonam per 
xv. dies cxpetaverit, & aliun- 
 dè adveniente di&o Rege Ro- 
man, ad fæpe diétanr villam Per- 
pigaiani de unione Ecckefiæ cum 
co tractere incæpit, prædidtuf- 
que Rex Roman. ab cv, cractatu 
rupto reccflerit, & poftez idem 
D. N. non fine perfonz fuæ ptri- 
culo ; utà fide dignis afleritur ; 
in eadem villä per plures dies rc: 
federir ,; prædiétus Rex Arago- 
num mirari non debet de recellu, 
-fibi per eumdem D. N. per antcr 
intimato ; nam etfi omni tempo“ 
re, & in omnibus caufis dectat 
Romano Pontifici, libera priàs 
confilia, & ipfus in nullo ven- 
tilarc judicia, ifto tamen tempo= 
re, & in tanto negorio, ubi om 
nimoda libertas requiritur, n° 
Ceffarium fumere vidctur ; quod 
in tali loco negotia tradtentur 
in quo ipfe, & tota curia [ux 
omnimoda fruantur libertate : & 
cum jam dictus D. N. adhue 
non pervenerit ad locum ,; 2€ 
quem pro perfonæ fur fecuritate 
ire decrevit , fed adhuc f4 1m 
via, propterca omnibus aliis iré 
fupplcatione , & requifitione plæ” 
diéti Regis contentis, fingula- 
riter refpondere de ræfenti noft 
poteft : fcd poftquam ad locunt 
deftinatum pervenerit , ad cmni# 





: du Concile de Conflance, - 


Hbidem contenta, fi didtus D. Rex 
Aragonum de habenda ple- 
niori refponfione mifcrit , ratio- 


Hic deeft tertia requifitio faéta P. de Lunà ,quam babere non 


397 
nabiliter , auxiliante Domino ref. 
pondebir. 


potui : cui tamen requifitioni refponfio ëmmediatè fequitur. 


> Ntequam refpondeatur Ce- 
L'X dulæ D. N. Papæz Benedic- 


æ XIII. noviter oblatæ Pani{co- 
læ , aliquid cft dicendum fuper 
Cedulà in Coquilibero Elneniis 
Diæcef. x r v. die menfis Novem- 
bris proximè lapfi fibi oblatæ, 

F præten{os Ambaxiatores, & 
Le Sereni!l. D. Ferdinan- 
di Regis Aragonum, tenoris fc- 
Quentis B. P. fuperiüs , &c. nan 
etfi cidem D. N. Papæ fatisfece- 
rit per fuam tonne , Ce- 
dulä , incipiente. Cum per ulti: 


mam Cedulim, &c. tamen ple- 


niüs , fi requirerctur, fibi ref- 
pondere refervavit, ex quo priùs 
fflct ad locum quem decreverat, 
pro fecuritate perfonæ, ut in dica 
1à Cedul& refponfivä continetur. 
Nunc ergo, nc arguatur fine ref. 
ponfione fuifle aliquid præter- 
miflum , ei adjicit in præfenti- 
Quod via feu praética fui præ- 
tenfi Generalis Concilii, de quo 
fit mentio in Cedula fuprad. fci- 
licert Obedientiæ D. N. Pape, & 
Obedientiarunr di&ti Gregorii , & 


diéti Johannis, aflumenda , feu 


äcceptanda non videtur. 


Nam de, & fuper hâc viä,. 
per quam Cartholici cum fcifina- 
ricis unirentur , in unum præten-. 
fam Concilium ,; multi litterati 


& periti in Theologia & Juri- 
bus, diverfa , & contraria Opi- 
Aantur. Undè tali altercaçioni , 


t. 


 déretuür , 


& varictati , ac contrarietati,. 
fubmittendus non eft Eccleiie 


teretur , an unio Ecclefix, per 


” 


. univerfalis ftatüs : nam, poft rem 
factaim,multorum confcientix non : 
quiefcerent, imd indubium ver- : 


quan fidclium animi corquic(- 


cant, indè fequeretur. Maximè 
quia quilifcumque colorata , fic- 


ta, & verbalis flerct acceptatio : 
. de convocatione quæ ficrec per 


D. N. Papam,, vel in vim fux 
P s 


commiflionis ,. & de autoritate. 
fuä,quæe præftaretur agendis in: 


diéto prætenfo Concilio , poft dic- 
tam tamen acccptioncm fperan- 


_dum efletindubiè, quod multi- 
tudo illa, quæ hodie refñdet in 


Conftancia, quæ aut in prætenfa 
autoritate diéti Johannis, vel{ui 
prætenfi Papatüs, aut fub quad:m 
prætensä autoritate , quam di- 
cuñt univerfalis Eccleliæ, quæ 
diù perduravit, & hodiè perdu- 


rat, & an firmiter, & fine ad-. 


jectionc ullius conditionis inni- 
tantur , diétam prætenfam auto. 
ritatem à fe abjicere non dubit2_ 
rent ; imÔ in illà perdurarent, 


& illi foli, de faéto, & realiter 


inniterentur in agendis. 
. Etiam effet fperandum quod 


rie Obedientes D. N. Papz, 
! 


eis libertas & fecuritas conce… 


autoritati D. N. Papæ, aut fui 
Papasüis, & idein de perfonis Obc. 
D dd ïj 


innitcrentur firmiter 


LR RE 





395 Preuves de ls Nouvelle El'ifloire 


dientibus diéto etiam Gregorio, 
quoad fuam pratenfam autorita. 
tem : undè fequeretur quod qua 
lifcumque effet color, fitus, & 
verbalis in ead. Congregatione, 
in quo, ad veritatem rei, ma- 
xima eflet adiimorum & volen- 
tium divifio atque {ciflura , circa 
prætenfos auétores , & capita. 
Attendendum eft etiam quod pe- 
riculofa effet Ecclefiæ ifta via fivè 
practica didti prætenf Gen. Con- 
cilii: nam cum con regatio illa ho. 
diè Conftanciz refidens, poteftatis. 
plenitudinem verbis, & fa@is fibi 
ufurpet, & fe poile Papalia, & 
quæcumque jura politiva fufpen- 
dere, & tollere opinetur, & fic 
ctiam, in diverfis fuis pronun- 
Ciationibus in factum deducere 
attentavit, præfumere, & timere 
opportct, quod ex dicto prætenfo 
Generali Concilio , ubi voces eo- 
tum qui funthpdiein Villàä Conf. 
tancienfi congreygati, propter mul. 
titudinem ponderarentur , nullus 
bonus exitus refultaret , fed ju- 
rium Papalium & poñtivorum 
fubverfio , quz ue rationi 
bus, & maturitate fuit condita ; 
& ftatus univerfalis inordinatio. 
inde procederet, & damnabiliter 
fequeretur. 
Præterea , quamvis in cedulà 
æd. nominatio expreffa loei non 
t, protenendo didtum præten. 
fum Generale Concilium:., fed dif. 
politio Eleétionis diéti loci Re- 
gibus , Principibus, & aliis de 
Obedientià D. N. relinquatur , 
ncfcitur quo jure refervet , ac fi 
vel ad Papam pertineret denomi. 
matio loci hujuim, cafu quod dic... 
fa convoratio eflet fienda, rei 
Samcn veritas, ut à multis dici- 


tur, fic fe habet, qued propofi. 
tum & intentio Serenifl. Regis 
Aragonum eft, quod diäum prz- 
tenfum Concilium Generale te. 
neatur Conftanciz , Pravinciz 
Moguntinæ, & fic eft deliber2.… 
tum per ipfum & alios volentes 
in hoc condefcendere voluntati 
D. Sigifmundi Regis Roman. 
cum tamen teftis fit Deus ,- quod 
diéta civitas Conftancienfs non 
eft tuta, fecura, & libera ad 
tratandum , & concludendum 
negotium unionis Eccleliz, nec 
pre D. N. ipfum acceptare, fine 

ei offenfa, fi fequentia atten. 
dantur. 

. Eft enim certum quod Civitas 
Conftancienfis eft fub potentià & 
dominio diéi D. Sigifnundi Re 
gis Roman. D. Noftro inobedien. 
tis, & verifimile eft quod volune 
tati ipfus contradicere non au- 
deret perfona diéti prætenfi Con- 
cilii, nec foveretur debità liber» 
tate : maximê quia, ex relatione 
fide dignorum habetur , quod 
diétus D, Rex Romanor, ad fuum 
extollendum Imperium appetit & 
intendit ftatum $: alem applicare 
certæ Nationi fibi magis favorabie 


li & obfequenti : ut fic, quemad- 


modum Germanizæ, item Papa- 
tui dominaretur, & fic à multis 
perfonis digtæe Congregationis, & 
aliis afferitur , qui exiftentes in 
di&tà Congregatione non fuerun6 
in libertate, prout hodie funt : 
im , ut dicitur, multos ipforum 
oppreflos minis , extirpationibus, 
ac terroribus diéti Regis Roma- 
norum opportebat condefcendere 
ad ejus voluntatem,fuper negotiis 
quæ tractabantur in Congrega- 


tione prædidté , neque fuper his 


pe 


18 





du Concile de Conffance, | 399 


dcbita fervabatur libertas 3 ob 
quod perfonx de Congregationc 
“hon reputantes fe effe in libertate, 


de Conftancià fugerunt, & re- . 


ccflerunt. 

Ex aliorum etiam fide digno. 
tum relatione habetur quod mul- 
ti diétæ Congregat. proteftati funt 
dolemniter fuper loci mutatione 
pro tenondo difto prætenfo Con- 
<ilio ; reputantes dictam Civita- 
sem non cfle ad hoc tutam, libe- 
tam, & fecuram , cum veré fuf- 
préta fic civitas pridiéta Conf- 
sancienfis , vel alius lécus fub 


poteftate vel dorminio. T'eftes funt . 
Cxempla cor, quæ Balchafari 


Coxæ , tunc per cum Papx Jo- 
hannis nominate & rcputate , 
faéta fuerunt, quem, nonobftan. 
tibus quibufvis falvis condui- 
bus cidem præftitis per Regem 
Romanor. tenet Rex ipfe carceri 
Mmancipatum £ poflent ctiam al- 
legari exempla alia quædam ad 
Propoñitum, qux nunc, ex ho- 
ñcftate obmifla | fuo loco , & 
tempore , fi nocefle fuerit, de- 
œ 
On famen taceatur, quod ex 
multorum relatione habetur,quod 
didtus D. Rex Roman. intendit 
atque anhelat., ut Papam fibi fa- 
Yentem obtineat , ut Cum ejus ob- 
ce Lo &c favore poflit taliam {ue 
fubjugare Imperio, & multas Ec. 
clelias temporalibus multis priva- 
TE, quas prætendit ad di@um Iim- 
es {peétare : undè:, prout af- 
ritur , non fine grandi myfterio 
ditus Rex Roman. mutationem 
loei fugit, & abhorret, neque 
perfonis facientibus fibi mentio- 
nem de diéi loci mutatione > pa- 
tienior præbet auditum. 


Defeétus autem libertatis loci 
quantum pcriculum, fcandalum, 
& errorem producent nemo fanx 
mentis iunorat: ea omnia quæ ibi 
fierent, effent invalida atque nul- 
la , & ille qui de novo tradcretur 
affumtus in Papam , non cflet Pa- 
pa fed rte Quibus omni- 

us confideratis, Chrifti fideles, 
& unionis Ecclofiæ zelatores vi- 
dere poilunt quod via feu prace 
tica aperta in di&à cædula » non 
induceret unionem , fed errores , 
nec darct pacem, fcd divifionem: 
mOram,nec utilitatemafferret uni. 
verfali Ecclef. fed augcret def. 
ttuere, & per confequens, at 
confequendam ‘& Na ne 
Viam feu praéticam, D. nofter, 
non poflet Papatui cedere fine of. 
fensâ, Avertat enim Deus quod 
vià cefionis, ad finem confequen- 


_dæ uniofis acceptatà per eum, 
‘in errorem, cafum$& irrepara- 
bile damnum univerfali Eccle- 


fiæ miniftretur. Sed paratus eft 
D. N. renunciationem faccre de 
fuo jure Papatus, obfervatà un£ 
ex practatis per eum apertis, & 


 oblatis Pepienisnl velaliä jufti, 


& rationabili, quam nunquant 
exclufit, nec intendit excludere, 
pro dié&tà unione Ecclefiæ Dei 
confequendä. 

Veniendo confequenter ad ce= 
dulam incipientem. SS.ac B. Pa. 
ter, pro parte Sereniflim. Re- 
gum &c. D. N. Papæ novitet 
oblatam Panifcolæ, per honorabi- 
lem virum Raymund, Xativas 
militem, & Petrum Baffet Legum 
Doétorem, prætenfos Ambaxiato 
res , Nuncios & Procuratores Se. 
reniff. D. Regis Aragonutm. Idem 
D.N-.pro refponfione ad ipfam, 








: Re - RS SEE — ee + EST EE" = *: MES ic ü 


EE de en ——. 





LU 


400  Preuves de lx Nouvelle Hijloire 


dicit & reiterat, & prodictis., & 
rciteratis haberi vult hic omnia 
uæ fupe:iùs dita & refponfi 
ne ad 
bioblatam in Cequilibero. Undè 
quia in di&à ccdulà noviter obla- 
tà Panifcolæ afferitur eleétionem 
futuri Summi Pontif. ad: illud 
_quod ipfe dicit ad Generale Con- 
cilium pertinerç, mirum cit quo- 


prædictam litteram f- 


.modo ifta dicuntur, cum per: 


.Apoftolica jura, in Gencralibus 
Gonciliis edita, Elc@io Papæ ad 
Cœtum Cardinalium - pertincere 
_nofcatur ; quæquidem jura tolli 
polie per dictum prætenfum Con- 


ET 


cilium videtur fundamento ca- 


_icre. . 


. de Perpigniano, ided dicit D. 


.N. ad pradi@a, quod caufæ dic- 


U receflus, quas allegatit in Co- 
uilibero, fu cedulà refpon- 
Hiva, verx fint, & non fai co- 
‘or : imd carum veritas magis de- 


‘ C3itur per ca quæ contra atten- 


Tata funt, & quotidiè attentan- 
tur. Pratereà D. N. ad intima- 
üonem, & proteftationem con- 
+cntas in didà cedulâ fibi oblatä 
Panifcolæ , refpondet , quod eis 
non confentit ; imd diffentit, & 
Contradicit, & eredit fe intelli. 
$erc quid per illa prætenfa re- 
InCdia, in diétis intimationibus 
-Ët protcftationibus contenta Am. 
baxiatores ipf intelligant, , 
_Habet tamen D.N. Papa ex fide 
dignorum rclatione quod multi 
Malevoli fuggciferunt , & ctiam 
fuggerunt Sereniff. Rcgi Aravo- 
RUB, & ipium pro viribus ni- 
Euntur induccre ad fubtrahendum 


Obcdicntig D, N, & apponendas 


# 


, Cxterüm, quia diéta cedula re- : 
R nititur receflum D.. 


te tee —: —- dumatie-éaume eu 


minusin bonis C merx Apofté 


licx, & Ecclcfie pettinentibus , 
&  profequendim conjundtionem 


hujus OBcdientiæ, cum Obedien- 
tià Conftancienfi in unum quod 
dicitur ‘Conrilium Generale, & 
faciendam profequutionem & pet- 
fcquutionem contra D. N. Pæ 
pam, juxta confenfus dictorum 
malevolorum nolentium fuper hoc 
condefcendere votis didi Regis 
Roman. novit autem Dominus 
qu. ifta non poflunt dici reme- 
dia, fed injuriæ & difcrimina, 
& quod ex sis fierer, quod abfit, 
non unionis , {ed erroris fequere- 
tur effe@us. Usdb idem D, N. 
rogat & hortaturScrenifl. D, Re- 


gem Aragonum , & alios fupra 


dictos , uf per vifcera mifericor- 
dig Jefu Chrifti inftantius quam 
quo potcft requirit, quatenus COM 
aticntes Ecclefiæ Chrifti Spone, 
be ut à tantis ceflet {canda- 
lis quæ nedum licet facere, {ed 
nec iplis adhærere. Præcipuè dic- 
tus Rex Aragopum, qui pro Re. 
gnis & terris quz à dido D. N, 
Papä tenet in feolum , eidem D. 
N. juramento fidelitatis, & ho- 
magio, quæfibi perfonaliterpræ 
titit, valdè tenctur adftridus. 


Nec modus ifte qui contra D. 


Koftrum tenetur,eft refñedium ad 
obtinendum urionem Ecclehg; 
imÔ ipfam nimium difficult, 
nam quæcumque ferent per D. 
NN. Papam circa unionem Eccle- 
fie, fais talibus circumftantiis ; 
quæ utique noforiam impreffo- 
nem fnducunt, fufpeéta reputa- 
rentur per Chrifti fideles, nec 
p:ffet per ca eorum confcientia 
quierari, Alias autem fi dictæ hot- 
fationis & rcquiätioni nog pes 

5 £ 7 | 


AE 





Du Concile de Confiance. 401 


tint, proteftatur D. N. de omni 
jure fuo, & fuæ Papilis Digni- 
tatis, & de omni jure univerfalis 
Ecclefiæ, & de omnibus confti- 
tutionibus Apoftolicis , & qui- 

{vis aliis Juricus editis contra 
talia ficientes, & fingulariter de 
Csnftitutionc per diétuim D. N. 
edità Mafiliz, & pœnis in ca 
appofitis. Per prædicta tamen non 
eft intentio D. N. Papz profc- 
quutionem dimitterenegotii unio- 
nis ; imd ad Concilium Generale 
fuz Obedientiz, quod de præ- 
fenti durat, convocavit es 
fuz Obedicntiz abfentes , ut ad 


.ditum Concilium veniant, pér 


totum menfem Februarii proxi- 
mé inftantis , cum quibus, unà 
cum aliis, qui erunt in Romana 
Curiä, in diéto Concilio, fuper 
contentis in diétà Cedulà per dc. 
tos Nuncios fibi oblatä, delibe- 
rare voluit , quid rationabiliter 
ficere debeat pro Ecclefiz unione. 
Et quia afiqui obloquuntur , 
guet aliquæ comminationes fa@&æ 
unt aliquibus Prælatis; ided D. 
N. rogat & exhortatur , atque re- 
quirit Serenifl. Regem Aragon. 
uod minas ceffare faciat quan- 
tm in eo erit, & modi tales fer- 
Ventur , quod Prælatis, qui à dic- 
to D. N. fuerint ad Concilium 
evocati, impedimentum non fiat 
quominüs ad illud venire va- 
Jeant , & eidem D. N. ab cis li- 
bera Confilia provenire. 


Verum quia ad auditum didi 


D. N. pervenit quod aliqui ei in- 
fidiantes & æmuli, ex ejus verbis 
five fcriptis pravos fenfus, & 
& alienas extorquentes fenten- 
tias , linguafque fuas acuentes 
ia malum , affesuerunt quod 


aliqua fubfcripta à Domino N. 
Papä , à veritate & dorinà f- 
dei Catho!icæ deviarunt; duti- 
tetque an Sereniff. D. Rex Ara- 
gonuim affeverationem prædiétam 
audiveric : idcircd & aliàs dic- 
tus D. N. Papa proteftatur , ex- 
prefsè, quod aliqua talia, quod 
abfit , unquam verbo vel {cripto 
dixit, vel in futurum pue di- 
cere contingat, illa caflat, irri. 
tat, & annullat, & voluit pro 
caflis revocatis & annullatis ha. 
beri ; ipfique Sacrof. Rom. Ec- 
clefiæ- Cie determinationi 
fubmittit ; offertque fe paratum , 
fi, & fibi intimentur, feu def- 
nentur illa quæ prætenduntur , 
Fi in pofterum prætendentur, 
in veritate & doctrinà fidei Ca. 
tholicæ deviare : fi tamen alia 
dixerit , five in pofterum pereum 
dici Contigcrig, quod non putat, 
mentem fuam fuper ipfis taliter 


declarare , quod cvidonter appa. 


rcbit , & reverà fic eft, inten- 
tionis fuæ non fuifle , necefle, 
deviare à reétà fide, five Catho. 
licà verirate. Requirens idem D. 
N. Notario , & Notariis qui inf- 
trumentum receperunt, de præ+ 
fentatione diétæ Ccdulæ fibiobla- 
tæ Panifcolæ , ut illud abfque 
præfentis Cedulæ infertione non 
claudatur. , 
_ In nomine S. & individuæ 
Trinitatis , Patris, & Filii, & 
Spiritäs S. amen, Tenore hujus 
veri & publici inftrumenti per. 
etuù valicuri , cunétis pateat 
evidenter, quod die Veneris xr1r. 


e A e 
.menfis Decembris, anno à Nati- 


vitate D. M. ccecxv. Indiét, 

A . 
vire horâ fecundä poft meri- 
diem ,; ante tamen prandium , 


E çç 








402 
exifientibus & congregatis in Ca- 
pitulo novo . Ecdefiz Narbo- 
nenfis, RR. & VV.in Chrifto 
Patribus DD. miferat. Divinä, 
Jacobe Archiep. Turoncenfi , Pe- 
tro Rigenfi , acobo de Opifis 
Adrienfi , & Johanne Gebennen- 
fl Epifcopis , necnon Johanne de 
Opifs Decretorum Docore, cau- 
farum facri Palatii Apoft. Audi- 
tore, Lamberto de Stipite Priore 
Prioratus Convent. de Bertarä 
Ord. S.Benedicti Lecdienfis Diæ- 
cei. Decretorum Doctore , Bene- 
dicto Gentiani, Conrado de Su- 
fico , Sacræ Theol. Profeflori- 
bus , Johanne de Fabricä legum, 


Johanne Virellio, Hugone Hole 


ges, & Bernardo de Palantua De- 
cretorum Doétoribus, facri Ge- 
neralis Concilii Conftancienfis, 
fic, per ejus Obedientiam nun- 
cupati Legatis, Nunciis, & Pro- 
Curatoribus , qui cum Serenif. 
Principe D. Sigifm. D. G. Ro- 
manor. Hungariæ , & Thraciæ 
Rege femper Augufto pro pace & 
üunione S. Matris Ecchfie ad par- 
tes illas per idem Concilium tranf- 
Miflis venerunt , affiftentibus eis, 
& in bonum cooperantibus etiam 
RR. in Chrifto PP. DD. Fran- 
cifco, Dei miferatione,Narbonen- 
fi S.R. E. Camerario, Reginal- 
do Remenfi, & Johanne Rigen- 
& Archiepifçopis, Guidone Ab- 


Preuves de la Nouvelle Hifloire 


bate Traffenfi , Illuftribus ; & 
magnificis Principibus DD. Du. 
ce Bricenfi , Comite Palatino 
Hungariæ , Comite Bertholdo, 
Brunone de Scalä Veronz, & 
Vincentino, &c. pro facro Im. 
perio Vicario Generali, Guill 
Affet, pluribufque aliis Baroni- 
bus & Nobilibus di&i D. Impe. 
ratoris Confliariis ab uni, nec- 
non honeftis & providis viris DD. 
Didaco Ferdinandi de Quignones 
D. Regis Caftillæ,& Didaco Fer- 
dinandi de Badrello Militibus 
& Confiliariis di&i D. Regis 
Aragonum, ac M. Philippo de 
Medalià , in facra Paginà Pro- 
feff. ac Sperante in Deo Cardoni 
Juris perito, & Benenato Petri 
Decretorum Doétore, Ambaxiz 
toribus , & Procuratoribus di&i 
D. Regis Aragonum , ac M. Gar- 
cià de Falcibus Secretario Re- 
gis Navarræ, ac ipfus, & D. 
Comitis Fuxi prædiétorum Am: 
baxiatore , & Procuratore ab alià 
partibus , de & fuper pact à 
unione Ecclefiæ antedictis ; habi- 
tis prids per eos pluribus dicbus 


. præcedentibus , variis & dive 


tradatibus, fuit tandem ad ESS 
clufionem five concordiam intef 
eos deventum , ut continetur 11 
Capitulis , quorum tenof fequi- 
tur fub his verbis. 


\ 


4 4 
| AS 
4 


pat” 


jours 


2 \a Fm Fe de 


du Concile de Conflance. 493 


J 


Capitula fequentia per S creni]. D. Kegem Komanor. & DD, 
Legatos Concilii Conflancienfis , fic per ejus Obedientiam 
nuncupati, ex una parte, © DD. Ambaxiatores DD. Il- 


Obe 


centiæ D. Benedicit P 


Obedientiam sa , 4bA 


ne org Kegum , © aliorum Potentium Principum 
1 50 XIII. ffcetiam per ejus 
terä, prounione in Santia Dei 


ÆEcclefiä confequendé concordats extiterunt cum Dei adju- 


forio , modo infra [cripto. 


e 


L._ 
Prime, Quod convocatio fiat, &c. sin Edit. Parif. Suprad. col, 178. 


Forme autem Convocatiois preditle talis eff. 


M: Divina, Epifco- 
pi, Prefbyteri, & Diaconi 


Cardinales, Patriarchxæ Archie- 
pifcopi , Ep » Prælati , & 
cæteri, in Conftancia Provinciæ 
Moguntinæ , in Chrifti nomine 
Congregati, Liluftri Principi Fer- 
dinando D, G. Aragonum, Sici- 
liz, &c. Regi falutem, & Ec- 
clefiafticam unitatem fœliciter in- 
tucris Quamquam mifericordiæ 
Domini, neque menfuram pone- 
re, ncque ejufdem tempora def. 
nire poflumus in dies ; attamen 
quos diiigit caftigans, comper- 
tum habemus flagellat , ut in ten- 
tatione pro-entum faciat, & pro- 
batos ampliori retributionc pro- 
fequatur : iplo fiquidem permit- 
tente , 4 XXXVI11. annis & ame 
plius Populus ejufdem peculiaris, 
qui Chriftiano nominc gloriamur, 
aficti fumus peftifero & execra- 
bili fcifmate præfenti, cujus oc- 
cafione omnium penè bene wvi- 
vendi modorum ftatus confratus 
cft ; ut ceffarec Angelus percu- 
tiens Altiffimum exoravimus, & 
indefefsè ad id fudores noftros & 
animos aptavimus : propitietur 


Populo fuo mifericors & mifera- 


tor Dominus deprecamur, & fe- 
cundum altitudinem cæli à terrà 
corroborct mifcricordiam fuam 
fuper timentes fc, unde quam- 
quam perpcfli varios fecerimus , 
pro pace Écclefiæ confequendi la- 
Lorcs , ac per anni circulum, & 
ultra circa hoc vacaverimus, 
nondûm venit dies Doinini, in 
quo pace frui optabamus : ve: 
tum appropinquat, ut fperamus 
in cjus autore, quia arrhas ipfius 
reperimus. Nam D. qui Grcgo- 
rius XII. in fua Obcdientià di- 
cebatur , fponte fui cotlit ; fic & 
D. qui Johannes XXIII. dice- 
batur facere voluit, atque fecit, 
ut autem hoc idem faceret D. 
Petrus de Lunä, qui Bencdiétus 
Xg1I. in fuä Obedientia nomi- 
natur, Legatos & Nuncios nof- 
tros ad Sercnitatem veftram, & 
ipfum , cum Sereniffl. Roman. 
Rege RR. & V V. Patres & 
Doctiff. viros, Archiepitcopum 


® Turonen‘em , & alios Collegas 


deftingvimus. Quiquidem D. Pc- 

trus admonitus , Fogatus, cxhor. 

tatus , & requifitus. humiliter ; 
| Ece ij 





RU D Re AS RES RC A 7 0 OO OU RO LENS OS 2 © OU D 


RE PR D RE 


CES D EDR = 





404 
aptè, debité, & juridicè, ceffio- 
nem per ipfum Jure Divino sie 
riter & humano, ac aliäs multi- 

liciter debitam facere noluit, 
Ed huc ufque facere diftulit at- 


Û 


que differt , in totius Ecclefiæ 


candalum, ac Populi Chriftiani 
jaéturam , & animæ fuæ detri- 


mentum : quamquidem ceflo- 
nem, ut faceret, per vos fuit 
dus D. Petrus requifitus plu- 
ties , & per Principes, & com- 
munitates notabiles Obcdientiæ 
fux. Idcirco ut filii pii matri fuz 
compatientes, enitimur, & quan- 
tum in nobis eft nili fuirus pa- 
cem prædictam obtinere , & ani- 
mos virtuoforum virorum ad hoc 
allicere, quatenus in illo' qui cft 
verus Ecclefix Sponius , Congre- 
ati, unà fimul Matrem Eccle- 
Car divifam uniamus , & inci- 
dertia quælibet quæ diéti fcif- 
matis occafñonc pullularunt , tol- 
Jaimus , & de medio auferamus. 
* Hinc Serenitatem veftram ob- 
fecramus , & per vifcera miferi- 
cordiæ Dei roftri, per afperfio- 
nem fui pretiofiffimi Sanguinis, 
& per pretium redemtionis. vef- 
fræ cxoramus , requirimus, &c 
moncmus , quatenüs , ob Dei re- 
verentiam , ad triétandum fuper 
infra fcriptis unà nobifcum ve- 
niatis, & fubditos veftros, qui 
poflunt & debent Conciliis Gc- 
neralibus interefle , quos unà vo- 
bifcum præfentibus convocamus, 
moneatis , inducatis, & cofdem 
autoritate à Deo nobis traditâ, 
qua poteftatis culmina intra ter- 
tam Principatüs proprii decorè 
tenetis, & de eadem Dominp rcd- 


diturus cftis rtioncm, juxta dif- . 


peüfaitionis vobis credit modum, 


Preuves de le Nouvelle Hifhire : 


convocetis , ut tali die, &c. ï# 
Conftancia compareant , ob fcif. 
ma fedandum , unionem Eccle. 
fiæ procurandam , reformationem 
etiam iplus Ecclefiæ, tam in ca- 
pite , quam in membris complen- 
dam, & dejeétionem diéti Petri 
effe&ualiter faciendam , & ad 
cleétionem unici futuri Pontif. 
cis proccdendum, ac pro aliis 
caufis , & rationibus quæ ad Ge. 
nerale Concilium de Jure perti- 
nent , & fpcétant : per hoc enim 
Populum quem Chriftus fuo pre- 
tiofo Sanguine acquifivit , in 
unum ovile, ad gloriam æternam 
confequendim optaveritis , ac de. 
bitum Deo , & Ecclefiz Matri 
veftræ rcddideritis, æternzque 
retributionis premium confequi 
poteritis , &c. Datum, &c. 

2°. Quod diétæ convocationes 
fiendæ, &c.in Edit. Parif. col 
178. | 

Quibufquidem capitalis initis, 
fais , & inter przlibatos DD. 
did&i Concilii , ejufd. Concilii, 
& fuis propriis nominibus , ab 
urà , & dictorum D D. Regum 
Caftillæ, Aragon. & Navarræ, 
ac Comitis Fuxii Ambaxiatores, 
& Procuratores ab alià partibus ; 
concordatis, ipfi DD. Legati y 
corum quilibet , & ctiam dic- 
tus D. Remenfis Archiepifcopus 
Chriftianifl. Principis D. Fran- 
corum Regis Ambaxiator ; lau- 
dantes , approbantes , ratificantés 
& confirmantes , capitula piæin- 
fcrta ,; & unum quodque iplo- 
rum, & omnia, & fingula in els 
contenta, diéti DD. Legatls ë 
corum quilibet , etiam giétus D- 
Remenfis Archiepifc. videliect 
DD, Prælati, Prelasorun mois 


du Concile de Confiance. 405 


vifis & infpeétis Sacrof. Evan- 
geliis, manus ad peétus ponendo, 
reliqui verd ad ipfa S. Dei Evan- 
gelia corporaliter taéta, promit- 
tendo , convenerunt , & jurave- 
runt. D. tamen Remenfis, quan- 
tüm in co foret, diéta capitula, 
& omnia & fingula in eis, & 
quolibet eorum contenta, pro fe, 
& dictis nominibus, nobis fub- 
fcriptis Notariis pro partibus præ- 
diétis , & aliis omnibus & fin- 
gulis , quorum intereft, vel in- 
tererit , legitimè ftipulantibus, 
& recipicntibus, tenere , obfer- 
vare, & adimplere perpetud, & 
per diétum Concilium Conftan- 
cicnfe inviolabiliter adimpleri, 
& obfervari, ac ratificari, & 
confirmari facere ; quantüin in 
eis, & corum quolibet foret, 
nec contra ea , feu quidquam de 
Contentis in eis ullo unquam tem- 
pore facere feu venire, aliquo 
Jure , causi , feu ratione. 
Quibus peraétis præf. omnes 
DD. fupra nominati , tam Amba- 
xiatores, quam alii quicumque, 
rectà vià , abfque diverfione ad 
quemeumque alium aétum , ad 


_præfentiam præf. Sereniff. D. Im- 


peratoris acceflerunt , quem in 
Camerà magnæ turris Palatii Ar- 
chicpifcopalis , in quâ jacere fo- 
let, reperientes, præmifsa ei re- 
verentià , per organum dici D. 
Turonenfis eidem præmiffa jam 
acta . , Le Imperia- 
li Majcftati humiliter fupplica- 
verunt, quaterüs etiam iplc præ- 
mifla frmare dignaretur, cum ip- 
fe de capitulis prædidis aliàs ple- 
nam habuiffet notitiam. Quiqui- 
dem diétus D. Imperat. verba fua 


ad DD, Legatos pro parte Con- 


cilii , & alios dirigendo, dixit, 
quod ficut aliàs eifdem dixerat, 
etiam nunc dicebat, quod paritus 
erat faccre quidquid poflet & de. 
beret pro unione S. Matris Ec- 
clcfiæ, & quidquid per cofdem 
fibi pro eadem unione confulere- 
tur, firmaret, quibus feu hiis fi. 
milibus diétis, & per ipfos DD. 
de. Concilio auditis , ipfi DD. 
Legati dixerunt quod eiidem vi- 
debatur , quod dicta capit. firma 
re debebat. 

. Quibus per eum perceptis, iple 
D. Imperator, taétis Sacrofanét. 
Scripturis , prædiéta omnia & 
fingula præinferta capitula, & 


‘eorum quodlibet , & omnia & 


fingula in eis contenta quantum 
Her tangunt, & tangere pof- 
unt , juxta ipforum continen- 
tiam & tenorem firmando, ea- 
que laudando , approbando , & 
confirmando , juravit , convenit, 
& ‘promifit, pro fe, & fuis fuc- 
cefloribus , & hæredibus quibuf- 
cumque, prædiéta omnia &c fin 
ula capitula, & ipforum quod- 
Éber. & omnia & fingula in eis 
contenta, quantum ipfum , & 
fucceflores fuos ut præfertur, 
tangebant, & juxta ipforum con- 
tinentiame & tenorem , tencere, 
confirmare , & adimplere , ac 
teneri, & adimpleri, ac en 
tud obfervari facere per fuos hæ- 
redes & fucceflores quoflibet , ut 
præfertur. 

Ilicè præf. D D. Didacus Fer- 
dinandi de Quignones, & Dida- 
cus Ferdinandi de Bridello, ac 
Philippus de Medalliä, & Bene- 


"natus Petri, & M. Garcias, pro- 


dictis D D. Rege Navarræ, Co- 
mite Fuxi, & corum quolibet, 


Ece ti; 


Em = É-E u . — 


ES 





4cé Preuves de la Nouvelle Hifloire 


tam conjunétim, quam divifim, 


prædida omnia & fingula Capi- 
tula, pereos, cum præd. D D. 
Legatis unanimiter concordata , 
abfente tamen D. Sperante in 
Deco Cardonäi, ob aliquam fuz 

erfonæ indifpofitionem de. 
D D. Regibus & Regno Navar- 
ræ & Comitc, & quolibet eo- 
tumdem, & ipforum, & cujufli- 
bet ipforum, hæredibus & fuccef- 
foribus quibufcumque , etiam 
conjunétim & divifimi : Quatenus 
ipfos D D. Regem & Comitem , 
& eorum quemlibet contenta in 
cifdem Capitulis tangunt , & tan- 
gere poflunt, cum præf. D. Im- 
peratore , ac D D. Legatis, ante 
dictis , firmantes illa, & unum 
quodque corum, & ineis, & eo- 
rum quolibet firmantes, illa, & 
unum quodque eorum, & in eis, 
& eorum quolibet contenta lau- 
darunt , approbarunt , ratifica- 
runt , & confirmarunt, eaque 
omnia & fingula, in iplis, & 
eorum quolibet contenta, no- 
minibus quibus fuprà tatis facro- 
fanctis Scripturis , juraverunt , 
promiferunt, & convenerunt, & 
quilibet eorum juravit, promifit, 
& convenit, pro DD. Rege & 
Comite, hærcdibufque, & fuc- 


. Cefloribus ante dictis fingula fin. 


gulis refercndo tenere & ad im- 
plerc perpetud, & inviolabiliter 
obfcrvare , ac in corumdem DD. 
Regis & Comitis Regno, terris, 
& dominiis, per eos ac corum 
ose hæredes fucceflores, & 
ubditos , & alios ad quos fpecta- 
bit, quantdm in ipfs Ambaxia- 
toribus & Procuratoribus erit, 
tneri, & adimpleri ac perpe- 
fuÔ inviolabiliter obfervari face. 


re. Sub quorum virtute juramen: 
torum præncminati D D. utriuf. 
que partis , & eorum quilibet 
renuntiaverunt exprefsè, êc re. 
nuntiavit non fic celeorati con- 
tradus, rei non fic geftæ, & aliis 
omnibus & fingulis exceptioni- 
bus , necnon cuique Juri Cano- 
nico & Civili, & omnibus aliis, 
& fingulis, per quæ contra prz- 
mifla , feu corum aliquod, de 
Jure, vel de facto facere poflenc 
quomodolibet feu venire De 
quibus omnibus partium prædid. 
D D. & eorum quilibet EE 
& petiit publicum & publica fibi 
inftrumentum fieri, feu initru 
menta. Quæ aéta fuerunt Narbc- 
næ Anno, die, menfe, inditio- 
ne, & locis quibus fupra præfen- 
tibus prænominatis Prælatis, Prin. 
cipibus, & Confiliariis, necnon 
R. P. D. Epifcopo Strigonienf, 
etiam D. Imperatoris Confiliario, 
cum alià multitudine Principum; 
Militum, & Nobilium de fimie 
lià di&i D. Imperatoris, teftium, 
necnon nobilibus viris D. Gar- 
cià de Senfe, ac Humberto de 
Villä-Francà militibus, & Petro 
Blan, Domicello Barchinonenfs 
Diocxfis, etiam teftibus vocatis , 
& rogatis. 

Subfequenter eadem die, anté, 
& poft prandium, paululèm poil 
prædiéta nobis fubfcriptis Nota- 
riis , licet divifim, ad prælentiam 
D. Sperantis in Deo accedentie 
bus, & præmiffa ei narrantibus, 
ac requirentibus, ut ea quantum 
ad fe pertineret, firmare , app 
bare, tenere, & obfervare ve- 
let, idem D. Sperans in Deco, 81#° 
cias & grates Altiflimo, cum cor 
dis humiligate , &.animi devos 





* de Concile de Confiance. 407 


tione , immenfas referens, omnia 
& fingula prædi&a, prout fuprà 
continentur , tam nomine Procu- 
ratorio D. Kegis Aragonum, 
quâm ctiam, ut Procurator fub- 
fticutus D. Comitis Fuxi, fupe- 
riùs nominati , laudavit, appro- 


bavit, ratificavit & confirmavit, 


illaque omnia & fingula, quan- 
cum opus foret, pro ip{o D. Rege 
Aragonum, ac diéto D. Comite, 
fuiique & cujuflitet ipforum hæ- 
redibus & fuccefloribus, de no- 
vo firmavit, taétis facrof. Scrip- 
turis , juravit, convenit, & pro- 
amifit tenere, & adimplere , ac 
perpetud, & inviolabiliter obfer- 
vare, ac chfervari, teneri, & ad- 
impleri facerc, cum prædiéis, 
@& aliis renunciationibus, obli- 
gationibus , promiflionibus, & 
aliis claufulis neceffariis & oppor- 
tunis, & pro prædiétis omnibus, 
& fingulis complendis, tenendis, 
& obiervandis , tam di@us D. 
Rex Romanor. pro fehæredibus, 
& fuccefloribus fuis, quam D. 
Legati, & Procuratores Concilii 
Conftancienfis pro fe & principa: 
hibus fuis , quam etiam Ambaxia- 
tores diétorum D D. Regum Ca2- 
ftillæ Aragonum, & Navarrz, 
& D. Comitis Fuxi, pro eifdem 
D D. fuis, corumque hæredib. & 
fuccefloritus, prædi@is nomini- 
bus, videlicèt di&ns Rex Roma- 
forum, omnia & fingula Repna, 
terras , & Dominia, aliaque mo- 
bilia & immobilia, præfentia & 


futura bona quæcumque, qualia- 


cumque, & ubicumque fuerint, 
& pro tempore exiftant, dicis 
D D. Caftillz, & Navarre Re- 
gibus, ac Comiti Fuxi, fuifque 
& cuilibet eorum , hæredibus, 


& fuccefloribus ; ac diéti Am. 
baxiatores D D. Regis & Comi- 
tis præd. Regna, Dominia, ac 
terras , ac bona alia mobilia, &c 
immobilia præfentia & futura 
su & qualiacumque 
ucrint , & pro temporc exiftant, 
diétis D. Imperatori, & Conci. 
lio, & Legatis ante didis con- 
junétim & divifim , videlicet 
una pars alteri parti & à contrà, 
obligaverunt , fuppofuerunt & 
fubmiferunt, ac exprefsè hypo- 
thecaverunt; de dub voluit , & 
etiit fieri unum vel plura, pu- 
licum, feu publica inftrumen« 
ta, quæ acta cé Narbonæ, 
in diverforio , anno, die, indice 
tione & menfe prædiétis , præfen- 
tibus diéto D. Benenato Petri, 
D. Humberto de Villâ-Francai, & 
Petro Blan prædiétis, & Johan- 
ne Comitis Reétore Parochialis 
Ecclefiæ de Bafogenere Cæœno- 


.man. Diocefis, teftibus ad præ- 


mifla vocatis fpecialiter & PS 
tis. Signa Jacobi Turonenfs, 
Petri Rigenfis, Jacobi de Opifis 
Adrienfis, Jèhann. Gebennenf. 
Epifcopor. Johannis de Opifis, 
Decretorum Doctoris, Caufar. 
facri Pal. Apoit. Auditor. Hum- 
berti de Stipite Prioris Prioratus 
Conventualis de Bertrayà Ord. 
S. Benedidi Leodienf. Diocæfis 


Decretor. Doctoris , Benediti 


Gentiani, Gerardi de Sufaco 
facr. Thcol. Profeff. Johannis 
de Fabricà legum ,; Johannis 
Buellis, Hugonis Albez, & Bern. 
de Palantuâ Decretorum Docto- 
rum. 

Signum Serenifl. D. Sigifmun- 
di Regis Romanoram , figna 
Didaci Ferdinandi de Quignones, 





2 —— mm. me — 








408 Preuves de le Nouvelle Hiflofre 


Didaci Ferdinandi de Vadrello, 


 militum a > Philippi de 


Medalià in 


acra Pag. Profeflo- 


ris, Sperantis in Deum Cardona, 


Jurifperiti, Benenati Petri De- 
cretorum Doctoris, & Garciæ de 
Falcibus præedi&orum, qui hxc 


prædiétis nominibus juraverunt , 


& firmaverunt. 

Signum Petri Margail, Illuf- 
trifimi D. Regis Aragonum Se- 
cretarii, & autoritate Reveren- 
diff. in Chrifto Patris D. Ar- 
chicpifcopi Narbonenfis Notarii 
Apoltolici per totum territorium 
Archiepifcopatus ipfus, qui unà 
cum difcreto Petro de Trilyàä 
Præfbytero, Canonico, & Suc- 
centore Narbonenfi,publico A pof- 
tolice & Metropolit. autoritati- 


bus Notario, prædiétis interfuit , 


caque fcribi per fuos Subftitutos, 
Juratos fecit, & ipfe claufir. 

Et me Petro de Trilyà Præfby- 
tero Canonico , & Succentore 
Narbonenfis Ecclefiæ, publicä, 
Apoftolicä & Metropoliticä Nar- 
bonenfi autoritatibus , Camerzq. 
ÂApoft. Notario, & didi facri 
Generalis Gonftancienfis Scribä , 
qui ex ponte per me, una cum 
honorabili viro Petro Margail 
Notario, & Secretario præfcrip- 
to in notam fumtis, fic præ- 
fens publicum inftrumentum ex- 
tratum, & per alium fideliter 
{criptum , illud in formam publi- 
cam redigens, figno meo folito 
fignavi hic me manu propriä {ub- 
fcribens, requifitus in teftimo- 
nium veritatis eorumdem. 

Signum Ferdinandi D. G. Re- 
gis Aragonum, Siciliæ , Valen- 
ciz, Murciæ, Sardiniæz, & Cor- 
fice > Comitis Barchinonz, Ducis 


Athcnarum, & Neopatriæ, Co: 
mitis Rochilieniæ, & Ceritaniz, 
qui informati ad plenum de Capi- 
tulis præinfertis, ac omnibus & 
fingulis, tam in eis, quam alis fu- 
pra contentis, quæ noftro & Suc- 
ceflorum noftrorum quorumlibet, 
& Tutorio Iluftriff. Principis D. 
Johannis D. G. Caftillz & Le- 
gionis Regis nepotis noftri cha- 
tiflimis nominibus, fuper facto 
unionis S. Matris Eccleñæ, per 
dictos noftros , & ipfius noftri nc- 
potis Ambaxiatores, & Procura- 
tores firmatis , & juratis, ipfa > 
& omnia fingula in eis, & quon 
libet corum contenta, us CO« 
rum feriem pleniorem diétis no- 
minibus, & tam pro nobis, & 
Succefforibus noftris quibufcum- 
que, quàm prodiéto charill. ne- 
pote noftro , & fuis Succefforibus 
quibufcumque laudamus, appro- 
bamus , & ratificamus, ac hujus 
noftræ confirmationis præhdio r0- 
boramus, necnon etiam ea de n0- 
vo facimus , inimus, concedimuss 
& firmamus , ac radis facrol. 
Evangeliis, omnia & fingula in 
cifdem capitulis, & corum quo- 
libet contenta, quantum tamen 
nobis, vel nos, & diétum cha- 
rifl. nepotem noftrum, iplufque 
& noftri Regna, terras, & Domi- 
nia tangunt & tangere poflunt ; 
tenere , adimplere , AC perpetud 
& inviolabiliter confervare, 2€ 
teneri, adimpleri, & obfervart 
facere promittimus & juramuss 
cifque , ut majori robore fulcian- 


tur autoritatem noftram interpo- 


nimus pariter & Decretum, 4P- 
pofitum hic xxvr. die menfis De- 
cembris, anno à Nativitate Do- 
mini M, CCÇCe XVI: Regeqe 

noitri 


Du Concile de Conffance. 


noftri 1v. & propter indifpofi- 
tionem noftri corporis, manu 
noftri Chariff. Primageniti feci- 
mus fubfgnari, & ad majorem 
Præmiflor. corroborationem Si- 
sun noftrum pendens juflimus 
ic apponi. R. Primogenitus. 
 Signum Illuftriff. Principis Ge- 


rundæ, Illuftriff. Regis Arago- 


num ,. & Siciliæ primogeniti, 
cjufque Regnorum , & terrarum 
Generalis Gubernatoris, qui vi- 
fis & recognitis capitulis in hoc 
inftrumento infertis , ipfum & 
omnia illa, quæ fingula in eis, & 

uolibet eorum contenta de man- 
de ejufdem D. Regis Genitoris 
noftri, laudamus , approbamus, 
& ratificamus, ac hujufm. ron- 
firmationis noftræ præfidio robo- 


| 


| 


; 


e—— 


409 
ramus , eaque omnia & fingula » 
& eorum quodlibet, quantum in 
nobis et, & erit, tenere, ad- 
implere , ac perpetud , & invio- 
hbiliterobfervare , ac teneri , ad- 
impleri , & obfervari facere, pro- 
mittimus , convenimus , & ad 
S. Dei Evangelia per nos corpora- 
liter tata juramus. Ut præmiflis 
omnibus & fingulis, & huic pu- 
blico inftrumento inde confecto 
autoritatem noftram interponi- 
mus pariter & Decretum appo 
fitum die xxr. Decembris, anno 
à Nativitate D. M. cecccxv.Re- 
gnique ejufdem D. Regis 1v. & 
ad majorem Præmiflorum corro- 
borationem figillum noftrum pen- 
dens juflimus apponendum: RK. 
Primogenitus. 


Collatio Cleri Gallicani Conflancie ad Cencilium congregati, 
= Japer #bufus quibus Ecclefia Gallicana opprimcbatur. 


N nomine Domini , Amen. 

Per hoc præfens publicum inf- 
trumentum, cunétis, tam præ- 
fentibus, quam futuris pateat, 
& manifeftum exiftat, quod an- 
no à Nativitate Domini, mille 
fimo quadringentefimo decimo 
quinto , Indiétione o&avi , & die 


. Martis quintà decimä menfis Oc- 


tobris, horà tertii poit meri- 
diem, fig Conftanciæ , in Domo 
FratruaPrzdicatorum, de Man- 


dato Reverendiin Chrifto Patris, 


& Domini, D. Johannis miferas 
tione Divinà Patriarchæ Antio- 
cheni,tunc Venerabilis & in- 
clitæ Nationis Gallicanx Præfi- 
dentis, eadem Natio folemniter 
Congrégata, ad traétandum, & 
advifendum nonnulla in facro 


Generali Concilio Conftancienfi, 
& aliis Nationibus proponenda , 
& communicanda , inter quæ Re- 
verendus in Chrifto Pater, & Do- 
minus D. Johinnes, eadem mi 
feratione Patriarcha Conftantino- 
politanus, tenens in fuis manibus 
quandam papiri Cedulam dixit, 
quod ipfe, cum quibufdam aliis 
advifaverat quædam utilia, va- 
Cantium fructuum primariorum, 
annatarum, Prælaturarum , quos 
Summi Pontifices, & Colleg'um 
Reverendiflimorum in Chiifto 
Patrum Doininor. Sanétæ Roma- 
næ Ecclefiæ Cardinalium hacte. 
nüs perceperunt & Poe con- 
cernentia, qauzquidem advifamen 
ta,indi@i Cedulà plenits con- 
tinchantur ; quamquidem Cedu- 


ff 








lim idem D. Patriarcha Conftan- 
tinopolitanus in medium produ- 
xit, & de verbo ad verbum legit, 
fub çenore fequenti. 

. Sacro-Sancta Conftancienfis Sy- 


.hodus, volens imitari traditio- 


pem Sanétorum Patrum, qui non 
folüm uti prohibuerunt, in ftatu 
Ecclefiaftico,quæ de fe mala erant, 


fed etiam quæz in eo occafionem 


mali dare poterant, & his die- 
bus en expertum fuerit 
quantam mali fcandalofi occafo- 
nem dederit refervatio, præftatio, 
& folutio fruétuum primi anni 
Prælaturarum , Dignitatum, Ad- 
miniftrationum,& Officiorum va- 
cantium Cameræ Apoftolicæ , & 
CætmReverendiflimorumPatrum 
D D. Cardinalium , qui jure pro- 
prietatis conantur hoc fibi ven- 
dicare, unde multi Prælati {e & 
Ecclefia:s five Monafteria fua ni- 
midm reputaverint opprellos , & 
Bravatos, ac reputent, & varias 
querelas depofuerunt, per quæ pa- 
rantur vix ad LE Obviare 
volens igitur hiis malis » & fcan- 
dalis, declarat, ftatuit, & or- 
dinat, quod deinceps, nec à cæ- 
tero tales fructus feu præftationes, 
pec etiam fimiles, quocumque co- 
lore vel occañone quæfitis, etiam 
pro minutis fervitiis, Pallio, fa- 
cræ aut benedi@ionis folvatur : 
præftetur , vel exhigatur » donec 
per fan&um Generale Concilium 
aliud fuper hoc fuerit ordina- 
tum. Quicumque in contrarium 
attémptaverit recipiendo, exhi- 
gendo , folvendo , vel præftando, 
aut folvi vel exhigi mandando, 
cujufcumque Status , Gradus , vel 
Ptæcminentiæ exiftit ,  etiamf 
Cardinali , Patriarchali, Archie. 


410 Preuves de l4 Noivelle Hire 


pifcopali, vel Epifcopali, aut qù3: 
cumque aliä præfulgeat dignitare, 
vel ut Simoniacus , & Giefacus, 
co ipfo & incontinenter ab omni 
fatu- Ecclefiaftico, & limikibus 
Ecclefiæ fit exclufus & privatus, 
dignitatefque talium, & ere 
quæ tunc obtincbant, aliis dignis 
& idoneis dentur, & etiam con: 
ferantur. Et quia in Pifano Cons 
cilio Generali remiflio f1@a fuit 
opportuné, & de præfenti evider. 
tior caufa vigeat ad paricer re- 
mittendum minime, quia caufa 
debendi exquifita eft, & ftipuh- 
tio inde fecuta extorta, & per 
quamdam  violentium , eoque 
per litterarum retenfionem, & 
propter hoc Sanéta Synodus om- 
nia & fingula debitz Came 
ÂApofñtelicæ , vel Cæœtui diétorum 


: D D. Cardinalium occafione præ- 


miflä generalèter remittit, & etiam 
Caflat & ‘annullat quafcumque 
obligationes , inftrumenta , notu- 
las , abbreviaturas, & ftipulatio- 
nes fuper ipfs, & eorum occafo- 
ne faéta & recepta, & quoicum- 
que proceflus inde fecutos, dans, 
& concedens quibufcumque Ar- 
chiepifcopis & Patriarchis, ac 
cuiliber ipforum poteftatem ab- 
folvendi à fententiis excommuni- 
Cationis , omnibus qui fe petierint 
abfolvi fimpliciter vel ad cautc- 


am, etiam ab irregulafate ; fi; 





fic ligati fe Divinis imrtuerino 
DA: pau ti & alia faciendi , 
quæ ipforumanimarum falutifruce, 
tuofa extitcrint, litteras oppoi- 
tunas fub eorum Sigillis petenti” 
bus concedendo, & etiam omnes 
& fingulos contra hanc generale 
remiflionem , caffationem, & an- 


. nullationem venientes, vel etian 


LÀ 


4 
# 





… Du Concile de Corflänce. | 411. 


attemptantes per Cenfuram Eccle- 
ftafticam compellendi , auxilium 
brachii fæcularis, fi opus fit , in- 
vocando. 

Quäquidem Ceduli Ic&ä, vene- 
rabilis, & circumfpctus vir ma- 

nus Pontius Simoneti Magifter 
in Thcologiä, exhibuit & tes 
fentavitin medium, & exhibuit 
Dom. Præfidenti quamdam aliam 
papiri Cedulam, quæ multum fa- 
cicbat , ut affleruit, ad materiam 
vacantiarum prædiétarum , quam 
inftanter publicè legi petiit, & 
quam de mandato Præfati Domi- 
ni Præfidentis, ego Johannes 
Guiardi, facri Conftancienfis Con- 
cilii, & diétz Nationis Notarius, 
ak, & intelligibili voce, de 
verbo ad verbum lepi, fub his 
verbis. 

Carolus, Dei Gratià &c. Uni- 
verfis &c. Si dotare, vel dicare 


novas Ecclefias, vel veteres opi- 


bus ampliare je eft perfpicuz 
charitatis, multôo-præftantius eft 
elcvare depreffas , & gravatis con. 

rua fuffragia exhibere. Lamen- 
tabilem fiquidem quærimoniam 
noftri, ac plurium Principum pro- 
fipiz noftræ Procuratorum, nec- 
non Prælatorum, Capitulorum, 
Collegiorum , Conventuum, ac 
Cleri Regni noftri, ac Delphin:- 
tus , ac etiam dileétæ Filiæ noftrz 
Univerftatis Parifenfis  recepi- 
mus, continentiæ fubfequentis. 
Videlicet, quamvis, fecundum 
Apoftolicam do@rinam Papæ po- 
tcitas , à Chrifto fit ad Ecclefz 
ædificationem, non ad deftruio- 
nem ordinata 3 ad juftitiam rec- 
tumque judicium exercendum, 
<ui non competit pro libito exac- 


Hiones, angarias, & tyrannides 


| 


fuper Ecclefias aut fubditos exer- 
cendi, cum Dominus docuerit pif. 
cere , dirigere, & docere, non 
terrenis lucris inhiare, aut ava. 
ritiis delc@:ri , fintque fructus 
Ecclefiarum ac Benefciorum quo. 
rumcumque , etiim vacantium 
fecundum præcedentium Conci- 
liorum Gereralium, & Jurium, 
piam intentionem Fundatorum, 
ordinata ad fuftentationem Mis 
niftrantium in Divinis, & ip- 
fus Divini cultus augmentum, 
alimentationem pauperum , ‘re- 
demtionem captivorum , Eccle- 
farum , fuorumque zdificio. 
[um reparationem , terratum , 
ac policflionum Ecclfiæ cul- 
turam, necnon ipfarum confer. 
vationem , & oncrum incum- 
bentium fupportationem ; aded & 
quod bona per Prælatos poft eo. 
rum obitum dimiila futuris de. 


bent fuccefloribus refervari, in 


Ecclefæ utilitatem convertendi, 
nifi fortè in certis locis Regni 
noftri, ubi, de ulu, & ne 
tudine notoriè obfervatis, lici- 
tum fit Prælatis ipfis, & aliis vi. 
ris Ecclefiafticis & fæcularibus 
de eifdem per teftamentum qui 
bus libuerit, vel ab inteftato in 
dictis bonis , fecundum confuetu- 
dinem fupradiétas fui fuccedunt 
hæredes : cumque licet fuerit De- 
cretum Sanctorum Patrum , quod 
Epifcopi five Prælati Ecclefias fi- 
bi fubditas annis fingulis vifitare 
deberent , quatenus fic docerent 
indoétos , corrigerent exccflus , 
mores reformarent, Ecclefias inf. 
taurarent, & cæteta Prælatis in. 
cumbentia , ad Dei honorem 
exercerent : ex hoc procuratio- 
nes in victualibus, aut pecunià 
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412 Preuves de la Nouvelle Hifhoire 


reciperent, ad optionem vifitati : 
ion de Commiflarii Collec- 
tores, & aliqui Officiarii Roma- 
norum Pontificum , præfertim 
Papæ moderni , ab aliquibus an- 


nis citra, Ecclefiam , & viros 


Ecclefafticos , præfatorum Re- 
ni, & Delphinatüs, contra præ- 
Ééta plurimis jugibus importa- 
bilibus, & fervitutibus oppref- 
ferunt , & afilixerunt potiflimè 
bona Prælatorum » & virorum 
Ecclefiafticorum deccdentium . 
tam Religioforum , quam fæcu- 
Jlarium, quæ {polia defunétorum 
interdüm nuncupantur , refer- 
Yando , & ufurpando fruétus Ec- 
clefiz tempore vacationis Præla- 
&urarum aut Bencficiorum Eccle- 
fiafticorum, obventiones levan- 
do, & capiendo arreragia præ- 
teritorum & InCOgnitorum tem- 
lt tamquam debita , per 
ulminationem Cenfurarum Ec- 
clefiafticarum , cxigendo à be- 
neficiatis quibufcumque primam 
annatam expetendo |, & extor- 
quendo, cujus annatæ medietas ; 
quoaid majores Dignitates, Colle- 
gio DD. Cardinalium confueve- 
runt aflignare, & hanc annatam, 
unê cum quâdam pecuniæ fum- 
Ma, Quam vocant minuta fervi. 
tia, & quam pro familiaribus e(_ 
fe dicunt , cum exaétione jura- 
menti, & fub pœnis per jurii, 
& aliis diverfis modis & cenfu- 
ris exegerunt, Procurationefque , 
a Prælatis , & aliis , ratione 
az vifitationis tantummodà de- 
bentur, Capiendo & levando , in 
Pecunia numeratä , licet vifita- 
tionis offcio non: impenfo , ab 
tllis autém qui ad procuratio- 
Re nullatenis tenchantur >; tan- 


tumdem, quod tunc vocint æqui- 
valens , cxigendo decimas , & 
alia fubfidia, tra@atu non habi. 
to cum Prælatis, pro libito vo- 
luntatis imponenda , in his etiim 
exigendis, ficut nec modus fir, 
nec mifericordia , nec æqualitas 
fervatur, aut menfura : & cum 
Prælatus prohibeatur miniftrare 
fine Bullis, quidquid placet {ol- 
vere compellitur , quia Bullæ non 
expediuntur fine pecuniis proan- 
natä. Undè fic Beneficium Ec- 
clefiafticum obtineri videtur cum 
ræruio vel mercede, quod pro 
se communi potiüs debetur 
fcientià aut virtute, & qui fuf- 
ficientiffimi funt, fi pauperes, 
nullatends promoventar : prop- 
ter quæ, & alia innumera grava- 
mina , ipfæ Ecclefiz & monaf- 
teria , & corum ædificia multis 
in locis diétorum Regni, & Del- 
phinatüs noftri, irreparabiliter 
Corruunt,hereditagia confpiciun- 
tur inculta ; Rent interdüm 
de facto alienantur , aut inpi- 
gnorantur , mobilia etiam pretio- 
a ; Reliquiarum vafa, Ecclefiaf. 
tica ornamenta , Calices, libri » 
& fimilia interdum etiam vilt 
pretio diftrahuntur ; nemora non 
exdenda frequentiüs cæduntur, 
ac venundantur , Ecclcfæ in- 
numerabilium mole debitorum 
importabiliter onerantur ; er 
merus Deo fervientium Minit- 
trorum, qui fuftentari in con” 
fueto numero non valent, 5 
nuitur, & qui remanent, Dev; 
& Eccleñæ fervientes ; proptet 
frequentes excommunicationes 
cen{uras, occafione diétarum ex2€ 
tionum ,; quibus Les 
valent, de faéto prolatas, à VE 


us 





du Concile de Confiance. A13 


Yino fervitio plurimum retrahun- 


tur, & intetdum aliqui mendi- 


care compelluntur , & in maxi- 
mai penurià rediguntur , non ha- 
bentes de quo valeant Deo fer- 
viendo , aut in ftudiis exiftendo , 
feque exercendo , fuftentari, & 
Regnum noftrum quod inter alia 
KRegna, viris fcientificis commu- 
niter florebat copiosè, & per 
quos etiam Regna gubernare, 
juftitia , talibus viris his tempo- 
tribus , proh dolor ! nimium va- 
Cuatur : indè cultus Divinus, & 
Opera charitatis , quæ fieri de- 
buerant, multipliciter de frau- 
dantur , & cellant, & intentio 
fundatorum non fervatur : his 
etiam modis Regnum redditur 
pecuniis & opibus Rae de- 
pauperatum , & infinita, vixque 
enatrabilia fcandala oriuntur, 
quæ omnia, licet fint fatis evi- 
denter manifelta , & fini , ad 
de cft Papæ poteftas ordinata, 

e directo cenfeantur obviare, 
fintque Papa modernus , &c alii 
prædeceflores fui , fuper revoca- 
tione aut moderationme dictorum 
gravaminum , ac de “np 


‘do Concilio Generali, a provi- 


dendgum fuper præmiflis pluries 
requifiti, attamen fie omnia fine 
remedio diutinà continuatione 
perdurant , donec dudum fuper 
quibufdam per manum noftram, 
on Ordinationem , & no- 
viflimè fuper aliis ex didis gra- 
vaminibus per quoddam Arrcf. 
tum Curiæ noftræ Parlamenti fub 
eà formä intimatum , quod ceffa- 
rent , quoufque per eamdem Cu- 
tiam fuiflet aliter ordinatum, 
provifum extitiffer, & vel ad per- 
petuum uberids & plenids provi- 





deatur in prædictis. Nuper per 
Procuratorem noftrum Regium, 
in Concilio Prælatorum & Cleri 
diétarum Ecclefiarum Parifius ce- 
lebrato , ubi erant Archiepifcopi, 
Epifcopi, Abbates, & Prxlati, 
& Procuratores Capitulorum, 
Collegiorum , & Univerfitatum, 


& alïi viri Ecclefiaftici, in gran. 


di numero folemniter Congrega. 
ti, ubi etiam Confanguineus nof- 
ter Rex Siciliz Ludovicus , & 
Primogenitus nofter Dux Aqui- 
taniæ , & Duces Bituriæ Patruus, 
& Confanguineus nofter Burgun- 
diæ, & Borbonii Avunculus pro 
nobis illo tunc præfidebant , pro 


" pofitum fuit & requifitum, quod 


taliter ordinaretur , & ficret; 
quod exactiones & gravamina de 
quibus fupràa, eeffarent te, 
& omnino. Super quæ plurimis, 
& repetitis intervenientibus dif- 
cuflionibus , & maturo per Præx- 
Jatos, & alios viros Ecclefiafti. 
cos fupradiétos, déliberatum ex- 
titit & conclufum , quod atten- 
tis illis , quæ fuper præmifla 
funt , & aliis attendendis , taliæ 
gravamima , & ufurpationcs , fe- 
cundum Deum & confcientiam,, 
non valebant commodè nec de- 
bcbant amplius tolerari. Suppli- 
cabant igitur humillimè , quatc- 
nùs ad Dei laudem , Reipublicæ 
utilitatem , & Ecclelafticarum 
libertatum , dictarum Eccilefia- 
rum Regni, & Delphinatüs con- 
fervationem , fupra prædictis efh… 
caciter, & ad perpetuum , dere- 
medio opportuno providere di- 
gnaremur, prædiéta omnia ë& fin- 
gula gravamina ceffare facicndo, 
& nihilominàs prædictas ordina 


. tiones alias per nos faétas per dic- 


F£F iiÿ 





— = 


s BEX D = 4 2 = = ERTE ; 





44. Preuves de l4 Nouvelle Hifloire 


tum Arcftum prolongari confir- 
mando , & ad perpetuum exten- 
dendo noftram fuper hoc Ordi- 
nationem Regiam ubique publi- 
cari,teneri & obfervarifacientes. 
. Nos igitur attendentes quod ad 
fabilitatem Ecclefiæ eft potcftas 
Regia divinitüs Ordinata, & 
quod per Regnum terrenum cϾ- 
lefte Regnumtunc proficit, guan- 
do deftruentes Ecclefiam vigore 
Principum conteruntur : imÔ facri 
Canones, quando talia per majo- 
res Ecclefñæ perpetrantur , ad Re- 
ges docent habere recurfum, & 
quod in illis de quibus notoriè 
turbatur ftatus Ecclelæ , etiam 
Papæ non obedire confulunt fan- 
ti Doétores, & cognofcentes ut 
tenemur , quod proprer Ecclefiam 
quam in quantum ad nos fpeétat, 
ctiam ex fpeciali debito juramen- 
ti, Chrifto tuendamfufcepimus, 
Dco fumus rationem reddituri, 
Progenitorum noftrorum exem- 
pe edoti, qui Sacrefanéas Dei 

cclefias, & viros Ecclefafticos 
Zelo fidei ; ac piæ devotionis ac- 
cenfi, aient muncribus at. 
_ privilegiis innumeras Eccle- 
1aS ædificantes, & contritas ref. 
taurantes , cas à concuflionibus, 
& quibufdam novitatibus inde- 
bitis præfervare curarunt, qua- 
rum etiam nos prompti defenfores 
& pugiles exiftcre gloriamur, 
prediétis omnibus, cum dcbitâ 
præmeditaitione penfatis , habitâ 
ctiam pris deliberatione cum 
Princip{bus Regalis noftrz profa- 
piz, & aliis ne mul. 


tifque viris prudentibus & nota- 


bilibus Regni noftri , nobis in 


‘Confilio noftro affiftentibus , & 
Fam gravem , & manifeftam de. 


formationem , atque deftru&tloz 
nem, Eccleñarum prædictarum 
Regni & Delphinatüs, virorum. 
que Ecclefñafticorum delolatio- 
nem. fub conniventià oculorum 
amplius diflinulare non valentes. 
Ordinavimus & tenore prælen- 
tium ordinamus, quod omnia 
& fingula exaétiones & gravami- 
na fuperids declarata, & enar- 
tata , ceflare debeant, & cefla- 
bunt de cætero in noftris Regno 
& Delphinatu prædictis, & quod 
illa qux per ditum Areftum Cu. 
tiæ noftræ Parlamenti, circa hoc 
fuerunt , donec fuifet aliud or. 
dinatum, diéta ejus pronuncia- 
ta, de cætero in dictis Regno, 
& Delphinatu perpetud tenebuns 
tur , & Li litet {ervabun- 
Ur , hæc autem prælentium lit. 
terarum fcripto annotari, publi. 
cari, & inter Regias noftras Or- 
dinationes regiftrari mandavi- 
mus, ut harum prælentium ine 
terventu , plurimi inde notitiam 
habeant, & pofteritas fucceflura. 
Quocirca vobis omnibus & fin- 
gulis, & veftrum cuilibet, qui 
fuper hoc fuerit requifitus, come 
mittimus & mandamus hanc nof- 
tram Ordinationem , in didtis 
Regno, & Delphinau noftris 
ublicare , cuftodire, & invio- 
Ébilicer obfervare faciatis, dice 
tas Ecclefias & perfonas , ab om- 
nibus & fingulis exadtionibus 
prediétis liberos & immunes fet- 
varc, & in hac libertate man 
teneri facientes, contrad'étores; 
&c. quia fic volumus , &c. Da- 
tum anno 1405. 18°, Februarii. 
Quâquidem Cedulà ledà, Re- 
verendus Pater in Chrifto D. He- 
lias Epifcopus Anicienfis primès 


‘! du Concile de Confiance, 41$ 


& fubfequenter Præfatus Magif- 
tr Pontius, Simoneti dixerunt 
quod di&ta vacantiæ omnind de- 
bebant tolli , quoniam hoc Sere- 
fiffimus Princeps, & Chriftianif- 
fimus Dominus nofter Rex Fran- 
ciæ, & Concilium Ecclefiz Galli- 
canæ Parifius folemniter celebra- 
tum hoc ordinaverant, & ftatim 
aliqui clamaverunt placet placet , 
aliique dixerunt, quod materia 
erat valdè ardua, & fuper hoc 
benè maturè, & digeftè delibe- 
randum, & qu'd audirentur fu- 
per hoc vota fingularium. Aliqui 
verd dixerunt , quod ut fuper hoc 
deliberans duilibet poffet dicere 
votum fuum, fieret f{crutinium 
fecrecum : aliqui etiam dixerunt, 
quod antequam procederetur ad 
ulteriora , erat bonum quod da- 
rentur & deputarentut aliqui No- 
tabiles , qui irent ad alias Natio- 
nes, ad Fnem quod in ifla ma- 
terià omnes Nationes efflent con- 
cordes , & cum hora eflet tarda, 
& diverfæ effent opiniones, ma- 
écria fic remanfit indifcufla, & 
omnes receflerunt. 

Die verd Martis, quæ fuit 


vicefima fecanda menfis O&abris, 


horä tertià , poft meridiem, in 
dia Domo lrædicatorum, fuit 
diéta Natio Gallicana congrega- 
ta, ac poft multa ibidem propofi- 
ta ; Præfatus Magifter Pontius 
Simoñeti propoluit de diétà ma- 
terià vacantiarum , prout alias 
propofuerat , & qualiter alias fe 
cerat, ut pofita in deliberatione , 
& quod centinuetur, & conclu- 
datur ante omnia , & antequam 
procedatur ad alia, & fuper hoc 
sequifivit ex parte Regis omnes 
Ambaxiatores Regis & Regni,ac 


Cleri Franciæ ac Delphinatüs, & 
omnes Regnicolas, ut in hoc fibi 
affiftanc , & faciant debitum fuum, 
quod omnind tollantur, & fiat 
voluntas Regis , qui hoc ut afle. 
ruit, Ordinavit, & de præmiflis 
petiit fibi ficri publicum inftru+ 
mentum. Quibus per di&tum Mas 
gifirum Pontium Simoneti di&is, 
Route » & requiftis , qui- 

am dixerunt quod effet provi- 
dendum fuper exactionibus quæ 
fiunt in Regno, & quod potiùs 
fuper hoc provideatur , & multi 
clamaverunt, fiat. Deindè cum 
| pen aliis fuit poftum in 

eliberatione, utrum effet trac- 
tandum tunc, vel fuperfedendum 
de di&tä materià vacantiarum , & 
fuper hoc fuerunt petita , audita, 
& recepta publicè vota illorum 
de dié&à Natione, certis inter. 
paulatis & fequentibus diebus, 
ut inferius defcribitur. 

Et primd eadem die Martis vi_ 
celima fecundà menfis O@obris 
ibidem Præfidente Præfato Re- 
verendo in Chrifto Patre D. Jo- 
hanne Patriarchà Antiocheno, 
per Ordinem fuerunt interroga- 
ti fubfequentes. 

Primo , Reverendus in Chrifto 
Pater.: D. Johannes Patriarcha 
Conftantinop. qui dixit , quod fi- 
bi videbatur, quod pro nunc 
dia materia vacantiarum non 
erat tractanda , fed fuperfedere- 
tur , & ad tempus differretur. 

Item , Magifter Jordanus Mo. 
rini , Magifter in Theologià, 
Præfati D. R. Francorum Regis 
Ambaxiator, dixit, quod deli- 


beraretur fuper hoc, & etiam de 


modo providendi ftatui D. N. 
Papæ ,"& Cardinalium, & quod 


à 








i 








416 
tollantur didtæ vacantiæ, & fi- 
mul debitè , & honeftè providea- 
tur præf. D. N. Papæ, & Car- 
dinalibus , fed adhuc non publi- 
cetur. | 

Item, Magifter Petrus de Ver- 
faliis, Mag. in Theologia, Prior 
Prioratus A Calvo Monte, Ordi- 
nis S. Benediét. Rothomag. Diæ- 
cefis, Ambaxiator Præfati D. N. 
Francorum Regis , ut Præfatus 
Macgifter Jordanis Morini imme- 
diaté præcedens. 

Item , D. Petrus Cauchon, Vice 
Dominus Ecclefiæ Remenfis, Am- 
baxiator Illuftris Principis D. 
Johannis Ducis Burgundiæ di- 
xit, quod fimul traétetur de re 
vocando dictas vacantias ,. & de 

rovidendo Papæ & Cardinali. 
Sa & quod ifta materia diffe. 


ratur , & fuperfedeatur per heb- 


domadam. 

Item, D. Johannes de Perufio , 
quod fimul provideatur Papæ, & 
Cardinalibus , & tollantur va- 
cantiæ. 0 

rem, D. Helias Epifcopus Ani- 
cienfis dixit, quod nullo modo 
diffcratur deliberatio , fed tollan. 
tur vacantiæz prædictæ , fed dif- 
feratur publicatio in Seffivne Ge- 
nerali Concilii,& antcquam prac- 
ticetur in di&a Seffione, fiat Pro. 
vifio Papæ , & D D. Cardina- 
libus. 

Item , D. Stephanus Epifcopus 
Dolenfis dixit, quod fimul trac- 
tetur de removendo dictas va- 
cantias, & providendo Papz, & 
Cardinalibus , & quod ad hoc 
dentur Deputati, Éd pro nunc 
differatur. 

Îtem, Dom. Vitalis Epifcopus 
Thalonenfis dixit, ut D, Epifeoe 
pus Dolenis, I: 


Preuves de le Nouvelle Hifhoire 


Item , D. Johannes Bafire De: 
cretorum Doctor, & litterarum 
Apoftolicirum Correétor dixit, 
ut D. Epifcopus Dolenfis. 

Item , D. Alanus Epifcopus 
Leonenfis dixit, quod ifta mate- 
ria differatur. 

Item , D.. Johannes Epifcopus 
Vaurenfis dixit , quod differatur; 
poftea dixit dl tollantur va- 
Cantiæ , & provideatur Papz, & 
Cardinalibus , & propotuit de 
dandis bonis Deputatis fuper pro. 
vifione fiendi. 

tem, D. Ludovicus Epifcopus 
in Walliä dixit, ut D. Eu 
Dolenfis, & poit iftum , cum ho- 
ra effet tarda nullus locutus fuit, 
fed omnes recefferunt , fed fuit 
Ordinatum quod craftinä die , ho- 
râ ‘ecundi poft meridiem, fieret 
Congregatio di&æ Nationis, & 
continuaretur materia , & audi- 
tio votorum, præfentilus Reve- 
rendis in Chrifta Patribus DD. 
Johanne Vaurenfi, Ogerio Au- 
guftenfi Epifcopis , Johanne Ab- 
bate Ciflercient , ac venerabili- 
bus & circumf{pectis viris Ame- 
deo de Talaru Decano Lugdu- 
nenfi Decretorum Do@ore, Ni- 
colao de Gonnefsà Sacrz Thoolo- 
giæ Profeflore,Petro Garetani Ca- 


-nonico Conforanenfi, Sacrz Pæœnt- 


tentiariæ Scriptore , Johanne de 
Monte-acuto Notario publico; 
Clerico Laudunenfis Diœcels, 
& pluribus aliis Reverendis in 
Chrifto Patribus DD. A 
Abbatibus ; necnon Reverendis 
Magiftris , & Doéoribus, & 
aliis notabilibus perfonis didz 
Nationis multitudine copiosä, cel. 
tibus ad præmiffa vocatis fpecia- 
liter, & rogatis. . 
Advenients 


_ Û = 
re va 


tp 





* du Concile de Conflance. 417. 


. Advenlente ver die craftinà , 
Quæ fuit dies Mercurii vicefi- 
Ma tertia di&i menfis Octobris 
horâ fecundi poft meridiem , in 
Refe&orio Prædicat. Conftanciz, 
fuit di&1 Natio congregata ; quâ 
Congregationc fata , propolu:t 
aliqu1 D. Patriarch: Antiochen- 
fis Præfidens, & antequam pro- 
cederet :r ad auditionem votorum 
fuper di&ä. materii vacantiarum, 
fupervenerunt DD. Epifcopi Fel- 
trenfis , ac Verdenfis, & Magit- 
ter Robertus Apulcon , cum mul- 


tisaliis, nomine trium Nationum, 


videlicet Italicæ , Germanicæ., 
& Anglicanx, & nomine dicta- 
rum trium Nationum, D. Epifc. 
Feltrenfis propofuit dicens , quod 
diétæ tres Nationes intellexerant, 
quod in iftà venerabili Natione 
Gallicani , per aliquos fuerat dic- 
tum & ASE quod in did&is 
tribus Nationibus crat conclufum 
quod annatæ feu vacantiæ tolle- 
TEntur oimnind, & pro Natione 


Italicä dixit quod Italia , nec ip-. 


fa Natio Italica nunquam iftam 
Materiam traétaverunt ,. nec fu- 
per hoc aliquid concluferunt, & 
fubfequenter D. Epifcopus Ver. 
denfis dixit, quod in Natione 
Germanicà, licet fuerit aliquan- 
do traétatum , tamen non fuit 
continuatum, nec aliquid conclu- 
fum : & Præfatus M. Robertus 
ÂApulcon Anglicus pro Natione 
Anglicanä dixit, ut D. Verdenfis. 

Poft quæ D. Patriarcha Præf- 
dens regratiatus fuit ipfis Domi- 
no , & Nationibus præfaris, & 
dixit eis, quod materia per eos 
expolta & propofta nunquam fuit 
diéta in iftà venerabili Natione 


Gallicanè propoñta , nec aliquid 


auditum de eadem; quibus au- 
ditis incontinenti recellerunt. 

Poftmodum D. Johannes Epif, 
copus Vaurenfis fuper di&à ma- 
terià vacantiirum narravit plura, 
& poft multa dia dixit, q:od 
deputentur certi Notabiles de Na: 
tione , qui vadant ad DD. Car- 
dinales , qui videant cum ipfs 
modum providendi, D. N. Pa 
pæ , & ipfis Cardinalibus in aliis, 
& fic tollintur. 

Item , D. Ogcrius Epifcopus 
Auguftenfi dixit, qu d DD. De- 
putati in matcrià reformationis 
fuper hoc deliberaverunt, & die 
xit, quod videatur eorum deli- 
beratio; & fi fit bona, ftetur , & 
alioqui fimul provideatur , & tol- 
lantur. 

Item , D. Johannes Epifcopus 
Sylvaneenfis pro Univerfitate 
Parifienfi dixit , quod declaretur 


q'od di&æ vacantiæ non deben- 


tur , & tollantur, & quod benè 
provideatur Ecclefie Romanz, 
& fuper hoc dentur Deputati, 
& differatur ifta materia per 
unam ebdomadam. 

Item , D. Johanres Abbas Mo- 
nafterii Ciftercienfis dixit, quod 
provideatur Papz, & D. Cardi- 
nahibus , & fuper hoc deputentur 
aliqui qui videant de modo pro- 
videndi, & interim fuperftdea. 
tur. ; 
Item, M. Thierricus Licentia- 
eus Aurelianenfis , pro Univerfi- 
tate Aurel. dixit, ut DD. Do- 
lenfis, & Tholonenfis Epifcopi, 
videlicet quod fimu! traétetur de 
removendo vacantias, & provi- 
dend> fimiliter, & quod dentur 
Deputati ad hoc, {ed pro nunc 
dificratur, & poftmodum magis 

& 


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A8 


declaravit quod primè providea= | 


tur Papæz & Cardinalibus , & 

ftea tollantur vacantiæ. 
_ Item, D. Petrus Abbas S. Ma- 
xentii Ordinis S. Benedicti Pic- 
tav. Diæœcef. Decretorum Doc. 
tor, dixit, quod dentur Deputa- 
ti qui vidcant de omnibus & de 
modo providendi Papæ , & Car- 
dinalibus, & quod vacantiz col. 
Jantur. 

Item, Doëtor . Antiquus Tho- 
lofanus Ordinis S. Augultini , pro 
Univerfirate Tholofanâ , dixit, 
quod diétæ vacantiæ removean 
tur, & loco ipfarum providea. 
tur Papæ, & Cardinalibus de 
decimi decimæ fimul. 

Item ,; D. Abbas Claræ-Vallis 
Ciftercienfis Ordinis,multa dixit, 
fuper delibcratione D. N. Fran- 
vorum Regis, & Ecclefñiæ Galli- 
tanæ, & polimodum concluft, 
quod primd tollantur, & poit- 


modum provideatur Papæ & Car-° 


dinalibus loco illirum condecen- 
ter, de hoc tractetur cum aliis 
Nationibus. 

Item , D. Herveus Abbatis leg. 
Doétor, Ambaxiator Univerfita- 
tis Andegavenfis,pro ipsa Univer- 
fitate dixit, quod fimul tollane 
tur, & provideatur loco earum 
debitè, & honeftè ftatui Papæ , 
& DD. Cardinalium. 

Item, Abbas de Cellis Ordinis 


S. Auguftini Bituricenf. re 8 | 


fs, poft multa propofita dixit 

vonclufit, quod dentur Deputati, 
qui vidcant & concordent de 
providendo D. N. Papæ, & Car: 


dinalibus.. 


Item , D. Abbas de Cormeria. 


to dixit, quod ipfe ftat cum Or- 


dinatione D. N. Regis, & Re 


Preuves de la Nouvelle Hifioire 


gni; placet tatneu Gbi quod den: 
tur Depatati, qi concordent dé 
provifione fiendà D. N. Papz, 
& Cardinalibus. 

tem , D. Amedeus de Talaru 
Decretorum Doctor , Decanus 
Lugdunenfis , pro Univerlitate 
Avinionenfi dixit , quod finul 
provideatur , & tollantur , & 
quod fuper hoc deputentur de 
quolibet ftatu duo, videlicet de 
Épifcopali, Abbatiali, Capitulo- 
rum, & Retorum , qui, cum De, 
putatis per DD. Cardinales trac. 
tent & concordent de modo pro- 
videndi D. N. Papæ, & Cardis 
nalibus. 

Jrem , Præfatus D. Amedeus 
de Talaru Decanus dixit, illud 
idem pro D. Archiepifcopo Lug- 
dunenfi , & pro Capitulo, & to- 
tà Provincià Lugdunenfi. 

Et cum hora effet tarda , con- 
tinuata fuit diéta materia uique 
ad primam futuram congregi- 
tionem diétæ Nationis, præfen- 
tibus Magiftris Urfino Talevan- 
de, & Matthzo Rodel Szcrz 
Theologiz Profefloribus, & Oli- 
verio Guennet in Artibus, & 
Medicinä Magiftro, & pluribus 
DD. Epifcopis , Abbatibus , Ma- 
giftris & Doétoribus, & aliis 
notabilibus Perfonis diétæ Natio- 
nis, in di&à congregationc exil 
tentibus. : 

Subfequenter verd die Vencris 
vicefimä quintâ diéi menfis OC. 
tobris, in loco fupradiéto fuit | 
diéta Natio , de mandato diéi D. 
Præfidentis, folemniter hori tertié 
poft meridiem congregata ; & CON 
tinuata vota fuppofiterum didz 
Nationis, fuper dictà materià Vo- 
cantiarum fuerunt , ut fequitufe 


du Concile de Conflance. 419 


Primi, Licentiatus & Procu- 
rator Univerfitatis Montifpeffu- 
hfis , pro eadem Univerftate , 
dixit, in omnibus, ut D. Ame- 
deus de Talaru Decanus Luydun. 
qui in aliâ præcedenti dietà con- 
gregationis ultimus dixerat vo- 
tum fuum, & fic ftat cum opi- 
nionc fua, profe, & di&tà Uni- 
verfitate. | 
“tem, D. Abbas de Urficampo 
Ciftercienfis Ordinis, Noviomen- 
fis Diæc. dixit, ut D. Johannes 
Epifcopus Silvanectenfis dixit pro 
Univerfitate Parifienfi. | 

Item, D. Abbas de Bellobeco 
dixit, ut D. Abbas immediatè 
præcedens. 

Item, D. Abbas ville Lupenfis 
dixit idem. ._. 

Item ; D. Abbas S. Lupi Tre- 
cenlis dixit, quod primd Le 
deatur Papæ , & Cardinalibus, 
& quod bonus modus reperiatur 
providendi , & poft tollantur, & 
dentur in omnibus Deputati. 

Ztem, D. Abbas Bellifontis di- 
xit, quod ditæ vacantix decla- 
rentur non debitæ, poftea trac- 
tetur de providendo honorificè 
D. N.Papæ, & Cardinalibus, & 
dentur Deputati qui videant, & 
advifent modum in omnibus te- 
nendum. 

Item , D. Prior Celfiniarum 
pro Abbate Conventu, & Or- 
dine Cluniacenfi dixit, quod fi- 
nful tratetur de utroque, de pro- 
videndo , & tollendo. 

Item, Magifter Urfinus Tale- 
vende Sacræ T htologiz Profelfor 
dixit, quod diétæ vacantie cel. 
fent, & non habeant curfum de 
Jure, fed deputentur aliqui qui 
videant de modo providendi 


D. N. Papæz, & Cardinalibus. 

Item , Magifter Matthæus Ro. 
del Sacræ Theologiæ Profeflor di. 
xit, quod quoad inferiora Bene- 
ficia , & quoad refervata, tollin- 
tur, fed dentur Dcputati ad pro= 
videndum iftatui D. N. Papæ , & 
Cardinalium. | 

Item, D. Archidiiconus S. Flos 
ri dixit, quod tollantur ditæ 
Vacantiæ, & provideatur fimul 
& femel, & deputentur de quo- 
libet ftatu , ad videndum & trac- 
tandum de omnibus , & com- 
municetut aliis Nationibus. 

Item, M. Pontius Simoneti Sa- 
cræ Theologiæ Profelfor fupra- 
diétus , multa propofuit fuper dic- 
à vacantiarum materià, & fecit 
longum fermonem, & poft plura 
conclufit quod primo dictæ va- 


_Cantiæ tollantur , & deindè trac 


tetur de modo providendi Papz, 


& Cardinalibus, & HE 


ipfis, & cum feciffet longum fer- 
monem, & eflet hora tarda , con- 
grepatio fuit difloluta, & omnes 
recefferunt. | 

Poftmodum verd die Lunæx vi- 
cefimä oétava diéti menfis O&o- 
bris , in loco prædiéte , horâ oc. 
tava poft mediam noûem, fuit 
de‘mandato di&i D. Præfdentis, 
Natio prædiéta congregara , & 
in eadeim congregatione fuit dic- 
ta matcria vacantiarum polita in 
deliberatione , & petita vota il- 
lorum qui non dixerant. s 

Et.primd M. Guillelmus Pul- 
chri-nepotis ; Sacræ Thcologiz 
Profeflor, Ambaxiator sereniffi- 
mi, Chriftianiflimique Principis 
D. N. Francorum Regis dixit, 
quod didæ vacantiæ non deben- 
tur , & ided tollantur, & pro- 

| G8g1 


ee EST CE GE 





410 
videatur D. N. Papz » & Cardi- : 
nal. & fuper hoc deputentur ali- 
ui. 

: Item, M. Nicohaiis de Gonnef.- 
fä Sacræ T heol. Prof. dixit, quod 
diétæ vacantiæ tollantur, & pro- 
videatur Papæ, & Cardinalibus 
ufque ad primum Generale Con- 
cilium. 

Ttem, Procurator Capituli Se- 
nonenfis dixit, quod fimul didtæ 
Vacantiæ tollantur , & providea- 
tur Papæ & Cardinalibus. 

Îtem, Prior Beatæ Mariz De. 
autatæ Tholofarxæ dixit, quod 
didtæ vacantiæ tollantur , & pro- 
videatur Papz , & Cardinalibus, 

Item , M. Antonius Cofte Or- 
dinis Prædicator. Saciæ Thcol. 
Prof, Procurator D. Epifcopi 
Gratianopolitani dixit , quod pro- 
Videatur Papz > & Cardinalious. 

Item, M. Bertrandus Baquini 
Ordinis B. Marizæ de Monic- 
Carmelo Magifter in Thcelogiä 
dixit, quod diétæ vacantix mo- 
dificentur. . 

Item, M, Johannes Dolier Ar- 
chidiaconus de Sabolio, in Ec- 
clefià Cenoman. dixit, quod fi- 
mul traétetur de to lendo didtas 
Vacantias, & de providendo Pa- 
Ppæ ; & Cardinalibus. . 

Jtem , D. Carrerarius Majoris 
Mon:fterii, prope Turonos dixit, 
quid didtæ vacanti+ tollantur , 
& provideatur D. Papæ, & Car- 
dinalibus. Item M. Johann. Ro- 
Cha Ordinis Fratrum Minorum 
Sacr. Thecol. Prof. dixit,quod dic- 
(æ vacantiz non tollantur, fed 
tollatur abufus. | 

dem , M. Andræas Bernardi 
Canonicus Bifuntinenf. Sacræ 


Thcolog. Profeff. dixit,quod pri. i 








Preuves de la Nouvele Hifloire 


mo tollantur, & provideatur D. 
Papæ, & Cardinalibus. 

Item , Procuratnr Ordiris Pre. 
monftratenfis | Magifter in facr 
Paginä dixit, quod did&æ vacan- 
tiæ tollantur , & provideatut P2« 
pæ, & Cardinalibus, 

Trem , M. Johannes Hugoncti 
Licenciatus in utroque Jure d'xir, 
quod non debentur ditæ vacan- 
tuiæ, & ideo tollantur, & fimül 
provideatur Papæ & Cardinalib. 
& cum hora effet tarda recelle- 
runt, & fuit continuata matcria 
ufque ad primam Congregatio- 
nem. 

Rurfum die Martis vigefimd 
nonä diéti mens Oétobris, horà 
tertià poft meridiern , in loco con- 
fucto, fuit diéta Natio , de Man- 
dato Præf, D, Præfidentis folem. 


| niter congregata, & in cadem 


proceflum ad audienda vota i!lo- 
rum qui non dixerant in dicta 
matcria vacantiarum , ut fequi- 
tur. . 

Et primd D. Archidiaconus Par: 

vi-Caleti , in Ecclefa Rorhoma- 
genft, Procurator Capituli Ro- 
thomagenfis dixit,quod declaretur 
quod di&æ vacantiz non deben- 
tur, & quod provideatur Papz ; 
& Cardinalibus, & fi alias non 
poffit eis provideri, nifi de vacan- 
tiis, quod modificentur, & fub 
modificatione ordinetur & tollan- 
tur. 
. Item, Procurator Cluniacenfs 
dixit, quod declarentur non debt- 
ri, & tollantur & provideatuf 
Papæ & Cardinalitus. _ 

Item , M. Petrus Salomonis Ot- 
dinis Fratrum Minorum Sacræ 
Thcol. Profeff. Ambaxiator D. 
Ducis Burgundiz, dixit ,; quo 


Du Concile de Conflance. 421 


primè provideatut Papæ, & Car- 
dinalibus, & poftea tollantur, & 
dimittatur arbitrio Papæ, quod 
provideatur fibi & Ecclefiz Ro- 
manæ, condecenter , & honeftè. 
- tem, D. Prior Elecenfis dixit, 
qu'd diétæ vacantiz tollantur , 
& provideatur Papæ, & Cardi- 
nalibus. 

- Ttem, M. Nicolius Cavache, 
Sacræ Theol. Prof. dixit in emni- 
bus , ut D. Epilcopus Silvanec- 
tenfis dixit pro univerftate Pa- 
rificnfi. 

. Ttem, D. Prior S. Maclovii, 


Procurator D. Abbatis de Rotono. 


Ord. S. Benedict. KRedoneniis 
Diocef. dixit, quod di&tæ vacan- 
tiæ toll:ntur , & provideatur Pa- 
pæ, & Cardinalibus. 

Item, D. Decanus Lemovicen- 
fis dixit ut immediate præcedens. 
. Item, M. Thomas Avis, Ord. 
B. Mariæ de Monte-Carmelo Sa- 
cræ Theol. Profeff. dixit, quod 
provideatur Papæ & Cardin, & 
quod diétæ vacantiæ modificen- 
tur. 

Item, M. Odo Gabini Ord. 
Frart.Prædicat. Magifter in T heo- 
logiâ dixit, quod fimul providea- 
tur Papæ, & Cardin. & tollan- 
tur vacantiæ prædiétæ. 

Item, M. Oliverius Guennet, 
in Artibus & Medicinà Magifter 
dixit, quod provideatur D. N. 
Papæ, & Cardinalibus, & tol- 
lantur did&æ vacantiæ finul. 

Item, M, Johannes Ademare 
Sacræ Thcol. Profeff. dixit, quod 
dentur Deputati quibus dicet opi- 
nionem fuam. 

{tes > D. Atbas Vi@oriz dixit,ut 
D. Epifcopus Tolonenfs, vide- 
cet quod fimul tractetur de re- 


” 


mn 


movendo diétas vacantias, & de 
providendo fimul D. N. Papx & 


Cardinalibus, & dentur Depue 


tati ad hoc, fed pro nunc , mate- 
ria differatur. 

Item , M. Simon Bocheux Ar< 
chié@iaconus Vapincenfis dixit, 
quod dix vacantiæ tollantur, 
& provideatur D. N. Papæ, & 
Cardinalibus. ; 

Item, M. Johannes Simonis Pre. 
curator Illuftris Principis D. Du 
cis Borbonii dixit, qued provi- 
deatur D. N. Papæ , & Cardin. 
& tollantur di@z vacantiæ. 

Item , D. Johannes Veteris Ca- 
nonicus Gratianop. pro Capitulo 
ti dixit,quod didx va 
cantiæ tollantur , & provideatur 
Papx , & Cardinalibus. | 

diem, M. Guillelmus Guignon 
Magifter in Attibus, Licentiatus 
in Decretis , Canonicus Anicienfis 
dixit, quod diétæ vacantizx tollan- 
tur, & provideatur Pape, & 
Cardinalibus. 

Item, M. Petrus Negraudi Ca- 
nonicus Piétavienfis, Procurator 
Hluftris Principis Ducis Bitu- 
ricenfis dixit , quod fimul provi- 
deatur D. N. Papæ, & Cardina- 
libus , & præfatæ vacantiæ to 
lantur. 

Item, M. Nicolaus de Haban- 
co Canonicus & Procurator Ec- 
clefte & Capit. Antifliodorenfis , 


dixit in omnibus prout D. Epifc. 


Siganet. dixit pro Univerfit. Pa- 
rifienfi. 

Jiem, M. Ægidius Acharie in 
utreque Jure Licentiatus dixit, 
quod præd. vacantix tollantur , 
& Se pu Papx, & 


Cardinalibus, & cum hora eflct 


garda , non fuit proccffum ad uk 


CS8 si 





41: 
teriora, fed continuatum ufque 
ad primam congregationem, & 
fic omnes recefferunt. 
. Confecutivè autem die Jovis 
ultimâ diéi menfis Oétobris, fuit 
de Mandato di&i D. Præfdentis, 
diéta Natio in loco confueto @&n- 
gregata, & quia idem D: Præli- 
dens aliis arduis negotiis facrum 
Concilium concernentibus occu- 
patus , non potuit in diétä con- 
regatione interefle , fubftituir 
Êe fui, ad præfidendum in dic- 
tà Congregatione Reverendum in 
Chrifto Patrem D. Vitalem Epifc. 
Tolonenf. qui tunc, loco di&i D. 
Præfidentis, in dié&o loco , horâ 
tertià poft meridiem præfedit in 
eadem Congregatione , & conti- 
nuata funt vota Suppofitorum dic 
æ Nationis in diétà materià ya- 
tcantiarum. 

Et primd M. Guido Marcus 
Canonicus Ambianenfis in utro. 
que Jure Licent. dixit, quod fi- 
mul tollantur diétæ vacantiæ, & 
provideatur Papæ , & Cardin. 

Item, M. Guill. de Spelunci 
in Artibus, & Medicini Magif- 
ter dixit, ficut immediatè præce- 
dens. 

Item, M. Johannes Graffeti Ca- 
nonicus Ecclefiæ Anicienfis Pro. 
curator@apituli Anicienfis dixit, 
ut D. Prior Celfiniarum, vide- 
Lcet quod fimul traétetur de utro- 
que Re providendo, & tollendo. 

Item, M. Johannes Marihi 
dixit, ut D. Epifcopus Tolonen- 
fs, videliget quod fimul tracte- 
tur de removendo di@as, vacan- 
tits, & de providendo D. N. 
Papæ & Cardin. & quod adhoc 


dentur Deputati fed pro nu 
$ ; nc 
differatur. | P 


Preuves de la Nouvelle Hifoire 


Item, Rever. in Chrifto Pates 
D..Epifcopus Cameracenfis dixit, 
quod tenet fe cum opinione Uni. 
verfitatis Parifienfis. n 

Item, M. Johannes Nicolai Cas 
nonicus Tullenfis, & .Virdunen- 
fis,ac Procurator D. Epifcopl 
Virdunenfis, & Capituli Tullen- 
fis dixit , quod fimul provideatur 
Papæz , & Cardinalibus, & tel- 
Jantur di&æ vacantiæ,& quod non 
fit in præjudicium minorum. Be. 
neficiatorum, & petiit inftrumene 
tum. 

Item, M. Gaufridus Dauli Pros 
curator D. Epifcop. Lemovicen. 
fis dixit, quod didæ vacantis 
tollantur, & provideatur Papæ 
& Cardinalibus, 

Item , M. Petrus Prefbyteri Pros 
curator Capituli Cameracenhs 
dixit, quod provideatur D. N, 
Papæ , & Cardinalibus , & f dic- 
tæ vacantiæ non debeantur, quod 
tollantur. | | 

Item, M. Petrus Quiblet Are 
chidiaconus & Canonicus in Ece 
cl:f, Cabilon. & Procurator. D. 
Comitis Sabaudiæ, dixit, quod 
fimul tollantur di&æ vacantiz, 
& provideatur Papæ, & Cardi- 
nalibus. 

Item, M. Vivianus Magifter in 
Artibus , & Licentiatus in utro- 
que dixit, quod tollantur vacan- 
tiæ, & provideatur Papæ; & 
Cardin. 

Item, D. Prior de Mafano 
Leodienf. Diocæfis dixit, ut dic- 
tum fuit pro Univerfitate Parie 
fienf. | .: 

Item, D. Præpofitus S. Andreë 
Gratianop. Diocæffs dixit, quo 
provideatur D. N. Papz, & Care 
dinalibus & tollantur diéix va* 


du Concile de Conflance, 


€anti£: Îtem idem D. Præpofir. 
S. Andreæ Canon. Gebennenf, 
dixit idem pro Capitulo Geben- 
nenfi. 

dem, Johannes Bartoldi de 
Ponnatis, fine titulo dixit, quod 
dictz vacantiæ tollantur, & non 


| PORREEE Papæ, & Cardina- 


ibus. 

> Item, M. Simon Loifon pro C2. 
pitulo Virdunenf , ut afferuit, 
dixit, quod dié&tz vacantiz tollan- 
tur , & ‘non provideatur Papæ, 
neque Cardinalibus. 

- tem, D. Johannes Vigerii Ar. 
chidiaconus in Ecclefiä Leoncnf, 
dixit, quod di&tæ vacantiæ tollan- 
tur, & provideatur Papæ, & 


* Cardinalibus. 


Item, Procurator Monafterii 
Belli-portus, dixit, ut di&um eft 
fuper IA materià pro Univerfita- 
te Parifienf:. | 

Item , D. Prior Talardi dixit, 
quod di&æ vacantiæ tollantur, 
& provideatur Papæ, & Cardi- 
nalibus. 

- Item, D. Elemofnarius Mo- 
nafterii Cluniacenfis dixit idem. 

Item, D. Prior de Duratio 
dixit idem. | 

Trem, M. Guillelmus la Valey 
Masgifter in Artibus dixit , quod 
pie Papæ , & Cardinali- 


us, & quod di&tæ vacantiæ tol- 
lantur. 


diem, M. Petrus Amiot Magif- 


ter in Attibus d 
diatè præccdens. 
 Jtem , D. Prior S. Michaelis de 
Caftro Bituricenf dixit, quod dic- 
t& vacantiæ tollantur, & provi- 
deatur Papz, & Cardinal. 

: tem, D. Prior .S. Johannis 
Andegavenfis dixitidem. : 


ixit, ut imme- 


Re 


e 


413 
tem, Procuratot D: Epifcopi 
Redonenfis dixit idem. se 

Tres, M. Jacobus Britonis Lis 
centiatus in Legibus dixit, quod 
diétæ vacantiz tollantur, & quod 
non, provideatur Papz, neque 
Cardinalibus. 

Item , M. Johannes de Peron® 
Canonicus & Procurator Capit, 
Turonenf. dixit, quod ne 
tur Papæ, & Cardinalibus , &c 
di&tæ vacantiæ fimul tollantur. 

Item, Procurator P:æpofiti Pi. 
niacenfis in Provincià Aixit »; ut 
immediatè præcedens. 

Item , Peirus Begnelli Canoni. 
cus Nannetenfis dixit, idem ue 
piæcedens. | 

Item, D. Abbas de Sableio 
dixit, quod tollantur di&æ va. 
cantiæ , & quod provideatur Pa. 
pæ, & Cardinalibus. é 

Item , M. Simon de Grandi Ca. : 
nonicus Metenfis,. & Procurator 
D. Epifcopi Metenfis dixit, quod 
per Deputatos videatur,& refera- 
tur, 

Item, Procutrator D. Epifcopi 
Tornacenlfis dixit, quod dite va- 
eantiæ tollantur , & quod provi. 
deatur Papæ , & Cardinalibus. : 

Item , M. Petrus de Arc, Li- 
centiatus in Decretis dixit, ut 
fuit diétum pro Univerfitate Pa. 
tifienfi. | 

Item, D. Procurator Capitult 
Venetenfis, Canonicus Ecc'efiæ 
Venet. dixit, quod provideatur 
Papæ, & Card. & diétæ vacan- 
tiæ tollanturt fimul. 

- Jten, D. Pichot Procurator 
Capituli Ecclefiæ Andegavenfis 
dixit, quod diétæ vacantiæ cef- 
farent, & provideatur Papæ & 
Card. fimul. | 








t 


si4 
: Item, M. Robertus Sanat Li- 
centiatus in Legibus dixit, quod 
di&æ vacantiæ tollantur, & pro- 
videatur Papæ & Cardinal. 

Item, M. Johannes de Cloff, 
Magifter in Artibus dixit, ut præ- 
cedens. 

" Item, Procurator D D. Epifco- 
pi Conforanenfis, & Abbatis S. 
Saturnini Tholofæ dixit, ficut 
Tholofani , videlicet quod dié&tæ 
Vacantiæ removeantur , & loco 
carum provideatur D. N. Papæ 
& Cardinal de decimà decimæ 
aut fimili aliquo. 

‘Trem , Procurator Capituli Con- 
{oranenfis quod fimul providea- 
tur D. Papæ, & Cardinalibus & 


sollantur. 


Item, M. Bernardus Bapter Li- 


centiatus in Thcologiä dixit, 
quod tollantur , dim tamen pro- 
videatur , quoniam nihil reci- 
piunt à fubditis fuis. 

_Lrem, Procurator D. Epifcopi 
Autifiodorenfis dixic, quod tol- 
lantur didz Vacantiæ, & provi- 
deatur D. N. Papæ & Cardina- 
Jibus. É 

Et tune fuit petitum per ali 
quos p.æfato D, Epifcopo Tolo- 
nenfi quod ipfe concluderet, quia 
fufficicbat de votis auditis : & 2li- 
qui clamaverunt, audiantur vota 
omnium. Et cum idem D, Epif- 

e Tolonenfis diceret, quod 
volebat déliberare, nec ipfe tunc 
concluderet, fucrunt multi defu. 
pre nominatis, qui dixerunt, quod 
pfi volebant uti pluribus votis, 
nominibus Procuratoriis Præla- 
torum', & aliorym abfentium , & 
Capitulorum aliorum , quorum 
Crant Procurato:e;, & dixerunt 


proillis, ficut dixgranc pto fei plis, 


* 


Preuues de la Nouvelle Hifloire | | 


Et primd D. Helias Epifcocns 
Anicienfis dixit, nomine Serenifa 
fimi, Chriftianiffimique Principis 
D. N. Francorum Regis, & pro 
Regno fuo, & pro toto CleroRe- 
gni Franciæ, prout alias dixerat, 
videlicet quod tollantur didzæ va- 
cantiæ fine dilatione , fed poftea 


_ provideatur honorificè & decenter 


D. N. Papæ, & Cardinalibus, 
quod declaravit magis per hunc 
modum , videlicet quod intellige. 
bat & intelligic, quog flat declas 
ratio quod ee vacantiæ five 
debitæ, five non de itæ , tollan. 
tur, fed antequain practicetur, & 
publicetur in Seffione publicä, & 
Generali di@i SacriConcilii Conf 
tancienf. quod provideant honori: : 
ficè , & decenter ftatui D. N. 
Papæ, & Cardinal. 

Tiem, M. Matthæus Rodel Sacr 
Theol. Prof. nomine Procurato- 
rio D D. Epifcopi, & Capituli 
Trecorenfis dixit, ut prius dixe- 
rat, videlicet quodque ad inferio= 
ra Bencficia &c. & quoad refer- 
vata, tollantur, fed dentur De- 
pen ad providendum D. N. 

apæ, & Cardinalibus. 

Jiem, D. Johannes E ne 
Vaurenfis, pro D D. Epifcôpis 
Tutelenfi, & Apamiarum , & pro 
Capitulo Agathenf, & pro qua- 
tuor Abbatbus, & pro totà Proe 
vincià Tholofani dixit, ut prius 
dixerat, videlicet primô quo 
differretur , & poflea vollantur 
diétæ vacantiæ , & provideatuf 
Papæ, & Cardinal. & plura ali 
dixerat, videlicer quod certi de- 
Putarentur qui irent ad D D. Car- 
dinales, & viderent modum pro- 
videndi iniftis, & fimul provi- 
deatur, | | 

IL 


du Concile de Conffance. 


rem , D. Vitalis Epifcopus To- 
onenfis, Procurator & ura- 
torio nomine D. Francifci At- 
chiepifc. Narbonenfis dixit, prout 
dixerat pro fe, vidclicet quod fi- 
mul tollantur didtæ vacantiz, & 
provideatur D, Papæz , & Cardin. 
tem, D. Stephanus Epifcopus 
Dolenfis Procurator D. Gatiani 
Epifcop. Corifopit. dixit, pro co- 
dem D. Corifopitenfi , ut pro fe 
dixerat , Videliése uod fimul 
tractetur de tollendo dictas va- 
Cantias,& providendo D.N.Papæ, 
& Cardin. & quod dentur ad he 
Deputati, {ed pro nunc differatur. 

Item, D. Alanus Epifcopus Lco- 
nenfis dixit, pto D. Nannetenfi 
tanquam- ejus Procurator , vide- 
Jicet quod effet differendum, & 
quod differatur. | 

Jiem ,; D. Ogerius Epifcopus 
Auguftenfis Procurator Capituli 
Auguft. dixit pro eodem Capi- 
tulo, ficut pro fe dixerat, vide- 
licet quod D D. Reformatores {u- 

er materià diétarum vacantiarum 
A & quod videre- 
tut eorum. deliberatio, & fi fit 
bona , ftetur eidein, alioqui fi- 
mul provideatur. 

Item , D. Alexander Abbas Bel- 
lifontis Procurator D. Epifcopi 
Luciqnenfs dixit pro codem D. 
Epifcopo, ficut dixerat pro fe ; vi- 
delicet quod didtæ vacantiæ de- 
clarentur non debitæ, poftea trac- 
tetur de Providendo D, N. Papæ 
& Cardin. & dentur Deputati 
qui fuper hoc habeant & videre : 
& deliberare. 

. Jtem, D. Petrus Abbas S. Ma- 
xentii Decret. Doctor, dixit pro 
Provincif Burdegalenf quod dixe- 
fat pro fe, ne quod videa- 


* care in 


425 
tur modus providendi Papæ, & 
Card. & fuper hoc dentur Depu- 
tati, & addict quod omnind ante 
omnia tollantur didæ vacantiz. 
Item , D. Decanus Lugdunen. 
fis dixit pro D. Archiepifcopo , 
& Capitulo & totâ Provincii 
Lugdunenfi , ficut dixerat pro fe, 
& pro Univerfit. Avinion. vide- 
licet quod fimul provideatur D. 
N. Papæ, & Cardinal. & depu= 
tentur de quolibet ftatu duo , vi- 
delicet de Épifcopali & Abbatiali, 
& duo de Capitulis , & etiam duo 
de Rectoribus, qui cum DD. 
Deputatis per DD. Cardinales 
tractent & concordent de modo 
providendi D. N. Papæ, & Car. 
dinal. & tollendo diétas vacantias. 
Item, Procurator S. Amati Dua- 


_cenfis Atrebat. Diocæf. qui non 


dixerant votum fuumdixit, quod 
diétæ vacantix tollantur, & quod 
provideatur &c. 
Poft quæ M. Johannes Morini, 
Sacræ Thcol. Prof. Ambafator 
ræf. D. N. Francorum Regis pro- 
pofuit de D. Præfidente, quod. 
€rat imped:tus aliis arduis nego- 
tiis, fic quod non poterat va- 
Dræfidentia ; & quod 

forfan non crat expediens Ft 
ræfderet plus, & tempus Præx- 
He ultra determinationem 
Nationis occupaverat, & nefcie- 
batur qualiter, & quomodo , & 
quod menfis primus tranficrat : 
& per alium, fine Elçétione, 
aut confirmatione tenuerat, & 
uod hodie erat finis alterius men. 
ss & quod etiam honores de- 
beant partiri, &c propterea petiit 
quod alius eligeretur, & multi 
pro majori tre clamaverunt, 
placet, & alii dixerunt quod ad 

j Hhh 





416 


huc audirentur vota, &illo tunc 
fuit ditum, quod illi qui non 
dixerant dicerenr. 

Et tunc incepit Procurator Ca- 
pituli Ecclefiz Vicnnenfis, qui 
dixit, quod fimul provideatur D, 
N. Papæ, & Cardin. & dictz 
Vacantiæ tollantur. 

- {tem ; Procurator Capituli Ec- 
ckfiæ Vivarienfis dixit, ut præ- 
cedens. 

diem, D. Procurator Capituli 
Ecclefiæ Pi@avienfis dixit, quod 
diétæ vacant. non tollantur, fed 
tollatur abufus, & moderentur. 

Ttem, M. Oliverius Guennet 
in Artibus & Mcdicinä Ma- 
gifter , dixit pro Sex Abbatibus, 
ut pro fe dixerat, videlicer quod 
Ptovidcatur D. N. Papæ, & Car- 
dinalibus, & diétæ VacCantiæ tol- 
hntur fimul. 

: fem, Quidam M. Ludovicus 
dixit idem, ut Procurator. 

. tem, D. Procurator D. Epif- 
copi Eduenfis dixit idem. 

Et poftea fuit clamatum per 
aliquos quod concluderetur ,; & 
ditus D. Epic. Tolonenfis no 
uit concludere cum non effet 
deliberatum Fe ipfum, nec vota 
érant concordata, & ctiam, quia 
præf. D. Patriarcha Antioche. 
AUS , Cujus vices in Præfidentià, 
pro ifti Congregatione fuerat de- 
pofitus ; & non crat plus Præfi_ 
dens ; & tunc aliqui furrexerunt, 
& dixerunt ! Eligatur alius, qui 
concludit in di&à Vacantiarum 
materià , & tuncomnesin turbi. 
ne furrexerunt, & aliqui poft mo. 
dum iverunt ad D. Epifcopum 
Anirienfem, dicentes quod effet 
Præfidens, & quod Piæfidenia 

1 de jure debebitur. ‘Cum effet 


Preuves de lx Nouvelle Hifloire 


antiquior in Prælatoi omniur 


| Se, & quod omninè 





Præfidentiam acCeptaret & reci. 
peret, & in di&tà vacantiar. ma 
teria concluderet, & fuit ill 
tanc magna turbatio, & quaft 
omnes receflerunt, & fic nibil 
fuit conclufum , & omnes recef. 
ferunt paulatim , & multa fue. 
runt petita de omnibus fieri inf. 
trumenta per diverfos: Notarios 
diétæ Nationis. Præfentibus Re. 
ver. in Chrifto Patribus & DD, 
Johanne Vaurenfi, Johanne Sil. 
vanectenfi Epifcopis , Petro S: Ma. 
xentii , Alexandro Bellifontis Mo- 
naftcriorum Abbatibus, Jordane 
Morini, Nicolao de Goncisii, 
Matthæo Rodel Sacr. Theol Pro. 
fcfloribus. Olivario Guenner, in 
Artibus & Philofoph. Mag. & 
pluribus aliis DD. Prælatis, Epi£ 
copis & Abbatibus , ac D D. 
Magiftris & Doctor. a 
Notabilibus Perfonis, in multi. 
tudine copiosä. | 
Subfequenter verd die Sabbati, 
fecundi menfis Novembris, ann 
indiétion. & loco fupra didtis, 
hoiâ fecundä poft meridiem fuit 
diéta Natio Gallicana congregata, 
& in eadem De ve 2 
Reverendiff. in Chrifto Partr, & 
D. Johannes Patriarcha Antio- 
chenus præditus, tria : primÔ 
de faéto Præfidentie, & quod 
eligercetur Præfidens, qui praf- 
deretin di&i Natione, & regra- 
Ciatus fuit de hohoribus fibi im- 
penfis, & excufavit fe, ut el 
motis. 2°. Propofuit de concor- 
diâ habitâ & f2@a inter Reve- 
rendiff. in Chrifto Patres & DD. 
Cardinal. de Urfinis, Rigu- 
finum fuper Oflicio Majoris Pœ- 


1 


“es 


+3 
it? 
\ 


A ————— 


Du Concile de Conflancs. M17 


hitentiarii Curiæ Romanæ. 3°, De 
Macrià vacantiarum, & incon- 
tinrti ad clamores, ad voces cla- 
mantium ,; & dicentium quod 
diéta materia vacantiarum conclu- 
datur. Ipfe D. Patriarcha , nullà 
alià examinatione , & concordià 
votorum fa&ä neque concordatä , 
dixit, quod major pars & duplo 
major fit opinionis quod diètæ 
Vacantiæ non funt, nec fucrunt 
debitæz , & tanquam indebitæ tol. 
hntur. 

Tunc D. Johannes Epifcopus 
Silvancétenfis dixit , quod non 
folum vacantiz, fed etiam com- 
munia & minuta fervitia , & 
omnia contingentia & depcnd:n- 
tia tollantur, & plures clamave- 
runt quod placet, & tunc idem 
D. Pittiarcha dixit, quod con- 


_ Cludebat cum majori parte, quod 


didtæ vacantiæ, & fervitia come 
munia , & alia inde fecuta, tan- 
quam indebita tollantur, tam de 
præterito quam de præfenti & fu- 
turo temporibus ; & tunc fuit 
Magnum murmur in Natione , & 
tumultus maximus , & magna 
tutbatio clamantiun hinc inde 
ad diverfa & inter cæteros D. 
Helias Épifcopus Anicienfis mul- 
ta Clamavit, & tunc lecta fuir 
Ne fua , pro ut fupra in de- 
Claratione fua dixerat, & dixit 
quod illa quæ dixerat, declarando 
diétum fuum dixit, quod loque- 
batur opinativè, & quod D. Ab. 


bas S. Maxentii non advocavit . 


Lo) . 
t D. Epifcopus Dolenfis dixit, 


quod iple , & plurcs alii fuerunt 


opinionis quod tollantur diétæ va- 
Cantiæ, & provideatur fimul D. 


N: Papæ & Cardin. alias non tole 
lintur, 


Et M. Johannes Ponceti Canc.… 
nicus Bifuntinenfis furrexie, & 
dixit, quod ipfe erat Precu. 
rator pos Prælatorum & 
Capitulorum, & nondum dixerat 
votum tuum & dixit, quod fimul 
dcbcret-provideri , & fi fortè dic- 
tæ vacantiæz tollerentur, & non 
provideretur, proteftatus eft quod 
onus non cadet fuper Capitulis, 
& alio Clero inferiori : & cafu 
quo alias fieret, & concludere 
tur, app:Îlabat, & appellavit, 
ut in quâdam Ceduläâ quam por- 
rexit continetur. Quä Cedulà por- 
tc@à , fuit quali per omnes cla- 
matum, quod d éta Ceduli leg. 
retur , fed prepter tumultum 
fic tranfivit qued non fuit letta. 
fcd remanfit penes me J@hannem 
Guiardi di&x Nitionis Notariuna 
infra fcriptum. 

Et incontinenti M. Thierricus. 
de S,. Decdato Licentiatus in Le- 
gibus Ambaxiator Univerfuatis 
Aurelianenfis dixit, qued fe op- 
pofueratin hoc quod tollerentur 
ditæ vacantiæ , nifi aliàs provi- 
deretur Papæ, & Cardin. {ed 
propter aliquos, qui contra cum 
propterea fcrip{erant in Franciam, 
ipte fuam opinioncm revocabat, 
& de hoc petiit fibi fieri publicum 
inftrumentum. 

Et tandem idem D. Patriarcha 
itcratd dixit, ad vocem claman- 
tium, quod concluderetur : con- 
cludo, quod etiam de temporc 
praterito, & de futuro , tollan- 
tur didæ vacantiæ, cum.commu- 
nibus & minutis fervitiis, fed vi. 
deatur de modo providendi D. 
Papæ, & Cardinalibus, & eifdem 
provideatur condecenter & ho 
neftè, & deputentur certi Nota 

| Hbhb ij 





418 
biles de quolibet ftatu , ad pro- 
videndum in præmiflis. 

Et incontinenter M. Johannes 
Graffeti Canonicus & Procurator 
Capit. Ecclef. Anicienf. narra- 
vit qualiter præf. D. Helias Fe 
copus Anicienfis dixerat alii ie, 
quod in provifione faciendäi D. 
N. Papz, & Card. Epifcopi con- 
tribuant, & quod corum fubditi 
in aliquo non otaventur : quod 
approbavit idem Epifcopus Ani- 
cienfis , videlicet quod ipfe bene 
vult contribuere, & hoc dixit 
pro fe, & fuccefloribus fuis, & 
de hoc , di&tus M. Johannes 
Grafleti petiit fibi fieri publicum 
inftrumentum , & ulterius dixit, 
quod fi tollantur vacantiæ & im. 
ponatus aliud onus in præjudi- 
cium Capituli Anicienfis, & Cle- 
tiinferiorum Beneficiorum » pro 
providendo D, Papæ , & Card. 
quod fe opponit & oppoluit, & 
petiit inftrumentum. 

Et incontinenti D. Decanus 
Lugdunenfis pro Capitulo, & in- 
terefle Capit. Lugdunenfis ;, & 
pro ipfi a »s & adhx- 
rerc volentibus, fe conclufoni op- 
pofuit, proteftando quod nullum 
onus feu fervitium in providen- 
do D, N. Papæ , & Card. im- 
ponatur fuper Capitulo Lugdu- 
nenfi, & Clero ejufdem Capitu- 
li, & fibi fubjcétis , & aliis fibi 
adhærentibus , & adhzærcre volen- 
tibus nif iplo præfenti, & vo- 
.Cato. 

Item ;'D. Prior Celfinisrum 
Ambaxiator & Miflus per D. 
Abbatem Cluniac. Matifcon. 


Diæcef. & tanquamunus de Elec. - 


tis per Concilium Ecclef. Galli- 
€anz, ad CoOMparendum in hoc fa. 


Preuves de la Nouvelle Hifloire 


cro Generali Concilio, pro Pro. 
vincià Bituricenfi fe oppoluir, 
ut in Cedulä per ipfum traditi 
continetur , Cujus tenor talis 
cit. 

Reverendiffimi Patres, ac DD. 
mei Vencrabiles : quia quæftio 
ventilatur utrum vacantiz feu 
communia fervitia, &c. Primd 
& ante omnia præcisè debeant 
tolli Papæ, & DD. Cardinalibus, 
& Curie, & poftca de corum ft2. 
tu provideri , an fimul debeat 


‘tractari materia ; videtur mihl 


quod deputandi fint aliqui Not: 
biles Viri de hâc venerabili Ni- 
tione , in pauco numero , qui 
concurrentes cum Deputatis fu- 
per hoc aliarum Nation. fimul 
tractent de hoc cum DD. Cardi- 
nalibus , cum bon modeftü, 
qui attendere debeant, quantum 
afcendunt vires patrimonii Ec- 
clef. Romanz , & de quo con- 
gr & decenter Papa fururus, 
cum fui Curià dcbeat fuftentari, 
cum minori detrimento fubdite- 
rum , unde & fi vacantiz ille 


{olvcrentur , non ante annum, 


fed poft unum , duos, vel tres 
annos , à tempore poñethonis 
adeptæ , reduétæ tamen ad taxam 
debitam , cafu quo Papa cum lu 
Curià indigeat , minus oneris vi- 
detur effe nobis fubditis, quam 

fi Papa ipfe , in defe&tum vacan- 
tiarum annuatim , pro fuo libi- 
to , nos faceret tributarios fuos , 
vel per modum decimarum,v 

alias impoftiones : & quiig 

DD. Cardinales in defectum prz- 
miflarum vacantiarum, & in up 
plementum occuparent Bencñcia 
noftra , unde magna incommoda 
in fpititualibus, & temporalibus 


Parcs, 


— 


_ hOn confentio, fed me o 


. Pofterids tradidit 
AEtUT , Cujus tenor , de verbo ad 


Du Concile de Confiance. 


nobis provenirent; tam regula- 


tibus, quam fecularibus : & dic- . 


to cafu, quo per præmiflos De- 
Putatos repcrietur Papam , DD. 
Cardinales, & Curiam , PTO nunc 
indisere tanto fubfdio s cum 
q zdam tolerantia fit exfpeétare 
aliud Concilium Generale , quod 
in brevi ordinatur Che 
& quidquid ego dicam , per mo- 
dum advifa menti, remitto me ta- 
men ad deliberationem prædict. 
DD. Deputandorum, & deter- 
Minationem facri Concilii Gene- 
talis, &c. & calu quo vos vel- 
letis aliquam concluñionem capc- 
16, €go, ut miflus per Rev. Pa 
rem , & D. meum D. Abbatem 
Cluniacenfem , pro fe, & fuo 
Otrdine, & etiam tanquam unus 
de Eletis per Concilium Eccle- 
fiæ Gallicanæ, ad comparendum 
in hoc facro Generàali Concilio 
Pro Provincià Bituricenfi , in 
Auantumquidem acciperetis ali- 
Auam conclufienem , mihi, °& 


DD. meis pro quibus fum, aut 
<orum Écclefiis, & Benefciis, 


incommodam & damnofamn  &* 


in quantum redargui poffemus de 
irreverentià fuper hoc , vel in- 
juititiä erga Sd Apoñtolicam , 
pono. 

- Ttem, Rev. in Chrifto later D. 
Alanus Epifcopus Leonenfis op. 
pofuit fe nomine Ducis > & Cleri 
Britanniæ. 


Ttem, M. Petrus Quibleti Pro- 
Ccurator D. Comitis Sabaudiæ » Op- 
pofuit fe pro ip{o D, Comite, & 
Clero Sabaudiz, & aliàs , ac pro 
aliis ,utin quadam Ceduli quam 
plenids conti- 


verbum talis ef. 


… 49 
Quia extitit faéta quæftio , an 
Vacantiæ , feu communia fervi. 
tia, &c. Primd, & ante Omnia 
præcisè debeant tolli Papæ, & 
Cardinalibus, & Curix Roma- 
næ, & deindè de corumftatu pro- 
videri, an fimul debeat nn 


quod anteomnia fit providendum 
Papæ, Collegio, ac Romanz Cu- 
ræ , antequam tollantur, ac de. 
center & honcftë, fecundum eo- 
tum ftatum, aut faltem fi tollan- 
tut , quod fiat diéta provifio fi. 
mul, & femel; & fi dite va= 
Cantiæ folvantur , quod moderen- 
tur, & reducantur ad taxam de- 
bitam , & non folvantur ante 
anoum, ficut folebat ficri, {ed 

ft unum ; duos , vel tres annos 
à tempore adeptæ poffefionis , & 
ad finem quo pen nr func 
liberx, & perfonæ Ecclcfafticæ 
non efficiantur annales, & per 
petud tributariæ, aut alias pee 
impofitionem decimæ, aut alias 
quotidianas exaétiones vexentur, 
& in fupplementum Beneñcia ha- 
berent occupare, & in provilione 
iftà fiendä mihi apparet quod ef_ 
fer bonum quod HT certi 
boni Deputati de hâc venerabili 
Natione , qui conferant cum aliis 
Deputatis es hoc aliarum Na- 
tionum, qui fimul traétent de hoc, 
cum DD. Cardin. & cum boni 
modeftiäâ , & qui attendere de- 
beant valorem & onera Patrimo- 
nii Ecclefñiz Romanx, & de quo 
congruè & decenter Papa futu- 
rus , & fui Succeflores, cum fui 
Curià , ac DD. Cardinales de. 
bebunt fuftentari, cum minori 
detrimento fubditorum, Eccle- 
fiarum, & Perfonarum Ecclefaf. 

Hhh ii, 








ari 
materia prædi@&a, mihi videtur 





Æ OR ESS D — R 


RE EE 





430 Preuves de l4 Nouvelle Hifhoire 


ticarumt: & in cafu quo dictos 
Deputatos dare nolletis, & ali- 
quid contra præmitla , & in præ- 
judicium Ecclefiarum cerrarum 
D. mei Sabaudiæz, & Perfona- 
gum Eccleñafticarum dictorum. 
œrritoriorum concluderitis , ega 
Petrus Quibleti Procurator præ- 
di&. &nomine Procuratorio 
Præf. D. mei, necnon ut Procu- 
tator Capit. Ecclefiz Cabilonen- 
fs, ac Archidiaconus & Cano. 
aicus in cadem Ecclefii , meo no- 
mine, ac adhærentium mihi, & 
adhærere volentium ; me oppono 
nominibus prædiis, & potifili. 
mè ubi dia conclufño reperire- 
eur damnofa præfatis DD. meis, 
aut eorum Ecclefis, & Bcneñ- 
ciis, & mihi, vel erga fanctam 
Sedem Apofñtolicam injufta, cum 
tamen determinatione hujus facri 
Concilii , & dietorum Deputa- 
torum, reverentiäque, & honore 
quibus decet. 

Item, M. Guillelmus Brilleti 


. Procurator Illuftris Principis Du- 


cis Britanniæ , oppofuit fe pro 
eodcem D, Duce, & toto Ciero 
Britanniæ , proteftando quod nul. 
lum aliud novum onus perpetuum 
fingulis annis perpetud folven- 
dum imponatur fuper Clerum, 
ut perindèe efhciatur Clerus aliàs 
perpetuo tributarius, 


. Jtem, M, Petrus de Verfaliis 


Prior Prioratûs de Calvo-monte 
Rothom. Diæcef, Magifter in 
Theologii fe oppofuit pro Ordi. 
neS. Bcpedidi, & proteftatus fuit 
folemniter , quod ditus Ordo per 
aliqua alia quæ evenire poflent , 
non gravetur in aliquo , nec fub- 
jiciatur aljcyi annuo & perpetuo 
fibuto, 


“ 


Item, D. Johannes Abbas Moc 
nafterii Ciftercicnfis Sacræ T heve 
log. Profeffor. dixit, quod non 
confentit quod perpetua annua- 


| Jia fubfdia , feu tributa noviter 


imponantur in Ordine Cifter- 
cienfi ; immo eft plus contentus 
quod folvantur vacantiz , dum- 
modù moderentur Monafteria ni- 
mis taxata , & quod poft polfef. 


_ fionem pacificam folvatur vacin- 
. (la , æquis portionibus intra duos 


vel tres annos, & fi fic fiat, non 
Videtur fibi magnum onus, & 
quod plures alii nomine Capitu- 
lorum & Cleri diverfarum Pro. 
vinciarum proteftati fune folem- 
niter, & fe oppoluerunt, & pe- 
tierunt inftrumentum & infiru- 
menta fibi fieri, per Notarios dic 
tæ Nationis , & quemlibet iplos 
rum, & quia omnia non pote 
rant in tali turbine fcribi, cum 
viva voce plures fc opponerent, & 
inftrumenta peterent, fuit dice 
tuîn per me Johann, Guiardi dice 
tæ Nationis Notarium , altd voce, 
quod omnes fe opponentes datent 


in {criptis nomina & cognominà 


fua , & pro quibus fe opponcbant, 
& caufas oppolitionum fuarum ; 
quod facere promiferunt, & ta 
cuerunt, 
Poft modum idem D. Patriar- 
cha Antiochenus narravit cons 
cordiam factam inter DD. Car- 
dinales de Urfnis, & Raguf- 
num , videlicer quod Ofhcium 
Majoris PϾnitentiarii remanta 
D. Cardin. de Urfinis, & quod 
Camera Apoftelica provideat D, 
Ragufino fingulis annis de tre- 
centis florenis, donec aliter fbi 
fucrit provifum , &cc. & petilfs 
fi placet Nationi, quod awtori" 


PR Fe 23 2 


du Concile de Conflanl. 


tar in Seffione generali di&i fa- 
cri Concilii , & omnes dixerunt, 


lacet, excepto D. Heliä Epifco- 


po ÂAnicienfi, qui multa dixit in 
contrarium, fed nonobftant. dic- 


ts fuis , iteratù omnes dixerunt, 


placet. 

Deindè idem D. Patriarcha An- 
tiochenus propoluit de fa&to Præ- 
fidentiæ,& quod dia Nätio pro- 
videret fibi de novo Præfidente , 
regratiatus fuit de honere, &c. 
&c obtulit fe femper paratum obe- 
dire mandatis di&æ Nationis, & 
fibi promto animo fervire, ut 
meritd tenetur, & cxcufavit fe, 
ut eft moris : & tandem fuit 

roccflum ad eletionem futuri 
Pfidentis & auditis votis fin- 
gulorum , idem D. Patriarcha, 
per conclufionem votorum, fuit 
iterüm reeleus , & confirmatus, 
ut præfderet Nationi per totum 
Menfem Novembris cum poteft:- 
te, & autoritate confucetis , & 
omnes climaverunt, placet , pla- 
cet, & quamquim recufarct, ta- 
men finaliter di&am Præfiden- 
tiam acceptavit : de quibus om- 
nibus diétä die faétis , per Pro- 
motorés dié&tæ Nationis ; & non- 
nullos alios fuerunt petita, & re- 


quifita publica inftrumenta per 


ñnos Notarios didtæ Nationis, & 
quemlibet noftrum fibi fieri, ad 
ætern:m rei Memoriam. 

Et præfat. M. Johannes Pon- 
céti pettit & requifivit de omni- 
bus iftam vacantiarum materiam 
tangentibus , integraliter , finé 
divifione quicumque , & de in- 
terpofitionc fuæ appellationis , fi- 
ve præfchtatione, & datione dic- 
tæ Codulæ, de qui fupra fitimen- 
tie, & aliis per iplum diétis, & 


| 





431 
propolitis fibi fieri publicum, & 
publica inftrumenta, & inftru- 
menta, per nos Notarios didtæ 
Nationis, & quemlibet noftrum. 
Præfentibus KRever. in Chrifto 
PP. & DD. Helii Epifcopo A ni. 
cienfi , Martino Epifcopo Atreba. 
cenfi, Johanne Epifc. Silvanec. 
tenfi ,; Johanne Abbate Cifter- 
cienfi, Petro Abbate Monafterii 
fané&ti Maxentii, D D. & M M. 
Jordane Morini Ambaxiatore 
te D. N. Francorum Regis, 

icola0 de Gonnefliä Sacr. T heol. 
Profefloribus , Petro Gaicetani, 
Canon.Conferanenfilitterarum {2- 
cræ Pœnitentiariz Scriptore, Oli- 
vario Guennet in Artibus & Me- 
dicinà Magiftro, & Johanne de 
Monte-acuto Notario publico, 
& nonnullis aliis Epifcopis, Ab- 
batibus, Magiftris & Doétoribus, 
& ais Noc-bilibus didtæ Natic- 
nis ,in multitudine copiosi, tef- 
tibus ad præmifla vocatis fpecia= 
liter , & rogatis: tenor vero dice 
tæ appellationis Cedulæ, per 
præfat. M. Johannem Ponceti 
traditæ : de verbo ad verbum fe. 
quitur ; & eft talis. 

Coram vobis Rever. PP. & 
DD. Præfdenti, cæterifque Præ- 
latis, & aliis Vener. Nationis 
Gallicanæ Conftanciæ convocatis 
pro Generali Concilio celebran 
do, & in loco re , pro Con- 
gregatione ipfius Nationis Con- 
gregatis ; ipfamque Nationem re- 
præzfentatibus perfonaliter confti- 
tutus Johannes Ponceti in Decre. 
tis Licentiatus , Canonicus Bi- 
funtinenfis, & Rector Parochia- 
lis Ecclefiæ de Ornaus Bifuntin. 
Diœcef. Clericus Sacri Collegii 
Reverendiff. PP. DD. S.R. Ec= 





| 
| 
| 
L 
| 
| 


“ 





fis, D. Abbatis S. 1 
& Capituli Ecclef. Bifuntinæ, in 
uo proprio, & przdié&t. DD. fuo- 


432 Preabes de la Nouvelle Hifloire 


clef. Cardinalium, Procuratorque 
in hoc facro Concilio plurium 
DD. Ecclefiafticorum , videlicet 
Rev. P. D. Epifcopi Lumbaren- 

auli Bifuntin. 


rum, & aliorum fibi in häc par- 
te, & in hâc materià adhærere 
volentium quorumcumque nomi- 
nibus appellando, dicit quæ fe. 
quuntur. | 

Et primd , licet dudum in quä- 
dam Congregatione hujus Vener. 
Nationis Gallicanæ , in iftäâ Do- 
mo Prædicatorum Conftancien- 
fium, de anno D. 1415. folemni- 
ter celebratä, maturè digeftum, 
& per diétam Nationem conclu- 
fum, & deliberatum extitit, pro 
bono unionis, pacis & reforma- 
tionis univetfalis Ecclefixe , & ad 
hoc quod liberiùs fine turbatione 
vel impedimento quocumque, 
omnes & finguli de di&tä Natio- 
ne, fua vota valerent explicare 
liberè , & fincerè , fecunddm fuas 
confcientias , fine incurrendo in- 
dignationem cujufcumque , vel 
aliud periculum , five damnum, 
videlicet , quod quandocumque 
contingeret oui fnateriam ar. 
duam in diéta Natione, & per 
diam Nationem traétari , illa 
materia hujufm, pet fcrutinium 


fecretum de cætero traétaretur , 


dando finoulorum vota certis fi- 
delibus ad ‘hoc deputatis, qui vo- 
tis ad invicem comp£nfatis , D. 
Præfidenti, qui pro tempore fo- 
ret, in prædiéta inclità. Natione 
îcferrent, &c fatà relatione , in 
ejufmodi negotio concluderent, 
fecundèm majorem & faniorem 


partem vororum hujufmodi, fsce 


nis Ecclefæ , vi 
Papatüs, & aliis arduis negotiis 


tà collatione zeli, & numet!; 
sis ordinatio , definitio, feu 
atutum, 1ñ materia inventionis, 
& electionis viæ pacis, & unio- 
Élicer ceflionis 


tenta & practicata, & per dic- 


tam Nationem fœliciter obfers 


Vata extiterunt, falvis dumtaxat 
infrà dicendis. Licet etiam in 
hoc facro Generali Conftancienf 
Concilio fuerit ftatutum & or- 
dinatum per Nationes, & pre 
fertim per hanc venerabilem Gal. 
licanam, & ufque nunc hactends 
laudabiliter obfervatum , tentum, 
& praticatum, quod venerabiles 
Deputati generales quatuor Na- 
tionum , tam per advifamenta 
aliorum DD, de Concilio, quam 
per feiplos, materias tra@tandas, 
in congregationibus Nationum 
propanendas aperirent, & elige. 
rent, & fin dk præfidentes, feu 
Deputati pa Nation. ad ipfas 
Nationes fuas eafdem materias 
pertratandas traderent , feu de: 
ferrent, ut in eifdem Nationibus 
tractarentur , & in deliberatione, 
feu conclufione concorditer con- 
currerent & convenirent, ntdein- 
dè cafdem in Seflionibus publicis 
deffinirent : & quondam Johan- 
nes Papa XXIIÏ. à tempore fuz 
creationis, ufque ad tempus fuæ 
depofitionis de Papatu , cætérie 
que Summi Pontifices fui præde- 
ceflores , à x. xx. XxXX4 XL. Le 
Lx. & c. annis proximè praté 
ritis citra , & ultra, & à tant 
tempore, & per tantum tempuss 
cujus initii memoria hominum 
non exiftit, pro fuftentatione fta 
tüs fui, & | pit Reverendiff. PP. 
i 


DD, Cardinalium, fuerunt in 
… poffeflione 


t 


=? à Da es 
NS VA Xe - 


. - du Concile de Conflance, . 433. 
polleflione pacificä., habendi , le- 


varc- fatiendi & recipiendi per 
omnes' & fingulas Galliæ Provin- 
cias ,-fab Dominio Chtiftianiffi- 
mi & Ilnftri. Francorum Regis 
cxiftentes , :& etiam per alia Re- 
&na, & Provincias Chriftianita- 


US, primè anno vacationis Bene- 
ficiorum, annatas, feu vacantias, 


il cft, Beneficiorum primo anno 
{uæ vacationis fructus & reditus, 
cum moderatione in Camerâ Apol- 
tolicà declaratä , præfertim Bene- 
Bciorum autoritate Apoftol. ha- 
bitorum , ficque Summis Pontifi- 
cibus, qui 24 univetfalis Eccle- 
fix EE deputantur , 
de bonis Ecclefiæ providendum 
debitè, de Jure Divino pariter , 
& humano, & major pars fuften- 
tationis Papalis ftatüs, & fuæ Cu. 
riz , in ejufmodi annatis feu va- 
cantiis dignofcatur confftcre, 
adco quod jpfe Summus Pontifex 
ftatum fuum de præfenti, & ftan- 
tious rebus prout funt , non pof- 
fit commodè fuftentare , fine hu- 
jufmodi vacantiis, nifi aliundè 
fibi provideretur ; attente præ- 
{ertim , quod propter fchifma , 
quod , proh dolor ! in Dei Eccle- 
14 longo temporce viguit, & ma- 
là gubernatione aliquorum Ec- 
clefñixz Romanx. Præfidentium : 
malitiamque temporis , & rabiem 
tyrannorum , patrimonium Ec- 
clefiæ totaliter eft colla fum, & 
Camera Apoftolica die exi- 
nanita, & prædictis Johanni & 
fibi adhærentibus nominibus quie 
bus fuprà, videatur in judicio 
fuarum confcientiarum > ftatui 
Papæ, & Cardfnalium , de bonis 
Ecclefiæe, fecundûm Jura Divina 
& humana , fore fufficienter proe 


videndum , ficut étiam Major pars- 
vototum hujus venérabilis Natio- 
nis hoc concordat, nec videatur 
eis convenientior modus , & pau- 
peribus Clericis, & Ecclefis mi- 
nus onerofus , quam fint vacan-- 
tiæ, five annatæ moderatæ ta- 
men in quantitate, loco, & tem- 
pore uen earumdem , & 
prout dicitur per di&um Colle- 
gium DD. Cardinalium j:m eft 
Oblatum , videlicet quod ficut 
fentiuntiidem Johannes , & adhæ. 
rentes, in fcriptis, inter illos, 
qui pro parte Nationum depu- 
tati funt fuper reformatione, quod 
communia fervitia Prælatorum 
non poflint folvi, etiam à volen- 
tibus, amte annum , & quod fiat 
talis conftitutio , quæ fervctur ex 
neceflitate or à die habitæ 
poffeffionis, in fine anni folvatur 
medietas, & in fine alterits an- 
ni , alia medictas , & {i pluries 
in anno vacaverit, non folvatur 
nifi femel , & quod Ecclefiæ & 
Monafteria indebite taxatæ de 
bite taxentur. | 

Item, {polia Prælatorum de- 
functorum , & fruêtus medii tem- 
poris Ecclefiarum , feu Beneficio- 
rum vacantium, & procuratio- 
nes quæ ratione vifitationis des 
bentur , & decimæ per alias conf- 
titutiones advyifatæ : per reforma 
tores prædiétos funt fublatæ Pa- 
pz , & Romanz Sedi, unde 
gtiam, fi tollantur annatæ præ- 
diétæ , nibil dimittetur Papæ & 
Cardinalibus , & fuz Curiæ, un- 
de vivant, quod non cft aliud 
dicere , nifi quod vel non fint 
Papa , nec Cardinales, nec Cu- 
tia, vel qui ferviant Reipublicæ 
totius EcdleÜz » quæ res, fi benè 

Lii : 








#2 ME 





434 Prenves de l4 Nouvelle Hifhire 


intell{igeretur , non fuiffet pro- 
ccflam cum tantà levitate, nec 
procederetur , fed magis mature, 
& cum maturiori deliberatione. 


Præmiffis tamen nonobftanti- 


bus , nonnulli RR. PP. D D. 
Epifcopi, & nonnulli DD. Abba- 
tes, & ali, de ipsâ Natione eis 
adhærentes , nefcitur quo fpiritu 
du&i , nift fortè quia ipforum 
aliqui funt debitores diétarum 
annatarum,& volunt hoc modo fe 
liberare, non advertentes quod 
Sede vacante, nihil eftin præju- 
dicium vacantis Ecclefiæ inno- 
vandum, & quod per innovatio- 
nem hujufmodi opprimeretur, 
imd deftrueretur ftatus eSummi 
Pontificis, quod eft totufn Eccle- 
fiafticum Ordinem confundere , 
nifi aliter provideatur fuper ma- 
terià annatarum, feu vacantià- 
rum hujufmodi , in prædi&à N2- 
tione per importunitatem , & mi- 
nüs confultè, & præfertim , ut 
dicitur aliis Nationibus incon- 
fultis introduta , quæ etfi fuif- 


fet debito modo & bono zelo in. 


troduéta , & ia dc'iberarione po- 
fita , debuerat, & debet, ficut tuit 
ps plurcs petitum, & petitur, 

ujufmodi materia per fcrutinium 
fecretum tractari , attentà ejus 
arduitate ; Juxta conftitutionem 
& obfervationem præd. Natiqnis, 
& tamen hoc pctentes, non fo- 
Jum non exauditi , imd nec audi- 
ti funt ; imd audientia & Hibertas. 
dicendi vota fua fuit eis denega- 
ti, & quod pejus eft, per minas, 
terrores, & allegationes volunta- 
tm aliquorum Principum tem- 
poralium, comminationes de ipfis, 
& alias imprefliones verbales , 
quam plures ad fuam voluntatem 


em mem 


oem suis 


né Dm æs ee = 


trahentes , alios verd timore ters 
ritos, ad non exprimenda votz 
fua > juxta ipforum confcientias 
inducentes , in præjudicium li. 
bertatis dy x acri Generalis 
Conftancien 1S Concilii, vota 
etiam dicentium , expediens fore 
de & Cardinalium Aatui pro- 
videri ,'exprefsè interrumpentes, 
falvä ipforum debitä reverentis 
in præmiffis, ad deliberationem 
pe icam vocalem, per vota ver- 

alia , perperam , & inique, in- 
debitè , & injuftè procedentes 
dictas primas annatas nen effe dt. 
bitas, ipfafque tollendas foreom- 
nin , talirer , qualiter per fua 
vota , ut dicitür, declaraverunt, 
& concluferunt , quantum in eis 
eft, ac per vos D. Præfdentem, 
& per venerabilem Nationem 
p'ædiétam nituntur facere decla- 
rari , & concludi, nullà per prius 
provifione fai, feu feri ordi- 
natà per eos pro fuftentationefta- 
tüs Papæ, & DD. Cardinalium; 
licet, hoc , in deliberatione vo- 
torum hujufmodi fuit per mi- 
gnam & majorem partem didz 
Nationis diétum & deliberatum, 


.conclufum , & petitum, quod fi 


di&æ vacantiæ tollantur, provi- 
deatur ftatui prædi@orum DD. 
Papæ , &c Cardimalium , & quod 
fuper hoc dentur Deputati, & 
hoc fecerunt & faciunt in præju- 
dicium & enormem Izfionemho- 
noris , & ftatüs ordinis Elerica- 
lis, Dignitatis, & Status Papz» 
@& Cardinalium , & totius Ret- 
publicæ Ecclefafticæ. | 

Ex propter pic Johannes 
Ponceti,nominibus quibus es 
tam conjunétim, quam divi un » 


fentiens fe, & DD. fuos hbi 


du Concile de Conflance. 


adhærere volentes, in præmiflis , 
& per præmilla lælos , & grava- 
tos, timenfque per præinifla al. 
terum ex duobus evenire, & to- 
tius Ordinis Clericalis , cui in 
vilipendium reputatur , fi unus 
Clericus mendicare cogatur, fub. 
verfionem , aut confufionem , aut 
novi oneris, & gravioris fuper 
ip{o Clero impofitionem , volenf- 
que imitari Sanétos Patres , qui 
in Concilio Viennenfi fimiliter 
confiderante, quod Statui Papa- 
li non poterat meliüs, & leniüs 
provideri quam per didtas va- 
Cantias feu annatas , circa hanc 
materiam tam etiam tractatam , 
nihil, immutare voluerunt, ac 
ctiam timens ipfe Johannes ne 
per hujufmodi novitatem unio 
Ecclefiz impediatur , & graviora 
fequantur fcandala , cum inter 
D. Regem Romanorum , & Nun- 
cios Petri de Lunä, fuper modo 
convemtionis faciendæ, quæz jam 
pendet, fuit conventum & ordi- 
natum , quod pendente di&à con- 
ventione , nihil hinc inde fieret 
novitatis , maximè in illis quæ 
concernunt ftatum Papatüs , & 
Ecclelix Romanx : de autem 
quod hæc eft maxima novitas, 
per quam nimiùm præjudicatur, 
imd fubvertitur ftatus Ecclefix 
Romanz ; timens etiam ulterius 
per eos aggravari in futurum, 
tam per impoñtionem novorum 
Oncrum , quam ex caulis prædic- 
is, aut aliis quibufcumque, ab 
iphs DD. Epilcopis , corumque 
adhærentibus in præmiflis , ® & 
contr4 cos, & corum quemlibet, 


ab corum , & cujuflibet iplorum 


votis deliberationibus , & conclu- 


_#ionibus, & contra cas, & con- 


EE — 


433$ 
tra K. P. D. Præfidem f quod 
abfit, ad conclufionem procedat 
fic indeliberatè , ad corum peti. 
tionem , feu aliäs, nominibus 
te fupra in hiis fcriptis, ag 
acrum Generale Concilium, & 
ad Summum Pontificem futurgm, 
& ad fuam fanétam Scdem Apof- 
tolicam conjun@im provocat, & 
appellat, & Apoftolos petit inf- 
tanter , inftantius, & inftantifli, 
mè, & cum debitä inftantiâ per . 
vos di&tum D. Præfdentem di&æ' 
Nationis, vel alium, feu alios qui 
eos dare velit, & poflic, feu velint, 
& poflint, & fuper premiflis om- 
nibus & fingulis unà cum ref, 
ponfione , vel fine , prædiétus ap. 
pellans petite nominibus quibus 
fupra , hibi confici, & fieri inf- 
trumentum publicum , & inftyu- 
menta publica , unum & plura, 
got quot neccflarla fuerint, per 
Notarios diétæ Nationis, feu per 
eorum alterum, & cum protef- 
tatione corrigendi , minucndi, 
vel mutandi, prout fibi expedire 
videbitur. : 

Subfequenter verd , dieLunæ, 
quartà didti menfis Novembr. de 
mandato D. Præfidentis Nationis 
Gallicanæ præfatæ, in Refecto- 
rio Domus Fratrum Prædicato- 
rum, horäâ fecundà poft meridiem, 
fuit eadem Natio lemme cons 
gregata, fuitque propolitum per 
5. D tdentene se de 
aliqui Notabiles Deputati , ad 
curdum ad alias Nationes ut 
velint concurrere cum diâäà Na. 
tione Gallicanä, fuper conclufio. 
ne vacantiarum factä die Sabba. 
ti fecundä præf. menfis Noveme 
bris proximè gs m , & fuit con. 
clufum quod dentur Deputati, 
lili) 











4:36 | Preuves de la Nouvelle Hifhoire 


& fuerunt nominati, atque da- 
ti, videlicet DD. Epifcopi Ani- 
cienfis, & Sylvanectenfis, Petrus 
Abbas S. Maxentii, M. Urfinus 
Talevande , Pontius Simoneti Sa- 
cræ Theol. Profeflores, D. Ame- 
deus de Talaru, Decanus Lugd. 
& D. Archidiaconus Parvicalen- 
fis, & qui referant quidquid in 
aliis Nationibus repererint, & 
cum ipfis, proximäâ die Veneris, 
vel proxima die Lunæ fequenti. 

_ Et incontinenti M. Oliverius 
Guennet in Artibus, & Mecdici- 
nà Masgifter, & Petrus Negrau- 
di, Archidiaconus de Brianccio, 
in Ecclefñia Pictavienfi, litterz- 
rum Apoftoticarum Scriptor, non 
nullorum abfentium Procarato- 


‘res dixerant, & proteftati fue- 


runt, quod vacantiz quas reci- 
piunt præfati Epifcopi Archidià- 
coni, & alii omninà tollantur, 
aliâàs non confentiunt quod impo- 
natur enus , aliquod fuper Cle- 
ro inferiori , nec quod vacantiæ 
fupra contentæ, fupcr quibus vota 
audita fuerunt, tollantur , & de 
hoc petierunt inftrumentum. 

_ Adveniente verd di&à die Ve. 
neris, quæ fuit octava prædiéti 
menfis Novembris fuit dicta Na- 
tio Gallicana , de mandato D. 
Præfdentis cjufdem Nationis {o- 
lemniter congregata in loco præ- 
diéto , poft prandium , & D. Pa- 
trlarcha Præfdens præfatus pro- 
pofuit qualiter in ultimâ con- 
gregatione fuerant certi Deputati 
ad eundum ad alias Nationes fu- 
per faéto vacantiarum , & quod 

odie'debent facere eorum rela- 
tionem, & præfatus D. Epifco- 
LE Anicienfis , unus: &- primus 

6 Deputatis fuper hoc, fecit re- 


lationem de hiis quæ fuper didis 
vacantiis repererant, tam in Ita 
licà , quam Gerrmanicà , & An- 
licanà Nationibus, & in effetu 
ixie, & retulit, quod NatioIta- 
lica , in faéto dictarum vacantia- 
rum erat contraria , nec vult 
quod tollantur ; Natio verd Ger- 
manica. fuper eifdem vacantiis 
non deliberavit, & etiam dixit 
quod Natio Anglicana non deli- 
beravit adhuc Ces eifdem va: 
cantiis, fed habet fpem quod 
concordabunt. | 
Poft quæ M. Pontius Simoneti 
dixit, qualiter fuit hic pridie fac- 
ta & data in materià vacantia* 
run una appellatio , & quod vi- 
deatur, & fciatur quid continéts 
& cur fuit data. 2°. Sciatur qui 
fint, & quot fint opponentes, & 
fciantur caufæ fuarum oppolitio- 
num. 3°. Quod fciantur numerus 
& meritum votorum Auditorum, 
& Scriptorum, in præf. materià 
vacantiarum. 4°. Quod conclufo 
faper hoc facta redigatur in fcrip- 
tis , & tradatur in formä publici 
inftrumenti , &c. | 
: Die verd Dominicä , decimä 
ræf. menfis Novembris, diétà 
R atione poft prandium, in domo 
Prædicatorum , de mandato pref, 
D. Præfidentis congregatà ;» {u- 
pervenit M. Johannes de Scri- 
ne Procurator Fifcalis Sedis 
Apofñtolicæ , dicens quod à de- 
cem diebus circa, venit ad noti- 
tiam fuam, qued in iftà congre- 


gatione fuerunt aliqua faéta in 


prejudicium Sedis À ftolicz , 
&c. & propterea infra decer: 
dies exiftens, appellabat, & 2P” 

llavit ; prout in quèdam Cedu= 


1 in duobus foliis papyri def- 





du Concile de Conflance. 437 


£&riptä, quam exhibuit, contine- 
tur, & tradidit legendam, Apof- 
tolofque petiit fibi dari, & lecta 

uit in Congregatione prædi&tà, 
qua le&i, di&us M. Johannes de 
Scribanis repetiit Apoñtolos fibi 
fieri dari, & petiit de omnibus 
fibi ficri publicum, & publica 
inftrumehtum , & inftrumenta 
per nos Notarios diétæ Nationis, 
&  quofvis alios præfentes, &c 
quemlibet noftium:; & inconti- 
nenti Mag. Pontius Simoneti pe- 
tit copiam diétæ sites : 
& proteftatus fuic de injuriis & 
bærefbus ih eâ contentis. Etpræf. 
D. Præfidens, collatione faétä, 
& habita ad partem, cum DD. 
Prælatis, dixit mylta bona verba 
‘exhortatoria ad pacem, &c. Poltea 
refpondit diéto M. Johanni de 
Scribanis. 1°. Petiit copiam diétæ 
appellationis;2°.Copiam poteftatis 
fuz, & 3°. Refpondit quod DD. 
de Natione di&am appellationem 
videbunt , & fuper ea delibera- 
bunt, & poftea fibi refpondesi- 
tur,& ad refpondendum fibi, afli- 
gnavit ei diem quintam deci- 
mam proximè futuram, retento 
fibi termino juris, quem termi- 
num aliis in iftà materià appellan- 
tious aflignaverat, & affignare in- 
tendebat .Et idem M. Johannesde 
Scribanis Procurator petiit co- 
piam hujufmodi refponfonis. Te. 


ñor verd didtæ Cedulæ appella- 


tionis per præf. M. Johannem de 


Scribanis traditæ, ut præfertur, 


de verbo ad verbum fequitur, & 


eft talis, 


Coram vobis Reverendiff P P. 


DD. Præfidenmibus ; cæterifque . 


Prælatis , & aliis Nationis Galli- 
Canæ Conftanciæ congregatis pro 


Generali Concilio celebrando, 
ptæfentibus & perfonaliter confti- 
tutis appellando propofuit Johan- 
nes de Scribanis de Placentii, 
Procurator fifci Sedis Apoftolicz, 
& Curiz Romanæ fifci ejufdem 
Sedis,& Cameræ Apoftolicæ, fibi. 
que adhærentiuñ, & in hâc ma. 
terià adhærere volentium , & di- 
cit, duod licet dudüm, in qua- 
dim Congregatione venerabilis 
Nationis Gallicanx , in Domo 
Prædicatorum , de anno D. r4tç. 
folemniter celebratà, maturè di- 
geftum, & per diétam Nationem 
deliberatum & conclufum exti- 
terit, pro bono pacis & reforma- 
tionis Eccleftæ , ad hoc ut liberius 
fine turbatione quâcumque , om- 
nes & finguli de di&& Natione 
fua vota explicare valerent, fine 
indignatione cujufcumque, vide. 
Hicet quod quandocumque con 
tingeret aliquam materiam ar- 
duam in diétà Natione, & per 
diam Nationem.traétari , hue 
jufmodi talis materia per fcruti. 
nium fecretum de cætero tractare- 
tur , dando fingulorum vora cer- 
tis Fidelibus deputatis, qui , vo- 
tis ad invicem compenfatis, D. 
Præfidenti, qui, pro tempore fo- 
ret, præfente prædiétä inclità Na- 
tione referrent, & fai relatio- 
ne, in ejufmodi negotio conclu- 
deretur. Quæ Ordinatio, deffini- 
tio , feu ftatutum , in materia in- 
ventionis, & eletionis, viæ pa- 
cis  & unionis Ecclefñiæ, videli- 
cet vià ceflionis Papatus, & aliis 
arduis negoctiis tenta, & praéti- 
cata, & per diétam Nationem 'æ- 
liciter AT extiterit , fal- 
vis infra dicendis., Et licet etiam 
in hoc Sacro Generali Concilie 
lii ii) 








458 
Conftancienfi fuerit hactenus lau- 
dabiliter obfervatum, tentum, & 
practicatum , quod Venerabiles 
Deputati quatuor Nationum, tam 
per advifamenta aliorum DD. de 
Concilio, quam per fe ipfos, ma- 
terias in nr tionlbus Na- 
tionum proponendas eligerent , 
&c heu Deputati ad fingulas 
Nationes eafdem materias per 
tractandas deferrent, ut in cif- 
dem conclufonibus concurrerent, 
&c cafdem, in Seflione publicä def- 
finirent, Licetetiam Romanis Pon- 
tificibus, quibus imminct uni- 
verfalis Cura Religionis, omni 
jure fit fubvenicndum ab infe- 
rioribus Ecclefiis, quæ omnes à 
Romanä Eccleñä defcenderunt , 

ro fuftentatione ftatus eorum, 
& fupportatione onerum eis, pro 
univerfali regimine incumben- 
tium, & Reverendiff. PP. DD. 
Cardinalium , qui eifdem in Of- 
cio Coadjutoresexiftunt, ac etiam 
aliorum Officialium Romanæ Cu- 
tiæ, ipñ Romano Pontifici, & 
univerfo Orbi fervientium , cum 
etiam, in quibuflibet aliis re- 
bus publicis, Regiminibus, feu 
Regnis, aut Communitatibus hoc 
f{emper oblcrvatum fuerit, & ho- 
diè fervetur , quod iis qui infif- 
tuntRegimini rerum publicarum, 
de publicis providetur , undè pof- 
fint honeftè vivere ; cum etiam 
ipfi Rom. Pontifices,& DD. Car- 
dinales , & Officiales prædiéi, 
A Le C. CC-.annis, & Fe tem- 

us de quo memoria non exiftit, 
Re: prout ctiam de præfenti 
exiftant Sedes , & Atolohies Ca- 
meta, in pofleflione pacificà, & 
quietâ , Prælatorum inferiorum 
Ecclefiarum primd, & Conciliis 


Preuves dela Nouvelle Hifloire 


Generalibus pluribus interim com 
gregatis , fcientibus , & patient. 

us, & non contradicentibus, 
immÔ , pofiquam de hoc tra&a. 
runt , faltem tacitè approbanti- 
bus, percipiendi, & levandi fruc- 
tus , & communia fervitia, per 
omnes & fingulas Galliz Provin- 
cias , perfertim fub Dominio 
Chriftianifimi &  JIluftrifimi 
Francorum Regis exiftentes, pri 
mo anno vacationis Beneficiorum, 
annatas , feu Bencficiorum primè 
anno fuæ vacationis , fru&us, re- 


 ditus, & præfertim Beneñciorum 


autoritate Apoftolicà habitorum, 
ac major pars fuftentationis fla- 
tus Papalis, & fux Curiz in bu. 
jufmodi annatis feu vacantiis, & 
communibus fervitiis, quæ ide 
communia fervitia appellantur, 
quia pro fervitio, quod communi- 
tati, & Reïipublicæ, per Papam 
& Cardinales impenditur , {olvi. 
tur , dignofcuntur confiftere , ade 
qued ftatum fuum Papa non 

offet commodè fuftentare , fine 
Éujufinedi vacantiis, 8 commu 
nibus fervitiis, nifi aliunde fbi 
provideretur , attento præfertim, 
quod propter fchifma, , proh 
dolor ! in Dei Ecclefñà longo tem- 
pore viguit, & malam guberna- 
tionem Romanæ Ecclefiz Przl 
dentium, malitiamque temporuñ, 
& rabiem tyrannorum, patrimo 
nium Ecclefæ totaliter eft col. 
lapfum , & Camera Apoftolica 
funditus exinanita, nec videatut 
fibi, nomine quo fuprà , convé 
nientior modus, nec pauperibus 
Clericis minus onerofus, ad pro- 
videndum ftatui Pape, & Reve- 
rendiff. DD. Cardinalium, qui 
bus de bonis Eccleñæ , fecundut 





+ Du Concile de Conffance. 439 


Jura divina 8 humana provi- 
dendum exiftit, prout nec vifum 
fuit SS. PP. in Concilio Vien- 
nenfi, in copiofo numero con- 
gregatis , de hic materià trac- 
tantibus, qui circa hanc mate- 


riam nihil immutare voluerunt, 


confuetudinem &  privilegium 
prædiéta, per hoc faltem racitè 
approbantes, quod fint vacan- 
tiæ feu annatæ, moderatè tamen 
in quantitate , loco, & tempore 
folutionis earumdem, & prout 
dicitur , per Collegium di&orum 
RR. PP. DD. Cardinalium, jam 
eft oblatum, videlicer , quod, 
ficut audivit idem appellans , in 
fcriptis inter illos qui pro parte 
Nationum deputati {unt fuper re- 
formatione, quod communia fer- 
vitia Prælatorum non-poflint folvi 
ctiam à volentibus, ante annum, 
& quod fiat talis conftitutio quæ 
fervetur ex neceflitate, di a 
die habitæ poffelionis , in fine 
anni, folvatur medieras, & in 
fine alterius anni alia medietas, 
& fi pluries in anno vacaverint, 
non folvatur nifi femel, & quod 
Ecclefiæ vel Monafteria indebite 
taxitæ , debitè taxensur. 

Jtem, Spolia Prælatorum de- 
funétorum, & fruétus medii tem 
poris Ecclefiarum fivè Beneficio- 
rum vacantium, & Procurationes 
quz tatione vifitationis debentur; 
item decimæ per alias conftitu- 
tiones advifatas per Reformato- 
res prædictos funt fublatæ Pipæ, 
& Romanæ Sedi ; undè fi etiam 
tollantur annatæ prædi&æ, nihil 
dimittitur Papæ , & dictis RR. 
PP. DD. Cardinalibus, & fuz 
Curiæ, unde vivant, quod non 
cit aliud dicere, nifi ed vel non 


fint Papa, & Cardinales , nec Cu- 
ria, vel quod ferviant Reipubli- 
cæ totius Ecclefiæ, & cum vo- 
luerint prandere, vadant oftia- 
tim mendicando , quz res, fi benè 
intelligeretur , non: fuiflet pro- 
ceffum in eä , cum tantä levitate, 
nec proccderetur. 

Præmiflis tamen non obftanti. 
bus, nonnulli RR. PP. D D. 
Epifcopi, & nonnulli DD. Ab- 
bates, & alii eis adhærentes, 
nefcitur quo Spiritu duéti, nifi 
fortè quia eorum aliqui funt de- 
bitores diétarum annatatum, & 
volunt fe hoc modo liberare , non 
advertentes quod Sede vacante , 
nihil eft in præjudicium vacantis 
Ecclefiæ innovandum, & qued 
per innovationes hujufmodi de- 
primeretur ftatus Summi Pontifi- 
cis, à quo, poft Deum, ftatus 
omnium ve dependet; 
quod nihil aliud cft quam totum 
Écclefiafticum Ordinem confun- 
dere, & prorsüs extinguere, & 
adnihilare, fuper materià anna- 
tarum feu vacantiarum, in præ- 
di&ä Natione, adinftantiam præ- 
diétorum DD. Epifcoporum, & 
fibi adhærentium , ut creditur 
akiis Nationibus inconfultis de- 
du&à, volentefque & petentes 
hujufmodi materiam per fcruti- 
nium fecretum tratari, attentà 
ejus arduitate, juxta conftitu- 
tionem prædiétam ejufdem Natio- 
nis, non folum non exaudientes, 
immd non audire volentes, & 
quod pejus eft, per minas, terro- 
res, & allcgationes voluntatum- 
aliquorum Principum tempora- 
lium , quam plures ad fuam vo- 
luntatem trahentes , alios verd 
timore territos, ad non expri- 











440 ‘©  Preuves de la Nouvelle Hifhire 


mendum vota fua juxta ipforum 
confcientias inducentes , in præ- 
judicium libertatis GeneralisConf- 
tancienfis Concilii, vota etiam 
dicentium expediens fore Papæ & 


DD. Cardinalium ftatui provide... 


ri, expreflè interrumpentes, falva 
corum dcbità reverentiä , in præ- 
miflis perperam & iniquè, inde- 
bitè & injuftè procedentis, etiam 
ut verifimiliter creditur, præter 
confcientiam & confenfum Chrif- 
tianifämi Principis D.. Franco- 
rum Regis, & aliorum Princi- 
pum Dounus fuæ , quorum Præde- 


celfores Romanam Ecclefiam fe. 


pius in multis & magnis necefi- 
tatibus fublevarunt, & per confe- 
quens, non creditur eos nunc ad 
deftruétioncm ipfius Ecclefiæ, in- 
tendere, primas annatas Papæ non 
cle debitas ; ipfafque de præfen- 
ti, præterito, & futuro tollendas 
force omnind taliter ; qualiter per 
fua vota , ut dicitur, declarave- 
runt, & concluferunt quantüm 
in cis cft, nullà per prius provi- 
fione fa&tà , feu ordinatä per eos, 
pro fuftentatione Papx , & DD. 
Cardinalium, Jicet hoc fuerit, 
per magnam partem dié&tæ Natio- 
nis deliberatum, conclufum, & 
petitum ; immd, quod videtur 

rorsus in humanum, nulli de 
bac re fatà mentione vel requif- 
tioncRR. PP, DD. Cd. 
& iplorum Sacro Collezio, ad 
quod de jure, & antiquâ, & 
diutifiimè per tempus cujus con. 
trarii non eft memoria , obferva- 
à confuctudine pertinuit & {pec. 
tavit, pertinet, & fpectat pro- 
reétio Romanæ & Apoftolicæ Se- 
dis, câ vacante, & fimiliter ip- 
lus A poftolicæ Cameræ. Qui etiam 


Eee de men ee ee RM mn ee à 


DD. Cardinales hic erant & funt 
caufa unionis in Dei Ecclefä pro. 
curandæ, & hoc feceruntin præ, 
judicium , & enormem læfionem 
honoris & ftatüs Ordinis Cleri- 
calis, ab excellentiä dignitatis 
& ftatus Papæ, & DD. Cardi- 
nalium poft Deum, ut præmitti- 
tur dependentium. Immo etiam, 
ut dicitur, nituntur aflerere Si- 
moniacum fuifle , & efle, easin 
præteritum folvifle , vel hodié 
{olvere ; non advertentes quod per 
hoc videntur dimnare totum Ecr 
clefiæ Îtatum ; à multis annorum 
centenariis, & Concilia etiam Ge- 
ncralia, quæ præd. temporibus 
facta funt, quorum temporibus 
prædiétæ annatæ, feu communs 
fervitia fucrunt abomnibus Chrif- 
tianis, & gnaximg Clericis, & 
Prælatis recepta & obfervata, fine 
ullà contradictione, Non adver- 
tentes ctiam quod iftud munus, ‘Eu 
onus annatarum , feu communium 
fervitiorum , eft impoñtum Eccle 
fiis, non perfonis ; ita quod ctiam 
fi promotus , qui debet annatam ; 
transferatur , tamen onus non Îc- 
quitur eum, f{cd Ecclefñiam; & 
Succeflor & Ecclefia tremanent 
obligati, undè nullus refpectus 
habctur ad perfonam, {ed ad Ec- 
clefiam, & ficnon TL undè 
dici poffit, quod ipfe promotus, 
qui in effectu , ad nihil fe obliga- 
vit, pollit dici Simonigm com- 

mifi Ce 
Ea propter præd. Johannes de 
Scribinis, Procurator diéti fifcis 
& Scdis Apoftol. nomine quo fu- 
prà, & fibiin hac parte adhæït- 
re volentium, fentiens fe ,; nomine 
ræf. in præmiflis, & per pr£mre 
a l&fum, &c gravatum, HMETT 
que 








du Concile de Confiance: 441 


que per præmiffa alterum de duo- 

s evenire, vel totius Chriftia- 
nitatis, præfertim Ordinis Cle- 
ricalis, cuiin vilipendium repu- 


tacur , fi unus Clericus minimus- 


mendicare cogatur, fuper verfio- 
nem, & confufionem, aut novi 
oneris, & gravioris ipfñ Clero 
impofitionis, acetiamtimensne, 
É hujufmodi novitatem unio 

cclefiæ impediatur, cum in con- 
ventionibus inter Serenifl. Prin- 
cipem D. Regem Romanorum, 
& Nuncios D. Petri de Lunä, 


fuper modo conventionis fiendæ : 


quæ jam pendet, fuit conventum, 
& ordinatum, quod pendente iftâ 
conventione, nihil hinc inde fie- 
ret novitatis: Conftat autem quod 
hæc cit maxima novitas, per quam 
nimium præjudicatur, immd pe- 
nè fubvertitur ftatus Ecclefiæ Ro- 
manæ, necnon timens per cos 
ulterius aggravi in futurum, ab 
ipfis DD. Epifcopis, & Abbati- 
bus, eorumque adhærentibus in 
præmiffis, & contra cos, & eo- 
rum quemlibet, ab eorum votis, 
deliberationibus & conclufioni- 
bus hujufmodi, & contra eas, & 
contra R. P. D. Præfidentem , & 
ab omni alio gravamine , quod ex 
prædiétis ol & elici poteft, 
& ad app.llandum fuffciat , no- 
mine quo fuprain his fcriptis, 
ad Sanétam Sedem Apoftolicam , 
8&c ad Summum Pontifcem provo- 
cat, & appellat, & Apoftolos 
petit, inftanter, inftantids, & 
inftantiflimè , & cum debiti inf- 
tantià , per vos di&tum D. Præ- 
fidentem di&æ Nationis, &alium, 
feu alios, qui cos dare velic & 

Mit, feu velint & poflint, & 


gulis , unà cum veftra rcfpontic. 
ne, vel fine, prediétus appellans 
petit fibi nomine quo fupra fieri 
& confici unum & plura publicum 
inftrumentum & inftrumenta , & 
tot quot fucrint necelfaria. 

: Poftmodum die Martis duode- 
cimà diti menfis Novembris, in 
Domo Prædicat. in loco confue- 
to, fuit poft prandium , de man- 
dato diéti D. Præfdentis, præ- 
fata Natio congregata, & propo- 
fuit in ipsà Congregatione præf. 
D. Præfdens, continuando mate_ 
riam vacantiatrum, & narravit de 
appcllatione interpoñtà per Pro- 
curatorem Fifcalem, videlicet M. 
Johann. de Scribanis, & etiam 
per M.Johannem Ponceti, & alios, 
nomine DD. Cardinalium, & 
quiliter afligmita fuit dies ad 
re‘pondend. didis appellantibus, 
Sideliéer 15. computando à prima 
appellatione, per Procuratorem 
Filcalem, videlicet M. Johan- 
nem de Scribanis interpofitä, & 
conclufit, quod dentur Deputati 
qui videant diétas appellationes, 
videlicet appellationem prim per 
M. Johinn. Ponceti traditam, 
2°. Appcilationem per ditum M. 
Johann. de Scribanis datam, qua- 
rum tenores fuperiüs funt defcrip- 
ti, necnon appellationem fecun- 
dù per diétum M. Johann. Pon- 
ceti interpoftam, & appellatio- 
nem per alios, videlicet per D. 
Johann. de Reate Decrctorum 
Do&orem , & M. Johannem 
Nicolai Sacri Collegii Procura« 
torcs , nomine dictorum DD. 
Cardinalium, diétique Deputati 
videant & advifent di&as a pel- 
lationes , & modum  endendi 


uper præmiflis omnibus , & fin. { diétis appellantibus À referant 








442 
in congregati: ne diétæ Nationis, 
ante diem aflignatam, ut eifdem 
appellintibus debitè valear re 
ponderi. | 

Poft hæc fupervenerunt plu- 
res DD. Prælati, ac Dodores, & 
Magiftri, ex parte diétarum Na- 
Uonum, videlicet Germanicæ, 
& Angli:anæ & M. Job, Na- 
tionis Germañnicæ*, nomine om- 
Dium, propofuit & narravit mate- 
riam didtarum vacantiirum , & 
difcordias inde ortas, &'de geftis 
per ipfas Nationes, & poft multa 
eleg:nter di&a, rogando conclu- 
fit, quod diéta Natio Gallicana 
deputaret aliquos certos Notabi- 
les Viros, ficut alix Nationes fece- 

runt , qui videant & examinent 
_M:teriam ditarum vacantiarum, 
& ceilent omnes appellationes & 
D. Pitriarcha Præfidens regra- 
tiatus fuit eifdcm pro parte Na. 
üonis , & dixit quod fuper pro- 
poñtis per diétum M. Job, dicta 
Natio tes bn & dcputabun- 
tur certi fuper petitis, & fic 
recefferunr. 

Poftea fuit pofitum in delibe- 
ratione , Juper petitis per præ- 
diétos, & auditis rationibus fin- 
gulorum , fuit conclufum , quod 
eligantur quatuor, & D. Præfid. 
Gt unusdeillis quatuor , & quod 
ip{e nominct alios tres > qui vi- 
dcant cum Deputatis aliarum Na- 
tionum matcriam fupra didtam, 
& non habeant poteftatem nifi 
pro primi conventione cum aliis 
Deputatis aliarum Nationum, vi- 
dilicet ad tractandum . audien- 
dum, & referendum duntaxat, 
& relatione eorum auditi fi vi 
deatur, alii Deputati addentur, 
vel deputabuntur ; & inçontinen- 


Preuves de l8 Nouvelle Hifhire 


u præf. D. Præfidens ; habit de 
liberatione cum certis Prælatis, 
& aliis, idem D. Præfidens no- 
minavit alios tres, videlicet Vaus 


renfem , & Silvanect. Epifcopos, 


& M. Jordinem Morini Am- 
bafciatorem præf. D. N. Franco. 
rum Regis, Sacr. Theol, Pro- 


_feflorem, quibus nominatis pla- 


cuit Nationi. Tenores ver dic- 
tarum duarum appéllationum, 
per præfatos M. Johann. Ponce. 
ti 2% Et DD. Johann. de Reare, 
& M. Johann. Nicolai interpe. 
fitarum , de quibus fupra fit men- 
tio , de verbo ad verbum fequun- 
ur, & funttales, & primo fe. 
uitut tenor appcllationis fecun- 
æ præf. M. Johannis Ponceti, 
Non recedendo ab oppofitione, 
& appellationc nuper per Johann. 
Ponceti Licentiatum in Decre- 
tis, Canonicum Bifuntinenfem, 
& Reétorem Parochial. Eccleliz 
de Ornaus Bifuntin. Diocæf. ac 
Sacri Collegii RR. PP. DD. $. 
R. E. Cardinal. Clericum, Pro- 
Curatoremque plurium DD. Ec. 
clcfiafticorum, in dida opp:f- 
tione feu appellatione Nominato- 
rum, fuo proprio, & DD. fuo- 
rum, & aliorum cæterorum fibi 
in hâc materià adhærere volen- 
tium fai & interpolità , in vene- 
rabili Natione Gallicanä, à qui 
bufdam D D. Prælatis, & aliis 
fequentibus, nitentibus fanctam 
Sedem & Apoftolicam Cameram, 
& Sacrum Collegium diétorum 
DD. Cardinalium S. KR. E. Juri- 
bus & poffeflionibus antiquiss 
præfertim vacantiis feu primis 
annatis Dignitatum & Beneñcio- 
rum vacantium, tanto Re 
per cos pacificè poilefls, qua 





Du Concile de Conflance. 44; 


de initio hominum memoria. non 
exiftit, fpoliare, & à quibufdim 
deliberationibus & prætenfis con- 
clufionibus fuper illà materiâ fac- 
tis,imÔ veriüs extorfis, polfct 
contra Præf. Johannis, & plu- 


rium-aliorum oppoñitiones, feu 


appellationes, fed potius eis in- 
hærendo , & attentatas declaran- 
do, illas per iflam , & iftam per 
illas lead. ac nullitatis, 
iniquitatis, & injuftitiæ ipfarum. 
prætenfarum deliberationum de- 
clarando, dicit & aflerit quæ {c- 
quuntur. | 
_Primd, quod procefflum fuit 
ad diam deliberationem præ- 
ter & contra Ordinationcs & ob- 
fervantias hujus Sacri Concilii, 
& Nationum in co exiftentium , 
præfertim di&æ Venerabilis Na- 
tionis , & fpecialiter contra Or- 
dinationes quibus cavetur , quod 
aulla matcria ponatur in delibe- 
ratione , ali:ujus Nationis {cor- 
fum , doncc priüs fuerit advifata 
inter DD. Generales Deputatos 
ipfarum Nationum fimul Con- 
gregatos, & inter eos delibera- 
tum , an bit repellenda , vel diffe- 
renda , aut quando in delibera- 
tone iplarum Nationum fit po- 
nenda. | | 
Ttem , Quia quando aliqua ma- 
teria, ut pæmittitur, debct po- 
ni in deliberatione, hoc fieri de- 
bet per D. tunc Præfidentem: in: 
Natione , & non per quemcum- 
que alium, cujufcumque gradus. 
el flatus exifhat. | 
Tien; Quod nullus cujufcum- 
ue gradus vel ftatus exiftat , pof… 
À vel debeat aliquid ie 
in diéti Nacione, nifi folus Præ- 
fidens debité per .majorem parteiq 





diétæ Nationis cl@us, quorum 
Omntum contrarium hic exiftit 
obiervatum ; nam contemto D. 
Præfidente di@&æ Natiônis, ac 
etiam contemtis DD. Generalib. 
Deputatis & aliis Nationibus, D 
Patriarcha Conftantinop. primd 
didtim materiam pofuit in deli- 
beratione, & poftea M. Pontius 
Simoncti , nullà fretus autoritate 
vel poteftate, nifi ficut unus alius 
de aliis Magiftris, pofuit eam fc- 
cundd in dulibcratione, & ad 
clamores iplus, & quorumd:m 
aliorum fuit nulliter, & taliter 
qualiter diéta deliberatio faéta, 
& materia fine Præfidente con- 
clufa in Congregatione immedia- 
tè Præfidenti D. Epifcopo To- 
lonenfi loco R. P. D. Patriarchæ 
Antiocheni Præfidentis in dicta 
N:tione, per profequentes iftam 
matcriam, contra eumdem D. 
Patriarchim Antiochenum fuit 
fadta magna murmuratio , impo- 
nendo fibi quod diflimulabat, & 
fcienter differebat nées in 
ifta materia, & tandem tunc re, 
vocaverunt eum à didtà Præfiden- 
ti, & petcbant quod conclude- 
retur pcr diétum D. Toloncn- 
fem; & ipfe noluit çconcludere, 
{ed refpondit eis, quod poftqu. m 
revocaverant à Præfidentià dic- 
tum D. Patriarcham Antioche- 
num , loco cujus venerat ipfc D. 
Tolonenfis, nullam habebat po- 
teftatem concludendi, & fic re- 
ceflit. MN 

Et nihilominus in Congrcg« 
tione”"fequenti, vidclicet die {c 
cunda Novembris, poftquam dic- 
tus D. Patriarcha Antiochenus. 
gratiosè propofuiflet in diéta Na 
tiong aliquas excufationes, excu+ 

| KKkK ij 





2 
444 
ando fe à di&tä Præfdentià, & 
ogindo be cligeretur quem 
_ligere vellent præfati profequen- 
cs diétim materiam vacantiarutm 
contra Sedem Apoftolicam, & 
diétum Collegium , propter ni- 
miam & inordinatam affeétio- 
nem, falvâ corum revcrentià, 
quam hab:bant ad jillim mate- 
riam, non expecttaverunt , nec 
permiferunt quod eligeretur ali- 
quis Præfidens, fed priùs per ch 
mores & impreflionem on 
concludi ficut voluerunt, & ali- 
ter quam effet per majorem par- 
tem deliberaram , & Pébnodi re 
ctiam pluribus clamoribus inter 
pofitis , elegerunt in Præfidentem 
D. Patriarcham Antiochenum , 
& ic clarè patet quod quando 
ipfe conclufit, jam non erat Præ- 
dens , quia in Congregatione 
pe ut prædiétum eft, 
uerat revocatus, & poft diétam 
conclufionem fuit eletus. 
Ulteriùs dicit, quod licet per 
majorem & faniorem partem dic- 
tæ V. Nationis fuiflet aliter de- 
liberatum, videlicet per aliquos, 
quod præditæ vacantiz fimul tol_ 
lerentur, &. provideretur, & quod 
darentur Deputati Notabiles Viri 
non pañlionati in hâc materia, qui 
eum aliis Nationibus priüs trac- 
tarent & advifarent, quomodo 
ifla materia eflet tratanda, ad 
honorem & utilitatem Rom. Ec- 
clefiæ, cæterarum Eccleiarum & 
totius Cleri & per alios, quod 
ifta materia differetur, nihilomi- 
nüs prædicti hanc materiam pro- 
fequentes, ut præmittitur, pro- 
curatrunt per magnos clamores 
fuos » poft oppofitionem feu pro- 
Y9Cationcm prædiéti Jobannis ape 


\ 


Preuvts de le Nouvele Hifhoire i 


pellantis, & nonnullorum alie 
rum, concludi quod di&z vacan. 
tiæ tollerentur : poftea non afi- 
gnando aliquem terminum, nec 
tunc ordinando de Deputatis fu- 
per alià provifione. 

Item , Dicit quod in arduis ma- 
teriis, quando eft difcordia inter 
Patres, debent audiri omnes quos 
tangit , & quorum intereft, & 
fi D di opponentes , ante- 
quam concludatur, debent ka 
minari caufæ fuarum oppofitio- 
num, quæ hic non funt obiervate, 
nam licet ip{e Johannes, & mul- 
ti alii parti effent dicere & afli- 
gnare caufas fuarum oppolitio- 
num, fuis & DD. fuorum, quo: 
rum funt Procuratores, nomini- 
bus, non tamen fuerunt exaudi- 


ti, {ed fuerunt impediti dicere 


vota fua, per clamores, & ter- 
rores illatos patenter, & fecretd 
per diétos materiam profequen- 
tes, qui infercbant minas de Pro. 


_ curando damna contradicentibus 


fuæ opinioni , & de procedendo 
contra ipfos , dicentes quod con- 
trarium facere eflet contra corunt 
inftructiones, cum tamen co modo 
quo dicunt, contineatur in fuis 
inftru&ionibus, prout referunt, & 
afferunt multi qui viderunt cas: 
Jrem, Dicit quod diù ante- 
quam de hâc materia vacantli- 
rum traaretur, DD. Cardini- 
les fpontè & gratiosè, etlam n01 
requifiti, DD. per faerum Con- 
cilium Depuratis fuper reforma- 
tionibus nn pa quod diàæ 
vacantie moderaremtur, & Ec- 
clefiæ nimis taxatæ, reduceren- 
tur ad debitam taxam, & sh 
retur de temporibus & modis {0- 
Jutionym faciendarym-, U6 


pes 


.* du Concile de Covflance. 44$ 


Eccleliæ non effent nimis grava- 
tæ vel oneratæ , & nullus habe- 
ret caufam conquerendi, nec opor- 
teret imponere nova onera fu- 
per Ecclefiis : quâ oblatione pe- 
nitàs contemtä, prædiétam hanc 
fublationcm vacantiarunt profe- 
nee ad prædiétam conclu- 
ionern , ut præmittitur , de facto 
procellerunt , fic volentes feipfos ; 
ut dicitur liserare, & dicentes 
quod aliter benè provideretur Ec- 
clcfiæ Romanæ, quod ficri non 
poffet , nifi imponendo nova onc- 
ra fuper minoribus benefñciis , ad 
quod dicti hanc materiam profe- 
quentes tendere videntur , & per 
quod totus Clerus nimium grava- 
retur , & fequeretur in exaétio- 
nibus nimiaoppreflio fubditorum, 
ex quibus cuufis apparet, femper 
Joquendo cum debitâ reverentiä, 
diétim conclufionem fuille fic- 
tam per clamores inordinatos, 
nulliter , indebitè, per impreflio- 
nem, & contra juititiam , & ctiam 
contra conventiones habitis cum 
D. Rege Romanorum, & Nun- 
ciis Petri de Lunäâ , videlicet, 
quod pendente tractatu feu con- 
ventione, quæ nunc pendet, fuper 
facto profequendz unionis, nihil 
innovaretur , in iis maximè quæ 
concernere poflent ftatum Papæ, 
&. Ecclefiæ Romanæ. Ifta eft 
enim tanta novitas , quod poflet 
impedire , vel faltem differre dic- 
tam unionem , propter contradic- 
tiones , & difcordias. 

Ea propter diétus Johannes vi- 
dens prædiétos DD. fuos, feip- 
fum , & fibi in häc parte adhæ- 
rere volentes, & ftatum Eccle- 


fæ Romanæ, & totius Cleri læ- 


Ls, gravatos. & perturbatos ex 


+ 


| caufis prædiétis, timenfque ulte. 


rius aggravari per impofitionene 
novorum onerum fuper Ecclefis 
fuis , & fibi fubditis , nominibus 
quibus fupra, provocat & ap- 
pellat in hiis fcriptis conjunétim, 
ad facrum Generale Concilium & 
futurum Summum Pontificem : 
& Apoftolos petit inftanter , inf- 
tantius, & inftantiflimè , & cum 
debitä inftantia, per D. Præfiden- 
tem dix Nationis, & alium 
feu aligs , qui eos dare velir & 
pofit feu velint & poffint, fu- 
per oœnibus & inaulis præmif- 
fis , unà cum veftrà refponfone, 
vel fin, prædictus appcllans pe- 
tit nominibus quibus fupra , fibi 
confici & fieri inftrumentum pu 
blicum, & inftrumenta publica, 
unum pur , & tot quot fue- 
tint neceflaria, & cum protefta- 
tione côrrigendi , addendi , vel 
diminuendi , prout vidcbitur ex- 
pedire. | 
. Alterius verd appellationis Ce- 
dula per D. Johannem de Rea= 
te, & M. Johannem Nicolai fu- 
pradiétos, datæ , & interpolitæ 
tenor fequitur in hunc modum. 
Coram vobisRRKR. PP. DD. Præ- 
fidente , caterifque Prælatis & 
aliis Nationis Gallicanæ Conftan- 
ciæ congregatis ,; ac coram ipsà 
Natione pro Gencrali Concilio 
celebrando', præfentes, & per- 
fonaliter, Johannes de Reate De. 
cretorum Doétorum , & Johan. 
Nicolai Tullenfis ac Virdunenfis 
Ecclefiarum Canonicus, Procu- 
ratores Sacri Collegii RR. PP. 
DD. S. KR. E. Cardinalium conf. - 


tituti, appellando proponunt no- 


mine S. R. Ecclef. & Sacri Col- 
leoii prædiétorum, & omnjum: . 








446 
huic: appellationi adhærere vo- 
lentium , & dicunt quod licet 
Romanis Pontificibus , quibus 
imminet univerfilis Cura Regi- 
minis, omni Jure fit fubvenien- 
dum ab inferioribus Eccleñis, 

uæ omnes à Romanä Ecclelià 
do. > pro fuftentatione 
.flatüs eorum, & fupporratione 
onerum iis pro univerfali Reyi- 
mine jan ee >» & RR.PP. 
DD. Cardinalium qui eifdem in 
oMcio Coadjutores exiftunt, ac 
etiam aliorum Offcialium Ro= 
manæ Curiæ, ipfi Romano Pon- 
tifici, & univerfo orbi fervien- 
tium , ficut Ecclefiarum afiarum 
Pontificibus , per alias infcriores, 
ctiam exordinatione Lateran.Con- 
cilii providendum eft ; cum etiam, 
ên quibuflibet aliis rebus publi- 
cis Repiminibus, feu Regnis, 
aut communitatibus hoc feinper 
obfervatum fuerit & hodie Fe 
vetur, quod illis qui infiftune 
Regimini rerum pub icarum, de 
publico provideatur ; cum criam 
spl Roman. Pontifices, & DD. 

ardinales, ac Officialgs prædics 
tis, à L.c. cc. annis & ultra 
tcmpus de quo memoria non 
exifiit | fecerunt , prout ctiam 
de ee exiftunt Scdes , & 
Apoftolica Camera , in polfcffione 
pacificà , & quietä Prælatis infe- 
riorumn Ecchfiarèn » imd & 
Conciliis Generalibus pluribus 
interim Congregatis fcientibus, 
patientibus, & non contradicen- 
tibus, im oftquam de hoctrac- 
taverunt , faltem tacitè approban- 
tibus, percipiendi & levandi an- 
MACAS, Vacantias | communia fer- 
Vitia ; per omnes &afingulas Pro 
VIAGIA4 Chriflianitatis, & major 


Preuves de l# Nouvelle Hifoire 


pars fuftentationis ftatüs Papalis, 
| & fu Curix, in huju'm: anna- 
| tis feu vacantiis, & communi- 

bus fervitiis, quæ ided commu. 

-nia fervitia appellantur, quia pro- 

fervitio à communitati & 

Reipublicæ , quod per Papam &. 

Cardinales impenditur , folvun- 
tur , dignofcatur confiftere ; aded. 

uod ftatum fuum Papa & Car- 
dinales non poflent commodè fuf- 
tentare , fine hujufm. vacantiis, 
&c communibus fervitiis , attento. 
præfcrtim , quod propter fchif. 
ma , quod, proh dolor! in Dei 
Ecclefà longo tempore viguit, 
malitiamque temporis, & rabiem 
tyrannorum, patrimonium Eccle- 
fiæ totaliter eft collapfum, & Ca- 
mera Apofñt. funditüs exinanita, 
nec videatur prædiéis appellan- 
tibus, nomine quo fupra , conve- 
nientior modus , & univer{o Cle. 
ro minüs oncrofus, ad providen- 
dum ftatui Papæ, & RR. PP. 
DD. Cardinalium, quibus de bo- 
nis Ecclefiæ fecundüm Jura Di- 
vina & humana , & confuetudi- 
nem præfcripram providendum 
exiftat, prout nec vifum fuit Pa- 
tribus in Concilio Viennenh, in 
copiofo numero congregatis, dé 
hac materià traétantibus, qui 
circa hanc materiam nibil immu- 
tare voluerunt, confuctudinem 
& privilegium prædicta per hoc 
faltem tacirè approbantes , quod 
fint vacantiæ, communia fervi- 
tia , feu annatæ, moderaté tamets 
in quantitate, loco , & remporc 
folutionis earumdem , & prout 
per Collegium dictorum DD. 
Cardinakium jam eft oblacum tn 
fcriptis inter. illos qui pro parte 
Natiopum Deputati func fupca 


\L 


Ve 7 


an St 





* du Concile de Confiance 447 


ttformatione , videlicet quod 


<ommunia fervitia Prælatorum , 


‘non poffint folvi etiam à volenti- 


bus, ante annum , & quod fiat 
talis conftitutio, quæ fervetur ex 


 meccfitace, quod à ‘die habitæ 


poffeffionis , in fine anni, folva- 
tur medietas, & in fine alterius 
anni alia medietas, & fi plurics 
än gnno vacaverit, non folvatur 
nifi femel , & quod Ecclefiz vel 
monafteria indebità taxata , de- 
bitè taxentur , attento præfertim 
quod fpolia defunétorum Præla- 
rorum, & fruétus medii tempo- 
ris Ecclefiarum five beneficiorum 
vacantium, & procurationes quæ 
rationc vifitationis, item deci- 
mæ, per alias Conftitutionés ad- 
vifatas per Reformatores prædic- 
tos funt fublatæ Papæ, & Ro- 
manæ Sedi : unde fi etiam tollan- 
tut annatæ prædid&z, nihil di- 
mittetur Papæz, & RR. PP. DD. 
Card. & fuæ Curiæe, undè vi- 
Vant, quod non eft aliud dicere, 
nifi quod vel non fit Papa , & 
Cardinales, nec Curia, vel quod 
{ctviant Reipublicæ totius Eccle. 
fix , & non habeant undè va- 
lcant fuftentari ; quæres , fi bene 
intelligeretur , non fuiflec pro- 
ccllum in eâ cum tantà levitate 
nec procederetur. 

Præmiflis tamen nonobftanti- 
bus, nonnulli RR. PP. DD. 
Epifcopi, & nonnulli DD. #.b- 

es ; RON Cutantes juramentum 
per cos, in corum promotione, 
eidem Rom. Ecclefiz præfti- 
tum , & alii eis adhærentes, nef. 
Citur quo Spiritu du&i, nifi for- 
fé, Quia corum aliqui funt debito- 
tes diétirum annatarum, & vo- 
lunt {e hoc modo liberare ) jura- 


ss à 


_ 


menta etiam pet cos præftita in 


Camerà Apoft. parvi pendentes, 
non advertentes quod Sede va- 
cante nihil eft in præjudicium 
Ecclefiæ vacantis innovandum, 
& quod per innovationem hu- 
jufm. deprimeretur ftatus Summi 


Pontificis ,-quod nihil aliud eft 


quam totum Ordinem Ecclefiafti- 
cum confundere, & prorfus ex- . 
tinguere ; & adnihilare, fuper 
m:terià anfatarum , & vacantia- 
rum in prædi@à Natione, adinf- 


tantiam prad. DD. Epifcoporum, 


& fibi adhærentium , ut creditur 
aliis Nationibus. inconfultis de- 
duéta per minas terrores, & al- 
lcgationes voluntatum  aliquot 


Principum temporalium , quam- 


plures ad fuam voluntatem tra 
hentes , alios verd timore terri- 
tos , ad non exprimenda votafua, 
juxta ipforum confcicntias indu- 
centes, in præjudicium liberta- 
tis Generalis Conftancienfis Con 
cilii ; vota etiam dicentium ex- 
pediens fore Papæ, & DD. Car- 
dinalium ftatui provideri , ex- 
prefsè interrumpentes , falvä ip- 


{forum debitä reverentià in præ- 


miflis, perperäm, & iniquè , in- 
debitè, & injuftè proccdentes, 
ctiam , ut verifimiliter creditur , 
præter confcientiam & confen- 
fum Chriftianiff. Principis D. 
Regis Francorum , & aliorum 
Principum Domus {uz, qui, & 
quorum prædeceflores Romanam 
ÆÉcclefiam fæpiûs in multis & ma 
gnis neccffitatibus fublevaverunt, 
& per confequens non creditur 
eos nunc ad deftructioncm ipfius 
Ecclefæ, præfertim. vacantis, & 
plurimum flic intenderc, pri= 
mas annatas Papæ von elle debi- 





448 
‘tas , ipfafque de præterito, præ. 
fénti , 8 futuro tollendas fore 
omnind , taliter qualiter per fua 
vota ut creditur, declaraverunt 
.& concluferunt, quantum in eis 
eft , & poftea hiis non contenti, 
alias Nationes hujus facri Conci- 
li, pro fimili conclufione facien- 
dâ , totis viribus follicitaverunt, 
nullà pro prius provifione faétà, 
feu ordinatä per eos , pro fuften- 
tatione Papæ , & diétorum DD. 
Cardin. imo , quod videtur pror- 
sùs in humanum , null alià de 
hâc re fa@à mentione , vel requi- 
fitione RR. PP. DD. Cardinali- 
bus, & ipforum Sacro Collegio 
ad quod ; de Jure, & antiquâ 
confuetudine, per tempus cujus 
Contrarii non À memoria obfer- 
vatà confuetudine pertinuit & 
fpetavit, pertinet & fpetat de- 
Énfo Romanæz & Apoñol. Sedis 
eà vacante; qui etiam DD. Car- 
dinales hic erant , & funt caufa 
unionis in Dei Ecclefià procuran- 
dæ, & hæc fuerunt in præjudi- 
cium & enormem læfionem ho- 
noris & ftatüs Ordinis Clericalis; 
im etiam, ut dicitur, non ve- 
rentur afferere fimoniacum fuifle 
& elle, cas in præteritum folviffe, 
vel hodie folvere ; non adverten- 
tes quod per hæc videntur dam- 
nare totum Ecclefiifticum flatum, 
à multis annorum Centenariis, 
& Concilia etiam Generalia , quæ 
præditis temporibus fa&ta funt, 
præd. annatæ, feu communia fer- 
vitia fuerunt ab univerfo Clero 
recepta , & obfervata fine ullä con- 
tradictione. - 
Ea propter Procuratores præd. 
fentientes fe nominibus quibus fue 
pra lælos, timcpçefque per præe 


Preuves de la Nouvelle Hifloire 


miffa alterum de duobus evenire; 
vel totius Chriftianitatis præfer 
tim Ordinis Clericalis, cui in vi- 
lipendium reputatur , fi etiam 
unus minimus Clericus mendica- 
re cogatur”, fubverfonem , aut 
confufionem , aut novi oneris, 


etiam gravioris ipf Clero impc- 


fitionem , ac etiam timientes ne 
per hujufmodi novitatém ynio 
EÉcclefiz impediatur, cum in on. 
ventionibus inter Sereniff. Prin- 
cipem D. Regem Romanorum, 
& nuncios D. Petri de Lunä fu- 
per modo conventionis faciendz, 
quæ jam pendet, fuit conventum 
& ordinatum, quod pendente iftà 
Conventione , nihil hinc inde fe- 
ret novitatis, Conftat autem quod 
hæc- et maxima novitas , per 
quam nimium præjudicaretur, 


“inô penè fubverteretur ftatus Ro- 


manæ Ecclefiz ; necnon timentes 
per eos ulteriùs aggravari in fu- 
turum , ab ipfs DD. Præfidente; 


 Epifcopis , & Abbatibus eorum- 


Le adhærentibus in præmiflis, 
ab ipsâ Natione, nomine quo 
fupra , in hiis {criptis ad S. gc- 
dem Apofñtolicam , & 2d Sum- 
mum Pontif, futurum, cum Cone 
cilio , fi congregatum reperietur, 
tempore quo hujufm. appellatio- 
nis per ipfos profequutio fit, 
alioquin fine Concilio, ee 
& appellant, & À poftolos petunt 
inftanter, inftantius, & inftan- 
tifimè, & cum debità inftantià, 
per vos diétum D. Præfdentem 
di&æ Nationis, & alium feu 
alios qui eos dare velit, & pof- 
fit, velint, & poffint , & fuper 
præmiflis omnibus & fingulis unà 
cum veftrà À , velfinc, 


prædicti appellantes , ne 


fu 7 


TE 





Du Concile de Conflance. 449 


fupra petunt fibi fieri, & confi- 
ci unum & plura, publicum & 
ee inftrumenta, & tot quot 
uerint necefliria | falvo 1 
corrigendi, &cc. & proteftantur. 
Rursüm die Veneris 22. di&i 
menfis Novembris , in Domo 
Prædicator. poft prandium fuit 
diéta Natio-de mandato diéi D. 
Præfidentis congregata , in qua 
Congregatione Præf. D. Epitco- 
pus Anicicnfis propoluit de fat 
annatarum feu vacantiarum, de 
quibus fupra fit mentio, & nar- 
ravit appellationces propter dic- 
tam mMateriam vacantiarum intet- 
pofitas | & aliafacta, & indefe- 
quuta, & petiit in Congregatio- 
ne prælida , quod intermino per 
præf. D. Præfdentem appellan- 
tibus aflignato, dentur À poftoli, 
&c Le DD. Deputati ad vifi- 
fandum & videndum dictas ap- 
pcllationes |, & ad advifandum 
ST A fiendam dicis ap- 
pellantibus faciant diligentiam, 
êc in Congregatione di&æ Na- 
tionis relationem faciant de om- 
nibus , & de propofitione fuà pe- 
uit, & requilivit fibi fieri per 
nos Notarios dictæ Nationis , & 
quemlibet noftrum publicum & 
publica inftrum. & inftrumenta. 
Et fubfequenter die Dominicà 
24. diéti menfis Novembris , in 
Domo Prædicatorum Conftanciæ 
poft prandium , fuit de mandato 
Fe D. Præld. diéta Natio Gal- 
mr » & in diétài 
gatione præfatus D. Pa- 
triarcha re tele Piæfdens 
-Propofuit de duabus à pellatio- 


nibus 1m 
> Prima per M. Johannem 


de Scribanis : nomine Sed: 
de à us : nomine Sedis À pof- 
solicxz, & fecundä per ARE 


nomine Collezii DD. Cardina- 
lium, & de aliis fuper ditä ma- 
terià vacantiarum appellationi- 
bus interpofitis, ac de aflignatio- 
ne termini fatà ad hodie, ad 
refpondendum di&is appeilanti- 
bus, rerento termino Juris, & 
de Deputatis ad dcliberandum 
fuper præmiflis, ac refponfione 
faciendä hodie, & de forma ref- 
ponfionis fibi fieri traditä , quam 
vidit hac nocte præccdenti, in 
quodam quaterno papiri, ac de 
verbis fibi per D. Epifcopum 
Bathonienfem , & certos alios, 
ad concordiam tendentibus diétis 
appellantibus , & de refponfione 
cis fad@ä, & ctiam qualiter aliqui 
de Majoribus Sacri Concilii & 
Nationum petebant quod nihil 
innovaretur in materià vacantia- 
rum prædiéti , {ed videretur bo. 
nus, honorabilis , & competens 
modus de providendo ffatui & 
honori Summi Rom. Pontificis, 
fuzque Curiz, & DD. Cardina- 
libus. ‘‘uibus propofitis Mag. 
Pontius Simoneti fupra nomina- 
tus dixit ,quod habebat in Scrip- 
tis in quodam quatcrno PS ; 
refponfionem diétis appellationi- 
bus faciendam quem quaternum 
tradidit M. Ægidio Zacharie, 
in utroque Jure Licentiato , di- 
cendo , quod ipfe M. Pontius Si- 
moneti, profe, & fuis adhæren- 
tibus, dabitilla quæ in diéto-qua- 
terno continebantur pro 1efpon- 
fione. | 
Poftmodüm verd fuit dictum 
per D. Præfñdentem , & multos 
alios de did&à Nationc, in ea- 
dem Congregatione cexiftentes , 
quod D D. Deputati {uper 12 
väcantiarum imaterid audiantur 


LIL 














450 Preuves de la Nouvelle Hiftoire 


& fuam faciant relationem , ut 
tenentur, prout fuit per di&am 
Nationem in Congregatione or- 
dinatum : & tunc fuerunt lccta 
nomina DD. in ifà materiâ De- 
putatorum , videlicet primi, & 
adjunéti , fcilicet D D. Epifcopi 
Anicienfis , Dolenfis, & Sylva- 
nectenfis , Abbas S. Maxentii, 
MM. Urfinus Talevande , Nico- 
lus de Gonncfliä, Pontius Simo- 
heti facr. Theolog. Profcff. De. 
canus Lugdunenfs , Archidiaco- 
hus Parvi-Caleti , & nonnulli 
alii, qui non funt hic defcripti. 
Quibus nominibus le&is. piæ”. 
Epifc. Dolenfis fuper iftâ mate- 
terià retulit multa, & {pcciali- 
ter quod refponfio diétis appel- 
lantibus facienda, non fucrat per 
DD. Deputatos bene vifa , nif 
per unum ipforum dumtaxat, & 
quod ille referret, & alii DD.in 
ifta materià Deputiti confimiliter 
dixerunt ; & unus corum videli. 
tet M. Pontius Simoneti fubjun- 
Xit, quod fupervenerat in vifita- 
tione {crioturarum fuperdidti ma 
terià Re aliquod incon- 
veniens , Re quod ipf DD. 
Deputati in fimul videre non po- 
tuerunt, fubjunxitque caufam, vi- 
delicet quod ille qui bee OiN= 
nia penes fe, & vifitabat, & in 
debita formä poncre debebat ob- 
dormivit , & ca!ualiter una pars 
corum cft combufta : tamen di- 
xit quod omnia iteratd per Cc- 
dulas fucrant debitè recolleéta : 
& debitè in præf. quaterno pa- 
piri ee ,» & quod erant ve- 
ra, & in debita formâ pofita, & 
hoc per fuum juramentum , fuam- 
que confiientiam, manum dex- 
téramad peêtus ponerdo , juravit 


& afhrmavit , poft quod. Jurs: 
mentum, & + præ- 
diétam præf. D. Epifc. Anicien. 
fis, & idem M. Pontius Simone 
ti clamaverunt , dicentes quod 
fat refponfio fecundum quod 
Continetur in quaterno per praf, 
M. Pontium Simoneti di&o M. 
Ægidio Zacharic tradito : &in. 
Continenti quafi omnes de di&à 
Natione , in cadem Congregatio- 
ne exiftentes dixerunt quod lege. 
rctur diétus quaternio , alii verd 
dixerunt quod audirentur von, 
& fuit auditio diétorum votorum 
inchoata. | 
Et primo D. Patriarcha Conf. 
tantinop. dixit, quod fiat refpon- 
fo diétis appcllintibus , prout 
in Quaterno Continetur, relerva- 
to dido quatcrno pro correcio. 
ne, in manu Notarii diétz Nr 
tionis , per unum diem. MM, 
Jordanus Morini , .Guill. Pul- 
chri nepotis , Petrus de Verfaliis 
Sacr. Theol. Profel'ores przf, 
D. N. Francor. Regis Ambaxis- 
tores dixerunt,quod non viderant 
iftum quaternum nec contenta in 
codcm, 
D. Epifcopus Atrebatenfis die 
ol illi de AmbaxiataD. Du- 
cis Burgundiæ non fuerunt ad 
hoc vocati , & quod detur alia 
dilatio, videlicet terminus Juris, 
& interim videatur, & delibe- 
retur : alii clamaverunt iterüm 


quod audiantur vota, & D.De 


Canus Lugdunenfis, Prior Cellr 
niarum, Nicolaus de Gonncf, 
M. Oliverius Guennet, & plr- 
res alii dixerunt, quod nunquan 
viderunt di&um quaternum , nc 
contenta in co, & quod iplum 
volunt videre, & contents in € 





du Concile de Confiance. ait 


& quod legatur , &differatur ref- 
poufo ufque ad terminum Juris, 
alias fe opponunt , & fe realiter 
nd tar » & plures ali, 
oftmodum iteruim clamaverunt 
audiantur vota, & tunc, propter 
murmut diverfa clamantium binc 
& inde , D. Præfidens præf. {ur- 
rexit de Sede fuà, & ivit ad lo- 
quendum cum DD. Prælatis, & 
confulendum ipfos D D. Præla- 
tos fingulariter fingulos ex utro+ 
que latere di&i loci , & dum 
i&os Prælatos confuleret , fur- 
rexerunt de locis {uis D D. Hce 
lias Anicienfis, & Johannes Syl- 


vane“t. Epifc. & loquuti funt 


cum DD. Patriarchà Præfdente 
ad partem ; & poift corum lo- 
quutionem , idem D. Præfidens 
rcdiit ad ‘edem fuam, & ait: 
video quod fruftrà laboravi ,nam 
habebam confenfum Dominorum 
cum quibus funt loquutus, quod 
differsetur hæc refponfio , & pro- 


| rogaretur terminus ufque ad ter- 


minum Juris, fi pirs appellans 
confentire vellet; Sed D. Epitc. 
Silvancétenfis dixit,quod Univer- 
fitas vult quod ftatim fiat ref- 
ponfio. | 
Et illo tunc fupervenerunt M. 
Johannes de Scribanis Procurator 
Fifcalis, D. Johannes de Reate 
Decretorum Doctor , M. Johan- 
nes Nicolai, & M. Johan. Pon- 
ceti fupradiéti Procuratores ; & 
ditus M. J5hannes de Scribanis, 
cxterique Procuratores dixcrunt;, 
quod venerunt ad petendum 
Apoftolos in termino cis præfixo, 
& affignato, & illic præt. D. 
Epifc; Anicienfs primo dixit, & 
poft cum D. Patriarcha Præfderis 
fuprad, quod ditus M: J. de 


Scribanis ante omnia debet face» 
re fidem de mandato fuo, & ita 
dixit aliis videlicet D. J. de Rea. 
te, M. Johanni Ponceti, & J. 
Nicolai, & M. J. de Scribanis 
rcfpondit , & dixit, quod noto- 
rium eft ipfum efle Procuratorem 
Fifcalem, & D.J. de Reate, & 
M. J. Nicolai dixerunt,qued No. 
tarius qui recepit inftrumertum 
poteftatis eorum erat ibi præfens: 
& idem Notarius retulit quod 
inftrumentum poteftatis corum re- 
ceperat, iplique J. de Reate, & 
J. Nicolai obtulcrunt loco & tem. 


pore neceffariis debitis & Oppor- : 


tunis ipfum inftrumentum pro. 
ducere & tradere , ubicumque 
fucrit opportunum, & tunc ait 
difputatum in ipsi Natione, 
utrum hoc fufñicicbat, & fi ante 
omnia tenerentur docere de mane 
datis , & potcftatibus eorumdem. 

Et tandem præf. D. Patriar. 
cha Antiochenus Præfdens , ad 
petitionem & requifitionem dic- 
torum DD. Anicienfis, & Silva- 
ncétenfis Epifcoporum, p'otefta. 
tione præmifsi, quod ipfos ap- 
pellantes, nec aliquem ipforum 
intendit in præfenti atiu, propter 
aliqua quæ dicet veltaciet, h. bi- 
litare ; nec admittere, fi aliàs de 
Jurc non forent admittendi, di- 
xitque quod in diéto quatcrno 
erant aliqua vetba defcripta, 
quæ viderat, quæ fibi non pla- 
cebant ; fcd quia tunc non Fe 
tcrat propter MuTIQUF ; & turDba2- 
tionem aliter delibcrare , & quia 
placebat majori parti Nationis, 
& aliqui etiam de Deputatis vo- 
lcbant, quod ficret incontinenti 
rc'ponfio , refpondit prafatis ap- 
be piout in præfato qua= 


Lil ij 





2 A 





EE etes 1. RE ER 


Ed 


AS? Prenves de ls Nouvelle Hifhire 


terno continetur ; quem quater- 
num penes M. J. Guiardi Nota- 
rium publ. infra fcriptum dic. 
tus M. Ægidius Zacharie, de 

ræcepto dicti D. Præfidentis tra- 
die , & præcepit idem Præfi- 
dens , quod dictum quaternum 
apud me retinercm, per unam 
diem , pro corrigendo , vel ad- 
dendo, aut diminuendo, fi ali- 
quid corrigendum, addendum, 
aut diminuendum foret , ante- 
quam copia dicéti quaterni, & 
contentorum in eodem alicui tra- 
deretur. 

Et incontinenti illi qui fupra 
fe oppofuerant, & nonnulli alii 
fe oppofuerunt , & quam plurimi 
non confenfcrunt qued diéta ref- 
poufio , five aliqui Apoftoli den- 
tur nomine Nationis , prout con- 
tinetur in quaterno prxdiéto, 
quia non viderunt refponfioncm, 
nec fciunt quid continet ille qua- 
ternus papiri , dixeruntque quod 
prorogetur terminus Juris, jux- 
ta aflignationcm primd fiétam, 
in quà fuit refervatus terminus 
Juris. 

Poft hæc autem præf. M. J. 
Ponceti petiit Apoftolos fuper 
appeliationibus fais fibi dari , of- 
ferens tamen , quia viditin Con- 
“aie & Nationc præd. tur- 

ationem & contradictionem præ- 
di&as, quod confentire volebat, 
& contentiit, fi dicto Præfidenti 
placeat, quod idem D. Præfidens 
pee terminum ad dicm de 
qua fibi vidcbitur , & interim 
cum bonà m.turitate fiat delibe- 
ratio fuper diétà refponfonc fien- 
dà , vel Apoftolis dandis, & fi- 
militer D. J. de Reate, & alii 
appellantes illud idem dixerunt, 


PE De ne een 0 nee — en Up e— Re EUe R— ne + 


& de hoc fuerunt contenti : & 
ftatim fatum eft murmurdicen- 
tium quod ïita fiat, & aliorum 
quod ftatim refpondeatur : & 
tunc D. Præfdens dixit, quod 
refpondet diéto M. J. Ponceti; 
prout aliis appellantibus dus 
derat , videlicet prout in didto 
quaterno fuperius defignato con. 
tinebatur : proteftando de iplo 
M. J. Ponceti, quod nonintendit 
ipfum habilitare, nec admittere 
in aliquo, prout protefatus fuit 
de aliis appellantibus fupradic- 
tis: tenor ver præf. quaterni 
papiri refponfionem & Apolto- 
os de quibus fupra ft mentio, 
continentis, de verbo ad verbum 
fequitur, & cft talis. 

Cum Evangelica veritas dicat 
nihil cum fcandalo fiendum elle, 
fut junoit tamen » quod necelle 
cft, ut fcandala veniant, fedim- 
puter fibi per quem venit fcan- 
dalunr, maximè activum , qui 
paflivum, vel defenfivum com- 
muniter non eft in dolo, nec in 
culpi. Cum autem Venerabilis 
Natio Gallicana, & iphus hono- 
rabilia fuppofita > tam mAJOf» 
mediocria , quam inferiora Conf- 
tañciæ congregata pro Generali 
Concilio inibi convocato, &r de 
bitè congrezato, pro deliberando 
deducenda in eo , in quo habest 
voces judicativas ; confultivas ; 

uerelofas , fecundum materiäi 
bob , & relationes debités» 
cogatur refpondere, & Apoño- 
los , ad quos teneri pollet , dart 
cuidam interpofitæ appellation! » 
M. J. de Scribanis af- 

pro parte 
ferentis fe Procuratorem Fifci- 
Jem, nomineque Camcræ Apot- 
tolicæ , & omnium fibi adhærere 





du Concile de Confiance. NE 453 


volentium, & pro ipfñus Nationis 
honore , & clore in ea ha- 
bitæ , ex quâ oriri dicitur inter- 
pofñta appellatio , juftificatione, 
ac veritatis manifeftatione , in 
refponfionis hujufm. & A pofto. 
lorum petitorum datione orictur 
veritas ; quæ fi fcandalum ingc- 
rant apud aliquos , vel etiamali- 
cubi, hoc caufam activam præf- 
tantibus , non autem Venerab. 
Nationi Gallicanæ defenfivam af- 
fumenti, fuzque, & Ecclefia- 
rum ac Monafteriorum , cætero- 
rumque Beneficiorum apud ip- 
fam pofitorum neceflitatibus prof- 
picienti afcribatur. 

Defcendendo igitur ad mate- 
riam, novit idem M. J. de Scri- 
banis, Dominique Cardinales, & 
corum Collesium , ac cæteri uni- 
vetfi qui tunc & nunc pro Genc- 

2 Concilio funt, & fucrunt 
Conftanciæ congregati, fuifle or- 
dinatum quod deputarentur de 
fingulis Nationibus certi , qui 
cum Deputatis DD. Cardinali- 
bus convenirent ad advifandum 
quæ eflent reformanda in Curià 
Romani, tamin capite, quam 
in membris , & de modo in fu- 
turum providendi , ficut fatum 
fuit, & eft inter fic Deputatos 
Nationum , cum quibus fuerant, 
& tunc erant D D. Cardinales 
Pifanus , Cameracenfis, & Flo- 
fentinus , qui DD. Cardinales, 
Contradicentibus Deputatis Na- 
tionis Gallicanæ, aperuerunt ma- 


_ riam annatarum, & commu- 


nium ac minutorum fervitiorum , 
& quantüm potuerunt , fundave- 
funt cas efle debitas , adducendo 
ta medium rationes, & juftifi- 
fatlones , Quas pro priùs longè ad- 


vifaverant, & difcuffione inter 
omnes faétà , validioribus & effi- 
cacioribus rationibus & autorit:- 
tibus Juris Divini, pariterque 
& humani demonftratum eft ,non : 
efle debitas ; & quamvis dedif. 
fent operam ad trahendum ad 
corum opinionem quos poterants 
induétione tamen fai de fingu- 
lorum Deputatorum votis, lon- 
ge major fuit pars , quod non 
deberentur , nec ulteriüs tolerati 
deberent : propter quod D D. 
Cardinales conciudere noluerunt, 
ficut in aliis fecerant, & fic fuc- 
runt prii, qui materiam pro- 
moverunt, & aperucrunt : unde 
fequuta inde, fibi imputent, & 
nulli alteri. 

Novit etiam diétus de Scribanis, 
ditique DD. Cardinales, & cæ- 
teri alii, Deputatos fuifle certos 
alios de fingulis Nationibus , ad 
advifandum de remediis , & 
modo providendi in exorbitan- 
tiis, exorbitanterque , & inde- 
bité faétis de præterito in Curiä 
Romanä, per olim Johannem tunc 
Papam, & alios de tempore fuo ; 
inter quos fuit advifatum, quod 
D. Johannes præf. & Camera 
fua Apoftolica, & DD. Cardi- 
nales , & eorum Collegii Came- 
tarius , five pro Caïncrario fe 
gercns , à Benehciis , Prælatifque, 
& Prælaturis vacantibus, & quo- 
tics vacabant, etiamfi ter, aut 
pluries in anno vacaviffent » pro 
qualibet mutatione tituli , vo- 
luerunt habere, & are fruc- 
tus primi anni Bencficii, fiv 
Piælaturæ vacantis & aliquando 
longè ultra, & quamquam Pa- 
pa, qualibet vice integram an- 
natain vacantis habebat , & Car- 

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454  Preuves de la Nouvelle Hijhoire 


dineles nihilominüs mediam , 

uodque propter vacantem, sp 
due fucrunt privati Prælati, 
& tranflati inviti , & ten Les 
propter plus offerre, fumtis aliis 
coloribus , aliquando affumti, 
qui forte alias non erant præfe- 
rendi , nec affumendi; ex quibus 
fequutæ funt ftrages, guerræ , & 
fcandala etiam nundum fopita, 
& quia exorbitanter factum fue- 
rat, contra jus & juftitiam, 
in oppreffionem Prælaturarum , 
Ecclefiarum, & Monafteriorum, 
Bencficiorum , & etiam perfona- 
rum , quibus contigerat, & ita 
fatum fuerits per eofdem oi a 
tatos pluribus rationibus conclu- 
fum fuit non effe dcbitum, & de 
præterito tollendum , & per ali- 
quos ex cifdem fuit etiam dic- 


_tum, eifdem rationibus, & in- 


fra dicendis cffe extendendum ad 
futura , & fuper hoc fuit. con- 
cepta Cedula, & inter eos le@a , 
& ficut folet ficri communicata , 
& deindè ad Nationes fingulas 


miffa , faltem per Deputatos dic- 


tæ Vencrabilis Nationis Gallica= 
nt fuit relata in eadem, atque 
Jetta, & confcquenter etiam , de 
ei folernniter feptem diebus deli- 
beratum fucccflivè , fciente dicto 
de Scribanis , DD. Cardinalibus 
collcgialiter ; & fingulariter ut 
finguli : qui etiam in hujus odium 
& vindi@&am, dixcrunt aliquos 
Notabiles Prælatos excommuni- 
catos , contra rei veritatem etiam 
p'o eorum parte , eorum noini- 
nibus non expretlis. M. Johan. 
Ponceti pro eodem Collegio Cle- 
rico, & Promotore fe gerens, 
fe interponcre appcllationem di. 
ait, aliifque Nationibus, & cunc- 


tis Conftanciæ pro Generali Con 
cilio congregatis fcientibus, & 
in ea debitè conclufum fuit de 
præterito , præfenti, & futoro 
efle tellendum. | 
Caufæ verd , motiva , rationef. 
que ; & Jura recolleét:, quan- 
tum fieri potuit , ex on 
dictis, qui in di&à Natione de- 
liberaverant, & alias aperta fue. 
rant , fubfequenter cxprimentur, 
& juxta Gregorii refponfivum 
oraculum , & Concilit Latera- 
nenfis prohibitionem , initium', 
& caufam debendi iftarum va- 
Cantiarum , & præftationum fruc- 
tuum primi anni Prælaturarum, 
Dignitatum , & Benefciorum va. 
Cantium, qui afferuntur- debiti, 
& quos ne exigere, diligen- 
ter inquirentes, Privilegio, con- 
fuetudine , aut præfcriptione non 
poile deffendi certum eft, ficut 
fuit obfervatum, & de non va:- 
cantibus in Curiä , fecundum Ju- 
ris antiqui ordinem # mullam re- 
pcrire poffe initium , præterquam 
refervationem quamdam triennae 
lem , primè per Johannem Pa- 
pam XXII. fadtam pro certo 
Paflagio ultra marino , & qui- 
bufdam aliis neceflicatibus fuis, 
de omnibus Dignitatibus ; & Be- 
ncfciis, exceptis Abbatialibus, 


. propter quod fervatum cft in Ân- 


glià, ufque in hodicrnam diet 
nihil Sedi Apoftolicæ folvere pro 
hujufmodi frudibus Abbatiarun 
Vacantium , excepto qued etat 
Epifcopales, & alias fupra maje- 
res per expreflum , certafque pol 
modüm fecit declarationes. 
 Dcinde nonnulli Romani Pon- 
tifices ipfius fucceflores , ctiam 
certis temporibus fimiles fece- 


ni 


* volutam in eâ ; 
Qui obtinebat finalem fententiam . 





du Convile de Conflance, 453 


tunt refervationes, certis caufis 
exproflis, quas Clerus , Princi- 
pts; & populus aliquo tempore 
tolerarunt , fed poftmodum ni- 
mium gravati ex cis, in aliqui- 
bus Regnis, & Provinciis reca- 
faverunt folvere : prout fuit fac- 


tum in Anpglia , &  R 


aliis partibus, eo quod per mo- 
um Facultatis toleratum fuctat, 
& fic, quandocumque eis pla- 
cuit, licitè potuerunt atque pof- 
unt récularc, maximè quia cef- 
fant caufe quæ tunc erant, eo 
qu‘d non fit paflagium ultrama- 
tinum , nec aliud virtuofum ex 
talibus pecuniis : & quia Italiæ, 
Galliæ, Alamaniz , & Angliæ 
paites, per Dei Gratiam, funt 


unitæ ad invicem, pe am 


pliüs tolerari non debent, cum 
Propter divilionem temporibus re- 
troatis , aliquantulum diutiùs 
fuiffet toleratum s nec fine refer- 
vatione , aut contradi@ionc, quæ 
impedivit, & ceflare fecit exac- 
Uonem, nec repcritur talis præf. 
tatio deéem annis continuata , & 
quando effent, talia præfcriptio- 
nem non inducunt , maximé de 
fupremo ad inferiores, & minùs 
confuctudinem, ut eft jure notum, 
& infra expreffiùs dicetur. 

De vacantibus verd » & fruti- 

US primi anni majorum Prælatu- 
rarum Abbati alium videlicet,E pif- 
copalium » & {upra, nullum aliud 

uiffe initium invenitur;quam vo- 


Juntaria & gratuita oblatio ue 


tumdam , qui, in difcordià elc@i 
ad Abbatialem, vel Cathedralem 


"Ecclefiam , profequentes caufam 


in Curiâ, per appellationem de- 


actam , per eum 


fou vi&oriam , & promovebatur, 
five cligebatur ; & talis oblatio ; 
& net datio, juxta vulgare 
Italicum diétum fuit fervitlim, 
& fecundum Alamanos propine 
dicitur ; & di@a fuit communia, 
quia communiter inter omnes di. 
vidcbatur , eo quod fingulos qui 
bus dare volebat, non convoca- 
bat, & quia fingulis dare nimium 
fuiflet onerofum , de quibus tunc 
agebatur in publico Confiftorio : 
fcd poftmodum deduétum cft ad 
Conliftorium fecretum, quod ta-, 
men fuerat, & eft Simoniacum, 
vel de Simoniâ multum fufpec. 
tum, & fpecies mali evidens, 
etiamfi prætextu confuetudin. tum 
quia ante vel poft promotionem 
ad hujufmodi Dignitates, aliquid 
hujus prætextu, dare, vel reci- 
pere, ie Sacros Canones 
Simoniacum eft, & etiam prohi- 
bitum ; tum prohibitum, quia 
alisnatio eft talis datio, oblatio, 
vel obligatio, quam etiam facere 
non poteft Elcétus, vel Promotus. 

Et fucceflivo tempore nolentes 

ratuitd dare, vel voluntarie of- 
ne fummam Tertam, vel ali- 
quid , eo quod tunc nulla certa 
taxa conftituta erat, quæ hodie 
taxata eft in Camera , quoad ali- 

ua, ad tertiam partem valoris 
Be vel Monafterii y ali- 
quæ verd ad medium, in aliqui- 


‘bus etiam taxa duas valoris pare 


tes excedit, prout in libris Ca- 
meræ fcriptæ{unt, & ultrà pro 
minutis fervitiis compulfi funt da- 
re & offerre, & ad folvendum , 
fe, & Monafterium five Ecclefiam 
obligare, per fuarum litterarum 
retentionem, & noviflimè adjunc- 
tum cft, & compelluntur pet 








456 Preuves de la Nouvelle Hifloire 


camdem retentienem fe obligare 
ad folvendum, quod reperiretur 
cffe debitum in Lbris corum Ca- 
mer® , five DD. Cardinalium,, 
per oblationem, vel obligationem 
alicujus prædeceflorum Monafte- 
rii, vel Ecclefiæ ad quam aflu- 
muntur, vel transferuntur 3 ex 
quo relultat periculum , & maxi- 


. ma abfurditas, propter diverfita- 


tes librorum, in quibus diverfi- 
modè poflunt fcribi folutiones, 
vel non f{cribi , fecundum diver- 
fitatem, vel oblivionem , aut forte 
malitiam Officiarior. qui præfunt 
talibus , prout quandoque exper- 
gum eft, quemadmodum de hoc 
pleniùs per formas obligationum 
quas fuper hoc habentin Camerä, 
& quas in talibus obfervant, qua- 
rum copia inferiùs defcribitur, 
& pleniüs conftare poterit, & 
nullus talis modus inducit con- 
fuetudinem , præfcriptionem, nec 


juftam caufam talia exigendi , vel 


etiam obfervandi. 

. Tum quia gratuita vel volunta- 
ria oblatio unius vel plurium fin- 
gularium non inducit confuetue 


dinem vel obligationem ad quam 


tencantur alii, nifi velint, cum 
hoc fit per modum F acultatis,quod 
præfcribi non valet, nec cft jus 
continuum, qui: refpeétu diver{o- 
rum & feparatorum corporum , 
oblatio & datio faéta cit, quæ per 
fucceflores continuata non eft, 
& fi continuata foret, nihil infert 
ad alios, & quia etiim quam plu- 
res ex illis qui obtulerunt & de. 
derunt, feque ad folvendum obli_ 
gaverunt, pofimodum recufive. 
runt folvere tanquam indebitum , 
nec etiam folverunt : tum quia 
nulo Sraçuto , Privilegio, con. 


N. ] 
L 1 


fuetudine , ræfcriptione, ant alio: 
titulo poteft induci quod prop- 
ter conferre, aut confentire pro. 
motioni aut elcétioni alicujus Mo: 
nafterii, vel Ecclefiæ Cathedralis, 
five ut præficiatur adminiftratio- 
ni Prælaturæ, Beneficii, five Mo. 
nafterii vel Ecclefiæ, conftatali- 
quid poffe vel debere peti vel exi- 
8g!, eo quod fecundum Apoftoli. 
cas & Canonicas traditiones, 
conftat clariffimè fore Simoni:- 
cum. 

T'um quia non petuntur, neque 
exiguntur hæ annatæ per Came- 
ram ÂApofñtol. & DD. Cardinales 
ex co quod vacant, fed quia con- 
ferunt, feu quia confentiunt pro- 
motioni, feu collationi per. Pa- 
pam fatæ, & hoceft clarè, fe- 
cundum Canones, Simoniacum. 
Tum conftar quia propter hoc exi- 
gunt ; quia conferunt, feu elec- 
tioni, promotioni, vel collatio- 
ni confenferunt , & non quia va- 
cant, €O quod ab aliis qui pro- 
moventur ad Prælaturas hujuf 
modi extra Curiam, vol beralium 
quam Fe Papam, nihil exigunt 
vel habent, & conftar etiam ex 
co quod nihil percipiunt in cali 
exactione , nifi DD. Cardin. qui 
actu funt præfentes ; & tamen de 
jure communi omnes Cardinales 
etiam abfentes articiparent , fi, 
quia vacant, deberentus , Vel cxi- 
gercntur. 

Tum quia talis ufus vitiofus ; 
inhoneftus | continens fpecie 
mali, & de jure probibitus , pe 
terea nulla confuetudo potelt lu- 
per co fituari, & minùs præefcrip- 
tio induci : trum quia violentan- 
tur qui in Curia promoventuf à 


dandum & oferend, feque & Mo- 


nafteriyn 


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Du Concile je Conffance, 457 


nafterium five Ecclefiam , ad quod 
five quam promoventur obligan- 
dum, & folvendum taxam five 
quotam , quæ refertur eis effe in 
libris, cum minutis (ervitiis , & 
omne id, & quidquid reperiretur 
debitum, per dationem vel obli- 
gationem confimilem fatam Ca- 
méêræ Apoitol. & DD. Cardina- 
libus fuorum prædecefforum , per 
litterarum fuæ promotionis reten- 
nem & detentationem, & tales 
modi nunquam inducunt confue- 
tudinem, nèque præfcriptionem , 
cum fint violenti: 

Tum refultat alia violentia , 
quia quantumcumque Piomoti 
benediéti, vel confecrati »s & no- 
tum fit Monafteriis vel Ecclefiis 
quibus præficiuntur , fine litteris 
hujufmod. ‘non poflunt intrare 
poffeflionem , propter Conftitutio- 
nem pœnalem faétam in favorem 
hujufm. indebitarum exaétionum 
quæ incipit Injunétæ : Tum Si. 
moniacum & fufpe&um de Simo- 
niâ, Re fruus primi 
anni, & folvitur in Curiài realis 
pecunia pro frutibus coiligendis 
in partibus , & quia folvitur ante 
eMpus, & quia {olvitur quando- 
que totum Camceræ Apoltol. & 
ante adcptam polfeffionem, & 
nihilominus D D. Catdinales 
taxam tequirunt, & per reten- 
tionem litterarum exi unt, re, 
vel obligatione, Ho poflunt. 

Tum quia ex- præmiffis infertur 
rationabiliter diffamatoria mur- 
muratio contra Romanam Cu- 
riam , quam decet fervare patita- 
tem & juftitiam, & ab omni {pe- 
cie mali abftincre ; refultat ue 
infeétio & nullitas omnium & fin- 

SEUM que fiuat in præmiflis 


A 


datione, oblatione, obligatione , 
fententiarum contra obligatos ful. 
minatione, & fubmiflione , prop. 
ter modum & caufam ex quibus fic 
concurrentia in actu qui non te- 
net, propterea quod dicuntur in- 
cidere in fententiis que hujus oc. 
cafione feruntur, non debent eas 
tenere , nec abfolutione indigere ; 
propter enim prædiétam concur- 
rentiam contineret errorem into- 
lerabilem , & quia contra Juris 
conftitutionem ; nam viderentur 


obligare hominem ad incidendum 


in hærefim, largè fumto vocabu- 
lo ; videlicet quod fit licitum fpi.. 
ritualia emere, vel pro fpirituali- 
bus pecuniam vel temporalia dare. 

Tum quia talis confuetudo, 
præfcriptio,feu Privilegium,quan- 
do eflent, nimium forent Eccle.… 
fiis, Clero , & Provinciis onero- 
fa, & fubftansiarum Ecclefiar. 
deftruétiva, & propterea nulla de 
Jure ; præfcriptio nullatenus pro- 
cederet, & Privilegium, fi qued 
apparerct, non folüm de Jure de- 
culcandum, fed etiam totaliter 
fubmovendum, utroque Jure hoc 
claré teftante. 

Tum quia quilibet Prælatus, 
qui in Curià promovetur ad Mo- 
nafterium vel Ecclefiam Cathedra. 
lem*, antequam fuæ expediintur 
litteræ in Gancellariä , jurat nihil 


de juribus Monafterii alienare, 


vel Ecclefiæ, & ipfs litteris in 
Cancellarià expeditis , & inde 
bullatis, & regeftratis y Pportan- 
tur ad Cameram, à quâ haberi 
non poffunt, nifi primè {e obli- 
get, ut præfertur, quæ obliga. 
tio cit alienatio clara , & fic pro- 
motus videtur cosi committere 
fimoniam , & perjurium, 

| Mmm 





458 

Tum quia non fuiflet creden. 
dum, ficut nec eft, Cameram 
Apoftolicam, neque DD. Cardi. 
nales , aut quofcumque alios, 
propter quodcumque lucrum five 
temporale commodum, velle fuf- 
tinete , aut etiam deffendere tan- 
tam in honeftatem , prætextu cu- 
jufcumque edit præf- 
criptionis , aut Privileoii, etiim 
‘quando eflent ; in quibus con- 
cluditur labes Simoniæ, & Cla- 


rum ns fcandilumque, 


& perditio animarum. 

Tum quia adhuc, præmiflis cef- 
fantibus, & fuppoñto quod an- 
natæ petitæ dcberentur, tollend:æ 
funt ex toto, caufis, & inconve- 
nientibus , ac fcandalis fequenti- 
bus ; nam licèt fecundèm Apof_ 
tolicam doétrinain Papæ poteftas 
immediarè à Chrifto fit, tamen 
eft ad Ecclefiz ædificationem, & 
non ad ipfius deftrutionem, quæ 
tamen relultaret in obfervatione 
prædiétorum ; eftque hujufmod. 
Papæ poteftas ordinata, ad jufti- 
tiam & rectum judicium exercen- 
dum , quod oblicarct, & celfa- 
rct in cxactionibus præmiflis 3 ha. 
Es præfidere propter bonum 
publicum, & falutem animarum, 
& non propter {eipfum ; quia 
aliter videntur abufus, nec vide- 
retur facultas Papæ, nec Eccle- 
fiæ Romanx concefla, neque eis 
competit, pro libito voluntatis, 
exaétionces , five præftationes ali- 
quas imponere Ecclefiis, aut Pere 

onis Ecclefiaft. cum eorum non 
fint Domini, fed tantum modo 
‘Chriftus , maximè per quas cau- 
fetur corum RS vel inde 
Ôtiatur fcandalum, deturque cau- 
fa murmurandi » Vel etiam reful- 


Preuces de le Nouvelle Hifloire 


tet decrimentum animarum, vel 
fruftretur intentio fundatorum, 
Ecclefiarum Cathedralium, Mo. 
nafteriorum, & aliorum Benef. 
ciorum inferiorum. 

Tum quia per exaétionem dice 
tarum annatarum, tum ardenter 
& inheneftè concupitarum, & 
exactarum, fine Cleri, Princi- 
pumque, in quorum funt Domi. 
nio, & eorum de genere e ca 
fundaverunt, expreflo confenfu, 
& levem detimæ impoftionem, 
{equutæ funt opprefliones in Cle- 
ro, &@c in Ecclefiis, & inde mur: 
murationes graves exortæ , & apud 
Reges , magnofque Principes, & 
alios Nobiles, illos de populo, 
ufque ad plebeios , fcandala gran- 
dia , & poflunt inde graviora Le. 
qui : tum exorta fcandala, quia 
videntes pati ruinam Ecclelas 
Cathedrales , Monafteriaque & 
alia Beneficia, quæ fui progeni- 
tores, & alii Magnates fundave- 
runt , & uberanter dotaverunt, & 
largiti funt Ducatus , Comitatus, 
& alias Dignitates temporales, 
Baronias, Caftra, Terras, Juril- 
diétiones, &c alia temporalia bons 
pro fuftentatione Miniftrantium, 
in Divinis, & ad Divini cultus 
laudem & augmentum, fuorum- 
que peccatorum expiationem » 
alimentationem pauperum, 16- 


: : 0 À 
® demtionem captivor. Écclefiarum, 


& ipfarum ædificiorum reparatib- 
nem, terrarum & poifeffionum 
Ecclefiarum, & Monalteriorum 
culturam, Jurium iplorum pro- 
fequutionem, confervationem & 
detenfionem ; quæ omnia ceffant, 
nec ficri poflunt , fecundum nu- 
merum in Eccleis fic fundatis » 
Miniftrantium juxta fundatorum 





Da Concile de Conflanee. 459 


Ordinationem, minucre opportet, 
propter diétas intolcrabiles exac- 
tiones, 

Tum fcandalifantur, & inde 
Murmutant , cum recurrunt ad 
caufas propter quas talia contin. 
gunt, dicentes non fuifle inten- 
tionem fundatorum, nec eorum 
exiftere, quod propter tales exac- 
tiones, aut etiam fimiles , vel 
propter replere x 1. vel plures per- 
fonas, debeant fruftrari inten- 
tionibus, & ordinationibus fuis 
fundatores, & ipf in hoc pati 
verecundiam, quod dotata per 
cos , & largita tam uberanter, 
deducantur ad ruinam, & patria 
reddatur infirmiot ad fe defendum 
contra hoftes, co quod caftra & 
munitiones Ætinere , neque de- 
fendere poflunt quibus collata 
fuñt , & propterea nolle pati à 
modo dicunt , cum talia in nullo 
fubdantur Papæ, & Cardinali- 
bus, ut fiant eis tributaria, cum 
fint fundalia, & merè tempora- 
Jia. 

Tum fcandala & murmuratio- 
nes infurgunt , dum vident & 
fen@unt exigi hujufmod. vacan. 
tias ,; & præftationes, fine pieta- 
te, mifericordiä, aut aliqui re. 
miflione quantumcumque im 
tentes, & hoc notum fuit re 
contigit in Abbate S. Saturnini 
Tholofani , compulfo obligari ad 


_taxam fibi relatam, quæ eit qua- 


tuor millium & ducentorum Flo- 
renorum, & non valet in omni- 
bus > Ctiam vivenda fupra locum, 
Juingentos, & tam ipfe, quam 
plures alii compelluntur per exac- 
tores Deputatos > Ufque ad im- 
pignorationem terrarum dotalium 


Ecclefiz vel Monaferii, & ufque 


ad venditionem Calicum , etiim 
non conflatorum, librorum, & 
ornameñtorum, & bonorum alio. 
rum Ecclefize quæ petuntur fol. 
vere. 

Tum fcandalifatur, & murmu. 
rationes infurgunt, quia P!OPe 
ter hujufmcdi exaétiones, Prælati, 
& alii Ecclefiæ Miniftri reputan- 
tur per exaétores exccmmunicati, 
& per proceflüs & litteras quas 
afñgunt in locis publicis , eos de. 
nuntiant., injuriantur, & vere- 
cundiam faciunt, & diebus {o+ 
lemnibus , nec aliis audent cele- 
brare, propter notam, licet in 
veritate non teneant fententiæ, 
& inde fcandalifantur Principes, 


& alii de populo ; & in tantum 


artantur ad folvendum, quod pro 
dilationibus non dantur nifi tres 
menfcs, & pro litterà à figillo 
relaxationis tte opportet 
realiter folvere tres aut quatuor 
florenos ; quod fi fit Simoniacum 
videat unufquifque, & funt in 
anno vigenti floreni, fine eo quod 
opportet dare Clericis ad huju! ; 
profequutionem Deputatis ; êc 
quod expendit nuncius ineundo , 
& redeundo, nec per hoc princi- 
pale minuitur, 

Tum fcandala funt exorta, & 
non ceflant propter exactiones 
prædictas , ex co quod » poftquam 
Ecclefia Romana continuavit ta- 
les exactiones, non ceffant à guer- 
ris 3 & major follicitudo Rom. 
Pontificis , & fuorum Cardina= 
lium , ufque ad Johannem in- 


clufive noviflime depoltum, fuit 


de guerrarum continuatione , M 
qua fic effufio fanguinis ; & licet 
habeat Ecclefia Orientale Impe- 
rium , non tamcn:cadunt honcftè 


 Mmm ij 














469 Preuves de 14 Nouvelle H ifloire 


talia in viris tam perfeétis, & 
quia per humilitatem, fanétimo- 
niam, & devotionem f{olebant 
jura Ecclefiæ in effe confervari , 
retineri, & acquiri, fine artif- 
ciali gladio, aut ali violentii : 
& idem pollcr hodié. 

Tum quia propter tam prom- 
tam numerationem hujufmod, va- 
Cantiarum, & aliarum exatio- 
num, Camera, ac DD. Cardi- 
nales non curavcrunt neque folli- 
citi fuerunt de dote, & patri- 
monio Ecclefiz Romanz , de quo 
vivere poflunt , & debent, neque 
de recolligendo tributa, nn 
nes & debita quæ rationabiliter 
eis debentur, fed ca per expreflum 
remiferunt, & remittunt, prout 
fecerunt aliquibus communitati 
bus, & jam moderni Cardinales 
centum millia Florentinis cum 
quibuld. aliis, Reoi Apuliæ tri- 
buta, pro quindecim annis ; 
Marchioni Ferrariz , & ita fece- 
runt pluribus aliis, quibus etiam 
conceflerunt dare caftra »s & ter- 
ras patrimonii Ecclcfiæ, de quo- 
rum frutibus vivere habent, & 
videntur quodammodo affcdare 
Occupationem diéti patrimonii, 
& non folutionem diétarum pen- 
fionum, & etiam tributorum . 
ut fub illo colore poflint dias 
Vacantias & alias exaiones exi- 
gere : & per hoc collationem bene- 

ciorum & promotionum ad Præ- 
hturas retinere, ut inde magis ab 
illis de Clero timeantur, & uni. 
verfalius revereantur , & etiam 
honorentur , ficut de facto obfer_ 
Vartur. 

Tum fcandala propter præmif. 
frs & fimiles exactiones > & im- 
pium modum exigendi in Galliis 


ee 





exofta funt, eo quod fuperfites 
de gencre illorum qui Écclefias 
Monafteria , & alia Benefñcia do- 
taverunt , audientes referri quod 
pro pecuniis habebantur Beneñ- 
cia in Romanä Curiä, & quod 
propterea ruinæ, ac præmillz Be. 
neficiorum deftruéiones fe ue- 
bantur , querelam fecerunt feri 
apud Regem Francorum, corum 
fupremum Principem, in cujus 
Parlamento,& fuo Confiftorio,au- 
ditis quæ fuerunt propoñta pro 
parte Cinère À poitolicæ, & DD. 
Cardinalium, quod benè fciunt 
aliqui ex cifdem, fuit clarè, & 
ad plenum folemniter apertum, 
& evidenter monftratum, quod 
nullo jure deberentur , .& quod 
clara fimonia, & omnis fpecies 
mali in modo fe habendi inclu- 
debatur , quæ plurimum etat fibi 
periculola, & ad ipfum fpetabat, 
ut dicebatur , in fuo Dominio re- 
primere tales abufus, & vitiolos 
exceflus , & ne confuctudo iram 
Dei provocaret in feipfum. Juxt 
Gregorii Epiftotam Theodorico, 
& Theodiberto Francorum Ke 
ibus miflam , in Decretorun# vo- 
nine infertam : fuirque clarè 
demonftratum, quod u ra piæ- 
miffa, & multa alia inconve- 
nientia, per tales exactioncs va” 
cuabatur Regnum, & Dominium 
fuis pecuniis, & divitiis, qu? 
ad nullam pietatem applicaban- 
tur, {ed po modèm malos ass 
peffimos pariebant exitus, &f Ca8- 
fabant effe@us ; quodque Romi 
ni Pontifices. pluries fuerant 0 
niti & Re , ut in biis qe 
fcandalofis, &. caufantibus 20 


. Marum damnationem rent 
 & Canonicum Ordinem ° 


CET 





du Concile de Confiance. 


Qrod facere neglexerunt, certam 
tunc provifionem fuper hiis ratio- 
nabiliter edidit, quæ per quof- 
cumque Regnicolas, & in Domi- 
niis {uis domiciliatos, fub Di- 
vind, & Regià offensâ fervanda 
cit, & quando deberentur , prop- 
ter tale {candalum tollendæ funt. 

Tum quia nec dia provifio to- 
taliter fuffecit , quin per practi- 
cam Rom. Curiæ, æque pecuniis 
intervenientibus , in Dominiis 
fuis Bencfcia conferantur , & re- 
fultaret quod prius per folem- 
nes fuos Ambaxtatores, adjunc- 
tos Nuncios notabiles , pro parte 
Prælatorum & Cleri Regni fui, 
atque Univerfitatis Parifienfis def- 
tinatos ad urbem Romam, inter 
cætera D. Johanni , tunc in fede 
Apoftolici & Romanä fedenti 


es » Cumque requiri, ex- 


ortari, & moneri fecit, ut tales 
exactiones per quas tales abufus 
fequebantur, & perditio anima- 
rum, fubmovere curaret .& pro- 
videre non tardaret ; qui verbo 
refpondit hoc fibi placere, & to- 
taliter fubmovere velle ; fuper 
hoc onerare legatum quem defti- 
naturus erat, ut dicebat , ad 
Franciam ; & quia nulla provi- 
fio fequuta ef, licet jufté potuiflet, 
atque juxta dicti Gregorii, & aliàs 
de jure per feipfum providere 
magis rit , in favorem & hono- 
rem Eccleliæ volens fe in hoc ha- 


bere, diftulit, & fuis Ambaxia- 


toribus & aliis, pro Prælatis & 
Clero Regni fui & Dalphinatus 
deftinatis ad præfens Generale 
Concilium-injunxit hanc provi- 
fonem & remediationem profe- 
qui, quam multipliciter, conan- 
fus quidiam impedire, plus. cu- 


rantes de quæftu, quam anima. 
rum profectu. 

Tum quia multiplicatum eft 
fcandalum , & caufa nova adjunc- 


ta, ex°eo quod D. Johannes olim 


Papa, noviflime deftitutus, tefti 
ficatur, & fe publicè facit audiri 
ns unum millionem, & +00c0. 

orenorum aureor. habet in di- 
verfis locis repofita, & Colle- 

ium DD. Cardinalium ad me. 
de fummæ tantumdem præ- 
fumitur habuifle , quorum fortè 
major pars de Galliis procefle- 
runt , quod Principes, Clerus, 
& populus attendentes , magis 
commoventur ad exquirenduim 
remedium, cum diâæz pecunix 
nullum profeétum feccrint, fed 
plures animas maculaverinr, & 
caufa deftitutionis diéti Johar- 
nis, atque magni fcandali fue- 
rint : ergo talis caufa tollenda , 
ne fimilia futuris temporibus eve 
piant, & etiam contingant. 

Et fi prædiéta locum non ha- 
buiffent , vel habere poflent, fi- 
cut tamen habent adhuc , di&æ 
annatæ, & vacantiz, ac indebi- 
tæ cjufmod. exationes funt tol. 
lendæ, & totaliter fubmovendæ, 
quia dant caufamr proximam Si- 
moniæz committendæ in Curië 
diverfimodè , nee Cu- 
riam Romanam, & infinitorum 
malorum dant occafñonem, & 
quia funt, & fuerunt caufa, quod 


venderentur Béneñcia Ecclcfafti- 


ca & Prælaturæ, & D'ignitates, 8 
mercarentur, ficut fuifle faétum 
reperitur, eum D. Johanne olins 
Papi, quod quando Simoniacum 
non effet, ficut eft, tamen turpifli- 
mum, abominabileque, & fcan- 
dalofum valde eft. on 


Mmm ii 


A6 





# 


463 Preuves de l4 Non 


Tum quia fub pretextu & co- 
lore folvendi vacantiam fecun- 
dum valorem & taxam antiquam 
prætenfam, triplicatur , & qua- 
druplicatur , juxta verbunt quo. 
rumdam dicentium, quod ficut 
offert juxta taxam, ita poteft of. 
ferre & dare totum valorem 
unius, vel plurium annorum, & 
per hoc promoventur ambitiofi, 
malè moriginati , illiterati, & 
quibus defuht aliæ virtutes, re- 
Curtunt ad pecunias ; repelluntur 
boni viri, & virtuofi, non ha- 
bentes pecunias, & futurum eft 
de proximo , quod ficut fa&tura 
eft, continuaretur in promotio- 
nibus, & Bencficiorum diftribu- 
tionibus , ftudia efficerentur de- 
ferta , nullufque curaret fcire, 
vel etiam ftudere, & poflet inde 
pati Fides & Religio dhriftiana ; 
propter defectum doctrinæ, m2- 
ximum detrimentum. Sunt etiam 
tollendæ , & removendæe ; quia, 
juxta taxam Prælaturæ vacantis , 
cui committitur inquifido , & 
proceflus, mercatur , & vult li. 
mitare falarium quod afferit fibi 


. debitum ab illo pro quo debet 


relationem facere, & in fecuro 
vult habere, antéquam referat, 
prout in hic venerabili Natione 
Gallicani, per egregium Doéto. 
rem alterius Nationis, conque- 
rendo fuit notabiliter ropofi- 
tum, & aliquantulum ce unus 
apertus ; videlicet, quia erat con- 
Ventum cum tunc Papä , pro va- 
cantiâ debere folvere tria millia, 
qui relationem debebat facere, 
volebat habere trecenta > quos 


velle Hifloire 


de fuo proprio folvit quinquai 
ginta, & centum procuravit pars 
propria, & fic, pro quolibet mi. 
iario habuit c. fi fit Simoni:- 
cum, judicent audientes; idem 
facit Notarius qui {ctibitin pros 
ceflu , Scutifer ape, & Scutifer 
D. Cardinalis referentis, qui, 
de more mittuntur ad Promo- 
tum, ut plurimüm, ad intiman- 
dum fuam promotionem , qui fus 
falaria dicunt efle limitanda {e- 
eundum dquantitatem vacantis 
rum , & idem trium portarum 
Ofliarii, & quamplures alii con 


fimiles, qui non exprimuntur de 


Oportebat detrahere de. Summi : 


prædi@i, eo quod promovendus 


fihil plus habebat, & tunc Papa . 


præfenti. : 
Tum quia Promotus in Curi, 
Dee tales angarias cogitur elle 
pañlivè ufurarius, & intrare mac 
nus mercatorum ,; qui pro Quin- 
gentis mutuatis volunt habere 
mille, cum alio interefle, quod 
clarè expertum eft , & adhuc co- 
gitur ficri Simoniacus, propte 
hujufmodi maculatas exa&ionss, 
eo quod oportet , fecundum limis 
tationem taxæ , pro Jure Sacrz, 
vel bencdictionis munere, realiter 
pecunias folvere, quod abhor. 
rendum eft. | 
Tum quia ex hujufmodi vas 
cantiis infurrexit quædam tut- 
ifima vænalitas, eo quod licet 
Re commiffum pro aliquo n0e 
tabili promovendo ad Prælatu- 
ram vacantem., quantumcumque 
notabilis & fufñiciens fuerir, nè 
hilominùs pro omnibus aliis V0: 
lentibus concurrere commiftis 
tur , & quandoque cidem Come 
miffario , quandoque diverlis; & 
qui melids vacantem folvere po- 
tucrit, & fe Commiflario gra 
tum reddere , & apud camplos 





_ Du Concile de Conffance. 46 


res quibus pecuniz {unt nume- 
randæ de folvendo certos & çau. 


tos facere , ille fufficientior eft, 


& præfe:tur aliis {ecundum mo. 
dum quandoque obfervatum , & 
indè fequuta funt fcandala di- 
ver{a , & pro nunc taceamus illa. 
Rurfus quia propter retinere 
folutionem vacantiarum , deci- 
mæ, & fubldiicharitativi, quan- 
do imponuntur , & aliarum exac- 
tionum hujufmodi vænum datus 
eft Clerus, & libertas Ecclefaf- 
tica fublata, & totaliter remif- 
fa, & funt data & conceffa Prin- 
cipibus & Communitatibus par- 
ticipatio in hujufmodi exactio- 
nibus ne AT at & null: 
tenüs Clero affifterent, & ut ea 
er brachium fuum fæculare pol. 
ar facere exigere ; & ultra illa 
alia tributa , & exactiones aliqui. 
bus conceffa fupra Clerum ; ita 
uod in pluribus Dominiis, facti 
ne Præfati > Clerus, & quicum- 
que Religiofi. deterioris condi. 
tiones quam, Laïci ; quod forrè 


Papa facere non potuit, neque 


poteft, cum fit, in fubverfionem 
& turbationem univerfalis ftatüs 
Ecclefaftici , ab{orbendo privile- 
gia &c libertates eorum quæ con- 
fervare eos habent, ut in pace 


& quicte valeant famulari , & 


iram Poe populo placare. 
Præmiflis igitur omnibus ftan- 
tibus , dicere eas debitas, & exi- 
gere pole , ut præfertur , & per- 
tinaciter hoc tenere, eflet forte 
hæreticum, & periculofum val- 
dè: ex ipfs igitur, & quibuf- 
dam aliis, de præfenti non ex- 
preflis » & ex causà , & refulran- 
tibus ex cis, & parte eorum, quæ 
lufhcere ad hoc poterant , five 


poffunt, conclufit rationabiliter , 
& de Jure hæzc Venerabilis Na 
tie , & fuppoñta ejufdem ,; ma. 
turà deliberatione habitä, dictas 
vacantias, & annatas , quas ap- 
pellant communia & minuta fer- 
vitia, de præfenti, vel prætcri. 
to, nec aliquo tempore, ut con- 
tinuari debeant , nec per moe 
dum tributi, feu debiti imponi 
pofle Monafteriis, Ecclefis aut 
Bencfciis aliis, feu perfonis Ec. 
clefafticis, non effe debitas ; & 
quatends de faéto, prætextu eo- 
rum quæ prætericrunt , COnaretur 
quis €as exigere vel levare, to- 
talicer effe tollendas , & refiften- 
dum etiam de facto. | 

Modè ad caufas & rationeg 

uibus nititur juftificare , & cau- 
Ére fuam appellationem inter po- 
fitam præfatus de Scribanis, 8 
qui çam compofuerunt ; & fibi 
adhærenges reftat refpondere. In 

rimis enim dicit idem de Scri- 
Bus , fuifle deliberatum in Na- 
tione providendum efle in arduis 
per fecretum fcrutinium , & ita 
tuile practicatum , &c. 

Re nobdeue quod in aétibus 
particularibus , de quibus aétum 
cft, quod per fecretum fcruti- 
nium fieret delibcratio, ita ob- 
fervatum eft : in aliis verd, in 
quibus hoc fpccialiter aëtum non 
eft, nequaquam 5 quia repugnat 
honeftati : & naturæ Concilii, 
& plenariæ libertati ; & quando 
ita ordinatum fuiflet, non eft 
fubftantiale forma, nec decretum 
irritans in contrarium , & quia 
Nationcs fingulæ deliberant apud 
fe quæ videntur eis. utilia , vel 
neceflaria, fine aliarum Natio. 
num concurrentia, ficut fadtuna 


Liz  z 


FE. ES SE me CRE RE ns RL à om mn 


sers — 


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| 





464 Preuves de La Nouvelle Hifhoire 


fuit de procedentibus in caulfs 

endentibus , & committentibus 
ant De in Curià Se 
Apoftolicä vacante, quod non eft 
de Jure , in quo deliberatum fuit, 
& etiam conclufum in quibuf- 
dam Nationibus, antequam fuif- 
fet datum verbum in Natio- 
ne Gallicana quæquidem Natio 
conftringi non Fi nec plus 
ancillari cæteris Nationibus ; & 
ultrà , quandoque fuit aétum , ut 
in a@ibus certis deliberaretur per 
certum fcrutinium, in quo ki 
folemniter , & debitè oppoñtum. 
Quare fuper fallo fundat fe, & 


nulliter præf. de Scribanis, cum 


dicat ultra, & in Ordine, idem 


de Scribanis appellans quod ma- 
teriæ primo in Nationibus deli- 
berari debent apud Deputatos 4. 
Nationum ; &c. refpondetur ita 
faétum fuiffe ; & quando non ef- 
{et, fubftantiale non eft. 

Cum dicit idem appellans effe 
Papæ fubveniendum ab inferiori- 
bus Ecclefiis , quas afferit defcen- 
diflea Romanâ, &c. Refponde- 
tur quod quilibet Epifcopatus de- 
bet certos fuos re reditus , 
Fe dotatione, & fuftentationc 

uä , five Epifcopi ficut habuit, 
& habet Epifcopatus Romanus, 
Ja fufhcerunt, & fufficere pof. 
unt cum induftrià, & alia quæ 
extraordinariè fupervenerunt ; 
nam Abpoftolus ex induftrii quæ- 
rebat fbi vium , ne quibus mi- 
niftrabat, effet nimium onerofus; 
& fi non fufficiant reditus Epif- 
copatus Romani de præfenti, pri. 
mÔ habet requirere fubfidium & 
fubventionem à Clero fuæ Civi- 
tatis , & Diæœccfis , deinde fuæ 
Proyinciæ, & per modum fubfi. 


dii caritativi temporalis, & ñoh 
perpetui cenfus; & poftmodüm ab 
aliis Eccleñis mediatè fubditis 
poteft fubfidium benigniter im- 
Poe ) Quæ , causè neccilarià 
uppofitä , expreflâque, & ver, 
non poflunt dencgare ad tempus, 
nec tunc fortè venit extimatio 
fubventionis , refpectu datæ tem. 
pe per Fundatores Eccle- 
lis , ut certum onus fupportetur, 
aut aliquid aliud fiat fecundum 
eorum ordinationer , ne fruftren- 
tur ofdinatione ,; & intentione 
corum , fed tantüm refpeëtu eo- 
rum qua proveniunt ratione fpi- 
ritualitatis, & dotis conftitutz à 
Jure, ut funt decimæ, oblatio. 
nes, portio Canonica mortuo- 
rum , & fimilium. Quod autem 
Ecclefiæ aliz defcenderunt à Ro- 
mand , præcefhit Ecclelia Græca, 
in quà primô fcdit Petrus An- 
tiochiæ, & Chriftus Jerofoly- 
mis, & fuerunt aliquæ quæ con- 
tendebant de pari, & quæ pro- 
cefferunt ab ea non yidentur del 
cendiffe. 

Verumtamen ab omnibus re 
cognofcitur tanquam fuprema 
Domina, & Magiftra omnium, 
propter virtutes & merita corum 
qui præfuerunt in eà, cujus ul- 
tima non correfpondent primiss 
nec propè. : 

Subjunxit poftmodüm prafs 
Appellans , quod fubveniendun 
ef DD. Cardinalibus Re Coad- 
jutores Papæ funt , ficut dicit. 
Refpondetur quod D D- Cardi- 
nales duplicem. habent ftatum : 

rimævuum cujus retinent titu- 
re , & principales Dignitates 
in Ecclefis Collegiatis in urbe 


Roman , obtincat, vel funt : 
| Fa 


et 





£"::: 


du Concile de Conflance. 465 


ratl Parochialium Ecclefiarum 
cjufdem , & illo refpectu dicun- 
tur Cardinales, id eft, Principa- 
les, quod non competit eis ra c- 


ose » quia multæ funt Ecde. 
i& ,; ficut Ravennatenfes, quæ 


+ LE Dignitates in eâ, Car- 
inales nominat, & ita eft in plu- 
tibus aliis Ecclefiis, in diverfis 
Regnis » & Provinciis, & ex iftà 
prima inftitutione eorum , pri- 


um ofhcium fuit, & eft, & ef-' 


fe debet confelliones audire, præ- 
dicare, & etiam baptifare, quoad 
Prefbyteros : Epifcopi verd Car- 
dinales hoc habent facere & exer. 
cere in fuis Diæœcefibus: & ifti 
de fuis titulis, & eorum emolu- 
mentis , ifto refpeétu debent & 
tenentur Contentari , ficut alii de 


Clero, in fingulis Diæcefibus; &. 


fi non valent quantum valuerunt, 
limitent expenfas, vel petant fibi 
provideri debitè , & per modüm 
Canonicum, & ille ftatus fuit in 
Charitate fundatus, & valdè hu- 
milis. Alium ftatum affumferunt, 
quando Conftantinus Imperium 
Occidentale contulir -Ecclefæ 
Romanx , quia voluit habere Se- 
natum , & quod Senatoriis vefti- 
bus, honore, & ornatu decora- 
rentur , qui ftatum illum repræ- 
fentaret, &c illum tenent , & re- 
præfentant D D. Cardinales, ut 
dicit Innocentius, quorum Of- 
cium cft Principi confulere, vi- 
delicet Papæ, ficut confulebat 
Principi tempotali. Sciens Conf- 
tantinus Ecclefiam non poffe one- 
ra talis ftatüs fufferre , nec ex- 
penfas fuftinere, & quod ftatum 
€orum propter hoc nollet admit- 
tere , nif aliter provideretur , 
ko £ & dedit cis patrimonium 


8 temporalia a ftatu corum , 
quod poftmodüm augmentatum 
eft ; etfi illud occupatum fuit, 


culpa & negligentia illorum cit, : 


ficut fupraditum eft ; ideù vel 
recuperent » vel fint contenti co- 
rum priro ftatu, cum ftatus eo-. 


rum nimium fit Ecclefiæ onero- 


fus, & non cft neceflarius , ficut 
prætendunt multi, maximè cum 
tanto Ecclefiæ onere. | 

Quod enim D D. Cardinales 
funt Papæ Coadjutores, ficut di- 
cit qui appellat, nihileft: fuper 
falfo fe fundat, quia Epifcopi 
funt Papæ Coadjutores, & fu- 
pra Cardinales de Jure. Cardi- 
nales verd Confultores funt Pa- 
pæ: & patet, quia dudüm Car- 
dinales, qui benè fervierant, in 
corum remunerationem, & pro 
quicte ipforum, promovebantut 


ad Cathedrales Ecclefias. Patct 


etiam quod 2 majores efle 
videntur Cardinalibus; quia cum 
floreret temporalitas eis data, 
Ecclefia & Generale Concilium 
limitavit ftatum corum ad viginti 
quinque familiares tantum ; Epif- 
coporum ver ad triginta, quos 
contemnunt tamen hodiè, & per 
violentiam eos & alios de Clero 
opprimere conantur, atque vo- 
lunt fibi facere tributarios, & 
per eos faciunt nimis familiariter 
{erviri fibi; nec pro quocumque 
Prælato , etiam pronè adorante 
eos , & fupinato in terrà, pone- 
rent manum ad capellum, aut 
falutarent eum, quod nunquara 
aliquis Rex, aut Princeps fecit , 
nec hodiè permitteret ; cum im- 
mediatè recipiant Epifcopi pote. 
tatemm & dignitatem à Chrifto, 
DD, verd Cardinales ab homine, 
Nana 





466 Preuves de le Nouvelle Hifhire 


uoad ftatum affumtum fenato- 
riè didum, & futurum eft atque 
neceffarium in ftatu eorum pro- 
videre, ut certus conftituatur nu- 
metrus, ftatufque eorum limite- 
tur : tacendo quod fierent tan- 
tummodà temporales , ficut ali- 

ui dixerunt, & quod in quoli- 
bet Generali Concilio , qui benè 
fe habuiflent , confirmarentur, 
qui verd malè , cjiccrentur , & 
ad domos fuas remitterentur, 
quod non effet benefactum. 

Cum ulterius fubjunxit appel- 
lans quod Papa & Cardinilesfunt 
in polfeflionc percipiendi à Præ- 
latis annatas, prælertim in Domi- 
nio Regis Franciæ, refpondetur 
po fupra, & ulcra , quod nul- 

us unquim FA titulus 
percipiendi ; ctfi aliquando per- 
cepcrint, hoc fuit per medium 
permniflivæ potcftatis, & benignæ 
tolerantie , quæ fecundum In- 
nocentium, & quofcumque Doc. 
tores, poteft revocari quandocum- 
que, & cft mirum litteratos talia 
pro fundaimento allegare , quo- 
niam à cætcro fufferre, nec to- 
lcrare intenduntur ; quia , quan- 
do cilet cis aliter fubveniendum , 
contribuendum eflet per Natio- 
nes, & Provincias, & talis pro- 
vifio folutionis annatarum cflet 
nimiüm excefliva; nam taxa va- 
cantiarum , {ccundum quod {crip- 
tum eft in libris Cameræ Apofto- 
licæ, de Eccicfiis Cathedralibus, 
& Abbatialibus Galliarum taxa- 
tis , afcendunt ad fexcenta ro- 
haginta feptem millia feptuagin- 
tos quinquaginta francos , fine 
Prælituris non taxatis, & aliis 
in criorious Dignitatibus , & Be- 
ncf.iis, quæ fcrè ad tantumdem 


afcendunt, quæ Summa, infer 
fex annos, ut clarè demonftra. 
retur , intepraliter folvicur , & 
fingulis annis divifa afcendit ad 
ducenta millia , Prælaturis, & 
minoribus Beneficiis junétis , quod 
fi in fingulis Nationibustantum. 
dem reciperent , & haberent, 
afcenderet Summa, & eflent in 
univerfo fex milliones nonaginta 
feptuaginta feptem millia, & 
quinquavinta f#orcni, quod ef. 
fer exccflivum valdè, etiam quan- 
do non folveretur, nif tota in 
decennio, 

Et ultra DD. Cardinales mo 
derni obtinent in Gallià {ex Ca- 
thedrales Ecclefias, &'alirs Di- 
gnitates, & alia Bencñcia infini. 
ta, quæ ferè , annis fingulis, af. 
cendunt de fexaginta ad feptua- 
ginta millia, É quo deberent 
contentari , fine tanto queftu va- 
cantiarum, & recurrere ad alias 
Nationes , ut tantumdem eis fa- 
cerent ; quod effet rationabiliüs, 
Quando enim Italica, Germani- 
ca, Hifpanica, & Anglicana Na 
tiones tañtum facerent, eis effent 
ad minds trecenta & quinqua- 
ginta millia annis fingulis: de- 
trahunt enim & obloquuntar Na- 
tioni Gallicanæ , quæ fola plus 
facit quam totum refiduum, & 
fuftinct pondus diei, & æftus. 

Quod autem communia fervi- 
tla , ficut dicit appellans, de. 
beantur propter fervitium quo 
Communitati & Reipublicæ 1M- 
re per Papam, & Cardini- 
es, &c. Refpondetur quod Pa- 
pa adminifirans juftitiam , & 16- 
gnans ad ædificationem Ecclef*; 
& falutem animarum , & non 
propter {eipfum, fervit quam plo- 


#‘ 





le, 


‘ar 





du Concile de Conflance. 467 


_fimdm, & tahi ferviendum cflet 


etiam realiter. Quoad DD. Car- 
dinales, fi non debeatur eis, nifi 
quia ferviunt , quam plures ex 
gis de nihilo {erviunt ; imd no- 
cent, & ofhciunt , fuper fedendo 
ab expreflione caufirum , quæ 
fuo tempore locum habere pote- 
sunt. 
+ Quando ulceriùs fubjungit ap- 
pellans, quod fine vacantiis vi- 
vere non poflent, attento quod 
patrimonium Ecclefñiæz propter 
{chifma, & malum regimen Ec- 
clefiæ Romanx & Præfidentium 
in ce, eft occupatum, &c. allc- 
gat fuam turpitudinem, & de- 
vorantibus fubftantiam fuam non 
£eft dandus recurfus ad alienas, 
& qui præfcderunt in Ecckcfa 
Romanä fuerunt Cardinal:s, & 
de co ftatu aflumti, & cos qui 
præfuerunt, elegerunt DD. Car- 
dinales , etiam qui funt moder- 
ni, & prælumuntuür clegiffe me- 
liores, qui, ut confitentur ap- 
pellans , & fibi adhærentcs , to- 
tum deftruxerunt , imputent €t= 
go fibi iplis. 

Etc cum ulte:iùs dicit, quod 


-fi removerentur vacantiz, Car- 


dinales fervientes Reipubl. non 
haberent unde viverent, & fic 
€as non deberi, nimià levitate 
fuit conclufum in Natione Gal. 
licanâ, &c. Refpondetur quod 
ex fupradictis potcft apparere, fi 
nimià levitate, vel digeftà deli- 
beratione procefferit conclufio , 
& fi nimiài cupiditate conetur 
impedire. 


- Proccdendo ulteriüs dicit idem 


appellans ;s quod procurantes fic- 
si diétam conclufionem, erant 


.‘dcbitores Camerz Apoftolicæ , 


&c. Refpondetur quod fi debi- 


tores reputat propter vacantias 
ee aflerit debitas, patet per 
uptadicta , non efle dcbitores, 
nec ctiam debiras, aut efle fol 
vendas ; fi ex aliâ causà dicat eos 
dcbitores, juftificat aétum. 

Quod Sede Apoftolicä vacante, 
ficut dicit idem appellans , nihil 
fit innovandum, &+. Refponde- 
tur quod nihil innovatur , fed 
quod eft vitiofum & fimonia- 
cum, fcandalofumque & indebi- 
tum , tale efle Te naar & de. 
clarari petitur. 


Quando ulteriüs progreditur 


anteditus appellans , quod in- 
confultis aliüis Nationibus , ad 
conclufioncm Natio Gallicana 
proccffir, &c. Refpondetur quod 
per medium Deputatorum alia- 
ruim Nationum , qui omnes con 
fenfcrunt quod de futuro tollen- 
dx effent, Nationes confultæ vi- 
dentur, & quod fupcr illis Na- 
tio Gallicana deliberaret omnes 
{civerunt Nationes, & etiam DD. 
Cardinales, & ultra dcliberatio- 
nem , motiva , & conclufionem 
communicare voluerunt aliis Na- 
tionibus , ad cffeétuim concurren- 
tiæ, & provilionis dandzæ ; quod 
D D. Cardinales per exquifita 
media impediverunt, & inter 
Nationces , non eft quæ in tantum 
gravata fuerit, ficut Gallicana 
in iftis exactionibus, & prop- 
terea magis follicita efle débet : 
& conftat , quia in Angliä nihil 
recipit , nifi de Epifcopatibus, 
qui funt pauci , Camera , nec 
DD. Cardinales, nec paterentur 
quod in eâ Cardinales obtinerent 
Beneñicia. | . 
1n Hifpaniis Pragmaticä-Sance 
| Non ij 








468 Preuves de la Nouvelle Hifhoire 


tione fancitum eft Cardinales non 
poffe obtinere Beneficia, & in 
certis Regnis Hifpaniarum  or- 
dinatum , quod Camera nihil to- 
taliter recipiat. 

In Icaliâ verd Beneñcia , Præ- 


laturæ , & Dignitates modici funt 


valoris , & cum hoc , Domini 
temporales , & communitates pro. 
hibent , quando videtur, atque 
cis placet, quod diéta Camera 
nihil rccipiat; & noviflimè ci- 
vitas Florentiæ , Papæ Johanni 
qui tunc erat, & DD. Cardina- 
libus in corum civitate exiften- 
tibus, propter unicum abufum 
uem Papa commifit in confercn- 
do unam Abbatiam fitam in eo- 
rum Dominio, privaverunt Pa- 
pam poteftate conferendi in eo- 
rum Dominio ufque ad quinqe 
annos , nec tunc appellaverunt , 
& tamenper hoc perduntur fruc- 
gus annatarume | 
In Alamanià, in certis Diæ- 
cefibus & Provinciis , percipit 
aliquid , in aliis ver nihil ; imd 
nec admittuntur litteræ Apofto- 
licæ, nifi quantum Epifcopis pla- 
cet, qui recufant in denegando, 
& propterea Natio Gallicana , 
uia nimium grata fuit, & obe- 
divie , nimium gravata eft , & 
adhuc opprobriis laceratur. 
Quando verd fubjungit fæpe 
didtus appellans , quod minis & 
rerroribus, & certorum Princi- 
pum voluntatibus allegatis fue- 


_çunt impeditæ voluntates delibe- 


rare, &c. Refpondetur quod f- 
cut didum cf, ad opprobria & 
injurias prorumpit appellans, f- 
bique adhærentes ; & appellatio- 
mis compolitor, & benè intelli- 


gicur » & falfum eff quod aflerir, 


fed D D. Cardinales fuerunt if 
ui incutiebant terrores, & in 
erebant minas, atque dicebant 
ne Prælatis, & aliis Notae 
bilibus Viris Nationis Gallicanæ, 
& corum familiaribus, cum ni- 
mi aufteritate , ut liberè non 
auderent quod confcientia diéta- 
ret fuper illis exprimere, & ali. 
quibus dixerunt quod inquirere 
tur contra eos ad finem ie 
tionis eorum ftatüs; altis dixe. 
runt injurias , aliis vero fpem 
dabant promotionis , & exaltæ 
tionis ftatüs , de quo adhuc con- 
fidunt aliqui , & familiares fuos 
venire faciebant ad Nationem 
Gallicanam, ad vociferandum, 
& clamandum , ficut de facto fe 
cerunt, ad deliberationem im- 
pediendam : ultra videntes non 
poffe impedire deliberationen 
quæ ficbat ad invicem congre- 
sai , omnes Protonotarios cur- 
ores , & dquofcamque alios, 
etiam mechanicos curiam fe- 
quentes convocarunt, Auditores 


| Palatii, Scriptores & Norarios, . 
& ad fe venire fecerunt, & cum 


gemitibus eis dixerunt, quod 
Natio Gallicana fola per fe prz- 
fumebat velle deftruere flatum 
Papæ, & Cardinalium, Proto- 
notariorum , Clericorum Came- 
ræ, Auditorum Palatii , Scripto- 
rum, Notariorum, Advocato- 
rum ; Curforum , & cæterorurt 


quorumcumque Romanam Cu- 


riam fequentium, & iplam Cu- 
riam maticare loquendo , & quoi 
opportebat fe illis opponerc; & 
in contrarium faborare , & con- 
clufionem de non folvendo va 
cantias facere per media ; ut 10% 
admitratur pex alias Nationess à 








! du Concile de Conflance, 469 


fuit dubium & etiam periculum 
de magnâ commotione contra 
Natos de Galliis, nec talia at- 
tentarunt , quando Natio Angli- 
Cana, & eorum Rex Illuftris in- 
terdixit tales exaétiones nolle plus 
fuftinere in Regno fuo Angliz ; 
& videntes propter hoc non 
poffe proficere , quia rationabile 
eft quod petitur , & irrationabi- 
le quod impedire conantur , con- 
verterunt fe ad appellationes, & 
unam interpofuerunt nominibus 
fuis, & aliam interpofuerunt feu 
Anterponi fecerunt per di&tum de 
Scribanis , aliam verd per M. 
Johan. Ponceti, eorum Promo- 
torem & Clericum , per tales op- 
poftiones & appellationes impe- 
dire, &illibrare volentes dicen- 
tes vota fua, & in prædicationi- 
bus publicis materiam procura- 
runt prædicari ad intentum eo- 
rum , & per verba magiftralia 
notari non fibi propitios, quod 
bene fuit intelletum ; quare , 
imponit aliis, apud femetip- 
um, & fibi adhærentes quærar. 

Quando enim fubjungit iple 
idem ne quod ad diétim 
conclufionem proceflum eft, fine 
pus providendo D D. Cardina- 
ibus ; Le in hoc Natio Galli- 
Cana infufhcienter confulta fore 
tollendas diétas vacantias conclu- 
fit, &c. Refpondetur quodque ad 
ipfam Nationem, fatis lautè & 
amplè provifum eft DD. Cardi- 
nalibus apud ipfam, in Bencf- 
ciis quæ in ed obtinent, quæ af. 
cendunt de fexaginta ad feptua- 
ginta millia , ut fupradiétum eft, 
& confultiffimé conclufit, & mi- 
zum eft quod tanto tempore to- 


Rravite 


Cum ulterids dicit idem ape 
pellans , quod de laudabili con 
fuetudine protectio , & tuitio Ro- 
manæz Curiæ, & Cameræ, Sede 
Apoftolica vacante ad Cardinales 
fpeétat, qui non fuerunt requifi- 
ti in di&a conclufione , &c. Ref- 
pondetur quod bene facit allega… 
re confuetudinem pro titulo puta- 
tivo, quia de Jure eft eis inter 
did&um ne de fais Cameræ in 
aliquo fe intromittant Sede A pol 
tol. vacante ; & fi qua fit con- 
fuetudo , eft occulta , & totaliter 
ignota. Nec debuerunt vocaris 
nec etiam requiri. Conclufo eft 
Nationis, quz quoad Nationem, 


 refpettu aliarum Nationum eft 


confultiva , & quoad totum Con- 
cilium, eft querelofa , quam Con- 
cilio at infinuare , & 
apud eum profequi , ut remedie- 
tur in eis, ut redeuntcs ad pro= 
pria, fuis Principibus , Prælatis, 
& Clero, qui ibi remanent, & 
cæteris de populo poiline referre 
diligentiam quam fecerunt , ne 
videantur confenfum præbuille , 
aut acquieviffe telerantiæ abufi- 
væ, in vacantiarum prædiétarum 
præftatione , ut fi Concilium pro- 
vifionem non dederit , confites 


quod per eos non ftecerit. 


Progrediendo ulteriès dixie 
idem appellans, quod DD. Cardi- 
nales caufa unionis ; Ref- 
pondetur , quod utinam isa effet, 
quoniam de præterito non fece- 
runt , nec ufque nunc eft faétum 3 
quid fict videbitur poftea. Nec 

uoad hoc exprimuntutr, quæ 113 
Ééto confiflunt, etiam de præ- 
fenti, quæ contrariantur unionie 

Cum dicit ulteriüs ille idens 
appellans, quod removere vacame 


Nan iij 





470 Preuves de la Nouvelle Hifloire 


cias cft fubverfio totius Ordinis 
Clericalis, &c. Refpondetur quod 
de inordinato & vitiofo ordine 
vellet facere ordinem ad ipfius 
commodum , nec curaret de nu- 
trimento peccati, nec de quo- 
cumque fcandalo , dummodo af- 
fuant aurum & pecuniæ. Si de. 
beat fubverti ordo Clericalis 
propter tollere vacantias , potcit 
videri ex jam præcedentibus. 
. Ulterius præfatus de Scribanis 
dixit quod atteftare fimoniam in- 
tervenire in folutione earumdem, 
ft venire contra vota plurium 
Conciliorum, &c. Refpondetur 
od nunquam in aliquo Gene- 
rali Concilio fuit ordinatum, 
quod quis poflit recipere pecunias 
ut fpiritualia, aut Beneñicium con- 
ferat, vel aliquem eligat ad Di. 
gnitatem vel Prælaturam 3 fed be- 
ne de jure Divino, Canonico , & 
Civili, & per Generalia Conci- 
lia repcriuntur talia prohibita, 
uæ etiam damnant actum & con- 
udiem. 

Quando ulterius progrediturt 
contra claram rei veritatem, & 
infus confcientiam,videlicet quod 
{olutio iftarum vacantiarum eft 
onus reale, nec in hoc vèrfatut 
aliqua obligatio perfonalis , cum 

er aliammaneat Beneficium obli- 
gatum, & non perfona, &cc. Ref- 
ondetur quod mirabiliter jufti- 
actum exiftis appellans , fi- 
cut fupra didtui eft. Clarum eft 
quod litterxæ promotionum haberi 
non poffunt , donecobtalerit quod 

etitur ab eo, feque & Monafte. 
rium vel Ecclefiam obligaverit, 
nec aliter-exigitur, nifi oblatum 


fuerit. Modo fi ifta fit obligatic 


| perfonalis , aut jura omnia fal- 


lunt , aut eft perfonalis , nec pos 
teft effe realis ; quia per obliga- 
tionem quam facit de Monafterio 
vel Ecclefia, non eft hypotheca- 
ria, quia Dominus non elt, & 
quia non poflidet tempore obliga- 
tionis ; . non vergit inutilita- 
tem Ecclefiæ vel Monafterii, & 
quia ex turpi caufa , & quia fine 
confenfu Monafterii vel Capituli, 
& quia tempore fundationis non 
fuit tale onus impofitum, nec pot, 
per confenfurn illorum , qui con- 
entire haberent neceffarid , aliter 

non poteft efle realis. Et quando 
effet hypothecaria ; adhuc difcu- 
teretur prima perfona, quæ ant 
hoc fuerat obligata: quo mutatÀ 

erfonä , remaneat onus fuper Ec- 
clefiam vel Monafterium quoddi- 
mittit, non eft verum , nifi quan- 
tum per retentionem didarum 
litterarum , eumobligate faciunt 
ad folvendum , in quo reperire- 
tur obligatus fuifle Anteceflor, 
& fic pollunt exigere ab utroque 
totum debitum quando volunt, 
& quod ita fic verum, patet É 
formam obligationis quam obfer. 
vant in talibus in Camerà Apof- 
tolicà, & DD. Cardinales, quæ 
talis eft. 

Primd rubricat formam obli- 
gationis Patriarchæ , Archiepif- 
copi , Epifcopi, vel Epifcopls 
feu Electi ; quandd , in proprié 
& fequitur. 

Vos , Domine Patriarcha; Âre 
chiepifcope, Epicope vel Elee » 
de Licentià Apoftolicé , nobisin 
hic parte conce{si, gratis & fpontè 
offertis dare, & promittitis, ê 
donatis, pro veftro communi Îer- 
vitio Cameræ SS. in Chrifto P. 


DD. & Alexandri, divisé PF 








du Concile de Conflance, 47h 


videntià, Papæ V. & Sacro Col- 
legio RR. in Chrifto PP. DD. 
S. R. E. Cardinalium, videlicet 
duo millia Aorenorum auri de 
Camerä, boni & legitimi ponde- 
ris, & quinque fervitia confueta 

ro familiaribus & Oficialibus 

. N. Papæ & DD. Cardinalium 
prædiétorum : item recognofcitis 
cidem Cameræ & Collegio ac fa- 
miliaribus, & Offcialibus om- 
nes illas pecuniirum quantitates, 
in quibus prædiéta veftra Ecclefa 
reperiretur in libris ipforum Ca- 
meræ & Collcgii per aliquorum 
prædecc{forum ot per{o- 
nas obligata, quofcumque flore- 
nos, cum quinque fervitiis, & 
recognitis fupradiétis, promitti- 
tis folvere & reddere nr cum 
cffcäu, in Romanä Curià, ubi- 
cumque fuerit , videlicet RRK. 
in Chrifto PP. & DD. mifera- 
tione Divirä, Henrico , Epifcop. 
Sabinenfi, & Amedco S. Mariz 
Novæ, Neapolitano , & de Salu- 
ciis vulgariter Nuncupatis S. R. 
E. Cardinalibus, ac Francifco 


Cardin. miferatione Archiepifc.. 


Narbonenfi D. N. Papæ, & Sacri 
Collegii Cardinal. Camerariis, 
vel eorum fuccetforibus, aut De- 
putatis ab eis ; medietatem fcili- 
cet, in Fefto &c. & aliam medie- 
tatem in Fefto, &c. Recognita 
Ve:0 in alio fimili Fefto &c. Quod 
f diétis loco & terminis diétam 
Horenorum fummam , & quin- 
Que fervitia confueta & recogni- 
ta fupradi& t 
 fup a non folvatis, ut cft 
diétum, promittitis redire ad Ro- 
manam Curiaminfra quatuor men- 
fis » poft elap{os terminos hujuim. 
vel alterum eorumdem , imme- 
diarè fcquentem, & coran dictis 


DD. Camerariis, feu eorutm fuc- 
cefloribus , aut Deputatis ab cis, 
perfonaliter comparere , & indè 
non recedere , donec per vos fue- 
rit de præd. inregraliter {ati{- 
fa&um. Super obligatione, vos 
& Ecclefiam veftram, & fuccef- 
forces veftros, ac omnia bona Ec- 
clefiæ veftræ mobilia, & immo- 
bilia, præfentia & futura, ubi.- 
cumque fint, & confiftant : & ut 
ficres vinculo fortioris obligatio- 
nis obftriétus, fubmittitis vos, 
& fucceffores veft:os Jurifdictio- 
ni, & cohertioni diftorurn DD. 


Cardinalium , & cujuflibet ec 


rum infolidum ac etiam fuccef… 
forum eorum & Deputandorum 
ab eis, & de voluntate vefrà, 
quniam hoc vulris, & petitis, 
& -hanc Jurifdictionem in eos 
prordgatis : gs DD. Camera- 
rii, ac quilibet eorum, eamdem 
Jurifdiétionem in fe fufcipientes 
& fufcipiens in vos mandatum 
faciunt & præceptum, ut de re 
confeffatà , de folvendo diétam 


Horenorum fummam , & quinque 


fervitia , ac recognita fupradicta, 
& de revertendo ad Rom. Cu- 
riam, & de non recedendo ab eä, 
abfque fatisfaétione , &c quod om- 


nia alia & fincula fupradiéta cfh- 


caciter compleatis, & attendatis. 


Quod fi non feceritis, fufpenfio- 


nem ab adminiftratione fpiritua= 
lium & temporalium dictæ Ec- 
clefiz, & ab exequuticne Ponti- 
ficalium, & majoris excommunli- 
cationis fententias, ex nunc, prout 
cx tunc, in vos canonicà monl- 
tione præmiffa proferunt in hiis 
fcriptis. Comminanhtes nihilomi- 
nùs di&i DD. Camerarii, & qui- 


 libet corum, fe contra vos dic= 


RE ER ER RE D — 


tentiis aftrium, quas ni 


473 Preuves de la Nouvelle Hifioire 


tum D. Patriarcham, Archiepif- 
copum , vel Eleétum procefluros 
& proceflurum, abfque aliä moni- 
tione , feu vocatione, ad gravio- 
res pœnas , & fententias fpiritua- 
les & temporales, & aggravatie- 
nes earum, prout eis, feu eo- 
rum alteri placuerit, feu vifum 
fuerit expedire : & quod vos de- 
nünciabunt, & denuntiari fa- 
cient per fe , vel alium , feualios, 
excommunicatum ; fufpenfum , 
perjurum , & aliis pœnis & fen- 


hoc in vos duxerint proferendas : 
& D. Patriarcha, Archiepifco. 
pe, Epifcope, vel Eleéte renun- 
ciatis fuper hoc omnibus veftris 
Privilegiis, Indulgentiis À pofto- 
licis, impetratis, vel ji Hg 
conceflis vel concedendis , qui- 
bufcumque, & Beneficio appella- 
tionis, & reftitutionis in inte- 
grum, ac omni foro , ufui, præf. 
criptioni, & juri revocandi do 
num , & omni auxilio Juris Ca. 
nonici & civilis, per quod con. 


tra præmifla, de jure, vel de 


faéto venire polfetis, ve] aliquod 


| ant 2e & omnia & fingu- 


a præmifla juratis ad Sanéta Dei 
Evangelia, renere, fervare , ap- 
probare, & in contrarium non 
venire, direétè vel indircétè, 

er vos , aut alium, feu alios, Si 
verd ante fatisfaétionem hujufmo- 

di, vos contingat Mori, cedere , 
vel transferri, & ille, vel illi; 

ui ad regimen ipfus Ecclefæ, 
vobis fubititutus , vel fubftituti 
fuerint, intra quatuor menfes 

oft fubititutionem & ditæ Ec- 
clefiæz poffeflionem adeptan , de 

rædiétorum florenorum fummä , 


Li 
L 2 


& fervipiis;aç recopnitis fatisface- 


re non curaverit, feu caraverint ;. 
ex nunc, prout ex tunc eafdem 
pœnas & fententias, in eofd. {ub-. 
ftitutos, & eorum quemlibet pro- 
ferunt in hiis fcriptis, & infli- 
gunt, prout dictum eft, & nar- 
ratum autoritate ditorum DD. 
Cardinalium, & nofträ, profc- 
rimus in hiis fcriptis. Et vos D. 
Pacriarcha, Archiepifcope, Epif. 
cope, vel Electe , vultis quod per 
nos Clericos vel Notarios Came. 
tæ, qui fummus hic præfentes, 
de præmiffis omnibus & fingulis 
fant unum, vel plura publica inf 
trumenta. 

Similes formæ funt pro iifdem, 
quando fiunt per Procuratores, 
& idem pro Abbatibus. Et fic per. 
tenorem ditæ formæ obligatio- 
nis, conftat quod non eft reale, 
fed violentum & perfonale , ficut 
fupra diétum eft ; co quod, per 


_litterarum retentionem ad hoc 


compelluntur, & licer compolue- 
rint formam ampliori modo quo 
potuerunt ad juftificandum;, & 
colorandum faétum fuum, verune 
tamen vitiofa eft, & reprobanda 
valde , & propterca nunquam fu- 
er hujufmodi obligatianibus vo- 
Po groffare inftrumentunm ; 
nec copiam obligationis dare: 
peccat enim in quatuor vel quin- 
ue fubftantialibus , fecundum 
per Juris , quod pet cv 
bet intelligentem poteft claré in- 
tueri, Nec etiam -Cardinales, aut 
eorum prætenfus Camerarius un- 
uam habuerunt jurifdictionen , 
nec habent poteftatem ad hoc quod 
prætendunt. 
Tum dicit ulterius idem de 
Scribanis appellans , quod after 
tis conventionibus per Regem Ëc 


Perrum 








rer Petrum de Luni fa@is » videlicet 

L quod nihil debeat innovati, cum 
no per hoc poilet impediri unio Ec- 
de clefie, cum fit in vilipendium 
ne. totius Chriftianitatis removere 


5 E Vacantias . &c. Ref pondetur quod” 


. rémovere caufam quæ preftat & 
ee datocca 1onem peccati, & damna- 
Br FOnis animarum, per quam etiam 
Le parantur {candala, & fiunt; per 
| Quam deftruuntur Ecclefiæ > & 


He univerfaliter Perfonæ Ecclefiaiti- 
“e Cæ Opprimuntur, & ftant in erro- 
2 re, intentioque fundatorum Ec- 


clefiarum & Beneficiorum frau- 
datur » & per quæ opera pictatis 
Impediuntur , & juftitia læditur, 
| €ft adornare Chriftianitatem , & 
. eam in debita devotione confove- 
re : nec per hoc fit innovatio vel 
” immutatio contra promiflum vel 
. Conventum , & quando hæc faéta 
| non eflent vel fierent, Romano- 
< rum Rex illuftriffimus , ac omnes 
alii Reges, & quicumque Chrif. 
tiani haberent inctepare totum 
Concilium Generale, quod mora 
in hoc data fuiflet. Et ultra quod 


de Lunâ , de quo modica fpes, 
quod aliquid boni faciat, & per 
hoc facilids inclinabuntur ad re- 
cedendum ab ejus obedientiä. 
. Subjungit quod ex illis appellat 
ad Sedem Apoftolicam, & Sum. 
mum Pontif. futurum & À pofto- 
los petit, &c. Omittens Conci- 
lium Gencrale fraudulenter. Non 
. dubium quin deberet elle Judex 
: Sen in causâ hujufmodi & 
quod , fedet de præfenti, & ad 
eum poteft haberi recurfus facili- 
ter 5 & appellando ad Papam, 
T° tantum facit, caufa diffugii : nec 
: Papa viderctur elle Judex compg- 


citids venient qui obediunt Petro 


du Concile de Conflance: 473 


tens, eo quod fit pars formata, 
& ejus Camera Apoltolica, & 
confilio Cardinalium in hoc ute- 
<etur, qui affetum quem ad hoc 
habent oftendunt. 

1dco ex premiflis, & refultan- 
tibus ex eis,tam conjunétim,quam 
divifim, appellationem didi de 
Scribanis, neque aliam interpofi. 
tam nomine ann DD. Car- 
dinalium, & corum Colleoii, 
neC aliam interpofitam per M. 
Johann. Ponceti, feu quofcum- 
que ‘alios in materià hujufmod, 
& ps occafione, hæc Vene- 


rabilis Natio, propter hoc folem- 


niter Congregata, maturâ deli- 
beratione habità , non duxit ad- 
mittendum, nec eos admittit ap- 
ptllantes , nec eorum frivolis ap- 
pellationibus, vel alteri earum 
cfle deferendum, neque defert. 
Parata eadem Venerabilis Natio, 
& fe offerens velle refpondere ple- 
niüs ac fingulariter,de finguliscau- 
fis , ex quibus caufantur , & juftia 
fiçare nituntur di&i DD. Cardi- 
nales, & diétus Ponceti, appel- 
lationes per eos fuis nominibus 
interpoflitas , quarum copia, etiam 
fai debitä dilizentià haberi non 
potuit, quandocumque dabitur , 
vel haberi poterit ; protcftando 
etiam de fpecificatione quorum. 
dam hic non expreflorum. 

Hanc refponfionem cifdem de 
Scribanis , Procuratorique Colle. 
gii ditorum DD. Cardinalium, 
& ipüs Cardinalibus, & præfato 
Ponceti, finguli fingulis & qui- 
bufcumque fuis adhærentibus , & 
adhærere volentibus eis, con- 
junétim & divifim, pro Apofto. 
lis ad quos teneri poffet, dans, 
& cis faciens, & Præfidens ejufd, 

Oo0o 





474 Preuves de l# Nouvelle Hifloire 


Nationis, de confenfu, & man- 
dato totius Nationis. Proteftans 
eadem Venerab. Natio, & Præfi- 
dens, ac fingularia fuppofita ejuf-+ 
dem , maximè & fpecialiter defti- 
nati pro parte Plioe , atque 
Cleri Galliirum, ad hoc Gene- 
rale Concilium, de profequendo 
eorum receptam conclulionem 
apud præfens Generale Concilium 
& ubicumque de Jure debirè po- 
terit, & liccbit, & de eam re- 
ferendo , intimandoque & fcri- 
bendo Serenifl. Francorum Regi, 
& Germano fuo Regi Siciliæ Lu- 
dovico nominato, Illuftri Duci 
Aquitaniz , Primogenito Regis 
Francorum llluftri, cæterifque 
Ducibus ac Comitious , ac Baro- 
nibus, Galliarum Prælatis, & 
illis de Clero, qui in partibus re- 
manferunt , Nobilibus, & illis 
de populo omnium Galliarum, ad 
ipforum excufationem & exone- 
rationem, & ad debitam provi- 
fionem confequendam. 

Poftimodum verd , die Jovis vi 
ccfimà otaâ di&i menfis No- 
vembris , anno à Nativitate D. 
fupra diéto, de Mandato didi 
D. Patriarchæ Prældentis, fuit 
dia Natio Gallic. poft pran- 
diuin , in loco folito congregata, 
in quà Congregatione venerabilis 
& circumfpectus vir M. Poncius 
Simoneti Sacræ Thcolroiæ Pro- 
feffor fupra nominatus, petiit pri- 
mù , quod DD. Deputati pro Na- 
tione Gallicanä predi&tà , fuper 
fidto vacanciarum, ad follicitan- 
dum alias Nationes faciant dili- 
gentiam apud alias Nationes quod 
Confentiant, ordinent, & conclue 
dunt quod diétæ vacantiæ tollan- 
tur omnino. 


2°, Quod legatur in di&i Con: 
gregatione diétæ Gallicanx Natio- 
nis refponfio faéta appellantibusde 
pe fupra fit mentio. 3°. Quod 

uper hiis, & omnibus Connexis 
groffentur inftrumentum&e inftru- 
menta, & quod Notarii diétæ Na- 
tionis in primaCongregationeejuf. 
dem Nationis oftendant minuta 
fuper hoc faéta, & confeéta. Poit 
quamquidem petitionem fuit in 
dia Nationeappunétuatum,quod 
craftinä die, in loco prædiéto le- 
geretur pese refponfio præfs 
tis appellantibus facta, prout in 
fupra fcripto quaterno continerur, 
& quod fuper omnibus aliis fat 
bona diligentia. 

Et fubfequenter die Lunzfecun- 
dâ menfis Decembris, anno fupra 
dido, de mandato diéti D. Prx- 
fidentis fuit dicta Natio Gallicana 
in Refetorio Domus FF.Prædic:- 
torum Conftancienfium poit pran- 
dium nn , in qua Congre- 
gatione fuerunt multa propolita 
& petita ; ‘inter qux præf. M. 
Poncius Simoneti petit legi ref. 
ponfionem, & À fotos fuper fac- 
to prædiét. vacantiarum, fupra 
diétis appellantibus fadam, & 
datos | cum ufquequaque null: 
lecura facta fuerit de eifdem in 
Natione prædiétà, quàâ petitioné 
fa&à, placuit Nationi quod lege- 
rentur refponfio & Apoftoli prt- 
di&i, prout in quaterno dato & 
fuperids defcripto continentur : 
quemquidem quatérnum decem 
& leptem folia papiri, ab utra- 
que parte defcripta continentem; 
ezo Johann. Guiardi Notarius 


” publicus infra Ss legere in 
1 


cæpi ; & cum qui medietatem 
perleciflem, & effet hora t:1d2 ; 








du Concile de Conflance. 47S 


pin fuit à nfe per mulros, fi 
upererat multum ad legendum, & 


ego rcfpondi quod nondum erat 


lea medictas, & cum attædiati 
effent ; dixerunt quod craftinä die 
refiduum legeretur ; & multi cla- 
maverunt & dixerunt quod com- 
pleatur le&tura : & tunc D. Joh. 
Patriarcha Conftantinop. fupra- 
dictus recepit quaternum præ- 
didtum, & lc@uram perfccit uf- 

ue ad finem : de quibus omnibus 
& fingulis fupradictis RR. in 
Chrifto PP. aliique Domini & 
Magiftri, DD.Anicicnfis, Vauren- 
fis, Silvanectenfis Epifcopi, Pon- 
cius Simoncti, Oliverius Guen- 
net , ac etiam opponentes & ge 
pellantes fupradicti, & nonnulli 
alii diverforum ftatuum de didtäà 
Natione, in diverfis Congrcga- 
tionibus did&æ Naticnis, ut fupe- 
riüs defcribuntur , petierunt & 
requificrunt diverfimodè, & di- 
verfis vicibus fibi per me Johann. 
Guiardi, & M. Michaelem Bo. 
lofonis Notarios publicos, & ad 
confcribendum aa, propolitio- 
nes, conclufiones , & alia in Con- 
grevationibus diétx Nationis fac- 


ta & fienda per ceamdem Natio- 


nemDeputatos, Ordinatos & Elec- 
tos, & quemlibet noftrum fieri 
& conficiunum & plura publi- 
cum & publica inftrumentum & 
inftrumenta. : | 
Aa fuerunt hæc Conftanciz , 
anno , indictione, diebus , men- 
fibus , horis , loco , & Congrega- 
tionibus, quibus fupra. Præfen- 
fibus, RR,. in Chrifto PP. & DD. 
Johanne Patriarchà Conitanti- 
nop. Johann. Patriarchi Antio- 
cheno, Præfidente di&tæ Nation. 


Matino Aucbatgof , Stephano 


| Dolcnfi, Alaro Leonenfi, Vita- 
! Je Tholonenfi, Johann. Vauren- 


fi, Ogerio Auguftenfi, Johanne 


Silvancétenf Epifcepis, Johanne 


Ciftercienfi, Petro S. Maxentii 
Monafteriorum Abbatibus.Jorda- 
no Morini , Petro de Vuerfaliis 
Sacr. Thcol Profefloribus , Se- 
renifl, & Chriftianill. Dom. Nof- 
tri Francorum Regis Ambaxiat, 
Petro Cauchdn vice Domino Re- 
menfi, Petro Salemenis Ord, FF. 
Minorum in Theologià M:pgif- 
tris, Illuftriff. Principis Johan- 
ms Buroundix Ducis, unà cum 
dito D. Epifcopo Atrcbatenfi 
Nunciis, &  Ambaxiatorilus. 


.Urfino Talcvende, Nicol:io de 


Gonncfliä,Mathæo Rodel in dié&tà 
Sacrà Theolog. Magiftris ; Joh. 
Hugoneti, Ægidio Âcaric in utro- 
que Jure Licentiatis. Petro Caie- 
tani Canonico Conforanenfi , 


litterarum Sacræ Pœnitentiariæ 


Scriprore, Johanne de Monte 
acuto Notario publico, & non- 
nullis aliis DD. Prælatis, Magif- 
tris & Doctoribus, ac Princi- 
pum, Prælatorum, Univerfiratum 
Studiorum , Capitulorum, Ccn- 
ventuum, & aliorum diverforum 
didtæ Nationis Gall, Nunciis, 
Procuratoribus, & Ambaxiatori- 
bus, multifque aliis Notabili- 
bus & egregris ac fcientificis vi- 
ris, in grandi numero, & multi- 
tudinc copiosä, diverfis vicibus 
ad præmifla teftibus vocatis {pc- 
cialiter, & rogatis. 
Et fubfequenter interpolatis 
aliquibus dicbus, & menfbus , 
difcretus vir Jacobus de Sabau- 
dià, Apoftolicæ Sedis Curfor, 
die Vencris, vicefñimä menfis M:r- 
jii, circa horam Vefperarum, 


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476 Preuves de la Nouvelle Hifloire | | 


, gnno à Nativitate D. 1416. In- 


ictione 1x. mihi Johann. Guiar- 
4 Notario publico infra fcripto 
Præfentavit & exhibuit quifdaim 
Litteras Patentes à R. P. D. An- 
gelo de Ballionibus de Perufño De- 


cretorum Doctore, Archiprefby- 


tero Ecclef. Perufinæ, Sedis A pof- 
tolicæ Capellano, ipfufque , ac 
ejus Camerarii, & caufirum Ca- 
meiæ Apoftol. Generäli Auditore 
emanatas, & fub Sisilli proprii 
dite Curiz , quo utitur, im- 
preflione Sigillatas, & Signo Cy- 
ni de Lombardis, diétæ Curiæ 


Notarii fignatas , meque mo- 


nuit, ut in diétis litteris contine- 
tur ; mihique dixit, quod M. 
Michael Bdlofonis erat, & fuc- 
rat bene certificatus de præmiflis 
litteris ; quibus fic perdiét. Cur- 
forem peradis, copiam ditarum 
litterarum petii, quam mihi tra- 
didir Curfor præfatus, & de dic- 
tà copiä , cum præf. originali- 
bus litteris, collationem feci di- 


ligentem quarum litterarum te- 


not , de verbo ad verbum fequi- 
tur, & efttalis. 

Angelus de Ballionibus de Pe- 
rufio Decretorum Doctor Archi- 
prefbyter Ecclef. Perufinæ, Sedis 
Apoft. Capellanus, ipfiufque, ac 

us Camerarii, & caufar. Curiæ 
Éameræ Apoîit. Generalis Audi- 
tor, honorabilibus Magiftris No- 
gariis five Tabellion. & Scribis 

ublicis per inclitam Nationem 
Gallicam in præfenti Sacro Con- 
cil. Conftancienfi exiftentem , ad 
confcrisendum & publicandum 
gefta feu perdiétam Nationem ge- 
rend: , feu deliberanda fpecialiter 
Deputatis, falutem in Domino. 


Querclam pro parte Vencerabilium 


Ed 


&  circumfpedtdrum viroràm 
DD. Procuratoris Fifcalis Sedis 


& Cameræ Apoftol. necnon Cle- 


ricorum Sacri Collegii DD. S. 
R. E. Cardinalium recepimus ef-. 
feétualiter continentem, quod 
cum per aliquos de Natione prz- 


_ didtà afferatur in eadem Natione 


deliberatum fuifle , & conclu- 


_fum, quod deinceps annatæ in 


Rom. Curiä folvi confuetæ, om- 
nind remitterentur, & nullate- 
nùs folverentur, & per nonnul- 
los alios Nationis præfaræ con- 
clufioni hujufm. oppoftum con- 
tradi&um rie & etiam appel- 
latum, & appellationibus hujuim. 
etiam refponfum ; & plura diam 
conclufionem præcedentia , & 


præambula, & plura alia conco- 


mitantia, & connexa, & alia 
etiam inde fequuta dependentia, 
emergentia , & cætcra quæ ad rei 
veritatem , & ejus Clarificatio- 
nem , & verificationem non mo- 


_ dicum facere &:fervire videan- 


tur, & per aliquos, ut afleritur 
eftis requifiti, ut obmiflis, feu 
prætermiflis oppofitionibuss con- 
traditionibus , antecedentibus, 
præambuks, concomitantibus, & 
connexis ,; necnon appellationi- 
bus refponfionibus , dependenti- 
bufque, emergentibus, & inde 
fequutis, ditam prætenfam con- 
clufionem tantüm nudam, & cru: 
dam, quæ nequaquam unifor- 
mis , aut concorditer facta exti- 
tit, & abfque circumftantiis {uis 
debitis in formam publicam 1€- 
ducatis , & etiam formam publi- 
ci inftrumenti expcdiatis 5 quod- 
que nos voris eorumdem annueré 
volentes, licet pro parte dido- 
ru Procuratoris Fifcalis. Sedis 


L 
sis : 








du C oncile*de Conflance. 477 


Apoft. & Clericorum aliàs pluries 
debite fueritis requifiti , utipfis, 
pro di&æ Sedis, & Sacri Collegii 
inter ele, & cæteris quorum in- 
tereft , de præmiflis omnibus in 
bonàâ, & debité formä , nihil de 
contingentibus omittendo , inf- 
trumenta publica faceretis, & 


 expediretis, mediante falario com- 


pet > quod tamen ufque nunc 
acere diftuliftis, grave damnum 
Sedis & Camerz Apoñtol. & Sa- 
cri Collegii DD. Cardinalium 

rædictorum prævideatur , ac 
GR re Rom. Cur:æ 
violationem. Super quibus à no- 
bis idem Procurator & Clerici 
præf. Sedis ,Cameræ, ac Colle- 
gii prædiétorum nominibus, de 
opportuno remedio fibi provideri 
imploraverunt , vobifque inhibe- 
ri, ne dedictis prætensà conclu- 
fione , & aliis ditum proccflum 
concernentibus alicwi in publicä 
formä tradatis fruftratim fepara- 
tum vel divifum, contra formam 
Juris ,"& Stilum Officii Tabel- 
lionatus 3imd quod vos utrique 
fimul in formam publicam ee 
catis , & cis, & quibuflibet pe- 
tentibus quorum interfit tribua- 
tis. 

Nos igitur Auditor præf. nôn 
valentes, neque- volentes alicui 
debitam & poftulatam juftitiam 
denegare , fed eam potiüs,ut te- 
nemur, unicuique debitè minif- 
trare, vos omnes & fingulos præ- 
fenti tenore requirimus, & mo- 


nemus, & per quemcumque Apof- 


tolicæ Sedis Curforem moneri vo- 
lumus , & mandamus, vobifque 
nihilominus, & veftrum cuilibet, 
in virtute Sandtæ Obedientiæ, 
& fub excommunicationis pœnà» 


quam in vos, & veftrum quem- 
libet ferimus in hiis {criptis, nifi 
feceritis quæ mandamus , diftri&à 
præcipimus , ac præcipi volumus, 
vobifque , & veftrum cuilibet 
diftridids inhibentes, Je 
vos, & quilibet, feu alter vef. 
trum hujufm. prætenfam conclu. 
fionem , oppofitiones , contradic- 
tioncs , appellationes, & alia fu- 


ee ependentia & connexa, : 


ruftatim , aut de perfe, five di- 
vifas ,aut feparatas , nulli pero. 
næ tradatis aut publicetis ; imà 
eas, & utrafque , feu quamlibet 
earum, fimul & in uno contextu, 
ac fub eadem publicatione, qui- 
buflibet petentibus alligatas ex- 
pcdiatis, atque tradatis ; veftià 
tamen competenti mercede reccp- 
ta, & femper falvâ. Verum fi vos, 
aut aliquis alius ex præmiffis fen- 
feritis , aut A gravatum, 
compareatis aut compareat Co 
ram nobis, caufÂm veftri, aut 
aliorum gravaminis oftenfuri vel 
oftenfurus, atque recepturi , vel 
recepturus à nobis jus, & jufti- 
tiæ complementum : alioqui , fi 
monitionibus & mandatis noftris 
hujufm. non parucritis cum effec- 
tu , addeclararionem , denuncia- 
tionem & publicationem dit&æ 
excommunicationis fententiæ , &C 
alias ut Juris fuerit, contra vos, 
& veftrum quemlibet procede- 
mus, veftrâ contumaciä nonob- 
ftante. Datum Conftanciæ Pro- 
vinciæ Maguntinenfis , in audien- 
tiâ Domus noftræ refidentiæ, & 
fub Sigilli proprit dix Curiæ 
quo utimur ; imprefhone Sigilla- 
tum, die Jovis xrx. menfis Mare 
tii novæ indictionis , fub anno à 
Nativitate Domint 1416. Signa- 

Cooiij 


Er 


478 Preuves dé la Nouvelle Hifloire 


tum Cynus de Lombardis & J. 
TN Guiardi.…. 


blico inftrumento alià mant 


. xalis 





Et quia ego Johann. Guiar- 

_ di Clericus Pitavienfis Dio- 
 cœfis publicus Apoñtol. & Im- 
periali autoritate facri Genc- 
Concilii: Conftancienfis 
ro Natione Gallicani, & ejuf- 

em Nationis Notarius, præ- 

miflis omnibus & fingulis , dum 
. ficut fuperius defcribuntur in 
. Congregationibus dix Natio- 
. nis, diebus, & horis interpo- 
. Jatis dicerentur, proponeren- 
tur, refponderentur , agerene 
- tur & fierent, unà cum DD. 
teitibus fupra fcriptis præfcns 
fui, eaque fic fieri, vidi, & 
sudivi , ideù huic præfenti pus 


JC 





in feptem membranis congluti- 
natis fideliter fcripto, manu 
meà proprià me fublcripf, & 
fignum meum confuetum appo- 
fui, in fidem & teftimonium 
omnium & fingulorum præmif. 
forum requifitus fpecialiter, & 
rogatus. Conglutinationes au- 
tem figno-meo prædicto figna- 
tas, necnon dictiones in fine 
rtf. inftrumenti, ante meam 
præfentem fubfcriptionem, poft 
dictionem Lombardis, &ante 
fignum meum manuale , ad f 
na diverfa pofita, approbo, ne 
| 4 eifdem hæftari valeat, feu 
- quomodolibet dubitari. . 


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Ds Concile de Conflanee. ” 479 


RO MODERNE RIOOOMORDONOUE 


2e de De de de Xe Hodfe PE fe DE De Se DR He De Me 8e He He He HE Me Le 
RO OO ORNE IUT E 


SUPPLEMENT 
AUX PREUVES 


DE LA NOUVELLE HISTOIRE 
DU CONCILE DE CONSTANCE. 





PROCESSUS PRIMÆ SUBSTRACTIONIS 


faite Dom. Beneditto in Francia. 
Ex MS. Harleianse. 


Arojus, Dei Gratia, Fran. | dentes, compellit nos fincera f- 
AN. corum Rex , univerfis Chrif. | des, confcientia urget, & ipfim 
ti fidelibus , falutem in Domino, pulfat Ecclefiam, ut accingentes 
aC reintegrationem S. Matris Ec- | nos Operi, Regum, ac Princi. 
clefiæ totis mentibus anhclare. pum aliorum Bi auxiliis, ad 
Rex Æternus, pia miferatione, |. integrandam caulam Domini, ip- 
femper fitiens Aanimarum falutem, | sa + fugatä , totis 
fuofque adcptionis filios, in fui | conatibus intendamus. | 
Corporis charitate connectens , Sanè jam novit ferè populus 


* 
Ecclefiam ipfam fuper firmam pe- | univerfus, ærumnas graves om- 


tram flatuit , ac à femitis quæ- | nibus deflendas Chrifti colis, la 
rentium ambitiofo cultu pretio- | mentabilemque fciffuram , qui- 
fam fervam, pro vitandis hoftis | bus poft obitum fælic. record. 
antiqui laqueis pedes docuitpro- | Papæ Gregorii XI. ipfa Dei Ec- 
hibendos ; ut quærerentur non | clcfia premitur , ob nimiam am. 
materiales , fed fpirituales qui- | bitionem retinendi ipfus Princi. 
dam nummi, & in eifdem filiis | patum : duobus enim fuper eo 
inconcifa charitas , ac perpetuo | ambitiosè cettantibus, orti funt 
in ipfa etiam indiffutilis unitas | errores mortiferi, & diffidentia 
foverentur : in quâ non hæc,fed : corda inter eos, quos in verà f- 
abhominationem defolationis vi- ‘ de Chrifti charitas propagavit, 


2 











4389 
Vah! ingentés rancores & odia , 

uos folet Ecclela ipfa fopire, 
Ce funt , non folum exhære- 
dationces , ind & ftrages multo- 


rum , ac per iplos, Vah!infur-. 


rexere.etiam inter plurcs Prin- 
cipes, Magnates, & populos fre- 
mius Guerrarum, ingentes ran- 
cores, & odia, quos Bee etiam 
ipfa fopire , ac per ipfos errores, 

rout credendum , fummeque do- 
PE eft , perditiones quam 
plurium animarum : ac fi multz, 
proh dolor ! fimili fubfunt peri. 
culo, contendentium ipforum exe- 
cranda ambitio fatis pandit : quo- 
rum quifque fuæ ambitioni in- 
tentus , & düm integrè habere 
non poteft, contentus , ut faéta 
probant, Principatum partis obc- 
dientiæ fuæ, ac retro ponens 
quod ex quo, propter Eee 
vam, & induratam oppofitionem 
partis adverfantis fibi, apud il- 
Jam non poteft perficere, pro tan- 
to fcandalo , videlicet perditio- 
his animarum vitando, tenetur à 
fuo Regimine declinare , nedùm 
ad abolendam hujufmodi perditio- 


nis caufam , Ecclefiæ videlicet . 


unitatem procurandam , non va- 
cat , immd illi modis omnibus 
obftare ftudet, ac hujufmodi fcif- 
furæ feu fcifmata , etiam hunc, 
& illum promiffis & muneribus 
a ane » perpewium minif- 
trare fomentum. Oh crudelis 
inhumanitas ! oh crudelitas inhu- 
mana ! pro contegendo vefte mol- 
li , altoque ftatu , & delicatis 
edulis uno fovendo cadavere, nul- 
lus eorum curat plurium interi- 
tum animarum ; & ubi charitasà 
ubi pictas > ubi Curæ Paftoralis 
profeflio à | 


Preuves de la Nouvelle Hifhoire L 


Violatur certè perperam pet 
eos facta profeflio, in affumtio- 
ne cujuflib:t, düm ipfus Eccles 
fiæ non quæritur realiter unitas, 
fed à contra fcifmatis durabilitas, 
hiis ambitiofis, immd criminofs 
& damnatis, a@tibus procuratut: 
LL: ob caufam , quantis malis 


cclefia ipfa fit obfita , quot fub- 


jaceat difcriminibus hic texere 


longum effet. 

Sed ut multa brevitas ipfa per- 
ftringat, videre eft eamdem Ec- 
clefiam cum Hieremià plangen- 
tem , quod fedeat fola civitas ple. 
na populo, & quafi vidua Domi- 
na gentium, Princeps Provincia- 
rum facta fit fub tributo, | 
ranfque ploraverit ; jamdudum 
non fuerit vir qui confolaretut 
cam ex omnibus caris fuis. Häc 
etiam ex re fidens improba Paga- 
norum progenies, jam pridem in 
Chrifti Lées infremuit , Jam 
patratis Chrifticolarum plurium, 

uippè diverfarum Nationum 
Araoibus , limites fibi vicinos 1n- 
vañt, ubi deleto Domini cultu, 
& honore nominis Chriltiants 
ah! peflundat &e conterit Eccle- 
fiam antedictam , ufque ade0 ; 
quod adjunétis præmillis ; vero 
columna Dei viventis pene VE 
detur nutare , & fummi Pif. 
catoris Sagena cogitur procti- 
lis intumelcentibus , in na 
fragii profunda demergi ; nl? 
Reges atque Principes Chriftianis 
ut debitam reddant rationem d€ 
Imperio fuo Deo, commoveil 
tur juxta debitum, contra rs 
diflipatores Eccleliæ undè fpiri- 
tualiter nati funt. | 

Quam, & fi ad Reges iplos & 


Principes -Sacrorum (Canonum 
docemus 


12] 


Ur Se 


DL 


Ut 
vh 


" 


Du Concile de Conflance. 481 


docemut eloquiis,debito Chriftia- 
næ Religionis fpcétat videre tem- 
poribus fuis pacatam. Nos,qui, in- 
ter cætcrosOrthodoxos Reges vin- 
culo fpirituali adftringimur, velut 
devotus Ecclefæ filius , more pro- 
genitorum noftrorum , maternis 
crumpnis gemitibufque compafli, 
Continuantes quoque actus reco- 
Icndæ memoriæ Dom. Genitoris 
noftri , qui multa per tempora 
apud cæteros Chrifticolas Reges , 

er folemnes Ambaxiatas, cre- 
de repetitas vicibus , ut vellent 
ad Ecclefix unitatem intendere, 
fummoperè laboravit , ad eofdem 
Reges , poftquam D. Genitor 
nofter fpiritum rcddidit Almo Pa- 
tri, ob ipfas eafdem caufas mi- 
fimus Ambaxiatas frequentes, ac 
demüm non fingulares, fed cum 
ipforum Regum , & Principum 
auxiliis & favoribus Ecclefiæ la- 
Ceratæ , tantifque , proh dolor! 
agitatæ turbinibus , integratio- 
ncm fincero corde procurare vo- 
Icntes ; requifiti maximè fuper 
hoc , tam ‘per omnes fœl. rec. 
Clementi, quam per certos cjus 
advcrfario obedientes , Reges , & 
Principes, quin etiam per adver- 
farium ipfum, fpondentem inter 
cætera, nihil de contingentibus 
obmittendo. 

Præterca, & per Regni noftri 
Prælatos » ac pradilcétam f- 
liam noftram Univerftatem P:- 
rificnfem pluries invitati, fumfi- 
mus fidei micantem loricam , & 
accinéti gladio Divinz leyis, pel- 
tam confcientiæ carpfimus, ad 
conterendum,talium Comitati au- 
xiliis, ss malignatus cft inimi- 
fus in fanéto. Itaque tunc , ne 
fantum obceflemus filentio , & dc- 


fidiâ, quantum verbo & folertia 
poteramus prodeffe , excitavimus 
Clementem jam diétum, ad fæ- 
vam hujus dolendi {cifinatis cli« 
dendam peftem : & fuper hoc, 
is ipfum, quantum fuit pof= 
ibile adhibuimus operam dili- 
entem. Succeflivè, Sede Apofto- 
les per obitum di&i Clementis 
vacante, languoris ipfius Eccle- 
fiæ , & gemituum non obliti, 
fcripfimus Sacro Collcgio Cardi- 


nalium , ut different füturi clec- . 


tionem Pontificis, quantum per 
hoc , ceflione adverfarii levius 
pe , præfati fcifmatis evul- 
io faciliüs fequi poffct. 

Verüm Cardinales ipfi, priuf- 
quam noftræ fuper hoc cis de 
tæ litteræ ad ip{orum pollent per- 
venire notitiam, intraverunt Con- 
clave , ubi de futuri Pañftoris 
Eleétione | deque Ecclefx unita- 
te, quam mceliüs poterant., ut 
tenebantut, tractantes , fingula- 
riter finguli, ad S. Dei Evange- 
lia, ut inde nobis debitè patuit, 
promifcrunt , & juraverunt pro 
Dei fervitio, unitate Ecclefix fuæ 
fanétæ , ac falute animarum fide- 
lium, omnique abfque dolo frau- 
de, & machinatione quibuflibet, 
ad unionem Ecclefiæ, & fincm 
ponendum fcifmati , quantum in 
cis effet, quantumque pertinerct 
ad eos, Fes fideliter , & 
etiam diligenter , nec ad eam 
differendam darent Confilium vel 
favorem, dircétè, vel indircétè, 
publicè , vel occultè : quin im- 
mù , quilibet corum, etiamfi ad 
Apoftolatum aflumtus effet, fer- 
varet fanè & veraciter hxc om- 
nia, fine machinatione , excufa- 
tionc ; vel dilatione quibuflibet, 


V'pp 





482 


etiam ufque ad ceffionem inclu- 
fivè per ipfum de Papatu facien- 
dam, fi Cardinalibus qui tunc 
crant, vel eflent in futurum de 
tunc exiftentibus , aut RE 
ti eorumdem id expedire videre- 
tur, pro bono Ecclefe & uni- 
tatis prædictæz, prout hoc latiüs 
per Ccdulim fa&am in Conclavi 
iplo ; fubfcriptamque manibus 
p'opriis ipforum  Cardinalium 
clarè patct. | 
Modo faétà & fubfcriprâ per 
fingulos ecfdem Cardinales ejuf- 
modi Cedulä, elegerunt de ipf< 
rum gremio, exiftertem cumeis, 
in eodem Conclavi , Petrum tunc 
Eardin:lem dictum de Luni, 
poft ejus affumtionem hujufmodi 
nuncupatum Bencdiétum : quo 
ad regendam Petri naviculam fic 
affumto , juravit folemniter , 
prout nobis verè nuntiatum ef, 
hujuimodi juramentum. Subfe- 
quenter , aflumtione fu nobisil- 
hcù nuntiatà ; cxultavit cor nof- 
 trum in Domino, ei gratias in- 
numeras evimus , fperantes qu°d 
de ipfus medium, attulerat ne- 
is Deus, circa præfatim inte- 
grationem Ecclefiæ d.fideria cor- 
dis noftri: paftinodüin ver iple 
arte fuè per ejus Ambaxiatores 
LE annes binà ice nobis exponi 
fecit , quod magnum zelum ge. 
rebat ad, extirpationem fcifmatis, 
& Ectlefiæ unionem, quamquam 
in hoc nihil facere volchat, fine 
eonfenfu , directione, & volun- 
tate noftra , cxhortans nos , & 
deprecans, utin hoc negotio vel- 
Jemus fine intermiflione interce- 
derc, fiquidem & ad ipfum dcf- 
tinare notabiles, & fidelcs viros, 
Veram, & cordialem affectionem 


Preuves de la Nouvelle Hifhoire 


ad Ecclefiæ unitatemi getentes, 
plenè de viis & modis utilibus, 
& accommodis , per nos in häc 
materià deliberatis inftru@os, 
fulcitofque poteftate opportuna , 
qui ulterius non revertendo ; ad 
nos deliberata poffent ee 
ni mandare, quibus & ipie pol- 
fet nudare integrè intrinfeca fuz 
mentis, ubi nihil apud eos de 
conceptu ipfius occu tare, nihil 
volebat incognitum remanereÿ 
fubjungens fe advifaffe unam viant 
optimam, atque brevem , qua fa 
ciliter unio fequi poflet , leque 
illam aperturum Ambaxiatoribus 
mittendis per nos, dumt tamer 
tantæ autoritatis effent ; qued 
omnia eis revelare poffit , ut no 
bis ; ac nihilominüs nos certifls 
cans, quod non recufaret quam 
cumque viam poffibilem, foi y 
tendentem ad Ecclefñæ unitatem : 
immo deliberatus erat confentire 
illi, & confideratä cordiali af- 
fedione noftrà illam profequi to- 
to poife. 
Nos quoque, qui hanc unitae 
tem, tefte Deo, mente perimus 
præ cæteris defideriis cordis nof- 
tri, confiderantes hæzc, & pon- 
derantes per maximé ; recolentes 
requifitiones iteratas per Regess 
Principefque,ac adverfarium pit 
didos ; convocavimus Concilium 
Prælatorum, Capitulorum; Nooi- 
lium , Tor re plurium ; 
Sacræ paginæ, & J uris utriufque 
Doë&torum , Religioforumquede- 
votorum , & 2liorum procerum 
Regni noftri, intra quos ; vifs 
diligenter , fidéque difcuffis ; 4€ 
digeftis maturè plerifque VUS s 
tandem per opiniormem ipfius con 
vocati ÉcncAii comperimuÿ 4% 


—— 


. du Concile de Conflance. 48; 


fumendam ; tanquam meliorem, 
£ertiorem, honeftiorem, brevio- 
rem, &aneliùs confcientias Chrif- 
ti fidelium ferenantem : immô 


folam , plenariè fclfimatis extirpa 
tivam viam ceflionis amborure 


contendentium , peremodum qui 


fequitur praticandam. 


Practicn Ceffionis. 


Uod videlicet contendentes 
ù ptædiéti, habitä priùs ple- 
à à fufhcienti fecuritate, in 
certo loco fecuro, & congruo ab 
cis eligendo , convenirent perfo- 
naliter, cum‘fuis Collegiis, & 
aliis pcrfonis, de quibus expe- 
diens videretur , fub protcétione 
& poteftate illorum Principum &c 
Dominorum , de quibus duxerint 


confidendum ; ubi caffatis, & an- 


nullatis proceflibus atque pœnis 
Fo & temporalibus , la- 
tis , & promulgatis hinc inde 
Le >. per utrumque 
contendentium , & prædeceflo- 
tum fuorum, affumtis ad Cardi- 
nalatum omnibus & fingulis utro- 
bique in ipsà dignitate fiftenti- 
bus , confirmatis etiam , ratifica- 
tis, & canonifatis ex certà {cten. 
tià,difpenfationibus,& promotio- 
nibus omnibus hinc indè ad Præ- 
laturas, Dignitates, & Ofhcia, 
& Bencfcia quecumque Eccle- 
fiaftica Promotorum , ita quod 
non habentes competitores fim pli- 
citer in Prælaturis, & Benchciis 
hujufmodi, remanerent : haben- 
tes vero qui civitatcm, aut Be- 
neficium, feu locum principalem 
Benghñcii pofliderent , Éoleopa 
tus, feu Beneficia ejufmodi in- 
teurè remanerent eifdem , & aliis 
poffidentibas partem Diæcefis, 
vel Bencficii , provideretur de 
‘penfone annuä , ufque ad valo- 
rem corum quæ ante confirma- 


tionem & canonifationem hujuf- 
modi poflidebant , donec eflent 
alibi per Sedem Apoftolicam col- 
locati : nihil poflidentes autem 
cxpectarent provifionem Sedis jam 
didtz. 

SA y & provifo utrique 
contendentium hujufmodi, de 
bono , & fufficienti ftatu , quo 
poft renunciationem congruè {uf. 
tentari poffet ; provifo etiam con- 
tra confpirationes , divifiones, 
turbationes , dubia , & perplexi- 
tates, quæ poft Ceflionem utriuf- 
que , Scde vacante contingere 
pollent , quantüm humanitüs ef- 
{et poflibiie, ulgra Conftitutio. 
nem Gregorii XI. editam in 
Concilio Lugdunenfi ; demum 
omifsà Juris partium difcuflione, 
& definitione quacumque , ambo 
contendentes jam dicti , in forma 
dcbità , fine morà cedcrent feu 
renunciarcnt Juri quem habent, 
feu habcre in Papatu prætendunt: 


inde hujufmodi renunciatione 


fa@a ; Cardinales hinc inde crca- 
ti, qui per afflumtionem prætac- 
tam facerent unum verum & in- 
dubiratum Collegium , intrarent 
-Cenclave , & fecundum Juris 
difpofitionem , proccderent ad fu- 
turam clectionem Paftoris, qui 
debitè præmiffa omnia & fingula 
ratticaret, approbaret , & lauda- 
ret ad abundantem cautelam. 
Quam fiquidem viam , nifi No- 
bis melior, vel æquè bona per ip- 


Pppij 








—— 
« 


= 2 EE SP 2 


—_—_—_— 2 


€ corum cuilibet vide 


484  Preuves de la Nouvelle Hifhire 


fum Bencdi&. vel alium ss 
tur, pro unione ejufmodi affe- 
quendi, valut meliorem , ac ma- 
gis , ut pratangimus accommo- 
dam, pleniufque confcientiarum 
omnium fcrenativam delegimus 
ipf Bencdicto confulendam , per- 
Led » fuppliciter pri- 
md, & poft per nos, rationabi- 
libus mediis, cum aliorum qui- 
dem Chriftianorum Regum & 
Principum auxilio , & favore, 
doncc Labita ftunio, profequen- 
dam. | 

Proinde confideratis præmiflis, 
ut præfertur , nobis expolitis pro 


parte fuâ , Legatos ad eum,quam 


plures potuimus , fuæ prxdidzx 
nobis mifx intentioncm aptos, 
& confonos, illuftres videlicet 
Regalis Profapix Duces Johan- 
nem Bituriæ , Philippum Bur- 


gundiæ patruos, & Ladovicum 
Aureliancnfem fratrem noitrum, 
hujufquidem unitatis, ac pacis 
ferventiflimos zelatores, cam cer- 
torum Prælatorum , multorum- 
que litteratorum virorum nota- 
bili comitivä direximus , qui jux- 
ta mandatum noftrum , apertä fi- 
bi priùs adventus eoram causà, 
indè petità, & obtentä , licet dit: 
ficulter exhiberi Cedulà Concl:- 
vis fuprataëta , & antequam viam 
aliquam apcrirent, fibi humili- 
ter fuppliçarunt , ut Ne 
tur, viam, quam nobis fe ad- 
vifaffe fcripferat , aperire : ofc- 
rentes partem noftram , fi via ipla 
bona & conveniens foret, nec 
inveniretur melior, auxilium, 
confilium, & favorem, ad proie 
quutionem illius: 


Via compromiffi obleta per Bencdittur. 


] és vero per diverfa tempo- 
rum intervalla, in effcétu viam 
compromiffi apcruit, fub hiis 
verbis: Fatla, G data fecurirate 
fufficienti , convenient D. IN. cum 
fuo Collegio, & Intrufus, cum [uis 


_Anticardinal'bus , qui ire point , 


Jen vellent,.alias confentirent , vel 
darent poteflatem confentiendi infra 
Jcriptis, ©’ aliis, de jee eis, 


dire , [en etiam placebit ; in loco 


_de F1 fuerit concordatum, pro- 


mifljque appr:nélatis > ©” ordina- 
25, D. NN. pro parte [ua , in certo 
numero , ©" alter totidem pro par- 
te [u& , cligent pcrfonas timentes 
Den, € bonum zclum ad Ectcle- 
fie unionem babentes, qui fimul 


itur expe- 


to per eos juramento fiuper [arts 
Dei Evançgelia, € coram eis dur 
but, © aliis de quibus videbitur ; 
de benè , diligenter ; © fair 
procedendo, in negotio huyufinod , 
ad folum Deun © Ecchjiam ha- 
dbentes refpeclum , amore , Himores 
C° odio ceffantibus quibnfeumg > 
auditis G examinatis fais © Juris 
partis utriufque rationibus , tili4 
reila intentione ‘difcuifis ; probt gk4- 
tas negotii paritur , d' requirit ; 
declarent quis forum duerum j"5 
babeat , fen etiam remaners de- 
beat in Papatn , chm Ceria Ê fi f- 
cienti fubmiffione detenendo © 0?- 
fervando qu'dquid per ditlas pe 
Jonas , ut prafertur eletlas » 
das partes carum declaratum fue- 


Sonvenientes , ac etiam priks prejli. | rit , [en etiam deffinitum : 4W 


—— 





* es 





= 


Du Concile de Conflancé. 48; 


adbibitis binc inde provifionibus in 
premiffis neceffaris G'milibus , [cu 
ctiam opportunis. 

= Perinde: poft certi temporis 
tratum , idem Bencdictus ipfæ 
viæ fecit additiones fequentes ; 
Item, ut optata unio, in Dei Ec- 
clefia poffit baberi , © non valeat 
per alquam occafionem differr: : fr 
ambiguitas, difficultas , (en etiam 
diverfitas aliqua oriretur, [en oc- 
curreret ; predili Eleik, vel ma- 
jor pars provideant , ad cautelam 
Romane Ecclefie, de altero iflorum 
duorum , per viam provifionis , rc. 
quoad ferenendas confcientias, tol- 
lendas verfutias , © occafiones hu- 
ju{modi proviforum , quoid illum 


Contra quem pronintiatum faerit, 


[eu etiam, per viam provifionis or. 
dinatum , bac pronunciatio ; [eu 
renunciatio babeat vim renuncia- 
tionis fpontancæ legitime faële, © 
P'otnde guoad enm cenfentur Sedes 
Apofholica vacare ; ac infuper, ad 
cantelam , renunciabit ibidem , 6° 
els, de quo declaraverint, feu etiam 
Per viam provifionis ordinaverint 
quod debeat remanere in Principa- 
44, ut fhperius premittitur , jus 
Plenum , etiam de novo , acquira- 
dur, per declarationem , [en ordi- 
#ationcm , vel provifioncm bujuf- 


. modi , ac fi alias, Sede Apoftoli- 


C4 Verè vacante, canonicè elelus 
fuiffer in Papam, © etiam de bis 
fiant ordinationes Apoffolice , etiam 
de confcnfu corum ad qguos pertinet, 
in forma que [uficiat , fecundum 
confiliuns periterum : @ addi pof- 
Jet > pro majori fecuritate ifforum 
premnifforum , confenfus cornm , qui 
pro Prelatis, € P;incipibus ntrinf- 
que obedientie haberent ad° hoc po- 
tcfaten , nt fit ctiam, qui vim 


Concilii Generalis ba bere viderctur. 
Quæ fiquidem via, quam calli- 
dè, quam verfutè inventa » Quan- 
tifque fit in ejus aggreflu , pro 
grcllu , & egrcllu, d'ficultatibue, 
& erroribus circumfepta, aliàs, 
per certos Ambaxiatores noftros, 
cidem Benediéto latè fuit apertum. 

Infuper , & frater nofter Cha- 
riflimus Rex Caftille , qui hanc 
inutilem, & perniciofam , mul- 
tis rationibus , etiam {criptis fo- 
lemniter refutans improbavit pri 
dem , nee in nn per 
eum confanguineo noftro charif. 
fimo Repgi Arragonum elegantif- 
fimè fa&à , liquidè demonitravit, 
at nos fi pleniùüs hic enumerare 


vellemus, profc&d traheremus. 


Manum valdè longam : verdm ut 
conftet q'od non omnis qui di- 
cit pax vobis, quañi columba au- 
diendus eft , propterea exprimen- 
do ipfius viæ inutilitatem , ini. 
quitatemque, pauca de plurimis 
hic diximus non tacenda. 

Eft enim in ejus aggreflu diffi- 
cilis , ex eo quod utcrque con- 
tendentium locum, in quo con- 


venire habebant , nedum optabit, 


immo prætendet eligi , fub Obc- 
dientiæ fuæ, ac Principum fibi 
fiventium , & adhærentium -po- 
teftate, qui alteri parti proculdu.- 
bio fufpcéti erunt : verüim & cuim 
ipfus oci affignatio ex Princi- 
pum utriufque obedientiæ confen- 
fu dependeat, difhicillimum eric, 
in hâc vià , quæ per difcuflionein 
fcret , ipforum ee , & 
Prælatorum utriufque obedientix 
ficri aflenfum. | 
Præterca, cum fecundum viam 
hujufmodi , cjufque practicam, 
in ip{o loco debear Principum & 


P ppiij 








" 


\ 


436 | Preuves de la Nouvelle Hiffoire 


Prælatorum utriufque obedientix 
fieri convocatio, quis in convo- 
Cando, veniendo, moram trahen- 
do , finemque negotii , quippè 
difpofiti ad prolixitatem grandem 
expcétando , ac-etiam fumtus ne- 
düm per maximos, immd impor- 
tabiles miniftrando , immenfas 
quis dificultates non videat ? re- 
ver tot effent, & tantæ, totque 
inconvenientia inde emergerent, 
quod eft quodammodo indicibile, 
ufque aded , quod nec amoveri, 
nec Cvitari poflent. 

In cjus verd progreffu feu pro- 
fequutione , quantis fit onufta 
difpendiis, quot periculis anima- 
rum ; & corporum ,ac rcrum 
damnis irreparabilibus ? brevia 
hic, de ampliffimis tangimus, & 
pauca de multis : funt enim ipfi 
contendentes, nulli dubium, in 
fiéto contrarii, quamobrem cer- 
tifhmè credendum eft , quod ip- 
forum quilibet eliget , perfonas 
fibi fidas, conjunétas , propitias, 
adhærentes , affeétatas, & in fuà 
opinione confonas , atquefixas , & 
confequenter alteri parti invitas, 
eo quod non attendent rationes & 
jura, fed ipforum potius affec- 
tum, fufpectas; itaque tales utriuf. 


que elcétas, circa hujufmodi con- : 


trarietatem facti , ufquam concor- 
dare quis credat > erunt potils 
difcordes continuis intentionibus, 
atque votis, ficque caufam Dei & 
& Ecclefæz, per contrarietates , 
diflicultates , & dilationes pro- 
trahent difpendiofa per tempora ; 
immÔ quod abfit, hoc gemebun- 
dum, & lugubre fcifnia perpe- 
tuo radicabunt. | 

Tunc maxime, quia difcutere 
babent TafiONCs » Ada , & jura 


partium, prout qualitas nege, 
tii pu » & requirit, &hæc 
quidem difcuffio varia incidentia, 
emcrgentiaque, interlocutorias, 
produétiones teftium, & inftrw 
mentorum , probationes, & re- 
probationes multimodas , alios 
etiam plerofque articulos inter. 
minabiliter continet, & includit, 
tum etiam, quia ficut ex praticä 
ejufmodi viæ patet, compromifs 
farii ex utraque parte funt toti. 
dem eligendi , ex quo, juxta le- 
gem civilem præfumimus, quod 
res fine exitu pené futura eft , po- 
tiffimum quia, ad hoc: una pars 
pauciores quam alia non elige. 
rct , nec inde prodiret imparitas 
numeri in compromiflo , juxtaip- 
fius lepis a ti opportunès 
Tunc demüm quia, ficut ha- 
bet practica viæ .ceffionis hujuf. 
modi , ante agereflum exequutic- 
nis ejus viæ, revocandi funt pro- 
ceflus & fententixæ fulminatx hinc 
indè, per contendentes eofdem ; 
affumendi in Cardinales omnes 
de ad hujufmodi titulum feu 
atum , per utrumque conten+ 
dentium funt affumti ; canonifan- 
di tituli , & promotiones in utra- 
ue obedientiä, quibus hujufmo- 
di via ex co nequam, & incpta 
conftat. Quod fi dicti compro- 
miflarii non darent borum exi- 
tum, ficut nec præfumimus, €4 
prædiétis, inconveniens effet val- 
dè , quod ille qui jus non habet 
in Papatu , ac fibi adhærentés, 
quorum malitia forfan compro- 
miflariis  Notariis, teftibufques 
& aliis- fubornatis, via ipfa non 
fortiretur exitum , effent, quoad 
tunc facta , pares vero Papz) & 
adhærentibus fibi, . 


es 





du Concile de Conflance, | 487 


Czterüm fi didti compromiffa- 
rii ÿ quod verifimiliter non eft 
credendum , in uno ex ipfis con- 
tendentibus concordarent , certè 
noti propterca Rex finem haberet 
cffcétus neceflarii productivum ; 
nofi énim per hoc quietarentur 
confcientiæ plurimorum , qui non 
immeritd dicerent, quod propter 
attitam poteftatem , prout ex ad- 
ditionibus ipfus viæ patet; eli- 
gendum afterum de duobus, neu- 
ter debuit ; inmd nec potuit eli- 
gi. Non abjicerentur etiam fcru- 

uli; quia plerumque ; diceretur 
à multis, præfertim adhærentibus 
el contra quem ipf Commiffarii 
declararent, compromiffarios ipr 
fos ; vel reftes, aut alia, & for- 
fan omni1, intervenientibus cor- 
ruptionibus , aut aliis, quæ bu- 
Manum pervertere folent judi- 
cium ; perperam proccflifle , fic- 
que declaratum, feu fententia- 
tum injuftè , quo ipf adhærentes, 
in hujufmodi a1dhæientix 6pinio- 
ne tenaciter per longa temporum 
Curricula radicati, fe fandalife 
tos , & in confcientià non claros 
PErpetud reputarent, L 

Hoc nempe fcifma qualitatem 
hahet mirabilem, & alias inau- 
ditam radicationem ; fcilicet ab 
ui origine feu introductione for- 
tifimam ; qe ficut diebus ficcre- 
Vit, & robore : & enim uter- 
que prædeceflorum primicialiter 
contendentium , ab eifdein Car- 
dinalibus , ecdemque Collegio, 
quamquam diverfhs modo , & 
vicibus, eleus modà prætendi- 
ut , uterque contendentium , eo- 
tumdem opinione firmaià , fe af- 
ferit verum Papam ; uterque par- 
um grandem obedientiam , ma- 


gnam adhærentiam ufque nunc 
habuit , atque fixam : funt & 
utrinque opiniones & allcgatio. 
nes folemnes confeitæ per pru- 
dentes & litteratiflimos viros, 
etiam fuper cafu per Cardinales 
antiquos , in exordio fcifmatis po- 
fito , ac infcriptis redaco ; quo 
etiam fuppoñto, aded funt viro. 
rum folcmnium opiniones con- 
trariæ, Ut nunquam per compro- 
miflarios polfert ad concordiim 
plenam reduci. 

Præterca per ipfas aHegationcs, 
& opiniones quilibet hujufmedi 
contendentium mukis abundat 
fequacibus , & funt plures neu- 
tri obedientes : fuit infuper hu- 
jufm. fcifmatis, & cft proh do- 
lor ! longæva in dies protrac- 
tio, quia fæpè vetera recentibus 
obruunt, ficque rerum geftarum 
oblivione induétâ, Jatet , aut ob- 
ducitur veritas, feu in contra- 
rios terminos cxibetur : quo fir, 
ut cum propter obitum eorum 
qui fatum noverant, viderant, 
& palpaverant , rei veritas habe. 
ri nequeat, & adhærentes prx- 
fato adverfario viventium Car- 
dinalium antiquorum teftimo- 
nium refpuant, dicti compro- 
miflarii, declarando, vel fenten- 
tiando , eligend» , vel affumendo 
errare poflent in facto , ne dica- 
mus in jure. D ; 
.Ex hiis itique colligitur claré, 
quod ficut mcdicina truftra fit, 
quà fanitas non confertur, fic 
præfcripta via, eo quod plenè 
fcifma non tolleret , confcientiaf. 
que paca'et , inutiliter, & fine 
cxitu falubri, in plurimarum ani- 
marum perniciein tentaretur. Àd 
tollendum auter hoc fcifma mor- 





438 
ciferum, talis requiritur de ne- 
ccfitate provifio ; de radicitüs 
ipfum evellat , dubictatem, & 
fcrupulorum abftergat rubigi- 
nem , mentefque fidelium plena 
{crenatione quietet : ad quod cum 
via hujufmodi , cjufque additio- 
nes & praética , præmiflis, & aliis 
auas hic fublicemus rationibus 
plenè inutiles ; iidem Legati 
viam compromifli prxdictam , 
improbantes, rcfutarunt, Nofque 
erindè , & frater nofter Rex 
Caftillæ vitm camdem, cum ad 
ditionibus & praéticà repulimus, 
ex dcliberato confilio peritorum, 
& poftmcodüm parte didtà, dicti 
Legati apericntes prænom: Benc- 
dico viam ceflionis prædiétam, 
rcquifierunt eum fuppliciter , ut 
iplam acceptaret , benignè offe- 
rentes cidem, habito fuper hoc 
iplius confenfu , traétare cum €o, 
& Collegio, de modo excquendi 
& practicandi ipfam viam, prout 
meliès fieri pofet : fperantes fir- 
aiter quod per eamdem practi- 
cam fœliciter, & faciliter fequi 
offet unio fupradiéta. 
Præterca electä, & approbatä 
vià ceflionis hujufmodi per om- 
nes & fingulos Cardinales, folo 
Pampilonenfi excepto, tam vide- 
licet ante ipforum Legatorum 
adventum :, quaim poft ’ idem 
Legati frequenter ; pluribus in- 
rervallatis dicbus, quandoque finc 
ipfis Cardinalibus , & plerumque 


cum cis , fuppliciter & cum hu- 


milicate permaxima » camdem 


requifitionem fecerunt ; quam 
ctiam per fe Cardinales iph , an- 
te adventum Legatorum prædic- 
porum, & poit ; rout veraciter 
Lenfimus » compañli calamitatibus 


- 


.—— 


Preuves de la Nouvelle Hifloire | 


ipfus Ecclefæ , & aliqui corum 
vocibus lacrymofis pluries itera- 
tunt , fuppliciter, & obnixé, 
& cum idem Benediétus continud 
totus ambitioni intentus, viam 
ipfam admittere recufavit; affe. 
rens, contra fanctiones canoni- 
cas, eam exemplo perniciofam, 
Dei offenfivam, non Juridicam, 
nec alias praéticatam. 

Sæpe dii Legati videntes eum 
in fuà ambitione non modicum 
induratum , & cupientes unionemn 
præditam co poile commodofius 
procurari, qu circa çam ipfam 
cautids ageretur , requificrunt 
Cardinales eofdem, ut in qua- 
dam Cedulà per noftrum conf- 
lium advifarà , continente diam 
viam eleétam fuiffe per eos, quod- 
que confulebant ee iph 
Bencdiéto, ut acceptaret illam;, 
propriis manibus fe fubfcribe- 
rent, Cardinales ipli id gratoani- 
mo facere voluerunt ? fed hoc ad 
notitiam ejufdem Benediéi per- 
duéto, mox per certas ejus litte- 
ras monuit , requifivit, & hor- 
tatus eft Cardinales prædiétosin 
virtute fan@z Obcdientiæ, ac fi- 
delitatis , ut fibi in profequutione 
viz fuzæ aflifterent, inhibens cis 
nihilomihùs in virtute hujufm. 
Obcdientiæ, ne in didtä Cedulà 
fe fubfcriberent , nec etiam Con- 
fentirent ; proteftans contra €05, 
fi contrarium fierer per eofdem, 
etiam quod fi per eum aliquid 
fieret feu diceretur, id, & €2;, 
& quidquid ex eis fequerctur; 
vel ob ea, reputabar, & volebat 
non valere, & haberi potiüs pro 
infectis : | se monitio- 
nem, inhibitionem, & prorefta- 
tioncs requifitus fuppliciter per 

| iplo 


e paan. 





du Concile de Conflance. 489 


Ipfos Legatos etiam, renuit revo- 
care, 


Poft verd requifitiones alias , 
tam fimül , quam particulariter 
fadtas, Duces, & Cardinales præ- 


di&ti, credentes ejufdem Bene- 


di&ti duritiam per fupplicationes 
bumiles fæpius iteratas frangere, 


_Oomnes fimul flexis genibus,' & 


corum aliqui lacrymando fuppli- 
Carunt, quatends perditioni Ec- 
clefit compatiens , & periculo 
animarum, viam prædiétam, ficut 
tenebatur , acceptate dignaretur : 
ipfe verd fortius induratus, quam 
antc tam D nas folito acceptare 
negavit. Poftremoque idem Bene- 
diétus requifitionem prædictam, 


de acceptandà viâ præmifià ceflio- 


nis iteratam per ipfos Legatos 
fuppliciter, fixus in fuo ambitio- 
fo a nuilatenus admittere 
voluit. 

Sæpe diéti Legati videntes luce 
clariüs, quod eo ambitu fatage- 
bat retinere Papatum, animarum 
faluti providere non curans, fe- 
que propterea non polle de toto 
circa præmifla proficereapud eum, 
iter arripuerunt ad Nos, eorum 
relationem facturi ; qui poftquam 
appulcrunt hanc villam , nobis 
fecerunt folemniter & extensè. 
Succeflivè idem Benedictus ad 
fuam ambitionem hujufm. pallian.. 
dam , quofdam per de mundi 
£limata mandavit falfidicos, qui 
non erubuerunt contra veriratem 
feminare,quod iidem Illuftres Du- 
ces Legatifolüm, & adeù aperue- 
runt viam ceffionis fimplicis parte 
noftra , ut illico cederet, & unus 
Gallus eligeretur in Papam, quod 
falfifimum probare pollunt quam 
plures in fatä tunc requifitione 


prælentes. Doétrinæ quæ per A pol. 
tolum Chrifti, veftigiis inhære- 
mus, apud quem ficut non fuic 
Judæi aut Græci diftinctio ; fic 
Nos in SedeApoftolicä nullius Na 
tionis hominem præponderari, 
feu anteponi cupimus : bonum 
enim & gratum habemus, quem« 
cumque , five Affricum, five Ara- 
bem , five Indum ; dum tamen or- 
thodoxus verè, rectæ inhæreat 
fidti , nec fecus , cujufcumque 
rei cupidine illam maculct, feu 
trahat quomodolibet in errores. 
Milit etiam ad fuum adverfa. 
riumante diétum Epifcopum T er- 
Es ignorantibus Cardi- 


nalibus, ne quo, licet fineip- 


forum confilio & affenfu , ut fa- 
cris Canonibus inftitutum ef, ni- 
hil tam arduum facere debeat : 
quid verù fecerit ignoratur : fed 
tamen idem Benedictus , contra 


‘adverfarium fuum præd. quia ip- 


fe adverfarius contra eum , & poft 
ejufdem Terragonenfs miflionem, 
L inchoatis & continuatis olim 
proceflibus ferè per biennium def- 
titerunt, ex quo collufio inter eos 
nimium vchementer prælumitur, 
& hinc utriufque damnabilis am- 
bitio. 

Nos autem cæpta fæœliciter 
profequi cupientes, habito per 
opinionem iterum convocall Con- 
cilii Ecclefiz Regni noftri, quod 
præfatus Benes ictus , ex quo p ft 
prædictorum mn Ac adven= 
tum, aliud non fecerat quo op- 
tata unio fequi polfet , parte nof- 
trà iterüm {ed ultimd, & adver 


farius ante dictus prout remanfe. 


ramus olim cum chariflimo Filio 
noftro Rege Anglorum Serenifli« 
mo, requirçendi erant, ut acçep= 


Qq q 





490 Preuves de la Nouvelle Hifloire 


tarent viam ceflionis præfcriptam, 
noftros, unà cum Caftellez, & 
Angliæ Regum prædiétorum Nun- 
ciis, tam ad præfat. Benediétum, 
uam ad eumdem adverfarium 
ie mifimus Ambaxiatores {o- 
lemnes, qui mandato noftro, fi- 
mul cum Regum jam diétorum 
Nunciis, eumdem Bencdiétum 
requifierunt humiliter & obnixe, 
ut pro Dei revercntià, proque 
tam mortiferà pete fugandäà Lee 
pe diétam viam ceflionis acceptare, 
ac fic ægroto gregi Domini Me- 
deri mifcricorditer dignaretur. 
Tandem via ipsa, in prætentià 
ejus, de fui mandato, multis fub- 
terfugiis implicatà , Ambaxiato- 
res & Nuncii prædiéti reverenter 
fummarunt, feu requifierunt cum- 
dem illà vice pro omnibvs, ut 
infra certum terminum jam elap- 
fum, iple & adverfarius ejus tali- 
ter agere devcrent , agercntque 
& ficerent, quod in Eccleñä 
Santa Dei, M unicus , VErUS , 
& indubitatus Papa : intimantes 
Noftri, & Regum prædictorum 
. nomine fignificantes , quod fibi, 
ac toti Chriftianitati ex tunc, 
quod cafu quo fic aétum, & ad 
eHectum deductum non foret, 
noftra & aliorum prædiétorum 
Regum firma erat intentio, pro 
D | en . 
ip{o {:ifmate fopiendi cfetuali- 


ter providere, quærere » & pro- 


curare omnes vias , & modos qui- 


bus fine ampliori difpendio, ipfa 
Eccléfia unirerur. Procuraremus 
infuper toto pole quod ceila- 
tent omnia, quibus, & per quæ 
fupponcbatur y & poterat verifi- 
militer præfupponi indurationem 
iplus peitilentis fcifmatis , ufque 
tunc fuille protenfime 


+ 





Ipfe verd in fua duritiä perfe 
verans , refpondit, quod non ob. 
ftantibus omnibus ai & alle- 
gatis per Ambaxiatores ipfos, non 
crat fibi aded fatisfaum, quod 
pro tunc poffet acceptare viam 
ceflionis prædiétam, Éd amplits 
deliberaret cum fratribus fuis, & 
aliis, inde Regibus fuum fignif. 
cart intentum : ficque ü- 
dem Ambaxiatores & Nuncit 
iter ad adverfarium præfatum 
continuantes , tandem  attige» 
runt urbem, ubi Nuncii prædic- 
ti Regis Angliæ, aperta per eos 
prédiétä viâ ceflionis, jam diéto 
adverfario fupplicarunt , noftri- 
que, & Regis Caftille rogave- 
runt, ut prædictam viam cefho. 
nisacceptaret, pro affequendi Ec- 
clefix unitate : ad quod ipfe, qualt 
una lingua cum D. Benedicto 
refpondens dixit, quod in tam 
brevi tempore non poterat fuper 
tam gravi deliberafle mater! ; 
haberet tamen , quam primum 
poffet deliberarionem cum fuis fra 
tribus, & aliquibus, tam prælen- 
ribus,quam abfentibus;inde inten- 
tionem fuam Regibus nunciaret. 

Verüm quamquam uterque con- 
rendentium ipforum , ut præfcrip- 
tum eft, dixerit fe ta&urum, 
ambo tamen fuis improbis cupi- 
ditatibus irretiti, À id nedum 
evitarunt iniendere, quin immb, 
ficut experientia monftrat , facere 
contemferunt, quamvis idem ad- 
verfarius, ex parte ElectorumIm- 
perii, & aliorum plurium Prine 
cipum fuæ obedientiz de accep- 
tando viam pacis. fuiffet ctiam 
folemniter requifitus. 

Succeflivè Rex Caftilke præ- 
dictus cupiens magnopere, totus 


D ms 


— 


| 


| ” de Concile 


1pfe Catholicus, ac devotus fi- 
lius Ecclcfiæ hujufmodi unitatem, 
direxit ad Nos litreras ejus, & 
Nunçios , per Fi prædictam 
viam compromifli nobis fignif- 
cans improbafle, tandem fubtrac- 
tionem totalis obedientiæ, pro 
excquendä præmiffa via ceflionis, 


& hinc unione affequerdä, fu-. 


blatà morâ, dicto Benediéo ficri 
multis rationibus perfuafit. Cujus 
perfuafione , necnon, & præ- 
miflis aliis non mediocriter pon- 
deratis ; verum, & fignanter in 
memoriam revocatis requifitio- 
nibus , incitationibufque Regum 
& Principum prædiétorum cu- 
picntes rem ufque tunc negligen- 
ter du“tam, auxiliante Domino 
ad finem votivum perduci , itera- 
tô vocavimus, modo præmiflo, 
Concilium Ecclefie Regni noftri, 
deliberaturum nobifcum de mo- 
dis aptis & congruis ad executio- 
nem viæ ceflonis prædiétæ, totalis, 
an particularis obedientiæ dencga- 
tio,aut quisalius modus expediret. 

Nos volentes coram convoca- 
tis matcriam aperiri, ut ipsà apet- 
tä, qui'que nobis falubriùs con- 
fulere, & inde melior conclufio 
fequi pofler, certos partem afhr- 
mativam, quod videlicet ncgan- 
da erat obcdientia, & alios nega- 
tivam ordinavimus, fcu deputavi- 
mus defenfuros : itaque alterna- 
tis dicbus in Concilio noftro , 
modo, & formi, quibus audien- 
tiæ in Curià nofträ dantur , præ- 
fentibus quidem Illuftribus piz- 
fatis, necnon Borbonii, & Bar- 
senfi Ducibus, ac Johanne Ni- 
vernenfi | & Amadco Sabaudizæ 
Comitibus, confanguincis noftris, 
tam Prælatis, & aliis, ut præ- 


de Conflance. 


L 4 


491 
imittitur convocatis perfonaliter » 
præfentibus etiam Procuratorilus 
nonnullorum ex eifdem vocatis, 
qui impediti Iegitimè tunc fue. 
runt abientes. Auditis & percep- 
tis penè omnibus rationibus & 
motivis per iplos Deputatos 
apertis , & cis plené, in Con. 
cilio prædiéto difcuflis , ac tans 
dem per opinionem ipfius Cenci- 
lii, comperto inter cætcra, quod 
excellentes in Ecclcfi, ficut affe- 
rit Auguftinus, paci debent vi. 
gilanter intendcre, ne propter 
fuos honores fuperbè agendo f{cif- 
mata faciant, unionis compage 
diruptà , fubditi vero ita iplis 
obcdire, ut femper eis Chriftum 
anteponant , ne EOrum vanä auto- 
ritatc feduéti, {e à Chrifti uni- 
tate dirumpant. | 

ÆEx quo verè illi fcifmata fa- 
ciunt , qui contra conftitutiones 
Canonicas,aliquid protcrvèagunt; 
per id Ecclcham dividentes ; im- 
mo & quialicujus temporalis com 
modi, maxime glorix, & Prin- 
cipatus fui gratià , falfas ac novas 
opiniones vel gignunt, vel fequun- 
tur, verè hæretici funt, & qui 
fcindunt Eccleliam, eadeim ratione 
fcifmatici. Quod infuper Pape 
etiam unico & indubitato præci- 
pienti, & multù magis notoriè 
facienti aliquod quo Ecclefix Uni- 
verfalis turbatio, vel fubverfio, 
vel fubftraétio fequi verifimili- 
ter timerctur, fub pæœnä vel pe- 
riculo peccati mortalis obcdicn- 
dum non eft, cum mala futura 

rxcaveri debeant, non juvari : 
cum Ecclcfiæ Petro, & ejus fuc- 
cefloribusad ædificationem,non d 
deftructionem fit collata potcfta:, 

Comperto prætcrea, quod quia 


Qgq i 


# 








Go2 Preuves de la Nouvelle Hifloire 


duo contendentes prædiéti, pluries 1 Anaftafii, prolongè minoti causä ; 


requifiti fuppliciter , & juxta 
Evangelicam doétrinam fufhcien- 
ter moniti, refutarunt, & rcfu- 
tant pertinaciter acceptare viam 
quà ad ipfus Ecclefiæz unitatem 
petveniri pollit faciliùs , & com- 
motionibus, immo, & fuis am- 
bitionibusintenti, verfique in la- 
queum tortuofum, & sbique po- 
nentes fcandalum , ipfam damna- 
biliter fugiunt integrare 3 fata- 
gentes quifque videlicet in fuà 
obedientiä retinere Cathedram , 
que , ut verbis Auguftini utamur, 
eo foret utrique fruétuofior , quo 
gregem depolta magis quam re- 
tenta difpergat, cum pro pace 
Chrifti Epifcopi efle debent, vel 
non effe ; cumque non propter eos 
Epifcopi fint, fed propter popu- 
lun cui Sacramenta miniftrant. 
Quia etiam contendentes præ- 
didti , ad obviandum ejufmodi 
unitati proventus Ecclefafticos, 
ficut premiffum eft diffipando , 
8& ad id reddendo Chrifticolas 
fuis corruptionibus indifpoftos , 
perperäm, & notoriè fcifima fa- 
ciunt five fovent, ac quantuim in 
eis eft, caufam perpetuationis præ- 
bent, crimen fcifmatis incurren- 
tes : quia etiam Ex ipforum obfti- 
natione , tam grave, & notorium 
exiftit fcandalum, quod iphñ, & 
corum quilibet ad hoc obligatus 
ræ cæteris, ufque nunc rollere 
non curavit, nec curat 3 immo 
id Procurantes habet odio, & 
uando poteft fagellac, fibique 
re promovet, ac fciffuram 
ropoife nutrit, ex quibus fubver- 
fo & deftructio Ecclefiz vehe- 
mentiflimè fequi timetur. 
Si multi Clerici à communione 


etiam finc fententià & declara- 
tione, fe cahonicè abegerunt ; fi 
etiam Guido Archiepifc. Vien- 
nenfis, poftmodüm fadtus Calixtus 
11. una cum Prælatis tunc in Con- 
cilio Viennenfi affliftentibus, à 
Pafchalis II. obedientià recedere 
tunc decrevit, multù major, pro 
vitandis videlicet notorietatefcan- 
dali, fautorià fcifmatis, Ecclelz, 
& animarum periculo, ambitio. 
neque , & cupidine contenden- 
tium corumdenr , jubemur à Do 
mino per Moyfen, ab hujufmodi 
petvertiffimorum hominum con- 
Jortio feparari, ne fimul pere:- 
mus in peccatis corum ; Cum jux- 
ta facrum eloquium, Sacrificium 
corum fit panis luétus, omnes ex 
eo comedentes contaminans, & 
digni funt morte, non folum qui 
ea faciunt, fed & qui facientibus 
quomodocumque confentiunt. 
Præterca, ne de cætero habeant, 
unde ejufmodi dolendo fcifmati 
fomenta miniftrent, cum prz- 
fertim illi non debeant aliquid 
nomine Ecclefæ poffidere, quam 
nolunt in pace colere pagis auto- 
rem : immo utilius efurienti pa- 
nis tollitur, fi de cibo fecurus juf- 
titiam negligat, quam frangitur, 
ut in juftitiz dedecus acquielcat , 
totalis obedientia eft eis, & co- 
rum cuilibet deneganda ; nec nos 
& cæteros Principes Catholicos 
debent. ejufmodi hominum vani- 
loquia, prout ait Pelagius, in 
aliquo retardare dicentium, quod 
Papam perfequimur : errant certè 
old fabulationes rumoris ; 
non enim perfequitur, nil qui 
ad malum covoit; ille verd qui ea 
quæ malè aguntur reprimit , & 


Re — 





Du Concile de Confiance. 49; 


Gnimarum falutem requirie , non 
perfequitur: fed quia malum eft 
fcifma efle, per Nos, & Reges 
cæteros hujufmodi, opprimi de. 
bere homines , & canonicæ {crip- 
turx autoritas , & paternarum 
Regularum veritas docet. 

Nos itaque , qui ut Reges cæte- 
ri à Domino per Prophetam, nunc 
pen intelligere jubemur, 
quando fidei murum fic ubique 
aries lacerat inimici, præmiflis om. 
nibus & fingulis ; ac aliis in hac 
patte confderandis , fignanter 
violationem juramenti in introitu 
Conclavis, ut præfertur præftiti, 
quod Deus, qui confcientix teftis 
cit, fic recepit, ficut Cardina- 
lium cœtus, cui eft præftitum, 


intellexit, habendo pr oculis fo. 
lum Deum, debiti cum maturi. 
tate digeftis ; non valentes tany 
enormia, quibus Ecclefia Dei fic 
graviter fcandalifatur , fine Dei 
otfensà , oculis conniventibus per- 
tranfire, fed claris progenito- 
rum noftrorum inhærendo vefti- 
giis , cupientes ipfhus Ecclefiæ in- 
tegrare fciffuram, totis infuper 
conatibus, omnibufque modis, 
pee hæc ad quæ peragenda, facræ 
anétiones nos inftruunt procura- 
re, cum Regum & Principum, 
aliorumque fidelium auxilio , con- 
filio , & favore, ac profequi cum 
cffe&u hujufmodi unitatem, pra 
quä habendä hæc agimus. 


Pronuncintio [ubtrattionis. 


N nomine Sanctæ, & indivi- 


duæ Trinitatis , Patris, & Fi- 
lii, & Spiritûs Sancti. Ex quo 
dicti contendentes , ob ambitio- 
fam pertinaciam promiflorum , ab 
eorum obedientià repellunt cunc- 
 tum populum Chriftianum, & 
Nos quidem præmuniti triumpha- 
li vexillo Venerabilis Santz Cru- 
cis, affiftentibus ad hoc Principi- 
bus profapiæ noftræ , ac pluribus 
Principibus aliis, etiam Ecclefà 
KR egai noftri, ac Delphinatus, di- 
centes Cum Matthathià, propi- 
tius fit nobis Deus, ab obedicn- 
tià totali ipfus Benedi@i, de 
cujus rer on mentionem hic 
non facimus, cum nunquam fibi 
obediverimus, ficut nec obedire 
volumus, nec debemus. Nos etiam, 
Clerus, & Populus Regni noftri 
ac Delphinatüs, de prædictorum 
vocatorum conflio, & aflenfu 


recedimus , nunciamufque auto- 
ritate præfentium receflifle. Vo 
lentes inter cætera, quod ab mo- 
do in antea, ipfi Benediéto, fuif- 
que Colleétaribus , &c Officiariis 
quibufcumque , fuis etiam com- 

licibus, fautoribus, & fequaci. 
ua. ac Procuratoribus eorum- 
dem, nullus, cujufcumque con- 
ditionis fuerit , de reditibus, pro. 
ventibus, & emolumentis Eccle- 
fiafticis, quomodocumque, & ex 
quâcumque causä folvere aut ref. 
ponderc præfumat. Quod etiam 
occurrentibus vacationum cafibus, 
affumantur ad Prælaturas, Di- 
gnitates, & alia Beneficia Eleci. 
va, per Electionem ; cæteris au 
tem Beneficiis provideatur per 
collationem eorum ad quos hujuf- 
modi Eletio, & collatio fpectant; 
adhibitis ad hoc folemnitatibus à 
& aliis folitis & etiam opportu- 


Q.g q ii 





494 
nis. De Bencficiis verd compli- 
cum, fautorum, & fequacium 

rzdictorum, per ordinarios pro- 
videatur debitè, vel aliàs ea con- 
ecdantur, & commendentur per- 
fonis idoncis, alienatione bono- 
rum immobilium, & ae 
rum mobilium eis fingulis inter- 
didà, regenda fcilicet, & ad- 
pniniftranda, donec aliàs canoni- 
cè fit provifum. Diftriids inhi- 
bentes univerfis & fingulis {ub- 
ditis noftris, ac incolis Regniac 
Delphinatüs prædiétorum ,; tam 
Ecclefafticis, quam fæcularibus 

uibufcumque, etiam Pontifica- 
H Dignitate, vel quovis alio ti- 
rulo feu nomine cenfeantur , ne 
præfato Bencdiéto , ejufque fe- 
quacibus, ac Officiariis & audi- 
toribus feu Jufticiaris , quibufli- 
bet obedire quomodolibet, Aut 
contra tenorem præfentium ali- 
quid attentare præfumant, fi pæœ- 
nas Graves » noftrà & Ecclefiæ 


* Tnfframentum qualiter D. 


Preuvts de la Nouvelle Hifloire 


ejus autoritate infligendas cu» 

jant non fubire , & infuper 
mandamus earumdem præfentium 
autoritate univerfis & fingulis 
Jufticiariis, & Ofhcialibus nof- 
cris, infra limites prædiétos conf- 
titutis & corum cuilibet, qua- 
tenùs fervato tenore præfentium, 
prout ad corum quemlibet ee 
ncbit , quemcumque hiis depre- 
hendent ac noverint aliquatenüs 
contraire , taliter puniant, quod 
cedat cæteris in” exemplum. Da- 
tum Parifius fub noftri figilli tef- 
timonio hiis appenfi , die xxvir, 
menfis Julii,an. D. M. cecxcvrir, 
Regni verd noftri xxrrr. Signa- 
tum, &c. & infra, per Regem, 
præfentibus D D. Bituricenf, 
Burgundiæ , ac Borbonii Duci- 
bus, D. Petro de Navarrä Con. 
tabulario , vobifque Admiraldo, 
Magiftro Baliftariorum , aliifque 
nonnullis. 


Bencdiitus acceptavit VIAN 


celionis , in omnibus cafibus. 


N nomine Domini, amen. Per 
I hoc præfens inftrumentum 
cundis patcat cvidenter , quod 
fubanno a Nativitate D.m.ccccl. 
indictione 1x. à menfis Martii 
die x171- Pontificat. SS.in Chrif- 
to Patris, & Domini Bencdidi, 
Divinà Providentià, Papz XIII. 
coram eodem D. N. 
Papä » in Palatio Avenionenti 
exiftente ; præfentibus nobis No- 
tariis publicis 5 & teftibus infrà 
fcriptis » conftituti perfonaliter 
yengrabiles viri Religiofus Fra- 
ter Bonifaçius Savat Prior Do- 


mûs Portecelli Ordinis Carthu- 


_fienfis , Valentinenfis Diæœcchs, 


& Johann. de Coftä , Legum 
Doctos Cantor Baiocenfis , Amba- 
xiatores, five Nuncii Iluftris D. 
Ducis Aurelianenfis, cidem D. 
N. Papæ expofuerunt in effcdu, 
quod dudüm, videlicet de anno 
D. M. cecxczx. Indict. vir. dicx. 
menfis Aprilis, Pontificatüs ip- 
fius D. N. Papæ anno v. iple D. 
N. Papa, ad inftantiam rufril. 
fimi Principis D. Kafoli Franco- 
rum Regis, quadam Cpitula 
te , cum renunciationg 


du Concile de Conflance. 


bts Le proteftationum ;, 
iquæ per ipfum factæ forent, 
quæ contra prædicta Capitula, 
vel contenta in cis poffent in ali- 
quo derogare; quorum Capitu- 
lorum tenor talis eft. 

Primd , quod propter reveren- 
tiam Dei, & falvationem greygis 
Chrifti, Beneditus prædicus ve- 
lit acccptare viam ceflionis , & 
promittere, quod Intrufo ceden- 
te, mortuo , velejecto , ipfe re- 
nunciabit Papatui , ad finem quod 
eligatur tertius unicus verus Paf- 
tor, & Vicarius Jefu Chrifti. 
Item quod iple Benedictus te- 
neatur promittcre, & promittat, 
quod ipfe direétè. vel indirectè 
quovis modo non faciet , nec pro- 
curabit aliquid per quod unio 
Ecclefiæ poffit retardari , nec via 
ceflionis quomodeliket impediri, 
& hoc etiam jurabunt perfonæ 
ue apud ipfum manebunt. Item 
imiliter promittat, quod quo- 
ties expedierit, ipfe ibit ad Con- 
ventum feu Congregationem quæ 
fiet pro unione S. Matris Eccle- 
fix, una cumillis qui ad eundum 
ad Conventum feu Congregatio- 
nem prædiétam, funt, vel erunt 
Ordinati , pro parte quà obe- 
diunt tœlicis recordat. Papæ Cle- 
menti V 11. & eidem D. Bcne- 
dicto. 

Quorum Capitulorum tenorem, 
prout fuperius eft infertus, præ- 
di&ti Ambaxiatores feu Nuncii, 
in quädam Cedulà papyri præ- 
fentarunt, & ibidem legendam 
nobis Notariis tradiderunt ; con- 
cludentes quod cum nunc præfa- 
tus D. N. Rex pro ulteriori pro- 
fequutione negotiorum Ecclefæ, 
prædictorum Capitulorum con- 


49$ 
ceflione indigeret, ipfum D. N. 
requifiverunt , & ogaverunt , 
tam ex parte iplus D. Regis, 
quam præfati D. Éudovici Ducis 
Aurclianenfis, quatends pro bo 
no , & acceleratione unionis S. 
Matris Ecclelix , vellet de præ 
diétis & fua conceflione , de res 
nunciatione quarumcumque pro- 
teftationum , fi quæ per ipfum 
faëtæ forent ,quæ contradiéta Ca. 
itula, vel contenta in eis pol 
ne in aliquo derogare, confici, 
& eis tradi unum, duo, vel plu- 
ra publica inftrumenta , & lectis 
ibidem Capitulis, præfcriptis, 
de verbo ad verbum, prout fupe- 
rius memorantur , præfatus D. 
N. Papa dixit fe præfata Capitu- 
la aliàs conccflifle, & ad ea ref. 
ponfionem fuam fecifle |, prouc 
in quadam Cedulà, quam nobis 
Notariis tradidit, & lei fecit, 
continctur, &idcù, utafleruit , 
nolens , ab eâ deviare, eamdem 
refponfionem etiam omnind nunc, 
& fub eadem forma facicbat , & 
fecit, ut fequitur in hæc verba. 
Nos Benediétus Epifcopus fer- 
vus fervorum Dei , confidentes 
primd & principaliter in Deco ; 
cujus caufa agitur, ut Ecclefiam 
fuam quam rexit in po 
in adverfitate non delerct, fed 
inter Auctus fzvientes fpirituali 
providentià gubernabit : deindè 
poft Creatorem ,ad creaturas nos 
referentes , licet quantüm in ho. 
mine licet confidere, confidentes 
in prædiéta Sereniil. Franco- 
rum Regis ete Le præ- 
clariffimis & Chriftianiflimis Pro 
genitoribus exemplar animo im. 
preflit, & retinet protegendi Ec- 
clcfiam ; qui etiam in minoribus 


re RE“ 





496 
{e devotum exhibuit, protecto- 
rem, quod in ericulofo articu- 
lo, quantüm a fe pertinet cam 
non volet opprimere, nec permit- 
get ruere, vel in errorem indu- 
cere , fed ergaipfam, fidem fuam 
& devotionem Catholici Princi- 

is, & erga nos, & fiindignum, 
verum Dei Vicarium in terris ; 
humanitatem & magnificentiam 
oftendet, annuerimus didis Capi- 
tulis, prout etiam nunc , in præ- 
(entià dicorum Ambaxiatorum , 
Notariorum ; & teftiun infra 


L fcriptorum affiftentium Avinio- 
ni : ipfaque Capitula , & om- 


nia & fingula contenta in eiss, 
{cientet » voluntariè , & fponta- 
neè acceptamus , firmamus, & 
approbamus, &c bonà fide pro- 
mittimus tenere, facere comple- 
re & inviolabiliter obfervare, 
& etiam faciemus per noftros , 
ui nobifcum manebunt in Pala- 
eadem Capitula , ac omnia 


tj0 » à Ca 
& fingula in cs contenta Capi- 
tulis Sefignata , teneri»s fieri » 


Preuves de La Nouvelle Hifloire 


compleri, & frmiter obfervati ; 


renunciantes exprefsè quibufcum. 
qe poteftationibus qux per nos 
atæ fuerunt, quæ contra præ- 
miffa Capitula, vel contenta in 
cis poffent in aliquo derogare. 
Pro quorum omnium majori fir- 
mitate Nos huic Cedulz proprià 
manu fubfcripfimus in hunc mo- 
dum. Benediétus Epifcopus fer- 
vus fervorum Dei prædiétis oms 
nibus, ut fupra continentur an- 
nuentes , illa concedimus & fir« 
mamus, & pro majori firmitate 
huic Cedulæ proprià manu fub- 
{cripfmus : de quibus omnibus & 
fingulis prædictis D. N. Papa 
mandavit , & memorati Nuncii 
{eu Ambaxiatores requifierunt fie 
ri, ac eis, & cuilibet volentitra- 
di unum vel duo, vel plura pue 
blica inftrumenta , aa funt hæc 
in Camerâ turris Palatii Apoto- 
lici Avenionenfis , ubi D. N. Pa. 

à refidebat , anno , Indictione, 
die , menfe & Pontificatu quibus 
fupra. 


Copia Littere reflitutionis Obedientia. 


Kr , Dei gratia, Franco- 


rum Rex. Summus omnium 
bonorum difpoñtor ; qui fuâ mi- 
feratione Nos ad Kegni fafigium 
fublimare dignatus eft, cujufque 
Imperio cunéta creata fubjcéta 
funt; ficuti fibi placitum ef, de 
iis que inter mortales agitantur 
ordinat ; itaque, quæ Fe' fapien- 
tiam hujus mundi concluduntur ; 
interdum mutarït difponit, hoini- 
num quoque mentes ad hoc a 
tat, Ut prudentiæ virtutem infe- 
quentes » prout rerum » & tem- 
porum yarictas CXISIT à fic fe ten- 


l 


poribus, accommodat. Sané {atis, 
& merito meminimus, noftreque 
mentis aciem continuà lugubri- 
que meditatione reyolvimus, quot 
& quanta , quam dura, quamqué 
néfanda peftis virulenti hujus 
{cifmatis, proh dolor ! nunc, & 
ab inveteratis diebus in Eccleh 
{anti Dei difcrimina parturieriti 
quot etiam per illud periculorum 
laberinthis Orthodoxorum ani. 
mæ fubactæ funt, pro cujus ex- 
tirpatione ferventi Éederio, cha 
riateque fuccenfi, quibufcum- 
que viis & modis poffbilibus, 
| | null 


mm, 


— — 


mu 


\ # 


du Concile de Conflance. 497 


aullis parcendo laboribus aut ex- 
pois pluribus Congregationi- 
us, frequentibufque confult:- 
tionibus Prælatorum , magnatum 
& procerum Regni, Delphinatuf- 
que noftrorum fuper hoc habitis, 
nccnon Ambaxiatis folemnibus 
quam plurimis apud Reges mul- 
os, & Principes Chriftianitatis 
ob hoc factis, totis viribus cu- 
ravimus laborare, & tandem uf- 
que ad hnc deventum cft, quod 
dictis Prælatis , & Clero diai 
KRegni & Delphinatus noftrorum, 
in hac noftrà civitate Parifienfi, 
quinquennio ferè jam exaéto con: 
gregatis, conclufum eft Summo 
Pontitici Papæ Benctiéto XIII. 
Obcdientiam fibi jam exhibitam 
debere fubtrahi, quia viam cef- 
fionis non acceperat, fibi oblatam 
fub illa fpe, quod per hoc unio 
Ecclefiæ"velociùs fequercetur. 
Quâquidem conclufione ad cf. 
fe“tuin dedu&ti, & fi ad eamin- 
ducendam multæ caufæ & ratio- 
nes , tamen finis optatus, ac exin- 
dé fperatus minimè fequutus cit : 
Intrufufque , cujus pertinacia 
propter hoc, per fubtrationem 
fuorum fequacium fleti credcba- 
tur , nedum in aliquo depreflus 
eft, fed in fuâ duritiâ pertina- 
ciüs , ut afferitur, perfeverat, dic- 
tique fui fequaces non modà fe à 
fua Obcdientiä non fubtraxerunt, 
verum in fuä obftinatione magis 
ac magis quotidiè roborantur. 
Quamobrem hiis in noftrâ in- 


tcrivri meditationc penfatis, fruc- 


tum illum à di&i fubtratione 
fpcratum fubfequi non videntes ; 
attendentes ctiam quod , prout ad 
noftras autres, per inftrumenta 
publica, & chariflimorum ami. 


corum noftrorum Prærftftini, & 
Salutiarum Cardinalium, alio- 
rumque fide dignorum relatus jgm 
devenit, præfatus Summus Pon- 
tifex viam ceflicnis ab e> rcqui- 
fitam acceptavit, ad finem quod 
per hoc veræunio in Chrifti Ec- 
clefiä fublequatur. Quamquidem 
viam ceffionis Intrufus fuper hoc 


pluties cum inftantià maximi re 


quifitus acccptare pertinaciter re- 
cufavit , quodque Sacrum Colle. 
gium S. R. Ecclefixæ Cardinalium 
quos inter cæteros, intrinfeca 
hujus rei penetratio mentalis acro 
acrius pungere videtur, præce- 
dentibus maturis confultifque deu 
libcrationibus , prout tantorum 
virorum difcretionum intercft, 
& opus eft, tanto faéto inter ip- 
fum & Summum Pontificem , & 
eis agitatis, & conclufis , à fub- 
tractione per cos dudum facta 
omnimodù defiftentes , præfato 
Summo Pontifici fuam plenam 
Obedicntiam reftitucre decreve- 
runt, firmiflimè confidentes, ut 
afferunt, quod per hoc, ac diétam 
unionem citius deveniri poterit. 
Quapropter præmiflis per mo- 
tus , ut merito nofter animus , 
quem femper ad ca quæ dicte 
unioni prohcua vidcrentur prom- 
tiffimum habuimus, & habemus, 
veftioia progenitorum noftrori.m 
imitantes , qui nunqu:Mm in fac- 
tis Univertaiis Ecclcfix dcfuiffe 
leguntur , f.d femper in hiis 
adhæfitle verirati, Notum facimus 
univerfis præfentibus & futuris, 
quod nos in Domino, cujus caufa 
agitur, fptm ponentes, quod per 
reftitutionem Obcdientiæ,per Nos 
dicto Summo Pontifi:i fatiendam, 


amœna pacis Ecclehixe fanétæ 


Rrrt 


———_——__———_ 2 ln TE LTÉE 


1% 


498 Preuves de la Nouvelle Hifloire 


Dei folitia Nobis , cæterifque 
Principibus hujus Obedientiæ , 
in, veræ fidei charitate unitis po- 
terunt facilius & citius procura- 
ti ; de confilio & afflenfu charif- 
fimorum patruum noftrorum Du- 
cum Bituriz, & Borbonii, de 
confilio præterea Prælatorum, 
Univerfitatum Parifenfs , Aure- 
lianenfñis , Tholofanenfis , Ande- 
gavenfis & Montifpeflulanenfis , 


: præterea Nobilium plurimorum 


Regni noftri , fuper hoc ex in- 
tentione à Nobis vocatorum, 
in iplius Dci nomine, quem {o- 
Jum habemus præ oculis , ipfam 
fubtrationem in diétis Regno & 
Delphinatu noftris de cztero 
ceffare, nullius roboris in futu- 
rum efle decernentes , veram 
Obedientiam præfato Summo 
Pontifici, Bencdicto quippè XIHI. 
pro Nobis, toto Regno & Del- 
Phinatu prædiétis, fubditifque 
noftris quibufcumque, & cujuf- 
cumque ftatus & conditionis exif_ 
tant , de noftrâ certà fcientià, 
maturâque deliberatione habitâ 
cum prædicis, reftituimus, ei- 
demque Summo Pontifici, tan- 
quam Papæ, & Vicario Domini 
Noftri Jefu Chrifti , deinceps 
per ipfos fubditos noftros obediri 
volumus, declaramus, fancimus, 


præcipimus!, & mandarous, fi. 
Cuti anteactis temporibus Sum- 
mis Pontificibus £. KR. Ecclelig 
per cofdem extitit obeditum: 
diftri®& às inhibentes cyndisfub. 
ditis noftris jam diétis, quate- 
nùs fanctionem & declarationem 
noftris prælentes nullatenüs in- 
fringere, nec cis aufu temerario 
contraire præfumant. Quod f- 
quidem aliqui ipforum contra 
præmifla facere præéfumfcrint, 
indignationem noftram , cum gra- 
vi animadverfatione fe fenferint 
incurfuros. Mandamus infuper, 
& exprefliùs injungimus univer- 
fis Jufticiariis noftris, & corum 
cuilibet , prout ad eum pertinuc- 
rit, quatenàs reftitutionem bus 
jufmodi , & omnia fuprafcripr, 
in cunctis locis famolis & nou- 
bilibus Jurifdictionum fuarum, 
ut ad omnium notitiam dedu- 
catur, faciant folemniter, ac etiam 
celeriter publicare , & quos con- 
tra facerce repererint , gravittf 
fic puniant , quod cæteris cedit 
in exemplum. Quæ ut perpeiut 
foliditatis robur obtineat, pr 
fentibus fecimus apponi Sigil- 
lum. Datum Parifius , die penul- 
tima Maii, anno. D. M.cccciile 


| & Regni noftri xx114. 


SIGISMUNDI IMPERATORIS EPISTOLA 
AD RoOMANOSs CARDINALES. 


S'acro ad venerando CollegioRR. in ChrifloPP.DD.SS Romans 


ÆEsclefie Cardinaliun chariffimornm amicorum nofirorum. 


Everendiffimi in Chrifto Pa- 
RL tres, amici chariflimi, de. 
Votionem ac finceram fidem ; quas 


erga SS. Romanam Eccleliam 
Domus noftra femper habuit , O= 
ti orbi credimus cfle notas > 6€ 





LELTSN 


L 





du Concile de Conflance. 499 


vcftra Vencrabilitas ignorat quo- 
modo divæ recordationis geni- 
tor nofter , à principio hujus 
peftiferi {cifmatis, partem Urba- 
ni VI. & ufque ejus ad obitum 
in illius Obedientià perfevera- 
verit : & profeù fi genitor nof- 
ter, ufque ad hæc tempora vi- 
xiffet, non ambigimus quod jam 
dudurm terminum hujus pernicio- 
fi fcifmatis læta Chriftianitas ha- 
buillet. Verum , & Nos quoque, 
per viam paternam ambulantes, 
ufque ad hæc tempora debitam 
Obedientiam,primd U rbano præ- 
hotato , deindè Bonifacio fuccef- 
{ori fuo, nunc Romanæ Eccle- 
fiæ Præfdenti conftanter fervavi- 
mus , & nunquam Regibus 6 
Principibus de contrario nos&{ol- 
licitantibus voluimus, licet ma- 
gna & multa nobis præmia pro- 
ponerent , aliqualiter affentiri : 
præterea, poftquam hujus Regni 
{acro fuimus diademate coronati, 
totus orbis non ignorat, quod 
femper adverfus perfidos Paga- 
nos, Romanæque Ecclefiæ hof- 
tes fcifmaticos continua bella gef- 
fimus , Perfonam noftram conti- 
nuis exponendo pcriculis , nul- 
lifque parcendo Lboribus, vel ex- 
penis, ad quam rem jugiter au- 
xilia aliorum Chriftianorum un- 
dique conquifivimus,quorum mul. 
titudo inenarrabilis, pro Chrif 
tianitatis defenfione fævis occu- 
buit gladiis Paganorum, Quantum 
vero Hungarici fanguinis, à die 
noftræ coronationis ufque in ho. 
diernum diem , manu Paganorum 
effufum fit ; quanta bella cruen- 
tiffima gefta He ,; Quanta quo- 
que damna hoc Regnum noftrum, 
quañ in häc Orientali plagä 


Chriftianitatis fcutum, paflum fit, 
non fufficimus enatrare : hiccine 
qualem frué&tum, qualcque meri 
tum pro tantis Benceficiis repor= 
tamus. Tacemus illatas Germane 
noftro Romanorum KRegi contus 
melias , quem privavit Imperie 
Romanorum , & noftras dunta- 
xat injurias recitamus : fiquidem 
ipfe Romanus Pontifex nihil aliud 
die noétuque  cogitare videturs 
nifi ut modum inveniat, quo- 
modo nos poflit ejicere de héc 
Regno: nam tot & tanta mala 
atque fcandala in Regno noftro 
feminavit, noftrumexcidium om- 
nibus modis quærens , quod hor- 
ror cft audire, quæ fuerunt fa- 

itia & immania {cclera, proh do- 
br ! perpetrata ; nam ultra quam 
xx. hominum millia ferè igne, 
& fame perierunt. Quot autem 
Ecclefiz combuftæ ? quot Mcnaf- 
teria fpoliata ? quot Clauftra de- 
folata ? Xenodochia deftruéta, 
incredibile diétu eft, Præterimus 
villarum incendia , pauperum fpo- 
lia , viduarum & orphanorum 
gravamina , virginum ftupra, 
matitatarum adulteria , quibus 
omnibus non fuit numerus neque 
modus. Sed & illud inter maxi- 
ma damna meritù computari po- 
teft , quod nifi fuiffent ifta Regni 
noftri difturbia , fuggcftione Pa- 
px fufcitata, profcétd , ex quodi- 
vina clementia per Tartaros Tur- 
carum rabiem eliferat, facilè no- 
bis erat omnes partes Ci'marinas, 
à Turcorum tyrannide liberare. 
Verum hæc difturbia, in quibus 
fedandis adhuc ex patte detine- 
ur , Nos ab opere tam laudabili, 
licet cum gravi mϾrore noftri 
animi retraxerunt ; & profe&o, 

Rrr ij 





‘00 … Preuves de la Nouvelle Hifloire 


nifi Diyina infpiratio Juftitie 
noftræ , & Chriftianitatis faluti 
mifericorditer fubveniflet, veri- 
fimile erat hoc Reonum in ma- 
nus Paganorum deventurum : 
quippè excogitare nefcimus, quid 
unquam noftra Majeftas in fuam 
Sanctitatem attentaverit » propter 
quod nos ita pcrfequi deberet odio 
capitali : præfertim quia & præ- 
deccflor fuus, fœlicis memoriæ, U r- 
banus, quandiu vixcrit, & ipfe 
Bonifacius, ufque ad hæc tempo- 
ra ; Nos femper chariffimum f- 
livm, & Hungariæ Regem fuis 
litteris nuncuparunt, Undè ers0 
p'ovenit tam repentina mutatio ? 
ut Pater filii fierct perfequutor ? 
Nam fi aliquo modo noftra filia- 
tio contra fuam Patcrnitatcm cx- 
ccffifiet, debuiffet, more pii Pa- 
tris, cxceffum noftrum benivolis 
verbis primd Cotripere , ctiam fa. 
Jub:ibus monitis cmendarc ; hæc 
fiquidem non fecir, fcd potiùs, 
versa no!:is dando bcnivola, clan- 
deftinè de noftro exterminis 
pertraétavit : follicitavit cnim 
plurimos Prælitos & B2rones nof- 
tros , ut à noftra Majcftate def- 
ccrent ; & nobhis, ruptà fide re- 

ellarent induxit; decindè Ladif. 
lium quondam filium Karoli de 
Durachio , ‘ut Regnum noftrum 
impeterct, & fibi tanquam hæ- 
es vendicarct, direxit ; 
prætercà Lcgrtum 3 latcre, qui 
KRegnicolas nottros À juramentis 
noftro Diaidemati p'æftitis ab{ol- 
Veret, &ipl:s in noftrum CXtermi- 
nium concitarct. Sunt ne hæc 
OpCta pit Patris > funt ncofficia 
boni Paltoris » inter filios bella 
fcrerc , & inter Oves peftem mor. 


bidim Procurare à Quaprobter 


x 


Reverendiffimi Pattes, & amici 
Chariffimi , in arcano noftri pec- 
toris +quà meditatione ue 
ipfum Summum Pontificem ju- 
gi ftudio ad noftrum excidium 
inhiare , & difcordias affiduasin 
Reono noftro occultè nutrire, 
nc iterüm damna talia, qualia 
ipfius procuratione hiis nupera- 
tis temporibus paffi fumus , in 
Regno minimè evenire contin- 
gat, ac ut fufpiciones vitemus, 
& fummä cum vigilantià futu- 
ris malis, & A LS OCCUrr 4 


mus , decrevimus ,; cum conflio 


tamen noftrorum Baronum, 1e 
Proccrum , de cætero, ut nullus 
Regnicolarum noftrorum audeit 
vCl præfumat ad Curiam Romi- 
nagg accudere , vel indè ad Rc- 
£num noftrum venire, donec de 
illatis damnis & injuriis nobis 
fuerit fatisfitum. Nec miretur, 
Patres confcripti , veftra pru- 
deitia, quod talia præefumimus 
attentare , quia prudentis non ef 
propriam falutcm negligere, & 
ut Comicus ait, ftultum cft ad- 
mitterc, quod valeas præcaverc. 
Volumus cnim, per hunc modum 
æmulis noftris, præfertim nof- 
tris Regnicolis babe matc- 
riim delinquendi : ab Obcdien- 
tià timen S. Matris Eccleñx , 
quam femper puro corde, cum 
cmnimodà devotione & humili- 
tate vencrari prætendimus, nc- 
Quaquam intendimus Nes contu- 
Maciter feparare. Datum Bucr 
XII. se Junii , anno Dom; 
M. cccciv. Sigi‘mundus, Dei Gri- 
tia , Rex Hungariæ, Dalmatiz- 
Cruaciæ, &c. Brandeburgenis , 
Sacri R. Imper. Vicarius Genet» 
& Regni Bohemiæ Gubernator- 


#*-4 — 
, 
É 


i 


4 
pe 





du Concile de Conflance. | ÿoI 


_——. | | 
Karoli Francorum Regis ad Cardinales Romanos Epiflola ; 
fatim pofl auditam Innocenti V1I. mortem tranfmiflz. 


] Atolus, Dei Gratiä, Fran- 
à corum Rex, Venerabilibus, 
ac Magnificis Viris, Cardinalium 
Collezium Romæ fe dicentibus : 
falutem, & unionis Ecclefaftice 
femet oTcrentis Opportunitatem 
non diutids protelare, Venerabi- 
les, Magnifici, Chariflimi, ad 
veftram ut poffumus feftinantiùs 
& res exigit perducere notitiam 
Concupimus, quod , fedente Con- 


cilio, quod in prælentiarum con- 


vocatis Prælatis, atque Clero, 
Nunciis & Deputatis tam Uni- 
verfitatum Studiorum , quam Ca- 
pitulorum Cathcdralium , & Con- 
vCntuum , necnon quampluri- 
mis devotis perfonis , & aliis Doc- 
toribus, & pcritis Regni noftri, 
in multitudine copiosi fuper hu- 
jufmodi unionis negotio duximus 
in häc urbe noftrâà Parifienf ce- 


Jcorandum , mors illius qui inter 


vos Sedis Apoñtolicæ Prrfden- 
tiam occupare fe diccbat ; nobis 
extitit cum certüudine renunciata, 
Quodque vos devotam animorum 
Præparationem ad unionem often- 
dentes , difpoluiftis ab clcétionc 
fuccefloris abftinere, quo ufque 
veftros ad noftræz Majcitatis p'æ- 
fentiam Nuncios miferitis ; nobif- 
que mentem veftram fuper hoc 
diffufiùs feceritis intimare : quod 
ee | 
profc&ô, chariffimi, nobis » & 
toti p:æfato Concilio immenfam 
& inæftimabilem atrulit matc- 
riam gaudiorum, grandem inde 
merito confidentiim allumentes 
in Domino, Cujus res agitur, 
quod in præmiffis veritas fuffra, 


gctur , attento quod Bencdi@us, 
ficut folemniter juravit, ac pro- 
mific, cft, & ericin hoc cafu rc- 
nun:iare paratus, pacem Eccle- 
fiæ per nos tot ftudiis, laboribus, 
& expenfis quæfitam hadenàs, 
nec inventam, proh dolor'in 
brevi, dante Domino confeque- 
mur. Naim & fi forfan continge= 
rct, quod non credimus, ipfum 
Benedi@&um ad cedendum para- 
tum, non præbere', {ed renuere 
quomodolibet , aut diffcrre , Nos, 
ex Con:ilio noftrorum, & veftro, 
fuper hoc divinà favente Cle- 
mentià, tam efficaciter curabimus 
providere, quod hoc non obftan- 
te, unicum & indubitatum Chrifti 
Vicarium, & Petri Succeflorem 
Univerfalis Ecclefia breviter re- 
Cupcrafle fe gaudebit. Super quo 
difpofuimus ad veftri Vencrandi 
Cœtus præfentiam, vice versà, nof- 
tros ctiam folemnes Ambaxiato- 
res , quant celcrids fieri potuit 
deftinare. Quapropter veftras ho- 
notihcientiis finceriflimo pacis 
zelo rogamus, & obfccramus ; per 
viicera mifericordix Jefu Chritti, 
quatenüs compartientes Ecclefiæ 
Matris noftræ languoribus & 
ærumnis , fuccefloris hujufmodi 
fubftitutionem differatis ; doncc 
Ambaxi:tores . prælibatos | vos 
videlicer Noftros, No'que veftros 
audiverimus hinc inde : firmite: 
& indubitanter tenentes , quod 
finoftrisin hoc precibus acquiel. 
cendo , decreveritis , evulfs fci(. 
mate radicitüs, l&rabimur os & 
vos cclebrem & filubrem pacis 


« lij ; 








s° 2. 
adepticfem LEA Fe) Super his 


refponfionem Nobis celerids, fi pla- 


Comminatio fecunde fabtraëtionis faste 


‘quam fatis exploratè perfpeétura 
_eft viam cefhonis amborum çon- 


Arolus, Dei Gratiä, Fran- 
corum Rex univerfis Chrif- 
ti fidelibus falutem integerrimam; 
& ex fcifmatis nefandi tenebris, 
in fplendorem veræ pacis Eccle- 
fæ celerem egreffum. Quotiens 
propenfiori ftudio noftrorum pro- 
gcnitorum Se faéta recoli- 
FaUS , & illos fingulari quâdam 
curâ, publicis ee bue Eccle- 
fix Sacro-Santz privatas femper 
pofthabuiffe profpicimus ; adeù 
ur non tantüm eam prefluris , ad- 
verfitatibus ,ærumnis, difcordiif- 
ue liberaverint, verüm etiam In- 
delium cervice confraétà , mul- 
tos mortales fuaviflimo Chrifti 
jugo fubjecerint, miroque ardore 
gloriofis illorum veftigiis inbæ- 
rendo, fcifma peftiferum ; quo 
in Chriftianä gente jam nimis inr 
wcteravit,s quantüm in nobis fue- 
rit fepelire, & flidæ Eccleliæ ; 
laffifque rebus maturè fuccurrere 
deflagramus , ficuti fincero fern- 
er corde deflagravimus ; nihil 
prits aut antiquius habentes , 
um ut conceffam nobis divini- 
tus À ae in fuæ falutem Ec- 
clefiæ conferamus : undè noviter 
enè Chriftiani omnes noverunt 
quantos labores , — graves 
impenfas , quantas ollicitudines 
adhibuerimus, & in convocatio- 
nibus variis Regni noftri Eccle- 
{iæ, ac Principum de fanguine 
noftro ; quærendæ viæ, quâ fcif- 
matis ac temporum qualitate pen- 
farci, falubrius  celerids ; a€ aci- 
liès ad pacem uniretur à & poit- 


| impedimenta noftri 


Preuves de la Nouvelle Hiffoire 
cet, remittentes Datum Parifiue 
xxrrrr. Decembtis M. ccèc vir 


nde Bencdiito XIIL 


cendentium ad jus verum vel prxe 


© tenlum in Papatu , longè cæteris 


omnibus pr erendam, in Legas 
tionibus quaqua verfum pér 10 
tum Chriftianum orbem tranf 
miffis, ut hujus yig Éacilitate ; 
brevitateque cognirà , per 64m 
univerfi pacem peterent concot- 
ditcr. Poheri vero hicMe» hs 
nos à tam fanéto labore defiftere 
charitas non finebat , convoca 

rursèm jufitnus Concilium Ec- 
clefiæ Regni noftri, ut quonian 
fuperioribus Laboribus, obfiften- 
te temporum malitià , minds pros 


movifle videbamur » etiam atqué 


ctiam fcrutaremur ps ration® 
aboris, & 


fomenta fcifmaticæ pravitatis ame 
putare yaleremus ; in hoc autért 
Concilio, dum humana tarditas 
in expedientium Jaboraret ; dum 
variatis fententiis » aliud alius 
negotio convenire judicaret; duré 


conclufioni conclulio ; tratu 
temporis  adjungereti® » prete 
ux à cœliss 


{pem humanam , nova 
feut credimus, effulfit; inc 
bilique celeritate divinà fapien- 
tiæ, fuperventuf 
fundimenta collocavit : nam 

Papa Benedistus , &C Angelus Ro- 
mæ nuper pro defunéto fubftitur 
tus , uno» nifi fallimurt pee 
Sanéti afflatu taétis pre id&ath 
viam ceflionis , in cuju$ profequu- 
tione tantoperè defudavimus  Hit- 
teris fuis acceptarunf» pbtule- 








e- 


du Concile de Confance. so 


tunt, afque præfentaverunt, & 
{e invicem , ad accelerationem, 
exequutionis ejus vehementer 
hortati funt, Quibus rebus certits 
cognitis, exultanti alacritate, in- 
gentes gratias Patri luminum re- 
tulimus, qui nunc tandem rigore 
juftitiæ temperato , milericordi 
oculo, Ecclefiæz fuæ calamitofis, 
acerbiffimifque languoribus me- 
delam idoneam incipiat adbibere, 
nobifque viam aperiat, quam ul 
teriùs profequi HR Quare 
Nos, ri Deum iter monftrantem 
minds fequimur , ingrati repe- 
tiamur , & noftro tempore , tan- 
tà mifericordià indigni fiamus, 
ex tempore confilium capientes, 
ed omnium è Concilio con- 
fenfu præhabito, decrevimus ad 
ipfum Benediétum, & illum qui 
Ë Romæ Papa appellat , folem- 
nes noftros, & Ecclefiz Regni 
noftri Ambaxiatores confettint 
mittere , qui ambos collaudent 
magaificè, quod in hanc viam 
tons à nobis tanto a:dore pro- 
curatam , Ecclefiæ vero ipf fçuc- 
tuofiffimam defcenderint. Papam 
verd Benediétum omni inftantià 
requirant, ut cx abundanti ad 
declarationem fuæ intentionis pla- 
nè & clarè viam ceflionis, fc- 
motis ambiguitatibus, & condi.- 
tionibus acceptet, & etiam exe- 
qui, omni viä alià, & omnibus 
aliis viis poftpofitis promittat, 
Bullafque infra terminum infe- 
riùs præfigendum , decem fcilicèt 
dierum, à fummatione fuä , fuper 
hiis tradat, & nihiloininüs am- 
bos exhortentur , obfecrent, ab- 
teftentur, quatenüs ad cvitan- 
dam difficultatem itinerum, pe- 
ticula perfonatum , quærelas 4 


bentium traétatus, præparationum 
occafones aliarum viarum trace 
tandarum, & alia pleraque dif. 
crimina formidanda , quæ paccm 
odiosè poffent differre, velint ab- 
fentes cedere , uterque in loco 
fuo, aut in manibus Collcgiorum , 
aut per litteras exhibitas, aut Pro- 
curatores conftitutos ; provifio- 
nibus tamen congruis ità pruden- 
ter adhibitis, ut. alteri ex altero 
nullus metus fraudis infit. Qui fi 

reces has cxaudierint, mox am 
be Collegia, ruptis moris, fum= 
mä celeritate, in locum unum 
convolent, & unici Romani Pon.… 
tificis Electionem celebrent. Quia 
verd Ambaxiatores prædiéti Pa- 
pam Bencdi&um primÔ funt adi- 
turi , ne fortè occafionem quæ- 
tendo dicat , non anteà certum 
refponfum fe daturum , quäm il. 
lius Romani animum perfpexe. 
rit, per €os inftanter requiratur , 
ut propter accelerationem nego- 
tii moras non adinittentis , in ca 
fu quo Romanusille, fine conven- 
tione , berfonaliter vellet cedere 
pari .formä, nihil expeétando fe 
ex tunc ceflurum offcrat. Quod fi 
amborum voluntates à nobis in 
hâc parte diffenferint, noluerint- 
que, nifi in conventione perfonali 
cedere , ejufmod. eorum propofi- 
tum, A impediendum , 
fed potiüs adjuvandum duximus : 
fperanteseumdem Salvatorem, qui 
jam eorum mentilus tam f{aluta- 
rem fententiam infpiravit, ho- 
rum conventionem ad paccm fa- 
ciendam affuturum. ‘ed fi Papa 
Benedi&. quod prohibest Deus, 
fubterfugia quæfierit, viam, vel 
vias alias ceflioni prætulerit, ne. 
gotium quovis modo retrahere ac 








” 


04. 
rotelare conatus fuerit, aut illo 
Romano cujus litteræ conventio- 
nis perfonalis nullam faciunt men- 
tionem , in abfentiä locoque fuo 
aut per Procuratores cederc vo- 
lente , confirmatà {ententià , Ex- 
tra conventionem perfonalem ce- 
dere, nullo paéto voluerit, ex 
nunc, prout ex tunc ; conformi- 
ter ad Concilii Ecclefiæ Regni 
noftri fenentiam, & chariflima- 
cum Filiarum noftrarum Univer- 
fitatum Parifienfis , Aurelianen- 
is, & Andegavenlis deliberatio- 
nem, nifi ante finem decem die- 


rum,ab ejus fummatione compu- 


tandorum, de vià ceflionis , {ne 
ambiguitatibus petità conftitetit , 
& ante finem aliorum decem die- 
rum proximè fuccedentium , de 
circumftantiis ejufdem vix €x- 
fequutionem rcfpicientibus Am- 
baxiatoribus præfatis {atisfecerit, 
abco, veluti à {cifmatico , & 
ab Eccleñà præcilo reccdimus » 
nec ei obcdicntiam ultetiùs prx'- 
raindam cenfemus ; utpotë » in 
quo fteterit quo minùds ftifmate 
cvulfo, pax dcfderatiffima lugen- 

Simili quo- 
Collegio ;, 


& Eccle- 


æ 


ri Eccleiæ reddita fit. 
que pœn— » fi qui cx fuo 
in tam duro propolito » 


Littere Karoli 
pt ambos 


r7 Arolus, Dei Gratià, Fran- 
I corum REX» & Dominus 
civitatum Januæ » & Saonz» 

territorii Januenfs, univerfis præ- 
fentes litteras infpeduris falutem : 
Pium atque gratum credimus Deo 
obfequium ; exhibere, dum Pro- 


LA 


Francorum Regis ad Ÿ# 
de Papatu contendentes 
| de pace conventuros. 


Preuves de la Nouvelle Hiflorre 


fiæ fupramodum inimico fibi fas 
vetint, apud nos fubjacebunt : de- 
müm-verd Cardinales, qui nobif- 
cumin veritate perftiterint, apud 
quos poteftas integra cligendi per- 
manferit, cum. altero Collegio , 
ad unici Rom. Pontificis elcc- 
cionem faciendam convenient. Si 
verd tabes hæc miferabilis per 
Cardinales omnes , quod Deus 
avertat , perrexerit , noftri Am- 
baxiatores noftrà, Ecclefñiæque Re- 

ni noftri poteftate fungentes, cum 
alterà parte procedent ad unio- 
nem Ecclefiæ pertradtandam ; &c 
faciendam , iis modis & legibus, 
quas latiüs in (uis inftructionibus, 
3 nobis comprobatis cxprimi VO 
Jumus, & prout in deliberationi- 
bus poftremi Concilii Ecclehæ 
Regni noftri , ac chariffimarum 
Filiarum noftrarum Univerfitat. 
præfcriptarum ; fuper ne inf. 
trumenta publica con ecta funt, 
extitit ordinatum. În quorum om- 
nium, & fingulotum tcftimonium 
robur , ac fidem, figillum noftrum 
his epræfentibus duximus appo- 
Datum Parifius ; die 
Fcbruarii , A4nn0 
& Regni 


nendum. 
xvrir menfis 
Domini M. cccc. Vi: 


noftrixxVile 


nuenfes C Saonenes à 
benignè accipiant 


cnitorum noftrorum memorandis 


inhærendo veftigiis » çcirca Ha 
quæ Ecclefiæ Santæ Dei Matris 
noftræ pacem & unionem cof= 
cernunt, tanto ferventiüs atten* 
dimus ; tantoque uberius finum 


noftræ liberalitatis aperire decre= 
__ vimusa 


jam pertulit, optata & 





Du Concile de Conflance. $os 


vimus , quantd per hoc ipfam 
Sacro-Sanétam Matrem Eccle- 
fiam, unicam Chrifti Sponfam, 
à tamdid, proh dolor ! divifam 
reuniri, & fub unici Domini 
noftri Jefu Chrifti Vicarii regi- 
mine, in brevifperamus ; favente 
Domino , fœliciter congratulari. 
Sane nobis conftito de recenti , 
per fcripturas, & alia authenti- 
Ca documenta quod SS. in Chrifto 
Pater & Dominus Benedidtus Papa 
X11II.acuniverfalis Ecclefiæ Sum 
mus Pontifex, necnon Angelus 
dictus Corarius, qui à nonnullis 
fibi adhærentibus in præfenti ca- 
liginofo “fcifmate Gregorius ap- 
pellatur , Sanéti Spiritüs gratià 
ficut piè credendum eft, illuftra- 
ti, ut citiüs ipfus Ecclefiæ, quæ 


tum deteftabilem, tamque cunétis_ 


fidelibus deflendam fcifluram, 
per fex ferè luitrorum fpatium , 

Deo gra- 
ta unio fubfequarur, ac ut om- 
nium Otthodoxorum confcientiæ 
melius & plenius pacari valeant 
& fedari , ad ipfam unionem con- 
fequendam', & huic péftifero fcif- 
mati finem imponendum , viam 
ceflionis ipforum amborum, ad 
omne jus quod *’eorum quilibet 
habere fe prætendit in Papatu, 
eligere, ac etiam viciflim accep- 
tare, & cam omnibus aliis vils 
præmittere decreverunt. Signif- 
catoque nobis pro parte, did&i 
SS. Patris Summi Pontificis Be- 
nedii, quod iple, & fuum Col- 
legium, necnon Antonius; pro 
Motoñenfs , & Guillelmus pro 
Tudertino Epifcopis fe gerentes ; 
& Antonius de Butero , utriufque 
Auris Daétor Bononienfis, didi 
Angeli Ambaxiatores & Nuncii , 


ad concordandum fuo nomine, & 
fui prætenfi Collegii, cum eo- 
dem Summo Pontifice Benedi&o, 
& fuo Collegio, de loco, ubi pro 
diéto eorum propolito Sanéto ad 
exitum PS Le ac etiam de 
tempore quo ibidem ad hoc agen- 
dum habeant convenire, necnorr 
de numero perfonarum eis affñ{- 
tendarum, & eos aflociandarum, 
& ad alia circa hoc expedientia 
peragenda plenam habentes po- 
teftatem, civitatem noftram Saone 
prædiétam, ambæ partes, prop- 
ter fingularem confidentiam quam 
habent in nobis , fub cujus Do- 
minio ipfa eft civitas, ac etiam 
propter commoditates in câ huic 
aétui magis concurrentes, fais 
aliorum Îlocorum difcuffonibus , 
pro loco ad hoc apto, & magis 
idoneo , & tempus, videlicet in 
Fefto S. Michaclis, in fine proxi. 
mi menfis Septembris , ad invi- 
cem advifarunt, & etiam elcge- 
runt, certis Capitulis, tam fuper 
hiis, quam ditarum perfonarum 
numero, ad exfequutionem præ- 
miflorum neceflariis fuper hoc 
faétis, & inter es concordatis. 
Nobis infuper pro parte ipfus 
Summi Pontificis Bencdicti, cum 
piternis exhortationibus requifi- 
ti, quatenüs, eum inter po ex 
& | 

una parte, & diétosipiius An- 
geli Ambaxiatorcs & Nuncios ex 
alterâ, fub noftrz bencvolentiæ 
confidentià fuerit advifatum, à 
nobis certas concefliones, pro me- 
liori , ac fæœliciori expeditiane 
tanti negocii obtineri, quas in 
diéis Capitulis, de quibus nobis 
per publica inftrumenta conititit, 
plenè contirieri viditmus ; eas fas 
Cere & concedere , . ip{as 








306 


condefcendere gratuitè dignare- 
-mur. Nos autem , ex quo Regni 
noftri gubernacula, aufpice Deo, 
fufcepimus, ipfus Ecelefiz unio- 
nem, præfatique nefandi {cifma- 
tis extirpationem, cæteris mun- 
danis negotiis penitüs rejectis & 
{eclufis, non fine magnarum pro- 
fluviis expenfarum , fuimus , 
quantüm in nobis fuit, totis co- 
natibus, totiqu: mentis affectione 
profequuti, de ipforum Summi 
Pontificis & Angeli San@is, lau- 
dabilibufque,& à Deo fibiinfpi- 
ratis propofitis, humiles & de- 
votas D. N. Jefu Chrifto gratias 
referentes, cupicntefque toto nol- 
træ mentis annifu, tam boni ope- 
ris cooperatorces exiftere, & iplos 
in tam fœlici, tamque falubri 
negotio totis viribus confovere , 
prævià fuper hoc noftri maturi 
. deliberatione confilii, ex noftrâ 
purä , & merà liberalitate volu- 
mus, conceflimufque , ac concedi- 
mus , de noftrâ fpeciali gratià, 
ac etiam præcipimus per præfen- 
tes, quod ipfe SS.in Chrifto Pater 
Bencdius XIII. necnon dictus 
Angelus ficut præmittitur Gre- 
gors appellatus, düm, & quan- 

o ad diétam civitatem noftram 
Saone, Sc ad quæcumque alia 
moftra loca, & ,ditioni noftræ 
fubjecta, pro hiis quæ apud, $@ 
inter iplos, ficut fuperids dic- 
sum cft, traétata & concordata 
funt exequendis, & ad efetum, 
deducente Domino, deducendis 
accedere voluerint, fimul, & fe- 
paratim, per Gubernatorem civi- 
tatis noftræ *Januæ, Territorii , 
& difirictus cjufdem , didæ ci- 
vitatis noftræ Saonæ, necnon quo. 
sumque Capitancos, Gafteanos, 


Preuues de la Nouvelle Hifloire 


& Cuftodes. Caftrorum, diftric. 
tuum, & paflagiorum noftrorum, 
& nobis quequomodo fubjecto. 
rum, & akos quofvis Ofhcia- 
rios, & Tubditos noftros, quo- 
cumque nomine cenfeantur, & 
quâcumque autoritate , & digni- 
ttibus præfulgeant , cum omni- 

us reverentià, devotione, & he. 
note dcbitis, noftro nominerc- 
cipiatis in eifdem. Quodque iplis 
ambobus, invicem , & feparatim, 
præfata civitas noftra Saone, dic- 
taque civitas noftra Jaonenbs, 
necnon caftra , fortalitia, domus, 
portus , paflagia , littora, & dif- 
triétus. quicumque, & quæcum- 
que noftra, feu nobis fubjecta quo- 
quomodo , per ipforum am- 
rum , gentiumque fuarum, tam 
armigerarum, quam aliarum, Ve- 
netorum , & Cæterorum quorum- 
cumque , Curias eorum pro qui- 
bufcumque caufis fequentium , & 
ad cos affluentium ; cujufcum- 
que Nationis exiftant, in grelli- 
bus, introitibus, ftationibus , mo- 
ris, & refidentiis, tranfitibus , & 
receflibus, quotiens pro præmiflo- 
rum exequutione, ad ipfa loca, 
eos ambos , & quemlibet ne 
contigerit, aut voluerint declina- 
re, per Gubernatorem., & alios 


 Officiarios noftros fupradiétos 


liberè offerantur, & cum omnt 
promtitudine tradantur , & ape- 
riantur ; aC etiam pro €OEUR [é- 
fidentià liberentur realicer, & de 
faéto.Quodque ipfe Sumanus Pon- 
tifex, & Angelus.fimul, &-eorum 

uilibet feparatim, cum tofu 
Collegiis , fuorumque Coblegio- 
tum prædiétorum familiaribus 
gentibufque armigeris , pt A 
ris, navigiis ecmais , tam paiéis 


e 


SE --—— ] 


… du Concile de Conflance. 07 


quai navibus, ufque ad nume- 
rum inter ipfos concordatum , & 
in diétis Capitulis & inftrumen- 
tis {uper hoc confectis declara- 
tum, aC etiam cum ceorum, & 
Cujuflibet iplorum Curiis, Of- 
Ciariis, Curialibus, & Curias co- 
tum fequentibus : univerfis, tam 
Venetis, quam aliis, cujufcum- 
que Nationis, ftatûs, gradûs, 
aut conditionis exiftant, devotè , 
rcverentet , amicabiliter, & cum 
omni fecuritate, manfuctudine, 
& dulcedine, fecundum ftatus & 
conditiones perfonarum, per eof- 
dem Gubernatorem & Ofcia- 
rios noftros pertra@entur. Et infu- 
per, ut iple Summus Pontifcx , & 
Angelus prædi@i, eo liberigs ad 
tam fanctum opus per cos incœp- 
tum procedcre valeant , quo in 
di&à civitate noftrà Saone, & 
aliis rerris, @& Caftris noftris, & 
Dominio noftro fubje&is majori 
fuerint per nos autoritate fulciti, 


_3pfs ambobus, & utrique iplo- 


rum æqualiter conceffimus & con- 
cedimus , tenore præfentium, no- 
mine Ecclcfiæ, totale Dominium, 
plenum regimen, & omnimodam 


gubernationem, & adminiftra- 


tionem , jurifdictionemque tota- 
lem , ac merum, & mixtum Im- 
pcerium di&æ noftræ civitatis Sao- 
nt, Caftrorumque in câ exiften- 
tium : volumufque ac præcipi- 
mus ipfam,& ip{a per diétum Gu- 
bernatorem , & alios quofcum. 
que, quorum intercrit, eis, & 
in corum amborum , & utriufque 
ipforum manibus æqualiter nomi- 
ne $. Matris Ecclefiæ, noftro no- 
nine , noftrâque autoritatc tradi, 
poni, & realiter aflignari, ac 
etiam plenariè liberari, pro illo 


tempore, quo iplos ambas ibidem 
effe contigerit, pro dié&tä unione 
traandä , & fiendäi, & quod 
ipfo Summo Pontifice Benedido, 
& Angelo prædiis præfidere de- 
finentibus ; totale Dominium, 
Jurifdiétio, merum, & mixtum 


Imperium diétæ noftræ civitatis, 


& caftrorum inibi exiftentium sg 
fint & remancant penes illum, vel 
illos, qui per dié&os Summur 
Pontificem Benedi&um, & An- 
gelum, unà cum fuis Collegiis 
ad hoc per prius fuerint Deputati 
êc Ordinati , donec in Eleétione 
unici Summi Pontificis, fi ipfam 
in diéti civitate noftra Saone ce- 
lebrari contigerit , fucrit Domi- 
no concedente conceflum , recep- 
tis tamen per prius, per ipfum 
Gubernatorem , aut alterum nof- 
tro nomine, à diétis Summo 
Pontifice , & Angelo, necnon ab 
eorum Collegiis cautionibus ido. 
neis, de reftituendo nobis, aut 
dido Gubernatori ,; vel alteri à 
nobis deputando, ipfam civita- 
tem noftram Saone, & caftra in 
eà exiftentià, finità ipforum con. 
ventione , & Electione futuri Pon-, 
tificis ,fi eamibi contigerit cele. 
brari, ineoftatu in quo fucrunt 
eis afignata. Ita quod ibiderm 
poffint & valcant , ipfi ambo, & 
quilibet eorum, æqualiter per fe, 
vel illos,quos ad hoc deputare vo 
luerint , regimen, gubernatio- 
nem, & adminiftrationém jurif- 
dictionemque , & alia quæzcum: 

ue ad hoc incumbentia, ipfo 
de tempore , plenè & liberè 
exercerg. Abfolventes, se prx- 
dicta, harum feric Caftellanos dice 
torum noftrorum caftellorum, & 
quofcumque alios Oficiarios noi. 


S{£ ij 





508 


£æz noftræ civitatis Saonz, à qui- 
bufcumque juramentis,-homagiis, 
obligationibus, fidelitate, & obe- 
dientià nobis per eos fa@is, pro- 
miflis, & debitis, quamdiu præ- 
mifla durabunt ; pro quo tempo- 
re volumus, & ipfis Caftellanis 
& Officiariis ; necnon quibuf- 
cumque civibus Januenfibus, & 
Saonæ , omnibufque aliis fubdi- 
tis noftris Dominii & Territorii 
noftrorum Januenfium , cujuf- 
cumque ftatus , autoritatis, ac 
præeminentiæ exiftant , diftridè 
præcipimus ; injungimus , & 
mandamus ,; quatenüs dicto Sum- 
mo Pontifici, & Angelo, & eo- 
sum Collegiis, fi opus fuerit, vel 
Deputandis ab eis, Juramentum 
fidelitatis , ut in formi fidclitatis 
continctur, & uæcumque alia 
Juramenta neceflaria & oppor- 
tuna, pro ipforum & Collegio- 
rum .fuorum , ac etiam aliorum 
en Le , de quibus fuprà 

t mentio , tuitionc, protectione, 
defenfione , & fecuritate, faciant 
- Atque præftent eifdem. Infuper 

Sumo Pontifici, & Angelo æqua- 
liter plenam & liberam poteftatem 
concedentes , .omnes Officiarios , 
Caftellanos Civitatis, & Caftro- 
rum noftrorum Saonz deponendi, 
& inftituendi tempore fupra- 
dicto. « 

Nos autem omnes Officiarios 
fupradiétos ,. cives | ‘& fubditos 
noftros, qui diéta juramenta præ- 
di&o Summo Pontifici, & Ange- 
lo , & eorum Collegiis, vel eorum 
Deputandis præftiterint , à ju- 
ramentis, fidelitate , obligationi- 

fque & promiflionibus nobis, 
autOfheiatiis noftris, pro nobis 


_ 


Preuves de la Nouvelle Hifloire 


tros, aC cives & habitatores 'dic- 


factis & præftitis, pro Her 
pore , ut præmittitur, abfolvimus, 
& per præfentes ducimus abfol- 
vendos, & ut ipf Summus Ponti- 
fex, & Angelus profe, &c”eorum 
Collegiis, & pro quibufcumque 
aliis perfonis ,tam Venetis, quamr 
aliis, Curias ipforum fequentibus, 
& ad ipfos affluentibus ; eunti. 
bus, & venientibus, quicumque 
de causâ, fecuro progrefla & re- 
greflu, & de moiä in diéto loco 
de Saonà , & aliis locis circum. 
vicinis , majori fecuritate gau. 
deant , volumus & eis concedi. 
mus prout fupra, quod iple Gu- 
bernator , nonobitantibus qui- 
bufcumque furamentis, homagiis 
& fidelitate Po AS nobis præf- 
titis, & quibus nobis eft aditric- 
tus , à quibus ipfum, quoad hoc 
abfolvimus , illam fidem omni:- 
que juramenta licita, & decen- 
tia & alias indicabiles cautelas, 
quas & quæ Summus Pontifer, & 
Angelus fupradiéti, pro ipforum, 
Caléionaique füorum., & quo- 
rumcumque, tam Venetorum, 
quam aliorum., rates fta- 
tus, autoritatis , & conditionis 
fuerint, Curias ipforum , pro 
quibufcumque negotiis five caulis 
fequentium , fecuritate, pace, & 
tranquillitate advifabunt, & de 
quibus ipfum requirent , -de iplos 
& alios fupradiétos defendendo, 
protegendo adverfus omnes & 


quafcumque perfonas, cujufcum- . 


e Dignitatis , Ordinationis ; 
re præeminentiæ exiftant, per- 
fonafque fuas pro viribus fervan- 
do illæfas, & lædere aut offen- 
dere volentes manifeftando, eis 
præftent æqualiter , & ad sr 
fimplicem requeftam , abfque te 


DTA 





dueConcile de Conflance, _$os 


ficultate qualicumque ; & ne prop- 


ter difcordiam , vel differentiam 


Quæ inter di&um Gubernato- 


fem, & noftros fideles five Ja- 
nuenfes conjunctim, vel divifim, 
A . e 
EX Una parte | & dictos Verietos 
ex alterà extitit, À quà damnum 
Inconveniens , feu præjudicium , 
in diétà conventione ortum , vo- 
lumus , & ordinamus , quod ipfe 


Gubernator pacem & concordiam 


faciat cum ipfis Venetis, vel quæl- 
tionem ponat in ordinationem dic- 
torum duorum Summi Pontifi- 
cis, & Angeli, ipfis Venetis hoc 

militer facientibus, vel faltem 
talem fecuritatem præftet , & 
jee diétos Januenfes, & alios fi- 

cles fubditos noftros quorum in 
tereft , præftari faciat, quod ipf 

eneti, veniendo ad Curias {u- 
pradi@as, in diéto loco Saone, vel 
alibi, durante conventione præ- 
didtà , & redeundo ab cif em, 
nullas moleftias |, damna, inju- 
rias , aut offenfas patiantur. 

Ut autem omnia quæcuimque 
FE n expreffata & defcripta 
ftabili valitudine firmentur , dic- 
to Gubernatori Januenf, quan- 
tüm diftri@è poffumus præcipi- 
mus, injungimus, committimus 
& mandamus, quatends juramen- 
ta & fidem prædictis præfato 
Summo Pontifici, & Angelo fa- 
ciat , atque præftet , necnon præ- 
mifla omnia & fingula tencat, 
faciat, & adimpleat | faciatque 
É diétos cives noftros Ce 


aonenfes, & alios quofcumque 


fubditos enoftros , cujufcumque 
ftatus , autoritatis aut conditionis 
exiftant præftari. Hæc facere recu- 
fantes , aut præmiflis contradicen- 
tes, vel contra concefliones & 








ordinationcs noftras prædiéthis : 
vel aliquas ipfarum À uid fa- 
cientes , ad ipfa Re pu & ad 
defiftendum de incϾptis , viis , 
& modis omnibus, ad hoc de- 
centibus , & etiam opportunis , 
fic viriliter & rigidè. compellen- 
do , quod cæteris id facere præ- 
fumentibus cedat perpetuis tem- 
poribus in exemplum, 

Et infuper diéto. Gubernatori 
noftro Januenf fimili modo præ- 
cipimus » & injungimus , com- 
mittimus , & mandamus , quate- 
nüs formam Capitulorum inter 
pattes prædiétas , ut præmittitur, 
Concordatorum, in omnibus aliis 
plenariè exequatur , & per om- 
nes fubdictos noftros exequi fa- 
ciat , in quantum nos ipfum Gu- 
bernatorem , & alios Officiarios 
& fubditos noftros tangunt, & 
concernere poilunt j ita quod 
de ipfus & fubditorum noftro- 
rum promtitudine Obedientiæ de- 
beant ipfi apud nos merito com- 
mendari , diétique Summus Pon- 
tifex , & Angelus; de ipfs, & co- 
rum quolibet habeant meritù 
contentari : omnibus, vafallis & 
fubditis noftris, quâcumque au- 
toritate vel præeminentià fun- 
gentibus , fub noftræ indignatio- 
nis interminatione præcipicn- 
tes, & alios quofcumque nobis 
Confæœderatos , amicos, & be- 
nevolos requirentes  quatenus: 
dido Gubernatori , cui, quoad 
omnia fingula , & præmiflo- 
rum eorum exfequutionem ; com 
mittimus plenariè vices nof- 
tras, & omnibus, ab ipfo depu- 
tandis, in præmiflis omnibus, & 
fingulis, & corum dependentiis 


pareant cfhcaciter , & intendant 


S££ ii 


RES PE SR ms SE ANT Q/R OS 





L see 


Ti 





to _ Preuves de ls Nouvelle Héfoire 


nonobftantibus quibufcumque lit- 
teris , mandatis , inhibitionibus, 
aut prohibitionibus à nobis feu 
Curia noftrà, emanatis, concef- 
fis, vel obtenfs, feu mandandis, 
concedendis, & obftinendis in 
pofterüm, premiflis , feu alicui 
præmiflorum quomodocumque 
derogantibus five contrariis, 
fubquicumque verborum forma 
ue ra Quas , fiquz face fue- 
rint , vel fieri contigerit in 

ofterüm, volumus pro nullis ha- 
bé, nec iplis per diétum Gu- 
bernatorem , vel alios obtempera- 
ri quovis modo : & ne prepter 
abfentiam diéi Gubernatoris, du- 
rante diétà conventione , interris 


fui Regiminis, hoftis humani ge. 
neris alicujus diffentionis virus, 
infundat , volumus hâc de causà 
etiam , & ex certis aliis ad hoc 
nos moventibus, dito Guberna. 
tori diftriétè præcipimus , injun- 
_ & mandamus quatenüs 

icto durante tempore , in cifdem 
terris diéti fui Regiminis refiden. 
tiam faciat perfonalem , fibi dif- 
tritids inhibendo , ne à didis 
terris fine causà difcedat, in cu- 
jus rei teftimonium figillum nof. 
trum præfentibus litteris duxi. 
mus apponendum. Datum Parifius 
die xr. Junii anno D. 1407. & 
Regni noftri xxvire 


Alis Littere Régie ad varios Officiarios pro eadem 
_ fecuritate directe. 


Arolus, Dei gratià , Fran- 

corum Rex, Dominus Januæ 
& Saonæ, dileétis & fidelibus 
Confiliariis noftris Patriarchæ 
Alcxandrino , Belvacenfi, Mcl- 
denfi, Cameracenfi , & Ebroi- 
cenfi Epifcopis Ambaxiatoribus 
noftris, necnon dileéto &c fideli 
Militi, Confiliario, & Cambcl- 
lano noftro Johanni Bociquardi 
Marefcallo Franciæ, & Guber- 
natori noftro Januenfi, falutem 
& diletionem. Cum SS. Pater 
Benedictus Papa X1[11- ac univer- 
{alis Summus Pontifex, & Ange- 
lus dictus Corarius , qui à P 
ribus fibi in hoc perniciofo Et. 
mate fibi adhærentibus Grego- 
rius XII. appellatur, S. Spiritus 
oratià, ficut pie credendumeft, 
illuftrati , finceram intentionem, 
& zclum integerrimum , quod ad 


« 


miferandæ Ecclefiæ fcifluræ ro 


farcionem gerunt in cordibus 
exhilentes, viam ceflonis iplo- 
rum amborum ad omne jus quod 
eorum quilibet habere fe præten- 
dit in Papatu, elegerint, ac- 
ceptaverint , &c cum omnibus 
aliis viis promittere decreverint ; 
ac ut tantæ molis farcinà coruf 
confcientiæ relaxarentur in bre. 
vi, de loco & tempore ad ‘dics 
tam caufam conveniendi, in nof- 
trà Saone civitate , ad inftans 
Feftum S. Michaclis , vel om- 
nium Sanctorum fequens Coï- 
cordaverint ,; prout hæc nobis , 
per inftrumenta pps | inde 
confcéta, & aliis fcripruris au° 
thenticis, relatuque plurimoru® 
condecenter apparuit , hinc 

quod Nos, qui in hoc , tanquamt 
à cunétis fidelibus optatum née 





“is, 


La 





‘du Concile &e Confiance. S11 


gotium, quo tanto tempore fla- 
BtaVIMUS ,; quodque , cum im- 
menfis laboribue & impenfis pro- 
curare ftuduimus diligenter ; pro 
quo. étiam continuis votis Ée 
plices apud Deum rogavimus , & 
omnibus hujus mundi cæteris nof- 
tris  Cogitationibus retrojectis, 
ad hoc PiÆcipuè noftcr anhelavit 
affetus, de veftrâ fidelitate fo- 
lertique diligentii prudentià, & 
ftrenuitate Dudabili plurimüm 
confidentes | vobis infimul, & 
Etiam quinque, quatuor, vel tri- 


bus veftrum, in abfentià dicti 


Gubernatoris , tenore præfentium 
committimus & Le » da 
mufque plenariam poteftatem , & 
fpeciale mandatum , quatenüs fu- 
pradiéto Angelo, fuoque pr&ten. 
fo Collezio, necnon omnibus & 
fingulis cujufcumque Nationis, 
etiam Venctis, ftatûs, conditio- 
nis, autoritatis, aut præeminen- 
Hæ cxtitcrint, ufque ad talem, 
& tantum numerum perfonarum, 
qualem, & quantum vobis vi- 
debitur expediens, & etiam o 
PAS pro negotio 22 2 
onum , legitimum, falvum, & 
fecurum condu‘tum , tam per 
trram , quam per mare , cum 
omnibus fuis equis , galcis, na- 
vigiis, arnefiis , armis, valifiis, 
auro, & argento, libris, litteris, 
fcripturis, jocalibus , & bonis 
aliis duibufumques per veftras 
Htteras & alias prout videbitur 
expedire , durante temporc con- 
ventionis præditæ, concedatis, 
& tribuatis , aded quod neque 
eifdem Angelo, & {uo prætenfo 


Collegio , nec alicui de corum | 


focietate vel familik , tam Vene- 
tis, quam aliis, damnum , noxa, 
vel impedimentum aliquod , in 
terrâ , vel in mari, in perfonà, 
feu bonis , occafonc gucrræ , con- 
tentionis , controverfiz , five re- 
prefaliæ , vel aliàs quovis modo 
inferant ; quin potids ipfos, & 
corum quemlibet , tam Venetos, 
quam alios, acque bona fua quæ- 
cumque , #æ noftra protetione, 
falvà & fpeciali guardii pona- 
tis, & manu teneatis ipfos ab 
omni damno, Iæfonc & ofensi 
præfcrvantes , juxta cafus exigen- 
tiam, omniaque alia circa mate- 
riam hanc tam favorabilem & ex- 
celfam , neceffaria & opportuna 
faciatis & agatis, quæ nos ipfi 
faceremus , & facere poffemus, 
fi præfentialiter in noftrâ perfoni 
ibidem interefemus : ad hæc 
namque omnia & alia quæcum- 
que in præmiflis convenientia & 
opportuna, conccdenda, facienda, 
& peragenda, plenariam vobis 
infimul, & etiam quinque , qua- 
tuor , vel tribus vcftris, abfente 
Gubernatore , tenore præ'entium 
concedimus poteftatem , etiamfi 
talia fint, quz mandatum exi- 
gant magis fpeciale : promitten- 
tes bon fide , & in verbo Re- 
gio omnia & fingula per vos in 
præmiflis concella, facta, & pro- 
imifla grata & rata habere, e2- 


_ que tenere, facere, & inviolabi- 


liter obfervare , in cujus rei tet- 


. timonium litteris præfentibus nof- 


trum fecimus apponi figillum. 


Datum Parifius, die xyt5. Julii 


anno D. x. ecccvrr. 








12 Preuves de la Nouvelle Hiflire 


Salvus conduëtus pro Gregorio. 


Arolus, Dei gratià, Fran- 
corum Rex, Dominus Ja- 
nuæ , & Saonæ, univerfis præ- 
fentis litteras infpecturis falutem. 


Notum facimus, quod audito nu- 


per , non fine magnæ Jubilatio- 
nis , & exultationis Jubilo , qua- 
liter vir eximiæ borfitis Ange- 
lus Corarius;, Le Romæ Grego- 
rius XII, appellatur, pro celeri, 
ac falubri confequutione fan&if- 
fimi defiderii, quod- ficut jam 
dudüm per litteras fuas nobis in- 
finuare curavit, fuis gerit infi- 
tum præcordiis, fuper auferendo 
fcifmate, & pace reddendâ Chrif- 
tianis , & Ecclefiæ fanétæ Dei, 
per viam puræ & fimplicis re- 
nunciationis juri quod prætendit 
in Papatu , ad dictas civitates, 
aut carum alteram, feu alibi, in 
diéto Dominio, feu ejus diftriu, 
vel etiam in Regno noftro,aut ex- 
tra , ad aliqua alia loca noftræ 
ditioni fubdita , cum illis qui 
apud cum pro Cardinalibus fe ge- 
runt , & pluribus aliis corum 
fervitoribus , ac aliis eos aflo- 
ciantibus fe transferre proponit ; 
Nos qui præcunétis def erabi- 
libus pue noftri pacem ejuf- 
modi noftris temporibus videre 
præoptamus, volumus & cupi- 
mus, ditum Angelum, qui fuz 
virtutis confidentiä, meritd debet 
elle fecurus apud omnes , nec 
aliquid adverfi fufpicari , fed pa- 
cis hujus tam arr es operis in- 
tuitu, cunctorum extolli laudi- 
bus populorum, fuumque nun- 
cupatum Collcoium , & omnes 
Gujufcumque ffitüs, præcminen- 





tiæ, vel conditionis exiftant, ip- 
fius Comites, &c fequaces , aut 
quomodolibet adhærentes , ob 
Dei reverentiam , in profequu- 
tione diéti negotii, omni favo. 
re, Regiä, plenâque fecuritate, 


& libertate gaudere, iplos ufque : 


ad numerum tüm millium perfo. 
narum , cm eorum cquitaturis, 
galcis, & aliis navigiis, armis, 
& aliis arnefis; in veniendo, 
morando , & redeundo, in eorum 
libertatibus , quantum ad nof- 
tram fpectare ce majef. 
tatem , confervare , bonà fide 
pti & fpondemus ; ip- 
ofque, ex abundanti , quantum 
opus fuerit, & poflumus, in nof. 
tro falvo conduétu , proteétione, 
& guardià , pofiquam ingrefi 
fuerint fines Regni feu territoril 
ante diétorum, & quamdiu füb 
noftro remanebunt Dominio, fuf- 
cepimus & pofuimus per præfen- 
tes , una cuin dictis eorum equi- 
tatu , galcis , & aliis navigiis, 
auro ,; argento, jocalibus , ma- 
lctis, & aliis AS fuis quibuf- 
cumque. Quocirca univerlis. & 
fingulis locum tenentibus, Conf- 
tabulario , Marefcallis, Admiral- 
do, Gubernatoribus, Senefcallis, 
Ballivis, Præpofñtis, Capitancis, 
Villarum,, Carorurs , Portuum , 
& Paflagiorum Cuftodibus , Ju- 
dicibus , Majoribus , Scabinis 
Confulibus Civitatum , cæteril- 
que Juficiariis & Offciariis nof- 
tris ubilibet conftitucis ; diftric- 
tè præcipiendo mandamus , Che 


| fœderatofque, benevolos, & amis 


cos noftros affectuolius, & inf- 
çantité 





ef 


in Dei Ecc 





du Concile de Conflance, $t3 


tantiüs requirentes, & rogantes, 
quatenüs per terras , dominia, 
loca, portus , paflus, diftrictus 
fuos, aut ipfis commiflos , tam per 
térram , quam per mare, eum- 
dem Angelum , & omnes ejus 
Comites, & Scquaccs, aut quo- 
modolibet adhærentes, una cum 
iplis equitatu, auro , argento, Jo- 
calibus, maletis, & aliis rebus 
& bonis fuis , quibufcumque, 
ire , tranfire , elle, quic{cere , 
morari , & redire pacificè libe- 
rèque faciant & permittant , nul- 
um eis , aut corum alteri impe- 
dimentum, vel arcftum facien- 
tes, aut à quo-umque, occafin- 
nc marchæ, feu reprefaliæ , vel 


aliàs quovis modo fieri vel in- 
ferri facientes. Quod ‘fi fa&um 
fuerit, vel illatum , illud ad fta- 
tum priftinum & debitum redu- 
cant , & reduci faciant, eifdem- 

uc, fuis fumtibus & expenfis, 
es bono, falvo & fecuro conducétu 
vitualibus, & aliis fibi necefla- 
riis providendo , tantumque fub- 
diti noftri exindè faciendo , quod 
de Obedientiæ promtitudine me- 
rit debcant commendari, ami- 
cique, bencvoïi, & confæœderati 
noftri, quod ipfis ad gratiarum 
actionces tencamur. In cujus rei 
teftimonium noftrum fivillum his 
prælentibus duximus apponen- 
dum. Datum ut fupra,. 


Bulla Gregorii dicentis non poffe Je ire Saonam. 


Regorius, &c. Petro de Lu- 

nâ , quem nonnulli, &c. 
Cupientes ab intimis præcordiis 
noftris ,ut He hoc fcifma 
efa protinüs cxtirpe- 

tur ie De fuper extirpatione 
hujufmodi, Capitula inter perfo- 
nam tuam ex unà , & venerabi- 
les Fratres Antonium tunc Moto- 
nenfem , nunc verd Bononicen- 
fem, & Guillelmum Tudertinum 
Epifcopos, & dile&um filium An- 
tonium de Batero utriufque Juris 
Doctorem Bononienfem Nuncios 
noftros ex alteïâ partibus, Maffi- 
lix formata & conclufa per le- 
gimus, ad hoc ut polfemus præ- 
fixe in tempore , in loco con- 
venire decreto, diligentiam adhi- 
buimus aut galeas fidas habere 
pollemus ; fed quoniam huc uf._ 


que poffibilitis hujufmodi galeas 


habendi nullatenüs data eft , nec 


fpes certa eft non folum oéto, fed 
nec fex galeas confequendi, nifi fa- 
cultas alia, quam totis affatibus 
expcctamus, nobis in futurum ad- 
veniat, non confidimus prxfxo in 
tempore venire polle , de quo ab 
intimis anxiamur. Quæ ide no- 
tificare decrevimus , ut hujufmo- 
di, de quo dolemus, noftra impo- 
tentia nota fiat : daturi pro vi- 
ribus operam, quantüm Divini- 
tas ipfa conceilerit, ut quam 
primüm facultas aïfuerit , ad 
confummationem  extirpationis 
fcifmatis, & confequutionis unio- 
nis ejufmodi  veniamus : & 
cum paratam opportunitatem vi- 
dcbimus, curabimus celeriter re. 
fervare. Si verd interim, quouf- 
que ipfarum galearum poflit ha- 
beri commoditas, pro celeri expe- 
ditione confummationis tam def. 
derabilis boni cas præfatæ » 
tt 








s14 Preuves de la Nouvelle Hiffoire 


refpe&u multiplicium meuio- 
rum , quæ appcfita nofcuntur , 
tam graviain conventionibus ip- 
fis, pro reddendo locum Saonæ 
fecurum, ut locus non folàm in- 
commodus & valdè gravis, inha- 
bilis, & indecens reddatur, inali- 
quo alio loco utrique noftrum 
accommodo, cenveniie nobis ex 
multis refpcétibus , maximè pro 


confcrvatione ftarñs prafatæe Ec- 
clcfiæ,in Temporalibus potiffimi, 
cum in maximo periculo & amif. 
fionc fore nofti , quod te latere 
non credimus , nobis faluberri- 
mum vidctur , fuper quo placeat 
celeriter refpondere , & falutaris 
utriufque provifio impendatur. 
Datum Romæ 115. Idus Juli, 


Pontificatus noftri anno1r. 


Littere Regis ad Gregoriwn XII. 


! Arolus, Dei gratià, Fran- 
corun. Rex. Præcelfæ Di- 
gnitatis viro Angelo diéto Cora- 
rio, quem in hoc flebili fcifmate 
nonnulle Nationes Gregorium 
appellant XII. falutem , & à 
priüs falubriter conccpto, pro- 
pofito , fuper unione Ecclcfiæ bre- 
viüs affcquendä , minimè refilire. 
Etfi jamdiu magnam, poft Chrifti 
fubfidium , fiduciam reftituendx 
pacis Ecclcfhafticæ concepimus, 
dum prius litteras vettras acce- 
 pimus, offerentes palam, & nu- 
dè , abfque quadam ambiguitate 
vervorum, viam ccfliunis com- 
pendiofflimam , ad reduétionem 
ejufdem pacis : dumque pauld 
poft nuncios veftros recepimus 
quærentes confirmationem traéta- 
torum, & concordatorum primô 
initorum Maîliliæ, per cofdem 


Nuncios, & nepotem veftrum, ex 


un parte, & Summum Pontifi- 
cem noftrum Benedictum, cum 
Sacro Collcgio fuo ex altera ; 
quim confirmationem utique li- 
bera:it:r & ulrro, ficut nofle po- 
teftis conceflimus. Miramur nunc 
adm dim ,; & dolemus, ultra 
, quam vaicamus exprimere, quis 


vos ita decepit, quis vos fafcina- 
vit non perfftere in oblatis prio- 
ribus , tam fanétis atque falubri- 
bus? quis abduxit, aut feduxit 
vos non implere concordata Ju- 
ramentis , votifque vallata , & 
ubique publicata ? nam & finon 
habeatis in reverentià & tremo- 
re horrendum Dei Judicium con 
tra prævaricatores promiflorum, 
atque Juratorum, contra pacis 
univerfalis d:fidiofos perfequuto- 
res, aut fcifmatis nutritores ; pu- 
dere faltem debet fidei non ob- 
fervatæ apud homines Chriftia- 
nos, quæ ufque ad mortem in 
violabiliter fervata eft, & fer- 
vari fuadetur, etiam apud homi- 
nes incredulos , & barbaras Nr 
tiones. Cujus rei er 
proculdubio nequiremus revibus 
Cxagcrare fcrmonibus, ut mereture 
Quapropter temperatiüs ageie €- 
cernentes , poftulamus & 0 cel- 
tamur, per à quid de De cunéts 
cernentis feveritate formidatis ; 
per fi quam de corfrientié 
tra ve vofmctipfum ; de far 
quoque apud roximum, & P9 
pulum univerfum curam 


goritis ; 
| ini 
per fi quid deniquè compatim 








Du Concile de Conffance. 


Miferabilibus laceratæ Ecclefæ 
doloribus , redite ad cor vef- 
trum, dum adhuc fas vobis eft, 
veftra quoque promiffa, immd 
juramenta , immd vota , faa, 
fcripta , & publicata cum omni 
integritate celeriter obfervare, 
quatenüs redeat nobis pax, & 
vobis falus, & gloria confera- 
tur : alioqui decrevimus nos & 
Ecclefiz Regni noftri, & Delphi. 


s15 
æ . 

natus , in eâ conclufionc neutra- 

litatis ita perfiftere , ficut ex cau- 

fis rationabilibus & motivis in 


aliis Patentibus Litteris noftris 
poteritis , fi libcat, latids intue- 
ris & eam fimiliter cligendam, 
& affumendam cæteros Principes 
& fhdeles utriufque Obcdientiæ 
totis viribus inducere , & hor- 
tari. Datum Parifius, &c. 


Littere Regis, quibus afferit [e, nifi ambo contendentes 
de Papatu viam uniende Ecclefie invenerint, 
| neutralitatem amplexurum. 


Arolus , D. G. Francorum 
Rex, univerfis Chrifti fide- 
dibus falutem in Domino , & ad 
cam, quam fummoperè defidera- 
mus Ecclefiafticam unionem una- 
nimiter afpirare. Pax Eccleliaf. 
tica, quæ fub unico Chrifti Vica- 
rio jungere debet univerfa meme 
bra populi Chriftiani , fecundum 
ipfus Chrifti, & Apoftoli fui do- 
cumentum, dum olim poft mor- 
tem fæœlicis recordationis Gre- 
gorii Papæ XI. conturbari cœ- 
iffet , dumque fcifina pernicio- 
ifimum, moniftrum horrendum 
ingens in eadem Ecclefà fubori- 
ri Cerneretur, ex caufis toto or- 
be notiflimis , Chriftianiffimus 
sunc, ac præclarifimæ memoriæ 
Progenitor nofter Karolus V. fua- 
fus multis vehementibus rationi- 
bus , deliberavit adhærere , Obe- 
dientiamque præftare illi, quem 
Collegium Cardinalium jureju- 
rando afleruit in vita , & inmor- 
te, atque publicavit fe canonicè 
in Summum Pontificem, & ve- 
rum Chrifti Vicarium fponté & 


concorditer elegiffe. Arbitrabae 
tur namque vetifimiliter idem 
Progenitor- nofter , ut erat totus 
fervens in zelo Domüs Dei, & 
ex fide fuâ proprià alios ‘dijudi- 
cans , quod cæteri Principes ac 
Prælati, cum univerfo Clero & 
populo, protinüs obedirent con- 
fimiliter , dum eleétioncm ejus 
per Collegium præfatum Cardi. 
nalium fufficienter eis innotefce- 
ret, ritè fuifle celcbratam. Sed 
aliter evenifle dudûm jam de- 
ploravimus : neque enim potuc- 
runt ufque hodic dicti Cardina- 
les hoc ipfum fuadcre magnæ 
ob Chriftianitatis, quæ vole- 
ant, quæque memorato noftro 
Progenitori fuaferant. Nos idcir- 
cù cernentes , expetientià tem- * 
LE docentibus, quod hæc 
Obedicntia præfata invalida erat 
ad tollendum funditus fcifma 
pcftiferam, quod in exilium gra- 
viflimum pacem defideratiffimam 
ac optimam detruferat, delibe. 
ravimus eéamdem pacem ad pro- 
prium cubile fuum quod eft Ece 
Trcij 


6 Preuves de la Nouvelle Hifluire 


clelia, velut' ad fuam regionem, 
per alias vias, totis conatuum 
viribus reducere. 

Hinc confilia crebra , hinc 
Legationes laboriofiffimæ ac fum- 
tuofiffimæ per omnes ponè Chrif- 
tianitatis regioncs frequentatæ: 
tandem, afpirante Deco, via cef- 
fionis utriufque contendertium , 
p'o reverfionc pacis turpiter exu- 
lantis , inventa eft compendic- 
fior, & abfque ulli dubitatione 
expedientior judicata. Hahc perin- 
de viam cum omni folemnitate 

ræfentari fecimus fucceflori il- 
fs cui Progenitor nofter, ficut 
prædiximus , Obedicntiam præf- 
titerat. Quam Obedientiam ided 
maximè poftmodüm ab codem fuc- 
ceflore pro tempore fubtraximus, 
quia non fatis apertè per viæ 
ceffionis compendium vidcbatur 
velle prcem reducere, poftpoli- 
tis ee interminabi- 
lium an fraétibus, & incgrefi- 
bilibus aliarum viarum libyrin- 
this. At ubi vifus eft à nobis ad 
falubria fe convertille confilia, 
rursùs abfque omni mutabilitatis 
culpæ notà obedivimus eidem : 
ità tamen animo noftio gerentes, 
fi, & quamdiu Obedientia nof- 
&ra nonobftarct Ecclefafticæ unio- 
ni, quemadmodum in Concilio 
ultimo Ecclefiæ Regni noitri me- 
minimus fatis datum intelligi : 
neque enim voluimus unquam 
fcienter , neque fas effe credi- 
mus , neque voluimus Obedien- 
tiam præitare dou morta- 
lium, in pacis præjudicium, in 
fcifmatis fomitem , in difcordiæ 
inftrumentum. 

Et oh falutifer Chrifte Pacis 
Princeps ! quamdiu quælivimus 


pacem & non venit 2 cxpcétavis 
mus tempus medelæ, tempus fci- 
licet juratæ conventionis utriuf- 
que contendentium pro pace ce- 
Icbrandâ , & ecce turbatio ? 
animidvertite hæc , ch Princi- 
pes Chriftiini, quibus cft dolo- 
ri, talis, tantique matris Ec- 
clcfiæ diffipatio, attendite infu- 
per vois, & univerfo Popu'o 
Chriftiano vos facri Pontitices, 
in quo puofuit vos Spiritus farctus 
Epitcopas regcre Ecclcliam Dei, 
quan acquilivit fanguine fu. 
Attendite quæfamus ; nolète d'l- 
fimulanter agere, ubi depopu- 
latur gregem Chrifti miferis mo- 
dis tempeltas hxc fæviffima, hor- 
rendaque vor:go. Exurgat in 
unum populus univerfus , tollere 
de medio fui difformiflimum hoc 
ortentum , undè fit in oppro- 
re hoftibus incredulis, pro- 
priifque animabus , in damna- 
tionis æternæ difcrimen apét- 
tum : decedat , vel invitus,unus 
aut alter , immo uterque con- 
tendentium ab occupatà Sede 
Petri , potiufque unitas €Orum 
contentione depcreat. Nam dum 
neuter populus obediet, neuter 
ampliùs de Principatu» vel fruf- 
tra contendet, neque audictuf 
ultro vox illa crudeliffimz fæ- 
minæ, nec mihi, nec tibi, fed 
dividatur ; fed illa piz maths 
dite illi infantem vivum. 
Nos qui nihil ità poft animz 
falutem defideramus, quam vi- 
dere Sereniflimam Pacis faciem 
noftris cffulgere temporibus ; JU- 
dicamus expromiflorum , & fimi- 
lium conhmilitudine : nullum 
ad præfens patere validius in tam 
defperato malo remedium , quil 





+ du Concile de Conflance, 517 

uod neutri contendentium , aut 

ibi fortè fucceflurorum præfte- 
tur dcinceps Obedientia à Popu- 
lo Chriftiano : deficicnte fiqui- 


den fomento , tantus ifte pu 


infernalis , in fe tandem 
ciens, donante Deo collibetur. 
Quapropter, præcedentibus & 
habitis fuper hiis, vicibus rcpe= 
utis, magnis & maturis delibe- 
fätionum cConfiliis, cum fapien- 
tibus, peritis, & devotis homi- 
nibus ,Deum , & eorum falutem 
habentibus præ oculis, Nos, & 
Ecclefia Regni noftri, ac Dul- 
phinatüs Viennenfis, pro Nobis, 
ac fubditis noftris corumdem Re- 
gni, & Delphinatüs, decrevimus 
talcm ampleëti neutralitatem in 
Fcfto Afcenfonis proximè ven- 
turo , nifi interea pulchra pax 
advenerit : procefluri nihilomi- 
nùs ulteriùs affiduà follicitudine, 
cum aliis Principibus , & Catho- 
licis omnibus, RP evulfo fcif- 
mate pax plantetur. Quod fi mi- 
rabuntur forfan aliqui, ex aliter 
affe@atis, undè nobis ifta licent; 
attendat potiùs , quæ hanc nobis 
legem facit , ipfa quæ legem 
nelcit, dura neceflitas, immè & 
filialis pietas, quæ per medios 
ctiam ignes & gladios imatrem ta- 
lem icà collaborantem eripere co- 
naretur. Ecce morbus invetera- 
tus & putridus, qui ex fomen- 
tis levioribus , in deteriora , velut 
cancer , quotidie ferpit : f ergo 


cf 


fcrramentum  cauterifane adhi= 
beatur, nullus re“ culpaverit, 
Demüm , cum pro Hâc neutrali- 
tate in unum traétandä- Princi- 
pes & Magnates utriufque Obe. 
dientiæ coinmodi celcritate con 
Sregari non pollent , nullo fuo 
AHeNne contemtui deputent, 
1 Conventioncm, quam probabi- 
liMimà ratione » p'ælibatus Ge- 
nitor nofier, & Nos hactenùs 
fuimus infequuti , ex hac ncu- 
tralitate condemnatam vel de- 
preflam ; cum nunc ; non de Ju- 


re hujus, vel illius, fed dece- 


dendo Juri vero » VCl pratento, 
pro unione confequendi res aga- 
tur. Quamobrem vos omnes & 
fingulos hortamur in Chrifto, & 
PET €Eam quam de immaculatæ 
Sponfæ fuæ Ecclefz laccratione 
fœdä compaffionem geritis , ob- 
teftamur ; accipite nobifcum va- 
lidum hoc & cficax ,» ficut cx- 
pcctamus, in Dei virtute, pci 
tis hujus exterminium , ut de- 
ncgatio hæc Obcdientix utrique 
contendentium , afferat nobistan- 
dem PCrpetuam unanimemque 
Obedientiam fub uno & Certo 
Chrifti Vicario ; quatenüs fer 
viamus Deo in pulchritudine pa- 
cis, & requie opulentà : in quo- 
EUM Oinnium fidem & teftimos 
nium D litteras noftri fi- 
gilli fecimus munimine robora. 
ri Datum Parifius, &c. 


Be 


T ttii 





s18 Preuves de la Nouvelle Hifloire 


dla tjufdem Kecis Littere, quibus intentionem fuant 
apertius explicat. 


! Arolus, &c. quamvis dudum 
dre me unionis Eccle- 
fix manus porrexerimus Adjutri- 
ces, & etiam apud omnes ferè 
Principes Orthodoxos fuerimus 
indefehis ftudiis profcquuti ; quia 
tamen, proh dolor ! perpendimus, 
ex certis & ex fide die rclatio- 
nibus , heu! cognofcimus eviden- 
ter , nonnullos ex præcipuis utriuf- 
que partis perfonis, ex quorum 

ræfentiä pollet,-& dcberet cele- 
riùs res tam falubris etfcétui man- 
cipari, fuper conventione quam 
inter eas nuper hac occalione fta- 
tucrant rcfragationesquafdam plu- 
rimüm ferupulofas , & nodes dit- 
ficultatum innumerabiles fabrica- 
re, cx quibus fructus unionis me- 
moratæ, fi non provideatur, poffet, 
quod avertat Deus, totaliter im- 
pediri. Idcirco Nos hoc commune 
Chriflianorum omnium pericu- 
lum ampliüs diffimulare nequeun- 
tes, viim neutralitatis modo & 
formä, caufs, rationibus, & mo- 
tivis in noftris aliis Litteris Paten- 
tibus extenfius declaratis, de qua- 
rum tenore vobis, fi placet, per 
originale conftabit , ee 
cligendam. Non intendentes hoc 
pratextu, Nos à farcinà profequu- 
tionis prælibatæ deliberare, nec 
cam ne quovis modo , 
fed ulteriüs , quantüm in nobis 
gsit, ad camdem continuis & in- 


+ 


fatigabilibus ftudiis, unà vobil. 


cum, & cætcris Catholicis efhca- 
citer laborare, quoufque res fuerit 
plenum effectum aflequuta. Qua- 
propter amicitias veftras precamur 
& hortamur in D. Jefu Chrifto, 
quatends viam memoratæ neutra- 
litatis potiffimè præparatoriam &c 
aptiflimam ad unionem cjufmodi 
breviès & commodids affequen- 
dam eligere fimiliter velitis & am- 
plecti. Non fiitentes tamen ibi,{cd 
ad ea quæ reftabunt ulterius per- 
agenda, vos taliter difponentes, 
quod Divinà favente mifericordiä, 
di&i fcifmatis finale & omnimo- 
dum exterminium , eadem Chrifti 
charitate, eodem animo, eifdeme 
que mediis, obtinere valeat po- 
pulus Chriftianus, & tandem fub 
uno Chrifti Vicario fuam unul- 
quifque falutem tranquilléoperart» 
Super præmiflis & eorum A 
dentiis Dileétorum & Fidelium 
Confiliariorum, & Ambaxiatorum 
noftrorum in partibus Italiz, Si- 
monis Patziarchæ Alexandtini 
Amedei /Archicpifcopi Turonen- 
fis, Petri Meldenfis , & Petri Cr 
meracenfis Epifcoporum ; necnon 
Magiftri Petri Plaoul Sacrz Pagl- 
næ Profefloris, quatuor, tfiuMs 
duorum & alterius corumdem re- 
latibus fidem indubiam adhiben- 
tes , nobifque fuper his refcriben- 
tes vora veftra. Datum Parilius. 


 — — tee nn 


51 


du Concile de Conflance. s19 


Liriere cjufdem Regis ad Dononienfes. 


! Arolus, Dei Gratià, Fran- 

corum Rex, Magnificis & 
potentibus viris Ancianis , Ve- 
xilli fero , & communi Bononix, 
Amicis noftris Chariflimis, fa- 
lutem. Magnifici & Potentes vi- 


ai, & amici chariffimi. Qui fin- 


ceritate animi vos if profequu- 
tione pacis Ecclcfiæ, cum noftris 
Ambaxiatoribus , noftris confor- 
mando opinionibus habuciitis, & 
magis in dies vos habcre accipi- 
mus, noftrorum Ambaxiatorum 
fida relatio patefacit, unde & 
de favoribus amplifimis per vos 
eifdem oblatis, & collatis Am- 
baxiatoribus magnas habemus ora- 
tias. Requirentes vos attentiùs , 
& hortantes in Domino, ut cüm 
Opportunitas magna fe exhibet, 
opcram & operas efficaces dare, 
pro tañto, tam utili & neceflario 
negotio non negetis , & fi magna 
2e quam in illis duobus qui 

iù Ecclefiam lacerarunt, elle 
aliquando credidimus, aufugiat , 


non ob hoc à fanéto propcfiro , 
non à profequutione incæp'i 
operis dcfflere intendimus ; ime 
mo fortiùs laborare enitemur, & 
eo mapis quo Sacro-Sanétam Ec- 
clefiim crudeliori videmus vul- 
ncrc fauciatam. Et cum ambo Col- 
leoia nunc propinqua fint, cre- 
dimus, & fperamus in il'o cujus 
res aoïtur , rebus feflis Ecclfiæ 
per evrum medium fuccurrendum 
cffe : ad id ipfa Collegia mone- 
mus, & hortamur, quæ fimiliter, 
quantum p:teritis hortari velitis 
& monerc, circa ejufmodi mate- 
riam , & maxime fuper difpofitio. 
ne profequutionis Pacis Eccle- 
fiæ , & noftrà fuper hoc intentio- 
ne Deleétos & fideles Confiliarios, 
& Ambaxiatores noftros Patriar- 
cham A'exandrin. & alios ejus 
Collcegas in hâc parte de novo 
inftrui voluimus, quibus fidcm 
velitis noftrà parte credituram 
adhibere. Datum Parifius. 


Noeutralitatis per Civitatem Fanuen[em acceptatio. 


Niverfis has vifuris pateat, 


| _ Nos Johannes le Mcin- 
gre, 


iétus Bociquant Marcfcal- 
us Francixæ, Locum tenens Re- 
g1aS , & Januenfis Gubcrnator 
pro Screnifi. Rege Franciæe, Do- 
mino Januæ, confilium Ancia- 
norum, & Ofhcium provilienis 
civitatis Januæ, optautes fum- 
moperè viderc in Dei Ecclefà 
Sanctifliman unionem, reccptis , 
quantà decct reverentià, & dili- 
genter infpectis Litteris Patenti- 


bus Regiis, & aliis c'aufis per 
eumdem Sereniflimum.& fupre- 
mum Dominum nt ftrum , Devo- 
tioni noftræ dircétis, datis Pari- 
fius xr1. ‘die Januarii proximè 
lapñi, continentibus fc, non finc 
maturo , & tantæ rci CONVCnICI- 
te confilio , viam neutralitatis in 
profequutione Sancti , piique 
operis unionis Ecclcefiæ amplecti 
decrevifle , in Fefto Afcenhonis 
Dominicæ proximè lapfo ; ut de- 
negatio Obedientiæ utrique con 








$20 
tendentium in Papatu afferat 
Chrifti fidelibus tandem Pere 
tuam & falutiferam Ecclcliæ 1p- 
fius unionem , nec minüs te 
urgentes, motufque laudabiles, 
qui pietatem Regiam, ad viam 
ip{am eligendam , decernendam- 
que impulcrunt : & auditis hiis 
quæ fuper hoc venerabilis Domi- 
nus Magifter Petrus Plaoul Ora- 
tor Regius nobis cloquenter ex- 
pofuit ; cxhortando Nos, parte 
Regiâ, ficut & perdi£tas claufas 
litteras cxhortamur, quod viam 
ipfam ncutralitatis, tanquäm præ- 
paratoriam , & aptiffimam dicte 
unioni fimiliter velimus ample@i ; 
continu , ut fuper hâc tam gran- 
di re maturè deliberare poflemus, 
dotiorcs, meliorefque cives, cum 
Principalioribus Cleri Diocæis 
Januenfis, coram nobis congre- 
gari fecimus, & reipsaillis per 
audità , datoque cogitandi ali- 
quot dierum fpatio ; tandem, cum 


Preuves de La Nouvelle Hifloire 


ipforum civium ac Cleri concor- 
di confilio & deliberatione ma. 
turä , in Dei nomine, viam ip- 
fam neutralitatis ample@i, Regia 
imitando laudanda veftigia, & 
tencre decrevimus, fperantes in 
Chrifti Salvatoris noi mifcri- 
cordià , quod viaipfa, ficut ab 
animorum noftrorum finceritate 
proccdit, ita erit falutifera toti 
Chriftianorum populo , horren- 
dum fcifma conteret, pacem mul- 
tis expetitam defideriis, jamdiù 
ab Eccleñà exulantem reftituet, 
& parier Ecclefiafticam unionem. 
Mandantes omnibus & fingulis 
Regiis fubditis, noftro fubjedis 
Regimini, quatenüs diétam neu- 
tralitatis viam , neutri in Papatu 
contendentium obediendo amplec- 
tantur, & teneant. In quorum 


_omnium teftimonium & fidem, 


præfentes litteras fecimus ficri, 
figillique impreflione muniri. Da- 
tum Januæ &c. 





ACTE DE LA PRISE DE POSSESSION 

” de l'Archevêché de Roïüen par Loüis d'Harcourt; poftulé 
par le Chapitre de Roïen, & confirmé par autorité du 
Concile National, tenu à Paris en 1408. 


Ex Archivio Ecclefie Rothomag. 


Nno Domini millefimo qua- 

dringentelimo o&avo, die 
decimà fexta menfis Januarii ca- 
pitulantibus Dominis Decano & 
Capitulo hujus Rothomagenfis 
Ecclefiæ fecundüm computum Ec- 
cicfiæ Gallicanæ , Indiétione {e- 
cundä. Ea die Masifier Robertus 
de Liveto in utroque Jure Licen- 
tiatus , Canonicus hujus Rotho- 


rs rt: je 
RS 2 CORNE 


magenfis Ecclefiæ, Procurator & 
nomine procuratorio Reverendif- 
fimi Patris Domini Ludovici de 
Haricuria, miferatione Divin, 
el confirmati dix Rothoma- 
genfis Ecclefiæ & ejufdem genc- 
ralis adminiftratoris fufficientef 
ad infra fcripta fundatus prout 
de fui mandato, feu procuratorlo 


debitè apparuit , fuit receptus 
MERE didam 


4 
L 





" Du Concile de Conflance. sut 


diam Rothomagenfem Ecclefiam 
#74 Cum [uis juribus , Ÿ° pertinen- 
#55 univerfis, non reccdendo in 
aliquo à jure eidem Domino Lu- 
dovico quæfito in gencrali admi- 
niltratione dictæ Rothomagenfis 
Ecclefæ nuper fibi commiffa , nec 
ab ipfo recedendo, vigore poftu- 
ltionis in perfona diéti Domini 
Ludovici fax, C autoritate [a- 
rs Concilis Ecclefie Gallicans ad- 
m'a in bunc modum, falvis pri- 
vilegiis à Scde Apoftolica nobis 
conccflis, necnon ftatutis , obfer- 
Vantiis & lJlaudabilibus confuc- 
tudinibus hujus Ecclefiæ Rotho. 
magenfis ; Nos Decanus & Capi- 
tulum did Rothomagenfis Ec- 
clefiæ recipimus Reverendum Pa- 
trem Dominuin Ludovicum de 
Haticuria,in perfonam veftri Ma- 
giltri de Liveto Procuratoris fui 
fupra nominati, ac nomine Procu- 
ratorio cjufdem , ad Archicpifco- 
Palium adminifirationem jurium , ac 
omnimodam pof[ejfionem, que de ju- 
re poteff dari, © de qua capax 
eff leltus confirmatus. Etin fignum 


hujufmodi reccptionis & pollef- 


fionis, vobis nomine procuratorio 
prædicto aflignabimus loca afi- 
&nari confucta, & hoc virtute € 
autloritate licterarum x Reveren- 
d'ffimis Patribus ac Dorninis Do- 
minis , miferatione Divina, Simone 
Patriarcha Alexandrino, € Ame- 
lio Turonenf Archiepijcopo , ac Pe- 
tro Abbare Monafterii fan JM: 
chaëlis in periculo matris, Ordinis 


fantli Benediéli, Abrincenfis Die- 


Eefiss Commiffariis , una cum aliis 


fais Collegis , feb claufula, Quibus, 
Ge eorum tribus , aut dnobus, Er cx 
à ditlo facro Concilio depatatis ems- 
natarum, © fuis fig. fig. Juravit 
nomine procuritorio quo fupra » 
de obfervandis ftatutis & confue- 
tudinibus ditæ KRothomageniis 
Ecclefiæ, primd ratione Dignita- 
tis Archiepifcopaliss & deinie in- 
continenti ratione prædidtæ ejuf- 
dem Præbendæ des dignitati 
Archiepifcopali annexæ , prout 
in forma juramcntorum fuper hoc 
ordinatorum continetur in libro 
aperto ad faneéti Dei Evangelia : 
fuit ftallatus per Dominum De- 
canum in choro did&æ Ecclefix, 
pti no in Cathedra Archiepifco- 
pali, deinde in parte dextr2, ra- 
tione Præbend:æ , in altis fedibus 

oft Decanum. Et mox reverfus 
ad di&um Capitulum, ubi dictus 
Dominus Decanus eidem locum 
primô aflignavit in Cathedra Ar- 
chicp'fcopali ratione diéte dignita- 


“sis Archiepifcopalis , d' deinde in- 


ferius , ratione diite Prabende, ne- 
mine ad hoc fe opponente. Præ- 
fentibus Magiftris Martino de 
Mara, in utroque Jure , & Jo- 
hanne de la Boullaye in Legibus 
Licentiatis, ac Johanne le Cau- 
chois Burgenfi Rothomagenfi tef- 
tibus , &c. prout præmiffa con- 
tinentur in dictis litteris, & pro 
curatorio ac inftrumento iuper 
his confectis, quorum copiam 
fub manu publica , diéti Doinini 
Decanus & Capitulum habent pe- 
nes {e , &:. | 





*%- 


522 Preuves de le Nouvelle Hifoire 


Tesor Cedule prefentats DD. Cardinalibss de parte Gregoris, | 


paul ante carum excelfum de Lurä, pre parte 
dimbaxiatorum Regis Francia. 


Everendiflimi Patres, & Do- 

mini præftantiflimi , qui in 
parte quæ obedit hujus fcifmatis 
tempore , Angelo Corario, qui in 
fui obedicntià Gregorius nomina- 
tur, vocamini Cardinales, Nos 
Simon Patriarcha Alexandrinus, 
Petrus Epifcopus Meldenfis, & 
Petrus Plaoul Magifter in Theo- 
logia , R. de Quefnoio, in Decre- 
tis, & alit Ambaxiatotes Regis 
Francorum, & Ecclefiæ Gallicanæ, 
ac Univerftatis Parifenfis , ad in- 
quirendam & profequendam pa- 
cem Ecclefiæ , ad prædictum Gre- 
gorium, & ad vos nul ac fepara. 
tim mifli, ad veftram reducimus 
memoriam , quomodo folemnifli- 
mè voviftis, & juraftis contenta 
in inftrumeato publico inter vos 
concordatô , poft mortem illius 
qui inter vos Innocentius vocaba- 
tur, quando per vos ggebatur de 
Eleétione Succefforis : in quo inf- 
trumento per totum mundum pu- 
blicato continetur exprefsè , quod 


pendente tractatu unionis, qui 


adhuc durat, & durabit, ifte Gre- 
gorius non creabit , neque faciet 
aliquem Cardinalem , nifi ex de- 
feétu fteterit adverfæ partis, quod 


entonis præfatæ conclufio non fue. ‘ 
rit fubfequuta. Continetur etiam 


in inftrumento prædiéo , quod 
vos etiam Domini voviftis & ju- 
raftis, quod inchoata mediabitis, 


nihil de contingentibus , neceffa. | 


riis, vel Opportunis quomodolibet, 
vel utilibus omittendo ; fcilicet 


omnia & fingula tunc pro bone 
unionis deliberata, & in inftru- 
mento contenta attendere , obfer- 
varc, & allequi, exequi , & effec- 


tualiter adimplere. Nunc autem, 


iftis non obftantibus, ex multo- 
rum fide dignorum relatu fumus 
fufficienter informati, quod prz- 
diétus Gregorius ad creationem 
aliquorum Éardinaliun vult, con 
tra votum, & juramentum {uum 
fic folemniter dur procedere, 


& conatur , per terrores, & im 


* prefliones fatis notorias, fuper hoc 


veftrum confenfum exigere. Et 
quia clarè conftat vobis & nobis, 
quod creatio Cardinalium prædic 
ta, fi fieret, eflet unionis & pacis 
Eccleliæ curbativa , & . 
Conftat infuper fatis vobis DD, 
quod per prædiétumD:Gregorium 
clarè ftat , quo minds tradatus 
pacis Ecclefiæ fequatur, utpoté 
qui ad locum Pifarum, per iplum 
pluribus vicibus petitum , obla- 
tumve differt, vel potids recufats 
nec ad alia loca fibi oolata pro con 
ventione venire voluit, fed ad lo- 
cum Saone , per fuos Oratores, & 
veftros,ad hoc fufficientem potelta- 


tem habentes concordatum, & per 


ipfum acceptatum , fine causà ra 
tionabili, in termino præfxo ve 
nire recufavir, & procuratüïem 
ad renuntiandum mittere, quai 
vis hoc facere promififlet, ficut 
per inftrumentum fuper hoc con- 
tetum luculenter appartt. Jrem 
vovit & juravit cfectualiter re 


L4 


mme 
rt 





DS 


Du Concile de Conffance. 51 


nuntiare juti fuo, & Papatui, fi, 

& quando D. Beneditus renun- 
tiabit, & cedet, qui, ut palâm, & 
manifcftè coram oimnibus ad hoc 
faciendum fe per fuos oratores ob- 
tulit, dummodo Cardinales noftri 
cffeétualiter vellent, ficut nunc 
parati funt vobifcum convenire, & 
concordare , fic, quod ex veftro 
Collegio, & iplis fequatur Cano- 
nica Ele&io unius Romani Ponti- 
ficis, prout in inftrumento publico, 
per totum mundum publicato la- 
tius continetur. 

_ Ex quo evidenter apparet,quod 
de fuâ perfonali convocatione, pro 
au renuntiationis cxequendo non 
fuit atum, neque concordatum ; 
fed renuntiationem prædi&am po- 
teft & debet facere per alium, in 
conventione utriufque Colleoii, 
ut inde procedatur ad Elc&ionem 
unius indubitati Romani Pontifi- 
cis, , quæ tamen per nos in præ- 
fentia veftra, requifitus facere re- 
cufavit. Et quia, Patres Reveren- 
diff. in quantum nos contenta in 
prædicto inftrumento concernunt, 
per votum & juramentum eftis Ec- 
clefiæ, quæ in Univerfitate fi- 
delium confiftit , adftriéti & obli- 
gati, contenta in prædicto inftru- 
mento efficaciter adimplete, & per 
confequens Regi noftro, & Ec- 
clefiæe Gallicanx , Nos Ambaxiato- 
res Chriftianiffimi Regis Franco. 
rum, & Ecclefiæz Gallicanæ fupra 
nominati, cum quantà poflumus 
humili inftantià, vos requirimus, 
quatends cum prædicto D. Grego- 
rio fic efhcaciter laborare velitis, 
quod nullo modo ad creationem 


Cardinalium proccdat : fi conflio 
veftro obtemperare neluerit, etiam 
ut prædicitur , vos Rue 
quatends ficut Petro Paulus feciffe 
legitur , fibi in facie reliftatis ; 
proteftimur tamen infuper, ques 
creationi prædiétorum Cardina- 
lium veftrum confenfum præbere 
fi contigerit, quod abfit, de impw 
ss canonicè creationem præ- 

iétam , tanquam Pee Ecckfiz 
turbativam & impeditivam,contra 
votum ,; & juramentum;, per ter- 
rores & impreflionem rotoriam 
fa&am , non folüm nobis, fed & 
vobis : nam præditus Gregorius, 
in profequutione pacis & unionis 
Ecclefiæ Chriftianifimum Regem 
noftrum, & Ecclefiam Gallicanam 
qui nos miferunt, damnabiliter 
impediendio,exprefsè prohibuit, 8e 
in {criptis , quia vos nobifcum lo- 
quinonaudetis,proteftamuretiam, 
quod per prædiét:, prædiéto D. 
Gregorio , vel alteri Po Le 
conviciari non intendimus, fed 
pro bono Ecclefiæ univerfalis , 
veritatem dicere compellimur : 
quia, tefte Auguftino, qui veri- 
tatem celat, iram Dei fuper fe 
provocat, ut qui magis timet ho- 
minem, quam Deum. Proteftamur 
etiam quod libentiüs in vefträ præ- 
fentià prædiét: prædixillemus , 8 
alia , fed obftante prohibitione 
diéti D. Gregorii, necumigno- 
minià aliquâ repulfam habere va- 
leamus ; ad veitram præfentiam 
venire non audemus ; {ed Cedu- 


Jam præfentem, per duos noftros 


Notarios, ad finem debitum difpo- 
fuimus vobis facere præfentari,&c. 


Vuu ij 


S24 


Preuves de la Nouvelle Hifloire 


Âlia Cedula per eofdcm Ambaxiatores Legatis 
Benedicti X1II. oblata. 


Là Rte primes Patres & Do- 
miniRothomagenfis,& Terra- 
concnfis Archiepiicopi,& Vos Ve- 


nerabilis Pater Gencralis Ordinis : 


Pratrum Prædicatorum , & alii 
Oratores D. N. Papx Bcunedici 
XIII. nunc in civitate Lucanà 
exiftentes, Nos Simon Patriarcha 
Alexandrinus , Amclius Archie- 
pifcopus Turonenfis , Petrus Epif- 
copus Meldenfis, Petrus Plaoul 
Magiftcrin Thcologia, & Johan- 
nes Francifci Magifter in Artibus, 
& Licentiatus in Decretis,Nuncii 
Regis, & Ecclefixz Gallicanx jam 
ee miffi ad prædiétum D. N. 
Benedictum Papam , & Angelum 
Corarii de Papatu fecum conten- 
dentem , ad profcquutionem unio- 
nisS. Matris Ecclefix , & pacem 
ejufdem habendam , per viam mu- 
tuæ renunciationis, ad quam am- 
bo contendentes funt le 
.& exprefsè per votum & juramen- 
tum folemniter faétum adftricti. 
Servando fincs mandati Regii, & 
ÆEcclefix Gallicanæ, qui nos mife- 
runt, fignificamus in perfonas vef- 
tras,prædiéto D. Papæ Benedicto, 
.& DD. Cardinalibus fui Sacri 
Collegii, quorum etiam eftis de 
præfenti Nuncii, ea quæ fequun- 
tur. 

Et primd quod conventio per- 
fonalis diétorum duorum DD. 
pro renunciationc faciendä , non 
_€ft neceffaria, nec fuit ditum 


quod ipfi perfonaliter deberent 


ele in renunciatione, quando ad 
im fucrunt, ut prædicitur , fo- 


es 
ee mé RS Re — + ee mme uns 


lemniter adftri@i, ficut apparet 
per inftrumenta fuper hoc sr 
fimè confccta. 

Item, Quod per hoc apparet 
cvidenter , quod prædidus D, 
Bencdictus, fub velamine conven- 
tionum perfonalium, & loci, vel 
locorum, pro cadem conventione 
facienda , difficultatibus unionem 
& pacem Ecclefiæ differre, vel 
quomodolibet impedire non po- 
teft , nec debet. 

liem, Quod hoc ronobitante, 
nos omnibus viis, & modis qui- 
bus potuerimus, ut cjus volun- 
tati, quantüm fine Iæfione cau- 
fæ Dci poflemus, fatisfacere 
Jaboravimus, ut prædictus An- 
gelus conveniret cum eo, ad pra- 
dictam renunciationem  facien- 
dam , & pacem Eccleliz dandam, 
in loco, feu locis, eidem D. Bc- 
nedidto gratis & acceptis, {ed 
Angelus prædiétus nec per n0$, 
nec per alios ad hoc potuit in- 
duci. 

Item, Quod poftquam ilte D. 
Papa Benedictus affcétat conven- 
tioncm perfonalem, quamvis non 


neccffariam, ut prædicitur, 4 


renunciationem faciendam ; ê 
pacem Ecclefiæ dandam, videtur 
Regi, & Ecclefiæ Gallicanz , qui 
nos miferunt, quod prædid- D. 
Papa Bencdictus poteft & debet, 


cum juramentis, {ecuritatibus, & . 


obfidibus, quæ pro parte D. Lu- 
canienfis offeruntur, & pro parte 
Florentinorum haberi poflet, vc- 
nire fecurè Lucam, vel Pifass 





—— = _ —_— 


9,1, 
41} 


Cardinales, 
noftris in’ra fcripti, exiftentes in 





du Ccncile de Conflance. 525 


& in uno iftorum locorum con- 
venire, cum prædiét Angclo , qui 
paratus eït hic in Lu.â, vel ci- 
vitate Pifinä, ad Pacem , ut præ- 
dicitur dandam Ecclefix ne 
liter convenire, &c. 

Item, Quia poft dilationes & 
fubterfugia multa, clarè vide- 
mus, quod hic traétatus unio- 
nis, propter calpam & defc&tum 
iphus , & adverfarii fui , ut clarè 
patet per prædida , eft omnind 
difpofitus 1d rupturam,cum quin- 
tà pôflumus humilitate, R cgis 
nominc, & Ecclefiæ Galiicanæ 
eidem D. fupplicamus ; ipfum 
nihilominds in perlonas veitras, 
q'iantum cfhcacits poflumus, & 
DD. fui facri Collegii requiren- 
do, quatends pro bono pacis Ec- 
clefiæ placcat fibi ad civitatem 
Lucam , vel Pifanam, unâ cum 
d's fuq Collegio accedere , me- 
diantibus fecuritatibus de quibus 
fuprà fit mentio, quas nomine 
Regis & Ecclefiæz Gallicane, quæ 


eft major pars obedientiæ diéti D. 


Bencdiéti, fufficientes reputamus, 


_ibique, per mutuam renunciatio- 


nem, pacem Ecclefiz Chrifti f- 
dclious dare : & infupcr , in cafu 
quo diétus D. Angelus, in dictis lo- 
cis per eum oblatis convenire nol- 
let, feu in diétä conventione, quä- 
cumque occafione aliquod impc- 
dimentum, feu morofa dilatio in. 
terveniret, fupplicamus & requi- 
rimus, prout fupra, quod dictus 
D. Papa Benediét. abfque con- 
ventione iplus perfonali, per a- 
lium ad hoc fufhcientem potefta- 
tem habentem, prædiéto b. An- 
gelo ceflionem oferat, & dico 
modo cedat de facto ; ut cellanti- 
bus quibufcumque fruftratoriis 
dilationibus , & difhcultatibus, 
fuperfluis, Ecclefiæ Dei pax hà- 
beatur : aliàès de intimando fibi, 
& DD. Cardinalibus fuis fuper 
hoc deliberata per Regem & Éc- 
clefiam Gallicanam, coram No- 
tariis hic præfentibus, folemni- 
ter proteftamur. A&um & datum 
in Lucà, xvi. Aprilis, &c. 


Conventio inter Cardinales utrinfque Obedientie, de Concilio 


Pifano celebrando. 


Iferatione Divinà , Nos An- 
zclus tituli S: Potentianæ, 


dictus Laudenfñs, Petrus tituli 
Xr1. Apoftslorum diétus Mrdio- 


lanenfis, Johannes tit. S. Crucis 
in Hicrufalem dictus Ravenna- 


tenfis, Præfbyteri, & Balthafar 


S. Euftachii Diaconus dictus Bo- 
nonie:fis S$S. Romanzx Ecclcfiæ 
manibus propriis 


Ecilifià majori Pifanâ collegia- 


diter, cum RR. in Chrifto PP. 


ne ne 


aliis DD. Cardinalibus utriufque 
Collegii Pifæ commorantibus, at. 
tendentes provicè, & confide, 
rantes ut nunc ferè populus uni- 
verfus ærumnas graves, omnibus 
deflendas Chrifticolis, lamenta- 
bilemque fciffuram , quibus Dei 
Ecclefia opprimitur , ob nimiam 
ambitionem retinendi Principa- 
tum Ecclelæ : duobus enim fuper 
eo ambitiosè certantibus, orti 
funt errores mortiferi, & orta 


! differentia inter cos, quos in ve- 


Vuu iij 





526 
rà fide Chrifti charitas propaga- 
vit, etiam infurrexere inter po- 
pulos Chriftianos fremitus guer- 
farum, ingentes rancores & odia 
quos folet ipfa Ecclefia fopire, fe- 
quutz funt, nedùm etiam exhe- 
redationes, immd , & multorum, 
proh dolor ! ftrages, multzque 
perditiones animarum. Sanè pri- 
die penultimä menfis Junii, anno 
infra fcripto, in loco Liburnii, 
Pifanæ Diocæfis, RK. in Chrifto 
PP. & DD. Epifcopi, Præfbyte- 
ri, & Diaconi Cardinales utriuf- 
que Collegii ibi collegialiter 
exiftentes, mutuo & unanimi af- 
fenfu, Gratià Spiritus Sani inf- 
pirante, convenerunt adinvicem, 
concordarunt , & promiferunt fide 
plenariä , juramento & voto irre- 
vocabili firmarunt, attenta dif- 
politione notorià diétorum duo- 
rum contendentium de Papatu, 
fuper unione S. Matris Ecclefiz 
providere, prout, & quemadmo- 


dûm in quibufdam litteris, feu 


inftrumentis publicis eorumdem 
Dominorum Cardinalium, ma- 
nibus propriis fubfcriptorum , & 
figillis figillatorum , & eorum 
nobis, de verbo ad verbum per 
Icétorum , plenè & feriosè conti- 
netur, Quarum litterarum feu inf- 
trumentorum tenor fequitur fub 
hiis verbis. 

Miferatione Divinâ, Nos Epif- 
eopi , Præfbyteri , & Diaconi 
S. R. E. Cardinales utriufque 
Collegii , manibus noîftris pro- 

riis infra fcripti, in loco Li- 
Éurni Diocæfis Pifanæ commo- 
rantes, nomine noftro, & alio- 
gum RR, in Chrifto PP. DD. 
Cardinalium utriufque Collegii , 
abfentiurg, nobis adhærere vo- 





Preuves de la Nouvelle Hifoire 


lentium in häc parte, neenon 
generofus & potens Miles D. 
Nicolaüs de Robertis, de Tu. 
poli, Procurator, & Procurato. 
rio nomine RRK. in Chrifto PP, 
& DD. Petri, Baflicæ XII, 
Apoftolorum Præfbyteri, vulga- 
riter di&i Mediolanenf. & Bal. 
thafaris S. Euftachii Diaconi, Di- 
vinà miferatione, $. R. Ecclefiz 
Cardinalium , à quibus ad infra 
fcripta plenariam poteftatem ha- 
bet de quà poteftate conftat, ma- 
nu fcilicet Johannis de Bacca 
glaciis , de Bononiâ publici No- 
tarii, attendentes proindè ac con- 
fiderantes attentè, quantum exiftit 
neceffaria extirpatio hujus pefti- 
lentis fcifmatis diuturnitate teme 
poris, ultra quam expediret fi 
dei, & animarum faluti nocivi; 
maximè  attentà indifpofitione 
Notoriä utriufque de Papatu con- 
tendentium, ob quam neceflarid 
opportuit Nos ab eis corporali. 
ter abfentare , & cogitare de va- 
lidioribus remediis, quibus, ip- 
forum nonobftantibus voluntariis 
diffentionibus, & is mas 
nifeftis , unitatis vinculum 1# 
Del Ecclefä reformetur. Ob quod 
fequentes SS. Parrum veltigia & 
exempla , per quæ extitit alias 
Ecclefia falubriter & virtuose in 
pacis vinculo reformata,multipli- 
cium diruptis errorum laqueis, 
& fcifmatum tendiculis venenols 
comprefis, mutuo, unanimi, & 
concordi affenfu, & maturà deli- 
beratione inter Nos habit, præ 


‘vidimus neceffarium exifterc, ut 


per utriufque partis General 
Concilium, & Ecclefiam, adnof. 
trorum in utriufque contenden- 
tium defcétum , notoriamque der 


» 


ML 


du Concile de Confancr, 327 


Rdunt vocationeu » Opcrante pra- 
11, fandti Spiritus Congregatan, 
provideatur tanto exceflui » im- 


mÔ veriüs manifeito erroneum 
umaniter 


pregem Dominicum i 
aceranti , fi de Papatu conten- 
dentes, 
nis ab iplis juramento , voto, & 
variis promiflionibus roboratz : 
pacem Ecclefix non dederint in 


. Concilio, vel aliàs cum ef- 
€ 


tu, utin noftris litteris > quas 


ad duos, contendentes prædictos 
de Papatu, & ad Przælatos , Re- 
es, & Principes, & alios fide- 
es utriufque Obédientiz princi- 
paliter deftinamus, pleniùs eft 
infertum. Et quia in virtuofis 
operibus , non initium, pugna- 
que, fed optatus finis , & ob- 
tenta COronat victoria , ad quam, 
per perfeverantiæ conftantiam pet- 
venitut : SL tantÔ eft in conf. 
peétu Alriflimi acceptior , quan- 


to cft validioribus vinculis ro- 


borata. 

Ea propter, licet inter nos, 
operante gratià Altiffimi , exiftat 
firma conftantia, & immutabile 
pe itum , ut quæ deliberata 
unt , & in prædi@is noftris lit- 
teris defcripta, fuum per omnia , 
in quantüm in nobis fucrit, 
fortiantur effc&um. Tamen ad 
certitudinem præfentium & pro- 
vifionem futurorum , & ut va- 
rationi , quod abfit , in tam ne- 
ceflario Dei negotio locus efle 
non poflit ,; promittimus ad in- 
vicem , unus alteri, in commu- 
ni, & particulari, immÔ veriùs 
Chrifto, cujus res agitur, & cu- 
jus corpus fic enormiter lacera- 
tur, Beatæ Mari ejus Matri, 


8, Apoftolis Petro, & Paulo, 


per viam mutuæ ceflio- 


CORRE 





quoruin Sedes, 8 finguine 

prio fundata Ecclelia vile{cit in 
decoris ambitionibus , Ecclefix, 
& omnibus Chrifti fidelibus , f- 
de plenarid juramento & voto 
irrevocabiliter firmamus, quod 
per viam mutuæ ceflionis ambo- 
rum de Papatu contendentium ; 
vel alteriüs , vel alio mortuo, 
vel canonicè ejecto  profeque= 
mur. Ecclefiæ unionem, & dam 
nofi fcifmatis extirpationem, & 
aliäs in {pforum , feu alteriùs cone 
tumaciam & contradi&ionem, 
pet deliberationem Concilii Ge- 
neralis , & Ecclefiz congregandæ 
procurabiraus , attentis promifis, 
voto & juramento firmatis pe ip- 
{os duos de Papatu contendentes, 
& nos provideri taliter, quod per 
Canonicam Eletionem à Nobis 
ambobus Collegiis in unum con- 
venientibus faciendam , provi- 
deatur Ecclefiæ de unico vero, 
& indubitato Paftore 3; nec à 
præmiflis recedemus , feu variabi… 
mus ; immo potiüs præmifla di- 


dligentiüs profequemur , quouf- 


que præfata unio habeatur, er= 
rore fcifmatis excirpato. 
Promittimus etiam folemniter 
ad invicem , quod ipfis conten. 
dentibus de Papatu , vel ipforum 
alteri one non adhære. 
bimus manente in ipfis, vel eo- 
rum altero ïndifpofitione quz 
eftin fe: fialiqui id facerent , de 
noftrorum Crau ad invicem 
confilio & aflenfu, ex tunc ope- 
ram dantes ad iplorum reduétio- 
nem , debitam & fecuram ob- 
fervantiam ceorum quæ promife. 
runt juramento , & voto firmave- 
runt, vel ad ipfos difponendum, 
feu eorum alterum , ut ad Con. 





518 Preuves de la Nouvelle Hifloire 


cilium veniant Convecandum , in 
quo cafu ipfos vel corum alte- 
rum intendimus honorificè trac- 
tare. 
7 Adjicientes quod per tilem 
tractatum, & conventionem ineun- 
dam cum eodem, vel inter fcip- 
fos , præfentes, non poilit con- 
cludi, feu deliberari aliquid per 
majorem partem, nec etiam per 
omnes , in præjudicium, feu dimi- 
nutionem bonorum , Digniti- 
tum , Officiorum, Benefciorum, 
& ‘ftatuum  quorumcumque, 
vel cujufcumque, quæ hodié ha- 
bent, & detincntnunc, vel deti- 
ncbant ante K:lendas Maii jam 
præteriti, omnium &c fingulo- 
rum di@orum D D. fic invicem 
Colligatorum & unitorum , tam 
præfentiam , quam abfentiam. 
Pari promiffione etiam ad invi- 
cem promittimus , quod fi, hoc 
pendente negotio, & ejus profe- 

uutione , alter dictorum conten- 
io diem fuum clauderet 
extremum , illi noftrum qui illi 
adhæfcrunt , ad Elctionem al- 
terius nullatenüs procedent, do- 
nec per Ecclefiam defuper fcirè 
ordinatum, vel fuperftes renun- 
tiarct fpontè. Quod fi utrumque 
mori contigcrit, ad Elcétioncm 
alterius nullatends procedemus, 
nifi prius communicato inter nos 
confilio, & de communi & con- 
cordi afflenfu omnium noftrum, 
vel duarum partium , in quo ca- 
fu, etiam abfentes ex A re- 
quiri debeant , fi infra decem 
4 pofint nobifcum commodè 
convenire , vel per delibcr:tio- 
nem Concilii & Ecclefiz con- 
gregatæ aliud circa Elcctio- 
nem per Nos communiter fa- 


ciendam , videretut faciendum: 

Promittimus etiam ad invicem; 

sé fi di&i DD. Cardinales ip- 
os contendentes fequentes, iplis 

contendentibus defunétis, feu ip- 
forum altero , alium feu alios cli- 
ae , vel ipf contendentcs Car- 

inales crearent, vel jam crea: 
verint, cum talia cvidenter fo- 
rent, & cenferentur efle in per- 

ctuationem fcifmatis, & mani- 
feftifimam illius fautoriam, il- 
lis nullatenus adhæ-ebimus, nec 

ro Pontifice, feu Pontifcibus 
aut Cardinalibus habebimus ullo 
modo ; fcd adverfus tales exceflus 
procurabimus per Ecclefiam pro- 
videri. Et quod in præmiflis om- 
nibus & fingulis , dabimus ad 
invicem Nobis ipfis in commu- 
ni, & in on unus alteri 
auxilium, confilium, & jura. 
men boni fide, mutuà, & fin- 
cerà charitate, fideliter , fine di- 
latione, & palliatione quäcum- 
que: præcipué adverfus quof- 
cumque qui impedimenta præfta- 
re sir , in præmifhs, vel Nos, 
in communi vel particulari pet- 
turbare, lædere, feu profequi, 
verbo & facto. 

Eft autem noftra intentio, quod 
fi, pendente profequutione præ- 
ee , cafus aliqui inexco- 
gitati occurrerent, quibus effet 
aliter occurrendum & providen- 
dum pro utilitate Ecc eliæ, & 
unione habendä, quod hoc face- 
re valeamus communicato ad in- 
vicem confilio, de communi & 
concordi omnium noftrüm con- 


_ fenfu. 


A ta fuerunt hæc in loco præ- 
diéto Liburnii, Pifanx Diœce- 
fis, & manibus noftris fublcrips 

Ws 


DR 


” du Concile de Confiance. s25 


€, # figillis noftrorum Cardi. 
nalium Re roborata fub 
anno à Nativitate Domini mille. 
fimo cccc. oétavo , Indiét. r. & 
die penult. menfis Junii, præ- 
fentibus RR.in Chrifto Patri- 
bus DD. Simone Patriarchà Ale- 
xandrino , Adminiftratore Ec- 
clefiæ Carcaïlonenfis, & Petro 
Epifcopo Meldenfi, ac VV. DD. 
MM. Petro Plaoul in facrà Pa- 
as Do&tore, Johanne Petri, 

agiftro in Artibus & Medici- 
nâ, ac Religiofo viro fratre Lu- 
câ de Reate , Monacho Monaftc- 
trii Farfancenfis , Leodicnfis, Ca- 
billonenfs , & Sabinenfis Diæce- 
feon , teftibus ad præmiffa omnia 
& fingula , vocatis fpecialiter & 
Fogatis. 

Ego Guido Epifcopus Prænef- 
tinus S. R. E. Cardinalis præ- 
ditis omnibus interfui , confen- 
fi, ut in præfenti inftrumento 
continetur ,; & in teftimonium 
præmillorum, præfentibus fub- 
{criptionem manu propriä fcci, 
& meum figillum apponi man- 
davi. 

Ego Antonius Epifcopus Præ- 
neftinus S.R.E. Cardinalis Aqui- 
legienfis, prædictis omnibus in- 
terfui , & confenfi, &c. ut fu- 

ra. 

. Ego Nicolaus Epifcopus Alba- 
nenfis S. R. E. Cardinalis præ- 
diétis omnibus interfui & confen- 
f ,utin prefenti inftrumento con- 
tinetur, &c.ut fupra. | 
. Ego Conradus Tit. S. Chryfo- 
goni Præfbyter Cardinalis, dic- 
pus Meletenfis prædiétis oinnibus 
interfui, & confenfi, &c. ut f{u- 
ta. 


Ego Petrus Epifcopus Tufcu- 


lanus S. R. E. Cardinalfs præd. 
omnibus interfui, & confenfi. 
Ego Francifcus Tir. SS. Qua- 


tuor Coronatorum Prefbyter Car- 


dinalis diétus Burdegalenfis præ- 
diétis omnibus interfui , & aflen- 
fum præbui, utin præfenti i:f- 
trumento continetur, in quorum 
teftimonium manu proprià fub- 
fcriph , & figillum meum appo- 
ni mandavi. 

Quibus omnibus & fingulis 
contentis in didis litteris, N bis 
fic de verbo ad verbum per- 
leétis, ac maturà deliteratione 
confideratis , videntes quia ftanc 
opiniones & aflcétioncs corum- 
dem DD. Cardinalium eifdem 
adhærentes, & cas profequi om- 
nimodè volentes, ipfa omnia & 
fingula contenta in diétislitteris, 
ut fuper{cribuntur, promittimus 
Deo , & Beatæ Mariæ Virgini 
ejus Matri, Bcatis Apoftolis Pe- 
tro & Paulo, quorum fanguine 
fundata Ecclefia damnatis ambi- 
tionibus vilefcir, Ecclefiæ , omni- 
bus Sanctis, & Chrifti fidelibus, 
plenà fide, juramento, & voto 
irrevocabili firmamus profequi, 
tencre, & inviolabiliter obferva. 
re, abfque aliâ interruptione, 
nihil remoto, prout in diétis lit- 
teris , feu inftrumentis feriosè, 
& in præfenti inftrumento de 
verbo ad verbuin continetur. Sal- 
vo tamen quod in ultimo capi- 
tulo diétarum litterarum {cu inf- 
trumentorum, qui fic incipit, eft 
autem noftra intentio, &c. om- 
nes & finguli DD. Cardinales 

ræfati, & Nos cumiplis, vo- 

Re quod in fine illius capitu- 

li, poit illa verba , ac concordi 

omnium noftrum affenfu , pona- 
X XX 





538 | 
tur, vel duarum partium om« 
nium noftrum. Quam etiam ad- 
ditionem gratam, & ratam ha- 
bemus , & eam bonà fide pro- 
mittimus obfervarce. 

De quibus omnibus & fingu- 
lis præmiflis, nos diéti Cardina- 
les fubfcripti , & quilibet nof- 
trum requifivimus & voluimus, 
per Notarios infra {criptos, unum 
vel plura, publicum , vel pu- 
blica confici originalia inftru- 
menta ; in quorum omnium fi- 


dem & teftimonium præmiflo- 


rum, præfentes litteras, feu præ- 


fens inftrumentum manibus nofe : 


tris fubfcriptas |, aut fubicrip- 
tum figillorum noftrorum man- 
davimus appenfonibus muniri. 
Aa fuerunt hæc in Ecclefà ma- 
jori Pifanâ prædiétä , fub anno à 
Nativit. Dom. m. ccccvrr1. die 
xxx. incnfis Augufti , Indiét. 1. 
præfentibus RR. PP. DD. Pe- 
tro Meldenfis, Brandä Placentino 
Epifcopis, Johanne AbbateS. Juf- 
tinx de Padua, DD. Nicolao de 
Robertis de Tripoli Milite, & 
Roberto de Quefncio Decreto- 
rum Doétore Canonico Rotho- 
mag. teftibus ad præmiffa vocatis. 

Deindè ego Henricus, mifcra- 
tione Divina,Epifcopus T'ufcula- 
nus, dictus Neapolitanus præfa- 
tæ S.R.E.C. in Sacriftià Ecclefiæ 
B. Martini Pifenfis , ubi dicti 
DD. Cardinales erant colleyiali- 
ter congregati, die Vencris x1v. 
menfis Septembris, anno fupra- 
dido , litteris feu inftrumentis 
originalibus, de quibus fuperiùs 
eft faéta mentio , per me vifs, 
& de verbo ad verbum in mei 
præfentiâ perle“is, attentis fanc- 
ts propolitis, affeétionibus, & vo= 


En 
Ye: 


Preunves dè l# Nouvelle Hifioire 


luntatibus aliorum D D. Qrdis 
nalium prædiétorum , volens co: 
rum fequi intentionem , volunt:. 
tem, & difpoñtionem, & totis 
viribus, corde , & animo profe. 
qui, ex mcà purä & liberà vo. 
luntate , juravi, vovi, & promi- 
fi folemniter , omnia & fingula 
contenta in eifdem litteris feu 
inftrumentis profequi , tenere, 
& inviolabiliterobfervare, prout, 
& quemadmodum ipfi DD. Car- 
dinales fingulariter promiferunt, 
& in dictis litteris feu inftrumen- 
tis feriosè continetur : ratam 
etiam atque gratam habens ad- 
ditionem prædiétam , ubi legitur, 
vel duarum partium omnium 


. e . { 
noftrum : de quibus etiam Omni- 


bus & fingulis præemiffis, volui, 
ut præfcrtur , fieri unum vel plu 
ra inftrumenta per Notarios in- 
fra fcriptos , & hic me Hs 
manu fubfcripfi , & fgillum 
meum apponi feci, in teftimo- 
nium præmiflorum. Aë&um loco, 
die , anno , & indictione prædic- 
tis , præfentibus prænominatis 
D. Petro Epifcopo Meldenf, & 
Huberto de Quefneio teftibus ad 
præmiffa vocatis , & Rogatis 
Ego Henricus Epifcopus Tuf- 
culanus Cardinalis Neapolitanus 
prædicus omnibus & fingulis in- 
terfui, & affenfum præbui, pro- 
mifi, juravi , & vovi, & In té 
timonium præmiflorum me Pre 
rià manu fub{criphi, & figike 
(ÉE meum apponi feci. | 
Ego Angelus Tit. S,. Potentis- 
næ,Prefbyter Cardinalis Lauden- 
fis, omnibus fupra fcriptis & fine 
gulis interfui, confenium pr#” 
titi , promifi, juravi, aC VOV'r 
in præmiflorum teftimenium M 


LL _ 2 





du Concile de Conflance. 531 


propriâ manu fubfcripf |, & 


- Mmeum figillum apponi feci. 


Et ego Guillelmus Goneti, 
Prefbyter Maleacenfis Diæœcefs 
prions Apoftolicä, & Imperia- 
A1 autoritate Notarius, &c. 

Miferatione Divin, cgo Lan- 


dulphus Tituli S. Nicolai in car- 


cere Tulliino, didus Barrenfis 
S. R.E. Diaconus Cardinalis , in 
Sacriftià Bafilicæ B. Martini Pi. 
far, ubi RR. in Chrtifto Patres 
DD. Epi:copi., Præfbyteri | & 
Diaconi Cardinales utriufque 
Collegii collegialiter congrega= 
ti, videlicet die v. menfis Octo- 
bris, anno à Nativitate Domini 
M. ccccvirr.. litteris feu inftru- 
mentis originalibus, quorum feu 
quaru'n copiis præfentes funt an- 
nexx, per me vifis, & de verbo 
ad verbum coram me perleétis, at- 
tendens & confiderans fanétum 
propofitum , fanctafque affectio- 
nes & voluntates diétorum D D. 
Cardinalium , volens toto affcétu, 
& animo eorum fequi intentio- 
acm, voluntatem, & difpofñtio- 
nem, & eifdem DD. Cardinali- 
bus adhærere, ex mei pura, &e li- 
berä voluntate, juravi, vovi, & 
promifi folemniter, omnia & fin- 
gula contenta in eis litteris feu 
inftrumentis profequi , tencre, 
& inviolabiliter obfervare, prout, 
& quemadmodum ipfi DD. Car- 
dinales fingulariter promiferunt, 
voverunt ,; & juraverunt ,; & in 
iifdem litteris feu inftrumentis 


{criosè continetur : de quibus om- 


fnibus & fingulis promiflis. Ego 
didus Landulphus Cardinalis re- 
quifivi & volui per Notarios in- 
fra fcriptos unum ee rh pu- 


blicum & publica confici inftru- 


menta originalia, in quorum om- 
nium fidem & teftimonium præ- 
miflorum , præfentes litteras, feu 
præfens inftrumentum manu me 
propriä fubfcriptas, figilli mei 
appenfone muniri volui. Acta fue- 
runthæc anno , menfe, die , & lo. 
co prædict. Indi&. r. præfcntibus 
RR. in Chrifto PP. DD. Petro 
Meldenfi , Jacobo Laudenfi Epif. 
copis ,; & M. Angelo de Vi- 
terbio Secretario D. Cardinalis 
Aquilegicnfs teftibus ad præmif. 
fa vocatis, & [ogatis. 

Ego Landulphus S. Nicolaiin 
Carcere Tulliano S. R. E. Dia- 
conus Cardinalis Barrenfis, præ 
dictis omnibus & fingulis inter. 
fui, &affenfum præbui, promifi, 
juravi, & vovi, & in teftimo- 
nium mei proprià manu fub. 
fcripf. | 

Miferatione Divinà, ego Jbhan- 
nes Oftienfis Epifcopus S.R.E, 
Cardinalis, in Sacriftii B. Marti- 
ni Pifarum, ubi RR. in Chrifto 
PP. DD. Epifcopi , Prefbyteri, 
& Diaconi Cardinales utriufque 
Collegii erant collegialiter con- 
gregati, die x1. menfis O&tobris 
anno à Nat. Dom. M. ccccvrrr. 
litteris feu inftrumentis origina- 
libus , quorum feu quarum co- 
piis præfentes funt annexæ, per 
me vifs, & de verbo ad ver- 
bum çoram me perlectis , &c. 
Juravi, vovi, & promifi folem- 
niter omnia & fingula contenta 
in cifdem litteris {eu inftrumen. 
tis feriosè continentur , &c. in 
quorum fidem præfentes litteras 
manu mc fubfcriptas figilli mei 
mandavi appenfione muniri. Ac- 
ta fuerunt hæc, &c. 

Miferatione Divinâ , E pifcopi , 

X xx ij 





| 
| 


32  Preuves de la Nouvelle Hifhoire 


Prefbyteri, & Diaconi S.R.E. 
Cardinales, Univerfis Chrifti f- 
dclibus præfentes litteras infpedtu- 
ris falutem in Domino fempiter- 
nam. Quamvis ea quæ circa pa- 
cem & unionem Univerfalis Ec- 
clefiæ fandtæ , retroaétis tempori- 
bus geflimus, non dubitamus ex 
litteris & fcripturis noftris ad 
omnium veftrum notitiam de- 
venifle , nihilominüs tamen de 
ulteriori Curà mifcrabili ftatui 
ejufdem Ecclcfiæ , & Populi 
Chriftiani fuccurrere , & provi- 
dere cupientes, pauca admodum 


_prius aéta rcfumi convenit, dum 


ad ulteriora quæ reftant , gratià 
nobis aflifiente Divina, NE 
proceffuri : noviftis enim fatis 

uibus obligationibus & promif- 
donibus » & modis D. Gregorius 
ad unionem in diétà Écclefñà fa- 
ciendam fuerit, & eft adftric- 
tus , & quibus pollicitationibus 
fe illam faturum toti mundo pro- 
mifit, oculi cunétorum fuis fol. 
icitati litteris infpexcrunt. Quo- 
rum omnium immemor , fuis pro- 
miflionibus , votis, & juramentis 
iteratis vicibus factis, per eum 
fpretis, & ad ludibrium traétis, 
KR fcifma, proh dolor ! 
in ipsa Ecclefiä Dei inveteratum 
notoriè , & pertinaciter fovere , 
& manu tenere, Chriftiinumque 
Populum fecum in præcipitium 


hærcefis trahere non folûm non 


abhorret , fed fummäi diligentià 
nitijur & procurat , ut fic potiùs 
pue ad gubernationem popu- 
orum, factus fit ruina multo- 
um. | 

Nos enim qui unà cum diver- 
forum Chrifti fidelium Regum, 
# aliorum Principum aç civisa- 


tum , Comitatuum Oratoribus & 
Ambaxi:toribus, propterea Cu- 
riam diéti D. Gregorii tunc fe 
quentibus, cum eodem Gregorio, 
omnibus viis & modis, quibus 
potuimus , ut pradiétum fcifma , 
juxta juramenta, ,promiflrones & 
vota télleret, & Ecclefñiam Dei 
prædi&tam ad unitatem reduce- 
ret, diligenter , ‘indefnemtcrque 
tractaveramus , & laboraveramus, 
confiderantes, & per experien- 
tiam comprobantes omnem dili- 
gentiam, omnefque Jaborcs & 
tractatus propterea faétos, peni- 
tùs irritos, & inanes, quodque 
nulla fupererat fpes perficiendi 
in hujufmodi unionis materià ; 
cum D. Gregorio antediéto , fed 
ipfum in dies magis ac magii 
pertinaciùs ad ditum {cifma fo- 
vendum & manu tenendum fæ- 
vientem : immÔ nobis, ne de 
hujufmodi materià de cætero trac 
tarermus publicè & in effectu pro” 
hibentem , eumdem Gregorium; 
velut hæreticum, & nutritorem 
fcifmatis antiquati dereliquimuss 
cum juxta Canonicas fanétioness 
peccatum fit ei obedientiam præl- 
tare ; diex1. menfis Mais proxi* 
mè præteriti, omnem , quanttrs 
in nobis fuit , obedientiam , JUX 
ta Jurium exigentiam abftraxt 
mus , & receflimus, ab eodem ; 
difpofiti , ut opportuits à LE 
portet ex adverfo confurgere, 

ut neceffarium nos opponere Pro 
Domo Ifrael. Sic enim Domint- 
cà voce præcipitur Sr 
à tabernaculis talium uriffimo- 
rum hominum, prout ipfe ei s 
& eum fequentium ; n€ ea 
pereamus in peccatis eorum£ 127, 


| fmil fupplicie digni fuot > 4" 





Du Conciie de Conflance. | 532 


fuërint peccatis eorum confen- 
tientes , juxta Divinas & Canoni- 
cas fanctiones. 

Vobis igitur omnibus & fin- 
gulis intimamus, & notum f2: 
cimus per præfentes , ab iplus 
D. Gregorit Obedientiä penitùs 
& omnind defiftendum & rece- 
dendum fore, fibique in fuâ per- 
tinacia & perfdià afliftentes, & 
adhærentes veluti fcifma foven- 
tes cenferi debere, & multari, 
nccnon omfcs & fingulas pro- 
motiones & -provifiones Metro- 
politanarum & Cathedralium Ec- 
clefiarum , &  Monaftcriorum 


quorumcumque ; necnon litteras, 


ecommifliones |, & conceflioncs 
quafcumque, five gratiam, five 
juftititm continentes, per eum- 
dem Gregorium , feu pe 
ejus autortitate , eadem die circa 
fatas , & in antea faciendas fimie 
liter, & omnes , tam diflinitivas, 
quam alias fententias in quibuf- 
cumque caufis , per ipfum D. 
Gregorium, feu de ejus manda- 
to, vel prætensâ autoritate in 
fuà Curià interim latas, &in 
antea ferendas , iplo jure fore 
nullas & invalidas, cafque , ac 
etiim omnia & fingula alia, 
quæ per eumdem Greporium, {ub 
titulo Romani. Pontificis , aut 
fud autoritate fupradiétä , à dic- 
tà die, & circa, five per mo- 
dum juftitiæ , five per modum 
gratiæ , etiam proprio, vel alio 

uocumque motu conceffa, feu 
ES fint, vel in futurum fieri 
côntigerit, per primum Pontif- 
cem Romanum , prout jus fuerit, 


faciemus gratià nobis afliftente 


Divinà, null:, & invalida de- 
flarari, & in quantum de facto 


procefferunt & expediet , penitüs 
caflari | & etiam revocari. 
Idcirco etiim præfcrtin vos 
RR. PP. & DD. Levatos Sedis 
Apoftolicæ , Patriarchas , Archie. 
pifcopos ; Epifcopos , & alios 
quarumcumque Patriarchalium , 
Metropolitanarum & Cathedras 
lium Écclefiarum, necnon Mo. 
nafteriotum Prælatos, Re&ores,& 
Beneficiatos,præcipuè & vos $.$e. 
dis Apoftolicx Officiales, & alios 
Curiam Romanam fcquentes 5 
vofque etiam S. R.E. in {piris 
tualibus & temporalibus Vica- 
rios, Vaflallos, & omnes & fins 
gulos ab ipsa Romanà Ecclefà 
Vicariatus, Domos, feudaà , ‘ter 
ras, pofiefliones, feu alia Cujuf- 
cumque gencris bona tenentes, 
aut cenfum , &: rationem , feu 
alias aljcujufmodi debitum Sedi 
Apoftolicæ folvere debentes » TC 
nore præfentium lOgamus , & 
hortamur in Domino, & quan- 
tüm in nobis eft, requitimus, & : 
monemus , quatenus ab infius D. 
Gregorii Otedientii penibs, & 
omnind defiftatis & recedacis ; 
nec ei , aut Cameræ Apoftol. 
fub nominc de Communibus & 
minutis fervitiis , feu annatis Be 
neficiorum Ecclefiafticorum , vel 


Wafélagiis, feu cenfibus saut ali- 


Cujus altcrius gencris debito , 
quocumque nomine nominentur , 
per Clericos, vel Laïcos > præ- 
diétæ Cameræ quoquomodo {ol- 
vi confueto, aliquatends refpon- 
deatis, nec per veftros fubditos 


refponderi faciatis ; aut etiam 


permittatis. Si enim tabbus ho- 

ñoribus, bonifque temporalibus , 

Obcdientiä infuper & reverentiä 

fe viderit denudatum , ab emni 
X xx iij 


Lu 


Lx Ce -B=— 


—- =  # 


sent a — 





temeritate , & obitinatione de 
fiftet, in rubore fuffufus ad hu- 
militatis gratiam , ad fanétiflimæ 
unionis affeétum tam ipfe, quam 
ejus confultores , immo potius de- 
ceptores decbebunt verifimiliter 
inclinari. Scituri quod contra- 
rium facientes, velut invetera- 
tum fcifma foventes & manu te. 
nentes , ac fcifmaticos & fauto- 
res invetcrati fcilimatis perfeque- 


‘mur eos, juxta Canonicas fanc- 


tioncs , & fcifmaticos fufpenfos 
à fuis eneñciis, Dignitatibus, 


* & omni honore Ecclefaftico jam 


obtentis & habitis nuntiando , & 
infuper ad folutionem debitam 
diétæ Cameræ congruo tempore 
faciendam de novo compellen- 
tur. 

Scientes etiam quod ad præ- 
dicta folvenda de cætera#os non 
adftringunt promifliones , fideli- 
litates, homagia, juramenta, & 
alia vincula quæcumque ; immo, 
de jure, ab eis eftis penitàs ipfo 
Jure atfoluti , & liberati , quoad 
ipfum. Etne aliquis vel aliqui 
prætcxtu ignorantiæ iftius nof- 
tiæ notificationis , intimationis , 
ac faluberrimæ monitionis valeat, 
feu valeant excufari, vos RRK. 
PP. & DD. Cardinales , A pofto- 
licx Scdis Legatos, Patsiardh 
Archiepifcopos ; Epifcopos , & 
alios fupradiétos in Dominoexhor- 
tamur , quod præfentem nof- 
tram deliberationem, & notif- 
cationem , tam utilem quam ne- 
ceflariam fanctiffimæ unioni fà- 


as 


: # 


534 Preuves de la Nouvtllt Hifloire 


cilits obtinendæ, per veftras Le 
gationes , Provincias, Diœce!es, 
& loca quælibet publicetis , ita 
quod ad omnium Catholicorum 
notitiam : werifimiliter debeant 
pervenire. Cæterüm ad illorum 
confolationem, qui nos pro hujuf- 
modi fcifmatis extirpatione, & 
Univerfalis Ecclefñiæ unione con- 
tinud fatagentes, fequendo exer, 
citio, & emolumentis Ofhciario. 
rum diétæ Sedis ha@enüs forfi. 
tan fruftrari, autipfis Offciis, 
aut eorum Benefñiciis, Vicaria- 
libus feu feudis, aut aliis bonis, 
& juribus per didtum D. Gre- 
gorium , feu ejus prætensä auto 
titate privati fuerint, vel in pol. 
terum fruftrari, feu de fa@to prie 
vari contigerit , intendentes, f2 
ciemus, Dei nobis gratiä ad hoc 
affiftente , cuilibet ipforum fic 
fruftratorum , feu privatorum , de 
Beneñciis , Vicarialibus, feu feu- 
dis, aut aliis bonis, &c juribus, 
fi qu& per adhærentes diéto Gre- 
gorio tenentur aut OCCUPantuls 
{eu de aliis corumdem adhzren- 
tium bonis, juxta merita & con- 
ditionis fruftratorum & privato- 
rum corumdem fieri recompen- 
fam. Datum Liburniü Piflanz 
Diæœcefis,fub trium primorum nof- 
trorum impreflionc figillorum; 
die 1. menfs Julii, Indi&.r 
anno Dcmini M.ccccvill 


Originali preditlo figilla Juaimr 
Primi fecerunt Aquilegienfis, Mb 
tenfis , © de Brancaciis Cardinals, 


ze 





ere! 


…—° 


LU 





Du Concile de Conffance. 535 


Littera convocationis Prelatorum ad Concilium Generale. 


FA, riioiet grnde 4 
Prefbyteri, Diaconi S. KR. 


E. Cardinales, nunc in loco Li- 
burnii, Diocæfs Pifinæ commo- 
rantes , una cum Collesio RRK. 
in Chrifto PP. DD. alterius par- 
tis Cardinalium, pro-nobis, & 
aliis RR. in Chrifto PP. DD. 
Cardinalibus pro nunc ablenti- 


* bus, nobis adhærentibus, & ad- 


hærere volentibus in hâc parte. 
RR. in Chrifto PP. Archiepif- 
copo ejufque fuffragancis, 
& ipfus Archiepifcopi futfraga- 
neorum prædictorum Capituiis , 
nhecnon venerabilibus , & cir- 
eumfpectis viris Abbatibus 
Provinciæ exemtis, & non 
exemtis, cujufcumque Religionis 
exiftant, es , & promtum 
habere affcétum ad pacem & uni- 
tatem Ecclefiæz  procurandim. 
Quare magnitudinis ; ampliorif. 
que infeétionis , & facilioris in- 
curfus extat fcelus fcifmaticæ, pra- 
vitatis, & quantum fit exofum 
in Divinæ Majeitatis confpectu 
oftendit pœna infliéta divinitus 
difponentibus fe ad fcifma acer- 
bior, quos vivos cum fuis omni- 
bus hiatus terræ ablorbuit, & in 
infernum detraxit viventes fine 
petfonarum dele&u;quia cumtales 
inconfutilem Domini tunicam, 
per quam militans Ecclefia figu- 
fatur, nituntur damnabili parti- 
tione dividere, quam Judæi, & 
Gentiles milites, Dei notitiam non 
habentes, Chriftum Crucifigen- 
tes, & diræ morti tradentes in- 
dividuam dimifere , ipfis notan- 
tur deteriores : fe enim propoftà 


me eu 


e D me ee mt = mme 


“tiæ Gregorit XI. 


à Chrifti corpore, & unionis cha= 
ritate ultroneè dividentes, Spiri- 
tum Sanétum à fe abjiciunt, agni- 
tam relinquunt veritatem, cupi- 
tæ ploriæ, & honoris gratià fal- 
fas opiniones gignunt, defendunt 
pertinaciter, & in crrores dam- 
natiflimos feruntur ; Clerum de- 
cipiunt, populofque feducunt, & 
innumeras demum animas, Corum 
diabolicà fraude deccptas ducwnt 
ad baratrum æternum, poftremè. 
que, ex temporis diuturnitate in 
damnatas hærcfes irrevocabiliter 
deducunt. Adverfus quos Chrifti 
fidecles tantè cititis debent infur- 
gerc, quanto eorum cxccffus Cor- 
poris Ecclefñæ infeétivos perpen- 
dunt Divinxz Maijcftati cviden. 
tiüs difplicere , fi@& Chrifti & 


 omnium fidelium objicere , falus 


tique hactenüs præjudicare. 
Attendentes & confiderantes 
pro enfis {cifima quod in Dei Ec- 


A 


clefñä fuit poft mortem S. memo- 
qui Romz, 
prout Deo placuit, dicm fuum 
claufit extreuum, fuadente diabcz 
lo, introduétum, ipfiufque diu- 
turnitatem peftiferam & nocivam, 
in fidei derogationem , animarum 
pericula multiplicia , multique 
alia inconvenientia , quæ enarras 
re per fingula longum effet, fœl. 
record. D. Clemente VII. qui 
cidem fucceflit D. Gregorio viam 
univerfæ carnis ingrclio , ante- 
quam ad eletionem Summi Pon- 
tificis, Nos qui tunc Cardinales 
eramus, procedere vellemus, pro 
unitate EÉcclefiæ faciliüs obfti- 
nendà, errore fcifmatis extirpat® 





Prenves de la Nouvelle Hifhoire 


536 | 
promifimus , & invicem juravi- 
mus, quod fi aliquis noftrum in 
Summum affumerctur Pontificem, 
rofequeretur unionem Ecclefiæ 
per omnes vias rationabtles , & 
accommodas , etiam ufque ad re- 
nunciationem Papatüs inclufivè, 
fi Cardinalibus qui tunc erant, 
vel majori corum parti, pro bono 
Ecclefiæ videretur expedire , fine 
dilatione quâcumque, prout in 
: A A 
quadam Cedula fuper hoc fai, 
manibus noftris, qui tunc Cardi- 
nales eramus fubicriptà pleniüs 
continetyr : quæ Cedula, per D. 
Papam Benediétum XIII. tunc 
Cardinalem de Lunä vulgariter 
_nuncupatam jurata fuit, & manu 
proprià fubfcripta, ac demèm ei 
intentione , quod promiffa ad iin- 
leret , eledtus , alias nullatenus 
eligendus , ut inter Nos tunc pu- 
blicè didud@ fuit, in Summum 
Pontificem, & Benediétus XIII. 
nuncupatus, diétam Cedulam ap- 
probavit, & de novo juravit in- 
violäbiliter obfervarc. * 

Orta ex poft inter ipfum Be- 
nedidtum ex una parte, Nos, & 
nonnullos Reges & Principes nof- 
træ o'cdientiæ, ex alterà, fupcr 

rofequutiône unjonis cOntrover- 
1e ac declaratio per Nos, quæ, 
nedûm in vim diétæ Cedulæ & 
& juramenti præltiti iple tencba- 
tur per viam cefhonis profequi 
unionem Ecclefñæ , illamque of- 
ferre 3 immo Jure communi, 
etiam ad hoc, pro tanto vitando 
{candalo tencbatur , fuitque ex 
hoc conditio quæ in Cedulà in- 
ferta fucrat, taliter purificata , 
quod D. Bencdictus prædictus 
fuit purè & fimpliciter obliga- 
tus, & aditriétus præcisè ad pro- 


fequendam unionem Ecclefæ per 
viam ceflionis. | 

Et in illius controverfiæ feda 
tionc , pee D. poft dilatio- 
nes multas, folemniter , contenta 
in diéta Cedulà ampliando, & 
reétificando , promifit per viam 
ceflionis unionem Eccleliæ prole- 
qui, & cedere Papatui, adverfa- 
rio cedente mortuo, vel cjeéto, uf 
in inftrumentis authenticis ad die 
verfas mundi partes directas la- 
tiès continetur : demüm nonnul-* 
lis effluxis annis, & unione non 
habità, defunéto in parte alter 
Bonifacio, nulla faéta diligentis | 
de dandä pace Ecclefiæ iplo mor- 
ruo, ficut promifflum & juratum 
fuerat, immd ut afferitur refu- | 
tatum, Et fecundo loco Cofmato 
defunéto, qui fuit à fuis Inno- , 
centius appellatus,RR. PP, quyin 
parte alià Cardinales nominan- 
tur , cupientes finem imponeté 
fcifmati,. & pro unionis haben- 
dum vinculum,; animargm pro- 
indè faluti, inter fe ordinaverunf 
& promiferunt, quod fi eorum 
aliquis fecundum eos in Papam 
effet affumtus, pro@nione in Del 
Ecclefä facilius obtinenda Papa- 
tui , & juri fuo renunciaret PI&* 
tenfo, D. Benediéto pari modo | 
cedente ; dummodd Nos vellemus | 
cum fuo prætenfo Collegio tali- 
ter convenire, quod €x nobis & 
ipfis fequeretur Re electio 
unius indubitati Paftoris : & præ 
diéta fuerunt per ipfos juramento 
vallata, & voto folemnitet robO* 
rata, S pecialiter per Angelum Co 
rario, qui tunc inter €0S Cardi- 
nales Conftantinopoliranus voca- 
batur : & demum , poft affumtio- 


nem illius quem gerit feutum 
D Gregorius 


‘ 


- 
2 





du Concile de Confiance. | | 537 


Gregorius nominatus, prædicta 
innovavit, voti , & juramenti 


. Fepetitis vinculis roboravit, &in 


primo quod tenuit Confiftorio re- 
novavit, & fe obfervaturum eif- 
dem vinculis publicè prædicavit. 
Brevi ft confumto dierum 
curriculo, prædiéta omnia D. Be- 
nediéto præfato, nobis & quam 
plurimis Principibus, & ad alias 
mundi partes varias per fuas lit- 
teras intimavit : quæ præmiffa 
funt, & quæ cenfebantur ad cx- 
tirpationem fcifmatis neceflarid 
& rationabiliter pertinere : quæ 
fuere perfæpe ditum D. Bene- 
diétüm approbata, ut in litteris 
iphus pleniùs continetur , multa- 
que inter ip{um, & Angelum præ- 
ictum hinc inde loca oblata, & 
finaliter, propter difficultates quas 
unus alteri ingercbat, nunc pe- 
tendo fecuritates difficiles & in- 
fugas , adcoque haberi non po- 
ferant , feu concedi , & variando 
circa loca per ip{osoblata. Et quia 
uni ipforum loca maritima pro 
conventione patebant, alter ver 
omnino illa recufabat, & aliàs ex 
ipforuin variis intenfionibus ef- 
Fa eft , quod ad loci , feu lo- 
corum concordiam nullatenüs de- 
ventum eft, compertumque quod 
ipfi duo contendentes, viam. mu- 
tuæ ceffionis recipere videbantur 
in verbo , non tamen in opere, & 
mentis intenfione. 
pa per præmiflas dificul- 
tates voluntarias quas unus alteri, 
& alias ad invicem jungebant , 
quantüm in eiserat, viam ceflio- 
nis redderent aded difficilem , ut 
cenferetur impoñfibilitati æquari, 
& fic pacis & unionis conhrima- 
Ho poncbatux in defperationc, 


& impedicbatur, abfque fpe ali= 

uà extirpationis {cifmatis morti- 
Ari , à cunétis fidelibus deteftan- 
di : propter quæ, & multas alias 
confiderationcs. juftas & rationa- 
biles, RR. PP. qui in parte illà 
Cardinales nominantur, feu eo- 
rum partes tres ab ipfo Angelo 
receflerunt, juxta divini man- 
data, & de Lucâ, ad civitatem 
Pifanam fe tranftulerunt, ad hoc 
ut liberiüs indemnitati Ecclefæ , 
extirpationi fcifimatis ,; ac tantis 
erroribus poflent confulere, & 
Ecclefiæ fic deformatæ calamita- 
tibus fubvenire, & animarum f2- 
luti. - 

Nos autem videntes manifc{- 
tum ex præmiflis praéticari impe. 
dimentum extirpationi {cifmatis, 
& negotio unionis, & confide- 
rantes quod prætextu loci, feu 
locotuin inter eos non erat con- 
cordia , unio tam neceflaria non 
debeat impediri , feu etiam retar- 
dari, cum abfque prælentià cor 
porali D. Benediti, & diéti An. 
geli, qui nominatur Gregorius 


poffct ordinari de præambylis ad 


hoc negotium necellariis , ad quæ 
ipfi duo nunquam condefcendere 
voluerunt, fed folum ad mutuaim 
conventionem locorum, & ctiam 
mutua ceflio , {eu renunciatio fie- 
ri, & demüim ad .Elcétioncm: 
Canonicam procedi, cidem D. 
Bencdiéto con‘uluimus, quate- 
nüs advetfario oferret fe renun- 
ciaturum per Procuratorem, feu 
Deputatum ab iplo habentem 
fpeciale mandatum , & fuficien- 
tem potcftatem ;, ëc renunciante 
in proprià perfonà , vel per Pro- 
curatorem  habentem  fpeciale 
mandatum, & parilem poteltaten, 


YyY7 


538 


cundum Deum poile & debcre 
fieri ; aliàs fcifmatis perpetuatio 
& diuturnitas recufanti éllet me- 
rit imputanda : fuper quo ref- 
ponfum habere non potuimus ; 
immè perpendimus ee ad 
hañc viam minimè inclinari. 

Poft quæ quatuor ex nobis ad 
locum Liburnii de voluntate ip- 
fius acceflerunt ad finem cum 
RR. PP. in parte aliä Cardina- 
Jibus nominatis, qui ab Angelo 
recefferant, tractaretur, & vi- 
deretur de modis per quos Eccle- 
fia poflet uniri, & fcifma extir- 
pari faciliùs, contumaciis , & 
pertinaciis nonobftantibus qui- 
tique. 

Cum quibus in diéto loco Li- 
burnii, quatuor ex DD. alterius 
Collgii perfonaliter convene- 
runt, & iplis ad invicem tratan- 
tibus de iis quæ potcrant ad unio- 
nem dandam rationabiliter, & ne- 
eelfarid pertinere, D, Beneditus 
prafatusà Portu Veneris reccflit ; 
nullo dato alio ordine fuper hiis 
qux ad pacem Ecclefiæ poterant 
pertinere , & verfus Cathalo- 
niam direxit greflus fuos ; publi- 
cans priüs in Fe Portus Veneris, 
quod in Fcfto omnium Sanétorum, 
& in loco Perpiniani intendebat 
Concilium convocare : quod Con- 
cilium, fi tencatur per eum , po- 
tits ad impcdimentum unionis 
Ecclefix, & corum quæ inter nos 
& aliud Collcgium dcliberata 
funt, quam ad pacem Ecclefiz 
cenfetur pertinere : attento que 
per Concilium unius partis, fifi 
corcurrat alterius partis Conci- 
lium ; unio haberi non poflit , nec 
{cUima utiliter extirpari. 


Preuvrs de la Nouvtlie Hifloire 


quæ diximus, & confuluimus fe. ; 


Nos verd de receflu ipfus Do. 
mini aded repentino , & aliis 
prædiétis quam plurimdm admi. 


_rati, & pro 6o ctiam quia ex dic- 


to receflu cognovimus luculenter 
omnimodam in difpoftionem ad 
unionem habendam ; maximè quia 
à nobis frequenter requifitus ut 
convocaret Concilium Gencrale 
totius noftræ obedientiæ , in loco 
habili & decenti, in quo polfer 
etiam pars adverfa convenire, 
ad hoc ut per deliberationem 
communem faciliès & citiùs pro- 
cedi poffet ad extirpationem fi. 
matis, & unionem habëndam ; 
hoc facere prætermifit, & etiam 
recufavit , quamvis aliquando 
per inftrumentum, aliquando per 
Bullam , infra certum terminum 
hoc facere promififfet. 

Et perpendentes ex prædidis 
indifpoftionibus ipfius D. Bene- 
di&ti quam ab unione Ecclr 

ateretutr impediri, immè verd 
Éifina perpetuari, nifi celeriter 
occurratutr , convenimus in unum 
cum Collcgio partis alterius, & 
nominatim Gardinalibus qui à 
diéto Angelo recellerunt, quos 
reperimus benc difpofitos ad ex 
tirpationem fcifmatis, & unio- 
nem in Dei Ecclefiä procuran- 
dam:: & confiderantes ad invicem 
quod ex indifpofitionibus piæ- 
didis, contumaciis, &C pertina* 


‘ciis ante dicis, fi ftaretur arbi- 


trio duorum contendentium de 
Papatu , numquam fcifma extir- 
paretur, immo quodammodo pere 
etuaretur in ævum. 
| Et etiam attendentes quod (cif- 
ma quos inquinat æquat ; &c non 
folum qui Ci facit, & fovet, 
fed etiam qui patitur, & GXHE 


Las . 
13 





du Concile de Conffance. | | $39 


pate negligit, eodem involvitur 


crimine, & deliéto : confideran- 


tes etiam, quod contendentes de 


Papatu , non folüm juramento & . 


voto, ac promiflione multiplici, 
fed etiam Jure Divino, & Cano- 
nico, & fub’pænäà damnationis 
æ&tcrnæ, fi refugerint, tenentur, 
& multipliciter funt adftriéti pa- 
cem dare Ecclefiæ per viam cef- 
fionis ; attenrà fcifinatis diuturni- 
tate, & involutione, & magnä 
adhærentià, quam utraque pars 
habere deu quæ via etiam 
eft ab omnibus Chrifti fidelibus 
approbata, & neceflaria reputa- 
ta, & indifpofitionibus prædictis, 
quia pure fe fubtraxcrant, & 
neutrales feccrant ab obedientià 
utriufque, multique fe parant ad 
fimilem fubftractionem, feu neu- 
tralitatem faciendam : quodque 
fi dilationes contendentiin ulte- 
rius attendercentur & expectaren: 
tur , qui {e fic fimul feparant, & 
difpergunt , maxima quæ ex pro- 
poûto, feu condiéto locorum dif- 
tantia ,ut de eorum reductione 
in unum, feu mutuà conventione, 
fpes nulla de cætero ‘habeatur , 
errores fuccrefcunt, cum fcifma 
materia errorum exiftat, & inve- 
teratum tranfit in hærefin, juxta 
Divinas, & Canonicas fanétio- 
nes , & fic etiam ad irreparabilis 
defolationis deducentur Oppro= 
brium, in evidens, & irrepara- 
bile periculum animarum. 
Confiderato etiam , quod duo- 
bus contendentibus de Papatu, qui 
ad pacem facilè nequeunt adduci, 
Concilium Generale, feu Eccle- 
fia congregata Judex eit compe= 
tens contentionis preditæ, quæ 
merio tangit fidem , & quod 


Concilium eft per Catdinales ma. 
ximè , in contumaciam, defectum, 
& negligentiam contendentium 
convocandum; cum ipfi duo con- 
tendentes contra fe & intentiones 
fuas Ecclefiam nullo modo con 
gregarent, ut expericntia præte- 
ritorum docuit in præfenti ; cum 
etiam neutrales feu fubtraéti, de 
faeili ad eorum convocationem 
non haberent convenire, & .fe- 
querentur alia pericula evidenter 
impedientia tam defideratæ unio- 
pis. 

Habità ad invicem inter Ncs 
& Collcgium partis alterius deli- 
beratione maturi , & etiam cum 
multis. Prælatis, Notabilibus, & 
magnisLitteratis inT heclogià,Ca- 
nonicà Facultare, & Civili, fe 
quentes gefta & exempla Sinéto- 
rum aliàs virtuosè in Remanä 
Ecclefä obfervata , deliberavi- 
mus quod per Nos in parte & 
obedientià nofträ, Concilium feu 
Ecclcfia convocetur in certo loco 
& terimino, ut idem fiat per Col- 
legium feu Cardinales nominatos 
alterius partis, in eodem termino, 
& loco, cum auxilio, & beni- 
gno fuflragio Regum & Princi- 
pum utriufque obedientiæ, qui- 
bus nunc Romana & Univerfalis 
Ecclefia primariè nofcitur indi- 
gere, & qui ut Dco devoti, 
dexteras fuas Ecclefiæ, & nobis 

ræbebunt adjutrices, ac defen- 
Éonis & potcétionis præbebunt 
auxilia, uc devotiflimos Princi- 


E .decet, & corum convenit 


oneftati : ad fmem quod in dic- 


tis loco, & termino, convenien- 


tibus dicto D. Benedicto, & An- 

selo, qui Gregorius nominatur, 

quibus intimatur prœdiéta deli- 
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beratio, & requiruntur , ut Con- 
gregationi Opem, & aflenfum fe- 
rant, & in eis conveniant , finif. 
que imponatur {cifmati , per viam 
mutuz ceflionis , cletioque fiat 
per utrumque Collegium in unum 
conveniens unici, & indubitati 
Paftoris. | 

Quod fi venerint, & non re- 
hunciaverint, aut alter recufafe- 
rit, vel ambo non veniant, provi. 
deatur per Ecclcfiam congrega- 
tam, attentis præmiflis juratis, 
& voto firmatis, & aliàs ferè à 
cunis Chrifti fidelibus approba- 
tis decernatur, & declarctur , ut 
in præmiflis neceflarium fucrit, 
& etiam opportunum, taliter cir= 
ca faétum duorum contendentium, 
& neccflititem Ecclefiæ imminen- 
tem , ut iplorum, velaltcrius ab. 
fentiä,feu pertinacià, & contra- 
ditione non obftante, fcifma ex- 
tirpctur, & per Ele&ionem unici, 
& indubitati Paftoris, unio per- 
feéta in Dei Ecclefiä habeatur , 
ad Dei fervitium , gloriam, & 
honorem , fidei robur, falutem 
omnium fidelium, & debitam Ec- 
clefiæ reformationem. 

Quocirca præditam delibera- 
tioncim neceflariam fidei & Eccle- 
fi fic dilibcratè digeftam, Vobis, 
& veftrum fingulis intimamus » & 
notificamus ; precamur , & fub 
debito juramenti quo Ecclefz Ro- 
manæ téneMur, requirimus, qua- 
tenüs, in quantum Deco placere 
cupitis , in defenfionem fidei af- 

ficre, ac unitatis vinculo pPro- 
Curando, velitisin termino xxvr. 
diei Martii proximè futuri ; 
quem terminum ad hoc congruum 
cligimus , ad quem etiam termi- 
Run DD, Cardinales alterius Par- 


Preuves de la Nouvelle Hifhoire 


tis nominatim Prælatos & alios 
fuæ obedientiæ convocant ,incie 
vitate Pifanâ, cum D. Benedito, 
fi venire voluerit, nobifcum, qui 
in dicto loco & termino, per. 
fonaliter, Deo auxiliante, erimus, 
ut Prælatis, & aliis noftræ obe. 
dientiæ, quos pari modo ad hoc 
fpecialiter convocamus, ac cum 
Deputatis Regum, & Principum, 
quorum benignum auxilium hoc 
Dei negotium, fidei, & Eccleñz 
neceflarium , & quam plurimim 
Opportunum imploramus, conves 
nire & comparere, ad fines & ef. 
feêtus prædictos, infpirante gra. 
tià Spiritus Sancti profequendos, 
& fœliciter confummandos. 
Quod fi qui ex vobis, impedi- 
mentis caufantibus nequiverint 
erlonaliter interefle, & ad didos 
es & terminum accedere, 
velitis, “pro Dei Ecclefiæ reve- 
rentia aliquos veftro nomine Deum 
timentes, fcientes, & rerum ex- 
perientià illuftratos deftinare , 
fuffultos fpeciali & fufficienti po- 
tcftate ad effcétus præmiflos con- 
fequendos : taliter in przmillis 
vos haberites, quod de ne 
tudine fervitii Divini, defenfone 


fidei, ac fubventione Eccleiiz 


apud Deum meritum confegui- 
mini, & apud homines laudera 
& gloriam fempiternam ; nec in 
häc parte & materià tam neccf. 
farià aliquem dubitetis, aut cu- 
jufcumque terrore concutiaminf: 
quia cum Nos, & Vos, cum fidei 
unionem & extirpationem fcifma- 
tis profequamur, fub protectione 
Dei, & Éccléfiæ, de cujus Con- 
greégatione agitur, & ad quam 
D. Benediétum prædiäum pet 
alias noftras litteras provocamw 


ss 


wa 


du Concile de Confiance. ‘sai 


& intimari facimus , ut Concilio 
interfic, fecuri manebimus ab 
omni [ælione procelluum. 

Quod fi aliqui proceffus con- 
tra Nos, & Vos fierent, & contra 
prædiéta , nulli forent, & eviden- 
ter fubjecti vitio , nullatenùs, 
tanquam impeditivi facratiffimæ 
unionis. Et enim noftra, & Col- 
legii alterius præfati intentio, 
irrevocabileque propofitum, quod 
cum hiis qui veniunt, abfentià 
nonobftante , prout aliàs fatum 
fuit in Generalibus Conciliis, in 
quibus fuerunt per modum præ- 
miflum errores extirpati , fides 
exaltata, Ecclelia reformata in vin- 
culo pacis, extincto errore fcif- 
maticæ pravitatis. Et quia necef- 
farid fidelibus non eft tam de fol- 
licità intentione quâcumque f- 
dendum, quam de inftantià Oraà- 
tionis humilis & devotæ fperan- 
dum , veltras charitates preca- 
mur, & per vifcera mifericor- 
dix Domini noftri Jefu Chrifti 
exhortamur, quatends per Vos & 
hoc idem procuretur Ari per fi- 
deles veftræ follicitudini commif. 
fos,ut humiles preces fundantur ad 
Dominum, & devotis orationi- 
bus infiftatur., ut ipfe qui con- 
cogdiam operatur in fublimibus 
fuis , dignetur efficere, quod de- 


bita per hanc deliberationem fe 
quatur provifio celer, concers, 
& canonica , ut animarum falus, 


. & fidei neceflitas exigit, ac to- 


tius orbis utilitas deliderat & ex- 
pofcit. In quorum omnium & fin- 
gulorum fidem & teftimonium 
pan » præfentes noftras 
itteras fieri, & per Notarium pu- 
blicum infra fcriptum fubfcribi , 
& publicari Pare & nof- 
trorum trium priorum figillorum 
fecimus appenfone muniri. Da- 
tum & atum in loco Liburnii 
fup#diéto , in Clauftro Ecclefæ 
diéi loci , nobis ibidem tunc, G. 
Præneftino, N. Albancnfi, P. 
Tufculano Epifcopis, Petro S. 
Sufannæ Præfbytero , Amedeo 
S. Mariz Novæ, & P. S. Ange- 
li Diaconis S. R. E. Cardinali- 
bus congregatis , & perfonaliter 
conititutis, & præmiflaomnia & 
fingula fuperfcripta, pro nobis, 
& ‘aliis DD. Cardinalibus ab 
fentibus nobis adhærentibus, & 
adhærere volentibus in bac par- 
te approbmtibus, & ratificatio- 
nem de præmiflis & eorum fingu- 
lis unum & plura publica inftru- 
menta, nobis, & cuilibet noftrum 
ficri pctentibus ; fub anno à Na- 
tivitate Dom. M. ccccvrir. die 
x1v. Julii præfentis,-&c. 


LITTERA MISS A D. BENEDICTO PER CARDINALES SUOS 
habetur in Editione Labbcans Tom. x1. p. 2. fol. 214. 


Littere ejufdem Congregatienis Cardinalium ad KRegem, Reginam, © 


Primogenitnm Regis Francia. 


Aa Regem , KReginam, © Infantem Regis Caffelle & Legionis. 


Sd Regèm Aragonie. 
Aà Regem Hungarie. 


Ad Emmanuelen Paleolo gum Conffantinopolitanum Imperatorem. 
Æ4 Duces Borbonii, Bitkrie, C Albania. - 


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542 Preuves de la Nouvelle H loire 


Littera convocationis Prelatorum de parte Gregorii ad Conciliue. 
Littere per quas Gregorius convocatur ad Concilium per DD. Cars 


dinales partis [ue. 


. 'Litrere direile Principibus per DD. Cardinales de parte Gregers. 
. Litere direile Vniverfiratibus per so[dem Cardinales. 


Capitula Ambaxintorum D. KRomanorum Regis, ad illos 
| qui Pigs moram trahunt. 


Everendiffimi PP. & D D. 
R Excellentiflimi Principis , & 
DD. Roberti Romanorum RKRe- 
gis femper Augufti Oratores ex- 
ponunt, coram veftris Paterni- 
_ &atibus finceriffimam affeétionem 
quam femper habuit , & hodiè 
habet ad promovenduin fœlicem 
ftatum, ac facratiflinam unionem 
S. Matris Ecclcfæ, & pole te- 
nus laborandum ad remotionem 
illius peftiferi fcifmatis, ut fu- 
blatis univerfis animi pafoni- 
bus , fcrupulis, perplexitatibus, 
dubiis diléculeatbus, altercatio- 
nibus, involutionibus & errori- 
bus quibufcumque , confcientiæ 
eau etiam ab utraque par- 
te polfent fervari , & fubfequen- 
ter ut fincera , pura, integra, & 
totalis unio fidclium procurari 
valeat & introduci , Domino con- 
cedente, & quia omnibus & fin- 
.gulis circumftautiis à proceflibus 
tam SS. D. N, Gregorii, quam 
DD, in Pifis cxiftentium matu- 
sis, & frequentatis dcliberatio- 
nibus ah bRe s diligenter pon- 
deratis , libratis , & penfatis, 
Regia Majeftas videre non pote- 


fat, quod ex Concilio per dic. 


tum D. Gregorium ex uni, vel 
ctiam ex congregatione , per VV. 
RR. PP. in loco Pifirum fai, 
feu fiendà parte ex alterâ poffet 
fequi fincera , pura , integra & 


univer{alis unios Chriftianorum, 
ex dubiis , & motivis quz ex 
litteris faétis , & procellibus utrin. 
que habitis , colle“ta funt , at- 
.\ . 

que luce clariüs colligi pallunt, 
infcriüs annotatur. 

In primis, quia cum querent 


quando fubtraéta fit Obedientis 


D. N. Gregorio, per RR. DD. 
&c. refpondetur quod x1 Muaii 
proximè præteriti, prout in lite 
teris corum , {ub datäà Liburniir. 
Julii univerfis Chrifti fidelibus 
direis clariüs continctur , in 
quibus inter cætera fic dicirur de 
verbo ad verbum: die xt. men- 
fis Maii proximè præteriti om 


nem , quantum in nobis fuit . 


Obedientiam , juxta Juris exi- 
centiam abftraximus & recefli- 
mus ab eodem , dubium manifel- 
tum feu difhcultas apertiflima 
furgit ad oppofñtum : nam didi 
RR. DD. in quibufdam littgris 
præfato Serenifhmo D. Romano- 
rum Regi per cos direcis ; fub 
datà Pifis x11. Maii exprefsè {cris 
bunt inter cætera, hæc verba: 
nec noltræ mentis eft à fide, ve- 
ritateque noftris erga prætatum 
D.N. dummodà hactenus modis 

er eum retentis fuccifis , iplum 
ad id quod tenetur effectualitet 
adimplere difpofitum videamus s 
modo aliquo deviare , {ed tali 
eventu obedientiam & 16V65en 


= mm = — 


Ds 





. du Concile de Confiance, $43 


tiam debitas exhibere : pro ifto 


eétiam facit tenor appellationis 


per eofdem RR. D D. die xr11. 
di&ti menfis Maii contra D.Gre- 
gorium interpofitæ, in quà di- 
cunt hæc verba, °Coram S. V. 
Beatifl. Pater , cum omni debità 
reverentià : in hiis fcriptis appel- 
lando proponunt huiles rs 
tores, ut dicitur, & infra in 
eadem dicunt fic: Quare B. P. 
cum omni obedientiä , humilitate, 
ac reverentià , &c. & infrà à vo- 
bis P. B. irrationabiliter , & fe- 
cundum non noftram informatio- 
nem decernentem ad vofmet , {e- 
cundum rectam rationem meliùs 
informatum & infrà , à vobis, 
Pater Sante, ejus Vicario ad D. 
N. Jefum Chriftum. Notarii, & 
eorum manu inftrumento interpo- 
Gtæ appcllationes fcribunt in hæc 
verba. Pontificatüs verd SS, in 
Chrifto Patris & D.D.N.Grevorii, 
Divin Providentià , Papæ x11. 

rem, quia dicitis in præfatis 
litteris ditorum RR. PP. Da- 
tum Liburnii 1. die Julii, quod 


omneém, quantüm in eis fuit 


Obedientiam juxta juris exigen- 
tiam abftraxerunt, ut fuperits eft 
induétum, quæftio furgit five du- 


bium, quæ folemnitas fuerit.in 


hujufmodi fubtraGtione obferva- 
ta. Dicunt namque diéti DD, 
in litteris Recgi Romanorum, 
fub datà xr1. die menfis Maii j 
quod xt. die menfis ejufdem , ho. 
Ta XXII. receflerunt de Lucâ: & 
Quia xx11. hora folüm per duas 
Roras erat ante no@&em , non vi- 
detur quod aliquam folemnita- 
tem exhibuerunt, & maximè eis 
per Campos & viam tranfeunti- 

us, & in motu cxiftentibus, & 





in tam brevi terapore. 1tem ipf 
nunquaim D. Gregorium requi- 
fiverunt , nec monuerunt, &c, 


nec confilium D.N. Regis Ro- 


manorum , & aliorum Princi- 
pum , & Prælatorum Obedien- 
tiæ noftræ receperunt. Sed certè 
DD. de Collegio partis adver{æ 
non fic fecerunt, qui cum femel 
D. Bencdiéto antequam fubtra- 
herent Obedientiam , ipfum de 
Confilio Regis Franciæ & alio- 
rum Principum , maturis & di- 
geftis deliberationibus præhabi. 


_tis priùs requircbant. 


Item, difti DD. in fuis litte. 
ris, fub datà r. Julii fuperiüs in. 


duétis, dicunt in hæc*verba , re 


quivimus & monemus, quatends 
ab ipsà Grcgorii Obedientii pe- 
nitüs & omnind defiftatis & re- 
cedatis , nec ei, aut Camerz 
Apoftolicæ fux nomine, de com- 
munibus vel minutis ferviciis, 
feu annatis Beneficiorum, &c. 
aliquatends refpondeatur : du- 
bium furgit quo Jure, ordine, 
& qua juftitià hujufmodi moni. 
tionem , & requifitionem facere 
potuetunt ? 

Jrem, quæritur, vel dubitatur 
nunquid D. Gregorius adhuc fit 
Papa, & pro tali tenendus in 
Obcdientiä noftra ? quod fi fic; 
quare non cftei obediendum in 
licitis , & honeftis ? quare non lie 
gant fententiæ fuæ rationabitet 
promulgatæ? quod fi non ; quæ- 
ritur , quâ causà, quando , & 
quomodo defierit elle Papa, cum 
nondum ceflerit, & ab Ecclefià 
univerfali nonddm condemnatus, 
nec à Jure communi a pue fit, 
nec coram fuo judice de crimine 
hærefis , vel alio notoriè fcanda- 





544 
lifante convius fit, vel confef- 
fus immd ipfe exprefsè negat 
que fibi abaliquibus objiciuntur; 
& impugnantur. 

Item , dubium eft utrum Obe- 
dientia fit fubtrahenda ad facien- 
dam unionem, cum non fint fa- 
cienda mala, ut eveniant bona. 
Item, utrum Obedientia fit 
fubtrahenda, ante fententiam Îa- 
tam, & ante caufæ propter quam 
fieri debeat cognitionem ? 

Item , nunquid tenetur lucri- 
facere animas aliorum, cum ma- 
ximo damno propriarum ; eum 
tamen nihil prodeft homini , &c. 
mirabile, immd deteftabile effet 
{e damnare , ut alii redimañtur ; 
egredi domum, utaliiingredian- 
tur , fe dividere, ut alii unian- 
tur , & fe interficere , ut alii fa- 
lutis optatæ compendium confe. 
quantur. 

Jrem , quâ temeritate viri lit- 
terati & periti, qui funt , vel 
faltem fuerunt de Obedientiä par 
tis noftræ audent dicere, vel af- 
ferere quod verè Obedientes 
Gregorio fint fcifimatis fautores , 
cum tamen nihil innovaverint, 
fed in terminis primis remanfe- 
rint , & Obedientiam folitam, 
continuaverint , ac per Ecclefiam 
univarfalem de contrario non- 
düm fint informati , nec ad con- 
trarium indu@i. Hæc dubia in- 
duéta refpiciunt fubtrationem 


Obedientix per aliquos faétam, 


&c aliis fuafam per eofdem. 
Deinde furgunt dubia circa in- 
dictiones Concilii , & convoca- 
tiones per D. Gregorium, & etiam 
per RK. DD. &c. faétas & pro- 
mulgatas , & quia Concilium D. 
Papæ Gregorii fuit indicatum, 


-vocationem  fuam 


Preuves de la Nouvelle Hifloire 


es ex Bullis fuis manifefté has 
etur 111. Nonas Julii, & con- 
vocatio RR. PP. fuit die xxrv. 
menfis Junii,ut patet ex lice. 
ris eorumdem DD. quibus judi- 
cebant fuam ‘convocationem in 
Pifis, furgit dubium ; quaredic- 
ti DD. fcripferunt Sereniflimo 
D. N. Romanorum Regi litteras 
fub datâ Liburnii xxvi. Julii 
continentes hæc verba : delibe. 
ravimus invicem convocare Con- 
cilium Generale ex utraque parte: 
cujus rei, atque noftri se 
intimationem determinato loco, 
ut optandiffima Congregatio hu- 
jufmodi fieri debeat, & Orato- 
rem noftrum præcipuum mitte- 
mus in brevi ad majeftatem vel. 
tram : in quibus litteris videtur 
Jocum pro convocatione diexxvr. 
Julii nondùm fuifle determina- 
tum, Quomodo ergo die xxiv. 
menfis Junii immediatè pres 
dentis , plufquam per menfem 
antè , ad illum locum poterant 
indicere convocationem fiendam? 
propterea eft teftimonium ma- 
gnorum dicentium quod per t0- 
tum menfem Augufti pos | 
præteriti diéti DD. nondum fuc- 
runt certi de loco Pifarum. 
Item, fi die xxrv. Juni con- 
indixerunt , 
quare ir partibus Rheni nonre- 
motiflimè diftantibus, de menfe 
Oobri primd publicarunt per 
quemdam nuntium, qui habuit 
litteras credentiales diétorum 
DD, fub datä r. die Septembris ? 
‘Item, Gregorius qui, fecundu@ 
cos Concilium fuum pofteriüs 1n- 
dixit in partibus Alamaniæ, & 


: præfertim KRheni » per duos men 


{es fuurm Concilium prius publi- 
| vit 





ne] 


\ 


De Concile de Conffance, . 545 


e U » 
avit, quam DD. fupradicti ? 

Item , in liticris DD. prædic. 
orum pro convocaticne & con- 
Bregatione fiendi in Pifis, cave- 
tur quod hujufmodi convocatio 
faëta fit per DD. de utroque Col- 
légl0 , ad invicem unitos ; nam 
in principio earumdem littera- 
rum dicitur in hæc verba. Mi- 
feratione Divinä, Epifcopi,Prefby- 
teri & Diaconi S. KR. E. Cardi- 
nales , nunc in loco Liburnii Pi- 
fanz Diæcefis commorantes , unà 
cum Collegio RR. PP. in Chrif- 
to, & DD. in parte alia Cardi- 
nalium , & infrà, verfus me- 
dium, dicitur fic; habitis inter 
nos confiliis firmavimus nos uni- 
re cum DD. alterius Collesii , & 
poft pauca: in unum nos univi- 
mus propolitum. Sed circa hæc 
oritur dubium; nam non videtur 
verifimile quod ambo Collegia 
convocaverint, vel convocatio- 
nem indixerint ante fuam confæœ- 
derationem ; fed confæœderitio 
primo faéta eft penultimä Junii, 
ut patet ex tenore inftrumenti 
defuper confe&i , per quatuor 
vel quinque dies poft indictio- 
nem convocationis. 

Item , nonne convocatio Con- 
cilii fpeétat ad Papam difpofitum 
ad convocandum, & qui, quan- 
tüm in feeft, Concilium indixit, 
& convocavit? Refpondent ali- 
qui, quod hoc fit verum de Papä 
indubitato: fed quomodo Papatum 
Gregorii revocant indubium, cum 
tamen in inftrumento Conclavis 


fic dicatur : & intendentes ad 


remedia fortiora ; non quid Juris. 
pro patte eorum Juftitia fuadet , 
quod jus veriffimum eft, & ple- 
mi veatate fuffultyrm ? 1yem fi du- 


bitatur de Papatu Gregorii, qua 
re finili ratione non dubitant 
de fuo Cardinalatn >? quod fi du- 
bitant, videlicet ex fimili dutio, 
non habent fi intromittere de 
Electione Summi Pontificis, con- 
tra praicam quam habent præ 
manibus. ° | : 

Item , pari ratione habebunt 
dubitare de Papatu Innocentii 
VII. & Bonifacii IX. & fortaf- 
fe Urbani VI. & fic videntur in 
eadem opinione cum Gallicis, 

ui à principio diviferunt Eccle- 
EE incidere , & in dando Gre- 
gorium & alios Pontifices , to- 
tam Obedientiam noftram viden- 
tur decepifle , fi fas eft dicere. 

Præterea in litteris quas fcrip- 
ferunt Romanorum RKRepi, poft 
affumtionem D. Gregorii fubda- 
tà x. Deceanbris, dicunt ih hæc 
verba : poft folemnes de futuri 
Pontificis Elcétione tractatus, 
illo divinitus infpirante , qui 
cunéta perpetuà ratione guber- 
nat, vota noftra in R. in Chrif- 
to P. & D. ex noftro Collegio 
D. Angelum Tituli S. Marci 
Præfbyrerum Card'nalem, Con- 
fratremque noftrum, ad culmen 
Dignitatis Apoftolicæ, poft Di- 
vinæ gratiæ munera ejus exigen- 
tibus meritis nec immeritd af- 
fenfurum nemine difcrepante di. 
reximus : ipfumque Confratrem 
noftrum die ultimi Novembris 
in Dominum noftrum elegimus , 
atque Patrem , &c. in quibus 
verbis non prætendunt eum ele- 
gifle in Papam dubitatum. Si 
enim de fuo Papatu dubitave- 
runt, quare eum elegerunt, & 
ut talem toti noftræz Obedientiæ 
promulgarunt | 

Z 127 





| 


mm 


146 Preuves de la Nouvelle Hifhoire 


Item, dubium eft utrum D. 
Gregorius in convocatione fata 
in loco Pifarum teneatur compa- 
rere ; & fi non venerit, an pof- 
fit judicari ? dubium autemfurgit 
ex hoc, quia major pars Præla- 
torum Pifis exifientium, eft de 
parte fibi adversä , quæ partem 
noftram fempcr reputavit , & 
prædicavit fcifmaticam. Alii au- 
tem fcrè omnes fubtraxecrunt D. 
Gregorio Obedientiam , & fece- 
runt fe partem contra eum, & 
inculaverunt eum, & crimina 
maniiefta impofuerunt , ante fen- 
tentiam latam. Modo non videtur 
quoi adverfarii fint compctentes 


Judices , vel Conjudires , nec vi- 


detur quod quis ad vocationein 
talium teneatur comparcre.- 

Item , convocatio Concilii vi- 
detur hibere vim citationis; quia 
is in ca aguntur Jurifdiétionis 
unt : dubium ïgitur reimanet 
quare diéti DD. fuam convoca- 
tionem die feriato indixcrunt, 
five ipfo dic Johannis Baptifte, 
& ad diem feriatum convo:a- 
runt, fcilicet ad feftum Annun- 
Ciationis proximè pr'æteritum , 
cum talis , fi faltem vim habeat 
citationis, nulla fit ip{o Jure. 

Item, dubium eftan conveca- 
._tio Concilii poliet fieri abillo, 
feu illis, qui nullam haber, vel 
habent autoritatem fuper:convo- 
cando , & præfertim fuper Con- 
Cilium , cujus ipfi Cardinales non 
funt fupcrivres, nec videatur ha- 
bere 1 autoritatem fupei 
ipfum , nec oïidinariam , nec de- 
legatan. 

{tem , videtur quod convoca- 
tio ad Pifas faéta per diétos RR. 
TP. iplo Jure non mercatur dici. 


v « 


Concilium, eo quod Concilium 
debet efle liberum ; fed iftud ceft 
reftritum, & limitatum : undè 
dicitur in litterâ convocationis 


in hæc verba ; ferè poft medium, 


vel circa : finifque imponatur fcif. 
mati per viam mutuæ ceflionis, 
&cc. & infra eft. Cum noftiâ, & 
DD. de Collegio alterius partis 
intenfio, & irrevocaibile propo- 
fitum ; qued cum hiis qui ve- 
nient ad diétum locum & termi 
num provideatur fidei & Eccle- 
fiæ , juxta effectus prædidos 
Numquid volunt ipfi imponere 
legem Spiritui Sanéto ? Numquid 
non funt dabiles aliæ vixæ ratio 
naks , pro unionc Ecclefiæ fanc- 
tæ> &C. | 
Item, in cafu quo D. Grego- 
rius veniret Pifas ; & vellet re- 
nunciare , non venicnte Benedic- 
to ; dubium eft an deberct re- 
nunciare , cum poftea pollet con- 


tivgere , quod Benediétus manere 


vellet in {uà pofleflione præten- 
sâ ; quia poflet dicere, ego jam 
fum unicus, & nullum habeo 
contendentem de pari: eur vul 
tis me privare, vel compellere 
ad cedendum ! hoc veniret ad 
ignominiam & verecundiam par- 
tis noftræ ; & maximè quia di- 
citur quod DD. de parte advtr- 
sà nondum fubtraxerunt Obe- 
dicntiam fuo Domino. | 

Item , fi Bencdiétus non venis 
ret, nec vellet renuntiare, vide- 
tur quod Gregorius non oblige: 
tur ad renuntiandum ; _prout 
colligi poteft ex tenore initrue 
menti Conclavis. _ 

Item , terminus ad convenien* 
dum afignatus videtur effe nimis 
brevis, quoad omnes noftæ Obe 





amis _ 


" du Concile de Conflance. 47 


“ 6 8 . 
dientiæ pattes; quia plurimi f- 


deles noftræ ie tantum diftant, 


quod, modo humano, non poffent 
Prælati, vel alii corum nomine 
ad locum Pifarum devenire.*Si 


€rgo non veniant, non tamen. 


fint contumaciter abfentes, & 
perconfcquens Congregatio hic 
facta non mereretur dici Conci- 
lium Generale. Hæc circa convo- 
Cationcm, & convocationis in- 
diétionem dubia occurrebant. 
Demüm dubitatur circa DD. 


unius Colleoii, cum D D. alte- 


rius unioncm : utrumne alterum 
iftorum Collegiorum fit verum, 
& alterum prætenfum ? præterea 
quomodo & quo jure potuitunum 
habilitire reliquum, abiolvere, 
difpenfare, famæ reftituere, in 
Cardinales creare ? utrum iftud 
pertineat ad Cardinales, &c. 
plura alia multo poffent induci 
dubia , quæ brevitatis gratiä 
funt prætermifla. 

Verdm RR. PP. &c. quod 
honobftantibus præmifis, & plu- 
ribus aliis, Sereniff. Princeps & 
D.N. D. Robcrtus Romanorum 
Rex , acetbiflimo cordis dolore 
tactus intrinfccüs , corpore & re- 
bus vellet, prout femper-voluit, 
quod iftud miferabile diffidium, 
& deteftabile fcifima auferretur 
penitüs de Ecclefñia fanctä , fié 
quod ficret fincera , pura & in- 
tegra , ac univerfalis fidelium 
unio & concordia : & quia Con- 
cilio & convocatione prælibatis 
timet ut permittatur id fieri non 
pofle ; fretus magnorum Princi- 
pum ,; Dominorum , & fapien- 
tum confilio, mifit nobis fuis Ame 
baxiatoribus , ut quatenus diétum 


Gregorium , & VV, RR. PP, ad | 


conveniendum pro certo tempore 
congruenti , in loco uno tertio 
partibus congruo , in quo D. 
Gregorius faciet id ad quod voto 
& juramento fe adftrir xit, pro 
parte fuæe Regix Majcftaris, in- 
clinaremus , & inducercmus; ut 
fic omnibusdubiis, perplexitati- 
bus , fcrupulis, & dificultatibus, 
ac novis divifionibus , præcipuè 
in parte noftrà fuolatis & cxclu- 
fis, fincera, pura, & univerfa- 
lis unio fequerctur in Ecclefñà 
Dei. 
Adjicientes quod five D. Gre- 
gorius in dictis termino & loco 
compareret , & dcbitum fuum 
faceret , five non , nihilominüs 
ad efleétum intentum, fcilicet ad 
Electionem unici fummi Paftoris 


_procederetur : quia ex tunc ap- 


parcret quod diétus D. Grego- 
rius nollet facere debitum fuum, 
& vellet Majeftas Regia dein- 
ceps cum eis laborare, & cis af- 
fiftcre totis virious , & conati- 
bus, corpore, & rebus. Et pro 
ifto, nomine dici Serenifl. Re- 
gis fupplicamus , inftimus, pe- 
timus , & pulfamus : cxhortantes 
Vos RK. PP. & DD. & omnes 
& fingulos Prxlatos, Patres , & 
Dominos in iftà Congregationce 
fimul confedentcs, feu afliften- 
tes , quatends p°r fanguincin Je- 
fu Chrifti, & propter amorem 
intemeratæ Virginis Marix, & 
totius Curiæ cœleftis, & per fa- 
futem plurimarum animarum pro: 
2. , & infinita pcricu! 

fpiritualia & temporalia exclu. 
dd » ad id ipfum velitis adhuc 
hodiè inclinare. Nunquid pro 
unâ anima [ucrandäi cxpedircet 
magnain rem facerc ? multo ma- 


Z'ZzZz ij 


le Re 





= 


is incomparabiliter ad lucran- 
di plures animas; ad caven- 
dum injurias ftrages, ad præve- 
niendum deftructiones & defola- 
tioncs Ecclefiarum , Monafterio- 


. sum ,; & Cœnobiorum , ac pro 


548 Preuves de la Nouvellk Hifhoire 


univerfali , integrà, atque purd 
unione facienda & procurandi, 
brevis mora , cum aflignatione 
alterius loci bene commodt nul. 
latends effet deneganda. 


Lirters Regis Anglie ad Papam , G planëlus ejus, proptit 


h 


effufionem [ançguinis Chriflianorum ; tempore [ci[matis. 


Eatiflime Pater , humillimäâ 
filiali recommendatione præ- 
mifsà. Infcrutabilis fummi Dei 
fapientia nonnunquam  peccata 
hominum, ut cumque diflimu- 
lat fi fortè non metu fervili , {ed 
filiali, ftimulante tandem con- 
fcientià refipifcant : & quantd 
diutiùs iram fuam in hâc vità 
fufpenderit, tantd gravids ut ti- 
metur , ea puniet in futuro. Nos 
itaque le in mente diu- 
tinum & quafñ inveteratum fcif- 
ma jam vigens in Ecclefä S. Dei, 
profe&ù timemus , utpotè verifi- 
militer eft timendura, quod cunc- 
Us Religionis Chriftianæ Princi- 
ii , Coram Deo, & homini- 
us ad defidiam debeat imputa- 
ri, diutiùs enutrita tanti erroris 
immanitas , eo potiflimè quod 
Clero Regnorum ubi libet, vel 
metu , vel avaritiæ cœcitate cau- 
fante, nefandum hujufmodi {cif- 
ma , fub devotionis , & fanétita- 
tis fpecie palliante , Principes 
1lli , quibus ad defenfionem & tu 
tamen Eccleñæ materialis gladius 
eft commiflus, circa fcifma præ- 
tatum penitùs extirpandum , nec 
magnam humanæ Pañonis inf 
tantiam exhibere, nec gladium 
exercere funt conati. 


AQuapropter ; audito frequene 


tids à plerifque , ac etiam intel. 
leéto jam pridem ex litteris RK, 
in Chrifto Patrum DD. Sacri 
Collegii Cardinalium, ac ex 1€- 
latione KR. in Chrifto Patris D. 
Archiepifcopi Burdegalenfisami- 
ci noftri merirù prædileéti , pro 
parte di&i Collegii ad noftram À 
atque chariflimi filii noftri Prie 
mogeniti Principis Walliæ, nec- 
non Prælatorum & Procerum 
Regni noftri præfentia acceden- 
tis, qualiter non tam iple, quan 
cæteri veftri Collegii Cardinales, 
occafione continuationis bujus 
fcifmatis, contra votum, & Ju- 
ramentum per S. V. de cedendo 
Papatu præftitum, omnem à V0- 
bis obedientiam fubtraxerunts 
ac Generale Concilium in Fefo 
Annuntiationis Dominicz proxi- 
mè jam futuro, apud civitaten 
Pifanam locum quidem con- 
gruum , ut dicitur , & honeftum; 


ac per S. V. aliàs pro competén- 


ti & idonco commendatum ct'e- 
brari difponunt, prout afléritut 
hoc fieri poffe, prælertim vig°- 
re Cujufdam cbligationis, 0CE 
fione fcifmatis extirpandi per à 
V. dum eratis in minoribus CON- 
tituti, fpontaneë & folemritef 
initæ in Conclavi cum Cardina- 


libus antcdiétis, & poit affumtio 


me miam 


‘Les 


va 


Lu 


F * HN dt 
: 


° 





‘du Concile de Confiance, 49 


em veftram , ad À poftolarüs api- 
cem , per facræ manus veftræ 


fub{criptionem , publicè renova- 
tæ, ac etiam confirmatæ, prout 
ex infpectiore cujufdam inftru- 
menti publici coram nobis, & 
ftatibus ante diétis exhibiti no- 
bis apparuit evidenter. Nefcien- 
tes quomodo per aliim viam ad 
unionem Ecclefiæ commodiùs va- 
leat perveniri. | 
Undè petivit idem D. Cardi- 
nalis, ex a & aliis cau- 


fis rationabilibus per ipfum pa- 


tenter expolñtis, & in præfatis 
litteris dilucidè comprehenfis , 
quæ revera noftram, & ftaruum 
prædi@orum confcientias valdè 
movent, ut eidem Collegio Divi- 
næ pietatis & amoris intuitu, 
circa præmifla conflium &c au- 
xilium impendere curaremus, 
unà cum afiis Princivibus Or- 
thodoxis : quodque præterea nof- 
tros Ambaxiatores , atque Præla. 
tos Regni noftri, per fe vel Pro- 
curatores fuos , ad diétum Conci- 
lium tranfmittamus.  - 

Nos itaque zelum intenfum 
quem ad unionem eamdem geri- 
mus , & habemus, cupientes of- 
tendere , ac fanam & fanétam 
ejufdem Collegii in præmiffs in- 
tentionem propenfüs attendentes, 
prout alii Principes illud idem, 
ut accepimus , in præfentiarum 
attendunt. Volentes quoque præ- 
terea, quatenüs ad nos attinet , 
ad honorem Dei, & ut iræ fuæ 
mucronem effugere valeamus, par- 
tes noftras adjicere circa retor- 
mationem ftatus ejufdem Eccle- 
fiæ; habità fuper hiis cum præ- 
fato filio noftro , necnon & Præ- 
lasis & Proceribus antedictis de- 


liberatione matura , S. V. Cle_ 
mentiam cujus ftatum & hono. 
rem , ex variis caufñs, utpote de- 
vot. Ecclefiæ filius , quatents 
cum Deco potuimus fueramus ame 
plexi , pa femper ample&i- 
mur , de expreflo, & unanimi 
ftatuum prædiétorum aflenfu, 
cum omni humilitate rogamus , 
ac in Jefu Chrifti SP ébee 
cxhortandg requirinus , quate= 
nùs ut provitando non tar Ec< 


clefiz , quam Scdis Apoftolicæ 


fcandalo manifefto , veltrique ft2. 
tus & honoris confervatione vo- 
° A " 

tuiva, necnon & pro cunétorunme 


Chrifti fidelium, ad prædiétos 


diem & locum confluere volen… 
tium defiderio pariter & quiete, 

ræfertim illius obtentu qui ubi 
fibec dat gratiam , ad intereflen- 
dum, die & loco prztactis, in 
fpiritu humilitatis vos inclinare 
dignemini , vorum fimul & jura 
mentum hujufmodi effeualiter 
impleturi , prout vos facturos 
confidimus : etenim tenemus pro 
conftanti, quod cum, ficut ac- 
cepimus , utriufque Collegii Car- 
dinales in unam , & eamdem men 
tis confonantiam  circa præmiflaz 
convenerint , & quañ cunéi 
Principes Chriftiani ad impen- 
dendum eis favorem & auxilium 
libenti animo fe exponant , quan 
tumcumque qu&rantur aliundè 
fubterfugia , Cardinales iidem 
hujufmodi unionis effle&tum Divi. 
no favente præfdio, confequen- 
tur. ; 
Nec videtur nobis ant Regni- 
colis noftris expediens , ut ab aliis 
fidei Orthodoxis Principtbus , in 
tam fanéto propolñto ds 
in alique: quin immo ad eofdems 

Z 1x iij 








LA 
$so 
diem & locum noftros Ambaxia- 
tores, & Regni noftri Prælatos 
per fe, vel Procuratores fuos ac- 
Cedere faciemus , quemadmodum 
credimus incunétanter alios effe 
fauros ; ut univerfalis Ecclefa 
defiderabilis -unionis  dulcedine 
perfruatur® 

Porrd B. P. fi Sedis Apoftolicæ 
providentia dignaretur attendere 
quanta quafi per univarfum or- 
bem non tam corporum, quam 
animarum Chrifti Sanguine re- 
demtarum  haétenüs provenere 
pericula , prætextu continuationis 
fcifinatis'ante diéti, & potiflimè 
ftragem populi Chriftiani, qui 
ultra ducenta millia perfonarum, 
ut afleritur, ex gucrrarum fre. 
mitibus , occafione præmifsä, in 
diverfis mundi partibus exorta- 
tum amilit, unde jampridem ad 
minimum triginta millium, ratio- 
ne diffenfonis habitæ fuper Epif- 
copatu Leodienfi , inter duos, 
unum videlicet autoritate D. veri 
Sunmi Pontificis, & alium An- 
tipapæ titulo contendentes, in 
bello campeftri , quod dolentes 
referimus , fucruntinterfecti, pro- 
feéto jam dicta S. V.anxiaretur in 
Spiritu, & jufto dolore torquere- 
tur in mente , diétanteque bono 
confcientiæ , potits Apoftolicæ 
Sedis honorem incontinenti relin- 
queret, quam dr detef- 
fanda committi de cætero, fub 


Preuves dé la Nouvelle Hihire 


diffimulationis chlamide toleraret, 

exemplum fumens à verä matre, 
quæ coram Rege Salomone con- 
‘tendens, ceflionem potiüs elec. 
rat, quam filii fcétionem. 

Et quamquam ex illà nova crez. 
tione novem Cardinalium, con 
tra juramentum veftrum , ut alio- 
rum verbis utamur, ultimd per 
vos fa@à, de qui vehcmens ad- 
mirationis caula exurgit, poflc 
aliquo modo præfumi, prôut ve. 
rifimiliter eft cenfendum, inten- 
tionem veftram ad finem fcifma: 
tis extirpandi non tendere, ablit 
tamen , à fæculo femper abfit, 
quod S. V. circumfpe“io, de 
tantâ mentis inconftancià notae 
retur ab aliquo , unde novifl- 
mus error priori deterior habere- 
tur, nedùm cxecrandus à quâli- 
bet anima chriftianâÿ verum etiam 
totis conatibus meritù propul. 
fandus. 

Hzæc autem quæ fcribimus, de 
corde pure , & fide non fiéti pro- 
ccdunt , & ided Pater Sante, 
benignè fi libeat , cum debiro li. 
bramine ponderentur. Beate Pater 
inclinet ille cor veftrum, &cor- 
roboret in hoc pio opere fœliciter 
exequendo , qui pro pacc, Cum 
fit Rex omnium, induit formam 
fervi. Scriptum fub figneto nof: 
tro , Ân Palatio noftro Weftmoe 
naftcrii x1r. die Novembrisé 


_ Littera ejel dem Regis » #4 Cordisates partis Gregorians. 


Y Enricus &c. Cardinalibus 

. &c. falutem, & in unitatis 
p'l.hritudine delcétari. RR. in 
Chrifto PP, 3mici finceri dilecti, 


Tranfmiflus eft ad noftram & 
confilii noftri præfentiam,ex parte 
cœtrus veftri R.in Chrifto P. Car- 
F dinalis Burdegalenfis nofter finces 


fa 


_— — _— 





+" du Concile de Conflance. 551 


fus amicus coram nobis & di- 
le&iffimo filio noftro' Primageni- 
to Principe Walliæ, necnon Præ- 
latis, & proceribus Regni noftri 
quam pluribus propter ca con- 
gregatis,vigore litrerarum veftra- 
rum fub figillis trium Priorum 
veftrum nobis in ftaruum p:ædic- 
torum prefentià porieétarum , 
nuntium fibi commiifum laud:bi. 
liter expofuit , ac étiam elegan- 
ter : ex cujus informatione, ncc- 
non infpectione litterarum illa- 
um clarè percepimus intentio- 
nem quan femper haétenùds ha- 
buiftis, proutin præfenti Vos ha- 
bere prætenditis ad unionem Ec- 
clcfiæ S. Dei, cujus accafione di- 
ciminis, varia pertuliffe gravami= 
pa, non parcentes laboribus, & 


-expenlis : quodque tam ipfe, quam 


Vos, de unanimi confenfu, occa- 
fione continuationis {cifmatis an- 
tiquati in Ecclefä S. Dci, potif- 
fimè contra votum & juramen- 
tum, per diétum Summum Pon- 
tificem Gregorium, de cedendo 
Papatui es omnein ab eo- 
em obedientiam fubtraxiftis , ac 
Gencrale Co:yilium in Fefto An- 
nunciationis Dominicæ proximè 
jam futuri , apud civitatem Pifa- 
nam AC D fore decreviftis: 
nullam alim viam , per quam ad 
unioncm Ecclefiæ perveniri va- 
lcat magis accominodam rcpu- 
tantes. | 
Unde petivit à nobis idem Car- 
dinilis, ex variis caufis per ipfum 
ee expofitis, & in præfatis 
itteris vceftris dilu“idè -compre- 
henfis, ut j:m diéto LL 
cœtui veftro circa præmifla con- 
filium & auxilium impendere cu- 
faremus, una cum aliis Regibus 


& Principibus Orthodoxis , & 


quod Ambaxiatores noftros atque 


Prælatos Regni noftri perfe, vel 


Precuratores fuos illuc tranfmit- 


tere curaremus. Nos itaque cu 
pientes oftendere quantum zclum 
habuimus & habemus,ut pax vera 
Ecclefix reddatur, de confenfu 
ftatuum præéditorum D. Summo 
Pontifici noftras litteras , abfque 
morà difpendiosä tranfmittimus , 
juxta feriem copiæ præfentibus 
inclufæ ccéualiter excquendas. 

Veftrum itaque venerabilem cœ- 
tum affctuosè precamur , quate- 
nüs fi contingat eumdem Grego= 
rium, incerc!lendo pradiéto Gex 
nerali Concilio apud Pifas , & ce= 
dendo Papatui, juxta votum, & 
juramentum per ipfum vicibus 
iteratis emiflum, acquicfrere vo- 
tis veftris, & noftris, prout cu- 
pimus, & tenemus iplum elfe 
fa@urum, pro ftatu fuo taliter 
ordinare velitis, ut præcipué Deus 
indè placetur, & ram iple Grego= 
rius, quam Nos, qui non immc- 
rito fuum honorem & commo- 
dum ex affetu diligimus ,Vobis & 
fingulis veftrum merito terea- 
mur ad gratiarum uberes actio- 
nes: ex hâc namque fcriptione 
poteri:is incunctanter accipcre, 

uod fingularis affectio quam gef- 
imus & gerimus ad perfonam ip- 


- fius Gregorii , non erit, prout 


nec erat in causà, quominüs ad 
defiberabilem unitatem & pacem 
Ecclefiæ valeat pervenire. Quam 
ille dignetur acccleranter annue- 
re, qui» ut pacem emerct, fan- 
guinem fuum fudit. Datum fub 
privato figillo noftro, x11. die 
menfis Novembris. 





551 


Preuves de l# Nouvelle Hifioirs 


Littera wrencelai Romanorum , ac Bohemie Regis; 45 
Cardinales Pifis Congregatos, À 


Everendiffimis in Chrifto PP. 
DD, S. KR. E. Cardinalibus, 
amicis noftris charifflimis. RR. 
PP. amici chariffimi. Quantä cor- 
dis affectione, quantique animi 
aviditate unionis S. Matris Ec- 
clefix reintegrationem, aliquan- 
diu haëtenus ferventer præftola- 
tam Zclatione , nofcimus. Teftis 
eft experientia, quæ per fe loqui- 
tur ; teftis eft & folers fcriptorum 
ac nuntiorum veftrorum crebra 
per Vos Nobis cæterifque mundi 
Principibus & fidelibus, fuper , 
hoc tranfmiflorum replicatio,quæ 
vos coram Majeftate noftra ejuf- 
dem unionis proteftatur utique 
utiles Promotores, Vos enim, ut 
ex tenore ejufmodi fcriptorum vef- 
trorum didicimus, in refecandis 
tanquam vitiofis Pre fcifma- 
tis contagiis, veluti fideles me. 
dici, abfque intermiflione tem- 
poris follicitos, & in reducen- 
dis in San@æ unitatis corpore, 
imbecillitate languentibus mem- 
bris priftinæ fanitati Vos redditis 
lurimdm operofos, Super quo 
PRE AR veftram tantd altius 
fommendamus , quantd vos non 
per hoç tam propria commoda, 
quam veriùs Chrifti fidelium non 
ambigu cernimus lucra quærere 
animarum, 

Ne autem follicitudinis noftræ, 
quam ad unitatem, & ftatum 
Éccleñæ femper ultrè gerimus di. 
jigentia paternitatibus veftris fif 
forfifan inçcognita, fçu aliquate- 


nùs peregrina, ecce fcire laceat, 
ns receptis pridem ab honora- 
bili Hieronymo de Gydemberg, 
Doctore Decretorum , Sacri Pala- 
tii Auditore devoto noftro dileto 
veftris tam licteris, quam relati- 
bus curiofis, confeftim illuftres 
terrarum noftrarum Slefiz Prin- 
cipes confanguineos noftros , cæ- 
#rofque Regni Bohemiz Epifco- 
pos & Prælatos ad Nos accerfivie 
mus , cum eifdem de unione 5. 
Matris Ecclefiz falutifera conli- 
lia inituri : freti era eorum 
maturè digeftis confiliis ; prout 
ipforum fcripta dilucidant, Juxt 
uafionum veftrarum hortamina;, 
ad Generale Concilium per Vos 


fuper Fefto Annunciationis glo- : 


riofæ Virginis Mariz, in civita- 


te Pifani proximè venturo cele- 


brari in dictum folemnes Am- 
baxiatores de Sanguine noftro des 

cernimus tranfmittendos. 
Nos enim, Patres venerabiles, 
in hoc faufto propolito ; Juxti 
defideria veftra , tanquam Roma- 
norum, & Bohemiæ Rex, omni 
noftrà obedientià & potentia 1e» 
cipere & accipere volumus finc 
dolo, prout fuper hiis honorabi- 
lis Magifter Johannes Cardina- 
lis de Reguftam familiaris devo- 
tus , fidelis , dileétus, Paternita* 
tes yoftras latiùs informabit, cui 
in referendis hujufmodi , fidem 
noftro nomine velitis credulam 
adhibere , fingularem in e0 nobis 
complacentiam oftenfuri. Datum 
graïifavit 


L 


Du Concile de Conjflance. 55 3 


Wratiflaviæz, die xxvir. Novem- 


. Bohemiæ xLvr. Romanorum verd 


bris, Regnorum noftrorum anno, | xxx111. 


Wenceflaus, D. G. Romanorum Rex femper Auguflus © Bohemie R.x. 


Ad mandatum D. Regis Jacobinus Canonic. Pragenfis. 


Lattera Regis Francie, ad Cardinales Pifis Congregatos. 


I Arolus Dei Gratià, Fran- 

corum Rex, RR. PP. Cardi- 
nlious zclo pacis Ecclefafticx 
apud Pifas in charitatis vinculo 
congregatis, amicis noftris cha- 
riffimis falutem  benevolentix 
fpiritualis, Sperabamus, RR. PP. 
& amici chariffimi, diu concupi- 
tam pacem Ecclefiæ, per renun- 
ciationes utriufque mifcrè cun- 
tendentium de Papatu , perfua- 
dente fpontaneä , eorumque dcbi- 
tà charitate, polt tot agitatos la- 
bores , multis cflluxis dicbus cer- 
nere potuiffe : fperabamus in hor- 
renda fcifmatis tempeftate, quic- 
tis anchoras ex ipforum manibus 
procurafle, & tutiflimo Pacis por- 
tu divifos populos congregari. Sed 
heu, proh dolor ! huc ufque ch1- 
ritatem eorum ambitio, humili- 
tatem fuperbia , & fidem perfidia 
fuperavit ; ut nil! Nos de pace 


Ecclefiæ Veftrarum probitatum 
fpes optima reficeret, paccm ip- 
Érn a Chriftianis exuleim credere- 
mus : {ed de abundantiä pietatis 
ejus qui errata Nine & dif- 
perfa congregat, in falutem ube- 
rius confolati, per eam maximè 
unitatem,quam autore Deo, cujus 
res agitur, laudabiliffimè retinetis, 
in pacis expectatione certiffimä 
congaudemus,& ad eam pari zelo, 
parique ftudio, sé 
gere dirigente Domino fufpira- 
mus. Quaproprer dileéti, & f- 
deles &c. Ambaxiatores & Ora- 
tores noftros , apud Vos & Italix 
partes tran{mitrimus, quibus, in 
dicendis , plenriam quæfumus 
date fidem, & nabis afliduè vef- 
tra benc placita fidenter refcri. 
batis : benè & diù optamus Vos 
galere. Datum Parifius &c. 


Littera Congregationis Ecclefie Gallicana ad eofd.Cardinales. 


R. PP. & DD. paucis ab 
R hinc citra diebus veftras con- 
vocationis Concilii litteras, cum 
gaudio pariter , & honore recepi- 
mus ; undè illi gratias referimus, 
qui poft varios fponfæ fuæ fum- 
mofque labores & cafus, quibus 
ipfa, peccatis exigentibus , tot an- 
norum decurfu attrita eft, tan- 


dem compaflionis & mifericor 
diæ oculo jam refpicere, & à 
fuis affli&ionibus & anguftiis li- 
berare incœperit : & ut {uper 
profequutione pacis &  confola- 
tionis fidelium Sereniflimi Prin- 
cipis & Domini noftri Franco. 
rum Regis intentionem, & Ec- 
clefiz Gallicanx daliberationem, 
Aa1a 





CS 


5 4 
conclufionem & expeditionem 
VV. RRK. PP. ar idem 
Seneriflimus Rex egregium &c. 
ut fupra , & cum idem D. Guil- 
lelmus in deliberationibus capien- 
dis, & cæteris rebus pro breviori 
expeditione ee continu af- 
fucrit, nihilque fecreti, aut de- 
reliti eum in hujufmodi cau:à 
prætereat, fupplicamus vifcerali- 
ter,quatenüs in omnibus quæ fac- 


| 


Préoés de la Nouvelle Hifloire 


tum præfentiale, 8 veftrum par- 
ticulare tangunt negotium , conf. 
tanti & firmo, ut clarè incæpil- 
tis animo femper profequi ad cf- 
fe&um. Datum &c, 

Devoti veftri, Patriarcha Ale. 
xandrinus, Archiepifcopi , Epif- 
copi, Abbates, Daétores & ali 
in Concilio Ecclefiæ Gallicanz 
Parifiis cohgregati, 


Alia littera cjufdem Regis Francie ad vofdem Cardinales, 


Arolus &c. dilectis ac fide- 

libus amicis noftris charifli- 
mis 5. R, E. utriu‘que Collegii 
Cardinalibus falutem, & in dif- 
poñtis pro unione Ecclefiæ perfe- 
verare. RR. PP. amici chariffñ- 
mi. Non credimus vos ignorare 
ea quæ poftquam diletus atque 
fidelis Confiliarius nofter Patriar- 
cha Alexandrinus, ac nonnulili 
alii noftri Nuntii, qui noviffimè 


À vobis abfceflerunt, tam circa 


celebrationem Concilit Generalis 
Ecclefiæ Gallicanz ; quam de 


tran{miflione Prælatorum & lit- 


teratorum , ac infignium viro- 
rum, plurimorum aliorum hujus 
Regni,ad diétam urbem Pifis pro 
eadem uniong proximè celebran- 
dam, & alia iftic multipliciter ac 
diligenter peraéta ; mere oi ad 
notitiam veftram pervenifle exif- 
timamus maximam etiam difpofi- 
tioncm virorum folemnium di- 
verfarum Regionum de alià obe. 
dientid acceflurorum :2d dietam 
prælibatam, & jam pro accclera- 
tione agendorum, & ad inducen- 
dum & fentiendum de cun&is, 


idem Patriarcha, & duo Dotto- 
es de Univerfitate Parifenfi, ad 
Francofordiam in Germanià, ubi 
certum Concilium pro iftà mate. 
riâ nunc tenetur, funt profecti, 
Hinc eft amici chariflimi, quod 
vos exoramus & deprecamur eni. 
xè, quamvis follicitos, ut aiunt, 
follicitare non fit opus, quate, 
rüs ; quod tam crie , & laur 
dabiliter cœpiftis, graviter per- 
ficiatis , Zelum quem ad refarcio- 
nem f{cifluræ togæ Dominicæ ge. 
ritis, ue etiam prudentiam at- 
que fofertiam, necnon in häc re 
veftram diligentiam oftendentes ; 
nulli autem extant mortalium qui- 


‘bus hujus onus facinoris æquê in- 


cumbat, ficut vobis, aut refultet 
tantum honoris , vel non honoris, 
commodi deniquè,aut damni. Nos 
itique, fi quid eft ulterius auxilii, 
confiliive , aut favoris, ad quod 
noftra potentia fe extendat, quo 
egcat , quovis alio modo, Nos 
indefinenter ut hadtends reperietis 
integerrimo affeu propitium at- 


que pronum. Datum &ec. 


e FINIS, 


TABLE DES PIECES EMPLOYEES . 
dans les Preuves de la nouvelle Hiftoire du Concile de Gonftance, 


L Ettre de Benoift XIII. an Roy Charles VI. où il explique ce qui s'eft pale 


lors de [om Eletlion. page x 
Cedule fonjcrite per ce Pape @ par tous les Cardinaux , lors de cette Eleition , 
ok ils promettent que celny qui [era él renoncera au Ponrificat. z 
AGes du Concile National de l'Eglife Gallicane tenu à Paris en 1398. $ 
Seuftratlion entiere de l'Obedience faite à Benoiff , en confeqnencs des refolutious 
Ÿ präfes dans ce Concile. 79 
Reffitution de L2 mêne Obedicnce faite au même Pape. 84 
Conditions [ous l[quelles fut faire cette reffitution. 8$ 
Arreft ds Parlement renda au [ujet de cette foufirailion, & des contraventions 
faites par le Pape aux conditions de la reftitution. 86 
Aibes du Concile national de l'Eglife Gallicane tenu à Paris en 14C6. - 9$ 
Arreft du Parlement qui ordonne la fupprelfion d'un Libelle publié [ous le nom 
de Lertre de l'Univerfité de Tounloufe. | 224 
Lettre des Cardinaux , qui avoisnt él Gregoire AIT. an Duc de Berry. 241 
Bulle envoyée à l'Univerfité de Paris par le même Pape. 24$ 
Lettre du Cardinal d'Aguilée à la même Univerfite. 243 
Lettre du Cardinal de Liege à la même Univerfite. | 2$I 
Lettre du Cardinal de Thurcy 4 la même Univerfité. 152 
Aie fait entre les Cardinaux de Rome, avant d'élire Grexoire XII. 25$ 
Lettres Patentes de Charles VI. qui autorifent la [onffratlion faire par les Prelats 
de l'Eglife de France, à l'Obedi:nce de Benoiff XIII. 257 
Declarations du Concile, qui privent les adhérans de ce Pape des Benefices par 
eux poffedez en France. 26 
Arreffs rendus par le Parlement contre ceux qui avoient osé porter en France la 
Bulle de Benoiff XIII. qui mittoit Le Royaume en inrerdir. 268 


Reglement fait par le Concile, fur La maniere dont on en uferoit avec les Exemts.170 


Keglement fait fur la maniere dont on pourvoiroit aux Benefices. 


273 
Keglement fait [ur la manicre dont [e gonverncroit l'Eglife Gallicane pendant la 


foufraihion © la neurralire. 279 
Declaration du Roy ; qui confirme ces Reglemens. 259 
Lettre du Roy aux Cardinaux de Rome. | 293 
Lettre des Cardinaux d'Avignon an Roy , où ils declarent qu'ils fe font enx-mc- 

mes foufiraits à l'Obédience de Benoift. 29$ 
Balle adref]ée an Duc d'Autriche par Jean X XIII.lequel croyant être en état defe 

maintenir dans le Pontificat par la force;le crée General detontés [es tronpes. 196 
Journal de ce qui [e paffa » Conffance, au fujet de ce Pape. 297 
Sommation faite à Benoiff XIII. par le Prince de Gironc, de [a part du Roy 

d'Aragon , de renoncer an Pontificat. 388 
Sommation femblable faite 45 même de la part des Rois de Cafiille S de Navarres 

G° des Comtes de Foix © ds Armagnac. 389 
Autre fommatien faite an même ; à Collioure, Ÿ [es réponfes. 392 


Î 


rer  — 4] 








, 
L 
' 
J 


se 


Forme de la nouvelle convocation du Concile de Conffance , propofée au même par 


l'Empereur Sigifmond , laquelle fut refujée. 40 
Precés Verbal de l'Affemblee du SAret de France qui [e tronvoit 4 Conflane 
pour le Concile , an fujet des abus de La Cour de Rome. 409 





Table des Pieces qui compofent le Supplément. 


P Rocés Verbal de ce qui fe pafa, lors de la premiere fouffraition de l Egije 
Gallicane, à l'Obédience de Beno:ff XIII. 479 
Lettres Patentes de Charles VL.quiordennent la reflirution de cette Obedience. 496 
Lettre de l'Empereur Sigifmend aux Cardinaux,de l'Obedience de Gregoire XIT.498 
Lettre du Roy Charles VI. aux meèmes Cardinaux, apres que Sa Majeffe cut 

appris la mort d'Innocenr VIT. sol 
Lettre du même Roy à Benoiff XIII. oh il eff menacé d'une [:conde [oufiratlion, 


puifqu'lne veut pas renoncer an Poniificat. so 
Lettre du mèm: Roy à AM:fjienrs de Genss, où Sa Majefté leur ordonne de rice- 
voir les deux Pretendants dans la ville de Savone. | j04 
ÆAntre Lettre du meme Ko , 4bx Cm es fins. jo 
Sanf-conduit envoyé par le même 4 Gregoire XII. TE 


Bulle de c Pape , ou 'l dit qu'ii n'a pu aller a Suvone. 
Lettre du Roy a ce Pape , oh il luy reproche [on manquement de parole. 14 
Lettre du Roy , oh il declare , que [5 les deux Prétindans ne tronvent le moyen 


de réunir PEglife, il ne reconncitra plus ni l'un ni l'autre. T 
siutres Lettres fur le meme fujet. si8 
Ale par lequel la Republique de Genes [e joint à La Neutralire. $19 
Prife de poffeffion de l'A chevéche di Rouen par Louis d’Harcour , pourvé par 

les Commiffaires nomm:x par le Concile de Paris. $20 
Memoire prefenté par les AmbaRadeurs d: France aux Cardinanx du pari de 

Gregoire XII. avant leur départ de Lucques. 12 


Autre Memoire des mênes Ambaffadeurs aux Cardinaux du parti de Beno f 
X 111. | 


| j'4 
: Convention faite envre les Cardinaux de ces diux paris, d'affembler un Conale 


a Pife. (25 
Lettre envoyée par les Cardinaux du parti de Benoiff XIII à tous les Prélats 
de fon Obédience, pour les inviter de fe trouver à Pife, 3j 
Critique de cette Convoc:tion prefentée aux mêmes Cardinaux par les Ambafs- 
deurs de l'Empereur Robert. $42 
Lettre du Roy d Anglterre & Gregiire XII. auquel il reprefente les maux qu 
dz [chifine « déja caufes. | | 548 
Lettre du mèm: Roy aux Cardinaux de cette faëtion. $5° 
Lettre de l'Emper:ur Wuceflas aux Cardinaux affemblez & Pife 551 
Lettre de Cha:les VI, aux mêmes Cardinaux. | $5} 
Lettre de l Affemblee de l'Eglife Gallicane aux mêmes. ibid. 
Autre Lettre ds Roy.anx mêrnes Cardinaux. ff 


Fin de la Table des Pieces. 







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